rapport frebault pouyet

8/6/2019 Rapport Frebault Pouyet

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Renforcer les formations lUrbanisme et lAmnagement

Rapport de Jean Frbault et Bernard Pouyet

CGPC n 2004-0332-01 J a n v

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Rsum du rapport

Lettre de mission

RemerciementsIntroduction

1.1 L'urbanisme et l'amnagement : un champ professionnel pertinent qui doit trouverou retrouver ses repres1.1.1. Le besoin de clarifier l'identit du champ professionnel1.1.2. Des dfinitions de l'urbanisme et de l'amnagement toujours porteuses de sens, qu'il faut

raffirmer

1.2 Un monde professionnel divers et en mutation confront de nouveauxquestionnements de la socit urbaine

1.2.1. Une communaut professionnelle ancrages multiples, qui cherche se structurer 1.2.2. Une diversit de champs d'interventions1.2.3. Une diversit de disciplines d'origine et de profils professionnels. La figure du travail en

quipe pluridisciplinaire, la cohabitation des gnralistes et des spcialistes1.2.4. Conjuguer diversit et cur de mtier

1.3 De nouveaux dfis pour les professionnels, qui appellent des recompositions et desouvertures vers les professions voisines

1.3.1. Un contexte urbain et territorial en forte volution, de nouveauxquestionnements de la socit urbaine

1.3.2. Les relations et les ncessaires synergies avec les professions connexes

1.4 Consquemment, des attentes fortes l'gard des comptences des professionnels etvis--vis de leurs formations

1.4.1. La qualit des formations a progress mais de nouvelles attentes se manifestent de la partdes matres d'ouvrage, des donneurs d'ordre, des collectivits et aussi de l'Etat

1.4.2. Rsum des attentes1) Il y a besoin de professionnels plus nombreux, avec un gisement d'emplois valoriser 2) La qualit des formations l'urbanisme et l'amnagement implique qu'elles soient

suffisamment consistantes3) Ces formations devraient inclure l'enseignement d'un socle commun de "fondamentaux"4) Les formations doivent favoriser la diversit des profils professionnels

5) Il est ressenti un rel besoin de valoriser des licences professionnelles6) Il faut enfin rpondre au besoin d'actualiser et de revisiter en permanence les connaissances

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Renforcer les formations lurbanisme et lamnagement

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SOMMAIRE

Premire partie : ANALYSES ET PROPOSITIONS

Chapitre I - Un milieu professionnel structurer, de nouvelles et fortes attentes de la sociturbaine


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2.1 Forces et faiblesses de l'offre universitaire la veille du LMD2.1.1. Une offre structure par l'association pour la promotion de lenseignement et de la

recherche en amnagement et urbanisme (APERAU)2.1.2. Un poids trs relatif des instituts d'urbanisme au sein des universits2.1.3. Des formations qui rencontrent de rels dbouchs2.1.4. Une formation initiale qui s'est structure sur les troisimes cycles et qui s'est

progressivement ouverte aux seconds cycles2.1.5. Une offre de formation continue universitaire encore peu dveloppe2.1.6. Une recherche qui ne peut se limiter aux instituts d'urbanisme et leurs laboratoires

2.2. L'mergence d'une offre de formation en urbanisme dans les coles d'architectureet dans les coles d'ingnieurs

2.2.1. Les coles d'architecture

2.2.2. Les coles d'ingnieurs

3.1. Les enjeux du LMD pour les formations en urbanisme et en amnagement3.1.1. La dynamique de construction de l'espace europen d'enseignement suprieur 3.1.2. Le risque de la dilution ?3.1.3. Le dfi de l'ouverture sur l'Europe

3.1.4. L'intgration des coles d'architecture et d'ingnieurs dans le Processus de Bologne

3.2. Une offre de troisime cycle sauvegarde et enrichie3.2.1. Une tendance gnrale la conservation3.2.2. Le dpassement d'un vrai-faux problme : la place de l'urbanisme dans la hirarchie des

dnominations3.2.3. La transformation des DESS en masters professionnels3.2.4. Le renforcement de la formation par la recherche

3.3. L'tablissement de passerelles entre tous les tablissements d'enseignement suprieur

3.3.1. Des rapprochements s'oprent 3.3.2. ... mais ils sont encore d'intensit variable

3.4. La confirmation d'une offre de deuxime cycle3.4.1. Un dlicat problme de compatibilit3.4.2. Les solutions en uvre3.4.3. Les licences professionnelles

3.5. Cursus intgr ou cursus de double culture ?

3.6. Des instituts d'urbanisme ... aux ples d'urbanisme et d'amnagement ?

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Chapitre II - Un systme de formation qui sest progressivement affirm et organis

Chapitre III - Les formations en urbanisme et amnagement saisies par le LMD

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16 propositions pour structurer un rseau national de formations l'urbanismeet l'amnagement

1) Promouvoir une vision partage de la formation entre formateurs, professionnels et donneurs d'ordre, et lancer cette fin une initiative de concertation

2) Dvelopper des formations s'organisant autour d'un socle commun et des voiesd'approfondissement et de spcialisations, sanctionnes par des diplmes forte identit

3) Equilibrer dans le socle commun, thorie, mthodologie et pratique

4) Renforcer l'interdisciplinarit dans les formations l'urbanisme et l'amnagement

5) Dvelopper des formations substantielles, en dure et en moyens ; permettre une relleidentification des instituts d'urbanisme

6) Conforter les cursus de double culture, exprimenter aussi les cursus intgrs

7) Associer plus troitement, les coles d'architecture et les coles d'ingnieurs volontaires auxuniversits, dans la mise en uvre des formations l'urbanisme et l'amnagement

8) Associer de faon plus structure les professionnels aux stratgies de formation

9) Favoriser la mobilit tudiante

10) Ouvrir la formation sur l'Europe et l'international

11) Dvelopper la formation professionnelle tout au long de la vie

12) Mieux adosser la formation la recherche et aux lieux de valorisation

13) Dessiner une carte rgionale et nationale des spcialits

14) Reconnatre des ples comptitifs au niveau rgional et europen, en favorisant lacoopration entre tablissements

15) Organiser et animer un rseau national des formations en amnagement et en urbanisme(RFAU)

16) Mettre en place une instance nationale de dialogue entre les formateurs et les diffrentsacteurs de l'urbanisme et de l'amnagement

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Chapitre IV - Propositions pour un plan daction


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Deuxime partie : ARGUMENTS

Personnes auditionnes

Le milieu de la formation1. Marc BONNEVILLE, Directeur de lInstitut d'Urbanisme de Lyon2. Alain BOURDIN, Directeur de lInstitut Franais d'Urbanisme3. Jean-Paul CARRIERE, Prsident de la 24me section du Conseil National des Universits

(Amnagement de l'espace et urbanisme)4. Christophe DEMAZIRE, Directeur du Dpartement Amnagement de lEcole

Polytechnique de l'Universit de Tours5. Jean-Claude DRIANT, Directeur de l'Institut d'Urbanisme de Paris6. Denis GRANDJEAN, Directeur de l'Ecole d'Architecture de Nancy7. Daniel LE COUDIC, Directeur de l'Institut de Goarchitecture de Brest

8. Yves LICHTENBERGER, Prsident de l'Universit de Marne-la-Valle9. Yves LION, Ecole d'Architecture de la Ville et des Territoires Marne-la-Valle10. Michel MICHEAU, Directeur du cycle d'urbanisme l'Institut dtudes politiques de Paris11. Alain NEVEU, Nathalie ROSEAU, Ecole Nationale des Ponts et Chausses12 .Gilles NOVARINA, Directeur de l'Institut d'Urbanisme de Grenoble13. Sylvain PETITET, Chef du Dpartement Amnagement, Environnement, Habitat et

Construction de l'Ecole Nationale des Travaux Publics de l'Etat

Le milieu professionnel et des employeurs14. Jean-Paul BLAIS, PUCA

15. Martine BOY, Ville de Lyon, Directrice gnrale adjointe des services, charge dudveloppement urbain16. Louis CANIZARES, Prsident de l'OPQU17. Jacques CHARLOT, Directeur gnral du CNFPT18. Francis CUILLIER, Directeur Gnral de lAgence d'urbanisme Bordeaux Mtropole quitaine19. Jean-Yves CHAPUIS, Consultant20. Nathalie LACROIX, Charge de mission l'UNADEL21. Jean-Luc POIDEVIN, Prsident de Nexity - Villes et projets22. Robert. SPIZZICHINO, Partenaires Dveloppement

Contributions

Contributions personnelles23. Franois ASCHER, Professeur luniversit de Paris VIII24. Marie-Hlne BADIA, Architecte conseil, DGUHC25. Alain BOURDIN, Professeur et Directeur de l'IFU26. Jacques CHARLOT, Directeur gnral du CNFPT27. Francis CUILLIER, Directeur gnral A-URBA et Jean MARIEU, Professeur des

Universits Bordeaux28. Jean DUMAS, Professeur mrite de lInstitut dtudes politiques de Bordeaux29. Robert LAUGIER, Consultant pour la DGUHC30. Bruno LUGAZ, Directeur du CAUE de la Savoie


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31. Bert McCLURE, Architecte-Urbaniste32. Ariella MASBOUNGI, Responsable des ateliers Projet urbain la DGUHC et enseignante33. Michel MICHEAU, Directeur du cycle d'urbanisme de lInstitut dtudes politiques de Paris34. Thierry PAQUOT, Professeur lUniversit de Paris XII35. Bernard REICHEN, Architecte-urbaniste36. Guy TAPIE, Enseignant-chercheur 37. Thierry VILMIN avec le concours de Laure VERDIER, Consultants pour le Club Ville

Amnagement

Contributions institutionnelles ou d'organisations professionnelles38. Association pour la Promotion des Enseignements et de la Recherche en Amnagement et

Urbanisme (APERAU)39. Conseil Franais des Urbanistes (CFDU)40. Conseil National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT)41. LEcole Nationale des Ponts et Chausses (ENPC)42. L'Office Professionnel de Qualification des Urbanistes (OPQU)

43. Sminaire Robert AUZELLE44. Socit Franaise des Urbanistes (SFU)45. Union Nationale des Acteurs et des Structures du Dveloppement Local (UNADEL)

Table des sigles

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Rsum du rapport

Par lettre du 10 fvrier 2004, une mission de rflexion a t confie par le Directeur del'Enseignement Suprieur et le Directeur Gnral de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Construction, Jean Frbault et Bernard Pouyet sur les formations l'urbanisme et l'amnagement. Cette mis-sion s'est largement appuye sur un groupe de travail rassemblant des reprsentants de l'administra-tion centrale (Equipement, Enseignement Suprieur, Culture), des formateurs (instituts d'urbanisme,coles d'architecture, coles d'ingnieurs), des professionnels et donneurs d'ordre. Elle a procd de nombreuses auditions.

Dans un premier temps (chapitre I), le rapport s'efforce de prciser ce que sont aujourd'hui lesmtiers de l'urbanisme et de l'amnagement, au croisement d'une diversit de disciplines, les muta-tions de la communaut professionnelle et la diversit de ses champs d'intervention, les ouverturesvers les professions voisines. Les nouveaux questionnements de la socit urbaine, la relance enFrance des politiques territoriales aux diffrentes chelles et des dynamiques de projets, les besoinsaccrus des matres d'ouvrage conduisent formuler des attentes fortes l'gard des comptences des professionnels, et consquemment vis vis de leurs formations : besoin d'urbanistes plus nombreuxavec un gisement d'emplois valoriser, renforcement de la consistance de la formation, propositionsde dcliner la fois un socle commun (correspondant au coeur de mtier), et une diversit de pro-fils. Des attentes s'expriment galement sur la valorisation des dbouchs de niveaulicence et sur les besoins en actualisation permanente des connaissances.

Les chapitres II et III esquissent un tat des lieux de l'offre de formation dans l'enseignement sup-rieur : instituts d'urbanisme fdrs par l'association APERAU, coles d'architecture et certaines co-les d'ingnieurs La priode rcente est principalement marque par la rforme dite "LMD" (licence,

master, doctorat) issue du Processus de Bologne. Elle s'applique l'ensemble de l'enseignementsuprieur et, en crant un systme d'quivalence l'chelle franaise et europenne, favorise large-ment la mobilit tudiante entre tablissements et les cooprations entre tablissements d'enseigne-ment suprieur. Cette rforme a eu d'importantes consquences sur les formations en urbanisme eten amnagement, par exemple travers la transformation des DESS en masters professionnels. Ausein de l'universit, elle questionne fortement sur la place qui peut tre accorde cet enseignement par rapport aux autres champs disciplinaires. Dans les coles d'architecture, l'ensemble des rformesdcides en 2005 marque galement de fortes volutions, qui vont dans le sens d'un rapprochementavec l'universit, d'une meilleure reconnaissance au sein de l'enseignement suprieur, et sont favo-rables au dveloppement de l'enseignement de l'urbanisme. Les coles d'ingnieurs comme l'ENPC,l'ENTPE, l'INSA de Lyon etc. sont aussi particulirement concernes car elles contribuent pour une part rpondre aux besoins de l'Etat comme des collectivits locales.

Le rapport avance seize propositions pour structurer un rseau national de formation l'urbanismeet l'amnagement qui mobilise les diffrentes catgories d'tablissements prcits. L'ide centraleest de promouvoir une vision partage entre formateurs, professionnels et donneurs d'ordre. Ces propositions insistent notamment sur : la ncessit de dcliner la fois socle commun et voies d'appro-fondissement et de spcialisation sanctionnes par des diplmes forte identit, la ncessit de for-mations substantielles en dure et en moyens, le renfort des "doubles cursus" et l'exprimentation de"cursus intgrs", le renforcement de l'interdisciplinarit et de la coopration entre tablissements,l'ouverture beaucoup plus forte au monde professionnel avec un travail sur les dbouchs, la struc-turation d'un rseau national avec des ples masse critique suffisante et ouvert sur l'Europe et l'in-ternational, et enfin la mise en place d'une instance nationale permanente de dialogue.


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Lettre de mission

10/02/2004

Le Directeur de l'enseignement suprieur auMinistre de la jeunesse, de l'ducation nationale et de la recherche

Le Directeur gnral de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction auMinistre de l'quipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer

A

Monsieur Jean FREBAULT,Monsieur Bernard POUYET

L'amnagement des villes est confront des enjeux de plus en plus complexes : renouvellement urbain, dveloppement durable,clatement des agglomrations notamment qui appellent des besoins trs importants d'tudes urbaines, de la planification laconduite des projets urbains. Dans ce contexte, le dveloppement d'un milieu professionnel de haute qualit, aussi bien dans lesfonctions publiques, dans le secteur parapublic que dans le secteur libral reprsente un enjeu essentiel.La formation tant initiale que continue constitue un lment cl de l'organisation des champs professionnels, c'est la fois un lieu detransmission des savoirs, d'acquisition des mthodes et de rflexion sur les valeurs et l'thique des mtiers.

C'est pourquoi nous avons dcid, conjointement, de vous confier une mission de rflexion sur les formations l'urbanisme et l'amnagement du territoire qui fait suite un premier rapport qui nous a t remis courant 2003.

Devront notamment tre abords :

L'adquation des formations actuelles aux mtiers de l'urbanisme et de l'amnagement auxquels elles sont censes prparer.

Les consquences, sur les formations actuellement dispenses, de la mise en place progressive de l'espace europen del'enseignement suprieur (dmarche LMD : licence, master, doctorat).

Les modalits de reconnaissance des diffrentes formations diplmantes dans le champ de l'urbanisme et de l'amnagement.

Les dbouchs professionnels pour les titulaires des diplmes universitaires et notamment la prise en considration desdiplmes pour l'accs aux diverses filires de la fonction publique territoriale.

Pour mener bien cette rflexion, vous vous appuierez sur un groupe de pilotage mis en place par le ministre de l'quipement,direction gnrale de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction (DGUHC), qui runit des reprsentants de l'administration(quipement, ducation nationale, culture), des formateurs (universit, cole d'architecture, cole d'ingnieurs), des professionnelsregroups au sein de l'Office Professionnel de Qualification des Urbanistes (OPQU).

Seront galement associs aux travaux du groupe de travail des reprsentants du Centre national de formation de la fonction publiqueterritoriale (CNFPT) et l'Association des ingnieurs territoriaux de France.

Pour mener bien votre mission, vous pourrez galement procder une consultation, aussi large qu'il vous paratra utile, des milieux professionnels et universitaires concerns.

Nous souhaitons disposer du rsultat de vos rflexions avant la fin de l'anne 2004, avec des premires orientations avant l't 2004.

Sign :

Franois DELARUE Jean-Marc MONTEILDirecteur gnral de l'urbanisme, Directeur de l'enseignement suprieur De l'habitat et de la construction

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Ministre de la jeunesse, de l'ducation nationaleet de la recherche

Ministre de l'quipement, des transports,du logement, du tourisme et de la mer


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Remerciements

Les auteurs de ce rapport se sont largement appuys sur le groupe de travail mis en place sur les formations en urbanisme et amnagement. Ils tiennent remercier tout particulirement :

Pour leur soutien tout au long du travail prparatoire :

Christian LEVY, sous-directeur aux mtiers de lamnagement la DGUHC, Agns VINCE qui lui a succd en 2005, et JacquelineLEMANT, sous-directrice charge des certifications suprieures et doctorales la direction de l'enseignement suprieur, VincentBRAQUET, chef du bureau des rseaux professionnels et Carole POURCHEZ, adjointe au chef de bureau (DGUHC), Georges MER-CIER (universit Grenoble II), ainsi que Franois BRAIZE, directeur-adjoint de la direction de larchitecture et du patrimoine etLaurence CASSEGRAIN-GUINEBERT, sous-directrice de lenseignement de larchitecture, formation et recherche (DAPA) pour leurs informations prcieuses sur la rforme en cours de l'enseignement de l'architecture.

Les contributions figurant dans le tome II "arguments" ont t rassembles par Carole POURCHEZ.

Les membres du groupe de travail :

Franois ASCHER, Anne BOUCHE-FLORIN, Jean-Yves CHAPUIS, Jacques CHARLOT, Alain CLUZET, Francis CUILLIER,

Denis GRANDJEAN, Franois GUILLOT, Daniel Le COUEDIC, Jean MARIEU, Michel MICHEAU, Laurent THERY, Michle TIL-MONT, Eric LENGEREAU

Les personnalits auditionnes dans le milieu de la formation :

Marc BONNEVILLE (Institut d'Urbanisme de Lyon)Alain BOURDIN (Institut Franais d'Urbanisme)Jean-Paul CARRIERE et Gabriel DUPUY (section 24 du CNU)Christophe DEMAZIERE (Dpartement Amnagement de l'universit de Tours CESA)Jean-Claude DRIANT (Institut d'Urbanisme de Paris)Denis GRANDJEAN (Ecole d'Architecture de Nancy)Daniel Le COUEDIC (Institut de Geo-architecture de Brest)Yves LICHTENBERGER, Prsident de l'Universit de Marne-la-Valle

Yves LION (Ecole d'Architecture de Marne-la-Valle)Michel MICHEAU (Institut d'Etudes Politiques de Paris)Alain NEVEU, Nathalie ROSEAU (Ecole des Ponts et Chausses Master Amures)Gilles NOVARINA (Institut d'Urbanisme de Grenoble),Sylvain PETITET (ENTPE)

Les personnalits auditionnes dans le milieu professionnel :

Jean-Paul BLAIS (Club ville-Amnagement)Martine BOY, Ville de Lyon, Direction des servicesLouis CANIZARES, Prsident de l'OPQUJean-Yves CHAPUIS, ConsultantJacques CHARLOT, Directeur du CNFPTFrancis CUILLIER (Agence d'urbanisme de Bordeaux)Jean-Luc POIDEVIN (Nexity)Michel ROUSSET et Bernard LENSEL (CFDU)Robert SPIZZICHINO (Partenaires-dveloppement)

Les auteurs des contributions crites figurant dans le tome II :

Franois ASCHER, Marie-Hlne BADIA, Alain BOURDIN, Jean-Paul CARRIERE, Francis CUILLIER et Jean MARIEU, JeanDUMAS, Robert LAUGIER, Bruno LUGAZ, Bert Mc LURE, Ariella MASBOUNGI, Michel MICHEAU, Thierry PAQUOT,Bernard REICHEN, Guy TAPIE, Thierry VILMINL'APERAU, le CFDU, le CNFPT, l'ENPC, l'OPQU, le sminaire Robert AUZELLE, la SFU, l'UNADEL

Et pour leur appui dans la mise en forme du rapport :

Christine GARNIER (5me section CGPC) et Brigitte TREPIED (Universit Pierre Mends France)


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INTRODUCTION

L'volution du contexte gnral de concurrence territoriale, de production des espaces urbains etde gestion des territoires requiert plus que jamais un cadre d'intervention renouvel et desinstruments adapts. Il convient la fois de poser les bonnes questions, de trouver des rponsesoriginales - notamment en matire de gouvernance, de projets et d'outils - et de bien articuler leschelles, les temporalits, les diffrents enjeux sur chaque territoire.

La complexit des problmes urbains et spatiaux rclame toujours davantage d'intelligencehumaine et collective, rigeant en priorit l'existence de professionnels comptents ayant reu uneformation de qualit.

En France, la diffrence d'autres pays europens, le champ professionnel des urbanistes et desamnageurs n'en finit pas de se structurer et d'accder une vritable reconnaissance, tant de la partdes matres d'ouvrage, que du grand public. Sont en jeu ici l'identit des mtiers, leur organisation,la lisibilit et l'efficacit des formations qui y prparent. Il existe en effet un lien trs troit entresystme de formation et modes de structuration et de rgulation d'un champ professionnel. Au stadede la formation, au-del de la simple transmission des savoirs, s'inventent et se renouvellent lesrfrences, les valeurs, les principes d'thique qui fondent les professions. C'est vrai en gnral, celalest galement pour les mtiers de l'urbanisme et de l'amnagement, rendant essentielle en cedomaine comme en d'autres, la question des relations qui doivent se nouer entre formateurs etacteurs professionnels.

La problmatique de l'adaptation des formations des professionnels de l'urbanisme et de l'amna-gement n'est pas nouvelle. Elle a dj fait l'objet de rflexions conjointes entre donneursd'ordre, praticiens et formateurs. Ainsi en 1992, la demande des ministres de l'quipement et del'ducation Nationale, un groupe de travail, prsid par Francis AMPE, a rendu un rapport sur lesformations en amnagement et en urbanisme1.

Il est intressant de noter que ce "rapport AMPE" rvle des proccupations trs semblables cellesfigurant dans le rapport que nous prsentons aujourd'hui. Mais il peut tre inquitant aussi deconstater que les douze propositions qu'il formule, souvent assez proches de celles que nousavanons, n'ont t suivies que de peu d'effet, l'exception de la mise en place phmre de laCommission Nationale Permanente de l'Enseignement de l'Amnagement et de l'Urbanisme(CNPEAU)2 .

1 Francis AMPE, Rapport du"Groupe de travail sur les formations en amnagement et en urbanisme" , Ministre del'Equipement, du Logement et des Transports, Ministre de l'Education Nationale, de la Culture et de la Communication,1992, 44 p.2 Sur cette commission et sur l'opportunit de mettre en place aujourd'hui une instance de ce type, voir le rapport deBernard. POUYET :"La formation l'urbanisme et l'amnagement. Quels enjeux ? O et comment en dbattre ?" Mars 2003


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Probablement le rapport AMPE et la CNPEAU sont venus trop tt, avant que ne se forge unevritable prise de conscience du caractre prioritaire de la question de la formation des urbanistes etdes amnageurs.

Aujourd'hui, nous pensons tre dans une situation nouvelle, tant du fait des volutionsintervenues dans les domaines de l'urbanisme et de l'amnagement, que des rformes en uvredu ct de l'enseignement suprieur.

C'est une vidence de constater que les villes et les territoires connaissent des mutations majeures :- monte en puissance des questions urbaines, notamment travers la mtropolisation et la pri-urbanisation ;- volutions dmographiques et ruptures dans les modes de vie,

- globalisation et europanisation,- nouvelles avances de la dcentralisation et des intercommunalits,- volutions du cadre lgislatif la fin des annes 90 sur les politiques territoriales,- relance de la planification territoriale et des projets urbains,- priorits fortement affiches en matire de cohsion sociale et de dveloppement durable,- etc.

La communaut professionnelle, paralllement, a fait des progrs dcisifs pour s'organiser,notamment travers la cration du Conseil Franais des Urbanistes (CFDU) et la mise en place del'Office Professionnel de Qualification des Urbanistes (OPQU), qui, aprs des dbuts difficiles, a su progresser dans sa mission de qualification des urbanistes. Divers rapports ont t produits au coursde ces dernires annes, qui ont accompagn les mutations en cours et ouvert la rflexion et lesdbats sur la structuration du champ professionnel3.

Du ct de l'offre de formation, les tablissements d'enseignement suprieur franais sontdsormais engags dans la construction de "l'espace europen de l'enseignement suprieur",initie Bologne. Le processus connu sous l'acronyme LMD (licence, master, doctorat), constitueune rforme en profondeur qui concerne tous les tablissements d'enseignement suprieur, aussi bienles universits - pour notre propos, notamment les instituts d'urbanisme - que les coles d'architec-ture ou encore d'ingnieurs.

3 Michel CANTAL-DUPART,"La question de l'urbanisme ou la ville de droit" , Rapport sur l'tat de l'urbanisme,Secrtariat d'Etat au Logement, janvier 2002,Jean FREBAULT,Rapport sur "la mise en place d'un Conseil National d'Orientation de l'Urbanisme, Conseil gn-ral des Ponts et Chausses, n 2002-0045-01, Mars 2002,Claude BREVAN, Paul PICARD, Rapport sur les mtiers de la politique de la ville"Une nouvelle ambition pour la ville,de nouvelles frontires pour les mtiers" Septembre 2002 ;Jean-Michel ROUX Rapport pour la DGUHC"Les tudes urbaines : budgets disponibles, prix de revient des consul-tants, conditions de leur mise en concurrence" , Dcembre 2002


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Pourtant, tout changement porte sa part d'incomprhensions et d'incertitudes. Les tudiants, commeleurs futurs employeurs, ont besoin de voir clair dans l'offre de formation, particulirement dans lesdomaines de l'amnagement et de l'urbanisme o elle est foisonnante, complexe, pas toujourslisible. Les employeurs potentiels rclament un meilleur affichage dans les comptences qu'ils sont

en droit d'attendre des professionnels de l'amnagement et de l'urbanisme, et en particulier des jeunes.

Ils entendent prendre la mesure des volutions en cours de l'offre de formation et souhaitent s'impli-quer dans des rformes qui ne sont pas seulement pdagogiques, mais qui participeront d'une mani-re ou d'une autre, la consolidation des mtiers qu'ils exercent. Ils mettent en avant la ncessit dedvelopper des comptences constituant un socle commun et un cur de mtier, pour tous ceux quiont vocation uvrer dans l'amnagement et dans l'urbanisme. Parce que les mtiers de l'urbanismesont divers, les professionnels souhaitent que ds la formation, soit dveloppe une culture de la plu-ridisciplinarit, du projet, des dynamiques en uvre aux diffrentes chelles des territoires.

L'enjeu de la formation des urbanistes et des amnageurs se situe bien dans cette conciliation del'unit et de la diversit, la fois dans l'affirmation d'un socle commun de fondamentaux, et dans la prservation de la varit des profils qui garantissent la richesse de la ralit professionnelle actuelle.

Le prsent rapport analyse les attentes des professionnels et les mutations de l'offre de formation.Il s'attache montrer qu'existe aujourd'hui une convergence d'intrts entre praticiens etformateurs qui forment une formidable opportunit pour refonder une formation des urbanistes etdes amnageurs, la hauteur des dfis auxquels ces professionnels sont confronts.

En dfinitive, nous sommes en prsence d'une demande de professionnels toujours mieux forms et plus facilement reprables, d'une volont du champ professionnel de se structurer autour d'un cur de mtier, et d'une ncessit pour les instances de formation de renouveler leur offre.

Le moment est ainsi stratgique pour organiser la rencontre entre deux mondes qui, s'ils nes'ignorent pas, se mconnaissent trop : le monde de la formation et celui des professionnels del'amnagement et de l'urbanisme. C'est l'ambition des propositions de ce rapport que de participer la construction croise et collective des objectifs de chacun. Il pose des questions plus qu'iln'apporte de solutions toutes faites et avance des propositions nouvelles, pour certaines et dans lacontinuit, pour d'autres.

Dans tous les cas, il s'agit d'inviter les diffrents acteurs se concerter dans ce contexte derenouvellement si particulier. Mais, au-del de l'obligation d'un moment, d'un dsir partag ou d'uncroisement conjoncturel d'intrt, il s'agit de permettre la prennisation de ce rapprochement etl'appropriation par les acteurs des analyses et des propositions du prsent rapport.


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Ce rapport n'est pas seulement celui des deux signataires que les deux ministres de l'Educationnationale, d'une part et des Transports, de l'Equipement, du Tourisme et de la Mer d'autre part,ont bien voulu honorer d'une mission. Il est aussi le fruit des travaux d'un groupe de travail qui s'estruni entre juin 2004 et juillet 2005, et de contributions de personnalits extrieures.

Aussi, nous avons souhait que dans sa livraison finale, l'ensemble des rflexions recueillies formeun tout, d'o la prsentation du rapport en deux parties :- une premire partie intitule "Analyses et propositions", synthtise nos analyses et propositions,- une seconde partie intitule "Arguments", rassemble les textes des auditions et des contributionscrites produites, par les membres du groupe de travail et des personnalits extrieures. Elle fait int-gralement partie du rapport car elle contribue fortement tayer les propositions.

Nous tenons remercier trs sincrement les deux ministres et l'ensemble des contributeurs, sur qui

reposeront trs largement les suites qui pourront tre donnes ces rflexions.


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Premire partieANALYSES ET PROPOSITIONS


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Chapitre IUn milieu professionnel structurer,

de nouvelles et fortes attentesde la socit urbaine

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1.1 L'urbanisme et lamnagement : un champ professionnel pertinent qui doittrouver ou retrouver ses repres

1.1.1 Le besoin de clarifier l'identit du champ professionnel

Au cours des dernires dcennies, les questions relatives la transformation des villes, l'extensiondes mtropoles ou au dveloppement des territoires ruraux ont pris une importance accrue enrelation troite avec les grands changements qui traversent notre socit : bouleversement des modesde vie, de la dmographie, acclration de la mobilit, transformations de l'espace, monte en puissance des dfis en matire de cohsion sociale, de comptitivit conomique, de qualit du cadre

de vie et d'environnement (risques, effet de serre) ou de gouvernance territoriale.Il peut ds lors sembler paradoxal que la communaut professionnelle priori la plus concerne pour aider relever ces dfis, celle du champ de l'urbanisme et de l'amnagement, ne soit pas toujoursclairement repre. Elle s'est toffe et a en mme temps perdu en lisibilit. La diversit croissantedes profils professionnels intervenant dans les territoires, lie la complexit d'un monde toujoursen mouvement, se traduit aussi par des confusions de vocabulaire

On peut par exemple voquer :- l'existence de perceptions rductrices (y compris chez certains lus) de ce que recouvre le mot"urbanisme", assimil souvent au seul urbanisme rglementaire gr par les communes et source decontraintes pour les usagers,- la confusion parfois cre, dans l'esprit de certains, par l'intervention croissante de professions"connexe", qu'il s'agisse de professions installes ou de nouveaux mtiers : architectes, paysagistes,mtiers du dveloppement local, mtiers de la ville (au sens du dveloppement social urbain). Ces professions qui apportent beaucoup dans l'analyse et l'laboration des projets territoriaux, dveloppent des savoir-faire qui recoupent pour une part ceux des urbanistes sans pour autant se confondreavec eux,- une offre de formation o les mots urbanisme, amnagement, dveloppement, villes et territoires,environnement sont ensemble ou alternativement dclins sans qu'on ait une vision claire de leur consistance, des connaissances gnrales et savoir-faire que chacune recouvre prcisment.


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Il faut donc, nos yeux, rappeler avec force la ncessaire vision large de ce champ professionnel del'urbanisme et l'amnagement, qui traverse une diversit de disciplines et de pratiques et rappeler quelques fondamentaux.

1.1.2 Des dfinitions de l'urbanisme et de l'amnagement toujours porteuses de sens, qu'il fautraffirmer

L'urbanisme est un nologisme apparu pour la premire fois la fin du 19me sicle sous la plumede Cerd (traduction de "urbanizacion" dans son double sens). Il a t introduit en France sousl'impulsion de Lon Jaussely par la loi Cornudet, vote en 1919, qui prvoit l'tablissement de"projets d'amnagement, d'embellissement et d'extension des villes". Il faut rappeler les apports

ultrieurs de Marcel Pote, Gaston Bardet, Andr Gutton, Robert Auzelle, de grands noms de lasociologie, de la gographie, de l'architecture4.

Quelques publications rcentes5 ont mis en vidence l'volution de la dfinition et surtout des pratiques professionnelles correspondantes, qui permettent de dgager une vision globale et ouvertedu champ. Bien entendu, on se rfrera utilement aux commentaires de Pierre Merlin et FranoiseChoay dans le dictionnaire de l'urbanisme de 1988, la dfinition rcemment donne par le CFDUet l'OPQU6 et certains travaux europens7.

4 Pierre MERLIN Franoise CHOAY, Dictionnaire de l'urbanisme, 19885 Jean DELLUS,Synthse du dossier documentaire sur l'art urbain (RM Antoni),Certu, 2004J. FREBAULT, B. POUYET, M. CANTAL DUPART ; documents dj cits.

6 Protocole entre l'Etat et l'OPQU 19987 Voir seconde partie "Arguments"


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Le champ de l'urbanisme

Tout en renvoyant quelques-unes des dfinitions dj cites (voir encart), nous proposons deretenir de faon synthtique que ...

Plus prcisment :

l'urbanisme renvoie la fois la pense et l'action, la thorie et la pratique,

il est l'expression d'une volontde matriser, d'organiser, - par opposition au "laisser faire", - enrponse court et long terme des besoins individuels et collectifs, au service de finalitsd'intrt gnral, incluant la ncessit de prserver les ressources naturelles, le patrimoine et l'envi-ronnement,

l'urbanisme est un champ de savoirs et de pratiques professionnelles, croisantncessairementune diversit de disciplines (disciplines de la conception et de la composition spatiale, art urbain,sciences humaines, sciences de l'ingnieur, sciences de la terre), et mettant en relation la dmar-che deprojet avec les problmes desocit,

l'urbanisme est de la responsabilit des collectivits publiques; il fait appel desmthodesd'analyse et de prospective, des outils de conception, desmodes d'actionde diverses natures(rglementaires, oprationnels, incitatifs),

l'urbanisme a besoin de mobiliser des savoir-faire professionnelsen capacit de grer lacomplexit, d'anticiper, et d'aborder les diffrentes chelles d'espace et de temps.

... l'urbanisme recouvre un ensemble de dmarches visant matriser l'organisation ou latransformation spatiale des villes et des territoires urbains ou ruraux, aux diffrentes chelles

gographiques et temporelles, dans la perspective d'un dveloppement harmonieux, quilibr et durable.


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L'urbanisme : quelques dfinitions et commentaires

L'art d'amnager et d'organiser les agglomrations humaines.Grand dictionnaire encyclopdique (1962-1985) . Larousse

L'urbanisme : l'art et la science d'amnager les villes et les campagnes.Andr Gutton et Robert Auzelle

L'urbanisme : champ d'action, pluridisciplinaire par essence, qui vise crer dans le temps unedisposition ordonne de l'espace en recherchant harmonie et efficacit.Pierre Merlin, dictionnaire de l'urbanisme et de l'amnagement ; PUS, 2me dition, 1988.

L'urbanisme n'est-il pas la fois thorie et pratique, solidaire du projet de socit dans soninstitution imaginaire comme dans ses institutions relles, tributaire de savoir multiples, scientifiques ou non, de savoir-faire traditionnels ou novateurs, de coutumes et d'habitudes ?Franoise Choay,dictionnaire de l'urbanisme et de l'amnagement , OP.CIT. Paris, PUF, 1988

L'urbanisme est une pratique spcifique qui a pour objet de proposer une organisation rflchieet responsable des territoires constitus par les espaces naturels, ruraux, urbains, dans le respect de l'intrt gnral et de la recherche d'quilibres territoriaux. L'lot, l'espace public, le quartier,la ville, le territoire sont les diffrentes chelles de l'urbanisme et s'inscrivent dans l'amnage-ment du territoire. L'urbanisme tudie les enjeux dans la dure et propose notamment les traductions spatiales des

politiques sociales, conomiques, environnementales et culturelles, il concourt la formation du paysage. Il met en vidence les choix possibles d'occupations et d'usage de l'espace pour le court,le moyen et le long termes, toutes les chelles des territoires et en fonction des changements prvisibles des modes de vie.CFDU, charte OPQU.

L'urbanisme s'intresse l'amnagement de l'espace, la transformation des territoires auxdiffrentes chelles. Il s'agit d'une activit en pleine mutation, en permanence interroge par latransformation et les grands enjeux de notre socit contemporaine, qui n'appelle pas l'enferme-ment dans une dmarche rigide, mais doit au contraire s'inscrire dans une mise en mouvement .

Jean Frbault (Rapport CNOU 2002)Mais qu'est-ce que l'urbanisme ? On peut dire, aujourd'hui, qu'il correspond la gestion de lacomplexit. A la gestion de toutes les complexits urbaines, humaines, politiques, conomiques et spatiales (p IV)L'urbanisme est ce jour, la seule "science" intgrant les grands objectifs dedveloppement durable dfinis lors du sommet de la terre il y a presque dix ans Rio de Janeiro.Qui peut nier les incidences environnementales, conomiques ou sociologiques de la ville ?Mtier de techniques, l'urbanisme implique une prise en compte permanente de la dmocratie. L'urbanisme prfigure aussi des concepts de solidarit et d'cologie, considrs comme l'ensem-ble des cosystmes. L'urbanisme est la forme urbaine de l'cologie.Michel Cantal-Dupart (Rapport sur la question de l'urbanisme 2002)


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L'urbanisme couvre tous les aspects de l'amnagement, de la mise en valeur des territoires et del'usage des sols. Il intervient aux diffrents niveaux interdpendants - rural et urbain, mtropoli-tain et rgional, national et international.Il rassemble toutes les formes d'activits relatives au

phnomne de dveloppement. Pour ce faire, il oriente, il met en valeur, il contrle et simule la perptuelle volution des milieux dans le respect de l'intrt gnral. Mnageant l'avenir, l'urba-nisme contribue au dveloppement harmonieux des communauts humaines, en simulant lestransformations physiques sociales des milieux, en proposant l'utilisation optimale des ressour-ces, et en prvenant les conflits d'intrts ou en les attnuant. C'est la fois une discipline deconception et de gestion, qui s'applique aussi bien la rservation qu' la transformation des structures et du patrimoine des rgions urbaines et ruralesDclaration internationale des instituts nationaux et associations d'urbanistes profession-nels des pays de la communaut europenne (1995)

L'urbanisme est pour moi une notion peu opratoire aujourd'hui, car c'est un domaine auxcontours peu vidents d'un champ professionnel plus vaste qui est celui des tudes, de laconception, du financement, de la ralisation de la gestion des ensembles btis, des villes et desterritoires. De fait, la notion est peu utilise dans la plupart des autres langues et paysaujourd'hui. Toutes ces tches et fonctions sont de plus en plus profondment interpntres et ne se succdent plus chronologiquement. Je pense donc qu'il vaut mieux accoler le mot urbain toutes sortes d'activits (droit urbain, conomie urbaine, immobilier urbain, architecture urbai-ne, etc.) Je ne crois pas que les professionnels puissent tre vritablement eux-mmes pluridisciplinaires,tant donn le niveau des techniques et de la division du travail dans ce domaine. En revanche,il faut des structures professionnelles et de formation, capables d'organiser en leur sein ou endehors d'elles la ncessaire intervention de disciplines de toutes sortes.Franois Ascher

Qu'entendons-nous alors par "urbanisme" ? C'est la manire dmocratique d'agencer lesactivits des citadins dans le temps et dans l'espace. L'urbanisme est l'art des relations, destransitions, des combinaison.Thierry Paquot

La prise en compte de la dimension socitale de l'urbanisme contemporain emporte une premire consquence majeure pour qui s'interroge sur les savoirs requis pour l'apprhension des

phnomnes urbains, donc sur les formations disciplinaires qu'utiliseront les urbanistes dans laconnaissance de la ville. Il ne suffit pas d'affirmer que l'urbanisme est par essence pluridiscipli-naire, il importe aussi de mesurer qu' ct des disciplines techniques qu'il sollicite, notamment les sciences de l'ingnieur, l'architecture, il convoque, et pour son analyse, et pour sa mise enuvre, la totalit des sciences sociales : la gographie, l'histoire, la sociologie, le droit, l'anthro- pologie, mais aussi la philosophie, l'conomie, la dmographie. Les dimensions contemporaines de l'urbanisme insistent sur la diversit des chelles o sedveloppe son action. Par l, on est conduit le rapprocher de l'amnagement, et notamment del'amnagement du territoire, qui dans se dfinition contemporaine, n'est plus tant la recherched'une meilleure rpartition des hommes et des activits, mais bien celle de la cohsion sociale.Objectif qui renforce encore la dimension sociale de l'urbanisme.Bernard Pouyet (Rapport sur la formation l'urbanisme,op. cit )


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Le champ de l'amnagement

L'amnagement est en effet gnralement dfini comme "l'action de disposer avec ordre". SelonPierre Merlin, il recouvre un "ensemble d'actions concertes visant disposer avec ordre dansl'espace les habitants, les activits, les quipements et les moyens de communication". La dfinitionde l'amnagement recoupe donc celle de l'urbanisme (le mot amnagement est souvent utilis dansla dfinition de l'urbanisme). L'amnagement met toutefois l'accent sur l'action , par essence

volontaire, et sur la finalit dudveloppement . Le concept se dcline des chelles territoriales trsvaries.

Dans la pratique, on voque principalement propos d'amnagement :- l'amnagement du territoire, concept d'action publique particulirement dvelopp en France etvisant sur des chelles larges (rgionale, infra ou supra-rgionale, nationale, europenne...), undveloppement quilibr des diffrents territoires. On parlera par extension de schmasd'amnagement , des chelles varies, comme celle d'une rgion, d'un pays, d'un bassin ou d'un axefluvial

- l'amnagement urbain (antrieurement appel l'urbanisme oprationnel) qui renvoie l'action desamnageurs ou matres d'ouvrage pour mettre en uvre l'chelle d'lots, de quartiers ou de territoi-res d'extension, des projets urbains, d'espaces publics ou de renouvellement urbain. On notera que beaucoup d'amnageurs ont recrut des urbanistes (de type DESS) qui se sont largement tourns versla conduite des projets complexes (matrise d'ouvrage urbaine, mtier de dveloppeur...) et les pra-tiques oprationnelles (foncier, montages d'oprations, connaissance des marchs immobiliers,financement).

Urbanisme et Amnagement

On voit bien apparatre un continuum entre amnagement et urbanisme. Si aux yeux de certains,mlanger urbanisme et amnagement peut crer des confusions, il y aurait encore plus de risque les sparer. L'urbanisme et l'amnagement des territoires doivent donc, au regard du champ professionnel s'apprcier dans leur complmentarit, voire dans une sorte de syncrtisme, neserait-ce qu'en raison de l'importance que revt aujourd'hui, pour les professionnels, l'obligation detravailler une diversit d'chelles.

C'est le parti que nous avons pris dans ce rapport, en utilisant souvent l'expression ouverte :" professionnels de l'urbanisme et de l'amnagement ", ou plus simplement "urbanistes" et en prenant

en considration les " formations l'urbanisme et l'amnagement ".

L'amnagement est un mode d'action volontaire pour dvelopper ou transformer les territoires ; son champ de dfinition croise celui de l'urbanisme.


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En rsum :

La volont qui inspire ce rapport est qu' travers la formation et l'organisation du champ professionnel soient rhabilits l'urbanisme et l'amnagement comme leviers de l'action publique.

Mieux penser et agir sur l'espace,aux diffrentes chelles et dans la dure,

en relation avec les grandes questions poses par l'volution des territoires et de la socit urbaine :

tel peut tre ainsi rsum le champ d'intervention

des professionnels de l'urbanisme de l'amnagement.

1.2 Un monde professionnel divers et en mutation, confront de nouveauxquestionnements de la socit urbaine

1.2.1 Une communaut professionnelle ancrages multiples, qui cherche se structurer

Qu'ils soient fonctionnaires, salaris du secteur public ou priv ou professions librales, les urba-nistes travaillent auprs de structures trs varies, qui sont principalement :- les services des collectivits locales et des intercommunalits (notamment celles issues de laloi Chevnement et les nouvelles matrises d'ouvrage des SCoT),- les services de l'Etat,- les agences d'urbanisme,- les CAUE,- les quipes travaillant sur la politique de la ville et la rnovation urbaine (GPV, projets

ANRU),- les cabinets d'architecture et d'urbanisme, de paysagistes-urbanistes, de gomtres ou desconcepteurs indpendants travaillant sur les projets urbains, les projets d'amnagement, d'espa-ces publics...- les bureaux d'tudes et consultants, travaillant sur les tudes urbaines, la prospective, les docu-ments de planification,- les amnageurs (SEM, tablissements publics, PACT-ARIM, OPAC), certains amnageurs privs ou groupes immobiliers.

Cette communaut professionnelle est encore socialement peu reconnue, au niveau du grand public et mme des lus, contrairement ce que l'on observe par exemple dans les pays anglo-saxons ou d'Europe du nord. Au sein de cette communaut encore peu affirme, institutionnel-lement clate, aux contours flous et permables, s'exprime cependant une grande richesse lie sa diversit et aux nouveaux dfis poss par les volutions rcentes des territoires et de la


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socit urbaine. Les dynamiques en cours font ressortir le besoin de cette communaut de s'affirmer,de renforcer son identit, de rendre plus lisible ce qui pourrait constituer un "cur de mtier", enmme temps qu'est reconnue la ncessit d'une large ouverture vers les professions voisines enraison de la complexit croissante des questions urbaines et territoriales. Il s'agit donc bien de

travailler la fois sur le cur de mtier et sur cette ouverture, en se gardant de tout risqued'enfermement.

Parmi les problmes rencontrs par la profession, on voquera :- lesdifficults conomiques rcurrentes du secteur priv, souvent expliques par une sous rmu-nration des tudes de la part de collectivits publiques qui valorisent faiblement les prestationsapportes8,- la faiblesse des comptences de matrise d'ouvrage de nombre de collectivits dans le domainede l'urbain, notamment dans les communes et intercommunalits de petite taille et parfois desservices de l'Etat,

- le problme des carrires dans la fonction publique territoriale, juges encore insuffisammentattractives et insuffisamment identifies au sein des cadres d'emplois techniques et administratifs.Des initiatives ont t prises rcemment pour structurer davantage la profession, mme si lesrepres ne peuvent tre les mmes que ceux d'une profession rglemente et plus homogne commeles architectes, les gomtres Rappelons la cration en 1993, avec le soutien du ministre del'quipement (DAU), de l'association Profession urbaniste fdrant les principales associations professionnelles existantes. Elle se transformera en 1996 en Conseil franais des urbanistes (CFDU),qui regroupe les associations des urbanistes des collectivits locales, des urbanistes de l'Etat, desagences d'urbanisme, CAUE, PACT-ARIM, gomtres-urbanistes et la SFU. En 1998 est crl'Office professionnel de qualification des urbanistes (OPQU), avec le soutien de l'AMF et l'appui del'Etat (protocole du 22.07.1998).

Signalons galement la cration en 1994 du club "Ville-amnagement", qui regroupe les principauxamnageurs et conduit notamment un travail de capitalisation sur les mtiers et pratiques professionnelles, et de l'association de consultants en amnagement et dveloppement des territoires(ACAD) qui runit les principaux consultants en amnagement et dveloppement des territoires.Cette liste n'est pas exhaustive.

8 Jean Michel ROUX (rapport DGUHC op cit)


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1.2.2 Une diversit de champs d'interventions

titre indicatif, on peut identifier schmatiquement cinq champs principaux d'activit dans lesquels peuvent intervenir les professionnels de l'urbanisme et de l'amnagement :- l'urbanisme stratgique : analyses et tudes urbaines, diagnostics, prospective, stratgie et projets

de territoire, documents de planification locale (SCOT, PLU, PLH, PDU, PPR,), DTA, schmasd'amnagement du territoire,- la conception urbaine , l'urbanisme de projets (composition spatiale, projets urbains, espaces publics...)- la matrise d'ouvrage urbaine (la programmation, le pilotage, la conduite des projets, le mtier d'ensemblier, la concertation...),- l'urbanisme oprationnel : les mtiers de l'amnageur, les montages d'oprations,- l'urbanisme de gestion : urbanisme rglementaire et gestion des procdures, instruction des permis de construire et autorisations, gestion territoriale (principalement au sein des services descollectivits locales). La plupart des personnels sont des techniciens ou des administratifs, mais les

urbanistes sont souvent prsents dans l'encadrement.Des analyses plus dtailles figurent dans les documents du CNFPT9 et dans les rcents travaux pr- paratoires au rfrentiel mtiers de l'OPQU10. Il convient de ne pas en avoir une vision rigide,d'autant que les missions et les mtiers voluent fortement. Si beaucoup de professionnels onttendance se spcialiser dans l'un de ces champs, en raison notamment de leurs disciplinesd'origine ou de leur statut, il existe galement des parcours mixtesqui vont de l'un l'autre. On peut

Combien d'urbanistes ?

Il est difficile de donner une estimation quantitative prcise car tous les cadres de ces structuresne sont pas forcment urbanistes ou assimils. La FNAU recense au sein des agences1300 salaris environ, dont une proportion importante de cadres de profil urbaniste probable-ment pour au moins la moiti d'entre eux, le CNFPT indique 18 000 emplois dans les servicesd'urbanisme et d'amnagement des collectivits mais ils incluent les catgories A, B et C Il faudrait galement recenser ceux qui travaillent au sein de l'Etat, dans les CAUE, les quipes- projet, chez les amnageurs ou oprateurs, ceux qui sont consultants, professions librales, salaris d'agences ou bureaux d'tudes privs, etc. Au total, le CFDU avance une estimation de5 6 000 urbanistes en France.

Nous suggrons l'administration de prendre l'initiative d'un dcompte plus prcis, en s'appuyant

sur une typologie adapte du milieu professionnel.

9 Cf. contributions CNFPT tome 2 "Arguments"10 Guy TAPIE, tude d'un rfrentiel pour le compte de l'OPQU,2005


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galement dire que chacun de ces niveaux d'intervention s'inscrit dans unechane d'ensemble,cellede la production de l'urbanisme.

1.2.3 Une diversit de disciplines d'origine et de profils professionnels. La figure du travail en

quipe pluridisciplinaire, la cohabitation des gnralistes et des spcialistes

La diversit des origines disciplinaires est une caractristique forte du champ professionnel del'urbanisme et de l'amnagement : architecture, paysage, art urbain ; sciences humaines (gographie,sociologie, conomie, droit..) ; sciences de l'ingnieur (transports et dplacements, rseaux) ;sciences de la terre et de la nature, cologie et environnement.

Le travail enquipes pluridisciplinaires(agences d'urbanisme, amnageurs, quipesad hoccons-titues pour l'tude d'un SCoT, d'un projet d'amnagement...), largement rpandu dans le champ de

l'urbanisme aux cts de pratiques plus individuelles (consultants spcialiss ou polyvalents,matres d'ouvrage, chargs d'oprations..) tmoigne quel point cette diversit des formations et des parcours constitue une richesse indispensable au traitement de la complexit des questions urbaines.

Elle ouvre toutefois un dbat sur les contenus des formations double cursus et sur laplacerespective des gnralistes et des spcialistes11. Comme le souligne juste titre Franois Ascher 12,le champ de l'urbanisme et de l'amnagement s'ouvre de plus en plus, et doit bnficier des apportsspcifiques de spcialistes de plus en plus pointus (mobilit, nouvelles technologies, designurbain...) qui doivent apprendre travailler ensemble. De son cot Guy Tapie, dans les travaux sur le projet de rfrentiel de l'OPQU, rappelle que l'appartenance disciplinaire (architectes, gographes,ingnierie, droit...) reste une rfrence constante mais souligne galement la revendication d'uneapproche transdisciplinaire, l'urbanisme ne pouvant se rduire au collage voire la synthse desapports d'autres disciplines.

Si l'on observe le fonctionnement de ces quipes pluridisciplinaires, on fera le constat que souventcohabitent en leur sein :- des urbanistes "gnralistes" (directeurs d'tudes, animateurs d'quipes, capables d'assembler plusieurs comptences plus ou moins spcialises, consultants de haut niveau) disposant d'unchamp de comptence large et d'une vision de synthse acquise par une solide formation et par l'exprience,- des urbanistes "spcialiss" dans certains domaines (urbanisme commercial, urbanisme et

dplacements, conception d'espaces urbains, montage d'oprations, organisation et gestion de d bat public),- des spcialistes de domaines connexes l'urbanisme (ingnieurs-transports et rseaux, conomis-tes, juristes, sociologues) qui ont l'habitude de traiter des interfaces de leur domaine avec l'urbanis-me. On pourrait les qualifier non pas d'urbanistes mais despcialistes de l'urbain.

Les deux premires catgories sont largement reprsentes par desprofessionnels profil"hybride" ayant une spcialit d'origine mais ayant acquis une culture urbaine solide, spectre pluslarge (par leur formation et leur exprience), que l'on peut certainement qualifier d'urbanistes(architectes-urbanistes, ingnieurs-urbanistes, gographes-urbanistes...).

11 voir ce sujet l'article de Stphane CADIOU ; Concurrence autour de la figure du gnraliste (Urbanisme, juillet-aot 2004)12 voir contribution de Franois ASCHER, tome 2 "Arguments"


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A nos yeux,il n'y a certainement pas un profil professionnel uniqueou dominant qui puisserpondre aux attentes exprimes aujourd'hui. La figure de l'urbaniste polyvalent (voire touche--tout) ne peut constituer le modle universel, d'autant que la complexit croissante des problmesurbains requiert souvent des profils de plus en plus spcialiss. C'est ce spectre large qui peut par

exemple expliquer la diversit des profils des urbanistes rencontrs au sein des agences, chez les professionnels qualifis par l'OPQU ou chez les laurats du Grand prix de l'urbanisme.

1.2.4 Conjuguer diversit et cur de mtier

Pour autant, dans ces quipes pluridisciplinaires, on constate lancessit pour les professionnelsde partager en commun un minimum d'ingrdients qui structurent le mtier d'urbaniste: laculture urbaine, la capacit de travailler ensemble dans des dmarches de projet, la matrise partaged'un certain nombre de mthodes d'analyses et d'outils de propositions. Au sein d'quipes, telles queles agences d'urbanisme, est mise en avant comme valeur ajoute, la comptence collective,dpassant la simple juxtaposition de comptences individuelles.

La ncessaire diversit professionnelle, allant de pair avec la diversit et l'ouverture des formations,doit donc s'accompagner de l'affirmation de ce que l'on appelle parfois un "coeur de mtier". Celui-ci devrait s'appuyer la fois sur unsocle commun de cultures et de savoir-faire, qui serait une descomposantes des formations initiales l'amnagement et l'urbanisme, et sur des parcours professionnels, favorisant le croisement des disciplines et la culture commune.

Diversit et cur de mtier

En rsum, il n'y a pas de figure professionnelle unique dans le champ de l'urbanisme et del'amnagement. La diversit des domaines d'activit, des disciplines d'origine, la cohabitationde spcialistes varis, et parfois de gnralistes, est une ncessit ; c'est aussi une richesse.

Cependant, ce qui rassemble ces diffrents professionnels, et devrait les rassembler davantage :- c'est un coeur de mtier dont l'entre privilgie est l'approche de l'espace, aux diffrenteschelles, croise avec celle de la socit,- c'est une culture gnrale qui devrait tre partage et qu'on peut appeler la culture urbaine,- c'est une rfrence commune un ensemble de mthodes et savoir-faire, une capacit articuler et assembler des comptences et des disciplines varies.

C'est dans cet esprit que nous parlerons dans la suite du rapport des "professionnels del'urbanisme et de l'amnagement", ou plus simplement encore : des "urbanistes".


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1.3 De nouveaux dfis pour les professionnels, qui appellent des recompositionset des ouvertures vers les professions voisines

1.3.1 Un contexte urbain et territorial en forte volution, de nouveaux questionnements de lasocit urbaine

Des dfis qui changent de nature et appellent de nouvelles rponses des urbanistes et des amnageurs ;en voici quelques exemples :

- l'impact des volutions dmographiques, des nouveaux modes de vie, du vieillissement,l'explosion de la mobilit,

- avec la crise du logement, les nouveaux regards ncessaires sur les besoins en matired'habitat ,les politiques foncires et politiques urbaines ,

- un grand besoin corrlatif derelance des rflexions prospectives ,

- les changements d'chelles territoriales , les bassins de vie, l'embotement des chelles, lesnouveaux enjeux de l'conomie et la comptitivit des territoires, la mondialisation,

- au plan institutionnel, la monte desintercommunalits , les nouvelles gouvernances des territoi-res, la recomposition du jeu des acteurs suite la dcentralisation, les dcalages entre territoiresvcus et territoires institutionnels, le lancement de nombreuxchantiers de planification SCoT etPLU, l'appropriation croissante de la loi SRU et de ses nouveaux repres par les lus et aussi par les professionnels invits promouvoir l'urbanisme de projet (importance croissante donne l'laboration des PADD par exemple),

- l'explosion en France depuis une quinzaine d'annes d'unenouvelle gnration de projets urbains , parfois de grande ambition, et l'attente d'un travail en profondeur sur la qualit des espaces publics,le paysage, la qualit architecturale et le patrimoine. Une mme attente existe dans les territoires endifficult, en dclin, connaissant de graves dysfonctionnements,

- le dfi du "vivre ensemble" , le combat contre les tendances la sgrgation socio-spatiale (lesghettos des quartiers en difficult mais aussi les enclaves urbaines, la ville " franchise " selonl'expression de David Mangin) qui met en cause pour une part la production des formes urbaines etla gestion des territoires. L'attente que des professionnels plus nombreux s'engagent sur cesquestions de mixit et de diversit sociale, intergnrationnelle,

- la prise en compte dans l'urbanisme et l'amnagement desrisques naturels et technologiques, dela scurit , des problmes de gestion urbaine ,

- lesexigences environnementales , et par extension ledfi du dveloppement durable appliqu

l'urbanisme et l'amnagement des territoires , par exemple le lien tablir entre la lutte contrel'effet de serre, les enjeux nergtiques, la consommation d'espace, l'organisation des extensions priurbaines, les densits, la mobilit et la domination de l'usage de la voiture etc.,


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- le besoin de dmarches de projet dans lesterritoires priurbains et d'alternatives aux excs del'talement urbain,

- l'interpellation des professionnels sur la place dela concertation dans l'urbanisme, dudbat public ,

de ladmocratie participative ,- la ncessit de situer les problmes rsoudre dans une dmarche prospective et/ou dans des pratiques de veille anticipative.

Ces volutions, ces nouveaux dfis demandent plus que jamais une rponse la bonne chelle dumonde professionnel. Ils remettent en cause les schmas conceptuels hrits des trente glorieuses,et appellent viter le risque de "l'entre-soi professionnel".

Ils interpellent galement les urbanistes dans leursrelations avec les professions connexes , quimontent en puissance dans le champ de l'urbain.

1.3.2 Les relations et les ncessaires synergies avec les professions connexes

Le graphique ci-aprs tend montrer que certains profils professionnels proches des urbanistes (et parfois perus comme tant en concurrence avec eux), constituent un apport prcieux pour ouvrir lessavoir-faire, et mieux rpondre aux questionnements actuels de la socit urbaine. Ces professionnels sont de plus en plus appels travailler en synergie avec les urbanistes. Pour une partd'entre eux d'ailleurs, leur discipline d'origine peut les prparer devenir urbanistes s'ils disposentdes formations complmentaires ou de l'exprience requise.


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Les relations entre professionnels de l'urbanisme et de l'amnagement et les mtiers connexes

Quelques exemples :

Nous voquons ci-aprs, sans tre exhaustif, certains de ces mtiers.

La profession d'architecteest concerne double titre par l'urbanisme. D'une part, tout acte deconception architecturale doit prendre en compte le contexte urbain dans lequel il s'inscrit. D'autre part, l'urbanisme a besoin de professionnels issus de cette discipline, celle qui en principe prpare le

mieux la matrise du projet dans l'espace. La figure de l'architecte-urbaniste est incontournable, lesconcepteurs urbains ont pris une importance accrue avec le dveloppement des projets urbains ;encore faut-il qu'ils disposent d'une formation solide, ouverte d'autres disciplines et la matrised'une diversit d'chelles. De fortes attentes s'expriment l'gard des coles d'architecture, lesquel-les sont appeles davantage collaborer avec les autres tablissements d'enseignement suprieur etnotamment les universits. La rforme LMD et certaines volutions rcentes conduiront donner une place plus importante l'urbanisme dans l'enseignement des coles d'architecture.

Les paysagistesont fait irruption plus rcemment dans le champ de l'urbain, en rponse unedemande forte de qualit paysagre, d'urbanisme vgtal, de composition grande chelle dans les projets. Ils collaborent avec les architectes et les urbanistes, et on a vu merger rcemment quelques

Urbanistes(professionnels de lurbanisme

et de lamnagement)

Mtiers dudveloppement local Mtiers de la ville

Mtiers de lcologieet de lenvironnement

Mtiers du paysage

Mtiers delarchitecture

Mtiers delingnieur transportsmobilit rseaux urbains

construction

Mtiersdu logement,

de limmoblier,du foncier


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figures de paysagistes-urbanistes. Un rapport rcent du Conseil gnral du gnie rural des eaux etforts (CGGREF) sur la formation des paysagistes a mis en vidence les complmentarits et lesncessaires synergies avec celles des urbanistes13.

La dfinition desmtiers du dveloppement territorialchevauche l'vidence galement celle desmtiers de l'urbanisme et de l'amnagement, car ils se rfrent des finalits convergentes, qui sontcelles de l'ingnierie urbaine et territoriale. Mais les uns mettent plus l'accent sur les leviers de lagouvernance, des ressources et des initiatives locales, les autres sur l'amnagement de l'espace. Il ya l'vidence des synergies dvelopper, notamment dans les formations, comme le prconisent lesrcents travaux de l'Union nationale des acteurs et des structures du dveloppement local(UNADEL) sur le rfrentiel de comptence des mtiers du dveloppement territorial14.

Les "mtiers de la ville"ou mtiers du "dveloppement social urbain", qui se sont dvelopps par l'impulsion donne depuis plus de vingt ans en France la "politique de la ville", peuvent faire

l'objet de considrations similaires. Des urbanistes ont parfois t recruts comme "chefs de projet",mais les comptences mobilises ne se limitent pas l'amnagement de l'espace, l'accent tant missur les dynamiques sociales, culturelles, ducatives ou conomiques. Ces mtiers ne peuvent donctre totalement confondus mais les professionnels ont tout gagner travailler ensemble. Les dfisde la mixit sociale, de la sgrgation urbaine et de ghettosation conduisant revisiter fondamenta-lement les concepts de l'urbanisme dans les quartiers o l'exclusion est la plus forte. On se rfreraici utilement au rapport "Brevan-Picard" sur les mtiers de la ville15.

13 CGGREF Rapport sur l'Ecole Nationale du Paysage sept 200414 Voir contribution de l'UNADEL en deuxime partie15 op. cit.


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1.4 Consquemment, des attentes fortes lgard des comptences desprofessionnels et vis--vis de leurs formations

1.4.1 La qualit des formations a progress, mais de nouvelles attentes se manifestent de la partdes matres d'ouvrage, des donneurs d'ordre, des collectivits et aussi de l'Etat

Nous esquissons ci-aprs une synthse des attentes telles que nous les percevons, partir desanalyses prcdentes, des rflexions du groupe de travail, des auditions et contributions, et de l'ob-servation des nouvelles dynamiques locales qui engendrent de nouveaux besoins.

Du ct des professionnels et des donneurs d'ordre,l'opinion est largement partage que la qua-lit des formations a progress. Il y a de bons, et mme d'excellents urbanistes en France. Chez les jeunes, la formation DESS "urbanisme et amnagement" est souvent apprcie des employeurs, ycompris chez les amnageurs ou oprateurs. La place de l'urbanisme tend galement sedvelopper dans les coles d'architecture et certains de leurs tudiants suivent des formationscomplmentaires dans les instituts avec lesquels les cooprations se dveloppent.

Cependant, le niveau de comptences apparat commehtrogne dans la population desurbanistes. Certaines formations sont plus "consistantes" que d'autres, et il faut rappeler qu'une partie des professionnels qui se prsentent comme urbanistes n'a pas forcment suivi les formationsuniversitaires requises ou n'en a bnfici que partiellement. Le dficit de culture urbaine, ou de ma-trise des fondamentaux dans les savoirs et savoir-faire, est not chez une partie des professionnels.

Paralllement, les besoins et les attentes l'gard des professionnels ont progress au cours de ladernire dcennie et se sont exprims avec plus de force. Les grands dfis auxquels notre socit estconfronte aujourd'hui dans les villes et territoires rvlent, dans plusieurs domaines stratgiques del'action publique, unbesoin la fois de professionnels plus nombreux, toujours mieux forms, jeunes ou expriments, capables pour une partie au moins d'entre eux d'aborder desquestions de plus en plus complexes.

Ces attentes, que nous rsumons ci-aprs, s'appuient notamment sur la difficult de plus en plus

ressentie par des matres d'ouvrage de trouver des urbanistes spectre de comptences ou niveau deculture gnrale suffisants, ou ayant un profil adapt, que ce soit travers les dmarches de recrute-ments, ou les consultations d'quipes en vue de leur passer commande.


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1.4.2 Rsum des attentes :

1) Il y a un besoin de professionnels plus nombreux, avec un gisement d'emplois valoriser.Les domaines dans lesquels apparat undficit de professionnelsde bon niveau sont importants. Lamonte en puissance de la question urbaine ne fait que renforcer ce besoin. On peut par exemple citer les chantiers suivants o existent des besoins criants :- les chantiers de relance de la planification (SCoT, PLU...) et des rflexions stratgiques sur lesterritoires, qui appellent des renforcements des rseaux de comptences dans la matrise d'ouvrage,les services des collectivits, les agences d'urbanisme, la matrise d'uvre prive- les projets de rnovation urbaine, soutenus par l'ANRU, dans les quartiers en difficult, o il estfait le constat d'un dficit important d'urbanistes, de concepteurs de bon niveau, en capacitd'aborder ces projets complexes, dficit qui se ressent frquemment dans la qualit des projets,- la dynamique actuelle des projets urbains et des projets d'espaces publics, qui requirent desconcepteurs urbains de talent (d'origine architectes, paysagistes etc.) et impliquent la relance destudes urbaines,- le dficit rcurrent d'ingnierie urbaine et territoriale dans de nombreux territoires (espaces priurbains, territoires ruraux...) en panne de projets16.

Il faut souligner galement les besoins au sein de la matrise d'ouvrage publique, notamment dansles nouvelles intercommunalits, et un dficit d'amnageurs-oprateurs, par exemple dans denombreux sites de projets de rnovation urbaine.

Identifier desbesoinsest une chose, s'assurer qu'il existe des dbouchs suffisants sur lemarch del'emploien est une autre. Former davantage d'urbanistes suppose donc en mme temps detravaillersur les dbouchset d'affronter certaines difficults :- mieux identifier le gisement d'emplois, en partie sous-valu, au sein des collectivits, desstructures para-publiques, des matres d'ouvrages publics ou privs. Il y a une forme d'opacit desoffres d'emplois,- donner une information plus claire aux employeurs potentiels sur les formations et lesprofils. L'miettement actuel des formations ne facilite pas le reprage par les employeurs, des professionnels les plus adapts. Il peut crer, en outre, chez les formateurs des attitudes de repli, dansun contexte de concurrence entre formations qui ne sont pas toutes de mmes niveaux,

- renforcer et mieux reconnatre les filires dela fonction publique territoriale, et donner toute leur place en son sein aux professionnels de l'urbanisme et de l'amnagement.

16 Voir tmoignage de Bruno Lugaz, directeur de CAUE, dans le tome II "Arguments"


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- dvelopper, avec les associations d'lus notamment, desactions de sensibilisation visant rmunrer leur juste cot les tudes urbaines, ce qui n'est pas toujours le cas et contribue auxdifficults conomiques du secteur priv.

Il importe donc que lesprofessionnels prennent toutes leurs responsabilits dans laconnaissancede l'volution des dbouchset dans la transmission de leurs analyses aux formateurs, et qu'uneffort symtrique soit dvelopp dans le sens de laclarification et de la lisibilit des formations.

2) La qualit des formations l'urbanisme et l'amnagement implique qu'elles soientsuffisamment consistantes.

Le bagage de culture urbaine et de savoir-faire apparat encore insuffisant chez de nombreux professionnels. Des employeurs dplorent par exemple "des carences fortes des bases

fondamentales de la pense urbaine, des mthodes de conception, et des problmatiques de gestiondes projets que constituent les tudes urbaines"17. Certains DESS, d'une dure infrieure deux ansdans la pratique, ne permettent pas un nombre d'heures suffisamment consistant pour rpondre cetobjectif.

Dans le nouveau systme LMD, on ne peut que souhaiter qu'au minimum la formation l'urbanisme et l'amnagement relve de masters part entire sur deux ans avec un volumed'enseignement consistant.Toujours dans le cadre du LMD, il nous parat galement souhaitable de laisser la porte ouverte des formations plus ambitieuses, l'initiative des tablissements eux-mmes.

Une des rponses possible pourrait tre la mise en place d'une filire de formation l'urbanisme"intgre", tale sur cinq ans et commenant aprs le bac18. Il faut donner sa chance cette filire.Mais ce ne peut tre la rponse unique dans la mesure o le maintien des "cursus de double culture"nous parat indispensable si l'on veut prserver la diversit des origines disciplinaires, et la capacitd'intervention d'une grande varit de professionnels en mesure de rpondre la complexitcroissante des problmes urbains et territoriaux. Des formations l'urbanisme plus consistantes queles deux annes de Master pourraient tre envisages, par exemple (comme cela commence sefaire), par une formation qui dmarrerait dans la troisime anne de la licence, ou par une annesupplmentaire "postmaster", et cela pas ncessairement dans le mme tablissement.

3) Ces formations devraient inclure l'enseignement d'un socle commun de "fondamentaux".

Ce socle commun de connaissances, savoir-faire, savoir-tre aiderait structurer un cur de mtier qui pourrait tre commun l'ensemble des professionnels ou la plupart d'entre eux . Cette iderecueille une large convergence chez les professionnels et formateurs consults. Le contenu de cesocle commun devrait tre dbattu entre les tablissements de formation et les professionnels. Nousesquissons dans l'encart ci-aprs une proposition de cadrage.

17 Voir tmoignage de Francis Cuillier, Directeur d'Agence d'urbanisme, dans le tome II "Arguments"18 Voir contribution du CFDU dans le tome II "Arguments"


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Esquisse de proposition de trame d'un socle commun

Beaucoup d'avis convergent pour inclure dans les formations initiales l'urbanisme et l'amna-gement un socle commun consistant de connaissances et de culture gnrale (les fondamentaux),d'apprentissage de mthodes, de savoir-faire et de " savoir-tre", qui serait partag par lacommunaut professionnelle, au-del des connaissances acquises par chacun dans une spcialitou discipline d'origine.

Par exemple, il est tout aussi essentiel d'initier les non-architectes la problmatique du projetdans l'espace, que d'initier les architectes aux sciences humaines et sciences de l'ingnieur.

Nous esquissons ci-aprs une proposition de trame qu'il conviendrait de dvelopper et d'approfondir :

- la culture urbaine, l'histoire des villes et de la pense urbaine, la forme urbaine et les tracs,

l'histoire des politiques publiques,- l'initiation aux savoirs thoriques dans les diffrentes disciplines, l'approche systmique, le lienavec la recherche, la capacit de croiser les disciplines et de dialoguer avec des professionnelsde formation diffrente (apprentissage des pratiques pluridisciplinaires),

- des savoir-faire : la capacit d'apprhender l'espace et de pratiquer les outils de reprsentation spatiale, de participer l'tude de projets urbains ou de territoires diffrentes chelles, lamatrise des mthodes de la prospective, de la stratgie, des outils d'tude et de conception, dudroit et des procdures, la gouvernance et le rle des acteurs, la distinction matrise d'ouvrage -matrise d'uvre, les outils de la concertation, la comprhension des processus dcisionnels,

- les grandes approches thmatiques et socitales dans le champ de l'urbain, leurs interrelations(dmographie et modes de vie, habitat, transports et mobilit, dveloppement conomique,cologie et environnement, formes urbaines et processus d'urbanisation, les problmatiques del'exclusion sociale, du dveloppement durable), et la connaissance de champs professionnelsconnexes (l'immobilier, le partenariat public-priv),

- le "savoir-tre" : l'approche du travail en quipe, la capacit d'coute, d'animation, lamdiation, la ngociation, la concertation, l'thique

La formation initiale des urbanistes devrait aussi comporter :- une ouverture internationale,- une immersion professionnelle de plusieurs mois, en France, voire l'tranger.

Cette proposition de socle commun n'est qu'une esquisse, qui appelle tre dbattue, approfondie ouenrichie. On pourra notamment se rfrer aux contributions sur ce point figurant en deuxime partie

"Arguments".


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4) Outre le socle commun, il est attendu queles formations favorisent la diversit des profilsprofessionnels, gnralistes ou spcialistes, l'ouverture d'autres professions, la diversit desorigines disciplinaires, l'ouverture d'autres pratiques europennes et internationales. Il importe dene pas enfermer la profession dans des frontires rigides et de la mettre en phase avec une socit

toujours en mouvement.En ce sens, il appartient chaque tablissement de formation (instituts universitaires, colesd'architecture le cas chant, coles d'ingnieurs) d'afficher au sein du rseau unecouleurparticulire se traduisant par un domaine thmatique privilgi ou des voies d'approfondissementsur des champs spcialiss : par exemple l'urbanisme stratgique et la planification, le projet urbain,la matrise d'ouvrage, etc.

5) Un rel besoin s'exprime de valoriser des licences professionnellesavec des dbouchs du type"technicien" ou "assistant" en urbanisme, notamment dans les services des collectivits locales

chargs de l'application des procdures, de la gestion du droit des sols et des autorisations deconstruire. Ce point reconnu comme trs important mrite d'tre approfondi, l'valuation des besoinsncessitant de runir davantage d'informations.

6) Il faut enfin rpondre au besoin d'actualiser et de revisiter en permanence lesconnaissances, par l'exprience professionnelle, par le lien avec larechercheet les lieux decapitalisation des savoir-faire, par les changes d'expriences en rseaux, par la formation continuequi doit tre relance, par les formations diplmantesen alternance, par uneattitude dequestionnement permanent des savoirs de rfrence.

Dans cette perspective, il faut souligner que l'investissement enformation continuedans le champde l'urbanisme et l'amnagement n'est pas encore en France l'chelle des enjeux. Lesresponsabilits en sont sans doute partages : une offre encore insuffisamment structure (mme s'ilfaut saluer les actions conduites par les coles d'ingnieur et d'architecture, l'universit, le CNAM,le CNFPT, les CIFP du ministre de l'quipement....), la difficult d'identifier la demande et les besoins, la frilosit frquente des employeurs ou des professionnels eux-mmes. La nouvelle dyna-mique attendue doit impliquer ensemble les formateurs, les professionnels, les employeurs et lesdonneurs d'ordre.


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Chapitre IIUn systme de formation qui sest

progressivement affirm et organis

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Il nous faut pralablement clarifier les contours de ce que nous appelons dans ce rapport les"formations l'urbanisme et l'amnagement".

A en croire le Rpertoire des formations aux mtiers de la ville, publi en 2001 par la revue

Urbanisme et par la Dlgation interministrielle la ville (DIV)19 ce sont prs de 230 formationssuprieures, qui prparent aux mtiers de la ville, de l'amnagement et de l'urbanisme.

Ce chiffre est important mais il couvre largement le domaine de l'urbanisme, puisque sont prises encompte la fois quatre familles de mtiers :a) l'urbanisme et la politique de la ville, b) le droit de l'urbanisme et de la construction, l'conomie urbaine, l'administration et la gestionterritoriale,c) le dveloppement local et l'amnagement du territoire, les politiques culturelles et de valorisationdu patrimoine,

d) le dveloppement social.Si l'on se rfre la dfinition transversale de l'urbanisme que nous avons donne dans le chapitre prcdent et la communaut professionnelle que nous avons dsigne sous le terme gnriqued'urbanistes (ou professionnels de l'urbanisme et de l'amnagement), il convient videmment deresserrer la focale. On ne retiendra pas parmi les formations l'urbanisme et l'amnagement lescursus qui conduisent spcifiquement aux professions, que nous avons qualifies de "connexes" :mtiers du dveloppement local, de la ville, de l'environnement... On ne retiendra pas non plus lesformations qui prparent la spcialisation de disciplines spcifiques, comme le droit, ou aumaniement d'outils particuliers : les systmes d'information gographiques (SIG), par exemple.

Autant de cursus qui prsentent videmment des proximits avec ceux qui prparent l'urbanismeet l'amnagement, mais qui ne peuvent tre confondus avec eux. Pour l'analyse, il faut savoir distinguer ces diffrents cursus, mme si nous le verrons, il est videmment souhaitable ques'tablissent entre les formations des transversalits, qui prpareront et anticiperont les relations quidoivent s'tablir entre les mtiers.

19 contributions de Cl. Brevan, JN Chopart, B. Pouyet,Rpertoire des formations aux mtiers de la ville; DIV et revue urbanis-me, 2001, 337 pages


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A partir des dfinitions retenues dans le chapitre prcdent de l'urbanisme et de l'amnagement etdes professionnels de ces secteurs, nous considrons comme formation l'urbanisme, celles qui prparent les professionnels :- penser et agir sur l'espace,

- apprhender les diffrentes chelles dans la dure,- tre en relation avec les grandes questions poses par l'volution des territoires et la sociturbaine.

Sous bnfice de ces prcisions, on peut considrer qu'unecentaine de formations prpare l'urbanisme et l'amnagement. Parmi elle, 88 prcisment constituent des cursus proposs par lesuniversits20, le reste manant des coles d'architecture et d'ingnieurs

2.1 Forces et faiblesses de loffre universitaire la veille du LMD

2.1.1 Une offre structure par l'association pour la promotion de lenseignement et de larecherche en amnagement et urbanisme (APERAU)

Dans un systme universitaire, par dfinition clat, l'urbanisme et l'amnagement prsentent lacaractristique majeure d'une organisation et d'une structuration ralises sous l'gide d'uneassociation cre en 1984 : l'Association pour la promotion de la recherche en amnagement et enurbanisme (APERAU).

Aux termes de l'article 2 de ses statuts, l'APERAU s'est donn pour buts :a) de promouvoir la recherche, la formation initiale et continue, l'information en urbanisme etamnagement et l'insertion professionnelle, b) de reprsenter les intrts collectifs des institutions charges de l'enseignement et de la rechercheen urbanisme et amnagement, et de dvelopper leur coopration et leurs changes,c) de promouvoir la coopration et les changes avec les organismes professionnels et de recherche,les administrations, les institutions internationales, les centres de formation et de recherchetrangers.

Mais, ce qui n'aurait pu tre qu'une association dfenderesse d'intrts corporatifs - et c'est l lemrite de ses fondateurs -, s'est transforme enune instance porteuse d'une dmarche "qualit" travers une Charte adopte en 1984 et signe en 1989 avec le ministre charg de l'urbanisme, sousle double patronage, l'poque de la SFU et de l'APUCT.

20 Selon"l'tude diagnostic des formations en amnagement et urbanisme" , conduite par B. Pouyet, Fl. Paulhiac, G. Mercier pour laDGUHC (Mars 2005).


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Ds l'origine et de manire continue, mme si dans le temps les subventions ministrielles ont trduites, l'APERAU a toujours t soutenue par le ministre charg de l'urbanisme, rejoint plusrcemment par la dlgation lamnagement du territoire et laction rgionale (DATAR).

Les administrations centrales ont notamment t sensibles au fait que l'APERAU se dote d'un vri-table systme d'valuation des formations pour apprcier comment les formations membres del'APERAU mettaient en uvre la Charte ou pour accepter l'adhsion des formations candidates l'APERAU. Conduites par des membres de l'APERAU, nationaux et francophones et des reprsen-tants des milieux professionnels, les valuations sont l'occasion, intervalles de temps rguliers,d'apprcier l'volution des formations et le respect des principes de la Charte.

Fonde par six universits, l'APERAU compte aujourd'hui dix-sept membr

rapport frebault pouyet

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