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2009 «RÉSEAUX D’EXCELLENCE» ET «PROJETS INTÉGRÉS» DE LA POLITIQUE COMMUNAUTAIRE EN MATIÈRE DE RECHERCHE: ONT-ILS ATTEINT LEURS OBJECTIFS? COUR DES COMPTES EUROPÉENNE Rapport spécial n o 8 FR ISSN 1831-0850

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  • 2009

    «RÉSEAUX D’EXCELLENCE» ET «PROJETS INTÉGRÉS» DE LA POLITIQUE COMMUNAUTAIRE EN MATIÈRE DE RECHERCHE: ONT-ILS ATTEINT LEURS OBJECTIFS?

    COUR DES COMPTES EUROPÉENNE

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    FR

    ISSN

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  • «RÉSEAUX D’EXCELLENCE» ET «PROJETS INTÉGRÉS» DE LA POLITIQUE COMMUNAUTAIRE EN MATIÈRE DE RECHERCHE: ONT-ILS ATTEINT LEURS OBJECTIFS?

    Rapport spécial no 8 2009

    COUR DES COMPTES EUROPÉENNE

    (présenté en vertu de l’article 248, paragraphe 4, deuxième alinéa, du traité CE)

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    2

    COUR DES COMPTES EUROPÉENNE12, rue Alcide De Gasperi1615 LuxembourgLUXEMBOURG

    Tél. +352 4398-45410Fax +352 4398-46410Courriel: [email protected]: http://www.eca.europa.eu

    Rapport spécial no 8 2009

    De nombreuses autres informations sur l’Union européenne sont disponibles sur l’internet

    via le serveur Europa (http://europa.eu).

    Une fiche bibliographique figure à la fin de l’ouvrage.

    Luxembourg: Office des publications de l’Union européenne, 2009

    ISBN 978-92-9207-410-4

    doi:10.2865/64731

    © Communautés européennes, 2009

    Reproduction autorisée, moyennant mention de la source

    Printed in Belgium

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

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    TABLE DES MATIÈRES

    POINTS

    GLOSSAIRE

    I-V SYNTHÈSE

    1-16 INTRODUCTION

    1-5 LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE COMMUNAUTAIRES: OBJECTIFS ET MENACES À AFFRONTER1-3 OBJECTIFS DE LA POLITIQUE4-5 FAIBLESSES STRUCTURELLES ET AMBITIONS DE LA RECHERCHE EUROPÉENNE

    6-16 LE SIXIÈME PROGRAMME-CADRE9-11 LES NOUVEAUX INSTRUMENTS ET LEURS OBJECTIFS12-16 SÉLECTION ET GESTION DES PROJETS

    17-18 ÉTENDUE ET APPROCHE DE L’AUDIT

    17 ÉTENDUE DE L’AUDIT18 APPROCHE DE L’AUDIT

    19-56 OBSERVATIONS

    19-27 CONTRIBUTION GÉNÉRALE À LA RÉALISATION DES OBJECTIFS COMMUNAUTAIRES EN MATIÈRE DE RDT22-24 EFFICACITÉ DE LA COLLABORATION DANS LE DOMAINE DE LA RECHERCHE25-27 DES PROJETS DE QUALITÉ PLUS ÉLEVÉE AU NIVEAU DES PROPOSITIONS QU’À CELUI

    DE LA MISE EN ŒUVRE DANS UN CERTAIN NOMBRE DE CAS

    28-43 RÉALISATION DES OBJECTIFS SPÉCIFIQUES DES NOUVEAUX INSTRUMENTS29-35 L’INTÉGRATION DES REX A SOUVENT ÉTÉ REMPLACÉE PAR UNE FORME TRADITIONNELLE DE COLLABORATION36-38 LES PI: DE GRANDS PROJETS ET UN ENGAGEMENT FINANCIER RELATIVEMENT FAIBLE DES PARTICIPANTS39-43 L’OBJECTIF DE PARTICIPATION DES PME N’A PAS ÉTÉ PLEINEMENT ATTEINT

    44-53 LA GESTION DES NOUVEAUX INSTRUMENTS PAR LA COMMISSION45-46 INCERTITUDES QUANT AU RÔLE SPÉCIFIQUE DES INSTRUMENTS47-49 DE MULTIPLES DISPOSITIONS LÉGALES ET DES ORIENTATIONS PARFOIS INSUFFISANTES50 LE PROCESSUS DE NÉGOCIATION: PLUS LONG ET SOUVENT PEU TRANSPARENT51 DES PROJETS MOINS NOMBREUX ET PLUS IMPORTANTS, MAIS AVEC UN NOMBRE DE PARTICIPANTS QUI RESTE ÉLEVÉ52-53 SUIVI DES PROJETS INSUFFISANT

    54-56 STIMULATION DES INVESTISSEMENTS EN MATIÈRE DE RDT55-56 DES FONDS COMMUNAUTAIRES PLUS IMPORTANTS POUR UNE DIMINUTION RELATIVE DES INVESTISSEMENTS

    DES PARTICIPANTS EN MATIÈRE DE RDT

    57-65 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

    RÉPONSES DE LA COMMISSION

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    GLOSSAIRE

    Espace européen de la recherche (EER) : Zone sans frontières pour la recherche, dans laquelle les ressources scientifiques seront mieux utilisées en vue d’accroître l’emploi et la compétitivité en Europe.

    Programmes-cadres (PC) de RDT: Programmes pluriannuels établissant, pour une période donnée, les activités scientifiques et technologiques devant être financées par la Commu-nauté, ainsi que leur budget et les modalités de leur exécution technique et financière.

    Instruments de RDT : Différents types de projets définis par les PC. Chaque instrument poursuit des objectifs spécifiques et fait intervenir des dispositions particulières en matière de participation.

    Réseaux d’excellence (REx): Instrument visant à intégrer substantiellement et durablement les activités de recherche des partenaires des réseaux, et à lutter ainsi directement contre la fragmentation des activités de recherche en Europe dans un domaine donné.

    Projets intégrés (PI): Instrument conçu pour réaliser des objectifs scientifiques et techniques ambitieux et clairement définis, d’une dimension européenne.

    Produit intérieur brut (PIB): Valeur marchande totale de l’ensemble des biens et services finals produits dans un pays au cours d’une année donnée.

    Petites et moyennes entreprises (PME): Entreprises qui occupent moins de 250 personnes et dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 50 millions d’euros ou dont le total du bilan annuel n’excède pas 43 millions d’euros.

    Objectifs «SMART»: Objectifs spécifiques, mesurables, réalisables, pertinents et datés, tels qu’ils sont définis dans le règlement financier de l’UE.

  • RÉPONSES DE LA COMMISSION

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    SYNTHÈSE

    I .L a r e c h e r c h e e u r o p é e n n e e s t c o n s i d é r é e comme pâtissant de l ’ insuff isance et du dis-persement des invest issements. S ’ inscr ivant d a n s l e c a d r e d e s a c t i o n s d e l ’ U E v i s a n t à r e m é d i e r à c e t t e s i t u a t i o n , l e s i x i è m e p r o -g r a m m e - c a d r e ( 6 e P C ) a m i s e n p l a c e d e u x nouveaux instruments, les «réseaux d’excel-l e n c e » ( R E x ) e t l e s « p r o j e t s i n t é g r é s » ( P I ) . L ’ o b j e c t i f v i s é é t a i t , d ’ u n e p a r t , d ’ i n t é g r e r substant ie l lement et durablement les act i -v i tés de recherche et , d ’autre part , de réal i -ser des object i fs sc ienti f iques et techniques ambit ieux , c la i rement déf in is et de dimen-s ion européenne.

    I I .L ’ a u d i t a v i s é à d é t e r m i n e r d a n s q u e l l e m e s u r e l e s R E x e t l e s P I a v a i e n t c o n t r i b u é à la réal isat ion des object i fs de la pol i t ique de recherche établ is par le t ra i té et à cel le de leurs propres object i fs spéci f iques , s i la Commission avait géré eff icacement les nou-veaux instruments et s i le 6 e PC avait st imulé les investissements en matière de recherche et de développement technologique (RDT) .

    I I I .L e s c o n c l u s i o n s d e l a C o u r s o n t l e s suivantes :

    les instruments du 6i ) e PC audités ont per-m i s d e p r o m o u v o i r l a c o l l a b o r a t i o n e n matière de recherche et la mise en œuvre de projets de qualité raisonnable. Cepen-dant , ces instruments ont fonct ionné en l ’ a b s e n c e d ’ u n e l o g i q u e d ’ i n t e r v e n t i o n c l a i r e a i n s i q u e d ’ o b j e c t i f s « S M A R T » e t d ’ indicateurs de performance;

    l e s o b j e c t i f s s p é c i f i q u e s d e s n o u v e a u x i i ) i n s t r u m e n t s n ’ o n t é t é r é a l i s é s q u ’ e n p a r t i e . L e s R E x o n t f a v o r i s é u n b o n n i v e a u d e c o l l a b o r a t i o n e n m a t i è r e d e recherche mais , souvent , n ’ont pas per-mis l ’ intégrat ion progress ive et durable des act iv i tés de recherche des partenai-res du réseau. Les P I ont contr ibué à la qual i té é levée de la col laborat ion dans le domaine de la recherche, mais n ’ont a t t i r é n i d e s r e s s o u r c e s p l u s i m p o r t a n -tes de la part des di f férents part ic ipants n i des sources de f inancement publ ic et pr ivé supplémentaires ;

  • RÉPONSES DE LA COMMISSION

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    V.La Cour formule également les recomman-dat ions suivantes :

    la Commission devrait examiner si les REx i ) et les projets de col laborat ion s imilaires aux PI ont des object i fs réal istes et s ’ i l s présentent des avantages importants par rapport aux instruments tradit ionnels de col laborat ion en mat ière de recherche. S ’ a g i s s a n t d e s R E x f i n a n c é s a u t i t r e d u 6 e P C , l a C o m m i s s i o n d e v r a i t a p p r é c i e r au cas par cas s i les réal isat ions passées, l ’éventuel le va leur a joutée communau-taire et les perspectives de viabi l i té per-m e t t e n t d e j u s t i f i e r l a p o u r s u i t e d ’ u n f inancement sous le 7 e PC;

    la Commiss ion devrait étudier les d i f fé-i i ) rentes ra isons qui expl iquent le n iveau r e l a t i v e m e n t f a i b l e d ’ i n v e s t i s s e m e n t des part ic ipants dans la recherche et le développement technologique par rap-port aux objectifs poursuivis, et proposer des mesures spéci f iques . I l conviendrait de disposer d ’ informations appropr iées p e r m e t t a n t d e s u r v e i l l e r l ’ e f f e t c a t a l y -seur du f inancement communautaire en matière de RDT. Le réal isme des résultats escomptés , notamment pour les PME et le secteur pr ivé , devrait être réévalué;

    e n v u e d ’ a m é l i o r e r n o t a m m e n t l a f a c i -i i i ) l i té de gestion des projets, ainsi que leur mise en œuvre et leur évaluat ion appro-p r i é e s , l a C o m m i s s i o n d e v r a i t v e i l l e r à c e q u e d e s o r i e n t a t i o n s c l a i r e s s o i e n t d isponibles en temps ut i le , à ce que la procédure de passation des marchés soit accélérée et à ce que le suivi des projets soit renforcé.

    SYNTHÈSE

    la gest ion assurée par la Commiss ion a i i i ) r é v é l é , s u r t o u t a u d é b u t d e l a m i s e e n œ u v r e d u 6 e P C , u n c e r t a i n n o m b r e d e d é f i c i e n c e s a y a n t a f f e c t é l ’ e f f i c a c i t é des act ions , en part icul ier l ’ incert i tude q u a n t a u r ô l e s p é c i f i q u e d e s n o u v e a u x i n s t r u m e n t s , l ’ i n s u f f i s a n c e d e s o r i e n -t a t i o n s e t d e s f a i b l e s s e s e n m a t i è r e d e suiv i des projets ;

    p a r r a p p o r t a u 5iv) e P C , l e 6 e P C n ’ a p a s entra îné une hausse notable des inves-t i s s e m e n t s d e s p a r t i c i p a n t s d a n s l e domaine de la RDT. La part ic ipat ion du s e c t e u r p r i v é a m ê m e d i m i n u é e n t e r -mes re lat i fs . L ’object i f de 15 % du bud-get global des pr ior i tés thématiques du 6 e P C e n f a v e u r d e l a p a r t i c i p a t i o n d e s PME n’a pas été atte int .

    IV.La Cour rappel le sa recommandat ion anté-r i e u r e , à s a v o i r q u e l e s p r o g r a m m e s d e d é p e n s e s d e v r a i e n t ê t r e f o n d é s s u r u n e l o g i q u e d ’ i n t e r v e n t i o n c l a i r e , l i a n t l e s i n s -t r u m e n t s à d e s o b j e c t i f s r é a l i s t e s . D a n s c e c o n t e x t e , i l c o n v i e n d r a i t d e c o n s i d é r e r l a p o s s i b i l i t é d e d é f i n i r u n s e u l o b j e c t i f p a r i n s t r u m e n t , d e m a n i è r e à g a r a n t i r u n r ô l e spéci f ique c la i r aux instruments . À chaque p r o g r a m m e d e v r a i e n t c o r r e s p o n d r e d e s indicateurs de performance appropriés pour contrôler les résultats , les réal isat ions et les ef fets attendus.

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

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    INTRODUCTION

    LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE COMMUNAUTAIRES: OBJECTIFS ET MENACES À AFFRONTER

    OBJECTIFS DE LA POLITIQUE

    1. La recherche et le développement technologique exercent une influence essent ie l le sur le progrès et l ’ innovat ion sc ient i f iques et technologi-ques. La recherche est une priorité importante de l ’Union européenne et de ses États membres , l ’object i f v isé étant de maintenir et d ’amé-l iorer le n iveau de v ie é levé de ses c i toyens .

    2. Les objectifs globaux de la politique communautaire en matière de RDT1 consistent à renforcer les bases sc ient i f iques et technologiques de l ’ industr ie de la Communauté et à favor iser le développement de sa compétit ivité internationale. Les entreprises, les centres de recherche et les univers i tés sont encouragés à coopérer les uns avec les autres d a n s l e c a d r e d ’ a c t i v i t é s d e R D T d e h a u t e q u a l i t é a f i n d ’ e x p l o i t e r ple inement les potent ia l i tés du marché intér ieur .

    1 Traité instituant la Communauté

    européenne, titre XVIII (Recherche

    et développement technologique),

    articles 163 à 173. Les actions sont définies

    comme suit:

    a) mise en œuvre de programmes

    de recherche, de développement

    technologique et de démonstration

    en promouvant la coopération avec

    et entre les entreprises, les centres

    de recherche et les universités;

    b) promotion de la coopération en matière

    de recherche, de développement

    technologique et de démonstration

    communautaires avec les pays tiers et

    les organisations internationales;

    c) diffusion et valorisation des résultats

    des activités en matière de recherche,

    de développement technologique et de

    démonstration communautaires;

    d) stimulation de la formation

    et de la mobilité des chercheurs

    de la Communauté.

    D É P E N S E S D U B U D G E T CO M M U N AU TA I R E E N M AT I È R E D E R DTM OY E N N E A N N U E L L E ( P O U R L E S 4 E, 5 E, 6 E E T 7 E P C )

    I L L U S T R AT I O N 1

    (en

    mill

    ions

    d’e

    uros

    par

    an)

    4e PC — EU-12(1995-1998)

    5e PC — EU-15(1999-2002)

    6e PC — EU-15(2003-2006)

    6e PC — EU-25(2004-2006)

    7e PC — EU-27(2007-2013)

    2 761

    3 4254 061

    4 447

    7 217

    1 000

    2 000

    3 000

    4 000

    5 000

    6 000

    7 000

    8 000

    0

    Source: Décisions législatives relatives au 4e, 5e, 6e et 7e PC (hors Euratom).

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    3. Depuis 1984, les actions communautaires en matière de RDT sont mises e n œ u v r e d a n s l e c a d r e d e p r o g r a m m e s - c a d r e s p l u r i a n n u e l s q u i f ixent , pour une pér iode donnée, les object i fs sc ient i f iques et tech-n o l o g i q u e s , l e s g r a n d e s l i g n e s d e c e s a c t i o n s , l e b u d g e t g l o b a l e t sa vent i lat ion par act ion a ins i que les modal i tés de la part ic ipat ion f inancière de la Communauté . Les fonds af fectés aux programmes-cadres communautaires successi fs ont augmenté au f i l du temps. Les P C c o n s t i t u e n t l a p r i n c i p a l e s o u r c e u n i q u e d e f i n a n c e m e n t p u b l i c d e l a r e c h e r c h e d a n s l ’ U n i o n e u r o p é e n n e , p u i s q u ’ i l s r e p r é s e n t e n t globalement de 4 % à 5 % du total du f inancement publ ic en RDT.

    FAIBLESSES STRUCTURELLES ET AMBITIONS DE LA RECHERCHE EUROPÉENNE

    4. La recherche européenne est largement considérée comme pâtissant de fa iblesses structurel les . La Commiss ion a re levé que 2:

    l ’ invest issement en RDT est insuff isant et d ispersé ;a)

    des ressources humaines insuff isantes sont consacrées à la recher-b) che;

    la capacité de t ransformation des avancées sc ient i f iques en pro-c) duits et serv ices innovants et compétit i fs est l imitée;

    les pol i t iques de recherche en Europe sont f ragmentées .d)

    5. La Commission et le Consei l européen ont est imé que l ’aménagement de l ’espace européen de la recherche (EER) const i tue une mesure c lé permettant de pal l ier ces déficiences structurel les 3. L ’EER ferait off ice de marché intérieur de la recherche et de la technologie, a insi que de forum pour une mei l leure coordinat ion des t ravaux et pol i t iques de recherche nat ionaux et régionaux. Le Consei l européen a déf ini pour l ’Union l ’objectif ambitieux de «devenir l ’économie de la connaissance la p lus compét i t ive et la p lus dynamique du monde, capable d ’une c r o i s s a n c e é c o n o m i q u e d u r a b l e a c c o m p a g n é e d ’ u n e a m é l i o r a t i o n q u a n t i t a t i v e e t q u a l i t a t i v e d e l ’ e m p l o i e t d ’ u n e p l u s g r a n d e c o h é -sion sociale» 4. Dans cette perspective, l ’effort de recherche européen devrait augmenter pour approcher 3 % du produit intér ieur brut (PIB) d ’ ic i 2010 (contre 1 ,9 % en 2000) . Les deux t iers de ce nouvel inves-t issement devraient provenir du secteur pr ivé 5.

    2 Voir la proposition de la

    Commission de décisions

    du Conseil concernant les

    programmes spécifiques

    de mise en œuvre du

    sixième programme-cadre,

    COM(2002) 43 final du 30.1.2002,

    section 5.1 «Nécessité d’une

    intervention communautaire»,

    page 71.

    3 La réalisation d’un espace

    européen de la recherche a été

    proposée par la Commission

    européenne dans sa

    communication «Vers un espace

    européen de la recherche», de

    janvier 2000. L’objectif de créer

    l’EER a été repris peu après par

    l’UE lors du Conseil européen de

    Lisbonne, en mars 2000.

    4 Voir les conclusions du Conseil

    européen de Lisbonne, mars 2000,

    point 5.

    5 Voir les conclusions du Conseil

    européen de Barcelone, mars 2002,

    point 47.

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    LE SIXIÈME PROGRAMME-CADRE

    6. Le sixième programme-cadre de la Communauté européenne (6e PC)6 était un instrument censé contribuer à la réalisation des ambitieux objectifs susmentionnés. I l avait pour but de f inancer des activités favorisant à la fois l ’ innovation et la créat ion de l ’EER, en améliorant l ’ intégrat ion et la coordination de la recherche en Europe, jusqu’alors fragmentée. Le 6 e PC couvrait , pour la pér iode 2002-2006, tous les domaines de la recherche, de la recherche fondamentale à la recherche appl iquée, de même que la promotion de l ’excel lence sc ient i f ique et technique a ins i que la coordinat ion de la recherche au niveau européen. I l s ’ar -t icula i t autour de t rois axes :

    intégrer et renforcer l ’espace européen de la recherche; —

    structurer l ’espace européen de la recherche; —

    renforcer les bases de l ’espace européen de la recherche. —

    P R I N C I PAU X V O L E T S E T P R I N C I P E S D E B A S E D U 6 E P CI L L U S T R AT I O N 2

    Principaux volets du 6e PC

    Intégrerla recherche européenne

    Structurerl’EER

    Renforcerles bases de l’EER

    Principes fondamentaux du 6e PC

    Concentration sur les domaines

    de recherche prioritaires sélectionnés

    Eff et structurant par le renforcement des liens avec des initiatives

    nationales, régionales et européennes

    Coordination Simplifi cation

    6 Décision n° 1513/2002/CE

    du Parlement européen et du

    Conseil du 27 juin 2002 relative

    au sixième programme-cadre

    de la Communauté européenne

    pour des actions de recherche, de

    développement technologique et

    de démonstration contribuant à la

    réalisation de l’espace européen

    de la recherche et à l’innovation

    (2002-2006) (JO L 232 du

    29.8.2002, p. 1).

    Source: Guide de la Commission intitulé «Participer aux programmes européens de recherche», 2e édition, février 2004 (http://ec.europa.eu/research/fp6/pdf/blue_guide_fr.pdf).

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

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    7. Avec un budget de quelque 17 mil l iards d’euros pour la période 2002-2 0 0 6 , l e 6 e P C a v a i t f i n a n c é , f i n 2 0 0 8 , d e s a c t i o n s « i n d i r e c t e s » d e RDT représentant des invest issements d ’un montant tota l est imé à 25 mil l iards d’euros 7. La plupart des dépenses (quelque 75 %) ont été ef fectuées sous la rubr ique « Intégrer et renforcer l ’espace européen de la recherche» autour de sept «priorités thématiques» 8 ou program-mes couvrant certa ins sujets de recherche spéci f iques .

    8. Le 6 e PC s ’est intéressé tout particul ièrement aux petites et moyennes entrepr ises (PME) , en vue de renforcer leur capacité technologique et de fac i l i ter leur accès à la recherche de haute qual i té . Un montant de 1 ,8 mi l l iard d ’euros a été réservé à cet ef fet , soi t 15 % du budget g lobal des pr ior i tés thémat iques (un t iers de plus que dans le pro-gramme-cadre précédent) .

    LES NOUVEAUX INSTRUMENTS ET LEURS OBJECTIFS

    9. Outre les instruments tradit ionnels 9, deux nouveaux instruments, des-t inés spécia lement à « intégrer et renforcer l ’espace européen de la recherche» , ont été mis en place par le 6 e PC:

    l e s « r é s e a u x d ’ e x c e l l e n c e » ( R E x ) a v a i e n t p o u r p r i n c i p a l o b j e c - —ti f d ’ intégrer substant ie l lement et durablement les act iv i tés de recherche des partenaires des réseaux, et de lutter a ins i d i recte-ment contre la fragmentation des activités de recherche en Europe pour une pr ior i té thématique donnée;

    l e s « p r o j e t s i n t é g r é s » ( P I ) o n t é t é c o n ç u s p o u r p r o d u i r e l e s —connaissances requises en vue de mettre en œuvre les pr ior i tés thématiques, en réal isant des objectifs scientif iques et techniques ambit ieux, c la i rement déf in is et de dimension européenne.

    10. Les REx et les PI pouvaient être mis en œuvre pour n’ importe laquel le d e s s e p t « p r i o r i t é s t h é m a t i q u e s » ( v o i r n o t e d e b a s d e p a g e 8 ) . L e légis lateur a constaté que ces instruments const i tuaient le pr incipal m o y e n d e p r o d u i r e u n e v a l e u r a j o u t é e s u p é r i e u r e à c e l l e p o u v a n t ê t r e o b t e n u e a u n i v e a u n a t i o n a l ( v a l e u r a j o u t é e e u r o p é e n n e ) , p a r l ’ intégrat ion des capacités de recherche européennes , ce qui devait permettre d ’obtenir une masse cr i t ique en termes de compétences , d ’ a c t i v i t é s e t d e r e s s o u r c e s ( p e r s o n n e l , a p t i t u d e s , c o m p é t e n c e s , f i n a n c e s , i n f r a s t r u c t u r e s e t é q u i p e m e n t s ) . D e m ê m e , l e s n o u v e a u x instruments étaient censés jouer un rôle important dans la réal isation de l ’object i f de 15 % du budget g lobal des pr ior i tés thémat iques à consacrer aux PME (voir point 8) .

    7 Les activités «indirectes» de

    RDT désignent des actions devant

    être mises en œuvre par des

    contractants bénéficiaires d’une

    subvention, par opposition aux

    activités «directes» menées par la

    Commission à travers son Centre

    commun de recherche.

    8 Les sept «priorités thématiques»

    sont: sciences de la vie,

    génomique et biotechnologie

    pour la santé; technologies

    pour la société de l’information;

    nanotechnologies et nanosciences,

    matériaux multifonctionnels

    basés sur la connaissance et

    nouveaux procédés et dispositifs

    de production; aéronautique

    et espace; qualité et sûreté

    alimentaires; développement

    durable, changement planétaire

    et écosystèmes; citoyens et

    gouvernance dans une société

    fondée sur la connaissance.

    9 Projets spécifiques ciblés,

    actions de coordination, projets de

    soutien spécifiques, actions Marie

    Curie, initiatives intégrées relatives

    aux infrastructures et mesures

    relevant de l’article 169.

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    12

    11. Les encadrés 1 et 2 i l lustrent les types d’activités menées dans le cadre des REx et des P I .

    SÉLECTION ET GESTION DES PROJETS

    12. Au sein de la Commission, le 6 e PC relève de la responsabil ité conjointe de plus ieurs d i rect ions générales (DG) 10. Comme pour les program-m e s - c a d r e s a n t é r i e u r s , l a C o m m i s s i o n a p u b l i é r é g u l i è r e m e n t d e s appels à proposit ions décr ivant les grands domaines d ’act iv i té . Les demandes de f inancement présentées par les bénéficiaires potentiels éta ient évaluées avec l ’a ide d ’experts indépendants («évaluateurs») . Les proposit ions éta ient étudiées à la lumière des cr i tères sc ient i f i -ques et techniques déf in is dans l ’appel à proposi t ions , notamment les cr i tères de gest ion l iés à la capacité potent ie l le des auteurs des proposit ions à mettre en œuvre les projets . Les projets jugés les plus dignes de bénéf ic ier du f inancement communautaire éta ient sé lec-t ionnés par la Commiss ion, et les subvent ions octroyées .

    13. La Commiss ion a procédé à un suiv i et à une évaluat ion régul ière de l ’avancement des projets , y compris au regard des object i fs spéci f i -ques ass ignés à chaque instrument . Ce suiv i a été assuré avec l ’a ide d ’experts indépendants («réviseurs») 11.

    10 Avec la direction générale

    de la recherche, principale

    responsable de la gestion et de

    la coordination des activités

    du 6e PC, quatre autres DG ont

    également participé à la gestion

    de programmes spécifiques: la DG

    Société de l’information et médias,

    la DG Énergie et transports, la

    DG Entreprises et industrie et la

    DG Affaires maritimes et pêche.

    En outre, la DG Centre commun

    de recherche est responsable des

    activités directement mises en

    œuvre par la Commission.

    11 Voir point 25 et note de bas de

    page 19.

    Q U E L S S O N T L E S T Y P E S D ’AC T I V I T É S M E N É E S D A N S L E C A D R E D E S R E X ?

    Les REx sont tous différents. Les activités spécifiques réalisées sont notamment les suivantes:

    L’intégration des activités mises en œuvre dans le cadre des REx examinés a notamment consisté à échanger des doctorants et du personnel de recherche, à organiser des ateliers communs, à créer des groupes de travail virtuels dans le domaine de la recherche basés sur internet, à ouvrir des laboratoires et des instituts virtuels ainsi qu’à organiser des visites devant permettre d’accéder à des installations hors site.

    Parmi les activités de recherche conjointes réalisées dans le cadre des REx examinés figure le financement de différents projets de recherche, souvent au moyen d’appels à proposition internes mis en œuvre par des responsables de tâches scientifiques.

    Les activités de diffusion de l’excellence ont notamment consisté en des visites d’entreprises, en la participation à des conférences internationales, en l’organisation de stages d’été et d’autres formations, en la diffusion d’informations relatives aux projets au moyen d’une page web spécialisée, de lettres d’information et de communiqués de presse, ainsi qu’en la publication d’articles.

    E N C A D R É 1

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    13

    14. Les projets mis en œuvre au t i t re des REx et des P I ont att i ré près de 50 % des fonds dont dispose le 6 e PC. D’après les données de la Com-miss ion, les REx et les projets de col laborat ion présentant les mêmes caractér is t iques que les P I ont bénéf ic ié de 16 % de la tota l i té des fonds qui avaient été a l loués au t i t re du 7 e programme-cadre (2007-2013) en févr ier 2009 12.

    15. L e 6 e P C a f i n a n c é 1 6 7 p r o j e t s r e l e v a n t d e s R E x , a s s o c i a n t e n v i r o n 5 000 participants et représentant un concours communautaire cumulé de 1 ,2 mi l l iard d ’euros (pour des coûts d ’ invest issement é l ig ibles de 1,9 mil l iard d’euros) . Chaque REx a associé en moyenne 30 partenaires et représenté un concours communautaire de 7 mi l l ions d ’euros par contrat . Près de 700 projets dits « intégrés» ont été f inancés. Quelque 17 000 part ic ipants y ont été associés , pour un concours communau-ta i re cumulé de 6 ,5 mi l l iards d ’euros (et des coûts d ’ invest issement él igibles de 10,7 mil l iards d’euros) . Chaque projet intégré a associé en moyenne 25 partenaires et a représenté un concours communautaire de 9 ,5 mi l l ions d ’euros par contrat .

    16. Globalement, les fonds disponibles au titre du 6e PC ont permis de finan-cer une seule des cinq proposit ions reçues. Cette proportion est com-parable à celle des systèmes de f inancement de la Fondation nationale de la sc ience des États -Unis ( U S N a t i o n a l S c i e n c e F o u n d a t i o n ) , mais infér ieure à cel le du précédent programme-cadre (26 %) . Les propo-sit ions f inancées ont été proport ionnel lement plus importantes pour les REx que pour les P I .

    12 Décision n° 1982/2006/CE du

    Parlement européen et du Conseil

    du 18 décembre 2006 relative

    au septième programme-cadre

    de la Communauté européenne

    pour des actions de recherche, de

    développement technologique

    et de démonstration (2007-2013)

    (JO L 412 du 30.12.2006, p. 1).

    Sous le 7e PC, les «projets en

    collaboration» peuvent inclure les

    activités réalisées précédemment

    sous le nom de «projets intégrés».

    Q U E L S S O N T L E S T Y P E S D ’AC T I V I T É S M E N É E S D A N S L E C A D R E D E S P I ?

    Les activités couvertes par un projet mis en œuvre dans le cadre de PI relèvent de l’une des catégories suivantes:

    activités de RDT visant directement à créer de nouvelles connaissances, notamment les activités • liées à l’innovation et activités de diffusion;

    activités de démonstration destinées à prouver la viabilité de nouvelles technologies qui présentent • un avantage économique potentiel, mais qui ne peuvent être commercialisées directement (par exemple les tests de prototypes);

    activités de formation destinées à contribuer au développement professionnel des chercheurs et • d’autres agents occupant des postes clés, des directeurs de la recherche, des dirigeants d’entreprises (de PME en particulier) et des utilisateurs potentiels des connaissances générées par le projet.

    E N C A D R É 2

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    14

    ÉTENDUE DE L’AUDIT

    17. L ’audit avait pour object i fs d ’évaluer la mesure dans laquel le :

    les REx et les P I ont contr ibué à la réal isat ion tant des object i fs —globaux f ixés par le t ra i té en matière de recherche que de leurs propres object i fs spéci f iques ;

    la Commission a soutenu de manière eff icace la mise en œuvre des —p r o j e t s e n f o u r n i s s a n t a u x b é n é f i c i a i r e s l e s o r i e n t a t i o n s n é c e s -sai res , en gérant les contrats et en assurant le suiv i des progrès accompl is ;

    le 6 — e PC avait st imulé les invest issements en matière de RDT.

    APPROCHE DE L’AUDIT

    18. Des informations probantes ont été recuei l l ies :

    en examinant la documentat ion relat ive au 6 — e PC (documents pré-paratoires , cadre jur idique, or ientat ions de la Commiss ion, don-nées re lat ives à la mise en œuvre) ;

    en ef fectuant des v is i tes auprès de 36 coordinateurs de projet et —de part ic ipants associés à 14 projets dans 15 États membres 13;

    dans le cadre d ’une sér ie de tables rondes auxquel les ont part i - —c i p é 6 0 c h e r c h e u r s d e 4 4 o r g a n i s a t i o n s d i f f é r e n t e s p a r t i c i p a n t au 6 e PC 14;

    dans le cadre d ’une enquête auprès de 387 organisat ions de RDT —(274 part ic ipants aux programmes, 104 auteurs de proposit ion et neuf non-part ic ipants) ;

    par une analyse des domaines de gest ion sélect ionnés jouant un —rôle c lé dans la performance des instruments (notamment l ’exa-m e n d e l a m i s e e n œ u v r e d e h u i t a p p e l s à p r o p o s i t i o n s e t u n e analyse des conclusions de 399 examens indépendants de projets réal isés avant le 31 décembre 2007) ;

    en examinant des é léments probants secondaires re lat i fs à l ’e f f i - —cacité de ces instruments ;

    en examinant les opinions formulées par certa ines associat ions —e x e r ç a n t u n e a c t i v i t é d a n s l e d o m a i n e d e l a r e c h e r c h e c o m m u -nautaire .

    13 Allemagne, Autriche, Belgique,

    Danemark, Espagne, Estonie,

    Finlande, France, Italie, Pays-Bas,

    Pologne, Portugal, Royaume-Uni,

    Slovaquie et Suède.

    14 Ces tables rondes ont été

    organisées avec l’aide des

    coordinateurs des points de

    contact nationaux du 6e PC en

    Espagne, en Finlande, en France,

    en Pologne et au Royaume-Uni.

    ÉTENDUE ET APPROCHE DE L’AUDIT

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    15

    CONTRIBUTION GÉNÉRALE À LA RÉALISATION DES OBJECTIFS COMMUNAUTAIRES EN MATIÈRE DE RDT

    19. Selon le t ra i té CE, l ’object i f g lobal de la pol i t ique communautaire en matière de RDT consiste à renforcer les bases sc ient i f iques et tech-nologiques de l ’ industr ie de la Communauté et à favor iser le déve-loppement de sa compétit iv i té internat ionale .

    20. D a n s l e c a d r e d ’ u n p r é c é d e n t a u d i t r é a l i s é d a n s l e d o m a i n e d e l a recherche, la Cour a s ignalé l ’absence d ’une logique d’ intervent ion c la i re , indiquant comment les di f férents instruments et programmes éta ient censés contr ibuer aux object i fs communautaires en matière de RDT 15. En outre , l ’absence d ’object i fs SMART 16 et d ’ indicateurs de p e r f o r m a n c e d é f i n i s p o u r l e s d i f f é r e n t s p r o g r a m m e s d e r e c h e r c h e a compromis les pr inc ipes essent ie ls à un suiv i et à une évaluat ion adéquats 17.

    21. Compte tenu de l’absence de logique d’intervention claire18, la Cour a exa-miné la contribution générale des nouveaux instruments à la polit ique communautaire de RDT en ce qui concerne les aspects suivants :

    l ’e f f icaci té de la col laborat ion mise en place dans le domaine de —la recherche;

    la qual i té sc ient i f ique des di f férents projets , te l le qu’e l le ressort —de l ’évaluat ion des experts .

    15 Rapport spécial n° 9/2007 relatif

    à «l’évaluation des programmes-

    cadres de recherche et de

    développement technologique (RDT)

    de l’UE: l’approche de la Commission

    peut-elle être améliorée?» (points 22

    à 37) (JO C 26 du 30.1.2008). La

    logique d’intervention est définie

    par la Commission comme étant «le

    lien conceptuel entre les moyens

    d’une intervention et la production

    de ses réalisations et, par voie de

    conséquence, ses impacts sur la

    société en termes de résultats et

    de conséquences» (Commission

    européenne, «L’évaluation des

    activités de l’UE: guide pratique

    pour les services de la Commission»,

    juillet 2004, p. 87 et 106).

    16 C’est-à-dire spécifiques,

    mesurables, réalisables, pertinents

    et datés. La définition de ces

    objectifs constitue un principe

    général du règlement financier

    de l’UE visant à garantir la bonne

    gestion financière [voir article 27,

    paragraphe 3, du règlement

    (CE, Euratom) n° 1605/2002 du

    Conseil (JO L 248 du 16.9.2002,

    p. 1)].

    OBSERVATIONS

    17 Voir les points 28 et 30 du rapport spécial n° 9/2007.

    18 À titre d’exemple, l’absence de logique d’intervention claire a déjà été soulignée en 2004 par le groupe d’experts chargé de

    l’évaluation quinquennale 1999-2003, lequel a affirmé que «les groupes comme le nôtre sont sollicités afin de combler le fossé

    entre, d’une part, les informations probantes collectées principalement au niveau du projet et, d’autre part, les objectifs socio-

    économiques de haut niveau visés par la politique en matière de recherche. Cependant, à l’heure actuelle, il est difficile d’établir ce

    lien en raison des modalités de planification des PC. Aucune logique explicite ne relie les objectifs au plus haut niveau aux objectifs

    spécifiques en termes de recherche et de connaissances. [«Évaluation quinquennale des programmes-cadres de recherche de l’Union

    européenne, 1999-2003», rapport du groupe d’experts indépendants présidé par Erkki Ormala (15 décembre 2004), section 6 —

    Evaluating the Framework Programme, p. 19.]

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    16

    L A CO L L A B O R AT I O N A S S U R É E D A N S L E D O M A I N E D E L A R E C H E R C H E — É VA LUAT I O N D E S E X A M I N AT E U R S

    ÉVALUATION, PAR LES EXAMINATEURS, DE L’EFFICACITÉ DE LA COLLABORATION

    La collaboration entre les participants a-t-elle été effi cace?

    I L L U S T R AT I O N 3

    Source: Cour des comptes européenne — Analyse horizontale des conclusions des examens de projets au 31 décembre 2007.

    EFFICACITÉ DE LA COLLABORATION DANS LE DOMAINE DE LA RECHERCHE

    22. L’efficacité de la collaboration dans le domaine de la recherche a été éva-luée du point de vue de la réal isat ion concrète des éléments l ivrables des projets , du transfert des connaissances scientif iques tant existan-tes que nouvelles, ainsi que du point de vue du recours aux bonnes pra-t iques concernant la manière dont les recherches sont ef fectuées .

    23. La Cour conclut que les instruments du 6 e PC couverts par l ’audit ont permis de promouvoir un niveau sat is fa isant de col laborat ion entre les part ic ipants aux projets . En ef fet :

    la Cour est ime que tous les projets v is i tés ont permis de promou- —voir la col laborat ion internat ionale dans le domaine de la recher-c h e e n t r e l e s o r g a n i s a t i o n s d e d i f f é r e n t s s e c t e u r s e t d o m a i n e s d ’act iv i té ;

    l ’évaluat ion réal isée par les experts indépendants montre que la —col laborat ion entre les part ic ipants aux projets a donné de bons résultats dans la grande major i té des cas (voir i l l u s t r a t i o n 3 ) .

    Oui

    En partie

    Non

    1 %

    32 %

    67 %

    1 %

    23 %

    76 %

    REx101 projets

    PI298 projets

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    17

    24. En outre, l ’enquête réal isée auprès des participants révèle que ceux-ci sont globalement sat is fa i ts des deux instruments audités (voir i l l u s -t r a t i o n 4 ) . Les REx ont été jugés part icu l ièrement per formants par l e s c e n t r e s d e r e c h e r c h e p u b l i c s e t p a r l e s u n i v e r s i t é s , t a n d i s q u e les partenaires pr ivés (notamment les PME) ont jugé la col laborat ion moins fructueuse. S’agissant des PI , la coopération a été jugée eff icace par les partenaires tant publ ics que pr ivés .

    P E R C E P T I O N D E S PA R T I C I PA N T S Q UA N T À L’ E F F I C AC I T É D U P R O J E TI L L U S T R AT I O N 4

    Quelle est votre appréciation du projet en ce qui concerne…

    REx PI

    Coordinateurs Satisfaisant Insuffi sant Satisfaisant Insuffi sant

    ... la promotion d’une collaboration entre participants au projet dans le domaine de la recherche de haute qualité? 100 % 0 % 98 % 2 %

    ... l’organisation en réseaux des participants? 100 % 0 % 97 % 3 %

    ... la coordination de la planifi cation stratégique des activités de recherche des participants? 86 % 14 % 89 % 11 %

    ... le transfert des connaissances entre les participants? 100 % 0 % 97 % 3 %

    ... la promotion de la mobilité des chercheurs entre les participants? 89 % 11 % 80 % 20 %

    Participants Satisfaisant Insuffi sant Satisfaisant Insuffi sant

    ... la promotion d’une collaboration entre participants au projet dans le domaine de la recherche de haute qualité? 92 % 8 % 92 % 8 %

    ... l’organisation en réseaux des participants? 94 % 6 % 98 % 2 %

    ... la coordination de la planifi cation stratégique des activités de recherche des participants? 83 % 17 % 80 % 20 %

    ... le transfert des connaissances entre les participants? 97 % 3 % 88 % 12 %

    ... la promotion de la mobilité des chercheurs entre les participants? 89 % 11 % 64 % 36 %

    Source: Enquête réalisée par la Cour des comptes européenne.

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    18

    DES PROJETS DE QUALITÉ PLUS ÉLEVÉE AU NIVEAU DES PROPOSITIONS QU’À CELUI DE LA MISE EN ŒUVRE DANS UN CERTAIN NOMBRE DE CAS

    25. La qual i té des projets est l iée à la not ion d’excel lence sc ient i f ique et technologique et au degré d ’ innovat ion. I l est d ’usage que cel le des projets de recherche soit évaluée par des pairs . S ’agissant du 6 e PC, des experts indépendants ont été associés à la sé lect ion in i t ia le des p r o p o s i t i o n s a i n s i q u ’ a u s u i v i e t à l ’ é v a l u a t i o n d e s p r o j e t s m i s e n œuvre 19.

    26. L ’évaluat ion a poster ior i des examinateurs est centrée sur :

    le degré de réal isat ion des object i fs ; —

    la bonne ut i l i sat ion des ressources ; —

    l a m e s u r e d a n s l a q u e l l e l a c o l l a b o r a t i o n d a n s l e d o m a i n e d e l a —recherche a été ef f icace;

    la bonne gest ion des projets ; —

    l ’ut i l i sat ion et la d i f fus ion des connaissances découlant des pro- —jets .

    19 Les «évaluateurs» participent au

    processus d’évaluation en appréciant

    le bien-fondé de chacune des

    propositions reçues au regard des

    critères définis par la Commission

    dans l’appel à propositions

    correspondant. Sur la base de

    l’appréciation des évaluateurs, la

    Commission décide des propositions

    dignes d’être financées. Les

    «réviseurs» interviennent bien après

    le lancement du projet. Ils évaluent

    régulièrement les progrès réalisés

    par un projet donné au cours d’une

    période de référence en s’appuyant

    sur un formulaire d’évaluation élaboré

    par la Commission. Se fondant sur

    cette évaluation, la Commission

    décide si un projet peut être poursuivi

    ou si, au contraire, il convient d’y

    mettre fin avant la date d’achèvement

    prévue. Les «évaluateurs» et les

    «réviseurs» sont sélectionnés à partir

    de la même base de données, établie

    par la Commission au moment du

    lancement des programmes.

    É VA LUAT I O N D E L A Q UA L I T É D U P R O J E T PA R L E S E X A M I N AT E U R S

    ÉVALUATION GLOBALE DE LA QUALITÉ DU PROJET

    I L L U S T R AT I O N 5

    Bonne à excellente

    Acceptable

    Insuffisante

    Sans réponse

    19 %

    0 %

    39 % 18 %

    44 %

    36 %

    42 %

    2 %

    REx101 projets

    PI298 projets

    Source: Cour des comptes européenne — Analyse horizontale des conclusions des examens de projets au 31 décembre 2007.

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    19

    27. L’analyse des rapports d’experts par la Cour révèle que plus d’un tiers des projets ont été qual i f iés de «bons à excel lents» (voir i l l u s t r a t i o n 5 ) . S ix seulement des 399 projets mis en œuvre dans le cadre des ins-truments REx et P I ont été jugés insuff isants . Cependant , un nombre é levé de projets (174, soit 44 % de l ’ensemble des projets examinés) ont été considérés comme tout juste «acceptables» . Sachant que les experts avaient qual i f ié tous les projets d’«excel lents» au moment de leur sélect ion par la Commission, les résultats de l ’examen indiquent une baisse de qual i té au cours de la phase de mise en œuvre.

    RÉALISATION DES OBJECTIFS SPÉCIFIQUES DES NOUVEAUX INSTRUMENTS

    28. Comme cela a été mentionné (voir points 9 et 10), les REx avaient pour principal objectif d’intégrer substantiellement et durablement les acti-vités de recherche des partenaires des réseaux. Les PI étaient conçus pour produire les connaissances requises en vue de mettre en œuvre les pr ior i tés thématiques, en réal isant des object i fs sc ient i f iques et techniques ambitieux, clairement définis et de dimension européenne. Pour ces deux instruments, l ’accent était mis sur l ’ intégrat ion d’une «masse cr it ique» de compétences, d’activités et de ressources, condi-t i o n p r é a l a b l e à l a m i s e e n p l a c e d ’ a c t i v i t é s e t d e p a r t e n a r i a t s d e recherche à long terme, ainsi qu’à l ’obtention d’une incidence réel le en termes scientif iques, industr iels ou économiques. L ’objectif spéci-f ique concernant les PME doit être pris en considération, compte tenu du rôle crucial de ces dernières dans l ’économie européenne.

    L’INTÉGRATION DES REX A SOUVENT ÉTÉ REMPLACÉE PAR UNE FORME TRADITIONNELLE DE COLLABORATION

    29. Af in d ’apprécier dans quel le mesure les REx ont atte int leur object i f s p é c i f i q u e d e p r o m o t i o n d e l ’ i n t é g r a t i o n d u r a b l e d e s a c t i v i t é s d e recherche des partenaires des réseaux, la Cour a examiné:

    s i les ressources af fectées au réseau pouvaient être considérées —comme importantes par rapport à l ’ensemble du budget de cha-que part ic ipant ;

    s i l e s R E x m a î t r i s a i e n t s u f f i s a m m e n t l e s r e s s o u r c e s m o b i l i s é e s —pour le projet ;

    s i l e s c h e r c h e u r s d e h a u t n i v e a u e n v i s a g é s à l ’ o r i g i n e a v a i e n t —effect ivement part ic ipé au projet ;

    s i les REx ava ient contr ibué à la mise en p lace d ’act iv i tés et de —partenariats de recherche à long terme, al lant au-delà de la durée du f inancement communautaire .

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    20

    30. La Cour considère que, bien qu’i ls soient parvenus à promouvoir la col-laborat ion en mat ière de recherche et la mise en œuvre de projets de qual i té ra isonnable , les REx audités n ’ont pas atte int leur object i f spéci f ique. En part icul ier :

    la plupart des part ic ipants n’ont affecté au réseau qu’une propor-a) t ion re lat ivement fa ible de leurs capacités de recherche;

    l e s R E x n e s o n t p a s p a r v e n u s à m a î t r i s e r l e s r e s s o u r c e s m i s e s à b) disposit ion ni à assurer une coordination appropriée des act ivités r e l a t i v e s a u x p r o j e t s . L e s o r g a n i s a t i o n s p a r t i c i p a n t e s n ’ o n t p a s accepté de la isser les structures de gouvernance des REx décider de la manière d ’ut i l i ser les ressources des réseaux;

    dans la major i té des cas , la part ic ipat ion aux REx de sc ient i f iques c) de haut niveau ne s ’est pas concrét isée;

    aucun des REx audités n ’est parvenu à mettre en place des act i -d) v i tés ou des partenar iats de recherche v iables à long terme, ce qui rend toute col laborat ion future dépendante de la poursuite de l ’a ide publ ique.

    31. Les résultats des examens de projets réalisés par des experts montrent que les partenaires ont procédé à la restructurat ion et à l ’ intégrat ion complètes des act iv i tés dans moins de deux t iers des REx évalués (59 sur 101) . En 2004 déjà , un précédent rapport 20 fa isa i t état des di f f i -cultés des REx à assurer l ’« intégrat ion durable». Plus récemment, une étude réal isée à l ’ in i t iat ive de la Commission 21 a permis de conf i rmer que seule une minor i té de REx a progressé de manière convaincante vers une intégration viable, avec des perspectives de survie dépassant le terme du f inancement communautaire .

    32. Au l ieu de permettre la mise en place d’activités conjointes et de parte-nar iats cohérents et v iables sur le long terme, les REx n ’ont souvent produit que des formes de col laborat ion tradit ionnel les en matière de recherche, portant sur des act ions indiv iduel les .

    33. Deux facteurs principaux permettent d’expliquer les diff icultés rencon-trées par les REx pour assurer une intégration durable. Premièrement, pour mettre en place un nouveau type de réseau intraeuropéen en i n t é g r a n t d e s i n s t i t u t i o n s a u t r e f o i s e n c o n c u r r e n c e l e s u n e s a v e c les autres , une nouvel le approche de la col laborat ion en matière de recherche est nécessaire . La rét icence de nombreuses organisat ions à s ’engager à long terme n’a pas joué en faveur de cet object i f . Les c e n t r e s d e r e c h e r c h e p u b l i c s , c r u c i a u x p o u r l ’ o b j e c t i f d e s R E x , o n t

    20 Voir l’évaluation de l’efficacité

    des nouveaux instruments du

    6e programme-cadre — rapport

    du panel d’experts de haut

    niveau présidé par le professeur

    R. Marimon (Evaluation of the

    effectiveness of the New Instruments

    of Framework Programme VI. Report

    of the High-Level Expert Panel

    chaired by Professor R. Marimon,

    21 juin 2004) (http://cordis.europa.

    eu/fp6/instruments_review/).

    21 Voir le rapport final du groupe

    d’experts sur l’avenir des réseaux

    d’excellence (Expert Group on the

    future of Networks of Excellence,

    Final Report, septembre 2008, p. 16

    et 47).

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    21

    e u d e s d i f f i c u l t é s à s ’ i n t é g r e r l e s u n s a u x a u t r e s e n r a i s o n d e l e u r s t ructure inst i tut ionnel le et de leurs contra intes budgétai res . Pour l ’ industr ie , le traitement réservé à la propriété intel lectuel le suscitait des inquiétudes part icul ières .

    34. Deuxièmement, dans certains domaines, une intégration viable ne peut être réal isée que progress ivement . Dans la prat ique, la durée maxi-male de c inq ans s ’est avérée peu réal iste . Toutefois , dans plus ieurs c a s ( c i n q d e s h u i t R E x v i s i t é s ) , l a d u r é e d u p r o j e t a v a i t e n c o r e é t é réduite au cours de la phase de négociat ion.

    35. Le fa it que la plupart des REx f inancés sous le 6 e PC n’aient pas assuré une intégrat ion durable soulève la quest ion de savoir dans quel les condit ions i l est just i f ié de poursuivre leur f inancement au-delà de la durée in i t ia lement prévue, sous l ’actuel 7 e PC.

    L A P E R F O R M A N C E D E S R E X : P O I N T S F O R T S E T P O I N T S FA I B L E S

    L’un des REx évalués par la Cour concernait un projet relevant du domaine des technologies de la société de l’information, dans lequel était engagé un consortium réunissant un grand nombre de participants, tant privés (PME et grandes industries) que publics (universités). Le consortium avait été constitué pour structurer une recherche européenne fragmentée dans le domaine scientifique concerné, réduire le nombre de doubles emplois, promouvoir l’excellence et diffuser les connaissances scientifiques.

    La Cour a examiné les réalisations du projet en se fondant sur la documentation correspondante et sur des entretiens avec des représentants des trois participants audités. L’opinion formulée par les experts indépendants qui ont examiné le projet a été prise en considération. La Cour a conclu que le projet contribuait au partage des nouvelles connaissances et au transfert des connaissances préexistantes. La collaboration en matière de recherche a bien été promue et de nouvelles connaissances générées et disséminées par l’intermédiaire de sites internet, par la participation à des conférences et l’organisation de celles-ci, etc. Ces connaissances pourraient déboucher sur des applications commerciales. Un «cen-tre d’excellence virtuel» (CEV) a été créé (portail internet développé par des participants au projet et contenant des informations actualisées sur la recherche publique et privée dans le domaine scientifique concerné). Une école a été fondée par plusieurs participants dans le domaine spécifique au projet.

    Au terme de celui-ci, le consortium a demandé et obtenu des fonds supplémentaires pour une deuxième phase. Les participants visités ont déclaré que leur engagement dans les activités d’intégration entre-prises dépendait de l’octroi de fonds communautaires supplémentaires. Une fois le financement inter-rompu, il serait impossible de poursuivre ces activités.

    E N C A D R É 3

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    22

    LES PI : DE GRANDS PROJETS ET UN ENGAGEMENT FINANCIER RELATIVEMENT FAIBLE DES PARTICIPANTS

    36. Les projets intégrés ont été conçus pour générer les connaissances néces-sai res à la mise en œuvre des pr ior i tés thématiques en réal isant des object i fs ambit ieux, d ’une dimension européenne.

    37. La Cour a évalué l ’eff icacité des PI à part ir d’un échanti l lon de projets et en fonct ion des cr i tères c i -après :

    l ’ intégrat ion vert ica le de toute la «chaîne de valeur» des part ies —prenantes, depuis cel les qui sont concernées par la production des connaissances jusqu’à ce l les qui s ’occupent du développement et du transfert technologiques ;

    l ’ intégrat ion hor izonta le de toute une gamme d ’act iv i tés p lur i - —disc ipl inaires ;

    l ’ i n t é g r a t i o n d e s a c t i v i t é s : i l s ’ a g i t d ’ i n t é g r e r d i v e r s e s a c t i v i t é s —de recherche a l lant de la recherche fondamentale à la recherche a p p l i q u é e , a i n s i q u e d ’ a u t r e s t y p e s d ’ a c t i v i t é s , y c o m p r i s d ’ a p -propr iat ion des technologies , de protect ion et de d i f fus ion des connaissances , ou de formation;

    l ’ intégrat ion sector ie l le d ’acteurs provenant d ’organisat ions de —recherche des secteurs privé et public , notamment des universités et de l ’ industr ie , y compris les PME;

    l ’ intégrat ion f inancière des fonds publ ics et pr ivés . —

    L A P E R F O R M A N C E D E S P I : P O I N T S F O R T S E T P O I N T S FA I B L E S

    Un projet intégré a été créé pour concevoir, à partir de matériaux renouvelables, un emballage nova-teur, respectueux de l’environnement, présentant un intérêt à la fois pour les producteurs et pour les consommateurs. Le PI a rassemblé les principaux producteurs de la matière première et du produit final afin de créer des synergies. Le coût des activités à réaliser dans le cadre du projet était estimé à plus de 25 millions d’euros (dont 56,5 % financés par la Communauté).

    Le projet a réussi à intégrer les parties prenantes de plusieurs domaines d’activités (intégration verticale), des secteurs public et privé (intégration sectorielle), de différentes disciplines (intégration horizontale) relevant de la recherche tant fondamentale qu’appliquée (intégration des activités). Cependant, il n’a attiré aucune autre source de financement pouvant contribuer à la réalisation de ses objectifs, ce qui n’a pas permis de réaliser l’intégration financière voulue par cet instrument particulier du 6e PC.

    E N C A D R É 4

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    23

    38. I l ressort des informations probantes que les PI ont, de manière géné-r a l e , a t t e i n t l e s o b j e c t i f s f i x é s d a n s l e u r d o m a i n e d e r e c h e r c h e e t q u ’ i l s o n t m o b i l i s é u n v o l u m e i m p o r t a n t d e r e s s o u r c e s ( h u m a i n e s , f inancières et techniques) , grâce notamment à une augmentat ion de leur durée et du nombre de part ic ipants par rapport aux instruments préex istants 22. Cependant , les P I audités n ’ont pas permis d ’at t i rer des f inancements publ ics et pr ivés supplémentaires .

    L’OBJECTIF DE PARTICIPATION DES PME N’A PAS ÉTÉ PLEINEMENT ATTEINT

    39. Les PME jouent un rôle c lé dans l ’économie européenne en ra ison de leur poids dans le secteur des entrepr ises et de leur importance en matière d ’emploi . A ins i que cela est indiqué au point 8 , le 6 e PC s ’est ef forcé de tenir compte de leurs besoins spéci f iques et a f ixé à cet e f f e t u n o b j e c t i f d e 1 5 % a u m o i n s d u b u d g e t g l o b a l d e s p r i o r i t é s thématiques du 6 e PC, a lors que celui du 5 e PC éta i t de 10 % 23.

    40. L ’ i l l u s t r a t i o n 6 montre que, par rapport au 5 e PC, malgré une part ic i -p a t i o n p l u s f o r t e d e s P M E à d e s p r o j e t s d e R D T , l e c o n c o u r s c o m -munautai re af fecté aux PME dans le cadre du 6 e PC a d iminué, tant e n t e r m e s r e l a t i f s q u ’ e n t e r m e s a b s o l u s . S e l o n l ’ e s t i m a t i o n l a p l u s favorable de la Commission, 10 % au plus du budget total prévu pour les pr ior i tés thémat iques du 6 e PC ont été af fectés aux PME, ce qui représente quelque 1 ,2 mi l l iard d ’euros . Ce taux est p lus fa ible que c e l u i a t t e i n t p a r l e s p r o g r a m m e s t h é m a t i q u e s d u 5 e P C ( 1 2 % , s o i t quelque 1 ,4 mi l l iard d ’euros) . Le 6 e PC n ’est pas parvenu à st imuler de manière s ignif icat ive les invest issements de RDT des PME dans les pr ior i tés thématiques . Pour le 7 e PC, les premiers résultats dont dis-pose la Commission indiquent que la part ic ipat ion des PME continue à décl iner 24.

    41. Des diff icultés objectives se présentent lorsqu’ i l s ’agit de renforcer la part ic ipat ion des PME. Cel les-ci ont une dimension plus locale/régio-nale et les obstacles qu’el les doivent franchir pour participer sont, par nature , p lus importants , en ra ison pr incipalement de la complexité d e s p r o c é d u r e s d e d e m a n d e e t d e s c o û t s i n d u i t s p a r l a p r é s e n t a -t i o n d e s p r o p o s i t i o n s . L e u r c o o p é r a t i o n a v e c d e s o r g a n i s a t i o n s d e recherche importantes peut être entravée par des r isques f inanciers et techniques plus é levés . De plus , à l ’ instar des part ic ipants pr ivés en général , les PME ne sont pas toujours prêtes à souscr i re des enga-gements contractuels à long terme, de crainte de ne plus disposer de la souplesse nécessaire pour s ’adapter à l ’évolut ion des besoins .

    22 Projets spécifiques ciblés.

    23 Outre le financement prévu au

    titre des priorités thématiques,

    le 6e PC comportait un volet

    spécifique visant à soutenir les

    activités de recherche horizontales

    auxquelles participent les PME

    (475 millions d’euros).

    24 Sous le 7e PC, l’objectif fixé

    pour les PME est similaire (15 % au

    moins du financement disponible

    au titre de la partie «coopération»

    du programme). Selon les données

    de la Commission (octobre 2008),

    les PME représentent 8,2 % des

    participations aux projets et 8,5 %

    du concours communautaire

    octroyé.

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    24

    53 %57 %

    37 %

    28 %

    8 %13 %

    2 % 1 %

    5e PC 6e PC 5e PC 6e PC 5e PC 6e PC 5e PC 6e PC

    Public Privé (hors PME) Privé (PME) Indéfini

    É V O LU T I O N D E L A PA R T I C I PAT I O N AU X P C ( P R I O R I T É S T H É M AT I Q U E S )

    VENTILATION DES PARTICIPANTS AU 6E PC EN FONCTION DU NOMBRE DE PARTICIPATIONS INDIVIDUELLES AUX PROJETS

    I L L U S T R AT I O N 6

    VENTILATION DES PARTICIPANTS AU 6E PC EN FONCTION DU CONCOURS COMMUNAUTAIRE REÇU

    49 %

    58 %

    37 %

    31 %

    12 % 10 %

    1 % 1 %

    5e PC 6e PC 5e PC 6e PC 5e PC 6e PC 5e PC 6e PC

    Public Privé (hors PME) Privé (PME) Indéfini

    Source: Cour des comptes européenne, sur la base de données fournies par la Commission.

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    25

    42. En outre, certaines disposit ions du 6 e PC ont dissuadé des entreprises pr ivées de part ic iper , te l le la règle établ issant la responsabi l i té col -lective, technique et f inancière des consortiums envers la Commission e n c e q u i c o n c e r n e l a m i s e e n œ u v r e d u p r o j e t . C e t t e d i s p o s i t i o n s ’appliquait aux entreprises privées, mais pas aux organismes publics, ce qui générait d e f a c t o une charge supplémentaire pour ce groupe c ible . La responsabi l i té col lect ive f inancière a été supprimée sous le 7 e PC et remplacée par un fonds de garant ie f inancé sur une part ie des avances versées aux part ic ipants du programme.

    43. Le 6 e PC impliquait également l ’accès automatique aux connaissances préalables des participants, requises pour la mise en œuvre du projet , sauf lorsqu’ i l en ava i t été expressément convenu autrement . Cette dernière disposi t ion a eu un ef fet d issuas i f sur la part ic ipat ion pr i -vée, en part icul ier pour les PME, qui ne pouvaient concurrencer , sur un pied d ’égal i té , des organisat ions plus importantes . Sous le 7 e PC, une plus grande l iberté est accordée aux consort iums, en matière de d r o i t s d e p r o p r i é t é i n t e l l e c t u e l l e , l o r s q u ’ i l s ’ a g i t d e d é f i n i r l ’ a c c è s aux connaissances existantes .

    LA GESTION DES NOUVEAUX INSTRUMENTS PAR LA COMMISSION

    44. La gestion assurée par la Commission est décisive pour la réussite des act iv ités du 6 e PC, en part icul ier pour les rendre attrayantes aux yeux des éventuels part ic ipants et guider la marche des projets . Des struc-tures gérables, des objecti fs c lairs , des procédures rapides et s imples et un suivi approprié des projets sont autant d’éléments déterminants pour l ’ef f icacité des instruments . Dans ce contexte, la Cour a analysé la mise en œuvre de huit appels à proposit ions et étudié une sélection de processus de gest ion (en part icul ier la négociat ion et le suiv i des projets) ayant une incidence majeure sur la performance des instru-ments . L ’audit de la Cour a permis de mettre en évidence un certa in nombre de déf ic iences .

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    26

    INCERTITUDES QUANT AU RÔLE SPÉCIFIQUE DES INSTRUMENTS

    45. Ainsi que le montre l ’i l lustration 7 , un certain nombre d’acteurs (princi-palement des participants et, dans une moindre mesure, des coordina-teurs) n ’ont pas — ou pas bien — compris ni les object i fs spéci f iques que les instruments devaient permettre d ’atte indre , n i les modal i tés de fonctionnement des instruments. S ’agissant en particul ier des REx, les résul tats de l ’enquête indiquent qu’ i l s ont été perçus pr inc ipa-l e m e n t c o m m e u n i n s t r u m e n t d e c o o p é r a t i o n e n r é s e a u , a l o r s q u e l ’object i f éta i t de promouvoir une intégrat ion durable parmi les par-tenaires organisés en réseau. Le démarrage du 6 e PC a été marqué par une certaine confusion des demandeurs potentiels , part icul ièrement en ce qui concerne les REx. D’autres problèmes sont dus au manque de cohérence de la communicat ion des serv ices de la Commiss ion 25.

    46. La compréhension des objectifs pol it iques est un facteur déterminant pour l ’e f f icac i té . La Commiss ion doit ve i l ler à ce que les d i f férents a c t e u r s s o i e n t p a r f a i t e m e n t i n f o r m é s d e s b u t s à p o u r s u i v r e . À c e t é g a r d , i l c o n v i e n t d e s o u l i g n e r l e r ô l e d e s c o o r d i n a t e u r s , q u i f o n t preuve d’une compréhension des instruments bien supérieure à cel le des participants. Cela est révélateur d’un problème de communication au sein des consort iums, probablement aggravé par le nombre é levé de part ic ipants (voir point 51) .

    CO M P R É H E N S I O N D E S AC T E U R S E N C E Q U I CO N C E R N E L E R Ô L E D E S I N S T R U M E N T S AU D I T É S

    I L L U S T R AT I O N 7

    Avez-vous le sentiment d’avoir bien compris les diff érences entre les principaux instruments de collaboration (REx et PI) au moment de choisir celui à utiliser pour la proposition?

    REx PI

    Demandeurs retenus Coordinateurs Participants Coordinateurs Participants

    Oui, certainement 86 % 53 % 84 % 62 %

    Oui, plutôt 11 % 33 % 13 % 25 %

    Non, pas vraiment 0 % 8 % 3 % 12 %

    Non, absolument pas 3 % 6 % 0 % 2 %

    Demandeurs non retenus Coordinateurs Participants Coordinateurs Participants

    Oui, certainement 75 % 67 % 60 % 58 %

    Oui, plutôt 0 % 33 % 20 % 27 %

    Non, pas vraiment 25 % 0 % 20 % 13 %

    Non, absolument pas 0 % 0 % 0 % 2 %

    Source: Enquête réalisée par la Cour des comptes européenne.

    25 Voir également le rapport du

    groupe d’experts sur l’avenir des

    réseaux d’excellence, op. cit.,

    section 3.3 (p. 18) et annexe 3

    (p. 45).

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    27

    DE MULTIPLES DISPOSITIONS LÉGALES ET DES ORIENTATIONS PARFOIS INSUFFISANTES

    47. Les dispositions légales régissant les instruments étaient dispersées dans un grand nombre de textes légaux 26. Des décisions ont été prises à dif-férentes étapes, par le Consei l et le Par lement européen, pour déf inir les instruments et leurs objecti fs spécif iques (en précisant dans quels d o m a i n e s d u p r o g r a m m e i l s é t a i e n t s u s c e p t i b l e s d ’ ê t r e a p p l i q u é s ) ou, par la Commiss ion, pour préciser les modal i tés d ’appl icat ion des instruments (en spéci f iant en part icul ier les mécanismes de base en mat ière de concours communautai re qui sont appl icables de façon restr ict ive à chaque instrument) et enf in pour établ i r le contrat type d u 6 e P C ( e n f o r m u l a n t l e s d i s p o s i t i o n s r e l a t i v e s a u x p a r t i c i p a n t s au programme qui mettent en œuvre des act ions indirectes de RDT sous forme d ’ instruments spéci f iques) . Les d i f férentes d ispos i t ions appl icables n ’éta ient pas toujours cohérentes .

    48. Les or ientat ions n ’éta ient pas complètes au moment où les premiers appels à proposit ions du 6 e PC ont été lancés en décembre 2002. Les retards ayant af fecté l ’é laborat ion et la publ icat ion des or ientat ions ont pu être imputés , en déf in i t ive , à l ’adoption tardive des contrats types .

    49. En réponse à la publication de l ’évaluation de 2004 27, la Commission a p r i s d e s m e s u r e s c o r r e c t r i c e s v i s a n t à b i e n d i f f é r e n c i e r l e s i n s t r u -m e n t s . L e u r n a t u r e a p u a i n s i ê t r e m i e u x c o m p r i s e , m a i s c e r t a i n e s z o n e s r e s t a i e n t p e u c l a i r e s . P a r c o n s é q u e n t , d e s o r i e n t a t i o n s s u p -plémentaires ont été fournies sur plus ieurs aspects de la gest ion des projets du 6 e PC qui n ’avaient pas été t ra i tés par les premiers guides du programme 28.

    LE PROCESSUS DE NÉGOCIATION: PLUS LONG ET SOUVENT PEU TRANSPARENT

    50. La durée moyenne de la période précédant la s ignature des contrats 29 é t a i t d e 1 3 m o i s e n v i r o n , c o n t r e 9 m o i s p o u r l e s a p p e l s à p r o p o s i -t ions du 5 e PC 30. Les consort iums n ’ava ient donc d ’autre choix que de lancer les projets avant la s ignature du contrat . Cela représentait u n r i s q u e j u r i d i q u e e t f i n a n c i e r p o u r l e s b é n é f i c i a i r e s , c e q u i e s t c o n t r a i r e à l ’ o b j e c t i f d e p r o m o t i o n d e s a c t i v i t é s d e r e c h e r c h e . P a r a i l leurs , à l ’ in i t iat ive de la Commiss ion, l ’étendue du projet (compo-s i t ion du consort ium, durée , programme de t rava i l ) a été modi f iée dans plusieurs cas (11 des 14 projets audités) au cours du processus de négociat ion, sans référence expresse aux object i fs du programme.

    26 Voir par exemple l’annexe III

    de la décision n° 1513/2002/CE,

    l’annexe III de la décision

    2002/834/CE du Conseil

    (JO L 294 du 29.10.2002, p. 1) et le

    règlement (CE) n° 2321/2002 du

    Parlement européen et du Conseil

    (JO L 355 du 30.12.2002, p. 23).

    27 Voir l’évaluation de l’efficacité

    des nouveaux instruments du

    sixième programme-cadre, op. cit.

    28 Par exemple, le guide relatif aux

    appels de mise en concurrence

    pour les REx et les PI est paru en

    novembre 2004 et celui sur les

    droits de propriété intellectuelle

    en mars 2004.

    29 La durée de la période

    précédant la signature des

    contrats est le temps écoulé entre

    la date de clôture d’un appel

    à propositions et la date de la

    signature du contrat.

    30 Voir point 60 du rapport spécial

    n° 1/2004 relatif à la gestion des

    actions indirectes de RDT relevant

    du cinquième programme-cadre

    (JO C 99 du 23.4.2004).

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

    28

    DES PROJETS MOINS NOMBREUX ET PLUS IMPORTANTS, MAIS AVEC UN NOMBRE DE PARTICIPANTS QUI RESTE ÉLEVÉ

    51. Même s’i l n’existe pas de nombre de participants qui serait valable pour tous les projets , i l est certa in que plus ce nombre est é levé, p lus le p r o j e t e s t d i f f i c i l e à g é r e r ( c o n t r a i n t e s d ’ o r g a n i s a t i o n , c o û t s ) . P a r rapport au 5 e PC, les contrats s ignés sous le 6 e PC ont été moins nom-breux et ont concerné des consort iums plus importants . Cependant , e n m o y e n n e , l e n o m b r e d e p a r t i c i p a n t s p a r c o n t r a t e s t p l u s é l e v é pour le 6 e PC (en moyenne, les REx ont fa i t intervenir 30 part ic ipants et les P I quelque 25 partenaires) . Sous le 7 e PC, le nombre de part i -c ipants a été réduit (en moyenne, les REx et les projets de col labora-t ion s imi la i res aux PI comptent l ’un comme l ’autre un peu moins de 20 partenaires) .

    SUIVI DES PROJETS INSUFFISANT

    52. Les actions indirectes de RDT mises en œuvre dans le cadre du 6e PC ont toutes fa i t l ’objet d ’un suiv i technique pér iodique de la Commission. Pour les réseaux d ’excel lence et les projets intégrés , le suiv i techni-que doit s ’appuyer sur l ’examen des projets réal isé par des experts indépendants (voi r note de bas de page 11) . La Cour a constaté en part icul ier que deux services de la Commiss ion n ’avaient pas ple ine-ment respecté l ’obl igat ion légale de fa i re ef fectuer l ’examen annuel des projets par des experts indépendants .

    53. Lorsque les serv ices de la Commiss ion ont respecté cette exigence, l ’ e x a m e n d e p r o j e t s n ’ é t a i t p a s s u f f i s a m m e n t h a r m o n i s é p o u r q u e l e s r é s u l t a t s p u i s s e n t ê t r e u t i l i s é s e f f i c a c e m e n t c o m m e i n d i c a t e u r d e p e r f o r m a n c e , q u e c e s o i t a u n i v e a u d e s p r o j e t s o u à c e l u i d u programme.

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    29

    STIMULATION DES INVESTISSEMENTS EN MATIÈRE DE RDT

    54. La valeur totale des investissements effectués en matière de RDT dans le cadre des pr ior ités thématiques du 6 e PC s ’est é levée à 19 mil l iards d’euros. Le budget de l ’UE en a f inancé 63 %. Le secteur pr ivé (y com-pr is les PME) y a contr ibué à hauteur de 22 %. Les 15 % restants ont été f inancés par des sources publ iques nat ionales 31.

    DES FONDS COMMUNAUTAIRES PLUS IMPORTANTS POUR UNE DIMINUTION RELATIVE DES INVESTISSEMENTS DES PARTICIPANTS EN MATIÈRE DE RDT

    55. La comparaison entre le 6e PC (priorités thématiques) et son prédécesseur, l e 5 e P C ( p r o g r a m m e s t h é m a t i q u e s 3 2) , m o n t r e u n a c c r o i s s e m e n t e n termes absolus du montant total des invest issements et du concours communautaire (de 8 % pour l ’un et de 15 % pour l ’autre) . Cependant, le rapport « invest issement total/contr ibut ion communautaire» s ’est réduit , passant de 1 ,69 euro (5 e PC) à 1 ,59 euro (6 e PC) . La pr incipale cause en est la baisse de la part ic ipat ion du secteur pr ivé en général par rapport au 5 e PC (voir i l l u s t r a t i o n 6 ) .

    56. L’audit de la Cour a mis en évidence le risque d’un engagement relative-ment fa ible des organismes publ ics part ic ipant au programme. Dans un certa in nombre de cas (12 des 14 projets évalués) , le montant des r e s s o u r c e s p r o p r e s é t a i t b i e n i n f é r i e u r ( d e 3 0 % à 8 0 % ) a u x c o û t s ef fect ivement remboursés par la Commiss ion 33. Dans ces cas- là , l ’ in-c itat ion à l ’ invest issement est l imitée, et i l est possible que les fonds communautaires se subst i tuent s implement aux ressources propres des part ic ipants .

    31 Les seules données disponibles

    pour les besoins de l’analyse

    correspondent au montant

    estimatif des coûts éligibles,

    fixé contractuellement, et au

    concours communautaire connexe.

    L’absence d’informations plus

    précises, notamment sur le

    montant total des investissements

    effectivement effectués du fait de

    la participation au programme,

    empêche toute analyse plus

    approfondie.

    32 Les programmes thématiques

    du 5e PC sont les prédécesseurs

    des priorités thématiques du 6e PC.

    Ils étaient au nombre de quatre:

    «Qualité de la vie et gestion des

    ressources du vivant», «Société

    de l’information conviviale»,

    «Croissance compétitive

    et durable» et «Énergie,

    environnement et développement

    durable».

    33 Selon le modèle appliqué par

    un grand nombre d’organismes

    publics (principalement des

    universités), les participants

    doivent affecter un volume de

    ressources propres équivalant au

    financement communautaire. Le

    principe de cofinancement serait

    alors satisfait. Cependant, cette

    condition n’a pas fait l’objet d’un

    suivi approprié de la part de la

    Commission.

  • Rapport spécial no 8/2009 — «Réseaux d’excellence» et «Projets intégrés» de la politique communautaire en matière de recherche: ont-ils atteint leurs objectifs?

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    57. La Cour rappelle l ’absence, dans le 6 e PC, d’une logique d’ intervention c la i re indiquant de quel le manière les di f férents instruments et pro-grammes étaient censés renforcer les bases scientif iques et technolo-giques de l ’ industrie de la Communauté et favoriser le développement de sa compétit iv i té internat ionale 34. Le défaut d ’object i fs SMART et d’ indicateurs de performance l imite considérablement l ’appréciat ion de l ’apport des instruments et des act iv i tés spéci f iques aux object i fs de RDT, sapant a ins i le fondement d ’un suiv i et d ’une évaluat ion de qual i té (voir points 19 et 20) .

    R E C O M M A N D AT I O N N ° 1É L A B O R E R U N E L O G I Q U E D ’ I N T E R V E N T I O N C L A I R E

    La Cour rappel le sa recommandat ion précédente, à savoir que les p r o g r a m m e s d e d é p e n s e s d e v r a i e n t ê t r e f o n d é s s u r u n e l o g i q u e d’ intervention c la i re , re l iant les instruments à des object i fs réal is -tes. Dans ce contexte, i l conviendrait de considérer la possibi l ité de définir un seul objectif par instrument, de manière à garantir un rôle spéci f ique c la i r aux instruments . À chaque programme devraient c o r r e s p o n d r e d e s i n d i c a t e u r s d e p e r f o r m a n c e a p p r o p r i é s p o u r contrôler les résultats , les réal isat ions et les ef fets attendus.

    58. La Cour a constaté que les instruments du 6e PC audités avaient contribué à une col laborat ion ef f icace des part ic ipants aux projets en matière de recherche. Cependant , a lors que tous les projets éta ient qual i f iés d ’ « e x c e l l e n t s » a u m o m e n t d e l e u r s é l e c t i o n p a r l a C o m m i s s i o n , i l s n ’éta ient pas plus d ’un t iers à être c lassés dans la catégor ie «bons à excel lents» après leur mise en œuvre (voir points 22 à 27) .

    59. L ’évaluat ion des object i fs spéci f iques des REx et des PI présente une image contrastée. B ien qu’ i l s soient parvenus à promouvoir la col la-borat ion en matière de recherche et la mise en œuvre de projets de qual i té ra isonnable , aucun des REx audités n ’a atte int l ’object i f spé-cif ique de l ’ intégration durable des partenaires organisés en réseaux, ce qui rend toute col laboration future dépendante de la poursuite du sout ien publ ic . Parmi les di f f icultés f iguraient la rét icence de nom-breuses organisat ions à s ’engager à long terme, mais aussi le fa it que la durée maximale de c inq ans s ’est avérée peu réal iste , notamment dans des domaines où une intégrat ion durable ne peut être réal isée que progressivement. Cela soulève la question de savoir dans quel les condit ions i l est just i f ié de poursuivre le f inancement des REx au-delà de la durée in i t ia le sous l ’actuel 7 e PC (voir points 29 à 35) .

    34 Voir les points 22 à 37 du

    rapport spécial n° 9/2007.

    CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

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    60. Les P I ont , de manière générale , atte int les object i fs f ixés dans leur domaine de recherche. Grâce à une augmentat ion de leur durée et du nombre de part ic ipants , i l s ont mobi l isé un volume de ressources important . Cependant , les P I n ’ont pas permis d ’att i rer des f inance-ments publ ics et pr ivés supplémentaires (voir points 36 à 38) .

    R E C O M M A N D AT I O N N ° 2A P P R É C I E R L A P E R F O R M A N C E D E S N O U V E A U X I N S T R U M E N T S

    P A R R A P P O R T À L A C O L L A B O R AT I O N T R A D I T I O N N E L L E E N M AT I È R E D E R E C H E R C H E

    L a C o m m i s s i o n d e v r a i t e x a m i n e r s i l e s R E x e t l e s p r o j e t s d e c o l -l a b o r a t i o n s i m i l a i r e s a u x P I , q u i c o n t i n u e n t d e b é n é f i c i e r d ’ u n f inancement au t i t re du programme-cadre actuel ( le 7 e PC) , ont été dotés d’object i fs réal istes et s ’ i ls présentent des avantages impor-tants par rapport aux instruments t radit ionnels de col laborat ion en mat ière de recherche. S ’agissant des REx f inancés au t i t re du 6 e PC, la Commiss ion devrait apprécier au cas par cas s i les réal i -sat ions passées , l ’éventuel le valeur a joutée communautaire et les perspect ives de v iabi l i té permettent de just i f ier la poursuite d ’un f inancement sous le 7 e PC.

    61. Globalement, par rapport au 5e PC, le montant des fonds communautai-res a augmenté pour le 6 e PC, mais les invest issements réal isés sont proport ionnel lement moins importants . La pr incipale cause en est la baisse de la part ic ipat ion du secteur pr ivé en général (voir point 55) . L ’audit de la Cour a permis de relever des cas dans lesquels le montant des fonds communautai res éta i t b ien plus é levé que les ressources p r o p r e s e n g a g é e s p a r l e s p a r t i c i p a n t s a u p r o g r a m m e , e t o ù i l e s t poss ib le que les fonds communauta i res se subst i tuent s implement aux ressources propres des part ic ipants (voir point 56) .

    62. Le 6 e PC s ’est efforcé de tenir compte des besoins spécif iques des PME et a f ixé à cet ef fet (comme dans le 7 e PC actuel ) un object i f de 15 % au moins du budget global des pr ior i tés thématiques . B i