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Rapport d’expertise :

Avis sur la demande d’autorisation

d’exploitation du captage AEP « l’Hospice 3 » situé

à Castelnau-de-Médoc (33)

BRGM/RP-65054-FR Août 2015

Cadre de l’expertise :

Appuis aux administrations ☐ Appuis à la Police de l’Eau ☒

Catastrophe naturelle ☐ Autres ☐

Date de réalisation de l’expertise : 31 juillet 2015

Localisation géographique du sujet de l’expertise : Castelnau-de-Médoc (33)

Auteur BRGM : A. Abou Akar

Demandeur : DDTM 33

Le système de management de la qualité et de l’environnement du BRGM est certifié par AFNOR selon les normes ISO 9001 et ISO 14001.

Ce rapport est le produit d’une expertise institutionnelle qui engage la responsabilité civile du BRGM. Il constitue un tout indissociable et complet ; une exploitation partielle ou sortie du contexte particulier de l’expertise n’engage pas la responsabilité du BRGM.

La diffusion des rapports publics est soumise aux conditions de communicabilité des documents, définie en accord avec le demandeur. Aucune diffusion du présent document vers des tiers identifiés ne sera volontairement engagée par le BRGM sans notification explicite du demandeur.

Ce document a été vérifié et approuvé par :

Vérificateur : Date : 12/08/2015

Nom : Corbier P.

Approbateur : Date : 03/09/2015

Nom : Roubichou Ph. Directeur du BRGM Midi-Pyrénées

Mots-clés : appui à la Police de l’Eau, captage AEP, Castelnau-de-Médoc, Eocène, piézométrie, prélèvement.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Abou Akar A. (2015) - Rapport d’expertise. Avis sur la demande d’autorisation d’exploitation du captage AEP « l’Hospice 3 » situé à Castelnau-de-Médoc (33). Rapport BRGM/RP-65054-FR, 12 p., 4 ill.

© BRGM, 2015, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.

Avis sur la demande d’exploitation du captage AEP l’Hospice 3 à Castelnau-de-Médoc (33)

BRGM/RP-65054-FR 3

Sommaire

1. Introduction .............................................................................................................................. 4

2. Informations issues du rapport ............................................................................................... 5

2.1. INFORMATIONS GENERALES SUR LE FORAGE ET LES BESOINS EN EAU ................. 5

2.2. DONNEES CONCERNANT LES DIAGNOSTICS ET LES ESSAIS DE POMPAGE ............. 8

2.3. IMPACT DES PRELEVEMENTS – COMPATIBILITE AVEC LE SDAGE ET LE SAGE ........ 9

2.4. QUALITE DES EAUX ......................................................................................................... 10

3. Avis du BRGM ........................................................................................................................ 10

3.1. IMPACT DES PRELEVEMENTS SUR LES OUVRAGES ALENTOURS SOLLICITANT LE MEME AQUIFERE ........................................................................................................ 10

3.2. IMPACT DES PRELEVEMENTS SUR L’UNITE DE GESTION DU SAGE « NAPPES PROFONDES DE GIRONDE » CONCERNEE .................................................................. 11

3.3. DETERMINATION DE LA COTE MAXIMUM DE RABATTEMENT DE LA NAPPE AU DROIT DES OUVRAGES ET DEBITS CORRESPONDANTS ........................................... 12

3.4. AVIS GLOBAL SUR LE DOSSIER ..................................................................................... 12

Liste des illustrations

Illustration 1 - Localisation sur fond IGN© de l’ouvrage « l’Hospice 3 » concerné par la demande d’autorisation. .......................................................................................................... 4

Illustration 2 - Caractéristiques des 3 ouvrages alimentant les communes du SIAEPA. .................. 5

Illustration 3 - Caractéristiques hydrodynamiques du forage de « L’Hospice 3 » en 1969 et en 2011. ....................................................................................................................... 9

Illustration 4 - Ecarts entre volumes prélevés en 2012 et VMPO. .................................................. 11


4 BRGM/RP-65054-FR

1. Introduction

La DDTM de la Gironde a sollicité, le 6 juin 2015, le BRGM DR/Aquitaine pour émettre un avis sur le dossier de demande d’autorisation d’exploiter le forage AEP « l’Hospice 3 » situé à Castelnau-de-Médoc (33) (rapport H/JR d’avril 2014 rédigé par le bureau d’études SOCAMA Ingénierie).

La demande portait en particulier sur la vérification de l’impact des prélèvements sur les ouvrages alentours sollicitant le même aquifère et sur l’unité de gestion Eocène/Centre du SAGE « Nappes profondes de Gironde » ainsi que sur la détermination de la cote maximum de rabattement de la nappe au droit de cet ouvrage et le débit correspondant.

En réponse à cette demande, le BRGM a procédé à l’examen du dossier précédemment mentionné dans le cadre du programme 2015 de l’Appui aux services en charge de la Police de l’Eau.

L’avis du BRGM a été formulé après un rappel des points importants du rapport. Il est basé sur les informations portées à notre connaissance figurant dans le rapport cité ci-dessus, sur les informations figurant dans le site sigesaqi (www.sigesaqi.fr) ainsi que sur les informations d’ordre général concernant l’aquifère de l’Eocène.

L’illustration 1 montre l’emplacement du forage, objet de la présente demande d’autorisation.

Illustration 1 - Localisation sur fond IGN© de l’ouvrage « l’Hospice 3 » concerné par la demande d’autorisation.

http://www.sigesaqi.fr/


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2. Informations issues du rapport

2.1. INFORMATIONS GENERALES SUR LE FORAGE ET LES BESOINS EN EAU

Le forage « l’Hospice 3 » (07788X0033/F3) fait partie d’un ensemble de 3 ouvrages qui alimentent en eau potable les 5 communes adhérentes au Syndicat Intercommunal d’Adduction en Eau Potable et d’Assainissement (SIAEPA) de Castelnau-de-Médoc. Il s’agit des communes suivantes : Avensan, Listrac-Médoc, Castelnau-de-Médoc, Moulis-en-Médoc et Salaunes. Les caractéristiques de ces ouvrages figurent dans l’illustration 2.

Nom forage Pailleyre L’Hospice 3 Villegeorges

Commune Castelnau-de-Médoc Castelnau-de-Médoc Avensan

Code BSS 07788X0003/F2 07788X0033/F3 07788X0037/F4

Aquifère capté Eocène moyen Eocène moyen à supérieur

Eocène inférieur à moyen

Profondeur (m) 267 129 194

Année de création 1961 1969 1985

Date d’autorisation 06/11/1961 23/01/1968 26/03/1985

Débits autorisés1 70 m3/h, 1 650 m3/j et 602 250 m3/an

100 m3/h, 2 000 m3/j et 365 000 m3/an

125 m3/h, 2 500 m3/j et 912 500 m3/an

Débit d’exhaure 15 m3/h, 300 m3/j 88 m3/h, 1 760 m3/j 72 m3/h, 1 440 m3/j

Pompe d’exhaure 34 m3/h 100 m3/h 80 m3/h

Volume de pointe annuel

745 774 m3 (année 2011) (soit 59 % de la capacité de production)

Volume de pointe journalier

3 433 m3/j (année 2005) (soit 91 % de la capacité de production)

Volume annuel total autorisé pour l’UG Eocène/Centre

720 000 m3/an (cf. § 3.4)

Besoin en eau à l’horizon 2025

1 100 000 m3/an

Débits sollicités par le SIAEPA

70 m3/h, 1 650 m3/j et 602 250 m3/an2

100 m3/h, 2 000 m3/j et 720 000 m3/an3

125 m3/h, 2 500 m3/j et 912 500 m3/an

Illustration 2 - Caractéristiques des 3 ouvrages alimentant les communes du SIAEPA.

1 Le dossier ne cite pas les volumes annuels autorisés pour les 3 captages. Les chiffres annuels autorisés

sont cités dans l’arrêté préfectoral du 24/03/2011, qui renouvelle les autorisations pour les 3 captages et sont repris dans le rapport de l’hydrogéologue agréé, M. B. Sourisseau, joint en annexe XIII du dossier.

2 Autorisation existante conservée provisoirement : abandon et recherche d’une nouvelle ressource.

3 Ce débit de pointe annuel est limité par l’hydrogéologue agréé au prélèvement global autorisé dans l’unité

de gestion, soit 720 000 m3/an.


6 BRGM/RP-65054-FR

Le SIAEPA possède 6 interconnexions avec des syndicats voisins : 3 pouvant se faire dans les deux sens avec le SIVOM de Lamarque-Cussac Arcins, le Syndicat de Margaux et la commune de Sainte-Hélène ; 2 pour une vente vers Saint-Laurent-de-Médoc et Saint-Médard-en-Jalles ; et une pour un achat permanent d’eau à la commune de Brach pour alimenter le secteur de Listrac Est. Une 7ème a été réalisée en 2006 avec le sud-ouest de Lamarque qui ne peut apporter actuellement une alimentation de secours qu’au quartier de Grand Poujeau à Moulis-en-Médoc. Cette connexion sera dotée d’une station de surpression pour une utilisation plus large.

L’affleurement de la formation éocène captée par le forage « l’Hospice 3 » est situé à environ 5 km du forage. Ce forage capte cette nappe entre 42 et 129 m de profondeur. L’aquifère capté est surmonté par des couches de calcaires gréseux avec des passages marneux et des marnes argiles imperméables. Le dossier conclut que la lithologie locale montre que le risque de contamination de la nappe par les nappes supérieures est fortement réduit.

La capacité de production des forages du Syndicat varie entre 2 992 et 4 202 m3/j depuis 2004, soit environ 1 264 400 m3/an (en 2011).

En 2011, la production annuelle ne correspondait qu’à environ 59 % de la capacité totale de production du Syndicat, ce qui laisse une marge importante pour les années futures.

En ce qui concerne le volume de pointe journalier produit par les forages, on constate, que depuis 2004 (année la plus ancienne pour cette donnée), le volume maximal a atteint 3 433 m3/j en 2005, soit 91 % de la capacité maximale de production évaluée en 2015 à 3 785 m3/j. De la même façon, en 2010 où la capacité maximale de production était de 3 464 m3/j, il a été mesuré un volume de pointe de 2 954 m3/j, soit une exploitation à 85 % de la capacité. Globalement, depuis 2007, le volume de pointe journalier a tendance à augmenter chaque année.

Entre 2007 et 2011, la consommation moyenne annuelle par abonné a varié entre 117 et 111 m3/an. Par ailleurs, l’impact des gros consommateurs est significatif puisqu’il représente 20 % de la consommation totale pour 1,5 % des abonnés.

En 2011, le bilan de l’exploitation s’établit comme suit : 745 774 m3 d’eau prélevée (exhaure), 720 193 m3 d’eau produite, 719 793 m3 d’eau mis en distribution, 569 032 m3 d’eau consommée (facturée + eau de service + eau non comptabilisée) et 150 761 m3 de pertes.

Sur les 720 193 m3 d’eau produite en 2011, 83 % provenaient du captage « L’Hospice 3 », 16,5 % du captage « Villegeorges » et 0,5 % du captage « Pailleyre ». Entre 2006 et 2010, les proportions d’exploitation des forages étaient de 40 à 50 % pour « Villegeorges », 50 à 60 % pour « l’Hospice 3 » et 0 % pour « Pailleyre ». L’évolution observée en 2011 est due au problème du fluor sur « Villegeorges ». Quant au forage « Pailleyre », son arrêt en 2006 est dû à sa faible capacité de production et à une forte problématique d’H2S (goûts et odeurs chez les usagers).

Remarque : le dossier ne donne pas plus d’explication ici sur le problème du fluor mais précise ailleurs que le SIAEPA renouvelle actuellement la dérogation « fluor » du forage de Villegeorges. La consultation des données figurant dans la Banque du sous-sol du BRGM (BSS) montre des teneurs systématiquement supérieures à l’exigence de qualité règlementaire (1,5 mg/l) fixée pour les eaux destinées à la consommation humaine.

Ces problèmes de fluor et d’H2S font, que le captage « l’Hospice 3 » assure à lui seul l’essentiel de la production. Il fonctionne 24h/24 en été. Le forage « Villegeorges » n’est exploité qu’en été, en complément du forage « l’Hospice 3 ». En conclusion, les ressources actuelles du Syndicat arrivent en limite de capacité et deviennent insuffisantes en période de pointe, dès qu’un incident se produit. La recherche d’une nouvelle ressource en eau a débuté en 2010. Il est fort probable qu’à terme, le forage de « Pailleyre » soit définitivement abandonné et qu’un nouveau forage soit réalisé.


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Entre 1968 et 2008, le nombre d’habitants sur les 5 communes du Syndicat est passé de 5 177 à 10 582, soit une augmentation de 104 % en 40 ans. Entre 2006 et 2011, le nombre d’abonnés est quant à lui passé de 4 294 à 4 862, soit une augmentation de 13,2 %.

En considérant que le nombre d’abonnés augmente en moyenne de 2,3 % par an depuis 2005, le Syndicat comptera environ 6 635 abonnés à l’horizon 2025. Le nombre d’habitants serait d’environ 14 930 en considérant la baisse du ratio constatée (habitant/logement).

En ce qui concerne les prévisions de prélèvement, le volume annuel maximal prélevé ayant atteint 742 145 m3 en 2010, on peut imaginer qu’il atteindra 1 045 000 m3/an au maximum en 2025. Le volume journalier de pointe ayant atteint 3 433 m3/j en 2005, il devrait atteindre (avec la hausse) les 5 509 m3/j en 2025.

En conservant les débits actuels d’exploitation des forages (160 m3/h au total) et pour 20 h de fonctionnement journalier, le volume maximal prélevable est de l’ordre de 3 200 m3/j. Dans ces conditions, les besoins futurs de pointe ne seront pas satisfaits. Le dossier rappelle que le débit du forage de « Villegeorges » est actuellement limité à 72 m3/h et que le forage de « Pailleyre » ne sert plus que de secours.

En conclusion, le dossier souligne l’importance d’avoir une autorisation de prélèvement maximal sur le forage « l’Hospice 3 ». Il propose la solution suivante (illustration 2) :

- Pailleyre : autorisation existante maintenue provisoirement : abandon et recherche d’une nouvelle ressource.

- Hospice 3 : autorisation existante conservée pour les débits horaire et journalier et augmentée pour le volume annuel (chiffre limité par l’hydrogéologue agréé au prélèvement global de l’unité de gestion, cf. § 3.4).

- Villegeorges : autorisation existante conservée.

Comme dernière remarque, le dossier insiste sur le fait que l’autorisation globale de prélèvement de l’unité de gestion SNER2011-03-22-41 (720 000 m3/an) qui est aussi le volume annuel sollicité pour l’ouvrage « l’Hospice 3 » (cf. § 3.4) est limitée par rapport aux besoins du SIAEPA de Castelnau-de-Médoc. Elle est inférieure aux volumes de pointe enregistrés en 2004, 2006, 2010 et 2011 et très inférieure aux futurs besoins prévus à l’horizon 2025 (1 100 000 m3/an).

A la vue des résultats d’exploitation des années 2006 à 2011, le rendement du réseau varie aux alentours de 79 % en moyenne, avec une baisse significative à 76 % en 2010. L’ILP moyen de 1,88 m3/j/km (années 2006 à 2011) reflète un niveau de pertes faible à modéré.

Le SIAEPA s’est engagé dans une politique d’économies d’eau qui s’appuie à la fois sur l’optimisation des performances des services d’alimentation en eau potable et sur la gestion économe de la ressource en eau par les usagers.

Le syndicat prévoit une politique active de communication et d’accompagnement technique :

- une amélioration du rendement du réseau d’eau potable (investissement pour le renouvellement des canalisations vétustes) et une information de la population sur les économies d’eau,

- usage domestique : dispositifs divers hydro-économes,

- espaces verts : récupérateurs d’eau de pluie, arrosage raisonné, prélèvements en rivière, plantations hydro-économes,

- usages industriel et agricole : ressources de substitution, récupération d’eau de pluie.


8 BRGM/RP-65054-FR

Le forage « l’Hospice 3 » se situe à proximité des sites Natura 2000 « Estuaire de la Gironde » et « Marais du Haut-Médoc ». La nappe captée est surmontée par des couches renfermant des passages marneux et marno-argileux. De plus, le lit de l’estuaire de la Gironde et du Marais du Haut-Médoc possède un plancher alluvionnaire argileux qui empêche a priori tout échange avec la nappe de sub-surface. Les sites Natura 2000 sont donc isolés de la nappe captée. Le rabattement de la nappe engendré par l’exploitation du forage n’a aucune incidence sur ces deux sites.

Le forage « l’Hospice 3 » ne se situe pas en zone inondable.

La carte piézométrique de l’Eocène figurant dans le dossier est issue des simulations effectuées par le Modèle Nord Aquitain (MONA) du BRGM en 2003. La dépression piézométrique de la région bordelaise y est globalement représentée. Le dossier précise que, d’une année à l’autre, cette dépression varie légèrement en fonction de la recharge mais surtout des prélèvements. Le dossier mentionne aussi l’existence de la crête piézométrique au nord de la région bordelaise. Enfin, pour illustrer la situation déficitaire de l’unité de gestion Eocène/centre, le dossier représente la chronique piézométrique de l’ouvrage de Saint-Jean-d’Illac (08264X0004) qui a subi une baisse de 15 m de la cote piézométrique entre 1965 et 1990 (légère remontée des niveaux entre 1990 et 2000).

Dans son rapport datant de mars 2012, l’hydrogéologue agréé s’est davantage attardé sur la piézométrie de l’Eocène dans le secteur géographique de Castelnau. Il a repris et commenté les chroniques enregistrées au droit de 6 ouvrages suivis par le BRGM et situés dans le Médoc. Dans l’ensemble, une remontée des niveaux a été observée entre 2006 et 2011. Par ailleurs, les pressions comprises entre 10 et 13 m NGF permettent d’écarter tout risque d’intrusion saline depuis l’estuaire.

2.2. DONNEES CONCERNANT LES DIAGNOSTICS ET LES ESSAIS DE POMPAGE

Les diagnostics et les tests de pompages sur les 3 ouvrages ont été réalisés par le bureau d’études ANTEA en décembre 2010. Le diagnostic et les essais de puits sur l’ouvrage « l’Hospice 3 » ont abouti aux conclusions suivantes (rapport ANTEA, n° 61085 de mars 2011, joint en annexe du dossier) :

- L’ensemble de la chambre de pompage est très corrodé de 14,6 à 36,5 m de profondeur.

- A 37,6 m, des débris volumineux empêchent l’accès de la caméra à la réduction qui semblerait se trouver à 37,70 m. Un morceau ressemblant à un bloc de béton d’environ 10 à 20 cm de longueur est posé sur le haut du tubage acier inox plein de 150 mm. Cet encombrement doit générer des pertes de charges supplémentaires.

- Les ordres de grandeur des coefficients de perte de charges obtenus sont : - B = 215 s/m2 (soit 3,61 m pour 100 m3/h), - C = 4 729 s2/m5 (soit 5,94 m pour 100 m3/h).

où B correspond au coefficient de pertes de charges linéaires qui traduit la réponse de l’aquifère et C correspond au coefficient de pertes quadratiques dues à la convergence des écoulements, au passage de l’eau dans les crépines et à la friction dans le tubage.

Les pertes de charges quadratiques sont relativement faibles, le débit spécifique est de 10 m3/h/m pour un pompage à 100 m3/h. Compte tenu de l’encombrement du puits par les débris de béton, les résultats signalent un ouvrage très productif.

Le terme « B » des pertes de charges linéaires est peu élevé, ce qui signale un aquifère très productif.

L’illustration 3 récapitule les résultats des essais de puits et de l’essai de nappe, réalisés en 1969 et en 2010.


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Date Débit (m3/h)

Durée Niveau

statique (m/sol)

Niveau dynamique

(m/sol)

Rabattement (m)

Débit spécifique (m3/h/m)

23-25/04/1969 83,8 52h25 7,17 23,81 16,64 5,03

14/12/2010 58,50 1h 4,76 12,29

14/12/2010 80,50 1h 7,11 11,32

14/12/2010 99,50 1h 9,59 10,38

14/12/2010 Pas d’essai de nappe par crainte d’inonder les terrains et les habitations

se trouvant plus à l’aval

Illustration 3 - Caractéristiques hydrodynamiques du forage de « L’Hospice 3 » en 1969 et en 2011.

Se basant sur l’état quantitatif de l’unité de gestion Eocène/Centre et sur les faits constatés par le bureau d’études ANTEA, l’hydrogéologue agréé a :

- remarqué que les volumes horaires sollicités ne paraissent pas raisonnables par rapport aux puissances installées (80 m3/h à l’Hospice et 72 m3/h à Villegeorges (outre le problème de qualité de l’eau),

- souligné le fait que les volumes sollicités confirment la nécessité de rechercher une nouvelle ressource de qualité,

- exprimé un avis favorable à l’utilisation du forage F3 (L’Hospice 3), avec les débits et volumes suivants : 100 m3/h ; 2 000 m3/j ; 720 000 m3/an.

Son avis favorable a toutefois été émis avec plusieurs réserves, dont l’obligation :

- qu’une nouvelle ressource, autre que l’Eocène, soit rapidement trouvée,

- de réhabiliter le forage, dès qu’une nouvelle ressource sera opérationnelle.

2.3. IMPACT DES PRELEVEMENTS – COMPATIBILITE AVEC LE SDAGE ET LE SAGE

5 ouvrages AEP captant l’aquifère de l’Eocène incluant les 2 autres forages du SIAEPA sont recensés dans un rayon de 10 km autour du forage de l’Hospice 3. En outre, l’ouvrage situé à 20 m de ce dernier (07788X0001/F1, « l’Hospice 1 ») n’est plus exploité depuis 1970. D’autres ouvrages, viticoles ou autres, ne captant pas forcément l’aquifère de l’Eocène sont situés entre 3 000 et 10 000 m autour du forage de l’Hospice 3. Des simulations ont été effectuées en 2012 par le bureau d’études GEOPAL (rapport 11GIR36 joint en annexe du dossier) afin de calculer le rabattement au droit de ces ouvrages après 1 an et 10 ans de fonctionnement de l’ouvrage de « l’Hospice 3 », à un débit de 100 m3/h (débit de pointe sollicité). Ce rabattement est respectivement de 2,45 et de 3,58 m au droit de l’ouvrage « Pailleyre » pour ces deux durées de fonctionnement. Dans les mêmes conditions d’exploitation, il est de 0,03 et de 1,16 m au droit de l’ouvrage « Villegeorges », situé à 5 500 m (captage AEP le plus proche après celui de « Pailleyre »).

La demande présentée tient compte des recommandations générales du SDAGE Adour-Garonne, dans sa mise à jour, pour la période 2010-2015, au niveau de plusieurs mesures :

- B6 : objectifs de qualité des eaux souterraines,

- B23 : protection du forage (programme en cours),


10 BRGM/RP-65054-FR

- A26 : les cimentations des tubages sont effectives,

- C17 : priorité d’utilisation pour l’AEP est respectée,

- C18 : respect des cotes piézométriques minimales,

- C24 : mise en place d’un comptage des volumes.

La demande présentée tient compte des recommandations générales du SAGE « Nappes profondes de Gironde », au niveau de plusieurs mesures :

- 4-1 : conformité de l’autorisation de prélèvement avec le SAGE Nappes profondes,

- 4-2 : mention de l’unité de gestion concernée,

- 4-14 : unicité de la ressource pour chaque captage,

- 3-4 et 4-13 : la mesure du niveau est possible et effective (suivi BRGM) sur le captage de « L’Hospice 3 »,

- 5-6 : connaissance de l’usage de l’eau distribuée,

- 5-7 : connaissance de l’état du réseau, présentation des travaux de réhabilitation, bon rendement,

- 5-9 et 5-10 : économies d’eau sur les installations collectives,

- 6-6 : diagnostic périodique des forages : le SIAEPA s’est engagé à faire les travaux de réhabilitation dès qu’une nouvelle ressource de substitution sera mise en place.

2.4. QUALITE DES EAUX

Les analyses chimiques effectuées sur les eaux du captage n’ont montré aucune anomalie en ce qui concerne les paramètres indésirables et toxiques à l’exception du fer où une des 8 analyses effectuées a révélé une teneur supérieure à la norme de potabilité en vigueur (200 µg/l). L’eau est aussi exempte de germes d’origine fécale aux dates et heures de prélèvements entre 1990 et 2012. Le potentiel de dissolution du plomb est faible à moyen. Du côté de l’équilibre calco-carbonique, l’eau brute est à l’équilibre, cependant, au départ en distribution, elle devient incrustante. Elle aura donc tendance à déposer du tartre.

3. Avis du BRGM

3.1. IMPACT DES PRELEVEMENTS SUR LES OUVRAGES ALENTOURS SOLLICITANT LE MEME AQUIFERE

Le dossier recense les forages captant l’aquifère de l’Eocène à 10 km autour de l’ouvrage « l’Hospice 3 » et qui, de ce fait, sont susceptibles d’être impactés par les prélèvements.

Les simulations de l’impact des prélèvements sur les ouvrages situés aux alentours du captage en question montrent qu’après 10 ans d’exploitation, le rabattement maximal (3,58 m) est obtenu au droit du captage « Pailleyre » (très peu exploité) distant de 465 m. Au-delà, les rabattements deviennent très faibles. En fait, l’exploitation de l’ouvrage « l’Hospice 3 » impacte peu les ouvrages captant le même aquifère.


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3.2. IMPACT DES PRELEVEMENTS SUR L’UNITE DE GESTION DU SAGE « NAPPES PROFONDES DE GIRONDE » CONCERNEE

Les prélèvements concernent l’unité de gestion Eocène/Centre du SAGE considérée comme déficitaire en 1998 (année de référence). L’illustration 4 qui présente les écarts calculés entre les volumes prélevés en 2012 et les nouveaux VMPO4 montre que les prélèvements effectués au droit de l’UG Eocène/Centre ont été supérieurs de 8,90 Mm3 au VMPO. Cet écart positif indique que cette unité de gestion était largement déficitaire en 2012.

Illustration 4 - Ecarts entre volumes prélevés en 2012 et VMPO.

Le dossier précise bien que l’unité de gestion Eocène/Centre est très déficitaire. Il évoque les différentes actions mises en place ou envisagées en matière d’économies d’eau profonde : sensibilisation du public aux gestes citoyens, arrosage raisonné des espaces verts à partir de ressources de substitution (récupérateurs d’eau de pluie, prélèvements en rivière).

Le SIAEPA sollicite pour l’ouvrage « L’Hospice 3 » des débits horaire et journalier identiques à ceux déjà autorisés, mais un volume annuel correspondant au double du volume déjà autorisé. Toutefois, ce chiffre élevé est lié au fait que le captage « l’Hospice 3 » est le seul ouvrage effectivement exploité, les autres servant d’ouvrages de secours en raison de leur teneur élevée en H2S ou en fluor.

Les prévisions en ce qui concerne le nombre d’abonnés, d’habitants et les besoins annuels à l’horizon 2025 sont acceptables.

Néanmoins, une erreur dans le calcul du volume journalier de pointe pour 2025 est constatée. D’après les calculs, il sera de 5 409 et non de 5 509 m3/j (avec toujours comme hypothèse, une augmentation annuelle de 2,3 % du nombre des abonnés).

Les volumes sollicités et acceptés sous réserve par l’hydrogéologue agréé paraissent acceptables compte tenu des besoins actuels et à venir des communes adhérentes au SIAEPA de Castelnau-de-Médoc.

Contrairement aux dires de l’hydrogéologue agréé, la capacité de la pompe d’exhaure est bien de 100 m3/h et non de 88. Les débits de pointe sollicités peuvent donc être atteints.

4 VMPO issus du SAGE révisé en 2012 et approuvé par arrêté préfectoral du 18 juin 2013

CENTREMEDOC-

ESTUAIRELITTORAL NORD SUD Total Mm3

-5,96 -2,78 -10,04 S.O. -7,58 -26,36

-3,85 -2,51 -13,91 S.O. -1,77 -22,04

sup. -1,21 -0,36 -0,48

inf. à moy. -1,11 0,04 -0,39

-0,51 -0,94 -1,34 -1,59 -0,47 -4,86

-2,61 -0,77 N.T. N.T. -12,00 -15,38

-4,03 -9,33 -25,61 -2,47 -21,83 -63,26

Cénomano-Turonien

Total

Oligocène RG

Eocène 8,90 N.T. 5,39

Campano-Maastrichtien

Unité de Gestion

Miocène


12 BRGM/RP-65054-FR

Le volume global sollicité passe de 1 879 750 à 2 234 750 m3/an, soit une augmentation de 355 000 m3/an représentant 19 % du volume actuellement autorisé. L’impact global des prélèvements sur l’UG Eocène/Centre n’est pas négligeable mais justifié et sera essentiellement concentré à l’avenir au droit de l’ouvrage de « l’Hospice 3 ».

Pour ce qui est de la piézométrie de l’Eocène inférieur à moyen dans le secteur de Castelnau-de-Médoc, les dire de l’hydrogéologue agréé concernant la remontée des niveaux piézométriques depuis 2006 sont validés. En outre, l’examen des chroniques actuelles montre que cette remontée s’est poursuivie entre 2012 et 2015. La cote piézométrique au droit de l’ouvrage de « l’Hospice 1 » varie en 2015 entre 5-6 et 11-12 m NGF, selon que le forage de « l’Hospice 3 » est en service ou à l’arrêt. Le risque de l’intrusion saline au niveau du secteur de l’ouvrage est en tout cas écarté.

3.3. DETERMINATION DE LA COTE MAXIMUM DE RABATTEMENT DE LA NAPPE AU DROIT DES OUVRAGES ET DEBITS CORRESPONDANTS

Le forage se situe dans une zone où la nappe de l’Eocène est captive. Le toit de l’Eocène moyen se situe à 30 m de profondeur.

Le rapport d’ANTEA ne fournit que le rabattement (aucune indication sur les niveaux statique et dynamiques observés au droit de l’ouvrage lors des essais de puits de décembre 2010). Toutefois, la chronique piézométrique disponible dans le sigesaqi pour l’ouvrage de « l’Hospice 1 », situé à proximité immédiate de « l’Hospice 3 », montre que le niveau statique de la nappe est à environ 13 m de profondeur (forage très influencé par les pompages réalisés dans le forage « l’Hospice 3 ».

Avec un rabattement d’environ 10 m observé sur l’ouvrage de « l’Hospice 3 » après seulement 1 h de pompage, en 2010, à 100 m3/h, le niveau dynamique de la nappe devait se situer vers 23 m de profondeur, soit 3 m NGF. Ceci est en accord avec la chronique piézométrique enregistrée au droit de l’ouvrage « l’Hospice 1 », situé à 16,50 m de distance, et où la cote piézométrique minimale est de 5 m NGF. Il n’y a donc pas, à court terme, de risque de dénoyage de l’aquifère de l’Eocène au droit de cet ouvrage. Cette marge est toutefois étroite et une surveillance attentive de l’évolution de la piézométrie au droit et dans le secteur du forage est vivement conseillée.

Le dossier n’aborde pas la thématique du débit critique quand il cite les essais de puits réalisés par ANTEA en 2010. Toutefois, le graphique relatif à ces essais et présenté dans le rapport d’ANTEA, montre que le débit critique de l’ouvrage n’a pas été atteint à 100 m3/h. Le dossier ne cite pas non plus les essais de puits réalisés en 1969. ANTEA les évoque dans son rapport en citant le niveau statique et les débits appliqués mais sans fournir les chiffres des rabattements correspondants.

3.4. AVIS GLOBAL SUR LE DOSSIER

De façon plus générale, le rapport du bureau SOCAMA INGENIERIE est clair, mais comporte quelques erreurs et des points obscurs :

- l’ouvrage ne capte pas l’aquifère à 129 m de profondeur, mais entre 49 et 124 m,

- erreur dans le calcul du volume journalier de pointe pour 2025,

- le volume annuel total autorisé pour l’unité de gestion Eocène/Centre (720 000 m3/an) n’est pas expliqué : que représente ce chiffre et quel est son lien avec la somme des volumes annuels actuellement autorisés pour ces 3 ouvrages, qui est de 1 879 750 m3/an ? Si ce volume représente un prélèvement global maximal pour les 3 ouvrages, il devra logiquement être supérieur ou égal au volume annuel autorisé par ouvrage ce qui n’est pas aujourd’hui le cas (cf. illustration 1).

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