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16 Recherche et Développement Les sources ermales en Algérie S. OUALI E-mail : [email protected] Division Energie Solaire Thermique et Géothermie Historique Les traces retrouvées dans les stations thermales remontent à l’époque romaine. En effet les romains accordaient une importance très particulière aux sources thermales, très souvent ils construisirent leurs sites autour de ces sources, comme c’est le cas pour les sites suivants : Aquae Mauretaniae Cesarienne (Hammam Righa) ; Aquae Sirenses (Hammam Bouhanifia) ; Aquae Chibilita Nae (Hammam Meskoutine). Les sources thermales furent aussi bien exploitées par les arabes, en effet très souvent des sources portent le nom d’un marabout qui a vécu dans la région comme hammam Bouhadjar qui doit son nom au marabout Sid Ahmed Bouhadjar qui a vécu dans la tribu des Ouled Bouhadjar avant la colonisation française et dont le mosolé est situé au Sud-Est de la ville de Hammam Bouhadjar. Les Turcs aussi très amateurs des bains chauds construisirent dans les villes plusieurs bains avec des installations permettant le stockage de l’eau de source. Pendant l’époque coloniale les français construisirent des hôpitaux thermaux autour des sources pour y soigner les blessés et convalescents. Aujourd’hui comme dans le passé les stations thermales sont très sollicitées par les algériens pour divers traitements d’ordre rhumatologique, dermatologique et psychiatrique. Les sources thermales de l’Algérie Il existe sur le territoire algérien plus de 200 sources thermales d’après les études réalisées à ce sujet, ce nombre croit régulièrement quand on se déplace vers l’Est. Les températures mesurées à l’émergence varient de 19°C à Ben Haroune à 98 °C à Hammam Meskoutine. La minéralisation des eaux est déterminée surtout par la nature chimique et minéralogique des sédiments qu’elles traversent. Les sources thermales les plus minéralisées sont en relation directe avec les sédiments gypso-salins du Trias si répandu en Algérie [1], ce cas est rencontré à titre d’exemple à Hammam Melouane 29.42 gr/l, Hammam El Biban 15gr/l, Hammam Salhine 9 gr/l. Les stations thermales médicalisées Parmi les nombreuses stations thermales qui existent en Algérie , huit seulement sont médicalisées , il s’agit des stations thermales : Hammam Bouhanifia (Mascara), Hammam Bouhadjar (Ain Temouchent) , Hammam Boughrara (Tlemcen), Hammam Rabbi (Saida), Hammam Righa (Ain Defla), Hammam Guergour (Setif), Hammam Salhine (Biskra), Hammam Meskoutine (Guelma). Ces stations thermales sont gérées par la Société Algérienne de ermalisme et sont conventionnées avec les différentes caisses de sécurité sociale (CNAS, Casnos, caisse militaire) [2]. Les établissements disposent de structures d’accueil et d’équipements adéquats ainsi qu’un encadrement médical et paramédical qualifié pour prodiguer des soins basés sur des méthodes scientifiques de la crénothérapie aux différents malades et curistes. Les autres stations thermales éparpillées à travers le territoire national enregistrent par contre un déficit dans les infastuctures d’accueil, elles sont surtout sollicitées par les curistes pour les bains thermaux traditionnels. Hammam Boughrara Hammam Boughrara (Fig.1) est situé à 282 mètre d’altitude à l’extrême Ouest du pays, sur les bords de l’Oued Tafna à proximité de la ville frontalière de Maghnia. Dans une zone essentiellement agricole avec un centre commercial et des équipements de loisir et de soins. La station thermale de hammam Boughrara est mise en exploitation en 1974, ses eaux sulfatées et bicarbonatées sodiques, émergent à une température de 45°C. Les indications thérapeutiques sont d’ordre rhumatologiques, dermatologiques, gynécologiques et respiratoires. Les techniques thermales consistent en des bains simples, bains carbo-gazeux, bains locaux, douches au jet, auxquelles s’ajoutent des soins complémentaires : thermothérapie (infrarouges et applications de paraffine), électrothérapie, massage à sec. Hammam Bouhadjar Hammam Bouhadjar (Fig.2) est situé 21 Km de la ville d’Aïn Témouchent, s’élève sur une altitude de 150 mètres et s’étend Fig.1 : Hammam Boughrara (Tlemcen)

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Page 1: Recherche et Développement Les sources …N 13 Juin 2008 17 au milieu des vignobles et d’oliviers sur une superficie de 603 240 m2. La station thermale est mise en exploitation

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Recherche et Développement

Les sources Thermales en AlgérieS. OUALI

E-mail : [email protected]

Division Energie Solaire Thermique et Géothermie

Historique

Les traces retrouvées dans les stations thermales remontent à l’époque romaine. En effet les romains accordaient une importance très particulière aux sources thermales, très souvent ils construisirent leurs sites autour de ces sources, comme c’est le cas pour les sites suivants : Aquae Mauretaniae Cesarienne (Hammam Righa) ; Aquae Sirenses (Hammam Bouhanifia) ; Aquae Chibilita Nae (Hammam Meskoutine).

Les sources thermales furent aussi bien exploitées par les arabes, en effet très souvent des sources portent le nom d’un marabout qui a vécu dans la région comme hammam Bouhadjar qui doit son nom au marabout Sid Ahmed Bouhadjar qui a vécu dans la tribu des Ouled Bouhadjar avant la colonisation française et dont le mosolé est situé au Sud-Est de la ville de Hammam Bouhadjar.

Les Turcs aussi très amateurs des bains chauds construisirent dans les villes plusieurs bains avec des installations permettant le stockage de l’eau de source.

Pendant l’époque coloniale les français construisirent des hôpitaux thermaux autour des sources pour y soigner les blessés et convalescents.

Aujourd’hui comme dans le passé les stations thermales sont très sollicitées par les algériens pour divers traitements d’ordre rhumatologique, dermatologique et psychiatrique.

Les sources thermales de l’Algérie

Il existe sur le territoire algérien plus de 200 sources thermales d’après les études réalisées à ce sujet, ce nombre croit régulièrement quand on se déplace vers l’Est. Les températures mesurées à l’émergence varient de 19°C à Ben Haroune à 98 °C à Hammam Meskoutine.

La minéralisation des eaux est déterminée surtout par la nature chimique et minéralogique des sédiments qu’elles traversent. Les sources thermales les plus minéralisées sont en relation directe avec les sédiments gypso-salins du Trias si répandu en Algérie [1], ce cas est rencontré à titre d’exemple à Hammam Melouane 29.42 gr/l, Hammam El Biban 15gr/l, Hammam Salhine 9 gr/l.

Les stations thermales médicalisées

Parmi les nombreuses stations thermales qui existent en Algérie , huit seulement sont médicalisées , il s’agit des stations thermales : Hammam Bouhanifia (Mascara), Hammam Bouhadjar (Ain Temouchent) , Hammam Boughrara (Tlemcen), Hammam Rabbi (Saida), Hammam Righa (Ain

Defla), Hammam Guergour (Setif), Hammam Salhine (Biskra), Hammam Meskoutine (Guelma). Ces stations thermales sont gérées par la Société Algérienne de Thermalisme et sont conventionnées avec les différentes caisses de sécurité sociale (CNAS, Casnos, caisse militaire) [2].

Les établissements disposent de structures d’accueil et d’équipements adéquats ainsi qu’un encadrement médical et paramédical qualifié pour prodiguer des soins basés sur des méthodes scientifiques de la crénothérapie aux différents malades et curistes. Les autres stations thermales éparpillées à travers le territoire national enregistrent par contre un déficit dans les infastuctures d’accueil, elles sont surtout sollicitées par les curistes pour les bains thermaux traditionnels.

Hammam Boughrara

Hammam Boughrara (Fig.1) est situé à 282 mètre d’altitude à l’extrême Ouest du pays, sur les bords de l’Oued Tafna à proximité de la ville frontalière de Maghnia. Dans une zone essentiellement agricole avec un centre commercial et des équipements de loisir et de soins.

La station thermale de hammam Boughrara est mise en exploitation en 1974, ses eaux sulfatées et bicarbonatées sodiques, émergent à une température de 45°C.

Les indications thérapeutiques sont d’ordre rhumatologiques, dermatologiques, gynécologiques et respiratoires. Les techniques thermales consistent en des bains simples, bains carbo-gazeux, bains locaux, douches au jet, auxquelles s’ajoutent des soins complémentaires : thermothérapie (infrarouges et applications de paraffine), électrothérapie, massage à sec.

Hammam Bouhadjar

Hammam Bouhadjar (Fig.2) est situé 21 Km de la ville d’Aïn Témouchent, s’élève sur une altitude de 150 mètres et s’étend

Fig.1 : Hammam Boughrara (Tlemcen)

Page 2: Recherche et Développement Les sources …N 13 Juin 2008 17 au milieu des vignobles et d’oliviers sur une superficie de 603 240 m2. La station thermale est mise en exploitation

N°13 Juin 2008 17

au milieu des vignobles et d’oliviers sur une superficie de 603 240 m2.

La station thermale est mise en exploitation en 1974, on y dénombre une quarantaine de sources en majorité chaudes, entre 35 et 72°C. Les eaux chaudes et sulfureuses jaillissent des entrailles de la roche appelées «Dracones».

Les indications thérapeutiques principales sont les rhumatismes et les séquelles de traumatismes ostéoarticulaires qui regroupent 85% des curistes.

Qualité de ses eaux : Eaux Chlorurées Sodiques (70 ° C).

Hammam Bouhanifia

Géographiquement, hammam Bouhanifia (Fig.3) est situé à 25 Km au Sud-Ouest de Mascara, il s’étale dans un paysage sauvage dans le Tell oranais sur les bords de l’Oued El Hammam. La station thermale qui n’est qu’à 230 mètres d’altitude est entourée de montagnes culminant à 800 mètres. Grande station thermale, Bouhanifia est aménagée dans un îlot de verdure et de fraîcheur, le climat est sec et l’atmosphère saturée des émanations gazeuses des sources qui l’entourent. Les eaux thermales jaillissent à des températures entre 20 et 70°C.

Reconnues d’utilité publique, les eaux de hammam Bouhanifia sont répertoriées par les spécialistes comme étant des eaux hyperthermales, thermales, chloro-sulfatées ayant un débit de 23 l/s. Bien que chaudes, les eaux de Bouhanifia sont agréables à déguster d’autant plus qu’elles tiennent en dissolution une grande quantité de gaz carbonique qui les rend éminemment digestibles.

Les principales maladies traitées sont le rhumatisme dégénératif (arthrose), le rhumatisme inflammatoire chronique, les séquelles de traumatisme et tous les autres cas liés aux problèmes de la sphère (ORL).

Hammam Rabbi

La station thermale de hammam Rabbi (Fig.4) est située à 20 Km de la ville de Saîda sur l’axe Saida – Oran, logé dans un site d’une beauté saisissante, la station

thermale de Hammam Rabbi est mise en exploitation en 1970, son eau a des origines profondes et arrive en surface sous pression à une température moyenne de 40°C et un débit moyen de 8 l/s.

Les eaux thermale de hammam Rabbi traitent les affectations en : Dermatologie, douleurs rhumatismales aiguës, articulaires, fièvres anémiques, affections cutanées et respiratoires.

Hammam Righa

Hammam Righa (Fig.5) est situé à 100 Km au Sud-Ouest d’Alger dans la wilaya de Ain Defla à une altitude de 525 mètres. Il se trouve dans une région verdoyante et boisée appréciée pour ses qualités climatiques. Les installations sanitaires et les équipements de loisir font de lui un lieu de bien être privilégié pour les curistes.

En 1934, la station comprenait un hôpital militaire et plusieurs établissements environnants. L’hôpital est alimenté par neuf sources dont le débit total est de 15 l/s. Les eaux sont sulfatées calciques hyperthermales (54 °C). Les techniques de cure sont classiques : balnéation générale et locale, douches au jet et affusions, massages sous l’eau, mésothérapie à sec, électrothérapie, rééducation et enveloppements de paraffine.

Hammam Guerguour

La station thermale de hammam Guerguour (Fig.6) est située à 60 Km au Nord-Ouest de Setif à la sortie des gorges traversées par l’Oued Boussellem , dominée notamment par le Djebel Kraim el-Rar et le Djebel Tafat culminant à plus de 700 mètres d’altitude.

Les études physico-chimiques faites à diverses reprises ont toutes conclu à la radioactivité des eaux thermales et minérales, elles sont classées au 1er rang en Algérie et au 3ème rang mondial après les bains de Brembach (Allemagne) et les bains de Jachimov (Tchécoslovaquie), son taux de radioactivité est de 122 millimicrocuries/l. Elles se placent de par leur composition chimique dans le groupe des eaux sulfatées-calciques et chlorurée sodiques dont les eaux sont hyperthermales à une température avoisinant les quarante quatre degrés.

Dans le cadre du développement du tourisme thermal en Algérie, le gouvernement décida la construction d’un complexe thermal au milieu des années soixante dix au niveau d’un ancien site romain qui surplombe le village de Hammam Guerguour sur une superficie de 14 hectares, Il fut inauguré le 20 juin 1987.

Fig.2 : Hammam Bouhadjar (Ain Temouchent)

Fig. 3 : Hammam Bouhanifia (Mascara)

Fig. 4: Hammam Rabbi (Saîda)

Fig. 5: Hammam Righa (Ain Defla)

Fig.6 : Hammam Guergour (Sétif)

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Recherche et Développement

Aujourd’hui la station thermale de hammam Guerguour accueille des curistes pendant toute l’année pour des soins rhumatologiques et neurologiques, elle ne cesse de prendre de l’ampleur et de l’estime auprès de toutes les personnes qui s’y rendent.

Hammam Meskoutine

Hammam Meskoutine (Fig.7) est situé à l’Est Constantinois, à 110 Km de Constantine et 20 Km de Guelma, son site qui se trouve à 320 mètres d’altitude est particulièrement surprenant au sein de collines et montagne boisées, a proximité de cascades solidifiées a l’aspect lunaire.

La source de hammam Meskoutine est la plus florissante de l’Algérie et ses eaux sont les plus chaudes. Il existe neuf sources hyperthermales dont la température de l’eau varie entre 90 et 98°C, le débit total des sources actuelles n’est pas inférieur à 55 l/s.

Les eaux sont d’une nature saline, avec une odeur sulfureuse, leurs faciès chimique est bicarbonaté calciques, chloruré sodique, radioactives, avec dégagement d’hydrogène sulfuré.

Les indications sont prioritairement rhumatologiques mais aussi respiratoires (ORL et bronches).

Hammam Salhine

Hammam Salhine (Fig.8) est situé dans la commune d’El Hamma, à 8 Km de Biskra et à 140 mètres d’altitude, cette localité se caractérise par un climat sec. Situé dans une région forestière au climat particulier, Hammam Salhine est fréquenté par de nombreux curistes, il enregistre jusqu’à 700 000 visiteurs par an. Il a été aménagé le 20 Septembre 1988 sur la base de l’ancienne source. La température des eaux avoisine 70 °C, elles sont sulfurées et chlorurées sodiques avec un débit de 65 l/s. leur composition chimique leur confère des thérapeutiques indiquées pour les maladies rhumatismales, respiratoires et dermatologiques.

Références

[1] Guigue S., 1947, ‘‘ Les sources thermo minérales de l’Algérie’’, Etude géochimique, Bulletin du service de la carte géologique de l’Algérie, série 3, volume 2.

[2] Boughalali M, 2003, ‘‘Thermalisme et thalassothérapie en Algérie’’, communication, Revue la Presse thermale et climatique 2003, pp 140,165. Société française d’hydrologie et de climatologie médicale, 2003.

Fig.7 : Hammam Meskoutine (Guelma)

Fig.8 : Hammam Salhine (Biskra)

Le Palmier dattier « Phoenix dactylifera L » du TouatM. Bahiani

U.R.E.R.MS/Adrar

[email protected]

A Adrar, région à vocation agricole principalement phoenicicole, la diversité variétale du palmier dattier

est estimée à environ plus de 350 cultivars. Cependant cette diversité variétale du palmier dattier, reste méconnue et marginalisée. Pour cela, l’inventaire et la caractérisation des cultivars de dattes sont des actions qui s’imposent car rien de vraiment sérieux ne peut être entrepris dans l’ignorance des ressources que l’on a.

Dans cette optique un film de 34 minutes a été réalisé dans une perspective de valoriser les dattes locales d’Adrar « de faible valeur marchande », pour en déterminer la meilleure utilisation possible avec une prise en charge réelle de leur promotion.

Il constitue un outil de valorisation et de vulgarisation autour du « gisement phoenicicole d’Adrar » avec un aspect à la fois scientifique et culturel où il illustre l’implication active de la femme oasienne dans la gestion des produits et des sous-produits du palmier dattier.

Aussi, ce support audiovisuel interpelle à porter une attention particulière :

• à la maladie du Bayoud qui menace la diversité génétique du Palmier dattier,

• et aux foggaras qui représentent un patrimoine culturel et économique à protéger.