rapport de stage · malgré ses multiples occupations, diriger ce rapport de stage. 4. introduction...

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U N I V E R S I T E D E L O M E FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FaSEG) DEPARTEMENT DE GESTION Maîtrise en Sciences et Techniques de Management de l’Entreprise (MST-ME) RAPPORT DE STAGE Thème : Elaboré par Yao Bamazi BAKINAM Année universitaire 2006-2007 1 MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE REPUBLIQUE TOGOLAISE Travail – Liberté - Patrie REALISATION DES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENUS : CAS DE L’ASSOCIATION « LE JADE-POUR LA VIE ! » Maître de stage : M. Raoufou ADEKAMBI Psychologue clinicien Directeur du rapport M. Ega Akoété AGBODJI Maître Assistant à la FASEG

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UNIVERSITE DE LOME

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION(FaSEG)

DEPARTEMENT DE GESTION

Maîtrise en Sciences et Techniques de Management de l’Entreprise(MST-ME)

RAPPORT DE STAGE

Thème :

Elaboré par

Yao Bamazi BAKINAM

Année universitaire 2006-2007

1

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENTSUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE

REPUBLIQUE TOGOLAISE Travail – Liberté - Patrie

REALISATION DES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENUS :CAS DE L’ASSOCIATION « LE JADE-POUR LA VIE ! »

Maître de stage :M. Raoufou ADEKAMBIPsychologue clinicien

Directeur du rapport M. Ega Akoété AGBODJIMaître Assistant à la FASEG

SOMMAIRE

DEDICACE

REMERCIEMENTS

INTRODUCTION-----------------------------------------------------------------------1Chapitre I : PRESENTATION DE L’ASSOCIATION « Le JADE-Pour La Vie ! »-------------------------------------------------------------------------------------- 3 Section 1 : Historique et mission ------------------------------------------ 4

Section 2 : Organisation et fonctionnement ------------------------------ 5

Chapitre II : LA REALISATION DES AGR------------------------------------- 6

Section 1 : Processus de mise en place des AGR----------------------- 7 1.1 Définition------------------------------------------------------------------------------ 7 1.2 Typologie d’ AGR------------------------------------------------------------------- 7

1.3 les étapes de la mise en place des AGR-------------------------------------- --- 9

Section 2 : Suivi évaluation----------------------------------------------------------- 18

2.1 Suivi------------------------------------------------------------------------------ -- 18

2.2 Evaluation-------------------------------------------------------------------------- 22

Chapitre III : DIFFICULTES ET RECOMMANDATIONS------------- - 24

Section 1 : Difficultés---------------------------------------------------- ----------- 25 1.1 Difficultés liées au processus de mise en place------------------------------ 25

1.2 Difficultés liées au suivi évaluation------------------------------------------- 25

Section 2 : Recommandations------------------------------------------------------ 27

CONCLUSION---------------------------------------------------------------------- 31REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESANNEXES

2

A ma mère et à mon tuteur

A tous mes frères et soeurs

A ma dulcinée

3

REMERCIEMENTS

Je tiens très sincèrement à remercier

M Joël Kofi N. AHADJITSE Président de l’association « Le JADE –Pour la

vie ! » pour m’avoir permis d’effectuer mon stage au sein de son association,

M.Richard Raoufou ADEKAMBI coordonnateur du centre médical spécialisé

« Le JADE-Pour la Vie ! »pour avoir bien voulu être mon maître de stage,

Mlle Fatima PIO responsable du service psychosocial pour ses conseils,

M René LABOE Ingénieur de laboratoire pour ses observations,

M Yema d’ALMEIDA médecin du centre, pour sa contribution,

M Olivier Gordon FIAPOME comptable du centre pour ses observations,

M John Kossi Amédjan Djinyéfa ADOSSI commercial pour ses conseils,

Mlles Caroline et virginie volontaires de FONDACIO pour leur contribution,

Tout le personnel de l’association « Le JADE-Pour la vie ! » pour leur

sollicitude,

Je tiens également à remercier

M Godwin ADZO opérateur de crédit pour sa contribution,

M Ega Akoété AGBODJI Maître Assistant à la FASEG pour avoir bien voulu,

malgré ses multiples occupations, diriger ce rapport de stage.

4

INTRODUCTION

Dans le souci de promouvoir la dignité de la personne humaine considérée

comme unique et irremplaçable, plusieurs associations et Organisations Non

Gouvernementales (ONG) furent créées par certains acteurs de la vie sociale

pour assurer la prise en charge médicale et psychosociale des personnes

affectées ou vivants avec le VIH/SIDA. C’est dans ce cadre que l’association

« Le JADE–Pour La Vie ! » Sis au 1377, boulevard du 13 janvier- nyékonakpoè

dans le district sanitaire n°4, fut créée le mercredi 28 août 2002 sous le récépissé

n°1119/MAT-SG-DAPOC-DOCA.

Elle a pour objectif d’assurer une prise en charge complète, globale et intégrée

des PVVIH et d’améliorer la prévention de l’infection. La prise en charge

consiste à un soutien médical (prise en charge des infections opportunistes, des

infections sexuellement transmissibles, les prescriptions des antirétroviraux, le

suivi biologique…), psychologique (counselling, relations d’aide,

psychothérapie, accompagnement pastoral au centre et/ou à domicile et à

l’hôpital ; groupe de parole) et social (appui nutritionnel, scolaire et

professionnel, économique…).

La prévention quant à elle consiste à la promotion de la prévention et de

l’information en matière d’IST/VIH/SIDA à travers la documentation, le conseil

et dépistage volontaire.

Cependant, malgré l’importance des actions menées en matière de prévention et

de prise en charge, les conditions de vie des PVVIH et de leurs familles restent

déplorables. En effet, d’une part les associations et ONG de prise en charge ont

des moyens limités parce que leur fonctionnement dépend beaucoup plus des

ressources extérieures notamment du Fonds Mondial de lutte contre le VIH/SIDA

et d’autres partenaires au développement. D’autre part, la prise en charge

permettant aux PVVIH de pouvoir être plus autonome reste insuffisante parce

que, alors même que ces ressources sont de plus en plus limitées, aléatoires et des

fois suspendues, le nombre des personnes nécessiteuses augmente.

5

Dans ce contexte d’expansion continue du VIH/SIDA et dans cette situation,

aggravée par la crise, de paupérisation et de précarisation des conditions de vie

des PVVIH et notamment des femmes, un des objectifs de l’association « le

JADE- Pour la Vie ! » est de contribuer à l’insertion économique de 25 personnes

infectées et/ou affectées par le VIH/SIDA à travers les activités génératrices de

revenus (AGR). Plus spécifiquement, il s’agit de financer et/ou renforcer les

compétences et aptitudes de 25 bénéficiaires en gestion d’AGR, d’aider à

l’insertion socio-économique de ces bénéficiaires, de réduire de manière

significative l’impact économique du VIH/SIDA sur leur condition de vie et

d’assurer une meilleure intégration et prise en charge des OEV dans les familles

bénéficiaires des AGR.

C’est pour cette raison que nous nous sommes intéressés à mener une réflexion

sur le thème :

« La réalisation des activités génératrices de revenus »

Le présent rapport s’articulera autour de trois points à savoir :

Chapitre I : la présentation du jade- pour la vie !

Chapitre II : la réalisation des activités génératrices de revenus

Chapitre III : analyses et suggestions.

6

Chapitre I

PRESENTATION DE L’ASSOCIATION

« Le JADE-Pour La Vie ! »

7

Chapitre I : LA PRESENTATION DE L’ASSOCIATION

« Le JADE-Pour la Vie ! »

Section 1 : HISTORIQUE ET MISSION

Créé par récépissé n° 1119/ MAT-SG-DAPOC-DOCA le 28 août 2002 par un

groupe d’hommes et de femmes, convaincus de la primauté de la personne

considérant notamment que chaque être humain est unique et irremplaçable,

qu’il a droit à la vie et à la dignité quelle que soit sa situation, ont résolu d’unir

leurs efforts pour créer une association apolitique à durée illimitée « Le JADE-

Pour la Vie ! » afin d’apporter leur contribution à la lutte contre la pandémie du

VIH/SIDA. Le 1e r septembre 2002 son Centre Médical Spécialisé vis le jour.

Reconnue à but non lucratif, d’intérêt général, d’utilité publique et de

bienfaisance, régie par la loi n° 40 - 484 du 01er juillet 1901, il a pour mission

de travailler dans la prévention, la prise en charge, la formation et

l’accompagnement dans le but de redonner espoir aux PVVIH, à leur famille,à

toute la communauté nationale, africaine et internationale

Au départ, le projet avait pour promoteurs FONDACIO - Chrétiens pour le monde :

association privée de fidèles laïcs et la Congrégation religieuse des Sœurs de la

Providence de Saint Luigi Scrosoppi. Aujourd’hui, le JADE-Pour la Vie ! est un

projet partenaire en lien étroit avec Fondacio.

Les activités du Centre Médical Spécialisé sont entre autre ;

- le conseil et dépistage volontaire (CDV)

- la consultation médicale

- la consultation psychologique

- les visites à domicile et à l’hôpital

- l’appui nutritionnel aux patients démunis

- l’appui scolaire et la formation professionnelle des orphelins et enfants

rendus vulnérables (OEV)

- les activités génératrices de revenus.

8

Section 2 : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT

2 1 ORGANISATION

L’administration de l’association « Le JADE-Pour la vie ! » est assurée par un

bureau exécutif et un Conseil D’Administration qui rend compte à l’assemblée

générale.( voir l’organigramme à l’annexe 1)

On distingue hiérarchiquement :

-l’assemblée générale

-le conseil d’administration

-le bureau exécutif et les différents services.

2 2 FONCTIONNEMENT

2 2 1 L’ASSEMBLEE GENERALE

Elle est l’instance suprême de l’association. Elle est composée de tous ses

membres et est l’organe à qui le conseil d’administration rend compte des

activités et des résultats de l’association.

2 2 2 LE CONSEIL D’ADMINISTRATION

Composé de sept (7) membres, le conseil est dirigé par un Président élu en son

sein par les autres membres. Il prend des décisions entrant dans la bonne gestion

de l’association et les fait exécuter par le bureau exécutif. A la fin de l’exercice

comptable, le conseil d’administration présente à l’assemblée générale un

rapport sur les activités de l’association et soumet à son approbation, les

résultats de l’exercice

2 2 3 LE BUREAU EXECUTIF

Composé de trois (3) membres, le bureau exécutif assure l’exécution des

décisions du conseil d’administrations de l’association dans les limites des

attributions et pouvoirs qui lui sont dévolus par le règlement intérieur.Le bureau

exécutif a sous son autorité, les autres services fonctionnels à savoir-le service

dépistage, le service psychosocial, le service médical.

9

CHAPITRE II

REALISATION DES ACTIVITES GENATRICES

DE REVENUS

10

Chapitre I I : LA REALISATION DES ACTIVITES GENERATRICES DE

REVENUS

La réalisation d’une AGR se fait en deux phases à savoir, sa mise en place et son

suivi et évaluation.

Section 1 : processus de mise en place des AGR

1.1- Définition d’une AGR

Il s’agit d’une définition consensuelle de ce qu’est l’AGR et de ce qu’elle n’est

pas ; de ce qui plait et ce qui déplait dans les AGR.

Les activités génératrices de revenusUne AGR c’est : Une AGR n’est pas :Une activité destinée à des personnes

dans le besoin. Elle permet aux

b é n é f i c i a i r e s d e s e r é i n s é r e r

économiquement et socialement dans la

société. Cette activité s’intègre dans la

prise en charge globale des PVVIH

P o u r s a t i s f a i r e d e s d é p e n s e s

ostentatoiresUn droit ou une obligation des PVVIH

Une activité viable qui génère des

revenus et qui a pour objectif

d’améliorer la qualité de vie des

personnes bénéficiaires

De la distribution d’argent sous forme

de don

U n e a c t i v i t é q u i p e r m e t

l’autonomisation des bénéficiaires,

c’est-à-dire qui leur permet de se

prendre en charge et de subvenir à leurs

besoins

Dans un but purement commercial

Un fonds à utiliser à d’autres fins que

celles prévues initialement

Ce qui plait Ce qui déplaitL’AGR permet au bénéficiaire de Les contraintes liées au remboursement

11

retrouver confiance et estime de soi qui peuvent conduire à une fuite du

bénéficiaire du centre de prise en

chargeL’AGR contribue à l’amélioration de la

qualité de vie du bénéficiaire

La souffrance morale engendrée par

l’obligation de résultats et de succès de

l’activitéL’AGR contribue à rendre utile et

importante le PVVIH dans la société

Le manque de volonté des bénéficiaires

et leur refus de rembourserL’AGR contribue à la réinsertion

économique et sociale de la personne

Quand la personne endettée se retrouve

sans activité

1.2-Typologie d’Activités Génératrices de Revenus

Typologie selon le secteur économique :

- Les activités de petit commerce : vente au détail sur le marché de

produits de consommation courante, produits alimentaires, charbon,

friperie, vêtements, les articles ménagers, boulangerie, pâtisserie,

boucherie, autres articles. Ces activités ne nécessitent pas d’investis-

sement immobilier ni mobilier mais une somme pour l’achat du premier

stock de marchandise et pour garantir les premiers mois de fonctionne-

ment (location de l’emplacement, charges courantes…)

- Les activités d’artisanat : travail du bois, fer, vannerie, maroquinerie,

teinture, cordonnerie, couture, broderie… Pour exercer ces métiers, il faut

disposer d’une qualification ou d’un savoir-faire. L’investissement

financier doit permettre de louer un local ou d’acheter les outils de travail

- Les micro entreprises : kiosque à journaux, points de vente d’eau fraîche

ou de glace, buvette, location de bâches et de chaises… Il faut investir

dans la construction ou la réhabilitation de locaux et dans l’achat de

matériel.

1.3-Les étapes de la mise en place d’une AGR.

12

Le processus de mise en place d’AGR comprend plusieurs étapes :

- Promotion du projet au sein des PVVIH suivis au sein de l’association « Le

JADE-Pour la Vie ! »

- Identifications des personnes pouvant bénéficier des AGR par le service social

- Enquêtes sur les conditions de vie des soumissionnaires

- Sélection des projets à l’aide d’une grille de critères contenus dans la fiche

d’enquête

- Réception individuelle des promoteurs retenus

- Harmonisation des projets

- Etude de faisabilité des propositions d’AGR suivi de visites de terrain

- Formation et/ou renforcement des capacités des bénéficiaires sur les outils de

gestion (ex. comptabilité simplifiée)

- Octroie des crédits

- Suivi évaluation des activités

Face aux nombreuses personnes souhaitant mettre en place une AGR,

l’association s’est vu obligée d’effectuer une sélection parmi les demandeurs en

définissant au préalable des critères. Ainsi la part de subjectivité dans le choix

des futurs bénéficiaires est réduite. Les demandes sont alors étudiées selon la

situation socio-économique des demandeurs et selon le projet qu’ils souhaitent

mener en fonction de critères préalablement établis.

1.3.1- Le choix des bénéficiaires

a) Critères de sélection possibles des bénéficiaires des AGR individuelles :

Critères objectifs Sources de vérification

13

Etre une personne infectée

ou affectée par le

VIH/sida. veuves porteuse

saines sans activité

intégrer les AGR

dans la prise en

charge globale

Résultat de la sérologie

Participer aux activités de

l’association (groupe de

parole, …)

Etablir des liens

étroits entre le

bénéficiaire et

l’association

Fiche de présence

Personne ayant perdu son

AGR à la suite d’une

maladie ; aujourd’hui en

bon état de santé

Assurer la

viabilité du projet

et le

remboursement

Examen clinique

Avis du médecin (centre

médical)

Etre accessible au plan

géographiqueAssurer le suivi

Adresse du bénéficiaire

Accepter de se soumettre

aux règles de l’AGR

(Accepter les visites à

domicile ou sur le terrain)

Assurer le suivi Contrat signé

Veuves ayant en charge des

orphelins ou enfants vivant

avec le VIH/SIDA

Cibler les

personnes les plus

nécessiteuses

Enquêtes, interview,

déplacement sur le terrain

Sérologie des enfants

Avoir une expérience en

AGR

Assurer la réussite

du projetEnquête, interview

Avoir une motivation

personnelle/exprimer le

besoin de mettre en place

une AGR

Assurer la réussite

du projet et le

remboursement

Enquête, interview

14

Accepter de signer un

contrat

Comprendre la

mission et

l’objectif de

l’AGR

Signature des contrats

Une enquête socio-économique, permet de déterminer la situation familiale et

économique de départ du demandeur d’AGR. Celle-ci aborde divers thèmes tels

que :

- la situation économique du porteur de projet (niveau de revenu, de

dépenses et d’endettement),

- la situation familiale, matrimoniale et le nombre de personnes en charge,

- le lieu de résidence et les caractéristiques de son habitat,

- le niveau de formation, les professions exercées, les compétences et

expériences,

- l’état de santé et l’adéquation avec l’activité.

1. 3.2 Le choix des projets

Pour qu’un projet soit retenu, les critères suivant doivent être remplis :

- le projet doit être viable : un projet est viable lorsqu’il peut aboutir et

qu’il peut durer dans le temps. Un projet viable est durable et pérenne.

- le projet doit être faisable : un projet est faisable quand les moyens

financiers, matériels et humains sont disponibles pour réaliser les activités

du projet dans les délais prévus. Ce critère renvoie à la nécessité de mener

une étude de faisabilité

- le projet doit être générateur de revenus : l’activité doit produire des

bénéfices afin de permettre au bénéficiaire de rembourser son crédit et de

subvenir à ses besoins de façon autonome. Ce critère renvoie à la

nécessité de mener une étude de marché.

15

Une étude de faisabilité précise comment et avec quels moyens sera réalisée

l’activité.

Cette étude est une enquête qui vise à réunir et à vérifier toutes les informations

nécessaires au fonctionnement de la future activité économique (sa localisation,

son mode d’organisation et de financement, etc. …). Ce travail nécessite du

temps, des compétences et une bonne connaissance de l’environnement. Il

complète les prévisions techniques, économiques et humaines du projet.

Une étude de marché a pour but d’analyser avec précision le secteur d’activité

choisi et de positionner la future activité économique dans son environnement.

Elle permet de fournir des éléments de connaissance sur l’état de la concurrence,

des prix pratiqués, des fournisseurs, de la clientèle potentielle. Une étude de

marché répond à l’analyse de trois domaines :

- La définition du marché : identifier le marché, obtenir des données sur

son évolution, lister les produits ou les services concurrents, identifier les

acteurs présents sur ce marché (concurrents, consommateurs,

producteurs,)

- La demande : étudier l’évolution de la demande en volume et en valeur,

identifier les acheteurs (hommes, femmes, enfants, professionnels, …),

étudier le comportement du consommateur (quand, pourquoi et comment

consomment-ils le produit) et les habitudes d’achat (lieux, prix, …)

- L’offre : qui sont les concurrents ? Que proposent-ils ? (prix, mode de

vente, …)

1.3.3 Les préalables pour démarrer une AGR

Une fois que l’association a défini des critères de sélection des bénéficiaires et

des projets, plusieurs préalables sont nécessaires pour mettre en place le

microprojet. (de la sélection des bénéficiaires et des projets au démarrage de

l’activité)

16

1) L’accompagnement du bénéficiaire dans le montage du document

projet AGR (remplir le canevas de l’association, …)

2) La décision du comité d’examen de gestion et d’approbation (le

comité doit étudier les projets et le dossier des demandeurs

d’AGR et faire la sélection)

3) La convocation des bénéficiaires pour leur signifier qu’ils ont été

retenus

4) La signature de contrat

5) La formation des bénéficiaires

6) La mise à disposition des fonds ou des intrants et signature d’une

décharge attestant que les personnes ont reçu les fonds ou les

intrants

7) l’installation et le démarrage du microprojet

8) le suivi évaluation

1.3.3.1- L’accompagnement du bénéficiaire dans le montage du

document projet AGR (remplir le canevas de l’association, …)

L’objectif de cette étape est d’appuyer les promoteurs dans l’élaboration du

microprojet.

Cette étape s’articule autour de trois points principaux :

- Informer : expliquer aux bénéficiaires les différentes phases d’un projet au

cours d’entretien de groupe

- Identifier ou préciser le projet

- Monter les projets (remplir le canevas)

1.3.3.2 La décision du comité d’examen de gestion et

d’approbation

L’objectif de cette étape est d’analyser et d’approuver ou non les projets.

17

Un comité est chargé de statuer sur le choix des bénéficiaires.

Quatre points sont traités au cour de cette étape :

- Convocation des membres du comité

- Travail d’analyse et d’approbation selon les critères prédéfinis et à la

lumière d’une enquête socio-économique, d’une étude de faisabilité et

d’une étude de marché

- Procès verbal (fiche de sélection). C’est un relevé de la décision du

Comité de sélection. Sur ce document figurent les noms des personnes

retenues pour bénéficier d’un crédit.

- Transmission des dossiers à la caisse de crédit

1.3.3.3 La convocation des bénéficiaires pour leur signifier

qu’ils ont été retenus.

L’objectif de cette étape est l’annonce des résultats de la sélection.

Il s’agit d’informer les bénéficiaires qu’ils ont été sélectionnés pour mener une

AGR. cette annonce peut se faire de différentes façons (information individuelle

ou en groupe) mais il faut toujours veiller à conserver la confidentialité afin de

ne pas porter préjudice aux personnes

En matière de confidentialité, il est important de s’informer dès le premier

contact de la PVVIH avec le service qui gère les AGR si le numéro de téléphone

est personnel et si les personnes de son entourage sont informées de son statut

sérologique.

1.3.3.4 La signature du contrat

L’objectif de cette étape est de responsabiliser les trois parties (l’association, la

caisse de crédit et les bénéficiaires en contractualisant leurs engagements

mutuels.

Ce contrat comprend :

18

- l’identité et l’adresse de la structure et du bénéficiaire

- les objectifs du contrat

- la responsabilité des deux parties prenantes (nature des prestations,

engagement, …)

- les dispositions financières (montant, nature des fonds, modalité de

paiements et de remboursement)

- la durée du contrat

- une clause sur le respect des engagements et contentieux

- la disposition finale (approbation des parties)

- la date et les signatures des parties

1.3.3.5 La formation des bénéficiaires

La formation est un moment crucial de la mise en place des AGR. Durant cette

étape, le fonctionnement des AGR est expliqué et des techniques de gestion sont

transmises aux bénéficiaires.

La formation des bénéficiaires vise à :

transmettre des connaissances générales sur le VIH/SIDA

- comprendre les conséquences liées au VIH/SIDA sur l’individu, la famille et la

communauté

- comprendre le lien entre VIH et pauvreté

expliquer le fonctionnement et la logique des AGR

- expliquer les différentes étapes du processus

- définir les engagements de chacune des parties

transmettre des notions de base en gestion

- connaître les différents supports comptables et de gestion des stocks

- savoir calculer le bénéfice ou la perte

- comprendre les notions de ventes (recettes) et de dépenses (charges)

- comprendre l’esprit d’entreprise

19

transmettre des notions de base en marketing et vente

- avoir une connaissance sommaire sur le marché, les techniques d’approche et

de conservation de la clientèle

expliquer les mécanismes d’épargne et de crédit

- connaître les différentes formes d’épargne et de crédit

- sensibiliser les bénéficiaires à la nécessité de rembourser

- sensibiliser les bénéficiaires à l’intérêt d’épargner

Quelques exemples de modules de formation

Une liste de thématiques est développée :

- Généralités sur le VIH/SIDA et les IST

- Liens entre VIH et pauvreté (impacts socio-économiques)

- Définition et objectifs des AGR

- Esprit d’entreprise

- Etude de marché, du secteur d’activité (faisabilité de l’activité)

- Marketing

- Technique de gestion

- Utilisation des bénéfices et leur répartition

- Tenue des outils (de suivi et de gestion)

- Les différentes formes d’épargne

- Le remboursement

Qui dispense la formation ?

La formation est dispensée par des personnes qualifiées de l’association et de

l’équipe de micro crédit

1.3.3.6 La mise à disposition des fonds

L’objectif de cette étape est de mettre à la disposition des bénéficiaires les fonds.

Cinq points sont identifiés pour cette étape :

- la convocation du bénéficiaire

20

- la photocopie de la pièce d’identité du bénéficiaire

- la signature de la pièce servant de justificatif (acquis de réception). Ce

document signé permet d’avoir une preuve que le fonds ou l’intrant a bien

été mis à disposition du bénéficiaire.

- la remise du fonds (espèce)

- la remise du carnet de remboursement individuel

1.3.3.7 L’Installation et le démarrage du projet

Cette dernière étape a pour objectif d’accompagner le porteur de projet dans

l’installation et le démarrage de son activité.

Il s’agit donc :

- d’effectuer des visites de reconnaissance des sites de vente,

- de faciliter le processus d’installation,

- d’aider à l’utilisation des outils de gestion : journaux de vente et de caisse,

fiches ou registres de stocks,

- de donner quelques conseils et recommandations,

- de rappeler des informations par rapport au suivi périodique.

Section 2 : Processus de suivi / accompagnement, de remboursement /

recouvrement et d’évaluation

2.1 Suivi / accompagnement, remboursement / recouvrement

2.1.1 Le suivi et l’accompagnement

L e suivi s’intéresse aux différents aspects et étapes de l’AGR .Il consiste à

analyser, expliquer, rendre compte de la dynamique et du déroulement de

21

l’activité. Le suivi permet notamment de mettre en évidence les difficultés

rencontrées par les bénéficiaires. Le suivi est assuré chaque jour par les

animateurs de terrain et une évaluation périodique est réalisée par le comité de

gestion lors de réunions bimensuelles avec les bénéficiaires au siège de

l’association. Une rencontre mensuelle entre le JADE et l’institution de micro

finance est également organisée pour évaluer l’état d’avancement des AGR.

Enfin, une évaluation externe est faite à la fin du projet.

L’accompagnement est l’ensemble des actions qui visent à soutenir et guider le

bénéficiaire dans la mise en place de son activité. L’agent de suivi sert alors de

facilitateur et aide le bénéficiaire dans ses démarches tout au long de son

activité.

Les objectifs du suivi et de l’accompagnement des bénéficiaires :

Le suivi et l’accompagnement permettent généralement de repérer les

anomalies, d’apporter des corrections et des réorientations techniques dans le

cadre du processus en cours.

L’objectif est, à court terme, d’aider le bénéficiaire à mieux gérer son projet (tant

au démarrage que dans son déroulement) afin qu’il puisse à long terme retirer

des bénéfices de son activité lui permettant ainsi de rembourser son crédit, de se

prendre en charge et de voir ses conditions de vie s’améliorer.

Quand a lieu le suivi et l’accompagnement ? :

Le suivi et l’accompagnement du bénéficiaire sont deux activités complé-

mentaires qui ont lieu régulièrement tout au long de l’activité.

Cette activité a plus précisément lieu :

- dès le démarrage du projet

- au moins une fois dans le premier mois

22

- de façon périodique après (quotidienne, hebdomadaire, trimestrielle, …)

Comment se font le suivi et l’accompagnement ? :

Le suivi et l’accompagnement peuvent se faire de plusieurs façons :

- lors de visites de terrain

- au cours d’entretiens au bureau

- au cours d’entretiens téléphoniques (pour obtenir des compléments

d’informations)

- lors de réunions périodiques entre les porteurs d’AGR et le service AGR

Quels sont les outils du suivi et de l’accompagnement ? :

Voici une liste non exhaustive d’outils identifiés par les participants

- Fiche de suivi

- Carnet et fiches de remboursement

- Fichiers électroniques

2.1.2 Le remboursement et le recouvrement

L e remboursement est l’action par laquelle l’emprunteur (le bénéficiaire de

l’AGR) paye le crédit. Le remboursement est en principe réalisé conformément

aux modalités décrites dans le contrat de prêt (échéances, montants, intérêts, …).

Le recouvrement est l’ensemble des actions entreprises par le prêteur (la caisse

de crédit,) pour récupérer les fonds empruntés.

Les objectifs du remboursement :

A la différence du don ou de la subvention, le micro-crédit doit être remboursé

par les personnes qui en sont bénéficiaires afin que d’autres personnes dans le

besoin puissent en bénéficier à leur tour. Un bon taux de remboursement permet

alors de pérenniser les activités d’AGR.

23

Les objectifs du remboursement sont :

- d’assurer la pérennité des AGR

- de passer d’une logique d’assistance à une logique économique en

responsabilisant les porteurs d’AGR

Comment s’organise le remboursement ? :

Avant d’octroyer le micro-crédit à une personne et de signer avec elle un

contrat, un plan de remboursement du crédit et un calendrier de versement des

fonds sont définis. Deux occasions de faire le recouvrement des fonds sont

identifiées :

- lors des visites de terrain

- au guichet de la caisse où le bénéficiaire se rend régulièrement.

En cas de non remboursement des crédits:

- une lettre de relance est envoyée au bénéficiaire qui rappelle à ce dernier

qu’il n’a pas versé la somme voulue à la date prévue ou qu’il doit un

certain nombre de mois d’impayé de crédit

- la convocation du bénéficiaire auprès de l’institution de crédit.

Quand a lieu le recouvrement ? :

Le recouvrement s’effectue :

- selon des échéances précises définies dans le contrat. Les modalités du

remboursement sont choisies en fonction du montant du projet et du projet

lui-même.

- à la demande du bénéficiaire : si le bénéficiaire a la somme à rembourser

avant l’échéance fixée, il peut se rendre de lui-même au guichet de la

caisse pour effectuer le remboursement.

Quels outils sont utilisés pour faire le recouvrement ? :

24

Outils :

- Le plan de remboursement est un tableau où sont précisés les dates

d’échéances, les montants et les intérêts du remboursement. C’est un outil

de planification.

- La fiche, le cahier ou le registre de remboursement est un outil de suivi

du remboursement. Chaque montant remboursé par le bénéficiaire est

reporté sur cette fiche. Ce document permet donc à chacune des parties de

suivre l’évolution du crédit, de voir quelle somme a été remboursée et le

montant qu’il reste à rembourser.

- fichier électronique : il s’agit d’une fiche de remboursement informatisée.

Qui effectue le recouvrement ? :

Le recouvrement est effectué par

- l’agent de recouvrement de l’institution de micro- crédit

2.2 L’évaluation des résultats des projets

Une évaluation permet de mesurer les effets d’une action sur les personnes

bénéficiaires à travers des indicateurs de résultat préalablement définis. Réalisée

avant la mise en place du projet, pendant et après la réalisation du projet, elle

permet de rendre compte de l’évolution de la situation du bénéficiaire et de

comparer sa situation à différents stades du projet.

Pour cela, l’association a défini des critères et des indicateurs de résultat

correspondant aux objectifs du projet.

Ces indicateurs doivent permettre d’apprécier si les objectifs ont été

partiellement, moyennement ou pas du tout atteints.

Le tableau suivant met en évidence pour chaque objectif une série d’indicateurs

de résultats.

25

O b j e c t i f s d e s A G R e t i n d i c a t e u r s

Amélioration de la qualité de vie et autonomisation des personnes (=

capacités des personnes à subvenir à leurs besoins essentiels sans avoir recours à

des aides extérieures)

Besoins nutritionnelsNombre des repas par jourQualité des repas

santé

Part de revenu consacrée aux dépenses de santé Nombres d’épisodes de maladie pris en charge par le

porteur d’AGR

hébergementpart du revenu consacré au logementparticipation du porteur au paiement du logementqualité du logement (taille, accès aux commodités, …)

habillement part du revenu consacré à l’habillementrevenu % d’augmentation du revenu

Scolarisation des

enfants

Nombre d’enfants scolarisés sur le nombre d’enfants

des porteurscapacité des parents à s’impliquer dans le suivi scolaire

des enfantsRéinsertion socio–économique des PVVIH

Réinsertion socialeNombre de porteurs ayant réintégré leur familleparticipation aux charges familiales

Réinsertion

économique

Nombre de personnes en activitéNombre de personnes vivant de leur activitécapacité à faire face aux dépenses essentiellesremboursement du créditcapacité d’épargne

Amélioration de l’indépendance financièrerecettes générées par l’AGRdegré d’endettementNombre de personnes ayant une épargne

Responsabiliser la PVVIHtaux de remboursementDémarche volontaire du porteur d’AGR pour

rembourséSentiment de regain de confiance chez les bénéficiaires

26

Chapitre III

DIFFICULTES ET RECOMMANDATIONS

difficultée 27

Chapitre I I : DIFFICULTES ET APPROCHES DE SOLUTION

Des contraintes et des difficultés ont pu faire obstacles au bon fonctionnement de

l’activité :

Section I : Difficultés

1.1- Difficultés liées aux processus de mise en place des AGR

Le processus de réalisation des AGR à connu quelques lacunes.

-L’organisation de la formation des bénéficiaires a été précipitée et a souffert de

quelques insuffisances.

En effet, le projet a commencé au mois de novembre qui est une période de

fortes activités commerciales au cours de laquelle revendeuses et revendeurs

cherchent à maximiser leur profit. C’est la raison pour laquelle quelques

bénéficiaires (06) n’ont pas pu participer à la formation formelle.

-Les membres de l’équipe de l’institution de crédit n’ont pas reçu au préalable

une formation formelle leur permettant de comprendre les comportements des

PVVIH.

-La réalisation de toutes les activités n’a pas suivi les périodes planifiées.

- les difficultés par rapport au contrat signé entre l’association et les bénéfi-

ciaires.

En effet, le contrat en tant que tel n’a pas de valeur juridique. Aucune sanction

n’est prévue en cas de non remboursement ou de non respect des clauses par le

bénéficiaire.

1.2- Difficultés liées au suivi

Les visites effectuées sur le terrain dans le cadre du suivi des activités ont

permis de relever les difficultés suivantes

- Absence des bénéficiaires sur les sites d’activité lors du suivi alors qu’il leur

est demandé de prévenir l’équipe de visite en cas d’absence

28

- Non respect des dates de réunion aussi bien entre « Le JADE-Pour la Vie ! »et

les bénéficiaires, qu’entre les deux partenaires

-mauvaise compréhension des procédures de remboursements par certains

bénéficiaires

-la dégradation de l’état de santé de certaines bénéficiaires qui retarde le

démarrage des AGR

- difficulté d’exiger que certaine bénéficiaire remboursent lorsqu’elles n’ont que

le minimum pour survivre.

- la mauvaise volonté de certains bénéficiaires à rembourser

Avec les activités d’AGR et en optant pour le micro-crédit, l’ association est

passée d’une logique d’assistance fondée sur le don à une logique économique

fondée sur le remboursement des fonds octroyés. Néanmoins en cas de non

paiement au moment où il est prévu que le bénéficiaire verse son

remboursement, l’association refuse d’appliquer à la lettre la logique du micro-

crédit et se positionne de fait à mi chemin entre l’économique et le social. Elle

refuse de faire pression sur des personnes qui vivent dans la précarité et la

vulnérabilité. cependant, étant donné que l’octroi du crédit se fait par

l’intermédiaire d’une caisse de crédit locale, en cas de non remboursement, la

caisse devra puiser dans le fonds de garantie, ce qui pourrait conduire à terme à

un puisement de ce fonds et donc à l’arrêt de l’octroi de crédit.

- la mauvaise gestion des revenus liée à la cupidité des conjoints

29

Section 2 : RECOMMANDATIONS

Suite aux difficultés rencontrées, les recommandations suivantes sont formulées:

Les recommandations sur le processus de mise en place des AGR :

-Identifier les compétences à donner au partenaire du projet et planifier le

renforcement de ces compétences.

- Elaborer un planning plus objectif qui permettra d’éviter les écarts entre les

prévisions et les réalisations.

Les recommandations pour les bénéficiaires :

- Utiliser les fonds des AGR et du micro-crédit selon les objectifs prévus

par le projet

- Ne pas considérer l’AGR comme un don mais comme une activité socio-

économique à pérenniser

Les recommandations pour l’association :

En matière d’organisation

- Dissocier le service d’assistance sociale et le service d’AGR par la mise

en place d’un service AGR autonome et indépendant

- Respecter le processus d’octroi de crédit (sélection des projets, des

bénéficiaires, formation, suivi, …) et l’impartialité par rapport au choix.

En matière de formation

- Former et recycler les bénéficiaires en matière de gestion de micro-crédit

et d’AGR

- Encourager et sensibiliser les porteurs d’AGR à l’épargne

En matière de suivi

- Accorder de l’importance au suivi pour la réussite des AGR et la

pérennisation

- Elaborer des outils adéquats de mise en œuvre et de suivi des AGR

30

- Informatiser le service AGR par une base de données pour améliorer le

suivi.

En matière de remboursement

- Définir et développer des stratégies pour motiver le remboursement

o favoriser des liens de proximité et de confiance entre les agents de

suivi d’AGR et les porteurs de microprojet

- Insister auprès des bénéficiaires sur le fait que les personnes qui atteignent un

certain taux de remboursement (que l’association doit définir) peuvent être

refinancées

- Proposer aux bénéficiaires des activités d’éducation au remboursement (avant

même la sélection des bénéficiaires, pendant la formation et au cours du suivi).

En effet, pour éviter la confusion entre don et crédit, l’association doit

organiser des temps d’information auprès des personnes avant qu’elles

n’entrent dans le processus d’AGR afin qu’elles comprennent qu’en

remboursant, l’activité se pérennise.

- Identifier éventuellement avec le bénéficiaire une personne relais informée

du statut sérologique de la personne et qui se trouve dans son entourage. Cette

personne pourrait inciter le bénéficiaire à rembourser son crédit et pourrait le

remplacer s’il traverse un épisode de maladie. En effet, les difficultés sont plus

dures à surmonter lorsqu’on est seul.

- Impliquer le médecin traitant dans le remboursement. Celui-ci peut en effet

sensibiliser les bénéficiaires d’AGR à la nécessité de rembourser

-Instaurer des liens de confiance, d’amitié et de complicité entre l’association

et les bénéficiaires. Le remboursement peut dès lors devenir une question

d’honneur pour les bénéficiaires.

- Impliquer des PVVIH dans le comité de gestion des AGR

31

- Expliquer la logique des bailleurs de fonds aux bénéficiaires et leur faire

prendre conscience que plus le taux de remboursement est élevé, plus les

bailleurs de fonds feront confiance à l’association et lui donneront des

financements supplémentaires pour soutenir le projet.

- Sensibiliser les PVVIH bénéficiaires en impliquant des pairs qui ont mis en

place une AGR et qui ont réussi à rembourser. Ces derniers pourraient alors

intervenir lors de séances d’informations sur les AGR, au moment de la

formation, et au cours du suivi.

En cas de mauvais taux de remboursement, l’association doit également

s’interroger sur les causes qui lui incombent et analyser le problème :

- Le problème provient-t-il d’une mauvaise sélection des bénéficiaires ?

- Y a-t-il des insuffisances au niveau du suivi ?

- Y a-t-il des défaillances au niveau de la formation des bénéficiaires ?

- le personnel de suivi est-il suffisamment motivé, respecté et valorisé ?

Les recommandations pour l’ensemble des acteurs de la lutte contre le

VIH/SIDA

- accorder une place de choix aux AGR dans la prise en charge globale des

PVVIH afin de faciliter leur réinsertion socio-économique et de sortir de

la logique d’assistance (interpellation des responsables politiques,

partenaires au développement, bénéficiaires, responsables associatifs, …)

Les recommandations pour les réseaux :

- Former les coordinateurs d’AGR à la gestion d’AGR, à la mise en place

de microprojets, à l’évaluation, …

- Encourager la promotion d’expériences inter associatives sur les AGR

(stages sud/sud)

- Prévoir des temps d’échanges sur les mécanismes de solidarité.

32

CONCLUSION

La mise en place des AGR est aujourd’hui au cœur des préoccupations de

beaucoup de ménages, des chômeurs qui espèrent pouvoir par ce moyen

subvenir à leurs besoins quotidiens. L’association « le JADE-Pour La Vie ! »,

s’est inscrite dans cette optique en finançant ou renforçant les AGR de 25

familles infectées ou affectées par le VIH/SIDA. L’objectif est de contribuer à

l’amélioration des conditions de vie des enfants vivants dans des communautés

infectées ou affectées par le VIH/SIDA par le renforcement des capacités

économique des familles.

A un an de la fin de notre formation en management de l’Entreprise, et après ce

stage effectué à « le JADE-Pour la Vie ! », notre insertion dans le milieu

professionnelle s’annonce rassurante. Ce stage nous a été particulièrement

bénéfique, car, non seulement il nous a permis d’acquérir de nouvelles

connaissances tout en approfondissant celles acquises, mais aussi de découvrir

les réalités de la vie professionnelle. Aussi faut-il mettre l’accent sur la bonne

ambiance qui a régnée entre nous et les agents. Nous avons été également

émerveillé par la motivation, la patience et la bonne volonté dont faisaient

preuve les bénéficiaires. Aussi, avons-nous apprécié à sa juste valeur la

collaboration entre l’association et l’institution financière qui a permis à chaque

acteur d’apporter sa compétence à la réussite desdites activités et de s’aider

mutuellement dans des domaines non maîtrisés.

Cependant, nous avons eu des difficultés pour obtenir certaines informations,

considérée comme confidentielles pour l’association. Au cour de notre stage, il

nous a été donné de constater que la réalisation d’une activité génératrice de

revenu et son suivi évaluation ne se fait pas sans difficultés. Nous les avions

relevés et avions fait des recommandations. Pour finir, nous souhaiterions que

les propositions que nous avons faites soient prises en considération pour une

future meilleure organisation.

33