Pierre QUENTIN PSt

Rapport d’étonnement : La Hongrie

Février 2002 – Juillet 2002 Tuteur : Jean-Marc PAROT

Rapport d’étonnement : Hongrie ____________________________________________________________________

Avant Propos J’effectue un stage en entreprise dans la ville de Miskolc en Hongrie, de février 2002 a juillet 2002. Dans ce rapport je m’efforce de décrire la vision que je peux avoir de la Hongrie au bout de deux mois de séjour. Cette vision n’est qu’un regard, a un instant donné, qui évoluera encore nécessairement d’ici a la fin de ce séjour.

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Sommaire

Introduction : La Hongrie, une situation idéale dans une période idéale ............ 3 1) La Hongrie .......................................................................................................... 4

a) Présentation................................................................................................................... 4

b) Un peu d’Histoire.......................................................................................................... 5 • L’heritage Turc ........................................................................................................... 7 • L’Empire Austro-Hongrois......................................................................................... 8 • Le Traite du Trianon................................................................................................... 8 • Le rejet du Communisme............................................................................................ 8

2) Miskolc................................................................................................................ 9 3) Les infrastructures et les biens d’equipements............................................ 11 4) Le cout de la vie............................................................................................... 12 5) Les loisirs ......................................................................................................... 13 6) La langue .......................................................................................................... 13 7) La nourriture .................................................................................................... 14 Conclusion .............................................................................................................. 15 Pour en savoir plus................................................................................................. 15

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Introduction : La Hongrie, une situation idéale dans une période idéale Je commencerai ce rapport d’étonnement en répondant à la question que tout le monde m’a posée, aussi bien avant mon départ en France, qu’à mon arrivée en Hongrie : « Pourquoi avoir choisi la Hongrie ? » Certes, il existe de nombreuses destinations a priori très tentantes pour un Ifmalien en route pour son stage en entreprise à l’étranger, et la Hongrie n’est pas forcement la plus évidente. Quant aux Hongrois, bien que la Hongrie ait toujours été une terre d’accueil pour le tourisme, ils aiment se voir préciser les raisons de ma démarche. Je vais donc essayer d’expliquer les raisons de ma présence au pays du Paprika et du Rubik’s Cube. Tout d’abord, j’ai eu la chance de voyager un peu a travers les différents pays d’Europe, mais je ne connais absolument pas l’Europe de l’Est. Je peux dire qu’avant de partir (j’en m’en rend d’autant plus compte maintenant) je ne connaissais strictement rien de cette région pourtant proche, aussi bien du point de vue historique que culturel et même géographique. Du point de vue politique et économique également, l’Europe de l’Est est une région en pleine évolution, au lendemain de la chute du rideau de fer et avant l’intégration au sein de l’Union Européenne. J’avais envie de voir et de vivre en ces pays qui se relèvent aujourd’hui d’un régime communiste dont j’ai pu suivre la chute a un age ou je ne pouvais pas saisir toutes ses implications et ses conséquences dans l’Histoire. J’espère ainsi essayer de mieux comprendre ce qui a pu se vivre ici. Je souhaite également découvrir ce pays en pleine expansion économique qu’est la Hongrie, du joug communiste aux portes de l’Union Européenne. La Hongrie possède de nombreux avantages pour une telle découverte, d’abord par sa situation géographique particulièrement bien centrée en Europe de l’Est, et par le dynamisme de ce pays qui 13 ans après en avoir finie avec le régime communiste se retrouve premier des pays de l’ex-bloc de l’Est a espérer intégrer l’Union Européenne d’ici 2004.

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1) La Hongrie La légende raconte que deux frères chassant le cerf poursuivirent un jour un fier animal qui les mena loin, en une contrée qui leur était inconnue mais où a terre était riche et fertile, le gibier foisonnant et les femmes belles et accueillantes. Ils abandonnèrent là leur chasse et s’installèrent dans ce pays qui s’appellerait plus tard, la Hongrie. Au-delà de la légende, je me propose de faire une présentation succincte de ce pays.

a) Présentation La Hongrie occupe le centre du Bassin danubien. La première chose qui frappe lorsque l’on passe la frontière est l’absence de relief. La Hongrie est une immense plaine où on ne rencontre pas de paysages grandioses ou déchiquetés. Entourée par les Carpates, elle laisse les sommets montagneux à ses pays frontaliers et cultive la douceur de vivre dans ses plaines ou sur les rives volcaniques du Balaton. Le climat y est tempéré, un peu plus continental qu’en France. Située à 1500 km de Paris (soit 21 heures de bus), la Hongrie occupe une place géographique stratégique en Europe de l’Est, et fut également le lieu de croisement de nombreuses cultures. Du point de vue de l’économie, la situation n'est pas très rose. Le Hongrois moyen gagne environ 50 000 forints par mois (soit à peu près 207€ ou encore 1200FF) et voit son pouvoir d'achat s'éroder tous les jours(en décembre dernier, les prix ont subi une forte augmentation, parfois jusqu'à 20%). Certains Hongrois cumulent les emplois pour augmenter leurs revenus. La dette du pays (par habitant) est la plus élevée d'Europe centrale et l'inflation tourne autour de 14 %. Un bon tiers du pays vit en dessous du seuil de pauvreté (surtout les jeunes, les retraités et les Tziganes). Le chômage touche près de 7 % de la population active. Néanmoins, la Hongrie dispose de certains atouts : une agriculture coopérative performante, qui nourrit la population et les 30 millions annuels de touristes, une main-d’œuvre qualifiée et bon marché, qui attire les entreprises étrangères, un secteur des services en plein redécollage. La Hongrie ambitionne de devenir un centre financier : une bourse des valeurs a été inaugurée en juin 1990. Depuis la chute du communisme, la Hongrie a réorienté ses échanges vers l'Occident (seulement 5 % des échanges pour la Russie) et est devenue la première de l'ex-bloc de l'Est pour les investissements étrangers. La Hongrie, est aujourd’hui un exemple de réussite de transition vers l'économie de marché, et c’est l’un des candidats les plus avancés à l'adhésion à l'Union Européenne, attendue d'ici 2004.

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b) Un peu d’Histoire En ce qui me concerne, j’ai du a plusieurs reprises m’interroger sur l’Histoire de ce pays afin d’essayer de mieux comprendre la vie dans la Hongrie d’aujourd’hui. En effet la Hongrie reste encore marquée de nombreuses blessures infligées par l’Histoire, qui influencent encore aujourd’hui la situation politique et économique. C’est pourquoi, bien que ce rapport d’étonnement présente mes impressions sur une courte période en Hongrie, j’ai jugé utile de faire un bref point historique afin d’éclairer certaines réflexions dans la suite de ce rapport. Vers 750 - Succédant à nombre de conquérants, les Magyars (ou Hongrois) commencent à envahir le bassin des Carpathes. 1000 - Naissance officielle du royaume de Hongrie : le prince magyar Etienne Ier est couronné "roi chrétien". A sa mort, en 1038, la Hongrie est une jeune nation christianisée, multiethnique et de plus en plus tournée vers l'Occident.

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Rapport d’étonnement : Hongrie ____________________________________________________________________ 1490 - Une succession de brillants souverains jusqu'au règne d'or de Matthias Corvin, fait de la Hongrie une grande puissance européenne. Le royaume de la « Grande Hongrie » s’étend de l’Adriatique a la Mer Noire.

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1526-1699 – Les Turcs envahissent la Hongrie. C’est la fin de la période d'indépendance et de prospérité relative du pays. 1699-1867 - Après l'expulsion des Turcs, la Hongrie devient une province de l'empire autrichien des Habsbourgs. L'absolutisme de ces souverains éclairés s'accompagne de l'essor économique et culturel du pays. Plusieurs soulèvements pour l’indépendance du pays sont écrasés mais les Habsbourgs, affaiblis, signent le compromis qui instaure la double monarchie austro-hongroise. 1914-1918 - L'Autriche-Hongrie entre dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Allemands. Elle est dissoute à la défaite. 1920 – Conséquence de la Première Guerre mondiale, Le traité de Trianon ampute la Hongrie des deux tiers de son territoire et de la moitie de sa population. Vécu comme un drame national, la Hongrie va se rapprocher de l'Allemagne et se retrouvera à ses côtés lors de la Deuxième Guerre mondiale afin de récupérer ces territoires.

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Rapport d’étonnement : Hongrie ____________________________________________________________________ 1920-1941 – Période politique trouble au terme de laquelle la Hongrie se rallie à l’Allemagne nazie, poussée par le désir de retrouver les territoires perdus. 1944-1945 - L'Armée rouge entre en Hongrie et en chasse les Allemands. 1947 - Le traité de Paris rétablit les frontières du traité de Trianon. Des élections truquées amènent les communistes au pouvoir. Purges et procès staliniens vont devenir monnaie courante. 1956 - L'insurrection anti-soviétique fait des milliers de morts. Les représailles sont terribles. Les soviétiques imposent János Kádár à la tête du gouvernement. 1968-1988 - Après une période de consolidation du régime, Kádár entame un programme de communisme " goulasch " (orienté vers la consommation). La Hongrie devient l'un des pays les plus développés et les plus libéraux du bloc socialiste. 1989 - Après avoir favorisé l'effondrement du communisme par l'ouverture de sa frontière avec l'Autriche, la nation devient la République de Hongrie et instaure le multipartisme. 1990 - Premières élections libres depuis plus de 40 ans, succès d'un parti de centre droit conduit par József Antall. Depuis ces premières élections libres, les Hongrois ont changé de gouvernement à chaque élection. 1999 - La Hongrie rejoint l'OTAN. Exemple de réussite de transition vers l'économie de marché, c’est l’un des candidats les plus avancé à l'adhésion à l'Union Européenne, attendue d'ici 2004. 2002 - Les Hongrois ont élu dimanche 21 Avril un parlement de gauche, éconduisant le Premier ministre Viktor Orban, conservateur au discours nationaliste qui flirtait avec l'extrême droite. La mobilisation des électeurs a dépassé le record du premier tour le 7 avril, après une campagne lourde en accusations qui a divisé les Hongrois comme ils ne l'ont jamais été depuis la chute du communisme en 1989. Cette chronologie un peu longue permet cependant de comprendre que la Hongrie, successivement occupée par les Turcs, l’Autriche, l’Allemagne nazie et les Soviétiques, a souvent été la victime de l’Histoire. Quelques révoltes violemment réprimées pour l’indépendance ou contre le régime communiste, ont donné aux courageux Hongrois une certaine prudence circonspecte face aux événements. J’ai eu l’occasion de voir que certains de ces événements ont encore des répercutions encore très vivantes dans la Hongrie d’aujourd’hui :

• L’héritage Turc

De l’occupation Turque, les Hongrois gardent essentiellement, le paprika, le café et le goût des bains thermaux. De nombreux bâtiments gardent encore la marque de l’architecture Ottomane, notamment vers le sud dans la région de Pecs. A Budapest il existe plusieurs bains Turcs d’origine, dans lesquels se baigner est un vrai plaisir.

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• L’Empire Austro-Hongrois Les traces de l’occupation Autrichienne sont plus visibles à travers les nombreux bâtiments de style baroque que l’on rencontre dans toutes les villes. J’ai aussi été surpris de voir la popularité encore actuelle de l’Impératrice Elizabeth d’Autriche plus connue sous le nom de Sissi. En particulier l’anniversaire des 100 ans de sa mort en 1998 fut l’occasion de nombreuses célébrations. Le château d’été du couple impérial a Gödölö près de Budapest fut à cette occasion en partie restaure. J’ai été impressionné lors de cette visite, par la différence entre la partie restaurée et l’état de délabrement du reste château, qui servit de garnison aux troupes communistes.

• Le Traité du Trianon

La blessure du Traité du Trianon est encore loin de se refermer. J’ai plusieurs fois eu l’occasion de vérifier que tous les Hongrois connaissent la biographie de Georges Clemenceau (qui est l’origine de la ratification du Traité) mieux moi. Chez les personnes plus âgées, j’ai même rencontre quelques réactions légèrement hostiles a l’annonce de la présence d’un Français… La cession de la Transylvanie à la Roumanie notamment est une perte irréparable au cœur des Hongrois. J’ai pu m’en rendre compte en accompagnant quelques collègues lors d’un colloque a Cluj-Napoca, troisième ville roumaine. Historiquement c’est une célèbre ville Hongroise (Kolosvar pour le nom Hongrois) qui a vu naître le grand roi Matthias Corvin, et de forts liens unissent encore les Hongrois aux minorités hongroises de présentes en Transylvanie. Le sors de ces minorités a été évoqué à de nombreuses reprises par le gouvernement hongrois, notamment lors des dernières élections parlementaires d’avril 2002.

• Le rejet du Communisme

En Hongrie le régime communiste s’est éteint en 1989, il y a 13 ans. Mis à part la très jeune génération, quasiment tous les Hongrois que je côtoie ont connu ce régime et ne l’on pas oublie. Cependant ils n’aiment pas particulièrement en parler. Par contre, au lieu de tout détruire et d’oublier, les Hongrois se sont appliqués à effectuer un nécessaire travail de mémoire. A Budapest notamment, deux lieux symboliques commémorent cette sombre période de l’Histoire hongroise. Szoborpark, est une sorte de musée en plain air qui regroupe les statues monumentales à la gloire du parti qui parsemaient la capitale, et qui furent déboulonnées après la chute du régime. A Budapest encore, la Terrorhaza ou « Maison de la Terreur », qui fut inaugurée en grande pompe au moment de mon arrivée en février. Ce lieu commémore l’oppression nazie puis soviétique dans les locaux mêmes où ces deux régimes avaient installés leur police politique. C’est un lieu très particulier, grand immeuble sur le plus grand boulevard de Budapest, depuis lequel un régime a dirige l’oppression d’un peuple entier, et où plus de 1000 personnes furent torturées à mort. Dans ce musée commémoratif, devant lequel les gens se pressent pour visiter, il règne une émotion très forte. Pour moi qui n’ai pas vécu ou qui étais trop jeune pour comprendre cette période, j’ai pu découvrir la réalité de l’oppression et de la torture qui furent menée en ce lieu. Ce musée est visité en majorité par les Hongrois, mais il est très bien adapte et compréhensibles pour les visiteurs étrangers. Il montre toute la mécanique de l’installation du totalitarisme ainsi que tous ses outils d’oppression.

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Rapport d’étonnement : Hongrie ____________________________________________________________________ J’ai découvert également que la torture est quelque chose de bien plus réel que n’importe quelle lecture que j’ai pu avoir. J’ai vu un gibet pour la première et j’espère la dernière fois de ma vie. Cependant la marque laissée par le communisme est loin d’être effacée. Les noms de rues ont été changes (« Lenin Korut » est devenu « Terez Korut », et « Engels Ter » est devenue « Erzsebet Ter »…), mais on trouve encore de ci de la quelques statues caractéristiques du style réaliste soviétique, a la gloire des travailleurs(pas de thèmes révolutionnaires), par exemple sur la rue qui fait juste face à l’actuel parlement à Budapest. Partout ailleurs, et notamment a Miskolc ou je réside, une grande partie des bâtiments garde la trace architecturale du régime. En particulier, tous les logements ouvriers dans des tours très caractéristiques s’étendent parfois avec une concentration impressionnante sur de grandes superficies.

2) Miskolc J’effectue mon stage a Miskolctapolca, proche banlieue de Miskolc, dans le nord-est du pays. Miskolc est située au contact des monts carpatiques et de la Grande Plaine. Avec 190.000 habitants, Miskolc est la troisième ville de Hongrie après Budapest et Debrecen. Cette ancienne petite ville de marché connut, au XVIIe siècle, un rapide essor grâce à une industrialisation précoce favorisée par l’abondance de matières premières locales. Apres la seconde guerre mondiale, privilégiée par les investissements, Miskolc s’est affirmée comme le bastion de la sidérurgie hongroise. La métallurgie, l’industrie du papier et des matériaux de construction y étaient également importantes.

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Rapport d’étonnement : Hongrie ____________________________________________________________________ Miskolc a souffert plus qu’ailleurs de la chute de l’industrie lourde au début des années 90 en Hongrie, ce qui lui valut un temps le surnom de « Capitale de la « Rust Belt » ». Tout ici rappelle la place énorme que cette industrie du métal et minière eut pour cette ville, cernée d’usines en majorité aujourd’hui abandonnées. L’arrivée en train permet de découvrir un impressionnant alignement de tours d’habitations collectives, érigées sous le régime communiste pour les ouvriers de ces usines, et où logent encore la majorité des familles de Miskolc. L’université de Miskolc résonne encore de ce passé industriel. On y trouve de nombreux départements a orientation industrielle, comme les départements de métallurgie, mécanique, mines et matériaux. Le chômage est un grave problème et atteint aujourd’hui 15 a 20% (contre 5% a Budapest et une moyenne nationale de 8%). On peut ajouter à cela les populations Tziganes qui sont aujourd’hui très nombreuses dans l’est de la Hongrie et à Miskolc, pour des raisons historiques, mais aussi pour fuir la Moldavie politiquement instable et la Roumanie ou les minorités souffrent de discriminations. Sans parler de racisme, les Hongrois sont très critiques envers ces populations qui subissent également le chômage et sont volontiers désignés comme les responsables de tous les maux de la vie quotidienne. Apres cette description plutôt noire de la ville, on peut se demander si on y peut vivre et travailler sans sombrer dans la dépression. La réponse est oui. La situation n’est effectivement pas facile pour la majorité des gens, nulle part ne s’affiche la misère qu’une telle situation pourrait suggérer. De plus, bénéficiant du dynamisme de tout le pays, Miskolc se redresse et offre un visage plutôt accueillant. Face à la chute industrielle, Miskolc mise aujourd’hui sur le tourisme avec la présence des montagnes Bükk, la proximité de ville comme Eger, Tokaj et des grottes d’Aggtelek(Site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco). Les fameux bains thermaux de Miskolctapolca (seul bains hongrois a se situer dans des grottes naturelles, l’eau légèrement radioactive a des propriétés curatives) attirent chaque été de nombreux touristes de tous les pays voisins ainsi que d’Allemagne. Dans les rues, les gens et spécialement les jeunes sont habilles comme dans n’importe quelle ville en France, et ils exhibent tous un téléphone portable. A Miskolc, malgré l’étendue importante des tours d’habitations collectives, d’importants travaux ont été effectues à la rénovation du centre ville qui offre notamment une longue rue principale piétonne et commerçante, très fréquentée et très chaleureuse. Les activités ne manquent pas et les nuits animées du cote de l’Université en semaine, dans le centre ville en Week End, témoignent du dynamisme de la vie étudiante. Comme partout ailleurs en Hongrie, les bains thermaux sont très prisés et très répandus. Miskolc possède plusieurs sites thermaux dans lesquels les gens n’hésitent pas a venir se baigner régulièrement et en famille. De même, les solariums, instituts de beauté et les coiffeurs constituent des lieux de visite. Héritage des Turcs, le corps possède une place très importante chez les Hongrois qui n’ont de cesse de les mettre en valeur. Miskolc et à plus grande échelle la Hongrie, est un pays pauvre mais pas miséreux. Les Hongrois sont des gens fiers et dynamiques qui n’ont de cesse de relever leur pays. Dans la suite je m’efforce de décrire divers aspects de la vie, qui m’ont étonnés et intéressées.

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3) Les infrastructures et les biens d’équipements Contrairement aux idées que l’on pourrait avoir concernant certains pays de l’ex-bloc soviétique, on ne pas voit le passage de frontière directement a l’état de délabrement des routes(à l’inverse de la Roumanie). La Hongrie possède des infrastructures de très bonne qualité. Le réseau routier n’est pas excessivement dense mais de bonne qualité. De plus le réseau est encore loin d’être surchargé de véhicules. Quelques autoroutes centrées vers Budapest existent, d’autres sont en construction ou en projet. La majorité des Hongrois ne possédant pas de voiture, les gens voyagent beaucoup en train. Le réseau ferroviaire est lui très bien desservis, et quasiment toutes les villes, même les petites, sont accessibles en train. Le réseau ferroviaire est également centralisé sur Budapest d’où on peut également partir pour toutes les capitales européennes. Plusieurs trains directs par jour permettent d’atteindre les principales villes hongroises. Le transport interurbain s’effectue majoritairement en bus. La compagnie de chemin de fer MAV est une entreprise d’état, tout comme la compagnie hongroise de pétrole et de gaz MOL(cependant en partie privatisée), ainsi que la compagnie des postes. Cependant la Poste hongroise (Magyar Posta) n’est pas un exemple de rapidité, et les correspondances avec la France prennent au minimum 10 a 15 jours avant d’être acheminées. Les campagnes hongroises alternent généralement entre de grands terrains cultivés attestant de la force de l’agriculture, et de petites villes ou villages. Les habitations y sont généralement propres, les gens cultivent tout le terrain disponible pour l’alimentation de la famille. On croise aussi parfois des décharges a ciel ouvert disséminées de façon un peu anarchique. C’est l’autre coté de la médaille, pour un pays qui entre dans la course à la production et à la consommation. Concernant les biens d’équipement, il faut avoir à l’esprit que tout équipement électroménager et voiture représente une très grosse dépense par rapport à un salaire hongrois. En conséquence on ne trouvera pas toujours dans les familles de four ou de machine a laver le linge, encore moins de lave vaisselle. En ce qui concerne les voitures, j’ai enfin pu voir la fameuse Trabant sous tous les angles et avec toutes sortes de décorations, de même que les Lada, et les fameuses Dacia roumaines (ancienne Renault 12 optimisée à la mode roumaine). A Budapest le parc automobile rappelle largement n’importe qu’elle capitale européenne, mais même a Miskolc on peut croiser un peu toutes sortes de voitures plus neuves, des gros pick ups japonais aux 307Peugeot et autre Mercedes. Mais compte tenu du prix des voitures, les rares personnes qui en possèdent les font durer jusqu’au bout, et les Trabant réputées « incassables » semblent encore avoir quelques années devant elles. Si les grandes barres de logements érigées sous le régime communiste sont encore très présentes dans le paysage urbain de toutes les villes hongroises, on voit se construire de plus en plus de maisons individuelles parfois très belles, en particulier a Miskolctapolca. La banlieue riche de Miskolc bénéficie en effet d’un important afflux touristique l’été en raison des bains thermaux dans des grottes naturelles qui attirent de nombreux curistes, de l’Allemagne à la Slovaquie.

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4) Le coût de la vie De mon point de vue, comparativement a la France, il est évident que le coût de la vie est beaucoup moins élevé en Hongrie. Ce n’est cependant pas un pays de cocagne ou tout s’achète pour une bouchée de pain. Comme toute capitale, Budapest est également plus chère que les autres villes hongroises. Après deux mois passes à Miskolc, je souhaite décrire quelques aspects représentatifs de ce coût de la vie :

• D’une façon générale manger est peu onéreux. Comme je l’explique plus loin à propos de la nourriture, les restaurants sont plus qu’abordables, ce qui dissuade rapidement de faire sa propre cuisine.

• Les vêtements (à l’exception des chaussures) sont de bonne qualité et également bon marche, ce qui explique la garde robe variée et souvent très soignée des Hongrois.

• En revanche, la majorité des biens d’équipement, en particulier l’électroménager et les voitures neuves, se vendent quasiment au même prix qu’en France.

Il est ensuite nécessaire de se replacer dans le contexte hongrois. Le salaire mensuel de base reçu par la majorité des personnes(ouvrier, enseignant, professeur d’université…) s’élève à 50.000Ft, soit à peu près 207€ ou encore 1200FF. Un ingénieur gagne entre 200.000Ft et 250.000Ft(entre 830.5€ et 1038€). Autant dire que pour les Hongrois le problème du coût de la vie est totalement différent du mien. Un loyer peu atteindre 25.000Ft par mois et l’achat d’un appartement 10.000.000Ft (41.440€, 250.000FF). On imagine donc facilement que les fins de mois sont parfois difficiles dans les familles hongroises. Néanmoins cette pauvreté (puisqu’il faut bien l’appeler ainsi) n’est pas misère, et ne s’affiche pas. Au contraire, à voir la diversité vestimentaire et les personnes dans les lieux de restauration et cafés, on a parfois du mal à croire le décalage pourtant réel entre l’image et la réalité financière de ces personnes. Ce décalage s’observe surtout chez les jeunes. Une des explications est que les parents chérissent leur enfant comme un Roi. Les familles nombreuses ne sont pas fréquentes et on voit assez peu de femmes enceintes. Les parents se saignent alors pour offrir un maximum a leurs enfants. Il s’avère que les Hongrois (surtout les jeunes) apportent beaucoup d’importance à l’apparence. Les vêtements et la nourriture bon marché leur permettent de sortir. En contrepartie ils doivent sacrifier à certaines contraintes. Ainsi dans cette ville de près de 200.000 habitants, les voitures sont peu nombreuses, tout le monde utilise les transports en communs qui sont très développés. Les gens prennent le bus même lorsqu’il s’agit d’aller passer un Week End en famille. La majorité des personnes vivent avec leur famille dans une des multiples tours qui cernent la ville. Les étudiants vivent tous dans des dortoirs qui regroupent des chambres de 6 lits avec un bloc sanitaire commun a l’étage. L’équipement électroménager est cher et les familles sont loin d’avoir toutes un four et une machine a laver.

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Rapport d’étonnement : Hongrie ____________________________________________________________________ Il arrive cependant de voir des personnes (souvent âgées) fouiller les poubelles, mais la mendicité est extrêmement rare. J’espère que l’entrée prochaine de la Hongrie au sein de l’Union Européenne contribuera à augmenter les salaires et bloquer l’inflation, de façon à ce que les Hongrois voient leur enfin pouvoir d’achat augmenter.

5) Les loisirs La vie culturelle hongroise est très riche et il est rare de passer une semaine sans avoir l’occasion d’aller voir un concert ou une pièce de théâtre. Les concerts sont en général de très bonne qualité, l’entrée est le plus souvent gratuite. A Budapest, j’ai pu aller à l’Opéra et voir de très beaux spectacles pour moins de 600Ft (2,5€, soit 15FF). A ces occasions les gens revêtent systématiquement la tenue de soirée, costume et robes du soir, même pour un petit spectacle. Il est alors très facile de repérer le petit Français égaré. Le cinéma quand a lui est très populaire. Les petits cinémas où la séance ne coûte presque rien projettent toutes sortes de films, essentiellement en version hongroise(les films arrivent donc beaucoup plus tard que lors de leur sortie). Les grands cinémas multiplexes font leur apparition et projettent les mêmes films que n’importe quel cinéma commercial français, pour un tarif très raisonnable. Hormis les très grosses productions et les films pour enfants qui sont eux aussi proposés en version hongroise, les autres films sont généralement en version originale, et c’est pour moi une l’occasion rêvée d’entretenir mon anglais.

6) La langue C’est un euphémisme de dire que parler et comprendre la langue hongroise est difficile. Le Hongrois est l'une des rares langues d'Europe à ne pas avoir d'origine indo-européenne, et les Hongrois n'en sont pas peu fiers. Le Hongrois s’apparente dans sa grammaire et sa structure au Turc, au Finnois voire au Basque. Autant dire qu’aucun repère ou similitude avec une quelconque langue latine ne peut aider. Bien que l’alphabet reste de forme latine (mis à part les 4 accents différents par voyelle), il est également très difficile de comprendre une quelconque inscription dans la rue, ou au restaurant(ce qui peut provoquer des surprises lorsque la carte n’est pas traduite). En ce qui concerne la communication avec les personnes (en dehors de Budapest où tout le monde parle anglais), même a Miskolc troisième ville de Hongrie, rares sont les Hongrois qui connaissent un tant soit peu l'Anglais. L’Allemand aide généralement à comprendre un menu au restaurant. L’Anglais est souvent parlé par les étudiants, mais il y a vraiment un clivage très net entre les personnes qui ne comprennent que quelques mots et ceux qui parlent presque couramment, avec un accent a faire pâlir un Français. Quant au français, elle fait presque figure de langue exotique. En conséquence pour tous les gestes de la vie quotidienne, du bus aux courses en passant par la piscine ou le cinéma, il est quasiment indispensable de connaître quelques mots de bases en Hongrois. En effet, les quelques fois où je me suis adressé à une personne directement en Anglais ou en Allemand, j’ai eu le sentiment très net d’agresser mon interlocuteur. C’est pourquoi maîtriser quelques mots de

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Rapport d’étonnement : Hongrie ____________________________________________________________________ politesses et de la vie de tous les jours sont comme un sésame à la bienveillance de l’interlocuteur qui est toujours reconnaissant de l’effort fait. Parfois même il enchaîne par quelques mots en anglais ou en allemand... Cependant, là encore la seule maîtrise de ces quelques maigres mots est longue et difficile et il faut bien compter plusieurs semaines d’écoute attentive avant de pouvoir dire « Au revoir » de façon compréhensible. Demander une destination a la gare ou donner son adresse au taxi est parfois un difficile jeu de patience pour les deux interlocuteurs. En effet, la prononciation réelle des mots est assez éloignée de la lecture « à la Française ». De même, il n’est pas toujours facile de comprendre une réponse classique ou un prix, même si la phrase figure dans le guide précautionneusement emporte. Néanmoins à force de patience et de persévérance, et il m’arrive parfois d’arriver à commander un café comme un vrai Hongrois.

7) La nourriture Un des aspects les plus plaisants de la vie hongroise concerne la nourriture. En effet la cuisine hongroise est généralement très savoureuse. Les restaurants sont légions et les prix défient toute concurrence. Un repas simple, soupe et plat de résistance, ne coûte en général pas plus de 500Ft ( 2.1€, 11FF), on peut manger un repas très copieux avec des spécialités a partir de 1500Ft ( 6.22€, 40FF). Passés les premiers réflexes d’étudiant français, j’ai aujourd’hui presque renoncé à faire toute cuisine et me limite à un minimum de courses pour les rares cas ou j’ai peu de temps, ou la paresse de faire trois pas dehors. Par ailleurs, les occasions de manger dans la rue sont multiples. A toute heure de la journée il est possible de manger de bonnes pâtisseries, glaces et autres en-cas a très bon marche. A prix égal, le restaurant est bien souvent meilleur, copieux, plus varie et équilibré que de maigres courses difficilement transportées et cuisinées au domicile. Le prix de la nourriture représente approximativement ¼ d’un prix français. En ce qui concerne les boissons, outre les sodas universellement connus, l’eau est systématiquement gazeuse. La bière est généralement bonne, et très bon marche. 1/2L de Borsodi, bière très populaire, coûte environ 200Ft (0.83€, 5FF) à la pression dans un bar, 110Ft (0.46€, 3FF) en bouteille. Il existe une grande diversité de bières, généralement blondes. L’envie subite d’une bière rousse ou brune impose la recherche des bars irlandais, et les prix dans ce cas peuvent quadrupler. Les alcools forts sont également nombreux, et tout digestif se boit à la mode hongroise, en apéritif, avant le repas, et de préférence en une seule gorgée. Si je fais cette petite digression sur l’alcool, c’est pour en souligner le coté bon marché qui explique sa consommation relativement importante. Alliée au fort taux de chômage qui règne à Miskolc, les cas d’alcoolisme sont malheureusement nombreux et se croisent régulièrement en ville. Il ne faut surtout pas en conclure que la Hongrie est un pays d’alcoolique, il s’agit ici d ‘une situation économique et culturelle particulière. Et au-delà de ce coté sombre, la Hongrie peut s’enorgueillir de produire de très bons vins, qui parfois rivalisent sans crainte avec les meilleurs vins français. Je pense essentiellement a « L’Egribikaver » ou « Sang de taureau », vin rouge puissant produit à Eger et au Tokaj, « Vin des Rois et Roi des Vins », vin blanc à vendange tardive produit dans le petit village du même nom et qu’affectionnait particulièrement Louis XIV. Par chance, Miskolc se trouve situe à 50km de l’une et l’autre de ces localités… On trouve également

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Rapport d’étonnement : Hongrie ____________________________________________________________________ d’autres vins de bonne qualité un peu partout en Hongrie, et notamment vers les rives ensoleillées du lac Balaton (la « mer de Hongrie », plus grand lac européen).

Conclusion Après bientôt deux mois passés en Hongrie je peux dire que je m’y sens bien. Arrivé dans une région dont je ne connaissais presque rien, j’y ai trouvé un pays et des personnes très accueillantes et chaleureuses. Je suis heureux de m’y être adapté relativement facilement, mis à part la difficulté de la langue. Cependant, même si la langue hongroise complique la communication, on comprend vite que la Hongrie est bien un pays européen, du point de vue géographique et historique, et l’avenir risque de le confirmer très prochainement. La capitale Budapest, le « Paris de l’Europe de l’Est », mais également le pays tout entier, la Hongrie entière mérite d’être connue. .

Pour en savoir plus Outre les nombreux guides que l’on peut trouver sur la Hongrie, quelques informations complémentaires peuvent se trouver sur Internet : Les photos de mon séjour : www.la-bas.fr.st Le site de Lonely Planet : www.lonelyplanet.com/destinations/europe/hungary/ Pour approfondir la situation politique et économique, le problème des minorités et les relations internationales de la Hongrie notamment avec ses pays voisins, plusieurs articles du Monde Diplomatique : www.monde-diplomatique.fr/index/pays/hongrie La « Maison de la Terreur » récemment inaugure a Budapest qui décrit l’oppression nazie puis soviétique dans les locaux mêmes où ces deux régimes avaient installés leur police politique : www2.terrorhaza.hu/ Pour les informations concernant le visa : perso.wanadoo.fr/ambassadedehongrie/consulaire/base.html Le site de la ville : www.miskolc.hu/index_en.html Les horaires des chemins de fers, en Hongrie et en Europe de l’Est : www.elvira.hu/index2.htm

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