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Baptiste LHUISSIER TC01
Rapport de stage TN05
Manoir Industries Janvier-Février 2010
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Remerciements
En premier lieu, je souhaite remercier le groupe Manoir Industries ainsi que la direction du site de Bar sur Aube de m’avoir accueilli au sein de leur usine pour ce stage d’une durée de 4 semaines.
Je remercie aussi mon maître de stage Mr David LOBREAU qui, en m’apportant son expérience et en établissant mes diverses activités, a fait de ce stage une réussite.
De plus, j’aimerai remercier l’ensemble des employés de l’usine Manoir Industries de Bar sur Aube. En particulier, j’apporte ma gratitude envers ceux du service Traitement Thermique et Parachèvement, que j’ai côtoyé au cours de mon stage. Leur accueil m’a permis de passer 4 semaines de stage intéressantes et sympathiques.
Je remercie par la même occasion le lycée Gaston Bachelard de Bar sur Aube, pour m’avoir fourni chambre et repas pendant les 3 premières semaines de mon stage.
Enfin, je remercie de manière plus globale l’Université de Technologie de Compiègne de proposer à ses étudiants une expérience intéressante de découverte professionnelle comme ce stage a pu l’être.
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Table des matières
Introduction page 4
Présentation de l’entreprise page 5
I) Le groupe Manoir Industries
II) L’usine de Bar sur Aube
A) Présentation de l’usine de Bar sur Aube
B) Fonctionnement global de l’usine de Bar sur Aube
La vie au sein de l’entreprise page 7
I) Les conditions de travail
II) La sécurité
Déroulement du stage page 9
I) Tâches effectuées pendant le stage
II) Bilan personnel
Conclusion
Annexes
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Introduction
Découvrir la vie en entreprise. C’est l’un des premiers objectifs de ce
stage de notre première année en école d’ingénieur. En participant activement
au fonctionnement mais aussi tout simplement à la vie d’une entreprise, chaque
étudiant est à même de se forger une expérience professionnelle.
Ancré dans notre formation, ce stage est un véritable lien entre celle-ci et
la vie professionnelle. Nous donnant l’occasion de travailler pendant un mois, il
nous permet de comprendre le rôle d’un ouvrier dans une entreprise et, par là
même, de comprendre le fonctionnement de la vie en entreprise avec ses
différents acteurs mais aussi les relations au sein du personnel.
Plus qu’une simple découverte d’entreprise, ce stage est donc une
véritable immersion dans le monde professionnel, nous donnant par exemple
l’occasion de relever les difficultés auxquelles une entreprise peu être
confrontée.
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Présentation de l’entreprise
I) Le groupe Manoir Industries
Le groupe Manoir Industries est un groupe industriel spécialiste en forge et
fonderie. Fort d’un chiffre d’affaire de 461 milliards d’euros au début 2009, Manoir
Industrie emploie 3000 employés à travers le monde, principalement en France où il
dispose de 9 forges ou fonderies sur les 13 que le groupe comporte. Ce chiffre d’affaire
est réparti entre les 3 divisions du groupe : Manoir Aerospace (31 % du chiffre d’affaire),
Manoir Specialties (40 %), Manoir Petrochem & Nuclear (29%).
Le groupe dispose donc de 4 forges ou fonderies à l’étranger : à Chihuaha au
Mexique, Yantai en Chine, Bombay en Inde et en Angleterre. Il dispose aussi de 7
bureaux commerciaux répartis entre l’Angleterre, les Etats-Unis, le Japon, l’Inde ou
encore l’Italie. On peut donc dire que le groupe Manoir Industries a une dimension
internationale.
Manoir Industries opère sur plusieurs marchés : l’aéronautique, la pétrochimie,
l’industrie, le ferroviaire, le pétrole, les granulats, les engins de chantier, l’armement,
l’énergie, la sidérurgie, les transports, le médical ou encore le nucléaire.
Bien sûr, ces différents marchés sont en quelque sorte répartis entre les usines.
L’usine de Bar sur Aube traite par exemple avec les marchés de l’aéronautique, de
l’armement, de l’industrie, du ferroviaire, de l’énergie et du nucléaire alors que l’usine
d’Outreau ne produit que pour le marché ferroviaire.
II) L’usine de Bar sur Aube
A) Présentation de l’usine de Bar sur Aube
Implantée en 1903, l’usine de Bar sur Aube a connu une lente évolution pour
maintenant, comme nous l’avons vu précédemment, faire parti du groupe Manoir
Industries, crée en 1988. Comptant 250 employés, l’usine fait figure de poids
économique important au sein de la commune de Bar sur Aube, ville d’environ 5 000
habitants, où elle est implantée.
Les principaux clients de l’usine sont l’aéronautique, l’armement, la mécanique
générale, l’énergie puis les transports. Actuellement, entre 70 000 et 90 000 pièces
sont fabriquées tous les mois, soit environ un chiffre d’affaire de 2,5 millions d’euros.
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Les métaux transformés sont principalement l’acier et l’aluminium, mais aussi les
supers-alliages ou encore le titane.
L’usine est composée de plusieurs parties dont les principales sont :
- la forge ;
- l’atelier de traitement thermique ;
- l’atelier de parachèvement ;
- l’expédition ;
- les locaux sociaux, l’infirmerie et les vestiaires ;
- les bureaux administratifs et techniques ;
- un magasin, un local maintenance.
C) Fonctionnement global de l’usine de Bar sur Aube
Chaque commande est caractérisée par un numéro OF ainsi qu’une fiche
suiveuse où est consigné un grand nombre de détails tels que le client, le numéro
d’outillage, la coulée et l’ensemble des opérations à effectuer jusqu’à la finalisation de la
pièce. La fiche suiveuse suit les pièces pendant l’ensemble des opérations, dans
l’optique d’une traçabilité optimale.
La matière première de l’usine a la forme de barre de métal. Ces barres de métal
sont en premier lieu sciées à des dimensions variables suivant la taille de la pièce à
obtenir. On obtient alors des « lopins », qui sont des tronçons de la barre de métal et qui
deviendront au fur et à mesure des étapes la pièce exigée.
A la forge, les lopins sont chauffés, coulés puis frappés de sorte à obtenir la
forme de la pièce. Une fois les pièces obtenues, elles sont envoyées au service du
traitement thermique. Le traitement thermique consiste en une série de cycle de
chauffage et de refroidissement, ayant pour but d’améliorer les qualités mécaniques de
la pièce.
Après leur traitement thermique, les pièces en aluminium peuvent être
soumises à un décapage, puis sont obligatoirement contrôlées par leur dureté et leur
conductivité. Les pièces d’acier sont quant à elles pour la plupart grenaillées, c'est-à-dire
qu’une machine projette des microbilles à grande vitesse sur leur surface pour nettoyer
la structure superficielle de la pièce. A la suite de ce grenaillage, les pièces en acier
subissent un billage, permettant de déterminer leur dureté.
A la suite de ces étapes, les pièces sont dirigées vers les ateliers de
parachèvement aluminium ou parachèvement acier suivant leur nature. Dans ces
ateliers, les pièces vont être finalisées. Après ces ateliers, les pièces rejoignent le service
des expéditions.
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La vie au sein de l’entreprise
I) Les conditions de travail
N’ayant eu l’occasion de participer à la vie de l’usine seulement pendant un
mois, il m’est difficile d’avoir un aperçu complet des conditions de travail. En revanche,
j’ai pu noter tout au long de mon stage que la vie de l’usine était basée sur des
exigences en matière de qualité mais aussi de sécurité. J’ai aussi pu comprendre les
nuisances ou autres dangers qui peuvent guetter les ouvriers, comme par exemple les
maladies professionnelles.
Parmi les nuisances, on peut notamment citer le bruit, omniprésent en forge,
qui est bien sûr atténué par le port de bouchons. La poussière et le sale sont aussi, à des
degrés bien moindres, des facteurs présents dans l’usine. D’un point de vue personnel
et bien sûr sur le court terme, j’ai trouvé ces nuisances plutôt supportables.
Un autre aspect du travail demandé est qu’il peut se révéler assez physique. Non
pas par l’effort à proprement parler, mais certains postes sont propices au
développement de maladies professionnelles comme la tendinite, de part à la
manutention répétée de pièces. Il semble cependant très difficile de faire autrement. En
effet, presque toutes les manutentions sont réalisées à l’aide de ponts roulants, de
chariots diesels ou encore de transpalettes électriques. Ces outils sont indispensables
pour transporter les caisses de pièces au vu de leur poids.
Plusieurs risques sont présents dans l’usine. On peut par exemple citer les
risques liés à l’utilisation de machines, ceux liés aux engins de manutention ou bien
encore des risques liés par l’utilisation de produits dangereux, comme dans l’atelier de
décapage par exemple. En raison de ces différents risques, un fort accent est mis sur la
sécurité au sein de l’usine.
II) La sécurité
Dès mon arrivée dans l’usine, j’ai pu constater que la sécurité avait une place
primordiale dans le quotidien de l’usine, notamment du fait de la dangerosité de
certains ateliers (comme la forge par exemple). Chaque atelier est soumis à des règles
de sécurités strictes, notamment sur la tenue de l’ouvrier. J’ai donc été équipé en
chaussures de sécurité, blouse, bouchon d’oreille, casque et lunettes de protection.
Suivant les ateliers, les exigences de sécurité varient. Il est donc précisé à l’entrée de
chaque atelier quels équipements de sécurité sont obligatoires.
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La sécurité concerne aussi plus précisément les machines utilisées. En effet,
chaque machine dispose d’une fiche sécurité sur laquelle sont inscrites bon nombre de
consignes. De plus, des trousses à pharmacie sont disposées dans l’usine afin de pouvoir
prodiguer les soins à un blessé léger. Certains employés sont aussi qualifiés en tant que
« Sauveteurs secouristes du travail ».
En ce qui concerne la circulation dans l’usine, des allées sont aménagées et
doivent être obligatoirement empruntées. Il existe aussi des zones où l’accès est
strictement réservé à un personnel spécifique par raison de dangerosité, c’est le cas de
l’atelier Décapage.
La politique de sécurité de l’usine de ces dernières années a conduit à une nette
diminution des accidents du travail. L’objectif de 2010 est de ne pas dépasser le nombre
de 2 accidents du travail avec arrêts de travail.
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Déroulement du stage
Pendant mon stage, j’ai effectué deux semaines à 38h de travail et deux
semaines à 32h de travail. Le matin, je travaillais de 7h à 12h15 puis de 14h à 16h45
l’après midi et ce, du Lundi au Jeudi. Pendant deux semaines, j’ai aussi travaillé le
vendredi de 6h à 18h.
Mes horaires étaient adaptés en fonction de la contrainte des 35h
hebdomadaires et de ceux de mon tuteur. Je n’avais donc pas les horaires typiques des
ouvriers de l’usine, ceux-ci étant plus basé sur un rythme d’équipe du matin ou de
l’après midi. Grâce à mes horaires, j’ai ainsi pu côtoyer plusieurs équipes différentes et
donc plusieurs personnes, cela m’a permis de relever les différentes expériences ou
méthodes de chacun.
Durant mon stage, j’ai travaillé dans deux services de l’usine : le service
parachèvement et le service de traitement thermique.
I) Tâches effectuées pendant le stage
1ère tâche : administrative
Au sein du service de traitement thermique, j’ai d’abord effectué un travail
administratif les premiers jours, à savoir classer et archiver des fiches de traitement
thermique. Sur ces fiches, une par numéro OF, sont inscrites toutes les étapes et les
caractéristiques du traitement thermique du type de pièce. Ces fiches, dans un premier
temps cartonnées, sont maintenant informatisées : c’est ce qui nécessitait leur
archivage. Cette tâche m’a nécessité une quinzaine d’heure environ.
2e tâche : billage acier
Le billage acier intervient après le grenaillage ou après le traitement thermique
des pièces et avant le parachèvement. Son but est de déterminer la dureté d’un lot de
pièce. Suivant la nature de la commande, 5%, 10% ou la totalité des pièces est
contrôlée.
Pour contrôler la dureté, on utilise une machine qui va exerce une pression
identique sur la pièce à l’aide d’une bille. Mesuré à l’aide de la machine, c’est le
diamètre de l’empreinte (voir annexe 2) qui, à l’aide d’une gamme étalon, permet de
déduire la dureté de la pièce. A l’issue du contrôle, la pièce présentant la plus faible
dureté est envoyée au service contrôle pour une étude plus poussée de ses
caractéristiques.
Avant le billage à proprement parler de la pièce, il faut polir une faible surface
de la pièce afin de la rendre plate et lisse ce qui facilite le billage. Ce polissage s’effectue
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à l’aide d’une machine appelée Backstand (voir annexe 1). C’est cette tâche de polissage
dont j’étais chargé. Il était bien sûr obligatoire de porter des gants ainsi que des lunettes
de protection.
A ce poste, j’avais un rôle d’assistant étant donné que, en temps normal, une
seule personne s’occupe de polir les pièces puis de les biller.
3e tâche : Remplir et vider les paniers des fours du traitement thermique
Les fours dits «élévateurs » (voir annexe 3) sont destinés au traitement
thermique des pièces aluminium. Ils nécessitent que les pièces soient enfermées dans
des paniers en métal (voir annexe 4). Les pièces sont disposées manuellement de
manière organisée dans les paniers puis placé sur la plateforme du four. Après le
traitement thermique, les paniers doivent bien sûr être vidés.
J’ai occupé ce poste la plupart des après midi de mon stage. La seule contrainte
était que je ne pouvais utiliser aucun moyen de manutention. Je ne pouvais donc pas me
servir du transpalette pour déplacer les caisses de pièces ni du pont roulant afin de
déplacer les paniers en métaux. Je devais donc faire appel à une autre personne afin
qu’elle effectue les tâches de manutention.
Autres activités
Durant mon stage, j’ai été amené à suivre mon maître de stage ainsi que les
autres ouvriers du service pendant 2 demi-journées de formation. La première d’entre
elles était une formation sur le traitement thermique et la seconde une formation sur la
conductivité. J’ai pu réaliser durant ces formations que, ne connaissant avant mon stage
rien sur le traitement thermique, le nombre de connaissances requises était plutôt
élevé. Les employés sont audités tous les ans : l’usine est en effet accréditée Nadcap,
certificat essentiel pour travailler avec des entreprises comme Boeing.
Grâce à mon maître de stage, j’ai pu découvrir les relations existantes entre les
ouvriers d’une part, et la hiérarchie d’autre part. En assistant à des réunions ou divers
entretiens, j’ai pu quelque peu observer le fonctionnement de la gestion de l’usine. Tous
ces aspects m’ont profondément intéressé.
II) Bilan personnel
Ce stage m’a permis de découvrir dans sa globalité une entreprise industrielle.
Souvent intéressant, jamais inutile, il m’a non seulement apporté de l’intérêt pour les
métiers de la forge mais aussi un certain plaisir à travailler autrement que sur des
problèmes théoriques.
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Très bien accueilli, j’ai apprécié travailler à tous les postes qui m’ont été
proposés. L’aspect le plus intéressant de mon stage a été la découverte de la gestion
humaine, des exigences de production ou encore des procédés de traitement
thermique. Ces aspects combinés à la compréhension de mes collègues d’un mois ont
fait de ce stage une réelle réussite.
Cependant, j’ai rencontré quelques difficultés dues notamment à mon
impossibilité d’utiliser les engins de manutention. Lors de mes tâches au traitement
thermique par exemple, il m’était impossible de travailler indépendamment d’un autre
ouvrier qui positionnait les caisses de pièces et les paniers en métal.
De manière plus générale, j’ai pu constater la conséquence de la crise
économique sur l’entreprise : des jours de chômage étaient prévus pour le mois de
mars, l’incertitude était présente sur l’avenir du carnet de commande et parfois, on
pouvait constater une certaine grogne des salariés, notamment en ce qui concerne leur
évolution de salaire. Il est évident que dans le cadre d’une crise au sein d’une entreprise,
ce sont souvent les ouvriers qui vont en premier avoir des difficultés. Il est important
que des postes à plus haute position hiérarchique comme les ingénieurs en soient
totalement conscients.
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Conclusion
Pour conclure, je pense qu’il est essentiel de dire que ce stage a rempli ses
objectifs, à savoir me faire découvrir la vie professionnelle ainsi que le rôle de l’ouvrier
dans une entreprise. Bien au-delà, il a aussi suscité chez moi un intérêt pour l’univers
industriel. Etre actif au sein de l’entreprise n’enferme pas le stagiaire dans un rôle
d’observateur et c’est tout à son avantage : plus qu’observer, on peut alors réellement
vivre par exemple le plaisir d’un travail ou, à l’inverse, sa pénibilité.
Première expérience active du travail en entreprise, ce stage apporte aussi une
première expérience des hommes en entreprise. Il nous donne une vision globale de
l’entreprise et des conditions de sa réussite. Des ouvriers, piliers de l’entreprise, à la
direction, tous œuvrent dans l’intérêt de l’entreprise sans forcément avoir ni les même
exigences ni les même attentes, ce qui peut parfois engendrer des conflits.
Le stage a approfondi ma vision de l’entreprise. Chaque jour, mon image de
l’entreprise en particulier l’entreprise industrielle évoluait. Bien loin des « Temps
Modernes », l’entreprise industrielle s’inscrit dans la modernité, tout autant dans la
polyvalence et la formation des ouvriers que dans la technologie et la qualité, facteurs
essentiels de son activité économique.
Pour finir, je souhaite remercier une nouvelle fois l’ensemble de l’usine Manoir
Industries de Bar sur Aube ainsi que ses acteurs, qui ont fait de ce stage une réelle
réussite.
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Annexes
Annexe 1 : Backstand utilisé pour poncer les pièces en acier
Annexe 2 : Pièce billée
Emprunte de bille
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Annexe 3 : Four élévateur
Four
Bassin pour
refroidissement
Panier en métal
En attente de chargement
dans le four
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Annexe 4 : Panier de traitement thermique plein