Rapport de stage :Fouilles paléontologiques

en Auvergne

Rapport de stage :Fouilles paléontologiques

en Auvergne

SOMMAIRESOMMAIRE ... 2

■ Avant-propos ...................................................... p.3

■ Introduction ......................................................... p.4

■ Contexte géologique et datation ............ p.5

■ Le gisement fossilifère ................................ p.7

■ Déroulement du stage .................................. p.9

■ Conclusion ......................................................... p.13

■ Bibliographie .................................................... p.14

■ Annexes

AVANT-PROPOSAVANT-PROPOS ... 3

Avant de vous lancer dans la lecture de ce rapport, je tiens à préciser qu’un weblog estaccessible en ligne à l’adresse suivante: http://gtptabs.free.fr/dotclearCe dernier constitue un petit complément de mon rapport, une sorte de carnet de voyage dans lequellej’évoque les lieux que j’ai eu l’occasion de découvrir lors de mon séjour en Auvergne, tels que le Gourde Tazenat, le Puy-de-Dôme ou encore la carrière de Wolframines, ainsi que les musées visités et toutspécialement celui de Rhinopolis, association organistrice de la campagne de fouilles.Vous pourrez également télécharger le rapport au format .pdf et visionner le reportage de France 3région Rhône-Alpes/Auvergne tourné à l’occasion des fouilles, ainsi qu’en apprendre un peu plus surl’association.

Bonne lecture.

Aperçu du weblog http://gtptabs.free.fr/dotclear

INTRODUCTIONINTRODUCTION ...

Ce dossier présente le travail effectuédurant mon stage de fouilles paléontologiquesdans le petit village de Menat en Auvergne, du10 juillet au 03 août 2006; en partenariat avec leconseil régional du Puy-de-Dôme et la mairie deMenat, sous la direction de Mme Sophie Hervet,paléontologue travaillant pour l’associationRhinopolis. Cette campagne de fouilles, destinée àprésenter au public et à fournir des échantillonsaux scientifiques du Muséum d’histoirenaturelles de Paris, s’intègre dans le projet depréservation et de valorisation du patrimoinepaléontologique exceptionnel de la région. Ilfaut préciser que l’été 2006 a peut être constituéla dernière année de fouilles, suite au projet deconstruction d’une maison de retraite àl’emplacement même du chantier récemmentexploité.

■ L’association RhinopolisCette association (loi de 1901) fondée

en 1994, veille à présent aux destinées dumusée de Menat. Elle compte une dizaine desalariés, un conseil scientifique, de nombreuxbénévoles et se préoccupe de promouvoir lavulgarisation des Sciences de la Terre et de lavie, et tout spécialement de la paléontologie,par le biais d'expositions, de conférences etd'activités pédagogiques.Les activités de Rhinopolis s'articulent doncautour de trois pôles : un pôle scientifique avecdes chantiers de fouilles sur les sitesd’Auvergne et d’ailleurs, un pôle touristiqueavec une exposition permanente de fossiles etun pôle pédagogique avec des animationsproposées aux groupes scolaires, aux centresde loisirs ainsi que des activités et desconférences pour tout public.

■ La commune de MenatLa localité de Menat est située au Nord

du département du Puy-de Dôme à unecinquantaine de kilomètre de Clermont-Ferrand,dans la région des Combrailles à la limite del’Allier. Elle compte 626 habitants sur unesuperficie de 2031 ha.Pendant longtemps, (de 1825 à 1950) ce villagea été le siège d’une intense activité industrielle.La matière première, des schistes, était extraitesur place pour servir à la fabrication, parcalcination ou par carbonisation en vase clos,du Tripoli ou d’un pigment : le noir d’Auvergne. Ce bassin de Menat est très intéressant à plusd’un titre, d’abord parce qu’il s’agit d’un bassinsédimentaire inséré au milieu d’un soclecristallin et ensuite parce qu’il est le gisementdu Paléocène continental européen le pluscomplet et le plus proche (dans le temps) de ladisparition des Dinosaures.

■ RemerciementsMerci à mon maître de stage, Mme

Sophie Hervet, pour sa confiance et pour avoiraccepté ma candidature dans son équipe defouilleurs, merci à Mr Bertrand Maillot pour avoiraccepté ma demande de tutorat, et merci àtoute l’équipe de Rhinopolis et aux fouilleurspour leur accueil et leur convivialité.

■ Menat

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CONTEXTE GÉOLOGIQUE ET DATATONCONTEXTE GÉOLOGIQUE ...

Le bassin sédimentaire de Menat setrouve situé au milieu du socle paléozoïquecristallin extrèmement métamorphisé(migmatites), lambeau de l’ancienne chaînehercynienne dont l’orogénèse a affecté toutel’Europe occidentale à la fin du Primaire.Le bourg est construit au dessus d’une vastedépression schisteuse de forme ellipsoïdale de1000 x 600 mètres (60 000 m² environ) etd’allongement NO-SE. Ce bassin, très riche enfossiles végétaux et animaux, résulte de lasédimentation d’un ancien lac daté duPaléocène supérieur. Il s’est installé dans lediatrème d’une structure volcanique de typeMaar.

■ Formation du maarLe magma, en remontant vers la

surface, rencontre une nappe phréatique ou uncours d’eau souterrain. Cette rencontreprovoque alors, sous l'effet de la chaleur, unetrès importante augmentation de la pressiondans le sous-sol, entraînant la vaporisationexplosive de l'eau.

Ce phénomène, appelé phénomène dephréatomagmatisme, s'il est assez violent,conduit à la formation de cratères d'explosionscirculaires de quelques centaines de mètres de

diamètre et quelques dizaines de mètres deprofondeur. Ces cratères sont généralementbordés par les produits des explosions quicomprennent des fragments arrachés du sous-sol et quelque fois du magma frais.Lorsque l'éruption cesse, après la phaseprécédente de formation du maar, un laccirculaire s'installe dans le cratère du maar auxpentes plus ou moins abruptes. C’est le cas duGour de Tazenat, illustré dans le blog mis enligne, ou encore du Lac Pavin, tous deux situésdans le département du Puy-de-Dôme. Au fil du temps, les dépôts sédimentairescomblent peu à peu le lac pour y établir un fondplat marécageux. Notons que Clermont-Ferrandest construit sur un des plus grand maar de larégion.

■ Le dépôt de schistes carbo-bitumineuxDans le passé, le gisement de schistes

carbo-bitumineux a d’abord été exploité à desfins commerciales : la fabrication du tripoli.Tombé à l’abandon de nos jours, le tripoli (quitire son nom de la ville où on l’a d’abord extrait:Tripoli, au Liban) est une roche silicieused’origine organique farineuse, souvent grise oujaune pâle, employée au polissage des verresou des métaux.Ces schistes exploités à Menat sont en fait desargilites feuilletées bitumineuses (constituéesde pélites), qui proviennent d’une sédimentationlacustre rapide, d’origine planctonique, tel queles squelettes de diatomées (genre d’alguesunicellulaires dont la cellule est protégée par untest silicieux) et de spécules d’éponges.Les sédiments, d’une puissance estimée à 250mètres, se sont déposés dans le cratère encouches plus ou moins homogènes, en formede carène de bâteau avec des pendagesd’environ 30° sur les bords, s’atténuant jusqu’àdevenire subhorizontales au centre.On retrouve à la base un conglomérat de base

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en fait des brèches volcaniques liées à l’activitéexplosive du volcan, surmonté des pélites.

■ DatationUne datation radiométrique par la

méthode Potassium/Argon a été faite parVincent et al. en 1977 sur des basaltes émis endifférents points. Les âges obtenus seregroupent autour de 56 millions d’années, soitle Paléocène supérieur. Jusqu’aux travaux de Vincent et de sescollègues, l’âge du bassin de Menat avait étéapprécié d’après les données paléontologiques.Celles-ci étaient souvent contradictoires. Eneffet, l’étude des végétaux ne peut donnerqu’une indication, et dans le cas de Menat, cetteestimation variait depuis l’Oligocène jusqu’auTertiaire le plus précoce. Pour les insectes, il est rare que desdéterminations au niveau du genre ou del’espèce puisse être faite, d’où les incertitudesdes datations.

■ ConclusionAvec un âge de 56 Ma, nous sommes

donc en présence de la trace de volcanismeTertiaire la plus ancienne actuellementreconnue en Auvergne, et surtout par laformation sédimentaire associée, l’un des plusvieux gisements fossilifères du Cénozoïque :elle est attribuée au Thanétien inférieur duPaléocène.

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LE GISEMENT FOSSILIFÈRELE GISEMENT FOSSILIFÈRE ...

Le gisement de Menat témoigne de laphase de récupération faunique post crise K/T,de par sa position sur l’échelle des tempsgéologiques, la rareté de ce genre de bassin(milieu continentale) et surtout la présence demammifères primitifs.

■ Éléments de PaléontologieIl y a d’abord une paléoflore très riche

et très diversifiée que nous déveloperons unpeu plus loin. L’entomofaune (faune desinsectes) montre la même richesse etdiversification : plus de deux cents espècesdont tous les grands groupes modernes actuelsont été reconnus. Cette entomofaune estactuellement en cours de révision.L’ichtyofaune, (faune des poissons) longtempsconsidérée comme variée par L. Piton qui avaitdénombré quatre familles et six genres, a étéramenée par les dernières études de J.Gaudant (1979) à trois espèces et trois genres,témoignant du caractère lacustre des dépôts.On ignore encore l’origine de l’accumulation despoissons : vivaient-ils sur place, ou auraient-ilssuccombé périodiquement à des émanationsvolcaniques? Cette hypothèse semble êtresoutenue sur le terrain par l’alternance deschistes renfermant une majorité de plantes,puis de schistes à poissons (nettementobservable sur le chantier). Ou bien auraient-ilsété apportés, vivants ou morts, par un éventuelcours d’eau, comme les cadavres de rarestétrapodes. Les fouilles pratiquées à Menat lorsde la campagne de juillet 2004 ont tentéesd’apporter quelques éléments de réponse : à lasuite du relevé de l’orientation des poissons, ilsemble qu’on puisse déceler l’existence d’unpaléocourant dans les eaux du lac de Menat.Tandis que les restes de poissons sontfréquents dans les schistes de Menat,seulement trois échantillons de tortue, unspécimen de grenouille, un de crocodille et unlézard ainsi que quelques élémentssquelettiques d’oiseaux sont connus à ce jour.

Pour les mammifères, qui constituent souventle meilleur élément de datation, trois formes ontété récoltées. L’une consiste en un squelettepratiquement complet d’insectivore; une autreest dépourvue de crâne, mais le squeletteindique qu’il s’agit probablement d’un petitcarnivore; quant à la troisième, elle fût nomméeMenatotherium (Piton, 1940) et attribuéed’abord aux Tillodontes (mélange de caractèresentre rongeurs, insectivores et carnivores),tenant à la fois du singe, de l'écureuil et de lamusaraigne. Un nouvel examen a montré qu’ils’agissait en fait d’un Primate du genrePlesiadapis, proche des espèces nord-américaines et européennes. Cet échantillondécouvert à Menat reste la référence prinicpalepour la datation Paléocène du site, etreprésente l’un des mammifères paléogènes lesplus complet jamais découvert.

Menatotherium découvert dans les schistes deMenat

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■ ClimatEn ce qui concerne le climat de Menat

au moment du dépôt, il semble qu’il est étéplutôt du type tempéré que tropical : les pollenspar exemple montrent la présence denombreuses espèces typiques d’un climatplutôt sec et chaud, même si cette suppositionreste à vérifer.

■ ConclusionLa diversité de ce bassin est tout à fait

remarquable pour ce type de gisement. En effet,faune et flaure sont ici associées dans un étatexceptionnel de conservation. Elles témoignentdirectement de ce que fût l’impact de la criseK/T et de ses conséquences sur la biodiversitéd’Europe.Les mammifères fossiles découverts dans cebassin sont les maillons reliant les mammifèresprimitifs du Mésozoïque et les mammifèresmodernes de l’Eocène. Il en est de même pourles autres groupes. Le bassin de Menatconstitue de ce fait un site rare et important,essentiel de préserver.

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DÉROULEMENT DU STAGEDÉROULEMENT DU STAGE ...

Le chantier auquel j’ai participé, du 10juillet au 3 août 2006, se trouve en bordure deroute, dans un pré à l’entrée de Menat, entre lestade municipal et la gendarmerie. Il se situe àpeu près au centre du paléolac, dans lescouches horizontales.

■ La vie sur le chantierLe matin, nous devions quitter l’école

dans laquelle nous logions de sorte à être sur lechantier pour commencer la journée de travail à8 heures et la terminer à 19 heures, et ce, dulundi au samedi; le dimanche étant notre jourde repos. L'aspect physique de la fouille,comme rester toute la journée recouvert depoussière et à quatre pattes sous un soleil deplomb, reste rarement visible de prime abordaux yeux des néophytes. Tout ceci, il fautl’admettre, recquiert une certaine dose depatience et de maîtrise de soi. Après une matinée de décapage durant laquellerien ne peut avoir été trouvé, vient la coupuresalutaire du repas de midi. Pouvoir se dégourdirles jambes est un réel plaisir. L’après midi,quatre ou cinq heures de fouille s’annoncent ànouveau. La journée de travail se termine parune bonne douche dans les vestiaires du stade,avant un repas bien mérité. La soirée s’amorce tout doucement, tout lemonde est épuisé et devrait sagement aller secoucher en prévision du travail qui nous attendle lendemain, mais aucune envie car l’ambianceest là, et la possibilité d'échanges avec desgens des quatres coins du pays et même desEtats-Unis ne se laisse pas passer!

■ Technique employéeDu fait de la durée limitée des fouilles

et contrairement aux fouilles archéologiques,les fouilles paléontologiques ne recquièrent pasde carroyage (quadrillage de la surface du siteà l'aide de cordes et de piquets dans le but de

créer des carrés d'égale longueur). La rochecontenant les fossiles, nous l’avons vuprécédement, est une roche schisteuseargileuse très friable. De ce fait, nous utilisionsde simples spatules pour dégager les blocs, dequelques centimètres à une cinquantaine decentimètres de longueur avec une épaisseurmoyenne de 5 centimètres, en plantant lesspatules dans la roche à l’aide de marteauxpour délimiter les contours des blocs. On serend vite compte que l’extraction est facilitéelorsque l’on forme une structure en marchesd’escalier, ce qui permet de faire levier avec laspatule.Une fois le bloc en mains, il faut le cliver. Pourcela, l’utilisation d’un cuter reste la meilleuresolution. Il suffit simplement d’insérer la lamesur le côté du bloc, au centre de l’épaisseur, etde la glisser tout autour de celui-ci afin de“l’ouvrir” en deux, un peu comme on ouvre unehuître. On obtient ainsi deux blocs qu’il va falloirchacun cliver de nouveau jusqu’à obtenir unefine lamelle de roche devenue impossible àcliver. Cette technique peut parâitre simplistemais reste très efficace (et également trèscoupante...).Lorsque l’on trouve une empreinte fossile dansla roche, il faut l’identifier et l’envelopper dansdu papier journal, après avoir préalablementnoté les deux faces au marqueur : l’empreinte etla contre-empreinte (une petite précisions’impose ici; nous ne cherchions pas desossements, des tests ou encore des dents,mais bel et bien des empreintes). Afin d’éviterque le fossile ne prenne trop de place dans lecageot où il est stocké, il faut réduirel’échantillon, c’est à dire le désépaissir et ledélimiter.

■ Avancement du chantierCe chantier a déjà été fouillé l’an passé,

il en est donc à sa deuxième année consécutivede fouilles. Lorsqu’une campagne de fouille setermine, il faut reboucher le terrain étudié et lerecouvrir de bâches en plastique pour, d’une

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part, préserver les couches contenant lesfossiles, rétablir le lieu dans son état d’origine,et éviter que des gens ne viennent piller oudégrader les lieux. A notre arrivée, la premièreétape consiste donc à déblayer la terre qui setrouve sur le site afin de retrouver les coucheshorizontales (annexe 1 et 2). Le remblai estramassé à l’aide de pelles et de ramasse-poussières puis il est mis dans des seaux pourêtre ensuite déversé à l'écart du site. SophieHervet (maître de stage) a également fait appelà un engin de terrassement pour élargir lechantier (annexe 3) et créer un nouveau trou(annexe 4), un peu plus haut sur le talus, ce quia fait gagner énormément de temps et d'énergieà toute l'équipe de fouille. C’est seulement après cette étape que leschoses sérieuses commencent. Les premiersjours de chantier sont destinés à se familiariseravec les outils et la technique de fouille, ce quifinalement a été assez instinctif. Avec un peu derecul, je me suis aperçu que nous dégagions laplupart du temps des blocs pris un peu auhasard et souvent trop petits. En effet, plus unboc est gros, plus on a de chances de trouverdes fossils grands et complets. C’est le cas enparticulier pour les poissons et les feuilles.Lors de cette première semaine, nous avonsainsi trouvé essentiellement des feuilles fossileset quelques poissons (annexe 5). Les insectes,quant à eux, souvent très petits même vus à laloupe (de l’ordre du millimètre pour la plupart)sont difficiles à observer pour un oeil non agairi.Nous sommes certainement passés à côté debeaucoup d’entre eux. Il en est de même pourtous les petits fossiles telles que les graines oules fleurs, qui demande une certaine expériencevisuelle.La deuxième semaine a été beaucoup plusfructueuse et mieux organisée. Nous noussommes répartis sur l’ensemble du site afin decouvrir le plus possible de surface dans l’espoirde découvrir de bonnes couches. Nous avonsainsi trouvé une couche stratigraphique riche enfeuilles et une couche riche en insectes quenous avons essayé d’exploiter au maximum. A

côté de cela, certaines couches plus claires ettrès difficiles à cliver, se sont révélées être trèspauvres en fossiles.Le trou creusé par la pelleteuse sur le talus lorsdes premiers jours a également été très dur àfouiller. Les couches très argileuses ont montréune schistosité de crénulation pratiquementimpossible à cliver. Nous avons donc pendantplusieurs jours tenter de creuser à la pelle enprofondeur afin de retrouver des coucheshorizontales, mais sans succès (annexe 6).La troisième semaine a débuté par une nouvelleintervention de la pelleteuse, qui a fini d’élargirle chantier sur toute sa longueur. On a ainsiobtenu une surface d’environ 15 mètres sur 3mètres (annexe 7). Nous nous sommesconcentrés sur le grand chantier et avons trouvéune couche riche en poissons, ce qui pourraitrenforcer l’hypothèse vu précédementd’émanations volcaniques périodiques. Une trèsbelle sauterelle a été découverte ainsi qu’uneguêpe (annexe 8).La quatrième et dernière semaine fût la plusfatigante. Etant donné que le chantier allaitbientôt se terminer, il a fallut travailler pluslongtemps et plus vite en retirant seulement desgros blocs, ce qui demande plus d’effort. Nousavons ainsi dégagé une bonne partie du taluspréalablement déblayée par la pelleteuse lorsde la troisième semaine, en formant desmarches d’escalier (annexe 9) pour faciliterl’extraction des blocs. Ces niveaux se sontrévélés riches en fossiles.Le dernier jour de fouille a été consacré aurebouchage du site par la pelleteuse, aprèsavoir recouvert le chantier de baches. Au coursde ces quatre semaines de fouilles, nous avonségalement trouvé beaucoup de fossiles de boiscarbonisés, de nombreux coprolithes(excréments) et graines, quelques fleurs(annexe 10) et épines.

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■ Identification des feuillesLes samedis ont été consacré au

rangement et au classement des fossiles, et enparticulier des feuilles, ce qui a nécessité laparticipation de toute l’équipe. En observant lesempreintes, nous avons ainsi répertorié pasmoins de quinze genres de feuilles différents, àl’aide de livres et des travaux de Sophie Hervet.Chaque feuille possède ses particularités, plusou moins observables suivant l’état depréservation du fossile, souventcaractéristiques d’un genre. La figure 1 montre les différentes parties de lafeuille :- un limbe plan (a) parcouru de nervures (b),- avec souvent un pétiole (c) qui rattache lafeuille à la tige,- parfois élargi en gaine (d). Celle-ci peutembrasser la tige comme chez les graminées.Le pétiole peut être absent, la feuille est alorsdite sessile. Il peut parfois être ailé, ou muni àsa base de stipules plus ou moins développés.

Pour reconnaître une feuille, il faut ainsiexaminer en particulier les critères suivant: ■ le pétiole (la petite tige à la base), qui aide à

distinguer le chêne sessile du chêne pédonculé(celui-ci a des feuilles sessiles et une fleur et ungland "pédonculés", alors que le chêne sessilea un gland sessile et une feuille pétiolée );

■ la forme (qui sera en cœur (a), ovale (b) oupointue (c), en général symétrique par rapport àla nervure centrale);■ le bord du limbe (partie élargie et aplatie de lafeuille qui capte la lumière solaire), qui peut êtrelisse, avec des poils (hêtre), faiblement dentéou "denticulé" (amandier), découpé en dents descie (charme), doublement denté (charmehoublon), profondément denté (châtaignier) ouencore lobé (chênes);

■ le rapport Longueur/larguer. Ce critère permetde définir les feuilles "larges" et les feuilles"oblongues " dont le rapport (L)/(l), Longueursur largeur maximale est supérieur à 1,5.

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D’autres critères peuvent également êtreétudiés, telle que la division du limbe qui peutêtre uni (figures 1 et 2) ou découpé (figure 4). Parmi les différents genres découverts, on peutciter : cinnamomum (lauriers), taxodium(annexe 11), dryophylum, salix (saules), ilex(houx), lindera stenoloba (annexe 12), typha,fraxinus, myrica, populus (peuplier), corylus,quercus, glybtostrobus ou encoreactinodaphne.N’étant pas des spécialistes en matière defeuilles, de nombreuses erreures ont sansdoute été commises dans le classement de cesfossiles. Néanmoins, un deuxième tri va êtreeffectué par des paléontologues lors de l’étudede ces feuilles.

■ ConclusionAprès quelques jours de fouilles

déstinés à se familiariser avec les outils et latechnique de fouille, ainsi qu’ à s’intégrer dansune équipe, faire connaissance et vivre encommunauté, le travail à vraiment commencé,mêlant à la fois rigueur et bonne ambiance.

Beaucoup de fossiles ont sans douteété survolé du regard durant les premiers jours,et mis de côté car nous manquionscertainement d’expérience pour la plupartd’entre nous.

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CONCLUSIONCONCLUSION ... 13

Ce stage a été pour moi une expérience unique, aussi bien par l’aspect instructif qu’à représentécette campagne de fouilles en elle-même, à savoir les techniques à employer, la découverte etl’identification des fossiles, la persévérance dans la recherche; que par l’aspect social, la vie encommunauté, le fait d’appartenir à une équipe et de partager une même expérience avec plusieursétudiants de filières différentes.

Mon maître de stage, quant à elle, a été très chaleureuse de part son accueil, son enthousiasme,sa volonté et ses conseils. J’ai apprécié être appuyé dans mes fouilles, sans pour autant être trop dirigéet encadré dans mes recherches, c’est à dire avoir une part d’autonomie qui est pour moi très importante.

J’ai également aimé travailler en extérieur malgré les fortes températures de juillet, ne pas êtretrop confiner dans un même lieu clos, et pouvoir visiter la région le week end, en canoë ou à pieds.

Néanmoins, le travail de fouille reste très répétitif. Je pensais effectuer d’autres tâches plusapprofondies et plus diversifiées m’ammenant à étudier plus en détail les fossiles découverts, notamentpouvoir donner des noms aux insectes et poissons trouvés. Aussi, je regrette le fait de ne pas avoirutilisé une technique plus “professionnelle”, et ne pas avoir trouvé de squelette de mammifère quim’aurait permis de travailler avec encore plus d’entrain.

N.B : n’oubliez pas de faire un tour sur http://gtptabs.free.fr/dotclearBastien Sage-vallier

BIBLIOGRAPHIE14

Ouvrages :■ Pinel, Jacqueline. Histoire et Légendes de la Vallée de Menat. Editions Le moulin du Gué-chaumeix, 2002.

■ Piton, Louis. Paléontologie du gisement de Menat (Puy de Dôme). P. Vallier Clermont-Ferrand,1940.

■ Vincent M.P, Aubert M. et all. Découverte d’un volcanisme Paléocène en Auvergne : les Maarsde Menat et leurs annexes : étude géologique et géophysique. Bull. Soc. géol. de France, 1977, (7),t XIX, n°5, p.105 -1070.

■ Russel D.E. Problèmes actuels de paléontologie. Coll. Intern. CNRS n°163, 1967, p.483-489.

Sites internet :■ Rhinopolis. Sauvegarde et valorisation du patrimoine paléontologique de l’Allier, [En ligne].Rhinopolis [page consultée le 05 août 2006]. Disponibilité et accès http://perso.orange.fr/rhinopolis/pages/accueil.htm

■ Wikipédia. Feuille, [en ligne]. Wikipédia [page consultée le 15 août 2006]. Disponibilité et accès http://fr.wikipedia.org/wiki/Feuille

■ Les volcans d’Auvergne. La chaîne des Puys, [En ligne]. Les volcans d’Auvergne [page consultéele 24 août 2006]. Disponibilité et accès http://www.lesvolcansdauvergne.com/

Annexes

ANNEXESANNEXES ...

Annexe 1Aperçu du chantier aprèsdéblaiement des remblaisprésents sur les bâches del’année précédente.

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Annexe 2Remblais avant

dégagement à lapelle et à la

balayette.retour >

Annexe 3Elargissement duchantier par lapelleteuse.

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Annexe 4Création d’un

nouveau chantier parla pelleteuse sur le

haut du talus.retour >

Annexe 5Empreinte fossile depoisson découvertesur le chantier aprèsquelques heuresseulement de fouilles.

< retour

Annexe 6Abandon du trou

creusé par lapelleteuse et à lapelle en haut du

talus.retour >

Annexe 7Chantier final aprèsdégagement de toutles remblais.

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Annexe 8Empreinte de guêpe

fossile trouvée lorsdes fouilles.

retour >

Annexe 9Structure en marchesd’escalier pourfaciliter l’extractiondes blocs.

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Annexe 10Empreinte fossile defleur trouvée lors des

fouilles.retour >

Annexe 11Empreinte fossile detaxodium.

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Annexe 12Empreinte fossile de

lindera stenoloba,caractérisée par la

division de son limbeen 3 lobes.

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