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OBSERVATOIRE NATIONAL DU RIZ AU SENEGAL REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple - Un But - Une Foi ------------ MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE L’HYDRAULIQUE ------------ DIRECTION DE L’ANALYSE, DE LA PREVISION ET DES STATISTIQUES (D.A.P.S.) ------------ OBSERVATOIRE NATIONAL DU RIZ AU SENEGAL (O. N. R. S.) Rapport d’étude "°Réflexion des OP rizicoles sur la qualité et la commercialisation du riz au Sénégal°" "Version provisoire" Daouda Diagne --------------- Avril 2004

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L REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple - Un But - Une Foi ------------

MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE L’HYDRAULIQUE

------------ DIRECTION DE L’ANALYSE, DE LA PREVISION

ET DES STATISTIQUES (D.A.P.S.) ------------

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Rapport d’étude

"°Réflexion des OP rizicoles sur

la qualité et la commercialisation du riz au Sénégal°"

"Version provisoire"

Daouda Diagne

---------------

Avril 2004

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SOMMAIRE

I. LIBRE EXPRESSION DES ACTEURS........................................................................7 A. Des responsables d’OP de différentes zones de production...................................................... 7 B. Divers types de commerce............................................................................................................ 7 C. Des associations de consommateurs préoccupés par la problématique du riz local ............... 7 II. L’EXIGENCE DE QUALITE, UNE CONSEQUENCE DE LA LIBERALISATION .....98 A. De la logique « produire pour produire » à la logique « produire de la qualité » ................ 98 B. La disponibilité du riz local sur le marché dakarois est faible et « épisodique » .................. 98 C. Les prix sont très divers ........................................................................................................... 109 D. Un riz (TCS 10) globalement apprécié à Dakar..................................................................... 119 E. Les associations de consommateurs soutiennent le riz local ............................................... 1110 F. La qualité est là mais le système de distribution n’est pas performant ............................. 1110 G. Le consommateur sénégalais a l’habitude de la mauvaise qualité ..................................... 1210 H. La nécessité d’une formation et d’une sensibilisation des consommateurs sur la qualité 1210 I. Le « Conseil national pour la défense du pouvoir d’achat », une opportunité à saisir .... 1211 J. Au-delà d’encourager la consommation du riz, local, on doit le protéger......................... 1211 K. Les difficultés des producteurs dans la maîtrise de la qualité du riz local ........................ 1311

1. La non-maîtrise du segment de la transformation.................................................... 1311 2. La qualité, « une notion relative »............................................................................ 1312 3. Relativiser la contrainte de la qualité dans la commercialisation ............................ 1412

III. S’ORGANISER SUR LA COMMERCIALISATION, UNE NECESSAIRE ADAPTATION A LA LIBERALISATION ...........................................................................1513 A. Du « producteur" au « producteur-transformateur-commerçant ».................................. 1513 B. Les difficultés des producteurs dans la maîtrise de la commercialisation du riz local..... 1513

1. La faible « vitesse » de la commercialisation .......................................................... 1513 2. L’absence de fonds de commercialisation ............................................................... 1614 3. La nécessité d’un autre acteur qui dispose d’un délai de commercialisation........... 1614 4. Les commerçants préfèrent le riz importé à cause de la marge bénéficiaire............ 1614

C. Des initiatives paysannes et non paysannes.......................................................................... 1714 1. L’achat par le Programme alimentaire mondiale (PAM)......................................... 1715 2. L’achat par le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA).................................. 1715 3. L’achat par les groupements féminins, une expérience mitigée .............................. 1715 4. L’expérience de Ascosen ......................................................................................... 1916 5. Le PINORD, une opportunité pour régler le problème de la commercialisation..... 1916

D. Des contraintes à lever............................................................................................................ 2017 1. Un potentiel de production et des avantages comparatifs qui restent à valoriser .... 2017 2. « Je produirais plus si on m’assure qu’on peut m’acheter tout mon riz ! » ............. 2017 3. « Je produirais mieux si on m’assure qu’on peut m’acheter tout mon riz » ............ 2118 4. Le riz du remboursement de crédit........................................................................... 2118 5. Un riz local de qualité concurrencé par un riz importé qui est un sous-produit ...... 2118 6. L’inexistence d’un fonds de commercialisation....................................................... 2118 7. Développer des stratégies particulières pour le marché local .................................. 2219

IV. COMBINER LA QUALITE, LA COMMERCIALISATION ET LA CONSOMMATION POUR MIEUX PROMOUVOIR LE RIZ LOCAL.................................................................2320 A. Diversifier la qualité du riz produit ...................................................................................... 2320 B. Agir au niveau de tous les segments : production, transformation, commercialisation... 2320

1. Travailler sur la productivité .................................................................................... 2320 2. Travailler sur la transformation................................................................................ 2320

C. Promouvoir la consommation du riz entier.......................................................................... 2421 D. Développer la niche de la production de semences .............................................................. 2421 E. Combiner des stratégies nationales et sous-régionales pour défendre le riz local ............ 2421

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1. Développer une stratégie au niveau national............................................................ 2421 2. Développer une stratégie au niveau sous-régional ................................................... 2522

F. Etre plus entreprenants sur la commercialisation............................................................... 2522 G. Constituer ensemble un seul interlocuteur paysan pour la réhabilitation de la filière riz2622 ANNEXES:

Annexe 1 : Les termes de références…………..………………………………...……………….……24

Annexe 2 : Liste des interviewés …………………………..…………….……………………………28

Annexe 3 : Liste des commerces de Dakar ……..………………….………………….………………29

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LISTE DES ABREVIATIONS

AJAC Association Jeunesse Agricole de Casamance / Ziguinchor ASESCAW Association économique, sportive et culturelle des agriculteurs du Walo ASPRODEB Association sénégalaise pour la promotion et le développement à la base CA Conseil d’administration CIRAD Centre de Coopération International en recherche Agronomique pour le Développement CIRIZ Comité Interprofessionnel du Riz CNCR Conseil national de concertation et de coopération des ruraux CPN Coefficient de Protection Nominal CPSP Caisse de Péréquation et de Stabilisation des prix CSA Commissariat à la Sécurité Alimentaire FIARA Foire internationale de l'agriculture et des ressources animales FONGS Fédération des organisations non gouvernementales du Sénégal FPA Fédération des Périmètres Autogérés GIE Groupement d’intérêt économique ICS Industrie Chimique du Sénégal ISRA Institut sénégalais pour la recherche agricole ITA Institut de technologie alimentaire OMC Organisation mondiale du commerce ONG Organisation non gouvernementale ONRS Observatoire National du Riz au Sénégal OP Organisation paysanne OP Organisation Paysanne PAU Politique Agricole de l’UEMOA PSAOP Programme des services agricoles et des organisations de producteurs ROPPA Réseau des organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles de l’Afrique de l’Ouest SAED Société d’Aménagement et d’ Exploitation des Terres du Delta du fleuve Sénégal et des

Vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé SODAGRI Société de Développement Agricole et Industrielle du Sénégal TEC Tarif Extérieur Commun TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée UEMOA Union économique et monétaire ouest africaine UJAK Union des Jeunes Agriculteurs de Koyli-Wirnde UNACOIS Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal

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Introduction Cette étude est menée dans le cadre de la première étape du Projet de Renforcement de l’Information des Acteurs des Filières Rizicoles (PRIAF-riz) qui prévoit durant la phase 2003-2004, la mise en place d'activités d'analyse, de concertation et de formation sur le commerce régional du riz. Les thèmes de la réflexion portent sur la compétitivité des riz nationaux, la dynamique du commerce régional du riz et les enjeux des accords régionaux et des négociations internationales, notamment le processus d'élaboration de la PAU de l'UEMOA et les perspectives de la PAC CEDEAO, et les négociations internationales (OMC et accords de Partenariat UE/ACP). A cet effet, trois types d'activités seront développées de façon combinée afin de permettre les échanges et l'analyse sur la base des points de vue des différents types d'acteurs institutionnels et professionnels des filières riz dans les trois pays :

- Etape 1 : Au Mali, en Guinée et au Sénégal, (i) des études seront réalisées afin de compiler et synthétiser l'information disponible et l'état de la réflexion au plan national sur les thèmes indiquées ci-dessus. (ii) des ateliers et des travaux préparatoires seront menés par les organisations paysannes rizicoles afin de leur permettre d'impulser une réflexion propre sur ces différents thèmes. (iii) un atelier national permettra la présentation et la discussion de ces différents résultats et analyses.

- Etape 2 : Un atelier régional des observatoires sera tenu janvier 2004 ; la

présentation des cas nationaux par les membres des équipes des réseaux permettra, à travers les échanges et la confrontation des points de vue, d'approfondir les analyses et d'élaborer des recommandations. Cet atelier régional sera élargi à la participation de représentants des filières riz de 4 pays (Bénin, Niger, Ghana et Burkina Faso), pays qui pourraient être concernés par l'extension géographique du PRIAF en année 2 et ultérieurement. Il est prévu également de bénéficier de la participation à cet atelier des représentants du ROPPA, de l'UEMOA et de la CEDEAO.

- Etape 3 : A partir des matériaux présentés et validés lors de l'atelier régional, des

ateliers nationaux de restitution seront organisés dans chaque pays au sein des réseaux et des observatoires des filières ; des modules de formation seront élaborés au cours de cet atelier en direction des représentants des organisations paysannes et de leurs membres, comprenant l’élaboration et la diffusion d'outils pédagogiques ainsi que la réalisation des formations proprement dites.

Ce présent travail s'inscrit dans la conduite de l'étape 1 du processus décrit ci-dessus et concerne la mise en place des travaux préparatoires qui seront conduits par les OP. L’appui a consisté à aider à conduire ce processus de réflexion. Cette réflexion est essentiellement axée sur l'analyse de la commercialisation du riz local, conformément à la décision du comité de pilotage de l'ONRS du 31 juillet 2003 (voir les termes de références en annexe 1). En effet, ce thème a été identifié par les producteurs comme étant à l’heure actuelle le problème prioritaire dans l'exercice de leur profession.

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En ce qui concerne la compétitivité du riz produit localement, trois éléments importants entrent en ligne de compte : a)a. Le coût de revient du riz produit, qui détermine la possibilité pour les producteurs

d'écouler leur production à un prix accessible aux consommateurs, tout en permettant une juste rémunération de leur travail. De plus, le prix de vente est lui même déterminé par le prix du riz en provenance du marché international. Cet aspect a fait l’objet de travaux antérieurs par les OP et sera abordé essentiellement au travers de l’étude bibliographique.

L'étude menée a porté sur l’approfondissement des deux autres élémentsthèmes : �b. La capacité pour les producteurs à proposer un riz dont les qualités correspondent

aux goûts des consommateurs constitue un autre enjeu pour le riz local par rapport au riz importé.

�c. Un réseau de commercialisation efficace, qui permette au riz local de parvenir jusqu’aux

principaux centres urbains. Les conditions de commercialisation, qu’il s’agisse de possibilités d’avoir accès à une offre regroupée, régulière, de qualité constante, comme des capacités financières des acteurs concernés, occupent une place déterminante.

Ce rapport s’articule sur quatre (4) axes. Il présente rapidement (1) l’axe méthodologique qui a sous-tendu l’étude, puis il présente successivement (2) les résultats de l’analyse sur la qualité et (3) l’analyse sur la commercialisation et enfin (4) les axes stratégiques retenus par les producteurs par rapport à la problématique générale de la « non-commercialisation » du riz local sont décrits :

1. La méthodologie de l'étude : lLibre expression des acteurs ; 2. L’exigence de qualité, une conséquence de la libéralisation ; 3. S’organiser sur la commercialisation, une nécessaire adaptation à la libéralisation ; 4. Combiner la qualité, la commercialisation et la consommation pour mieux promouvoir

le riz local.

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I. Libre expression des acteurs La démarche a privilégié le recueil des avis et analyses de divers acteur que sont les responsables d'organisations paysannes, les commerçants détaillants et les responsables d'associations de consommateurs. Une première rencontre informelle de responsables de la région de Saint-Louis et de Podor a permis de recadrer la méthodologie. Au lieu de privilégier un voyage d’étude auprès de commerçants, l’accent a surtout été mis sur les expressions directes des acteurs et le croisement de ces différentes analyses au fur et à mesure des entretiens avec toutes les catégories d’acteurs. Pour ce qui est des producteurs interviewés, une certaine représentativité a été recherchée à partir des critères tels que les zones de production ; Pour ce qui est des commerçants, c’est la ville de Dakar qui a été privilégiée car étant la zone la moins connue par les producteurs qui sont essentiellement originaires de la région de Saint-Louis. Dans le cas des associations de consommateurs un travail d’identification des associations ayant menées des actions dans le sens de la commercialisation ou manifesté un intérêt pour de monde rural a été fait. Ce qui a permis de retenir les associations à rencontrer.

A. Des responsables d’OP de différentes zones de production Nous sommes partis du principe qu’en fonction de la zone de production, les motivations qui sont à l’origine de la production peuvent différer (c'est à dire, il serait bien de donner qques éléments à ce niveau). Aussi, les préoccupations par rapport à la recherche de qualité et par rapport à la commercialisation peuvent également être spécifiques. Ainsi, quatre zones ont été identifiées et c’est à partir de là que les OP ont été identifiées et les personnes ressources identifiées (voir liste des interviewés en annexe 2).

• La zone du Delta ; • La zone de Podor ; • Le bassin de l’Anambé ; • La Casamance.

B. Divers types de commerce Où cela à Dakar ? La même diversité a été recherchée au niveau des commerces. Un accent particulier a été mis sur les nouveaux sites dans lesquels on identifie des initiatives en termes de commercialisation du riz, comme les supérettes des stations service ou les supérettes qui se spécialisent sur la commercialisation du riz, notamment le basmati (voir la liste des commerce en annexe 3).

• Les marchés urbains ; • Les boutiques de quartiers ; • La nouvelle vague des supérettes ; • Le nouveau secteur de distribution des stations services.

C. Des associations de consommateurs préoccupés par la problématique du riz local

Certaines associations ont été identifiées par rapport à l’intérêt manifesté sur la problématique du riz local (voir la liste des interviewés en annexe 2).

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II. L’exigence de qualité, une conséquence de la libéralisation

A. De la logique « produire pour produire » à la logique « produire de la qualité »

Le contexte dans lequel la filière riz est analysée d’une façon sommaire par les producteurs. « Avant la libéralisation, de 1995 c’est la caisse de péréquation qui s’occupait de la vente du riz au Sénégal aussi bien le riz produit au Sénégal que le riz importé. Mais avec le processus de disparition, des commerçants ont été mis en place et c’est ce corps de métier qui devrait prendre le relais et assurer la responsabilité de la vente du riz au Sénégal. La libéralisation avait entraîné une nouvelle idéologie selon laquelle on disait aux paysans, "votre responsabilité c’est de produire et quand vous produisez, il faut avoir le souci de la qualité". Des programmes sur la production de qualité du riz ont soutenu cette assertion. Un corps de métier a également été mis en place avec la mise en place de nouvelles rizeries appelées mini rizerie etc. Certains riziers étaient chargés de la collecte et de la transformation. Ce sont eux qui devraient régler la commercialisation avec les commerçants. Cependant, on ne s’est pas arrêté là. On s’est dit qu’avec cette libéralisation, il faut que le paddy soit de qualité mais aussi que le riz blanc soit de qualité. Au début le problème de commercialisation ne se posait pas puisque c’est l’Etat qui prenait tout en charge et achetait le riz. Après le départ de la SAED, il n’y a pas eu de mesures d’accompagnement. Les populations n’étaient pas préparées au désengagement de l’Etat. La SAED ne se préoccupait pas de la qualité et les gens ont pris cette habitude ». La citation s'arrête là ou continue ensuite ? Cependant, au niveau des différents segments d’identification de la qualité, certaines mesures avaient été prises à savoir par qui ?:

• Arrêter le mélange de variété ; • Installer des trieuses au niveau des rizeries pour faire une bonne séparation : il faut

que le décorticage soit propre blanc, etc. ; • Que la production de variété puisse répondre au goût des consommateurs, c’est ce qui

explique la production de variétés comme les Sahel (Sahel 108, 201, 202, etc.). • Etc.

Au bout de 2 ans, on s’est rendu compte que c’est nous sont les producteurs nous-mêmes qui faisons la production, la transformation et la commercialisation pas clair». Ca pourrait être intéressant de faire une analyse du discours :

- On voit la difficulté qu'ont eu les acteurs de percevoir la nouvelle logique : on passe d'un système avec un interlocuteur unique qui était obligé d'acheter à une diversité d'acteurs qui achètent si cela correspond à leur intérêt.

- Du coup ça a modifié progressivement les proses de conscience et les stratégies sur la qualité notamment

B. La disponibilité du riz local sur le marché dakarois est faible et « épisodique »

Dans l’ensemble du marché dakarois, c’est la variété TCS 10 conditionnée dans des sachets de 5 kilos et des sacs de 25 kilos qui est visible dans des supérettes comme Leader price

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(station service Mobil), le supermarché Score et beaucoup plus rarement chez quelques détaillants (boutiques) par exemple à Fass. Pourquoi cette variété TCS 10 ? Il y a des commerçants qui ont investi dans l'approche qualité, les systèmes d'emballage, c'est un projet, ce sont des producteurs ? Y-at-il un programme d'appui particulier qui a permis son développement ? Est-ce un développement permanent, ou le temps d'un projet ? Peut on le citer comme une expérience de commercialisation (partie 2) ? Les autres supérettes comme Eden’s (station service Elton), Bonjour (Total), Pridoux (Shell) ne vendent pas le riz local. Dans l’ensemble des marchés enquêtés (Médina, Tilène, Sandaga, Castor, HLM) le riz local n’est pas disponible. Il en est de même chez les détaillants de la majorité des quartiers de Dakar. Sur le marché de Dakar, on retrouve essentiellement le riz de la cuvette de Pont Gendarme (près de cinquante kilomètres de Saint-Louis) qui a été introduit dans la vallée par la coopération “ taiwanaise ”. Cette variété non homologuée a bénéficié d’un important paquet technologique et d’un appui technique considérable. Elle a bénéficié d’une politique commerciale qui va jusqu’à la mise en place de points de vente (de quel type : détaillants, station services, autres) sur les marchésà Dakar. Cette expérience de commericalisaiton n'apparaît pas dans la deuxième partie, est-elle viable économiquement ? Chez les semi-grossistes de la rue Tolbiac, certains l’ont vendu une fois il y’a plus de 5 ans mais c’était une exception. De temps en temps certains clients nous le demandent, surtout pour pouvoir l’utiliser comme couscous mais « on ne vend que ce qu’on voit, on ne peut aller chercher ce riz à la vallée ». Il semble qu’il y ait une clientèle possible de consommateurs originaires de la vallée. Mais ça pose aussi le problème de l'approvisionnement, du volume de production suffisant pour à la fois fournir la région du fleuve et les centres urbains du sud et de la capaicté de financement des commerçants Le riz basmati semble constituer un nouveau créneau. Au niveau du supermarché Score, la gamme offerte est très diversifiée dans des emballages en général de 500 g et des prix tournant autour de 2 000 FCFA. Un magasin dans le quartier Point E s’est spécialisé dans le basmati importé du Penjab. L’offre est variée et on retrouve des sacs de 10 Kg (17 000 FCFA) et de 20 Kg (29 000 FCFA). Des variétés diététiques pour diabétiques sont également proposées.

C. Les prix sont très divers Les prix de vente du riz local sont divers.

Les prix pratiqués (FCFA) selon les lieux de vente et le conditionnement (kilo) 5 k 25 k 50 k Leader price 2 400 F 8 500 F 11 000 F Score (Eco Rice) 1 750 F Détaillants 7 000 F Pour un même type de riz ?

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Certaines consommatrices ont estimé que le riz local devrait coûter moins cher par rapport au riz importé compte tenu du fait qu’il est produit localement.

D. Un riz (TCS 10) globalement apprécié à Dakar Certaines personnes interviewées sur la comparaison avec le riz importé ont trouvé qu’il y a plus d’impuretés dans le riz local (bari taane), qu’il ne gonfle pas suffisamment (sakanoul), qu’il prend trop d’eau (beugueu ndoxe) et qu’il prend trop d’huile (beugeu diwline). Cependant les personnes qui étaient en train d’acheter le riz ont plutôt trouvé qu’il était de bonne qualité aussi bien au niveau du goût que de la cuisson. Ce qui laisse supposer que certaines ménagères cuisinent le riz de la vallée selon les normes qu’elles sont habituées à utiliser avec le riz importé. Les vendeurs disent qu’il y a une bonne rotation et que les clients sont apparemment satisfaits. L’emballage en 5 kilos semble également constituer une facilité dans l’écoulement de la production.

E. Les associations de consommateurs soutiennent le riz local

Trois associations ont été ciblées : l’Association nationale des consommateurs sénégalais (ASCOSEN), SOS-consommateurs, et l’Association nationale des consommateurs sénégalais (ANCS). Unanimement, les 3 soutiennent le riz local et pensent que c’est l’ensemble des consommateurs sénégalais qui doivent soutenir les producteurs. Cependant, pour les interviewés, “ Les consommateurs ne sont pas suffisamment informés sur le riz local. Ils ne prennent pas toujours conscience des coûts de production, il sont souvent sous-informés par rapport aux réalités que vivent les producteurs ”. « Produire ce que l’on mange est un acte de souveraineté, manger ce que l’on produit est un acte de civisme ». Cette phrase d’un des responsables d’association résume l’engagement qui doit être affiché. « Il faut instaurer un dialogue entre les associations de consommateurs et les producteurs. Faire comprendre aux consommateurs que c’est faire un mauvais procès que de dire que le riz local n’est pas bon ». En général, les consommateurs ne voient que leurs intérêts. Pourtant, il faudrait « exercer notre esprit à désirer ce que les circonstances exigent ». La promotion du riz local doit se faire au prix d’efforts et de sacrifice pour changer les habitudes des sénégalais. S’il n y avait pas de riz importé les gens vont manger le riz local, ils vont même se le disputer ». je trouve qu'il s'agit d'un discours très volontariste mais qui occulte le problème du prix au n iveau du consommateur

F. La qualité est là (est on sûr que la qualité – à la production - est là ?) mais le système de distribution n’est pas performant

L’Ascosen a tenté il y a quelques années d’apporter un soutien à la filière locale et offrir aux consommateurs le riz de la vallée à un prix défiant la concurrence 190 FCFA au lieu des 250 FCFA pratiqués par les commerçants sur le riz importé. « Cette opération a aidé à l’appréciation du riz local par les consommateurs. Les consommateurs ont bien aimé le riz mais il y a un problème de disponibilité. Les gens ont continué à venir demander le riz. L’opération n’a pas eu de suite. Il faut dire que les producteurs ne sont pas assez agressifs vers les consommateurs et vers les commerçants pour les inciter à acheter et distribuer leur

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riz ». Aujourd’hui, « les producteurs doivent présenter la même qualité que le riz parfumé importé ».

G. Le consommateur sénégalais a l’habitude de la mauvaise qualité

Une contrainte de taille a été soulignée par les interviewés. « Le consommateur pense plutôt coût que qualité. « si c’est abordable j’achète, si c’est en sachet pour être vendu c’est que ça doit être bon à consommer », ce qui n’est pas forcément vrai. Ici la personne dit deux choses : (1) si ce n'est pas cher, j'achète, (2) si c'est emballé c'est synonyme de qualité, mais l'expérience montre que ce n'est pas toujours le cas… On est habitué à manger un riz qui est peut-être destiné à la consommation animale dans d’autres pays développés ». C'est l'une des questions, si on parle de niches, c'est que certains consommateurs sont près à payer plus poiur un riz de meilleure qualité. Le riz brisé importé sera toujours moins cher a priori.

H. La nécessité d’une formation et d’une sensibilisation des consommateurs sur la qualité

« "Si vous ne voulez pas évaluer la qualité payer vous ne pouvez-pas lui donner un prix ». Pas très clair Le consommateur privilégie d’abord le prix puis la présence d’impuretés puis la couleur (blancheur). Beaucoup de sénégalais n’ont jamais goûté au riz local et pourtant ils seraient prêts à s’engager à le soutenir par sa consommation ». Qui parle ? des associations de consommateurs, des consommateurs, des producteurs ?

I. Le « Conseil national pour la défense du pouvoir d’achat », une opportunité à saisir

Les responsables de l’ANCS pensent que des opportunités existent pour les producteurs de riz à travers une initiative récente. En effet dans le premier trimestre 2004 a été mis sur pied le « Conseil national pour la défense du pouvoir d’achat ». En plus de l’ANCS, il regroupe la CNTS, le CSA, l’UNSAS et d’autres syndicats, des coopératives, la société nationale de oléagineux du Sénégal (SONACOS), la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), l’ICS. A travers cette structure, les responsables de l’ANCS pensant qu’il est possible d’envisager l’écoulement de la production locale mais encore faut-il que la qualité y soit car le cas échéant, la concurrence du riz importé pourrait continuer à jouer. Mais on a vu plus haut que les consommateurs placent le prix en critère numéro 1

J. Au-delà d’encourager la consommation du riz, local, on doit le protéger

« Le libéralisme des autorités ne doivent pas être à l’origine des difficultés des producteurs sénégalais. Importer le moins possible pourrait être un objectif fixé dans le cadre de négociations avec les institutions internationales. Il est nécessaire de faire la promotion du riz local. Quelle que soit la qualité actuelle il est important d’abord de protéger la production locale et ensuite de se battre pour améliorer la qualité. Ces options sont de la responsabilités des autorités publiques. Il faudrait étudier la qualité du riz importé comme on le fait avec le poulet (condition d’entreposage dans les pays exportateurs et les conditions de transport) ».

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Oui Argument politique très fort qui viendrait bien en conclusion entre autre élément de cette partie

K. Les difficultés des producteurs dans la maîtrise de la qualité du riz local

Est on sûr que la question de la qualité est réglée au niveau de la production ??

1. La non-maîtrise du segment de la transformation Il faut peut être une introduction présentant qu'il y a deux circuits d'écoulement et de transformation rizerie, décortiqueuse Les rizeries Les transformateurs appelés riziers ont ainsi montré leurs limites en disant qu’ils n’avaient pas les moyens financiers pour faire les investissements nécessaires pour avoir la qualité au niveau de la production mais aussi les moyens financiers pour collecter le paddy. En 2, 3 ans, ces acteurs avaient disparus, ce qui a expliqué cette nouvelle responsabilité des paysans. Au niveau des commerçants, en 2, 3 ans il y a eu énormément de progrès au niveau de la qualité parce que les gens ont travaillé effectivement pour séparer les variétés au niveau d’un même sac ; le décorticage est devenu plus propre, plus blanc, etc. Nous pouvons avoir jusqu’à un taux de 67 % de transformation, ce qui confirme la qualité de notre riz. Des pas ont aussi été faits au niveau de la transformation. Le système de transformation a été amélioré, mais ce n’est pas généralisé. En effet, il existe encore des rizeries qui n’ont pas de séparateurs et qui sortent du riz intermédiaire. Les décortiqueuses Aujourd’hui il y a beaucoup de paysans qui ont tendance à transformer leur riz au niveau de la décortiqueuse artisanale. « Par rapport à la décortiqueuse moderne la décortiqueuse artisanale peut blanchir le riz, mais ne peut pas le trier, d’où il n’est pas capable de séparer le riz intermédiaire du riz long et même le son de riz ne sort pas en général. Malgré tout il est très difficile d’empêcher les paysans d’utiliser ce type décortiqueuse parce qu’il est plus à la portée du monde rural et du village étant donné qu’il existe des villages non électrifiés et que cette machine fonctionne avec un moteur. Les habitants de ces villages non électrifiés éprouvent des difficultés de déplacement pour aller transformer leur riz. On a tenté de contourner ce phénomène mais c’est cette plus grande partie de la production, qu’on insiste sur sa qualité ou pas, qui représente le remboursement des crédits. C’est le remboursement des crédits qui est stocké et qui est transformé au niveau des grand riziers ». Pour les producteurs, « certes, il y a des difficultés au niveau de la qualité, cependant, ceci n’était pas la raison fondamentale pour qu’on puisse parler de mévente ». Ce qui est dit là est important, est-il possible de développer…

2. La qualité, « une notion relative » Du point de vue goût et qualité certaines personnes préfèrent ce riz au riz importé qui n’a pas de goût. Malgré la contrainte de séparation – c'est à dire ? - au début de la libéralisation, il y a certaines zones notamment dans la vallée et ses environs où les consommateurs disent : « je ne veux pas de riz brisé, donnez-moi du riz mélangé parce qu’il me permet après séparation (triage), d’avoir du « sanxal », d’avoir du riz brisé et du riz entier au même prix de 170 F alors que le riz entier sur le marché coûte 250 F. La femme mélange ce « sanxal » avec du riz souna

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pour faire son « thiéré » (couscous le soir). Ainsi elle trouve plus d’avantages à acheter ce riz. Mais cela est une clientèle bien particulière.

Les grandes tendances dans les préférences des consommateurs (urbain et rural)

Variété de Riz

Critères de choix Type de plats Observation

IR 1529 et Sahel

• Ne colle pas • Bon goût • Difficile à

transformer en thiakry, couscous et arraw

Thièbou dieune (riz au poisson)

TCS 10 • Colle • Difficile à

transformer en thiakry, couscous et arraw

Riz pour sauce (gnari thine) Variété plus destinée à la commercialisation en dehors de la vallée notamment dans les villes

3. Relativiser la contrainte de la qualité dans la commercialisation

« Il est vrai qu’il y a des problèmes de qualité qu’on peut toujours continuer à améliorer mais ce n’est pas la contrainte fondamentale. Une dernière étude renforce nos propos quand on parle de compétitivité. Déjà en 1990, une étude de l’UPA montrait que le coefficient des ressources locales était à 0,94 pour le riz de la vallée et qu’un produit est compétitif lorsque ce coefficient est inférieur à 1. Néanmoins, on nous disait que c’est compétitif, mais c’est tout juste raide c’est à peu près un équilibre instable. Cependant l’étude du PNUD de l’année 2003 montre que ce coefficient des ressources locales est à 0,67 pour le riz de la vallée ce qui est largement inférieur à 1 donc, largement compétitif. Cette référence aux normes de compétitivité doit être revue. Voilà un produit qui sur le plan économique et technique est compétitif mais qui n’arrive pas à se vendre normalement. Ainsi la question doit être réétudiée de près ». Peut on dire ce qui a changé : rendement, réduction des coûts, comment ? « Le problème fondamental du riz sénégalais, c’est : l’absence de personnes spécialisées pour la vente, l’absence de lignes de crédit de commercialisation et le problème de marge bénéficiaire plus conséquent pour le riz importé par rapport au riz local ». ca voudrait dire que le riz du marché international reste moins cher (on parle de riz brisé ici ?)

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III. S’organiser sur la commercialisation, une nécessaire adaptation à la libéralisation

A. Le difficile passage dDu « producteur" au « producteur-transformateur-commerçant »

Je me permets de faire des propositions Les producteurs, un changement de métier : De manière prioritaire, le producteur produit pour manger d’abord. Il y a un besoin de consommation qui est là, donc qu’il faut combler. D’autre part, il y a également d’autres besoins qu’il faudrait satisfaire dont la satisfaction nécessite de disposer d’un certain nombre de revenus. Ce sont les 2 fonctions essentielles de la production. Maintenant, il y a des variables en ce sens que de manière traditionnelle on sait que la tendance était plus produire pour consommer, pour stocker (on stocke dans le grenier), la production était également thésaurisée. Aujourd’hui, cette disposition a considérablement évolué jusqu’à spécialiser les producteurs. Cela a été une orientation politique des Etats sous le diktat de leurs partenaires financiers extérieurs. (néanmoins, en système irrigué, les producteurs sont déjà plutôt spécialisés). Imposé par un environnement complexe et changeant auxquels ils sont peu préparés Les producteurs ont été obligés de changer d’approche de production pour se conformer aux nouveaux dispositifs qui à un certain moment avaient fini par mettre au passé les pratiques anciennes. Avec la libéralisation, on a brusquement et radicalement changé de schéma pour dire : "débrouillez-vous, le marché est maintenant global, unique, il faut être compétitif, etc.", en nous laissant soit disant le choix d’être libres de rentrer dans un marché où nous n’avons aucune chance d’évoluer parce que n’y ayant pas été préparés. De l’avis des producteurs, il est regrettable que l’Etat soit responsable de ce problème de riz car il n’a pas su être fort face à ses partenaires pour leur dire « vous m’avez imposé un système que j’ai mis du temps à installer, à faire accepter et ce n’est pas du jour au jour que vous allez nous faire accepter un autre système. Les Etats africains n’ont pas su négocier au niveau de l’OMC. Il y a une absence de regroupement, d’un langage commun. Avec l’OMC, le riz nous arrive de partout, ceci est un problème politique. e Les sénégalais mangent le riz brisé par la force des choses..

B. Les difficultés des producteurs dans la maîtrise de la commercialisation du riz local

1. La faible « vitesse » de la commercialisation Une des raisons principales de la mévente, « c’est la faible vitesse de circulation de la commercialisation. On parle de faible vitesse de circulation de la commercialisation en ce sens que les nouveaux acteurs que sont les paysans n’avaient pas les compétences requises dans le métier de la commercialisation et ils ne maîtrisent pas les circuits. Ce sont plutôt les grands commerçants qui travaillent sur la plus grande part des 600 000 tonnes commercialisés au Sénégal qui maîtrisent le circuit et par conséquent monopolisent le marché ».

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La difficulté est la suivante : « les paysans qui reçoivent leur crédit au mois de juin consacrent 5 mois (juillet à novembre) à la culture et commence à récolter au 6ème mois puis ils passent à peu près 2 mois à la collecte. Le temps de collecter au niveau du paysan individuel, de la coopérative, du groupement pour venir au niveau de l’union, amener le paddy au niveau de la rizerie pour décortiquer, ainsi, 8 mois se sont écoulés et le paysan qui a pris en charge sa commercialisation a un mois de délai par rapport au crédit agricole pour vendre le riz blanc et rembourser son crédit car ce dernier est de 9 mois ».

2. L’absence de fonds de commercialisation « Etant confronté au manque de fonds de commercialisation et devant faire toute l’opération, on dit qu’il y a des problèmes de commercialisation. C’est pour cette raison qu’on parle de faiblesse de la vitesse parce qu’en un mois il ne pouvait pas vendre le riz et aller rembourser. Au niveau de la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS) des agios, des intérêts de retard commencent à tomber ! ». Ceci est perçu comme un goulot d'étranglement majeur par les producteurs dans le domaine de la commercialisation.

3. La nécessité d’un autre acteur qui dispose d’un délai de commercialisation

Les producteurs ne revendiquent pas de pouvoir jouer le rôle des commerçants. « La commercialisation doit être le rôle d’un autre acteur. Normalement, le paysan doit cultiver produire et vendre le paddy à quelqu'un même s’il l’a transformé. Un acteur devrait disposer d’un fonds de commercialisation pour l’acheter ou même dans le cas contraire avoir un délai dans un circuit de financement par exemple, pour pouvoir commercialiser ce riz blanc dans un délai de 6 mois. Au moins le paysan le lui donne parce qu’il a ce délai de 6 mois. Il le vend parce qu’il y a de la clientèle. Les producteurs ont actuellement des problèmes lorsque la CNCAS reproche d’avoir dépassé le délai car non seulement il y a des intérêts de retard mais aussi si le paysan veut obtenir un autre financement il est bloqué parce qu’il n’a pas remboursé. Autrement, si le paysan avait donné le riz à un acteur X qui a lui-même un délai de 6 mois compte tenu du prix du riz blanc de la vallée il pourrait très bien le vendre parce que le marché existe. C’est par rapport à ces contraintes de remboursement de la CNCAS qu’on parle de mévente de riz. La clientèle existe : le prix du riz blanc sénégalais le plus cher est à 170 F le kilo (où ça ? carreau usine, saint louis, dakar) alors que le prix sur le marché, le prix au niveau du consommateur final est à 200 F (où ça ? Dakar). Il y a donc véritablement possibilité de vendre et la clientèle est disponible parce que les gens se disent que ce riz est moins cher au niveau du consommateur final ». L'indication de lieu est importante car il détermine le prix au producteur au final (pris en compte du transport, marges commerçants, etc).

4. Les commerçants préfèrent le riz importé à cause de la marge bénéficiaire

Les producteurs ne se font guère d’illusion su r l’intérêt que les commerçants portent au riz local. « Ce qu’on a pu observer c’est que le gros lot des commerçants qui vend les 600 000 tonnes ne préfèrent pas vendre le riz du Sénégal bien que le consommateur final achète le riz à 200 F parce qu’on doit le préciser depuis la libéralisation, le prix du riz au niveau consommateur final n’a pas diminué. Nous avons constaté que c’est un problème de marge bénéficiaire. Depuis la fin de la caisse de péréquation, le commerçant sénégalais qui vend les

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550 000 tonnes il a une marge bénéficiaire qui tourne autour de 50 et 65 F par kilogramme alors que sur le riz produit au Sénégal cette marge tourne autour de 20 à 30 F. Par conséquent, il préfère vendre le riz importé pour maximiser son bénéfice car vendre le riz sénégalais n’est pas déterminant car sans profit. La marge bénéficiaire du riz importé est plus importante que celle du riz local. C’est ce qui fait que les commerçants se concentrent à ce niveau car ils ne sont pas intéressés par la promotion d’un produit national mais plutôt par la maximisation de leurs profits ». Parle-t-on du même type de riz ? voir mes remarques transversales…

C. Des initiatives paysannes et non paysannes Les stocks de riz invendus ont fait l’objet d’opérations particulières pour leur écoulement, soit à travers des actions des autorités publiques, soient par des contractualisations avec les commerçants(UNACOIS) ou les groupements de promotion féminine.

1. L’achat par le Programme alimentaire mondiale (PAM) C’est à l’attention des populations en détresse que le riz en souffrance est quelques fois acheté et mis en dépôt dans les magasins du CSA. Ce sont des achats pour les vivres de soudure. Les fournisseurs agréés sont en concurrence. De l’analyse des responsables d’OP de la vallée, une difficulté est notée. En effet, les commerçants de Dakar ont des pratiques qui consistent à acheter le riz des producteurs qui sont en difficultés juste après les récoltes. Ce riz est bradé et ces mêmes commerçants répondent aux appels d’offres et viennent en concurrence aux OP qui ont du mal à être compétitif avec eux. La suggestion serait que les appels d’offres soient restreints aux acteurs de la vallée. « Le PAM doit limiter ses appels d’offre au niveau de la vallée pour éviter que les commerçants ayant antérieurement acheté le riz aux paysans à des prix dérisoires fassent partie des fournisseurs ». Présentation Ok :

- description de l'opération - analyse du problème - proposition de solution

2. L’achat par le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) Depuis 1998, le CSA achète du riz auprès des OP. Ceci ne pose guère de problèmes car ce sont des marchés de l’Etat. Les contrats sont signés et le paiement est automatique. Mais ce marché est très limité, et il n’est pas fait pour durer. Ce sont des solutions conjoncturelles et « par rapport à la population, ce serait un peu immoral de souhaiter que ce marché soit permanent ».

3. L’achat par les groupements féminins, une expérience mitigée

a) La solidarité paysanne au secours du riz local Il y a quelques années, le riz était encore en souffrance dans la vallée. Au niveau de la FPA des solutions ont été recherchées.« Des opérations ont été tentées avec les femmes puisque celles-ci ont des activités de commerce. En tant que membres du CNCR, on s’est demandé si l’on ne pouvait pas identifier les meilleurs groupements de femmes du secteur et signer une convention avec ceux-ci pour que les femmes commercialisent le riz de la Vallée dans les

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maisons. Cela a été fait avec des hauts et des bas dans le but de régler le problème de la commercialisation ». Peut on faire la même présentation et travail d'analyse des diffucultés (les hauts et les bas) même sommairement ?

b) Des difficultés dans le respect des contrats Des discussions ont été tenues et des conventions signées pour la commercialisation. Mais ces conventions n’ont été respectées qu’à 40 %. Aujourd’hui encore, certains groupements qui ont donné leur riz ne sont pas entrés dans leurs fonds. Peut on faire la même présentation et travail d'analyse des difficultés (les groupements qui ne sont pas rentrés dans leurs fonds) même sommairement ?

c) La transformation du riz du remboursement par la FPA Le riz qui a été commercialisé provient du remboursement des membres. Il a été transformé par la FPA. Les leçons de cette expérience de transformation ont été tirées. « Pour avoir un produit de qualité homogène, une expérience a été tentée en reprenant l’usine de la SAED de Richard Toll. Par la suite, des leçons ont été tirées quant à la vétusté de l’usine malgré la qualité de l’opération et de la direction. Par conséquent, il fallait reprendre à neuf l’usine. Les Japonais de la JICA qui avaient visité l’expérience ont accepté le principe de reprendre à neuf cette usine d’ici 2005. En ce momen,t on ???qui parle ? ?? discutera avec l’Etat pour collaborer avec les paysans afin de résoudre ce problème de la qualité. Ceci sera géré par les producteurs de riz ».

d) Une réelle promotion du riz local en Casamance Avec les groupements féminins (il s'agit de l'expérience du paragraphe a ?), le riz local est plus connu dans le pays, notamment à Mbour, Diourbel, Tambacounda et Casamance. Le riz de la vallée a l’avantage d’être aujourd’hui produit en Casamance car les variétés y sont connues. En plus de façon naturelle, la Casamance est un milieu où le riz local est préféré au riz importé. Ainsi, l’opération a eu un franc succès au niveau de l’appréciation du riz ; ce qui fait de cette zone un véritable pôle de distribution du riz de la vallée, d’autant plus qu’il n y pas de problème de mévente de la production de riz locale, au contraire, elle est en baisse avec les sécheresses et la salinisation des terres. Si cette opération est un succès en Casamance avec comme explication l'acceptation par les consommateurs habitués au riz local, alors il y a vraiment une piste intéressante à creuser. Cependant, « il faut dire que cette opération a été menée dans la précipitation, certains groupements n’ont pas encore été remboursés à nos jours. Mais parmi les difficultés rencontrées, il faut noter le fait que dans les marchés locaux, les commerçants ont fait chuter les prix du riz importé de façon artificielle pour concurrencer le riz local ». Peut on faire la même présentation et travail d'analyse des difficultés (les groupements qui ne sont pas rentrés dans leurs fonds) même sommairement ?

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4. L’expérience de Ascosen L'Ascosen a distribué du riz de la vallée du fleuve pour faire sa promotion. L’opération avait aussi pour but de fournir du riz à des prix concurrentiels à partir des coopératives de consommation. Le riz a été cédé au prix psychologique de 190 F CFA le kilo au moment où le prix minimum moyen était de 235 F CFA. Cette opération n’a pas rapporté financièrement, ce n’était pas le but recherché. Cependant, elle a permis de constater que le riz était apprécié par les consommateurs qui ont continué à le demander. Malheureusement, l’opération n’a pas eu de suite.

5. Le PINORD, une opportunité pour régler le problème de la commercialisation

a) Un programme global Le Programme Initiative Nord (PINord) est un programme qui permet à six (6) organisations paysannes de la vallée de bénéficier d’un appui d’Oxfam sur 5 ans. Ce programme s’attaque à la question de la commercialisation en touchant tous les segments de la filière riz. « A travers un programme que nous démarrons avec OXFAM, nous travaillons au niveau de la production. On sait que pour la qualité le problème est réglé c'est à dire qu'il n'y aplus de problème de qualité dans la vallée ?? au niveau de la vallée, la distribution est nulle le riz est mal vendu. Après la production, le riz est stocké dans les magasins car c’est le schéma auquel l’Etat a habitué les producteurs qui produisaient et donnaient le paddy à la SAED qui s’occupait du reste. Maintenant, les producteurs doivent s’occuper de la commercialisation alors qu’on sait qu’il faut du temps pour la maîtriser. Aujourd’hui, il y a une prise de conscience qu’il faut s’occuper de la distribution d’autant plus qu’il y a un manque de confiance aux commerçants d’où une relation de partenariat qu’il faut améliorer et la faire de façon équitable. Dans ce programme, il va y avoir des points de vente dans des zones bien ciblées stratégiques, une segmentation du marché du riz, mettre une partie du riz dans des leaders price, des supermarchés pour une clientèle bien définie. Une autre partie sur les marchés urbains et dans les loumas. Et faire de même pour les sous-produits. Mettre un partenariat avec les commerçants en s’accordant sur beaucoup de facteurs : disponibilité des stocks, prix, règlement. On va faire de la communication, du lobbying, se mettre en réseau pour pouvoir faire face à l’Etat. La combinaison de toutes ces actions pourra permettre de relever le niveau de vie du producteur (information, communication, accès du riz au marché). Pour les consommateurs, il y aura beaucoup d’activités d’information (mode d’emploi, date de fabrication, date de péremption), toutes les données techniques pour que le riz puisse passer ; faire du marketing sur le produit, cibler les universités, l’armée, les hôpitaux, etc. ». Peut on préciser en quoi le PINOR apporte un appui dans le domaine des contrats entre producteurs et commerçants Comment est pris en compte le problème du délai de remboursement de la CNCAS ,

b) Un appui de 37 millions de FCFA à l’entreprenariat féminin

En mars 2004, dans le cadre de la première phase du PINORD, des femmes micro-entrepreneurs de la région de St-Louis ont reçu un appui de 37 millions de FCFA. Cette action va dans le sens de la stratégie de mise en place de PME-PMI spécialisées dans la

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transformation et la commercialisation du riz de la vallée, en partenariat avec le ministère de l’entreprenariat des PME-PMI.

D. Des contraintes à lever

1. Un potentiel de production et des avantages comparatifs qui restent à valoriser

Les producteurs sont confiants par rapport au potentiel de production dans la vallée et la marge de progression dans la rentabilité du secteur de la filière riz. « Parfois les gens font des erreurs en disant que le Mali a des avantages plus intéressants tels que l’irrigation gravitaire alors qu’on constate que les rendements au niveau du fleuve sont supérieurs à ceux du Mali. Ils ont une moyenne de 4,5 tonnes par ha alors que nous avons 5,5 tonnes par ha. Les prix du paddy jusqu’à l’année dernière était de 125 F le kilo à Niono. Alors que chez nous il est à 90 F/kilo. Nous ne comprenons pas comment le Mali dans une zone enclavée peut amener son riz au Sénégal, cela nous paraît impossible. Il en est de même pour la Mauritanie où le prix du paddy est à 125 F le kilo. Au niveau sous-régional, s’il y a un pays qui a des avantages comparatifs certains c’est bien le Sénégal de par le riz de la vallée ». Les marges de progression apparaissent comme évidentes. « En 50 ans de production capitalisée, nous sommes arrivés à avoir en moyenne 5,5 tonnes par ha avec des pointes dans les parcelles de 8 à 9 tonnes par ha. Cela prouve que des progrès énormes ont été faits et ce rendement de 5,5 tonnes nous met au 5ème rang mondial derrière la France qui a une moyenne de 5,6 t et les USA qui ont une moyenne de 5,7. C’est le Japon qui a une moyenne de 6 t. Cela veut dire qu’en terme de leçon, nous avons beaucoup appris et fait. Mais il reste des marges de progrès au niveau production car si au niveau produit parcellaire paysan on trouve des rendements de 9 tonnes et la moyenne à 5 cela laisse entrevoir qu’il y a encore des marges de progrès possibles ». Le revenu des producteurs peut être amélioré très sensiblement et l’offre de riz local augmentée grâce à l’option d’intensification de la production (double culture, augmentation des rendements, accroissement des superficies. Cependant, ce potentiel reste encore très faiblement exploité compte tenu des contraintes liées aux difficultés de commercialisation. J'imagine que les amis maliens n'auront pas la même perception…Il y a là un discours très volontariste qui ouvrira à débat !

2. « Je produirais plus si on m’assure qu’on peut m’acheter tout mon riz ! »

Des efforts doivent être faits pour l’amélioration de la qualité. Le système de transformation peut être amélioré afin d’obtenir la qualité. Pour ce qui est de la quantité, on doit s’appesantir sur la commercialisation. Si le riz est commercialisé, la quantité suivra. Au cas contraire, la production sera limitée car le remboursement des crédits dépend de la commercialisation. Ainsi le riz destiné au remboursement a beaucoup plus de chance d’être commercialisé. Mais il faut du temps pour que le marché soit favorable. Une pression peut également se faire sur l’Etat pour qu’il achète le riz.

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3. « Je produirais mieux si on m’assure qu’on peut m’acheter tout mon riz » la différence de sens du titre n'est pas évidente. Il vaut mieux peut être faire un seul paragraphe

L’augmentation de la production que ce soit par rapport à l’augmentation des superficies comme par rapport à la productivité reste conditionnée par ce facteur limitant qu’est la commercialisation. Notamment dans la région de Podor, où « le riz, on le produit d’abord pour le manger ». Jusqu’à ce qu’il ne voit l’intérêt d’aller à une autre étape, « le producteur restera sur sa première habitude ». Les producteurs ont l’impression de ne pas avoir eu le temps de maîtriser les nouvelles données : « le marché a ses propres lois et il nous faut apprendre à nous adapter aux lois du marché ».

4. Le riz du remboursement de crédit Pour les invendus, c’est un couteau à double tranchant : il y a la non-adaptabilité du crédit. Un producteur qu arrive à la fin de la campagne doit dégager un stock de riz destiné au remboursement. Il est sûr qu’il va mettre le riz au maximum possible dans la mesure qu’il est destiné au remboursement. On te donne un crédit de 9 mois qui pose problème car à la date d’échéance le produit n’est pas encore écoulé. Ainsi, on ne peut pas avoir un autre crédit. Les producteurs qui prennent le crédit ne sont pas forcément les interlocuteurs de ceux qui donnent le crédit. Tu veux dire : ceux qui prennent les crédits ne sont pas toujours les mêmes qui négocient les crédits (sous entendu, il ya des pratiques pas claires ?) Au niveau des OP tout n’est pas parfait. On met en place un schéma compliqué où il y a énormément d’intervenants qui ne sont pas indispensables et qui pèsent sur les coûts. Il faut faire de telle sorte que le producteur puisse directement rembourser quelque part donc sans intermédiaire. L’encadrement pose problème également, sa pertinence est remise en cause. Les coûts supplémentaires sont comptabilisés dans la filière riz. Au bout du compte, on se perd parce qu’il y a une multiplicité d’acteurs, beaucoup d’argent investi mais cela ne sert à rien ou presque.

5. Un riz local de qualité concurrencé par un riz importé qui est un sous-produit

Les Sénégalais sont friands de riz brisé qui n’est pas cher dans les pays étrangers parce que considéré comme un sous-produit. Malheureusement, ce dernier dont les coûts de revient sont loin d’être comparables avec le riz produit dans la vallée est disponible sur le marché local à faible coût et en quantité. Ce petit paragraphe est important car il pose les termes du débat du point de vue économique et goût du consommateur. Il faudrait trouver une façon de le mettre plus en valeur.

6. L’inexistence d’un fonds de commercialisation La fixation d’un prix de référence entre 90 et 95 francs le kg de paddy à la collecte, et la mise en place d'un fonds de commercialisation du riz local dans la Vallée du Fleuve Sénégal ont été des vœux pieux conjointement formulés par la SAED, le Comité Interprofessionnel du Riz local (CIRIZ) et la Caisse Nationale du Crédit Agricole (CNCAS)en réponse à la difficulté de la commercialisation. « Les paysans qui ont la possibilité de négocier leur propre crédit, d’avoir leurs propres moyens ont aussi des difficultés de commercialisation parce qu’il leur faut attendre. Pendant

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ce temps, le paysan qui ne compte que sur sa commission pour régler ses problèmes sanitaires, éducatifs et sociaux est obligé de brader son riz à travers les commerçants qui sont aujourd’hui beaucoup plus riches que les paysans parce qu’ils ont de l’argent et attendent patiemment la fin de la récolte pour acheter le riz. C’est ce riztriz transformé de manière médiocre qui pose problème ».

7. Développer des stratégies particulières pour le marché local Une bonne partie du riz local est autoconsommée et n'est pas vendue. Entre 50 et 60% de la production est commercialisée chaque année et la plupart de ce riz est produit, commercialisé, et consommé dans la zone de la vallée du fleuve. Seule une part relativement faible est exportée vers d’autres zones (Saint Louis, Dakar et dans les autres régions du Sénégal).

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IV. Combiner la qualité, la commercialisation et la consommation pour mieux promouvoir le riz local

A. Diversifier la qualité du riz produit Il faut travailler sur la qualité supérieure pour cibler un segment de marché qui puisse permettre de supporter l’autre segment de marché qui demande le produit de moyenne qualité. « Un producteur doit avoir divers types de produit : 1 de haute qualité comme le TCS 10 qui se vend à 300 F le kilo et un intermédiaire qui peut se vendre à 200 F sans oublier les sous-produits comme le sanxal, la paille, etc1. Le producteur doit procéder à une segmentation du marché et offrir un produit par rapport à chaque segment de façon proportionnelle. Cela suppose qu’il faut un riz de qualité, un réseau de distribution efficace, et particulièrement un système de communication qui cordonne le tout. Par exemple, on fait une dégustation au niveau de la Foire internationale des ressources animales (FIARA), les gens ont apprécié mais ils ne savent pas où trouver le riz, c’est la responsabilité du producteur ».

B. Agir au niveau de tous les segments : production, transformation, commercialisation

Le producteurs perçoivent d’une manière assez claire la voie à suivre sur un plan stratégique. « A notre niveau de réflexion, nous nous disons qu’aujourd’hui il faut agir au niveau de tous les segments ».

1. Travailler sur la productivité « Il faut faire des efforts pour relever les rendements sans augmenter les charges, ce qui permet de baisser les prix aux consommateurs et d’améliorer les possibilités de vente du riz ».

2. Travailler sur la transformation Il s’agit d’investir pour rendre les investissements plus performants en augmentant les taux de décorticage. Au lieu de faire 65%, et avoir une moyenne de 68% cela peut encore diminuer de 20 à 25 F le kilo de riz blanc avec les mêmes rendements de paddy. Si j'ai bien compris. Il faut également investir pour que définitivement les usines soient neuves et performantes où les problèmes de calibrage et de triage sont réglés ; c’est-à-dire ne plus dépendre de cette difficulté des installations sommaires pour faire le calibrage et le triage mais investir carrément au niveau du segment transformation pour avoir des usines neuves de transformation afin d’avoir la même qualité au niveau calibrage, c’est-à-dire avoir la brisure de riz à 100%. Du fait que les commerçants ne s’intéressent pas à ça à cause de leur marge, il faut que des acteurs de la vallée se spécialisent dans le sous-secteur de la commercialisation du riz blanc du fleuve, en ouvrant divers magasins. Supposons que des jeunes obtiennent ce riz à 160 le kilo ils peuvent le vendre à 190 F au consommateur, ce qui sera moins cher au niveau consommateur et la qualité y sera ». « D’autre part, il faut réfléchir sur un financement plus

1 Certains producteurs de Podor ont déjà entamé des tests avec des parcelles essentiellement dédiées à la variété basmati pour sonder le marché de Dakar ; des commandes sont déjà « décrochées » au niveau de certains commerçants détaillants et particuliers.

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adapté à la filière qui prenne en compte toute la campagne avec un délai conséquent au lieu de se limiter à la production ».

C. Promouvoir la consommation du riz entier Le riz entier subit un droit fiscal à l’importation qui rend sa disponibilité plus faible par rapport au riz brisé. Cela ne favorise pas sa consommation ce qui constitue un facteur limitant pour des parts de marché que le riz entier pourrait progressivement saisir au niveau national. Je ne comprends pas, ce droit fiscal sur le riz entier importé peut être au contraire une chance pour le riz entier national ?

D. Développer la niche de la production de semences Aujourd’hui, les paysans se sont organisés au point que si l’arachide a encore des problèmes de semence, il n’en est plus de même pour le riz surtout avec l’appui des autorités compétentes et la recherche. « En effet, ce qu’il y a à faire c’est seulement d’améliorer l’organisation des semences car, les producteurs de riz sont les producteurs de semences et donc il y a lieu de les réorganiser. C’est la préoccupation du CNCR et des marchés existent aussi bien au niveau national qu’au niveau de la sous-région ».

E. Combiner des stratégies nationales et sous-régionales pour défendre le riz local

Les producteurs ont des options doublement articulées sur le niveau national et international.

1. Développer une stratégie au niveau national

a) Utiliser les recours permis par les textes « Sur le plan politique, il faut qu’il y ait une mobilisation, des négociations avec les acteurs politiques car même si l’on a le produit idéal sur le marché, il y a des problèmes qui nécessitent des décisions politiques pour trouver une solution. Donc, il faut une plate forme de négociation qui permette de négocier sur les réponses de l’Etat qui prétexte les contraintes de l’UEMOA, de l’OMC, etc. Il faut rentrer à l’intérieur de ces dispositions, de ces accords afin de voir ce qui peut être changé. Par exemple, la TVA dans les accords de l’UEMOA n’est pas obligatoirement applicable à l’agriculture. Donc, ce sont des points sur lesquels on peut discuter avec l’Etat mais aussi sur la base d’arguments scientifiques, économiques, de données sociales. Il nous faut produire un document sérieux et amener l’Etat à prendre des décisions ». La suppression de la TVA de 18 % appliquée sur les intrants agricoles engrais et produits phytosanitaires, les machines et équipements agricoles ainsi que les pièces détachées peut constituer une bouffée d’oxygène pour les producteurs qui bénéficient sur ce point du soutien des associations de consommateurs. D’autre part, en tant que mécanisme conjoncturel de protection, la Taxe Conjoncturelle à l’Importation (TCI) peut permettre de protéger le riz local et ceci en accord avec les textes de l’UEMOA.

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b) Utiliser l’argument de la souveraineté alimentaire pour une plus grande implication des autorités

Selon certains responsables d’associations de consommateurs, « la solution pour sortir de ce problème de difficulté de commercialisation et de forte dépendance par rapport à l’importation, c’est d’insister sur la consommation du riz local ; exiger que les Sénégalais consomment le riz local ; exiger qu’il y ait non seulement une consommation locale mais aussi permettre à tous les Sénégalais et aux autorités administratives de mettre en place une disposition qui permettra de commercialiser le riz local. Bien que les producteurs soient coincés par les règles de l’OMC, ils peuvent s’organiser de manière interne. Le fait déjà d’exiger des quotas aux importateurs pourrait régler le problème ». Ces arguments rejoignent d’une certaine manière ceux des producteurs et sont liés au « principe de précaution économique ». « Les Sénégalais sont dépendants de l’extérieur et si ce dernier ne produit plus de riz, ils seront bloqués. Un pays ne doit pas dépendre de l’extérieur pour vivre. C’est un risque ! Les pays producteurs de riz sont généralement les pays asiatiques et ceux - ci sont souvent confrontés à des catastrophes naturelles ».

2. Développer une stratégie au niveau sous-régional Une prise en compte du niveau sous-régional apparaît indispensable. « Avec le gouvernement de "l’Alternance", le coût des engrais a été réduit de 30% mais ces efforts ont été plus ou moins vains car la TVA de 18% a été instauré au niveau de l’UEMOA ce qui a eu un impact négatif sur le coût des intrants ». « Une réflexion doit être menée sur les complémentarités à rechercher entre les pays de l’UEMOA. La protection doit également être recherchée par exemple par la révision du Tarif extérieur commun (TEC) pour une meilleure protection de nos marchés intérieurs ».

F. Etre plus entreprenants sur la commercialisation Il apparaît nécessaire de mener une réflexion et des actions sur « la structuration d’acteurs, dans la commercialisation notamment à travers des PME-PMI, comme c’est le cas avec le PINORD) ou des sociétés anonymes pour le compte des paysans (il faut des professionnels de la commercialisation et le producteur ne peut pas se transformer en commerçant). Il n y a pas de solidarité entre le commerçant et le producteur. L’un produit pour vivre, l’autre commercialise pour vivre en choisissant son critère de gain qui repose uniquement sur la maximisation de ses profits. Les commerçants sénégalais gagneront toujours moins sur le riz local que sur le riz importé qui n’est autre qu’un sous-produit, donc c’est à nous producteurs d’aller combattre sur le même terrain au niveau de la distribution s’il le faut en nous appuyant sur des acteurs avec qui nous pourrons traiter. Pour la distribution, il y a beaucoup de choses à faire. Stratégiquement, la communication est très pauvre. En marketing le produit est le meilleur moyen de communication. C’est par le produit que tous les ingrédients doivent passer pour transmettre la bonne communication à celui qui consomme : bonne présentation, emballage adéquat, etc. Les producteurs et les commerçants ont des intérêts qui divergent. Le producteur est un professionnel dans son domaine et le commerçant est également un professionnel dans son domaine. Le commerçant doit trouver un intérêt pour le riz de la vallée , et il faut chercher cet intérêt. il faut trouver des intérêts communs : cela peut être des niches dans la fournitures d’intrants ; ou dans la transformation et la fourniture d’intrants.

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Il semble que l'un des arguments centraux de ce paragraphe peut se résumer ainsi : au delà de la forte divergence des intérêts des opérateurs (producteurs, commerçants, consommateurs), il peut exister des intérêts et des problèmes communs permettant de travailler ensemble vers un même objectif ???

G. Constituer ensemble un seul interlocuteur paysan pour la réhabilitation de la filière riz

Dans la dynamique de création d’une association nationale de producteurs de riz, une Assemblée Générale constitutive s’est tenue le 25 mars 2004 à Dakar. La Fédération Nationale des Producteurs de Riz regroupe les producteurs des 6 régions rizières du Sénégal : Saint-Louis, Matam, Fatick, Tambacounda, Kolda, Ziguinchor. Cela facilitera la réhabilitation de la filière du riz au Sénégal où il n’y a désormais qu’un seul interlocuteur.

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ANNEXE 1. : LES TERMES DE REFERENCE

Appui au CIRIZ pour la réflexion des OP rizicoles sur les thèmes de la

qualité et de la commercialisation du riz au Sénégal

TERMES DE REFERENCE

1. Introduction Conformément aux recommandations et souhaits exprimés par les membres du réseau régional des observatoires des filières riz lors des étapes de préparation du présent programme, le Projet de Renforcement de l’Information des Acteurs des Filières Rizicoles (PRIAF-riz) a prévu durant la phase 2003-2004 la mise en place d'activités d'analyse, de concertation et de formation sur le commerce régional du riz. Les thèmes de la réflexion porteront sur la compétitivité des riz nationaux, la dynamique du commerce régional du riz et les enjeux des accords régionaux et des négociations internationales, notamment le processus d'élaboration de la PAU de l'UEMOA et les perspectives de la PAC CEDEAO, et les négociations internationales (OMC et accords de Partenariat UE/ACP). A cet effet, trois types d'activités seront développées de façon combinée afin de permettre la les échanges et l'analyse sur la base des points de vue des différents types d'acteurs institutionnels et professionnels des filières riz dans les trois pays :

- Etape 1 : Au Mali, en Guinée et au Sénégal, (i) des études seront réalisées afin de compiler et synthétiser l'information disponible et l'état de la réflexion au plan national sur les thèmes indiquées ci-dessus. (ii) des ateliers et des travaux préparatoires seront menés par les organisations paysannes rizicoles afin de leur permettre d'impulser une réflexion propre sur ces différents thèmes. (iii) un atelier national permettra la présentation et la discussion de ces différents résultats et analyses.

- Etape 2 : Un atelier régional des observatoires sera tenu janvier 2004 ; la

présentation des cas nationaux par les membres des équipes des réseaux permettra, à travers les échanges et la confrontation des points de vue, d'approfondir les analyses et d'élaborer des recommandations. Cet atelier régional sera élargi à la participation de représentants des filières riz de 4 pays (Bénin, Niger, Ghana et Burkina Faso), pays qui pourraient être concernés par l'extension géographique du PRIAF en année 2 et ultérieurement. Il est prévu également de bénéficier de la participation à cet atelier des représentants du ROPPA, de l'UEMOA et de la CEDEAO.

- Etape 3 : A partir des matériaux présentés et validés lors de l'atelier régional, des

ateliers nationaux de restitution seront organisés dans chaque pays au sein des réseaux et des observatoires des filières ; des modules de formation seront élaborés au cours de cet atelier en direction des représentants des organisations paysannes et de leurs membres, comprenant l’élaboration et la diffusion d'outils pédagogiques ainsi que la réalisation des formations proprement dites.

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Ces termes de référence s'inscrivent dans la conduite de l'étape 1 du processus décrit ci-dessus et concernent la mise en place des travaux préparatoires qui seront conduits par les OP. Dans ce cadre, le CIRIZ souhaite s'adjoindre les compétences d'un expert d'appui (consultant) afin de l'aider à conduire ce processus. Cette prestation s'inscrit dans le cadre du programme PRIAF – riz qui a prévu à cet effet la mise à disposition des ressources financières nécessaires. Une étude complémentaire, qui fait l’objet de termes de références spécifiques, sera conduite parallèlement par la cellule de coordination de l’ONRS et visera à élaborer une bibliographie de référence utilisable lors de l'atelier régional sur les évolutions récentes de la politique rizicole, de la balance "riz"2, de l'évolution comparée des prix du riz local et du riz importé et des prix de parité3.

2. Les objectifs de la prestation La conduite d'une réflexion par les OP rizicoles sur l'ensemble des problématiques liées au commerce régional, n'est pas réaliste compte tenu du temps et du budget impartis pour cette étape. En conséquence, il a été décidé lors du comité de pilotage de l'ONRS du 31 juillet 2003 de concentrer les efforts sur l'analyse de la commercialisation du riz local, thème que les producteurs ont identifié à l’heure actuelle comme problème prioritaire dans l'exercice de leur profession. Toutefois, les étapes 2 et 3 permettront de mettre en articulation les différentes échelles d'analyses lors des ateliers nationaux et régionaux et au cours des formations prévues : analyse micro-économique et filière, analyse macro-économique, politique d'appui à la production et politiques commerciales, intégration régionale et négociations internationales. En ce qui concerne la compétitivité du riz produit localement, trois éléments importants entrent en ligne de compte :

b)a) Le coût de revient du riz produit, qui détermine la possibilité pour les producteurs d'écouler leur production à un prix accessible aux consommateurs, tout en permettant une juste rémunération de leur travail. De plus, le prix de vente est lui même déterminé par le prix du riz en provenance du marché international. Cet aspects a fait l’objet de travaux antérieurs par les OP et sera abordé essentiellement au travers de l’étude bibliographique.

c)b) La capacité pour les producteurs à proposer un riz dont les qualités correspondent aux goûts des consommateurs constitue un autre enjeu pour le riz local par rapport au riz importé.

d)c) Un réseau de commercialisation efficace, qui permette au riz local de parvenir jusqu’aux principaux centres urbains. Les conditions de commercialisation, qu’il s’agisse de possibilités d’avoir accès à une offre regroupée, régulière, de qualité constante, comme des capacités financières des acteurs concernés, occupent une place déterminante.

L'étude qui sera conduite par les OP avec l'appui d’un expert d’appui (consultant) portera donc sur l'approfondissement des deux derniers thèmes (b et c). 2 Evolution de la balance entre production marchande, importation, exportation et couverture de la demande nationale. 3 Comparaison de la formation des prix rendus aux consommateurs à partir du prix du marché international et du prix au producteur.

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Etude sur la qualité du riz : L'expert d'appui devra accompagner un groupe de responsables d'organisations paysannes en voyage d'étude à Saint-Louis et à Dakar afin de réaliser un ensemble d'entretiens auprès de commerçants détaillants, de responsables d'associations de consommateurs et auprès d’éventuels programmes d'appui à la commercialisation à identifier. Les thèmes à approfondir lors de ce voyage d’étude sont les suivants :

i. Les types de riz disponibles et leurs prix, le type d'acheteurs correspondants et les fluctuations saisonnières

ii. Les critères de qualité recherchés par les consommateurs iii. Les évolutions perceptibles dans les qualités de riz recherchées ces dernières

années iv. Les possibilités et les contraintes pour les producteurs pour répondre à ce type

de demande Etude sur l’organisation des producteurs dans le domaine de la commercialisation : L'objectif de ce travail est d'aider les organisations paysannes à recenser les initiatives paysannes dans le domaine de la commercialisation de la production visant à renforcer leur capacité d'offre et de contractualisation (verbal, oral,…) ou tout autre commanditaire. Pour chaque cas, il sera intéressant d'en expliquer l'historique, l'organisation de la collecte au niveau des membres, le type de contrat mis en place et avec quel client, les modalités de paiement définis, les dispositions de recours en cas de litige. Une analyse des forces et faiblesses de chacune des expériences sera faite.

3. Organisation du travail et résultats attendus Des ateliers seront organisés localement sur le thème "Organisation des producteurs en matière de commercialisation". Ces ateliers seront l'occasion pour les participants de choisir des délégués qui se rendront à Saint-Louis et à Dakar pour conduire le travail sur le thème de la qualité du riz. L'expert d'appui bénéficiera d'un appui à distance de l'équipe du PRIAF-riz, en particulier pour l'élaboration des questionnaires. En outre, une mission d'appui au réseau régional des filières riz du PRIAF-riz sera réalisée en novembre 2003. Un rapport d'étude sera réalisé par l'expert qui comprendra un résumé de 3 à 5 pages, une présentation de l'exécution du travail, les résultats et les conclusions pour chacun des deux thèmes (b et c). Il sera remis en 2 exemplaires, accompagné d’une version informatique. Il servira de base aux discussions conduites lors de l'atelier national préparatoire qui se tiendra avant l'atelier régional. L’expert préparera également une présentation Power Point qu’il sera tenu de présenter lors de l’atelier national préparatoire qui se tiendra en janvier 2004, avant l'atelier régional.

4. Durée de l’étude La durée de réalisation de l’étude est fixée à 6 semaines à compter de la date de notification à l’expert d’appui du contrat dûment signé.

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Le rapport final sera en tout état de cause remis au plus tard le 31 décembre 2003. La présentation Power Point sera soumise à la Cellule de Coordination au plus tard une semaine avant la tenue de l’atelier national.

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ANNEXE 2. : LISTE DES INTERVIEWES

ORGANISATION NOM DU RESPONSABLE Localisation géographique

1. Union des jeunes agriculteurs du Koyle Wirnde (UJAK)

Nadjirou SALL (Secrétaire Général de l’UAK, SG de la FONGS)

Département de Podor

2. Union des jeunes agriculteurs du Koyle Wirnde (UJAK)

Ousmane LY (Chargé de communication)

Département de Podor

3. Association économique, sportive et culturelle des agriculteurs du Walo (ASESCAW)

Babacar DIOP (Secrétaire Général de l’ASESCAW)

Delta

4. ASESCAW Djibril DIAO (2ème vice-président de l’Asescaw, membre du Comité de Pinord)

Delta

5. Fédération des périmètres autogérés (FPA)

Saliou SARR (Président)

Delta

6. Fédération des producteurs du Bassin de l’anambé (FEPROBA)

Landing DIEME (Président FEPROBA de communication)

Région de Kolda

7. Association Jeunesse Agricole de Casamance / Ziguinchor (AJAC)

Kalidou SONKO (Vice-Président AJAC Ziguinchor)

Région de Ziguinchor

8. Ousmane LY (Chargé de communication)

9. Fédération des périmètres autogérés (FPA)

Ndiawar DIOP (Président de l’Union de Boundoum, Vice Président de la FPA, membre du CA du CIFA et du CNCR, membre du comité de pilotage de PINORD)

Delta

10. Association nationale des

consommateurs sénégalais (ASCOSEN)

Momar NDAO (Président) Association de consommateurs

11. SOS-CONSOMMATEURS Mr Massokhna KANE (Président)

Association de consommateurs

12. Association nationale des consommateurs sénégalais (ANCS)

Jean-Pierre NDIAYE (Président de l’ANCS)

Association de consommateurs (membre du Conseil national pour la défense du pouvoir d’achat)

13. ANCS M SAMBOU (Secrétaire Général)

Association de consommateurs

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ANNEXE 3. : LISTE DES COMMERCES DE DAKAR

COMMERCES

• BONJOUR (TOTAL) • LEADER PRICE (MOBIL) • PRIDOUX (SHELL, etc.) • MARCHE CASTROR • MARCHE SANDAGA • MARCHE TILENE • RUE TOLBIAC • MARCHE HLM 5 • SUPERETTE BASMATI • SUPERMARCHE SCORE • AUTRES BOUTIQUES (quartiers : HLM, Médina, Sicap, Fass, Point E, Amitiés, etc.)