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ADII Modernisation de la procédure d’achat public
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RemerciementsRemerciementsRemerciementsRemerciements
fifififi mes chers parents : votre affection, votre compréhension et votre sacrifice,
m’ont soutenu tout au long de mes études.
]]]]e tiens à adresser mes vifs remerciements à M.LAKHAL mohamed, M. Said
TASKRI, Mme Najlae JAKARI, Mme. Keltoum FRAIGUI, Mme Farah, Mlle Fatima zahra et Mlle
Dounia qui n’ont épargné aucun effort pour m’aider à mener à bien mon stage et surtout par
leurs encadrements et leurs conseils qu’ils n’ont jamais cessé de me prodiguer.
fifififi M. Mustapha MALLYANI : chef de service budget : je vous suis extrêmement
reconnaissant de m’avoir accepté en stage au sein de l’administration, je vous présente mes
respectueux remerciements.
fifififi tous les fonctionnaires de l’ADII: je tiens à vous exprimer mon respect et tous
mes remerciements pour votre accueil chaleureux, pour votre entière collaboration et votre
disponibilité tout au long de ma période de stage.
fifififi tous les membres du corps professoral et administratif de l’Ecole Nationale de
Commerce et de Gestion de Kénitra pour les efforts qu’ils ne cessent de déployer afin que la
formation soit accomplie dans les meilleures conditions.
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GlossaireGlossaireGlossaireGlossaire :::: ADII : Administration des douanes et impôts indirects
TM : Trésorerie ministérielle
TGR : Trésorerie Générale du Royaume
CGED : Contrôle général d’engagement de la dépense
BM : Banque Mondiale
CAO : Commission d’appel d’offres
HT : Hors taxe
IGF : Inspection générale des finances
PNUD : Programme des nations unies pour le développement
CCAG : Cahier des clauses administratives générales
CPS : cahier des prescriptions spéciales
RC : règlement de consultation
CMP : Code des Marchés Publics
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SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE :::: Remerciements
Glossaire
Sommaire
Partie1 : présentation de l’ADII et analyse de la fonction achat………………………..
I. Présentation de l’ADII………………………..………………………..……………………………….5
II. Analyse du service budget et environnement………………………..………………………11
III. Définition et champs d’application du droit des marchés publics…………………….13
Partie2 : Processus de gestion des marchés publics, ses forces et faiblesses : ………….16
I. Première étape : Expression des besoins………………………..………………………..………17
II. Deuxième étape : Le lancement………………………..………………………..……………………18
III. Troisième étape : Le choix du prestataire………………………..………………………..………19
1) L’ouverture des plis………………………..………………………..………………………………….19
2) L’évaluation des offres………………………..………………………..……………………………..20
IV. Quatrième étape : L’exécution du marché………………………..……………………………….21
1) la liquidation comptable………………………..………………………..…………………………..21
2) Le décompte………………………..………………………..………………………..……………………21
V. Forces et faiblesses des ordonnateurs………………………..………………………..…………….23
Partie3 : la modernisation de la procédure d’achat public au Maroc……………………………..25
Introduction et problématique………………………..………………………..………………………..26
Chapitre 1 : Présentation et analyse de l’achat public au Maroc ………………………..…………27
1) Caractéristiques du système des marchés publics………………………..……………………….27
2) Sources de la réglementation des marchés publics………………………..………………………28
3) Contexte et impératifs de la reforme de 2007………………………..……………………………..28
4) Recommandations………………………..………………………..……………………………………………31
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Chapitre 2 : les outils de modernisation de la procédure d’achat public………………………..32
I. Mise en place d’un dispositif de contrôle interne : ………………………..…………………..32
1) Gestion des zones de risque………………………..………………………..………………………33
2) Collecte des motifs de rejet et démarches correctives du contrôle interne : …33
a) Observations générales et contrôles à effectuer………………………..…………….33
b) Observations et contrôles relatifs aux Bons de commande………………………34
c) Observations et contrôles relatifs aux marchés cadres…………………………….36
d) Observations et contrôles relatifs aux marchés………………………………………..37
II. Benchmarking de procédures………………………..………………………..………………………….41
A. Quelques pratiques européennes de passation des marchés publics : ……………..41
a) Procédure adaptée………………………..………………………..………………………………41
b) La procédure du dialogue compétitif ………………………..……………………………..42
c) Marché de maîtrise d’œuvre ………………………..………………………..……………….43
B. Procédures recommandées par La Banque mondiale au Etats emprunteurs: …43
a) Procédure allégée ………………………..………………………..………………………………..43
b) Entente directe ………………………..………………………..…………………………………….43
c) Passation de marchés basés sur les résultats ………………………..………………….43
C. Les nouveaux moyens d’achat publics utilisant le moyen électronique : la
dématérialisation des procédures de l’achat public…………………………………………44
a) Quels sont les avantages attendus ? ………………………..……………………………….44
b) La procédure de sélection des offres au moyen d’enchères
électronique……………………………………..………………………..…………………………….44
c) Le système d’acquisition dynamique ………………………..………………………………45
d) Autres techniques d’achat prévues par le code français : La Centrale d’achat
et le Groupement de commande………………………..………………………..……………45
D. RECOMMANDATIONS………………………..………………………..…………………………………46
a) Mieux concrétiser les principes de transparence, de concurrence, d’égalité
d’accès et efficacité ………………………..……………………………………………………….46
b) Améliorer les organes et les procédures de la commande
publique………………………..………………………..……………………………………………….48
c) Mieux définir les responsabilités ………………………..………………………..………….48
d) Améliorer les rapports administration titulaire du marché ………………………49
Conclusion générale ………………………..………………………..………………………..…………………………50
ADII
Partie1 : présentation de l’ADII et analyse de la fonction achat
I. Présentation de l’ADII
1) Fiche signalétique
� Logo/symbole
� Date de nationalisation
� Date de l’inauguration du nouveau siège à Rabat
� Missions :
� Le Directeur Général
� Statut administratif
� Effectif (Janvier 2006)
� Recettes douanières
� Adresse de l’Administration Centrale
Rabat ;
� Téléphone
� E- Mail :
� Adresse Internet
Modernisation de la procédure d’achat public
: présentation de l’ADII et analyse de la fonction achat
Fiche signalétique
Logo/symbole :
Date de nationalisation : 1958 ;
Date de l’inauguration du nouveau siège à Rabat : 1998
1. Promotion des investissements ;
2. Protection des consommateurs ;
3. Protection de l’économie nationale ;
4. Garantie d’une équité fiscale.
Le Directeur Général : M. Abdellatif ZAGHNOUN.
Statut administratif : Administration publique, relevant du
Ministère des Finances et de la
Privatisation.
Effectif (Janvier 2006) : 4567 agents.
Recettes douanières (2006) : 53 014 MDH ;
Adresse de l’Administration Centrale : Avenue An
: 037 57 90 00 et 037 71 78 00 / 01
Adresse Internet : www.douane.gov.ma
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: présentation de l’ADII et analyse de la fonction achat
: 1998 ;
: Administration publique, relevant du
Ministère des Finances et de la
Avenue An-nakhil, hay Riad
: 037 57 90 00 et 037 71 78 00 / 01
www.douane.gov.ma
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2) Historique :
La douane terme d’origine arabe. « diwane » désigne les réunions tenues par les
conseillers des souverains afin de régler les questions juridiques, financières ou militaires.
Une autre origine étymologique le fait dériver de l’Italien « dogana », qui veut dire :
Taxe sur la circulation des marchandises imposées par le doge de Venise.
Aujourd’hui, la douane est un organisme administratif dont l’objet est de surveiller
la circulation des marchandises à l’entrée et à la sotie d’un pays. Les Etats ont, en effet,
l’habitude de prélever des taxes (droits de douanes) sur les marchandises qui franchissent
leurs frontières. Parfois même, ils sont obligés de limiter ou d’interdire les échanges avec
l’étranger pour certains produits. La douane est chargée de faire respecter les dispositions
prévues par la réglementation.
3) Les Missions de l’Administration des Douanes et Impôts Indirects :
L’Administration des Douanes et Impôts Indirects (A.D.I.I), organe du Ministère de
l’Economie et des Finances, participe à la définition de la politique douanière nationale et en
assume la mise en œuvre à travers les missions suivantes :
- Promotion de l'investissement ;
- Protection du consommateur ;
- Protection de l'Economie Nationale ;
- Equité fiscale.
a) La promotion de l’investissement
L’ADII contribue au développement économique du Maroc. Son intervention dans
la promotion de l’investissement revêt plusieurs aspects dont en particulier :
• L’application des dispositions relatives aux avantages fiscaux accordés aux
matériels, outillages et biens d’équipements importés ;
• La promotion des régimes économiques en douane, notamment l’admission
temporaire pour perfectionnement actif et l’entrepôt industriel ;
• La simplification des procédures de dédouanement;
• La mise en place d’une organisation efficiente des services douaniers basée
sur un recours de plus en plus accru aux traitements automatiques rendus
possibles grâce à la généralisation de l’outil informatique.
b) La protection du consommateur
Dans le cadre de la mise en application de certaines législations particulières, l’ADII
veille, aussi bien à l’importation qu’à l’exportation, au respect d’un certain nombre de
règlements en matière de contrôle de la qualité, des normes techniques, des mesures
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sanitaires, vétérinaires et phytosanitaires, de la protection de la propriété intellectuelle et de
contrôle de la répression des fraudes.
Cette protection s’exerce également à travers le contrôle des ouvrages en métaux
précieux.
c) La protection de l’économie nationale
Avec le démantèlement tarifaire, la protection de l’économie nationale intervient
davantage à travers la maîtrise des règles d’origine et la lutte contre le dumping.
Le développement des accords tarifaires bilatéraux et multilatéraux fait de l’origine
de la marchandise une des conditions essentielles pour l’octroi des avantages prévus par
lesdits accords.
De même une attention particulière est accordée à la valeur des marchandises
importées pour prévenir toute action de dumping pouvant porter préjudice à la production
nationale.
d) L’équité fiscale
L’ADII veille à ce que les importations d’une même marchandise (même origine,
même valeur, etc..) acquittent les mêmes droits et taxes quelque soit l’importateur ou le
bureau d’importation.
L’équité fiscale implique également une lutte contre la contrebande et la fraude
sous toutes ses formes.
ADII
4) Organisation de L’Administration des Douanes et Impôts Indirects
L'A.D.I.I est organisée en Services
l'Administration, assisté des directeurs centraux et des chefs de division
Extérieurs.
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Organisation de L’Administration des Douanes et Impôts Indirects
L'A.D.I.I est organisée en Services placés sous l'autorité du Directeur Général de
l'Administration, assisté des directeurs centraux et des chefs de division
Directeur Général
Les services centraux
Direction des Etudes et de la
Coopération Internationale
Direction de la Facilitation et de
l’Informatique
Direction de la Prévention et du
Contentieux
Direction des Ressources et de
la Programmation
Division de l'Audit et de l'Inspection
Services extérieurs
Direction régionale du nord-ouest
Direction Régionale Du
Nord-est
Direction régionale du
centre
Direction régionale du centre-sud
Direction régionale de
casablanca-port
Direction régionale de casablanca
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Organisation de L’Administration des Douanes et Impôts Indirects :
placés sous l'autorité du Directeur Général de
l'Administration, assisté des directeurs centraux et des chefs de division et Services
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4.1 Direction des Ressources et de la Programmation :
a) Missions :
Plusieurs missions incombent à cette Direction, qui prend en charge aussi bien
la gestion des ressources humaines et matérielles, que les actions de programmation
et de communication.
La mise en place d’une gestion prévisionnelle des ressources humaines, et
l’amélioration de l’efficacité de la gestion administrative du personnel et de la
formation en est une de ces missions qui s’étend également à la coordination de la
politique sociale avec les organismes sociaux liés à l’ADII.
Cette Direction a également pour charge d’améliorer les performances de
recouvrement par le développement des fonctions de suivi et d’assistance aux
receveurs, de professionnaliser l ‘exécution de la dépense publique, et de
déconcentrer la gestion des moyens matériels et leur maintenance.
La Direction des Ressources et de la Programmation tient également à jour les
référentiels d’organisation des services centraux et extérieurs.
Elle est en outre chargée de promouvoir la culture de planification stratégique
et d’assurer le suivi d’un plan d’action stratégique de l’ADII.
La définition et la diffusion des méthodes d’élaboration et de gestion des plans
objectifs moyens, relèvent également de sa compétence, il en est de même du
contrôle de l’efficacité ainsi que l’efficience de l’ADII dans la réalisation de ses
missions et de ses programmes.
Enfin cette Direction a également pour mission de développer les programmes
de communication et de gestion de l’information de l’ADII.
ADII
b) Organisation
Pour accomplir l’ensemble des tâches précitées, trois divisions et treize services
ont été mis en place :
Organigramme : Direction des Ressources et de la Programmation.
Division des Ressources Humaines
Service de l'Organisation et de la
Service de la Gestion Administrative du
Personnel
Service de la Formation
Service de la Formation Douanière
Service de l'Action
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Organisation :
Pour accomplir l’ensemble des tâches précitées, trois divisions et treize services
Direction des Ressources et de la Programmation.
Direction des Ressources et de
la Programmation
Division des Ressources Humaines
Service de l'Organisation et de la
G.P.R.H
Service de la Gestion Administrative du
Personnel
Service de la Formation
Service de la Formation Douanière
Service de l'Action Sociale
Division du Budget et des Equipements
Service du Budget
Service des Equipements et des
Fournitures
Service de la Gestion du Patrimoine
Service de la Reprographie et de la
Diffusion
Service de la Consolidation
Comptable et du Suivi du Recouvrement
Programmation et de la Communication
Programmation et de
Service de la Gestion de l'Information
Communication
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Pour accomplir l’ensemble des tâches précitées, trois divisions et treize services
Division de la Programmation et de
la Communication
Service de la Programmation et de
l'Evaluation
Service de la Gestion de l'Information
Service de la Communication
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II. Présentation du Service du Budget et environnement
1) Mission :
Dépendant de la Division des Equipements et du Budget relevant de la Direction
des Ressources et de la Programmation, le Service Budget a pour mission de veiller à
l’application des procédures relatives à l’engagement et à l’exécution de l’ensemble
des dépenses de l’Administration des Douanes et Impôts Indirects ADII, y compris les
marchés publics, et ce conformément aux dispositions réglementaires en vigueur.
2) Attributions du Service (répartition des tâches) :
Au niveau du Service Budget, on distingue trois principaux aspects d’activités :
1. La gestion budgétaire de l’ensemble des crédits alloués à l’ADII.
2. L’engagement de l’ensemble des dépenses conclues par l’ADII, y
compris les marchés publics.
3. La liquidation et le mandatement des créances publiques.
La répartition des tâches fonctionnelles est effectuée en fonction de la nature
des dépenses régies par le service, ainsi il existe :
� Une partie relative aux dépenses d’équipement.
� Une partie relative aux dépenses de fonctionnement.
� Une partie relative à la programmation budgétaire.
� Une partie relative au mandatement.
� Une partie relative à la constatation comptable.
3) Analyse de l’environnement du service
Les ressources financières de l’Administration de la Douane et des impôts Indirects sont
gérées au niveau central par la Division du Budget et des Equipements, une structure
composée de 120 personnes dont 34% sont des cadres confirmés et font preuve d’une
maitrise des procédures de gestion des dépenses et des recettes renforcé par une expertise
exemplaire acquis au fil des années.
Une macro analyse des différentes performances en matière de gestion quotidienne nous
permettra de définir l’environnement dans lequel évolue la division.
a) Environnement Interne
La gestion au niveau central du Budget et des Equipements de l’ADII est confiée à une
équipe de 120 personnes ayant mis en place durant des années une culture originale en
matière de discipline budgétaire et de respect de la réglementation.
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Cette expertise a permis à l’administration de capitaliser des pratiques de transparence et de
discipline indéniables qui ont permis de responsabiliser l’ensemble des agents et cadres de
la structure.
Nous citons dans ce sens, le respect de réalisation des programmes d’emploi et la tendance
générale vers un resserrement des délais d’exécution du programme d’achat pour une
meilleure anticipation budgétaire des exercices à venir.
Cependant, les réformes successives concernant les dépenses publiques ont eu plus
d’impact sur le travail quotidien des services appelés souvent à fait preuve d’imagination et
d’adaptation sans pour autant pour puiser dans un esprit de formalisation et de mise à jour
des procédures internes.
b) Environnement Externe :
La structure opère dans un environnement en mutation permanente pour lequel elle doit
faire fasse avec plus d’imagination et d’adaptation afin de répondre favorablement aux
besoins des structures de l’ADII et de s’adapter aux contraintes imposées par ces structures
et celles de l’environnement de la DBE.
Nous citons dans ce domaine la mutation en matière de gestion du budget général et les
changements occasionnels de textes et de procédures.
La nouvelle approche de l’Administration en matière de gestion des affaires et de
comportements vis-à-vis de la promotion du commerce extérieur tout en veillant à la
sécurisation de la chaine logistique impose une adaptation technique particulière en terme
de veille technique et d’approvisionnement en matériel adéquat.
Le système d’information pour la gestion des ressources financières est appelé plus que
jamais à accompagner le développement de la division.
c) Tendance d’amélioration et approche pour le développement
Il semble que l’amélioration de l’action de la DBE fait appelle à plus d’organisation, une
automatisation des tâches et usage intensif du système d’information. En termes de
ressources financières, le besoin pressant pour les prochaines années fait appel à la
prospection de nouvelles niches permettant à l’ADII de faire face à ses engagements
financiers.
III. Définition et champs d’application du droit des marchés publics
Pour traiter de ces questions, on va se limiter principalement aux dispositions du décret des
marchés publics et aux cahiers des charges déjà cités.
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1) Définition1
Marché : tout contrat à titre onéreux conclu entre, d'une part, un maître d'ouvrage et,
d'autre part, une personne physique ou morale appelée entrepreneur, fournisseur ou
prestataire de services ayant pour objet, selon les définitions ci-après, l'exécution de
travaux, la livraison de fournitures ou la réalisation de prestations de services :
a- Marchés de travaux : tout contrat ayant pour objet l'exécution de travaux liés à la
construction, à la reconstruction, à la démolition, à la réparation ou à la rénovation d’un
bâtiment, d’un ouvrage ou d’une structure, tels que la préparation du chantier, les travaux
de terrassement, l’érection, la construction, l’installation d’équipements ou de matériels, la
décoration et la finition, ainsi que les services accessoires aux travaux tels que les forages,
les levés topographiques, la prise de photographie et de film, les études sismiques et les
services similaires fournis dans le cadre du marché, si la valeur de ces services ne dépasse
pas celle des travaux eux-mêmes ;
b- Marchés de fournitures : tout contrat ayant pour objet l’achat, la prise en crédit-
bail, la location ou la location vente avec ou sans option d’achat de produits ou matériels
entre un maître d’ouvrage et un fournisseur. La livraison de produits peut comporter à titre
accessoire des travaux de pose et d’installation nécessaires à la réalisation de la prestation.
La notion de marchés de fournitures recouvre :
- Les marchés de fournitures courantes, qui sont des marchés de fournitures ayant pour
objet l’acquisition par le maître d’ouvrage de produits existant dans le commerce et qui ne
sont pas fabriqués sur spécifications techniques particulières ;
- Les marchés de fournitures non courantes qui ont pour objet principal l’achat de produits
qui ne se trouvent pas dans le commerce et que le titulaire doit réaliser sur spécifications
techniques propres au maître d’ouvrage ;
- Les marchés de crédit bail, de location ou de location-vente, avec ou sans option d’achat.
Toutefois, la notion de marchés de fournitures ne couvre pas les ventes, location-vente ou
les contrats crédit bail relatifs à des biens immobiliers.
c- Marchés de services : tout contrat ayant pour objet la réalisation de prestations de
services qui ne peuvent être qualifiés ni de travaux ni de fournitures.
La notion de marché de services recouvre notamment :
o Les marchés de prestations d’études et de maîtrise d’œuvre qui comportent le cas échéant, des obligations spécifiques liées à la notion de propriété intellectuelle ;
1 Article 3 du code des marchés publics du 05 février 2007
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o Les marchés de services courants qui ont pour objet l’acquisition par le maître d’ouvrage de services pouvant être fournis sans spécifications techniques exigées par le maître d’ouvrage ;
o Les marchés portant notamment sur des prestations d’entretien et de maintenance
des équipements, des installations et de matériel, de nettoyage, de gardiennage des locaux administratifs et de jardinage ;
2) Champs d’application
Au niveau organique, d’après l’article 3 du décret, ce dernier s’applique en principe à l’Etat.
En effet le maître d’ouvrage est compris comme l’administration qui au nom de l’Etat passe
le marché. On veut dire par l’Etat dans ce cas les services centraux, les services extérieurs et
les services de l’Etat gérés de manières autonomes (des services de l’Etat qui n’ont pas la
personnalité morale mais qui bénéficient de l’autonomie financière). Il faut ajouter à cette
liste certains établissements publics qui ont la personnalité morale et l’indépendance
financière mais à condition que leur statut l’énonce expressément ou décident, par leurs
organes de gestion, de respecter le décret des marchés publics applicable à l’Etat.
Dans le cas contraire, ils ne sont tenus que par le respect des principes de la transparence,
de l’égalité d’accès et de la concurrence.
Etant une administration publique l’ADII est tenue de respecter les dispositions
réglementaires gouvernementales, d’une manière générale, et celle relative à la passation et
à l’exécution des marchés publics d’une manière particulière.
3) Les textes réglementaires de base régissant la passation et l’exécution des marchés
publics :
Emanant de l’autorité gouvernementale, ils sont comme suit :
� Le décret de 1975 : relatif au contrôle des Engagements et Dépenses.
� Le décret de 1976 : relatif aux marchés de travaux, fournitures ou services au
compte de l’Etat.
� Le décret du 30/12/98 : relatif au lancement, et la conclusion des marchés publics, ce
texte constitue le référence en matière de la gestion des marchés publics, et à leur
exécution.
� Le décret du 04/05/2000 : portant sur Cahier des Clauses Administratives et
Générales (CCAG).
� Décret du 05/02/2007 : fixant les conditions et les formes de passation des marchés
de l'Etat ainsi que certaines règles relatives à leur gestion et à leur contrôle.
� Des circulaires, et des notes de service relatives aux autres aspects des marchés
publics
ADII
Modernisation de la procédure d’achat publicModernisation de la procédure d’achat public
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ADII Modernisation de la procédure d’achat public
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Un marché public est un processus constitué des quatre principales étapes suivantes :
I. Première étape : Expression des besoins
Après expression par les différentes entités (services gestionnaires centraux et extérieures)
relevant de l’ADII, les besoins nécessitant le lancement des marchés publics, sont centralisés
au niveau du Service du Budget.
Une programmation budgétaire appelée « programmation des appels d’offres » est alors
élaborée tenant compte d’un programme d’emploi établi préalablement, et contenant
l’échéancier des appels d’offres qui est préparé d’après le calendrier suivant :
Avril (n-1)
Note aux services gestionnaires de l’Administration
Centrale et directions régionales
Mai (n-1)
Déclinaison au niveau de chaque direction et formulation
des propositions budgétaires.
Déclinaison et recueil des propositions des services
déconcentrés (pour les directions à réseau).
Juillet-Août-Sept (n-1)
Négociations budgétaires internes, arbitrage effectué par
la commission budgétaire
Octobre (n-1)
Mise au point d'un projet de loi de finances et
communications des premières enveloppes à l’ADII
Octobre-Novembre (n-1)
Première répartition et programmation des dépenses de
l'année n au niveau de l’ADII et des sous ordonnateurs
déconcentrés.
Décembre (n-1)
Finalisation et production des morasses.
Janvier (n)
Finalisation de la programmation et premières délégations
de crédit (La dotation budgétaire allouée par le Ministère
des Finances au titre de la rubrique devant supporter la
dépense du marché)
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L’ensemble de ces dotations budgétaires figure dans la morasse, laquelle est un document
spécifique établi par le ministère de tutelle à l’occasion de chaque loi de finances , et qui
précise pour chaque entité dépendant financièrement de l’Etat , les sommes débloquées à
titre d’engagement et de paiement pour l’exercice comptable et fiscal.
Il est établi sous forme d’articles, dont chacun désigne une administration ou une entité, et
de rubriques et lignes qui précisent la nature des dépenses.
II. Deuxième étape : Le lancement
Après fixation, et programmation des marchés à exécuter au cours de l’exercice, le service
prépare la phase du lancement, en élaborant des dossiers d’appel pour chacun d’eux.
Dans ce cadre, le service procède à la confection d’un cahier des charges qui fixe les
obligations des prestataires, et celle de l’ADII, représentée par le chef du service, désigné
maître d’ouvrage.
Et en collaboration avec les services techniques compétents (appelés Services Gestionnaires,
au niveau de la Division), un CPS (Cahier des Prescriptions Spéciales) et un Règlement de
Consultation sont établis spécifiant les détails techniques des marchés, ainsi que les normes
techniques et de qualité que le prestataire exécuteur du marché doit respecter.
Ensuite et conformément à l’article 20 et suivant du décret du 05/02/07, un avis d’appel
d’offres est publié dans au moins deux journaux à large diffusion, dont un en langue arabe.
Cet avis d’appel d’offres spécifie :
� L’objet de l’appel d’offres, avec indication le cas échéant du lieu de l’exécution ;
� L’ADII, en tant qu’autorité procédant à l’appel d’offres ;
� Le Service du Budget en tant que bureau où l’on peut retirer le dossier de l’appel
d’offres, ainsi que le chef du Service en tant que maître d’ouvrage ;
� Le bureau du chef du Service ne tant que lieu, où les offres sont déposés ;
� Le lieu (le bureau du chef du Service), le jour et l’heure fixés pour la tenue de la
séance publique d’ouverture des plis, en précisant que les concurrents peuvent
remettre directement leurs plis au président de la commission d’appel d’offres à
l’ouverture de la séance ;
� Les pièces justificatives prévues dans le dossier d’appel d’offres que tout concurrent
doit fournir ;
� Le montant de la valeur du cautionnement provisoire ;
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� La ou (les) qualification(s) requise(s) dans laquelle (lesquelles) le concurrent doit être
classé, pour les marchés de travaux, conformément à la réglementation en vigueur ;
� Eventuellement, le lieu, le jour et l’heure limites pour la réception des échantillons,
prospectus, notices etc.…, étant précisé que le délai pour cette réception ne peut
être inférieur à dix jours francs du lendemain de la date de publication de l’avis dans
le journal ;
� La date de la réunion ou de la visite des lieux que le maître d’ouvrage envisage
d’organiser à l’intention des concurrents.
Les entreprises intéressées, peuvent alors se présenter au service pour retirer le dossier de
l’appel d’offres mis à leur disposition, et contenant :
• Un exemplaire du CPS.
• Un modèle de l’Acte d’Engagement ;
• Un modèle de la déclaration sur l’honneur ;
• Un exemplaire du Règlement de Consultation ;
• Un exemplaire de l’avis en arabe ;
• Un exemplaire de l’avis en français.
Les dossiers des concurrents sont déposés auprès du Chef du Service (le maître d’ouvrage),
avant la séance publique de l’ouverture de plis ou envoyés par lettre recommandée avec
accusé de réception avant la même date.
III. Troisième étape : Le choix du prestataire
1) L’ouverture des plis
L’ouverture des plis s’effectue comme prévu, dans l’avis d l’appel d’offres, et ce en
commission publique composée de :
� Le chef du Service (le maître d’ouvrage) ;
� Un représentant du ministère de tutelle (Trésorerie Ministérielle) ;
� Un représentant du Ministère chargé du Commerce, pour les achats de fournitures,
dont le montant estimatif dépasse 1 000 000,00 DH, toutefois en cas d’absence de
ce dernier, la séance se tient valablement.
Cette commission statue sur les critères administratifs de l’admissibilité de l’offre, tel que :
� La conformité des pièces fournies au Règlement de Consultation ;
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� Absence de contradiction au niveau des pièces fournies.
Un Procès Verbal est établi à l’issu de chaque séance d’ouverture des plis.
Les dossiers déclarés conformes sont soumis à l’évaluation technique par le biais d’une sous-
commission composée des techniciens ou des agents experts des services concernés par la
prestation (service destinataire et celui techniquement compétent), et ce selon des critères
techniques définis :
2) L’évaluation des offres
Une pondération des critères technique permet d’attribuer une note technique à
chaque candidat.
Pour les études complexes qui nécessitent des recherches particulières et dans un but
d’obtenir des études de haute qualité, le règlement de consultation doit préciser que
l’évaluation des offres se fera en deux étapes : premièrement, du point de vue de la qualité
technique, puis du point de vue financier.
Réunie en deuxième séance, elle approuve les conclusions de l’évaluation technique, avant
de procéder à une réévaluation financière qui privilégie le prestataire le moins disant.
La commission déclare le prestataire ayant la note technique minimale exigée dans le
Règlement de consultation et l’offre financière la moins la plus basse.
Ensuite un dossier d’engagement est constitué pour l’offre provisoirement admise, lequel
comprend :
� Les documents comptables (fiche D) en deux exemplaires (document normalisé) ;
� Un rapport de présentation ;
� Un PV de la séance d’ouverture des plis ;
� L’acte d’engagement ;
� Le bordereau des prix (détails estimatifs) : lequel fait détailler l’acte de l’engagement.
Après, ce dossier est envoyé au TM (Trésorerie Ministérielle), qui effectue un contrôle de
régularité sur le dossier d’Engagement, sur lequel elle peut émettre des observations. A
l’issu de ce contrôle la TM décide soit de :
• Rejeter le dossier : Dans ce cas il est renvoyé au Service du Budget pour
régularisation et retour du pli accompagné d’une lettre de non retenue;
• Viser le dossier : Et dans ce cas l’exécution du marché peut alors être entamée.
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 21
IV. Quatrième étape : L’exécution du marché
Comme nous l’avons souligné, le visa de la TM, suivi de l’approbation définitive de l’autorité
supérieure, équivaut au feu vert pour entamer l’exécution du marché.
Le Service du Budget notifie ainsi cette approbation, avant d’établir puis d’envoyer un ordre
de service au prestataire exécutant, lequel entame l’exécution conformément au calendrier
déjà établi, en respectant le délai fixé dans le marché.
Après exécution le service procède à deux opérations :
1) la liquidation comptable :
Par l’établissement d’un PV de réception provisoire des travaux ou des équipements
attestant que le marché a été exécuté conformément aux dispositions contractuelles, mais
s’il s’avère que le prestataire n’a pas respecté ses engagements, le service n’effectue pas la
réception jusqu’à ce qu’il se conforme aux dispositions contractuelles.
2) Le décompte :
D’ordre comptable, cette opération s’effectue par la constitution d’un dossier de
« marché près pour mandatement », comportant :
1. Le PV de décompte (établi par le service réceptionniste) ;
2. Le dossier d’engagement ;
Ce dossier d’engagement est communiqué au fonctionnaire chargé pour
mandatement avant d’être envoyé au comptable assignataire de la dépense, en fonction de
la région où a été exécuté le marché (le trésor public régional ou général), et ce afin de
débloquer les fonds alloués au marché.
ADII
- Approbation définitive.
- Etablissement d’un ordre de service.
- Après exécution : décompte+liquidation comptable
- Elaboration du dossier d’engagement.
- Avis CED : - Si favorable =Visa
- Si défavorable : Renvoi pour régularisation
- Ouverture des plis en commission publique (1
- Evaluation technique par une sous
- Evaluation financière + analyse technico
- Décision d’attribution provisoire
Préparation et lancement du marché- Elaboration du CPS et du RC.
- Annonce de l’appel d’offres par voie de presse.
- mise des dossiers des marchés à la disposition des opérateurs intéressés.
- Réception des dossiers des concurrents.
Programmation budgétaire (programmation des appels d’offres) en Tenant compte de :
- Programme d’emploi établi
- Montant estimatif
- La dotation budgétaire (la morasse budgétaire).
Expression des besoins par les services
En résumé : processus de passation et d’exécution des marchés publics à l’ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Exécution + Contrôle de l’exécution
Etablissement d’un ordre de service.
: décompte+liquidation comptable
Engagement et Visa CED
Elaboration du dossier d’engagement.
: Renvoi pour régularisation
Choix du prestataire
Ouverture des plis en commission publique (1ère séance).
Evaluation technique par une sous-commission technique.
Evaluation financière + analyse technico-financière par la commission technique.
Décision d’attribution provisoire
Préparation et lancement du marché
Annonce de l’appel d’offres par voie de presse.
mise des dossiers des marchés à la disposition des opérateurs intéressés.
Réception des dossiers des concurrents.
Programmation budgétaire (programmation des appels d’offres)
La dotation budgétaire (la morasse budgétaire).
Expression des besoins par les services
internes et externes de l’ADII
Constatation
comptable et
Mandatement
rocessus de passation et d’exécution des marchés publics à l’ADIIModernisation de la procédure d’achat public
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Programmation budgétaire (programmation des appels d’offres)
rocessus de passation et d’exécution des marchés publics à l’ADII
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 23
V. Forces et faiblesses des ordonnateurs
a) Bonnes pratiques à consolider :
� Ressources humaines qualifiées et autonomes à l’origine de la réussite des reformes
connues par la douane.
� Usage amplifié des nouvelles technologies d’information et de communication se
traduisant par la mise en place des systèmes Internet et Intranet performants,
amélioré constamment.
� Existence d’une vision stratégique conformément à la politique générale aux
orientations générales du ministère, loi des finances.
� Elaboration et consolidation de programmes pluriannuelle déclinés en projets (lutte
contre la fraude, programme MEDA).
� Maîtrise des coûts de certains projets (papier, fournitures, téléphone etc.).
� Fluidité de dialogue avec les services déconcentrés.
� Maîtrise du recensement des besoins budgétaires des services déconcentrés.
� Assistance aux services gestionnaires et aux entités déconcentrées en matière
réglementaire.
� Tendance vers la dématérialisation des procédures de publication et de passation des
marchés publics.
� Edition des manuels de procédures, portant sur
budget/dépense/comptabilité/patrimoine et leur partage sur les systèmes
d’information internes.
� Outils de gestion budgétaire et comptable informatisés et développés en interne.
b) Points fragiles à renforcer :
� Besoins de l’administration mal définis en qualité et en quantité.
� Absence d’études sur l’évolution des prix et s’étalant sur une période assez longue
pour déterminer les causes des fluctuations.
� Les membres des commissions n’ont pas forcément des connaissances suffisantes
pour mener à bien leur tâche ou, dans le cas échéant, n’ont pas des informations à
jour des enjeux des commandes qu’ils envisagent notamment le prix. Si ce n’est pas
le cas, ils doivent être formés dans ce sens et être conscients de la responsabilité
qu’ils assument.
� Absence de stratégies d’achat préalablement étudiées et planifiées.
� Les différentes phases de l’achat doivent être distinguées pour permettre une
meilleure évaluation du travail de chaque intervenant et stimuler l’implantation du
contrôle interne.
� Conditions de transparence et d’égalité dans la passation des bons de commande
peu approuvées à l’égard des concurrents.
� Absence de manuels explicatifs du code des marchés publics.
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 24
� Absence d’un recueil des rejets du TM et par conséquent la non capitalisation desdits
rejets par les gestionnaires.
� Existence de stocks dormants ;
� Absence de structure de contrôle interne chargée de la répartition des tâches,
contrôle mutuel et supervision des différentes opérations.
� L’organisation actuelle de la division est dépassée et nécessite une refonte afin de
permettre la relance et de motiver les cadres et agents. Il s’agit de repenser les
structures de la DBE en reprenant les attributions inter services afin d’équilibrer le
volume des tâches confiées et améliorer l’action. La réduction de l’effectif de la
division est prévisible tout en tenant compte de l’automatisation des tâches confiées.
� La gestion des dossiers de passation des commandes publiques demeure peu souple.
ADII
Modernisation de la procédure d’achat publicModernisation de la procédure d’achat public
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ADII Modernisation de la procédure d’achat public
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Introduction et problématique :
Face à l’ouverture de plus en plus importante de l’économie nationale sur le monde, à la
rareté des ressources et à l'accroissement des besoins, et compte tenu du poids de la dette
et de la pression fiscale, l'administration marocaine est appelée à optimiser et à rationaliser
la gestion publique afin de continuer à honorer les engagements pris vis-à-vis de ses
différents partenaires.
A cet effet, elle se trouve dans l’obligation d’assurer la maîtrise des coûts, en recourant aux
plus efficaces des modes de gestion, à l'initiation de formes nouvelles de bonne
gouvernance et au développement des mécanismes d’audit et de contrôle en vue de veiller à
sa bonne marche et à la réalisation des objectifs d’après les principes d’économie,
d’efficience et d’efficacité ; et ce dans le respect des droits aussi bien de ses partenaires que
des citoyens.
Dans ce contexte, le secteur public a connu de nombreuses réformes au cours de ces
dernières années. Des expériences innovantes ont été menées dans de nombreux domaines.
Malgré certains acquis, l'action de l'administration et son mode de fonctionnement font
l'objet de critiques tant de la part des usagers que de la part de la société civile.
L'organisation, le rôle et les missions doivent en effet être repensés et adaptés à un contexte
politique, économique et social en pleine mutation. Elle est désormais appelée à rendre ses
services à une population de plus en plus exigeante et informée de ses droits et obligations.
Par ailleurs, les orientations économiques qui s'inscrivent désormais dans le cadre de
l'ouverture et du libre échange, impliquent aussi le développement d'autres modes
d'intervention de l'Etat dans la vie économique et une approche plus dynamique en matière
de soutien aux entreprises et à l'investissement privé qu’il soit national ou étranger. Dans
ces nombreux domaines, le rôle et les missions de l'administration sont très importants et
obligent cette dernière d’être au niveau demandé.
Le fonctionnement de l’administration reste, malgré tout, handicapé par des procédures
budgétaires et financières paralysantes et un système de contrôle et d'évaluation peu
efficace.
Les relations de l'Administration avec les citoyens et les entreprises souffrent aussi de
difficultés multiples notamment la complexité des circuits et procédures, la difficulté d'accès
à l'information et les agissements contraires à l'éthique et à la déontologie.
Les marchés publics sont, dans ce contexte, un outil fondamental par lequel l’Etat met en
application sa politique. Le domaine de l’achat public est l’un des secteurs sensibles où la
réforme doit être continue afin d’adapter les mécanismes mis en place à l’évolution de
l’environnement économique, politique et social. A partir du cinq février 2007, la plus
récente réforme du décret des marchés publics est entrée en vigueur. Ce nouveau décret
fixe les conditions et les formes de passation des marchés de l’Etat ainsi que certaines
dispositions relatives à leur contrôle et à leur gestion. Ce texte s’applique en principe à l’Etat
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 27
mais il a été étendu aux collectivités locales compte tenu des textes juridiques qui organisent
le fonctionnement de ces dernières.
La problématique posée par la mise en application de la réglementation des marchés qui a
été soulevée dans le paragraphe précèdent sera traitée dans ce travail en cherchant à
vérifier les hypothèses suivantes : Comment entreprendre une démarche globale
d’optimisation des achats ? Comment concilier cette démarche avec les contraintes
réglementaires ? Dans quelle mesure le métier d’acheteur public est-il appelé à évoluer ?
Chapitre 1 : Présentation et analyse de l’achat public au Maroc 2
L'achat public représente plus de 100 milliards de dirhams par an.
Or, en dépit de plusieurs années de restrictions budgétaires, on constate un faible intérêt
pour les politiques d'achat et pour leur possible contribution à la maîtrise des budgets et à
l'amélioration des performances. Dans ce contexte, l'écart se creuse entre les pratiques du
secteur privé où, représentent une part croissante des coûts de production, les achats sont
optimisés et celles du secteur public, plus traditionnelles.
La commande publique couvre l’ensemble des marchés publics attribués par les services
publics (Etat, établissements et entreprises publics et collectivités locales) pour acquérir des
biens, des services et des travaux.
Elle représente au titre de l’année 2007, 100 milliard de DH entre administrations publiques,
établissements et entreprises publiques et collectivités locales, en nombre les
administrations de l’Etat ont passé 11.412 en 2004 dont 90.8% par AO ouvert et 10.143
marchés en 2005 dont 88.9% par AO ouvert 11.614 en 2007 dont 89% par AO ouvert elle
représente environ 16% du PIB
Le secteur des BTP réalise 70% de son chiffre d’affaires dans le cadre des marchés publics et
le secteur de l’ingénierie réalise 80% de son CA
1) Caractéristiques du système des marchés publics :
La gestion des marchés publics fait appelle à une diversité d’acteurs publics et privés, dans
ce contexte, les services ordonnateurs sont chargés de la préparation des besoins, de la
passation des marchés de leur suivi, de leur réception et de leur liquidation, alors que les
services du contrôle sont chargés de s’assurer de la régularité budgétaire et des procédures
(respect des règles de transparence et de concurrence) ainsi que la validité de la dépense ;
D’autres parts les opérateurs privés assurent la fourniture des prestations et la réalisation
des travaux de l’administration dans un cadre contractuel organisé.
2 Présentation du système des marchés publics par M.Abdelaziz EL HADDAD chef de la division de l’arbitrage à
la TGR à Rabat le 22 avril 2009
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 28
Le système des marchés publics se caractérise par :
� Une déconcentration au niveau du budget de l’État ;
� Une décentralisation au niveau des collectivités locales ;
� Les établissements publics sont responsables de la passation de leurs marchés.
2) Sources de la réglementation des marchés publics :
La gestion des marchés publics au Maroc se caractérise par l’accumulation d’une expérience
de plusieurs décennies, Les premiers jalons du cadre juridique en la matière date de 1917
cet arsenal juridique est renforcé d’une succession de réformes majeures en 1965, 1976,
1998 et 2007 générant un dispositif juridique qui se construit et qui s’adapte
progressivement.
La réglementation marocaine des marchés publics s’inspire fortement des standards
internationaux notamment:
� la Loi type de la CNUDCI ;
� l’Accord de l’OMC sur les marchés publics ;
� les directives des principaux bailleurs de fonds…
3) Contexte et impératifs de la reforme de 2007
La réforme de 2007 constitue une avancée majeure dans la réglementation des marchés
publics.
� Elle est intervenue dans un contexte marqué par :
La volonté du Gouvernement de combattre la corruption et de promouvoir la transparence
dans la gestion des affaires publiques ;
La ratification par le Maroc de la convention des Nations Unies pour la lutte contre la
corruption le 9-5-2007 ;
� Cette réforme a été rendue nécessaire en raison :
� des insuffisances et lacunes constatées à la lumière de l’application du décret de
1998 ;
� de la nécessité d’adapter la réglementation aux normes internationales et aux
engagements de l’État vis-à-vis de ses partenaires (ALE(1), UE(2), BM, …) ;
� de la nécessité de mettre à niveau et de moderniser les outils de gestion de la
dépense publique ;
� de la prise en compte des demandes et exigences du secteur privé et du citoyen pour
plus de transparence et un meilleur équilibre dans les relations administration /
soumissionnaires.
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 29
� Réglementation favorable a la promotion de l’intégrité
La réglementation issue de la réforme de 2007 crée les conditions de promotion de
l’intégrité. Ceci dans la mesure où :
� La transparence des procédures de passation des marchés a été renforcées par :
• L’obligation faite au maître d’ouvrage de publier, sur le portail des marchés de l’État, le
programme prévisionnel des marchés de l’année, les avis d’appel d’offres et leurs résultats,
les extraits des procès verbaux d’ouverture des plis et les rapports d’achèvement ;
• La mise à disposition gratuite des dossiers d’appel d’offres et la possibilité de
téléchargement à partir du portail ;
• L’obligation d’informer, tous les concurrents, de toute modification du dossier d’appel
d’offres et de tout éclaircissement ou information donnée à un concurrent sur sa demande ;
• L’obligation d’informer, le soumissionnaire retenu, de l’acceptation de son offre et les
soumissionnaires éliminés, des motifs de leur éviction ;
• La possibilité offerte aux concurrents de compléter leurs dossiers et de rectifier les
discordances avant et après l’ouverture des plis.
� Des dispositions spécifiques limitent les risques de corruption. Il en est ainsi de :
• L’engagement des concurrents à ne pas recourir directement ou par personnes
interposées à des pratiques de fraude ou de corruption. Tout manquement à cet
engagement expose son auteur à l’exclusion temporaire ou définitive des marchés publics
avec publication de cette exclusion sur le portail ;
• L’obligation faite aux gestionnaires des marchés publics de s’interdire d’accepter tout don,
avantage ou gratification susceptible d’influencer leur impartialité ;
• L’audit systématique des marchés de montant supérieur à 5 MDH ;
• L’archivage systématique des éléments à l’origine de l’élimination des concurrents pendant
un délai minimum de 5 ans (pour contrôles éventuels).
� Des voies de recours sont prévues pour les concurrents insatisfaits
Tout concurrent qui constate un vice de procédure ou qui conteste les motifs de son
élimination peut introduire une réclamation auprès du maître d’ouvrage qui dispose de 7
jours pour se prononcer. En cas de non satisfaction, il peut introduire un recours auprès du
Ministre qui peut :
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 30
• ordonner le redressement de l’anomalie constatée ; sous certaines conditions, suspendre
la procédure voire ordonner son annulation.
Dans tous les cas, l’obligation est faite au maître d’ouvrage de motiver sa décision et de la
porter à la connaissance de l’auteur de la réclamation.
En cas de non satisfaction, une requête est introduite auprès de la commission des marchés
via le Secrétariat Général du Gouvernement qui en assure la présidence. L’avis de la
commission des marchés est communiqué au Premier Ministre et au Ministre concerné.
� Le principe du «double regard» à même de réduire les risques de corruption a été
renforcé, notamment :
• La soumission des dossiers d’appel d’offres à l’examen des membres de la commission
d’appel d’offres préalablement à sa publication ;
• Le contrôle de l’engagement des dépenses portant sur la régularité de la procédure
préalablement à l’exécution du marché ;
• Le contrôle de la validité exercé par le comptable préalablement au paiement;
• L’audit interne des marchés supérieurs à 5 MDH ;
• Le contrôle a posteriori exercé par l’Inspection Générale des Finances et la Cour des
Comptes portant sur la régularité, la matérialité et la qualité de gestion.
� La réforme du contrôle en cours permettra d’améliorer l’efficacité de la passation
des marchés publics.
Ceci dans la mesure où, cette réforme qui vise l’allégement des contrôles a priori
(engagement et paiement), permet une responsabilisation accrue des ordonnateurs et le
recentrage sur la performance et le contrôle a posteriori. Les premières mesures prises, dans
ce cadre, ont été la fusion CGED-TGR, la création d’un pôle unifié de contrôle de la dépense
et d’interlocuteur unique pour l’ordonnateur. Il est à préciser, toutefois, que la mise en
œuvre de la réforme reste conditionnée par le renforcement des capacités de gestion des
ordonnateurs.
� Observations et pistes d’amélioration
Parmi les principales observations émises, on en citera les plus importantes, notamment :
• La portée limitée de nombre de dispositions du fait de l’absence de modalités de mise en
œuvre. Il en est ainsi de l’article 90 qui fait obligation au maître d’ouvrage d’établir un
rapport de présentation du projet de marché mais qui ne précise pas l’autorité à laquelle il
doit être soumis ni l’exploitation qui peut en être faite. Il en est de même pour l’article 91
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 31
qui fait obligation au maître d’ouvrage d’établir un rapport d’achèvement de l’exécution du
marché à adresser à l’autorité compétente sans préciser l’usage que celle-ci doit en faire ;
• Le fait que les ordonnateurs ne disposent pas de compétences techniques nécessaires à
une gestion efficace des procédures de passation de marchés publics surtout dans un
contexte marqué par une évolution rapide de la réglementation, leur responsabilisation en
matière de contrôle, la dématérialisation des procédures et la recherche de l’efficacité et de
la performance ;
• La portée du mécanisme de recours forcément limitée en l’absence de délais précis
d’instruction des requêtes de la part du Ministre et de la commission des marchés, et du
caractère non liant de l’avis émis par la commission ;
• L’insuffisance des moyens dédiés à la commission des marchés pour mener à bien ses
attributions en matière d’arbitrage, d’instruction des réclamations et de propositions de
réformes de la réglementation ;
• L’absence de cohérence et d’harmonisation entre les réglementations applicables aux
entités publiques (administrations, Collectivités Locales et Etablissements et Entreprises
Publics (EEP)) ;
• Les phases relatives à la détermination des besoins et à l’exécution des marchés
constituent des zones à risque du fait de l’absence du double regard et de la faible fréquence
des contrôles de l’opportunité et de la matérialité des dépenses.
4) Recommandations
Le rapport conclut à la nécessité de maintenir la dynamique de la réforme et de renforcer les
mécanismes de prévention de la corruption. A cet effet, il recommande :
de renforcer le professionnalisme des services ordonnateurs dans la gestion des marchés
publics à travers le développement d’un «corpus» commun de connaissances et de
compétences, la création de la fonction d’acheteur public dédiée à la planification, à la
passation et à l’exécution des marchés et la mise en place d’un système de certification des
procédures d’achats publics ;
De renforcer l’efficacité du mécanisme de recours en accélérant la procédure de recours par
l’institution de la saisine directe de la commission des marchés, en rendant les avis de la
commission des marchés liants pour les ordonnateurs et contestables par les seuls tribunaux
et en renforçant les capacités humaines et budgétaires de la commission des marchés ;
d’assurer une appropriation et une mise en œuvre harmonisée du décret de 2007 i) en
intensifiant les actions de formation y compris en direction du secteur privé, ii) en
poursuivant l’effort d’accompagnement dudit décret par la diffusion de notes explicatives,
manuels et documents standardisés pour une interprétation et une mise en œuvre
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 32
harmonisées de ses dispositions et iii) en l’appliquant à l’ensemble des entités publiques
(administrations, CL et EEP) ;
d’améliorer l’efficacité des contrôles par une meilleure coordination entre les corps de
contrôle (Inspection Générale des Finances, Inspection Générale des Ministères et Cour des
Comptes), une amélioration de leurs capacités techniques en matière de détection des
fraudes et des pratiques de corruption, une systématisation des audits à tous les marchés, le
suivi des recommandations à travers des post-audits aléatoires, une dématérialisation
coordonnée et progressive des procédures et une mise en place à terme de la passation des
marchés en ligne.
Chapitre 2 : les outils de modernisation de la procédure d’achat public
I. Mise en place d’un dispositif de contrôle interne :
La mise en place du Contrôle Interne permettant la maîtrise de l’activité pour mieux
atteindre les objectifs visés (régularité par rapports aux normes, à la réglementation, aux
délais de production fixés…).
Il s’agit donc, d’un outil qui l’aide à atteindre les objectifs qu’ils soient de régularité ou de
performance en donnant l’assurance raisonnables (et non la certitude) que les risques sont
maîtrisés.
Ainsi le dispositif du Contrôle Interne joue un rôle préventif et non répressif.
Comme, il s’agit des projets de grande envergure, la mise en place des dispositifs du contrôle
permet :
- une meilleure maitrise du fonctionnement des activités et par la même ils fournissent
une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs de l’organisation et des
managers
- Optimisation de l'utilisation des ressources et préservation du patrimoine
- Fiabilité des comptes et des états financiers produits, des résultats diffusés en
interne et en externe
- Respect des lois et réglementations en vigueur et des politiques internes.
Pour aboutir à un contrôle interne efficace il est indispensable de mener une analyse de
risques par le biais d’une cartographie de risques qui dresse un portrait de la situation
actuelle, définie les objectifs et les critères d’évaluation, identifie et mesure les risques,
identifie les mesures de contrôle et d’évaluation.
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 33
1) Gestion des zones de risque :
2) Collecte des motifs de rejet et démarches correctives du contrôle interne 3:
D’après ma modeste expérience au sein du service budget j’ai pu collecter quelques causes
de rejet, cette liste n’est pas exhaustive et mérite d’être complétée au fur et à mesure.
a) Observations générales et contrôles à effectuer :
Nature des observations Points de contrôles internes
- Les crédits ouverts, le disponible et le n° d’ordre
sont erronés
- Insuffisance du disponible
- Le montant engagé du marché est erroné sur la
fiche D et l’état d’engagement
- Produire le rapport technique et le PV de la
commission et de la sous commission signés par ses
membres
- Discordance entre le nom du gérant sur acte
d’engagement et les pièces du marché
- Manque le nom et la qualité du représentant du
maître d’ouvrage au préambule du marché
- Manque de la paraphe des parties contractantes
- Vérifier l'imputation budgétaire au
regard de l'exercice budgétaire
- Vérifier le numéro d'ordre
comptable, les crédits ouverts, les
crédits engagés, le disponible
- Joindre copie de la décision de
virement (s’il y a lieu)
- Mettre en concordance le montant
en chiffres et le montant en lettres
- S’assurer de l’existence de l’ensemble
des pièces constitutives du dossier
d’engagement
- Envoyer le dossier au TM (au moins 1
3 Forum de la performance, novembre 2007 : compte rendu de l’atelier C « achat public »
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 34
sur les feuillets du marché
- Annoter l'article … du marché de l'indication du
N°de compte bancaire du titulaire
- Revoir l’objet de la dépense sur les pièces du
dossier
- L’offre technique fait partie intégrante des pièces
du dossier d’engagement
- Respecter la règle du visa préalable du contrôle
- Manque sur le marché certaines clauses stipulées
au CPS
- Manque la clause relative aux pièces constitutives
du marché
- Le mode de passation est erroné ou non précisé sur
le marché
mois) avant la date d’effet
- Vérifier le marché au regard du CPS
- Vérifier que le marché est paraphé,
daté et signé et que la copie est
certifiée conforme à l'originale
PIECES JUSTIFICATIVES COMMUNES A TOUTES LES DEPENSES
� Fiche d’engagement en deux exemplaires dont un original destiné à la TM
� Etat d’engagement en deux exemplaires dont une copie destinée à la TM
b) Observations et contrôles relatifs aux Bons de commande :
Nature des observations Points de contrôles internes
- Reconsidérer le N° du devis
- Date de validité du devis est expiré
- Préciser l'objet de la dépense sur le Bon de
Commande (BC)
- Le BC doit contenir des prestations de
même nature
- Faire détailler le BC par la consistance de la
prestation et les quantités y afférentes
- Indiquer sur le BC le montant total HT, le
montant de TVA et montant TTC
- La nature de dépense n'est pas conforme à
la rubrique budgétaire
- Donner des explications utiles justifiant
l'imputation budgétaire et la nature de
dépenses de certains articles (ex : rubrique
destinée à l’achat de matériel info et non les
- Vérifier l'imputation budgétaire et son
intitulé au regard de l'exercice budgétaire
- Vérifier sur la fiche D le N° d'ordre de
l'engagement, le montant des dépenses
engagées et le disponible
- Vérifier au préalable les pièces justificatives,
le montant, la nature de la dépense et la
disponibilité des crédits
- Vérifier les références du devis sur BC, état
engagement et fiche D (N° devis, N° patente
et RC, N° BC)
- Vérifier l'objet de la dépense qui doit être
conforme au devis
- Mettre en concordance le montant en
chiffres et le montant en lettres
- Faire dater toutes les pièces du dossier
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 35
équipements ou composants info)
- Les frais de conception ne peuvent être
imputés sur la rubrique proposée
(impression et insertion)
- S’assurer de la conformité de la dépense au
regard de la rubrique budgétaire servant de
support
- Le certificat administratif ne précise pas les
sociétés consultées
- Préciser les sociétés consultées sur le
certificat administratif ou joindre au dossier
les devis contradictoires
- Indiquer sur les pièces du dossier le texte à
imprimer (s'il s'agit de chemises, affiches,
supports, etc.)
- Indiquer l’unité de mesure (s’il s’agit de
travaux de réparation) et les prix doivent
être décomposés
- Indiquer sur le BC le profil et grade du
personnel bénéficiaire (habillement)
- Vérifier que le bon de commande est détaillé
pour ce genre de prestations
- S'il s'agit d'un séminaire ou formation
préciser : la date et les délais, le profil des
cadres, la destination exacte de la dépense
- Détailler le prix forfaitaire suivant les
prestations : étude, formation, travaux, film
- Préciser sur le BC la période de parution des
bulletins trimestriels
- Remarquer que les travaux d'impression
sont exonérés de la TVA
- Vérifier que le détail de la prestation
apposée sur le devis est conforme au BC
- Vérifier le prix unitaire et le prix total suivant
les prestations
- S’assurer que les travaux d’impression ne
sont pas soumis à la TVA
- Faire apparaître la qualité du signataire - Vérifier que la signature de l'ordonnateur est
complétée par sa qualité
- La limite prévue pour les prestations de
même nature est dépassée
- S'assurer du non dépassement de la limite
autorisée pour les prestations de même
nature pour l'engagement des BC
- Faire application des prescriptions de la
lettre du SE aux Finances n° 14407 du
16/11/1971 relative à l'affectation des
immeubles domaniaux aux services publics
- Inscrire sur le BC les références du sommier
domanial, le cas échéant
PIECES JUSTIFICATIVES POUR LES BONS DE COMMANDE
� Fiche d’engagement en deux exemplaires dont un original destiné à la TM
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 36
� Etat d’engagement en deux exemplaires dont une copie destinée à la TM
� Bon de commande
� Offre de l’attributaire du bon de commande (devis)
� Devis contradictoires
� Note établie par la personne habilitée à engager les dépenses par voie de bons de
commande justifiant l’application des dispositions du paragraphe 4 de l’article 72
c) Observations et contrôles relatifs aux marchés cadres :
Nature des observations Points de contrôles internes
- Produire le rapport de la commission
technique, le 2ème exemplaire du marché
et l'offre technique
- Produire les ordres de service afférents au
marché
- Parapher les feuillets du marché
- Le rapport de présentation ne doit faire
ressortir que le montant du marché
- Revoir les références du N° de visa du
contrat initial
- Vérifier l'imputation budgétaire et son intitulé
au regard de l'exercice budgétaire
- Vérifier sur la fiche D le N° d'ordre de
l'engagement, le montant des dépenses
engagées et le disponible
- Vérifier au préalable les pièces justificatives, le
montant, la nature de la dépense et la
disponibilité des crédits
- Faire dater toutes les pièces du dossier
- Vérifier que la signature de l'ordonnateur est
complétée par sa qualité
- Vérifier les références du visa initial
- Indiquer le montant maximum et le
montant minimum du marché
- Engager le montant maximum du marché
au prorata des mois restants
- Le réengagement d'une situation ne subit
pas les intérêts moratoires
- Discordance ente l’acte d’engagement, le
marché et les pièces comptables quant au
montant annuel et à la période
correspondante
- Mettre en concordance le montant en chiffres
et le montant en lettres
- Vérifier le montant du marché et la SAV
relative aux intérêts moratoires
- Préciser sur la fiche D et l'état
d'engagement la période couverte
- Vérifier que la période couverte est exacte
- Justifier l'application des dispositions du §
3 de l'article 74 du décret
- Vérifier que l'attributaire maintient toujours
son offre pour la période indiquée sur la
Demande de proposition
PIECES JUSTIFICATIVES POUR LA RECONDUCTION DU MARCHE CADRE
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 37
� Fiche d’engagement en deux exemplaires dont un original destiné à la TM
� Etat d’engagement en deux exemplaires dont une copie destinée à la TM
� Copie certifiée conforme à l’original du marché initial
� Copie certifiée conforme du ou des avenants antérieurs (s’il y a lieu)
� Copie certifiée conforme à l’original de l’ordre de service de commencement de
l’exécution (s’il y a lieu)
� Copie certifiée conforme à l’original de chacun des ordres de service d’arrêt et de reprise
de l’exécution (s’il y a lieu)
d) Observations et contrôles relatifs aux marchés :
Nature des observations Points de contrôles internes
- Précéder la signature de l'attributaire
par la mention lu et accepté
- Parapher le marché par les deux parties
- Le rapport de présentation doit
comporter la somme à valoir
- Le montant des intérêts moratoires doit
être ventilé sur les montants imputés
respectivement sur les CP et CE (dans le
cas où le marché est imputé sur deux
exercices)
- La retenue de garantie doit être payée
au fournisseur non pas à la réception
provisoire mais à la réception définitive
Pour les avenants aux marchés :
- Remarquer que l’avenant ne peut pas
dépasser 10% du marché au niveau prix
et quantité
- Respecter les mêmes informations que
ceux sur le préambule du marché
- L’avenant doit être signé par tous les
intervenants
- Manque l’absence de signification du
nantissement signée par le comptable
assignataire (s’il s’agit d’un changement
dans la domiciliation bancaire de
l’attributaire)
- Vérifier l'imputation budgétaire et son intitulé au
regard de l'exercice budgétaire
- Vérifier sur la fiche D le N° d'ordre de
l'engagement, le montant des dépenses
engagées et le disponible
- Vérifier au préalable les pièces justificatives, le
montant, la nature de la dépense et la
disponibilité des crédits
- Faire dater toutes les pièces du dossier
- Vérifier que la signature de l'ordonnateur est
complétée par sa qualité
- Vérifier et mettre en concordance le montant en
chiffres et le montant en lettres ainsi que la SAV
relative aux intérêts moratoires
- Vérifier que le marché est paraphé, daté et signé
et que la copie est certifiée conforme à l'originale
Pour les avenants aux marchés :
- Préciser dans l'avenant les références du contrat
initial
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 38
Pour les marchés négociés :
- Revoir les pièces du dossier quant aux
articles en vertu desquels le marché
négocié est conclu
Pour les marchés négociés :
- Vérifier les pièces du marché
Pour les marchés de travaux :
- Noter les références du visa du contrat
de l'architecte
- Le marché doit être signé par
l'architecte et le bureau d'étude
Pour les marchés de travaux :
- Vérifier les références du visa des contrats archi,
BET
- Vérifier les signatures apposées au marché
Pour les marchés d'équipements :
- Revoir les pièces du dossier quant aux
articles sur lesquels le marché est
conclu
- Le marché doit être conforme au CPS
- Joindre un exemplaire du certificat
administratif
- Produire le PV portant sur l’évaluation
de l’offre technique
Pour les marchés d'équipements:
- Vérifier le marché au regard du CPS
Pour les contrats d'architectes :
- Revoir et dater la déclaration sur
l'honneur et la mettre en concordance
avec le préambule du contrat
- Compléter l'estimation par l'indication
du prix du mètre carré de chaque
catégorie
- Les délais de paiements et les intérêts
moratoires ne sont pas applicables à ce
genre de contrat
- Produire la pièce justificative de
l'engagement complémentaire (s'il y a
lieu)
Pour les contrats d'architectes :
- Vérifier la déclaration sur l'honneur
- Les pièces comptables du dossier ne doivent pas
prévoir d'intérêts moratoires pour ce genre de
contrats
- Si engagement complémentaire, s'assurer de la
justification de l'engagement
Pour les marchés d'études générales,
études liées à la construction et
bureaux de contrôles:
- Compléter la fiche D par les références
du visa du marché de construction y
afférent
- Compléter par la SAV
Pour les marchés d'études générales, études liées
à la construction et bureaux de contrôles:
- Vérifier que le rapport technique et le PV de la
commission est joint au dossier (le cas échéant)
- Vérifier et compléter par les références du visa
du marché de construction y afférent s’il y a lieu
- Vérifier que les pièces du dossier prévoient la
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 39
- Produire des copies certifiées des
marchés visés pour les travaux de
construction y afférents
- Compléter les états d’engagement par
le montant total ventilé sur les 2
rubriques (ex : marché en 2 lots attribué
à 1 adjudicataire, chaque lot étant
relatif à 1 rubrique différente)
- Noter que le contenu du thème est
incomplet
- Joindre les pièces constitutives de
l’offre technique
- Tout article ne figurant pas sur le CPS
initial ne doit pas figurer sur le marché
SAV pour les intérêts moratoires
- Détailler l’état d’engagement et la fiche D (ex :
marché en 2 lots attribué à 1 adjudicataire,
chaque lot étant relatif à 1 rubrique différente)
- Pour les marchés relatifs à la formation, vérifier
que le contenu des thèmes est détaillé et que
l’offre technique est jointe au dossier
- Vérifier que le marché est conforme au CPS
Pour les contrats de location :
- Joindre copie certifiée des contrats visés
précédemment et les mentionner sur la
fiche D
- Le contrat et PV d'expertise sont en
discordance quant à l'adresse du local
- Soumettre les rectifications à
l'approbation des signataires
- Attribuer un n° d'ordre comptable pour
chaque opération portée sur l'état
Pour les contrats de location :
- Vérifier sur la fiche D et l'état d'engagement :
nom du destinataire, nom du bailleur et date
d'effet
- Préciser la période couverte et l'adresse exacte
- Si l'état fait ressortir plusieurs engagements de
contrats, donner un numéro d'ordre comptable
pour chacun
Pour les avenants aux contrats de location :
- Préciser dans l'avenant les références du contrat
initial
Pour les contrats d'abonnement :
- Joindre copie certifiée des contrats visés
précédemment et les mentionner sur la
fiche D et sur l'état récapitulatif
- Préciser sur les pièces comptables la
période couverte par la dépense
- Attribuer un n° d'ordre comptable pour
chaque opération portée sur l'état
- Compléter le BPDE par l'indication de la
périodicité de parution des publications
- Le contrat doit être soumis au visa du
TM avant la date d'effet
Pour les contrats d'abonnement :
- Vérifier sur la fiche D et l'état récapitulatif : nom
de l'attributaire, n° et date de visa du contrat
- Vérifier la date d'effet sur le contrat qui ne doit
pas être antérieure à la date de visa
- Vérifier la période couverte en s’assurant de la
règle de l’engagement préalable
- Si l'état récapitulatif fait ressortir plusieurs
engagements de contrats au titre de la même
rubrique, donner un numéro d'ordre comptable
pour chacun
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 40
PIECES JUSTIFICATIVES COMMUNES A TOUS LES MARCHES
� Fiche d’engagement en deux exemplaires dont un original destiné à la TM
� Etat d’engagement en deux exemplaires dont une copie destinée à la TM pour chaque
type de crédits (paiement – engagement)
� Rapport de présentation du marché
� Marché (original + 2 copies)
� PV de chaque réunion de la commission d’appel d’offres
� Rapport de la sous commission technique (s’il y a lieu)
� Acte d’engagement
� Le BPDE pour les marchés à prix unitaires ou décomposition du montant global pour les
marchés à prix global (si ces pièces ne sont pas annexées au marché)
� Offre technique de l’attributaire (s’il y a lieu)
Pour les marchés négociés :
� Certificat administratif
� Tout document mentionné par le certificat administratif
� PV établis lors de la procédure d’appel d’offres déclarée infructueuse
� Dossier administratif de l’attributaire
Pour les marchés de fournitures :
� PV d’examen des échantillons, prospectus, notices ou autres documents techniques
� Rapport de la sous commission d’examen (s’il y a lieu)
Pour les marchés de travaux ou d’aménagement :
� Fiche de renseignements
� Un exemplaire du plan des constructions proposées
Pour les marchés passés dans le cadre de conventions :
� Exemplaire de l’accord ou de la convention
Pour les avenants :
� Avenant (original + copie)
� Copie certifiée conforme à l’original du marché initial
� Copie certifiée conforme du ou des avenants antérieurs (s’il y a lieu)
� Copie certifiée conforme à l’original de l’ordre de service de commencement de
l’exécution (s’il y a lieu)
� Copie certifiée conforme à l’original de chacun des ordres de service d’arrêt et de reprise
de l’exécution (s’il y a lieu)
� Note justifiant la conclusion d’avenant
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 41
Pour les contrats d’architecte :
� Contrat d’architecte
� Note de présentation établie par le maître d’ouvrage et signée par l’architecte
� Déclaration sur l’honneur
� Attestation délivrée depuis moins d’un an par le percepteur du lieu d’imposition
� Attestation délivrée depuis moins d’un an par la caisse nationale de sécurité sociale
� Copie certifiée conforme de l’autorisation d’exercice de la profession d’architecte
� Attestation d’inscription au tableau de l’ordre national des architectes
Pour les contrats de location :
� Copie de l’accord du Ministre des Finances
� PV de la commission d’appréciation pour les locations à usage administratif
� Contrat de location à joindre au premier engagement (original + copie)
� Avenant en cas de modification du contrat initial
II. BENCHMARKING DE PROCEDURES
La matière objet de cette partie est très diversifiée, très dense et très riche. La structure de
ces différentes sources est variable et leurs domaines d’application sont différents. On
commence du plus étroit, la réglementation européenne qui transpose les règles du droit
communautaire des marchés publics et ensuite les directives de la Banque mondiale qui
s’appliquent à une échelle plus large.
A. Quelques pratiques européennes de passation des marchés publics :
a) Procédure adaptée
Dans le cas de la procédure adaptée, l’acheteur public n’est pas lié par toutes les formalités
prévues par le code. Ainsi, La commande peut être passée par courrier, courrier
électronique, télécopie ou par contrat écrit. Au niveau des collectivités locales, ces achats ne
font pas l’objet d’un contrôle de légalité45.
La publicité et la mise en concurrence restent à l’initiative du pouvoir adjudicateur qui est
dans l’obligation de respecter les principes de passation tels que stipulés dans le code tout
en assurant la crédibilité, la protection de l’information et l’ouverture des offres dans les
délais impartis. Les critères de choix du candidat doivent être connus à l’avance. Pour la
publicité seuls les marchés d’un montant inférieur à 4000.00 euros hors taxe et certains
4 QUENNEHEN (Jhon-Marc), La passation des marchés sans formalités préalables, ADJA, 22 décembre2002
1478p-1480p 5 LAJOYE (Christophe), Droit des marchés publics, 2
ème édition, série mémentos LMD édition Gualino éditeur,
2005
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 42
marchés particuliers (voir article30) ne sont pas soumis à la règle de publicité ou à une mise
en concurrence6.
Pour les marchés entre 4000.00 et 90000.00 euros hors taxe de fournitures, de services et de
travaux, les modalités de publicités sont libres. Toutefois, le pouvoir adjudicateur est dans
l’obligation de faire la publicité et la mise en concurrence en fonction de l’objet et des
caractéristiques du marchés notamment l’information des prestataires potentiels et la
diversité des offres afin d’assurer la mise en concurrence (article 19 du code français). Le
pouvoir adjudicateur doit avoir un sens d’initiative dans le choix des moyens de publicité et
de la mise en concurrence et rechercher l’efficacité et le résultat le plus satisfaisant possible
pour l’administration. L’objectivité dans le choix des critères est impérative sous peine
d’annulation de la procédure voire de poursuite devant la justice pour délit de favoritisme.
Le recours à la procédure adaptée est possible pour les marchés de fournitures et de
services sous le seuil de 135.000.00 euros hors taxe pour l’Etat et 210.000.00 euros hors taxe
pour les collectivités locales et 210.000.00 euros hors taxe pour les marchés de travaux, dans
le domaine de la défense avec quelques exceptions, les marchés de services de recherche et
développement pour lesquels le pouvoir adjudicateur acquiert la propriété des résultats et
qu’il finance entièrement. Dans la procédure adaptée, les modalités sont librement fixées
mais en tenant compte de la nature et caractéristiques des besoins à satisfaire,
circonstances de l’achat et du nombre et de la localisation des opérateurs économiques
intéressés. Dans tous les cas, les renseignements demandés ne peuvent dépasser ceux des
procédures formalisées desquels le pouvoir adjudicateur peut s‘inspirer. S’il se réfère à l’une
des procédures, il est dans l’obligation de la respecter.
b) La procédure du dialogue compétitif :
Ce moyen permet d’avoir des solutions plus innovantes. Cette procédure se déroule en trois
phases. Tout d’abord, la publication d’un appel public à la concurrence dans le respect de
l’article 40 du CMP français. Un délai de 37 jours est exigé pour permettre aux candidats
d’envoyer leur dossier ou 30 jours en cas d’envoi par voie électronique.
Le pouvoir adjudicateur sélectionne les candidats admis sur des critères prédéfinis à
l’avance. Les modalités du dialogue sont définies au préalable. Le pouvoir adjudicateur peut
arrêter le nombre minimum de petites et moyennes entreprises qui peuvent présenter leurs
offres. Le nombre minimum des participants est de cinq. L’ouverture des plis n’est pas
publique. Ensuite, des discussions sont engagées avec les candidats retenus dans le respect
des principes d’égalité et de transparence. Les discussions portent sur tous les aspects du
marché. Dans cette étape les candidats donnent des propositions pour mettre en œuvre le
marché. Les candidats ont un délai de 15 jours pour donner leurs offres suivant les résultats
des négociations. Un rapport sur le déroulement des négociations est rédigé. Le pouvoir
6 DREYFUS (Jean David), Les marchés de moins de 4000 euros : le cadeau empoisonné fait aux acheteurs
publics, ADJA, 10 janvier 2005, 30p-33p
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 43
adjudicateur attribue le marché à l’offre la plus économique sur avis de la commission
d’appel d’offres pour l’Etat et les établissements publics. La commission d’appel d’offre dans
le cas des collectivités locales attribue le marché avec motivation sur proposition du pouvoir
adjudicateur.
c) Marché de maîtrise d’œuvre :
Dans ce cas le maître d’ouvrage délègue ses attributions. Il délègue ainsi l’ensemble des
missions notamment les études du projet, l’assistance pour la passation du contrat des
travaux, le suivi et la réception.
B. Procédures recommandées par La Banque mondiale au Etats emprunteurs:
a) Procédure allégée :
La Banque mondiale permet aux Etats emprunteurs de procéder à des achats suivant des
dispositions allégées concernant la publicité. C’est notamment le cas des prêts pour financer
un programme d’importation avec des montants importants et qui est déjà précisé dans
l’accord de prêt ou aussi dans le cas de l’appel d’offres national. Dans ce dernier cas, il n’est
pas nécessaire de publier un avis général de passation des marchés et la publicité se limite
dans à une diffusion dans un journal de grande diffusion dans le pays emprunteur ou son
journal officiel et aussi dans UNDB online et dans dgMarket dans ce cas le délai de la remise
des offres est ramené à quatre semaines.
b) Entente directe :
Dans ce cas, le marché est passé sans appel à la concurrence. C’est le cas où un marché est
déjà conclu et accepté par la Banque pour fournitures ou exécuter des travaux. C’est le cas
aussi de l’achat supplémentaire de matériel normalisé ou de pièces détachées de matériel
déjà en service sous condition que la quantité des fournitures soit inférieure par rapport à la
quantité déjà achetée de 50% et le prix offert soit raisonnable sans déterminer dans quel
intervalle. C’est aussi le cas où le marché fait l’objet de droits exclusifs ou en cas de
circonstances exceptionnelles résultant de catastrophes naturelles (section 3.6 des directives
de la Banque mondiale).
L’emprunteur est dans l’obligation de publier dans le UNDB online et dans le dgMarket. Le
nom de l’entrepreneur, le prix, la durée et la synthèse de l’objet du marché.
c) Passation de marchés basés sur les résultats :
C’est un moyen d’achat adopté par la Banque mondiale. Le marché basé sur les résultats se
rapporte à l’appel d’offres international ou national. La relation contractuelle est basée dans
ce cas sur les résultats qui déterminent les paiements. Le but recherché et les résultats
mesurés sont définis dans les spécifications techniques. Le dossier d’appel d’offre ne spécifie
pas la méthode ou les moyens pour les atteindre. Ce moyen d’achat peut être adopté dans
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 44
le cas de conception, fourniture, construction et la mise en service d’une installation, ou
dans le cas de conception, fourniture, construction et la mise en service d’une installation, la
fourniture de service en vue de son exploitation et maintenance ou enfin dans le cas de la
fourniture de service à rémunérer sur la base des résultats obtenus (section 3.14 des
directives de la Banque mondiale).
C. Les nouveaux moyens d’achat publics utilisant le moyen électronique : la
dématérialisation des procédures de l’achat public
La voie électronique est devenue l’un des moyens principaux de la commande publique. Son
utilisation est obligatoire depuis le premier janvier 2005 en France7.
La dématérialisation des procédures constituera par ailleurs le vecteur essentiel
d’amélioration de la performance et de la qualité de service.
a) Quels sont les avantages attendus ?
Tout en améliorant la qualité du service rendu, doivent permettre aux services de l’État de
gagner en efficacité. La conjugaison de ces deux impératifs est en effet garante d’un meilleur
civisme de la part des citoyens et des contribuables. Pour les activités de production de
masse, la modernisation des organisations, notamment par le développement des
téléprocédures, permet de garantir :
- au citoyen, un traitement plus rapide et plus fiable de sa situation individuelle ;
- à l’agent, un travail plus qualifié, en réduisant les tâches de gestion courante et
répétitive ;
- que l’ensemble de ces orientations permettra à l’administration de ne pas remplacer plus
d’un départ à la retraite sur deux chaque année d’ici à 2012.
b) La procédure de sélection des offres au moyen d’enchères électronique :
C’est une procédure nouvelle prévue à l’article 54 du code des marchés français. Elle est
réalisée par voie électronique et où les candidats proposent des prix tout en ayant la
possibilité de les revoir à la baisse. Le recours à ce moyen est possible quand le seuil des
marchés hors taxe pour les fournitures et services pour l’Etat est de 135.000.00 euros hors
taxe et de 210.000.00 euros hors taxe pour les collectivités locales. Ce seuil est de
210.000.00 euros hors taxe pour les travaux. Le choix de ce moyen ne peut être abusif
(articles 26 et 54 du code).
7 CLUZL (Lucie), La dématérialisation de l’achat public à l’épreuve de l’échéance du 1
er janvier 2005,- Revue
mensuel Lexis Nexis Jurisclasseur ,Droit administratif, Février 2005-03-02 7p-13p
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 45
Les enchères électroniques commencent après évaluation des offres au regard de critères
prédéfinis et peuvent se dérouler en plusieurs étapes. Les résultats sont donnés
immédiatement. Quand les enchères sont clôturées, le marché est attribué à l’offre
économiquement la plus avantageuse.
Il est à signaler qu’un simple courriel envoyé par une personne publique à une entreprise
portant sur une commande ne constitue pas nécessairement un marché à cause de
l’absence de signature d’un contrat qui confirme l’accord de volonté qui engage la personne
publique8.
c) Le système d’acquisition dynamique9 :
C’est une procédure entièrement électronique pour achat de fournitures courantes avec
mise en concurrence (article 78). Le système est créé pour quatre ans. Les dispositions sur
l’appel d’offres ouvert sont respectées. Le pouvoir adjudicateur publie un avis d’appel public
à la concurrence dans ce sens en donnant les critères de sélection et la nature des achats. Il
doit offrir un accès direct et complet aux documents demandés par voie électronique. Ce
système est ouvert à tous les opérateurs répondant aux critères et pendant toute la durée.
Les marchés passés par ce moyen sont dits des marchés spécifiques. Le choix est pour l’offre
économiquement la plus avantageuse.
d) Autres techniques d’achat prévues par le code français : La Centrale
d’achat et le Groupement de commande10
Parmi les techniques importantes qui peuvent garantir l’économie et l’efficacité de l’achat
public la coordination et le groupement de commande car ces moyens permettent d’avoir
les meilleures conditions d’achat. La coordination intéresse le cas où l’achat est fait par
différents services d’un même pouvoir adjudicateur alors que la centrale d’achat est
constituée dans le cas ou les commandes groupées intéressent des services indépendants les
uns des autres. On parle alors d’une centrale d’achat.
Dans le cas de la coordination des commandes, l’achat est fait par des services aux budgets
indépendants. Un service centralisateur est choisi à cet effet. L’achat peut se faire par
marché unique c'est-à-dire un marché à bons de commandes. Dans ce cas le maximum et le
minimum sont fixés ainsi que les spécifications, la consistance et le prix ou ses modalités de
8 Actualités jurisprudentielles, Contrats et marchés, TA de Mechou, société Ecritel n° 03-917, AJDA du 6 mars
2006, 495p-496p 9 PIGNON (Sophie), Les nouvelles directives communautaires portant coordination des procédures de passation
des marchés publics, ADJA, 12juillet2004,1411p-1416p 10
Goutal (Yvon), Les groupements de commandes et les centrales d’achats, Le courrier des maires, Octobre 2004, 77p- 91p
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 46
détermination sont arrêtées. L’achat peut se faire par la conclusion d’une convention de prix
avec marché type. Dans ce cas il y’a passation de plusieurs marchés.
Dans le cas de groupement de commande, l’initiative de sa constitution est libre et la
composition est variable. Elle peut concerner les services de l’Etat, les établissements publics
autres que commerciaux et industriels, les collectivités locales et les établissements publics
locaux. La composition peut comprendre les établissements publics industriels et
commerciaux de l’Etat, les groupements d’intérêt public et les personnes privées, non
soumis au code et pour lesquels les dispositions du code soient appliquées. La convention
est l’acte constitutif du groupement qui donne les membres, la durée, le type d’achat… un
coordonnateur choisi a qualité de pouvoir adjudicateur. Pour ce qu’est de la commission
d’appel d’offres, chaque membre y est représenté. Pour l’achat, il peut se faire par la
passation d’un marché par chacun des membres du groupement et qui a déjà fait connaître
ses besoins au coordonnateur et dont le montant est stipulé dans la convention constitutive.
L’achat peut aussi se faire par la passation d’un seul marché par le coordonnateur du
groupement. La commission d’appel d’offres est présidée par le représentant du
coordonnateur sur avis de la commission. Chaque membre du groupement signe le marché
en ce qui le concerne et suit son exécution ou que le marché soit signé par le coordonnateur
et chaque membre suit l’exécution ou le coordonnateur signe le marché et suit l’exécution.
La commission peut être celle du coordonnateur et qui a été déjà prévu dans la convention
constitutive. Le coordonnateur dans ce cas signe le marché.
Pour le recours aux centrales d’achat, il s’agit de la constitution d’un pouvoir adjudicateur
soumis au code pour acquérir des fournitures ou services et passer et conclure des marchés
et des accords cadre.
D. RECOMMANDATIONS
a) Mieux concrétiser les principes de transparence, de concurrence, d’égalité d’accès
et efficacité :
Toutes les entités publiques doivent publier à la fin de chaque année une liste comprenant
tous les marchés et les bons de commandes passés. Cette liste doit donner l’objet du
marché, la procédure poursuivie, le montant du marché ou du bon de commande et la
société bénéficiaire et les concurrents afin de créer au climat de confiance et de
transparence.
L’acheteur public doit aussi se conformer aux dispositions du décret des marchés publics
concernant la publication du programme prévisionnel dans les trois premiers mois de
l’année. Ce programme doit en outre être plus précis en donnant l’objet précis des marchés
à passer afin de permettre à toutes les sociétés désireuses de participer à un appel à la
concurrence de bien se préparer.
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 47
L’élimination des entrepreneurs, des fournisseurs et des prestataires pour insuffisances de
leur capacités notamment pour ne pas avoir exécuté des marchés ne peut être considéré
comme un motif valable car il limite la concurrence et ne permet pas à des entreprises qui
n’ont pas l’habitude de travailler dans le domaine de l’achat public d’y accéder et
notamment les petites entreprises.
Au niveau de la publicité, le recours à la publication dans des journaux à diffusion national
dont un est obligatoirement en arabe ne peut permettre d’atteindre l’objectif d’informer
tous les intéressés. En effet, plusieurs maîtres d’ouvrage publient leur annonces d’appel à la
concurrence dans des journaux qui sont à diffusion nationale mais dont le tirage est limités à
quelques milliers à causes du manque de lecteurs et ce afin de respecter les délais de
publication. Ces journaux n’arrivent pas dans toutes les régions du pays ou arrivent en retard
et parfois en nombre très limité. Pour palier à ce genre de situation, un journal national ou
un journal officiel doit être consacré à cet effet. Une telle solution est bénéfique pour
l’administration qui ne sera plus confrontée au problème de non publication des appels à la
concurrence dans les délais. Elle est aussi bénéfique pour les candidats qui ne seront plus
obligés de feuilleter tous les journaux pour pouvoir être au courant de toutes les annonces.
Ceci va permettre aux petites entreprises qui n’ont pas les moyens suffisants pour faire face
à ces dépenses de participer aux marchés publics.
Pour accroître l’efficacité et le rendement des achats publics, il est important de dépasser
certains handicaps qui empêchent l’instauration d’un bon système d’achats et ainsi éviter
que l’administration achète toujours à des prix plus élevés que sur le marché. Il est essentiel
de :
1. Bien définir les besoins de l’administration en qualité et en quantité.
2. Faire des études afin de suivre l’évolution des prix sur le marché et ce sur plusieurs années
tout en analysant les causes de cette évolution.
3. Former ou recruter un personnel qualifié dans le domaine des achats publics et leur
permettre de suivre des formations continues afin de suivre l’évolution du domaine. Ce
personnel doit aussi avoir des connaissances assez solides de la réglementation appliquée
dans le domaine.
4. Créer des services d’inspection chargés du suivi des achats et des performances et de leur
conformité avec les besoins et les demandes exprimés par l’administration et ainsi palier aux
déficiences des autres contrôles qui s’intéressent plus au respect des procédures sans
donner de l’importance à l’efficacité et à l’économie
5. Intégrer les marchés publics dans un cadre qui leur permet de jouer leur rôle de
mobilisateur de l’économie nationale et comme moyen d’intervention de l’Etat dans ce sens.
ADII Modernisation de la procédure d’achat public
Page 48
6. Mieux concrétiser la concurrence en imposant à tous les candidats les mêmes conditions
et l’obligation de répondre aux critères d’indépendance par rapport à l’administration et aux
entreprises publiques. Il est, en effet, injuste de traiter sur le même pied d’égalité les
entreprises publiques qui sont contrôlées par l’Etat et qui profitent des subventions et les
autres entreprises généralement des petites et moyens entreprises. Toutefois, il faut
prendre en compte la nature des subventions versées.
b) Améliorer les organes et les procédures de la commande publique :
Les membres des commissions doivent avoir les connaissances suffisantes pour mener à
bien leur tâche. Si ce n’est pas le cas, ils doivent être formés dans ce sens et être conscients
de la responsabilité qu’ils assument
Introduire d’autres critères qui facilitent le choix de la procédure à suivre pour exécuter des
achats. En effet, le recours à certaines procédures n’est pas toujours facile à justifier par
l’acheteur public c’est le cas de l’urgence par exemple.
Introduire de nouvelles procédures moins formalisées et où une grande liberté soit donnée à
l’ordonnateur dans le choix du moyen le plus approprié au niveau de la publicité et de la
mise en concurrence pour faire ses achats. Ces procédures peuvent dépendre de la nature
de la prestation ou de son montant.
Introduire de nouvelle technique d’achat comme les groupements de commande ou les
centrales d’achat afin de permettre à l’Etat, les établissements publics et aux collectivités
locales de coordonner leur achat et ainsi mieux négocier les prix. La coordination peut être
ouverte aux personnes privées consacrant encore plus l’ouverture de l’administration sur
son milieu et profitant des techniques suivies dans le secteur privé afin d’améliorer ses
méthodes de gestion
S’ouvrir plus sur le réseau électronique (Internet) en profitant des possibilités qu’il offre au
niveau de la rapidité de l’achat ce qui va permettre de réduire les délais, d’être transparent
et de traiter sur le même pied d’égalité les candidats. Un effort doit être déployé envers les
PME et PMI pour leur faciliter l’accès au réseau.
c) Mieux définir les responsabilités :
Les différentes phases de l’achat doivent être distinguées pour permettre la création d’un
contrôle interne et une meilleure évaluation du travail de chaque intervenant. Les phases de
préparation à l’achat sont importantes. Ainsi une importance toute particulière doit être
donnée à la planification de la passation des marchés et à la préparation des documents
nécessaires. Dans ce cadre, les entités publiques doivent investir dans la préparation de ces
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documents soit en confiant cette tâche à un bureau d’étude soit en recrutant les
compétences nécessaires.
d) Améliorer les rapports administration titulaire du marché :
Réduire le taux de retenue de garantie de son maximum de 7% car elle constitue une charge
importante qui pèse sur les sociétés.
Le maître d’ouvrage doit faire un effort important dans l’exercice de son rôle de contrôle. En
effet, beaucoup d’entreprises qui exécutent les marchés publics ne respectent pas la
réglementation du travail et ne veillent pas à sa bonne application
Eviter les retards qui résultent de la non approbation et la non notification à temps des
marchés. De même qu’il faut réduire les retards qui résultent du non envoi des ordres de
services à temps pour permettre à l’attributaire du marché de commencer l’exécution du
marché.
La création de nouvelles instances d’arbitrage et de règlement des différends. Cette instance
doit être décentralisée pour garantir la rapidité et la proximité aussi bien à la personne
publique qu’au contractant. Le but recherché est de trouver des solutions aux différends qui
peuvent surgir moyennant la conciliation afin d’éviter le gaspillage de temps et les coûts que
ceci peut induire pour les parties. Ces comités doivent être composés de spécialistes en
droit, des représentants de l’administration en cause et de représentant de la partie
contractante et de son secteur d’activité. Il faut leur ouvrir la possibilité de consulter
l’administration, les candidats et les cocontractants de l’administration.
Pour concrétiser la transparence, l’administration doit appliquer les dispositions de l’article
44 du décret concernant la justification de l’élimination des candidats. En effet cette
justification doit être faite automatiquement dans un délai de 15 jours. Les justifications
données doivent être suffisantes et claires afin de restaurer un climat de confiance entre
l’administration et ses cocontractants.
Les pouvoirs publics doivent réagir vers plus de responsabilisation de l’acheteur public et ce
à travers la pénalisation de son contentieux à l’exemple de ce qui se fait en France et
notamment par la réforme de la loi pénale en introduisant des dispositions claires qui
pénalisent toutes personnes exerçant un mandat électif ou fonctionnaire de l’Etat, des
collectivités locales ou des établissements publics qui procure à autrui un avantage injustifié
par des actes contraires à la législation en vigueur. De plus il faut ouvrir la saisine à toute
personne qui se sent victime de tels actes.
Rendre les contrôles préalables moins contraignants et renforcer les contrôles à posteriori.
Ces derniers doivent être dotés des moyens nécessaires pour devenir plus efficaces et ne pas
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se limiter à un simple contrôle des pièces du marché mais passer à des expertises pour
s’assurer que l’exécution a été faite dans les conditions requises.
Conclusion générale :
L’achat public est une question d’actualité brûlante que ce soit au Maroc ou au niveau
international. En effet une adaptation constante à l’évolution de l’environnement
économique et juridique s’impose. La question est traitée de façon différente en fonction
des situations. Toutefois, toutes les réglementations convergent dans le sens de la
transparence et de l’efficacité.
La mise en place d’une réglementation aussi parfaite soit elle nécessite des mécanismes
fiables afin de pouvoir l’appliquer dans les meilleures conditions.
A la lumière de cette modeste étude, la réforme de la réglementation au Maroc doit
coïncider avec les changements politiques et l’ouverture de plus en plus importante sur
l’extérieur. Les textes doivent être revus périodiquement afin de palier aux imperfections.
Les organes de mise en application doivent avoir une connaissance assez parfaite des textes
et disposer d’un personnel bien formé et qui connaît très bien le marché. Une bonne
évaluation des besoins à satisfaire et des possibilités offertes pour le faire sont dans ce cadre
les clés d’un achat efficace.
L’entrée de la voie électronique dans ce domaine lance de nouveaux défis. Les conditions de
mise en application de la procédure changent. Les méthodes d’appel à la concurrence
doivent aussi s’adapter en introduisant de nouvelles procédures. Les organes de contrôle
doivent avoir les moyens nécessaires afin d’assurer un bon accompagnement, aider à
corriger les situations et permettre aux organes qui interviennent dans la procédure de
mieux remplir leur tâche.
Les procédures de l’achat public ne peuvent être fiables en l’absence de moyens
juridictionnels qui veillent et garantissent la liberté d’accès à la commande publique, la
transparence et l’égalité. La responsabilité de chacun des intervenants doit être claire et
bien définie.