bien-être du cheval

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Bien-être du cheval Article principal : Bien-être animal. Vous lisez un « article de qualité ». Le bien-être du cheval dépend des conditions de vie Cheval recueilli par une association de protection alors qu'il mou- rait de faim. et d'utilisation acceptables pour cette espèce domesti- quée, par opposition à toute mise en souffrance volon- taire ou involontaire, que ce soit par le biais de coups, de mutilations, de négligences ou de soins mal adap- tés. Les débats autour du bien-être et des maltraitances chez le cheval sont récents. Au XIX e siècle, alors que la mort de chevaux au travail est courante, une première vague de sensibilisation naît avec la Society for Preven- tion of Cruelty to Animals puis la parution du roman Black Beauty en Angleterre. La France suit le mouvement avec la création de la ligue française pour la protection du cheval et la loi Grammont en 1850. Des préoccupa- tions similaires touchent les États-Unis. Le débat s’inten- sifie et s’étend à tout l'occident au siècle suivant, en ce qui concerne l'utilisation du cheval pendant les guerres, la fin de sa présence dans les villes, son entraînement sportif, l'abattage ou encore ses conditions d'élevage et de détention. Les États-Unis ratifient le Horse protec- tion act de 1970 pour mettre un terme au soring et au gingering. Au début du XXI e siècle éclatent de nouvelles polémiques à l'échelle mondiale, en particulier autour de l'entraînement en rollkur, de l'endurance et de la circula- tion des véhicules hippomobiles. La notion de bien-être est complexe en ce qui concerne le cheval. Longtemps considéré comme incapable de res- sentir la douleur dans le monde occidental, cet animal est très silencieux et il ne manifeste que peu de signes de son éventuel mal-être, ce qui en rend la détection particulière- ment difficile. Sociable, le cheval a besoin de se dépenser et passe la majeure partie de son temps à se nourrir dans la nature. Il souffre des confinements prolongés en écurie, des isolements et de l'impossibilité de brouter. La fédération équestre internationale interdit désormais le barrage du cheval d'obstacles et le rollkur. Plusieurs pays, notamment la Suisse, ont adopté des lois pour pro- téger les chevaux. La coupe de la queue, les transports trop longs et les aides artificielles lors des compétitions de sports équestres ou hippiques font l'objet d'interdictions ou de limitations nationales ou européennes. Les trans- ports vers les abattoirs sont réglementés. Dans le cadre d'une recherche accrue de bien-être pour le cheval, de nouvelles pratiques telles que l'équitation éthologique, la mise « pieds nus », voire le refus de l'équitation se sont dé- veloppées. Elles laissent présager une préoccupation ma- jeure pour cette question éthique à l'avenir. 1 Histoire Scène de Horse-baiting d'après une gravure de Joseph Strutt au XIV e siècle : ce divertissement anglais consiste à faire combattre un cheval contre un ou plusieurs autres animaux, généralement des chiens. La domestication du cheval a permis aux humains d'utiliser cet animal pour une foule de tâches : labour, transport, guerre... Le cheval devenu inutile peut même être abattu et transformé en source de nourriture [S 1] . L’ethnologue italien Sergio Dalla Bernardina explique cette situation du cheval par le désir d'une partie de la population humaine d'être « Maître » et de « tyranniser des êtres vivants » : « Ceux qui aiment la soumission to- tale préfèrent les chiens ou les chevaux. Les adeptes de la soumission light choisissent les chats » [S 2] . Des blessures volontaires, des mutilations et des mises à mort de che- vaux (en témoignent les sacrifices, l'hippophagie, le horse- baiting et l'organisation de combats d'étalons) sont large- 1

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Page 1: Bien-être Du Cheval

Bien-être du cheval

Article principal : Bien-être animal.Vous lisez un « article de qualité ».

Le bien-être du cheval dépend des conditions de vie

Cheval recueilli par une association de protection alors qu'il mou-rait de faim.

et d'utilisation acceptables pour cette espèce domesti-quée, par opposition à toute mise en souffrance volon-taire ou involontaire, que ce soit par le biais de coups,de mutilations, de négligences ou de soins mal adap-tés. Les débats autour du bien-être et des maltraitanceschez le cheval sont récents. Au XIXe siècle, alors que lamort de chevaux au travail est courante, une premièrevague de sensibilisation naît avec la Society for Preven-tion of Cruelty to Animals puis la parution du romanBlack Beauty en Angleterre. La France suit le mouvementavec la création de la ligue française pour la protectiondu cheval et la loi Grammont en 1850. Des préoccupa-tions similaires touchent les États-Unis. Le débat s’inten-sifie et s’étend à tout l'occident au siècle suivant, en cequi concerne l'utilisation du cheval pendant les guerres,la fin de sa présence dans les villes, son entraînementsportif, l'abattage ou encore ses conditions d'élevage etde détention. Les États-Unis ratifient le Horse protec-tion act de 1970 pour mettre un terme au soring et augingering. Au début du XXIe siècle éclatent de nouvellespolémiques à l'échelle mondiale, en particulier autour del'entraînement en rollkur, de l'endurance et de la circula-tion des véhicules hippomobiles.La notion de bien-être est complexe en ce qui concernele cheval. Longtemps considéré comme incapable de res-sentir la douleur dans le monde occidental, cet animal esttrès silencieux et il ne manifeste que peu de signes de sonéventuel mal-être, ce qui en rend la détection particulière-ment difficile. Sociable, le cheval a besoin de se dépenser

et passe la majeure partie de son temps à se nourrir dansla nature. Il souffre des confinements prolongés en écurie,des isolements et de l'impossibilité de brouter.La fédération équestre internationale interdit désormaisle barrage du cheval d'obstacles et le rollkur. Plusieurspays, notamment la Suisse, ont adopté des lois pour pro-téger les chevaux. La coupe de la queue, les transportstrop longs et les aides artificielles lors des compétitions desports équestres ou hippiques font l'objet d'interdictionsou de limitations nationales ou européennes. Les trans-ports vers les abattoirs sont réglementés. Dans le cadred'une recherche accrue de bien-être pour le cheval, denouvelles pratiques telles que l'équitation éthologique, lamise « pieds nus », voire le refus de l'équitation se sont dé-veloppées. Elles laissent présager une préoccupation ma-jeure pour cette question éthique à l'avenir.

1 Histoire

Scène de Horse-baiting d'après une gravure de Joseph Strutt auXIVe siècle : ce divertissement anglais consiste à faire combattreun cheval contre un ou plusieurs autres animaux, généralementdes chiens.

La domestication du cheval a permis aux humainsd'utiliser cet animal pour une foule de tâches : labour,transport, guerre... Le cheval devenu inutile peut mêmeêtre abattu et transformé en source de nourriture[S 1].L’ethnologue italien Sergio Dalla Bernardina expliquecette situation du cheval par le désir d'une partie de lapopulation humaine d'être « Maître » et de « tyranniserdes êtres vivants » : « Ceux qui aiment la soumission to-tale préfèrent les chiens ou les chevaux. Les adeptes de lasoumission light choisissent les chats »[S 2]. Des blessuresvolontaires, des mutilations et des mises à mort de che-vaux (en témoignent les sacrifices, l'hippophagie, le horse-baiting et l'organisation de combats d'étalons) sont large-

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Page 2: Bien-être Du Cheval

2 1 HISTOIRE

ment documentés dans de nombreuses régions du monde.Les chevaux sont tués sur des champs de bataille, marquésau fer, taillés d'une oreille pour être reconnus plus vite[1],éperonnés[2], ou encore caudectomisés (amputés de leurqueue) à partir du XVIIe siècle[3], pour empêcher que laqueue ne se coince entre leurs harnais[S 3]. L'utilisationmême du cheval, d'un point de vue antispéciste, relèvede la mise de l'espèce en esclavage et au travail ouvrier.Pierre Enoff estime que globalement, cette situation estplus proche d'un asservissement qui impose des condi-tions de vie « carcérales » au cheval, que d'une symbioseentre l'humain et l'animal[4].Parallèlement à ce traitement se développent des inter-actions humain-cheval bénéfiques pour l'animal, avec denombreux exemples de cultes. La détention d'un che-val implique la nécessité de subvenir à ses besoins (eau,nourriture) et de le protéger de ses prédateurs, apportantà l'animal un sentiment de sécurité et du bien-être. Dupoint de vue du scientifique David W. Ramey, la relationhumain-cheval est profitable aux deux espèces[S 4], et cemalgré le développement d'un discours selon lequel la fré-quentation de l'être humain serait globalement « néfaste »au cheval[PF 1].La conception religieuse et philosophique des animauxdans le monde occidental leur a longtemps dénié toutesensibilité à la douleur (et donc la possibilité de ressen-tir un mal-être), suivant la théorie de l'animal-machineénoncée par René Descartes au XVIIe siècle[S 5]. La civi-lisation de l'Islam témoigne au même moment d'un grandrespect pour le cheval, en lui accordant (entre autres) lapossibilité de passer la nuit sous la tente de son maître[5].La naissance de la notion de bien-être du cheval remonteau XVIIIe siècle, où le sentimentalisme entre de plus enplus en compte dans les relations entretenues avec lesanimaux[6]. Au début du XXIe siècle, le cheval est large-ment reconnu par les biologistes (et par le monde scien-tifique) comme étant un « être sensible »[S 5]. Cette évo-lution accompagne celle de toute la société occidentale,entrée depuis le milieu du XXe siècle dans un mouvementde bienveillance à l'égard des animaux domestiques, avecune reconnaissance croissante de leur individualité[PF 2].Le cheval est désormais idéalisé par un grand nombrede cultures, grâce à l'attirance qu'il suscite au niveauémotionnel[S 6]. Une erreur commune est la croyance se-lon laquelle les avancées en matière de respect du bien-être du cheval proviennent des considérations éthiques etscientifiques. En réalité, ces avancées ont été presque es-sentiellement obtenues grâce aux demandes de militantset du grand public[S 7].

1.1 XIXe siècle

Article connexe : Cheval au XIXe siècle.

Dans la société occidentale, le XIXe siècle représente lesummum de l'exploitation du cheval. Ainsi, Robert Ba-

kewell et des ouvrages d'époque répandent l'idée que lecheval est la meilleure machine pour convertir la nourri-ture en argent. Les sentiments envers l'animal n'ont pasleur place dans la société en pleine industrialisation, car« ils ne rapportent rien »[7]. Ce contexte voit égalementl'éclosion des premiers mouvements de sensibilisation etdes premières lois condamnant la maltraitance équine.

1.1.1 En Angleterre

Article connexe : Black Beauty.

Les premiers mouvements de sensibilisation à la cause deschevaux naissent en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle.Une loi interdisant de battre volontairement les chevauxest proposée dans les années 1820, mais non adoptée[S 8].La Society for Prevention of Cruelty to Animals est crééeen 1824 à Londres, en réaction à cette souffrance animale.Son logo représente un ange venu châtier un homme quifrappe son cheval[S 9].Le roman Black Beauty, publié en 1877 dans l'Angleterrevictorienne, est connu comme le premier ouvrage quis’intéresse au sujet du bien-être du cheval[8]. Son origi-nalité est de laisser la parole à plusieurs chevaux qui yracontent leur souffrance quotidienne, sous forme d'uneautobiographie[9]. Il entraîne une forte sensibilisationpour cette cause. L'auteur Anna Sewell se montre très enavance sur son temps en matière de protection animale.Son roman prend parti contre l'enrênement en attelage,les œillères et la caudectomie. D'après Amélie Tsaag Val-ren, il « préfigure d’une certaine manière la disparitiondu cheval en ville. Anna Sewell montre que cet animalde chair et de sang, qui ressent la douleur et la tristesse,n’a pas sa place dans l’environnement urbain et la sociétéindustrielle de Londres »[PF 3]. Ce roman provoque unecontroverse en Angleterre à sa sortie. Ce n'est qu'au fildu temps qu'il devient un best-seller. Anna Sewell, décé-dée cinq mois après sa publication, affirme que son butétait d'améliorer le sort des chevaux dans ce pays[10]. Lerésultat est au-delà de ses espérances, puisque la sortiedu roman aux États-Unis, dans un contexte de souffranceéquine omniprésente, permet au débat de s’y implanter.Les multiples traductions de ce roman ont même entraî-né des débats dans toute l'Europe[9]. Black Beauty resteconsidéré de nos jours comme une oeuvre influente enmatière de protection du cheval[S 6].

1.1.2 Aux États-Unis

Les documents américains relatent plusieurs casd'exploitation du cheval donnant lieu à des maltrai-tances, notamment dans les compagnies d'omnibus et detramways[S 10]. Ces véhicules hippomobiles sont souventsurchargés, les chevaux qui les tractent sont battus etsoumis à un travail pénible[S 11].Les premières définitions d'une notion de maltraitance

Page 3: Bien-être Du Cheval

1.1 XIXe siècle 3

Gravure américaine parue en 1880, conseillant de contrôler leschevaux d'attelage rétifs par l'application de chocs électriques.

du cheval s’orientent sur leur privation de nourriture etde soin, et le fait de les frapper[S 12]. La cour de NewYork est pionnière, publiant une loi qui punit ceux quituent ou torturent volontairement un animal (dont le che-val) dès 1829. La cour de l'État du New Jersey traite lecas d'un homme ayant battu son cheval à mort en 1858,mais conclut que rien n'interdit de frapper son propre che-val en dépit du problème que pose un tel spectacle enpublic[S 13]. En 1860, l'État de Pennsylvanie condamneceux qui battent un cheval à une amende maximale dedeux cent dollars, le double de ce que risque une mèrequi battrait son enfant de moins de sept ans. Le vol dechevaux et la mutilation d'animaux appartenant à autruisont sévèrement sanctionnés, témoignant de motivationsessentiellement financières et « sociétales ». Battre soncheval sans raisons est considéré comme étant « mal » etcontraire aux bonnes mœurs, mais la souffrance ressen-tie par l'animal n'est pas prise en compte. La punition deceux qui maltraitent leurs propres chevaux n'est pas im-médiatement à l'ordre du jour[S 14], la loi ne pouvant êtreappliquée que si une preuve est apportée que le cheval aété battu avec de réelles « mauvaises intentions »[S 15]. Lanotion de « torture » des animaux est introduite dans ledroit américain à la fin du XIXe siècle, par le cas d'unhomme ayant appliqué de l'acide sur les sabots de seschevaux[S 16]. L'évolution se fait également sentir par desprocès mettant en cause des meneurs d'omnibus accusésde surexploiter les chevaux[S 17].

1.1.3 En France

Au début du XIXe siècle, la maltraitance est très com-mune, en particulier pour les chevaux de trait à l'époquede la monarchie de juillet. Le côté fruste des charretiers,prompts à manier le fouet et à hurler sur leurs chevaux,laisse en héritage l'expression « jurer comme un charre-tier ». Lorsqu’un cheval tombe entre ses harnais, le char-retier tente le plus souvent de le faire se relever à coupsde pied dans le ventre[S 18]. Il est fréquent que des che-vaux meurent d'épuisement au travail, en pleine rue[S 19].De multiples témoignages, y compris un poème de Victor

Descente d'un cheval dans une mine de charbon en France.

Hugo écrit en 1838, attestent l'omniprésence de cettemaltraitance publique des chevaux de travail[S 18]. Le dé-veloppement du capitalisme sauvage pousse à des trai-tement cruels, en particulier lorsque le cheval incapablede travailler est envoyé chez l'équarrisseur. Considéréscomme inutiles, ces chevaux attendent parfois des joursavant d'être abattus et agonisent sous l'effet de la faim etde la soif. Ce contraste entre la condition des chevaux detravail et celle des chevaux de la bourgeoisie et des classesriches provoque un malaise dans la société française[S 18].En 1845, la Société protectrice des animaux voit le jourpour protéger les chevaux des abus[S 19]. Jacques-PhilippeDelmas de Grammont, ancien officier de cavalerie, crééla ligue française pour la protection du cheval en 1850 etfait voter la loi qui porte son nom la même année, inter-disant la maltraitance volontaire des animaux. Un débatagite cependant la France à la fin du siècle pour ce quiconcerne la tauromachie (et notamment les éventrationsde chevaux), contraire à la loi Grammont[S 18].

1.1.4 Autres pays

D'autres artistes ou notables du XIXe siècle montrent uneréelle empathie pour les chevaux. Léon Tolstoï publieen 1885 la nouvelle Le Cheval, qui laisse la parole à unhongre pie nommé l'Arpenteur. Il raconte notamment sacastration, ses débuts sous le harnais et ses capacités àla course, jusqu'à sa mort, saigné par l'équarrisseur[PF 4].Un épisode très connu de la vie de Friedrich Nietzschesurvient le 3 janvier 1889, alors qu'il est malade et s’est

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4 1 HISTOIRE

retiré à Turin. Voyant un cheval d'attelage couché à terreet frappé par son meneur, il accourt vers l'animal, en-lace son encolure et se met à gémir et hurler de déses-poir. Nietzsche sombre ensuite dans une folie dont il nese remet jamais. L'histoire du « cheval de Turin » nourritl'imaginaire de nombreux artistes et de commentateurs.Il représente symboliquement un rejet de la théorie del'animal-machine. Houston Stewart Chamberlain y voitun geste de compassion du philosophe, qui s’identifie àl'animal battu à mort[11].

1.2 XXe siècle

Cheval tombé entre ses harnais, à Vienne au début du XXe siècle.

Article connexe : Cheval au XXe siècle.

Il y a davantage de changements dans la perception dubien-être du cheval depuis la seconde moitié du XXe

siècle qu'au cours de toute l'Histoire passée[S 7]. D'aprèsJean-Pierre Digard, la sensibilité envers le traitementréservé aux chevaux passe du respect à un véritableamour[S 20], entraînant avec elle une nouvelle probléma-tique. Alors que les maltraitances étaient généralement lefait de personnes qui exploitaient physiquement des che-vaux par le passé, le XXe siècle voit naître des maltrai-tances par ignorance des besoins de l'animal, toute per-sonne pouvant devenir propriétaire d'un cheval notam-ment pour le loisir[S 19]. Jean-Pierre Digard pense aussique la féminisation du monde de l'équitation contribuepour beaucoup au développement du phénomène[S 20]. EnEspagne, les fréquents étripements de chevaux dans lesarènes de corrida poussent Miguel Primo de Rivera à im-poser en 1928 le caparaçon protecteur, le peto. Dès lors,l'opposition à la corrida diminue fortement[13]. En 1932,

Ernest Hemingway évoque dansMort dans l'après-midi lecôté indéfendable de ces meurtres de chevaux du point devue de ses contemporains, bien que lui-même leur trouveun côté comique[12].Plusieurs ouvrages présentent le cheval d'un point de vueanthropomorphique, notamment Sweet William : A Me-moir of an Old Horse en 1996, qui oppose la nature « fon-cièrement bonne » du cheval à l'attitude « mauvaise » del'humain envers cet animal[S 6].

1.2.1 Dernières utilisations militaires

Opération d'un cheval blessé dans une ambulance vétérinaire del'U.S. Army pendant la guerre.

Articles connexes : Cheval durant la Première Guerremondiale et Cheval durant la Seconde Guerre mondiale.

La Première guerre mondiale s’effectue dans un contexteoù la sensibilisation au traitement des animaux est amor-cée. La mort d'un cheval est souvent traumatisante pourles soldats, tout comme l'abattage d'un animal blessé oumourant[14]. Quand la guerre prend fin, de nombreux che-vaux sont abattus du fait de leur grand âge ou de leur ma-ladie, et les plus jeunes vendus aux boucheries françaisesou aux particuliers, ce qui ne manque pas d'attrister lessoldats, obligés d'abandonner les bêtes qu'ils ont chériespendant plusieurs années[15]. Les chevaux de l'Australie etde la Nouvelle-Zélande sont laissés en Europe, ceux dontles armées britannique et égyptienne n'ont pas l'utilitésont abattus pour éviter leur maltraitance par d'autresacheteurs[16].

1.2.2 Mouvements anti-caudectomie

L'opposition à la caudectomie naît aux États-Unis au dé-but du siècle, lorsque les automobiles remplacent les che-vaux pour le transport. Les premières lois d'État améri-caines sont créées pour l'interdire en arguant qu'il s’agitd'une pratique cruelle et devenue inutile, qui empêche lecheval de pouvoir chasser les insectes avec sa queue[S 21].

Page 5: Bien-être Du Cheval

1.2 XXe siècle 5

Elle est progressivement interdite ou sévèrement décou-ragée dans plusieurs pays. La France en limite les pos-sibilités d'usage en 1996, à l'instigation de Brigitte Bar-dot. Philippe Vasseur approuve alors une « série d'actionsdestinées à faire respecter un code de bonne conduite àl'égard des animaux »[S 22].

1.2.3 Mouvements anti-abattage et anti-hippophagie

Article connexe : Wild and free-roaming horses andburros act de 1971.

L'hippophagie devient la cible de critiques de plus enplus nombreuses. Alors que dans les années 1910, cetteconsommation est habituelle pour les Français[S 23], ellediminue sur la seconde moitié du siècle. Un tabou ali-mentaire touche aussi la viande de cheval dans le mondeanglo-saxon[17].En Angleterre, le mouvement du « Horse welfare » voitapparaître sa première grande activiste, Ada Cole, au dé-but du siècle. Émue par le sort des chevaux de travailbritanniques, exploités toute leur vie avant d'être expor-tés en Belgique et abattus pour leur viande, elle créé en1927 l’International League for the Protection of Horses.Elle parvient à faire voter l'interdiction de l'export deschevaux britanniques vivants pour la viande dix ans plustard. L'organisme qu'elle a fondé, renommé depuisWorldHorse Welfare, continue ses campagnes de protection ducheval dans le monde entier[8]. En 1947, la British HorseSociety, créée au Royaume-Uni, intègre la protection ducheval (« welfare ») parmi ses missions[18]. La grandefigure de la défense des équidés au milieu du siècle est ce-pendant l'américaine Velma Bronn Johnston, dite « WildHorse Annie ». Née en 1912, elle se met à militer en 1950pour que cessent les déplacements et les abattages desmustangs et des ânes sauvages sous la pression des colons.Selon son propre témoignage, cet engagement provient dujour où elle a découvert, sur la route, un camion dégou-linant du sang de mustangs en route pour l'abattoir. En1959, son action pousse le gouvernement américain à pu-blier une loi fédérale qui interdit l'abattage des mustangssur les terres appartenant aux États. Jugeant cette victoireinsuffisante, Velma Bronn Johnston parvient à faire adop-ter le Wild Free-Roaming Horses and Burros Act en 1971par Richard Nixon, qui interdit toute maltraitance enversles mustangs[19].À l'inverse, l'Australie n'adopte aucune loi particulièreen faveur de ses chevaux sauvages locaux introduits à lafin du XVIIIe siècle pour répondre aux besoins des co-lons, ni des ânes. Depuis les années 1980 jusqu'en 2013,l'abattage de ces animaux depuis des hélicoptères suscitel'indignation de nombreux défenseurs des animaux. Laviande des Brumbies sert ensuite à fabriquer de la pâ-tée pour chiens[PF 5],[PF 6]. Longtemps saignés vivants, leschevaux abattus pour leur viande en occident sont désor-

mais étourdis avec un pistolet à projectile captif, pourleur épargner la souffrance. Brigitte Bardot révèle cepen-dant les conditions de transport des chevaux de boucheriepolonais au public en 1983, provoquant un vif émoi. Lescentres équestres, qui accueillent une majorité de cava-lières, cachent depuis les années 1990 l'envoi des chevauxréformés aux abattoirs par peur de perdre leur clientèle.Les premiers centres de sauvetages pour équidés maltrai-tés ou menacés de revente à la boucherie se créent à lamême époque[S 24]. L'hippophagie baisse de 60 % entre1980 et 2001 en France[SPA 1].

1.2.4 Horse protection act de 1970

Marquage au fer d'un cheval aux États-Unis, en 1938.

Article détaillé : Horse protection act de 1970.

Aux États-Unis, l’Animal humane Association est crééedans les années 1940 pour s’opposer aux nombreusesmorts de chevaux pendant les tournages de filmswestern[PF 7]. Un mouvement d'opinion dénonce la cruau-té de multiples pratiques sur les chevaux : utilisation demors sévères, usage excessif du fouet, entraînements avecdes électrochocs, coupures de la langue en reining, etplus généralement l'attitude machiste d'un vaste secteurde l'industrie équine, selon laquelle il est normal de frap-per un cheval pour établir un rapport de dominance etlui montrer « qui est le maître »[S 7]. Les exhibitions dechevaux plongeurs, très populaires depuis le milieu desannées 1880, disparaissent après la Seconde Guerre mon-diale sous la pression du public américain, qui juge ce di-vertissement cruel[20].Ce mouvement en faveur de la protection des chevauxaboutit au vote du Horse protection act de 1970, qui inter-dit le soring (compression des sabots sous une cale com-pensée) et le gingering (introduction de substances irri-tantes dans le vagin ou l'anus, pour donner aux chevauxune attitude plus fringante)[21]. Entre les années 1950 etles années 2010, une douzaine d'associations de protec-tion du cheval sont créées aux États-Unis[19]

Page 6: Bien-être Du Cheval

6 1 HISTOIRE

Deux jeunes hommes sur un cheval dans les rues d'Alep (Syrie),en 1996.

1.2.5 Autres polémiques

Vers la fin du siècle, de nouvelles polémiques appa-raissent contre des pratiques telles que le barrage ducheval d'obstacles (consistant à frapper les jambes d'uncheval qui franchit un obstacle pour les lui faire le-ver plus haut au saut suivant), le marquage au ferrouge (interdit dans plusieurs pays de l'Union euro-péenne), le harnachement des trotteurs et les parcoursd'endurance équestre[S 24]. Plusieurs associations amé-ricaines tentent d'interdire l'épreuve de cross des Jeuxolympiques d'Atlanta en 1996, arguant du danger des obs-tacles fixes pour les chevaux[S 24]. En 1998, le recoursà l'entrave est définitivement interdit sur les chevaux enFrance, à la suite d'accusations de maltraitance sur les po-neys Pottok du Pays basque[SPA 2].Le développement de l'équitation éthologique est indis-sociable de cette sensibilité grandissante envers le che-val à la fin du XXe siècle[S 25]. Les premiers pratiquantssont issus du milieu du western américain. Ils développentcette approche par réaction envers les pratiques tradition-nelles des cow-boys qui « brisent les chevaux »[Note 1], afinde proposer une alternative à l'équitation western. Lespionniers sont Tom Dorrance et Ray Hunt[PF 8]. Depuisles années 1980, ce courant s’est imposé progressivementdans le paysage équestre et le savoir qu'il véhicule s’estcodifié[22]. Le film à succès de Robert Redford, L'Hommequi murmurait à l'oreille des chevaux (1998), populariseles principes de l'équitation éthologique auprès d'un largepublic[23].

1.3 XXIe siècle

Au XXIe siècle, le souci pour la protection du chevalest toujours aussi présent dans la société occidentale. Ils’internationalise de plus en plus. Certains cavaliers pro-fessionnels sont pointés du doigt voire condamnés pourmaltraitance. Aux Jeux olympiques d'été de 2008, quatrechevaux de saut d'obstacles sont contrôlés positifs à lacapsaïcine, un produit chimique appliqué sur la peau pourla rendre plus sensible aux contacts[PF 9]. Le cavalier de

saut d'obstacle américain Michal Morrissey écope de 5000 € d'amende et trois mois de suspension pour avoirdonné 13 coups de cravache en punition à sa monturesur un concours en Floride en 2010[PF 10]. La cavalière dedressage autrichienne Ulrike Prunthalier a été condam-née à 4 000 € d'amende en 2012 pour avoir entraî-né ses chevaux avec des cailloux sous la muserolle etdes chocs électriques[PF 11]. En Allemagne, où la popu-lation est très impliquée dans la protection animale, unecontroverse éclate à propos du marquage au fer, notam-ment avec la diffusion d'affiches montrant une femmemarquée comme les chevaux de race Hanovrienne surl'épaule, interpellant le spectateur sur la question « queressentiriez-vous si vous étiez un cheval ? »[24]. Des tra-ditions comme la rapa das bestas en Galice (qui consisteà arracher des crins aux poneys sauvages) sont égalementsoumises à controverse[25]. En Russie, Alexandre Nev-zorov milite contre les maltraitances que font subir lesjeunes cavalières avec la cravache et le mors, et pourl'interdiction totale des sports équestres et hippique[26].Les manèges à poneys, traditionnellement présents surdes fêtes foraines et des foires, sont de plus en plus sou-mis à controverse[SPA 3]. Alors que le sujet était tabou aumoins jusqu'en 2015[PF 12], un nombre croissant de cava-liers ne montent pas (ou plus) à cheval, estimant que c'estsource de mal-être pour l'animal[PF 2]. Le sociologue Jé-rôme Michalon estime que « cette évolution va dans lesens de la société »[PF 2].Les lois en vigueur pour la protection du cheval enFrance en 2014 sont considérées par l'INRA commeétant soucieuses du bien-être de l'animal[S 26]. La mêmeannée, la vidéo d'un cheval battu en Arabie saouditesuscite une vive réaction dans ce pays où l'animal esttrès choyé[PF 13]. La prospective envisage une préoccu-pation accrue pour le bien-être du cheval tout au longdu XXIe siècle, qui pourrait mener à une réglementa-tion plus sévère de l'équitation et de l'apprentissage encentre équestre. Le compagnonnage avec le cheval de-vrait se développer, du moins en France et dans lespays occidentaux[S 27],<ref group="S” name=Jez74">Jez2014, p. 74</ref>,<ref name="Jez131” “group="S">Jez2014, p. 131-135</ref>. Les pays qui découvrentl'équitation depuis peu de temps, comme la Chine, n'ontpas eu l'occasion de développer des lois et des structuresgarantissant le bien-être : le cavalier chinois Alex HuaTian a pris la parole pour suggérer que la Chine devraits’inspirer des pays occidentaux sur ce point[27].

1.3.1 Production du Premarin

Article connexe : Premarin.

La production des œstrogènes conjugués vendus sousle nom de Premarin (pour pregnant mare urine dé-signant l'ingrédient principal, l'urine de jument ges-tante) est largement dénoncée (notamment par PETAet le Front de libération des animaux) comme étant

Page 7: Bien-être Du Cheval

1.3 XXIe siècle 7

une maltraitance. Environ 100 000 juments gestantessont maintenues immobilisées dans des stalles au Ca-nada et en Chine, les poulains sont tués peu après lanaissance pour que la jument soit de nouveau mise engestation[SPA 4],[SPA 5],[SPA 6].Ces juments sont maintenues dans un état de soif perma-nent pour produire une urine plus concentrée, et viventavec une sonde qui provoque des démangeaisons. D'aprèscertains témoignages, elles sont fréquemment battues etavortent en raison de ces conditions de vie. Malgré lesmultiples pétitions adressées au laboratoire, la productiondu Premarin continue vraisemblablement (2014) dans lesmêmes conditions, car le marché est très porteur[28]. Àcette controverse s’ajoutent des soupçons sur la cancéro-génité des œstrogènes, des hormones et des sous-produitsissus de ces juments chez la femme[29].

1.3.2 Courses

Pur Sang avec une jambe cassée après une course hippique en2012 à Varsovie.

Certaines courses organisées de longue date sont poin-tées du doigt en raison d'accidents parfois mortels dontsont victimes les chevaux, comme le palio de Sienne[SPA 7]

et en particulier des courses d'obstacles, notamment leGrand Steeple-Chase de Paris[PF 14], le Grand nationald'Aintree et le Grand steeple chase de Pardubice, consi-déré comme « anachronique »[30]. En 2008, le seconddu Kentucky Derby Eight Belles meurt peu après la

course d'une fracture des deux membres antérieurs. LeLos Angeles Times publie un éditorial engagé, dénonçantle fait que les Pur Sangs américains sont « élevés pourmourir », à cause de leur trop grande consanguinité[31].Une autre problématique concerne l'espérance de vie ré-duite des chevaux de course, qui sont réformés après unecourte carrière éprouvante, et finissent le plus souventà l'abattoir[PF 15]. La disparition progressive des courseshippiques en Occident est envisagée par la prospec-tive, dans un délai de quinze ans<ref name="Jez131”“group="S"/>,<ref group="S” name=Jez74">Jez 2014,p. 131-135</ref>.La discipline de l'endurance a vu éclater des scandalesde plus en plus nombreux, impliquant la mort de mon-tures pendant ou après la compétition. Dénoncés par laSuisse, la Belgique et la France[32], ils sont apparus avecla participation croissante des cavaliers du Moyen-Orient(Qatar, Émirats arabes unis et Bahrein) aux épreuves in-ternationales. Les cavaliers qui courent pour les écuriesde la famille Al-Maktoum sont concernés par ces affairesdepuis 2005[33]. La responsabilité potentielle de la prési-dente de la fédération équestre internationale, la princesseHaya bint al-Hussein est pointée du doigt en raison d'unconflit d'intérêts[34]. En 2014, la participation d'un chevalparticulièrement maigre et le décès d'une jument pendantune course d'endurance à Compiègne suscitent une indi-gnation internationale sur les réseaux sociaux[35],[36]. Enfévrier 2015, trois chevaux meurent pendant une coursed'endurance de 120 km aux Émirats arabes unis[37], abou-tissant à l'exclusion de ce pays des épreuves d'enduranceinternationales[38]. Ces affaires mettent en lumière lechangement de statut du cheval au Moyen-Orient, deve-nu au début du XXIe siècle un « bien de consommationcourant » et remplaçable[39].

1.3.3 Rollkur

Article détaillé : Rollkur.

La controverse du rollkur débute en 2005 avec la paru-tion d'un article de presse allemand dénonçant les mé-thodes néerlandaises d'entraînement au dressage, notam-ment celle qui consiste à placer le cheval avec le nez dansle poitrail à l'aide d'enrênements. Elle provoque un débattrès violent dans le milieu du sport équestre, allant jus-qu'aux menaces de mort des cavaliers surpris à entraînerleurs chevaux en rollkur, et des organisateurs de compéti-tion qui leur ont permis de le faire. La Fédération équestreinternationale finit par créer une distinction entre le roll-kur proprement dit et l'assouplissement dans une position« bas et rond » sans usage de force, en 2010[S 28]. Malgrécette interdiction officielle, aucune remontrance et au-cune sanction n'ont été adressés aux entraîneurs et auxcavaliers de dressage connus pour pratiquer le rollkur[40].

Page 8: Bien-être Du Cheval

8 1 HISTOIRE

1.3.4 Controverse sur la fermeture des abattoirsaméricains

La fermeture des abattoirs américains aux chevaux estd'abord soutenue et favorisée en 2005, puis progressive-ment annulée depuis 2013. L'idée d'origine était de pro-téger les chevaux d'une mort cruelle, mais dans les faits,cette fermeture des abattoirs sur le sol américain s’esttraduite par l'envoi massif de chevaux dont personne neveut (les « unwanted horses ») vers les frontières desÉtats-Unis, d'où ils ont gagné les pays voisins[PA 1]. Seloncertaines sources américaines, le nombre d'abandons etd'actes de cruauté sur les chevaux a augmenté[PA 2],[PA 3].Le Los Angeles Times a rapporté un plus grand nombred'interventions pour des équidés maltraités en Californie,où l'abattage des chevaux a été interdit plus tôt que dansles autres États[PA 4], information cependant contreditepar l'université de Californie à Davis, qui affirme ne pasavoir relevé de hausse dans les maltraitances[SPA 8]. Leschevaux non désirés issus du territoire américain sont en-voyés au Mexique, au Canada et au Brésil afin d'y êtreabattus, voyageant sur d'énormes distances et dans desconditions « infernales » pour atteindre les abattoirs, cequi signifie pour eux un grand niveau de stress[PF 16]. Laréouverture des abattoirs américains a été préconisée en2013, pour des raisons de protection[PF 17].Excédé par les menaces des associations de protection ducheval, un salarié d'abattoir équin au Nouveau-Mexique apublié une vidéo où il abat son propre cheval d'une ballede pistolet. L'abattage de son propre cheval étant légaldans ce pays, il n'a pas eu de condamnation. Cet animalsurnommé « Justice » est désormais célébré comme lemartyr de l'abattage équin. Cet acte aggrave la contro-verse autour de l'abattage dans ce pays[PF 17].

1.3.5 Abandons de chevaux

Cheval portant une entrave, en Galice.

Article connexe : Abandon d'animal.

La crise financière mondiale qui a débuté en 2007 a pro-voqué l'apparition d'un nouveau phénomène d'abandon

de chevaux dans des pays développés, leurs propriétairespréférant les laisser errer dans la nature en cas de sou-cis financiers, plutôt que de les conduire à l'abattoir[PF 18].En Irlande, entre 20 000 et 100 000 chevaux errent surl'île durant l'hiver 2010-2011[41]. Le même phénomènetouche la Grande-Bretagne, où il n'est pas rare de trou-ver des chevaux et des poneys abandonnés au bord desroutes[42], ce qui a conduit à l'adoption de lois spéci-fiques pour permettre aux autorités de les gérer[43]. EnEspagne, cette crise a des effets très négatifs sur l'élevagedu Pure race espagnole. Certains propriétaires n'ont plusles moyens de garantir le minimum vital de leurs chevaux.L'Andalousie est particulièrement touchée par les diffi-cultés financières, de nombreux propriétaires se séparentde leurs animaux à des prix très bas, y compris pour qu'ilssoient abattus[44]. Le nombre d’unwanted horses a drama-tiquement augmenté aux États-Unis[SPA 9].Le phénomène est connu en Belgique[PF 19] et en Franceà travers la hausse des demandes d'adoption de chevauxdans les refuges, et le « phénomène nouveau » que re-présente la saisie de troupeaux en souffrance directementchez leurs éleveurs, ou encore la volonté d'héberger uncheval chez soi pour économiser les coûts, sans que lesstructures n'y soient adaptées[PF 20].

1.3.6 Circulation des attelages hippomobiles

Véhicule hippomobile à Saharanpur, en Inde.

De nombreuses polémiques éclatent en ce qui concernele recours à la traction hippomobile en milieu urbain ousur les routes[Note 2]. Si la limitation de la circulation desattelages en Roumanie depuis 2008 semble liée à une vo-lonté de moderniser ce pays[PF 21], l'interdiction des ca-lèches de Central Park à New York, symboles de la villedepuis un siècle, est proposée par le maire en 2014 pourdes raisons de protection (malgré des soupçons de pres-sions financières)[PF 22]. Israël devient le premier pays àinterdire totalement la circulation des attelages hippo-mobiles sur les routes et dans les rues de ses villes en2014, officiellement pour lutter contre la maltraitancedont sont victimes les chevaux et les ânes. La seule excep-tion concerne les attelages touristiques[SPA 10]. Cette ac-

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tion s’accompagne d'une marche pacifiste qui rassemble4 000 sympathisants pour les droits des animaux[45].La mort de chevaux d'attelage voués aux visites touris-tiques dans les rues de Carthagène, en Colombie, est dé-noncée comme une maltraitance[PF 23], tout comme lesconditions de détention des chevaux de calèche à Mumbaien Inde[SPA 11]. La même polémique touche les chevauxdes attelages touristiques à Pétra, en raison de la dimi-nution du tourisme[PF 24]. Le maire de San Juan bannit lacirculation des hippomobiles en avril 2015 pour des rai-sons de bien-être animal[PA 5]

2 Signes et sources demal-être chezle cheval

Cheval émacié mis au travail pendant la grande famine de 1932-1933 en Ukraine.

La définition d'une notion de « bien-être » chez le che-val peut-être difficile en raison de l'anthropomorphisme.Les définitions scientifiques ne s’accordent pas toutes.L'éthologue Marthe Kiley-Worthington conseille de seméfier de notre tendance à juger le ressenti du cheval surdes critères humains. Un poney couvert de boue dans unpré est souvent vu comme un animal maltraité et beau-coup plus malheureux qu'un Pur Sang impeccablementtoiletté dans un box. Du point de vue du cheval, c'estl'inverse, l'animal ayant besoin de contacts sociaux, dese déplacer, de brouter et de se rouler sur le sol pour segratter[46]. Pour faciliter une définition objective de la no-tion de « bien-être du cheval », il est d'usage de se référeraux « cinq libertés » définies par le Farm Animal WelfareCouncil en 1979[S 19],[S 7] :

• absence de faim, de soif et de malnutrition ;

• absence d'inconfort ;

• absence de douleurs physiques, de maladies et deblessures ;

• possibilité d'exprimer les comportements normauxde l'espèce ;

• absence de peur et d'anxiété.

Les propriétaires et utilisateurs de chevaux ont une obli-gation morale, et dans certains pays une obligation légalede prendre soin de ces animaux[S 29]. Les trois premierscritères de mal-être sont assez simples à reconnaître etfaire respecter, mais ce n'est que rarement le cas pourles deux derniers[S 30]. Contrairement à d'autres espècesanimales domestiques comme le chien, le cheval exprimetrès peu de signes de mal-être extérieurs et notamment, ilne crie pas[PF 25]. Les fouaillements de queue intempestifstémoignent de son inconfort[S 31], mais ils peuvent aussiêtre un moyen pour lui de chasser les insectes. La boiterieest simple à détecter, le refus de soulever un membreou de le laisser être touché peut indiquer une douleur.De manière générale, un cheval qui transpire abondam-ment, s’agite, se couche et se roule au sol ou encore quitremble expérimente certainement une souffrance. Le re-gard vers le ventre est notamment un signe de coliques.L'expression de la tête avec les oreilles couchées en ar-rière forme un précieux renseignement. La souffrancepsychologique se manifeste entre autres par un désin-téressement profond envers l'environnement, et d'autressymptômes assez proches de ceux d'une dépression. Unebaisse subite de performances, une raideur dans le tra-vail indiquent un problème physique caché[PF 26]. L'étatdes sabots est également un indice. Un cheval dont les sa-bots sont très longs (y compris retournés en babouche) oufendus manque de soins et souffre.Si un cheval trop maigre est clairement en souffrance,l'état d'embonpoint, plus difficile à repérer, génère toutautant de problèmes physiques avec notamment un risqueélevé de fourbure[47] : une étude publiée en mars 2015révèle que 31 % des chevaux britanniques, pour la plu-part des animaux de loisir, sont obèses[S 32]. Un chevalmaigre n'est pas forcément maltraité, la vieillesse impli-quant chez lui une sensibilité accrue aux maladies et unedifficulté à reprendre du poids[48]. La méconnaissance en-traîne des problèmes pour les propriétaires de chevauxâgés, parfois soupçonnés à tort de maltraitance, alors queles chevaux âgés peuvent tomber malades et maigrir spec-taculairement sans que leur propriétaire n'aie fait preuvede négligence[PF 27],[49].

Différents cas problématiques pour le bien-être ducheval

• Blessure résultant d'une partie de polo

• Obésité

• Tentative d'échapper au mors

• Attache douloureuse

Du fait de sa grande taille, le cheval est souvent considérécomme moins sensible à la douleur que les êtres humains.Cependant, des études préliminaires indiquent qu'il pour-rait être beaucoup plus sensible que les gens ne le pensent

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10 3 PRATIQUES DÉBATTUES

généralement, son épiderme étant richement innervé (lecheval ressent une mouche posée sur sa peau)[PA 6]. Desfacteurs émotionnels sont soupçonnés de pouvoir provo-quer un mal-être. Si les chevaux ne manifestent aucunsigne d'inconfort selon qu'ils sont regardés dans les yeuxou pas, une étude suggère qu'ils perçoivent l'état émotion-nel de l'être humain et sont influencés par celui-ci. Leurrythme cardiaque augmente en présence d'une personnequi déclare avoir peur ou ne pas aimer les chevaux, tandisqu'il est normal en présence d'une personne qui déclareaimer cet animal ou être neutre à sa présence[S 33].

3 Pratiques débattues

De nombreuses interrogations se posent quant aux condi-tions de vie imposées au cheval domestique. Elles se ré-vèlent souvent éloignées de la vie de l'espèce en liberté.Le cheval est un animal sociable dans la nature, qui sup-porte très mal l'isolement. Il peut aller jusqu'à déprimeret cesser de s’alimenter si ses besoins de contact ne sontpas remplis[SPA 12]. Le cheval peut aussi expérimenter dumal-être sans que l'humain n'en ait eu l'intention, de nom-breux cas résultant d'ignorances ou de négligences, tellesque la tendance à considérer que le cheval doit être dispo-nible en permanence[50] et la modification de son moded'alimentation avec des granulés et des concentrés, pouraugmenter sa croissance et sa productivité[S 34]. Un défi-cit dans les conditions de vies offertes aux chevaux en-traîne souvent des problèmes de relation entre l'humainet le cheval[S 35]. Bien qu'aucune statistique ne soit dis-ponible, des faits divers font régulièrement état de che-vaux victimes d'actes de cruauté gratuits, volontairementbattus, tués à coups de feu ou de couteau, pour des mo-tifs allant de la jalousie contre leur propriétaire jusqu'ausadisme pur[PF 18].

3.1 Interventions physiques

Le cheval peut subir diverses interventions physiques,notamment la castration, la caudectomie (coupe de laqueue), le marquage au fer ou encore la coupe des vi-brisses. L'atteinte à l'intégrité physique d'un cheval poseun questionnement tant éthique qu'en matière de bien-être. Comme chez d'autres espèces animales, les vibrissesdu cheval sont des organes tactiles (situés autour du nezet de la bouche) qui l'aident à percevoir l'environnementen dehors de son champ visuel. Interdit par la Suisse etl'Allemagne, leur rasage créée un véritable mal-être en di-minuant la perception de l'animal, ce qui peut le conduirepar exemple à se cogner[51].

3.1.1 Castration

Articles connexes : Castration et Hongre.

La castration est pratiquée en premier lieu pour le confortdes humains, puisqu'elle rend généralement le chevalmâle plus doux et plus facile à manier[52] et réduit lesrisques de conflits entre mâles, tout en permettant decontrôler le pool génétique des élevages[53]. Selon Päi-vi Nussbaumer, vétérinaire à l'Institut suisse de méde-cine équine (ISME), « la castration chirurgicale est astrei-gnante, douloureuse et peut conduire à des complicationssévères »[54].

3.1.2 Ferrage, soring et autres interventions sur lepied

Image aux rayons X montrant le pied d'un Tennessee Walker vic-time de soring.

Articles connexes : Ferrage et Soring.

Le cas du ferrage est particulier. À l'origine, c'est une me-sure de protection du pied du cheval contre l'usure subiesur les différents types de sols durs. Cependant, son utilitéest remise en cause par un nombre croissant de cavaliersqui estiment que la mise « pieds nus » respecte davantagela nature du cheval[PF 28]. Selon Pierre Enoff, le cheval n'aen réalité pas besoin d'une ferrure, celle-ci contrariant salocomotion et sa perception sensitive en le forçant à s’ap-puyer sur les seules parois du sabot, sans pouvoir utilisersa sole ni évaluer les difficultés du terrain[55]. La posi-tion dominante des professionnels du monde du cheval,et notamment des maréchaux-ferrants, est de voir dansla ferrure un acte de protection pour le sabot. De même,une mise pieds nus trop rapide peut être néfaste pour uncheval qui a longtemps vécu ferré si son pied n'y est paspréparé[PF 28].La pratique du soring dans le Tennessee aux États-Unisest par contre dénoncée sans ambiguïté comme étant unemaltraitance, par différents vétérinaires et spécialistes ducheval. Interdite par le Horse protection act de 1970, elle

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3.2 Conditions d'élevage 11

consiste à poser une cale lourdement lestée et fixée pourcomprimer les sabots des antérieurs, forçant le cheval à sedéplacer d'une manière artificielle. Souvent, les membresantérieurs sont enduits d'une substance irritante[S 36].

3.1.3 Marquage au fer

Article connexe : Marquage au fer.

Le marquage au fer est moins commun que dans lepassé. En France et en Allemagne, son but principalest le marketing et la promotion des animaux. Le butd'identification, prouver la propriété des animaux perdusou volés, est devenu caduque avec la généralisation de lapuce électronique. L'utilisation du marquage au fer pouridentifier les animaux et les prémunir contre le vol estconsidérée comme peu fiable. Sa seule utilité réside dansle marketing : d'après une étude réalisée à l'université deGöttingen (2013), les acheteurs sont prêts à payer envi-ron 12 % plus cher pour un cheval marqué[PF 29]. Le mar-quage au fer provoque une vive douleur et peut-être vucomme un acte de cruauté, une « souffrance au nom dela tradition et du marketing ». Le fer rouge entraîne uneexposition de la peau à une chaleur de 700 degrés. Le che-val marqué au fer garde une température corporelle plusélevée de 4°C le jour de son marquage, et de 2 à 4°C lessix jours suivants. La partie du corps qui a été marquéeprésente les lésions typiques d'une brûlure au troisièmedegrés, avec des chairs nécrosées[PF 29].

3.1.4 Interventions sur la queue

Cheval de trait ardennais belge caudectomisé.

Articles connexes : Caudectomie et Queue du cheval.

Il existe beaucoup d'interventions sur la queue du che-val, pour des raisons essentiellement esthétiques (les rai-

sons pratiques ayant disparu avec la traction hippomobileà grande échelle). D'après Sandra Tozzini, ces pratiquesvont de l'éthiquement condamnable au « criminel », ettoutes génèrent une souffrance « sans raison d'être »[S 37].Couper la queue ou la relever artificiellement pousse sou-vent le cheval à avoir une action plus relevée dans sesallures[S 38].La caudectomie (ou caudotomie) est la plus courante desinterventions sur la queue. Ablation des dernières ver-tèbres du coccyx par sectionnement, elle donne une queueplus courte ou un moignon de forme ronde. La caudec-tomie concerne presque essentiellement les chevaux detrait et d'attelage[S 3]. Propre au monde anglo-saxon, leniquetage (en anglais nickering) est un sectionnement desmuscles abaisseurs de la queue, qui a pour effet de la rele-ver. L'animal doit porter un dispositif nommé « tail set »après l'opération pour que l'atrophie du muscle soit com-plète. Ce dispositif est peu agréable et l'empêche d'alleren extérieur[S 39]. Le blocage de la queue (« tail block-ing ») s’effectue par l'injection d'alcool dans le nerf quicontrôle les mouvements de cet appendice, empêchantle cheval de bouger sa queue. Cette pratique moins in-vasive que les précédentes est utilisée illégalement pourdes concours où le mouvement de queue, témoignaged'inconfort du cheval, est un motif disqualifiant[S 40]. Leblocage de la queue peut provoquer des complicationscomme l'ataxie[S 41]. L'introduction d'alcool, d'épices oud'autres substances irritantes dans l'anus ou le vagin, nom-mée gingering, est employée pour forcer le cheval à main-tenir sa queue plus haut et donner l'impression d'un ani-mal plus fringant[56].

3.2 Conditions d'élevage

Monte en main.

Articles connexes : Reproduction du cheval et Lait dejument.

Page 12: Bien-être Du Cheval

12 3 PRATIQUES DÉBATTUES

Les conditions d'élevage du cheval domestique présententdes divergences évidentes avec l'état sauvage, que ce soiten matière de reproduction, d'éducation du poulain oupar l'appel à d'autres pratiques et techniques discutables.La monte en main, méthode de reproduction qui consisteà entraver une jument en chaleur avant de lui présenterl'étalon, est assimilée à un « viol organisé ». L'absence depréliminaires peut faire paniquer la jument[57].Le sevrage du poulain se produit en général beaucoup plustard en liberté que dans un élevage, où il est séparé de samère vers l'âge de six mois[58]. Bien que le poulain desix mois soit passé du lait de sa mère à une alimentationfourragère, cet âge de séparation est considéré commeétant trop précoce pour garantir qu'il ait appris suffisam-ment de sa mère. Cela peut conduire le poulain à déve-lopper plus tard des vices d'écurie ou d'autres problèmes.Une manière de l'éviter consiste à sevrer des poulains engroupe, et à garder au sein de ce groupe un ou plusieurschevaux adultes autres que leur mère, de manière à ce queles poulains puissent continuer à apprendre les codes so-ciaux propres à leur espèce[PF 30]. La production de lait dejument pose également une question éthique, la présencedu poulain étant nécessaire à la montée de lait chez la ju-ment. Prélever le lait implique qu'il ne sera pas consommépar le poulain, et induit de fortes chances que ce derniersoit revendu à l'abattoir (car carencé)[SPA 13].Certains propriétaires de jeunes poulains manipulent cesderniers à outrance, ce qui conduit le poulain à considérerl'humain comme un membre de sa propre espèce, et peutêtre à l'origine de graves problèmes de comportement[59].Les critères de sélection de certaines races poussent àfaire naître des chevaux qui souffrent de leur morpholo-gie. C'est le cas des Quarter Horses et des Paint Horsesde Halter, sélectionnés aussi musclés que possible surdes membres fins, ce qui fait souffrir le cheval au ni-veau des pieds en plus de favoriser la prolifération d'unemaladie génétique des muscles. De plus, ces chevauxsont souvent complémentés avec des stéroïdes et confinésdans des espaces réduits, pour garder leur musculatureexcessive[PF 31]. Dans le monde des courses, les poulainsdevant être aptes à courir dès l'âge de deux ans reçoiventune alimentation spécifique destinée à stimuler leur crois-sance, ce qui peut provoquer des problèmes articulaires etosseux plus tard[PF 32],[60].L'utilisation de l'entrave est connue pour certains élevagesextensifs en semi-liberté, afin d'empêcher certains che-vaux de trop s’éloigner. En plus de les forcer à se déplacerau pas, l'entrave provoque des douleurs[61].

3.3 Conditions de détention

Les condition de détention des chevaux ont peu évoluédans les pays développés. À l'état sauvage, ces animaux sedéplacent chaque jour sur 10 à 15 kilomètres et passent laplus grande partie de leur vie à brouter l'herbe fraîche[62].Les chevaux peuvent être maintenus dans des box (plus

rarement en stalle), au pré, ou en système extensif. Il estfortement déconseillé d'héberger des poulains ou des che-vaux — même miniatures — à l'intérieur d'une habitationhumaine[63].

3.3.1 Box et stalle

Chevaux dans leurs box en Hongrie.

Articles connexes : Écurie et Vices d'écurie.

Lorsque les humains ne l'utilisent pas, le cheval reste leplus souvent enfermé en écurie, dans un box ou une stalle.La taille du box est réduite (3 à 4 mètres de côté pour2,50 m de haut), celle de la stalle l'est davantage encore.Le cheval y dispose de très peu d'espace pour se mou-voir. Ce confinement en écurie, souvent renforcé par laprésence de grilles, le prive aussi de contacts avec sescongénères. Sa nourriture est souvent jetée à même lesol, parfois là où il est forcé à uriner et à déféquer[62].Selon la définition du bien-être du cheval préconisée parl'INRA et le Farm animal welfare council, la vie en boxou en stalle empêche le cheval d'exprimer les comporte-ments normaux de son espèce, il s’agit donc d'une formede maltraitance[S 30]. D'autres spécialistes comme PierreEnoff (qui compare le cheval en box à un poisson rougedans un verre d’eau[62]) et Lætitia Bataille (qui comparele terme officiel de « détention d'équidés » au vocabulairecarcéral)[PF 33] estiment également que la mise en box gé-nère une souffrance. Les méfaits de cette vie prolongéeen box ou en stalle sont à l'origine des vices d'écurie.Ces troubles du comportement du cheval domestique pro-viennent souvent de l'isolement et du manque d'exercice.Leur expression peut être variée[64]. L'institut français ducheval et de l'équitation conseille de ne jamais laisser lecheval seul, ni au pré ni à l'écurie[65]. Dans le cas d'unemise en box ou en stalle, la loi suisse exige que le che-val soit sorti au minimum deux heures chaque jour[66].Enfin, ces conditions de vie génèrent de l'agressivité :plus elles sont éloignées des conditions offertes à l'étatsauvage, plus les problèmes relationnels entre chevauxaugmentent[PF 34].

Page 13: Bien-être Du Cheval

3.4 Conditions de mise au travail 13

3.3.2 Pré

La vie au pré sur une surface permettant au cheval dese déplacer et de brouter librement n'est cependant pasune garantie absolue de bien-être. Il reste dépendant deshumains qui en ont la garde. Les cas de divagation dechevaux échappés de leur pré peuvent découler d'unemalveillance extérieure, mais aussi d'une mauvaise priseen compte des besoins (manque de nourriture, eau quigèle dans l'abreuvoir en hiver, proximité d'un élémenteffrayant...) qui le pousse à s’échapper. Les divagationssont à l'origine de nombreux et graves accidents, en par-ticulier de collisions avec des véhicules[PF 35]. La mise aupré fait également courir un risque au cheval à cause desactes de chasse, des cas de chevaux tués par des ballesperdues[PF 18] voire abattus volontairement[PF 36] sont ré-pertoriés régulièrement.L'usage du fil de fer barbelé est lui aussi sourced'accidents. Le cheval doit, dans tous les cas, disposerd'un abri pour se protéger des intempéries et d'une pro-tection contre le vent. Pour mieux répondre aux besoinsdu cheval tout en facilitant son entretien, les Allemandsont créé le concept d'« écurie active », qui s’appuie sur lesnouvelles technologies. Les chevaux sont logés en groupeet nourris automatiquement selon leurs besoins, avec unaccès illimité à des aires de repos et de détente[65].

3.3.3 Transport

Cheval embarqué dans un van de transport.

Le transport des chevaux est par nature contraire aux cinqlibertés en raison du peu d'espace disponible, de l'absenced'accès à la nourriture et à l'eau. Les études prouvent aus-si une nette augmentation du stress du cheval pendantles transports, en particulier au début. Ce stress dimi-nue avec les expériences, mais reste présent. De plus,les mouvements du van de transport obligent le chevalà corriger régulièrement sa position, ce qui peut le fati-guer à la longue. L'absence d'eau est un réel problème,tous les chevaux suant beaucoup pendant leur transport.Des arrêts pour leur permettre de s’abreuver sont indis-

pensables à leur bien-être, l'accès à du foin étant un plusnon-négligeable[PF 37].

3.4 Conditions de mise au travail

Cheval d'attelage en souffrance, probablement atteint defourbure.

D'autres questionnements surgissent à travers la façondont les chevaux sont mis au travail. Plusieurs étudesréalisées depuis 2011 tendent à conclure que le che-val évite volontairement les efforts inutiles (y compriss’il appartient à une race sportive). Confronté à plu-sieurs solutions, il choisit la plus économique en termed'efforts. Il y a donc tout lieu de penser que l'équitationest imposée aux chevaux « à contre-cœur »[PF 38]. Bienconduite, l'équitation est comparable à un entraînementsportif. Elle permet de faire gagner souplesse et musclesau cheval[PF 39]. Les mauvaises façons de monter pro-voquent cependant des maux de dos en raison du poids ducavalier sur les vertèbres thoraciques et dorsales. La po-sition avec l'encolure haute et creuse (lorsque le cavaliertient ses mains hautes et ses rênes serrées) est particuliè-rement délétère[PF 40]. Ces problèmes sont aggravés par lesurpoids de certains cavaliers par rapport à la constitutiondu cheval : selon les études, le poids du cavalier ne devraitjamais excéder 20 à 29 % (matériel compris) de celui ducheval[PF 41]. Porter une personne sur son dos représenteun inconfort dans tous les cas[26]. L'exploitation de cer-tains chevaux pour le tourisme équestre monté ou atte-lé, entre autres en Camargue, génère ainsi une souffranceconsidérable par manque de repos ou de soins[PF 42].En Russie, Nevzorov Haute École estime que les sportséquestres et hippiques sont contre nature pour le cheval,lui causent de grandes douleurs dans la bouche (jusqu'à300 kg de pression par cm²) et endommagent son sys-tème neurologique. Les autopsies montrent que certainschevaux de sport présentent des dégâts physiques dus àla pratique de l'équitation[26]. Les cavaliers sont généra-lement incapables d'estimer correctement la gène ressen-tie par leur cheval lorsqu'il est mis au travail[67]. Ainsi,pour Nevzorov, le temps d'équitation ne devrait jamaisdépasser 15 minutes chez le cheval adulte[68]. La Hauteécole nie toute possibilité pour le cheval « d'aimer »l'équitation, comparant l'animal qui prend son mors dans

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14 3 PRATIQUES DÉBATTUES

la bouche au condamné à mort qui creuse lui-mêmesa tombe par crainte des coups. Alexander Nevzorovdénonce notamment le « trot enlevé », où le cavalierretombe de tout son poids sur le dos du cheval unefoulée sur deux, comme étant particulièrement doulou-reux et inacceptable[69]. Laetitia Bataille qualifie cepen-dant d'« extrémiste » l'idée que toute forme d'équitationconstituerait une maltraitance[PF 43].

3.4.1 Impact du matériel

Jument de polo enrênée.

Articles connexes : bride, cravache, enrênement, mors etmuserolle.

L'équitation implique l'emploi d'une grande variété dematériel : les aides artificielles du type enrênements etcravache, et le harnachement (selle et bride avec un, deuxmors, ou sans). Tous ces matériaux induisent un contactplus ou moins étroit et prolongé avec la peau ou lesmuscles du cheval. Alexandre Nevzorov distingue quatredegrés de sévérité dans l'impact du matériel : l'absence desensation particulière, l'inconfort, la douleur et la lésion(quand il provoque une blessure). Il estime que le matérielne devrait jamais franchir le seuil de l'inconfort[70].Les muserolles sont souvent trop serrées, alors que la re-commandation officielle est de pouvoir passer deux doigtsentre elles et la tête[PF 44],[PF 45]. Le mors, qui peut agir surla langue ou les dents du cheval en fonction de la positionde sa tête, créé une pression qui devient une douleur si lesrênes sont trop tendues. Devenue chronique, cette dou-leur dégénère en névralgie qui irradie la tête du cheval,jusqu'à ses oreilles et au bout de son nez[71]. Chez les che-vaux victimes d'une main dure, la langue peut bleuir sous

l'action du mors et de la muserolle, un phénomène « trèsdouloureux » qui peut provoquer « des lésions lingualesirréversibles »[PF 46]. Nombre de problèmes proviennentde la volonté de cavaliers amateurs d'imiter le matérielemployé par les professionnels de l'élite mondiale, maissans connaissances suffisantes, ce matériel (les rênes al-lemandes, en particulier) est souvent mal employé[PF 47].Pour éviter les douleurs dues au mors, certains cavalierstravaillent leur cheval sans mors[PF 48], mais ce type dematériel pose d'autres problèmes. Les licols dits « étho-logiques » agissent par points de pression sur les partiesdures de la tête, créant de fortes pressions sur des zonesréduites[PF 49]. La selle doit être bien ajustée à la morpho-logie de l'animal pour éviter toute douleur, mais ce n'estpas toujours le cas. Une étude réalisée au Brésil démontreque plus de 50 % des selles ne sont pas adaptées au che-val qui les porte, 40 % d'entre elles étant placées trop enavant sur le dos[PF 50]. De plus, une sangle trop serrée pro-voque une compression multipliée de la selle[72]. Le ca-valier peut aussi faire un mauvais usage des éperons et dela cravache.

3.4.2 Dans le sport hippique

Trotteur lourdement harnaché.

Dans le milieu des courses hippiques, les poulains sontmis au travail dès l'âge de dix-huit mois et ceux qui nes’adaptent pas aux courses sont réformés. Les réformés,qui constituent une part importante de l'abattage pourla viande chevaline, développent fréquemment des pro-blèmes de santé et de comportement[73]. Les trotteurspeuvent porter un harnachement contraignant et doulou-reux, incluant des pointes métalliques près de la boucheet des chaînes de vélo. Ces témoignages de maltraitancespure sont plus fréquents à petit niveau[PF 51]. D'après lescientifique australien Paul McGreevy, l'utilisation de lacravache pendant les courses hippiques constitue « laforme de violence la plus publique et la plus télévi-sée du monde actuel ». Elle pose de plus un problèmeéthique en raison de la douleur infligée à un animal gé-

Page 15: Bien-être Du Cheval

3.4 Conditions de mise au travail 15

néralement épuisé par l'effort[PF 10]. Son étude démontreque l'utilisation (fréquente) des coups de cravache nese traduit pas par de meilleures performances des che-vaux en course, les races de chevaux de course étant dé-jà sélectionnées génétiquement pour courir le plus vitepossible[S 42]. De plus, les coups donnés dans les 200 der-niers mètres de course touchent souvent le cheval dansla partie sensible de l'abdomen, laissant une marque bienvisible. La « cravache anti-douleur » inventée en Angle-terre se révèle dans les faits aussi douloureuse que lesautres[PF 10].L'utilisation discrète des chocs électriques sur les chevauxde course semble généralisée depuis 1974, avec des cen-taines de cas découverts. Cette technique cruelle ayantpour but de les faire courir plus vite est évidemment in-terdite officiellement pendant les courses[PA 7].

3.4.3 Dans les sports équestres

Cheval de dressage monté sous la verticale, une positioninconfortable[S 43].

Articles détaillés : Rollkur, Barrage du cheval d'obstacleset Dopage.

L'équitation sportive pose la question du respect des li-mites physiques et mentales du cheval. Tous les sportséquestres demandent un entrainement sportif poussé etpeuvent être concernés par le dopage. Les vétérinaires quiinterviennent sur les compétitions sont confrontés à desprises de décisions parfois difficiles[S 44].Les chevaux réagissent mal à la répétition incessante dumême exercice. Les cavaliers de sport ont aussi tendanceà employer des moyens mécaniques coercitifs, notam-ment des enrênements et des mors sévères, pour pous-ser le cheval dans l'attitude qu'ils recherchent au lieu del'obtenir de l'animal lui-même au terme d'un dressagepatient[PF 52]. Certaines méthodes d'entraînement sont dé-noncées voire interdites pour leur cruauté. C'est le casdu rollkur (hyperflexion de l'encolure) en dressage, ban-ni par la fédération équestre internationale s’il est ob-tenu en force ou maintenu plus de dix minutes. Lebarrage à l'obstacle, qui consiste à frapper les jambes

du cheval au passage d'un obstacle pour les lui fairelever plus haut, est officiellement interdit en compéti-tion et à l'entraînement[PF 53]. Il serait encore couram-ment employé en toute discrétion. L'utilisation de la cra-vache en concours de saut d'obstacle ne se traduit paspar de meilleures performances, d'après une étude réa-lisée en 2013 au Royaume-Uni[PF 54]. Dans ce sport,d'autres pratiques abusives sont régulièrement relevéespour contraindre le cheval à « respecter » les barres :enduire les jambes d'un produit sensibilisant, l’entraînersur des barres métalliques qui causent une grosse douleurs’il les touche, ou encore serrer les guêtres des membrespostérieurs de manière à agir sur un tendon[PF 53]. Lescompétitions d'endurance sont fréquemment au cœur descandales, résultant vraisemblablement d'un conflit cultu-rel entre les cavaliers occidentaux et ceux du Moyen-Orient[PF 55].

3.4.4 Lors de tournages et de spectacles

L'utilisation de chevaux pendant le tournage de séries té-lévisées ou de films entraîne fréquemment des problèmesde maltraitance animale, comme l'a signalé une enquêtedu Hollywood Reporter en 2013. Ces cas peuvent aussi seproduire pendant le tournage de films prestigieux, commeLe Hobbit de Peter Jackson qui a vu la mort de trois équi-dés en Nouvelle-Zélande. L’Animal humane Associationpréconise de remplacer autant que possible les chevauxpar de l'imagerie numérique. Cependant, en France, iln'existe aucune réglementation officielle pour la sécuri-té des chevaux sur les plateaux de tournage[PF 7].

3.4.5 Rodéo et utilisations comme animal de com-bat

Un rejoneador lors d'une corrida de rejón.

Articles connexes : Rodéo, Picador, Corrida de rejón,Combat d'étalons, Horse-baiting et Rôle du cheval dansla guerre.

Historiquement, l'utilisation du cheval comme animal decombat a été très fréquente, aussi bien dans le cadre de

Page 16: Bien-être Du Cheval

16 3 PRATIQUES DÉBATTUES

la guerre que dans celui des rituels et de divertissementscomme le horse-baiting. Les combats d'étalons organisésperdurent en Asie du Sud-Est (Sud de la Chine et Philip-pines). Ils entraînent de nombreuses blessures. Certainscoups échangés font jaillir les yeux des chevaux de leursorbites. Les étalons peuvent même arracher les oreillesde leurs rivaux. La plupart des bêtes terminent couvertesde morsures[SPA 14],[74],[PA 8]. Un « progrès » a cependantété réalisé en 2014, dans la mesure où les étalons de com-bat chinois blessés ne sont plus systématiquement tués etconsommés sur place par cuisson au barbecue, mais soi-gnés de leurs blessures[PF 56].Le rodéo est accusé de diverses interventions visant à aug-menter l'agressivité du cheval avant son entrée en piste.Des chocs électriques seraient couramment employés,menant à la mort d'un animal en 2012[PA 9]. La contro-verse croissante autour d’événements comme le CalgaryStampede et le rodéo de Houston ont conduit à un bannis-sement total des rodéos dans certaines régions du conti-nent américain[S 7]. La corrida implique la participationd'un cavalier, le picador, dont la monture est protégée parun caparaçon, avec un ou deux yeux bandés. La corridade rejón se pratique uniquement à cheval et sans capa-raçon de protection. Des accidents peuvent toujours sur-venir, au cours desquels des chevaux sont éventrés par letaureau[PF 57]. La rédaction de Cheval magazine dénoncel'omerta qui règne au sujet du nombre de chevaux mortsen corrida. L'alliance anti-corrida estime ce nombre àvingt chevaux par an[PF 58].

3.5 Abattage et hippophagie

Articles connexes : Abattage du cheval et Hippophagie.La consommation de viande de cheval est une question

d'éthique, avant de poser celle de la souffrance animale.Cet aspect éthique est invoqué par les associations deprotection comme la SPA, qui rappelle que les chevauxréformés sont abattus pour leur viande après avoir ser-vi les activités humaines : « D'abord aimé et objet desoins attentifs, quels que soient ses mérites, le brave che-val ne connaîtra pas une paisible retraite : dès la pre-mière défaillance, il devient viande de boucherie et se-ra conduit à l'abattoir du jour au lendemain[SPA 15]. »Éric Baratay et Jean-Pierre Digard expliquent le rejet del'hippophagie dans les pays développés par un change-ment de statut du cheval, devenu proche de l'animal decompagnie[S 45],[S 46]. Aux États-Unis, le cheval est as-socié à un bagage culturel héroïque et prestigieux quile dissocie des animaux consommables dans l'esprit dupublic[S 7]. Les chevaux destinés à la consommation sontrarement abattus sur le lieu où ils sont stationnés. Laquestion du bien-être intervient pendant le transport versl'abattoir et l'abattage en lui-même. Ces chevaux tran-sitent souvent par des « foires aux bestiaux » où les mal-traitances (refus d'alimentation et d'abreuvement, coupsde bâtons) ne sont pas rares. Les éleveurs ont une respon-sabilité dans l'envoi à l'abattoir, notamment par la sur-

Découpage et préparation des carcasses de chevaux en Mongolie.

production de chevaux de course dont les trois quarts nepassent pas les tests de sélection des hippodromes, et dansl'absence de solutions de réforme pour offrir une « se-conde carrière » à ces animaux[PF 18].Le règlement CE 1/2005 impose des règles d'abattagedans toute l'Union européenne, notamment l'obligation denourrir et d'abreuver les animaux pendant leur transport,l'interdiction de transporter une bête malade ou blesséeet d'utiliser des camions à double étage. Les conditionsde transport sont régulièrement dénoncées par des asso-ciations de protection animale, et malgré les affirmationsdes professionnels de la filière, rarement conformes à laréglementation[75]. Le règlement européen CE 853/2004est censé garantir l'étourdissement préalable du chevalpour empêcher sa souffrance. Les professionnels de laviande chevaline affirment que leur filière s’engage en fa-veur du bien-être animal pendant l'abattage. Les condi-tions d'abattage des chevaux sont toutefois fréquemmentdénoncées par des associations, aussi bien en Francequ'en Belgique, aux Pays-Bas et surtout sur le conti-nent américain[76]. Elles ont constaté et filmé de nom-breux abus lors d'enquêtes, tels que des animaux repre-nant conscience avant leur saignée, ce qui induit pour euxune très grande souffrance.Pourtant, l'abattage des chevaux est préconisé pour desraisons de « bien-être » par le ministère de l'agricultureen France[PF 59], par les parlementaires de la région deBruxelles-capitale en Belgique[77] et par certains orga-nismes américains[78], arguant que cette « solution » per-met d'éviter des abandons de chevaux et des actes de

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17

cruauté.

4 Associations et mesures de pro-tection en vigueur

Il existe de nombreuses associations de protection ani-male, spécialisées ou non dans le cheval. Parmi les plusactives en France figurent la fondation Brigitte-Bardot(qui milite contre l'hippophagie), la fondation 30 millionsd'amis, la ligue française pour la protection du cheval(la plus ancienne), le Centre d'hébergement des équidésmaltraités ou encore One Voice[PF 60]. Au niveau interna-tional, World Horse Welfare agit sous le patronage de laprincesse Anne[79].Certains pays ou États sont très investis dans la protec-tion du cheval. C'est le cas du Royaume-Uni, qui a ratifiéun code de pratiques respectueuses du bien-être des équi-dés en novembre 2008, des États-Unis[S 47] et de la Suisse,dont la dernière version de l'Ordonnance sur la Protectiondes Animaux en vigueur depuis le 1er janvier 2014 inter-dit de nombreuses interventions sur le cheval, et exige desconditions de détention qui respectent son bien-être, no-tamment de lui permettre des contacts avec ses congé-nères, des mouvements réguliers et des sorties à mini-ma deux heures chaque jour[66]. La Californie a rendul'abattage de chevaux et leur transport en vue d'abattageillégaux, interdisant aussi les rodéos. Les habitants duMassachusetts ont beaucoup insisté pour réclamer la finde l'abattage en 2004[S 7]. La Fédération équestre inter-nationale interdit la mise à la compétition des jumentsayant plus de 4 mois de gestation[80], le barrage du chevald'obstacles et le rollkur s’il est obtenu « en force ». LaFédération française d'équitation a limité le nombre decoups de cravache autorisés en saut d'obstacles à trois en1990[S 24]. Les parcours de saut d'obstacles et de concourscomplet sont de plus en plus réglementés à l'international.Le nombre des parcours quotidiens du cheval de saut estlimité et toute chute est éliminatoire[S 48]. À l'inverse, denombreux pays n'ont aucune loi pour protéger les che-vaux et les animaux en général. C'est le cas notammentde la Chine[27]. De même, en dépit de l'existence de loisde protection du cheval, certaines pratiques et certainsobjets dont la cruauté a été démontrée ne sont inter-dite à aucun niveau. C'est le cas des mors très sévèresà longues branches, des gourmettes créées à partir dechaînes de vélo et des entraînements impliquant des chocsélectriques[S 7]. Au Nicaragua, la maltraitance involon-taire des chevaux est courante, les habitants qui les uti-lisent au travail bâté ou attelé ne sont pas conscients desblessures ou des souffrances de leurs animaux[81].

L'ethnologue et anthropologue Jean-Pierre Digard.

5 Critiques

L'ethnologue Jean-Pierre Digard est très critique en-vers les actions de protection du cheval réalisées de-puis la fin du XXe siècle. Il estime que « ces critiquesde plus en plus sévères systématiquement portées parcertains mouvements protectionnistes » (qu'il qualified'« animalitaires »[S 20]) et « complaisamment relayéeset amplifiées par une partie de la presse équestre »[S 24]

risquent de mener à l'interdiction des sports équestreset de l'équitation, puis à l'extinction du cheval lui-même faute d'utilisations[S 27]. Cet avis n'est cepen-dant pas partagé[PF 64], l'enseignement d'une équitationplus éthique constituant un rempart à cette menaced'extinction du cheval faute d'utilisation. De plus, le déve-loppement du clonage permettra sous peu de ressusciterdes espèces et des races disparues[PF 65].L'anthropomorphisme et la méconnaissance du chevalsont par contre de réels obstacles à une bonne prise encompte du bien-être animal, de nombreuses personnesestimant à tort agir pour le « bien » du cheval[S 30]. Unexemple est la multiplication des « sauvetages de che-vaux par internet ». Les appels aux dons permettent deracheter des chevaux promis à l'abattoir, mais les per-sonnes qui les accueillent ensuite n'ont pas toujours lesconnaissances ni les moyens financiers pour assurer leurbien-être à long terme. Ces animaux sont alors condam-nés à une « lente agonie »[PF 66]. Un autre est la « faussebonne idée » d'interdire d'abattre les chevaux, qui a géné-ré davantage de souffrance animale au final, alors qu'elleétait sensée l'empêcher[PF 17]. De la même manière, lamode de l'équitation éthologique (selle sans arçon, morssans embouchure, pieds nus...) conduit parfois à employerdu matériel inadapté, ou à le supprimer alors qu'il seraitnécessaire[PF 67],[PF 1].

6 Notes et références

6.1 Note

[1] Version originale : To break horses.

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18 6 NOTES ET RÉFÉRENCES

[2] Par le passé, les interdictions de circulation hippomobilesétaient fréquemment motivées par la sécurité des automo-bilistes. Sa justification par le bien-être du cheval repré-sente une nouveauté.

6.2 Références

[1] Entre autres, un édit promulgué en 1756 en Bretagne or-donne de couper ou de tailler une oreille aux bidets bre-tons de qualité supérieure. Voir Antoine-Auguste (com-mandant) Saint-Gal de Pons, Origines du cheval bre-ton. Le Haras de Langonnet. Les Dépôts de Lamballe etd'Hennebont. Le Dépôt de remonte de Guingamp, Quim-per, Celjoarion, 1931 (lire en ligne), p. 37

[2] La cruauté des éperons du Moyen Âge a vraisemblable-ment donné l'expression populaire « chevaucher à pointed'éperon » en français. Voir : Brigitte Prévot et BernardRibémont, Le Cheval en France au Moyen Âge : sa placedans le monde médiéval ; sa médecine, l'exemple d'un trai-té vétérinaire du XIVe siècle, la Cirurgie des chevaux, vol.10 de Medievalia, Caen, Paradigme, 1994, 522 p. (ISBN9782868780720, présentation en ligne), p. 155-156

[3] Diane Lefebvre (PhD), Caudotomie du cheval de traitBelge, Conseil du bien-être animal de Belgique, juin 2006(lire en ligne)

[4] Enoff 2014, p. 13-23

[5] Reeve et Biggs 2011, p. “The Birth of Equine Welfare”(livre numérique)

[6] Éric Pierre, « Les inconstances de la sensibilité : au su-jet de la violence envers les animaux (1845-1914) » dansSociétés et représentations, 1998, no 6, juin, p. 405-410

[7] McShane et Tarr 2007, p. 1-2

[8] Reeve et Biggs 2011, p. Welfare efforts in Britain

[9] (en) Margo DeMello, Speaking for Animals : Ani-mal Autobiographical Writing, Routledge, 2012 (ISBN0415808995 et 9780415808996), introduction ; 224

[10] (en) Merriam-Webster, Merriam Webster’s Ency-clopedia of Literature, 1995 (ISBN 0877790426 et9780877790426), entrée « Black Beauty »

[11] (en) Gina M. Dorré, Victorian Fiction and the Cultof the Horse, Ashgate Publishing, Ltd., 2006 (ISBN0754655156 et 9780754655152), p. 158-160

[12] Ernest Hemingway (trad. René Daumal), Mortdans l'après-midi, éditions Gallimard, 2012, (ISBN2072447712 et 9782072447716), p. 1-6

[13] Élisabeth Hardouin-Fugier, Histoire de la corrida en Eu-rope du XVIIIe au XXIe siècle, Connaissances et Savoirs, 2005, 382 p. (ISBN 9782753900493), p. 154-155

[14] « j’avoue que ma main tremble quand je prends mon re-volver, un cheval de moins dans un peloton, c’est un peucomme un enfant de moins dans une famille ». Citationde Marc Langlais dans Damien Baldin, « De la contiguïté

anthropologique entre le combattant et le cheval : Le che-val et son image dans l'armée française durant la PremièreGuerre mondiale », Revue historique des armées, no 249, 2007 (lire en ligne)

[15] (en) Elizabeth D. Schafer, « Use of Animals », dans Spen-cer Tucker, The European Powers in the First World War :An Encyclopedia, New York, Taylor & Francis, 1996(ISBN 081533351X), p. 53

[16] (en) Christopher Pugsley, The Anzac Experience : NewZealand, Australia and Empire in the First World War,Auckland, NZ, Reed Publishing, 2004 (ISBN 978-0-7900-0941-4), p. 146

[17] Pascal Dibie, La Passion du regard : essai contre lessciences froides, Éditions Métailié, coll. « Traversées », 1998, 186 p. (ISBN 9782864242895), p. 141.

[18] (en) « Our Mission », The British Horse Society

[19] Reeve et Biggs 2011, p. “Welfare efforts in America”(livre numérique)

[20] Mike Cox, « Jumper », Texas Escapes

[21] (en) « The Horse Protection Act », Animal Care. Animaland Plant Health Inspection Service (consulté le 15 mars2013)

[22] Carlos Henriques Pereira, Étude du premier traité d’équi-tation portugais : Livro da ensinança de bem cavalgar to-da sela, du roi Dom Duarte, Éditions L'Harmattan, 2001,(ISBN 2747506789 et 9782747506786), p. 74

[23] La Cense, Les savoirs d'équitation éthologique : Tome 1,Savoir 1 & 2, vol. 1, Le Cherche Midi, 2004, 87 p. (ISBN9782749102085), présentation éditeur

[24] (en) Dr. Klaus Miesner, « The future of horse welfare andethics in the sport horse industry : Overview about theGerman situation », Deutsche Reiterliche Vereinigung, 2011 (consulté le 8 février 2015)

[25] « Rassemblements musclés en Galice », Cheval magazine, 16 juillet 2013 (consulté le 8 février 2015)

[26] Nevzorova 2010, p. 9.

[27] (en) Chris Smith, « Horse Welfare in China Must Keep Upwith Growing Equine Industry », Thoroughbred racing, 7février 2014

[28] Michel Dogna, Prenez en main votre santé : Toutes lesmaladies courantes, t. 1, Guy Trédaniel, 2014 (ISBN281321163X et 9782813211637), chap. Hormonothéraîeet progestérone naturelle.

[29] Dr. Louis de Brouwer m.d., La mafia pharmaceu-tique et agroalimentaire, Louise Courteau éditrice, (ISBN2897280166 et 9782897280161), chap. « Le prémarin estcancérogène ».

[30] Guillaume Narguet, « Grand Steeple-chase de Pardubice,118e », Radio Praha, 10 octobre 2008 (consulté le 8 fé-vrier 2015)

[31] « Bred for death ? », Los Angeles Times, 6 mai 2008 (lireen ligne)

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6.2 Références 19

[32] M.K., « L'endurance fait scandale », Grand Prix Replay, 11 octobre 2013 (consulté le 23 juin 2014)

[33] « Un appel à éradiquer les abus dans l’endurance », Chevalmagazine, 30 mai 2013 (consulté le 23 juin 2014)

[34] Stéphane Mandard, « La princesse Haya, le bourrin et levenin de vipère », Le Monde, 7 octobre 2013 (consulté le19 juin 2014)

[35] (de) « Distanzritt Compiègne : Der Scheich der kurzenWege », St. Georg, 26 mai 2014 (consulté le 8 février2015)

[36] Katia Lautrou, « Jeux équestres mondiaux : 30 Millionsd'Amis pointe du doigt l'épreuve d'endurance », FranceBleu, 22 août 2014 (consulté le 8 février 2015)

[37] Pippa Cuckston, « Outcry as trio of horses die in Al ReefCup », Daily Telegraph, 6 février 2015

[38] Yves Riou, « Endurance, FEI et Emirats : des événementsen cascade… », Cheval Savoir, no 61, mars 2015 (lire enligne)

[39] « La mort de Splitters Creek Bundy : vers la mort de l’en-durance ? », Cheval Savoir, no 60, février 2015 (lire enligne)

[40] (en) James Gillett et Michelle Gilbert, Sport, Animals, andSociety, Routledge, 2013, 306 p. (ISBN 1135019150 et9781135019150, lire en ligne)

[41] « Irlande : les chevaux victimes de la crise », Wikinews, 2janvier 2011

[42] [vidéo] AFP : Les chevaux anglais de plus en plus aban-donnés sur YouTube

[43] (en) « Control of Horses Act 2015 », legislation.gov.uk(consulté le 3 juin 2015)

[44] (en) Alan Clendenning, « Legendary horses latest victimof Spain’s bust », Yahoo News, 18 avril 2013 (consulté le14 janvier 2015)

[45] (en) Sharon Udasin, « Knesset panel approves ban onhorse-drawn carts in cities », The Jerusalem Post, 22 sep-tembre 2014 (consulté le 26 janvier 2015)

[46] Franchini et Kiley-Worthington 2007, p. 4e de couverture

[47] P. Guérin, M. Le Verger, J. Mos, G. Arnaud, N. Baudoinet L. Marnay, « Estimer l'état corporel », Les haras natio-naux / IFCE, juillet 2014 (consulté le 20 janvier 2015)

[48] Anne Couroucé-Malblanc, « Les maladies du vieux che-val », dans Maladies des chevaux, France Agricole Edi-tions, 2010 (ISBN 2855571685 et 9782855571683), p.294-302

[49] Pour un exemple d'affaire de ce type, voir : Olivier Pou-vreau, « Les chevaux sont-ils maltraités ? », La NouvelleRépublique, 18 juillet 2015 (consulté le 18 juillet 2015)

[50] Enoff 2014, p. 65-66

[51] Dr Marty Becker, « How their whiskers help horses see », 18 juin 2014

[52] Julie Deutsch, « Hongre ou étalon ? », dans Le compor-tement du cheval, Éditions Artemis, coll. « Les Équi-guides », 2006 (ISBN 2844166407 et 9782844166401)

[53] (en) Cherry Hill, « Gelding and aftercare », 2008

[54] (de) (fr) Päivi Nussbaumer, « Castration - l'étalon devientun hongre : Bureau de conseils », Le Franches-Montagnes,no 125, 2012, p. 22-23 (lire en ligne)

[55] Enoff 2014, p. 74-121

[56] (en) John Ogilvie, Imperial Dictionary of the English Lan-guage, 1883, p. 272.

[57] Julie Deutsch, Les soins aux chevaux, Editions Artemis, 2007 (ISBN 2844166415 et 9782844166418), p. 121.

[58] Enoff 2014, p. 58-61.

[59] Enoff 2014, p. 50-52.

[60] Enoff 2014, p. 156-158

[61] Institut du Droit Équin, « Maltraitance animale : responsa-bilité pénale en droit équin », Haras nationaux, mars 2015(consulté le 8 août 2015)

[62] Enoff 2014, p. Chapitre « Ouvrez ouvrez la cage aux che-vaux ! », p. 21-43

[63] Dr. Jacques Laurent, « Poulain familier », Cheval Savoir, juin 2012 (lire en ligne)

[64] Dossier rassemblé par Lucie Launay, Dossier no 6 : Bâ-timents et infrastructures équestres : ingénierie, bien-êtreet écologie, Institut français du cheval et de l'équitation,2011, [lire en ligne]

[65] P. Doligez, M. Vidament, L.Marnay et B. Ferry, « Loge-ment du cheval et bien-être », institut français du chevalet de l'équitation / Les haras nationaux, septembre 2014(consulté le 21 janvier 2015)

[66] « 455.1 Ordonnance sur la protection des animaux(OPAn) », Conseil fédéral suisse, 29 décembre 2014

[67] Nevzorova 2010, p. 13.

[68] Nevzorova 2010, p. 14-15.

[69] Nevzorova 2010, p. 16.

[70] Nevzorova 2010, p. 12.

[71] Cook, Strasser et Kells 2003, p. 38.

[72] Nevzorova 2010, p. 10-11.

[73] Enoff 2014, p. 162-167.

[74] (en) « Horse fighting », League against cruel sports, 28février 2011 (consulté le 19 novembre 2014).

[75] « Proposition de loi visant à modifier le statut juridiquedu cheval en le faisant passer d’animal de rente à animalde compagnie », sur http://www.assemblee-nationale.fr/''(consulté le 12 août 2010).

[76] Karin Bosteels, « GAIA et Lidl dénoncent la souffrancedes chevaux », 14 mars 2014 (consulté le 20 janvier 2014)

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20 6 NOTES ET RÉFÉRENCES

[77] Barbara d’Ursel de Lobkowicz, « Les mesures encou-rageant l’abattage des chevaux en Région bruxelloise »,Fédéralistes démocrates Francophones, 24 février 2015(consulté le 27 mai 2015)

[78] « Les Etats-Unis vont autoriser les premiers abattoirs dechevaux depuis 2007 », Le Monde, 4 mai 2013 (consultéle 27 mai 2015)

[79] (en) « Our history », World Horse Welfare (consulté le 4juin 2015)

[80] (en) « FEI code of conduct for the welfare of the horse »[PDF], Fédération équestre internationale, 1er janvier2013 (consulté le 4 juin 2015)

[81] (en) Annie Faragher, « Animal Welfare in Nicaragua »,Advocacy for animals, 25 mai 2011 (consulté le 30 avril2015)

[82] (en) « Limb sensitivity », fédération équestre internatio-nale (consulté le 4 juin 2015)

[83] Manuel Carius, Le droit du cheval et de l'équitation,France Agricole Editions, 2005 (ISBN 2855571278 et9782855571270), p. 25 ; 122

[84] (en) Daniëlle Carrière, « Swiss woman fights againstbarbed wire ban », Horses International, 13 juin 2013(consulté le 22 janvier 2015)

[85] « RÈGLEMENT (CE) No 853/2004 DU PARLEMENTEUROPÉEN ET DU CONSEIL du 29 avril 2004 fixantdes règles spécifiques d'hygiène applicables aux denréesalimentaires d'origine animale », Journal officiel de la ré-publique française, 25 juin 2004, p. 22

[86] La position de la tradition islamique est contrastée, voir :(en) David Waines, An introduction to Islam, Cam-bridge University Press, 2004, 2e éd., 367 p. (ISBN9780521539067), p. 79 et (en) Françoise Aubaile-Sallenave, Meat among Mediterranean Muslims : Beliefsand Praxis, 2004, p. 129.

6.2.1 Références scientifiques

[1] McIlwraith et Rollin 2011, p. David W. Ramey, A Histo-rical survey of human-equine interactions, 2.1 Introduc-tion

[2] Sergio Dalla Bernardina, L’éloquence des bêtes : quandl'homme parle des animaux, Métailié, 2006, p. 184

[3] Tozzini 2003, p. 161.

[4] McIlwraith et Rollin 2011, p. David W. Ramey, A Histo-rical survey of human-equine interactions, 2.11 Conclu-sion

[5] Georges Chapouthier, « Le respect de l’animal dans sesracines historiques : de l’animal-objet à l’animal sensible »,Bull. Acad. Vet. France, vol. 162, no 1, 2009, p. 5-12

[6] McIlwraith et Rollin 2011, p. David W. Ramey, A Histo-rical survey of human-equine interactions, 2.10 The mo-dern Horse

[7] McIlwraith et Rollin 2011, p. chap. 1 - Equine Welfareand Ethics, Bernard Rollin

[8] Favre 1993, p. 3-4

[9] (en) Ann Norton Greene, Horses at Work : HarnessingPower in Industrial America, Harvard University Press, 2009, 336 p. (ISBN 9780674037908), p. 252

[10] Favre 1993, p. 19-20

[11] Favre 1993, p. 29-30

[12] Favre 1993, p. 25-26

[13] Favre 1993, p. 5

[14] Favre 1993, p. 7-11

[15] Favre 1993, p. 14-15

[16] Favre 1993, p. 28

[17] Favre 1993, p. 30-31

[18] Maurice Agulhon, « Le sang des bêtes. Le problème de laprotection des animaux en France au XIXe siècle », Ro-mantisme, no 31, 1981, p. 81-110 (lire en ligne)

[19] Jez 2014, p. 44

[20] Digard 2007, p. 183

[21] Tozzini 2003, p. 161-162

[22] Arouna P. Ouédraogo et Pierre Le Neindre, L'homme etl'animal : Un débat de société, éditions Quae, 1999 (ISBN2738008585 et 9782738008589), p. 146-148

[23] Ghislaine Bouchet, Le cheval à Paris de 1850 a 1914, Pa-ris, Librairie Droz, 1993 (ISBN 9782600045360, lire enligne), p. 227.

[24] Digard 2007, p. 186

[25] Digard 2007, p. 188

[26] Jez 2014, p. 65

[27] Digard 2007, p. 188-190

[28] (en) Pr René van Weeren, « About Rollkur, or low, deepand round : Why Winston Churchill and Albert Einsteinwere right », The Veterinary Journal, vol. 196, no 3, 2013,p. 290-3 (lire en ligne)

[29] McIlwraith et Rollin 2011, p. D. Paul Lunn et C. WayneMcIlwraith - Equine health and diseases : General WelfareAspects - 3.1 Introduction

[30] Jez 2014, p. 45

[31] (en) Kathrin Kienapfel, Yvonne Link et Uta König vonBorstel, « Prevalence of Different Head-Neck Positionsin Horses Shown at Dressage Competitions and Their Re-lation to Conflict Behaviour and Performance Marks »,PLoS ONE, vol. 9, no 8, 4 août 2014 (lire en ligne)

Page 21: Bien-être Du Cheval

6.2 Références 21

[32] (en) C. A. Robin, J. L. Ireland, C. E. Wylie, S. N. Col-lins, K. L. P. Verheyen et J. R. Newton, « Prevalence ofand risk factors for equine obesity in Great Britain basedon owner-reported body condition scores », Equine veteri-nary journal, vol. 47, no 2, mars 2015, p. 196-201 (lire enligne)

[33] (en) H. Hama, M. Yogo et Y. Matsuyama, « Effects ofstroking horses on both humans’ and horses’ heart rate re-sponses », Jpn Psychol. Res., vol. 38, 1996, p. 66-73

[34] McIlwraith et Rollin 2011, p. Joe D. Pagan, 4 Nutritionalmagagement of the horse

[35] Hausberger et al. 2008, p. 1

[36] (en) Jim Heird, « Abusive treatment and subsequent poli-cy development within varioub breeds of show horses inthe USA : chap. 12.2.1 : Soring in the Tennessee WelkingHorse industry » dans McIlwraith et Rollin 2011

[37] Tozzini 2003, p. 159.

[38] Tozzini 2003, p. 160.

[39] Tozzini 2003, p. 169.

[40] Tozzini 2003, p. 170.

[41] Tozzini 2003, p. 171

[42] (en) David Evans et Paul McGreevy, « An Investigation ofRacing Performance and Whip Use by Jockeys in Thor-oughbred Races », PLoS ONE, vol. 6, no 1, janvier 2011(lire en ligne)

[43] (en) Uta König von Borstel et Paul McGreevy, « Behindthe vertical and behind the times », The Veterinary Jour-nal, vol. 202, no 3, décembre 2014, p. 403-404

[44] McIlwraith et Rollin 2011, p. D. Paul Lunn et C. WayneMcIlwraith - Equine health and diseases : General Wel-fare Aspects - 3.11 The ethics of the equine veterinarianworking with the athletic Horse

[45] Baratay 2003, p. 129

[46] Jean-Pierre Digard, « Le Cheval dans la tourmente desmutations sociales et culturelles du XXIe siècle », sur FNC,Fédération Nationale du Cheval, décembre 2008 (consultéle 28 février 2011).

[47] McIlwraith et Rollin 2011, p. D. Paul Lunn et C. WayneMcIlwraith - Equine health and diseases : General WelfareAspects - 3.2 Codes of Practices

[48] Jean-Pierre Digard dans Daniel Roche et Daniel Reytier,À cheval ! Écuyers, amazones & cavaliers du XIVe auXXIe siècle, Association pour l'Académie d'art équestrede Versailles, 2007, p. 260

[49] Tozzini 2003, p. 173-176.

[50] Tozzini 2003, p. 162-163

[51] Tozzini 2003, p. 168

[52] McIlwraith et Rollin 2011, p. chap. 19.4

6.2.2 Références de la presse francophone

[1] Amélie Tsaag Valren, « L'humain est-il néfaste pour lecheval ? », Cheval Savoir, no 64, juin 2015 (lire en ligne)

[2] Lise Mayrand, « Les équi-piétons, un nouveau genre ? »,Cheval magazine, no 518, janvier 2015, p. 14-15.

[3] Amélie Tsaag Valren, « Black Beauty, un roman pour lacause des chevaux », Cheval Savoir, mars 2014 (lire enligne)

[4] D. F., « Tolstoï retrouvé », Le Nouvel Observateur, 8 jan-vier 2008 (consulté le 21 janvier 2015)

[5] Marie-Morgane Le Moël, « Dans le Queensland austra-lien, on achève mal les chevaux sauvages », Le Monde, 13mars 2008 (lire en ligne)

[6] « Massacre des Brumbies : cela recommence ! », ChevalSavoir, no 43, mai 2013

[7] Lise Mayrand, « Silence, on tourne... », Cheval magazine,no 517, décembre 2014, p. 60-61

[8] « Tom Dorrance et Ray Hunt, Les premiers chuchoteurs »dans « Les secrets des chuchoteurs », Cheval magazine,Prest edit, no 7 (hors-série), octobre 2003 (lire en ligne)

[9] « Quatre chevaux dopés comme des bourrins », L'Express, 21 août 2008 (consulté le 27 janvier 2015)

[10] Christa Lesté-Lasserre, « Sur les traces de la cravache »,Cheval magazine, no 502, septembre 2013, p. 64-65

[11] « La cavalière de dressage Ulrike Prunthaller condamnéepour maltraitance », Cheval Savoir, no 40, février 2013(lire en ligne).

[12] « Ces cavaliers qui restent à pieds », Cheval magazine, no

511, juin 2014, p. 36

[13] « La vidéo d'un cheval battu par des Saoudiens indignele royaume », France24, 17 février 2014 (consulté le 17janvier 2015)

[14] « Enquête : Dans l'enfer d'Auteuil », Cheval magazine, no

452, juillet 2009

[15] Pierre Enoff, « Avec application... On achève bien les che-vaux ! », Planète cheval au naturel, no 13, automne 2008

[16] « Odyssée vers la mort », Cheval magazine, no 463, juin2010, p. 26.

[17] Christa Lesté-Lasserre, « Le retour des abattoirs améri-cains », Cheval magazine, octobre 2013, p. 64-65

[18] Vincent Lasseret, « Protection... rapprochée ! », Chevalmagazine, no 500, juillet 2013, p. 65-67

[19] Florence Lestienne, « Avec la crise, les abandons de che-vaux se multiplient », Le Soir, 28 août 2013 (consulté le5 mai 2015)

[20] Amélie Tsaag Valren, « L’économie équestre en berne,les chevaux en souffrance… », Cheval Savoir, no 58, no-vembre 2014 (lire en ligne)

Page 22: Bien-être Du Cheval

22 6 NOTES ET RÉFÉRENCES

[21] Amélie Tsaag Valren, « Viande de cheval : un halluci-nant circuit en Roumanie ! », Cheval Savoir, no 39, janvier2013 (lire en ligne)

[22] « A New York, la guerre fait rage autour des calèches deCentral Park », Science et Avenir, 6 mars 2014 (consultéle 17 janvier 2015)

[23] « Le calvaire des chevaux de calèche colombiens », Chevalmagazine, no 516, novembre 2014, p. 58

[24] AFP, « Derrière la carte postale, la souffrance des chevauxde Pétra », Le Parisien, 9 avril 2015

[25] Christian Carde et Laetitia Bataille, « Le Roll Kur : Quefaut-il vraiment en penser ? », Cheval Savoir, no 5, no-vembre 2009 (lire en ligne)

[26] Christa Lesté-Lasserre, « Quand la douleur se voit », Che-val magazine, no 516, novembre 2014, p. 45-48

[27] Amélie Tsaag Valren, « Crise : se séparer de son cheval…dans la douleur ? », Cheval Savoir, no 49, déc-janvier 2014(lire en ligne)

[28] Laure Marandet, « Passer aux pieds nus en douceur »,Cheval magazine, no 497, avril 2013, p. 48-49

[29] Christa Lessé-Laserre, « Marqués au fer », Cheval maga-zine, no 506, janvier 2014, p. 64-65

[30] Clémence Lesimple, « Sevrage : comment faciliter la tran-sition », Cheval magazine, no 517, décembre 2014, p. 54-55.

[31] Christa Lesté-Lasserre, « Monsieur “Horse Univers” »,Cheval magazine, no 512, juillet 2014, p. 56-57

[32] Pierre Enoff, « Cours ou crève ! », Planète cheval au na-turel, no 22, 2010-2011, p. 20-25

[33] Laetitia Bataille, « Les détenus », Cheval Savoir, no 46, septembre 2013 (lire en ligne)

[34] Laure Marandet, « L'agressivité, un problème « hu-main » », Cheval magazine, no 502, septembre 2013, p.58-59.

[35] Antoinette Delylle, « Les chevaux « SDF » », Cheval ma-gazine, no 497, avril 2013, p. 56-57

[36] Amélie Tsaag Valren, « Saison de chasse : quand les che-vaux sont les victimes... », Cheval Savoir, no 47, octobre2013 (lire en ligne)

[37] Caroline Coegnet, « Le transport, source de mal-être »,Cheval magazine, no 515, octobre 2014, p. 76-77

[38] « Partisan du moindre effort ? », Cheval magazine, 9 dé-cembre 2011 (consulté le 29 juin 2015)

[39] « Quel est l'impact de l'équitation sur le corps du che-val ? », Cheval magazine, no 511, juin 2014, p. 37-38.

[40] Clémence Lesimple, « Soignez sa posture au travail »,Cheval magazine, no 508, mars 2014, p. 46-47.

[41] Christa Lesté-Lasserre, « Quand le surpoids devient “troppoids” », Cheval magazine, no 514, septembre 2014, p.51_53.

[42] Antoinette Delylle, « Les usines à balades », Cheval ma-gazine, no 488, juillet 2012, p. 64-65.

[43] « Y a-t-il des athlètes heureux ? », Cheval Savoir, no 59, décembre 2014 (lire en ligne).

[44] Colonel Christian Carde, « Serrer la muserolle… », Che-val Savoir, no 22, juin 2011 (lire en ligne).

[45] Isa Danne, « Plaidoyer contre la muserolle serrée », Che-val Savoir, no 37, novembre 2012 (lire en ligne).

[46] Dr Jacques Laurent, « Comment se constitue le phéno-mène de la « langue bleue » ? », Cheval Savoir, no 52, avril 2014 (lire en ligne).

[47] « Faut-il suivre l'exemple des pros ? », Cheval magazine, mai 2012, p. 28-29

[48] Elise Chadeau-Argaud, « Travailler sans mors, une bonneidée ? », Cheval magazine, no 507, février 2014, p. 50.

[49] Christa Lesté-Lasserre, « Sans mors, pas sans douleur ! »,Cheval magazine, no 495, février 2013, p. 50-51.

[50] Fanny Lattach, « Selle inadaptée : attention dangers »,Cheval magazine, octobre 2013, p. 60-61

[51] Nicolas Simonet, « Couses de trot attelé : un témoignagequi dérange », Cheval attitude, août 2011 (lire en ligne).

[52] Christa Lessé Lassere, « Concilier bien-être... et compé-tition », Cheval magazine, no 509, avril 2014, p. 56-57.

[53] Christa Lessé Lassere, « Saut d'obstacles : en finir avec lesabus », Cheval magazine, no 519, février 2015, p. 56-57.

[54] « La cravache ne fait pas sauter les chevaux ! », Chevalmagazine, no 512, juillet 2014, p. 58

[55] Yves Riou, « L’endurance : un conflit culturel ? », ChevalSavoir, no 48, novembre 2013 (lire en ligne).

[56] « Jeu barbare », Cheval magazine, no 509, avril 2014, p.63.

[57] « Fin tragique pour un cheval de corrida », Cheval maga-zine, 10 mai 2012

[58] Antoinette Delylle, « Les chevaux toreros n'ont pas droità l'erreur », Cheval magazine, no 501, août 2013, p. 56-57

[59] Christa Lesté-Lasserre, « Réduire les coûts, affûter le cou-teau... », Cheval magazine, no 523, juin 2015, p. 12-13

[60] Antoinette Delylle, « Engagez-vous ! », Cheval magazine,no 480, novembre 2011, p. 82-83

[61] « Le Rollkur interdit en Suisse », Cheval Savoir, décembre-janvier 2014

[62] « Le Triomphe de la cravache », Cheval magazine, 9 oc-tobre 2012 (consulté le 21 janvier 2015)

[63] « Les Etats-Unis vont autoriser les premiers abattoirs dechevaux depuis 2007 », Le Monde, 4 mai 2013 (consultéle 20 janvier 2014)

[64] « L'équitation, indispensable à la survie des chevaux ? »,Cheval magazine]], no 511, juin 2014, p. 39

Page 23: Bien-être Du Cheval

23

[65] Amélie Tsaag Valren, « Le cheval peut-il disparaître ?Voyage vers le futur… », Cheval Savoir, no 52, avril 2014(lire en ligne)

[66] Antoinette Delylle, « La lente agonie des chevaux sauvéspar internet », Cheval magazine, no 511, mai 2014, p. 12-13

[67] « Le cheval trouve t'il un intérêt à être monté ? », Chevalmagazine, no 511, juin 2014, p. 35

6.2.3 Références de la presse anglophone

[1] (en) Catrin Einhorn, « Horses Spared in U.S. Face DeathAcross the Border »,TheNewYork Times, 11 janvier 2008(consulté le 4 février 2011).

[2] (en) Amy Hamilton, « Horse Abandonment Rises »,trib.com, 24 janvier 2010 (consulté le 4 février 2011).

[3] (en) « Cases of horse neglect, abandonment growing inColorado », Colorado Springs Gazette, 24 janvier 2010(consulté le 4 février 2011).

[4] (en) Cynthia Wolff, « Don't ban horse slaughter in Illi-nois », Chicago Sun-Times, 1er mai 2007.

[5] (en) The associated press, « Puerto Rico Mayor BansHorse-Drawn Carriages in San Juan », New York Times, 21 avril 2015 (consulté en 1er juillet 2015)

[6] (en) « Whip use : Horses may be more sensitive to painthan we thought », Horsetalk.co.nz, 21 mars 2015 (consul-té le 24 juillet 2015)

[7] (en) Joe Drape, « Seamy Side of a Sport : Prodding HorsesWith Shocks », The New-York Times, 27 mars 2014 (lireen ligne)

[8] (en) Danny Penman, « Tournament of blood : The sheerhorror of horse-fighting », Daily Mail, 18 février 2008(consulté le 19 novembre 2014).

[9] (en) John M. Glionna, « Electric prod used on horses atReno Rodeo ; group claims coverup », Los Angeles Times, 3 juillet 2012 (consulté le 21 janvier 2015)

[10] (en) Tom Rawstorne, « How 5,000 horses a year secretlygo to slaughter », Mail Online, 10 janvier 2008 (consultéle 21 janvier 2015)

6.2.4 Références des associations de protection ani-male

[1] « On achève bien les chevaux », sur One Voice (consultéle 13 janvier 2010)

[2] « Respect pour les chevaux », One Voice (consulté le 8août 2015)

[3] « L'exploitation des poneys de foire enfin réglementée :pas une révolution mais une évolution », Animaux en Pé-ril, 29 mars 2013 (consulté le 30 juillet 2015)

[4] (en) « Premarin : A Prescription for Cruelty », PETA(consulté le 22 janvier 2015)

[5] (en) « Keeping Mares Pregnant so that Women CanConsume Horse Urine », Animals liberation front (consul-té le 22 janvier 2015).

[6] (en) « PMU Industry », Equine Advocates (consulté le 27janvier 2015)

[7] « Stop à l'utilisation des chevaux dans le Palio », OneVoice, novembre 2011 (consulté le 8 février 2015)

[8] (en) « Dealing with fallout from horse slaughter ban »,Animal People, novembre-décembre 2007 (consulté le 3mars 2011).

[9] « Les unwanted horses outre-Atlantique », Ligue françaisepour la protection du cheval, 29 octobre 2012 (consulté le8 février 2015)

[10] (en) Alisa Mullins, « Israel Becomes First Country to BanHorse-Drawn Carts », PETA, 22 septembre 2014 (consul-té le 25 janvier 2015)

[11] (en) « Investigation Exposes Mumbai’s Filthy HorseStables », PETA, juillet 2013 (consulté le 26 janvier 2015)

[12] « Le comportement social », Ligue française pour la pro-tection du cheval (consulté le 21 janvier 2015)

[13] Pili, « Lait de jument », sur http://www.protection-des-animaux.org/''.

[14] (en) « Horse Fighting : Barbaric », PETA, 30 novembre2007 (consulté le 19 novembre 2014).

[15] « Hippophagie », sur SPA asso, Société Protectrice desAnimaux (consulté le 9 octobre 2009).

7 Annexes

7.1 Articles connexes

• Éthologie équine

• Bien-être animal

• Droit des animaux

• Antispécisme

• Cruauté envers les animaux

7.2 Liens externes

• Guide pratique du bien-être du cheval, publicationdu ministère de l'agriculture français

• Réflexions sur l'éthique et le cheval, publication del'agroscope suisse

Page 24: Bien-être Du Cheval

24 7 ANNEXES

7.3 Bibliographie

• [Enoff 2014] Pierre Enoff, Le silence des chevaux :Plaidoyer pour un autre monde équestre, Ampho-ra, 19 avril 2014, 256 p. (ISBN 2851808761 et 978-2851808769)

• [Franchini et Kiley-Worthington 2007] Maria Franchiniet Marthe Kiley-Worthington, Sommes-nous cruelsavec les chevaux ? : Comment instaurer un pactejuste avec l'espèce équine, Zulma, coll. « L’Équi-tation autrement », 6 décembre 2007, 200 p. (ISBN2843044103 et 978-2843044106)

• [Mills 2009] Daniel Mills, « Le bien-être du cheval »,Planète cheval au naturel, no 18, hiver 2009

• [Nevzorova 2010] (en) Lydia Nevzorova, NevzorovHaute Ecole Equine Anthology, vol. 1, NevzorovHaute Ecole, 2010 (lire en ligne)

• [Reeve et Biggs 2011] (en) Moira C. Reeve et Sha-ron Biggs (photogr. Bob Langrish), « The Birth ofequine welfare », dans The Original Horse Bible :The Definitive Source for All Things Horse, Bow-Tie Press, 15 septembre 2011 (ISBN 1937049256 et9781937049256, lire en ligne)

7.3.1 Travaux académiques

• collectif, Code de pratiques pour les soins et la ma-nipulation des équidés : Revue de littérature relativeaux questions prioritaires, Comité scientifique res-ponsable du Code de pratiques des équidés, juillet2012 (lire en ligne)

• [Baratay 2003] Éric Baratay, Et l'homme créal'animal : histoire d'une condition, Odile Jacob,coll. « Sciences humaines », 2003, 376 p. (ISBN9782738112477)

• [Cook, Hiltrud et Kells 2003] (en) William RobertCook, Hiltrud Strasser et Sabine Kells, Metal inthe mouth : the abusive effects of bitted bridles,Sabine Kells, 2003, 138 p. (ISBN 0968598854 et9780968598856)

• [Digard 2007] Jean-Pierre Digard, Une histoire ducheval : art, technique, société, Actes Sud, coll.« Nature », 1er mars 2007, 296 p. (ISBN 978-2742764839)

• [Favre 1993] (en) David S. Favre, The Developmentof Anti-Cruelty Laws During the 1800s, MichiganState University College of Law, 1993 (lire en ligne)

• [Hausberger et al 2008] Martine Hausberger, HélèneRoche, Séverine Henry et E. Kathalijne Visser,« Synthèse sur la relation homme - cheval », AppliedAnimal Behaviour Science, Université de Rennes I,vol. 109, 2008, p. 1-37 (lire en ligne)

• [Jez 2014] Christine Jez, La filière équine françaiseà l’horizon 2030, Editions Quae, 20 mars 2014, 158p. (ISBN 2759221288 et 9782759221288, lire en ligne)

• [McIlwraith et Rollin 2011] (en) C. Wayne McIlwraithet Bernard E. Rollin, Equine Welfare, vol. 8 deUFAW Animal Welfare, John Wiley & Sons, 2011,488 p. (ISBN 1444397818 et 9781444397819, lire enligne)

• [McShane et Tarr 2007] (en) Clay McShane et JoelTarr, The Horse in the City : Living Machines inthe Nineteenth Century, JHU Press, coll. « Animals,History, Culture », 2007, 242 p. (ISBN 0801886007et 9780801886003)

• [Tozzini 2003] (en) S. Tozzini, « Hair today, gone to-morrow : equine cosmetic crimes and other tails ofwoe », Animal Law Review, 2003, p. 159-181 (lireen ligne)

• [Kiley-Worthington 1999] Marthe Kiley-Worthington,Le Comportement des chevaux. Pour une améliora-tion du bien-être des chevaux, de leurs conditionsd’élevage et d’entraînement, Paris, Zulma, 1999 (1re

éd. 1989)

• Portail du monde équestre

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8 Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image

8.1 Texte• Bien-être du cheval Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bien-%C3%AAtre_du_cheval?oldid=117759241 Contributeurs : Stéphane33,

Djiboun, Bibliorock, Vincent Lextrait, Mro, HerculeBot, WikiCleanerBot, Tsaag Valren, Cantons-de-l'Est, Eponimm, Al1bot,A.BourgeoisP, Christophe95, Bloggus1225, Agatino Catarella, NaggoBot, Pro patria semper, Ellicrum, Still free 2 et Anonyme : 1

8.2 Images• Fichier:13-04-21-Horses-and-Dreams-Simon-Missiaen_(8_von_13).jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/

7/77/13-04-21-Horses-and-Dreams-Simon-Missiaen_%288_von_13%29.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnelArtiste d’origine : Olaf Kosinsky

• Fichier:1996_in_Aleppo,_Syria._Two_young_men_riding_a_horse._Spielvogel_Archiv.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/db/1996_in_Aleppo%2C_Syria._Two_young_men_riding_a_horse._Spielvogel_Archiv.jpg Licence : CC0 Contri-buteurs : Travail personnel Artiste d’origine : Plus de photos gratuites on trouve <a href='//commons.wikimedia.org/wiki/User:Spielvogel'title='User:Spielvogel'>ici</a>.

• Fichier:Ardenner_ruin_stal_\char"0022\relax{}_de_la_Marliere”.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/75/Ardenner_ruin_stal_%22_de_la_Marliere%22.JPG Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine :Rodmouth

• Fichier:Boeckmann_traveller_horse_trailer.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/74/Boeckmann_traveller_horse_trailer.jpg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Boeckmann_horseexperts Artiste d’origine : Boeckmann_horseexperts

• Fichier:Cheval_mine_descente.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9e/Cheval_mine_descente.jpg Li-cence : Public domain Contributeurs : http://artic.ac-besancon.fr/ecole_fontaine_ecu/images/enfants%20mines/cheval%20dans%20la%20mine.jpg Artiste d’origine : Inconnu

• Fichier:Demonstration_of_throwing_and_branding_horses_-_NARA_-_285897.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ee/Demonstration_of_throwing_and_branding_horses_-_NARA_-_285897.jpg Licence : Public domainContributeurs : U.S. National Archives and Records Administration Artiste d’origine : Inconnu ou non renseigné

• Fichier:Emil_Mayer_027.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f7/Emil_Mayer_027.jpg Licence : Public do-main Contributeurs : Damals in Wien. Menschen um die Jahrhundertwende Photographien von Emil Mayer. ISBN 3-85447-532-2 (online)Artiste d’origine : Emil Mayer

• Fichier:Fairytale_bookmark_gold.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c7/Fairytale_bookmark_gold.pngLicence : LGPL Contributeurs : File:Fairytale bookmark gold.png (LGPL) Artiste d’origine : Caihua

• Fichier:Fairytale_bookmark_gold.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/66/Fairytale_bookmark_gold.svgLicence : LGPL Contributeurs : File:Fairytale bookmark gold.png (LGPL) Artiste d’origine : Caihua + Lilyu for SVG

• Fichier:Fairytale_bookmark_silver.svg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a0/Fairytale_bookmark_silver.svg Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : File:Fairytale bookmark silver.png (LGPL) + Travail personnel Artiste d’origine : Hawk-Eye

• Fichier:Horse-baiting.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/50/Horse-baiting.jpg Licence : Public domainContributeurs :

• Originally Published : 14th Century manuscript, Royal Library, Strutt Artiste d’origine : Joseph Strutt (engraver and antiquary)• Fichier:Horse_in_Suzhou.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5e/Horse_in_Suzhou.jpg Licence : CC BY

2.0 Contributeurs : originally posted to Flickr as 2009_07_23_DSC05765 Artiste d’origine : gwydionwilliams• Fichier:Horse_meat_mongolia.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6d/Horse_meat_mongolia.jpg Li-cence : CC BY 2.0 Contributeurs : originally posted to Flickr as Horse meat Artiste d’origine : Luigi Guarino

• Fichier:Horse_of_Great_Famine_2.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6a/Horse_of_Great_Famine_2.jpg Licence : Public domain Contributeurs : ? Artiste d’origine : ?

• Fichier:Logo-Monde-équestre.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/70/Logo-Monde-%C3%A9questre.png Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : http://www.anjuta.org/ Artiste d’origine : http://www.anjuta.org/ Aqw96

• Fichier:Maltrato_animal_na_Barbanza_-_Parque_eólico_Pedregal_-_Tremuzo_3.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b5/Maltrato_animal_na_Barbanza_-_Parque_e%C3%B3lico_Pedregal_-_Tremuzo_3.jpg Licence : CC BY-SA2.0 Contributeurs : originally posted to Flickr as Maltrato animal na Serra de Outes - Parque eólico Pedregal - Tremuzo Artiste d’origine :Lansbricae

• Fichier:Nuvola_apps_ksig_horizonta.png Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/58/Nuvola_apps_ksig_horizonta.png Licence : LGPL Contributeurs : http://www.icon-king.com Artiste d’origine : David Vignoni

• Fichier:PSM_V17_D149_Controlling_an_unruly_horse_by_electrical_shock.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4c/PSM_V17_D149_Controlling_an_unruly_horse_by_electrical_shock.jpg Licence : Public domain Contributeurs : PopularScience Monthly Volume 17 Artiste d’origine : Inconnu

• Fichier:Pferde_Horses_in_stable2.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/44/Pferde_Horses_in_stable2.jpgLicence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Magellan

• Fichier:PhotoJ.-P.DIGARD.3.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/42/PhotoJ.-P.DIGARD.3.JPG Li-cence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Charles Mallison

• Fichier:Polo_070922_18-crop.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/27/Polo_070922_18-crop.jpg Licence :CC BY-SA 3.0 Contributeurs :

Page 26: Bien-être Du Cheval

26 8 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE

• Polo_070922_18.jpg Artiste d’origine :• derivative work : Una Smith (<a href='//commons.wikimedia.org/wiki/User_talk:Una_Smith' title='User talk:Una Smith'>talk</a>)• Fichier:Presidents_Derby_2012_Warsaw_DSC_1953.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b7/

Presidents_Derby_2012_Warsaw_DSC_1953.JPG Licence : CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Wistula• Fichier:Stallion_collection_(5908373519).jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/db/Stallion_collection_

%285908373519%29.jpg Licence : CC BY-SA 2.0 Contributeurs : stallion collection Artiste d’origine : eXtensionHorses• Fichier:Tanga_in_Saharnpur.JPG Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e9/Tanga_in_Saharnpur.JPG Licence :

CC BY-SA 3.0 Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : Satdeep gill• Fichier:Tennessee_Walker_X-Ray.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2a/Tennessee_

Walker_X-Ray.jpg Licence : Public domain Contributeurs : USDA http://www.chattanoogan.com/2012/7/28/231181/Roy-Exum-Horse-Abuse-Just-Dial-911.aspx and http://atwork.avma.org/2011/11/09/progress-on-soring-and-kudos-to-usda/ Ar-tiste d’origine : United States Department of Agriculture

• Fichier:This_Horse_is_in_Terrible_Shape.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6e/This_Horse_is_in_Terrible_Shape.jpg Licence : CC BY 2.0 Contributeurs : This Horse is in Terrible Shape Artiste d’origine : George Donnelly from Nor-ristown, US

• Fichier:Toureiro_prestes_a_espetar_umas_bandarilhas_num_Touro_no_Campo_Pequeno.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/92/Toureiro_prestes_a_espetar_umas_bandarilhas_num_Touro_no_Campo_Pequeno.jpgLicence :CC BY 2.0Contributeurs : Deadly turn Artiste d’origine : gcardinal from Norway

• Fichier:Trabrennsport_Viertelschalen_geschlossen.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/87/Trabrennsport_Viertelschalen_geschlossen.jpg Licence : Public domain Contributeurs : Travail personnel Artiste d’origine : dee.lite

• Fichier:USArmyVetHospitalWWIOperationInProgress.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/91/USArmyVetHospitalWWIOperationInProgress.jpg Licence : Public domain Contributeurs : Transferred from en.wikipediaArtiste d’origine : Unknown photographer with US Army signal corps. Original uploader was Fowler&fowler at en.wikipedia

8.3 Licence du contenu• Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0