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Présence Africaine : une tribune, un mouvement, un réseau Bibliothèque centrale de l’université Cheikh Anta Diop 11 mars – 26 juin 2011 journal gratuit

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Présence Africaine : une tribune, un mouvement, un réseau

Bibliothèque centrale de l’université Cheikh Anta Diop11 mars – 26 juin 2011

journal gratuit

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Présence Africaine : une tribune, un mouvement, un réseau

1. « Présence Africaine : une tribune,

un mouvement, un réseau »,

musée du quai Branly, 10 novembre 2009 –

31 janvier 2010 et bibliothèque

de l’université Cheikh Anta Diop, 11 mars –

26 juin 2011.

L a revue littéraire et culturelle Présence Africaine, est fondée à Paris en 1947 par l’intellectuel séné-

galais Alioune Diop. Un texte inaugural « Niam n’goura ou la raison d’être de Présence Africaine » explique clairement les objectifs de la revue : publier des études africanistes sur la culture et la civilisation noire, publier des « textes africains », passer en revue les « œuvres d’art ou de pensée concernant le monde noir ». Il crée un comité de rédaction essentiellement consti-tué d’intellectuels africains (Bernard Dadié, Mamadou Dia, Abdoulaye Sadji,…) et s’entoure de toutes les personnalités intéressées par les mondes noirs : eth-nologues, anthropologues (Marcel Griaule, Georges Balandier, Théodore Monod, Michel Leiris, Paul Rivet), écrivains, philosophes (Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Jean-Paul Sartre, André Gide, Albert Camus, Richard Wright) mais aussi galeristes et critiques d’art (Charles Ratton, William Fagg). En acceptant de constituer le comité de patronage de la revue et en publiant des textes sur la nature de leur engagement ces personnalités firent du numéro inaugural un des premiers manifestes anticolonialistes et antiracistes de l’après-guerre. Il s’agissait pour eux d’accompagner et de soutenir la naissance d’une revue nécessaire.Si, en 1947, Alioune Diop écrit « cette revue ne se place sous l’obédience d’aucune idéologie philosophique et politique », en 1955, il redéfinit clairement ses objec-tifs : « Tous les articles seront publiés sous réserve que leur tenue s’y prête, qu’ils concernent l’Afrique, qu’ils ne trahissent ni notre volonté antiraciste, anticolonia-liste, ni notre solidarité des peuples colonisés ».

Qu’est-ce que Présence Africaine ? C’est à la fois une revue, une maison d’édition, fondée par Alioune Diop en 1949, et une librairie, qu’il ouvre en 1962, toute trois à Paris, centre de l’empire colonial et de la « République mondiale des lettres ». Outre ses activités éditoriales, Alioune Diop, produit le film Les Statues meurent aussi d’Alain Resnais et Chris Marker (1953),

organise les deux congrès d’écrivains et artistes noirs, à Paris en 1956 et à Rome en 1959, fonde la Société africaine de culture en 1956, et participe activement à l’organisation du Premier Festival des arts nègres de Dakar en 1966. C’est à cette période, allant de la fondation de Présence jusqu’à la fin des années 1960, que s’intéresse en particulier l’exposition présentée au musée du quai Branly et la bibliothèque de l’Université Cheikh Anta Diop1. Présence Africaine fut également une tribune, un mou-vement, un réseau, qui ont permis à plusieurs cou-rants d’idées liés au « monde noir » de s’exprimer et de débattre. Sept ans avant la conférence de Bandung (1955), Alioune Diop rassemble autour de lui des intellectuels français, africains, antillais et américains pour proposer une autre vision du monde, affirmer la présence des dominés dans l’histoire et dénoncer le racisme et la colonisation. Cette maison d’édition a ainsi permis de constituer l’une des premières biblio-thèques des textes fondateurs de l’anticolonialisme en France (Aimé Césaire, Jean-Paul Sartre, Frantz Fanon, Mongo Beti…).L’exposition a pour ambition de montrer le rôle majeur joué par l’entreprise culturelle « Présence Africaine » dans l’histoire politique et culturelle des intellectuels noirs francophones, anglophones et lusophones des années 1950-1960. Nous souhaitons également rendre hommage à Alioune Diop et révéler à un large public le rôle méconnu des intellectuels africains, antillais, malgaches et noirs américains dans la vie intellectuelle française et mondiale. À la mort d’Alioune Diop, en 1980, sa femme, Chris-tiane Yandé Diop, a repris la direction des éditions Présence. Les éditions ont publié le philosophe Valen-tin Yves Mudimbe, le prix Nobel de littérature Wole Soyinka (1986), l’écrivain Daniel Maximin, le lauréat du prix Renaudot Alain Mabanckou (2006)… La Société africaine de culture, aujourd’hui Communauté afri-caine de culture, est dirigée par Wole Soyinka.

Sarah Frioux-Salgas, commissaire de l’exposition

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Texte d’introduction

La revue Présence Africaine est fondée à Paris en 1947 par l’intellectuel sénégalais Alioune Diop (1910-1980) avec les objectifs suivants : «  • publier des études africanistes sur la culture et la civilisation africaine ;• publier des textes africains ;• passer en revue des œuvres d’art ou de pensée concernant le monde noir * »Alioune Diop crée un comité de rédaction essentiel-lement constitué d’intellectuels africains, malgaches et antillais. Il rassemble aussi un comité de soutien prestigieux : Jean-Paul Sartre, André Gide, Emmanuel Mounier, Richard Wright…S’il ne souhaite pas au départ défendre une idéolo-gie particulière, Alioune Diop définit en 1955 cette ligne éditoriale : « Tous les articles seront publiés sous réserve que leur tenue s’y prête, qu’ils concernent l’Afrique, qu’ils ne trahissent ni notre volonté antira-ciste, anticolonialiste, ni notre solidarité des peuples colonisés. » Il fonde en 1949 une maison d’édition, ouvre en 1962 une librairie, organise le premier Congrès des artistes et écrivains noirs à Paris en 1956, un second congrès à Rome en 1959 et participe activement à l’organisa-tion du premier Festival des arts nègres de Dakar en 1966. Cette exposition retrace les vingt premières années de Présence Africaine, qui fut une tribune, un réseau et un mouvement permettant aux différents courants d’idées liés aux « mondes noirs » de s’exprimer pen-dant la colonisation puis au début des Indépendances.

Section 1

« L’Atlantique noir » : du panafricanisme à la négritudeDes combats politiques et intellectuels transnationauxPrésence Africaine est l’héritière d’une « presse noire » internationale qui existait déjà dans les années 1920-1930, et des mouvements politiques et culturels nés au début du xxe siècle comme le panafricanisme, le mouvement « New Negro » et la Négritude. À Paris, les membres de la diaspora noire se croi-sent, sans pour autant former un groupe homogène. Les expériences sociales, politiques et historiques de chacun donnent lieu à des discours idéologiques diffé-

rents. Certains sont anticolonialistes, d’autres défen-dent l’égalité des droits ou réclament une reconnais-sance culturelle.Ces différents mouvements d’idées sont issus des échanges entre les Noirs d’Afrique, d’Amérique et d’Eu-rope et constituent une culture noire transnationale.

Les panafricains américainsAu début du xxe siècle, la lutte pour la défense des conditions des Noirs américains prend un caractère international grâce à deux leaders. Le Jamaïcain Marcus Garvey prône un nationalisme noir fondé sur l’union des Noirs de tous les continents et leur retour en Afrique. Il diffuse ses idées en anglais, espagnol et français dans le journal The Negro World, fondé en 1918. W.E.B. Du Bois pense au contraire que le Noir amé-ricain peut être à la fois noir et américain. Il estime nécessaire de lier la lutte pour la reconnaissance des droits civiques aux États-Unis aux mouvements afri-cains de décolonisation et dirige le mensuel de l’Asso-ciation nationale pour le progrès des gens de couleur, The Crisis, créé en 1910.

Textes de l’exposition et citations

*Alioune Diop, « Niam n’goura ou les raisons d’être de Présence Africaine », Présence Africaine, n° 1, 1947

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4 Les militantsDes militants africains proches du Parti communiste s’organisent pour dénoncer l’impérialisme européen, la condition sociale des Noirs et la colonisation. Ces organisations rassemblent essentiellement des petits employés, des marins, des ouvriers et des tirailleurs africains.En 1926, le Sénégalais Lamine Senghor fonde en France une des premières associations noires, le Comité de défense de la race nègre, et en 1927 le journal La Voix des Nègres. Avec Tiemoko Garan Kou-yaté, il crée également en 1927 la Ligue de défense de la race nègre et publie La Race nègre (1927-1931) qui devient Le Cri des Nègres (1931-1936). Ces journaux, diffusés en France, en Afrique et en Amérique, sont régulièrement censurés par le minis-tère des Colonies qui surveille de près les activités des « indigènes anti-français ».

« Le gentleman blanc avait dit au patron que les Noirs qui publiaient La Race noire faisaient une œuvre anti-française, qu’un pareil journal devrait être interdit et que ceux qui l’éditaient on devrait […] les fourrer en prison comme des criminels. Le propriétaire du bar répondit qu’on n’était pas ici en Afrique Occidentale, où lui avait-on dit les autorités locales avaient interdit la diffusion du Negro World. »

Claude MCKay Banjo, 1929

La NégritudeLe contexte culturel et politique international annonce le mouvement de la Négritude que Césaire, Senghor et Damas lancent dans l’unique numéro de L’Étudiant noir, publié en 1935. Ils refusent la domination colo-niale caractérisée par la conquête, l’esclavage, le déni culturel, la domination politique et l’exploitation éco-nomique. Avant même le Cahier d’un retour au pays natal (1939) d’Aimé Césaire, le poète guyanais Léon-Gontran Damas illustre la Négritude en 1937 avec les poèmes de Pigments, puis en 1938 avec Retour de Guyane qui, écrit suite à une mission ethnographique officielle (1934), critique violemment le système colonial. Ces poèmes qui dénoncent au rythme du jazz l’oppression des Noirs sont interdits en 1939 pour atteinte à la sûreté de l’État.

« […] le problème du xxe siècle est le problème de la ligne de partage de couleur. »

W.e.B. duBois

Londres, 1900

Le mouvement « New Negro »Dans les années 1920, Harlem voit apparaître une jeune génération d’écrivains et d’artistes noirs qui s’approprient leur héritage africain, revendiquent leur identité améri-caine et dénoncent la condition des Noirs : Langston Hughes, Zora Neale Hurston, Claude McKay, Countee Cullen, Paul Robeson, Aaron Douglas…Alain Locke les édite dans deux anthologies publiées en 1925 : Harlem, Mecca of the New Negro et The New Negro, qui mêlent littérature, sociologie, ethnolo-gie et histoire de l’art. Cette initiative donne naissance au mouvement « New Negro ».Ce mouvement est aussi célébré en 1934 dans Negro : An Anthology de Nancy Cunard. Elle y ras-semble des poèmes et des articles très illustrés sur l’Afrique, les Caraïbes, l’Amérique Noire, l’art africain, la musique, le racisme et la colonisation.

« Nous les jeunes générations qui créons aujourd’hui, nous avons l’intention d’exprimer sans crainte ni honte, notre personnalité noire. »

langston HugHes

The Nation, 1926

Paulette Nardal et La Revue du Monde NoirInspirée par le mouvement « New Negro » et issue des mouvements assimilationnistes portés par les mensuels Les Continents et La Dépêche africaine, la Martiniquaise Paulette Nardal fonde à Paris en 1931 La Revue du Monde Noir, bilingue (français-anglais), pour défendre un internationalisme culturel noir. Dans les six numéros sont publiés des essais politiques, historiques, des nouvelles et des poèmes d’auteurs africains, antillais et américains. Elle joue aussi le rôle de « passeuse culturelle » auprès des diasporas noires présentes à Paris. La Revue du Monde Noir précède Légitime Défense, L’Étudiant noir et Tropiques, qui seront publiés par les membres les plus jeunes et les plus radicaux de la revue.

« Je connaissais les écrivains noirs-américains qui m’avaient été révélés par La Revue du Monde Noir. »

aiMé Césaire

1978, entretien avec Jacqueline Leiner, in réédition de Tropiques, éd. Jean-Michel Place

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5Section 2

Présence Africaine : un projet, des engagements À partir de 1947, Alioune Diop décide de réagir à la situation coloniale en mettant en place la structure édi-toriale Présence Africaine : une revue (1947) et une maison d’édition (1949). Il s’engage dans un combat pour la reconnaissance des cultures noires qui se transforme rapidement en une lutte contre le racisme et pour la liberté culturelle, politique et économique de l’Afrique. En 1956, il fonde la Société africaine de culture (SAC).Présence Africaine publie des romans, des manifestes politiques, des articles et des ouvrages d’histoire, de sociologie, d’économie, de linguistique concernant l’Afrique, les Antilles, l’Océan Indien, l’Amérique. À travers ses choix éditoriaux et en fédérant des auteurs d’horizons très divers, Alioune Diop a constitué la bibliothèque d’une histoire politique, littéraire et scien-tifique plurielle des intellectuels d’Afrique et de la dias-pora des années 1950-1960.

Naissance de Présence AfricaineÀ l’opposé de Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas et Aimé Césaire qui deviennent députés à l’Assemblée nationale à partir de 1945, Alioune Diop abandonne sa carrière politique pour se consacrer à la création de Présence Africaine. Il conçoit le projet

« L’Étudiant noir, journal corporatif et de combat, avait pour objectif la fin de la tribalisation, du système clanique en vigueur au Quartier Latin ! On cessait d’être étudiant martiniquais, guadeloupéen, guyanais, africain et malgache, pour n’être qu’un seul et même étudiant noir. »

léon-gontran daMas, Histoire de la littérature négro-africaine,

Lilyan Kesteloot, éd. Karthala, 2001

« (Pour Aimé Césaire) J’ai l’impression d’être ridicule dans leurs souliers dans leur smoking dans leur plastron dans leur faux-col dans leur monocle dans leur melon […] J’ai l’impression d’être ridicule parmi eux complice parmi eux souteneur parmi eux égorgeur les mains effroyablement rouges du sang de leur ci-vi-li-sa-tion »

léon-gontran daMas

Extrait de Pigments, éd. Présence Africaine, 1962

© Présence Africaine/ Communauté africaine de Culture

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6ses colonnes au débat. En 1955, Mongo Beti critique violemment l’Afrique idyllique de Camara Laye dans L’Enfant noir. La même année, René Depestre et Aimé Césaire lancent une discussion sur « les conditions d’une poésie nationale chez les peuples noirs ».

Camarade Depestre C’est un problème assurément très grave des rapports de la poésie et de la révolution le fond conditionne la forme et si l’on s’avisait aussi du détour dialectique par quoi la forme prenant sa revanche comme un figuier maudit le poème mais non je ne me charge du rapport j’aime mieux regarder le printemps. Justement c’est la Révolution

aiMé Césaire

« Réponse à Depestre poète haïtien (élément d’un art poétique) », Présence Africaine, n° 1-2, 1955

« Nous savons que certains souhaitent nous voir abandonner la poésie militante […] au profit des exercices de style et des discussions formelles. Leurs espoirs seront déçus car pour nous la poésie ne se ramène pas à “dresser l’animal langage” mais à réfléchir sur le monde et à garder la mémoire de l’Afrique. »

david diop

« Contribution au débat sur la poésie nationale », Présence Africaine, n° 6, 1956

« L’on devine dès lors qu’une littérature africaine réaliste ne peut être du goût de ces messieurs-dames, car est-il pire risque pour eux que de voir un jour leurs louches opérations dénoncées, démontées, étalées sur des feuilles populaires ? Ils tâcheront donc d’étouffer dans l’œuf toute littérature réaliste africaine. Car, la réalité actuelle de l’Afrique Noire, sa seule réalité profonde, c’est avant tout la colonisation et ses méfaits. »

eza Boto (Mongo Beti)« Afrique noire, littérature rose »,

Présence Africaine, n° 1-2, 1955

« Si nous avons écrit une anthologie de la littérature noire c’est bien dans l’espoir que dans des temps que nous croyons assez proches, il ne sera plus question de littérature blanche, jaune, ou noire. »

léonard sainville

Anthologie de la littérature négro-africaine, éditions Présence Africaine, 1963

à Paris pendant la guerre, puis le concrétise à Dakar. Mais la revue paraît à Paris, centre de la « République mondiale des lettres » et du pouvoir colonial. Présence Africaine est publiée dans un contexte édi-torial favorable. Les revues Les Temps modernes et Esprit, les éditeurs Le Seuil, Seghers, Corréa publient des auteurs d’Afrique, d’Amérique, des Antilles et de l’Océan Indien, engagés ou non. Michel Leiris joue un rôle essentiel en mettant en relation Alioune Diop avec les acteurs de ce milieu, dont certains feront partie du comité de patronage de la revue.

« L’idée remonte à 1942-1943. Nous étions à Paris un certain nombre d’étudiants d’outre-mer qui […] nous sommes groupés pour étudier la situation et les caractères qui nous définissaient nous-mêmes. »

alioune diop « Niam n’goura ou Les Raisons d’être de Présence

Africaine », Présence Africaine, n° 1, 1947

« Tout m’attirait en lui, son élégance naturelle, sa générosité, sa double culture, sa volonté patiente qui ne redoutait ni les obstacles, ni les défis : être catholique, bien que fils de lettré musulman, parler à des communautés séparées par les différences, l’inégalité et les discriminations. Nous avons discuté chaque soir et il fut mon instituteur. »

georges Balandier à propos d’Alioune DiopCivilisés, dit-on, Puf, 2003

Création d’un corpus littéraireAlioune Diop édite plusieurs générations de poètes et d’écrivains : les anciens – Birago Diop, Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Jacques Rabemananjara, Sem-bène Ousmane, Bernard Dadié – et les nouveaux venus – David Diop, Mongo Beti, Édouard Glissant ou René Depestre.Présence Africaine publie aussi des poètes en édition bilingue : Derek Walcott, Guy Tirolien, Barbara Sim-mons, Leroi Jones, Tchicaya U Tam’si, Christopher Okigbo ; des ouvrages anglophones ou lusophones en traduction française : Le Monde s’effondre de Chinua Achebe (Nigéria), Au bas de la Deuxième Ave-nue d’Ezekiel Mphahlele (Afrique du Sud), Camaxilo de Castro Soromenho (Angola). Ainsi que plusieurs anthologies littéraires : Poètes noirs (n° 12, 1951), Anthologie de la littérature négro-africaine par Léo-nard Sainville (1963-1968), Anthologie des écrivains français du Maghreb par Albert Memmi (1969), Nou-velle somme de poésie du monde noir (n° 57, 1966) par Léon-Gontran Damas. La revue propose égale-ment des chroniques sur l’actualité littéraire et ouvre

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7« Du R. P. Tempels, missionnaire et belge, sa Philosophie Bantoue vaseuse et méphitique à souhait, mais découverte de manière très opportune, comme par d’autres l’hindouisme, pour faire pièce au “matérialisme communiste”, qui menace, paraît-il, de faire des nègres des “vagabonds moraux”. »

aiMé Césaire

Discours sur le colonialisme, éd. Présence Africaine, 1955

« Mon théâtre, c’est le drame des nègres dans le monde moderne… » Aimé Césaire (1967)Aimé Césaire publie chez Présence Africaine deux de ses pièces principales qui mettent en scène les grandes figures politiques de la décolonisation et du monde noir : La Tragédie du roi Christophe en 1963 (sur Haïti) et Une tempête, d’après La Tempête de William Shakespeare : adaptation pour un théâtre nègre dans le n° 67 de 1968 (sur les Noirs américains). Une saison au Congo (sur l’Afrique et Lumumba) est publiée au Seuil en 1966. La Tragédie du roi Christophe est créée par Jean-Marie Serreau en 1964 à Salzburg. Elle est reprise en 1965 au Théâtre de l’Odéon à Paris, à l’initiative de l’association des Amis du roi Christophe (Michel Leiris, Pablo Picasso, Alberto Giacometti, Marguerite Duras…). La pièce est ensuite jouée dans plusieurs villes d’Europe et à Dakar en 1966. Une tempête est également créée par Jean-Marie Serreau en 1969.

« Christophe est un Faust africain. […] pour juger Christophe, il faut comprendre son contexte social et humain […]. Il ressent le déni de justice envers l’Afrique, mais il y a en lui une sorte de trahison culturelle. C’est l’un des éléments du drame actuel des dirigeants noirs. »

aiMé Césaire cité dans l’article de Roger Toumson « Aimé Césaire dramaturge : le théâtre comme nécessité », Cahier de l’association internationale des études françaises, 1994

« Devant la domination de Prospéro, il y a plusieurs façons de réagir : il y a l’attitude violente et la non violente. Il y a Martin Luther King et Malcom X et les Black Panthers. »

aiMé Césaire

1968, dans le journal belge Le Point

« Pour moi le théâtre est un art total, composé de danses, de chants et de poésie. En cela je me rattache à une tradition tout à fait africaine. »

aiMé Césaire cité dans l’article de Roger Toumson « Aimé Césaire dramaturge : le théâtre comme nécessité », Cahier de l’association internationale des études françaises, 1994

Le Blanc a tué mon père Car mon père était fier Le Blanc a violé ma mèreCar ma mère était belle Le Blanc a courbé mon frère sous le soleil des routes Car mon frère était fort Puis le Blanc a tourné vers moi Ses mains rouges de sang Noir M’a craché son mépris au visage Et de sa voix de maître : « Hé boy, un berger, une serviette d’eau. »

david diop « Le Temps du martyr », Présence Africaine, n° 2, 1948

« J’aime ce pays, disait-il, on y trouvenourriture, obéissance, poulets à quatre sous, femmes à cent, et “bien missié” pour pas plus cher. « Le seul problème, ajoutait-il, ce sont les anciens tirailleurs et les métis et les lettrés qui discutent les ordres et veulent se faire élire chefs de villages ». Moi, je n’aime pas cette Afrique-là

paul niger

« Je n’aime pas l’Afrique » (extrait), Présence Africaine, n° 3, 1948

L’inventaire des cultures noiresL’engagement de Présence Africaine se traduit aussi par la publication de textes d’histoire, de linguistique, de sociologie, d’économie, d’ethnologie : Le Monde noir (n° 8-9, 1950), Le Travail en Afrique Noire (n° 13, 1952), La Philosophie Bantu du Père Tempels (1949), les travaux des historiens Adboulaye Ly, Joseph Ki-Zerbo, Boubou Hama et des économistes Mamadou Dia et Abdoulaye Wade. La revue propose égale-ment des comptes rendus d’ouvrages de sciences humaines publiés en France et à l’étranger. Alioune Diop crée plusieurs collections : « Enquêtes et études », « Essais », « Culture et religion », « Enseigne-ment-pédagogie ». Il souhaite constituer une biblio-thèque qui permettrait de mieux connaître les réalités historiques, sociales et économiques de l’Afrique et des Noirs en général.

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8 Une maison d’édition engagéePrésence Africaine accompagne et soutient les acteurs des luttes anticoloniales (dans les colonies françaises, anglaises et portugaises) puis ceux des Indépendances. La collection « Tribune des jeunes » et des numéros spéciaux de la revue donnent la parole à la jeunesse africaine. En 1953, le n° 14, Les Étudiants noirs parlent rassemble déjà des textes anticolonia-listes. Des collections spéciales sont créées : « Leaders poli-tiques africains », « Le Colonialisme ».En 1955, Aimé Césaire y republie Le Discours sur le colonialisme et en 1956 Le Cahier d’un retour au pays natal. Les Damnés de la Terre de Frantz Fanon, publié chez Maspéro, est traduit en anglais en 1963. Présence Africaine se penche également sur la lutte contre l’Apartheid, la dénonciation des conditions des Noirs américains et celle de la situation des Antillais. Daniel Guérin y publie en 1956 Les Antilles décolo-nisées ; Les Âmes du peuple noir de W.E.B. Du Bois est traduit en 1959 ; le procès de Nelson Mandela est retranscrit en 1963 (n°46).

Présence Africaine et les arts plastiquesLa revue publie des articles sur l’art dès ses premiers numéros. En 1951, Présence Africaine édite un cahier spécial intitulé « L’Art nègre ». Coordonné par Charles Ratton, Georges Balandier et Jacques Howlett, il a pour objectif de « montrer la présence africaine dans le domaine esthétique » et de réfléchir « aux problèmes posés par un art africain moderne qui se crée lente-ment ». Les auteurs sont essentiellement européens : William Fagg, Henri Lavachery, Denise Paulme… Alexandre Adandé, seul auteur africain, défend la nécessité de créer des musées en Afrique. Présence Africaine continue à s’interroger sur les pra-tiques artistiques d’Afrique en produisant en 1953 le célèbre film Les Statues meurent aussi de Chris Mar-ker et Alain Resnais. Ce film reçoit le prix Jean Vigo mais est censuré jusqu’en 1963.

« À l’origine, c’était un film sur l’art nègre, que Présence Africaine nous avait commandé. Avec Chris Marker, nous avons commencé à travailler ; nous n’avions pas au départ, l’idée de faire un film anticolonialiste et antiraciste. C’est naturellement que nous avons été conduits à poser quelques questions, qui ont valu au film d’être interdit. »

alain resnais

1961, dans Clarté

« Chris Marker et moi sommes partis de cette question : pourquoi l’art nègre se trouve-t-il au musée de l’Homme, alors que l’art grec ou égyptien est au Louvre ? »

alain resnais

1961, dans Premier plan

« Le film Les Statues meurent aussi a montré la voie d’un cinéma de combat et militant de surcroît, donc utile et fonctionnel comme l’est l’art africain. »

paulin vieyra Hommage à Alioune Diop, éd. Présence Africaine, 1977

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9« Notre congrès invite tous les intellectuels noirs à unir leurs efforts pour que deviennent effectifs le respect des droits de l’homme quelle que soit sa couleur, des peuples et des nations quels qu’ils soient.

« Notre congrès engage les intellectuels noirs et tous les hommes épris de justice à lutter pour la création des conditions concrètes de la renaissance et de l’épanouissement des cultures nègres. »

« Il demeure cependant que nos souffrances n’ont rien d’imaginaire. Pendant des siècles l’événement dominant de notre histoire a été la traite des esclaves. C’est le premier lien entre nous congressistes, qui justifie notre réunion ici. »

alioune diop Le Ier Congrès international des écrivains et artistes noirs :

Paris, Sorbonne, 19-22 septembre 1956 : compte-rendu complet, Paris, Présence africaine,

n° 8-10 (numéro spécial)

Section 3

Le premier Congrès des artistes et écrivains noirs : « Bandung culturel » 1956Il se déroule à Paris, dans l’amphithéâtre Descartes de la Sorbonne, du 19 au 22 septembre 1956, dans le contexte de la guerre froide et sur fond de colonisation et de ségrégation. Alioune Diop réussit à rassembler pour la première fois des intellectuels noirs de divers continents et de toutes obédiences politiques. Il s’agit de réaliser l’inventaire commun des cultures noires et d’analyser « les responsabilités de la culture occiden-tale dans la colonisation et le racisme ». Ce congrès, qui réunit les représentants de vingt-neuf pays afri-cains et asiatiques et qui marque l’entrée sur la scène internationale des pays du Tiers-monde, sera consi-déré comme le pendant culturel de la conférence de Bandung (1955). Les débats révèlent que l’unité culturelle des Noirs n’est pas une évidence. L’intervention d’Aimé Césaire intitulée « Culture et colonisation », dans laquelle il juge analogue la situation des Noirs américains et celle des Africains colonisés fait scandale. Refusant cette comparaison, les Américains menacent de quitter le congrès. Tous les congressistes s’accordent pourtant pour déclarer que « l’épanouissement de la culture est conditionné par la fin de ces hontes du xxe siècle : le colonialisme, l’exploi-tation des peuples faibles et le racisme ».

© Présence Africaine/ Communauté africaine de Culture

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10 Résolutions« Nous estimons que l’épanouissement de la culture est conditionné par la fin de ces hontes du xxe siècle : le colonialisme, l’exploitation des peuples faibles, le racisme.

« Nous avons examiné nos cultures elles-mêmes et en fonction des conditions sociales et générales qui les affectent : le racisme et le colonialisme.

« Nous, écrivains et artistes noirs, proclamons notre fraternité envers tous les autres hommes et attendons d’eux qu’ils manifestent envers nos peuples la même fraternité.

Délégués et IntervenantsCongrès International des Écrivains et Artistes Noirs 1956

Afrique équatoriale française (Maintenant Tchad, République centrafricaine, Gabon, Congo Brazzaville)Paul Tchibamba (écrivain)

Afrique du SudGérard Sekoto (artiste)

AngolaAbbé Joachim Pinto Andrade

M. Lima (étudiant)

BarbadeP. Blackman

George Lamming (écrivain) « The Negro writer and his world » (L’écrivain noir et son monde)

Congo belge (Maintenant RDC)Antoine-Roger Bolamba (écrivain et journaliste)

Côte d’IvoireBernard Dadié (écrivain)

BrésilWilson Tiberio (peintre)

CamerounPasteur Thomas Ekollo (philosophe) « De l’importance de la culture pour l’assimilation du message chrétien en Afrique noire »

François Sengat Kuo (directeur du journal camerounais Kaso)

Benjamin Matip (économiste)

Nyunai (économiste)

Ferdinand Oyono (écrivain )

Meinrad Hebga (professeur)

CubaWalterio Carbonnel (journaliste)

Dahomey (Maintenant Bénin)Nouro Bello Damz (écrivain et peintre)

Paulin Joachim (écrivain et journaliste)

Paul Hazoumé (écrivain et diplomate) « La révolte des Prêtres »

« Ce jour sera marqué d’une pierre blanche. Si depuis la fin de la guerre, la rencontre de Bandung constitue pour les consciences non européennes, l’événement le plus important, je crois pouvoir affirmer que ce congrès mondial des hommes de culture noirs, représentera le second événement de cette décade. »

alioune diop Le Ier Congrès international des écrivains et artistes noirs :

Paris, Sorbonne, 19-22 septembre 1956 : compte-rendu complet, Présence africaine, n° 8-10,1956

« Nous sommes là pour dire et pour réclamer : donnez la parole aux peuples. Laissez entrer les peuples noirs sur la grande scène de l’histoire. »

aiMé Césaire

Le Ier Congrès international des écrivains et artistes noirs : Paris, Sorbonne, 19-22 septembre 1956 : compte-rendu

complet, Présence africaine, n° 8-10, 1956

« Je pense aussi que toutes les grandes civilisations furent des civilisations résultant du métissage. »

léopold sédar sengHor Le Ier Congrès international des écrivains et artistes noirs :

Paris, Sorbonne, 19-22 septembre 1956 : compte-rendu complet, Présence africaine, n° 8-10, 1956

« Le congrès mondial des écrivains et artistes noirs a défini les caractères d’une culture noire libre. »

Titre du Monde du 25 septembre 1956

« Artistes et poètes reviennent toujours au même pays natal, quelle que soit leur couleur.

Salut fraternel au Congrès des hommes de culture du Monde Noir. »

Message de piCasso aux congressistes

« À elle seule, l’idée qui préside à l’organisation de votre Congrès suffirait à attester qu’une nouvelle période est en train de s’ouvrir, dans l’histoire de la pensée humaine. »

Message de Claude levi-strauss aux congressistes

La culture moderne et notre destin (introduction au congrès)« Deux tâches primordiales quant à nous

1/ Faire accéder à l’audience du monde l’expression de nos cultures originales, dans la mesure où celles-ci traduisent la vie actuelle de nos peuples et de nos personnalités ;

2/ Renvoyer à nos peuples l’image de leurs aspirations, de l’expérience ou de leurs joies, éclairées par les épreuves, les joies et notre personnalité.

Bref faire de notre culture une puissance de libération et de solidarité, en même temps que le chant de notre intime personnalité.

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11MartiniqueLouis Thomas Achille (professeur) « Les ‘Negro Spirituals’ et l’expansion de la culture noire »

Aimé Césaire (poète et homme politique) « Culture et colonisation »

Frantz Fanon (psychiatre et philosophe) « Racisme et Culture »

Edouard Glissant (poète)

Gilbert Gratiant (poète)

MozambiqueMarcelino Dos Santos (économiste et sociologue)

NigerBoubou Hama (historien)

NigeriaBen Enwonwu (artiste) « Problems of the African artist to-day » (Problèmes de l’artiste africain aujourd’hui) L.A. Fabunmi (universitaire et diplomate)

Ebenezer Lasebikan (linguiste) « The Tonal Structure of Yoruba Poetry » (Structure tonale de la poésie yoruba)

James Koyinde Vaughan (étudiant)

SénégalMamadou Dia (économiste et homme politique)

Cheikh Anta Diop (historien) « Apports et perspectives culturels de l’Afrique »

David Diop (poète)

Diop Ousmane Socé (écrivain et homme politique)

Assane Seck (géographe)

Léopold Sédar Senghor (poète et homme politique) « L’esprit de la civilisation ou les lois de la culture négro-africaine »

Bachir Touré (comédien)

Abdoulaye Wade (universitaire, actuel président de la République du Sénégal) « L’Afrique Noire doit-elle élaborer un droit positif ? »

Traoré Bakary (étudiant)

Sierra LeoneDavidson Nicol (écrivain et diplomate) « The Soft Pink Palms » (Les palmes douces roses)

Soudan (Maintenant Mali) Amadou Hampaté Bâ (ethnologue et écrivain)

« Culture peulhe »

Doucoure Abdoul Wahab (universitaire)

TogoFrançois N’Sougan Agblemagnon (sociologue)

États-UnisHorace Mann Bond (universitaire) « Reflections, comparative, on West African Nationalist Movements » (Réflexions comparatives sur les mouvements nationalistes ouest-africains)

Mercer Cook (universitaire)

J.A. Davis (universitaire)

William Fontaine (universitaire) « Segregation and desegregation in the United States : a philosophical analysis » (Ségrégation et déségrégation aux États-Unis : analyse philosophique)

James Ivy (journaliste) « The N.A.A.C.P. as an instrument of social change » (La NAACP comme instrument de changement social) Richard Wright (écrivain) « Tradition and industrialization. The plight of the tragic elite in Africa » (Tradition et industrialisation. Le fardeau de l’élite tragique en Afrique)

GuadeloupePierre Mathieu (chercheur au CNRS)

Freddy Rival (peintre)

Moune de Rivel (chanteuse)

HaïtiJacques-Stephen Alexis (médecin et écrivain) « Du réalisme merveilleux des Haïtiens »

Gérard Bissainthe (religieux) « Le christianisme face aux aspirations culturelles des peuples noirs »

René Depestre (poète)

Albert Mangones (sculpteur et architecte) « L’art plastique en Haïti » Emmanuel C. Paul (ethnologue et journaliste) « L’Ethnologie et les cultures noires »

René Piquion (médecin et poète)

Jean Price-Mars (ethnologue et homme politique) « Survivances africaines et dynamisme de la culture noire outre-Atlantique »

Emile Saint-Lot (écrivain et homme politique)

Maurice-Alcibiade Lubin (économiste)

IndeCedric Dover (professeur) « Culture et créativité »

JamaïqueMarcus James (philosophe) « Christianity in the emergent Africa » (Le Christianisme dans la nouvelle Afrique)

J. Holness (architecte)

Ronald Moody (sculpteur)

MadagascarEdouard Andriantsilaniarivo (universitaire) « Le Malgache du xxe siècle »

Jacques Rabemananjara (poète et homme politique) « L’Europe et Nous »

Flavien Ranaivo (écrivain)

Ranivoson (peintre )

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12 « Notre congrès, à la vérité c’est le Congrès des voleurs de langue. Ce délit au moins nous l’avons commis ! Dérober, à nos maîtres leur trésor d’identité, le moteur de leur pensée, la clef d’or de leur âme, le sésame magique qui nous ouvre toute grande la porte de leurs mystères, de la caverne interdite où ils ont entassé les butins volés à nos pères et dont nous avons à leur demander des comptes. »

JaCques raBeMananJara

Deuxième Congrès des écrivains et artistes noirs : Rome, 26 mars – 1er avril 1959, tome 1 : L’unité des cultures négro-africaines, Présence africaine, n° 24-25, 1959

« L’Indépendance de l’Afrique, l’unité de l’Afrique avance à grande allure du fond de l’horizon et l’heure a sonné de “pousser d’une telle raideur le grand cri nègre que les assises du monde en seront ébranlées” »

JaCques raBeMananJara

Deuxième Congrès des écrivains et artistes noirs : Rome, 26 mars – 1er avril 1959, tome 1 : L’unité des cultures négro-africaines, Présence africaine, n° 24-25, 1959

Le second Congrès des artistes et écrivains noirs : « Agir » 1959Ce second congrès est accueilli officiellement par la ville de Rome en 1959. L’heure n’est plus à l’élaboration d’un inventaire des cultures noires, mais à la construc-tion d’une politique culturelle, scientifique et éducative commune autour du thème « Unité et Responsabilités ».Plusieurs commissions sont mises en place : littéra-ture, sciences humaines, arts, sciences mathéma-tiques et techniques. Les interventions des congres-sistes et les résolutions très concrètes de chacune des commissions révèlent un réel souci d’associer luttes culturelles et luttes politiques.À la veille des Indépendances, les intellectuels propo-sent de participer aux changements à venir.

« Notre double devoir est là : il est de hâter la décolonisation, et il est, au sein même du présent, de préparer la bonne décolonisation, une décolonisation sans séquelle. »

aiMé Césaire Deuxième Congrès des écrivains et artistes noirs : Rome,

26 mars – 1er avril 1959, tome 1 : L’unité des cultures négro-africaines, Présence africaine, n° 24-25, 1959

« C’est au cœur de la conscience nationale que s’élève et se vivifie la conscience internationale. Et cette double émergence n’est, somme toute, que le foyer de toute culture. »

Frantz Fanon Deuxième Congrès des écrivains et artistes noirs : Rome,

26 mars – 1er avril 1959, tome 1 : L’unité des cultures négro-africaines, Présence africaine, n° 24-25, 1959

« C’est pourquoi nous nous donnons pour mission, chacun dans sa spécialité de travailler […] à libérer les disciplines et les arts de ces entraves dont les impératifs de l’hégémonie occidentale avaient compromis la vocation universelle. »

alioune diop

Ouverture du congrès de 1959Deuxième Congrès des écrivains et artistes noirs : Rome,

26 mars – 1er avril 1959, tome 1 : L’unité des cultures négro-africaines, Présence africaine, n° 24-25, 1959

« Désoccidentaliser pour universaliser, tel est notre souhait. Pour universaliser, il importe que tous soient présents dans l’œuvre créatrice de l’humanité. »

alioune diop Deuxième Congrès des écrivains et artistes noirs : Rome,

26 mars – 1er avril 1959, tome 1 : L’unité des cultures négro-africaines, Présence africaine, n° 24-25, 1959

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13elle rassemble des œuvres issues de collections publiques et privées du monde entier. Cette exposi-tion doit permettre d’appréhender l’art africain d’un point de vue esthétique et historique. À Dakar, plus de vingt mille visiteurs viennent admirer des objets de leur patrimoine culturel, conservés en grande partie à l’étranger ; au Grand Palais ils seront cinquante mille. La création contemporaine africaine est présentée au Palais de Justice de Dakar dans une autre exposition importante organisée par Iba N’Diaye : Tendances et Confrontations. Les artistes afro-américains sont aussi présents lors de ce festival dans Ten Negro Artists from United States.

Le colloque « Fonction et signification de l’art nègre dans la vie du peuple et pour le peuple » (31 mars – 8 avril 1966)Ce colloque présidé par Alioune Diop rassemble des historiens de l’art, des anthropologues, des écrivains et des artistes pour débattre des productions artis-tiques de l’Afrique. Les intellectuels européens ne sont plus les seuls à s’exprimer sur les arts africains : Paulin Vieyra, Kathe-rine Dunham, Langston Hughes, Wole Soyinka, Engel-bert Mveng, Lamine Diakhaté prennent la parole aux côtés de Jean Laude, Michel Leiris, Roger Bastide.Les débats portent sur trois sujets : tradition africaine, rencontre de l’art nègre avec l’Occident, problèmes de l’art nègre moderne.

« Nous voici donc dans l’histoire […] Pour la première fois, un chef d’État prend entre ses mains périssables le destin spirituel d’un continent. »

andré Malraux

Cérémonie inaugurale, 30 mars 1966

« Si nous avons assumé la terrible responsabilité d’organiser ce Festival, c’est pour la défense et l’illustration de la négritude. »

léopold sédar sengHor

Cérémonie inaugurale, 30 mars 1966

« Le Festival est un moment crucial pour dire, frères Africains, ce que nous avons depuis toujours à dire, et qui n’a jamais pu franchir le seuil de nos lèvres. »

aMadou HaMpaté Bâ Avril 1966

Section 4

Le premier Festival mondial des arts nègres (Dakar, 1er – 24 avril 1966)

« L’Afrique a rendez-vous avec elle-même » JoaCHiM paulin,

Bingo, avril 1966

Le premier Festival des arts nègres fait écho au combat culturel de Présence Africaine et au congrès de 1959 qui recommandait de concevoir un festival sur le sol africain qui comporterait chants, danse, théâtre et une exposi-tion d’art organisée par des Africains pour « démontrer la vitalité et l’excellence de la culture africaine ».Ce festival devait avoir lieu en 1961 pour fêter la pre-mière année d’indépendance du Sénégal et symbo-liser les liens entre les libertés politiques et les liber-tés culturelles. Finalement, Léopold Sédar Senghor, président du Sénégal, le prépare à partir de 1963 en s’entourant de spécialistes africains et européens. Il crée l’Association du Festival mondial des arts nègres, présidée par Alioune Diop, et s’associe officiellement avec la France et l’UNESCO. Ce festival est le premier grand événement culturel organisé en Afrique par un jeune État indépendant. Il est aussi représentatif de la stratégie politique natio-nale et internationale de Senghor et révèle clairement ses liens avec la France.

Des danses traditionnelles du Mali au concert de GospelLe programme des spectacles révèle une volonté de présenter des pratiques artistiques aussi bien clas-siques que contemporaines de l’Afrique et de la dias-pora : danses et chants folkloriques, concert de Duke Ellington, spectacle de l’« American Negro Dance Company », Nuit des Antilles animée par Joséphine Baker, Negro Spiritual, Nuit brésilienne…Plusieurs pièces de théâtre à thème historique sont également présentées : Le Spectacle féerique, fresque historique de la traite négrière, La Tragédie du roi Christophe, de Césaire ou encore Les Derniers Jours de Lat Dior, d’Amadou Cissé Dia.

Les arts d’Afrique en Afrique : l’exposition « Art nègre : Sources, Évolutions, Expansion »La première exposition d’art africain d’envergure internationale est présentée au musée dynamique de Dakar, puis au Grand Palais, à Paris, en juin 1966. Organisée par des spécialistes africains et français,

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14 Chronologie (non exhaustive) politique et littéraire reproduite dans l’expositionLes publications de Présence Africaine sont signalées en gras.

Année

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1931

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Événements

Londres : naissance du mot « panafricanisme » lors de la première Conférence panafricaine

Afrique du Sud : création de l’African Political Party

Congo : l’État indépendant devient le Congo BelgeÉtats-Unis : création de la NAACP (Association nationale pour le progrès des gens de couleur)Création et organisation de l’AEF (Afrique équatoriale française)Union sud-africaine : fondation du South African Native National Congress (futur ANC). Cuba : soulèvement mené par le Independent Movement of People of Color, répression du gouvernement avec l’aide des USAAOF : Blaise Diagne élu député du Sénégal États-Unis : UNIA (Association universelle pour le progrès nègre) fondée par Marcus Garvey

France : Premier congrès panafricain organisé par W.E.B. Du Bois à Paris

États-Unis : émeutes racialesFrance : création de la Ligue pour l’accession aux droits de citoyens des indigènes de Madagascar par Max Bloncourt et Samuel StefanyÉtats-Unis : UNIA, première Convention internationale des peuples nègres du monde, New York. Déclaration des droits des peuples nègres du mondeFrance : Association panafricaine fondée par le Guadeloupéen Gratien Candace Deuxième congrès panafricain : 28-29 août Londres ; 31 août – 2 septembre Paris-Bruxelles

Madagascar : fondation de la Ligue pour l’accession aux droits de citoyens français

Éthiopie : devient membre de la SDNTroisième congrès panafricain à Londres et à Lisbonne

Liberia : échec de la fondation d’un « grand État noir » par les adeptes de Marcus GarveyFrance : création de la Ligue universelle pour la défense de la race noire et du journal Les Continents par Kodjo Tovalou Houenou et René MaranKenya : Jomo Kenyatta fonde la Kikuyu Central Association (KCA) Londres : West African Students Union fondée par le Nigérian Ladipo Solanke (WASU)États-Unis : Marcus Garvey accusé de fraude postale et emprisonné au pénitencier d’Atlanta

Rome : sacre des six premiers évêques catholiques de couleur (28 octobre)France : Lamine Senghor (Sénégal) fonde le Comité de défense de la Race NègreBruxelles : Conférence internationale contre l’impérialisme et l’oppression coloniale France : Tiemoko Garan Kouyaté (Soudan, Mali actuel) fonde la Ligue de défense de la race nègreÉtats-Unis : Quatrième congrès panafricain à New York

Éthiopie : Haïlé Sélassié sacré empereurFrance : Exposition coloniale à Vincennes États-Unis : début de l’affaire des « Scottsboro Boys »

Publications

Londres : création par Henry Sylvester Williams du mensuel Le Panafricain

États-Unis : W.E.B. Dubois publie Les Âmes du peuple noir (A.C. McClurg & Co)

États-Unis : la NAACP fonde la revue The Crisis

États-Unis : l’UNIA fonde le journal The New Negro

France : Blaise Cendrars publie Anthologie Nègre (La Sirène)René Maran (Martinique) publie Batouala (Albin Michel, prix Goncourt)États-Unis : Langston Hughes publie « The Negro Speaks of Rivers » dans le magazine The CrisisExposition d’œuvres d’artistes noirs-américains à la 135th street Branch of the New York Public Library États-Unis : Claude McKay publie Harlem Shadows (Harcourt Brace)Boston Public Library : exposition spéciale d’art et de littérature afro-américainsÉtats-Unis : naissance du magazine Opportunity, A Journal of Negro Life, un forum littéraire pour les artistes et les auteurs de la Harlem Renaissance

Londres : la pièce The Emperor Jones est montée à Londres avec Paul Robeson dans le rôle principal

États-Unis : Alain Locke et Winold Reiss publient des éditions spéciales du Survey Graphic : Harlem, Mecca of the New Negro et The New NegroMagazine Fire !! lancé par Langston Hughes, Wallace Thurman, Zora Neale Hurston, Aaron Douglas et Richard Bruce NugentRoyaume-Uni : Thomas Mofolo (Lesotho) publie Chaka (Sesuto books depot)France : Ho Chi Minh (Vietnam) publie Le Procès de la colonisation française (Librairie du Travail)

France : création du journal La Voix des nègres Création du journal La Race nègre (organe mensuel de défense de la race nègre) André Gide publie Voyage au Congo (Gallimard)Haïti : Jean Price-Mars et Jacques Roumain fondent les revues La Trouée et La Revue indigèneFrance : Albert Londres publie Terre d’Ébène (Albin Michel)

France : création du journal Le Cri des nègres (Organe des travailleurs nègres) France : traduction française de Banjo de Claude McKay (Rieder)

France : création de la revue Légitime DéfenseCréation du journal L’Étudiant martiniquaisTraduction française de Quartier Noir de Claude McKay (Rieder)

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Éthiopie : envahie par l’ItalieNew York : émeutes à Harlem Royaume-Uni : création du mouvement International African Friends of Abyssinnia (IAFA) dont les leaders sont Jomo Kenyatta (Kenya), L.R. James (Trinidad), Georges Padmore (Trinidad)…Union sud-africaine : lois ségrégationnistes, Representation of Natives Act et Native Trust and Land Act

Sénégal : le Parti socialiste sénégalais devient une branche de la SFIO Tchad : Félix Éboué nommé gouverneur France : fondation de l’Institut français d’Afrique noire (IFAN)

Londres : Conférence sur les peuples africains, la démocratie et la paix dans le monde

Soudan : arrivée à Khartoum de Haïlé Sélassié, exilé à Londres depuis 1936Tchad : ralliement de Félix Éboué au général de Gaulle, ralliement de l’AEF Brazzaville : création par de Gaulle du Conseil de Défense de l’EmpireÉthiopie : prise d’Addis-Abeba par les Anglais, retour de Haïlé Sélassié

Royaume-Uni : mémorandum « La Charte de l’Atlantique et de l’Afrique Occidentale Britannique » publié par plusieurs journalistes dont Nmamdi Azikiwé (Nigéria). Réclame l’application aux colonies africaines du droit des peuples à choisir leur forme de gouvernement

Congo : conférence de BrazzavilleKenya : nomination d’un Africain au Conseil législatif, formation de la Kenya National Union (KAU) présidée par Jomo KenyattaCréation au Royaume-Uni de la Fédération PanafricaineMaroc : révolte de Sétif, répression sanglanteGhana : West African National Secretariat (WANS) fondée par N’Krumah Royaume-Uni : Cinquième congrès panafricain, ManchesterFrance : 29 députés africains participent à l’élaboration de la constitution de la IVe RépubliqueFrance : africains, malgaches et antillais ont fourni environ 113 000 hommes aux régiments coloniaux entre 1942 et 1945Soudan français (Mali actuel) : création du Rassemblement démocratique africain (RDA)Londres : WANS organise une Conférence Ouest Africaine, élus français de l’AOF présentsFrance : démission du général de Gaulle, états généraux de la colonisation française à Paris, constitution de l’Union française, suppression de l’indigénat, citoyenneté étendue à tous les habitants de l’Union française (loi « Lamine Gueye »), création à l’Assemblée de l’Intergroupe des élus d’outre-mer avec élus d’Afrique, des Caraïbes et d’Asie sous l’impulsion de Gaston MonnervilleAimé Césaire député de la Martinique, Leopold Sédar Senghor député du Sénégal, Alioune Diop sénateur du Sénégal

Allemagne : George Padmore (Trinidad) fonde le journal The Negro WorkerÉtats-Unis : Claude McKay publie Banana Bottom (Harper & Brothers)Brésil : Gilberto Freyre publie Maîtres et esclaves (Maia & Schmidt)France : cinq poèmes de Léon Gontran Damas (Guyane) paraissent dans la revue Esprit Royaume-Uni : Nancy Cunard publie Negro : An Anthology (Wishart & Co)États-Unis : Zora Neale Hurston publie Jonah’s Gourd Vine France : Kouyaté fonde le journal Africa Parution de L’Étudiant NoirÉtats-Unis : Zora Neale Hurston publie Mules and Men (J.B. Lippincott Company)Exposition African Negro Art, Museum of Modern Art New York

Royaume-Uni : IAFA se transforme en International African Service Bureau (IASB) et crée son journal : International African OpinionFrance : Léon-Gontran Damas (Guyane) publie Pigments, préface de Robert Desnos (G.L.M. éditeurs)Nigéria : Nnamdi Azikiwé publie Renascent AfricaNnamdi Azikiwé fonde le West African PilotFrance : Léon-Gontran Damas (Guyane) publie Retour de Guyane (José Corti)Londres : Jomo Kenyatta (Kenya) publie Facing Mount Kenya (Secker and Warburg) États-Unis : Zora Neale Hurston publie Tell My Horse, étude anthropologique de la culture haïtienne et jamaïcaine (J.B. Lippincott Company)France : censure de Pigments de Léon-Gontran Damas (Guyane), pour atteinte à la sûreté de l’ÉtatLéopold Sédar Senghor (Sénégal) publie Ce que l’homme noir apporte dans la revue L’Homme de couleurAimé Césaire (Martinique) publie Cahier d’un retour au pays natal dans la revue Volonté

Martinique : Aimé Césaire fonde la revue Tropiques Afrique du Sud : H.I.E. Dhlomo publie Valley of a Thousand Hills (Knox Publishing)

France : Albert Camus publie L’Étranger (Gallimard)France : parution du bulletin L’Étudiant de la France d’Outre-Mer à destination des étudiants coloniaux bloqués en France par l’occupation allemandeLéon-Gontran (Guyane) Damas publie Veillées noires, Contes nègres de Guyane (Stock)États-Unis : Eric Williams Trinidad et Tobago publie Capitalism and Slavery (University of North Carolina)

France : Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir fondent Les Temps modernesLéopold Sédar Senghor (Sénégal) publie Chants d’Ombre (Seuil)Algérie : Ferhat Abbas publie Manifeste du Peuple algérien (Alger, Imprimerie générale)

France : Georges Bataille fonde la revue Critique Boris Vian publie J’irai cracher sur vos tombes (éditions du Scorpion)En 1946, la revue Les Cahiers du Sud confie à Pierre Guerre la coordination du numéro spécial « Le Sang noir »Royaume-Uni : Peter Abrahams (Afrique du Sud) publie Mine Boy (Heinemann)

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Madagascar : insurrection et répression Afrique occidentale : grève de cheminots

ONU : Déclaration universelle des Droits de l’HommeMadagascar : procès des parlementaires malgaches Raseta et RavoahangiCameroun : Union des populations du Cameroun fondée par Um NyobéUnion sud-africaine : victoire du National Party, début de l’apartheid France : Léon-Gontran Damas élu député de la Guyane

Côte d’Ivoire : IIe Congrès International du RDAGold Coast : fondation du Convention Peoples’s Party (PPP) par Kwamé NkrumahNigéria : organisation de l’Action Group par Abofemi Awolowo, fondation du Northern People’s Congress présidé par Ahmadu Bello Somalie : sous tutelle italienne pour dix ans supplémentaires, par décision de l’ONU Gold Coast : Nkrumah condamné à un an de prisonÉthiopie : rattachement de l’Érythrée proposé par l’ONU France : naissance de la Fédération des étudiants d’Afrique noire française à BordeauxConférence « L’ethnographe devant le colonialisme » par Michel Leiris, Association des travailleurs scientifiques

Algérie : fondation du FLNGold Coast : victoire électorale du CPP, Nkrumah libéré de prison devient Leader of Government Business Soudan français : conférence de Bamako organisée par la CGT Gold Coast : Nkrumah, premier ministreÉrythrée : projet de fédération avec l’ÉthiopieKenya : révolte des Mau-Mau, état d’urgence, 200 arrestations dont celle de Jomo Kenyatta, interdiction des partis africainsUnion sud-africaine : émeutes sanglantes anti-apartheid à Kimberley et East-London, le congrès national africain lance la Defiance Campaign (Campagne du Défi)

Guinée : grèves pour l’application du code du travail N’Krumah réunit un Congrès panafricain à KumasiFédération d’Afrique centrale créée par l’union des Rhodhésies et du NyasalandKenya : Jomo Kenyatta condamné à sept ans de réclusionTanganyika : Tanganyika National Union (TANU) fondée par Julius Nyerere

Début de la guerre d’Algérie

1er numéro de la revue Présence AfricaineFrance : Léon-Gontran Damas (Guyane) publie Poètes d’Expression française (Seuil)Birago Diop (Sénégal) publie Les Contes d’Amadou Koumba (Fasquelle)Langston Hugues (Etats-Unis) publie Les Grandes profondeurs (Seghers)Numéro spécial de la revue Esprit : « Le Voyage de Mounier en Afrique »Bruxelles : création de la revue Zaïre

France : exposition « Évidences de l’art nègre » à Paris, librairie Palme Emmanuel Mounier publie L’Éveil de l’Afrique noire (Seuil)Revue Le Musée Vivant, numéro spécial « 1848, abolition de l’esclavage –1948, évidence de la culture nègre », présenté par Richard Wright et Michel Leiris Revue Chemins du Monde, numéro spécial « La fin de l’ère coloniale », article de Césaire « Impossible contact »Temps Modernes : Sartre introduit les poèmes de Césaire, Senghor, Roumain ou Rabemananjara avec le texte « Orphée noir »Léopold Sédar Senghor publie Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, précédée de Orphée noir de Jean-Paul Sartre (PUF) et Hosties Noires (Seuil)France : Léon-Gontran Damas publie Poèmes nègres sur des airs africains (G.L.M.)Aimé Césaire (Martinique) publie Soleil Cou Coupé (Éditions K)Jacques Rabemananjara (Madagascar) publie Antsa (Société des Amis des poètes de l’Union française)Paris : concert de Louis ArmstrongRoyaume-Uni : Graham Greene publie The Heart of the matter (Garden City Books)États-Unis : Alan Paton (Afrique du Sud) publie Pleure, ô pays bien aimé (Scribner)Royaume-Uni : Victor Stafford Reid publie New Day (A.A. Knopf)France : Léopold Sédar Senghor publie Chants pour Naëtt (Seuil)Keita Fodeba fonde le Théâtre africain de Keita FodebaParis : chants et danses d’étudiants africains à la Maison de la pensée française

France : film de René Vautier Afrique 50 Aimé Césaire (Martinique) publie Corps Perdu, gravures de Pablo Picasso (Fragance) et Discours sur le Colonialisme, première version (éditions Réclames)Création de la revue Tam-Tam, bulletin mensuel des étudiants catholiques africainsRoyaume-Uni : Dorris Lessing (Afrique du Sud) publie The grass is singing (Michael Joseph)Présence Africaine, numéro spécial « Le Monde Noir », dirigé par Théodore MonodPrésence Africaine, numéro spécial « Haïti, poètes noirs », dirigé par Alfred Métraux

Présence Africaine, numéro spécial « L’Art nègre », dirigé par Charles Ratton

France : Léon Gontran Damas (Guyane) publie Graffiti (Seghers)Frantz Fanon (Martinique) publie Peau noire, masques blancs (Seuil)Traduction française par Roger Bastide de l’ouvrage Maîtres et esclaves de Gilberto Freyre (Gallimard)Les Ballets africains de Keita Fodeba au théâtre de l’ÉtoileCamara Laye (Guinée) publie L’Enfant Noir (Plon)Royaume-Uni : Amos Tutuola (Nigéria) publie The Palm Wine Drinkard (Faber & Faber)Présence Africaine, numéro spécial « Les Étudiants noirs parlent »

Présence Africaine, numéro spécial « Le Travail en Afrique Noire », dirigé par Pierre Naville

Production du film d’Alain Resnais et Chris Marker (France) Les Statues meurent aussi

Présence Africaine : Mongo Beti (Cameroun) publie Ville Cruelle

Cheikh Anta Diop (Sénégal) publie Nations nègres et Culture : de l’Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’huiFrance : Michel Poniatowski publie L’Avenir des pays sous-développés (SEFI)

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1959

Indonésie : conférence de Bandung

URSS : rapport Khrouchtchev, dénonciation des crimes de StalineTogo : autonomie Angola : fondation du Mouvement Populaire de Libération d’Angola (MPLA)Guinée portugaise : Parti africain de l’Indépendance fondé par Amilcar CabralConfédération Générale des Travailleurs d’Afrique (CGTA) créée par Ahmed Sékou Touré

Gold Coast : indépendance du pays qui prend le nom de GhanaCameroun : autonomieDahomey : naissance de l’Union générale des travailleurs d’Afrique noire

Ghana : conférence des États africains indépendants à Accra Cameroun : Um Nyobé tué par une patrouilleDahomey : 500 délégués d’Afrique française rassemblés pour conforter la position panafricaine et fédéraliste du Parti de regroupement Africain dont Senghor est présidentAfrique noire française et Madagascar : tournée du général de Gaulle, discours de Brazzaville.Guinée : Ahmed Sékou Touré vote non au référendum pour la communauté, proclamation de l’Indépendance.Congo belge : cinquantenaire de l’annexion à la Belgique, Mouvement National Congolais créé par Patrice Lumumba.Conférence panafricaine dite « des peuples africains » à AccraSénégal : Mouvement de la libération nationale fondé à Dakar (fédération et socialisme africain)Nigéria : création de la Zaria Art Society par l’artiste Uche Okeke (Université Ibadan)

Guinée : indépendance de la GuinéeCongo belge : émeutes à Léopoldville, « journée des martyrs de l’indépendance », arrestation de LumumbaZambie : Kenneth Kaunda emprisonné, interdiction du Parti unifié pour l’Indépendance, à sa sortie de prison Kaunda organise la Campagne de Désobéissance Civile

France : film de Paulin Vieyra Afrique-sur-SeineEdward Franklin Frazier publie Bourgeoisie Noire (Plon)Francis et Colette Jeanson publient L’Algérie Hors la Loi (Seuil)Robert de Montvalon publie Ces Pays qu’on n’appellera plus colonies (Bibliothèque de l’homme d’action)Michel Leiris publie Contact des civilisations en Martinique et en Guadeloupe (Gallimard/ Unesco) Richard Wright publie Puissance noire (Correa)Jacques Stephen Alexis publie Compère Général Soleil (Gallimard)Royaume-Uni : Basil Davidson publie African awakening (Jonathan Cape)Présence Africaine : Aimé Césaire (Martinique) publie Discours sur le ColonialismeEza Boto (Mongo Beti), Jean Malonga, Abdoulaye Sadji (Cameroun, Congo, Sénégal) publient Trois écrivains noirsFrance : Léopold Sédar Senghor (Sénégal) publie Éthiopiques (Seuil)Ousmane Sembene publie Docker Noir (Sénégal) (Nouvelles éditions Debresse)Mongo Beti (Cameroun) publie Le Pauvre Christ de Bomba (Robert Laffont)Ferdinand Oyono (Cameroun) publie Une vie de boy et Le Vieux Nègre et la Médaille (Julliard)Léon-Gontran Damas (Guyane) publie Black Label (Gallimard)Bernard Dadié (Côte d’Ivoire) publie La Ronde des jours (Seghers)Les Ballets africains de Keita Fodeba au théâtre des Champs-ÉlyséesPrésence Africaine : création de la Société Africaine de Culture (SAC)

Premier congrès des artistes et écrivains noirs à Paris (19-22 septembre)

Aimé Césaire (Martinique) publie Lettre à Maurice Thorez, avant-propos d’Alioune Diop

René Depestre (Haïti) publie Minerai NoirCastro Soromenho (Angola, Portugal) publie CamaxiloDavid Diop (Sénégal) publie Coup de pilonJacques Rabemananjara (Madagascar) publie Lamba et Antsa

Daniel Guérin (France) publie Les Antilles décolonisées, introduction d’Aimé Césaire

Nigéria : Ulli Beier et Janheinz Jahn fondent Black OrpheusFrance : Mongo Beti (Cameroun) publie Mission terminée (Correa)Albert Memmi (Tunisie) publie Portrait du colonisé, précédé de Portrait de colonisateur (Buchet-Chastel)Présence Africaine, numéro spécial « Freedom and justice. Hier Gold Coast, aujourd’hui Ghana »

Royaume-Uni : Chinua Achebe (Nigéria) publie Things fall apart (Heinemann)France : Édouard Glissant (Martinique) publie La Lézarde (Gallimard, prix Renaudot)Présence Africaine : la Fédération des étudiants d’Afrique Noire en France publie Le Sang de BandoëngAimé Césaire (Martinique) publie Et les chiens se taisaient, tragédie : arrangement théâtralJacques Rabemananjara (Madagascar) publie Nationalisme et problèmes malgaches

Présence Africaine : deuxième congrès des artistes et écrivains noirs à Rome (26 mars – 1er avril)Traduction française de l’ouvrage Âmes Noires de W.E.B. Dubois (États-Unis) Ahmed Sékou Touré (Guinée) publie L’Action politique du parti démocratique de GuinéePrésence Africaine, numéro spécial « Guinée Indépendante »

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Congo belge : indépendance du pays sous le nom de Congo-Léopoldville, sécession du Katanga, État autonome du Sud-Kasaï, arrestation de Lumumba Indépendance du Cameroun, Togo, Sénégal, Madagascar, Somalie, Dahomey, Niger, Haute-Volta, Côte d’Ivoire, Tchad, RCA, Congo-Brazaville, Gabon, Nigéria, MauritanieKenya : levée de l’état d’urgence décrété en 1952Union sud-africaine : massacre de Sharpeville, état d’urgence, ANC interditConférence panafricaine de Léopoldville France : publication du manifeste des 121, « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie » dans le magazine Liberté-VéritéCréation d’un Comité pour la justice et l’égalité en Afrique du SudFrance : massacre des Algériens à Paris (17 octobre)Sierra Leone : indépendanceTanganyika : indépendanceAngola : début de l’insurrection Congo-Léopoldville : assassinat de Lumumba en prison, réconciliation Mobutu-Tschomé, mort de D. Hammarkjöld, secrétaire général de l’ONURwanda : République démocratique et souveraine Rhodésie : insurrection, répression sévère Burundi : Monarchie constitutionnelle, assassinat du premier ministre Louis RwagasoreCameroun : réunification, fédération Création de l’Union africaine et malgache (UAM)Nigéria : fondation du Mbari Club par Ulli Beier et Wole SohinkaAfrique du Sud : Albert Luthuli, président de l’ANC, reçoit le prix Nobel de la paixParis : manifestation contre l’OAS, 8 morts au métro Charonne (8 février)Algérie : accords d’Évian, indépendance de l’AlgérieIndépendance du Burundi, Rwanda, Ouganda, Jamaïque, Trinidad et TobagoGuinée portugaise : début de la guerre de libérationSénégal : vice-président Mamadou Dia arrêté et condamné Mozambique : fondation du Frelimo, victoire électorale de Kenneth KaundaGhana : congrès des Africanistes à AccraRhodésie : festival de Salisbury, première manifestation culturelle panafricaine d’ampleur internationale dans le contexte colonialAddis-Abeba : naissance de l’OUA

Nyasaland : indépendance du pays qui prend le nom de Malawi Rhodésie du Nord : indépendance du pays qui prend le nom de ZambieCréation de la TanzanieGabon : intervention des troupes françaises pour arrêter Léon MbaNigeria : grève générale Afrique du Sud : Nelson Mandela, leader de l’ANCMartin Luther King obtient le prix Nobel de la paixGambie : indépendanceGuinée : rupture des relations diplomatiques avec la FranceDahomey : coup d’État du général SogloCongo-Léopoldville : prise du pouvoir par MobutuLondres : premier congrès du Conseil des Organisations africaines, discours de Malcom X (février)États-Unis : assassinat de Malcom X (21 février) France : La tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire au théâtre de l’Odéon, mise en scène Michel Serreau

France : Aimé Césaire (Martinique) publie Ferrements (Seuil)Ousmane Sembene (Sénégal) publie Les Bouts de bois de Dieu (Le Livre contemporain)Allemagne : Jahn Janheinz publie Schwarzer Orpheus (Fisher Bücherei)Présence Africaine : traduction française d’Autobiographie de Kwamé Nkrumah (Ghana)

Aimé Césaire publie Cahier d’un retour au pays natal

France : Léopold Sédar Senghor (Sénégal) publie Nocturnes (Seuil)Cheik Hamidou Kane (Sénégal) publie L’Aventure ambiguë (Julliard)Aimé Césaire (Martinique) publie Cadastre (Seuil)Frantz Fanon publie Les Damnés de la terre (Maspero)Création du journal Jeune Afrique Royaume-Uni : Nmandi Azikiwe (Nigéria) publie Zik : selected Speeches (Cambridge University Press)Cyprian Ekwensi (Nigéria) publie Jagua Nana (Hutchinson)Présence Africaine : Édouard Glissant (Martinique) publie Le Sang rivéJean Suret-Canal (France) publie Histoire de l’Afrique occidentaleCréation du Club du Livre Africain

France : Léopold Sédar Senghor (Sénégal) publie Pierre Teilhard de Chardin et la Politique africaine (Seuil)États-Unis : Patrice Lumumba (Congo) publie Congo mon pays (Praeger)Présence Africaine : Aimé Césaire (Martinique) publie Toussaint Louverture, la Révolution française et le problème colonial, préface de Charles-André Julien

Léon-Gontran Damas (Guyane) publie Pigment, édition définitivePrésence Africaine, numéro spécial sur les Antilles coordonné par Édouard Glissant et Paul Niger (Albert Bléville)

Présence Africaine, numéro spécial sur l’Angola

Cameroun : fondation de Abbia, revue culturelle camerounaise États-Unis : C.R.L. James Trinidad et Tobago publie Beyond a Boundary (Stanley Paul & Co)Cuba : Severo Sarduy publie Gestes (Seuil)Présence Africaine : Aimé Césaire (Martinique) publie La Tragédie du roi Christophe Traduction anglaise des Damnés de la Terre (The damned) de Frantz Fanon (Martinique)

Royaume-Uni : Govan Mbeki (Afrique du Sud) publie South Africa : The Peasants’ Revolts (Penguin Book)France : traduction de l’ouvrage de V.S. Naipaul (Trinidad) Une maison pour M. Biswas (Gallimard)Présence Africaine et la SAC invitent Malcom X à la Mutualité (24 novembre)

Daniel Guérin (France) publie L’Algérie qui se chercheOusmane Sembène (Sénégal) publie L’Harmattan

Royaume-Uni : Kwame Nkrumah (Ghana) publie Neocolonialism : The last stage of imperialism (Nelson)Whole Soyinka (Nigéria) publie La Route (Oxford University Press)

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Guyane anglaise : indépendanceCuba : troisième conférence tricontinentale, La HavaneCongo-Léopoldville devient Congo-Kinshasa.Bechuanaland : indépendance du pays sous le nom de BotswanaBasutoland : indépendance du pays sous le nom de LesothoRépublique Centre Africaine : Jean Bedel Bokassa prend le pouvoir Ghana : renversement de NkrumahPrésence Africaine : premier festival des Arts Nègres à Dakar (1er – 24 avril)

Côte française des Somalis devient Territoire des Afars et des IssasNigéria : sécession du Biafra, début de la guerre civileDahomey : lieutenant-colonel Alley, coup d’État contre le général Soglo

Swaziland : indépendanceGuinée espagnole : indépendance du pays qui prend le nom de Guinée équatorialeDahomey : gouvernement civil du Dr ZinsouÉtats-Unis : assassinat de Martin Luther King (4 avril)

Kenya : assassinat de Tom MboyaFestival Panafricain d’Alger (21 juillet – 1er août)

Éthiopie : état d’urgence en Érythrée

France : Aimé Césaire (Martnique) publie Une Saison au Congo (SeuilMelville Herskovits (États-Unis) publie L’Héritage du Noir ; mythe et réalité, introduction de Jacques Maquet

Traduction française de Le Monde s’effondre de Chinua Achebe (Nigéria)

Immanuel Wallerstein (États-Unis) publie L’Afrique et les Indépendances

Royaume-Uni : Oginga Odinga (Kenya) publie Not yet Uhuru (Heinemann)Wole Soyinka (Nigéria) publie Idanre and other Poems (Methuen)Présence Africaine : colloque Fonction et signification de l’art nègre (premier festival mondial des arts nègres Dakar 1966).

Birago Diop (Sénégal) publie Les Nouveaux Contes d’Amadou Koumba, préface de L.S. Senghor

Cheikh Anta Diop (Sénégal) publie Antériorité des civilisations nègres : mythe ou vérité historique ?Jacques Maquet (France) publie Africanité traditionnelle et moderne

Présence Africaine, numéro spécial « Hommage à Malcolm X »

Présence Africaine, numéro spécial « Hommage à Langston Hughes »

Royaume-Uni : Julius K. Nyerere (tanzanie) publie Ujamaa : essays and socialism (Oxford University Press)Ayi Kwei Armah (Ghana) publie The Beautiful Ones Are Not Yet Born (Heinemann)Dennis Brutus (Afrique du Sud) publie Letters to Martha and Other Poems from a South African Prison (Heinemann)Andrew Salkey (Jamaïque) publie The Late Emancipation of Jerry Stover (Hutchinson)France : Ahmadou Kourouma (Côte d’Ivoire) publie Le Soleil des Indépendances (Seuil)Yambo Ouologuem (Mali) publie Le Devoir de violence (Seuil, prix Renaudot)Présence Africaine publie la traduction en anglais du colloque Fonction et signification de l’art nègre (premier festival mondial des arts nègres Dakar 1966 )

Traduction anglaise de Cahier d’un retour au pays natal, d’Aimé Césaire (Martinique

France : Aimé Césaire (Martinique) publie Une Tempête, d’après La Tempête de Shakespeare : adaptation pour un théâtre nègre (Seuil)Royaume-Uni : Edouardo Mondlaneb (Mozambique) publie The Struggle for Mozambique (Penguin Books)Présence Africaine : Albert Memmi (Tunisie) publie Anthologie des écrivains français du Maghreb, choix et présentation de Jacqueline Arnaud, Jean Defeux et Arlette Roth

France : Aimé Césaire (Martinique) publie Les Armes Miraculeuses (Gallimard)Traduction en français de Trois tristes tigres de Guillermo Cabrera Infante (Cuba) (Gallimard)Royaume-Uni : Merle Hodge (Trinidad) publie Crik Crak Monkey (André Deutsch)Présence Africaine : Jean-Pierre Ndiaye (France) publie Négriers modernes : les travailleurs noirs en FranceTsira Ndong Ndoutoumé (Gabon) publie Le Mvett

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Présent au Sénégal depuis 1947 Premier distributeur pétrolier Filiale du groupe Total

Présent au Sénégal depuis 1947, Total est le premier distributeur de produits pétroliers dans le pays. Apprécié pour notre expertise et notre savoir-faire, nous sommes aujourd’hui l’un des acteurs économique majeur du Sénégal. Dans le cadre d’une démarche citoyenne soucieuse de notre environnement, nous nous engageons résolument dans une politique de développement durable. Nous initions ou soutenons de nombreux projets parmi lesquels : • la sécurité routière à travers des actions de formation et de sensibilisation et avec un accent particulier sur l’éducation routière pour les enfants, • les actions de santé (la lutte contre le VIH SIDA et le paludisme), • l’accès à l’énergie par la promotion des énergies renouvelables, notamment l’utilisation de l’énergie solaire dans certaines de nos installations, • la protection de l’environnement à travers des activités d’assainissement ou de restauration de la nature, • l’aide au développement par la mise en place de dispositifs de microfinance.

Total, bien plus qu’une entreprise, un partenaire économique et social au quotidien.

Création graphique : Tania Hagemeister

Couverture : © Présence Africaine/Communauté africaine de Culture

Bibliothèque Centrale

de l’Université

Cheikh Anta Diop de Dakar

B.P 2006 Dakar/SénégalOuvert du lundi au samedi

Lundi : 12 h – 22 hMardi-Vendredi : 8 h 30 – 22 h

Samedi : 8 h 30 – 20 h

Entrée gratuite

Commissaire de l’expositionSarah Frioux-Salgas,

responsable de la documentation des collections et des archives, Département du patrimoine et des collections du musée du quai Branly

Collaboration scientifique de Présence africaineYandé Christiane Diop, Suzanne Diop, Françoise Balogun,

Romuald Fonkoua, Marie Kattié, Marc-Vincent Howlett

Bibliothèque centrale de l’Université Cheikh Anta DiopMonsieur le Recteur Pr Saliou Ndiaye,

Madame la Directrice Mariétou Diongue Diop et tout le personnel de la bibliothèque centrale

Conception scénographiqueScénographie : Agence Fluo – Gaëlle Seltzer ;

graphisme : Christophe Billoret et Tania Hagemeister ; éclairage : Orphée lumières ; conception multimédia : Attitude multimédia

ProductionMusée du quai Branly – Direction du développement culturel

Hélène FulgenceDelphine Davenier, Camille Godeberge, Marc Henry, Céline Martin-Raget

RéalisationAgencement menuiserie : Sodacom ; peinture : Renobate ;

signalétique : Mandarine ; électricité et éclairage : AP. GE. EL ; audiovisuel : Ilan Klipper et Cassis froid ; vélums : Cotoa

Mécénat de TotalFondation Total : Catherine Ferrant, Sylvain Gauduchon

Total Sénégal : Jean-Marc André, Dior Bathili, Moustapha Blondin Diouf, Bernard Lacaze, Elimane Mbengue

Collaboration institutionnelleAmbassade de France : Jean-Luc Lebras

L’institut français Léopold Sédar Senghor : Alban Corbier-Labasse, Delphine Calmettes, Thomas Brunet

Présence africaine11 mars 2011 – 26 juin 2011