rapport d'Évaluation finale, externe et indépendante, … · « relance du système...

43
« Relance du Système d’alerte précoce pour la sécurité alimentaire » (GCP/CHD/028/EC) orchestré par la FAO et le Gouvernement du Tchad Rapport d'Évaluation Finale, externe et indépendante, du projet SISA—SAP Lezlie C. Morinière Consultante Internationale, (Ph.D., [email protected]), et Saninguera Kemhodjim Consultant National (M.Sc.,[email protected]), Date : août 2010

Upload: trinhngoc

Post on 12-Sep-2018

220 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

« Relance du Système d’alerte

précoce pour la sécurité

alimentaire » (GCP/CHD/028/EC)

orchestré par la FAO et le

Gouvernement du Tchad

Rapport d'Évaluation Finale, externe et indépendante, du projet SISA—SAP

Lezlie C. Morinière

Consultante Internationale,

(Ph.D., [email protected]),

et Saninguera Kemhodjim

Consultant National

(M.Sc.,[email protected]),

Date : août 2010

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 2

Sigles et Acronymes ACF : Action contre la faim AEDES : Agence Européenne pour le développement et la santé CASAGC : Comité d’Action pour la Sécurité Alimentaire et la Gestion des Crises CDA : Comité Départemental d’Action CFA : Communauté Financière Africaine CILSS : Comité Inter État de Lutte Contre la Sécheresse au Sahel CLA : Comité Local d’Action CNCAPD : Comité National en Charge de l’Appui aux personnes Déplacées CNNTA : Centre National de Nutrition et de Technologie Alimentaire CP : Comite de Pilotage, du projet SISA—SAP CRA : Comité Régional d’Action CSO : Comité de Suivi Opérationnel, du projet SISA—SAP CTP : Conseillère Technique Principale DIAPER : Diagnostic Permanent DGPAF : Direction Générale de la Production Agricole et de la Formation DPA : Direction de production agricole DPSA : Direction de la Production et de la Statistique Agricole DREM : Direction des ressources en eaux et de la Météorologie DUE : Délégation de l’Union Européenne EVST : Enquête de vulnérabilité structurelle au Tchad FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine FEWSNET: Famine early warning system network FIP : Fiche d’Identification de Projet GTI : Groupe de Travail Interdisciplinaire GTP : Groupe de Travail Pluridisciplinaire HCR : Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés ITRAD : Institut Tchadien de Recherche Agronomique pour le Développement MASSNF : Ministère de l’Action Sociale, de la Solidarité Nationale et de la Famille ONASA : Office National de Sécurité Alimentaire ONDR : Office National de Développement Rural ONG : Organisation Non Gouvernementale ONU : Organisation des Nations Unies PAM : Programme Alimentaire Mondial PNSA : Programme National de Sécurité Alimentaire PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PTCF : Fond propre de la FAO ROM: Results Oriented Monitoring System, de la DUE SA : Sécurité alimentaire SAP : Système d’Alerte Rapide SCAC : Service de Coopération et d’Action Culturelle, France SIG : Systèmes d’informations géographiques SIM : Système d’Information sur le marché SISAAR : Système d’information sur la Sécurité Alimentaire et l’Alerte Rapide SISA : Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire SISA—SAP : Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire/Système d’Alerte Rapide SP : Suivi permanent SPI : Services Pourvoyeurs d’Information SODELAC : Société pour le Développement du Lac UE : Union Européenne (actuellement connu sur le nom de DUE) VAM : Vulnerability Assessment and Mapping (du PAM)

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 3

Table de Matières I. Résumé Exécutif .................................................................................................................................... 4 II. Introduction ........................................................................................................................................... 7 III. Antécédents et Contexte ........................................................................................................................ 7 IV. Analyse des Objectifs et du Design .................................................................................................... 10

A. Justification............................................................................................................................................ 10 B. Objectifs ................................................................................................................................................ 12 C. Conception du Projet ............................................................................................................................. 12

V. Analyse de la Mise en Œuvre, l’Efficience et la Gestion .................................................................. 17

A. Budget et Dépenses .............................................................................................................................. 17 B. Activités et Produits .............................................................................................................................. 17 C. Appui du Gouvernement ....................................................................................................................... 21 D. Direction et Gestion .............................................................................................................................. 22 E. Appui Technique et Opérationnel ......................................................................................................... 23

VI. Évaluation des Résultats et de l’Efficacité ........................................................................................ 25

A. Effets et Impact ..................................................................................................................................... 25 B. Durabilité .............................................................................................................................................. 26 C. Équité et Considérations de Genre au Niveau de la Mise en Œuvre et des Résultats ........................... 26 D. Coût-Efficacité...................................................................................................................................... 26 E. Facteurs Principaux qui ont influé sur les Résultats du Projet ............................................................. 27

VII. Conclusions et Recommandations ...................................................................................................... 28

A. Conclusions ........................................................................................................................................... 28 B. Recommandations ................................................................................................................................. 29

VIII. Leçons Apprises ................................................................................................................................... 31 Annexes ............................................................................................................................................................. 33

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 4

I. Résumé Exécutif Dans le cadre d’une convention de contribution, la Délégation de l’Union Européenne (DUE), la FAO et le Gouvernement du Tchad se sont engagés dans un projet de trois ans, nommé SISA—SAP. La mise en œuvre avait pour but de relancer le système d’alerte précoce qui a d’ores et déjà bénéficié de plusieurs appuis techniques et financiers depuis 1986, et de mettre en place les bases d’un Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire (SISA). Une mission d’évaluation finale de ce projet, menée par une consultante internationale et un consultant national, a eu lieu entre le 18 et le 31 juillet 2010 à Ndjamena, Tchad. La mission a consulté 67 personnes. Les personnes rencontrées sont des représentants du gouvernement du Tchad (31 personnes), des bailleurs (5 personnes), autres partenaires (22 personnes y compris la FAO) et l’équipe de mise en œuvre de l’Action (9, de la cellule SISA—SAP actuelle). Même si les besoins en informations sur la sécurité alimentaire à travers le Sahel sont bien connus et étudiés, l’État Tchadien n’a toujours pas exprimé les siens (autre qu’en disponiblités alimentaires, en particulier céréalières), ni mis la priorité sur la création d’un contexte institutionnel propice à un système d’information ou d’alerte précoce. Un système d’information n’est à l’heure actuelle pas ressenti par l’État comme une priorité. L’État n’a certes pas demandé cet appui, mais il a néanmoins été associé à tout le travail de conception et y a souscrit. Il a mis à disposition de l’effort des fonctionnaires (la coordination plus des experts de quatre ministères) ainsi que des bureaux pendant trois ans. La conception du projet a été compliquée par au moins trois éléments: la difficulté d’assurer plusieurs composantes primordiales d’un même mandat, un ancrage institutionnel contreproductif et une image problématique de l’effort. Le projet a le mandat d’alerter ; cette alerte dépend d’une analyse qui elle, dépend d’une remontée des données adéquates des Services Pourvoyeurs d’Informations (SPI) —ici inexistantes. Le présent projet a néanmoins crée une équipe pluridisciplinaire avec une capacité d’analyse/d’alerte, mais elle a été poussée au fond d’une cellule peu reconnue appartenant au service d’une division placée sous une direction dépendante de la direction générale d’un ministère technique (agriculture). Cet ancrage institutionnel a été contreproductif en vue d’une alerte et d’une pérennisation des actions. Le projet est toujours perçu comme un projet de la FAO/ONU —du, en partie, aux véhicules et aux cartes de visite à l’effigie « FAO/bailleurs »— sans l’appropriation de l’État. Évidemment l'identification des véhicules fait partie des mesures de sécurité préconisées par l’ONU —surtout en Phase 3. Ces signes externes visuels se rajoutent aux problèmes contractuels du à la responsabilité financière. La double image parallèle d’un projet de la FAO et la relance d’un effort de l’État demeure néanmoins problématique. En plus de ces failles de conception, le SISA—SAP a eu un démarrage difficile et complexe. Les documents de projet sont nombreux et confus. Fort de son expérience globale dans la matière, la FAO était réticente à prendre en charge cette enveloppe au Tchad. De fortes tensions à l’intérieur de la cellule existent depuis le début —faute, semble-t-il, à la fois d’espérances insatisfaites de la coordination (ayant certainement connu les anciennes versions de l’effort avec plus de libertés financières) et de problème relationnel. Une fois démarré, l’effort a pris un retard de plusieurs mois du aux sérieux imprévus qui se sont manifestés pour retarder les avancées (l’attaque rebelle avec une perte de deux mois et les crises d’inondation, de sécheresse et la hausse des prix, etc.). Pour les raisons de difficultés et de retard ainsi d’une manque de présence solide sur le terrain, le mandat d’alerte précoce du SISA—SAP en vue de sauver des vies n’a pas pu être réalisé.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 5

Malgré tous les inconvénients décrits ci-dessus, le projet de relance a eu des acquis importants. Il existe aujourd’hui une équipe rodée en analyse pointue qui ne va plus jamais voir la sécurité alimentaire sous l’angle réducteur de la disponibilité agricole. En règle générale, le projet a capitalisé sur les expériences des différentes initiatives SAP depuis le AEDES et CILSS afin de développer une assise pluridisciplinaire très large. Même si les ministères, autres que celui de l’agriculture, ne se sentent pas réellement engagés, du fait de l’ancrage actuel, ils semblent convaincus de l’importance de leur contribution à la notion de la sécurité alimentaire. Autres acquis importants incluent l’existence d’un Groupe de Travail Interdisciplinaire (GTI) qui, grâce à ses réunions mensuelles, a contribué en amont à renforcer le Comité d’Action pour la Sécurité Alimentaire et la Gestion des Crises (CASAGC) ainsi que des études et enquêtes menées par le projet dans le cadre de ces activités, telle que l’enquête de vulnérabilité structurelle au Tchad (EVST). Comme recommandations : La communauté internationale devrait arrêter d’insister naïvement sur un SAP au niveau du gouvernement. Le gouvernement n’est pas le plus à même de faire une alerte rapide et objective —surtout dans l’absence d’un leader et des éléments clefs. Commençons d’abord modestement à plaidoyer pour un SISA situé avec un ancrage propice et bien fourni en information fiable venant des Services Pourvoyeurs d’Information (SPI) qui sont entièrement pris en charge par l’État de façon pérenne. Les SPI ont pour première fonction de collecter des données pour leur Ministère de tutelle, et accessoirement de les fournir au SISA. Les SPIs devraient proposer à l’État un paquet minimum d’indicateurs sans duplication entre eux et une couverture géographique minimum pour dynamiser leur collecte, compilation et analyse. Le but est de commencer petit et raisonnable: au fur et à mesure des années et des réussites, les indicateurs ou de nouveaux sites de collecte pourraient être ajoutés par l’État. Basé sur du concret, les bailleurs pourraient éventuellement investir dans des compléments de données estimées manquantes à ce paquet minimum soutenu par l’État. Même si en règle générale un SISA—SAP est un atout pour les gouvernements, dans le cas présent (en ce moment au Tchad) il serait opportun que les bailleurs de fonds reconnaissent qu’un SISA—SAP est plus important pour eux-mêmes que pour l’État. Une fois clairement formulé ainsi, comme un besoin honnête des bailleurs et organisations non-gouvernementales (ONG), les techniciens peuvent préparer de bonnes collectes et analyses sans toujours satisfaire deux (2) objectifs difficilement conjugable: tel que la technique (collecter/compiler/analyser) et à la fois viser en vain une pérennisation qui n’a jamais aboutit durant les vingt (20) dernières années d’investissement. L’État Tchadien doit se pencher urgemment sur une articulation de ses besoins en information pour gérer les crises alimentaires (et autres) ainsi qu’en information pour la réduction des risques. Si les besoins d’information et d’alerte du gouvernement restent inarticulés, on doit finir par en déduire que ces besoins ne sont pas les leurs (triste conclusion étant donné que la vie et la survie des populations en dépendent) ou que la demande ponctuelle a été autrement satisfaite. Quelle que soit l’expression de ces besoins, le SISA—SAP ne pourra pas continuer, ou manifester une valeur ajoutée, sans l’apparition d’un vrai ‘champion’: un décideur charismatique hautement placé qui reconnaît lui même (sans aucun conflit d’intérêt) l’importance de ces outils pour la prise de décision et qui soit en mesure d’insuffler une dynamique au niveau du SISA—SAP. A ce jour, ni le Ministère de l’Agriculture ni le Coordinateur National n’ont démontré un leadership, l’initiative ou la coordination requis pour la pérennisation du SISA—SAP. Ce leadership devra aussi être important au niveau du gouvernement. Il faudra parallèlement une volonté politique afin de pouvoir aménager des priorités budgétaires, renforcer les institutions et

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 6

mettre à disposition le personnel nécessaire pour rendre cette cellule et ses produits fonctionnels, efficaces et pérennes. Finalement, on constate également à travers le monde qu’un leadership chez les partenaires au développement est un atout pour les SISA—SAP. Au Tchad, le manque de leader dans ce domaine est fortement ressenti par l’équipe d’évaluateurs. Lors de la restitution de la présente évaluation à N’Djamena (30 juillet 2010), il y a eu une manifestation de l’intérêt du gouvernement suivi par une recommandation de placer le SISA—SAP au niveau du Programme Nationale de Sécurité Alimentaire (PNSA). Le déplacement du SISA—SAP au PNSA ne devrait être qu'une première étape dans l'évolution vers un ancrage satisfaisant, en adéquation avec son mandat et son dispositif dans son ensemble. Ces préalables à la pérennisation (engagement du gouvernement, meilleur ancrage, etc.) sont les atouts recherchés depuis le début des efforts. Même en dernière minute, ce symbole de volonté ouvre la porte à l’espoir. Les évaluateurs indépendants de ce rapport encouragent le gouvernement et les bailleurs de fonds de ne pas suspendre leurs efforts mutuels et d’approfondir sur l’émergence de ce champion. Si la pérennisation est réellement le but que l’on choisit de viser en connaissance de causes, alors soyons réalistes. Tous les futurs fonds devront être soumis à conditionnalité (y compris Lots 1 et 2 de l’appel à la proposition actuel de la DUE). Autrement dit, aucun effort ne devra être démarré avant une contrepartie concrète de l’État, non seulement par une contribution en espèces (versé souvent une seule fois au départ de projet) mais avant tout par une preuve réelle de priorisation (à travers un leader convaincant, les décrets et les arrêtés qui donnent l’importance requise aux efforts pour les quatre secteurs techniques, la mise en place et fonctionnalité des Systèmes Pourvoyeurs d’Information (SPI) minima, la mise à disposition du personnel et des locaux pour un ancrage propice, etc.). Même si dans le cas actuel, l’appel à la proposition a déjà été lancée, il serait propice d’intégrer un représentant de l’état dans l’analyse des propositions. Les leçons apprises sont les suivantes : que la collecte et remontée des données doivent accompagner l’analyse (i.e., la nécessité de renforcer les services pourvoyeurs d'information), que le renforcement des institutions (mécanismes et structures) doit accompagner, voir précéder, le renforcement des capacités, que les efforts soient pour le moment tirés par la demande des bailleurs, et qu’une bonne dose de réalisme et d’honnêteté soit requise quand on évoque la contrepartie de l’État en terme de pérennisation. En conclusion, deux options s’affirment clairement. Option numéro 1, appuyé par les bailleurs de fonds, le champion qui vient récemment d’émerger a le charisme et l’aval politique qui permettra de pérenniser le SISA—SAP. Option Numéro 2, les bailleurs reconnaissent clairement leur besoin en information et, sans champion ou sans davantage de volonté politique, montent leur propre système d’information et d’alerte, en s’appuyant sur les acquis du système actuel. Cette deuxième option ressemble au dispositif FEWS-NET et bien évidemment ne renforce pas la capacité de l’état en matière de SISA—SAP.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 7

II. Introduction Dans le cadre d’une convention de contribution entre la Commission Européenne, la FAO et le Gouvernement du Tchad, il a été prévu que durant la mise en œuvre du projet SISA—SAP, une évaluation externe indépendante concernant la mise en œuvre du SISA—SAP serait réalisés. Cette évaluation a eu comme objet de juger la pertinence des actions menées en fonction des objectifs à atteindre pour améliorer la disponibilité et la qualité des données sur la Sécurité Alimentaire (les termes de référence sont joints en annexe). Les termes de référence de cette mission ont été approuvés par la Délégation de la Commission Européenne (DUE). Le recrutement des experts indépendants a suivi la procédure de la FAO, et la DUE a participé dans la sélection des évaluateurs. L’équipe d’évaluation est composée de deux experts indépendants: une consultante internationale, Lezlie Morinière (Ph.D., experte en évaluation et en systèmes d’information et d’alerte dans le cadre de la gestion des risques et catastrophes) et un consultant national, M. Saninguera Kemhodjim (M.Sc., expert en sécurité alimentaire au Tchad). L’évaluation actuelle, effectuée en fin de parcours, a pour objectif d’effectuer une appréciation globale et indépendante des résultats obtenus relatifs à la méthodologie de mise en œuvre (au niveau institutionnel, administratif, opérationnel…). Elle est censée formuler des recommandations sur les grands axes stratégiques et opérationnels qui permettront d’optimiser la pérennisation de l’action. Les enseignements devront être tirés des difficultés rencontrées et des performances réalisées. La mission d’évaluation a eu lieu entre le 18 et le 31 Juillet 2010 à Ndjamena, Tchad. La mission a conduit des entretiens semi-directifs et a consulté 67 personnes. Les personnes rencontrées sont des représentants du gouvernement du Tchad (31 personnes), des bailleurs (5 personnes), d’autres partenaires (22 personnes y compris la FAO) et l’équipe de mise en œuvre de l’Action (9, la cellule SISA—SAP (Coordonnateur, CTP, Chargée de Sécurité Alimentaire, quatre experts techniques, informaticien et administrateur) (voir liste jointe en annexe). Une réunion de restitution des travaux s’est tenue à N’Djamena le vendredi 30 Juillet (10h, au PNSA) avec la cellule SISA—SAP et ses partenaires (gouvernement, bailleurs, nations unies et ONG). Une deuxième restitution a eu lieu à Rome la semaine du 2 Août 2010.

III. Antécédents et Contexte La Convention GCP/CHD/028/EC passée entre la Délégation de la Commission Européenne (DUE) et la FAO visait à appuyer le Gouvernement du Tchad pour la relance d’un système d’alerte précoce pour la sécurité alimentaire (SAP) dans le cadre de la construction d’un Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire (SISA) prévu par le sous-programme VI du Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA). La stratégie adoptée pour atteindre cet objectif s’articule autour de quatre axes: (i) renforcement institutionnel et création des mécanismes visant à faciliter la production et le partage d’information entre les institutions ; (ii) amélioration de la qualité des informations relatives à la sécurité alimentaire (SA) ; (iii) renforcement des capacités d’analyse, d’élaboration et de prise de décision des institutions ; (iv) coordination renforcée entre acteurs de la sécurité alimentaire. Les systèmes d’informations sur la sécurité alimentaire et d’alerte précoce ont une longue histoire au Tchad. Au moins trois dispositifs ont été soutenus depuis 1986, chacun ayant des priorités différentes et différentes agences d’appui technique et financements. Seul l’ancrage est resté immobile: le

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 8

Ministre de l’Agriculture1. Le tableau 1 (ci-dessous) montre l’évolution de ces efforts culminant dans le projet actuel, le sujet de cette évaluation. Il souligne le cadre institutionnel ainsi que l’environnement et les leçons apprises (ou à apprendre) bien avant l’approbation de la présente convention, selon les documents disponibles (voir liste en annexe). Tableau 1: Historique de SAP et SISA au Tchad

Effort Période Asst. Technique

Étendu / Priorités Financement Ancrage Leçons Apprises

Suivi des Prix aux Marches

1970s Prix des produits vivriers Gouvernement Ministère de l’Agriculture

Système d’Alerte Précoce (SAP)

1986 - Agence Européenne pour le dev. et la santé (AEDES)

Exclusivement zone sahélienne, 200 cantons, 50 observateurs

Union Européenne; Contrepartie (6 agents du Ministère)

Ministère de l’Agriculture (DPPASA, plus tard connu sur le nom de DPA)

Diagnostic Permanent (DIAPER)

1988-99 Comité Inter-État de Lutte Contre la Sécheresse au Sahel (CILSS), à partir de 1995, réduit a 1 expert

N’étant pas un SAP, ce projet a mis en place et a renforce les SPI. Exclusivement zone sahélienne, Enquête Agricole Annuelle ciblée; Bulletin Décadaire GTP/Agrhymet, Recensement Ag / Cheptel, approche “expert” = 6 agents de MinAgri., bulletins mensuels, principal pourvoyeur d’info au CASAGC, ou il y a un débat sur les interventions pertinentes liées aux infos.

Union Européenne; Contrepartie (6 agents du Ministère)

Ministère de l’Agriculture (DPA)

Transfert de capacité réel à la partie nationale en dehors de la structure du projet n’a pas suffisamment été achevé, Asst. Tech ponctuelle, une prise en charge progressive de l’État a été proposée; elle est resté « une initiative externe »

Système d’information sur la Sécurité Alimentaire et l’Alerte Rapide (SISAAR)

2000-2006

PNUD/FAO (1997-2001?), CTP fini en 2004

Comité d’Action Départ (CDA); SIM (ag, bétail), Bulletins Trimestriels; analyse SA par 3 agents (stat, éco, agronome plus appui “épisodique”); Mission Conjointe de Camp Ag (Oct. avec CILSS/FAO/FEWS)

PNUD, Coop. Française

Ministère de l’Agriculture (Dir Prod. Ag)

Pas d’appropriation nationale au point de vue instit.et financier, analyse SA= monodisciplinaire ; faible remontée des infos des CRA ; besoin de chercher d’interventions autres que l’aide alimentaire ; besoin de concerter avec Cellule Permanente (DR) et INSEED/Plan

Système d’Information en Sécurité Alimentaire et Système d’Alerte Précoce (SISA—SAP)

2007-10 FAO Échelle National; Coord. Nat, CTP, 4 experts, Inform/Admin. pluridisciplinaire, GTI, Bulletins Bi-Mensuels: ANALYSE

Union Européenne, Coop. Fran.

Ministère de l’Agriculture (DStatAg)

Voir Chapitre VIII

Lors des deux dernières versions de l’effort, les éléments suivants ont été créés avec une influence importante (concurrente ou parallèle) sur la sécurité alimentaire ainsi que directement sur le mandat et les actions SISA—SAP. En commençant avec le plus récent ils sont décrits ainsi:

• Comité d’Action sur la Sécurité Alimentaire et la Gestion des Crises (CASAGC) : crée plutôt pour guider le dispositif national de sécurité alimentaire, le CASAGC est revenue en

1 L’importance de cet ancrage particuliere est decrit ci dessous, dans Chapitre 4, L’analyse.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 9

2004 par arrêté de la Primature pour mieux orienter le dispositif national en sécurité alimentaire, placé sous la tutelle Ministère de l’Agriculture.

• Le Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA), adopté en juin 2005 pour 5 ans (avec un budget de 104 milliards FCFA), financé à 50% par le gouvernement (par des revenus pétroliers). Une composante SAP figure dans son Article VI, destiné à recevoir 6% du budget.

• PAM/VAM au Tchad: depuis plusieurs années, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) appui les systèmes d’information sur la sécurité alimentaire à travers la composante Vulnerability Assessment and Mapping (VAM). Avant tout un outil de programmation interne, le VAM produit une analyse de vulnérabilité et le suivi des prix au niveau des marchés.

• FEWNET au Tchad: produit des alertes et des bulletins mensuels avec le soutien de USAID / Washington DC depuis au moins l’an 2000. A travers leurs perspectives récentes orientées sur le ‘marché’ et les aspects transfrontaliers, l’approche FEWSNET est considérée par certains comme complémentaire au SISA—SAP.

L’effort SISA—SAP dès sa conception, donc, visait un appui à la résolution des problèmes soulevés dans multiples documents (voir liste de documents en annexe), notamment :

• Le manque de données et de l’information fiable en temps voulu ;

• Le manque d’analyse pluridisciplinaire ; • Le manque d’institutions de l’État avec un mandat et

une capacité de compiler et analyser • Le manque d’interventions appropriées (autre que

l’aide alimentaire) liées à l’information. Le projet a été conçu sur papier pour répondre directement à ses besoins. Comme stipulé ci-dessous, le manque de données a directement empêché l’analyse et l’alerte de se matérialiser comme prévu. Le SISA—SAP a eu un démarrage difficile et complexe. Il convient, pour les plus intéresses des lecteurs du présent rapport, de suivre l’historique mouvementé du financement, de la mise en œuvre et du démarrage du projet SISA—SAP. Une telle lecture (voir Boite de Texte, coté) permettra une compréhension réelle de l’évolution problématique des efforts. Le projet SISA avait une durée de 36 mois allant de novembre 2006 à novembre 2009. Étant donné que les premières activités n’ont pu démarrer que 10 mois après la signature de la convention, la date de fin de projet a été modifiée par un avenant (No.1, d’aout 2009) qui avait pour objet d’étendre la durée de la convention au 31 août 2010.

Un démarrage difficile du SISA—SAP 2005/6 • juillet 2005: évaluation des SAP en Afrique

de l’ouest par la FAO (financement UE), auteurs : Mariam Sow et Thierry Antoine

• septembre 2005: mission CILSS/Agrhymet au Tchad, afin d’évaluer le dispositif SAP (pas de suite visible malgré la mention d’une proposition de 692 million FCFA pour 3 ans)

• octobre 2005: une Fiche d’Identification de Projet (FIP) « SISA » a été préparé par l’Union Européenne et soumis aux instances pour financement (il soutenait toujours l’ancrage au Ministère de l’Agriculture). Ceci semble être le premier « document du projet ».

• février 2006: une mission de formulation FAO (PTCF sur fonds propres) nommé « Relance…» avec Aide-mémoire écrit par Thierry Antoine (il soutenait un débat sur l’ancrage et une assistance technique permanant de 3 ans)

• mars 2006: nouveau « document du projet » (2ème) écrit par la FAO, en format UE

• avril et juillet 2006: convention signé entre UE et la FAO pour €2 million

• juin (?) 2006 : signature parallèle de l’enveloppe € 200,000 de la Coopération Française

• novembre 2006 : démarrage ‘officiel’ du projet

2007/8 • mars à mai 2007: mission préparatoire de

démarrage au Tchad, par Mariam Sow • septembre 2007: les premières activités du

projet ont démarrées • novembre 2008: monitoring interne fait per

l’UE « ROM » : SC, MR et BCS, jamais utilisé afin d’améliorer le projet ?

2009/10 • août 2009: 1ere avenant signé pour changer

la durée et produire une annexe technique (3eme et final « document du projet »)

• juillet 2010: 2eme avenant: révision budgétaire

• juillet 2010: évaluation finale indépendante • 31 août 2010: clôture du projet et fin des

comptes

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 10

IV. Analyse des Objectifs et du Design

A. Justification Par rapport aux besoins Les contraintes du secteur sécurité alimentaire sont connues et documentées dans les pays sahéliens depuis vingt ans. Il s’agit surtout, de façon globale, d’une faible et irrégulière production agricole, sujette aux aléas climatiques qui ne peut guère satisfaire une population en croissance galopante avec un pouvoir d’achat en constante réduction se manifestant à travers un taux important de malnutrition. Les dispositifs nationaux de suivi et d’intervention mis en place pour répondre à ces problèmes ont aussi été le sujet d’un grand nombre d’études, d’ateliers régionaux et de mise en place d’actions visant leur réduction depuis de longues années. Comme déjà décrit ci-dessus, AEDES s’adresse directement à ces problèmes avec un appui direct au Tchad depuis au moins 1988 à travers son premier Système d’Alerte Précoce (SAP). Par rapport aux besoins de la population concernée (les communautés Tchadiennes affectées par une vulnérabilité structurelle et/ou conjoncturelle), la raison d’être d’un SAP National au Tchad n’est ni contestable ni contestée. Cependant, il n’y a toujours pas de consensus au niveau des décideurs rencontrés lors de cette mission sur un bon nombre d’éléments : 1.) le manque d’information2, 2.) le type d’information qui fait le plus souvent défaut et 3.) L’ancrage d’une entité chargée de compiler et analyser de telles informations. Le premier élément concerne les priorités en information. A un haut niveau, il n’y a pas de réel consensus sur le manque d’informations, car elles semblent être disponibles quand les décideurs les recherchent (sans beaucoup d’effort même s’il ne s’agit pas strictement d’informations très fiables). Selon eux, si un manque d’information existe, c’est ponctuel, et les besoins qui apparaissent sont rapidement satisfaits. Certaines personnes rencontrées lors de cette évaluation ont exprimé leurs priorités dans la phrase suivante:

« Madame, c’est le sahel, et on ne mange pas de l’information. »

Autrement dit, un système d’information n’est pas ressenti par l’État comme une priorité (autre qu’en disponiblités alimentaires, en particulier céréalières). Si les besoins d’information et d’alerte du gouvernement restent inarticulés, on doit finir par déduire que ces besoins ne sont pas les leurs ou que la demande a déjà été autrement satisfaite —un triste résultat étant donné que la vie et la survie des populations en dépendent. Le deuxième élément est lié au premier; il concerne le type d’information requis. Même si les techniciens semblent être convaincus de l’importance d’une information pluridisciplinaire, régulière, et en temps opportun, à un haut niveau les décideurs semblent se satisfaire d’une bonne enquête agricole annuelle. Malgré ceci, l’intérêt de l’État à mener cette enquête convenablement chaque année n’est pas forcément visible3 (par exemple, certains interlocuteurs étaient convaincus que le projet SISA—SAP était surtout un fonds pour mener une enquête agricole). Basé sur une

2 A noter que le terme ‘information’ est ici employé avec son utilisation locale — qui porte plus sur les données brutes que sur des données organisées avec une base de référence, des réelles informations. 3 Aussi invisible est la traduction de cet intérêt dans les faits. Avant le début du SISA—SAP, l’enquête agricole ne démarrait jamais à temps et se contentait bien souvent d’une mission de collecte.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 11

compréhension traditionnelle et restreinte de la sécurité alimentaire, il y a une forte priorité accordée aux informations ayant un lien direct avec l’agriculture. Rare était l’expression des besoins d’informations autres qu’agricoles (liés aux secteurs de l’élevage, de l’environnement, de l’eau et de la santé). Par rapport aux cadres institutionnels Selon l’équipe d’évaluation, l’ancrage du projet actuel, contribue fortement aux autres résultats. Un ancrage conçu depuis le début du projet dans le Ministère de l’Agriculture mais aussi caché en dessous de quatre niveaux hiérarchiques (une cellule non reconnue dans un service sous une direction sous une direction générale d’un ministère sectoriel) est inefficace. Étant donné les perspectives de l’époque, démarrer le projet avec cet ancrage —même provisoirement— était destiné à l’échec. Cependant, les évaluateurs reconnaissent la forte pression venant de plusieurs agences (le Ministère de l’Agriculture, par exemple) et niveaux (même certains agents à la Primature) pour garder cet ancrage status quo. Ils reconnaissent également le manque d’alternatives jusqu'à ce jour. La difficulté avait été identifiée par la FAO et les bailleurs depuis le début mais la sensibilisation était nécessaire pour faire évoluer la position et la compréhension du gouvernement. La seule autre possibilité aurait été de refuser de mettre en place le projet en attendant cette nouvelle position. Les décideurs à un niveau plus haut que le Ministère de l’Agriculture semblent repousser une cellule d’analyse pluridisciplinaire comme étant un élément sans intérêt:

« Ne nous encombrez pas avec votre système d’information et d’alerte.» D’autres, ont dit qu’ils accepteraient de se charger de cette cellule, mais à condition qu’ils gagnent le droit d’y imposer leur valeur ajoutée. Malgré une mission et un atelier national sur le sujet d’ancrage (non seulement pour le SISA—SAP mais également pour le dispositif plus élargi, le CASAGC) il n’y a pas eu de mouvement. Par rapport aux politiques gouvernementales Le Programme National de la Sécurité Alimentaire (PNSA) existe depuis 2005 et la FAO en est le co-Chef de File. Le PNSA réunit au moins trois ministères : l’agriculture, l’élevage et l’environnement / l’eau et la santé. Le sous-programme VI du PNSA soutient « l’aide alimentaire et un dispositif de veille, d’alerte et de réponses aux crises». Le sous-programme VIII vise « l’appui à la mise en œuvre du programme » avec une bonne coordination à la fois des ministères et des partenaires au développement. Le projet répond directement à ces lignes. Dans la stratégie nationale de la réduction de la pauvreté (2003), le SISA—SAP et le Groupe de Travail Interdisciplinaire (GTI) que le projet a catalysé, figurent parmi les approches intersectorielles qui contribuent généralement au développement. Pour résumer, même si l'attention du Gouvernement et des partenaires a bien été portée dès le début sur la question du financement des SPI et de l'ancrage institutionnel, l’approche choisie pour ce projet a été indéniablement, encore une fois, trop tôt pour le Tchad. Les perspectives du pays auraient exigé un plaidoyer plus robuste avec une mise en place solide ou une dynamisation par l’État des services pourvoyeurs d’information (SPI, i.e. données brutes) en amont du démarrage de projet. Étant donné que les mêmes leçons apprises ont été soulevées lors des deux dernières versions du projet (DIAPER 1988-99 et SISAAR, 2000-6, voir Tableau 1), répéter les mêmes erreurs n’était pas réellement justifié. Il est important de noter qu’en pleine connaissance de cet historique, la FAO a accepté de gérer le projet SISA—SAP avec beaucoup d’hésitations et d’intenses débats même au siège (Rome).

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 12

B. Objectifs Les quatre axes stratégiques du projet lors de sa conception et durant les trois années se manifestent à travers les trois principaux objectifs, ou résultats, suivants:

(i) Le Tchad a renforcé son cadre institutionnel à travers l’établissement des mécanismes institutionnels nécessaires pour développer un système d’information efficace tiré par la demande et dont la pérennisation à long terme est assurée

(ii) Les données de bases sont collectées, remontées et analysées et l’information concernant la sécurité alimentaire est disponible, fiable, crédible, mise régulièrement a jour et répond en besoins des principaux utilisateurs

(iii) Le gouvernement tchadien au niveau national et au niveau décentralisé, le secteur privé et la société civile ainsi que la communauté régionale et internationale utilisent les résultats et recommandations du SISA.

Pour résumer, il s’agit de renforcer les institutions, les données/analyses et leur utilisation. Les objectifs ont été clairs, basés sur une compréhension raisonnable de la conduite des données brutes jusqu'à une analyse adéquate et une alerte précoce pour une prise de décision. Ils n’ont pas été visiblement révisés même si les techniciens du projet prenaient conscience progressivement de la difficulté, voir l’impossibilité réelle, de les achever.

Chaque objectif avait un défaut majeur —ce qui le rendait quasiment impossible à atteindre: (i) Même si des mécanismes institutionnels nécessaires pour développer un système d’information efficaces ont été

appuyés ou crées (ex. renforcement du CASAGC avec le GTI), la pérennisation à long terme de cette cellule d’analyse (et éventuellement son mandat d’alerte) ne peut être assurée avec l’ancrage institutionnel actuel de l’effort.

(ii) Même si le Suivi Permanent des Zones à Risque était un excellent complément d’appui par le SISA—SAP à travers les CRA, etc., le manque total des données de bases des Services Pourvoyeurs d’Informations

(SPI) concernant la Sécurité Alimentaire a fait défaut et a rendu impossible leur mise à jour. On ne peut analyser et alerter que quand les données brutes sont régulières ou fiables, etc. L’État ne démontre pas, à quelques exceptions près, leur intérêt dans la dynamisation des SPI.

(iii) Les besoins des principaux utilisateurs se manifestent surtout au niveau de la communauté internationale (des bailleurs et les ONG). Le projet même (et encore moins les données) n’est pas tiré par la demande des décideurs Tchadiens mais par la demande des bailleurs.

En conclusion, les actions finales de développement visées et des besoins identifiés par rapport auxquels le projet est censé apporter une contribution, n’ont pas pu se concrétiser faute d’un plaidoyer en amont qui aboutit à un intérêt réel manifesté par l’État au niveau des services pourvoyeurs d’information (SPI) ainsi que dans une cellule pluridisciplinaire qui compile et analyse les informations destinées à la prise de décision.

C. Conception du Projet La conception du projet a été compliquée par au moins trois éléments: la difficulté d’assurer plusieurs composantes primordiales d’un même mandat, un ancrage institutionnel contreproductif et une image problématique de l’effort. Le projet a le mandat d’alerter ; cette alerte dépende d’une analyse qui elle, dépende d’une remontée des données adéquates des Services Pourvoyeurs d’Informations (SPI) —ici inexistantes. Sur papier (documents du projet, etc.), le projet a pris le nom de Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire (SISA). Ce nom démontrait l’importance de cibler la compilation des données et la création de l’information avant une analyse ou une alerte. Cependant, avec l’historique décrit ci-dessus, le terme Système d’Alerte Précoce (SAP) était mieux compris dans le pays que ce soit par les décideurs ou par les techniciens. Pour cette raison, le nom SISA—SAP a été proposé et retenu pour répondre aux deux aspects simultanément. Mais les données, les informations et leur remontée demeurent trop faibles, le mandat est difficilement réalisable dans le contexte.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 13

Selon une évaluation récente pour la FAO (Sow et Antoine, 2007), l’alerte précoce est rarement lancée avec du succès au niveau des gouvernements africains. Ce n’est pas par manque de capacité. Pour de nombreuses raisons (y compris la neutralité), l’alerte est une tache plus simple et évidente pour les organisations non gouvernementales (ONG) au près des communautés à risque ou pour les bailleurs de fond. C’est donc probable que l’espoir même d’un SAP fidèle à son mandat et approprié par l’État est irréaliste et trop à demander.

Le présent projet a néanmoins crée une équipe pluridisciplinaire avec une capacité d’analyse/d’alerte pour les décideurs, mais elle a été fourrée dans une cellule peu reconnue appartenant au service d’une division placée sous la direction dépendante de la direction générale d’un ministère technique. Cet ancrage institutionnel a été contreproductif. Puisque les efforts SISA—SAP étaient quasiment invisibles, ils étaient aussi partiaux (sans capacité réelle d’attirer l’intérêt ou la contrepartie d’autres secteurs tels que l’élevage, l’eau/l’environnement et la santé) et ce sans l’autorité de convoquer, d’informer ou d’insister sur le partage des données. Le positionnement de la cellule n’a pas permis d’avoir des résultats visibles et de travailler de façon efficace avec les autres ministères. L’effort s'est investi là où il pensait avoir l'avantage comparatif le plus grand, à savoir l'alerte par la prévention des risques de détérioration de la situation alimentaire à la suite de chocs (preparedness). Sur papier, l’effort actuel n’est rien de plus qu’un projet normal. Mais vu l’historique ci-dessus, il se voulait ‘une action’ afin de pousser à l’appropriation de l’État –un effort justifiable. Le projet cherchait à obtenir l’image d’une simple relance. A cette fin, les primes offertes aux fonctionnaires (un coordinateur national et quatre experts) comme complément de salaire étaient moins élevées que dans les projets typiques de la FAO —spécifiquement pour ne pas mettre en place un précédent impossible de répliquer ou continuer à la fin du projet. Au même titre, l’appui technique du CTP a disparu progressivement et la contrepartie de l’État (des quatre ministères) devrait être progressivement augmente en vue de la continuité de l’effort. Tout était bon pour une relance en bonne et due forme. Mais malheureusement trois ans plus tard, le projet est toujours perçu comme un projet de la FAO/NU. Ceci est partiellement du aux véhicules et des cartes de visite tamponnées « la FAO/bailleurs » sans l’appropriation de l’État. (Évidemment l'identification des véhicules fait partie des mesures de sécurité préconisées par l’ONU —surtout en Phase 3 de sécurité.) La double image parallèle d’un projet de la FAO et la relance d’un effort de l’État demeure donc problématique. Ceci plus la contrepartie financière invisible de l’État fait que le projet ne finira qu’en ‘projet’ et que la relance n’a pas réellement réussi à ce jour. Bénéficiaires Le projet a plusieurs bénéficiaires : dans l’immédiat, les experts faisant partie de la cellule d’analyse (voir même les techniciens associés au projet); à moyen terme, l’État et ses décideurs qui semblaient avoir besoin des informations pour la prise de décision et ultimement, les Tchadiens vulnérables habitant les zones à haut risque d’insécurité alimentaire. Le choix de ‘bénéficiaires’ immédiats du SISA—SAP semble être précoce. Le renforcement de capacité des experts/analystes a été privilégié à la dynamisation des Service Pourvoyeurs de l’Information (SPI). Cette dernière était censée venir presque entièrement de l’État et il ne s’agissait surtout pas de se substituer à ce dernier pour obtenir les données. Sans des SPI qui fournissent régulièrement des données et informations fiables, il y a peu de données pour les analystes à traiter. Mais les efforts du projet (l’analyse) ont du continuer comme si de rien n’était. Le projet a aussi complété certaines lacunes (données spécifiques en termes d’analyse de la vulnérabilité) avec le suivi permanent (SP) des zones à risque et l’enquête de vulnérabilité structurelle au Tchad (EVST). Le

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 14

SP et l’EVST sont considérés par bon nombre d’interlocuteurs comme étant les plus grandes réussites du projet. Les mécanismes prévus pour atteindre les bénéficiaires moyens et ultimes n’étaient pas adéquats étant donné le manque d’intérêt manifesté par l’État en ce qui concerne le SISA—SAP. Si on pouvait en déduire cependant que les vrais bénéficiaires sont les bailleurs qui, eux aussi, ont besoin des informations pour leur prise de décision, le projet et ses produits auraient porté des fruits (un des seuls interlocuteurs qui a affirmé avoir utilisé les produits du projet était lui-même un bailleur).

Logique interne globale Généralement, il y a de la cohérence entre apports, activités, produits et objectifs de ce projet. Les objectifs ont donné naissance à trois résultats qui ont logiquement orienté les activités et les produits. La seule faiblesse avec la logique interne globale (au delà de son ancrage décrit ci dessus) est que c’était basé sur une fondation qui n’existe pas à ce jour : la volonté politique de prioriser les données, les informations, l’analyse et une alerte précoce en matière de sécurité alimentaire.

Les produits du projet Malgré tous les défauts (de conception, démarrage etc.) décrits ci-dessus, les produits du projet sont importants et ont contribué aux objectifs réalisés. Les produits ont été suffisamment clairs et précis dans leurs descriptions. Les plus grands ‘produits’ connus et appréciés du projet sont les suivants (sans ordre d’importance) :

• la présence d’une équipe fonctionnelle pluridisciplinaire (qui constituait la cellule SISA—SAP) ;

• l’apprentissage quotidien des experts guidés par la Conseillère Technique Principale (CTP); • les réunions régulières de Groupe de Travail Interdisciplinaire (GTI) en amont au CASAGC

(principalement avant le départ du CTP); • l’Enquête de Vulnérabilité Structurelle au Tchad (EVST, disponible sur CD) ; • et le suivi permanent des zones à risque.

Bien moins connus et /ou appréciés sont les bulletins de SISA—SAP, au nombre de cinq (5, détails ci dessous). Activités prévues Le cadre logique, en annexe, démontre les activités par résultat et l’État de lieu de chaque ; elles sont au nombre de 29 activités, dont 22 accomplies. A part le manque d’appropriation de l’État et la faiblesse en systèmes pourvoyeurs d’information (SPI), le plan de travail a été réaliste. Il y avait plusieurs imprévus (y compris l’attaque des rebelles sur N’Djamena) qui ont nui à l’accomplissement des activités. Ces dernières sont décrites dans le Chapitre 5. Même s’il ne faut pas s’attendre à une réelle appropriation de l’État avec des activités pérennes après seulement trois ans, le vrai problème est que la durée des activités SAP soutenue par les bailleurs date depuis plus de 20 ans sans réussir à passer le bâton à l’État. Visiblement les leçons apprises ne le sont pas réellement. Les apports fournis par le gouvernement (5 fonctionnaires, 1 locale pour les bureaux, promesse d’une contrepartie) n’ont pas été suffisants pour démontrer un réel engagement dans la relance du SAP.

Structure interne de direction et gestion du projet La structure interne de direction et gestion du projet était un élément problématique pour le déroulement des activités. La gestion des fonds pour le présent projet a été entièrement confiée par l’Union Européenne à la FAO sans aucun versement direct au gouvernement, en accord avec les

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 15

directives des bailleurs. La ligne budgétaire sur laquelle le projet est financé est à l’origine de cette situation. Dans les versions antérieures du même projet, il s’agissait d’un devis de programme ou le gouvernement avait la main mise sur des fonds tous les six mois. Il est probable que les agents engagés dans le présent projet ont eu les mêmes attentes et qu’un changement leur aurait provoqué une déception. Dans l’organigramme du projet, le Coordinateur National et la Conseillère Technique Principale (CTP, une internationale représentant la FAO) figurent à la tête et au même niveau. En réalité, même si pour la plupart du temps on a demandé l’accord de ces deux agents pour chaque dépense majeure, seule la signature de la CTP était requis (avant de faire passer la demande de fonds dans les rangs administratifs). La répartition des tâches a été clarifiée à plusieurs reprises, mais vu les espérances non satisfaites et un possible rejet de l’assistance technique par la coordination, un conflit relationnel semble être installé (à l’intérieur mais aussi entre la cellule et d’autres services / divisions du même ministère). Bien que les termes de référence du Coordinateur National soit à un tiers technique (et le reste, administratif), cette expertise importante en statistique ne semble être mise en valeur afin de contribuer au projet, comme prévu. Un problème de communication a fortement compliqué le déroulement du projet. Suivant la hiérarchie nationale au sein du gouvernement, beaucoup d’actions (requêtes, communiqués, etc.) sont arrivées au niveau de la Coordination Nationale sans que le CTP ou la FAO soit informé. Un exemple du pouvoir de la Coordination Nationale concerne le rejet complet d’un retour du CTP au Tchad vers la fin du projet afin d’achever certaines activités restantes. Ce retour représentait une enveloppe d’environs $84 000 sur fond propres de la FAO et la cause du rejet officiel était pour «attendre les résultats de l’évaluation finale». Pour résumer, même si des conflits de personnalité ce retrouvent dans chaque projet, il faut être sur d’identifier des personnes ayant suffisamment d’ouverture d’esprit qui permettent de passer outre. Faute de quoi, il faut assurer une évaluation indépendante à mi parcours avec un dispositif qui permet d’insister sur des changements d’objectif, d’activité et aussi du personnel du projet en cas de besoin. Ce projet n’a bénéficié ni d’une ouverture d’esprit ni d’une évaluation indépendante à mi parcours. L’évaluation de mi-parcours a été planifiée mais, jusqu’à la fin du projet on n’a jamais pu identifier et conclure sur un candidat avec l’expertise requise et la disponibilité. Hypothèses et risques probables Les principales hypothèses et risques probables, explicites ou implicites, dans la conception de l'ensemble du projet étaient groupés dans cinq rubriques. Ils sont repris ci-dessous avec un commentaire sur leur État des lieux.

• L’État Tchadien mobilise les ressources nécessaires pour la sécurité alimentaire dans le cadre de la mise en œuvre du PNSA ; le PNSA prend progressivement en charge une partie de financement si SISA—SAP.

o Courier No. 159, 2010 du Ministère de l’Agriculture instruit le PNSA de prendre en charge le financement de la cellule pour une enveloppe importante à compter de 2011. A la fin du projet, il ne s’agit plus d’une prise en charge progressive.

• Stabilité politique et économique du pays ; les administrations concernées par la SA assument leurs fonctions régaliennes ; prise en charge progressive du coût de fonctionnement du SISA—SAP par les principaux Ministères impliqués dans le dispositif (inscription budgétaire); mise à dispositions de personnel qualifié.

o Stabilité fragile ; fonctions non-réellement assumés ; aucune prise en charge budgétaire des Ministères à ce jour ; la contrepartie des Ministères autre que l’agriculture n’est pas réaliste vu le manque de profil du projet (et il n’y a pas de

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 16

précédents pour une telle échange de budget entre Ministères); les personnels qualifiés sont mis à disposition.

• Volonté politique de créer un système pérenne ; engagement du gouvernement à adopter et suivre les recommandations des rapports sur le développement du système.

o Aucune manifestation mesurable de volonté politique; les recommandations dans le document de dispositif et l’ancrage n’ont pas été suivi.

• Stabilité du personnel ; le montage institutionnel et l’organisation du SISA favorisent une analyse intégrée de la sécurité alimentaire

o Le personnel du projet risque d’être recrutés par d’autres agences pendant la période de transition (fin aout) ; le montage et l’organisation ne favorisent pas l’analyse (des experts expriment aussi le besoin d’un changement de coordination pour les retenir dans la cellule).

• Les institutions de gestion de crises alimentaires sont fonctionnels et travaillent dans un cadre bien cordonnées dans le respect des principes de bonne gouvernance ; le gouvernement s’engage à insérer progressivement le coût de fonctionnement du SISA dans son budget ; le gouvernement et les partenaires internationaux recherchent des alternatives a l’assistance de type alimentaire pour inscrire leurs actions dans le long-terme.

o Le CASAGC nécessite une redynamisation avec une clarification entre ce dernier et le Groupe Technique Interdisciplinaire (GTI, son rôle et sa raison d’être sont décrits en Chapitre V) du SISA—SAP (certains interlocuteurs se plaignent de devoir assister aux deux réunions souvent duplicatives) ; Le dispositif national de réduction des risques (DRR en anglais) dans l’optique d’une meilleure gestion de crises n’existe pas au Tchad (la mission d’évaluation n’a pas pu rencontrer l’agent du Ministère de l’Intérieur (Protection Civile) afin de discuter leurs projets.

Cadre institutionnel Comme clairement stipulé dans le document du projet, le « véritable obstacle à la pérennisation…réside dans son lieu d’ancrage institutionnel actuel » et « le bon fonctionnement du SAP à peu de chance de se réaliser dans son positionnement actuel ». Un réaménagement récent (Arrêté No. 54, juin 2010, portant sur l’organisation de la Direction de la Production et des Statistiques Agricoles, DPSA) à l’intérieur du Ministère de l’Agriculture a produit un dispositif ou la cellule SISA—SAP ne figure pas de tout. Trois ans plus tard, avec un plaidoyer de la cellule (un par un) dans tous les ministères liés, une solide mission de réflexion et un atelier national et document sur l’ancrage institutionnel, rien de concret n’a avancé à ce jour. Une lettre du Ministère de l’Agriculture (lettre No. 159, mars 2010) demande au Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) de prendre en charge les frais de la cellule SISA—SAP à partir de l’année 2011.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 17

V. Analyse de la Mise en Œuvre, l’Efficience et la Gestion

A. Budget et Dépenses La Délégation de l’Union Européenne (DUE) a signé et alloué une enveloppe de € 2 millions au projet SISA—SAP et a versé € 1.900.000, soit environ 95% à ce jour. Le Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) a prévu d’apporter € 200.000 et a versé la totalité des fonds. Il y a eu l’apport de la FAO sur fonds propre pour la formulation du projet (PCTF de formulation 2007) et pour l’appui 2010, le PCTF refusé au montant de l’US $84,000. Le Gouvernement du Tchad a été prévu de produire une somme progressive de € 198.184 (129.810.520 FCFA) mais à ce jour aucun versement n’a été effectué en contrepartie. Les dépenses de ce projet au 30 juin 2010 ont donné un montant de € 1.665.525. Le solde du budget à cette date du 05.08.2010 est € 334.477 ; ce qui sera fait avec ce solde avant la clôture des dépenses le 31 août 2010 est qu’on continue à suivre le planning d’activités. Il est clair que certains investissements prévus ne sont plus opportuns et ne pourront être efficaces à ce moment tardif du projet (comme par exemple la mise en place d’un site web sans un dispositif en place pour le maintenir et le faire évoluer, etc.).

B. Activités et Produits Lors de la conception du projet, il y avait 11,13 et 5 activités répartis dans trois résultats principaux. Parmi les 29 activités planifiées, seuls sept (7) n’ont pas bénéficié réellement d’un appui du projet (Ici il s’agit du PCTF : l’assistance technique pour la réaliser a été refusée). Le taux de réussite de la contribution du projet est au minimum 78% (22/29) mais il est probable que son impact demeure bien plus important. L’état des lieux des activités et produits du projet sont le sujet de ce sous-chapitre et le lecteur est invité de se référer à l’Annexe 2 afin de voir les 29 activités sur une même page, avec commentaires. Le travail du SISA—SAP a été fait dans des conditions tendues. Comme requis par les bailleurs, la FAO a géré le budget du SISA—SAP et les primes des fonctionnaires ont été volontairement réduites afin d’encourager la pérennisation éventuelle. Résultat 1 En ce qui concerne le Résultat 1, l’établissement des mécanismes institutionnels nécessaires pour développer un système d’information efficace tiré par la demande, 7 des 11 activités prévues dans le cadre logique (ou 63%) ont été accomplies. Parmi les sept, les réunions des Groupes de Travail Interdisciplinaires (GTI, Activité 1.6) était le plus important mais l’étude sur l’ancrage institutionnel (Activité 1.8) est susceptible d’avoir le plus d’impact à long terme. Activité 1.1 : Il y a trois documents du projet qui ont causé et causent à ce jour de la confusion dans la conception et ont retardé la mise en œuvre des activités. Le document du projet a été écrit trois fois dû en parti au format requis par la Délégation de l’Union Européenne (DUE). Activité 1.2 : Une mission préparatoire au démarrage du projet a été organisée de mars à mai 2007 pour une étude de faisabilité du projet.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 18

Activité 1.3 : La CTP a été recrutée suite à un appel à candidature ouvert et assure l’assistance technique au SISA—SAP. Activité 1.4 : Les experts ont été recrutés par un test à la FAO, après la sélection des CV dans leur ministère respectif. Activité 1.5 : L’enquête sur les besoins en information des utilisateurs des résultats du SISA—SAP : la première enquête a bien été réalisée, mais les remontées de questionnaires ont été difficiles et les informations ont été peu exploitables. Activité 1.6 : Un Groupe de Travail Interdisciplinaire (GTI) a été catalysé par le SISA—SAP. La réunion mensuelle du GTI se faisait chaque 1er jeudi du mois où plusieurs personnes y participent et passent le temps à discuter sur les données brutes apportées du terrain. On sait qu’au moins 13 réunions sont tenues à ce jour. Activité 1.7 : La redynamisation des Comité Régional d’Action (CRA) a été très peu avancée par rapport aux attentes du projet. Les CRA ont été créés depuis plus d’une décennie, mais les remontées des informations ont été difficiles et les informations ont été peu exploitables. Dans futurs efforts, il faut donner des moyens nécessaires aux CRA, CDA et CLA pour mieux se structurer et s’organiser afin de contribuer au SISA—SAP. Activité 1.8 : Une étude institutionnelle a été accomplie et s’est terminée lors d’un atelier national. . Le Gouvernement n’a pas pour le moment considéré les recommandations de cette étude. Activités 1.9 et 1.10: Étude sur le système élargi d’informations et les mécanismes de sa mise en œuvre et Étude sur un plan de développement des ressources humaines n’ont pas eu lieu, faute de temps. Lorsque la FAO a proposé de faire revenir le CTP sur fonds propres afin d’effectuer ces activités, l’État n’a pas accordé le retour de la consultante. Activité 1.11 : Le Comité de Suivi Opérationnel (CSO) a organisé au total 5 réunions et ne s’est réuni qu’une fois en Janvier pour le premier trimestre en 2010. Le Comité de Pilotage (CP) a organisé des réunions une fois par an pour contrôler s’il y a un écart entre les réalisations physiques du projet et les objectifs du projet. Résultat 2 En ce qui concerne le Résultat 2, données et analyse, 12 des 13 activités (ou 92%) ont été accomplies. Parmi les douze, l’enquête de base sur la vulnérabilité structurelle (EVST), la pièce maîtresse du projet, est considérée comme le plus important. La position des Services Pourvoyeurs des Informations (SPI) dans l’ancrage institutionnel, le manque de pouvoir de décision et de la ligne budgétaire sont les problèmes des SPI des quatre ministères. Chaque ministère a un budget de l’état, chaque ministre doit investir dans les SPI, mais il semble manquer une volonté politique. Activité 2.1 : L’analyse des documents en place sur la sécurité alimentaire donne une idée sur les travaux du passé. Malheureusement, l’effort colossal des experts, guidé par la CTP, a été ni publié (rendu disponible aux partenaires, peut-être parce que le coordonnateur n’a jamais pu faire la synthèse enregistrés dans ses termes de référence) ni mis à jour plus tard dans le projet.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 19

Activité 2.2 : Le SAP a organisé des consultations internationales sur la gestion de base de données et sur le Système d’Information Géographique (SIG) pour les experts. Les experts ont été formés dans des consultations internationales du SISA—SAP en SIG mais seul l’informaticien du projet a pu valoriser cette nouvelle capacité. Le SCAC a financé la formation en SIG pour les experts. Activité 2.3 ; 2.4 et 2.5 : Le Suivi Permanent des zones à haut risque était aussi un élément important du projet. Dans ce volet 22 enquêteurs ont été formés pour faire une collecte qualitative (avec des motos mises à leur disposition) et soumettre les résultats régulièrement à travers les CRA, etc. Les enquêteurs n’ont pas reçu leurs moyens de transport (beaucoup en avait déjà car ils sont tous des employés dans d’autres agences résidant dans les zones) et les agents des CRA n’ont pas été suffisamment sensibilisés pour gérer les contributions des enquêteurs. Il y avait aussi des histoires des rapports personnels des gouverneurs sur les conditions qui avaient plus de poids que les systèmes embryonnaires mis en place par le SISA—SAP. Les rapports des CRA sont le principal moyen par lequel l’État est informé de la situation dans les régions. Activité 2.6 : Le manque des moyens à la Statistique Agricole ne facilite pas l’enquête annuelle prévue et a retardé les efforts du projet. L’appui d’un consultant SISA—SAP a surtout renforcé la méthodologie avec une composante qualitative qui fournissait des compléments d’informations.

Activité 2.7 : Une estimation des cultures en contre-saison, complétant les cultures pluviales, a aussi bénéficié de l’appui SISA—SAP (méthodologie et appui à la collecte). Activité 2.8 : Le suivi et la caractérisation du statut nutritionnel par des structures nationales manquent toujours des moyens. L’appui du SISA—SAP consistait de l’informatique, des toises et de la formation. Activité 2.9 : Le Groupe de Travail Pluridisciplinaire (GTP) a reçu un financement du SISA—SAP pour renforcer ses activités lors de l’enquête agricole. Le SISA—SAP utilisait les résultats du GTP pour ses besoins d’analyse. Activité 2.10 : Les Systèmes d’Information sur les Marchés (les trois SIM) ont bénéficié d’une consultance internationale afin d’orienter et consolider leur collecte, compilation et analyse et d’un voyage d’étude au Mali dans le cadre d’un appui complémentaire de la France. Malheureusement, pour obtenir les fonds SISA—SAP, les propositions des SIMs sont arrivées très tardivement à la FAO (faute, en parti, à une possible lenteur au niveau de la coordination) après le départ de la CTP. Activité 2.11 : La mission conjointe FAO (SISA—SAP) et PAM (VAM) pour l’EVST est un atout majeur du projet. Les CDs sont sortis lors de la mission d’évaluation. Mais avant que les CD soient finalisés par la FAO, le Programme Alimentaire Mondiale (PAM/WFP) a déjà sorti son propre rapport basé sur les données EVST (Source PAM). Résultat 3 En ce qui concerne le Résultat 3, utilisation de l’information, trois des cinq activités (ou 60%) ont été accomplies. Parmi les trois, les réunions du comité technique et du comité directeur du CASAGC étaient probablement les plus importantes. Activité 3.1 : Le temps de parution des bulletins SISA—SAP (voir Tableau 2) est passé de bimestriel (des la conception du projet) à trimestriel, puis semestriel —une preuve que le SISA—SAP a travaillé dans des conditions difficiles et sans toutes les ressources nécessaires pour être plus productif et fidèle à son mandat ‘d’alerte précoce’. Malgré le dispositif complémentaire de collecte

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 20

des données mis en place par le SISA—SAP, les bulletins prévus bimestriels sont devenus trimestriels puis semestriels, ensuite ils n’apparaissent plus. Tableau 2: Les Bulletins SISA—SAP

Activité 3.2 : Les comités technique et directeur du CASAGC ont pris des décisions pour prévenir les crises et atténuer des risques des crises. Le SISA—SAP doit s’intégrer physiquement aux réunions des comités technique et directeur du CASAGC pour accomplir sa fonction ‘d’alerte précoce’. Malheureusement, l’équipe SISA—SAP a été souvent obligée d’assister aux réunions sans y être invitée, dû aux tensions au sein d’un même ministère. Activité 3.3 : La redynamisation des CRA a été très peu avancée par rapport aux attentes du projet Les CRA ont été créés depuis plus d’une décennie, mais les remontées des informations ont été difficiles et les informations ont été peu exploitables. Dans futurs efforts, il faut donner des moyens et sensibilisations nécessaires aux CRA, CDA et CLA pour mieux se structurer et s’organiser afin de contribuer au SISA—SAP. Activité 3.4 : Le SISA—SAP a publié un bulletin flash unique concernant l’inondation depuis son début. En 2009, le bétail mourrait à la périphérie de N’Djamena, en 2010, les 6 provinces allant de l’est à l’ouest dans la bande sahélienne au Tchad souffrent d’une crise alimentaire. Le SISA—SAP n’a donné aucune alerte ni pour le cheptel, ni pour la sécheresse. Il n’y a pas eu de bulletin mais, dans les deux cas, le SISA—SAP a quand même organisé les missions d’identification, et rédigé les rapports. Le SISA—SAP n’a pas alerté au moment de la mortalité du bétail, mais un rapport a été publié suite à cette crise pour faire face au problème ; de plus, pour la crise de la sécheresse de 2009-2010, c’est sur la base du rapport d’alerte rédigé par le SISA—SAP que les interventions du Gouvernement et des partenaires ont été programmées. Activité 3.5 : Un site Web du SISA—SAP ne peut plus voir le jour au dernier mois du projet. Les facteurs qui influent sur la réalisation La sécheresse et la malnutrition sont deux problèmes dans la bande sahélienne et pas moins au Tchad. Le manque des pluies ou la mauvaise répartition des pluies ou l’inondation due aux pluies excessives entraîne des mauvaises récoltes avec une faible production céréalière. Cette faible production ne peut pas couvrir la période de soudure et provoque la malnutrition. Le pays et sa sécurité alimentaire sont fortement marqués par une dépendance aux aléas climatiques. Au cours de ce projet de trois ans, pas moins de 4 évènements dits ‘imprévus’ et/ou climatiques ont troublé

NOM BUT/DESCRIP DATE Nb PAGES d’ANALYSE

Bulletin Spéciale N001

Hausse des prix Juin 2008 7 pp

Flash Inondation Novembre 2008 11 pp Régulier bimestriel

Campagne agri cole Janvier 2009 14 pp

Régulier trimestriel

Campagne agri cole Juin/Aout 2009 8 pp

Régulier trimestriel

Campagne agri cole Janvier/avril 2010 10 pp

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 21

l’évolution des activités : en février 2008 avec l’attaque rebelle sur la capitale, en mai 2008 avec la flambée des prix sur les marchés, en août 2008 avec l’inondation, en 2009 avec la sécheresse où le bétail mourrait et en 2010 avec des situations des crises alimentaires au Tchad. L’attaque rebelle sur la capitale du samedi 2 février au dimanche 3 février 2008 a causé l’évacuation des expatriés vers les autres pays. Le retour des expatriés a mis deux mois. L’interruption de l’assistance technique a produit des effets concrets sur la productivité du SAP, comme par exemple la CTP a quitté le Tchad pour insécurité et n’y est revenue que deux mois plus tard et les experts nationaux sur le terrain ont arrêté leurs activités dans l’enquête de l’EVST qui a pris plus de temps du fait de ce problème. Le réajustement Le réajustement de la période de mise en œuvre a donné lieu à l’avenant 1, et l’avenant 2 a porté sur la réallocation budgétaire. Il n’y a pas de modification sur le contenu (description du projet). L’avenant 2 ne porte pas sur la durée du projet, mais uniquement sur le budget. L’avenant 1 a été modifié en deux points : dans son article 2, l’entrée en vigueur à la date de 27.08.2009, et la période de mise en œuvre dure 46 mois et la phase de clôture dure 24 mois. Dans son article 6, l’annexe I présente la description de l’action modifiée et l’annexe III présente le budget de l’action. L’avenant 2 aurait pour objet une révision budgétaire. La nouvelle version de l’annexe III-Budget de l’Action est jointe à l’avenant 2.

C. Appui du Gouvernement Le Ministère de l’Agriculture a un budget annuel faible, environ 0,5% (une estimation) du budget annuel de l’État et ils investissent dans des projets priorisés par l’État. Le SISA—SAP occupe un local du bâtiment du Ministère de l’Agriculture qui manque d’électricité en permanence, le groupe électrogène est vétuste et fonctionne seulement un demi-jour et pas tous les jours. Ceci était frappant même en comparaison avec les autres ministères visités (les bureaux de l’élevage et l’environnement, par exemple, ont été bien plus équipés en électricité et moyens). Le budget du Ministère de l’Agriculture visant le problème de la sécurité alimentaire est encore plus réduit, et cela vaut de même pour les trois autres ministères. Le PNSA est censé coordonner les activités des quatre ministères concernés par la sécurité alimentaire et des partenaires, tout en réglant le problème des synergies. Les bureaux et les cinq fonctionnaires de l’État ont été fournis par le Ministère de l’Agriculture ou de l’Élevage ou de l’Environnement ou de la Santé pour les actions du projet, la contrepartie accordée de l’État en espèces (FCFA, les quatre ministères compris) a enfin été encaissée pour un montant de 30millions, viré à la date du 10.08.2010 (après le passage de la mission d’évaluation). Le SISA—SAP a créé le Groupe de Travaux Interdisciplinaire (GTI) qui visait un traitement ou dépouillement des données brutes de l’analyse en amont aux réunions mensuelles élargies du CASAGC4. Les membres de la cellule SISA—SAP étaient censés organiser une réunion mensuelle

4 Le Comité Technique du CASAGC est présidé par le Ministre de l’Agriculture et se réunit une fois par mois dans les locaux du Ministère de l’Agriculture. Le Comité Technique du CASAGC prend des décisions et suit aussi les activités du SISA—SAP.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 22

du GTI chaque 1er jeudi du mois. Le GTI a réuni 13 réunions qui ont été appréciées par nombreux interlocuteurs. La plupart des réunions ont eu lieu en 2008, alors que peu de réunions en 2009 (du faite de l’enquête EVST) ainsi que quelques réunions en 2010. Le Groupe de Travail Interdisciplinaire (GTI) a été mis en place en avril 2008 et la 1ere réunion a eu lieu le 6 mai 2008. Les réunions ont été tenues à l’Office National de Développement Rural (ONDR), deux fois à la FAO et une fois au PNUD. Même si le GTI a été soulevé comme un des atouts les plus importants du projet, ses réunions semblent dupliquer les réunions de CASAGC. La même division du Ministère de l’Agriculture a été chargée d’organiser les deux réunions : la réunion du CASAGC et la réunion du GTI. Les mêmes personnes ont été invitées et ont participées aux deux. Le problème de duplication n’est pas uniquement lié à la structure qui les organise, mais il est bien plus profond (manque de capacité d’analyse de CASAGC ou manque de temps pour la prise de décision sur la base des données présentées lors des réunions). Les comités de Pilotage et de Suivi Opérationnel du projet ont des rôles bien définis et des tâches bien réparties sur papier. Mais, en réalité, les comités ne semblent pas avoir joué pleinement leurs rôles (à trouver des solutions à ses problèmes) et ne semblent pas avoir continué à se réunir depuis le départ de la CTP. Le Comité de Pilotage (CP) suit des indicateurs pour atteindre les objectifs du SISA—SAP et rendre pérenne le SISA—SAP au-delà de sa durée indiquée. Le rôle du CP consiste à vérifier que les principaux objectifs du projet SISA—SAP soient atteints à l’aide du suivi des indicateurs, et aussi vérifier l’internalisation et la pérennisation institutionnelle et financière du SISA—SAP. Le Comité de Pilotage devrait tenir une réunion annuelle et vérifie si la mise en œuvre du SISA—SAP s’écarte des objectifs du SISA—SAP. Le Comité de Pilotage (CP) s’appuie sur la FAO et le coordinateur du SISA—SAP assure le Secrétariat. Le Comité de Suivi Opérationnel (CSO) appuie les structures techniques et suit les activités du SISA—SAP. Le coordinateur du SISA—SAP assure le Secrétariat des réunions du CSO, composé de l’état et des partenaires financiers et techniques du SISA—SAP. Le CSO tient une réunion tous les 3 mois pour vérifier si les objectifs et résultats attendus seront atteints dans le délai indiqué. Le CSO s’appuie sur la FAO pour exercer sa fonction.

D. Direction et Gestion L’institution d’accueil du projet a été depuis sa conception le Ministère de l’Agriculture et ses bureaux ont été rendus disponibles pour les actions du SISA—SAP à partir de mars 2007. Cet ancrage était plus tard le sujet d’une mission de consultance (voir rapport d’activités et de démarrage du projet) et un atelier national qui n’a pas eu de suite concrète à ce jour. Étant donné la dimension pluridisciplinaire concrète désirée dans cette nouvelle mise en œuvre du SISA—SAP, l’ancrage dans ce ministère sectoriel d’office demeure un des problèmes majeurs de son appropriation réelle par le gouvernement. L’organigramme du SISA—SAP précise les fonctions, les ensembles de tâches, confiés à chaque membre du SISA—SAP et propose une organisation qui les répartit en petites unités. Cet organigramme ne définit pas les relations, les responsabilités et les systèmes de prise de décision entre le Coordinateur National et la CTP. La répartition du pouvoir de la direction et de la gestion du projet entre le Coordinateur et la CTP a été à l’origine de plusieurs tensions. Même si fortement

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 23

apprécié par l’équipe SISA—SAP, le rôle de la CTP a été moins apprécié lors de nos entretiens aux ministères. Nous avons entendu dire ‘on n’a pas besoin d’une CTP’. Lors de la conception du projet, plusieurs étapes ont été prévues afin de transférer progressivement la conduite des actions au gouvernement. Ces étapes sont la fin de présence constante de la CTP et le transfert progressif de la contrepartie gouvernementale en FCFA visant les opérations. La période de transmission du SISA—SAP à l’état était de huit mois (janvier 2010 à août 2010) où le Coordinateur National avait seul le pouvoir de Direction et de Gestion du SISA /SAP et les experts appliqueront ce qu’ils ont appris sans la présence constante de la CTP. Malheureusement à partir du départ de la CTP en janvier 2010, peu d’actions ont été remarquées. Pire, quand la FAO a trouvé et a proposé des fonds propres afin de faire revenir la CTP pour conclure plusieurs réalisations mises en route avant son départ, le gouvernement lui a fait blocage –sans vouloir signer les documents lui permettant de revenir. Le transfert progressif des fonds de l’état à la cellule n’a pas été fait —dû au manque réel de l’engagement de l’état. L’apport de la contrepartie de l’état serait une garantie de la période de transmission du SISA—SAP.

E. Appui Technique et Opérationnel L’appui technique et la durée de toutes les missions/consultations nationales et internationales a été un volet important du projet. L’appui le plus important était la présence de la CTP pendant les premiers 28 mois du projet. Selon de nombreux interlocuteurs, cette présence quotidienne a été une grande force du projet permettant l’acquisition d’une ouverture généreuse et une capacité importante d’analyse chez les experts. La qualité de l’appui consistait à des éléments nouveaux à apprendre de toutes les missions/consultations nationales et internationales. Il y avait des missions d’appui organisées lors de ce projet au Tchad et hors du pays. Pour de nombreux efforts prévus dans le cadre du projet, il a été difficile d’identifier des experts francophones disponibles et intéressés de venir prêter leur expertise au Tchad. La plupart des missions ont été menées avec succès par des ouest africains : Mali, Niger, etc. Les experts semblent utiliser dans la mesure du possible ce qu’ils ont appris et perfectionnent le SISA—SAP avec leur savoir et leur savoir-faire. Les connaissances supplémentaires acquises lors des missions ont enrichi leurs expertises. Rapport avec les bailleurs Les bailleurs du projet sont la DUE, le SCAC et la FAO. La DUE et le SCAC ont confié à la FAO la gestion du budget du SISA—SAP. La FAO a assuré l’assistance technique et l’appui des structures techniques. Lors des problèmes liés aux conflits de personnalités, les bailleurs ont pris du temps à comprendre et ont faiblement soutenu la FAO. La FAO a géré le projet à travers une CTP internationale. La présence des bailleurs pour aider à résoudre ses problèmes a été inconstant et soumis à un changement de personnel avec peu de connaissance/compréhension du dossier ainsi qu’une faible vision pour le long-terme. Il y avait peu d’appui à temps requis dans la gestion des problèmes du SISA—SAP (tels que les conflits de relations humaines) qui nuisaient sérieusement et de façon grandissant à l’évolution positive du projet. Tensions ponctuelles entre bailleurs et la FAO semblent avoir aggravé les difficultés. Quand

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 24

la Représentation de la FAO au Tchad avait eu quelques difficultés (par exemple avec l’accord du gouvernement sur le retour de la CTP sur fond propre de la FAO), la DUE a faiblement soutenu la FAO. La CTP a assuré l’assistance technique et a orienté les dépenses à entreprendre pour le projet. La FAO a servit de gardien et gestionnaire du fonds du projet. D’autres agents de la FAO ont contribué au déroulement du projet, comme par exemple la responsable de la sécurité alimentaire lors des multiples départs de la CTP (évacuation et fin de contrat de 28 mois). On constate un engagement réel et continuel de la FAO mais avec le départ définitif de la responsable de la sécurité alimentaire (prévu le 15 aout 2010), tout risque de s’affaiblir. Un cadre logique a été conçu et présenté aux bailleurs lors de la préparation du troisième document du projet. Il figure en annexe à ce rapport avec des commentaires sur chaque résultat/activité. Les bailleurs (DUE) ont exprimé dans le document initial du SISA—SAP en février 2007 leur désir d’avoir des résultats plus quantifiables, mais ceci a été impossible au cours des multiples activités du projet. La CTP a néanmoins employé le cadre logique pour orienter le projet. Il n’y a pas eu d’évaluation externe indépendante à mi-parcours pour diverses raisons (par exemple, la difficulté à identifier des candidats adéquats, les raisons familiales ou personnelles ou l’instabilité politique/l’insécurité au Tchad). Dans la classification des ONG, le Tchad compte parmi les pays à haut risque. On a cherché longtemps des consultants internationaux mais on n’a pas trouvé. Une évaluation interne a été faite par la Délégation de l’Union Européenne (Rapport de Monitoring, 2008) mais elle n’est pas visiblement partagée ou utilisée. C’est une faiblesse de ne pas avoir fait une évaluation à mi-parcours, donc il n’y a pas eu d’action corrective pour le dysfonctionnement du SISA—SAP. Même si une évaluation à mi-parcours n’aurait peut-être pas réglé le problème de manque de volonté politique, elle aurait signalé des problèmes à temps d’effectuer certains changements.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 25

VI. Évaluation des Résultats et de l’Efficacité

A. Effets et Impact Les bulletins du SISA—SAP sont surtout utilisés par les bailleurs et peu utilisés par le gouvernement. La mission conjointe menée en 2009 pour la campagne agricole (sécheresse) a fournie des données les plus souvent employées ou le SISA—SAP et a alerté face à la sécheresse de 2009 (voir Rapport de la mission conjointe Gouvernement-partenaires pour l’identification des zones à risque). Il y a de l’espoir que l’utilisation de l’enquête de l’EVST sera autant plus forte car globalement, ça n’a pas été remis en cause (à part pour la lenteur à sortir des rapports). Le progrès réel réalisé pour les trois résultats est le suivant :

Résultat 1 : L’établissement des mécanismes institutionnels nécessaires pour développer un système d’information efficace tiré par la demande étant le but, le projet a échoué dû principalement au manque de volonté politique. Les bonnes actions du projet ont été encore trop précoces pour le pays. Résultat 2 : Les SPI ont toujours de graves difficultés pour remonter les données nationales. Les autorités tchadiennes courent toujours derrière, au lieu de prévenir les crises alimentaires. Le SISA—SAP a mis en place un dispositif parallèle pour remonter certaines données complémentaires, mais il y a peu de résultats et d’utilisation à temps. Résultat 3 : Les faibles résultats concrets du SISA—SAP proviennent d’une mission conjointe Gouvernement-Partenaires ou d’une collaboration FAO/PAM pour l’EVST. Le SISA—SAP est une action créée pour produire les informations et donner l’alerte mais le SISA—SAP actuel fait plus de l’analyse que de l’alerte. Généralement, les résultats du SISA—SAP (i.e. bulletins) n’apparaissent pas à temps et les crises alimentaires sont déjà déclenchées. Les résultats tardifs du SISA—SAP sont forts en analyse mais leur arrivée tardive, par rapport aux chocs soudains, ne permet pas de prévoir les conséquences (pour les crises rampantes, les analyses ont toujours été produites avec au moins six mois d’avance laissant le temps de réagir). Même si les bulletins valident les conditions déjà annoncées, leur retard nuit à leur utilité et utilisation.

Une perspective ouverte vient de la présidence qui propose d’intégrer physiquement le SISA—SAP au PNSA et verser l’argent dont le SISA—SAP a besoin directement de l’état à l’action (sans passe nécessairement par le Ministère de l’Agriculture). L’idée d’intégrer physiquement le SISA—SAP au PNSA a été proposé et n’a pas été contesté publiquement devant le Coordinateur PNSA lors de la restitution nationale de la présente évaluation. Une autre idée claire était d’alléger le dispositif SISA—SAP en effaçant la position de coordination nationale. La mission d’évaluation du SISA—SAP n’est pas allée rencontrer et écouter les agents sur le terrain, c’est dû au manque de temps et au faite que « le terrain » de l’action SISA—SAP est surtout central, à N’Djamena.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 26

B. Durabilité Les primes des fonctionnaires du SISA—SAP ont été volontairement réduites dû à l’idée de pérenniser le SISA—SAP. L’état devrait étaler sur trois ans sa contribution et les bailleurs devraient réduire dans la durée de trois ans leur assistance technique. La contrepartie de l’état n’est toujours pas versée et ce n’est pas réaliste de demander à un ministère technique de verser de l’argent à un autre. Le SISA—SAP a eu une durée de trois ans et l’argent que l’état doit verser à la première année n’est pas encore versé au dernier mois de SISA—SAP. Le SISA—SAP a apporté à travers ses consultations, formations, missions un réel transfert de capacité aux experts qui ont collaboré avec multiples agences dans la collecte des données. Le SISA—SAP prend fin le mois d’aout 2010 alors les experts seront sollicités d’aller travailler ailleurs avec toutes leurs nouvelles connaissances. Pour résumer, malgré des grands efforts et des résultats intéressants, l’impact du projet SISA—SAP ne sera pas durable. Capacité Opérationnelle des Experts Les experts ont des niveaux de capacité différents (confirme aussi par leur CV) mais à travers les entretiens on voit en chacun entre eux une ouverture d’esprit et un engagement dans le travail. On a entendu dire « qu’il y a en qui ne font rien » ou « je ne donnerais pas la même note à chaque expert ». Les entretiens eus séparément avec les experts ont eu des propos contradictoires dans leur appréciation du travail au SISA—SAP. Il est impossible de mesurer un expert par rapport aux autres car des telles différences mesurables et objectives ne se manifestent pas à travers des multiples rencontres d’une heure dans deux semaines de mission. Le besoin pour la FAO de préparer un test écrit sera la meilleure façon de les départager académiquement, sinon on sera obligé de donner une même prime à tout le monde.

C. Équité et Considérations de Genre au Niveau de la Mise en Œuvre et des Résultats

Il y a un manque important de femmes techniciennes et décideuses au Tchad, c’est dû à la faible scolarisation des femmes. Pour faire face à ce manque, le projet SISA—SAP a cherché des enquêteurs féminins et a trouvé quelques unes, mais le nombre n’est pas élevé. Le projet a fait le nécessaire face à ces difficultés. Le projet a été précautionneux de trouver des enquêteuses mais il y a eu peu de demandes de la part des femmes.

D. Coût-Efficacité Le projet a été formulé pour servir à atteindre les objectifs du SISA—SAP raisonnables avec les ressources disponibles, mais une grande erreur était de ne pas insister d’abord sur la dynamisation des Services Pourvoyeurs des Informations (SPI) ainsi que sur un ancrage propice aux résultats escomptés. Tous les documents de projet et tous les rapports d’activités ont insisté sur ces deux aspects. L’état fonctionnait avec des Services Pourvoyeurs des Informations (SPI) des ministères qui ont d’énormes difficultés internes dû aux finances des ministères. La formulation du projet a été faite sans tenir compte réellement des réalités du Tchad ou la fonction publique. La formulation du projet

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 27

a été faite volontairement sans intégrer physiquement les Services Pourvoyeurs des Informations (SPI) au SISA—SAP pour mettre l’état devant ses fonctions régaliennes. La somme de 1,3Mrd FCFA (2 million d’euro) est importante pour un investissement dans l’analyse et l’alerte au Tchad mais les résultats ne sont probablement pas à la hauteur de ce qu’attendent les bailleurs. C’est dû au problème relationnel et la position créée dans l’ancrage institutionnel dudit ministère. La FAO a cherché d’autres fonds avec succès: Coopération Française, fonds propres de la FAO, ainsi que les contributions ponctuels d’ACF et du PAM (pour l’EVST par exemple). Pour que l’État agisse, il faut que les bailleurs fassent une campagne de plaidoyer plus approfondie et ce jusqu’au plus haut sommet de l’État. Il va falloir que le projet s’arrête en attendant les décisions de l’État.

E. Facteurs Principaux qui ont influé sur les Résultats du Projet Le SISA—SAP a apporté un appui technique solide aux experts à travers ses consultations internationales et nationales, formations et missions à l’étranger. Le SISA—SAP a été souvent sollicité à répondre à des crises ponctuelles : le bétail qui mourrait à la périphérie de N’Djamena en 2009 ou sur les crises alimentaires dans la bande sahélienne au Tchad en 2010. La conception du SISA—SAP a été faite exprès pour pérenniser après sa durée de trois ans avec une appropriation progressive de l’état. La stratégie mise en place dans la conception du SISA—SAP consiste à diminuer l’assistance technique dans les huit derniers mois et augmenter progressivement la contrepartie de l’état. Le SISA—SAP a été conçu pour produire des informations et encourager l’utilisation des informations en refusant de créer des nouvelles structures. La conception du SISA—SAP a été faible et la faiblesse se manifeste en trois façons : l’analyse et l’alerte sont peu réalisables car la procédure de collecte des données, des informations et la remontée manque des moyens, la position du SISA—SAP est très basse dans l’ancrage institutionnel, et la question d’identité du SISA—SAP se pose. Le démarrage du SISA—SAP a été difficile pour des raisons administratives et bureaucratiques des bailleurs et de l’état. Le démarrage a été tôt sur le papier mais la mise en œuvre sur le terrain a pris un retard d’au moins 10 mois. Une série d’évènements causés par les hommes et des crises causées par la nature a eu des répercussions sur le travail du SISA—SAP. Les personnels expatriés ont été ramenés dans les pays voisins et leur retour a pris un mois, le travail sur le terrain a été arrêté à cause de l’insécurité. Jusqu'à présent, le manque d’intérêt de l’État et de volonté politique sont fortement visibles et ont eu une influence négative sur les résultats du projet.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 28

VII. Conclusions et Recommandations

A. Conclusions Dans le contexte actuel, le projet SISA—SAP a eu des acquis importants, malgré que certaines défaillances aient nuits à sa valeur-ajoutée. Une équipe pluridisciplinaire de quatre experts existe maintenant avec une forte capacité de compilation et d’analyse. Cette équipe a ses faiblesses mais a réellement commencé à comprendre la sécurité alimentaire avec une perspective qui englobe les quatre secteurs à la fois. Ils sont éduqués à ne plus jamais voir la sécurité alimentaire sous l’angle réducteur de la disponibilité agricole. Leur nouvelle compréhension a un effet multiplicateur pour la communauté concernée par la sécurité alimentaire au Tchad. Une manifestation de cette nouvelle optique pluridisciplinaire figure dans l’existence du Groupe de Travail Interdisciplinaire (GTI) qui était catalysé et orchestré mensuellement par la cellule. Même avec un aménagement de l’équipe (une réorganisation comprenant des ajouts d’experts et sans nécessité d’un coordinateur national) est fortement recommandé), l’investissement risque d’être perdu sans un effort rapide dans cette période transitoire. Un autre atout majeur de ce projet est le rapport (et cartes correspondantes) sur la vulnérabilité structurelle au Tchad (EVST) qui forment une référence solide pour les décideurs du pays et une base de comparaison pour les analyses de besoins après un choc ou une crise. L’enquête fournit une analyse pointue des difficultés rencontrées par les ménages en temps normal à travers le Tchad. Les résultats sont disponibles et déjà diffusés sur CD. Le mandat d’alerte de SISA—SAP n’a pas été réalisé. La faute est du au manque de données régulières et fiables venant des systèmes pourvoyeurs d’information (SPI) ainsi que le manque d’un ancrage propice comprenant un programme d’activités très chargé et encombré de nombreux imprévus. Comme dans de nombreux pays africains, il y a un manque d’équité dans le dispositif national (principalement dans les services pourvoyeurs d’information ainsi que plus globalement dans la sécurité alimentaire). Au Tchad, rares sont les femmes qui ont accès aux postes de technicien ou décideur. Il a été très difficile de trouver des femmes pour les équipes d’enquêtes SISA—SAP et une fois trouvées, les défis ont été nombreux. La composition d’équipes de terrain avec des membres féminins a fortement compliqué la gestion quotidienne.

Malgré cette analyse pessimiste concernant l’implication concrète du gouvernement en matière de collecte d’information, un arrêt brusque des efforts SISA—SAP ne serait pas propice à l’éventuelle appropriation du projet par l’État Tchadien. Un arrêt brusque signifierait une perte probable des acquis et de l’ensemble de l’investissement. Même tardif, des mouvements récents sont prometteurs en vue d’une pérennisation:

• l’enquête nationale agricole sera désormais menée de façon conjointe (l’Office National de Développement Rural—ONDR et la Division des Statistiques Agricoles—DSA, du Ministère de l’Agriculture);

• la contrepartie budgétaire a fait l’objet d’une demande qui est suivie de près par le Coordinateur National depuis le mois de juillet 2010 et une portion (30 million FCFA) pourrait être versé avant la fin du projet;

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 29

• l’absorption de la cellule SISA—SAP par le PNSA, ou au moins ses efforts, est le sujet d’un débat public, suivant la lettre No. 159, 2010, « Internalisation et pérennisation du SAP », N’Djamena, le 10 mars 2010, adressé par le Ministre de l’Agriculture au Coordonnateur du PNSA. Dans cette lettre, on lui demande de prendre en charge le fonctionnement du SISA—SAP à partir de 2011, pour un montant de 200 millions de FCFA.

• lors de la restitution nationale de la présente évaluation, un agent de la présidence s’est aussi manifesté en soulignant l’importance du SISA—SAP pour l’État;

• les trois Systèmes d’Information sur les Marchés (SIM) commencent à peine à travailler avec les fonds du projet pour renforcer leur collecte et analyse;

• un appel à la proposition a été lancé par la Délégation de l’Union Européenne (DUE) avec deux lots: 1, pour renforcer le dispositif de collecte d’information de proximité (sur le terrain dans les zones à haut risque) et 2, pour renforcer un SISA—SAP au niveau central. (Les propositions sont dues début septembre 2010). En effet, cet appel d’offre est de nouveau budgétisé sur une ligne pour laquelle le gouvernement n’est pas éligible et on risque de reconduire les mêmes difficultés. Ces fonds sont seulement prometteurs si on arrive à appliquer les leçons apprises lors de l’effort présent.

Plutôt qu’une réponse directe à cette offre, il est préférable, même si l'État ne peut pas soumissionner à cet appel à la proposition, qu’il décide de ses priorités et besoins. Il faudrait qu’il formule, en collaborant avec les partenaires privilégiés, une proposition contenant la description et le volume des fonds réellement nécessaires dans l’optique d’une pérennisation de l’action. Si la FAO souhaite contribuer dans ce sens, il serait préférable qu’elle capitalise son avantage comparatif globale en matière d’information sur la sécurité alimentaire (les SISA), en répondant aux besoins explicites exprimés par le gouvernement —et ce, sans se limiter au contenu ou au volume proposé par la DUE.

B. Recommandations Une bonne dose de réalisme est requise de toute part La communauté internationale devrait arrêter d’insister naïvement sur un SAP au niveau gouvernemental. Commençons d’abord par plaidoyer modestement pour un SISA situé dans un ancrage propice et bien fourni en information fiable venant des Services Pourvoyeurs d’Information (SPI) —qui eux, seraient entièrement pris en charge de façon pérenne par l’État. Les SPIs devraient proposer à l’État un paquet minimum d’indicateurs (sans duplication) ainsi qu’une couverture géographique minimum pour dynamiser leur collecte, compilation et analyse. Le but est de commencer petit et raisonnablement pour qu’au fur et à mesure des années et des réussites enregistrées, des indicateurs ou des nouveaux sites de collecte puissent être ajoutés par l’État. Basé sur du concret, en plus de ce paquet minimum soutenu par l’État, les bailleurs pourraient éventuellement investir dans des compléments de données manquantes. Il est opportun que les bailleurs de fonds reconnaissent qu’un SISA—SAP est plus important pour eux-mêmes que pour l’État (du moins, en ce moment). Une fois clairement formulé ainsi, comme un besoin honnête des bailleurs et organisations non-gouvernementales (ONG), les techniciens peuvent préparer de bonnes collectes et analyses sans toujours satisfaire deux (2) objectifs difficilement

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 30

conjugable: technique (collecter/compiler/analyser) et à la fois viser en vain une pérennisation qui n’a jamais aboutit durant les vingt (20) dernières années d’investissement. L’information, la communication et le plaidoyer sont primordiaux pour la pérennisation d’un SISA et d’un éventuel SAP. Si la pérennisation demeure le but annoncé des bailleurs, le démarrage de tout autre financement, y compris l’appel actuel de la DUE, devraient être sujets à conditions —l’État doit faire clairement preuve de ses priorités. L’État Tchadien et son Champion SISA—SAP doivent se manifester à travers une volonté politique L’État Tchadien doit se pencher urgemment sur une articulation de ses besoins en information pour gérer les crises alimentaires (et autres) ainsi qu’en information pour la réduction des risques. Si les besoins d’information et d’alerte du gouvernement restent inarticulés, on doit finir par en déduire que ces besoins ne sont pas les leurs (triste conclusion étant donné que la vie et la survie des populations en dépendent) ou que la demande ponctuelle a été autrement satisfaite. Quelle que soit l’expression de ces besoins, le SISA—SAP ne pourra pas continuer, ou manifester une valeur ajoutée, sans l’apparition d’un vrai ‘champion’: un décideur charismatique hautement placé qui reconnaît lui même (sans aucun conflit d’intérêt) l’importance de ces outils pour la prise de décision et qui soit en mesure d’insuffler une dynamique au niveau du SISA/ SAP. Ce leadership doit aussi être important au niveau du gouvernement. Il faut parallèlement une volonté politique afin de pouvoir aménager des priorités budgétaires, renforcer les institutions et mettre à disposition le personnel nécessaire pour rendre cette cellule et ses produits fonctionnels, efficaces et pérennes. Finalement, on constate à travers le monde également qu’un leadership chez les partenaires au développement est un atout pour les SISA—SAP. Lors de la restitution de la présente évaluation à N’Djamena (30 juillet 2010), il y a eu une manifestation de l’intérêt du gouvernement suivi par une recommandation de placer le SISA—SAP au niveau du Programme Nationale de Sécurité Alimentaire (PNSA). Le déplacement du SISA—SAP au PNSA ne devrait être qu'une première étape dans l'évolution vers un ancrage satisfaisant, en adéquation avec son mandat et son dispositif dans son ensemble. Ces préalables à la pérennisation (engagement du gouvernement, meilleur ancrage, etc.) sont les atouts recherchés depuis le début des efforts. Même en dernière minute, ce symbole de volonté ouvre la porte à l’espoir. Les évaluateurs indépendants de ce rapport encouragent le gouvernement et les bailleurs de fonds de ne pas suspendre leurs efforts mutuels. Si le gouvernement voulais un SISA, il faudrait que le champion démontre concrètement l’intérêt de l’État dans l’information (par exemple, à travers un renforcement des SPI, avec paquet minima), qu’il retrouve les fonds requis pour retenir les experts SISA, aménager l’équipe et archiver la base de données, qu’il remonte l’ancrage de la cellule d’analyse pluridisciplinaire SISA—SAP (i.e., par décret parlementaire, bureaux et agents) à un niveau et un lieu propice pour l’alerte et la décision. Les bailleurs et les partenaires doivent servir de bon exemple Les bailleurs ainsi que la FAO et d’autres agences partenaires de l’État doivent décider par eux même de l’importance du secteur de la sécurité alimentaire à l’intérieur de leurs agences. La priorité pour la sécurité alimentaire semble être en constante évolution dans la politique de Coopération Française. Dans les bureaux nationaux et régionaux de la FAO, l’importance de sécurité alimentaire semble éphémère par rapport aux urgences. Il n’y a aucun personnel permanent de la FAO/Tchad qui a une expertise en sécurité alimentaire ; cette expertise est fournie de façon ponctuelle et elle est directement liée aux projets. Assurer une continuité entre les projets, comme dans le cadre du SISA—SAP est problématique et demande à être revu. Comment exiger une priorisation de la

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 31

sécurité alimentaire au niveau de l’État sans être en mesure de l’assumer aussi au niveau des bailleurs et agences techniques ? Pour assurer éventuellement un vrai partenariat et une pérennisation des actions SISA—SAP, il faut cesser d’insister sur la visibilité des logos (voitures et cartes de visite). Les ‘taxpayeurs’ des pays constituants les bailleurs ne sont pas dupes : ils sont en mesure de comprendre qu’il y a des besoins bien plus importantes à apporter que la visibilité d’une agence. Si la pérennisation est réellement un but que l’on doit viser ensemble et avec honnêteté, alors soyons réalistes. Tous futurs fonds doit être soumis à des conditions (y compris pour les Lots 1 et 2 de l’appel à la proposition actuel de la DUE). Autrement dit, aucun effort doit être démarré avant une contrepartie réelle de l’État, non seulement en espèces mais aussi en preuve réel de priorisation (exemple : à travers un champion convaincant, des décrets et les arrêtés qui donnent l’importance requise aux efforts pour les quatre secteurs techniques, la mise en place et la fonctionnalité des SPI minima, la mise à disposition du personnel et des locaux avec un ancrage propice et également une valorisation de l’investissement, etc.). Une feuille de route très simple pour le gouvernement ou ses partenaires figure en annexe. Il contient quelques indications à ne pas oublier si la pérennisation d’un SISA—SAP est le but recherché.

VIII. Leçons Apprises Les données doivent précéder l’analyse L’alerte est basée sur des analyses précises. L’analyse est impossible sans informations. Les informations n’existent pas sans données brutes. Toute donnée brute doit être régulière, fiable et pérennisé par l’État. On n’a plus l’excuse de mettre la charrue (l’analyse ou l’alerte) avant les bœufs (les données et les informations). Un projet qui vise l’analyse ou l’alerte gagne sa raison d’être uniquement si et quand les SPI et les données sont en place. La collecte/remontée des données doit être assurée avant un appui à l’analyse, sine qua non. Le renforcement des institutions doit accompagner chaque renforcement de capacité Comme stipulé dans la note de discussion de R. Stacy (2010), on emploie souvent ces termes comme si ils étaient des synonymes. Le transfert de capacité concerne des individus ou groupes d’individus tandis que le renforcement d’institutions reflète la capture et l’utilisation pérenne de ces nouvelles capacités. Malgré un résultat consacré a ce sujet et beaucoup d’efforts dans le projet SISA—SAP, le renforcement de capacité sans un renforcement d’institutions n’est qu’une première démarche qui risque d’être éphémère. Le renforcement des institutions passe par un grand nombre de conditions préalables, comme par exemple un gouvernement qui accepte sans hésitation des informations et des analyses précises, objectives et complètes (Stacy, 2010). Information et analyses tirés par la demande de qui ? Actuellement au Tchad, l’information et l’alerte sont ressenties plus comme un besoin par les bailleurs que par l’État elle même. Même si le projet a été conçu pour répondre aux besoins des décideurs Tchadiens, à ce jour, leur besoins sont peu ou rarement articulés. Depuis 20 ans, a-t-on réellement aidé les décideurs à reconnaitre et à exprimer leur besoins en matière d’information? Ont-ils réellement des besoins en information qui leur font défaut? Une enquête sur les besoins des

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 32

utilisateurs a été prévu dans le cadre de ce projet mais a rencontré des difficultés dans sa mise en œuvre et n’a jamais été achevé. Peut-être qu’un nouvel essaie sur une optique plus large serait opportun afin de cerner les vrais besoins des décideurs nationaux. Insister sur une évaluation mi-parcours Le projet avait des bonnes raisons de ne pas avoir pu organiser une évaluation à mi-parcours (manque d’expertise francophone disponible et peu intéressé a venir au Tchad). Néanmoins, une évaluation de mi-parcours est une occasion vitale de revoir les attentes et le progrès d’un projet du point de vue extérieure et surtout de permettre aux acteurs de rectifier les défaillances. Il est nécessaire d’identifier des candidats et de programmer l’évaluation avec eux des le début de l’effort. Réalisme requis dans la contrepartie de l’État et la pérennisation

• La contrepartie de l’État accordée par un ministère sectoriel à un autre n’est pas réaliste. • Si la pérennisation n’a pas été achevée depuis 20 ans d’effort, sans changement majeurs dans

les perspectives, elle est encore moins réaliste à travers une action de relance de trois ans ; • Si la pérennisation est retenue sérieusement comme un but, tous futurs fonds des bailleurs

pour un SISA-SAP doivent être soumis à conditionnalité, comme:1.) SPIs fonctionnels (minima par secteur); 2.) SISA élevé; 3.) Bureaux/agents; 4.) Contre-partie pour quatre secteurs.

Selon une analyse récente de la FAO (Tefft et al 2007), la majorité des SAP en Afrique subsaharienne dépendent financièrement de ressources externes…«pour une large proportion des budgets de fonctionnement». Ce n’est pas pour minimiser les efforts décrits dans ce texte, mais si on en croit cette analyse, est ce que le Tchad pourrait être différent ? Les évaluateurs pensent que oui, si l’émergence rapide d’un leader ou d’un champion charismatique et influent est mis en place.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 33

Annexes 1. Feuille de route pour le gouvernement 2. Cadre Logique avec commentaires 3. Termes de Référence et Calendrier 4. Liste des personnes rencontrées 5. Liste des documents et autres matériels consultés par la mission

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 34

Annexe 1: Feuille de Route

Feui

lle d

e Rou

te p

our u

n SI

SA/S

AP

au T

chad

, 201

0 et

apr

ès…

.

IMM

EDIA

T (a

vant

la fi

n du

m

ois d

’aoû

t 201

0)

•Sa

uver

l’ex

pert

ise

/ le

s ex

pert

sle

s qu

atre

exp

erts

ris

quen

t d’

être

re

pris

par

d’a

utre

s ag

ence

s av

ant

la

fin d

u pr

ojet

le 3

1 ao

ût 2

010

•Sa

uver

l’éq

uipe

men

t du

proj

etco

nfie

r la

flot

te d

e 8

voit

ures

, 20

mot

os, v

élos

et

info

rmat

ique

à u

ne

nouv

elle

age

nce

(PN

SA p

ar e

xem

ple)

•Sa

uver

la b

anqu

e de

don

nées

nu

mér

ique

•Co

ncré

tiser

la c

ontr

e-pa

rtie

de

l’éta

t po

ur fi

n de

l’an

née

2010

30

mill

ions

FCFA

du

Min

istè

re d

e l’A

gric

ultu

re s

ont

en c

ours

?

•Éc

rire

une

prop

ositi

on a

ligné

e à

la

fois

aux

sou

haits

du

gouv

erne

men

t et

à l’

avan

tage

com

para

tif FA

O,

répo

ndan

t à

l’app

el d

e l’U

E m

ais

sans

se

lim

iter

au

cont

enu

et v

olum

e(€

300,

000)

y s

tipu

COU

RT T

ERM

E (a

vant

la fi

n de

l’an

née

2010

)

•Tr

ouve

r une

nou

velle

‘mai

son’

pou

r le

bur

eau

et d

épla

cer l

a ce

llule

la p

ropo

siti

on la

plu

s ré

cent

e es

t de

la

«dé

plac

er»

vers

le P

NSA

•Re

cons

titue

r et r

enfo

rcer

l’éq

uipe

plus

d’o

blig

atio

n de

coo

rdin

atio

n pr

opre

a la

cel

lule

; dou

bler

l’ex

pert

ise

en a

g/él

evag

e/sa

nté

et a

jout

er

mar

ché

•Co

ncré

tiser

la c

ontr

e-pa

rtie

de

l’éta

t po

ur 2

011

mon

tant

YY e

t ar

rêté

NO

.DAT

E d

u M

inis

tère

de

l’Agr

icul

ture

au

PNSA

•Id

entif

ier l

es in

dica

teur

s clé

s et l

eur

SPI c

orre

spon

dant

act

uel

choi

sir

un p

aque

t m

inim

a d’

indi

cate

urs

par

sect

eur,

et

com

men

cer

«pe

tit

»

MO

YEN

TER

ME

(pou

r 201

1)

•H

arm

onis

er le

s SP

I qui

sont

du

plic

atifs

(enq

uête

agr

icol

e, m

arch

é,

etc.

) et

les

renf

orce

r

•Re

haus

ser l

a ca

paci

té d

’ana

lyse

de

la

nouv

elle

équ

ipe

•Re

part

ir le

s exp

erts

(dan

s un

pre

mie

r te

mps

) en

suiv

i/SI

SA e

t an

alys

e/SA

P af

in d

'ass

urer

les

deux

man

dats

si

mul

tané

men

t

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 35

Annexe 2: Cadre Logique avec Commentaires Résultat 1 : La Tchad a renforcé son cadre

institutionnel à travers l’établissement des mécanismes institutionnels nécessaires pour développer un système d’information efficace tiré par la demande et dont la pérennisation à

long terme est assurée

noir =fait

Commentaires Résultat 2 : Les données de bases sont

collectées remontées et analysées et ?

l’information concernant la SA est disponible, fiable, crédible, mise régulièrement à jour et

répondant aux besoins des principaux utilisateurs

noir =fait

Commentaires Résultat 3 : Le gouvernement tchadien au niveau national et

décentralisé, le secteur prive et la société civile ainsi que la communauté régional et internationale utilisent les résultats et recommandations su SISA

noir =fait

Commentaires

1.1.Élaboration du document du projet 3 docs!! 2.1. Recensement et analyse de la documentation existante sur la SA

2008 avec experts, pas mis à jour

3.1. Publication tri/bimestrielle du bulletin SISA

Seuls 3 bulletins

1.2. Réalisation d’une mission préparatoire au démarrage du projet

2007 2.2. Renforcement de capacité en gestion de base de données et en SIG

3 Consultants (2 nat –MapInfo , SPSS)

3.2. Participation aux réunions du comité technique et du comité directeur du CASAGC

Malgré manque d’invitation

1.3. Recrutement de la conseillère Technique Principale (CTP)

Sep 2007 sur place

2.3. Renforcement de capacité en analyse de la vulnérabilité conjoncturelle et structurelle

2 consultants (1 CTP)

3.3. Organisation et animation des réunions des CRA, CDA, CLA X

1.4. Recrutement du personnel et installation du projet

Sep 2007 2.4. Identification des zones à risque Mis à jour 2 fois

3.4. Publication des bulletins flash en cas d’alerte

1 spéciale, 1 flash

1.5. Enquête sur les besoins en information des utilisateurs du SISA X

Besoin de reformuler

2.5. Suivi permanant des zones vulnérables

22 enquêteurs, motos pas données

3.5. Création et mise à jour régulière d’un site web X

1.6. Réunions mensuelles de groupe de travail interdisciplinaire (GTI)

Liste 2.6. Appui à la statistique agricole pour l’enquête

1 consultant

1.7. Redynamisation des CRA, CDA et CLA X

Moins avancé

2.7. Appui aux structures pour le suivi des cultures en contre-saison

Methodo. + collecte

1.8.Élaboration d’une étude institutionnelle et juridique

Doc et atelier, consultants

2.8. Appui aux structures de santé pour le suivi nutritionnel

CNNTA : 1 ordi, toises, form. SMART à Bamako

1.9.Étude sur le système élargi d’informations et les mécanismes de sa mise en œuvre

X PCTF FAO $84,000 refusé

2.9. Appui au GTP pour le suivi décadaire et l’évaluation de la campagne

2x an

1.10.Étude sur un plan de développement des ressources humaines X

2.10. Appui aux SIM s (3) pour le renforcement des dispositifs de collecte, de remontée de traitement et d’analyse des données

En route tardivement

1.11. Organisation des réunions des comités de suivi et de pilotage

Plus depuis déc. 2009

2.11. Enquête de base sur la vulnérabilité structurelle (EVST)

Pièce maitresse SISA

2.12. Affinement des indicateurs pour la méthodologie de suivi (IPC) X

Trop précoce

2.13. Cartographie des zones et des populations vulnérables

Informaticien

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 36

Annexe 3: Termes de Référence et Calendrier

Terme de Références pour une mission

D’évaluation finale, externe et indépendante du projet: « Relance du Système d’alerte précoce pour la sécurité alimentaire »

(GCP/CHD/028/EC)

1. Contexte La Convention GCP/CHD/028/EC passée entre la Délégation de la Commission Européenne et la FAO vise à appuyer le Gouvernement du Tchad pour la relance d’un système d’alerte précoce pour la sécurité alimentaire (SAP) dans le cadre de la construction d’un Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire (SISA) prévu par le sous-programme VI du Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA). La stratégie adoptée pour atteindre cet objectif s’articule autour de quatre axes : (i) renforcement institutionnel et création des mécanismes visant à faciliter la production et le partage d’information entre les institutions ; (ii) amélioration de la qualité des informations relatives à la sécurité alimentaire (SA) ; (iii) renforcement des capacités d’analyse, d’élaboration et de prise de décision des institutions ; (iv) coordination renforcée entre acteurs de la sécurité alimentaire. Le projet avait une durée initiale de 36 mois allant de Novembre 2006 à Novembre 2009. Étant donné que les premières activités n’ont pu démarrer que 10 mois après la signature de la convention, la date de fin de projet a été modifiée par un avenant qui avait pour objet d’étendre la durée de la convention au 31 août 2010. Les activités entreprises et les résultats obtenus jusqu’à présent sont présentés dans divers rapports d’activités préparés et discutés avec la Commission Européenne et le Gouvernement du Tchad. Dans le cadre de la convention de l’accord entre la Commission Européenne, la FAO et le Gouvernement du Tchad, il est prévu que durant la mise en œuvre du projet, une évaluation externe indépendante concernant la mise en œuvre du SISA — SAP et deux audits seront réalisés. Ces évaluation et audits auront respectivement comme objet de juger la pertinence des actions menées en fonction des objectifs à atteindre et de vérifier la correcte utilisation des fonds transférés aux institutions publiques et/ou privées pour améliorer la disponibilité et la qualité des données sur la SA. Les termes de référence de ces missions seront approuvés par la DUE. Le recrutement des experts indépendants suivra la procédure de la FAO, et la DUE participera dans la sélection des auditeurs et des évaluateurs. 2. Objectif de l'Évaluation Cette évaluation, effectuée en fin de parcours, a pour objectif d’effectuer une appréciation globale et indépendante des résultats obtenus à la date de l’évaluation relative à la méthodologie de mise en œuvre (au niveau institutionnel, administratif, opérationnel…). Elle formulera des recommandations sur les grands axes stratégiques et opérationnels qui permettront une pérennisation de l’action. Des enseignements devront être tirés des difficultés rencontrées et des performances réalisées. 3. Portée de l’Évaluation La mission devra évaluer la pertinence, l’efficience, l’efficacité, l’impact et la durabilité du projet: a) la pertinence du projet sera évaluée en fonction des priorités et des objectifs de développement

assignés dans les documents de politique nationale (SNRP2, PIDR, PNSA); la mesure dans

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 37

laquelle les objectifs annoncés sont adaptés aux problèmes identifiés et aux besoins sociaux, ainsi que la clarté et la cohérence interne des objectifs énoncés ; la qualité de l’identification des principales parties prenantes et des groupes cibles, ainsi que les questions liées aux capacités institutionnelles ;

b) l’efficacité et l’efficience :

• Les avantages prévus ont-ils bien été générés et reçus du point de vue de l’ensemble des parties prenantes, (notamment les structures techniques, les utilisateurs de l’information produite…)?

• La mise en relation des différentes activités, des ressources disponibles et des résultats escomptés. Cette mise en relation est à la fois qualitative et quantitative, et doit être effectuée par rapport à ce qui était prévu : la planification et la mise en œuvre des travaux opérationnels, la gestion budgétaire, la cohérence entre les apports, les activités, les produits et les progrès vers la réalisation des objectifs (qualité, quantité et échéances).

• Les relations institutionnelles que le projet entretient avec l’environnement extérieur (Gouvernement, partenaires internationaux et sous-régionaux), le cadre institutionnel et de gestion de la mise en œuvre du plan de travail.

• L’efficacité et l’adéquation de la mise en œuvre du projet, y compris - la disponibilité des fonds au regard du budget, tant celui du bailleur de fonds que de la

composante nationale; - l’efficacité au niveau de la gestion et du travail; - les difficultés de mise en œuvre; - l’adéquation du suivi et des rapports; - l’ampleur de l’appui et de l’engagement de la partie nationale; et - la qualité et la quantité de l’appui administratif et technique de la FAO.

c) les produits, les résultats et l’impact du projet, y compris une évaluation complète et systématique

des produits obtenus à ce jour (quantité et qualité au regard du plan de travail et progrès accomplis par rapport aux objectifs immédiats), et une analyse attentive des effets et impacts résultants de ces produits. La mission examinera en particulier :

• l’État d’avancement et la qualité des travaux relatifs à : - la production d’informations de référence et d’analyse sur la sécurité alimentaire ; - le renforcement des capacités de l’équipe d’analyse et des structures nationales

partenaires ; - La mise en place et l’animation d’un réseau d’échanges et de partenariat des différents

acteurs de la sécurité alimentaire ; • L’utilisation faite des produits du projet et l’identification des utilisateurs ;

• L’impact actuel et prévisible des produits en information du projet sur la prise de décisions dans les domaines de la sécurité alimentaire et l’action rapide face aux crises ;

• L’impact actuel et prévisible des activités du projet sur le fonctionnement des unités du gouvernement directement concernées

d) les perspectives de durabilité des résultats du projet au niveau des bénéficiaires et de l’institution-hôte. La mission devra en particulier examiner:

• ?le contexte et le positionnement institutionnel actuel du projet: les documents d’archives pourraient être utilisés pour apprécier les difficultés rencontrées par le passé et qui ont ralenti la mise en œuvre;?

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 38

• les capacités opérationnelles et financières de l’institution-hôte afin d’ assurer la pérennisation de la composante SAP et au-delà du réseau SISA ;

• les capacités opérationnelles des membres de l’équipe de la cellule d’analyse (notamment leur implication dans leur rôle respectif de coordination et de relais avec leur ministère de rattachement);

• l’intérêt actuel et le soutien prévisible pour les activités engagées par le projet de la part des instances nationales concernées, des bailleurs et des autres partenaires.

• La mesure dans laquelle les activités promues par le projet sont intégrées dans les politiques et les programmes du gouvernement.

e) rapport coût-efficacité du projet (voir définition dans l’Annexe).

f) A partir de l’analyse décrite ci-dessus, la mission devra tirer des conclusions générales et

spécifiques, susceptibles de tirer les enseignements des actions passées, et d’orienter le développement futur du système d’information, notamment en proposant des actions spécifiques et complémentaires de la part du Gouvernement et/ou de la FAO et/ou des bailleurs de fonds, afin de garantir la pérennisation, et l’appropriation de l’action par les structures nationales. La mission devra attirer l’attention sur tout renseignement d’intérêt général à caractère stratégique. Toute proposition d’assistance complémentaire devra inclure une identification précise des objectifs et des principaux produits et apports prévus.

4. Méthodologie La mission évoluera selon une méthodologie à deux niveaux :

- La mission s’attachera tout d’abord à valoriser la documentation relative au projet. Les documents de la phase préparatoire, le document de projet, les rapports d’activités, les comptes-rendus de réunion (Groupe de Travail Interdisciplinaire, Comité de Suivi Opérationnel, Comité de Pilotage), les rapports de mission seront mis à disposition. Cette première étape permettra à la mission de se familiariser avec le contexte du projet et ses activités, et d’établir des listes de points à évoquer dans le cadre des entretiens qui seront menés dans un second temps. Cette première étape sera également mise à profit pour établir une liste de critères pour l’évaluation des capacités opérationnelles, et les besoins en perfectionnement des membres de l’équipe de la cellule d’analyse, sur la base d’entretiens avec eux et avec leurs collaborateurs directs.

- Dans un second temps, la mission conduira des entretiens semi-directifs sur la base des points identifiés plus haut avec toutes les structures qu’elle jugera pertinentes à son travail. Celles-ci vont inclure: l’équipe du projet, les structures nationales, les partenaires directement impliqués dans le fonctionnement du projet, les collaborateurs directs et indirects, les partenaires au développement et aux urgences, et tout autre informateur identifié comme pertinent par la mission.

La Représentation de la FAO au Tchad endossera la responsabilité de la gestion de la mission d’évaluation, et le Service de l’Évaluation de la FAO sera responsable du contrôle de sa qualité. 5. Composition de la Mission L’équipe d’évaluation comprendra 2 experts indépendants sélectionnés avec l’accord de la FAO et du bailleur. Au moins un membre de l’équipe, de préférence le chef d’équipe, devra avoir une solide expérience d’évaluation de projets de terrain, de préférence au Tchad ou du moins en Afrique. Si

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 39

possible, au moins un membre de l’équipe sera originaire du Tchad. Les membres de l’équipe disposeront des compétences suivantes :

1. Le chef d’équipe, spécialisé dans le domaine de la sécurité alimentaire et des Systèmes d’Information sur la sécurité Alimentaire et en matière d’évaluation, avec une expérience en institutions et renforcement des capacités,

2. Un spécialiste en systèmes d’alerte précoce et d’information, ou le cas échéant en sécurité alimentaire, qui sera identifié localement.

Les membres de la mission devront être indépendants, c’est-à-dire qu’ils ne devront pas avoir été directement impliqués dans le projet, ni dans sa formulation, ni dans son exécution et son suivi technique. Ils auront une expérience en matière d’évaluation. La sélection finale des évaluateurs devra être approuvée par le Service de l’Évaluation de la FAO pour en assurer l’Independence et la capacité en matière d’évaluation. La DUE sera étroitement associée au processus de sélection. 6. Calendrier et Itinéraire de la Mission La mission se déroulera à N’Djamena (TCHAD), lieu de l’évaluation, après des entretiens avec les structures du siège de la FAO, impliquées dans l’appui technique au projet, particulièrement la division ESAF. Elle durera près de 20 jours.

2010 Documentation Préparation Entretien Rédaction Restitution Autres 18 juillet Voyage

19 Lundi 20 Mardi Cons.

National

21 Mercredi Guide de Discussion

22 Jeudi 23 Vendredi 24 Samedi 25 Dimanche 26 Lundi 27 Mardi 28 Mercredi 29 Jeudi 30 Vendredi Restit. Nja 31 Samedi

1 août Dimanche Voyage 2 Lundi Restit.Rome 3 Mardi Voyage 9 Lundi 10 Mardi 11 Mercredi

Les consultants internationaux devront également recevoir un briefing du responsable des opérations de la FAO et des fonctionnaires spécialisés en appui technique, et leur feront un débriefing en fin de mission.

6. Consultations La mission travaillera en étroite relation avec le Représentant de la FAO et avec les Représentants de la Délégation de l'Union Européenne, avec les institutions pertinentes du Gouvernement et avec le

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 40

personnel de projet national et international. Bien que la mission jouisse d’une totale liberté pour discuter avec les autorités concernées de tout point qu’elle jugera pertinent pour son travail, elle n’est autorisée à prendre aucun engagement au nom de la FAO, du bailleur de fonds ou du Gouvernement. 7. Rédaction du Rapport Le rapport sera rédigé conformément au format de la FAO, ci-joint en annexe. Le document reviendra sur les constats de la mission et mettra un accent particulier sur le bilan des actions réalisées, et sur la formulation de recommandations permettant d'une part au projet d’ajuster sa stratégie pour une meilleure atteinte des résultats et d'autre part des recommandations permettant au gouvernement d'assurer la valorisation des acquis du projet et la pérennité du SAP. La mission est pleinement responsable de son rapport indépendant, qui ne doit pas nécessairement refléter le point de vue du gouvernement, de la FAO ou du bailleur de fonds. Dans la mesure du possible, le rapport sera finalisé sur le terrain et les conclusions et recommandations seront pleinement discutées avec toutes les parties concernées en recherchant au maximum le consensus. Le Chef de mission est responsable de la finalisation du rapport qui sera soumis à la FAO dans les deux semaines suivant la fin de la mission. Le rapport sera ensuite soumis par la FAO au gouvernement et au bailleur de fonds, associé à ses commentaires.

Annexe 4: Personnes Rencontrées État/Gouvernement (31) M. Djime Adoum, Conseilleur de Développement Rural, Présidence M. Djibrail Michael, Conseilleur de Développement Rural, Primature Dr. Adamou, Conseilleur de Développement Rural, Primature M. Issaka Abderaman Haggae, Coordinateur PNSA, Ministère du Plan M. Hassanty Oumar Chaibo, Secrétaire General, Ministère de l’Agriculture M. Djibangar Djitangar, Directeur General de la Production Agricole et Formation, Ministère de l’Agriculture M. Mouktar Ali, Directeur de la Direction de la Production et la Statistique Agricole, Ministère de l’Agriculture M. Pohol Paul, Directeur Adjoint de la Production des Statistiques Agricoles, Ministère de l’Agriculture M. Mougabe Lotard, Chef de Division Statistique Agricoles, Ministère de l’Agriculture M. Tao Bouhouraye, Responsable SIMPA, Division de Statistique Agricole, Ministère de l’Agriculture M. Jeremy Daigro, Responsable de Collecte SIMPA, Division de Statistique Agricole, Ministère de l’Agriculture M. Ahmed Dougouma, Admin et Finance SIMPA, Division de Statistique Agricole, Ministère de l’Agriculture M. Hassan Guihini Dadi, Directeur National, Office Nat’l. de Développement Rural (ONDR), Ministère de l’Agriculture M. Amine Ousman, Directeur Technique, Office Nat’l. de Développement Rural (ONDR), Ministère de l’Agriculture M. Gonzoune Yaddou, BNSP/DPSA, Ministère de l’Agriculture M. Ngaro Brousse, Représentant DSAAV, Ministère de l’Agriculture M. Abdallah Adam Mohamed, CT/SODELAC, Ministère de l’Agriculture M. Abba Kaka, Direction Statistique, Ministère de l’Élevage M. Ousman Mahamat Saleh, Directeur de l’Org. Pastorale et de la Séc. des Sys.Past. (POPSSP), Ministère de l’Élevage M. Gaourang Bagatche, Chef SIPSA, Ministère de l’Élevage M. Djobguet Sama, Chef SIM Bétail, Ministère de l’Élevage Dr. Tchin Zoumbe Ezechiel, Chef Div. Sécurité des Systèmes Pastoraux, POPSSP, Ministère de l’Élevage

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 41

M. Raiwe Blamdomdi, IGA, Ministère de l’Eau et de Ressources Animales M. Singambaye Djekounda, DREM / Ministère de l’Eau et de Ressources Animales Mme. Dande Toubaro, DOPSSP, Ministère de l’Eau et de Ressources Animales Mme. Célestine Guiral, Point Focal SAP/Technicienne, CNNTA, Ministère de la Santé M. Adoum Daliam, Directeur de CNNTA, Ministère de la Santé M. Idriss Soumai’ne, CNNTA, Ministère de la Santé M. Zougoulou, Directeur des Forets et la Lutte Contre la Désertification, Ministère de l’Environnement M. Kladoumar Rottoita, Chef de Division de Suivi et Évaluation, Ministère de l’Environnement Cellule SAP (9) M. Laoukoura Kaguerou Doumian, Coordinateur National, Cellule SAP Mme. Sow Mariam, Conseillère Technique Principale (jusqu’au janvier 2010), Cellule SAP, FAO Mme. Tessandier Caroline, Chargée de mission Sécurité Alimentaire, FAO M. Mingueyambaye Naiban, Expert en Nutrition, Cellule SAP M. Madibou Djobdourna, Expert en Élevage, Cellule SAP M. Ngabo Guila Ngague, Expert en Environnement, Cellule SAP M. Rassembaye Ngarimdi, Expert en Agriculture, Cellule SAP M. Raoul Lotodingao, Informaticien, Cellule SA M. Idah Sareng, Assistant Administratif et Financier, Cellule SAP Partenaires et Bailleurs (28) Mme. Onclin Madeleine, Conseillère, Délégation de l’Union Européenne (DUE) M. Hussein Hadji Tchere, Chargé de Programmes, Délégation de l’Union Européenne (DUE) Mme. Avella Nicoletta, Attaché, Union Européenne (DUE) M. Pouret Etienne, Asst. Sécurité Alimentaire, Ser.de la Coopération et d’Action Culturelle (SCAC), Amb. de France Mme. Ingres Marie-Elisabeth, Attaché de Coopération, Secteur OMD/FSD/Recherche/Affaires humanitaires/Dev. Rural/Environnement, Ambassade de France M. Mahamat Foye, Représentant FEWSNET M. Bianpambe Patellet, Représentant Adjoint, FEWSNET M. Abakar Mahamat Ahmat, Représentant, Intermon Oxfam M. Daouda Yahaya, Responsable de Réduction des Risques et de Catastrophes, Intermon Oxfam M. Faya Celestin Millimono, Intermon Oxfam M. Allah Ndingeto Bienvenu, Intermon Oxfam M. Wilfred Nkwambi, Officier des Programmes, Vulnerability Analysis and Mapping, PAM Mme. Florence Le Coz, Responsable Food Sécurité, Action Contre la Faim (ACR) M. Batedjim Noudjalbaye, Assistant du Représentant, Chargé de Programmes, FAO M. Mahamat Sorto, Charge de Bureau, a.i., FAO/Tchad M. Remy Courcier, Coordination Urgences, FAO M. Mbaidedji Francois, Chargé de Ressources d’Information, FAO M. Keideur Constant, Commis aux Programmes, FAO M. James Tefft, Economist/Analyst, Food Security and Ag. Projects Analysis Service, ADE Division, ESD, FAO M. Mark Smulders, Chief Food Security and Ag. Projects Analysis Service, ADE Division, ESD, FAO M. Marco Knowles, Food Security and Ag. Projects Analysis Service, ADE Division, ESD, FAO M. Mark McGuire, Food Security and Ag. Projects Analysis Service, ADE Division, ESD, FAO M. Daniel Shallon, Chief Evaluator, Evaluation, FAO Mme. Fatouma Seid, Chief Officer, Emergency Operations, TCE M. Jean Francois, Senior Operations Officer, Emergency Operations, TCE M. Pietro Chiappini Carpena, Programme Officer, TCSR, TCS, FAO M. G. Tounkara, Food Security Officer, Integrated Food Security Support Service, TCS, FAO M. Madhy M. Bamba, Senior Food Security Officer, TCFS, TCS, FAO

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 42

ANNEXE 5 : Liste des documents et autres matériels consultés Sow, Marian et Thierry Antoine, Union Européenne, 2005. Évaluation des systèmes d’alerte précoce sur la sécurité alimentaire en Afrique de l’ouest (GCP/INT/758/EC-RAF-1). Tefft, J. M. McGuire et N. Maunder, FAO, 2007. Planifier l’avenir : Évaluation des systèmes d’alerte précoce pour la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, Rapport de Synthèse. Stacy, Roy A., Consultant to EC-FAO, 2xxx. A Discussion Note: Issues and Options Associated with a Coordinated International Approach to ISFS Institution Building. This report may guide discussions at the Sep 2010 Transatlantic Alliance. Commission Européenne/FAO, 2010. Rapport de l’Étude sur le dispositif National de Sécurité Alimentaire. SCAC, 200?. Document de projet PNSA Programme de Coopération OAA/France. GCO/CHD/030/FRA. Documents du gouvernement Arrêté No. 54, 2010. Portant organisation de la Direction de la Production et des Statistiques Agricoles (DPSA), juin 2010. Ministère de l’Agriculture. Courier No. 159, 2010. Internalisation et pérennisation du SAP. N’Djamena, le 10 mars 2010. Ministère de l’Agriculture. Compte-rendu No 07/2009 de la Réunion du Comité Technique du CASAGC du 26 novembre 2009. Compte-rendu No 06/2009 de la Réunion du Comité Technique du CASAGC du 18 novembre 2009. Compte-rendu No 05/2009 de la Réunion du Comité Technique du CASAGC du 20 octobre 2009. Compte-rendu No 04/2009 de la Réunion du Comité Technique du CASAGC du 05 septembre 2009. Compte-rendu No 02/2009 de la Réunion du Comité Directeur du CASAGC du 9 novembre 2009. Compte-rendu No 01/2009 de la Réunion du Comité Directeur du CASAGC du 7 octobre 2009. Documents du projet Antoine, Thierry, (FAO) 2006. Mission de Formulation, Programme de Relance d’un Système d’Information Pérenne pour l’Alerte Précoce au Tchad. Aide Mémoire. Sow, Mariam, CTP/FAO, 2007. Aide Mémoire : Mission Préparatoire pour la relance du système d’alerte précoce au Tchad. Union Européenne, ROM 2008 :

Background Conclusion Sheet (BCS)/Qualité de la Conception du Projet FOOD/2006/118-321. Synthèse de Projet (PS) Rapport de Monitoring (MR)

Organigramme extrait du premier rapport d’activités du SISA. CISSE, Cheikh Tidiane, Représentant a.i. de la FAO au Tchad, 2010. Note de service. Appui technique et administratif de la FAO au SISA—SAP fourni par Mme Caroline Tessandier. N’Djamena, le 1er Mars 2010. Délégation de l’Union Européenne (DUE), 200?. Fonds du Programme de Coopération Technique, Appui à la consolidation des acquis du Projet GCP/CHD/028/EC du Système d’Alerte Précoce (SAP). Délégation de l’Union Européenne (DUE), 2005. Fiche d’Identification, SISA. Approche Projet SISA (2million euro). Délégation de l’Union Européenne (DUE), 2006. Synthèse de Projet, SISA (FOOD/2006/118-321). Délégation de l’Union Européenne (DUE), 2006. Extrait Proposition Document de Projet, Relance du Système d’Alerte Précoce (SAP) pour la sécurité alimentaire au Tchad. Délégation de l’Union Européenne (DUE), Qualité de la conception du projet. Background Conclusion Sheet. Délégation de l’Union Européenne (DUE), 2008. Rapport de monitoring. Décembre. SISA. Délégation de l’Union Européenne (DUE), 2009. 118-321. Convention de contributions de la communauté européenne signée avec une organisation internationale et ses annexes. Avenants du projet Avenant No. 1 à la Convention de Contributions de la Communauté Européenne signée avec une organisation internationale, 2006/118-321. FAO, 2008. Note Justificative à la demande d’avenant de l’action intitulée: SISA (GCP/CHD/028/EC). Avenant No. 2 au Contrat de Subvention FOOD/2006/118321. Entre l’Union Européenne représentée par la DUE en République du Tchad, et FAO/ROME. 17 juillet 2010. Avenant No. 2 au Contrat de Subvention FOOD/2006/118-321 : Note explicative à la demande d’un second avenant pour l’action intitulée « SISA » No. 2006/118-321 (GCP/CHD/028/EC). Proposition de révision budgétaire selon avenant No 2 à la Convention de Contribution de la Commission Européenne signée avec une Organisation Internationale No 2006/I 18.

NB : Ce rapport ne reflète pas nécessairement le point de vue du gouvernement, de la FAO ou des bailleurs de fonds 43

Commission Européenne, Délégation de l’Union Européenne en République du Tchad. Programme thématique sur la sécurité alimentaire ‘Approches innovantes contre l’insécurité alimentaire au Tchad.’ Appel à Proposition Ouvert 2010. Date limite de soumission des propositions : 06/09/2010. Produits de SISA—SAP Bulletin flash, 2008. Inondations et dévastations de champs par les pachydermes en zone soudanienne du Tchad. Identification des besoins en assistance aux populations. 10 pp. Bulletin régulier, 2008. Bulletin bimestriel sur la sécurité alimentaire et la nutrition. Novembre-Décembre 2008. 14 pp. Bulletin spécial No 001, 2008. Incidence de la hausse des prix sur la sécurité alimentaire au Tchad. Juin 2008. 7 pp. Bulletin régulier, 2009. Bulletin trimestriel sur la sécurité alimentaire et la nutrition. Juin-Août 2009. 8 pp. Bulletin régulier, 2010. Bulletin trimestriel sur la sécurité alimentaire et la nutrition. Janvier-Mars 2010. 10 pp. Cellule SAP, Actualisation de l’enquête sur les besoins d’information, 2009. Enquête sur les besoins en information sur la sécurité alimentaire. Enquête de suivi permanent. Manuel de l’agent enquêteur. 2007. Enquête de Vulnérabilité Structurelle au Tchad, 2009. Manuel de l’Enquêteur. Enquête de sécurité alimentaire et de Vulnérabilité Structurelle, 2009. Résumé exécutif. Enquête de suivi permanent. Questionnaire ménage. 2010. Enquête de suivi permanent. Questionnaire village. 2010. Compte-rendu de la première réunion de mise en place du GTI. Mai 2008. Compte-rendu de la réunion du GTI du 05 juin 2008. Compte-rendu de la réunion du GTI du 06 août 2008. Compte-rendu de la réunion du GTI du 19 novembre 2008. Compte-rendu de la réunion du GTI du 18 décembre 2008. Compte-rendu No 6 de la réunion du GTI du 05 février 2009. Enquête de Vulnérabilité Structurelle au Tchad, 2009. Fiche d’évaluation des chefs d’équipe. Expert environnement. Enquête de Vulnérabilité Structurelle au Tchad, 2009. Fiche d’évaluation des chefs d’équipe. Expert élevage. Enquête de Vulnérabilité Structurelle au Tchad, 2009. Fiche d’évaluation des chefs d’équipe. Expert agriculture. Enquête de Vulnérabilité Structurelle au Tchad, 2009. Fiche d’évaluation des chefs d’équipe. Expert nutritionniste.