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1 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016 Karim SAVADOGO Consultant Senior WASH Manager CEFAME Tel 70391840/75252509 Email: [email protected] [email protected] Octobre 2016 Recherche de bonnes pratiques/partage d’expériences sur la promotion de l’assainissement familial Rapport Final

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1 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Karim SAVADOGO Consultant Senior WASH Manager CEFAME Tel 70391840/75252509 Email: [email protected] [email protected] Octobre 2016

Recherche de bonnes pratiques/partage

d’expériences sur la promotion de

l’assainissement familial

Rapport Final

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2 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Table des matières Listes des acronymes et abréviations .................................................................................................... 3

Introduction et contexte ........................................................................................................................ 4

1. Rappel des objectifs ............................................................................................................................ 4

2. Méthodologie de conduite de la recherche ....................................................................................... 5

2.1 Phase de cadrage de la recherche ................................................................................................ 5

2.2 Phase préparatoire ....................................................................................................................... 5

2.3 Phase de collecte de données auprès des structures identifiées ............................................... 5

2.4 Analyse des données .................................................................................................................... 5

2.5 Atelier de partage et rapports ...................................................................................................... 5

3. Présentation et analyse des résultats ................................................................................................ 6

3.1 Situation générale des projets/programmes............................................................................... 6

3.2 Motivations réelles des ménages à réaliser/utiliser/entretenir leur latrine ............................. 6

3.3 Stratégie de promotion de l’assainissement ............................................................................... 7

3.4 Formes de subvention pratiquées ............................................................................................... 9

3.5 Expériences des projets sans subvention .................................................................................. 10

3.6 Analyse des différentes démarches (subvention/non subvention) .......................................... 12

3.6.1 Eléments militant en faveur de la subvention et de la non subvention ........................... 12

3.6.2 Succès des différentes démarches et bonnes pratiques .................................................... 12

3.6.3 Echecs des différentes démarches et difficultés ................................................................ 15

3.7 Influence du type de démarche retenue sur les types de latrines réalisées ............................ 15

3.7 Utilisation et entretien des latrines ........................................................................................... 17

3.8 Marketing de l’assainissement ................................................................................................... 18

3.8.1 Stratégie de marketing de l’assainissement ....................................................................... 18

3.8.2 Modèles réussis de marketing de l’assainissement au Burkina ou ailleurs ...................... 19

3.9 Durabilité / pérennisation des acquis .................................................................................. 20

3.10 Etudes spécifiques .................................................................................................................... 21

3.11 Propositions et suggestions des acteurs .................................................................................. 22

4. Atelier de partage des expériences .................................................................................................. 23

4.1 Déroulement de l’atelier ............................................................................................................ 24

4.2 Synthèse et recommandations de l’atelier ................................................................................ 24

Conclusion ............................................................................................................................................. 25

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Listes des acronymes et abréviations

APS : Association Paix et Solidarité

ATPC : Assainissement Total Porté par la Communauté

ATPL : Assainissement Total Porté par les Leaders

BM : Banque Mondiale

CEFAME : Cabinet d’Etudes, Formation et Aménagement Ecologique

CRS : Catholic Relief Services

DGA : Direction Générale de l’Assainissement

DREA : Direction Régionale de l’Eau et Assainissement

EAA : Eau et Assainissement pour l’Afrique

ECOSAN : Ecological Sanitation

ENA : Enquête Nationale sur l’Assainissement

FDAL : Fin de Défécation à l’Air Libre

GRET : Groupe de Recherche et d’Etudes Techniques

IEC : Information, Education, Communication

ODD : Objectifs de Développement Durable

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONEA : Office National de l’Eau et Assainissement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PCD-AEPA : Plan Communal de Développement-Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement

PHAST : Participatory Hygiene And Sanitation Transformation

PN-AEPA : Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement

SARAR : Self esteem, Associative strenghts, Resourcefulness, Action planning, Responsibility

SNV : Organisation Néerlandaise pour le Développement

UE : Union Européenne

USAID : United States Agency for International Development

VAD : Visite A Domicile

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Introduction et contexte

Le Burkina Faso s’est engagé en 2005 à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement

dans le volet assainissement en relevant le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural à 54% en

2015. A la fin de la période prévue pour l’atteinte des OMD, force est de reconnaitre que les objectifs

ne sont pas atteints ; La situation de référence sur l’accès des ménages aux ouvrages d’assainissement

familiale établie en 2010 montre que le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural n’était que de

0,8%. Le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural au 31 décembre 2015 donne un taux d’accès

de 12% (source Rapport annuel 2015 du PN-AEPA1).

Les Objectifs de Développement Durable (ODD) en matière d’assainissement visent l’accès universel à

l’assainissement d’ici 2030 ce qui suppose un effort davantage intense notamment pour l’accès aux

ouvrages. Ainsi, il est judicieux de comprendre quelles sont les motivations réelles des ménages à

construire, utiliser et entretenir convenablement leurs latrines. Ce qui permettra de considérer ces

motivations dans les différentes démarches de promotion de l’assainissement. Il est utile aussi

d’apprendre des expériences de mise en œuvre de la subvention comme des projets sans subvention :

quelles sont les options de mise en œuvre ? Quels sont les succès, et les causes de ces succès, quels

sont les types de marketing de l’assainissement en fonction de la démarche retenue ? Comment est-

ce que les projets ne faisant pas de subvention ont pris en compte le standard minimum de latrine

accepté au niveau national ?

C’est dans la perspective d’apporter des réponses à ces questions que s’inscrit la présente étude

entreprise par CRS en collaboration avec la DGA. Les résultats à l’issue de la recherche contribueront

certainement à outiller encore plus les acteurs du domaine pour une bonne réussite de la promotion

de l’assainissement à travers le référentiel national qu’est le programme national 2016-2030.

Le rapport final présenté ici rappelle l’objectif de la mission, la démarche méthodologique et les

résultats obtenus en lien avec les objectifs spécifiques, de même que les conclusions et

recommandations issues de l’atelier de partage. Il contient également les différentes informations,

expériences, bonnes pratiques, recommandations et conclusions auxquelles ont conduit les échanges

lors de l’atelier.

1. Rappel des objectifs Objectif général

L’objectif global de cette recherche de bonnes pratiques sous forme de partage d’expériences est

d’apporter un éclairage sur les motivations réelles des ménages à réaliser, utiliser et entretenir leurs

latrines et sur les éléments d’orientation favorables à la subvention et ceux favorables à la non

subvention dans le cadre de la promotion de l’assainissement pour les ménages en milieu rural au

Burkina Faso.

Objectifs spécifiques

- Parvenir à une meilleure connaissance des motivations réelles des ménages à réaliser leur

latrine et à l’utiliser et leurs effets sur les démarches de promotion de l’assainissement ;

1 PN-AEPA: Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Assainissement à l’horizon 2015

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- Parvenir à une meilleure compréhension de la justification des différentes démarches

(subvention/non subvention) ;

- Avoir une meilleure connaissance des succès, des facteurs de succès des différentes

démarches et des bonnes pratiques en matière de subvention ou de non subvention ;

- Avoir une meilleure connaissance de l’influence du type de démarche retenue sur les types de

latrines qui sont réalisées et des difficultés rencontrées.

2. Méthodologie de conduite de la recherche La recherche a suivi les étapes méthodologiques ci-après :

2.1 Phase de cadrage de la recherche Cette étape a permis d’abord de parfaire la compréhension des objectifs de la recherche et de faire valider la méthodologie d’intervention détaillée ainsi que le chronogramme.

2.2 Phase préparatoire Cette phase a consisté à faire une recherche/revue sur les documents portant principalement sur les questions de subvention et de motivations des ménages disponibles. Au cours de cette phase, les différents outils et méthodes nécessaires pour la collecte de données et d’information ont été élaborés (grille d’entretien pour ONG, partenaires financiers, structures étatiques et grille pour focus group avec des ménages bénéficiaires. C’est également pendant cette phase que les projets, structures ou acteurs pertinents et présentant des atouts pour la recherche ont été identifiés.

2.3 Phase de collecte de données auprès des structures identifiées Durant cette phase, des interviews d’acteurs ciblés majoritairement au niveau central (Ouaga) ont été conduits. Il s’agit d’ONG de mise en œuvre, de structures étatiques et de partenaires financiers. Notons que quelques interviews ont été conduits dans deux régions (Centre-Ouest et Plateau central) afin de mieux appréhender les stratégies et les activités mises en œuvre par des acteurs ayant utilisé la subvention ou non.

2.4 Analyse des données Elle a constitué l’étape principale de l’étude. L’analyse des données et informations recueillies auprès des acteurs a permis de produire un bref rapport à l’attention du commanditaire. La note succincte mentionne les structures/projets/programmes rencontrés, les projets à succès identifiés faisant ressortir brièvement les bonnes pratiques existantes, la liste des acteurs sollicités pour faire une présentation spécifique au cours de l’atelier de partage. A cet effet, un canevas leur a été proposé par le consultant.

2.5 Atelier de partage et rapports Le consultant a appuyé l’organisation de l’atelier de partage des expériences dont il a assuré la facilitation, en parfaite intelligence avec le commanditaire et la direction générale de l’assainissement. Les différentes questions clés qui ont motivé la recherche ont alimenté les échanges au cours de l’atelier.

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3. Présentation et analyse des résultats

3.1 Situation générale des projets/programmes Les projets/programmes mis en œuvre par les acteurs au cours des 5 dernières années sont assez

variés dans leur nature comme dans envergure. L’UE fait partie des principaux partenaires financiers

qui ont accompagné la mise en œuvre de ces projets. A titre d’exemple, huit (8) contrats de subvention

ont été signés avec les ONG dans le cadre de la Facilité Eau lancée à partir de 2006 pour

l’assainissement familial. Quatre (4) autres conventions signées sont en cours de réalisation jusqu’en

décembre 2017, avec un focus sur les questions de mobilisation sociale et la maitrise d’ouvrage

communal

La plupart des régions du Burkina ont été touchées par les différentes interventions dont la durée varie

entre 2 et 5 ans.

Les objectifs quantitatifs de la quasi-totalité des projets ont été atteints, et les besoins en ouvrages

d’assainissement restent encore très énormes. Près de 200 000 latrines ont été réalisées sur

l’ensemble du territoire national, essentiellement avec subvention.

3.2 Motivations réelles des ménages à réaliser/utiliser/entretenir leur latrine La plupart des acteurs rencontrés n’ont pas eu une occasion formelle d’explorer les motivations réelles

des ménages à se construire une latrine, même s’ils ont pris en compte ces motivations dans leurs

stratégies d’intervention. C’est seulement au cours d’échanges informels que la question est abordée.

Pour les acteurs et les ménages rencontrés, les motivations réelles des ménages se présentent comme

suit :

L’intimité et la dignité apparaissent parmi les premières motivations. En effet, la disparition

progressive des buissons et autres végétations servant de cachettes pour la DAL oblige bien

de ménages à la construction de latrines ;

Le prestige est également une motivation des ménages. Ainsi, des déclarations du genre «C’est

une honte de recevoir des étrangers et ne pas pouvoir leur offrir un lieu propice pour se

soulager» sont couramment entendues ;

La distance à parcourir pour rejoindre les espaces encore boisés devient de plus en plus

importante ;

La sécurité en termes de risques de morsure de serpent et de viol des femmes contraint bon

nombre de ménages à se doter de latrines ;

la subvention est aussi une motivation, et en l’absence de subvention, la motivation reste

faible ;

la motivation liée à la santé, bien que perçue importante, n’est pas systématiquement citée

en première position par les ménages, selon la plupart des acteurs rencontrés. Tout de même,

la prise de conscience accélérée et approfondie provoquée par l’approche ATPC pousse les

ménages et les communautés entières à vouloir disposer d’une latrine. C’est ce qui ressort de

l’entretien avec les ménages ayant réalisé des latrines sans subvention dans la zone de Réo.

Dans les zones qui ont été fortement sensibilisées (cas des communes de Poura et Fara avec

le projet SaniFaso), la santé est la première motivation mentionnée par les populations (Cf

communication du GRET).

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NB :

Il est important de noter que les motivations varient en fonction des groupes sociaux (par

exemple : effet d’entrainement dans le plateau central, esprit de fierté chez la boucle du

Mouhoun), mais aussi en fonction des technologies développées qui devront correspondre

aux aspirations des populations ;

D’après l’entretien avec les ménages dans les 2 focus group, il ressort que les ménages qui ne

se construisent pas de latrines sont ceux qui ne perçoivent pas l’importance de l’ouvrage,

notamment les aspects de prestige. Par ailleurs, ne pas réunir la contribution attendue est une

autre raison qui bloque certains ménages. Selon toujours les échanges en focus groupe, il

ressort que le manque de moyens financiers n’est pas le blocage principal.

WaterAid a conduit une étude sur les déterminants socio culturels de la DAL. Il ressort de cette

étude que :

o les populations disent se sentir plus à l’aise en déféquant dans la nature,

o la DAL a été une vielle pratique de génération en génération,

o la pratique de la DAL est sans contraintes financières et/ou matérielles.

L’étude a exploré par ailleurs les actions qui pourraient freiner la pratique de la DAL. En voici

quelques résultats :

o Un fait remarquable partout (notamment au Boulgou, dans les Balés) c’est le rôle des

femmes. Elles sont mieux organisées et ont des associations plus dynamiques avec des

projets propres à elles. C’est le cas des femmes de Pouswaka dans le Boulgou. Elles

ont pu monter une petite savonnerie sans soutien particulier. Lorsqu’au cours de nos

discussions ces femmes ont compris tous les dangers liés à la défécation en plein air,

elles ont déclaré qu’avec un minimum d’outils (pioches, barres à mine, brouettes,

pelles), elles pourraient construire des latrines sans attendre leurs maris car elles se

sentent plus touchées par ce problème de la défécation en plein air.

o La pression sociale est un élément qui peut jouer positivement sur les changements

de comportements durables des membres de la communauté ;

o La parenté à plaisanterie peut être une base sur laquelle une stratégie peut s’appuyer

pour déclencher une prise de conscience et un changement de comportement dans

l’éradication de la défécation en Plein Air.

3.3 Stratégie de promotion de l’assainissement

Subvention Non subvention

Eléments de théorie/stratégie de changement

Mise en place de cellule technique communale ;

Structures/associations locales utilisées comme relais;

Vision Services et non Ouvrages ; Renforcement des capacités des

acteurs locaux ; Ecole souvent utilisée comme porte

d’entrée ; Méthodologie SARAR/PHAST utilisée

dans la quasi-totalité des stratégies.

Approche ATPC sans subvention, sans prescription technique ;

Approche ATPC avec subvention et orientation technologique ;

Méthodologie SARAR/PHAST utilisée dans la quasi-totalité des stratégies ;

Renforcement des capacités

des acteurs locaux

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Eléments d’efficacité de la théorie/stratégie de changement

Communautés responsabilisées ; Utilisation des ressources

endogènes ; Prise en compte des

comportements, attitudes et pratiques (CAP) des populations.

Prise de conscience collective Engagement communautaire « la mayonnaise prend bien avec l’approche ATPC qui semble bien appropriée comme socle pour l’amorce du changement » Utilisation des ressources

endogènes.

Place de la commune

Entité centrale et incontournable jouant les rôles ci-après : Coordination de l’ensemble des actions menées sur l’échelle communale,

même si pas toujours évident ; Appui aux ONG pour la mobilisation sociale; Maitre d’Ouvrage.

Stratégie de communication

Arbre à palabre souvent utilisé comme lieu de concertation ; Cadre de concertation communal ; Plan de communication en fonction des groupes cibles ; Canaux/supports : radio (jeux, émissions et causeries débats),

animations grand public (théâtre forum), VAD, télé (sketches, spot), crieur public, affiches ;

Relais locaux (hygiénistes) ; Les supports imagés SARAR/PHAST.

Supports déterminants pour le changement de comportement

Action combinée de tous les supports de communication.

Utilisation des supports imagés SARAR/PHAST au cours des VAD

Phase de déclenchement avec les 6 outils

Collaboration avec les agents de santé pour légitimer les messages.

processus de communication à l’intérieur de la communauté où les membres participent effectivement aux débats/échanges.

NB :

Il faut signaler que les aspects économiques sont moyennement pris en compte dans les

stratégies de promotion de l’assainissement. Toutefois, quelques expériences ont été

conduites, comme le dispositif de « Microcrédit pour l’assainissement » développé par la SNV

à Boussé et Ziniaré qui a permis aux femmes non seulement d’acquérir des latrines, mais aussi

d’améliorer leurs revenus et niveau de vie. Le principe est d’utiliser le crédit octroyé pour

mener une activité génératrice de revenus et cotiser pendant les 6 premiers mois. La latrine

est alors réalisée et le remboursement se poursuit sur les 6 derniers mois.

Principales difficultés rencontrées

Forte mobilité des maçons ;

Déficit organisationnel et institutionnel (certains acteurs intervenant à l’insu de la DREA et de

la commune, diversité des stratégies, duplication des projets) ;

Persistance de la méconnaissance de l’intérêt de la latrine dans certaines zones ;

Insuffisance de moyens financiers pour assurer le suivi de terrain, surtout après la fin des

projets ;

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Insuffisance des actions de communication/sensibilisation visant l’utilisation et l’entretien des

ouvrages.

Principaux enseignements tirés de la mise en œuvre de la promotion de l’assainissement

familial

Sur le plan structurel/organisationnel

L’implication effective des leaders communautaires est essentielle à la réussite des projets ;

Les maçons locaux formés ne s’investissent pas assez dans le marketing. Ne devrait-on pas

aller vers des structures associatives de type privées ?

La non subvention implique l’absence de pression sur les délais de réalisation (les

communautés avancent à leur rythme) ;

La diversité des démarches dans la même localité crée la confusion au sein des populations et

discrédite les acteurs de mise en œuvre «images de calebasses et tasses ensemble»;

Le suivi post déclenchement rapproché chez les praticiens de l’ATPC est essentiel.

Sur le plan motivations/compréhension Les populations sont capables d’initiative lorsqu’elles sont valorisées : le savoir-faire existe

partout, il faut juste orienter et guider ces communautés ;

Les gens hésitent et attendent de voir les 1ères réalisations avant de s’engager ;

La question de l’assainissement est assez récente, il est nécessaire de passer par la subvention

et laisser les populations comprendre progressivement l’intérêt de la latrine. Le moment

viendra où les populations seront obligées de se prendre en charge comme c’est le cas

maintenant avec l’éducation par exemple ;

Les supports visuels favorisent la compréhension et la contribution des élus locaux ;

La prise en compte du contexte social est déterminante pour une sensibilisation réussie.

Sur le plan financier La mise en œuvre des systèmes de subvention requiert la flexibilité dans le sens d’une

adaptation à l’évolution des conditions socioéconomiques des communautés;

Beaucoup de gens sont capables de réaliser leurs latrines par eux-mêmes, mais courent à la

subvention quand elle est proposée de prime abord ;

Le déroulement de l’ATPC prépare et ouvre la voie pour une promotion réussie de

l’assainissement ;

Les critères du statut FDAL retenus au niveau national sont difficilement réalisables au regard

des capacités financières des collectivités locales et des communautés.

3.4 Formes de subvention pratiquées

Formes/approches de subvention

Niveau de subvention

Avantages Inconvénients

Approche dite « Matériaux » : fourniture des tous les matériaux de construction directement aux ménages et paiement de la main d’œuvre du maçon.

Tous les travaux se déroulent au niveau du ménage

Cette approche a montré vite ses limites, les ménages utilisant les matériaux à d’autres fins.

Approche dite « Dalles + briques » : l’acteur fait faire

Choix de site de confection des

Avec certains acteurs (par exemple Ex

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les dalles et les briques qui sont remises aux ménages et paiement de la main d’œuvre du maçon. Des problèmes de qualité de réalisation sont apparus.

60 à 80%, voire 90% avec les interventions de la DGA

éléments préfabriqués, d’où un meilleur contrôle qualité

DGAEUE), les ménages sont obligés de se déplacer pour chercher les éléments préfabriqués avec le risque d’endommager ces éléments

Approche dite « Semi-fini » : l’acteur fait aménager la fosse par un entrepreneur

Sécurisation des fosses par un entrepreneur agréé

Coûts de réalisation plus élevés

NB :

Le niveau de subvention reste dans l’ensemble élevé, les acteurs sont presque unanimes à

reconnaitre que les pratiques actuelles de subvention méritent d’être repensées

Pour l’ONEA, le taux de subvention sur la base des moyens propres est de 25%. C’est avec

l’appui des partenaires financiers que le niveau de subvention a été relevé. De nouvelles

réflexions sont amorcées au sein de structures comme l’ONEA, sur la forme et surtout sur le

niveau de subvention.

3.5 Expériences des projets sans subvention

Expériences de mise en œuvre de projets ATPC, avec ou sans subvention

WaterAid a été le pionnier dans la mise en œuvre de l’ATPC sans subvention au Burkina en 2007, avec

tout de même des latrines de démonstration pour les ménages les plus pauvres.

Dès 2010, d’autres ONG ont emboîté le pas : Plan, EAA Burkina, APS, SNV, CRS. Certaines structures

comme EAA Burkina ont commencé l’ATPC sans subvention, mais ont introduit par la suite la

subvention sous forme d’octroi de matériels ou de prix d’encouragement (bouilloires et savons) au

niveau village.

Plus récemment, SNV et APS en collaboration avec l’UNICEF et la DGA, mettent en œuvre un projet

pilote ATPC sans subvention dans 200 villages dans les régions de l’Est et du Centre Ouest. Il en est de

même de CRS qui a met en œuvre depuis 2015 l’ATPC sans subvention dans 85 villages de 10

communes relevant des districts sanitaires de Mani, Gayéri et Tougouri. Plusieurs acteurs envisagent

dans les mois à venir la mise en œuvre de l’ATPC sans subvention dans leurs zones d’intervention. C’est

le cas des ONG Eau vive et REGIS-ER.

Effet de la subvention sur L’ATPC

Pour la majorité des acteurs rencontrés, la subvention peut s’accommoder à l’approche ATPC,

en particulier dans la prise en charge des ménages vulnérables ;

Pour EAA, il s’agit de repenser la subvention sous formes de micro crédits en relation avec les

structures de micro finances ;

Si la subvention est envisagée au niveau ménage, il faudra abaisser son niveau (jusqu’à

hauteur de 15 à 25% ??), pour permettre à plusieurs ménages d’en bénéficier ;

Les interventions fortement subventionnées à proximité des zones ATPC affectent

négativement le déroulement de l’approche. La subvention dénature l’idée originelle de

l’approche ATPC.

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11 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Aspects déterminants de l’approche l’ATPC

La honte suscitée au sein de la communauté ;

Prise de conscience personnelle et collective du danger du péril fécal ;

Engagement des populations.

Insuffisances de l’approche ATPC dans le contexte burkinabè

Vouloir occulter les aspects technologiques. Faut-il laisser les populations à elles-mêmes pour

mettre en œuvre leur conception technique sans aucune orientation, et vouloir par la suite

rattraper les erreurs ? N’est-il pas essentiel d’assurer une bonne localisation et la sécurisation

des fosses ?

L’ATPC prend très faiblement en compte les lieux publics dans l’atteinte FDAL ;

Les ouvrages réalisés par les communautés ne sont pas pris en compte dans le calcul du taux

d’accès.

Adaptation de l’approche ATPC au contexte du Burkina Faso

Accompagner techniquement la communauté après le déclenchement, et même

financièrement. Le marketing au début du processus ATPC semble salutaire aux yeux de

beaucoup d’acteurs. Ne faut-il pas anticiper les risques sécuritaires et environnementaux et

guider les ménages sur le choix technologique (standard minimum) ?

L’outil caca-nourriture dans le déclenchement pourrait ne pas convenir en situation

d’épidémie au sein de la communauté ;

Il faut garder le postulat de base (ouvrir la porte du changement aux communautés) et

s’accorder sur l’essentiel pour l’accompagnement ;

Associer ATPC et ATPL dans la vision d’accompagner les ménages les plus démunis ;

Tenir compte des réalités environnementales des localités (zones disposant encore de bois et

d’autres n’en disposant pas) ;

Intégrer un volet Eau à l’ATPC ;

Prendre en compte les aspects d’éthique (respect dans la façon de choquer et susciter la honte

par exemple) dans l’ATPC ;

Ne faut-il pas revoir les critères de certification, notamment le taux de couverture en latrine ?

Introduire le déclenchement institutionnel en appui au déclenchement communautaire. Le

déclenchement institutionnel consiste à susciter la prise de conscience des effets néfastes de

la DAL au niveau du staff des institutions impliquées dans le processus ATPC. Il s’agit d’amener

ces cadres à donner l’exemple pour un meilleur déclenchement communautaire.

Prise en compte des ménages pauvres et vulnérables dans un contexte de non subvention

L’ONEA dans sa stratégie de subvention prévoit une quinzaine de ménages démunis par commune, à

subventionner à 100%.

Dans le cadre de l’élaboration des PCD-AEPA, la BM a financé une étude qui a défini les critères pour

la désignation des ménages pauvres et vulnérables. Ce document prévoit une subvention de 100%

pour les ménages reconnus pauvres et vulnérables au sein des communautés. Cette disposition prévue

dans le programme 2016-2030, semble convenir aux acteurs.

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12 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

NB : Il est nécessaire d’avoir la collaboration de l’action sociale dans cette démarche d’identification

des personnes extrêmement vulnérables qui est assez délicate sur le terrain. Pour les ménages

rencontrés, un ménage vulnérable est caractérisé par la présence en son sein de veuves, personnes

maladives, personnes handicapées et personnes âgées.

3.6 Analyse des différentes démarches (subvention/non subvention)

3.6.1 Eléments militant en faveur de la subvention et de la non subvention

Subvention Non subvention

Choix politique national ; Puissant levier pour la promotion de la

demande Elément de motivation pour les

ménages dont la plupart ont un pouvoir d’achat très bas ;

Amélioration du taux d’accès aux services d’assainissement durables;

Nécessaire de sécuriser les fosses des latrines et assurer ainsi leur durabilité ;

Vouloir suivre le standard technologique actuel est difficile sans subvention ;

Coût élevé des ouvrages ; Enjeu de santé publique ;

Renforce l’initiative des communautés ; Réduction de l’esprit d’assistance continue. Favorise l’accès universel aux services

d’assainissement à l’horizon 2030 ; Standing des latrines subventionnées largement

au-dessus de celui des habitations dans certaines zones est source de démotivation et conduit à la non appropriation de ces latrines ;

L’ATPC sans subvention semble être la solution pour l’atteinte de la FDAL, mais pas pour l’accès universel aux services d’assainissement durable ;

Diminution progressive de l’aide internationale ; Les ménages rencontrés estiment que les projets

ne pourront pas continuer éternellement à subventionner les latrines, en raison d’autres domaines qui ont besoin aussi d’être subventionnés.

NB :

Pour la DGA, elle est ouverte à toute innovation : si les conclusions de la phase pilote sont

concluantes, pourquoi ne pas envisager l’ATPC sans subvention dans la stratégie

d’assainissement ;

Possibilité de développer des mécanismes de financement endogènes par le biais de

microcrédit, épargne crédit, etc ;

Partenariat public privé pour faire de l’assainissement un business.

3.6.2 Succès des différentes démarches et bonnes pratiques Selon les partenaires financiers, le succès d’une intervention d’assainissement est caractérisé

par l’atteinte de l’état FDAL à travers l’utilisation par tous les membres de la communauté des latrines.

Subvention Non subvention

Cas de succès

Au plan national : Selon la DGA et l’ONEA, les interventions

subventionnées ont permis d’accroître sensiblement le nombre de latrines, surtout à partir de 2013 où l’on a enregistré un taux de croissance de 3%. Les acteurs sont également d’avis que la subvention a boosté les réalisations physiques dans leurs

Au plan national : 1607 latrines construites en 6

mois dans 3 communes du Bam, avec l’ONG APS ;

Plus de 10 villages FDAL enregistrés par Wateraid ;

13 villages sur 37 sur le point d’être certifiés FDAL dans le

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13 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

projets. C’est le cas par exemple de EAA Burkina qui a enregistré 14 000 latrines construites dans le projet Ganzourgou financé par l’UNICEF entre 2000 et 2010 ;

La structure et la gestion communale ont été renforcées à l’occasion des projets financés par l’UE (projets SANIFASO, SANYA KAGNI, PERISAN). Ainsi à l’image des 5 communes d’intervention du projet SANIFASO ;

19 000 latrines réalisées sur 16 000 prévues dans le projet SANIFASO : ce surplus de 3000 latrines s’explique par un véritable engouement des populations de la zone du projet d’une part, et par une économie d’échelle par le biais des commandes groupées de matériaux;

Le projet SanyaKagni, prolongement de SaniFaso, a connu 2 innovations technologiques : introduction de la latrine à buse en cours de validation et du puisard non prévu initialement ;

L’initiative de l’ATPL par WaterAid a permis de lever des fonds lors des Sani thons pour booster l’assainissement dans les localités de mise en œuvre de l’expérience ;

Taux d’utilisation des latrines entre 50 et 80%

Au niveau sous régional : 700 toilettes sèches à dérivation d’urines à

Bouafflé en Côte d’ivoire : association ATPC et ECOSAN avec un système de micro crédit permettant aux ménages d’acquérir les latrines ECOSAN à l’issue de la phase de déclenchement

cadre du projet ATPC dans les 3 communes de la province du Kompienga (Cf SNV) ;

5 villages éligibles à la certification FDAL (CRS) ;

Impact positif sur la santé (cf. témoignage du chef de Léo lors d’une supervision du Ministre au mois d’aout 2016).

Taux d’utilisation des latrines de l’ordre de 100%

Au plan sous régional : 1000 villages certifiés FDAL en

Côte d’Ivoire en 2015 ; 1600 villages certifiés FDAL au

Bénin en 2015 ; Grandes avancées dans bien de

pays comme la Sierra-Léone, le Libéria et le Mali en Afrique de l’Ouest ;

Bénin : textes de lois et arrêtés municipaux interdisant la subvention. Cela semble être bien suivi (exemple des campements peuls qui s’y conforment, ce qui est souvent difficile dans bien de localités)

Facteurs de succès

Disponibilité des communautés ; Implication des autorités locales à travers un leadership gagnant ; Tenue régulière des rencontres bilan au niveau des communes : ce cadre lance

des défis aux moins performants et les pousse à plus de résultats ; Le fait que l’approche ATPC soit reconnue par les autorités nationales ; Appropriation des actions par les populations à travers les campagnes de CCC

conduites par les acteurs de mise en œuvre ; Qualité de la communication/facilitation du processus de changement ; Suivi participatif axé sur les résultats.

Présence de la subvention. Meilleure prise de conscience individuelle et collective du danger du péril fécal avec les outils de déclenchement ATPC.

Prise en compte des

Les questions de motivation sont généralement faiblement prises en

Prise en compte effective des motivations à travers les outils

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14 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

motivations réelles des ménages

compte, la subvention attirant déjà bien de ménages ;

Toutefois, les messages véhiculés insistent sur les risques sanitaires (maladies) encourus par les membres de la communauté et leur environnement.

ATPC : honte, fierté, dignité, sécurité, santé

Dans le projet Sanya kagni, le marketing met le focus sur la fierté et le prestige qui ont été identifiés dans l’étude de marché motivations sur lesquelles agir plus. La marque commerciale de la latrine en découle.

Cas de bonnes pratiques

Appui à la création de services techniques d’assainissement dans plus de 10 communes avec plusieurs projets : prise en charge dégressive des salaires de l’équipe communale pendant la phase d’accompagnement jusqu’à prise en charge quasi complète par les communes selon les grilles communales ;

Mise en œuvre de l’intercommunalité : Recrutement de techniciens intercommunaux dont le champ d’action couvre 2 à 3 communes ;

Participation effective des communes du projet SaniFaso au financement dudit projet ;

Application de la vision Service d’assainissement au lieu de la vision Ouvrages : la latrine est désormais un élément du service et non plus l’élément essentiel (IRC) ;

Conception d’outils de monitoring des services d’assainissement comprenant un ensemble d’indicateurs de progrès ;

Prescription de latrine comme ordonnance (WaterAid) ;

Mise en place de plateformes thématiques se tenant 2 fois par an (initiative IRC) ;

Réseau de parlementaires sur le WASH : focus sur les évidences et les innovations (WaterAid) ;

Mobilisations des ressources locales : mise à contribution de la diaspora (WaterAid) ;

Water Aïd utilise les partenaires locaux formés pour former d’autres acteurs locaux

SELF HELP AFRICA : Chaque ménage bénéficiaire de la subvention cotise 5000 FCFA pour alimenter un fonds qui a servi à réaliser 40 latrines pour personnes handicapées ;

Promotion d’auto réalisations de latrines dans les interventions avec subvention. A titre d’exemple :

CRS : plus de 1150 latrines SanPlat réalisées dans 85 villages du projet FASO (latrines homologuées dans un contexte de sans subvention ou généralement les ménages construisent des latrines moins durables)

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15 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Projet UE Self Help Africa : plus de 20 latrines

Projet WaterAid : plus de 300 latrines Projet APS à Kongoussi : plus de 30

latrines réalisées par des orpailleurs ONEA : 2 à 9% (dans certaines zones) Eau Vive : une dizaine de latrines par

villages dans la zone du projet SANIFASO

3.6.3 Echecs des différentes démarches et difficultés

Subvention Non subvention

Eléments d’échec

Utilisation des latrines pas toujours systématique (50 à 80%) pour bon nombre de projets;

La stratégie « Dalles et briques » de l’Ex DGAEUE a été un véritable échec, les éléments préfabriqués étant toujours non enlevés/utilisés dans plusieurs zones ;

Le projet BAD-4R n’est pas allé à terme et a occasionné des latrines semi-finies, dont certaines restent toujours en l’état.

Les latrines réalisées sans subvention sont généralement moins durables que celles réalisées avec subvention

Facteur d’échec

Trop de focus sur l’aspect Hard au détriment du Soft ; Non implication des acteurs locaux et bénéficiaires des

interventions ; Manque de suivi des actions entreprises.

Déroulement incomplet de l’approche ATPC dans certains projets (formation sans déclenchement)

Pratique de la subvention dans zones voisines, ce qui conduit les populations à penser à d’ « éventuels détournements de fonds ».

3.7 Influence du type de démarche retenue sur les types de latrines réalisées

Subvention Non subvention

Type de latrines dévelopées

SanPlat, latrine VIP fosse unique, latrine Ecosan, VIP double fosse. conformément à la gamme technologique homologuée.

SanPlat et latrines traditionnelles et très rarement des VIP Question : que faut-il faire de la latrine traditionnelle, dont certains acteurs

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16 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

suggèrent une sorte de reconnaissance, en se fondant sur des aspects comme la durabilité de certaines de ces latrines (10 à 15 ans) d’une part, et le niveau de propreté de certaines qui n’a rien à voir avec certaines latrines VIP ?

Choix du type de latrine par les ménages

Choix généralement limité du modèle de latrine, les projets définissant à l’avance l’option technologique. C’est rare de trouver une intervention en milieu rural où le ménage a plus de 2 possibilités dans son choix, même si la politique nationale prévoit plusieurs options de latrines.

Quand il y a plus de possibilités, la tendance est à choisir les latrines dont la contribution demandée est à portée (cas de la latrine SanPlat améliorée). Seuls les ménages plus nantis font le choix des latrines VIP doubles fosse par exemple.

Dans les zones à forte activité de maraichage comme Réo, les ménages indiquent que leur choix porterait sur la latrine Ecosan en cas de subvention.

Choix orienté dans la plupart des cas vers les latrines bas de gamme (moins cher).

Coût des latrines

De 100 000 à 250 000 FCFA De 15 000 à 30 000 FCFA

Durabilité des latrines

Plutôt plus durables : la subvention apportée par les acteurs porte généralement sur la sécurisation des fosses, ce qui offre une plus grande garantie en termes de durabilité

Plutôt moins durables : beaucoup de ménages n’arrivent pas à assurer la sécurisation des fosses pourtant déterminante pour la durabilité.

Feedback des ménages sur les latrines

La question de la vidange des latrines construites (SanPlat) pose problème et a fait souvent l’objet d’interpellation des agents de promotion. Si la réponse généralement donnée : « changez d’endroit pour faire une autre latrine » est facile, il n’est pas évident que sa mise en pratique soit aussi aisée ;

La forme voûtée de la dalle Sanplat présente le risque de voir les urines s’écouler dans la cabine, si les maçons n’arrivent pas à faire l’aménagement adéquat pour renvoyer les urines dans la fosse ;

Le coût des latrines est jugé élevé, surtout lorsqu’il y a des interventions fortement subventionnées dans les zones environnantes.

Les ménages sont généralement satisfaits de la qualité des réalisations. La latrine Ecosan semble avoir une bonne côte auprès des populations, en

particulier pour les sous-produits utilisés comme fertilisants.

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17 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

3.7 Utilisation et entretien des latrines

Subvention Non subvention

Etat de l’utilisation entre 50 et 70% 70 à 90% selon les praticiens de l’ATPC (zones d’intervention APS par exemple

Etat de l’entretien plus de 50% des latrines ne sont pas bien entretenues

Raisons du déficit d’utilisation/entretien

Les travaux champêtres et certaines activités conduisent les populations hors des ménages ;

Certains chefs de famille s’accaparent la latrine, privant ainsi les autres ;

Les femmes en période de menstrues s’abstiennent d’utiliser la latrine ;

Le déficit d’entretien ; Manque d’aise dans la cabine (absence de facilité, exiguïté) ; Considérations religieuses et socio culturelles : le beau-père et sa belle-

fille ou la femme et l’homme dans la même latrine ? Le manque/insuffisance de communication et de sensibilisation ; Les défauts de finition technique de l’aire des urines sur la dalle SanPlat

sont source d’écoulement permanent des urines dans la cabine, ce qui finit par émousser les efforts d’entretien ;

Le manque d’eau ; Certaines personnes disent être bien à l’aise dans la nature que de

s’enfermer dans une latrine.

NB :

Au moins 1/3 des structures rencontrées (Source : Entretiens) disposent de données sur

l’utilisation et entretien des latrines qu’elles ont aidé à construire ;

L’IRC enregistre un taux de 52% d’après une enquête réalisée récemment dans le cas du projet

SaniEst mis en œuvre dans la région de l’Est au Burkina. Au-delà de ce taux, il y a aussi d’autres

éléments à explorer comme : la latrine est-elle réellement utilisée par tous les membres du

ménage?

Comme les autres acteurs, l’ONEA souligne une situation déplorable des latrines publiques

dont bon nombre sont abandonnées et sont devenues des sources de nuisances ;

Dans certains projets comme ceux conduits par SEFL HELP AFRICA, 60 à 70% des ménages

utilisent soit le savon ou la cendre pour le lavage des mains.

L’entretien des latrines est généralement plus satisfaisant dans les ménages propriétaires que

chez les locataires. De même, l’entretien chez les fonctionnaires est meilleur à celui des

latrines chez les ménages dont le niveau d’instruction est plus bas.

Les ménages rencontrés disent utiliser et entretenir leurs latrines. Ils relèvent tout de même

le cas des tout petits qu’il faut assister dans l’utilisation de la latrine.

Les ménages rencontrés disent être prêts à prendre en charge tout ce qui est petit matériel

d’entretien (balais, savon, cendres, dispositifs de lavage de mains). Pour les services de

vidange, les ménages ne se sentent pas aptes à y faire face, en raison de la complexité de ces

services.

L’étude sur la durabilité des ouvrages conduite par le bureau Hydro Conseils pour le compte

de Plan Burkina en juin 2016 montre que : « toutes les latrines construites au Togo (latrines

VIP à double fosse et latrines EcoSan) et au Burkina Faso (latrines VIP à fosse unique) sont

utilisées quotidiennement par tous les membres de la famille (sauf rares exceptions), et sont

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18 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

souvent (surtout au Togo) partagées avec les voisins. Les latrines sont nettoyées régulièrement

et le dispositif de lavage de mains est présent partout sauf rares exceptions ; il est construit

avec créativité et est presque toujours accompagné de savon ou cendre ».

L’étude sur la durabilité des projets EcoSan conduite par CEFAME en juin 2016 montre que sur

l’échantillon de 522 ménages enquêtés, il ressort que 82.18% de ces ménages continuent de

façon effective à utiliser les latrines Ecosan. Ce fort taux d’utilisation s’explique par le fait que

les populations tirent directement des bénéfices de ces latrines (fertilisants). Si les hommes et

les jeunes garçons n’ont pas de souci particulier à fréquenter ces latrines en usage, il n’en est

pas de même des autres groupes sociaux. Concernant les femmes, il ressort que seulement

33.88% utilisent en permanence la latrine, que 57.87% des femmes n’utilisent pas les latrines

pendant leur période de menstruation, et que 4.96% n’y vont pas quand la latrine est sale.

3.8 Marketing de l’assainissement

3.8.1 Stratégie de marketing de l’assainissement La stratégie de marketing des ONG sur le terrain s’inspire du marketing classique des 4P: Produit, Prix,

Placement, Promotion. Les détails de cette stratégie diffèrent d’une ONG à une autre, et ne sont pas

toujours tous pris en compte. On note globalement que :

La technologie en tant que produit offert à la population est bien maîtrisée par les promoteurs

mais parfois peu connue des ménages en termes de caractéristiques techniques. La

méconnaissance des nouveaux prototypes de latrines amène souvent les ménages à orienter

leur choix sur ce qu’ils connaissent le mieux. C’est ce qu’a rencontré SELF HELP AFRICA avec la

latrine ECOSAN;

L’accès à la technologie est assuré avant et au cours des projets par le biais de la

communication assortie de supports et gadgets divers;

Le coût élevé des latrines a parfois conduit à redimensionner les fosses dans le sens d’une

réduction pour aller vers la capacité des ménages à payer ;

Les motivations des ménages sont bien prises en compte dans la promotion de

l’assainissement;

Selon WaterAid, son expérience de marketing revêt 2 aspects:

Les “Boutiques d’assainissement” dans les communes rurales (programme rural) qui ont une

fonction de services conseils, gérée par les boutiquiers. Il s’agit de fournisseurs de matériaux

de construction identifiés dans chaque commune dont WaterAid renforce les capacités d’offre

de matériels d’assainissement. Ils sont aussi outillés de manière à donner les conseils

techniques et pratiques aux ménages ;

Les “Délégataires” dans les communes urbaines (programme urbain), en collaboration avec

l’ONEA. Il s’agit dans ce cas d’opérateurs privés à qui les services d’eau et assainissement sont

confiés. Leurs capacités sont aussi renforcées pour exercer le mandat de délégataires qui

consiste à accompagner les populations sous forme d’appui conseils et de prestations de

services d’eau et d’assainissement.

Pour UNICEF, il faut encourager les communautés à construire les latrines, le marketing devra

intervenir après la FDAL.

Selon IRC, la question centrale dans le marketing est de développer le financement local. Pour cela, la

vision devrait être : faire de l’assainissement un business. Dans ce sens, les réflexions en cours à l’IRC

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19 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

portent sur la capacitation des structures associatives de manière à en faire des opérateurs privés pour

la fourniture de services. Par ailleurs, l’étude en cours sur le financement local envisage le

redéploiement de certains flux financiers (par exemple fonds injectés dans l’acquisition de téléphone

portable, de moto, etc.) vers l’assainissement.

3.8.2 Modèles réussis de marketing de l’assainissement au Burkina ou ailleurs

En matière de marketing de l’assainissement, l’expérience du GRET ne saurait passer inaperçue. Le

GRET fait partie du consortium pour la mise en oeuvre du projet SANYA KAGNI dans 10 communes de

la boucle du Mouhoun. Son intervention dans le projet porte sur le développement du SaniMarket en

relation avec le maillon Accès aux services d’assainissement. Le GRET a retenu 2 communes (Poura et

Fara) qui étaient déjà pris en compte dans le cadre du projet SANIFASO pour l’expérience du

SaniMarket.

La stratégie est bâtie sur une étude de marché conduit avec 400 ménages. L’étude a permis de

comprendre les besoins réels des ménages, leurs attentes mais aussi leur volonté et capacité à payer :

latrine sécurisée, facile à mettre en œuvre et financièrement accessible. Les motivations des ménages

comprennent prioritairement la santé, ce qui laisse penser qu’une base solide de sensibilisation a été

posée au cours des actions précédentes. L’accent a été porté sur les autres motivations (sécurité et

prestige) en termes de communication.

La latrine développée dans le SaniMarket est la latrine à buses avec dalle SanPlat, proposée par IDE.

C’est une technologie en cours d’homologation par la DGA. Elle coûte au moins 40 000 CFA

(infrastructure), la superstructure non comprise.

La 1ère boutique d’assainissement a vu le jour le 5 novembre 2015. Actuellement 4 boutiques sont

fonctionnelles, gérées par 4 opérateurs. Ces derniers ont été recrutés via un appel lancé par les

communes concernées, et formés en gestion, marketing et réalisation des latrines en vente. Ces

opérateurs disposent de commerciaux et des maçons dédiés à la vente de la latrine.

A ce jour 500 latrines ont été vendues, les ménages ayant complètement achevé la superstructure. Le

shift visé par la stratégie est de faire oublier l’esprit de projet au sein des communautés. Dans ce sens,

aucune mention de structures et partenaires du projet n’apparait sur les supports de communication

élaborés. Les latrines portent la marque “Yilemd Raaga”, ce qui veut dire Marché de l’assainissement.

En perspective, le GRET compte inclure d’autres produits tels que les puisards, bacs à laver et pièces

de rechange. D’autres initiatives pour faciliter le financement des latrines sont en cours de réflexion.

CRS expérimente les boutiques d’assainissement dans 30 villages de sa zone de projet. Dans chacun

des 30 villages, il est constitué un stock de 300 000 FCFA de matériaux de construction des latrines. Un

comité de gestion a la charge de la gestion de ce stock. Les ménages ont la possibilité d’avoir des

matériaux à crédit avec un paiement à tempérament.

Les boutiques d’assainissement installées par WaterAid en 2014 continuent à fonctionner. Cette

première expérience est en train d’être renforcée avec le test en cours d’un modèle du Cambodge qui

devrait booster davantage la demande. Le modèle cambodgien est schématisé ci-dessous :

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20 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Le principe de base est de créer la demande des services d’assainissement à partir des besoins des

populations. La stratégie prévoit le développement et la proximité des produits dans un

environnement favorable caractérisé par le renforcement du leadership des opérateurs.

3.9 Durabilité / pérennisation des acquis D’après la recherche action sur l’assainissement rural dans un environnement axé sur les subventions au Togo et au Burkina (Plan Burkina) réalisée en juin 2016 :

La subvention entrave la durabilité quand : La subvention favorise la durabilité quand :

Elle est catapultée du haut et généralisée sans qu’elle réponde à une demande locale

Elle ne prévoit pas de contrepartie et fournit un produit fini « tout près » à l’usage

Elle propose un seul type de technologie qui a été choisi en phase de conception du projet

Elle ne prend pas en compte spécifiquement les personnes vulnérables

Elle n’est pas accompagnée par une

approche participative forte Elle est véhiculée par une entreprise de

BTP contractée à grande échelle qui n’a pas d’ancrage local et dont les populations se méfient

Elle est précédée par la création d’une demande locale (via des approches type déclenchement) à laquelle elle va répondre

Elle exige une contrepartie importante (tout en prévoyant des exceptions pour les populations vulnérables)

Elle offre plusieurs options technologiques parmi lesquelles les populations peuvent choisir le modèle qui correspond mieux à leurs préférences

Elle prévoit des méthodes d’inclusion des personnes vulnérables en termes de processus et de ciblage

Elle est mise en place à travers une approche de gestion communautaire

Elle est gérée au niveau micro via l’emploi de maçons locaux ce qui favorise la transparence et la redevabilité locale

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21 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Elle réalise des ouvrages pérennes mais qui ne seront pas bien entretenues par les ménages

Elle n’adresse pas la question de la vidange des fosses créant ainsi un risque potentiel de pollution environnementale à l’avenir

Elle ne crée pas les conditions de replicabilité en négligeant le renforcement des capacités des maçons locaux

Elle réalise des ouvrages pérennes, sensibilise et forme les ménages dans leur utilisation et entretien

Elle est suivie par des mesures post-projet qui accompagnent les populations dans la vidange et la réutilisation

Elle crée les conditions de replicabilité en renforçant profondément les capacités locales dans l’offre diversifiée de services d’assainissement

3.10 Etudes spécifiques La DGA et les acteurs ont financé/piloté la conduite de diverses études sur la promotion de

l’assainissement, finalisées à ce jour :

Guide Intermédiation Sociale ;

Cahier de charge gestion des latrines publiques ;

PHA en milieu scolaire ;

Document harmonisé entre acteurs étatiques et non étatiques ;

Stratégie et guide ATPC ;

Prescriptions techniques pour la réalisation des ouvrages ;

Feuille de route pour le transfert des fonds aux communes ;

Etude sur les modèles de latrines à l’école (UNICEF) ;

Etude sur l’adaptation des ouvrages (Plan Burkina) ;

Les déterminants socioculturels de la défécation à l’air libre (WaterAid) ;

Recherche action sur l’assainissement rural dans un environnement axé sur les subventions au

Togo et au Burkina (Plan Burkina) réalisée en juin 2016. Les résultats de l’étude conduite par

le cabinet Hydro Conseils sont ainsi synthétisés :

En comparaison avec d’autres projets similaires, la durabilité des latrines est globalement assez bonne : malgré quelques faiblesses, elle est relativement élevée sur le plan technique et sur le plan environnemental; elle est bonne sur le plan social ; elle est un peu faible sur le plan économique et sur le plan institutionnel. La réplication des latrines est moyenne voire faible ;

Globalement on remarque un haut niveau de satisfaction des ménages par rapport à l’offre technologique proposée par le projet, qui répond globalement à la demande des populations (demande suscitée par le projet lui-même).

Si d’un côté on ne peut pas nier que la subvention mise en place dans les deux pays a créé une mentalité d’assistanat et a découragé l’auto investissement même auprès des ménages relativement aisés (fongibilité), de l’autre côté, grâce à une approche très participative, les projets ont su surmonter certaines faiblesses traditionnelles de l’approche subventionnée (manque d’appropriation) et ont fait preuve d’un bon niveau de durabilité.

En conclusion, les résultats de l’étude ont permis de constater globalement une bonne

durabilité et une bonne utilisation des latrines, malgré quelques difficultés. La subvention n’a

pas été identifiée comme un obstacle à la durabilité. Le principal constat de

l’étude est que la discussion ne devrait pas se focaliser sur l’opposition « subvention : oui ou non »,

mais devrait plutôt réfléchir sur d’autres éléments, tels que : Le montant de la subvention, le ciblage

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22 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

de la subvention, la combinaison des approches qui stimulent la demande avec les approches qui

fournissent l’offre, les méthodes d’implication des personnes vulnérables, les options

technologiques,

le développement de la filière d’assainissement, et l’accompagnement post-projet.

En termes d’études en perspective ou en cours de finalisation, on peut citer :

Etude sur la gestion de la filière boues de vidange ;

Etude sur les perceptions des populations sur les excréta et eaux usées ;

Cartographie des zones d’intervention des différents acteurs ;

Etude sur la durabilité des projets ECOSAN ;

Etude sur les flux financiers dans le cadre du projet SaniEst conduit par l’IRC ;

Etude de géo référencement des ouvrages (SELF HELP) ;

Etude sur les expériences et bonnes pratiques (CRS);

3.11 Propositions et suggestions des acteurs

Subvention Non subvention

Pour la DGA Assurer une meilleure coordination et harmonisation des interventions en veillant sur la synergie

de celles-ci. Une plateforme de rencontre périodique de partage (1 fois tous les 6 mois) pourrait être retenue dans ce sens ;

Améliorer l’accès équitable des services d’assainissement aux groupes spécifiques vulnérables (femmes, personnes âgées, enfants, personnes vivant avec un handicap)

Transférer effectivement les ressources aux communes ; Répertorier l’ensemble des études réalisées par les acteurs sur la promotion de l’assainissement,

et les classer par thématiques de manière à éviter de refaire les mêmes études. Cette disposition permet de gagner en temps et en ressources ;

Coupler la réalisation de forage et la construction de latrines : expérience MORIJA ; Assurer un meilleur encadrement des entreprises évoluant dans l’assainissement ; Renforcer les équipes dans les Directions générales ; Renforcer le plaidoyer pour le sous-secteur de l’assainissement ; Renforcer les capacités des structures communales à jouer leur rôle de maitre d’ouvrage.

Définir à côté de l’accès aux latrines homologuées, la notion de niveau d’accès pour prendre en compte les latrines non homologuées ;

Pour les ONG Informer la DGA des études ou recherches entreprises de manière à les prendre en compte dans

le fichier tenu par la DGA ; Améliorer l’accès équitable des services d’assainissement aux groupes spécifiques vulnérables

(femmes, personnes âgées, enfants, personnes vivant avec un handicap) Renforcer la gouvernance locale : équité, redevabilité, justice/équité ; Renforcer les mécanismes institutionnels en place pour permettre aux communes de jouer

pleinement leur rôle ; Promouvoir les valeurs de solidarité au sein des communautés; Mettre un focus sur les aspects utilisation et entretien pendant la réalisation des ouvrages; Mutualiser les ressources en favorisant les échanges dans le travail ; Renforcer le plaidoyer pour influencer davantage les politiques ; Amener l’Etat à jouer son rôle régalien ; Renforcer les capacités des acteurs locaux sur les aspects services de l’assainissement ;

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23 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Eviter les contradictions en termes de politiques/stratégies sur le terrain ; Accompagner les communautés avec le marketing de l’assainissement ; Développer des mécanismes de financement endogènes et renforcer la gouvernance locale des

services d’assainissement ;

Accroitre la communication pour amener les populations à comprendre la nécessité de se construire elles-mêmes les ouvrages ;

Orienter prioritairement la subvention vers la réalisation de latrines de démonstration pour les plus pauvres et encourager les autres à se construire eux-mêmes leur latrine ;

Mettre plus de temps et de moyens dans la sensibilisation.

Conduire le plaidoyer pour l’allègement des critères de certification FDAL ;

S’appuyer sur les acteurs locaux pour développer l’ATPC ;

Impliquer les agents de santé dans les séances de déclenchements pour « légitimer certains messages » ;

Adapter l’ATPC en milieu urbain ; Encadrer les communautés dès le départ

pour anticiper les écarts.

Pour les communes Prévoir un budget pour le suivi post projet par les communes. Lier l’acquisition des actes civils à la construction d’une latrine ; Redoubler d’efforts dans les sensibilisations et l’éducation dans le sens d’amener les

communautés à l’auto réalisation : « avant on forçait les gens à scolariser leurs enfants, mais maintenant il faut payer pour leur éducation » ;

Impliquer davantage les femmes dans la promotion de l’assainissement ; Moderniser les latrines publiques pour les rendre plus attrayantes et plus faciles à entretenir ; Envisager la réflexion sur la possibilité de construction de latrines publiques dans les zones

champêtres dans l’objectif d’un accès permanent des populations aux ouvrages d’assainissement ;

Renforcer les échanges intracommunautaires (partage d’expériences entre ménages). Sensibiliser davantage sur l’utilisation/entretien des latrines publiques ; Bien structurer le cadre d’intervention des acteurs au niveau des communes ; Aller vers la stratégie communale de sensibilisation sur les ouvrages ;

Pour les partenaires financiers Soutenir le choix de subvention dans le

programme 2016-2030, prioritairement en faveur des ménages les plus démunis, dans l’attente d’une plus grande compréhension des populations à prendre en charge totalement leur latrine.

Pour les partenaires financiers Soutenir les ONG de mise en œuvre à

accompagner les populations pour avoir des latrines durables;

Pour les institutions de recherche Renforcer la recherche technologique en vue

d’options moins coûteuses et durables dans une vision de résilience aux changements.

Renforcer la recherche sur la valorisation des sous-produits de l’assainissement ;

Développer/améliorer les prototypes pour les différents groupes spécifiques.

4. Atelier de partage des expériences

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24 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

4.1 Déroulement de l’atelier L’atelier de partage s’est tenu le Jeudi 6 octobre 2016 dans les locaux de l’OCADES sis à Samandin, de

9H30 à 18H30. Y ont pris part une soixantaine de participants venus des ONG et des structures

étatiques (Cf. Liste nominative en annexe).

L’ouverture de l’atelier a été ponctuée par 2 allocutions. Le Représentant Pays de CRS a souhaité la

bienvenue aux participants, présenté quelques résultats du programme Assainissement et invité

l’assistance au partage des expériences. Le DGA, après avoir félicité CRS de l’initiative de l’organisation

de la présente activité, a invité les participants à de véritables échanges avant de déclarer ouvert

l’atelier. A signaler que la cérémonie d’ouverture a été couverte par divers média.

Les participants ont eu droit à 8 présentations faites successivement par le consultant, WaterAid, CRS,

UNICEF/APS, Eau Vive, GRET, IRC, SNV. La 1ère présentation a fait la synthèse de la note succincte à

l’issue des échanges avec les acteurs. Les 7 autres présentations ont porté sur des aspects spécifiques

en lien avec la thématique globale de la recherche (Cf. présentations PowerPoint).

Les échanges à l’issue de ces présentations ont été très riches en termes d’enseignements/leçons

apprises et de bonnes pratiques dans les domaines de la réalisation, l’utilisation, l’entretien des latrines

et la durabilité des interventions subventionnées ou non. Ces enseignements et leçons apprises ont

été consignés plus haut. La synthèse et les recommandations sont présentées dans le paragraphe ci-

après.

4.2 Synthèse et recommandations de l’atelier Les travaux de l’atelier ont abouti à la synthèse et recommandations suivantes : Sur le plan institutionnel et organisationnel 1. Mettre en œuvre le document harmonisé et concerté des procédures d’intervention des acteurs

étatiques et non étatiques pour éviter les approches contradictoires sur le terrain ; 2. Il y a nécessité d’une révision des critères de certification (exemple : accepter le partage d’une

latrine par plusieurs ménages, ce qui revient à réviser les 100% de couverture en latrine exigée) ; 3. Il y a la nécessité d’une meilleure communication entre les acteurs à tous les niveaux (central,

régional et communal) ; 4. Il y a nécessité de trouver un mécanisme de suivi, de capitalisation et de diffusion des études et

des expériences pertinentes dans le domaine de l’assainissement ; 5. Il est nécessaire de donner un caractère juridique contraignant aux documents adoptés au niveau

national et veiller à leur application par les acteurs (comme par exemple les prescriptions techniques relatives aux ouvrages) ;

Sur le plan de la gestion des services d’assainissement

6. Les acteurs de l’assainissement doivent mieux prendre en compte la gestion des latrines quand les fosses sont pleines (gestion des boues de vidange, déplacement/construction de nouvelles latrines) dans leurs actions de promotion de l’assainissement ;

7. Il faudra s’attaquer définitivement à la problématique de la gestion des latrines publiques ; Sur le plan opérationnel

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25 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

8. Dans les stratégies de mise en œuvre de la promotion de l’assainissement, ne pas voir seulement la fin de la défécation à l’air libre mais aussi l’accès universel aux services durables : donc prendre en compte l’aspect qualité des ouvrages construits ;

9. Tous les acteurs reconnaissent la pertinence d’utiliser l’approche ATPC comme porte d’entrée dans la promotion de l’assainissement ;

10. Le suivi post déclenchement est très important pour que les réalisations soient plus nombreuses et les changements de comportement plus durables. Il est donc nécessaire que les acteurs de promotion de l’assainissement soient mieux outillés et plus enclins à bien conduire cette étape du processus ATPC ;

Sur le plan financier 11. Développer des mécanismes de financement endogène de l’assainissement familial ; 12. Développer la recherche technologique notamment sur des options à coût plus abordable pour la

plupart des ménages ; 13. Renforcer les capacités des opérateurs privés en matière de marketing de l’assainissement ;

Sur le plan durabilité 14. Pour une prise en main des acquis après projet, il faut un fort engagement des acteurs locaux

(Communes, Comité d’Assainissement du Village/Quartier, leaders naturels…) dans les stratégies de promotion de l’assainissement ;

15. Prendre en compte l’aspect durabilité des ouvrages dans les approches ATPC. Lors des débats, il a été reproché à certains acteurs de n’avoir pas appliqué la stratégie harmonisée de l’ATPC adoptée au niveau national qui recommande la subvention.

Conclusion Au terme de cette recherche sur les expériences et bonnes pratiques en matière de promotion de

l’assainissement familial initié par CRS, il convient de saluer la disponibilité des acteurs qui a permis la

bonne conduite de l’étude. C’est vrai que bon nombre de ces acteurs étaient en congés, mais à leur

retour, ils ont été très prompts à accorder au consultant le temps nécessaire pour les échanges autour

de la problématique en question.

Par ailleurs, le consultant a pu noter un grand intérêt que les acteurs ont porté sur les questions

essentielles évoquées dans les termes de référence. Par là même, ils ont exprimé leurs grandes

attentes de l’atelier de partage qui devra aboutir à une sorte d’éclairage et de consensus sur ces

questions clés autour de la promotion de l’assainissement familial.

Nous pouvons affirmer que ces attentes ont été globalement comblées à l’issue de l’atelier. La

synthèse et les recommandations formulées et adoptées par les participants, ont reçu un écho

favorable de la part du Directeur Général de l’Assainissement. Il y a attaché la plus grande attention

en vue de leur mise en œuvre. Il a même évoqué l’idée d’assises nationales sur l’assainissement pour

un meilleur engagement de tous les acteurs. La réussite du nouveau programme 2016-2030 qui prône

l’accès universel aux services d’assainissement durable et la fin de la défécation à l’air libre passe par

là.

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26 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Annexe 1 : liste des personnes rencontrées au cours des entretiens

Structure Personnes rencontrées Fonction Contacts

DR AS Daouda SESSOUMA Directeur Régional par intérim Tél 70290675

SNV Aminata BARA Leader secteur WASH Tél 72136966

DGA P. André NONGUIERMA Yasséya GANAME

Directeur Général Directeur des études

Tél 70239853 Tél 70324375

UNICEF Daniel SPALTHOFF Chef programme WASH Tél 77526464

APS Kevin OUDRAOGO Oumarou SAWADOGO

Président Chargé de projet

Tél 70206387 Tél 70206387

EAA Burkina

Noëlie PITROIPA Chargé de projet Tél 70285011

EAA Siège Théophile GNAGNE Mamadou OUATTARA

Administrateur Provisoire Directeur des programmes

Tél 70210808 Tél 25366211

WAWASH Salomon YAMEOGO Youssouf OUATTARA

Coordonnateur M&E Chargé de M&E

[email protected] [email protected]

SELF HELP AFRICA

Marcelin ILBOUDO Chef de projet UE [email protected]

WATERAID Issaka OUEDRAOGO Chargé Assainissement rural [email protected]

IRC Hilaire DONGOBADA Richard BASSONO

Responsable des opérations Chargé de recherche-Action

[email protected] [email protected]

ONEA Juliette SANOU Mariam ZAMPALIGRE

Chef de service Chef de service

Tél 61007712 Tél 61007535

DREA PC Zourata KOALA Moctar OUATTARA

Directrice régionale Sociologue

Tél 68063677 Tél 60825222

DREA CO Constantin NIKIEMA Directeur régional Tél 70479439

Mairie Réo Yacouba ZEBA BANWA

SG de la commune Point Focal

Tél 70 80 04 10 Tél 73070073

Mairie Ziniaré

René SOALA Fata OUEDRAOGO

1er Adjoint au maire Technicien Assainissement

Tél 25309751 Tél 70696715

CRS Edouard OUEDRAOGO WASH Project Manager [email protected] Tél 70433426

UE Mathieu BADOLO Chargé de programmes Eau et Assainissement

[email protected]

PEA/GIZ Harouna Ouibiga Ida Ouandaogo Héleine FIGEA Sandrine Tapsoba

Conseiller Technique Conseiller technique Conseiller technique Conseiller technique

Tél 70216231 Tél 70216189 Tél 25301513 Tél 70216230

PLAN Raoul ADJALLA Chef WASH Tél 70202504

REGIS-ER Gisèle Dunia Amadou SOW

Senior program officer Project Manager

[email protected] [email protected]

GRET Moumouni OUEDRAOGO Responsable Marketing Tél 79665665

EAU VIVE Ousséini KOUDOUGOU Coordonnateur projet [email protected]

Ménages du village de Seboun (Réo)

Balouga YAMEOGO et 23 autres participants au focus

Représentant du groupe Tél 63 12 14 63

Ménages du village de Tibin (Ziniaré)

Rassablaga SAWADOGO et 17 autres participants au focus

Représentant du groupe Tél 76 48 04 32

Page 27: Recherche de bonnes pratiques/partage€¦ · Atelier de partage des expériences ... Ce qui permettra de considérer ces motivations dans les difféentes démaches de pomotion de

27 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Annexe 2 : TDR de la mission de recherche

Problématique

Le Burkina Faso s’est engagé en 2005 à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement

dans le volet assainissement en relevant le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural à 54% en

2015. A la fin de la période prévue pour l’atteinte des OMD, force est de reconnaitre que les objectifs

ne seront pas atteints ; La situation de référence sur l’accès des ménages au ouvrage d’assainissement

familiale établie en 2010 montre que le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural n’était que de

0,8%. Le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural au 31 décembre 2015 donne un taux d’accès

de 12% (source Rapport annuel 2015 du PN-AEPA2).

Dans sa quête de solution pour la promotion de l’assainissement, le Burkina Faso a retenu la mise en

œuvre de l’Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC) comme un des moyens pour

atteindre ses objectifs. L’ATPC est une approche communautaire qui vise l’atteinte de la Fin de la

Défécation à l’Air Libre (FDAL) et le maintien de cet état. Dans sa démarche, l’ATPC encourage la

communauté à analyser sa propre situation en matière d’assainissement, ses pratiques en matière de

défécation et leurs conséquences, en vue de susciter une action collective visant à mettre fin à la

défécation à l’air libre (DAL) et maintenir cet état.

L’ATPC dans sa forme originelle est une approche sans subventions et sans imposition de type

d’ouvrage d’assainissement à réaliser. Au Burkina Faso l’ATPC s’inscrit dans un environnement où la

promotion de l’assainissement est faite la plupart du temps avec un appui (subvention) de formes

différentes et un certain nombre de latrines dites améliorées ont été retenues dans le cadre de

l’opérationnalisation de la stratégie de mise en œuvre de la composante "Infrastructures

d'assainissement en milieu rural" du PN-AEPA.

Après avoir validé une stratégie nationale qui a retenu l’approche hybride ATPC avec subvention

comme un des moyens de promotion de l’assainissement familial, la Direction Générale de

l’Assainissement Eaux Usées et Excrétas en collaboration avec l’UNICEF a entrepris de mettre en œuvre

dans la région de l’Est et celle du Centre Ouest à travers deux ONG (SNV et APS) l’ATPC sans subvention

(présentement en cours) à travers un projet pilote dans 200 villages. Si les résultats sont concluants,

cette option pourrait être prise en compte dans la stratégie nationale. Les deux approches sont

d’ailleurs mise en œuvre depuis quelques années par divers intervenants.

Les Objectifs de Développement Durable (ODD) en matière d’assainissement visent l’accès universel à

l’assainissement d’ici 2030 ce qui suppose un effort intense notamment pour l’accès aux ouvrages.

Ainsi il est judicieux de comprendre quels sont les motivations réelles des ménages à construire, utiliser

et entretenir convenablement leurs latrines. Ce qui permettra de considérer ces motivations dans les

différentes démarches de promotion de l’assainissement. Il est utile aussi d’apprendre des expériences

de mise en œuvre de la subvention comme des projets sans subvention : quels sont les options de mise

en œuvre ? Quels sont les succès, et les causes de ces succès, quels sont les types de marketing de

l’assainissement en fonction de la démarche retenue ? Comment est-ce que les projets ne faisant pas

de subvention ont pris en compte le standard minimum de latrine accepté au niveau national ? Les

réponses à ces questions contribueront à outiller les acteurs du domaine pour une bonne réussite de

la promotion de l’assainissement.

Objectif général

2 PN-AEPA: Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Assainissement à l’horizon 2015

Page 28: Recherche de bonnes pratiques/partage€¦ · Atelier de partage des expériences ... Ce qui permettra de considérer ces motivations dans les difféentes démaches de pomotion de

28 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

L’objectif global de cette recherche de bonnes pratiques sous forme de partage d’expériences est

d’apporter un éclairage sur les motivations réelles des ménages à réaliser, utiliser et entretenir leurs

latrines et sur les éléments d’orientation favorables à la subvention et ceux favorables à la non

subvention dans le cadre de la promotion de l’assainissement pour les ménages en milieu rural au

Burkina Faso.

Cette rencontre de partage d’expériences devra parvenir à une identification des meilleures pratiques

en termes de prise en compte des motivations réelles des ménages à realiser, utiliser et entretenir

leurs latrines et à une meilleures conduite de chaque option (subvention ou non subvention).

Objectifs spécifiques

L’objectif global de cette recherche de bonnes pratiques/partage d’expériences sera atteint à travers

l’atteinte de ceux des objectifs spécifiques suivants :

- Parvenir à une meilleure connaissance des motivations réelles des ménages à réaliser leur latrine et à l’utiliser et leurs effets sur les démarches de promotion de l’assainissement ;

- Parvenir à une meilleure compréhension de la justification des différentes démarches (subvention/non subvention) ;

- Avoir une meilleure connaissance des succès, des facteurs de succès des différentes démarches et des bonnes pratiques en matière de subvention ou de non subvention ;

- Avoir une meilleure connaissance de l’influence du type de démarche retenue sur les types de latrines qui sont réalisées et des difficultés rencontrées.

Méthodologie et tâches

Cette recherche de bonnes pratiques sous forme de partage d’expériences va se faire à partir de

recherche d’informations préliminaires qui sera suivi par un atelier d’échanges et de partage

d’expériences auquel participerons les structures/projets/programme qui seront identifiés. La liste des

structures/projet/programme à inviter pour l’atelier sera arrêtée en accord avec les commanditaires

de la mission. La recherche d’informations, l’organisation et la facilitation de l’atelier seront faites par

un consultant.

Le consultant aura ainsi les tâches / activités suivantes :

- Faire le point des motivations réelles des ménages en milieu rural à réaliser et utiliser leur latrine (partage de résultats d’études réalisées par les différents intervenants au Burkina Faso, de constats réels sur le terrain lors de la mise en œuvre, et de revues de littérature sur le sujet) ;

- Faire un point le plus exhaustif possible des éléments militant en faveur de la subvention et ceux militant en faveur de la non subvention ;

- répertorier les formes de subvention les plus pratiquées en présentant les avantages et les inconvénients ;

- Identifier des projets de subvention réussis en détaillant les facteurs de succès, les niveaux de subventions et les modèles de subvention ;

- Identifier des projets de promotion de l’assainissement sans subvention (au Burkina Faso ou en Afrique de l’Ouest) ayant réussi en détaillant les facteurs de succès ;

- Faire ressortir dans les différents cas de subvention et de non subvention, les types d’infrastructures promus et ceux effectivement réalisés (en comparaison avec les options retenues par l’opérationnalisation de la stratégie d’assainissement), les coûts de réalisations, la clé de répartition des coûts, la qualité des ouvrages et leur durabilité ;

- Faire ressortir dans chacun des cas de projet (subvention, non subvention) analysés les investissements réalisés par les ménages après la fin du projet ou même pendant la vie du projet pour entretenir/renouveler leurs infrastructures d’assainissement ;

Page 29: Recherche de bonnes pratiques/partage€¦ · Atelier de partage des expériences ... Ce qui permettra de considérer ces motivations dans les difféentes démaches de pomotion de

29 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

- Présenter (dans le cas où un suivi a été fait dans ce sens) la situation de l’assainissement après la fin du projet, du programme analysé ayant conduit la promotion de l’assainissement ;

- Faire ressortir dans chacun des cas de projet (subvention, non subvention) analysés le niveau d’utilisation des latrines ;

- Analyser / vérifier la prise en compte effective des motivations réelles des ménages dans les projets de subvention ayant réussi ;

- Analyser / vérifier la prise en compte effective des motivations réelles des ménages dans les projets de non subvention ayant réussi ;

- Identifier les modèles de marketing de l’assainissement ayant donné de bons résultats en particulier au Burkina Faso.

- identifier les acteurs de premier plan à inviter à cette rencontre d’apprentissage; - Sélectionner les expériences de promotion de l’assainissement qui seront présentés lors de

l’atelier et donner un guide pour leur présentation de sorte à ce que les présentations cadrent avec l’objectif des échanges ;

- Animer l’atelier en ayant pour fil conducteur les différentes questions qui attendent un éclairage et qui doivent être creusées (dont le détail est précisé au niveau des objectifs spécifiques) en vue de mieux éclairer le secteur en charge de la promotion de l’assainissement ;

- rédiger un rapport compilant les différentes informations et expériences dans la conduite de chaque approche (subvention ou sans subvention) ;

- Produire un rapport à l’issu de l’atelier indiquant les méthodes, outils et conduites à tenir dans chaque approche (subvention ou sans subvention).

NB : les tâches ci-dessous citées ne sont pas forcément exhaustives. Il pourra être ajouté toute autre

tâche cadrant avec l’esprit et les objectifs de la recherche.

Livrables

A la suite des rencontres avec les projets identifiés, le consultant fera une note succincte faisant

ressortir les structures/projets/programmes rencontrés, les projets à succès identifiés, faisant ressortir

brièvement les bonnes pratiques existantes. C’est sur la base de ce rapport succinct que la liste des

projets qui seront sollicités pour faire une présentation sera arrêtée de commun accord entre le

consultant et les commanditaires de la mission.

Il est attendu à la fin de l’atelier un rapport provisoire qui sera soumis pour amendement avant la

production du rapport final.

Chronogramme

L’atelier d’échanges et de partage d’expériences est prévu se tenir en Août 2016. Le chronogramme

détaillé provisoire de la mission du consultant est présenté dans le tableau ci-dessous :

Activité Mai 2016 Juin 2016 Juillet 2016 Aout 2016

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

Recrutement du consultant

Rencontre de cadrage

Identification des acteurs de premier plan à inviter à l’atelier

Identification des projets de subvention réussis et des projets de non subvention réussis

Identification des projets ayant conduit avec suces un marketing de l’assainissement

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30 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Récolte des informations auprès des acteurs identifiés

Sélectionner les expériences de promotion de l’assainissement qui seront présentés lors de l’atelier et donner un guide pour leur présentation de sorte à ce que les présentations cadrent avec l’objectif des échanges

Tenue de l’atelier

Rédaction du rapport provisoire de l’atelier compilant les différentes informations, expériences, et conclusions auxquelles conduiront les échanges lors de l’atelier.

Recueil des observations sur le rapport auprès du commanditaire et du groupe thématique sur l’assainissement.

Dépôt du rapport final de l’atelier compilant les différentes informations, expériences, et conclusions auxquelles conduiront les échanges lors de l’atelier.

Profil du candidat, mode de sélection

Le soumissionnaire devra montrer ses capacités (diplômes, expériences, etc.) à conduire une telle

mission. La preuve de missions similaires combinée avec une bonne qualification serait donc un

avantage. Ainsi pour le choix du consultant les points suivants seront pris en compte:

Faire la preuve de la détention au minimum d’une Maitrise en sociologie ou en socio-économie, ou d’un master en génie sanitaire, eau, assainissement ou de tout autre diplôme jugé équivalent ou pertinent pour la présente mission ;

Avoir une bonne connaissance des questions de promotion de l’assainissement des ménages, en particulier au Burkina Faso ;

Avoir au moins 5 ans d’expérience dans le domaine de l’assainissement (de préférence) ou dans d’autres domaines connexes;

Avoir une bonne capacité analytique. Avoir d’excellentes capacités de communication et de rédaction, Etre flexible et respecter les délais.

Dans son dossier de soumission, le soumissionnaire devra proposer une méthodologie pour conduire

la mission et préciser le nombre d’hommes/jours nécessaire pour mener à bien la totalité de la mission.

Il devra joindre aussi à son dossier de soumission un devis estimatif y relatif.

Le Catholic Relief Services se réserve le droit de ne considérer que l’offre lui permettant d’atteindre

les objectifs de recherche de bonnes pratiques et de partage d’expériences dans la promotion de

l’assainissement sans s’enfermer forcement dans une quelconque méthode de sélection.

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31 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Annexe 3 : Photos de l’atelier

Séance d’ouverture Vue d’ensemble participants Présentation Consultant

Présentation WaterAid Présentation Unicef/APS Présentation Eau Vive

Présentation GRET Présentation IRC Présentation SNV

Séance de clôture

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32 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

Annexe 4 : Liste des participants à l’atelier de partage

N Nom et prénom(s) Fonction Structure E-mail

1 HIEN Leon Ingénieur des Travaux Génie Rural

DREA-Centre / SRA

[email protected]

2 BAOUAR Michel Agent communal eau et assainissement

Mairie [email protected]

3 COMPAORE Boris Etudiant Eau et Assainissement / stagiaire

CEFAME [email protected]

4 OUEDRAOGO Olga Agent DGS/MS DGS/MS [email protected]

5 NIKIEMA constantin Chef SA/DREA Centre-Ouest

DREA Centre-Ouest

[email protected]

6 OUEDRAOGO Issaka Rural Program manager

WaterAid [email protected]

7 SANOU/BCABA H juliette

Chef Service (SEDA)

DASS/ONEA [email protected]

8 KONKOBO/BARA Aminata

Responsible du secteur WASH

SNV-BF [email protected]

9 BAYILI P. Justin Animateur de réseau

ACTEA [email protected]

10 GUIRO Abdoul Karim Charge de sécurité alimentaire

USAID/BF [email protected]

11 PALENFO Ousseni

Directeur de la Planification stratégique et du suivi-évaluation

DGA [email protected]

12 ZOUNGRANA Marie Catherine

Charge de la cellule technique

ONG-D/APS [email protected]

13 GANSONRE Sidonie Assistante (Consultant)

CEFAME [email protected]

14 BASSONO Richard Charge de recherche action

IRC-BF [email protected]

15 BAZO Jean-Francois Chargé de suivi évaluation

Eau Vive [email protected]

16 NIKIEMA Lambert WASH in school program manager

CRS [email protected]

17 TIZAMBO W. Cyprien

Directeur Régional

DREA Sud-Ouest

[email protected]

18 KOALA/KABORE Zourata

DR DREA Plateau-Central

[email protected]

19 OUEDRAOGO Moumouni

Responsible marketing

GRET [email protected]

Page 33: Recherche de bonnes pratiques/partage€¦ · Atelier de partage des expériences ... Ce qui permettra de considérer ces motivations dans les difféentes démaches de pomotion de

33 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

20 KOURAOGO S.M. Lamine

Directeur des études université Aube nouvelle

université Aube nouvelle

[email protected] [email protected]

21 ILBOUDO marcelin WASH PM Self Help Africa

[email protected]

22 SOW Hamadou Hama

WASH program manager

REGIS ER [email protected]

23 OUATTARA Adama Agent SESS DREA Sahel [email protected]

24 NOMBRE Ivette Chargée de projets

EAA-BF [email protected]

25 KOUDOUGOU Vincent

Sociologue DREA Boucle du Mouhoun

[email protected]

26 BOUGSERE Rodrique Stagiaire à HKI HKI [email protected]

27 KONE Mamadou WASA PM HKI [email protected]

28 DA Evelyne S&E des programmes

SOS Sahel [email protected]

29 BONKOUNGOU stanislas

Assistant technique

DGEP/MEA [email protected]

30 BAZIMO Louis Mairie de Réo , secrétaire à la santé AMBF

Commune de Réo

[email protected]

31 YAO Khaled WASH specialist USAID WA-WASH

[email protected]

32 KABORE Ousmane Direction MF-SNF Représentant

Direction régionale MF SNF

[email protected]

33 NABIE Niambo Environnementaliste

DGPE/MEEVCC

[email protected]

34 N’TSOUKPOE/LOMPO Joanna

DRACPA DGA [email protected]

35 OUEDRAOGO/TAPSOBA Christine

DR DREA Est [email protected]

36 OUEDRAOGO/YAMEOGO Clarisse Emma

DR DREA Centre-Nord

[email protected]

37 OUEDROGO Issaka Agent DREA-CN DREA Centre-Nord

[email protected]

38 PODA Etienne Coordonnateur CCEPA

CCEPA [email protected]

39 BAMOGO Idrissa Directeur DREA Cascades

[email protected]

40 KOAMA Fidele DR DREA Centre-Sud

[email protected]

41 SODANO Marta PO WASH UNICEF [email protected]

42 SAWADOGO Jean Ferdinand

Chef SAEUE DREA Cascades

[email protected]

43 SAWADOGO Dassablaga

President CVD Village de Tibin / Ziniaré

Page 34: Recherche de bonnes pratiques/partage€¦ · Atelier de partage des expériences ... Ce qui permettra de considérer ces motivations dans les difféentes démaches de pomotion de

34 Recherche sur les expériences et bonnes pratiques-Rapport Final-CRS/DGA-Octobre 2016

44 SAWADOGO Sibiri utilisateur Village de Tibin / Ziniaré

45 KINDO Dramane Chef SAEUE DREA Nord [email protected]

46 KERE Aminata Secrétaire Générale

Chant de femme

[email protected]

47 ZOUNDI/FIGEA Hélene

Conseillère technique

PEA/GIZ [email protected] 25 30 15 13

48 Charpentier Sophie Charge d’études pS-Eau [email protected]

49 SAWADOGO Daouda Chef de projet sécourisme

Croix-rouge [email protected]

50 KABORE Damien WASH in school hardware PM

CRS [email protected]

51 SOMDA Rose Communication officer

CRS [email protected]

52 OUANDAOGO Ida Conseillère technique

GIZ/PEA [email protected]

53 SAWADOGO Karim Consultant CEFAME [email protected]

54 NONGUIERMA Andre

Directeur Général DGA [email protected]