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Projet New Medina Rapport sur le 1 er panel d’experts Projet de la ville nouvelle de Chrafate 18,19, 20 octobre 2010 Tanger

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The EU-funded New Medina project, aimed at transferring knowledge from New Towns in Europe to their counterparts in Morocco, Algeria and Egypt has just published a detailed report on a panel held in Morocco last October, focused on the creation of the new town of Chrafate to be built in the region of Tangier-Tetouan. A press release said the panel had brought together experts in city management, technicians, urban planners and local stakeholders. The main objective was to identify a management and governance strategy for the future city while respecting sustainability principles. Representatives of the Moroccan Ministry of Interior and Ministry of Housing also attended the seminar to present their bill on new towns, which regulates the construction of new cities in the country.read more: http://www.enpi-info.eu/mainmed.php?id_type=1&id=25557&lang_id=450

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Projet New Medina

Rapport sur le 1er panel d’experts

Projet de la ville nouvelle de Chrafate

18,19, 20 octobre 2010

Tanger

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« Une véritable ville nouvelle se révèle, comme toutes les villes, par son existence, sa réalité et les fonctions effectives qu’elle assume, il est vain, dans ces conditions, d’exercer une censure préalable à l’encontre de ceux qui affichent un tel projet et /ou de leur dénier la légitimité du propos. Par contre, on est en droit de discuter de leur pertinence comme on discute celle de tout projet urbain, et comme tel (des conditions) de sa faisabilité : si les conditions minimales ne sont pas remplies, le dossier restera, comme pour de nombreux autres types de projets, une somme de documents à verser dans le dossier des utopies urbanistiques ou des exercices de style. »

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1. Introduction Les villes nouvelles sont issues de politiques nationales fondées sur la planification. Elles tentent d’apporter des solutions à un développement rapide, à la croissance démographique (qui entraîne une demande en logement) et à l’urbanisation sauvage. En Europe, le terme villes nouvelles fait référence aux villes crées après la Seconde Guerre Mondiale afin d’assurer le besoin de logement, et de décongestionner les flux autour de la plupart des grandes capitales.2 Le projet « De la ville pilote à la ville durable : réinventer les villes nouvelles » est un projet de trois ans, mis en œuvre dans le cadre du programme CIUDAD (Coopération en matière de Développement Urbain et de Dialogue) impulsé par la Commission européenne. Le budget total de ce projet est de 710 000 euros, il rassemble des villes nouvelles en Europe et dans les pays méditerranéens : Marne-la-Vallée Val Maubuée en France, chef de file du projet, la ville d’El Shrouk, près du Caire, représentée par l’autorité ministérielle NUCA (New Urban Comunity Authority), la ville de Sidi Abdellah, près d’Alger, représentée par l’entreprise publique ANSA, et la ville de Chrafate, près de Tanger, représentée par l’opérateur Al Omrane. La région du Latium, en Italie, la plateforme européenne de villes nouvelles (ENTP), réseau de trente-deux villes nouvelles européennes, et l’association Touiza Solidarité, basée à Marseille, font également partie du projet. Ce projet a pour but de développer une approche intégrée de la ville durable dans le cadre de la construction de villes nouvelles dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée. Ceci passe principalement par l’amélioration des capacités des équipes locales qui travaillent à la création de villes nouvelles ou de quartiers nouveaux à travers l’organisation de panels d’experts et de séminaires d’études mais également par l’élaboration d’outils pédagogiques transférables à d’autres collectivités et d’une campagne de communication. La mise en place d’un réseau durable d’échanges entre les collectivités du Nord et du Sud de la Méditerranée est un autre élément central de ce projet, l’enjeu des villes nouvelles du Sud étant d’éviter de reproduire les mêmes erreurs que celles commises dans leurs homologues européennes lors de leur

1 Boumédine, Rachid Sidi, contribution écrite au panel 2 Gaborit, Pascaline, 2010, European New Towns: Image, Identities, Future Perspectives, Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien (TRADUIT de l’ANGLAIS)

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construction (problèmes notamment en termes d’intégration des principes environnementaux, d’efficacité énergétique, d’accessibilité, d’aménagement, de cohésion sociale, etc.). Enfin, la mise en œuvre de petites actions locales exemplaires permettra à la population et aux équipes de s’approprier le projet tout en favorisant sa visibilité. Les objectifs spécifiques de ce projet sont donc :

- La promotion de démarches intégrées - Le renforcement des capacités techniques et professionnelles des équipes locales - La mise en place de stratégies locales pour l’environnement - Le développement des capacités du personnel technique du secteur environnemental - La mise en place d’un réseau d’échange sur le long terme - La promotion des échanges entre les villes - La réalisation d’outils de communication et de documentation sur de nombreux thèmes

Lancé officiellement en janvier 2009, le projet de ville nouvelle de Chrafate, dans la Région de Tanger-Tétouan s’inscrit dans le cadre des orientations du SDAUD, schéma directeur d’aménagement urbain du détroit, élaboré en 2004, dont l’objectif est d’assurer une vision homogène du développement de la région Tanger-Tétouan située dans la zone d’influence du nouveau port de Tanger Med, et du programme national de villes nouvelles du gouvernement. Depuis les années 2000, le gouvernement a défini une stratégie d’aménagement urbain pour répondre à la forte croissance de la population marocaine. Les villes marocaines ont en effet connu un accroissement de population de quinze millions entre 1960 et 2010 ; aujourd’hui la population urbaine du pays augmente en moyenne à un rythme de 4% par an. Pour faire face à la demande de logement des différentes catégories de population, en particulier la forte demande de familles à revenus moyens, ainsi que pour s’attaquer aux problèmes de l’habitat précaire et insalubre, une politique de construction de lotissements et d’aménagement de « Zones Urbaines Nouvelles » (ZUN) a été mise en place. Le programme de construction de villes nouvelles est lancé en 2004 avec la ville de Tamansourt, dans la région de Marrakech, suivie de la ville de Tamesna, dans la région de Rabat, toutes deux confiées à l’opérateur Al Omrane. Les travaux de la première tranche de la ville de Zenata, près de Casablanca, confiés à la société CDG Développement ont débuté en avril 2010. Des études de faisabilité sont en cours pour d’autres villes : Sahel-Lakhiayta, près de Casablanca, confiée à Al Omrane, et Tagadirt, dans la région d’Agadir. Dans la région de Tanger-Tétouan, plusieurs pôles urbains sont en cours d’aménagement pour accompagner le développement industriel de la région, accéléré par la mise en service du port de Tanger Med en juillet 2007 : le pôle portuaire de Ksar Sghir et ses zones franches, le pôle de Tanger Boukhalef, Tangier Automotive City, près de Melloussa, où s’installe l’usine Renault, et le pôle de Melloussa-Joumaa. C’est sur ce dernier site qu’est implantée la ville nouvelle de Chrafate. Elle est ainsi destinée à répondre à la demande en logement générée par l’élaboration de la plateforme Tanger Med. Elle devrait également permettre le développement de la province de Fahs Anjra, sur laquelle elle se trouve, et renforcer les liens entre Tanger et Tétouan, atténuant de ce fait le clivage est-ouest de la région. Le site de Chrafate se situe à une vingtaine de kilomètre au sud-est de Tanger, à 25km de Tétouan, et à environ 25km du port de Tanger-Med, sur la commune rurale de Joumaa (province de Fahs Anjra, région de Tanger-Tétouan), dont la population est estimée en 2010 à 7500 habitants.

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2. Problématique Bénéficiant de l’expérience des deux premières villes, l’objectif pour le projet de Chrafate est de ne pas répéter les erreurs d’aménagement précédemment commises. A cet effet, le projet de ville nouvelle est directement connecté au bassin d’emploi créé par la construction du port de Tanger-Med, mis en service en juillet 2007, et des zones industrielles l’accompagnant, suscitant un besoin en logement.

Pour créer une ville équilibrée, l’attention est portée sur la création concomitante de logements, d’infrastructures et de facilités, d’aménagements techniques et de voirie où une volonté d’efficacité énergétique et de gestion écologique est clairement affichée, et d’un bassin d’emploi. Cependant, l’ampleur du projet de Chrafate dépasse très largement les moyens administratifs, humains et financiers de la commune de Joumaa sur laquelle est implantée la ville nouvelle. Se pose ainsi la question du financement et de la gestion à long terme de la ville nouvelle, de l’entretien des infrastructures, et de la création de services administratifs capables de diriger la ville. La commune a en effet besoin d’être accompagnée le temps que des recettes fiscales lui permettent petit à petit de prendre le relais. Le futur statut de la commune de Joumaa, qui se trouve être pour l’instant une commune rurale, étendue mais peu peuplée, et sa potentielle absorption par Chrafate est également un enjeu important pour l’aménagement du territoire de la ville. Les questions d’aménagement et de gestion de la ville nouvelle de Chrafate, de renforcement des capacités de l’équipe locale, de gouvernance politique et technique, seront ainsi au cœur du panel qui rassemblera les partenaires du projet New Medina, les acteurs impliqués dans le projet Chrafate, des experts marocains et des experts extérieurs. « A ce titre l’arrimage à de nouvelles démarches de conception urbaine et de développement durable doit faire appel à de nouvelles méthodologies d’approches, pour la mise en œuvre d’un véritable processus de développement urbain intégré et durable, passant par l’évaluation et l’intégration des potentialités communales et de leur développement dans une approche solidaire et concertée entre tous les partenaires socio-économique, publiques et privés».3 Le panel d’expert a donc apporté un éclairage sur les questions suivantes : Dans quelle mesure le grand projet de Chrafate va-t-il transformer la commune rurale de Joumaa ? Comment va s’organiser le transfert de compétences à la municipalité de Joumaa ? Comment réaliser le renforcement des capacités de l’équipe locale ? Comment se répartiront les compétences entre l’Etat, la province, la commune et l’opérateur ?

En somme, comment gérer au mieux le projet de Chrafate pour que la ville nouvelle trouve sa place dans le développement économique et industriel de la région et réalise ses objectifs en matière de logement et d’environnement ?

3 Lahlouh, Ghania, contribution écrite au panel

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Plan d’aménagement de la ville de Chrafate

Source : présentation de M. Jallal à la

conférence du projet New Medina.

Schémas réalisés par un groupement

d’architectes : Aziz Mennane, Rachid

Essadani, Abdellah-Ibrahim El Haimer,

Bensouda Anas

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3. Quels enseignements à retenir du panel ? 3.1 Gouvernance et gestion de la collectivité

Qu’est-ce que la gouvernance ? Ce serait un pouvoir non pyramidal, partagé : « les actes de gestion engagent le plus souvent, non pas une pyramide du pouvoir mais des acteurs multiples, institutionnels ou non, de différents rangs et niveaux, qui vont influer chacun sur la décision. »

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Quels sont donc ces acteurs et quels sont les modèles qu’ils défendent ? La gouvernance est un sujet capital car il en va de la pérennité d’un Ville Nouvelle. La ville doit être reclassée dans une perspective régionale. L'axe nord sud est primordial, et Chrafate est secondaire, mais au niveau local c’est capital. Dans le temps, le projet est soumis à des ajustements périodiques de ces acteurs selon la/les conjonctures. La ville sera au carrefour des actions croisées d'acteurs de niveau hétéroclites, « ce qui implique qu’on a affaire à une gouvernance interne à la ville et une gouvernance externe ».

5 Au cœur de la question de la gestion de la ville, il y a celui du transfert, 30% sont prévus mais il y a une question de viabilité. « Cela suppose que la ville nouvelle, finie, est une totalité homogène dont on peut « découper » une partie (un pourcentage) pour la livrer sans poser de problèmes majeurs de gestion, puisque cette dernière est transférée à la municipalité locale. Or les premiers actes de construction visent à créer un noyau « viable », qui peut vivre pendant que se poursuivent les travaux sur le reste de la ville car on ne peut attendre une « ville achevée » pour livrer et /ou l’utiliser : de ce fait la question du transfert se transforme en question de gérabilité ».

6 Il faut reconnaître que le projet est porté par une diversité d’acteurs, mais un leadership doit émerger, de manière légitime, cependant, il est condamné à la subtilité et au consensus. La négociation doit être permanente.7 « Si le transfert signifie celui des compétences(le droit légitime de commander), il doit signifier dans ce cas de figure le transfert des capacités techniques et des capacités à gérer »

8. Il y a un problème de compétences, et de coordination, relatif à la gouvernance de la future ville, il faut faire les bâtiments, mais il faut les faire fonctionner. Il faut donc amener les gestionnaires locaux actuels à s’impliquer. Cependant, la commune qui va prendre en charge la ville a une organisation limitée, et ne peut offrir qu’un encadrement faible.9 La commune sera une structure, une unité administrative supervisée par deux autorités centrales: le Wali et le gouverneur, avec tout un dispositif « d'accompagnement ». Ainsi, dans la future ville, « du fait de ces solidarités, il y a un recouvrement des missions entre réalisateurs et gestionnaires (de parts de plus en plus importantes), qui s’inscrit dans la durée. »

10. Il faut

aborder les problèmes de manière verticale et horizontale, c'est-à-dire à travers l’intercommunalité.11 Concernant le transfert par tranches, l’administration des tranches terminées, est remise à la charge de la commune. « Mais le fragment livré à chaque étape garde une solidarité fonctionnelle, ne serait-ce qu’à travers la gestion des réseaux ».

12 Une question qui restera centrale sera la question de la formation des nouveaux dirigeants. Il est nécessaire de former et d’informer de nouvelles élites de manière continue, ce qui présuppose des fonds. Un élu est un politique, et non un gestionnaire. Le problème des élus est qu’ils ne sont

4 Boumédine, Rachid Sidi, contribution écrite au panel 5 Boumédine, Rachid Sidi, contribution écrite au panel 6 Boumédin, Rachid Sidi, contribution écrite au panel 7 Jean-Marie Guénod, contribution orale au panel 8 Boumédin, Rachid Sidi, contribution écrite au panel 9 Mohammed Benabdesselam, contribution orale au panel 10 Boumédin, Rachid Sidi, contribution écrite au panel 11 Jean-Pierre Marchetti, contribution orale au panel 12 Boumédin, Rachid Sidi, contribution écrite au panel

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pas à l’échelle de la ville, c’est pour ça qu’il faut un « monitoring ».13 C'est donc un long processus d'apprentissage qui s'annonce qui s'étalera sur différentes générations.14 Les questions du financement et de la fiscalité ne peuvent pas non plus être élaguées. Le problème des villes-dortoirs est le désengagement de l’état et des acteurs économiques. Cela pose la question du financement local à long terme. La gestion a un coût, le financement doit être pérenne. Les ressources propres doivent être assurées par la fiscalité appliquées aux acteurs économiques locaux, sinon le développement de la ville en pâtira.15 Les besoins spécifiques doivent par ailleurs être pris en compte dans la construction de la ville, par une approche liée au genre.16 Exemple de Louvain la neuve, le système de gouvernance fondé sur la démocratie participative a été approprié par les citoyens qui défendent ce modèle. Il faut donc que ce projet soit attractif pour inciter les gens à s’installer à Chrafate.17 Que proposer quant aux flux humains, dans l’immédiat et le futur ? « La problématique majeur du déplacements des populations semblent envisagée de manière partielle alors que la nécessité de développer des moyens de transports urbains performants pour assurer la viabilité et l’attractivité de la nouvelle ville pour les populations actives dans la région, exige une démarche stratégique d’intégration en amont et d’une vision globale de Mobilité urbaine , structurant le territoire de l’aire Métropolitaine. »

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Tout ceci s’inscrit dans le contexte propre au Maroc d’aujourd’hui : c’est un état qui se modernise dans la perspective de donner plus de compétences aux élus. La gouvernance au Maroc est partagée entre le pouvoir élue et désigné. Le roi a lancé le projet en insistant sur une approche participative19. Une véritable approche participative serait que la responsabilité soit partagée entre l’Etat, les collectivités locales et la société civile, triptyque où l’Etat aurait le dernier mot 20. Le rôle de l’état dans la gouvernance pourrait être illustré par la naissance d’une nouvelle préfecture sur le territoire de la ville, préfecture qui se trouve en territoire quasiment rural. La prégnance de l’état reste quelque chose de capital dans le futur.21 Le projet s’inscrit d’ailleurs dans la Stratégie Nationale pour le Développement Urbain (SNDU). Tenant en compte l’augmentation de la population urbaine, elle répond aux besoins de qualité sur les différents ressorts économique, sociaux, infrastructurels. Elle se compose de 3 volets d’accompagnement : coordination interministérielle - interface local/central - la mobilisation de l’expertise et le développement de savoirs faire.22

Enfin, soulignons que, « nous assistons comme dans le cas des autres pays du Maghreb, au passage de l’urbanisme réglementaire à l’urbanisme de projet, en raison des nécessités d’adaptation à de nouvelles formes de gestion de la ville, placée dans un contexte de concurrence mondial, qui la fait traiter comme un entreprise. »

23 La ville dépendra du développement d’une législation propre aux Villes Nouvelles qui pourrait voir le jour suite aux réunions d’un comité interministériel. Le régime juridique marocain souffre d’une carence que le Projet de loi N°27-10 pourrait régler : la création d’un cadre spécifique d’étude des plans d’urbanisme, de procédures spéciales d’autorisation, d’un régime fiscal propre. La création de la ville nouvelle est prescrite par décret qui délimite son périmètre, crée l’organisme en charge et déclare d’utilité publique pour expropriation. Sont cédées à l’organisme en charge de la ville : les biens du domine publique et privé, les biens du domaine communal et forestier. 24

13 Jean-Pierre Marchetti, contribution orale au panel 14 Rachid Sidi Boumédine, contribution orale au panel 15 Pascaline Gaborit, contribution orale au panel 16 Touria Tajeddine, contribution orale au panel 17 Edoardo Guglielmetti, contribution orale au panel 18 Lahlouh, Ghania, contribution écrite au panel 19 Abdellatif Jabrani, contribution orale au panel 20 Ghania Lahlouh, contribution orale au panel 21 Abdelhai Bousfiha, contribution orale au panel 22 Amhoud Abdallah, contribution orale au panel 23 Boumédine, Rachid Sidi, contribution écrite au panel 24 Aboubakr Ibn Seddik, contribution orale au panel

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3.2 Le site et sa dimension régionale La création de la ville nouvelle pose aussi la question de sa perspective régionale. La région de Tanger est en pleine mutation. Alors que le projet de ville nouvelle de Chrafate s’inscrit dans le développement du port de Tanger Med, il est important de prendre en compte une perspective régionale, avec le développement de l’axe Nord-Sud.25 « Le projet de tunnel sous le détroit reliant l’Espagne au Maroc est un projet, aux conséquences géopolitiques d’envergure, tant à l’égard des transports maritimes, ferroviaires, routiers que de l’organisation urbanistique régionale. S’il se réalise, ce qui n’est pas encore irréversible, il concernera Chrafate au premier chef, à une époque où son sort sera largement engagé. »

26 Les villes nouvelles respirent grâce à leur

connexion au tissu. La ville est inscrite dans un territoire, elle doit assumer une vocation. La ville ne peut s’agglomérer sans fil conducteur, dont la présence physique est un centre. Ici le projet commence par les périphéries pour arriver au centre. Dès lors, la place de la ville nouvelle dans le territoire régionale n’est pas maîtrisée.27

Une ville nouvelle liée au développement du port de Tanger Med

25 Rachid Sidi Boumédine et Michel Gailard, contributions orales au panel 26 Gaillard, Michel, contribution écrite au panel 27 Omar Ould Rouis, contribution orale au panel

Source : ATBEI Al Omrane, janvier 2010

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Jusqu’à présent, la problématique de la cohérence du site du Chrafate avec son environnement régional a été peu creusée. En effet à ce jour, la prédominance a été donnée au site industriel. La ville n’est raccordée que via les activités économiques à l’autoroute, ainsi qu’à la RN2 qui reste le seul lien rapide reliant Chrafate à la région tangéroise. Les risques d’engorgement sont importants. Concernant, l’autoroute, c’est dans cette partie que l’axe routier est le moins sollicité (il ne dessert plus que le port en bout de chaine). L’accès à ces deux grands axes doit être repensé afin de les inclure dans le tissu urbain, ou périurbain et qu’ils deviennent un moyen de liaison, notamment avec la gare. L’accès principal de la ville (RN2)

reste un axe est-ouest qui affirme la dépendance de la ville à Tanger. Cependant la ville ne doit pas faire l’économie d’une diversification de ses accès, à partir de l’aéroport de Tanger, vers Tétouan, mais surtout vers le port Tanger-Med et son couloir d’accès, l’A4. Seul l’accès direct franc, lisible, rapide, de la ville à l’A4 donne un regard régional pleinement achevé.28 3.3 Environnement et aménagement urbain De nombreuses mesures ont été présentées/envisagées et en particulier : - L’adoption d’un système séparatif eaux de pluie / eaux usées : un réseau général pour les eaux usées aboutissant à la station d’épuration ; plusieurs réseaux d’eaux pluviales débouchant à divers endroits dans les oueds qui traversent le site. La topographie du site permet aisément cette séparation. - l’utilisation des énergies renouvelables : un champ d’éolienne géré par l’Office Nationale de l’Electricité se trouve à proximité du site. Le vent particulièrement violent sur le site est en effet un atout majeur à exploiter pour la production d’énergie. L’éclairage de la ville devrait être entièrement réalisé au moyen d’énergie éolienne ou solaire. La Loi 12-03 impose à tous les projets de réaliser une étude d’impact. Elle permet de déterminer les effets directs et indirects sur environnement, les mesures à prendre, de renforcer les impacts positifs.

• Occupation du sol : beaucoup d’oueds, 500 personnes y habitent.

• Climat : avec une orientation est/ouest des vents, la période extrêmement sèche va de mai à octobre, avec excédent pluviométriques pendant l’hiver.

28 Michel Gaillard, Addendum par email

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• Problématique du glissement de terrain avec des flancs de collines

• Sismicité : zone de sismicité relativement importante

• Risques d’inondation : orages extrêmement puissant, 40 mm/heure, rareté de la végétation empêche la rétention d’eau, et favorise les crues rapides

• Infrastructures existantes : lignes hautes tension qui font parti d’un nœud très important, transition avec l’Algérie, l’Espagne et la France

• Problème majeur : le contournement de l’oued, mais aussi les pertes de terres végétales, de disparition de l’écosystème, de l’habitat naturel, et de pertes en terres agricoles

• Pendant la phase de développement, des risques de pollution de détérioration des réseaux enterrés et des risques sanitaires

• C'est une zone à forte sismicité.

L’enjeu est la forme de bâtiment qui va émerger de ces critères. « Les options constructives reflètent le croisement entre les caractéristiques du lieu et les choix stratégiques des promoteurs de la ville comme par exemple la réduction des effets du vent dans la structuration de la ville (réseaux en chicanes) ou le traitement des façades exposées, etc. »

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Le projet FASEP, financé par la France sous forme de don à l’état marocain a pour but de trouver différentes solutions en termes d’efficacité énergétique. À l’échelle de la ville en particulier, il s’agit de créer une base d’observation de la consommation. 30 Ce qui compte en premier lieu est de comprendre le modèle climatique qui s’impose à Chrafate. Ensoleillement ? Surcharge de neige ? Vent ? 31 Dans le cas de Chrafate, il s’agit avant tout de vents d’Est-Ouest, dépassant les 100 km/h.32 Chrafate va en profiter tout autant que les autres consommateurs du champ d'éolienne qui existe sur la colline. Concernant une ressource propre, le sujet est à l'étude: l'éolienne urbaine peut ne pas fonctionner sur ce site. 33 Le problème est le futur comportement des habitants en tant que consommateurs. 34 Cependant, ces éléments restent des variables d’une question plus grande : « La durabilité environnementale requiert de considérer la ville non pas dans ses impacts environnementaux immédiats mais dans la dialectique globale de la zone entre déperdition (perte) des ressources résultant de l’implantation de la ville et de là, reconstitution/développement des ressources par l’utilisation des savoirs (amenés dans et par la ville) »

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29 Boumédine, Rachid Sidi, contribution écrite au panel 30 Olivier Fradin, contribution orale au panel 31 Rachid Sidi Boumédine, contribution orale au panel 32 Youssef Bennouna, contribution orale au panel 33 Olivier Fradin, contribution orale au panel 34 Olivier Fradin, contribution orale au panel 35 Boumédine, Rachid Sidi, contribution écrite au panel

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3.4 Expériences, bonnes et mauvaises pratiques d’autres villes Dans un cadre de référence uniquement Marocain, deux villes nouvelles offrent un point de comparaison privilégié : Tamesna et Tamansourt. Issues toutes deux de plans décidés dans le cadre de la lutte de l’envahissement des villes par les bidonvilles. Elles sont cependant issues d’approches très différentes. L’objectif de Tamesna était de contribuer au développement économique de Casablanca, notamment en développant un pôle de recherche, tout en offrant de l’habitat. La construction de Tamesna a été planifiée selon une procédure de morcellement. L’objectif de Tamansourt était de maîtriser l’extension urbaine pour sauvegarder le caractère historique et culturel de Marrakech. Dans ce cas une procédure de lotissement a été choisie. Le model décidé pour Tamansourt est beaucoup plus proche du modèle français. Qu’est ce que cela implique en termes de gestion des projets ? Dans les deux cas, une société d’aménagement a été crée. Cependant une charge trop importante de responsabilités a été dévolue à l’aménageur, notamment, en termes de transport et d’accès. La différence fondamentale avec le projet de Chrafate est l’absence de « tranches ». Ces projets ont été délivrés avec un aboutissement beaucoup plus poussé que ce qui a été décidé pour Chrafate. Cela, notamment parce que les contraintes physiques ne sont pas identiques, il s’agissait de sites avec une potentialité d’aménagement urbain beaucoup plus importante. Ainsi, la première tranche de Chrafate doit être entièrement opérationnelle et assurer toutes les missions d’une ville. Dans le cas contraire, on tombe dans le lotissement, les problèmes de sécurité, etc.36 Et c’est là qu’est tout l’intérêt : ne pas reproduire les erreurs qu’on pu rencontrer les partenaires européens. Le principe de « livraison par tranches » a été particulièrement difficile dans certaines villes nouvelles européennes comme Cergy-Pontoise : la seconde phase de développement a du être laissée à l’abandon, à la place a été réalisée une troisième, spontanée de développement d’un parc universitaire. Cependant, aujourd’hui, on cherche à revenir sur cette deuxième phase. Dans le cas de Marne-la-Vallée, cas exceptionnel d’investissement étrangers, la plus-value foncière a eu une importance capitale dans le développement de la ville.37 In fine, le développement de la ville est quelque chose d’impossible à prévoir. C’est pour ça que l’enjeu de la gouvernance de la ville reste primordial, afin d’apporter les ajustements nécessaires à cette évolution. Deux exemples sont particulièrement édifiants. Dans le cas de Lelystat au Pays Bas, ville expérimentale sur un Polder, le projet architectural a été une réussite, mais la ville a sombré, à cause d’une mauvaise gouvernance. A Louvain-la-Neuve, cependant, le système de gouvernance fondé sur la démocratie participative a été approprié par les citoyens. Parce que ces citoyens se sont installés dans l'optique d'une ville piétonne et défendent un modèle.38

36 Jacques Gally, contribution orale au panel 37 Michel Gaillard, contribution orale au panel 38 Edoardo Guglielmetti, contribution orale au panel

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4. Recommandations générales

• Dans le contexte régional, national, méditerranéen ou dans le plan d’un Grand Tanger, quel serait le rôle de la ville nouvelle ? Quelle est la véritable vocation de cette ville ?39 C’est un problème lié à la polarité : quels centres pour quels desseins ?

• Quel rôle joue le conseil d’administration ?

• Qui va bénéficier de la taxe professionnelle ? L’usine n’est pas sur la commune de la ville nouvelle. La question de l’impôt est extrêmement importante : il s’agit de savoir si l’assiette fiscale permettra d’assurer la gestion et la maintenance de la ville nouvelle.40

• Qu’en est-il de la prégnance du temps ? Il faut de la flexibilité, les changements de stratégies seront obligatoires. Il faut donc se préparer à cela, et veiller à la viabilité de ce qui est transmis à la municipalité.41 « L’idée d’un projet figé dans une image lisse et finie, est inadéquate avec les enjeux d’efficacité de durabilité et de performance soulevés par les experts architectes qui soulignent qu’un projet de ville doit être abordé comme un processus évolutif concerté ».

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• Il est utile de regarder les autres projets et de développer des plans nationaux.43

• Qu’est-ce que 25% d’une ville, qu’est-ce qu’une tranche ? A quel moment la ville est-elle apte à se développer de manière autonome ? Il faut séparer la logique de ville nouvelle et logique du promoteur immobilier.44

• Comment va-t-on « vendre » la ville, si la société dédiée n’a pas une stratégie d’identification des futurs habitants ? 45

5. Propositions Le principe est de développer le projet dans une perspective élargie : avec la création d’une plateforme des villes nouvelles marocaines, la mise en place d’une formation sur la gestion de ville, et l'inscription dans une stratégie de grand territoire.

• Le projet ne doit pas être soumis à une trop grande complexité administrative. L’enchevêtrement des compétences est un problème qu’il faut prendre à bras le corps et décider maintenant de qui va gérer les opérations et les infrastructures.46 C’est dans ce cadre qu’il est proposé la mise en place d’une formation qui serait soutenue par les trois ministères et éventuellement cofinancée par la DGCL en plus du projet. Cette formation permettrait de proposer un suivi aux cadres qui seront responsables de la ville nouvelle. Ce ne serait pas un module mais un accompagnement qui est proposé.47

• Il a été proposé la mise en place d’une plateforme marocaine des villes nouvelles. Elle pourrait être mise en place avec le concours de la DGCL. Elle servirait à la mise en place d’une véritable stratégie d’action. 48

• Il est proposé que le cahier des charges de la ville s’attèle à la dimension écologique, qui prendrait en compte domestication des eaux pluviales et l’adaptation aux contraintes du vent-soleil.

39 Bachir Belouahem, contribution orale au panel 40 Mohamed Habib, Begdouri Achkari, contribution orale au panel 41 Jacques Gally, contribution orale au panel 42 Lahlouh, Ghania, contribution écrite au panel 43 Jean-Marc Riegel, contribution orale au panel 44 Mohamed Habib Begdouri Achkari, contribution orale au panel 45 Abdelhai Bousfiha, contribution orale au panel 46 Pascaline Gaborit, contribution orale au panel 47 Pascaline Gaborit, contribution orale au panel 48 Abdelhai Bousfiha, contribution orale au panel

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• Il serait aussi possible de rédiger un guide de bonnes pratiques communes, qu’on pourrait mettre à jour tout au long du processus.

Rajoutons des propositions formulées par Ghania Lahlouh

« La mise en place d’une formation adaptée au projet serait bénéfique à tous points de vue.

• Identifier et hiérarchiser les enjeux pour la commune (notamment ceux qui favorisent l’émancipation et à la promotion sociale de la commune, par la participation des opérateurs économiques au développement des ressources communales)

• Valoriser et intégrer les ressources locales (agricoles, artisanales, ou industriels …)

• Evaluer les besoins socio-économiques en concertation avec tous les acteurs (démarches participatives)

• Séquencer le projet et lui donner du temps … »49

49 Lahlouh, Ghania, contribution écrite au panel

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Bibliographie :

Ouvrages de référence :

• DESPOIS J., RAYNAL R., 1967, Géographie de l’Afrique du nord-ouest. Payot, Paris • GABORIT, Pascaline, 2010, European New Towns: Image, Identities, Future Perspectives, Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien

Ouvrages spécifiques:

• KERBOUT, M., 1990, Les Mutations des Campagnes du Moyen Atlas Oriental. A. Bencherifa and H.

• SIGNOLES P., TROIN J-F., 1990, Pôles industriels et développement urbain. Les cas de Gabès (Tunisie) et de Mohammedia (Maroc). URBAMA, Tours, fasc. de recherche, 21

• LACROIX, T., 2008, Les réseaux marocains du développement : Géographie du transnational et politiques du territorial. Paris: Presses de Sciences Po., 2005

• ELSHESHTAWY Yasser, ed. 2008, The Evolving Arab City: Tradition, Modernity and Urban Development. London: Routledge

Articles scientifiques:

• COHEN, Jean-Louis, 2008, “Scholarship or politics? Architectural history and the risks of autonomy” in Society of Architectural Historians Journal vol.67 no.3 September 2008 p.325-329

• COHEN, Jean-Louis, 2008, “Interurbanities: dialogical processes at work” in Cahiers de la Recherche Architecturale & Urbaine no.223 February 2008 p.99-118

• LAYAN Jean-Bernard, LUNG Yannick, 2008, “Attractivité et agglomération de l'industrie automobile au Maroc et en Tunisie : une analyse comparative”, Working Papers of GREThA, n° 2008-20 http://ideas.repec.org/p/grt/wpegrt/2008-20.html

• LAYAN Jean-Bernard, LUNG Yannick, 2008, “Attractivité et agglomération de l'industrie automobile au Maroc et en Tunisie : une analyse comparative”, Working Papers of GREThA, n° 2008-20, http://ideas.repec.org/p/grt/wpegrt/2008-20.html

• PIERMAY J.-L., 2009, La frontière, un outil de projection au monde. Les mutations de Tanger (Maroc). Espace et sociétés, 138, p. 69-83.

• PIERMAY J.-L., PIVETEAU A., 2009, L’impensé du « local » dans le Programme Emergence du Maroc. Le cas de Tanger. In Mezouhaghi M., Les localisations industrielles au Maghreb ; attractivité, agglomération et territoires, p. 209-232. Tunis - Paris, IRMC-Karthala

• IRAKI A., 2010, Injonctions de la ville durable, gouvernance urbaine et planification territoriale : le cas de Casablanca. Journées d’études de l’IRMC « Les villes durables au Maghreb et en Méditerranée », Yasmine Hammamet, 29-30 janvier 2010.

Rapport des Experts suite au panel :

• BOUMÉDINE, Rachid Sidi, 2010, « Rapport », suite au panel d’expert à Tanger, sur le projet New Medina, du 18 au 20 octobre 2010, non publié

• LAHLOUH, Ghania, 2010, « Rapport », suite au panel d’expert à Tanger, sur le projet New Medina, du 18 au 20 octobre 2010, non publié

• GAILLARD, Michel, 2010, « Rapport », suite au panel d’expert à Tanger, sur le projet New Medina, du 18 au 20 octobre 2010, non publié

• LUNAS, Amar, 2010, « Rapport », suite au panel d’expert à Tanger, sur le projet New Medina, du 18 au 20 octobre 2010, non publié

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• OULD RUIS, Omar, 2010, « Rapport », suite au panel d’expert à Tanger, sur le projet New Medina, du 18 au 20 octobre 2010, non publié

• BELOUAHEM, Bachir, 2010, « Rapport », suite au panel d’expert à Tanger, sur le projet New Medina, du 18 au 20 octobre 2010, non publié

Autres :

• Programme de développement d’Al Omrane en, téléchargement sur le site web d’Al Omrane, consulté le 15 Novembre 2010 http://www.alomrane.ma/gallery_files/site/218/324/384/403.pdf

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Noms Institution

El Bakkali Mohamed ADELMA Bakkali Hicham ADEREE/CEEB Idchabani Rachida ADEREE/CEEB Brini Abdellatif Agence Urbaine de Tanger Chentouf Fathia Agence Urbaine de Tanger Larbaoui Aziz Agence Urbaine de Tanger Benabdesselam Mohammed Al Omrane Jallal Mohammed Al Omrane Fradin Olivier Automatique et Industries Gally Jacques BEI, consultant, assistance technique Emile-Geay Pauline BEI/Al Omrane, assistance technique Bennouna Youssef BET études et mesure "Les 5 domaines" Naguib Amin CIUDAD, coordinateur Riegel Jean-Marc Commission Européenne Ouahabi Aziz Conseil National de l'Ordre des Architectes Ben Mokhtar Ahmed Conseil Région Tange-Tétouan Amhoud Abdallah DGCL (Ministère de l'intérieur) Ben Larbi Mohammed DGCL (Ministère de l'intérieur) Deruelle Thibaud ENTP Gaborit Pascaline ENTP Guglielmetti Edoardo ENTP Begdouri Achkari Habib Expert Belouahem Bachir Expert Bousfiha Abdelhai Expert Elhaimer Abdellah Expert Gaillard Michel Expert Jabrani Abdellatif Expert Lalhlouh Ghania Expert Lamu Clara Expert Lounas Amar Expert Ould Rouis Omar Expert Sidi Boumedine Rachid Expert Schatan Benjamin H3C-énergies, chef de projet Ibn Seddik Aboubakr MHUAE/DGUAAT Abbas Khaled NUCA El Hag Islam NUCA Skanky Abd NUCA Zerrad Ismail Préfabriqué bèton MYM Aumard Philippe SAN Val Maubuée Dessandier Charlotte SAN Val Maubuée Garcia Marie SAN Val Maubuée Lecomte Charles SAN Val Maubuée Marchetti Jean-Pierre SAN Val Maubuée Titecat Michel TMSA Guenod Jean-Michel Touiza Solidarité Khandriche Mohammed Touiza Solidarité Sarthou Anne-Sophie Touiza Solidarité Touria Tajeddine Union de l'Action Féminine Abdelouakid Achbani Union des Producteurs Immobilier

LISTE DES PARTICIPANTS

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