rapport du Étude d’opportunitÉ projet collectif et de

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RAPPORT DU PROJET COLLECTIF INET ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ ET DE FAISABILITÉ D’UN PASSAGE A LA RFID ET DE L’AUTOMATISATION DES BIBLIOTHÈQUES DE VÉNISSIEUX VILLE DE VÉNISSIEUX Tuteur au sein de la collectivité Julie PEUGEOT, directrice Victoire LOURIAIS, directrice adjointe Rapport rédigé par les élèves conservateurs territoriaux de bibliothèques Jean-Baptiste CORBIER, [email protected] Thierry LEONARD, [email protected] Cornelia SCHULZE, [email protected] Date 27/07/2018 Élèves conservateurs territoriaux de bibliothèques Promotion Méditerranée

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Page 1: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

RAPPORT DUPROJET COLLECTIF

INET

ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ ET DE FAISABILITÉ D’UN PASSAGE A LA RFID ET DE L’AUTOMATISATION DES BIBLIOTHÈQUES DE VÉNISSIEUX

VILLE DE VÉNISSIEUX

Tuteur au sein de la collectivitéJulie PEUGEOT, directriceVictoire LOURIAIS, directrice adjointe

Rapport rédigé par les élèves conservateurs territoriaux de bibliothèquesJean-Baptiste CORBIER, [email protected] LEONARD, [email protected] SCHULZE, [email protected]

Date27/07/2018

Élèves conservateurs territoriaux de bibliothèques Promotion Méditerranée

Page 2: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

Suite à la sollicitation de la ville de Vénissieux, trois élèves conservateurs territoriaux des

bibliothèques de la promotion Méditerranée, deux élèves internes et une élève externe, ont

exprimé leur volonté de répondre à la commande formulée par la collectivité et de rejoindre, pour

une durée de neuf semaines, les équipes du réseau de bibliothèques de Vénissieux.

Ce projet collectif est le deuxième des quatre stages qui ponctuent leur formation de dix-huit

mois à l’INET. Il se situe dans la phase dite « de professionnalisation » de la scolarité et son

objectif principal est de réaliser collectivement une mission comportant une dimension de

diagnostic, d’analyse et d’élaboration de solutions opérationnelles. En termes de formation, c’est

un exercice pédagogique qui leur permet aussi d’apprécier l’organisation de l’établissement

commanditaire, d’apprendre la méthodologie et la conduite de projet en vue de l’aide à la

décision de la direction et des élus, et d’acquérir de nouvelles compétences et attitudes, liées à la

problématique traitée. Cette montée en compétences s’effectue aussi grâce au partage entre les

élèves internes et externes.

Ce rapport présente le travail effectué pendant les neuf semaines de stage par les trois

élèves conservateurs Jean-Baptiste Corbier, Thierry Léonard et Cornelia Schulze et porte

principalement sur la méthode de projet, les difficultés rencontrées, les résultats obtenus et les

freins à la réussite du projet collectif.

La première partie présente le contexte et la commande de la collectivité qui les a accueillis,

la deuxième partie porte sur la méthode adoptée pour conduire le projet, la troisième partie

présente le contenu des livrables réalisés, illustré par un exemple de scénario produit.

Page 3: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

Table des matières1. Éléments de contexte....................................................................................................4

1.Contexte général....................................................................................................................4a. Présentation de la collectivité....................................................................................................4b. Présentation du réseau de bibliothèques..................................................................................6c. Conditions d’accès.....................................................................................................................7d. Effectifs du personnel................................................................................................................7e. Les circuits du document...........................................................................................................8f. Budget de fonctionnement..........................................................................................................9

2.La commande du projet........................................................................................................10a. Origine de la demande............................................................................................................10b. La commande .........................................................................................................................10

2. Organisation du travail ............................................................................................11

1.Organisation du groupe projet..............................................................................................11a. L’organisation interne du groupe et le planning de travail.......................................................11b. La relation avec le commanditaire...........................................................................................13

2.Principales étapes du travail effectué ..................................................................................14a. Parangonner : et si on allait voir ailleurs ?..............................................................................14b. Les entretiens avec les membres des équipes.......................................................................15c. La participation aux réunions de service et de direction..........................................................16d. L’observation sur le terrain......................................................................................................17e. La marguerite holomorphique..................................................................................................18f. Le travail sur les plans..............................................................................................................21

3.Les entretiens avec les acteurs de la ville.............................................................................21a. Alain Valéry, directeur du Patrimoine......................................................................................21b. Stéphanie Ferrand-Issard, directrice des Affaires culturelles..................................................22c. Marion Platroz, Préventrice......................................................................................................23d. Anne-Victoire Riondet, directrice des Ressources financières................................................24

4.Rencontrer des partenaires extérieurs..................................................................................25a. Les fournisseurs.......................................................................................................................25b. La DRAC..................................................................................................................................26

5.L'analyse des données et la construction du livrable ...........................................................28a. Exploiter les données récoltées...............................................................................................28b. Établir le SWOT.......................................................................................................................28c. Construire le livrable ...............................................................................................................28

6.Contraintes et Difficultés rencontrées...................................................................................29a. De nombreux déplacements....................................................................................................29b. Un changement de direction en cours.....................................................................................29c. Les tensions dans les équipes.................................................................................................30d. Difficultés liées à la prise de rendez-vous ..............................................................................30e. Difficultés liées au chiffrage (travaux, études, cabinet Perrault).............................................30

3. Le livrable.....................................................................................................................32

1.Présentation du livrable........................................................................................................32

2.La Conception cumulative des scénarios..............................................................................34

3.Exemple : le scénario 3 et les grilles associées....................................................................36

4. Liste des annexes .......................................................................................................48

Page 4: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

I. ÉLÉMENTS DE CONTEXTE

1. CONTEXTE GÉNÉRAL

a. Présentation de la collectivité

La commune de Vénissieux, dans la banlieue sud de Lyon, se situe le long d’axes

structurants comme les boulevards périphériques ou l'autoroute A7. Avec 64 000 habitants

environ, elle occupe, avec Chambéry, le septième rang parmi les villes les plus peuplées de

l’ancienne région Rhône-Alpes.

La commune s’étend sur une superficie de plus de 1 530 ha dont 10% d’espaces naturels et

se compose de 5 quartiers principaux : le centre-ville, les Minguettes, quartier le plus peuplé situé

sur les hauteurs, au sud-ouest de la ville, Le Moulin à Vent, quartier du nord de la ville, limitrophe

de Lyon, Parilly au nord-est et le Charréard-Max-Barel au sud-est de la ville.

La ville a connu un accroissement très rapide de sa population : d'un peu plus de 20 000

habitants dans les années 1950, elle atteint 75 000 habitants dans les années 1970, grâce à la

construction de grands ensembles, notamment la cité des Minguettes. De 1965 à 1973, 9 200

logements y sont construits dans le cadre d'une zone à urbaniser en priorité (ZUP) de 270

hectares. Le quartier des Minguettes représente en 2017 près de 40% des habitants (24 000

habitants). Aujourd’hui, le quartier est en pleine rénovation urbaine avec la destruction des

anciens hauts immeubles, au profit d'habitats modernes à taille humaine souvent construits aux

normes HQE. Depuis avril 2009, la ligne 4 du tramway permet de relier le plateau des Minguettes

au 8e arrondissement de Lyon.

Vénissieux a connu une explosion démographique de 1950 à 1975, due à une arrivée

importante de travailleurs étrangers, d’abord en provenance des pays d’Europe du Sud puis du

Maghreb. De cette période date la construction de grands ensembles regroupés notamment sur

le plateau des Minguettes. La part de l’immigration reste importante aujourd’hui : 16% de la

population est de nationalité étrangère, originaire de pays très variés au premier rang desquels

l’Algérie, la Tunisie et le Maroc. L’importante offre en logements sociaux qui constituent près de

la moitié du parc des résidences principales local a été relayée sur la période récente par une

augmentation de l’accès à la propriété et surtout par l’offre de logements dans le secteur locatif

privé pour mieux accueillir les nouveaux arrivants. Entre 2006 et 2011, la commune a gagné 3

000 habitants supplémentaires.

A Vénissieux, on constate une surreprésentation des plus jeunes : un habitant sur quatre a

moins de 15 ans, contre une moyenne de moins d’un sur cinq à l’échelle de la métropole

lyonnaise.

Vénissieux accueille sur son territoire l’un des principaux pôles de compétitivité de la région

Auvergne-Rhône-Alpes spécialisé dans le secteur du transport urbain de personnes et de

Page 5: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

marchandises, Lyon Urban truck & Bus. A cela s’ajoutent la présence d’entreprises spécialisées

dans le domaine environnemental (Serned, Serpol...) et la proximité avec des entreprises d’un

autre pôle de compétitivité, la chimie (Axelera). Parmi les 20 250 actifs vénissians ayant un

emploi, un tiers travaillent à Vénissieux, deux tiers travaillent dans une autre commune : Lyon et

Saint-Priest sont les deux premières destinations de travail des actifs vénissians.

Les non diplômés vénissians sont, proportionnellement, deux fois plus nombreux que dans

l’ensemble de l’agglomération. Si 90% des jeunes vénissians de moins de 20 ans font des

études, seuls 35% des 20-24 ans sont dans ce cas. Les « Bac+2 et plus » sont à l’inverse plus

de deux fois et demi moins nombreux et ne représentent que 14% de la population.

Les actifs vénissians ont des niveaux de qualification moins élevés que ceux de leurs

homologues de la métropole lyonnaise. En 2011, ils sont pour 35% des ouvriers, soit deux fois

plus que leurs homologues de la métropole lyonnaise, pour 34% des employés (contre une

moyenne métropolitaine de 27%), pour 6% des cadres, (contre une moyenne métropolitaine de

22%), et pour 21% des professions intermédiaires (27% dans la métropole).

Le taux de chômage est presque deux fois plus important que dans l’ensemble de la

métropole (21,3% à Vénissieux contre 12,9% dans l’ensemble de la métropole), il touche

particulièrement les jeunes âgés de 15 à 24 ans (39,4% en 2011).

Les 10% des ménages les plus modestes déclarent un revenu inférieur à 449 €/mois à

Vénissieux, c’est presque deux fois moins que pour l’ensemble des ménages de la métropole

lyonnaise (814 €/mois).

La proportion de couples avec enfant(s) et de familles monoparentales a progressé beaucoup

plus vite à Vénissieux qu’à l’échelle de la métropole. La commune se distingue également par

une forte augmentation du nombre de familles nombreuses.

La ville de Vénissieux se caractérise par un niveau de services éducatifs et culturels

importants.

• 12 crèches collectives, une crèche familiale, un Accueil Relais Petite Enfance accueillent

les enfants jusqu’à 3 ans.

• Les 10 Maisons de l'Enfance et CLAE proposent aux petits Vénissians de 3 à 12 ans des

activités périscolaires et des activités extrascolaires pendant les vacances.

• 13 500 enfants ou adolescents fréquentent les établissements scolaires de la ville répartis

ainsi : 50 écoles, 5 collèges, 5 lycées, 4 BTS.

La maison de quartier Darnaise, équipement municipal de proximité conçu comme une

structure d’animation du territoire permet à ses 440 adhérents de profiter de sorties familiales et

d’ateliers dans le champ du sport, de la culture, du bricolage...

La ville est dotée de services couvrant les différents champs culturels :

Page 6: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

• un théâtre scène régionale, lieu de résidences d’artistes, associé à un équipement dédié

aux cultures urbaines : « Bizarre » en régie autonome

• un cinéma (3 salles) avec une programmation orientée Art et Essai et jeunesse,

• une école de musique

• un Espace arts plastiques Madeleine-Lambert

• un réseau de 4 bibliothèques

La ville propose plusieurs festivals tout au long de l’année : Les Musicianes (rencontres

musicales), les Essenti’elles (journée internationale Droits des femmes) et le festival Fêtes

Escales (musiques du monde).

b. Présentation du réseau de bibliothèques

Le réseau comporte une médiathèque centrale située près du centre-ville de Vénissieux,

deux petites bibliothèques dans le quartier des Minguettes, et une bibliothèque de quartier au

nord de la commune, dans le quartier du Moulin à Vent.

Médiathèque Lucie-Aubrac

Conçue par l’architecte Dominique Perrault, inaugurée en 2001, elle est d’une surface totale

(espaces publics et étages de bureaux) de 4633 m². L’espace au public est un parallélépipède de

plain-pied, traversé par une « rue » centrale, surmonté de trois étages consacrés aux services

internes. La rue centrale, où se trouvent les banques d’accueil, d’inscription et de prêt/retour,

marque la séparation entre l’espace adultes-jeunesse et l’espace enfants. Une large coursive qui

fait le tour de l’espace ouvert au public permet aux usagers de circuler rapidement d’un espace à

l’autre. L’extérieur est recouvert de parois de verre doublées intérieurement par des plaques

métalliques perforées à 35%.

Bibliothèque La Pyramide

Située dans le quartier des Minguettes, la bibliothèque de quartier de La Pyramide ne

contient que des collections qui s’adressent aux enfants jusqu’à 12 ans. Elle est insérée parmi

les boutiques d’un petit centre commercial. C’est un bâtiment de 98 m², dont 50 m² sont

accessibles au public. L’équipe comporte 3 agents permanents.

Bibliothèque Anatole-France

Située aussi dans le quartier des Minguettes et à 500 mètres de La Pyramide, la bibliothèque

Anatole-France ne contient que des collections qui s’adressent aux enfants jusqu’à 12 ans. Elle

est adossée à un centre de loisirs. Le bâtiment est d’une superficie de 113 m², dont 100 m²

accessibles au public. L’équipe comporte 2 agents permanents.

Page 7: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

Dans ces deux bibliothèques, étant donné que le public est largement constitué de jeunes

enfants, le prêt sans carte est autorisé, voire institutionnalisé.

Bibliothèque Robert-Desnos

Le quatrième équipement se situe dans le quartier du Moulin à Vent, au nord de la commune,

à proximité du 8ème arrondissement lyonnais. La bibliothèque Robert-Desnos est d’une superficie

de 290 m², dont 250 m² accessibles au public. Elle renferme des collections adultes-jeunesse et

enfants. L’équipe de la bibliothèque Desnos est composée de 5 agents permanents. La

bibliothèque présente deux salles, il faut donc au minimum trois agents pendant les horaires

d’ouverture. Beaucoup d’usagers sont des habitués, l’emprunt sans carte est rendu possible.

C’est un public habitué à trouver sur place ce qu’il emprunte et assez peu mobile. Le rapport est

assez familier avec les usagers.

Une réflexion est en cours sur certains fonds qui tournent peu (documentaires) et sur la

possibilité de créer davantage de convivialité dans la salle Adultes (mobilier détente, bacs BD).

Le quartier de Parilly, quartier actuellement en restructuration, n’est pas doté d’une

bibliothèque.

c. Conditions d’accès

L’abonnement au réseau vénissian est gratuit jusqu’à 25 ans pour les Vénissians, et de

17,50€ pour les non Vénissians. Au-delà de 25 ans, le tarif d’abonnement est de 8,80€ pour les

Vénissians, et de 35,20€ pour les non-Vénissians. La carte multimédia donnant accès aux

espaces numériques est gratuite pour tous. Les tarifs reflètent une vraie politique d’accès, mais

elle n’a pas été revue depuis l’ouverture de la médiathèque.

Les usagers peuvent emprunter 15 documents à la médiathèque Lucie Aubrac, et 15 autres

dans les bibliothèques de quartier, pour une durée de trois semaines. Les retards ne donnent pas

lieu à des pénalités, mais l’accès au prêt est bloqué au bout de 5 semaines de retard.

L’ouverture au public de la médiathèque Lucie Aubrac est conditionnée à l’intervention

permanente d’agents du SSIAP (Service de Sécurité Incendie et d’Assistance aux Personnes) du

fait de sa configuration, de son espace intérieur décloisonné et des conditions de sécurité qui y

sont liées.

La médiathèque Lucie Aubrac est ouverte 33h par semaine du mardi au samedi, ce qui la

situe dans la moyenne des horaires d’ouverture des bibliothèques de communes de taille

comparable, mais la politique d’ouverture est loin des 45 heures préconisées par le rapport

Orsenna pour une ville de cette taille. La bibliothèque Robert Desnos est ouverte 21h par

semaine, Anatole France 13h par semaine, du mardi au samedi. La bibliothèque La Pyramide est

Page 8: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

ouverte 10h30, car l’ouverture le vendredi après-midi est réservée à l’aide aux devoirs avec les

centres sociaux des Minguettes.

d. Effectifs du personnel

Les agents des bibliothèques sont nombreux à être originaires de Vénissieux. Une part

importante y est entrée sous le statut d’emplois jeunes et beaucoup y travaillent depuis un grand

nombre d’années.

Au 1er janvier 2018, le réseau comptait 65 postes de titulaires à l’organigramme, pour un total

de 62,10 ETP (33 C, 21 B, 12A). Le réseau a fait aussi appel à 2557,45 heures de vacations en

2017.

Les agents de la médiathèque Lucie Aubrac sont répartis entre les équipes du secteur Adulte/

Jeune, celles du secteur Enfant et les agents de médiation. Les agents de médiation sont eux-

mêmes répartis de la façon suivante :

• L’équipe Médiation Orientation (MO) : ils sont en charge de l’accueil et l’orientation du

public. Les agents de Médiation Orientation ont des horaires de travail qui correspondent

à l’ouverture de la médiathèque et effectuent en plus 2h de travail interne.

• Les agents de Médiation Consignation (MC) : ils sont chargés des tâches techniques,

sont en lien avec les services techniques de la ville et viennent en renfort pour combler

les absences et les manques dus aux temps partiels de l’équipe MO. Ils travaillent de 6h

à 13h ou de 13h à 20h.

Le planning hebdomadaire est élaboré par un agent de catégorie A et quatre agents de

catégorie B (tournant), tâche qui prend de 5 à 8 heures par semaine. C’est la responsable du

planning qui paramètre les besoins dans le logiciel Helix et tient les tableaux de bord. Le planning

se base sur le PHTI (planning hebdomadaire type individuel), un cycle type de 3 semaines (avec

un samedi libéré). Jusqu’à récemment, ce PHTI était modifié à la marge seulement. Depuis, le

planning est remis à plat toutes les semaines. Les seuils du nombre d’heures de service public

sont fixés dans les fiches de poste : agent de catégorie C : 17h, B : 15h, B coordinateur : 13h, A :

10h, A chef de service : 6h, directeur : 2h.

Ce nombre d’heures était supérieur jusqu’à une baisse délibérée il y a quelques années

(auparavant, un C faisait 19h).

Le planning distingue trois contingents :

• le service public

• les ressources (qu’on peut appeler en renfort)

• l’interne (qu’on ne peut appeler en renfort)

Les agents des bibliothèques disposent d’une charte horaire : un document où l’agent peut

aménager son PHTI pour 2 ans. Les critères sont :

Page 9: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

• 2 sorties à 19h

• 1 sortie à 16h

• 1 après-midi ou matinée libérée dans la semaine

e. Les circuits du document

Les circuits du document sont différents dans les bibliothèques de quartier et à la

médiathèque Lucie Aubrac.

Il n’y a pas de service "réseau collection", donc pas de procédure claire en catalogage,

indexation, etc. Il existe deux responsables des collections, une enfant et une adulte (qui ne sont

pas chefs de service).

• la récupération des notices,

• les retouches : indexation matière, surtout pour les documentaires. Mais il n’y a pas de

système unique, pas de formation, pas d'uniformisation,

• l’exemplarisation : tout ce qui permet de localiser un exemplaire : cotes, thèmes "sous-

modules", domaines "modules", bibliothèque,

• la pose du code-barres pour identifier le document avec numéro unique d'exemplaire,

• l’écriture de la cote dans le livre,

• faire monter le document à l'équipement, dans une étagère dédiée au service

équipement,

• venir chercher les documents équipés sur une autre étagère,

• la mise en salle.

L’équipement des documents de la médiathèque Lucie Aubrac est assuré par 4 agents, qui

s’occupent aussi de la réparation des couvertures et des documents, la rénovation des CD et des

DVD, la gestion du stock de fournitures et le standard téléphonique. Les agents utilisent une

couverture non adhésive (Filmolux) pour protéger les livres, ce sont eux qui posent aussi les

pastilles antivol sur les CD et DVD. Le délai entre l’acquisition d’un document et son équipement

complet varie entre une demi-journée et deux semaines en cas de rush ou d’absences d’agents.

Les documents qui proviennent des demandes de lecteurs sont traités en priorité. Pour les

périodiques, l’équipement se fait avec le bulletinage au rez-de-chaussée par l'équipe de

gestionnaires. Un des agents de l’équipement fait aussi un peu de Publication Assistée par

Ordinateur (PAO) en complément des services de la mairie. Les équipes des bibliothèques de

quartier font elles-mêmes leur équipement initial à la bibliothèque Lucie Aubrac.

Page 10: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

f. Budget de fonctionnement

Le budget de fonctionnement des bibliothèques de Vénissieux reflète un effort de la

municipalité dans le domaine culturel. Le budget d’acquisition est de 3,90€ par habitant, ce qui le

place dans les plus hauts budgets d’acquisition pour les villes de plus de 50 000 habitants.

Pour 2016, le budget d’acquisition de documents et de ressources électroniques s’élevait à

250 150 €, celui de l’équipement des collections et des fournitures à 22 250 €. Un rééquilibrage

vers le budget action culturelle, qui était en 2016 de 34 750 €, a été opéré ces deux dernières

années.

2. LA COMMANDE DU PROJET

a. Origine de la demande

Julie Peugeot, directrice des bibliothèques en 2012, a mis le passage à la RFID à l’ordre du

jour du premier projet d’établissement en 2012, sans que le temps soit pris pour réaliser le projet.

Le projet a été remis à l’ordre du jour du projet d’établissement de 2016 -2021. Un audit sur les

pratiques managériales dans les bibliothèques a été organisé par la ville de Vénissieux entre

2009 et 2011. Le fonctionnement a été remis à plat, des groupes de travail ont été organisés.

L’automatisation est devenue une nécessité à cause de la volonté de changer les pratiques

d’accueil et aussi pour des raisons matérielles, les portiques antivol comptabilisant le nombre

d’entrées dans la bibliothèque Lucie-Aubrac étant défectueux depuis plusieurs années. Le projet

participe de la rénovation de l’accueil du public. Une refonte de l’organigramme est aussi prévue

à la fin de l’année 2018, afin de recentrer l’organisation des bibliothèques sur le public.

b. La commande

Le projet collectif porte sur la réalisation d’une étude d’opportunité et de faisabilité d’un

passage à la technologie RFID, permettant notamment une automatisation des prêts et des

retours de documents, dans les bibliothèques de Vénissieux.

Il est donc attendu que les élèves conservateurs territoriaux des bibliothèques en formation à

l’INET mènent une réflexion sur l’organisation de l’activité de service au public et l’aménagement

des espaces avec le recours à la technologie RFID, en veillant à identifier les forces et les

faiblesses, les opportunités et les menaces, et en s’appuyant sur les expériences menées dans

d’autres bibliothèques.

La demande concerne aussi l’étude du coût global du passage à la RFID sur le réseau de

lecture publique de Vénissieux, ainsi que les subventions mobilisables.

Page 11: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

Enfin, les élèves doivent proposer une méthode et un calendrier de mise en œuvre, identifiant

les étapes nécessaires et proposant une organisation du travail, dans le cas où cette solution

serait retenue par la tutelle. Il est proposé aux élèves de construire un ou plusieurs scénarios de

l’organisation de service au public et des espaces.

Page 12: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

II. ORGANISATION DU TRAVAIL

1. ORGANISATION DU GROUPE PROJET

L’organisation de notre groupe projet a été préparée en amont du stage, pendant la semaine

d’accompagnement méthodologique et de préparation au projet collectif qui a eu lieu à l’INET du

lundi 16 au jeudi 19 avril 2018. Nous avons pu, pendant ce module, discuter de l’organisation

interne du groupe. Sur place, nous avons ensuite exploité certaines des méthodes qui nous ont

été présentées pendant cette préparation.

a. L’organisation interne du groupe et le planning de travail

En amont du stage, la première étape a été de construire un diagnostic matriciel pour le

groupe et un second pour le projet : cela nous a permis d’identifier les forces et les faiblesses du

groupe, les opportunités et les menaces pour chacun de ses membres.

Le diagnostic matriciel sur le projet collectif a aussi été doublé par une identification des

décrypteurs du projet : il s’agit d’identifier et de reformuler clairement la demande du

commanditaire, les déclencheurs de cette demande, les objectifs fixés et les résultats attendus

par la collectivité, les acteurs, les ressources et les freins au projet, les enjeux et les contraintes,

et enfin les solutions déjà apportées par la collectivité et les évolutions prévisibles après la

réalisation éventuelle du projet.

Concernant notre organisation interne de travail, nous avons identifié nos rôles respectifs

dans le groupe à l’aide d’un schéma intitulé « molécule de Belbin1 » : cette identification a fait

l’objet d’une discussion commune. Certains rôles étant parfois difficiles à attribuer, nous avons

choisi ensemble une répartition qui correspondait au mieux à nos caractères respectifs :

- à Jean-Baptiste Corbier ont été attribués les rôles d’expert, de propulseur, et de

promoteur ;

- à Thierry Léonard ont été attribués les rôles de priseur, de perfectionneur et de soutien ;

- à Cornelia Schulze ont été attribués les rôles de conceptrice, d’organisatrice et de

coordinatrice.

Nous n’avons pas désigné, en concertation, de chef de groupe parce que nous étions

d’accord pour adopter un mode de fonctionnement collaboratif. Nous avons par ailleurs pensé

que le fait que nous soyons un groupe restreint autorisait un fonctionnement horizontal pour la

prise de décisions au quotidien. En outre, aucun de nous trois ne souhaitait prendre le rôle de

leader.

Pour établir une liste des tâches à accomplir, nous nous sommes inspirés de la méthode de

gestion de production dite Kanban2, en employant un logiciel de gestion du flux des tâches : ce

1Pour plus de précisions, cf. http://belbin.fr/2Pour plus de précisions, cf. https://openclassrooms.com/fr/courses/4507926-initiez-vous-a-la-gestion-de-projet-agile/4517156-utilisez-la-methode-kanban

Rapport projet collectif Vénissieux Page 12 sur 50

Page 13: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

logiciel collaboratif, dont l’utilisation nous a d’ailleurs été suggérée par notre tutrice de projet au

sein de la collectivité alors que nous songions d’ores et déjà à l’utiliser, se présente sous la forme

d’un tableau avec plusieurs colonnes, que nous avons intitulées ainsi :

- la première colonne « À faire »,

- la deuxième colonne « En cours »,

- la troisième colonne « Rendez-vous »,

- la quatrième et dernière colonne « Terminé ».

Chaque tâche créée dans la première colonne est ensuite transférée dans la colonne

suivante. L’outil informatique permet d’assigner une date limite avant laquelle la tâche doit être

accomplie et d’établir un calendrier des rendez-vous pris avec les différents acteurs du projet. Il

nous a permis d’avoir une parfaite visibilité sur le travail accompli et sur celui qui restait à

achever, et de connaître chaque jour les rendez-vous importants à ne pas oublier.

Pour une organisation du travail efficace, nous avons pris l’habitude d’assigner à chaque

tâche un pilote ou un référent, qui était chargé de son suivi du début à la fin, et qui informait les

autres membres du groupe au fur et à mesure de son avancement. Certains tâches plus

importantes ont nécessité la participation d’un ou des deux autres membres du groupe comme

contributeurs. Concernant la rédaction des livrables demandés, du rapport de stage et de sa

synthèse, nous avons élaboré le plan de ces documents en groupe, puis nous avons assigné à

chacun une partie à rédiger, qui était ensuite téléchargée sur un espace numérique commun afin

qu’elle soit relue et commentée par les autres membres, pour décider ensuite des corrections à

apporter.

Dès notre arrivée sur le lieu de stage, nous avons établi un planigramme estimatif des

différentes phases de notre projet réparties sur neuf semaines :

- les semaines 1 à 4 ont été consacrées à l’observation du travail des équipes, à la

participation au service public, aux différents entretiens, à la recherche documentaire, aux

visites de parangonnage et aux entretiens téléphoniques avec les bibliothèques d’autres

secteurs géographiques ;

- les semaines 5 et 6 ont été consacrées à l’analyse des informations recueillies, à un

atelier d’échanges avec une partie des agents et à la réflexion et au choix des scénarios ;

- les semaines 7 et 8 ont été consacrées à la rédaction des livrables et à la préparation de

leur présentation à la collectivité ;

- la semaine 9 a été consacrée à cette présentation, à la correction des livrables et à la

rédaction du rapport de stage.

Ce planning est approximatif, les étapes se sont souvent chevauchées puisque nous avons

bien entendu tenu compte de la disponibilité des acteurs que nous devions rencontrer.

L’organisation quotidienne du travail ne s’est pas mise en place sans quelques rituels utiles à

la bonne entente du groupe : chaque matin, avant de nous mettre au travail, nous faisions un

point sur l’humeur et la bonne santé de chacun des membres du groupe, sur les difficultés

Rapport projet collectif Vénissieux Page 13 sur 50

Page 14: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

rencontrées dans l’organisation logistique de notre stage (transport, logement), puis sur les

rendez-vous et les tâches à accomplir en priorité. Cela nous a permis aussi de renforcer la

cohésion du groupe, de vérifier que tous les membres avançaient dans la même direction, que

nous étions d’accord avec les objectifs, la méthode et les choix opérés.

b. La relation avec le commanditaire

L’accueil des stagiaires et le suivi du projet

Dès notre arrivée, nous avons été reçus par la tutrice du projet Julie Peugeot, directrice du

réseau de lecture publique et par la directrice adjointe Victoire Louriais. Nous savions avant notre

arrivée que Julie Peugeot quittait la direction du réseau de bibliothèques de Vénissieux début juin

et que ce serait surtout Victoire Louriais qui assurerait le suivi du projet collectif.

Un bureau avec trois ordinateurs, un accès internet, une suite bureautique mais pas d’accès

à l’intranet local, a été aménagé pour nous au deuxième étage des espaces internes de la

médiathèque Lucie Aubrac.

Après un moment convivial d’accueil par les agents le matin de notre arrivée, nous avons

d’abord visité les quatre bibliothèques du réseau de lecture publique de la ville de Vénissieux et

rencontré les équipes des bibliothèques de quartier.

Nous avons convenu avec la direction qu’un point hebdomadaire serait effectué pour

échanger sur notre travail et les obstacles rencontrés, poser nos questions et recevoir de l’aide et

des conseils sur la conduite du projet. Nous avons aussi rencontré plusieurs fois pendant le

déroulement du stage la directrice des Affaires Culturelles Stéphanie Ferrand-Issard, ce qui a

apporté un regard stratégique sur le projet d’automatisation et nous a renseignés sur le

calendrier probable de sa réalisation.

Le comité de pilotage du projet

Pour présenter notre étude d’opportunité et de faisabilité et décider du meilleur scénario

d’automatisation pour le réseau de lecture publique, un comité de pilotage constitué du directeur

général des Services, du directeur général adjoint Ressources et référent pour la Culture, de la

directrice des Affaires culturelles, du directeur des Systèmes informatiques, du directeur du

Patrimoine, de la directrice adjointe du réseau de lecture publique, de l’élu délégué aux Finances,

à la Culture et au Développement numérique et de l’élue déléguée au Patrimoine et aux

Systèmes d’information s’est réuni une première fois le jeudi 24 mai 2018, la deuxième semaine

de notre stage. Nous lui avons apporté les informations nécessaires sur l’utilisation de la

technologie RFID en bibliothèque et présenté notre projet.

Le comité de pilotage s’est réuni une deuxième fois le lundi 9 juillet 2018 pour que nous lui

fassions une présentation du contenu de nos livrables, c’est-à-dire l’étude d’opportunité et de

faisabilité et les cinq scénarios d’automatisation que nous avons élaborés. À l’issue de la

Rapport projet collectif Vénissieux Page 14 sur 50

Page 15: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

présentation, le comité de pilotage a pris une décision en s’appuyant sur deux des scénarios

proposés.

Ces deux étapes ont jalonné notre stage dans le réseau des bibliothèques de Vénissieux. La

première réunion du comité de pilotage nous a permis de rencontrer nos interlocuteurs, de leur

démontrer quelle valeur ajoutée représente l’automatisation pour un réseau de bibliothèques et

de comprendre plus précisément leurs attentes quant à notre production.

Le deuxième comité de pilotage nous a permis de montrer le fruit de notre travail, de

comprendre le processus de décision au sein d’une collectivité locale et d’y participer en

formulant un avis sur la meilleure option à choisir.

2. PRINCIPALES ÉTAPES DU TRAVAIL EFFECTUÉ

Afin de proposer des scénarios d’automatisation réellement adaptés à la ville de Vénissieux,

nous avions besoin de comprendre précisément les besoins de ses bibliothèques, des équipes et

des usagers, et de rencontrer les principaux acteurs identifiés pour un projet de ce type, mais

aussi d’évaluer les expériences menées ailleurs.

a. Parangonner : et si on allait voir ailleurs ?

Dès le démarrage de notre projet, avant même d’arriver à Vénissieux, nous étions conscients

du fait que dans le cadre de l’étude que l’on nous demandait la prospection dans des

établissements déjà équipés en RFID était fondamentale. Ce parangonnage devait porter sur des

structures de tailles diverses, de la bibliothèque de proximité d’une petite ville jusqu’au réseau

très étendu d’une bibliothèque de métropole. Nous nous sommes également attachés à

diversifier les territoires sondés, en mêlant des structures proches du territoire du Grand Lyon à

des institutions dispersées sur tout le territoire national. Nous avons donc listé les bibliothèques

qu’il nous semblait opportun d’interroger, cette liste a été enrichie et modifiée tout au long de

notre stage en fonction de nos recherches sur internet, de nos réseaux respectifs et des

informations obtenues auprès de nos interlocuteurs.

L’étape suivante consistait à travailler ensemble sur l’élaboration d’un questionnaire type

basé sur les informations dont nous disposions déjà à travers nos recherches documentaires et

les interrogations soulevées par ces mêmes recherches ou encore par nos interlocuteurs sur

place. Nous nous sommes ensuite réparti les bibliothèques à contacter, dans un premier temps

par mail ou par téléphone, et, selon les cas, nous avons tenté d’organiser si possible une visite

sur place. Nous avons également profité de notre présence au congrès de l’ABF pour recueillir

des informations et des témoignages autour de la RFID. Ces entretiens ont donné lieu à des

comptes-rendus mis en commun sur l’espace de travail partagé.

Rapport projet collectif Vénissieux Page 15 sur 50

Page 16: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

Nous avons tiré de cette étude un certain nombre de bonnes pratiques qui peuvent servir de

sources d’inspirations et quelques risques auxquels il faut être vigilants pour ne pas rencontrer

les mêmes difficultés. Ainsi il nous a été très utile de constater que dans toutes les bibliothèques

qui l’ont mise en place, l’offre d’une boite de retour 24/24 est le service plébiscité par les usagers.

Et quelles que soient les équipes, les structures, les organisations et les degrés divers de

réussite des projets, on constate toujours une satisfaction du public et des équipes. Dans aucune

des structures interrogées n’a été émis le souhait de revenir en arrière. Le parangonnage nous a

permis de mettre en exergue un point central qui conditionne le succès d’un certain nombre

d’étapes ultérieures qui est la qualité de l’équipement. Sur les questions de mises en œuvre, on

constate sans surprise l’importance majeure des campagnes de communication, en externe

comme en interne, et de formation des agents. Ignorer ces deux points ne mettrait pas forcément

en péril la mise en place à court terme du projet lui-même mais pourrait être dommageable à la

réalisation des objectifs réels d’amélioration de la qualité du service. Enfin, les partenariats

extérieurs au monde des bibliothèques voire aux services disponibles dans la collectivité se sont

toujours révélés payants pour les institutions qui y ont eu recours. En première ligne, les

ergonomes, architectes d’intérieur ou préventeurs sont à solliciter sans hésitation. Les quelques

collectivités qui en ont fait l’économie ont souvent du y faire appel a posteriori pour corriger des

éléments de mobilier provoquant des problèmes qui n’avaient pas été anticipés.

Dans tous les cas, les succès comme les échecs ont eu lieu dans des situations toujours

spécifiques et il n’était pas envisageable de simplement vouloir plaquer à Vénissieux des

formules qui ont fonctionné ailleurs. Il était impératif avant tout de concevoir un modèle pertinent

et adapté à la situation des bibliothèques de Vénissieux. Tous ces éléments ont nourri notre

analyse matricielle et les scénarios que nous proposons dans notre livrable.

b. Les entretiens avec les membres des équipes

En règle générale, nous avons eu de multiples occasions d’échanger avec les agents et les

chefs de service sur leur quotidien ainsi que leurs idées concernant une éventuelle

automatisation des bibliothèques, de façon plutôt informelle et sur leur lieu de travail. Cela nous a

permis de mieux comprendre l’organisation du travail dans les différentes structures, de constater

les différences de pratiques en matière de prêt mais aussi de catalogage, ou encore le circuit du

document. Nous avons pu nous rendre compte de certaines contradictions, ainsi les agents sont

dans l’ensemble attachés à leur public avec lequel ils pensent avoir un contact privilégié au

moment du prêt-retour, alors que par ailleurs, la permanence à la banque de prêt-retour

représente une contrainte pour eux, et une activité non valorisante.

De la même façon nous avons pu constater les tensions qui existent autour du planning de

service public, très compliqué à élaborer en fonction de nombreux critères et toujours remis en

cause par de nombreuses absences. L’organisation du service public dans un bâtiment aussi

Rapport projet collectif Vénissieux Page 16 sur 50

Page 17: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

gourmand en personnel de par sa structure au sol et ses contraintes particulières en matière de

sécurité relève en effet du défi. A travers ce travail de diagnostic il s’agissait de dégager des

pistes de réflexion pour les gains possibles à attribuer à un projet d’automatisation.

Les interrogations des agents étaient souvent en lien avec la crainte de suppressions de

postes suite à l’automatisation ou encore avec des appréhensions sur la faculté d’adaptation des

usagers aux nouvelles technologies et la perte de contact avec le public en cas d’abandon de la

banque de prêt-retour. Comme nous ne pouvions pas programmer des entretiens individuels

avec l’intégralité des équipes, nous avons rapidement envisagé d’organiser un atelier participatif

avec des agents volontaires, que nous décrirons ultérieurement.

c. La participation aux réunions de service et de direction

Dès notre arrivée à Vénissieux, nous sommes tombés d’accord avec la direction sur le fait

que la raison de notre présence à la médiathèque devait être claire pour les équipes, notamment

dans un contexte de tensions et de méfiance réciproque. Après avoir fait le tour des quatre

équipements le premier jour, nous avons été présentés à l’ensemble des agents à l’occasion

d’une réunion générale le lendemain.

Dès la semaine suivante, nous avons assisté aux réunions de service afin de mieux nous

faire connaître et répondre aux questions des agents sur le sujet de notre étude. Nous avons mis

à profit ce temps d’échange en groupe pour présenter les premiers éléments de nos recherches

et annoncer l’atelier participatif que nous souhaitions organiser par la suite. Toutes les réunions

de service (Adulte/Jeune, Enfant et Bibliothèques de quartier) ont lieu en même temps pour

garantir l’égalité du niveau d’information de tous les agents et une maîtrise des informations

communiquées pour la direction ; nous avons donc assisté chacun à une réunion différente.

Nous avons pu à cette occasion nous rendre compte des ambiances différentes qui règnent dans

les différentes équipes : en effet, si les agents des bibliothèques de quartier se sont montrés très

accueillants et plutôt curieux concernant le sujet de notre étude, les réactions des agents des

autres services ont été plus indifférentes et les tensions entre les équipes et les cadres ont été

visibles. En dehors de l’atelier participatif, qui n’a rassemblé qu’un échantillon des équipes, cette

présence lors des réunions de service fut pour nous une occasion privilégiée de communiquer

avec l’ensemble des agents.

Nous devions également assister à une réunion de direction afin de mieux comprendre les

enjeux actuels du réseau vénissian et pour évoquer le sujet de notre étude avec les membres du

comité de direction. A plusieurs reprises cette participation aux réunions hebdomadaires a été

décalée en raison d’un ordre du jour consacré à des dossiers plus urgents. Il est opportun de

rappeler ici que le poste de directeur du réseau des bibliothèques de Vénissieux était vacant à ce

moment-là et que plusieurs projets majeurs concentraient toute l’attention des cadres,

Rapport projet collectif Vénissieux Page 17 sur 50

Page 18: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

notamment une formation interne sur l’accueil et l’accompagnement des équipes par un cabinet

de consultants en matière de communication professionnelle.

Nous avons finalement pu présenter une version provisoire de notre dossier à la réunion du

comité de direction le 28 juin. Les remarques et les suggestions récoltées auprès des cadres

présents à cette réunion nous ont permis d’ajuster notre travail en cours en amont du deuxième

comité de pilotage et de prendre une fois de plus conscience des enjeux de la formulation de

notre propos, notamment dans la partie consacrée au diagnostic préalable. En effet, la direction

est très soucieuse de veiller à ne pas heurter les sensibilités par des constats jugés trop abrupts.

d. L’observation sur le terrain

L’observation des réalités du terrain doit être une des pierres d’angle de tout diagnostic qui se

respecte. Nous avons donc passé le plus de temps possible auprès des équipes et au contact du

public et ce dès le début de notre stage. Le but étant de nous faire une idée du fonctionnement

actuel de l’accueil dans les bibliothèques de Vénissieux. Nous avons été bien accueillis par tous

les agents présents à ces moments-là qui nous ont fait partager leur quotidien, leurs réflexions et

leurs interrogations, ces moments de récolte d’informations furent par conséquent très précieux

pour nous.

Nous avons pu suivre un responsable de plateau dans ses fonctions, ce qui nous a beaucoup

appris sur l’organisation de l’accueil du public et la complexité des planning de service public à

Vénissieux. Le poste de responsable de plateau est tournant parmi les agents des catégorie A et

B, c’est un coordinateur des ressources qui se déplace dans les espaces pour veiller au bon

déroulement du service public. C’est lui qui est chargé de faire appel à des renforts en cas

d’insuffisance des effectifs à certains postes et de gérer tout type de difficultés sur la surface.

Nous avons également passé du temps dans chacun des espaces (salle d’études, espace

numérique, postes de renseignement) afin de mieux comprendre les différents types d’usages.

Nous nous sommes mis dans la peau du bibliothécaire en effectuant les transactions à la

banque de prêt-retour de la médiathèque : nous avons ainsi pu constater par nous-même

l’inconfort de la position perchée derrière un bureau massif et trop profond pour permettre une

manipulation aisée des documents, mais aussi d’expérimenter la multiplicité des gestes répétés

par les agents au cours des transactions. Grâce à cette phase d’observation nous avons pu

établir un décompte de ces gestes et estimer le gain qu’il y aurait à espérer d’une automatisation.

Cette expérience nous a aussi donné l’idée de prendre contact avec le service Prévention de la

ville afin de soulever ces questions de pénibilité avec un interlocuteur spécialisé.

Rapport projet collectif Vénissieux Page 18 sur 50

Page 19: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

e. La marguerite holomorphique

Afin de compléter les enquêtes menées dans d’autres bibliothèques ayant déjà effectué le

passage à la RFID, les entretiens et l’observation menés sur le terrain, nous souhaitions faire

appel à la connaissance directe et aux points de vue divers des agents vénissians. Notre idée

était de solliciter une partie des équipes pour réfléchir à des questions qui serviraient à combiner

une analyse classique AFOM (atouts, faiblesses, opportunités, menaces) avec un intérêt

particulier pour les sujets de l’organisation du travail en guichet arrière (circuit du document) et en

guichet avant (accueil du public et médiation de la collection). L’atelier ne consistait pas à faire

appel à une expertise portant sur la RFID mais plutôt sur la situation spécifique du réseau des

médiathèques de Vénissieux. L’idée étant que chaque participant est compétent, quelle que soit

sa connaissance du sujet.

Le choix de la forme de l’atelier

Assez rapidement nous avons opté pour une forme d’atelier participatif nommée la

marguerite holomorphique que nous avons découverte et particulièrement appréciée lors de nos

cours à l’Inet pour la richesse des échanges qu’elle déclenche. Le principe de la marguerite

consiste à faire travailler plusieurs petits groupes en parallèle autour d’un même sujet. Elle est

dite holomorphique car chaque participant aura participé au tout et aura contribué à chaque

partie. L’atelier se déroule en trois temps :

• Au départ, chaque groupe dispose d’un temps défini (dans notre cas 25 minutes) pour

répondre collectivement à une des questions posées sur un paperboard.

• Les groupes sont ensuite reconstitués de manière à ce que les groupes initiaux soient

complètement éclatés. Ces nouveaux groupes enrichissent ensuite les propositions

initiales grâce à un système de rotation toutes les 15 minutes d’un tableau à l’autre. Ainsi

à chaque rotation, un participant se retrouve sur le tableau auquel il a contribué lors du

premier mouvement, il est donc chargé d’expliquer la production initiale à ses nouveaux

collègues.

• Le troisième temps est consacré à une courte restitution de chaque groupe sur la

question qu’il a traitée en dernier.

Contrairement à d’autres formes d’ateliers participatifs, la marguerite holomorphique fait

travailler chaque participant sur tous les sujets proposés et lors de la restitution finale, chacun

assume une production qui est réellement le fruit du travail de tous.

Préparation matérielle de l’atelier

La médiathèque ne disposant pas d’une salle suffisamment spacieuse pour accueillir ce

nombre de personnes dans de bonnes conditions, nous avons dû demander un local à la mairie.

Nous avons également préparé tout le matériel nécessaire pour l’atelier, à savoir quatre

Rapport projet collectif Vénissieux Page 19 sur 50

Page 20: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

paperboards et les feutres en nombre suffisant. L’organisation du volet convivial de l’activité

relevait exclusivement de notre initiative : afin de créer une ambiance propice aux échanges,

nous avons ainsi veillé à mettre à disposition des groupes des boissons chaudes ainsi que des

mélanges de fruits secs à grignoter.

Constitution des groupes de réflexion

En concertation avec Victoire Louriais nous avons fait appel aux différents chefs de service

pour constituer les groupes de volontaires pour notre atelier, sélectionnés selon plusieurs

critères. Tout d’abord nous souhaitions équilibrer le nombre de participants par service : nous

avons donc sollicité 14 agents en tout, dont 4 des bibliothèques de quartier, 3 du service

Adulte/jeune de la médiathèque et 3 du service Enfant, ainsi que 4 des services généraux en

veillant à un relatif équilibre entre les catégories. Cette phase de préparation était relativement

chronophage, d’autant que notre atelier tombait dans une période assez chargée pour les

équipes, entre des formations internes et de nombreuses absences.

Une fois le nombre de participants définitivement fixé, nous avons procédé à leur répartition

dans les quatre groupes. Pour le premier temps de l’activité nous avons veillé à séparer les

agents relevant des mêmes équipes et à équilibrer les niveaux de responsabilité. Ainsi nous

espérions libérer les paroles et créer une complémentarité réelle entre des personnes qui ne se

côtoient pas au quotidien. Pour le deuxième temps de l’atelier nous avons complètement recréé

quatre groupes pour enrichir les productions du premier tour. La répartition dans les différents

groupes s’est matérialisée sur des cartons que nous avons confectionnés et sur lesquels

apparaissaient pour chacun une lettre (qui renvoyait au premier groupe) et un chiffre (pour le

deuxième groupe).

Élaboration des questions

Nous avons préparé quatre questions qui nous paraissaient propres à stimuler la réflexion

autour de l’automatisation dans un contexte plus général d’amélioration du service rendu :

• Quels sont les points positifs et les points négatifs dans vos relations actuelles avec les

usagers ?

• Quelles améliorations la RFID et l’automatisation peuvent-elles apporter ? Quels risques

percevez-vous ?

• Quelles sont les étapes de l’organisation du circuit du document, de la veille au

désherbage, qui seraient affectées par la RFID et l’automatisation ? Comment ?

• Qu’est-ce que l’automatisation peut changer dans l’espace de chaque bibliothèque du

réseau ? Qu’est-ce qui ne peut pas changer ?

Ces quatre questions ont fait l’objet de plusieurs concertations au sein du groupe projet avant

d’être soumises à Victoire Louriais pour validation.

Rapport projet collectif Vénissieux Page 20 sur 50

Page 21: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

Déroulement de l’atelier

Au sein du groupe projet, nous nous sommes réparti les rôles d’accompagnement pour le jour

de l’atelier : l’un d’entre nous était chargé de l’accueil et d’une brève présentation de l’exercice,

un autre de l’explication des règles du jeu et le troisième portait la responsabilité de veiller au

respect du timing. Pendant les séquences de réflexion, nous étions tous les trois auprès des

groupes de travail pour les aider à s’organiser, les encourager à coucher par écrit toutes leurs

idées et leur rappeler le temps restant.

Tous les agents se sont prêtés à l’exercice et nous avons réussi à tenir le timing serré que

nous nous étions imposé, à savoir deux heures tout compris. Nous avons obtenu des éléments

intéressants grâce aux groupes de réflexion présents, l’atelier s’est donc déroulé à notre entière

satisfaction. Les agents nous ont fait part à la fin de la séance de leur avis positif sur la forme et

la mise en œuvre de l’atelier. Les questions leur ont paru intéressantes, le temps imparti bien

calibré et les débats riches mais sereins. La demande nous a été faite de connaître la suite qui

serait donnée à cette consultation, nous avons donc informé les agents de notre intention de

rédiger une synthèse de leurs réflexions et de la leur faire parvenir après validation par la

direction. De même, nous avons rappelé que notre travail consistait à produire une étude que les

informations collectées ce jour-là participaient à alimenter, mais que notre opinion propre

compterait peu dans le processus de décision et que nous n’étions pas en mesure de nous

engager sur la prise en compte des points de vue des agents dans la décision finale réservée au

copil.

Les suites données à l’atelier

La synthèse de ces réponses était destinée à intégrer notre étude afin de construire plusieurs

scénarios. Par ailleurs, il était évident pour nous de rédiger une synthèse de ce qui avait été dit

sur les paperboards pour tous les participants. Cette synthèse ne devait pas viser à simplement

lister les éléments de réponse, mais à les articuler et de les rassembler par thèmes ou axes

opérationnels. Nous avons rédigé le document dans la foulée de la matinée consacrée à l’atelier

afin de pouvoir diffuser ce compte-rendu dans les meilleurs délais, d’autant que la demande des

agents impliqués était forte dans ce sens. Il s’est révélé plus compliqué et chronophage que

prévu d’obtenir la validation de ce document par la direction et notre stage a pris fin avant que

nous ayons pu tenir notre engagement de diffusion aux équipes.

Mener cet atelier avec les équipes de Vénissieux a été une expérience très formatrice pour

nous. Outre le fait de nous apporter de précieux éléments sur la réalité du métier de

bibliothécaire (pour les externes parmi nous), cette étape nous a permis de mettre en pratique

des techniques d’animation d’un groupe de travail. Nous avons pris conscience que ce type

d’atelier nécessite une préparation rigoureuse et que les consignes doivent être extrêmement

Rapport projet collectif Vénissieux Page 21 sur 50

Page 22: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

claires. Nous avons aussi fait l’expérience que l’on ne peut pas investir une équipe dans une telle

démarche sans leur proposer un résultat palpable à la fin.

f. Le travail sur les plans

Une fois notre livrable bien avancé, nous avons souhaité retourner dans toutes les

bibliothèques afin d’élaborer des propositions d’aménagement des espaces post-automatisation

avec les équipes sur place. Nous avons donc matérialisé les emplacements possibles des

automates sur des plans en collaboration étroite avec ceux qui connaissent le mieux leurs

espaces, la circulation et les usages : les bibliothécaires. Ce travail fut très formateur pour nous

qui avons pu apprendre de leur expérience de terrain, mais nous avons l’impression que cet

échange a été un moment inspirant également pour les agents qui nous ont assistés. Au cours

de nos réflexions, des idées ont émergé que certains n’auraient pas envisagées : ainsi à Lucie-

Aubrac nous avons abouti avec Adeline Gauthier, responsable Adulte/Jeune et Valérie Vernay,

responsable Enfant à une conception radicalement nouvelle de l’allée centrale. En plaçant les

automates et des postes d’accompagnement dans la première partie proche de l’entrée et de la

sortie, les deux cadres ont dû bousculer leurs habitudes de pensée et envisager le déplacement

du pôle inscriptions vers le milieu de cet espace, plus à l’écart des circulations principales et donc

plus propice à la confidentialité. De là a surgi l’idée de transformer la troisième alvéole,

actuellement occupée par la banque de prêt, en une zone dédiée au kiosque à journaux et à la

convivialité. Travailler sur les plans nous a permis d’avoir un échange enrichissant pour toutes

les parties impliquées, sur les valeurs de l’accueil, sur la circulation et les usages des

bibliothèques.

3. LES ENTRETIENS AVEC LES ACTEURS DE LA VILLE

a. Alain Valéry, directeur du Patrimoine

Alain Valéry que nous avions rencontré pour la première fois lors du premier copil, nous a

reçus dès le 12 juin. Il nous a exposé dans un premier temps les attributions de son service. Ainsi

nous avons appris que la direction du Patrimoine dépend de la DGA des Services techniques et

s’occupe des bâtiments, mais aussi du parc automobile et de toute la maintenance. Ce service

gère 75 % du budget d’investissement de la ville et dispose d’un bureau d’études en interne,

composé de 4 ingénieurs et d’un architecte au plan de charge très serré, qui effectuent les

études techniques et suivent les chantiers. Un projet d’automatisation des bibliothèques devra

transiter par le bureau d’études sous l’autorité d’Alain Valéry afin d’établir une étude technique

préalable aux travaux. Nous avons évoqué avec lui le calendrier de notre projet, et il nous a

informés du fait que le bureau d’études ne pourrait en aucun cas être sollicité pour de nouveaux

Rapport projet collectif Vénissieux Page 22 sur 50

Page 23: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

projets avant le mois de novembre. Un projet inscrit au plan pluriannuel d’investissement (PPI)

pourrait être réalisé sous la coordination de la DP dès l’année N+1. Nous avons donc pu prendre

réellement conscience de la temporalité et des délais imposés par les étapes successives d’un

projet tel que celui dont nous faisions l’étude.

Alain Valéry nous a confirmé que le bureau d’études serait tout à fait à même d’élaborer un

dossier complet à soumettre à l’architecte le cas échéant et de prendre en charge le dialogue

avec ce dernier. Il nous a également indiqué que la mise aux normes handicap a déjà fait l’objet

d’un courrier adressé au cabinet Perrault, courrier resté sans réponse à ce jour. Selon Alain

Valéry, il est indispensable de tenir compte du temps de consultation entre l'étude et la réalisation

d’une projet.

Alain Valéry a partagé avec nous ses réflexions sur le service de lecture publique et la

technologie au service de l’usager. Il nous a également apporté des éléments pratiques très

importants pour nous. Ainsi il nous a parlé des crédits Politique de la ville qui pourraient peut-être

être mobilisés pour un projet d’automatisation dans la mesure où le projet touche les habitants

des quartiers classés Politique de la ville à Vénissieux (les Minguettes, Charréard).

Nous avons aussi longuement discuté du retour 24/24. Au vu des complications qu’il y aurait

à attendre d’un dialogue avec l’architecte en cas de modification de la façade (pour une trappe

de retour extérieure), il avance la proposition d’envisager une boîte en container sur le parvis de

la bibliothèque. Or ce parvis possède un sol en béton désactivé qui rend difficile l'implantation de

nouveaux éléments. Il attire aussi notre attention sur les sérieux problèmes de vandalisme que

connaît la commune. En effet, à Vénissieux, 15% du budget de chaque projet doit être consacré

à la mise en sécurité (caméras, volets roulants), taux qui reste exceptionnel en France. Il nous

recommande donc de nous renseigner sur les dispositifs anti-vandalisme des automates étudiés.

Une autre idée consisterait à envisager un encastrement dans le mur d’un autre bâtiment de la

ville à proximité de la médiathèque, par exemple dans la façade de la mairie qui est bien

sécurisée (caméras, proximité de la police). Les mairies de quartier lui paraissent éventuellement

pertinentes comme point de retour d’autant que ce sont des bâtiments sans contraintes

architecturales. D’une façon ou d’une autre, l’implantation de plusieurs de trappes retour implique

de poser la question du transport des documents et du retour universel.

b. Stéphanie Ferrand-Issard, directrice des Affaires culturelles

La directrice des Affaires culturelles nous a reçus le 20 juin. A notre demande, elle nous a

présenté le fonctionnement de sa direction qui a été refondue à son arrivée en 2014 afin

d’élaborer un projet de direction et de renforcer la transversalité entre les directions (projets en

commun, accompagnement). La direction des affaires culturelles fait partie du Pôle éducatif de la

ville, qui regroupe les sections Jeunesse et Sports, Éducation, Bâtiments et Culture entre

lesquelles de nombreux projets naissent en concertation transversale (comme le PEDT par

Rapport projet collectif Vénissieux Page 23 sur 50

Page 24: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

exemple, le plan éducatif du territoire). Voici comment elle nous a résumé ses attributions : elle

est chargée de coordonner et de manager les équipements culturels de la ville en soutien des

directeurs d’établissements, elle assure la gestion budgétaire, joue un rôle stratégique d’aide à la

décision en rédigeant des notes et des propositions pour les élus et gère les subventions aux

associations.

Stéphanie Ferrand-Issard nous a également reprécisé ses attentes pour le livrable : ainsi

notre dossier doit contenir un volet financier avec des chiffres pour aider à la décision, un volet

Ressources humaines avec des éléments chiffrés sur le temps de travail gagné par

l’automatisation. Elle attend de nous des propositions sur la façon de redéployer le temps libéré

par l’automatisation et l’aménagement des espaces et des éléments de calendrier.

D’un point de vue stratégique, elle nous recommande de prévoir dans nos scénarios des

actions visibles qui pourraient être réalisables avant les élections en 2020 et de ne pas hésiter à

présenter un calendrier de réalisation serré. Nous avons ainsi pu nous rendre compte que les

calendriers des différents acteurs d’un projet n’obéissent pas aux mêmes logiques et peuvent ne

pas correspondre : son phasage est en effet bien plus accéléré que celui d’Alain Valéry, qui nous

avait plutôt encouragé à envisager une validation courant 2019 pour un démarrage des travaux

en 2020.

Selon Stéphanie Ferrand-Issard, une inscription au PPI est souhaitable pour ce type de

projet, en termes de visibilité pour tous les élus. Elle nous rappelle également de ne pas négliger

l’aspect prévention et accessibilité du projet d’automatisation.

c. Marion Platroz, Préventrice

Le 15 juin nous avons pu rencontrer la responsable du service Prévention de la ville de

Vénissieux, Marion Platroz, qui s’est déplacée à la médiathèque afin d’évoquer avec nous les

aspect de santé au travail liés à un projet d’automatisation. Nous lui avons présenté

l’avancement de notre dossier et soumis les questionnements que le projet nous semble

soulever. Nous avons effectué avec elle une courte visite des espaces de la médiathèque mais

nous avons conclu que pour se faire une idée des contraintes actuelles liées aux transactions, il

lui faudrait revenir pendant les heures d’activité. Le service Prévention peut tout à fait être

sollicité pour effectuer des visites sur les lieux de travail pour rédiger une analyse d’activité

débouchant sur des préconisations (notamment en ce qui concerne les gestes et postures).

Marion Platroz nous a d’ailleurs informés qu’elle dispose de rapports de visites d’inspection

effectuées en 2014 et 2016 ; elle nous a fait suivre ces documents suite à notre rendez-vous.

Nous avons pu constater que les défauts d’ergonomie des banques de prêt-retour y sont déjà

pointés. Dans le cadre de projets importants comme celui-ci, il est tout à fait envisageable de

faire intervenir un ergonome extérieur à la ville afin de traiter les questions liées aux troubles

musculo-squelettiques de manière plus approfondie.

Rapport projet collectif Vénissieux Page 24 sur 50

Page 25: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

Marion Platroz nous a expliqué le fonctionnement du CHSCT qui a lieu trois fois par an à

Vénissieux. Il est utile d’associer le CHSCT au projet dès le début, ne serait-ce que pour

présenter régulièrement un point sur l’état d’avancement. Le CT doit valider toutes les

modifications apportées aux fiches de poste (par exemple si le traitement informatique des puces

est confié à l’équipement). Il a également lieu trois fois par an. En amont, il est indispensable de

travailler en étroite collaboration avec la personne chargée de la GPEC auprès des Ressources

humaines pour toute modification des fiches de poste.

Marion Platroz a attiré notre attention sur des points de vigilance qui lui paraissent

indispensables à anticiper dans le cadre d’un accompagnement efficace du changement : ainsi il

s’agit d’éviter une surcharge de travail des agents notamment pendant la phase de transition. En

amont, elle émet l’idée d’organiser des visites des agents dans des bibliothèques équipées RFID

et de faire témoigner un bibliothécaire d’un établissement automatisé devant l’équipe. Il lui paraît

indispensable d’organiser des formations.

d. Anne-Victoire Riondet, directrice des Ressources financières

En l’absence de responsable des Marchés qui était en cours de recrutement au moment de

notre stage, nous avons sollicité un rendez-vous auprès d’Anne-Victoire Riondet, directrice des

Ressources financières de Vénissieux. L’entretien a eu lieu le 3 juillet, à un moment assez

avancé dans la rédaction de notre dossier, et nous a permis d’avoir des réponses très précises

que nous nous posions notamment au sujet du phasage du projet et de son financement.

Anne-Victoire Riondet nous a confirmé que le budget municipal est soumis au vote du conseil

en février de chaque année. La préparation budgétaire se fait l’année précédente, à partir du

mois de juillet, mais, chose rare dans les collectivités aujourd’hui, les demandes de crédit ne sont

clôturées que fin septembre. Potentiellement une inscription de l’automatisation pour le budget

2019 est donc encore possible selon l’issue du copil. Les nouvelles inscriptions au plan

pluriannuel d’investissement (PPI) se font à l’automne.

À notre demande, Anne-Victoire Riondet détaille ensuite les étapes de la procédure du

marché public. Étant donné que le coût global ne devrait pas excéder les 225 000€,

l’automatisation devrait pouvoir passer en Procédure adaptée (MAPA). La préparation technique

du marché dure environ trois semaines et comprend l’envoi du questionnaire marché rempli par

la direction des Affaires culturelles au service des Marchés qui se charge de la rédaction des

pièces administratives (le règlement des consultations et le cahier des clauses techniques

particulières). En cas de calendrier très resserré, cette phase peut être anticipée avant le vote du

budget qui débloque la phase suivante, à savoir la publication du Marché (3 à 4 semaines).

Ensuite il convient de compter encore un mois pour le choix du marché (avec analyse et

signature) et la notification.

Rapport projet collectif Vénissieux Page 25 sur 50

Page 26: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

Anne-Victoire Riondet nous a confirmé que les crédits Politique de la ville étaient une piste à

creuser pour le financement de notre projet, tout en précisant que les demandes en préfecture se

font en mars pour une réponse en juin. Pour un projet participant à la mise en accessibilité d’un

bâtiment public, cela ne lui paraît pas exclu de financer une partie du réaménagement des

bibliothèques sur la ligne Ad’Ap de la ville, ligne gérée par la direction du Patrimoine. Il ne s’agit

pas là d’une aide, la mise en accessibilité étant une obligation pour les collectivités, mais d’une

simple question de répartition budgétaire.

Cet entretien, qui s’est terminé sur une présentation plus générale sur le fonctionnement

d’une direction des Ressources financières au sein d’une collectivité, nous a donc apporté

beaucoup d’éléments très concrets et répondu à des questions très précises pour la construction

de notre livrable. Elle nous a également confortés dans l’idée que le calendrier serré que nous

avions élaboré était somme toute réalisable.

4. RENCONTRER DES PARTENAIRES EXTÉRIEURS

a. Les fournisseurs

Le sourçage est une étape importante dans une étude de faisabilité. Une estimation la plus

précise possible des coûts prévisionnels d’un projet d’automatisation doit s’appuyer sur des devis

établis par les fournisseurs. Cette estimation est un outil indispensable pour la prise de décision,

et qui nous a été expressément demandée par les commanditaires du projet collectif, c’est aussi

un élément primordial par la suite pour la préparation du budget et l’élaboration de l’appel d’offre.

Le dialogue avec les commerciaux des principaux concurrents en matière d’équipement RFID

des bibliothèques constitue donc naturellement une partie indispensable de notre projet. En

France, il s’avère que l’essentiel du marché des bibliothèques se partage entre deux sociétés,

Bibliotheca et Nedap, la première étant leader du marché français depuis son rachat de la

société 3M dont les automates de prêt et retour sont historiquement très présents sur le territoire.

Un premier rendez-vous avec Ingrid Grettner de la société Bibliotheca avait été programmé

par la direction en amont de notre présence pour la deuxième semaine de stage. Ainsi nous

avons eu le temps de nous familiariser avec le sujet de l’automatisation et faire un premier

repérage dans les espaces afin de préparer au mieux cette entrevue. Recevoir la commerciale

sur place nous a permis ainsi qu’aux membres de la direction qui y ont assisté de confronter le

fournisseur aux particularités des lieux, de visionner un grand nombre de documents et de

bénéficier du temps suffisant pour poser le plus grand nombre de questions. Ingrid Grettner nous

a aidé à mieux comprendre certaines contraintes techniques et à cerner les attentes de la

collectivité. Les devis qu’elle nous a fait parvenir très rapidement nous ont permis de commencer

à construire les grilles des scénarios que nous allions proposer, en partant du type de matériel

envisageable. Par la suite il s’est avéré nécessaire de rappeler notre interlocutrice afin de

Rapport projet collectif Vénissieux Page 26 sur 50

Page 27: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

demander des devis complémentaires, comme celui du robot trieur ou encore celui pour la

prestation d’encodage.

Nous avons ensuite profité de la présence de la société Bibliotheca sur le congrès de l’ABF

pour demander quelques précisions, pour tester les automates exposés aussi. À la même

occasion, nous avons établi un contact avec le principal concurrent de Bibliotheca, la société

Nedap qui se singularise par une offre dans une technologie quelque peu différente, l’ultra-haute

fréquence ou UHF. Le responsable commercial du secteur, Thomas Pinna, n’a pas pu se

déplacer à Vénissieux pendant la durée de notre stage mais il nous a accordé un rendez-vous

téléphonique pour répondre à nos questions. Très rapidement, nous avons reçu de sa part un

devis pour des prestations comparables à celles de Bibliotheca ainsi qu’une variante en UHF.

En comparant les devis nous avons pu constater un écart important entre les prix catalogue

de ces deux fournisseurs sur la plupart des équipements, partiellement rééquilibré par la pratique

d’un taux de remise substantiel chez Bibliotheca. Dans nos grilles de scénarios, nous avons

privilégié l’indication des prix non remisés afin d’aboutir à des fourchettes hautes qui permettent

d’absorber d’éventuelles variations des prix après la date de validité des devis actuels.

b. La DRAC

Le coût d’un projet d’automatisation n’étant pas négligeable, la recherche de subventions

mobilisables fait naturellement partie de toute étude de faisabilité, elle nous a d’ailleurs été

demandée par les commanditaires.

La DRAC, et plus particulièrement le conseiller Livre et lecture, est un interlocuteur privilégié

pour les collectivités souhaitant moderniser ou rééquiper leur bibliothèque. Nous avons donc très

rapidement sollicité la DRAC Rhône-Alpes-Auvergne dont le siège se trouve à Lyon, afin

d’obtenir un rendez-vous qui a finalement eu lieu en présence de la directrice adjointe du réseau

vénissian. Trois conseillers Livre et lecture se répartissent les départements de la nouvelle

grande région, le poste en charge du département du Rhône, de l’Ain et de la Métropole de Lyon

étant actuellement en cours de recrutement, Anne-Marie Boyer en assure l’intérim. C’est donc

elle qui nous a reçus afin de nous expliquer le fonctionnement des aides de la Drac et

notamment les subventions mobilisables pour les bibliothèques de Vénissieux.

En effet, la DRAC soutient la construction et la modernisation des bibliothèques territoriales

en s'appuyant principalement sur le concours particulier de la dotation générale de

décentralisation (DGD), régi par le Code général des collectivités territoriales, en faveur des

bibliothèques municipales, intercommunales et départementales. Les crédits du concours

particulier "Bibliothèques" sont délégués, chaque année, par le ministère de l’Intérieur, à la

Préfecture de Région. Le budget de cette dotation, qui s’élève à 80 millions au niveau national, a

été augmenté de 8 millions en 2018 pour appuyer l'extension des horaires demandée par le

rapport Orsenna.

Rapport projet collectif Vénissieux Page 27 sur 50

Page 28: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

Les projets éligibles sont de cinq ordres :

• création ou restructuration de bibliothèques (gros œuvre / second œuvre)

• équipement mobilier

• informatisation ou réinformatisation, mise en réseau, création de services numériques,

numérisation

• achat de collections documentaires tous supports (aide au démarrage)

• projets d'extension des horaires d'ouverture des bibliothèques (éligibles depuis 2016).

Le projet RFID de Vénissieux est donc parfaitement éligible à une subvention de la DRAC à

hauteur de 50 % du coût global au titre de l’informatisation des bibliothèques. La subvention

pourrait même s’élever à 60 % si l’automatisation participe d’un projet plus vaste lié à l’extension

des horaires d’ouverture. Pour notre dossier, nous avons retenu un taux de 50 %, plus réaliste.

Les dossiers de demandes de financement doivent être déposés avant le 31 mars de l’année

en cours, accompagnés des pièces justificatives suivantes : la délibération de l’autorité

délibérante s’engageant sur le coût HT de l’opération, un cahier des charges détaillé servant à la

consultation, le plan de financement HT équilibré faisant apparaître les dépenses et les recettes

dont subvention DGD ainsi que l’état estimatif de la dépense (et/ou devis) et une note de

présentation de l’opération.3 Ils sont instruits par les conseillers de la DRAC qui « émettent un

avis sur le contenu culturel et technique des dossiers et apprécient les perspectives de

fonctionnement à la hauteur de l’investissement réalisé ».4

Anne-Marie Boyer nous a également alertés sur le fait qu’aucune tranche de travaux ni

aucune commande ne peut être lancée avant la notification qui intervient en principe durant l’été

suivant la demande. En revanche, il existe une possibilité de demander un avis de dossier

complet, qui n'engage pas L’État au versement de l’aide sollicitée mais qui autorise le démarrage

de la mise en œuvre du projet dès le dépôt du dossier. La DRAC revoit les dossiers, propose des

répartitions qui sont soumises au pré-CAR (comité des affaires régionales) à la mi-juin. La

notification parvient aux collectivités dans le courant de l'été et le versement des subventions est

programmée en septembre/octobre.

Connaître la date limite de dépôt du dossier de demande de subvention ainsi que les

différentes étapes de traitement de cette demande a été crucial dans l’élaboration du calendrier

de mise en œuvre que nous avons proposé pour chacun de nos scénarios.

3 http://www.culture.gouv.fr/Regions/Drac-Auvergne-Rhone-Alpes/Demarches-aides/Aides-financieres/Aides-livre- lecture-et-archives, consulté le 11/07/18

4 Pour plus de détails, se référer au site officiel : http://www.culture.gouv.fr/Regions/Drac-Grand-Est/Pole-Democratisation-et-industries-culturelles/Livre-et-lecture/Developpement-de-la-lecture-publique/Aides-de-l-Etat-aux-investissements-des-bibliotheques-territoriales-DGD, consulté le 11/07/18

Rapport projet collectif Vénissieux Page 28 sur 50

Page 29: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

5. L'ANALYSE DES DONNÉES ET LA CONSTRUCTION DU LIVRABLE

a. Exploiter les données récoltées

Toutes les données collectées lors des rendez-vous, des visites et des réunions ont ensuite

dû être organisées et analysées afin d’être exploitables pour la construction de notre livrable.

Tous les entretiens que nous avons pu mener, que ce soit à Vénissieux ou ailleurs, ont donné

systématiquement lieu à des comptes-rendus rédigés par l’un ou l’autre d’entre nous et mis à la

disposition de tout le groupe sur notre espace numérique partagé en ligne. Il nous a paru utile de

regrouper les informations issues du parangonnage dans une grille permettant de rapprocher les

réponses obtenues aux différents endroits par une entrée thématique. Cette grille nous a aidé à

construire nos scénarios et le livrable de manière plus générale.

b. Établir le SWOT

Notre lettre de cadrage indiquait l’analyse matricielle (SWOT) comme un des éléments

souhaitables de notre étude. Nous avons donc élaboré une grille Forces-Faiblesses-

Opportunités-Menaces pour un projet d’automatisation à Vénissieux en nous appuyant sur toutes

les informations récoltées par l’observation, les entretiens et l’atelier participatif. Pour une

meilleure lisibilité de cette grille, nous avons opté pour une segmentation des différentes cases

en trois parties : l’institution, les publics et les équipes. Cela nous a permis à faire ressortir les

atouts, les freins mais surtout les gains espérés de l’automatisation pour ces trois acteurs.

L’élaboration de la grille SWOT s’est révélée longue et délicate : les formulations employées ont

dû être revues à de nombreuses reprises suite aux remarques de notre tutrice et de ses cadres

qui souhaitaient aboutir à un document propre à ménager toute éventuelle susceptibilité parmi les

lecteurs potentiels du document. Nous avons aussi décidé de renommer les différentes parties

du tableau ainsi que les chapitres de la partie rédactionnelle de notre dossier de la manière

suivante : Atouts-Points de vigilances-Gains-Risques, dans un souci de présentation la plus

diplomatique possible de notre dossier et notamment de notre analyse de l’existant.

c. Construire le livrable

Une fois familiarisés avec le matériel existant sur le marché et après la phase d’observation

et de parangonnage, nous avons commencé à construire collectivement les cinq scénarios qui

servent de base à notre dossier. À l’issue de ce travail, nous avons conçu le plan qui nous

paraissait le plus adapté au contenu de notre livrable. Après plusieurs ajustements, nous nous

sommes répartis les parties à rédiger et chacun a pu avancer à son rythme sur les chapitres qui

lui avaient été confiés. Nous avons d’ailleurs vu assez juste dans la répartition de ce travail car

peu de réajustement ont été nécessaires par la suite. Des relectures mutuelles régulières nous

Rapport projet collectif Vénissieux Page 29 sur 50

Page 30: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

ont permis de veiller à une bonne cohérence de l’ensemble et d’éviter les doublons avant la mise

en commun et les corrections finales. Une version non définitive du dossier a été présenté au

comité de direction dont les remarques ont été intégrées avant la présentation au comité de

pilotage le 9 juillet. La version finale du livrable a été envoyé en pdf et déposé en cinq

exemplaires papier auprès de la directrice des Affaires culturelles le 11 juillet.

6. CONTRAINTES ET DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

a. De nombreux déplacements

Le réseau de lecture publique de Vénissieux comporte quatre sites, la médiathèque situé

près de la mairie ayant été notre lieu de travail au quotidien. Les deux bibliothèques jeunesse

Anatole-France et La Pyramide sont situées sur le plateau des Minguettes au sud, Robert-

Desnos dans le quartier du Moulin-à-Vent au Nord de la commune. Au cours de notre stage nous

nous sommes déplacés à plusieurs reprises dans ces bibliothèques de quartier qui ne sont pas

forcément toutes aisées à rejoindre en transports en commun. Nous avons d’ailleurs préféré ne

pas nous déplacer tous pour les dernières visites sur place, essentiellement consacrées à un

travail sur des questions d’aménagement.

Par ailleurs, nous avons effectué un certain nombre de visites dans des bibliothèques déjà

automatisées afin de recueillir leurs témoignages. Nous avons ciblé dans un premier temps les

bibliothèques lyonnaises, pour des raisons de proximité géographique, et nous avons profité de

nos trajets dans nos régions d’origine pour interroger des bibliothèques dans ces zones. Les

journées passées au congrès de l’ABF début juin ont également été propices aux échanges avec

des professionnels sur ce sujet. Pour finir, nous avons contacté par téléphone certaines

bibliothèques trop éloignées de Vénissieux pour sérieusement envisager un déplacement. Dans

l’ensemble, notre stage nous a amenés à nous déplacer avec une fréquence certaine afin de

collecter un maximum d’informations utiles.

b. Un changement de direction en cours

La directrice du réseau de lecture publique de Vénissieux, Julie Peugeot, nous a prévenus

peu avant le démarrage de notre stage qu’elle quittait son poste au profit d’une autre mission au

sein de la même collectivité. Son poste a donc été vacant pendant toute la durée de notre

présence, le nouveau directeur recruté ne prenant ses fonctions qu’après l’été. C’est donc notre

tutrice, la directrice adjointe Victoire Louriais qui a assumé l’intérim de la direction. Nous avons

appris peu de temps avant la fin de notre stage que de son côté elle était en cours de

recrutement dans une autre collectivité. Si ces changements au cœur de la direction n’ont pas

directement affecté le déroulement de notre étude, nous avons pâti de la surcharge évidente de

Rapport projet collectif Vénissieux Page 30 sur 50

Page 31: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

notre tutrice qui s’est montrée bien moins disponible dans la deuxième moitié de notre stage,

pour nous accompagner dans la préparation du deuxième comité de pilotage ou encore pour la

validation de la synthèse de l’atelier participatif destinée aux équipes.

c. Les tensions dans les équipes

Les bibliothèques de Vénissieux traversent une période d’instabilité pour ce qui est de la

direction. Il est notable qu’il existe un phénomène de départs fréquents parmi les cadres de ce

réseau. Le dialogue entre une partie de l’encadrement et certains agents paraît tendu et empreint

de méfiance réciproque. Un travail important a été impulsé par l’ancienne directrice Julie Peugeot

afin d’améliorer la situation : un cabinet de consultants a récemment travaillé avec plusieurs

groupes sur les relations au travail et notamment les relations hiérarchiques, diagnostic qui a

donné lieu à une restitution pendant notre stage mais auquel il n’a pas été jugé opportun que

nous assistions. Par ailleurs, une formation interne sur l’accueil a eu lieu depuis le printemps

2018, cette formation sur plusieurs jours a été couronnée par la rédaction d’une charte d’accueil

par l’ensemble des agents, présentée pendant la dernière semaine de notre stage.

Le climat général n’a donc pas été très positif dans les bibliothèques vénissianes et il nous a

été rappelé à plusieurs reprises à quel point nous devions surveiller le type d’informations que

nous étions amené à communiquer aux agents. L’enjeu de la communication interne est très fort

à Vénissieux, voilà pourquoi nous avons pris soin de faire valider les questions ainsi que la liste

des participants de notre atelier participatif par la direction. Nous n’avons pas réussi à faire

valider la synthèse de cet atelier, pourtant annoncée pour une diffusion aux participants dès la

semaine suivant son déroulement, avant la fin de notre stage. Plusieurs éléments dans ce

compte-rendu pouvaient poser problème dans leur formulation pourtant retravaillée à plusieurs

reprises.

d. Difficultés liées à la prise de rendez-vous

La période pré-estivale s’est révélée compliquée pour la prise de certains rendez-vous. Ainsi

nous avons dû renoncer à rencontrer Alexis Mathias, le directeur des Systèmes d’information

avant notre copil.

Par ailleurs, c’est la directrice des Affaires culturelles, Stéphanie Ferrand-Issard qui nous a

reçus pour notre débriefing final, en l’absence de notre tutrice Victoire Louriais.

e. Difficultés liées au chiffrage (travaux, études, cabinet Perrault)

Dans notre lettre de cadrage, nos commanditaires nous ont demandé une étude des coûts

d’un projet d’automatisation des bibliothèques vénissianes. Nous nous sommes appliqués à

Rapport projet collectif Vénissieux Page 31 sur 50

Page 32: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

évaluer le plus précisément possible les dépenses liées à l’achat du matériel nécessaire et les

dépenses de fonctionnement à prévoir pour les années suivant l’équipement en RFID. Il nous a

été impossible de chiffrer dans nos tableaux récapitulatifs le coût des travaux liés à

l’automatisation, des câblages relatifs à un éventuel percement des façades, ce poste devant

être étudié plus précisément par le bureau d’études de la ville de Vénissieux, qui dépend de la

direction du Patrimoine dirigé par Alain Valéry. Nous n’avons pas pu rencontrer les agents du

bureau d’études dont la charge de travail est très importante en cette saison. De la même façon il

nous a été impossible de chiffrer le coût d’un mobilier supplémentaire à prévoir (par exemple des

bureaux sur lesquels viendraient se positionner des automates à intégrer, qui permettraient de

rester davantage dans l’esprit général de l’aménagement intérieur de la médiathèque).

Par ailleurs nous aurions souhaité contacter le cabinet de l’architecte Dominique Perrault

pour avoir un ordre d’idée de la procédure et du coût éventuel liés à une autorisation de travaux

impliquant la façade de Lucie-Aubrac. Étant donné que nous n’étions pas à même de lui

soumettre un projet détaillé et que nous n’avions pas le feu vert des décideurs, nous avons

renoncé à cette idée.

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Page 33: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

III. LE LIVRABLE

1. PRÉSENTATION DU LIVRABLE

Le livrable, tel que défini dans la commande, devait rassembler plusieurs éléments. En

premier lieu, un ou plusieurs scénarios d’organisation de l’activité de service au public et des

espaces. Ces scénarios devaient reposer sur une étude de coût global, basée sur les

fournisseurs actuellement identifiés sur le marché, mais également sur une identification des

différentes subventions mobilisables. Enfin le livrable devait comprendre un plan de travail

concret pour opérer le passage à la technologie RFID, identifiant les étapes d’un calendrier et les

acteurs à mobiliser. Nous nous sommes attachés à fournir l’ensemble de ces éléments, en les

contextualisant dans le cadre vénissian et en les mettant en perspective avec les informations

collectées dans la littérature professionnelle, dans nos entretiens avec les acteurs du marché et

au cours de notre parangonnage.

La commande portant sur une étude d’opportunité et de faisabilité, nous nous sommes

appuyés sur ces deux facettes pour structurer notre livrable (75 pages, sans les annexes).

Dans un premier temps, nous avons rappelé la commande, la nature technique de notre

sujet (l’automatisation par la RFID) et les conséquences de cette technique sur l’organisation du

travail et sur les acteurs de la transaction automatisée : les usagers, les agents eux-mêmes et

enfin l’institution en tant que telle. L’opportunité d’un passage à la RFID devait reposer sur une

étude de chacun de ces éléments. La première partie de notre livrable y est donc consacrée. Une

présentation rappelle d’abord le fonctionnement de l’identification par radiofréquence et l’usage

qui en est fait dans les bibliothèques ayant déjà effectué le passage à l’automatisation. Ces

éléments définissant le projet lui-même sont suivis par un diagnostic matriciel (SWOT, ou AFOM)

portant sur le réseau des bibliothèques de Vénissieux et sur l’application du projet à ce contexte.

Les forces et les faiblesses de l’institution sont mises en regard des gains attendus et des risques

engendrés par la mise en œuvre de l’équipement en RFID des collections. Chacune de ces

catégories est passée au crible des trois regards évoqués plus haut : les usagers, les agents,

l’institution. Chacun de ces points de vue révèle des éléments toujours différents et parfois

singuliers mais jamais à exclure.

Il est à noter que le point de vue extérieur des élèves conservateurs porteurs du projet a

toujours été bienvenu et encouragé mais qu’il n’est malgré tout pas toujours aisé d’entendre des

personnes étrangères à la structure lister des faiblesses de cette dernière, faiblesses pourtant

bien connues des professionnels compétents de la structure. Alors même que les gains du projet

ont pour rôle, entre autres, de répondre aux lacunes et points de vigilance identifiés, il est plus

facile d’entendre un diagnostic comprenant des apports mais pas de défauts. Les éléments que

nous avons choisi de mettre en avant l’ont d’abord été en fonction de leur pertinence mais il nous

a fallu les formuler, dans le livrable, avec une attention particulière. Il importait de ne pas

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Page 34: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

seulement rendre un tableau divisé en deux colonnes et une dizaine de lignes mais de le

précéder d’un propos rédactionnel développé, précis et argumenté.

Cette partie étude d’opportunité reste factuelle et n’aboutit pas à une conclusion avec

prise de position ; notre rôle se bornait à présenter les éléments au comité de pilotage, élus et

DG compris, qui devaient eux-mêmes prendre la décision de lancer la mise en œuvre ou non.

Ce positionnement, visant à présenter des éléments sans faire de préconisations, a

également présidé à la deuxième partie de notre livrable qui portait davantage sur la faisabilité du

projet, une fois étudiée l’opportunité de le lancer. Nous avons d’abord choisi de répondre

directement à la commande en présentant dès le début de cette partie une série de cinq

scénarios, échelonnés du plus simple au plus complexe. Ces scénarios sont immédiatement

suivis d’une partie regroupant des éléments dits variables. Nous avons jugé qu’il était opportun

de rassembler sous cette appellation une série d’éléments techniques, pour lesquels il était

également nécessaire de présenter les options existantes, partageant la spécificité d’être

indépendants du scénario retenu. Peu importe le scénario choisi in fine par le Copil, ou plus

probablement les éléments de scénarios divers retenus et combinés pour faire un nouveau, il

sera nécessaire par la suite de trancher ces questions parfois mineures mais aux conséquences

réelles, soit sur le coût du projet, soit sur les possibles ouvertures futures, soit encore sur

l’organisation du travail en guichet arrière. Il était donc important à nos yeux de les prendre en

compte dans l’étude de faisabilité sans pour autant les mêler aux scénarios présentés.

Ces éléments variables, indépendants des scénarios, ne sont pas à confondre avec des

éléments communs à tous les scénarios et qui sont au contraire fixes. Ainsi, quel que soit le

scénario retenu, les recherches de subventions à mobiliser sont à peu près identiques, de même

que la nécessité d’une communication externe forte, les travaux d’équipement initial des

collections ou les éléments présidant à l’établissement d’un calendrier resserré mais réaliste. Ces

éléments communs et fixes ont été présentés à la suite des scénarios et des variables.

Cette partie traitant de la faisabilité du projet via des scénarios comprend donc les

éléments nécessaires à sa mise en œuvre : budgets, subventions, calendriers de travail. Ces

aspects sont présentés en premier lieu dans une partie rédactionnelle qui vise à les expliquer en

détail, à les mettre en perspective, à les contextualiser et à les lier les uns aux autres. Nous

avons décidé d’ajouter à la fin de cette étude de faisabilité des grilles, structurées et peu

rédigées, reprenant la plupart des éléments bruts et propres à chaque scénario, c’est-à-dire le

détail des coûts, les agendas liés, la nature et l’importance des gains attendus. Ces grilles,

regroupées à la fin du livrable, ont constitué un outil précieux pour une comparaison rapide et

synoptique de chaque solution.

Le livrable se conclut naturellement pas les documents annexes, que nous avons choisi

de regrouper en deux blocs. Le premier regroupement des annexes (43 pages) rassemble les

Rapport projet collectif Vénissieux Page 34 sur 50

Page 35: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

documents les plus directement nécessaire à une mise en œuvre rapide. On y trouve la liste des

participants au comité de pilotage, une bibliographie choisie de documents qui ont guidé notre

réflexion initiale, tous les devis qui nous ont été communiqués par les différents fournisseurs que

nous avons pu contacter et enfin des plans des différentes bibliothèques du réseau de

Vénissieux avec des propositions d’implantation des automates et les modifications apportées au

mobilier d’accueil. Le deuxième regroupement de documents (99 pages) comprend davantage

des éléments de documentation technique et marketing communiqués par les fournisseurs.

2. LA CONCEPTION CUMULATIVE DES SCÉNARIOS

Nous avons rapidement évoqué les scénarios en décrivant la structure générale du

livrable. Dans la mesure où ces productions constituaient l’essentiel de la partie faisabilité du

livrable ainsi que le principal attendu de la communes, il importe de détailler ici la façon dont

nous les avons conçus. Avant d’élaborer nos hypothèses de travail, appelées à devenir des

scénarios, nous nous sommes attachés à identifier méthodiquement les conséquences d’un

éventuel passage à la RFID sur le fonctionnement de l’ensemble du réseau de Vénissieux et

l’ensemble des étapes du circuit du document, de son acquisition à son désherbage en passant

par l’équipement et bien évidemment le prêt-retour. Nous sommes donc partis des objectifs

finaux pour imaginer nos réponses, puis nous avons imaginé les impacts sur l’existant, et ce n’est

qu’ensuite que nous avons pu construire une mise en œuvre adaptée. La commande évoquait un

ou plusieurs scénarios. Elle était motivée notamment par le dysfonctionnement actuel du

système antivol et de la mesure de la fréquentation. Nous devions présenter une solution réglant

au minimum ces deux problèmes. Le réseau des bibliothèques de Vénissieux étant engagé dans

une démarche d’amélioration de la qualité de l’accueil, la direction de la bibliothèque nous avait

également demandé d’intégrer cette dimension et de présenter des options utilisant

l’automatisation comme un levier pour améliorer l’accueil et participer à l’évolution de la culture

professionnelle des équipes, davantage tournée vers les collections que vers les usagers. Nous

avons donc construit les différents scénarios de façon à présenter des réponses graduées à ces

différentes questions.

Ces questions et les réponses à apporter ne sont pas exclusives les unes des autres.

Améliorer l’accueil n’a pas pour conséquence d’empêcher la mesure de la fréquentation. Les

scénarios n’avaient donc pas non plus nécessairement à être exclusifs. Partant de ce constat,

nous avons fait le choix de proposer des solutions nombreuses mais complémentaires,

modulables et évolutives plutôt qu’un ou deux scénarios seulement, ancrés chacun dans un parti

pris totalisant et fermé. Ainsi, les cinq scénarios que nous avons présentés au comité de pilotage

ne constituaient pas cinq options, avec l’obligation d’en choisir une, mais plutôt cinq étapes

d’enrichissement et de complexification progressive. Chaque scénario apportait un élément

traitant une facette du problème, et chaque scénario suivant proposait une brique supplémentaire

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venant s’ajouter plutôt que se substituer au scénario précédent. Nous avons par ailleurs misé sur

un intérêt supplémentaire de cette conception qui est son évolutivité dans le temps : on peut tout

à fait imaginer de décider la mise en œuvre d’un scénario médian à court terme puis de l’enrichir

dans un second temps en ajoutant les options d’un scénario plus poussé.

Les scénarios ont été numérotés et nommés, du plus simple au plus complexe :

l’indispensable, le basique, le complet, l’ambitieux et le maximal. Tous les scénarios ont été

structurés de la même façon : d’abord une présentation très succincte des apports visés du

scénario par rapport aux scénarios précédents puis un passage en revue des modifications

apportées à l’organisation du travail. Cette description est suivie des gains attendus et des

risques à surveiller lors de la mise en œuvre puis du fonctionnement quotidien des mesures.

Viennent ensuite les aspects organisationnels et techniques puis les éléments financiers, autant

d’éléments qui seront repris dans la grille synthétique finale. Enfin, d’éventuelles variantes

propres au scénario.

Le scénario 1 se contentait de répondre à la commande minimale via un équipement en

RFID de l’ensemble de la collection et l’installation de portiques antivol effectuant également une

mesure des entrées et des sorties. À cette proposition s’ajoute dans le scénario 2 un début

d’automatisation avec des automates uniquement pour le prêt, mais pas pour le retour qui

conserve encore la mission du contrôle de l’état des documents. À partir du scénario 3, toutes les

transactions, prêts comme retours, sont automatisées et l’on peut réellement dégager du temps

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Page 37: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

de travail à affecter à d’autres missions, en particulier un accueil du public de meilleure qualité.

Le scénario 4 proposait d’ajouter à cette automatisation totale de l’existant un service

supplémentaire, la boîte de retour 24/24, plébiscitée par tous les usagers d’institutions qui ont fait

le choix de la mettre en place. Enfin, le dernier scénario apportait encore une valeur ajoutée, non

plus pour les usagers mais pour les équipes, via l’installation d’un robot trieur derrière les trappes

des boîtes de retour 24/24.

Si nos deux études, d’opportunité et de faisabilité, se voulaient d’abord factuelles, c’était

afin de ne pas donner au comité de pilotage le sentiment que nous leur imposions le choix du

passage à la RFID et les modalités de sa mise en œuvre. Ce n’est que suite aux sollicitations

des membres du comité de pilotage que nous avons émis nos préconisations. Notre opinion était

que les scénarios 1 et 2 étaient sous efficients au regard de l’investissement requis et que le

scénario 5 risquait d’entraîner des frais importants de maintenance pour un gain limité. C’est

donc sur les scénarios 3 et 4 qu’ont porté nos préconisations, en jouant sur l’évolutivité énoncée

plus haut : au regard des échéances électorales municipales, il nous semblait pertinent de

proposer un calendrier resserré pour le scénario 3 en visant un achèvement avant la période pré-

électorale, puis de le compléter avec les apports du scénario 4 dès le début du mandat suivant.

Nos préconisations ont finalement rencontré les préférences exprimées par les membres du

comité de pilotage, élus comme directeurs généraux et chefs de service.

3. EXEMPLE : LE SCÉNARIO 3 ET LES GRILLES ASSOCIÉES.

À titre d’exemple, nous présentons ci-dessous le scénario 3 tel qu’il a été communiqué

dans notre livrable, accompagné de la grille résumant les éléments financiers et les gains

attendus ainsi que des éléments de calendrier.

Scénario 3 : Le complet

Tous les documents sont équipés en RFID et les automates de prêt sont

complétés par des automates de retour de modèle similaire, à l’intérieur de la

bibliothèque. Les usagers accèdent directement à tous ces automates en complète

autonomie. Cette autonomie n’est pas un abandon du public par les équipes : si les

imposantes banques de prêt-retour ont toutes disparu dans ce scénario, un agent

est toujours présent à proximité des automates pour accompagner les usagers.

L’automatisation des retours s’accompagne d’une réorganisation du rangement

des documents en rayons, du renseignement documentaire dans les espaces dédiés

aux collections et de la vérification de l’état des documents.

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Page 38: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

a. Principales modifications dans l’organisation du travail.

Les modifications apportées au scénario 1 s’appliquent également aux scénarios

suivants.

Un agent d’accompagnement, positionné à proximité des automates, est à

même d’expliquer leur fonctionnement aux nouveaux usagers, de répondre à leurs

questions sur tous les sujets qui se rapportent à la bibliothèque (conditions de prêt,

animations, etc.) et, si nécessaire, de les orienter vers les autres espaces de la

bibliothèque. Si un document n’est pas correctement détecté par la platine, si un usager

a effectué une mauvaise manipulation par erreur ou a oublié une partie des documents

(comme un DVD dans un coffret en comprenant plusieurs), c’est vers cet agent qu’il

pourra se tourner. Pour répondre à toutes ces questions et régler rapidement les

problèmes les plus simples, cet agent a accès à un meuble haut, équipé

informatiquement avec un accès au SIGB (catalogue, comptes lecteurs). Il doit donc être

compétent et formé à l’utilisation des outils que sont les automates et le SIGB mais

également à l’accueil des usagers, et informé des activités et du fonctionnement du

réseau des bibliothèques de Vénissieux. Il ne s’agit pas d’un poste temporaire destiné à

assurer la transition vers l’usage des automates et qui disparaîtra au bout de quelques

mois mais bien plutôt d’un poste permanent et essentiel à la qualité de l’offre, à la

fiabilité des transactions et à la fluidité des circuits.

Les automates de retour sont accompagnés d’un mobilier dans lequel les

usagers déposent les documents rendus. Les agents affectés au renseignement

documentaire viennent régulièrement avec un chariot pour vider le meuble de retour et

remettre les documents à leur place ; c’est précisément quand on est au milieu des

rayonnages que l’on est le plus accessible pour les usagers en situation de

recherche documentaire, la fonction de rangement est donc bien liée à celle de

renseignement. En conséquence, les banques de renseignement des espaces

documentaires sont également déposées et remplacées par du mobilier plus léger, plus

discret et plus accessible, à proximité des rayonnages afin qu’à tout instant un agent

puisse l’utiliser en compagnie d’un usager pour lui répondre avant de l’accompagner

systématiquement jusqu’au rayonnage recherché.

La vérification des documents se fait également au moment du rangement des

collections. On peut envisager plusieurs politiques différentes de traitement des

documents abîmés mais du point de vue de l’organisation du travail la répartition est la

même. Considérant le projet global d’amélioration de l’accueil, le changement de

positionnement du personnel, qui vise à accompagner en confiance plutôt qu’à contrôler

en autorité, et la faible part des documents réellement endommagés par rapport aux

Rapport projet collectif Vénissieux Page 38 sur 50

Page 39: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

documents perdus ou rendus incomplets, nous faisons la proposition de la cohérence et

d’un changement de la procédure liée à ces questions. La priorité ne serait plus de

s’assurer d’une collection en bon état dans les étagères mais plutôt de s’assurer d’un

document en bon état dans les mains de l’usager. Il ne s’agirait plus de vérifier chaque

page à la recherche d’un coup de crayon mais de constater si le document est toujours

dans un état physique autorisant sa mise à disposition auprès du public et s’il est

complet. Si le document n’est plus dans un état physique digne d’un usager, il doit être

désherbé pour être, selon les cas, réparé, remplacé par un exemplaire neuf, remplacé

par un autre document traitant du même sujet, ou non remplacé. Si le document n’est

pas complet (ex : CD absent d’un coffret) il est exclu du prêt et le dernier emprunteur est

contacté le lendemain par téléphone pour lui signaler son oubli ; si cet oubli n’est pas

réparé, la perte du document lui est imputée et facturée, au même titre qu’un document

perdu.

b. Gains attendus

Aux conséquences positives des scénarios 1 et 2 s’additionnent des gains

supplémentaires pour les usagers et pour les agents.

L’automatisation des retours ajoutée à celle des prêts est un gain de temps

significatif pour les usagers et les files d’attentes s’en trouvent encore considérablement

réduites. Le retour des documents empruntés est souvent la première étape de l’usager

à son arrivée ; c’est donc un moment dont les conditions et le ressenti vont affecter tous

ses usages suivants de l’institution (la recherche, l’emprunt, etc.). Il est donc positif pour

lui comme pour la qualité de son accueil que ce moment ne soit pas placé sous le

signe du contrôle et de l’attente. Autonome, il n’attend pas passivement que l’opération

se termine mais est acteur du fonctionnement de l’institution collective, il n’est pas objet

de suspicion mais plutôt de confiance. Par ailleurs, plus encore que pour le prêt,

l’automatisation des retours apporte une certaine confidentialité quant aux documents

empruntés. Par la suite, dans les rayonnages, il a à sa disposition un personnel plus

présent et plus accessible qui l’accompagne jusqu’au bout de sa recherche.

Pour les agents, l’automate de retour et les réorganisations liées ont pour

conséquence de maintenir les côtés positifs des relations qui se déroulaient jusque là

aux banques de prêt-retour, tels que les échanges informels avec l’usager, les

réponses qualitatives quant à la situation du compte lecteur et le positionnement de

service public, tout en déportant ou annulant les opérations physiques répétitives

des retours et les TMS liés et les éventuels situations de stress ou de conflits liées aux

litiges avec les usagers avec la pression de la file d’attente. L’image de l’agent s’en

Rapport projet collectif Vénissieux Page 39 sur 50

Page 40: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

trouve améliorée : il était auparavant un élément de jugement, en position de surplomb

moral, et devient un aidant compétent en situation d’accompagnement d’un pair.

En ce qui concerne la collection, une crainte régulièrement exprimée par les

agents est la dégradation générale et progressive de l’état des documents de la

bibliothèque du fait de l’absence du double contrôle (au prêt et au retour) de l’état des

documents. Les retours des autres bibliothèques ayant déjà effectué le passage à la

RFID et ayant exprimé les mêmes craintes sont rassurants car on ne constate pas de

hausse du nombre de documents détériorés. La nature du contrôle de l’état du

document peut elle-même être modifiée, dans une perspective d’amélioration de l’offre

au public : la finalité n’est pas de conserver à la bibliothèque un document en bon état

mais plutôt de proposer au public un document en bon état. Cette attention nouvelle

peut provoquer une formalisation plus rigoureuse du budget de renouvellement des

collections et, in fine, une offre de meilleure qualité. Qualité encore améliorée par la

fiabilité des transactions automatisées qui fait chuter le nombre d’erreurs de transactions

et offre une vision plus juste de l’état de la collection.

c. Risques

Pour la réussite de ce scénario, il est nécessaire de ne pas négliger certains

points de vigilance, à ajouter à ceux des scénarios 1 et 2.

Comme pour les automates de prêt, il est indispensable de ne pas laisser les

usagers seuls face aux automates de retour, sans accompagnement. La disparition

des banques de prêt-retour et la libération du temps de travail liée doivent

impérativement se faire au bénéfice de l’accueil du public. Ce temps de travail ne doit

pas être consacré à mener du travail interne. Le poste d’accompagnement est un

impératif. Il suppose, comme pour les automates de prêt, que le personnel qui y est

posté soit formé au matériel comme au logiciel et au relationnel avec le public. Ces

questions d’organisation du travail doivent également intégrer le rôle de rappel des

usagers en cas de document incomplet ; cette mission n’est pas nouvelle dans le fond

mais elle l’est sous cette forme, elle devra être l’objet d’une procédure rédigée et

explicite, et confiée à des personnes bien identifiées dans les équipes.

Ces éléments relationnels de communication directe entre agents et usagers ne

sont que l’étape la plus fine d’une gestion de la communication qui doit être beaucoup

plus large, en interne comme en externe. Tous les acteurs de cette relation doivent être

informés en amont du projet, en détail et dès le lancement du travail de mise en œuvre

de la transition vers l’automatisation. Cette facette n’est pas à négliger, au risque de

nourrir les inquiétudes naturelles des agents comme des usagers quant à une éventuelle

déshumanisation et dépersonnalisation des rapports entre l’usager et l’institution.

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Page 41: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

Pour éviter que de nouveaux troubles musculo-squelettiques ne viennent

remplacer les anciens, le nouveau mobilier remplaçant les banques de prêt-retour, les

étagères de retour ou les chariots devront être pensés en termes d’ergonomie et testés

en amont par des membres de l’équipe. Ces TMS seront évités par un mobilier adapté

mais également par une rotation régulière des membres de l’équipe sur chacun des

postes au public.

L’installation des automates requiert un raccordement de chacun d’entre eux

d’une part à l’alimentation électrique et d’autre part au réseau informatique. Il importe

donc de s’assurer, au moment du placement prévisionnel des automates, de la présence

de prises électriques et informatiques accessibles.

Un usage parfois évoqué par les équipes aux banques de retour est le constat

empirique de ce qui est effectivement emprunté par les usagers. La mesure de cet

élément est indispensable à une politique documentaire raisonnée. Fonder cette

mesure sur la perception empirique et fractionnée qui a lieu au moment du retour des

documents est très insuffisant. Pour conserver et développer cette connaissance des

usages, il est important de développer en parallèle des indicateurs de mesure des

collections qui seront renseignés par une interrogation du SIGB. Consacrer une part du

budget, même très faible, au rachat des documents abîmés est également une mesure

nécessaire de politique documentaire dont il faudra s’assurer de la mise en place.

d. Aspects organisationnels et techniques

La répartition spatiale des automates pour un accueil amélioré a des

conséquences organisationnelles et techniques. Les espaces n’étant pas les mêmes

dans les différentes structures du réseau (Lucie-Aubrac, Robert-Desnos, La Pyramide,

Anatole-France), ces éléments techniques et organisationnels ne peuvent être traités de

la même façon. Tous les automates doivent être accompagnés d’une signalétique

importante et extensive, précisant leur fonction (prêt ou prêt-retour) et leur

fonctionnement. Les écrans des automates eux-mêmes diffusent leur propre mode

d’emploi. Tous les automates sont à même de distribuer des tickets récapitulatifs de

l’état du compte lecteur à l’issue de la transaction.

Le circuit interne du document et l’installation des portiques antivol sont les

mêmes que dans le scénario 1.

À la médiathèque Lucie-Aubrac, ce scénario comprend six automates sur pied.

Comme dans le scénario 2, on trouve un automate exclusivement dédié au prêt dans

chacun des deux espaces de la bibliothèque, Adulte-Jeune et Enfant. Les quatre

automates restant sont des automates mixtes, sur lesquels les usagers peuvent

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Page 42: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

effectuer aussi bien leurs retours que leurs emprunts de documents. Ces quatre

automates sont situés dans l’allée centrale de la médiathèque, qui sépare les deux

espaces documentaires et qui est directement au contact de l’entrée et de la sortie du

bâtiment. C’est donc la première zone dans laquelle les usagers pénètrent et la dernière

qu’ils quittent. Le caractère mixte de ces automates assure une adaptation au plus près

des flux changeants des usagers et de leurs besoins.

Ces automates mixtes sont accompagnés d’un mobilier signalé « Retours du

jour » et destiné à accueillir les documents rendus par les usagers au fur et à mesure du

passage des documents sur la platine de l’automate. Ce mobilier doit rester aisément

accessible par les agents qui viennent régulièrement avec un chariot pour le vider et

ranger les documents. La fonction retour des automates n’étant présente que dans la

zone commune de la médiathèque, on trouvera dans le mobilier de retour aussi bien des

documents relevant de l’espace Adulte-Jeune que de l’espace Enfant. Afin de fluidifier la

circulation des agents et des chariots, et d’accélérer le rangement, on peut diviser le

mobilier en trois sections : Adulte-Jeune, Enfant et Réservations. Ces trois sections sont

clairement signalées. Pour chaque document rendu par l’usager, l’automate indique

dans quelle section du mobilier le document doit être déposé. Si des erreurs ponctuelles

sont inévitables, elles restent aisées à identifier et le gain de temps comme de pénibilité

pour les agents les compensent largement.

La situation pré-automatisation nécessite, selon les tranches horaires de 2 à 7

agents pour assurer le prêt-retour et le rangement, plus 1 agent en renseignement dans

chacun des deux espaces, soit au total entre 4 et 9 agents. Avec l’automatisation du

prêt-retour de ce scénario, le nombre d’agents nécessaire est compris entre 3 et 5 : 1

agent d’accompagnement auprès des quatre automates mixtes de l’allée centrale, 1

agent mobile dans chacun des deux espaces pour le rangement et le renseignement, et

éventuellement 1 agent mobile supplémentaire dans chacun des deux espaces pour le

renseignement.

À la bibliothèque Robert-Desnos, l’installation est la même que celle proposée

dans le scénario 2, avec deux automates mixtes prêt-retour à la place des deux

automates exclusivement dédiés au prêt. Le rajout de la fonction retour à ces automates

nécessite également de leur adjoindre le chariot des retours à proximité, sur lequel les

usagers déposent les documents qu’ils rapportent à la bibliothèque. Les espaces Adulte

et Jeunesse étant clairement séparés et disposant chacun d’un automate, il n’est pas

nécessaire de diviser le chariot en trois sections, seulement de mettre à part les

réservations. On connaît le fort usage d’emprunt qui est fait de ces chariots de retour par

les usagers, à Robert-Desnos comme dans la plupart des bibliothèques de proximité sur

le territoire national ; la fonction mixte des automates et la proximité de ces chariots

Rapport projet collectif Vénissieux Page 42 sur 50

Page 43: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

assurent une rotation rapide des documents concernés. L’ancienne banque de prêt-

retour de chaque espace est déposée et remplacée par une banque allégée, en position

assise pour l’agent au public mais également pour l’usager. Cette banque assure les

fonctions de renseignement, d’inscription et d’accompagnement à l’automate. Du fait

d’un effet plancher, l’espace et l’équipe restreinte de Robert-Desnos ne permettent pas à

l’automatisation de dégager du personnel au public mais a contrario les conséquences

positives sur la qualité de l’accueil et du renseignement se font d’autant plus ressentir.

Dans les bibliothèques La Pyramide et Anatole-France, l’installation est la

même que celle proposée dans le scénario 2, avec dans chaque bibliothèque un

automate mixte prêt-retour à la place de l’automate exclusivement dédié au prêt. Le

rajout de la fonction retour à ces automates nécessite également de leur adjoindre le

chariot des retours à proximité, sur lequel les usagers déposent les documents qu’ils

rapportent à la bibliothèque. Il est important de souligner que les usagers de ces

bibliothèques sont exclusivement des enfants ; la hauteur du mobilier de retour doit donc

être adapté.

e. Calendrier et aspect financier

Tous les éléments sont repris synthétiquement dans les grilles de scénario, en

page 69. Tous les éléments relevant des demandes de subvention sont traités dans la

partie II.B.3, en page 63. Les éléments de mise en œuvre de ce scénario reprennent les

bases communes à tous les scénarios pour les études techniques, les demandes

d’autorisation, les dépôt de demandes de subvention, les appels d’offres et leurs

dépouillements et la communication auprès du public et auprès du personnel, et la base

du scénario 1 pour l’équipement des documents et la pose des portiques antivol.

Tous les prix sont HT ; ils sont indicatifs et se basent sur les prix catalogue

(hors remises) figurant sur les devis obtenus auprès des fournisseurs rencontrés.

Dans les achats de matériel, ce scénario s’élève à 174 340€ HT en

investissement :

• 5 portiques (=paire d’antennes) antivol : 35 100€ HT

• 8 automates sur pied (LA et RD) : 62 400€ HT

• 2 automates à intégrer dans du mobilier existant (PY et AF) : 12 600€ HT

• 18 platines RFID (12 petites bleues et 6 grandes noires) : 12 000€ HT

• Frais d’installation et de gestion de projet : 10 500€ HT

• Formation des agents par le prestataire : 2 000€ HT

Rapport projet collectif Vénissieux Page 43 sur 50

Page 44: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

• Licences SIP2 : 3 740€ HT

• Consommables (puces, rouleaux de papier thermique) : 33 500€ HT

• 1 lecteur RFID portable pour inventaire : 2 500€ HT

Ces dépenses en investissement pourront faire l’objet d’une demande de

subvention à la Drac à hauteur de 50 % du montant global.

Les coûts de fonctionnement sont évalués à 18 210€ HT par an :

• Consommables (puces, rouleaux de papier thermique) : 5 200€ HT

• Maintenance : 12 460€ HT

• Licence logiciel de statistiques de fréquentation : 400€ HT

• Licences SIP2 : 150€ HT

À la durée de fermeture requise dans le scénario 1 pour l’équipement de tous les

documents et la pose des portiques antivol se cumule le temps nécessaire à la livraison

des automates (et du mobilier nécessaire), à leur installation, et à la formation des

équipes, estimé entre 3 et 5 jours. Cette durée ne s’ajoute pas nécessairement au temps

de fermeture nécessaire au rééquipement des collections mais peut s’y fondre ; il ne

s’agit pas de rajouter une semaine de fermeture pour la livraison à la suite du

rééquipement mais de situer la semaine d’installation au sein de la période de fermeture

déjà déterminée.

f. Variante : les étagères de retour automatisées

La valeur ajoutée de ce scénario par rapport aux scénarios 1 et 2 porte sur

l’automatisation de la fonction retour. Nous avons étudié une solution basée sur des

automates de retour semblables aux automates de prêt, en les utilisant de façon mixte

prêt-retour. Un variante de ce scénario consiste à utiliser des étagères de retour

automatisées (type SmartShelf, modèle déposé par le fournisseur Bibliotheca) à la place

de la fonction retour des automates mixtes. Les étagères de retour automatisées sont,

comme leur nom l’indique, un type de mobilier de rangement directement équipé de

platines RFID. Installées à proximité de l’entrée de la bibliothèque, elles offrent aux

usagers la possibilité d’y déposer directement les documents à retourner ; la platine

intégrée au mobilier détecte le document et le passe automatiquement en retour s’il était

enregistré comme emprunté. On peut encourager un pré-tri des retours via la

signalétique comme on le fait sur les meubles de retour qui accompagnent les

Rapport projet collectif Vénissieux Page 44 sur 50

Page 45: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

automates de retour. Ce type d’étagères, d’une capacité de 400 documents, remplace à

la fois l’automate de retour et le mobilier de pré-tri.

On y gagne encore en simplicité pour l’usager : il n’a pas d’option à sélectionner

sur l’automate, il n’a qu’à déposer l’ouvrage dans le bon rayonnage. Dans la mesure où

une seule personne à la fois peut utiliser un automate alors que plusieurs personnes

peuvent être de front à utiliser une étagère, on y gagne également en temps en

réduisant encore les files d’attente. On y perd cependant en souplesse et en adaptation

aux flux : puisque ces étagères de retour remplacent des automates mixtes, il faut les

compléter par des automates de prêt supplémentaires. Le volume occupé par ce type de

mobilier standard le réserve sans doute à la médiathèque Lucie-Aubrac ; il est

cependant envisageable de n’acquérir que la tablette de rayonnage RFID et de l’intégrer

à du mobilier sur mesure, ce qui rendrait l’option envisageable pour les bibliothèques de

quartier également. Dans cette variante, on compterait toujours un automate de prêt

dans chacun des espaces Adulte-Jeune et Enfance (donc deux au total), au moins deux

étagères de retour automatisées dans l’allée centrale de la médiathèque et deux

automates de prêt supplémentaires à proximité des étagères de retour. En période de

retours importants, les deux automates de prêt à proximité des étagères pourraient

basculer en mode mixte prêt-retour.

L’organisation du rangement et du renseignement est inchangée.

Le prix d’une étagère de retour automatisée est de 32 000€ HT, qui comprennent

les étagères, la partie informatique matérielle et logicielle, l’installation et la formation. La

variante de ce scénario qui comprend deux étagères de retour et deux automates de

prêt (au lieu de quatre automates mixtes accompagnés de mobilier) coûte donc 166

600€ HT, soit un surcoût de 53 000€ HT par rapport au scénario initial. Comme pour un

automate, une étagère requiert une prise secteur et deux prises réseau RJ45 ainsi

qu’une licence SIP2.

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Page 46: RAPPORT DU ÉTUDE D’OPPORTUNITÉ PROJET COLLECTIF ET DE

Scénario 3 : Le complet

Des automates assurent le prêt et le retour dans les bibliothèques

Rapport projet collectif Vénissieux Page 46 sur 50

Tous les prix sont HT. Ils sont indicatifs et se basent sur les devis obtenus auprès des fournisseurs rencontrés. Prix remisé Prix catalogue

Matériel Antivol 5 paires de portiques antivol

Prêt Lucie-Aubrac : 6 automates sur pied (2 prêt, 2 mixtes)

Robert-Desnos : 2 automates sur pied

Anatole-France : 1 automate à intégrer sur du mobilier existant

Pyramide : 1 automate à intégrer sur du mobilier existant

Retour (Automates mixtes et/ou dédiés)

Autres Platines

Lecteur mobile d'inventaire

TOTAL

Coût Investissement Matériel

Installation 1000€/jour (automates et portiques)

Licences SIP2

Consommables (puces, papier thermique)

Formation sur site, assurée par le fournisseur

Assistance à la gestion de projet

TOTAL

Fonctionnement Licences SIP2 150,00 € 150,00 €

Consommables (puces, papier pour tickets)

Licence logiciel de statistiques 400,00 € 400,00 €

Maintenance 10% du PA

TOTAL

Subventions Drac Aide à l'informatisation des bibliothèques 50%*

DPV Dotation Politique de la Ville A voir A voir

RESTE INVESTISSEMENT

Gain attendu pour l'usager

pour les équipes

pour les collections

pour la collectivité

Points de vigilance informatique, technique

organisation du travail

aménagement

communication

Exemples de ce type d'installation, contacts

Remarques/Autres préconisations

Variante (surcoût)

Externalisation de l'encodage, subventionnable par la Drac à hauteur de 50%

Tous les documents sont équipés en RFID et les automates de prêt sont complétés par des automates de retour de modèle similaire, à l’intérieur de la bibliothèque. Les usagers accèdent directement à tous ces automates en complète autonomie. Cette autonomie n’est pas un abandon du public par les équipes : si les imposantes banques de prêt-retour ont toutes disparu dans ce scénario, un agent est toujours présent à proximité des automates pour accompagner les usagers.

25 000,00 € 35 100,00 €

32 760,00 € 46 800,00 €

10 920,00 € 15 600,00 €

4 410,00 € 6 300,00 €

4 410,00 € 6 300,00 €

8 000,00 € 12 000,00 €

2 250,00 € 2 500,00 €

87 750,00 € 124 600,00 €

Dépenses (hors travaux et mobilier)

87 750,00 € 124 600,00 €

7 500,00 € 7 500,00 €

3 590,00 € 3 740,00 €

15 600,00 € 33 500,00 €

2 000,00 € 2 000,00 €

3 000,00 € 3 000,00 €

119 440,00 € 174 340,00 €

3 800,00 € 5 200,00 €

8 775,00 € 12 460,00 €

13 125,00 € 18 210,00 €

59 720,00 € 87 170,00 €

59 720,00 € 87 170,00 €

Autonomie, confianceDiscrétion, confidentialitéFluidité, réduction de l'attenteQualité de l'accueil, disponibilité des agents dans les espacesAccessibilité

Valorisation d'un métier d'accueil, posture d'aidant Baisse de pénibilité, réduction des TMS Qualité de la relation à l'usager, réduction des conflitsCohésion d'équipe renforcée par une nouvelle polyvalenceGain de temps pour développer de nouveaux servicesInventaire facilité

SécurisationRéduction des erreurs de transactionMeilleure vision de l'état des collections par un inventaire plus fréquent

Image positive de l'innovation technologique, exemplaritéMeilleur service rendu à la population, responsabilitéReconnaissance dans les milieux professionnels, attractivitéEffectif minimal nécessaire réduit (Lucie-Aubrac)Meilleure connaissance de la fréquentation

Licence SIP2 sur 10 automates et 5 portiquesCâblages (réseau, secteur)Dépose de la banque de prêt, remplacement par un nouveau mobilier d'accueil, plus léger, plus discret, plus accessible

Formation des équipesAccompagnement systématique des usagers sur les automatesRéorganisation des postes d'accueil, rangement, renseignement, vérificationDéveloppement de la connaissance des usages par des outils de politique documentaire

Eventuellement une validation du dossier par Dominique Perrault (agencement intérieur)Signalétique adéquateEmplacement des automates et des points d'accueil en fonction des circulationsMobilier de retour (étagères, chariot) à proximité des automatesCréation/Acquisition de mobilier adapté pour les automates à intégrer/poserTravail sur l'ergonomie du nouveau mobilier

interne : dès la validation du projet par le conseil municipal, à toutes les étapesexterne : dès la validation du projet par le conseil municipal, à toutes les étapesPériode de fermeture nécessaire : estimation 1 à 3 mois

Bibliothèque municipale de Lyon (69), Jean-Baptiste Vicaire et Béatrice Pallud-BurbeaudBibliothèque intercommunale de Lezoux (63), Géraldine DebusBibliothèque municipale de Courbevoie (92), Lydie SénacBibliothèque municipale de Tulle (19), Christiane Méry

*il est possible d'intégrer un certain pourcentage de dépenses liées au mobilier dans la demande de subvention de la Drac. Le présent chiffrage ne comprend que les dépenses hors travaux et mobilier listées ci-dessous.

Etagères intelligentes de retour RFID (2 x 31 500€ + 1000€ de formation) qui remplacent 2 automates mixtes à Lucie Aubrac (-11 000€)

53 000,00 €

32 000,00 €

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PHASE QUOI QUI QUANDPréalable été 2018

Demande de crédit (préparation budgétaire) septembre 2018

Inscription PPI Commission PPI octobre à novembre 2018

Etudes Etudes techniques Bureau d'études DP novembre 2018 à janvier 2019

Etude de l'ergonomie des postes de travail automne 2018

Demandes d'autorisations Direction du Patrimoine février 2019

Dépôt de demande de subventions Drac 31/03/2019*

Demande en préfecture (crédits DPV) mars 2019

Validation Vote du budget Conseil municipal février 2019

Marché (Mapa) janvier 2019

Publication de l'appel d'offre Service des Marchés publics février 2019

Choix du marché et notification Service des Marchés publics mars 2019

Réalisation à partir de l'automne 2018

Communication à partir de février 2019

Equipes bibliothèques mai à juin 2019

Préparation des usagers (information)

Fermeture juillet à août 2019

Inventaire (1 semaine) Equipes bibliothèques juillet 2019

Réalisation des travaux Sous contrôle de la DP juillet à août 2019

Installation des licences SIP 2 juillet 2019

Equipement initial des documents juillet à août 2019

Paramétrage et installation des automates mi-août 2019

Formation des équipes à partir de mi-août 2019

Phase de test fin août 2019

Réouverture Rentrée des classes 2019

Evaluation à partir de janvier 2020

PHASAGE Scénario 3

Validation du scénario (Copil, conseil municipal) CopilConseil municipal

Direction des Affaires culturellesDirection des Ressources financières

Service PréventionEquipes bibliothèques

Direction bibliothèqueService des Marchés publics

Direction des Affaires culturellesService des Marchés publics

Rédaction du questionnaire de marché et du cahier des charges

Service des Marchés publicsDirection bibliothèqueDirection des Affaires culturelles

Préparation des équipes (participation, formation, accompagnement)

FournisseurDirection bibliothèqueService Communication Equipes bibliothèquesDirection bibliothèqueService Communication

Préparation des collections (désherbage, acquisitions, braderie)

Direction bibliothèqueService CommunicationEquipes bibliothèques

A la décision du conseil municipal1 mois avant fermeturePendant la fermeturePour la réouverture

Service Informatique documentaireFournisseur SIGB

Equipes bibliothèques+ renforts temporaires

Fournisseur RFIDFournisseur SIGBDirection bibliothèqueFournisseur RFIDEquipes bibliothèques

Fournisseur RFIDFournisseur SIGBDirection bibliothèqueService PréventionService CommunicationEquipes bibliothèquesServices techniques

EnquêtesExploitation des données statistiques

Direction bibliothèqueEquipes bibliothèquesService Communication Service Prévention

*Attention, les travaux ne peuvent pas démarrer avant notification (été). Prendre soin de demander un Avis de dossier complet à la Drac au moment du dépôt de dossier afin de pouvoir passer des commandes et lancer les travaux avant notification.

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CONCLUSION

Au cours des neuf semaines que nous avons passées au sein du réseau des bibliothèques

de Vénissieux, chacun d’entre nous a trouvé l’occasion d’enrichir sa connaissance de notre

environnement professionnel et de mettre ses compétences à l’épreuve de la réalité d’une

mission opérationnelle. Dans le même temps, nos choix initiaux de fonctionnement en tant que

groupe ont été validés par la pratique et il s’agit là d’un des apports majeurs de ce projet à notre

formation. Nous avons eu besoin de chacun des jours de ce stage, mais pas un de plus, grâce à

un périmètre bien évalué et bien défini par la direction de la bibliothèque et par un phasage

raisonnable et respecté de ces deux mois. Enfin, nous avons été bien accueillis par une équipe

aux opinions partagées quant au motif de notre venue et par des services centraux désireux de

participer à un projet d’amélioration du service public et disposés à nous ouvrir toutes les portes.

Nous considérons que ce projet collectif a été une réussite, notamment au regard des

éléments suivants : nous avons mis en œuvre, testé, conçu et appris des éléments techniques,

relationnels, managériaux, et de gestion de projet, en équipe restreinte comme en groupes de

travail élargis ; nous avons répondu à la commande via la production d’un livrable complet ; notre

travail a été validé par un comité de pilotage comprenant les élus concernés, le directeur général

des services et les directeurs de services opérationnels et de services supports. Cette validation

devrait entraîner une inscription au plan pluriannuel d’investissement à l’automne et les

premières mesures concrètes être présentées au public dans moins de 18 mois.

Outre notre production et les apports directement mesurables de ce projet, nous avons pu

en tirer un certain nombre d’enseignements quant à la conduite de l’action publique en matière

de lecture publique. Nous avons tiré profit de multiples entretiens avec les acteurs divers de cette

mission (médiathèques bien sûr, mais aussi plus généralement culture, informatique, patrimoine,

finances, ressources humaines, prestataires, etc.) à divers niveaux de responsabilité et au

croisement de l’action de plusieurs acteurs institutionnels publics comme privés. Cet aspect

collectif du travail est sans conteste ce que nous retiendrons avant tout : aucun projet un tant soit

peu ambitieux ne peut être formulé puis réalisé avec succès sans des étapes de consultation, de

concertation et de négociation avec l’ensemble des acteurs concernés, qu’il est indispensable

d’avoir identifiés en amont. La direction politique ne peut se passer de l’expertise du terrain, elle-

même nécessairement complétée par une évaluation correcte des ressources, qui doivent être

engagées en respectant un calendrier et des procédures garantissant le succès de l’opération

dans un cadre visant à combiner efficience et pertinence.

L’autre aspect indispensable à la réussite du projet nous était déjà théoriquement connu

mais notre confrontation à la réalité opérationnelle des équipements vénissians a constitué une

confirmation au caractère d’évidence : en matière de lecture publique comme ailleurs, il n’existe

pas de recette pour la réussite et chaque projet doit en permanence être mesuré à l’aune des

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spécificités du territoire dans lequel il devra se déployer. Ainsi, le caractère minimaliste des

bibliothèques du quartier du plateau des Minguettes comme celui, plus monumental, de la

médiathèque signée Dominique Perrault, ont conduit à des choix qui n’auraient pas été ceux que

nous aurions fait dans un autre contexte bâtimentaire. À cet exemple très matériel peuvent

s’ajouter évidemment celui de l’instabilité du périmètre RH de ce réseau de lecture publique, celui

de la composition sociologique de l’environnement urbain concerné, celui de l’insertion dans une

collectivité particulière comme celle de la Métropole de Lyon ou encore celui du calendrier

électoral ; on pourrait les multiplier à l’envi, tant chaque facette de l’environnement constitue à la

fois une opportunité d’enrichissement du projet et un risque d’échec de ce dernier. À la fois

remède et poison, la réalité du territoire est finalement apparue à nos yeux comme le pharmakôn

de toute action publique.

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LISTE DES ANNEXES

Bibliographie

Liste des rendez-vous effectués

Composition du comité de pilotage

SWOT

Plan du livrable

Liste des annexes du livrable

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