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12èmes Journées de la Recherche Avicole et Palmipèdes à Foie Gras TOURS, les 05 et 06 Avril 2017 RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS DE COMMUNICATION ORALE Une présentation en communication orale nécessite : - L’écriture d’un article entre 3 à 5 pages maximum (dont la première page titre, et résumés français/anglais) - Une intervention (8 minutes de présentation) avec support diaporama (limité à environ une diapositive par minute de temps de parole) I- DATES LIMITE ET CONTACT Envoi des ARTICLES EN VERSION INTEGRALE Les articles sont attendus pour le 30 novembre 2016 au plus tard, afin d’être étudiés par les relecteurs. Envoi des DIAPORAMAS Les diaporamas sont attendus pour le 24 mars 2017 au plus tard. Tous les documents (articles et diaporamas) sont à déposer sur la plateforme scientifique des JRA-JRFG à l’adresse suivante : Plateforme_Auteurs_JRAJRFG2017 Si vous avez des questions, n’hésitez pas à contacter : Le Secrétariat Scientifique des JRA-JRFG 2017 à l’adresse suivante : [email protected]

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12èmes Journées de la Recherche Avicole et Palmipèdes à Foie Gras

TOURS, les 05 et 06 Avril 2017

RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS DE COMMUNICATION ORALE

Une présentation en communication orale nécessite :- L’écriture d’un article entre 3 à 5 pages maximum (dont la première page titre, et

résumés français/anglais)- Une intervention (8 minutes de présentation) avec support diaporama (limité à

environ une diapositive par minute de temps de parole)

I - DATES LIMITE ET CONTACT

Envoi des ARTICLES EN VERSION INTEGRALELes articles sont attendus pour le 30 novembre 2016 au plus tard, afin d’être étudiés par lesrelecteurs.

Envoi des DIAPORAMASLes diaporamas sont attendus pour le 24 mars 2017 au plus tard.

Tous les documents (articles et diaporamas) sont à déposer sur la plateforme scientifiquedes JRA-JRFG à l’adresse suivante :Plateforme_Auteurs_JRAJRFG2017

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à contacter :

Le Secrétariat Scientifique des JRA-JRFG 2017 à l’adresse suivante :

[email protected]

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II - PROCEDURE DE DEPOT DE L’ARTICLE ET DU DIAPORAMA

A) Article en version intégrale (Word : .doc ou .docx)

Déposez votre article, le 30 novembre 2016 au plus tard, via la plateforme scientifique desJRA-JRFG Plateforme_Auteurs_JRAJRFG2017

1/ Nommez votre fichier Word selon le numéro de référence de votre soumission et lenom du 1er auteur, du type « REFERENCE_NOM_JRA-JRFG2017.doc ou .docx » (pourexemple : 230_MIKA_JRA-JRFG2017).

2/ Connectez-vous à votre compte via la plateforme scientifique des JRA-JRFGPlateforme_Auteurs_JRAJRFG2017 en indiquant votre référence de résumé et mot depasse transmis lors de la soumission de votre résumé puis cliquez sur « Connexion ».

3/ Vérifiez le titre et les auteurs ainsi que l’ordre des auteurs, si ces informations ontévolué depuis le dépôt du résumé, mettez-les à jour en cliquant sur l’onglet« Modification »

4/ Vérifiez également le type de communication et la session.

Dépôt des articles

1/ Une fois connecté sur votre compte, cliquer sur Télécharger le document dans l’onglet« Transmission de l’article final »

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Puis cliquez sur « Parcourir » pour sélectionner le fichier correspondant

Vérifiez ensuite l’auteur présentateur et le modifier si nécessairepuis cliquez sur Démarrer le transfert du fichier

Une fois le téléchargement terminé, un message apparait (cf ci-dessous)Cliquer sur Close windows pour terminer

Un mail de confirmation vous sera transmis pour valider le dépôt de votre article sur laplateforme.

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B) Diaporama (Power Point : .ppt ou .pptx)

Déposez votre diaporama, le 24 mars 2017 au plus tard, via la plateforme scientifique desJRA-JRFG Plateforme_Auteurs_JRAJRFG2017

1/ Nommez votre fichier Power Point selon le numéro de référence de votre soumission etle nom du 1er auteur avec le suffixe « diapo », du type « REFERENCE_NOMdiapo_JRA-JRFG2017.ppt ou .pptx » pour exemple.

2/ Connectez-vous à votre compte via la plateforme scientifique des JRA-JRFGPlateforme_Auteurs_JRAJRFG2017 en indiquant votre référence de résumé et mot depasse transmis lors de la soumission de votre résumé puis cliquez sur « Connexion ».

3/ Déposez votre diaporama en version power point,o en cliquant sur l’onglet Autres documents en bas à gaucheO puis recherchez le fichier à déposer en cliquant sur parcourir dans la rubrique

« Documents de présentation orale »

4/ Validez en cliquant sur « Transmettre » pour envoyer votre fichier ausecrétariat des JRA-JRFG,un mail de confirmation vous sera transmis

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III - CONSIGNES D’ECRITURE

NOUS VOUS RAPPELONS QUE LES ARTICLES DOIVENT ETRE ECRIT EN FRANÇAIS

Les articles reçus après le 30 novembre 2016 ou non conformes aux instructionsne seront pas retenus

Le travail doit être présenté de manière abordable pour l'ensemble des participants et sousla forme d’un article scientifique. Le contexte de l'étude ainsi que les principaux objectifs etles perspectives d'application pratique devront être exposés.

- TITRE : Aucun nom commercial ne doit apparaître dans le titre de l’article. Les noms deprojet s’ils ont lieux, devront apparaitre à la fin du titre et entre parenthèse

- RESUME : Un intérêt tout particulier devra être porté à l’écriture des résumés FRANÇAIS etANGLAIS. Doivent y apparaître l’hypothèse de travail, le dispositif expérimental ainsi que lesrésultats validés à l’aide d’analyses statistiques et les principales conclusions en rapportdirect avec l’hypothèse émise au départ.

- Pour les travaux présentant les résultats obtenus à partir d’un produit (souche)commercial(e),

- le nom du produit ne doit pas apparaître dans le titre de l’article,- le nom commercial du produit ne pourra apparaître qu’une seule fois dans le texte et

le résumé dans la partie « Matériels et Méthodes », mais sa mention n’est pasobligatoire,

- les principes actifs doivent être énumérés,- évitez les conclusions trop hâtives et préférez confronter vos résultats à d’autres

travaux scientifiques.

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IV - FORMAT DES ARTICLES

L’ensemble des articles en version intégrale ainsi que les visuels des posters serontdisponibles par téléchargement d’un eBook (recueil électronique) transmis par emailquelques jours avant le congrès.

Longueur de l’article : (voir exemple joint)

Entre 3 et 5 pages maximum (références, tableaux et figures inclus) dont la1ère page comprendra le titre, le résumé français et le résumé anglais.

Format de l’article :- A4 (21x29,7)- Marges gauche et droite : 2,5 cm- Marges haut et bas : 2,5 cm- la 1ère page : 1 colonne (largeur: 16 cm)- les 4 pages suivantes : 2 colonnes/page (largeur: 7,7 cm et gouttière: 0,6 cm)- Caractères : taille 10- Police de base : Times New Roman- Texte : justifié

PREMIERE PAGE

- Titre : en haut de la première page :

CENTRE, MAJUSCULES ET EN GRAS, 12PT ET INTERLIGNE 1,5

- sauter une ligne, puis :Auteur(s) : Nom (en Minuscules) Prénom (en Minuscules)

(en gras et centré, 12pt)

- sauter une ligne, puis :Nom de l’institution ou de l’entreprise et adresse postale

(en 12pt minuscules, en maigre, italique et centré).

- dans le cas d’institutions ou d’entreprises différentes selon les auteurs, exemple :Martin Jules1, Dupont Alphonsine2

1ITAVI, 7 rue du Faubourg Poissonnière 75009 PARIS, 2INRA UR83 Recherches Avicoles 37380NOUZILLY

- sauter une ligne, puis :Email auteur correspondant (12pt minuscules, en maigre et centré, souligné)

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- écrire les résumés dans l’encadré :Le résumé en français (RÉSUMÉ : 15 lignes environ en pleine page), le titre en anglais et lerésumé en anglais (ABSTRACT : 15 lignes environ en pleine page) sont encadrés et doiventtenir sur la 1ère page de l’article.Le titre de l’article en anglais devra avoir la mise en forme suivante : 10 pt minuscules, engras et aligné à gauche

LES PAGES SUIVANTES

Le texte sera ensuite présenté sur 2 colonnes (voir exemple joint).

- Adopter la disposition suivante pour les titres des différentes sections.

TITRE1 : EN GRAS, EN MAJUSCULE, A LA MARGE A GAUCHE (AVEC 2 INTERLIGNESAU-DESSUS ET AU DESSOUS) POUR LES TITRES DES DIFFERENTES SECTIONS.

Titre 1.1 : En gras, en minuscule, à la marge à gauche (avec 1 interligne au-dessus etau dessous) pour les titres des autres sections.

Les tableaux et figures seront numérotés en chiffres arabes, avec indication au-dessus desfigures et tableaux Figure ou Tableau (en minuscule et en gras), titres et légendes enminuscules, en maigre et centré.

La liste des références sera établie en pleine page (saut de section), tabulation en retour deligne, par ordre alphabétique des auteurs, puis éventuellement par ordre chronologique,sous la forme :

- Pour les revues : titre abrégé de la revue, sans titre de l’article :Scott M.L., auteur 2, 1997. Poult.Sci., (58), 108-115.

- Pour les ouvrages :Wuttke W., auteur 2, auteur 3, 1976. In : Poultry Nutrition (fisher edit.) John Wiley and Sons,London, pp456.

- Dans le texte, les références seront incluses sous la forme suivante : nom de l’auteur (enminuscules), année de publication : (Dupont, 1925). S’il y a plus de 2 auteurs, indiquerseulement le premier, suivi de et al. (Durand et al., 1985).

Autres recommandations importantes

- Afin d’identifier clairement la manifestation dans laquelle a eu lieu la présentation,notamment pour le cas où vous seriez amené à en adresser des copies, la mention« Douzièmes Journées de la Recherche Avicole et Palmipèdes à Foie Gras, Tours, 05 et 06avril 2017 » devra être portée en pied de page, pour CHACUNE des pages de lacommunication (en 10 pt, italique, maigre et centrée).

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- Ne pas mettre de notes en bas de page- L’article devra être déposé au plus tard le 30 novembre 2016 via la plateforme scientifiquedes JRA-JRFG selon la procédure décrite ci-dessus. Le fichier sera enregistré en Word pourWindows.

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IV - CONSIGNES VIDEO PROJECTION

Le vidéoprojecteur est le seul outil de projection mis à la disposition desintervenants pour présenter leurs travaux.

- Communications orales : vous disposerez d'un temps de parole de 8 minutes pour votreexposé.

- Le nombre de diapositive : est limité à environ une diapositive par minute de temps deparole.

- Centralisation des fichiers Powerpoint préalablement aux Journées : nous vousdemandons de transmettre votre fichier Powerpoint définitif, prêt à être projeté, via laplateforme scientifique des JRA-JRFG, selon la procédure décrite au-dessus (partie IIB).

- Format : afin d’éviter tout problème (de polices, de version…) à la projection, nous vousdemandons d’enregistrer votre fichier powerpoint sous le format .ppt ou .pptx etd’importer les polices.

- Validation : Merci de contrôler vos visuels avant de les envoyer car il sera difficiled’apporter des modifications ultérieurement.

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AVENIR DES FILIERES AVICOLES FRANÇAISES EN 2025 :

QUATRE SCENARII CONSTRASTÉS

 

Coutelet Guillaume et Magdelaine Pascale Service Economie de l’ITAVI, 7 rue du Faubourg Poissonnière 75009 Paris

[email protected]

RESUMÉ Les prix des produits végétaux ont connu depuis le milieu des années 2000 une succession de hausses importantes et une volatilité accrue. Selon plusieurs experts, cette nouvelle tendance pourrait s’installer dans la durée. Ces hausses déjà observées tendent à aggraver les points de fragilité des filières animales françaises (déficit de compétitivité, relations difficiles avec la grande distribution…) et exacerbent les inquiétudes et les incertitudes des filières quant à leur avenir. Les trois instituts techniques animaux (IDELE, IFIP et ITAVI) ont dans ce contexte élaboré quatre scenarii prospectifs à l’horizon 2025, qui explorent le champ des possibles : une poursuite de la libéralisation du monde économique et agricole, la mise en place d’une politique volontaire pour protéger l’agriculture européenne et régionale, le repli sur soi dans un contexte d’amplification de la crise économique, ou l’élaboration d’un pacte sociétal prenant en compte à la fois les attentes des citoyens et consommateurs et les réalités de l’activité économique. Les filières de production d’œufs et de volailles de chair réagissent différemment dans ces scenarii, mais une restructuration de ces secteurs apparaît incontournable. ABSTRACT Future of the French poultry and egg sectors in 2025: four contrasting scenarios Since the mid-2000s, successive rises in the prices of the feed materials and an increase in their volatility have been observed. According to some experts, this new trend could last over time. This situation tends to worsen the weaknesses of the animal production sectors (deficit in competitiveness, tense relations with the retailers…) and to raise questions about their future. The three French Research Institutes working for the livestock sectors (IDELE, the French institute for ruminants, IFIP, for pig and pork production, and ITAVI, for poultry and egg productions) developed four prospective scenarios for 2025, which define the scope of possibilities: the continuation of the liberalization of the economic and agricultural world; the introduction of a determined policy to protect the European and regional agriculture; the isolation and insularity in the framework of an increasing economic crisis; or the development of a societal agreement that would address both the expectations of the citizens and consumers and the actual needs of the agricultural sectors. The egg and poultry sectors react diversely in these scenarios, but a restructuring process appears to be necessary in every case.

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INTRODUCTION

La forte hausse des prix des produits végétaux, amorcée en 2007 et relancée en 2011, se traduit par une rupture violente dans l’économie agricole européenne et française. Même si cela reste contesté, de nombreux experts prévoient que le niveau des prix des produits végétaux restera tendanciellement plus élevé que lors des décennies précédentes du fait notamment de l’élévation du niveau de vie dans les pays en voie de développement. Tous convergent sur une forte volatilité structurelle, étant donné l’abandon de la plupart des politiques de régulation des marchés dans les pays développés, conjugué à une hausse sensible de la demande mondiale.

Les conséquences de cette nouvelle situation pour les filières animales sont multiples. Elles s’expriment à toutes les échelles géographiques et impactent les systèmes d’exploitation, la localisation des productions, les volumes d’offre. De nouveaux équilibres offre/demande/prix s’établissent, dépendant en particulier de la transmission des prix de l’alimentation animale aux produits animaux au détail, en passant par les stades agricoles et industriels. En fin de compte, les niveaux de consommation des produits animaux sont modifiés, ainsi que les équilibres économiques entre les filières animales françaises.

1. METHODE

Les trois instituts techniques animaux ont réalisé ensemble, en 2014, avec l’appui financier de FranceAgriMer, une étude sur l’impact de la hausse des prix des produits végétaux et leur volatilité, sur les productions animales en France. Des scenarii prospectifs pour l’évolution des systèmes d’exploitation, l’offre des produits animaux et la localisation régionale des élevages ont été élaborés à partir d’entretiens auprès d’acteurs des filières et de réunions d’experts nationaux et régionaux. Cinq filières animales ont été étudiées : porc, volaille de chair, œufs, viandes de gros bovins ainsi que lait et produits laitiers. Nous ferons dans cet article un focus sur les filières avicoles.

2. EVOLUTION DU CONTEXTE DES PRIX DES MATIERES PREMIERES

2.1 Rétrospective sur le long terme De tout temps, les cours des matières premières, notamment agricoles, ont connu des fluctuations en fonction de différents fondamentaux (prévisions de récolte, crises ou décisions politiques dans les régions productrices, aléas climatiques, etc.). Depuis le milieu de la décennie 2000, néanmoins, ces fluctuations semblent s’intensifier et ouvrir une nouvelle ère, durablement haussière par rapport aux périodes d’après-guerre.

Une étude de l’évolution des prix des matières premières agricoles (Géronimi et al., 2013) a permis d’identifier trois grandes périodes (figure 1) : entre 1968 et 1982, les prix du tourteau de soja, du maïs et du blé sont orientés à la baisse, et ce malgré le pic observé lors du choc pétrolier de 1973. Entre 1983 et 2004, on observe plutôt une stabilisation des cours. Enfin, depuis 2005, ils sont nettement orientés à la hausse.

Figure 1. Evolution des cours des matières premières agricoles

Source : IFIP d’après La Dépêche, INSEE

Selon la Banque mondiale (Baffes, 2013), le prix du pétrole est le principal déterminant des hausses des cours des matières premières agricoles enregistrées ces dernières années. La contribution du ratio stock/consommation s’avère beaucoup moins déterminante. D’autres facteurs, recensés par la Banque mondiale, ont contribué aux récents épisodes haussiers : taux d’intérêts faibles (générant d’abondantes liquidités financières et soutenant la croissance), augmentation des investissements d’agents financiers à des fins de spéculation sur les marchés agricoles, dépréciation du dollar américain, hausse de la demande via notamment la croissance des besoins en viande, montée en puissance des biocarburants intensifiant la compétition entre les usages, ralentissement de la croissance tendancielle de la production, perturbations climatiques réduisant conjoncturellement les récoltes et les stocks; politiques restrictives aux échanges (embargo) et politiques de réduction des soutiens à la production agricole ou de réduction des stocks. 2.2 Prospective 2020-2025 Les projections à plus long terme réalisées par le FAPRI et l’OCDE-FAO envisagent une baisse des cours des principales matières premières agricoles (blé, maïs, soja) en 2022, mais leur année de référence est le record historique de 2012. Ainsi, si un reflux est attendu (et observé) entre 2012 et 2015, une stabilisation ou un nouveau repli très limités sont prévus entre 2015 et 2022 (figure 2). Finalement, dans le scenario OCDE-FAO, les prix des matières premières agricoles en 2022 seraient nettement plus

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élevés que ceux rapportés en 2003, avant l’entrée dans ce nouveau cycle : + 73 % pour le blé, + 112 % pour le maïs et + 88 % pour le soja.

Figure 2. Prix du blé, maïs et tourteau de soja : scenario FAPRI et OCDE-FAO

L’OCDE et la FAO estiment des prix mondiaux, tandis que le FAPRI estime des prix à la production aux États-Unis pour le blé et le maïs, et départ triturateur pour le soja.

Source : FAPRI, OCDE-FAO

3. QUELS SCENARII A HORIZON 2025 ?

À partir des entretiens réalisés auprès des acteurs des différentes filières et de réunions d’experts agricoles nationaux et régionaux, quatre scenarii d’évolution des filières animales à l’horizon 2025 ont été élaborés (tableau 1). Ils s’intéressent à la localisation et à l’offre de produits animaux pour les filières volailles de chair, œuf, ruminants (bovins lait, bovins viande) et porc, dans les régions Bretagne, Pays de la Loire, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Sud-Ouest (Aquitaine et Midi-Pyrénées). 3.1 « Libéralisation » et « Farm Bill européen » Dans ces deux scenarii, la situation économique dans l’Union européenne s’enlise, tandis qu’elle s’améliore ailleurs, entraînant une hausse tendancielle des niveaux et de la volatilité des cours des matières premières. Néanmoins, dans le scenario « Libéralisation », l’Union européenne reste passive et poursuit une politique de libéralisation à tous niveaux (remise à plat des acquis sociaux dans les États membres, des barrières tarifaires et non tarifaires aux importations, des soutiens à l’agriculture). Dans l’autre cas (« Farm Bill européen »), l’Union affiche une volonté de conserver sa souveraineté alimentaire et de préserver le gisement d’emplois que représentent les filières agricoles et agro-alimentaires : relayée en France par le gouvernement (encadrement plus strict des négociations entre GMS et filières pour rééquilibrer le rapport de force) et par le soutien des régions à l’agriculture et au secteur agro-alimentaire, elle met en place des politiques de soutien (assurances sur le chiffre d’affaires, aides à l’investissement,

programmes de bons alimentaires conditionnés par l’origine des produits). Au niveau des filières, une restructuration a lieu. Néanmoins, alors qu’elle est violente dans le contexte d’une libéralisation (émergence en France d’un ou deux leaders par filière, vraisemblablement nord-européens, et coexistence d’une poignée d’opérateurs se partageant les niches à forte valeur ajoutée), elle est plus contrôlée si les relations entre GMS et filières s’apaisent et que les pouvoirs publics soutiennent l’emploi : industriels et éleveurs regagnent des marges de manœuvre pour investir et le dialogue qui s’instaure entre les différents maillons (GMS incluse) permet de limiter les crises. 3.2 « Repli autarcique et inégalitaire » Ce scenario s’inscrit dans un contexte d’aggravation de la crise économique et politique dans l’Union européenne, accompagnée d’un marasme au niveau mondial, qui a plutôt tendance à modérer les cours des matières premières. La large ouverture du marché agro-alimentaire européen aux produits provenant des États-Unis et du Mercosur fragilise les productions européennes, malgré le relâchement d’un certain nombre de contraintes (environnementales, sociales et concernant le bien-être animal). La PAC est réduite à sa plus simple expression. La progression du chômage et des inégalités stimule celle de l’économie informelle et limite encore la part de l’alimentation dans le budget des ménages. La consommation de produits animaux en France chute nettement et les consommateurs s’orientent en masse vers des produits à bas prix. Deux systèmes se distinguent : le hard-discount d’une part et des circuits de proximité en partie informels d’autre part. Les entreprises françaises d’aval, mises à mal, ont pour la plupart été rachetées et restructurées par de grands groupes internationaux, qui transforment sur place des produits animaux importés, dans une optique de rationalisation des coûts et de standardisation de l’offre. Seuls les élevages les plus performants et les mieux situés trouvent une place dans ces modèles très intégrés. Les autres exploitations qui subsistent s’orientent vers la polyculture-élevage et la transformation-vente à la ferme : le prix bas des céréales dans ce contexte économique morose rend l’élevage intéressant pour dégager un revenu complémentaire. 2.3 « Réveil des productions animales » Contrairement au précédent, ce scenario suppose une embellie économique au niveau européen et une croissance molle au niveau mondial, liée à un ralentissement de l’économie des pays émergents. La hausse tendancielle des prix des matières premières et de leur volatilité s’en trouve ralentie. La hausse du

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pouvoir d’achat des consommateurs européens est favorable à l’expression des attentes sociétales et à des choix de consommation plus qualitatifs. La PAC de 2020 intègre ces évolutions dans le conditionnement des soutiens. En France, un dialogue s’instaure entre les filières, les distributeurs, la société civile et les pouvoirs publics, et aboutit à un pacte sociétal et à des objectifs de progrès permettant de prendre en compte à la fois les attentes des citoyens et les enjeux économiques. Une meilleure répartition de la valeur ajoutée entre les filières et leur aval (distribution) permet de retrouver des marges de manœuvre pour investir dans ce sens. La consommation de produits animaux diminue, mais surtout elle se réoriente, vers des produits différenciés intégrant davantage les critères de respect du bien-être animal, de l’environnement, du développement économique local, mais aussi de troisième transformation. L’aval des filières investit en R&D pour pouvoir répondre à ces tendances de consommation. Sur le terrain, des élevages spécialisés de taille importante et employant des salariés cohabitent avec des exploitations diversifiées de taille plus modeste alimentant des débouchés locaux : on assiste avec ces dernières à un redéploiement de l’élevage dans des zones autrefois à faible densité, au détriment de régions plus concentrées comme la Bretagne. Dans les quatre scenarii, la consommation de viande est prévue en baisse, mais son ampleur, sa forme et son impact sur les filières françaises varient : les scenarii « Farm Bill européen » et « Réveil des productions animales » permettent de limiter la baisse des volumes de production en raison du développement des attentes de produits locaux et qualitatifs, tandis que dans les scenarii « Libéralisation » et « Repli autarcique », la recherche de produits à bas coût est très favorable aux importations et se conjugue à un pouvoir d’achat qui limite plus nettement la consommation de produits animaux. Cette baisse de consommation induit dans tous les cas une restructuration des filières animales, aussi bien au niveau de la production que de l’amont et de l’aval. Là encore, cette restructuration est modulée : elle est progressive, accompagnée et volontaire dans le scenario « Farm Bill » et dans celui du « Réveil », en raison de l’amélioration du partage de la valeur ajoutée entre filières et grandes distribution et/ou des soutiens publics (européens ou régionaux) à l’emploi rural. À l’inverse, la « Libéralisation » ou le « Repli » induisent une concurrence exacerbée qui opère un tri drastique entre les éleveurs et entre les opérateurs industriels.

4. IMPACT SUR LES FILIERES VOLAILLES

4.1 Scenario « Libéralisation » La filière avicole française subit de façon accrue la concurrence avec les pays producteurs de l’Union européenne, mais aussi avec le Brésil et les États-Unis. Le déficit de compétitivité s’aggrave, les opérateurs ayant de plus en plus de mal à investir. Les importations de viandes et préparations de volailles continuent de progresser notamment en poulet standard et la France a perdu une grande partie de ses marchés d’exportation, vers le Proche et Moyen Orient comme vers l’Union européenne. En Label, le marché se contracte pour devenir une niche réservée aux consommateurs les plus aisés, et la production recule fortement. La filière de production d’œufs est moins impactée : la consommation se stabilise voire continue de progresser et la filière française reste compétitive, en raison d’une poursuite de l’amélioration des performances techniques et de l’agrandissement des élevages. Le développement des productions alternatives à la cage se poursuit, quoique de manière ralentie : il est stimulé principalement par l’export (vers le Nord de l’Europe), la demande en France étant plutôt atone pour les œufs alternatifs. 4.2 Scenario « Farm Bill européen » La filière avicole française standard retrouve des marges de manœuvre pour investir et parvient ainsi à combler le retard de compétitivité accumulé sur ses voisines européennes : elle est alors en mesure de stopper la progression des importations, voire de redévelopper ses exportations vers l’Union européenne. La production Label se contracte et devient une niche. La production d’œufs bénéficie de la stabilité de la consommation et de la poursuite (ralentie) du développement de la demande en œufs alternatifs. Les performances techniques s’améliorent et la compétitivité du secteur permet d’augmenter les exportations, notamment pour les productions en plein-air du Nord de la France. 4.3 Scenario « Repli autarcique » La consommation de volaille résiste bien dans ce scenario, en raison de son faible coût par rapport aux autres viandes et à la possibilité de la produire dans des unités de petite taille (réapparition des basses-cours). Néanmoins cette production s’affranchit de la logique de filière organisée et met en péril les outils industriels (amont et aval) de grande taille. On assiste à un redéploiement géographique de la production avicole en France.

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La filière œuf se maintient avec une consommation qui ne faiblit pas et une sensibilité aux importations qui ne s’aggrave pas. En revanche, le déploiment des systèmes alternatifs à la cage subit un coup d’arrêt brutal, et même un retournement. Là encore, les basses-cours se réinstallent, y compris dans des régions à faible densité de production. 4.4 Scenario « Réveil des productions animales » Dans un contexte de baisse de la consommation de viandes, la viande de volaille se maintient globalement grâce à un bon positionnement à la fois sur les produits de troisième transformation incorporant du service et sur les segments très qualitatifs comme le Label Rouge. Elle bénéficie également d’une image positive sur le plan nutritionnel. Le dialogue sociétal permet de lever des blocages et favorise la modernisation des élevages standards qui regagnent en compétitivité coût. La demande pour des produits locaux permet de limiter le recours aux importations, tandis que la production française parvient à trouver de nouveaux débouchés sur le marché communautaire. Sur le terrain, on assiste à un redéploiement d’élevage de taille moyenne dans des régions périphériques. La consommation d’œufs s’oriente de plus en plus vers des systèmes alternatifs à la cage, et vers des produits transformés (œufs pochés en GMS, ovoproduits biologiques en RHD…). L’approche locale est également appréciée, induisant une répartition de la production sur l’ensemble du

territoire. La production d’œufs cage est surtout destinée à l’industrie des ovoproduits, qui conforte son leadership au niveau européen et conquiert de nouveaux marchés.

CONCLUSION

La hausse des prix des produits végétaux a un impact indirect sur la structuration et la localisation des filières avicoles en France : elle agit plutôt comme le révélateur ou le catalyseur d’évolutions en cours, en aggravant des fragilités déjà identifiées ou en renforçant des synergies positives. Dans un contexte de prix des produits végétaux durablement élevés, l’établissement de scenarii contrastés mais réalistes a pour objectif de balayer le champ des possibles et d’ouvrir le débat au sein des filières. Si certains facteurs évoluent de manière indépendante des choix des filières (tel le contexte économique mondial), d’autres sont entre les mains des acteurs nationaux : coopératives, abattoirs ou centres de conditionnement, organisations de production, éleveurs, administration, grande distribution. L’orientation des filières avicoles françaises vers l’un ou l’autre des scenarii dépendra donc en partie de leur capacité à décider d’une stratégie collective et actionner les leviers nécessaires (investissement, modification des relations avec la grande distribution, révision des modes de contractualisation entre les différents maillons).

Tableau 1. Quatre scenarii à horizon 2025

Libéralisation Farm Bill européen Repli autarcique et inégalitaire

Réveil des productions animales

Contexte économique

Croissance mondiale Crise en Europe

Croissance mondiale Crise en Europe

Crise mondiale et UE Ralentissement mondial Reprise en Europe

Contexte prix MP Hausse tendancielle des prix et de leur volatilité

Hausse tendancielle des prix et de leur volatilité

Baisse des prix Volatilité réduite

Hausse modérée des prix et de leur volatilité

Politiques publiques

Forte libéralisation : Sursaut de l’Europe politique

Austérité et libéralisation Harmonisation des politiques UE

Consommation Baisse de consommation Descente en gamme

Baisse limitée de la consommation

Baisse de consommation Descente en gamme

« Moins mais mieux »

Structuration des filières

Restructuration subie Restructuration et investissement

Groupes internationaux en France

Groupes français dynamiques

Relations filière Rapport de force en faveur des GMS

Meilleur partage de la valeur ajoutée

Agriculture duale Meilleur partage de la valeur ajoutée

BIBLIOGRAPHIE

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traduisent-elles l’entrée dans un régime de prix plus élevés ? Présentation au RMT « Economie des productions animales ». Mai 2013

3. Idele, Ifip et Itavi, 2014. Effets de la hausse des prix des produits végétaux sur les productions animales en France. FranceAgriMer. Septembre 2014.

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Onzièmes Journées de la Recherche Avicole et Palmipèdes à Foie Gras, Tours, les 25 et 26 mars 2015