rapport 20 annuel 15 - uqac
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R A P P O R TA N N U E L
2015
Maxime Paré explore le potentiel économique des terres arables du Saguenay—Lac-Saint-Jean
LES PRÉCIEUX AVANTAGES DU TERROIR NORDIQUE Page 3
LA FONDATION DE L’UNIVERSITÉDU QUÉBEC À CHICOUTIMI
Rapport annuel FUQAC 2015 3
TA B L ED E S
M AT I È R E S
C R É D I T S
Rapport annuel 2015
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LES PRÉCIEUX AVANTAGES DU TERROIR NORDIQUE
RAPPORT DU PRÉSIDENT
LES INVESTISSEMENTS DANS LA CONNAISSANCE
LE BILAN FINANCIER
LES PROJETS SPÉCIAUX DU RECTORAT
LA RECHERCHE CONTRIBUE AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
UNE FONDATION TRÈS ACTIVE
AU PANTHÉON DE LA RECONNAISSANCE
BOURSES D’EXCELLENCE 2015-2016 ET PRIX MASOUD FARZANEH
LES RENDEZ-VOUS CAFÉ DU VENDREDI
L’ORGANISATION DU GROUPE DE LA FONDATION DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI
LES ADMINISTRATEURS
COORDONNATEUR ET RÉDACTEUR EN CHEFBertrand Tremblay
COLLABORATRICE À LA PRODUCTION ET À LA COORDINATION
Karina Gauthier
CONCEPTION GRAPHIQUEPOLKA
RÉVISEURE LINGUISTIQUEChantale Boulanger
CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUESBertrand Tremblay
Bureau des affaires publiques de l’UQAC Cégep de Chicoutimi
Centre de Recherche et de Développement Arvida
Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Saguenay—Lac-Saint-Jean
Denis BlackburnGuylain Doyle
H-Louise FalardeauJean-Marie Tremblay
Jean-Pierre BlackburnJeannot Lévesque
Me Jean-Pierre Lévesque Maxime Paré
Paul CimonPhotothèque du CQRDA
Sécurité publique Ville de Saguenay
IMPRESSIONImprimerie Commerciale
« Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage que nous ont laissé nos parents. Un trésor est caché dedans. »
Ce conseil du riche laboureur à ses enfants
dans la fable de La Fontaine me surgit à l’esprit
quand le professeur Maxime Paré m’explique les
caractéristiques extrêmement prometteuses de
l’agriculture régionale.
Jeune homme au faciès souriant de vedette
sportive, il m’accueille dans son bureau juché
au quatrième étage du Pavillon principal de
l’Université du Québec à Chicoutimi. En peu
de temps, il m’étonnera par sa vision d’une
exploitation agricole orientée vers de nouvelles
cultures à haute valeur ajoutée favorisée par les
avantages de notre climat nordique. Un discours
qui tranche avec le pessimisme contagieux
que manifestent systématiquement nombre de
spécialistes étrangers quand ils observent les
possibilités d’une agriculture soumise au climat
sévère de notre région.
Originaire de Joliette, diplômé en agronomie et
en physique des sols (maîtrise) de l’Université
Laval, il détient un doctorat en sciences des
sols de l’Université de la Saskatchewan. Sa
thèse porte sur la fertilité des sols nordiques.
Son plan de carrière s’est dressé au hasard des
circonstances. Après quelques expériences sur
le marché du travail, notamment avec un club-
conseil en environnement de Napierreville en
Montérégie, un message publicitaire de La Presse
indiquant que l’UQAC s’intéressait à l’agriculture
nordique attire son attention au printemps
2012. En répondant à cette annonce signée par
Sylvain Cloutier, conseiller principal du vice-
recteur à l’enseignement, à la recherche et à la
création, il apprend que l’invitation provient
d’Agrinova, le centre de recherche et innovation
en agriculture du Cégep d’Alma.
Même si on lui propose de partager son temps
entre l’UQAC et Agrinova au développement de
l’agriculture nordique dans le cadre d’un finan-
cement assumé par plusieurs partenaires, dont
l’UPA, il accepte avec enthousiasme en percevant
dans cette offre une porte ouverte sur une exploi-
tation de l’agriculture nordique à la fine pointe de
l’innovation. L’installation dans notre région de ce
fils originaire de la ceinture montréalaise s’est faite
en douceur, puisque son épouse, Julie Guérin, est
originaire de La Baie. Après trois ans d’une prépa-
ration fructueuse, il devient, en 2015, professeur
régulier au Département des sciences fonda-
mentales de l’université régionale. Il encadre une
équipe de recherche comprenant cinq étudiants
en ressources renouvelables.
Le professeur Paré se prive actuellement des
services d’un professionnel pour œuvrer le plus
souvent possible sur le terrain à l’aménagement
de nouvelles bleuetières, notamment sur les sols
les plus propices, et multiplie les séances de travail
avec les spécialistes de la Ferme expérimentale de
Normandin. « Les producteurs me soumettent
des problèmes que je fais mijoter dans ma bulle
de chercheur à la recherche de solutions qui
surgissent souvent spontanément. C’est fascinant,
mais je suis bien conscient que, pour avancer
avec plus d’assurance et surtout répondre aux
Quelques membres de l’équipe de recherche. Sur la photo (de gauche à droite) : Andréanne Simard (étudiante en biologie), Josée-Anne Lévesque (étudiante à la maîtrise en ressources renouvelables), Maxime Paré, Catherine Tremblay (étudiante à la maîtrise en ressources renouvelables) et Mélanie Aubin (étudiante à la maîtrise en ressources renouvelables).
Par Bertrand Tremblay
Entrevue avec le professeur- chercheur Maxime Paré
L’AGROALIMENTAIRE RÉGIONAL GÉNÈRE
15 300 EMPLOISLes précieux avantages
du terroir nordique
Rapport annuel FUQAC 2015 5
L’UQAC s’y emploie comme vous nous
l’avez expliqué au déjeuner de la
Fondation tenu le 29 janvier dernier.
Vous étiez accompagné des présidents
de l’UPA régionale et d’AgroBoréal, Yvon
Simard et Gilles Déry. Vous aviez étonné
tout le monde avec la culture à grande
échelle d’un petit fruit méconnu ici, la
camerise, mais dont la confiture réalisée
par Camerises Mistouk du promoteur
Dominique Tremblay d’Alma est recherchée
par toutes les fines bouches du Québec
depuis les commentaires ravis des Dragons
de la télévision Gilbert Rozon et Danièle
Henkel le 6 juin dernier.
Il s’agit d’une plante très nordique qui pousse dans
les milieux hostiles comme la Sibérie. La camerise
ressemble au bleuet. Elle est plus allongée et la
chair intérieure est rouge vif. C’est le meilleur
antioxydant que l’on connaît, quatre fois plus effi-
cace pour la santé que le bleuet et la canneberge :
le plus fidèle allié de notre système immunitaire.
Les Japonais adorent les confitures à la camerise.
Une entreprise de Saint-Coeur-de-Marie,
Végétaux-Lab, a défrayé le droit d’exploitation
du brevet détenu par l’équipe de recherche de la
Saskatchewan qui a mis au point l’adaptation de la
camerise au climat canadien. Une première mise
en terre de 300 000 plants souches est complétée.
Le fruit prend quatre à cinq ans pour imprégner
son ADN dans de nouveaux sols. Il devrait donc
apparaître dans les épiceries au cours de 2017.
Double avantage pour la région, la camerise serait
récoltée au début de l’été et traitée dans les usines
de congélation avant le retour annuel du bleuet,
en août. L’avènement au rythme industriel de la
camerise allongerait d’autant la période d’intense
activité consacrée à l’exploitation des petits fruits.
Une bonne nouvelle pour les cueilleurs et l’industrie
du bleuet.
LA MYSTÉRIEUSE ÉPINETTE
NOIRE FERA L’OBJET D’UN
EXAMEN MINUTIEUX.
Vous avez entrepris votre programme
de recherche par l’étude des sols.
Pourquoi?
Pour aller au-delà de de la monoculture. Je caresse
même d’en savoir davantage sur l’épinette noire.
La composition des sols et le climat sont les deux
facteurs majeurs qui différencient un produit.
Les grands vins d’Europe, de France notamment,
sont surtout associés à la pédologie locale.
Certains sols contiennent plus de calcaire. Nour-
ris par une terre aussi riche et abreuvée de soleil,
les raisins se gonflent des ingrédients qui com-
posent les vins de haute qualité, des produits
vraiment uniques.
Quelles modifications le scientifique
peut-il effectuer pour améliorer
la culture de fruits et légumes ?
La recherche souvent guidée par l’expérience de
gens de la terre conduit à des interventions effi-
caces. Prenons le bleuet qui pousse dans les sols
sablonneux bien drainés et très acides. Quand on
coupe la forêt pour aménager une bleuetière, on
broie les résidus pour faire du paillis organique
avec des copeaux et on complète avec le brûlage.
Toutes ces opérations affectent la composition
de la matière organique, la rétention en eau, en
chaleur et la possibilité du sol à fournir les élé-
ments nutritifs. Le producteur doit donc choisir
les bons engrais en se souvenant toujours qu’une
bonne gestion des sols est directement reliée à la
rentabilité d’une exploitation agricole.
Pourquoi le brûlage ?
Il s’agit d’une pratique à la fois folklorique et
scientifique. Le bleuet est une plante de transition
forestière. Après un feu, il prend de l’expansion
Josée-Anne Lévesque (étudiante à la maîtrise à l’UQAC) évalue, à Saint-Eugène-d’Argentenay,
le recouvrement végétatif en utilisant la méthode Pin-Frame pour la culture du bleuet.
Utilisation de filets pour limiter l’accès sur le broutage des oiseaux dans les parcelles expérimentales, quelques jours avant les récoltes de camerises.
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demandes qui s’accumulent, il faudra ajouter
l’aide d’un professionnel. Dans l’immédiat,
cependant, je préfère multiplier les responsabilités
d’enseignement, d’administration et de recherche
plutôt que d’être rivé à mon bureau. »
« Encore aujourd’hui, l’agri-culture n’est toujours pas associée à la modernité. »
Après quatre ans en terre saguenéenne et jean-
noise, je pressens chez cet agronome de formation
une accumulation suffisante de connaissances
pour lui demander justement sa perception de
l’importance de l’agroalimentaire dans l’économie
régionale. Il me répond avec l’assurance d’un
Bleuet de souche...
Elle domine avec 15 300 emplois répartis dans
1 225 entreprises et des revenus annuels d’un
demi-milliard de dollars. La production laitière
vient en première place (113 M$) suivie de celle
du bleuet (34 M$), des grandes cultures (32 M$),
des pommes de terre (21 M$) et de l’élevage de
bovins de boucherie (16 M$) selon le profil tracé
par les statisticiens de Québec en 2013. Il faut
ajouter à ces éléments de base les corollaires à
croissance variable que sont l’agrotourisme, la
table alimentaire de la zone boréale aménagée par
Nutrinor, la Fromagerie Perron, la Chocolaterie
des Pères Trappistes de Mistassini, la Boucherie
Charcuterie Perron ainsi que Propur et Legupro qui
regroupe des producteurs de pommes de terre et
de légumes pour des activités de transformation
et de mise en marché.
Des chiffres qui demeurent impressionnants
même si le nombre de fermes diminue et que des
entreprises extérieures s’emparent de précieux
quotas de lait, faute de relève ou simplement
parce que leurs exploitants aspirent à une retraite
décente.
Qu’en pensez-vous?
Ce qui m’étonne vraiment, c’est de constater
l’importance accordée dans les médias régionaux
à la grande entreprise, alors que l’agriculture
paraît toujours être une activité plus ou moins
négligeable.
Il faut plonger dans l’histoire pour comprendre.
Nous souffrons du syndrome de la grande entre-
prise depuis l’ère de la Pulperie de J.-E.-A. Dubuc
et des Price. Une attitude bien compréhensible
quand on se rappelle que l’industrie des pâtes
et papiers et celle de l’aluminium ont projeté la
région, au début du XXe siècle, dans l’économie
moderne et ses salaires élevés après les années du
défrichement et de la colonisation, une période
d’un labeur intense remplie d’espoir, mais arro-
sée de larmes, comme le décrit si bien Ghislain
Bouchard dans sa Fabuleuse Histoire d’un
Royaume. Encore aujourd’hui, l’agriculture n’est
toujours pas associée à la modernité.
LA CAMERISE EST QUATRE FOIS
PLUS ANTIOXYDANTE QUE LE
BLEUET.
Rapport annuel FUQAC 2015 76
L’industrie laitière demeure la principale
exploitation agricole au pays des Bleuets.
Quel regard portez-vous à son évolution ?
Des artisans ont développé une telle maîtrise de la
technologie fromagère et du contrôle de la qualité
qu’ils parviennent, d’une exposition à l’autre, à
atteindre de nouveaux sommets. Notamment, les
fromageries Perron de Saint-Prime et Blackburn
de Jonquière enrichissent la renommée de la
région, à ce chapitre, en collectionnant prix et
mentions honorables.
Le lait d’ici a une saveur particulière. Il faut en
attribuer le mérite à Nutrinor et aux autres
producteurs laitiers demeurés des propriétés
régionales, alors qu’ailleurs tout est intégré dans
des ensembles gigantesques. L’importance de
cette industrie nécessite beaucoup d’hectares
consacrés au pâturage et au fourrage. Pour
augmenter la qualité des sols, on procède à la
rotation des cultures avec des plantes annuelles,
soit le canola, l’orge et le lin.
Voilà un autre avantage sur l’agriculture dans la
vallée du Saint-Laurent dont la concentration par
quelques propriétaires rend impossible l’applica-
tion du système établi chez nous. L’appauvrisse-
ment des sols accroît l’utilisation d’engrais et des
pesticides. Les coûts de production augmentent
en conséquence.
Toutes ces conditions favorables à un
meilleur rapport qualité-prix peuvent-
elles provoquer des retombées
économiques intéressantes comme
avec les vins français favorisés par des
sols riches en calcaire et un ensoleille-
ment exceptionnel ?
Sans doute, mais il appartient à la région de se
démarquer, de tirer profit de notre climat; tout
comme nos producteurs de pommes de terre
le font en mettant en perspective la résistance
aux maladies que manifestent leurs tubercules,
un avantage profitable économiquement. Cette
caractéristique explique pourquoi nos produc-
teurs fournissent 60 % de la semence utilisée dans
l’ensemble du Québec.
L’entrée de Maxime Paré dans la communauté
universitaire du Saguenay—Lac-Saint-Jean en
qualité de professeur-chercheur avec le mandat
spécifique de participer, en partenariat avec des
organisations du milieu, au développement d’un
volet majeur de l’économie, n’est pas la première
initiative de l’UQAC en faveur de l’agriculture.
En 1980, des spécialistes en géographie, en biolo-
gie et en physique forment le Groupe de recherche
sur les bleuetières de la Sagamie. Ils contribuent
ainsi à l’intégration de l’agriculture dans l’axe
de développement Moyen-Nord. Leurs travaux
façonnent, rappelle la direction de l’institution,
« une dynamique visant la compréhension des
processus impliqués et l’amélioration des façons
de faire... Le ministère de l’Agriculture, des Pêche-
ries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et
plusieurs propriétaires de bleuetières ont adopté
le nouveau devis de réaménagement suggéré ».
Le résultat se traduit alors par une meilleure
rentabilité.
Catherine Tremblay (étudiante à la maîtrise à l’UQAC) et Andréanne Simard (étudiante en biologie à l’UQAC) semant, dans les Serres de l’UQAC, des camerisiers dans du sol possédant différentes conditions de pH et d’éléments nutritifs.
À Labrecque,Catherine Tremblay (étudiante à la maîtrise à l’UQAC) commence
son expérience en évaluant les besoins nutritionnels des camerisiers.
durant deux ou trois ans, et lorsque la forêt
se referme, il régresse et tombe à un niveau
marginal. En le fauchant pour le maintenir dans
cette zone de transition, le producteur pourrait
passer outre à l’étape du brûlage. On constate
cependant que le feu élimine la pression de
certaines maladies transmises par les insectes. Il
détruit les œufs et limite ainsi l’action néfaste de
ces parasites rendant superflue l’utilisation aux
retombées catastrophiques sur l’environnement
que sont les pesticides. L’étude sur ce phénomène
provient surtout d’ailleurs. Il faudra faire nos
propres vérifications. Nous élaborons donc un
vaste projet quinquennal de recherche sur le
cycle de reproduction du bleuet en partenariat
avec nos collègues de la Ferme expérimentale
d’Agriculture Canada à Normandin et avec l’aide
de collaborateurs précieux, dont le Syndicat des
producteurs de bleuets du Québec.
Et la recherche sur l’épinette noire ?
C’est une essence très intéressante sur le plan
scientifique, dont la capacité d’adaptation de-
meure un mystère. L’arbre pousse partout même
sur le roc comme on peut le constater en roulant
sur la route qui conduit à Charlevoix. Quand la
nature lui fournit des terres saturées en eau, il finit
par s’y adapter avec le temps pendant que d’autres
essences forestières périssent dans de telles
conditions. L’épinette noire crée son propre envi-
ronnement.
Les producteurs de pâtes et papiers
préfèrent sa fibre. Quels autres
produits l’industrie peut-elle en tirer ?
Avec plusieurs confrères, je cherche la réponse.
Nous parviendrons à trouver des utilisations
intéressantes. L’exploration commence à peine.
L’ORGE ET LE CANOLA POUSSENT MIEUX ICI QUE DANS LA VALLÉE DU SAINT-LAURENT.
Revenons au grand mouvement vers
l’augmentation de l’exploitation agricole
régionale. Quels avantages offre notre
terroir à la production de denrées
alimentaires ?
Le Saguenay—Lac-Saint-Jean se distingue des
autres régions du Québec par sa faible pro-
duction de maïs-grain et de soya, des éléments
qui abondent dans la vallée du Saint-Laurent.
Mais l’orge et le canola poussent généreusement
pendant que les bouffées de grande chaleur, en
période estivale, éliminent dans le sud du Québec
ces productions dès l’apparition des premières
pousses. Notre région fournit, notamment
avec autant d’efficacité que les grandes plaines
de l’Ouest, ce précieux canola que l’industrie
exploite de plus en plus. Une culture qui apporte
un revenu supplémentaire assez intéressant à nos
agriculteurs.
Autre projet intéressant que nous développons
depuis un an avec Agrinova, c’est la culture du
canola biologique. La plante se vend deux à trois
fois plus cher la tonne que le canola conventionnel.
Intérêt supplémentaire, la région ne subirait pas
la concurrence de l’Ouest, dont les fermiers ne
peuvent ajouter le canola biologique sans nuire
à leurs cultures essentielles. Le canola biolo-
gique est libéré de l’acide que le bétail ne parvient
pas à assimiler. Nous avons découvert, dans la
périphérie d’Hébertville, un espace suffisamment
isolé pour cultiver, avec succès, ce canola biolo-
gique, qui recèle une valeur ajoutée financière-
ment très précieuse. Nous nous intéressons aussi
à d’autres cultures au potentiel économiquement
intéressant comme le chanvre (huile et fibre à
vêtements), à des cultures inexistantes dans la
vallée du Saint-Laurent, mais qui conviendraient
à la texture de nos sols et à notre climat aux nuits
fraîches.
L’UQAC ET LA RECHERCHE EN
AGRICULTURE NORDIQUE
UN LAIT D’UNE SAVEUR BIEN
PARTICULIÈRE.
8 Rapport annuel FUQAC 2015 9
Cinq ans plus tard, le Groupe de recherche sur
la productivité végétale (GRPV) prend forme
et intègre à sa programmation des axes sur la
« valorisation du bleuetier nain » et la « télédétec-
tion des microclimats agroforestiers ». Après huit
années de recherche en agriculture, l’UQAC fait
une pause et, en 2002, c’est le Groupe de recherche
sur les ressources renouvelables en milieu boréal
(GR3MB) qui prend la relève tout en s’inté-
grant au Centre de recherche sur la boréalie qui
regroupe les unités suivantes :
Les trois laboratoires d’écologie végétale et
animale, celui des sciences aquatiques (LASA)
et le laboratoire d’analyse et de séparation des
essences végétales (LASEVE).
Quatre chaires sur la recherche en éco-conseil,
sur les agents anticancéreux d’origine naturelle,
sur les espèces aquatiques exploitées et la Chaire
de recherche du Canada en écologie aquatique en
milieu boréal.
« Par ailleurs, fait observer l’UQAC, les objectifs de
développement qui visent l’ensemble des compo-
santes de l’écosystème boréal et leur aménagement
incluent les défis reliés à l’agriculture pratiquée en
milieu nordique, de même que ceux associés à son
développement durable.
En définitive, la présence du Centre à l’UQAC
a constitué un terreau fertile pour une nouvelle
implication de l’Université au développement du
créneau d’excellence « Agroboréal », dont s’est
dotée la région. »
« BERNARD ANGERS FUT POUR
NOUS TOUS UN AMI ADMIRABLE. »
Avant de commencer la présentation du rapport
de l’année 2015, je veux tout d’abord rendre
hommage à un de nos membres honoraires,
Bernard Angers, décédé le 29 février 2016. Nous
connaissons tous les services remarquables qu’il
a rendus à la région depuis son retour en 1993
comme recteur de l’Université du Québec à
Chicoutimi, après avoir connu une brillante
carrière comme haut fonctionnaire, dont une
vingtaine d’années comme sous-ministre au
sein de différents ministères du gouvernement
du Québec. L’Université a connu un essor
remarquable sous sa gouverne, particulièrement
dans le domaine de la recherche. Il a façonné la
nouvelle Ville de Saguenay et il a consacré ses
années de retraite au service de la région comme
président du CQRDA. Il a toujours manifesté un
grand intérêt envers la Fondation ; il participait de
manière assidue à nos activités. Nous garderons
toujours le souvenir d’un homme chaleureux,
intègre, respectueux des autres et entièrement
dévoué au développement de la région. Nous
avons tous perdu un ami admirable.
AUGMENTATION DES BOURSES
D’EXCELLENCE ET DES SUBVEN-
TIONS VERSÉES À LA RECHERCHE
Au point de vue financier, l’année 2015 s’est
terminée par une diminution des actifs nets du
Groupe de la Fondation de l’UQAC de près de
173 000 $. Cela est principalement dû à la perte
non réalisée sur la valeur de nos placements, à
une baisse des revenus de placements et à une
augmentation des subventions. Au 31 décembre
2015, ils totalisaient 12 893 583 $, tandis qu’à
la même date en 2014, les actifs nets étaient de
13 066 311 $. Ne considérant pas la valeur de
l’Édifice Paul-Gaston-Tremblay, les placements
des trois corporations totalisaient 11 409 443 $
en 2015, alors qu’ils étaient de 11 421 632 $ au
31 décembre 2014, soit une augmentation de
12 189 $.
Pour les trois corporations du Groupe, l’excédent
des produits sur les charges avant attribution est
passé de 555 079 $ à la fin de 2014 à 486 028 $
au 31 décembre 2015, abstraction faite des gains
non réalisés sur placements. Cette diminution
de 69 000 $ résulte à la fois de la diminution des
revenus de placements et du bénéfice de location.
Pour l’année 2015, les subventions de recherche
et les bourses d’excellence octroyées par les trois
corporations du Groupe de la Fondation ont
totalisé 418 000 $, ce qui représente une augmen-
tation de 57 000 $ par rapport à 2014.
La direction de la Fondation a trouvé important
de participer au Sommet économique régional
en présentant, en avril 2015, un mémoire intitulé
Protéger et développer le patrimoine scientifique
régional. En résumé, nous avons voulu expliquer
comment, au fil du temps, la FUQAC est inter-
venue pour protéger des acquis et soutenir la
recherche dans différents domaines scientifiques,
y compris évidemment l’enseignement. Nous
avons saisi l’occasion offerte par les organisateurs
du Sommet pour faire un plaidoyer sur le rôle
crucial de la recherche au Saguenay–Lac-Saint-
Jean. Il est reconnu que l’Université du Québec
à Chicoutimi, tant par ses activités que par les
retombées régionales des travaux de ses cher-
cheurs, est un des principaux leviers écono-
miques de la région et nous en avons donné
divers exemples.
Nous avons indiqué que la FUQAC souhaitait
que le gouvernement, à travers ses différentes
politiques et interventions, considère la dimension
territoriale des impacts de la recherche.
Rapport du président
LA RÉGION A BESOIN DE NOUVEAUX PILIERS EN RD
Travaux de séparation de la matière organique du sol par flottaison dans une liqueur dense. Sur la photo : Mélanie Aubin (étudiante à la maîtrise en ressources renouvelables) au Laboratoire des
matériaux terrestres (LabMaTer) de l’UQAC.
Me Guy Wells, président du Groupe de la Fondation de l’UQAC
DÉTACHONS LA RÉALISATION DES QUATRE PROJETS SUIVANTS QUI
ONT MARQUÉ CETTE PREMIÈRE GRANDE PÉRIODE DE CONTRIBUTION
DE CHERCHEURS DE L’UQAC AU DÉVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION
AGRICOLE RÉGIONALE :
1. La cartographie et la description des sites
et des méthodes d’aménagement des
bleuetières coopératives.
2. Les différents processus naturels influençant
la productivité des bleuetières, à savoir la
pollinisation, la circulation des courants
d’air froid et la dégradation des sols.
3. Les nouvelles stratégies concernant
l’irrigation, la protection contre le gel, etc.
4. L’intégration des différentes connaissances
scientifiques et des connaissances terrain
des producteurs dans un nouvel instrument
géomatique destiné au gestionnaire
désireux d’améliorer l’efficacité et la
productivité de sa bleuetière.
11Rapport annuel FUQAC 2015
Nous avons également souligné que nous étions
d’avis que la consolidation des créneaux tradi-
tionnels et le développement de secteurs de
recherche émergents exigent des investissements
supplémentaires. La FUQAC a lancé un appel au
gouvernement, mais aussi à tous les partenaires
régionaux pour protéger le patrimoine scientifique
régional et favoriser le développement de nou-
veaux piliers de recherche et de développement.
Durant l’année, nous avons fait les démarches
nécessaires auprès des autorités fiscales fédé-
rales et auprès de l’Inspecteur général des insti-
tutions financières pour modifier les statuts de la
Fondation pour les rendre conformes aux règles
applicables afin de nous permettre de concréti-
ser le partenariat envisagé avec l’UQAC pour la
gestion des fonds actuels des deux organismes.
Une assemblée générale spéciale a été tenue le
25 septembre 2015 pour approuver la modifica-
tion de nos statuts. Nous avons obtenu les auto-
risations nécessaires et les lettres patentes supplé-
mentaires ont été émises à la fin de l’automne.
Lors de l’assemblée annuelle de la Fondation du
17 avril 2015, nous avons accueilli deux nouveaux
membres et administrateurs: Mme Denyse Blanchet,
directrice générale du Cégep de Chicoutimi,
et M. Serge Trembley, ingénieur. À l’occasion
de l’assemblée spéciale du 25 septembre 2015,
le colonel Darcy Molstad, commandant de la
Base des Forces canadiennes de Bagotville,
a été nommé membre et administrateur de la
Fondation.
En 2015, nous avons décidé de tenir à l’automne
au lieu du printemps la cérémonie de nomination
de membres honoraires et de tenir au printemps
2016 la cérémonie de remise des bourses d’ex-
cellence de la Fondation. Le 30 octobre 2015, la
Fondation a donc procédé à la nomination de
deux nouveaux membres honoraires, M. Ronald
Boivin, CPA de la firme Boivin Darveau Boily et
M. Adam Nagy, professeur retraité de l’Université
du Québec à Chicoutimi.
La nomination de membres honoraires a pour
but de reconnaître les mérites de personnes qui
ont témoigné de l’attachement et de l’intérêt, par
leur implication, au développement de la Fonda-
tion ou, encore, qui ont joué un rôle important
dans le développement de l’UQAC.
En 2015, l’Institut scientifique du Saguenay–Lac-
Saint-Jean a réalisé, pour la location de l’Édifice
Paul-Gaston-Tremblay, un bénéfice de 135 700 $
comparé à 186 400 $ en 2014, ce qui dénote une
réduction de 50 700 $ à la suite de la baisse des
superficies louées. L’excédent des produits sur
les charges a été de 53 500 $, soit une diminu-
tion de 117 500 $. Cette différence est due à une
diminution du bénéfice de location de 50 700 $
et des revenus de placements de 10 000 $. À ces
diminutions s’ajoutent une augmentation des
subventions de 20 000 $ et la perte non réalisée
sur les placements et autres frais pour 36 800 $.
Les apports reportés et les actifs nets sont passés
de 3 285 530 $ à 3 318 820 $, soit une augmenta-
tion de 33 290 $.
La Fondation de l'UQAC a versé une contribution
de 412 500 $ en 2015 aux missions de l'Université.
Ce montant porte à près de 19 M $ son soutien
financier à la recherche, aux nouveaux projets
lancés par la communauté universitaire et aux
étudiants les plus méritants. L'enveloppe bud-
gétaire que la Fondation remet à l'UQAC subit,
d'une année à l'autre, des modifications reliées au
rendement des placements dans les institutions
financières, mais aussi aux dépenses que nécessite
la saine administration de l'organisation.
Les projets spéciaux ont justifié la plus grande
part du gâteau, soit 178 000 $, au cours de la
dernière année financière, mais ce sont néan-
moins les équipes de recherche qui, depuis 1972,
figurent en tête de liste parmi les bénéficiaires
de la Fondation avec un montant cumulatif de
6 245 623 $.
Les demandes de subventions pour les projets
réguliers sont d'abord filtrées par le CAFRE, le
Comité d'attribution de fonds de recherche de
l'UQAC. Elles sont par la suite transmises au
CDF, le Comité de distribution des fonds de la
Fondation par Claude Gilbert, l'agent de recherche
au Décanat de la recherche et de la création, et
par Stéphane Allaire, le doyen de la recherche et
de la création, où elles subissent un dernier examen
avant la ratification des recommandations par
l'assemblée générale. Une trentaine de projets
de recherche sont proposés annuellement. Voici
l'exemple d'une présentation :
LES INVESTISSEMENTS DANS LA CONNAISSANCE
ÉQUIPES DE RECHERCHE 90 000 $ 6 245 623 $
PROJETS SPÉCIAUX 178 000 $ 5 852 234 $
BOURSES D’EXCELLENCE 46 000 $ 374 000 $
FONDS : RIO TINTO ALCAN 34 000 $ 109 000 $
BOURSES – LUCIEN BOUCHARD 15 000 $ 356 000 $
CQRDA 46 000 $ 891 746 $
LOYERS DES CHERCHEURS ET AUTRES PROJETS 3 500 $ 4 944 830 $
412 500 $ 18 773 433 $
Voici le tableau de la répartition de la
subvention de 412 500 $, versée à la
communauté universitaire au cours de
2015, et celle attribuée depuis 1972 :
LES INVESTISSEMENTS
DANS LA CONNAISSANCE
1972 - 20152015
QUÉBEC RATIFIE LE PARTENARIAT
FONDATION-UQAC
Notre directeur administratif fait tous les efforts possibles
pour louer les espaces vacants de l’Édifice Paul-Gaston-
Tremblay, mais nous sommes grandement limités par le
zonage actuel pour le recrutement de nouveaux locataires.
La situation financière de l’Institut des métaux
légers, quant à elle, est demeurée la même que par les
années antérieures et la corporation a donc renouve-
lé les subventions suivantes : 36 000 $ pour le loyer
du CQRDA, 10 000 $ pour la revue Al13, 15 000 $ à la
Chaire sur la métallurgie de la transformation inno-
vatrice de l’aluminium du professeur Grant X. Chen
et, finalement, 2 500 $ au projet Rêver l’aluminium
pour les élèves du secondaire.
En terminant, je tiens à remercier sincèrement,
pour leur soutien et leur disponibilité, les membres
du Comité exécutif, les vice-présidents Gaétan
Boivin et Gilbert Gravel, notre secrétaire général
Claude Richard et son adjoint, Michel Michaud. Je
remercie aussi Dominique Bouchard, vice-président
de l’Institut scientifique du Saguenay–Lac-Saint-
Jean, et Pierre Tremblay, vice-président de l’Institut
des métaux légers.
Je remercie également les membres du Comité de
distribution des fonds et du Comité de placements
pour leur implication. Je tiens aussi à souligner la
collaboration qui nous est apportée par l’UQAC
pour la distribution des fonds et l’organisation de
nos déjeuners hebdomadaires, en particulier celle de
Stéphane Allaire, doyen de la recherche et de la
création de l’UQAC, ainsi que les membres de son
équipe, Sylvain Cloutier et Claude Gilbert.
Encore cette année, la Fondation a pu compter sur
une équipe dynamique et compétente pour l’admi-
nistrer : le directeur administratif Robert Crevier,
le conseiller en communication Bertrand Trem-
blay, l’adjointe administrative Karina Gauthier et la
collaboratrice aux activités de la FUQAC Micheline
Doucet. En mon nom et en votre nom à tous, je tiens
à les féliciter et à les remercier pour leur compétence,
leur efficacité et leur dévouement.
Saguenay, 1er avril 2016
Guy Wells, président
PROJET DE RECHERCHE
L’irrigation pour la production de bleuets
sauvages au Saguenay—Lac-Saint-Jean face
aux changements climatiques : pertinence
et faisabilité à partir des eaux souterraines.
RESPONSABLE
Marie-Amélie Boucher
DÉPARTEMENT
Sciences appliquées
MEMBRES DE L’ÉQUIPE
5 (Responsable inclus)
UTILISATION DE LA SUBVENTION
2 étudiants du 1er cycle
RENSEIGNEMENTS SUR LE PROJET
Les changements climatiques engendreront des
bouleversements qui affecteront de nombreuses
cultures, dont celle des bleuets. L’irrigation à
partir des eaux souterraines pourrait s’avérer un
élément important dans la gestion de la culture
du bleuet. La faisabilité de cette approche doit
être validée à partir d’une étude de l’impact de
l’irrigation sur le rendement des plants et aussi
de la disponibilité à long terme des ressources
en eau ainsi que les interactions entre l’eau de
surface et l’eau souterraine.
COMMENTAIRE DU CAFRE
Le comité a classé ce projet dans le peloton
de tête. Les évaluateurs ont apprécié les nom-
breuses qualités de ce projet. L’équipe présente
les compétences appropriées en agronomie
et en hydrogéologie, et les membres ont un bon
niveau de productivité scientifique. La proposition
est claire. Le projet de recherche permettra aux
étudiantes et aux étudiants d’acquérir des habile-
tés complémentaires à leur formation de base.
Le partenariat est présent et est démontré de
façon convaincante. Le comité propose de soutenir
le projet à raison de 10 000 $.
12 Rapport annuel FUQAC 2015 13
Le Groupe de la Fondation de l’Université du Québec à Chicoutimi
LE BILAN FINANCIERde l’exercice terminé le 31 décembre 2015
ÉTAT CONSOLIDÉ DES RÉSULTATS
BILAN CONSOLIDÉ
CONSORTIUM RÉGIONAL DE RECHERCHE EN ÉDUCATION (CRRE)
Mme CATHERINE DUMOULIN
1er VERSEMENT SUR 3 ANS (15 000 $ /45 000 $)15 000 $
CHAIRE DE RECHERCHE SUR L’UTILISATION DU CARBONE
Mme DUYGU KOCAEFE
POUR L’ANNÉE 2015-201615 000 $
CHAIRE DE RECHERCHE SUR LES AGENTS ANTICANCÉREUX D’ORIGINE NATURELLE
MM. ANDRÉ PICHETTE ET JEAN LEGAULT
5e VERSEMENT SUR 5 ANS (125 000 $ / 125 000 $)25 000 $
CHAIRE DE RECHERCHE SUR LE CARBONE Mme DUYGU KOCAEFE
5e VERSEMENT SUR 5 ANS (100 000 $ / 100 000 $)20 000 $
CHAIRE SUR LA MÉTALLURGIE INNOVANTE DE L’ALUMINIUM
M. GRANT X. CHEN
4e VERSEMENT SUR 5 ANS (60 000 $ / 75 000 $)15 000 $
GALERIE L’ŒUVRE DE L’AUTRE M. MARCEL MAROIS
3e VERSEMENT SUR 3 ANS (9 000 $ / 9 000 $)3 000 $
PROGRAMME DE RECHERCHE SUR LES TECHNOLOGIES D’ASSISTANCE POUR LE MAINTIEN À DOMICILE DES PERSONNES ATTEINTES D’ALZHEIMER ET LE SUPPORT AUX AIDANTS - LIARA
M. BRUNO BOUCHARD
2e VERSEMENT SUR 3 ANS (30 000 $ / 45 000 $)15 000 $
PROJET DE CRÉATION D’UN FONDS DE SOUTIEN À LA RECHERCHE SUR LA QUALITÉ DES SOLS AGRICOLES NORDIQUES
M. MAXIME PARÉ
2e VERSEMENT SUR 3 ANS (30 000 $ / 45 000 $)15 000 $
CHAIRE DE RECHERCHE SUR LES ESPÈCES AQUATIQUES EXPLOITÉES
M. PASCAL SIROIS
2e VERSEMENT SUR 3 ANS (35 000 $ / 52 500 $)17 500 $
AMÉLIORATION DES CONNAISSANCES ET DES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS DANS LES BÂTIMENTS MULTI-ÉTAGÉS EN BOIS
M. SYLVAIN MÉNARD
2e VERSEMENT SUR 3 ANS (25 000 $ / 37 500 $)12 500 $
PROJET BALSAC Mme HÉLÈNE VÉZINA
2e VERSEMENT SUR 3 ANS (20 000 $ / 30 000 $)10 000 $
2015 2014 $ $PRODUITS Loyers 304 533 354 016 Revenus de placements 411 719 449 926 Gain sur taux de change 7 161 4 502 Subventions et dons 17 709 3 000 741 122 811 444CHARGESFrais d’exploitation et d’administration 254 824 256 317 Frais financiers 270 48 255 094 256 365 EXCÉDENT DES PRODUITS SUR LES CHARGESAVANT LES ÉLÉMENTS SUIVANTS 486 028 555 079
ATTRIBUTIONSSubventions accordées 326 500 271 500 Subventions annulées et ajustements (7 978) (1 117)Bourses d’études 16 000 15 880 Bourses d’excellence 83 500 75 000 418 022 361 263 EXCÉDENT DES PRODUITS SUR LES CHARGES AVANT (PERTE) GAIN NON RÉALISÉ(E) SUR LES PLACEMENTS 68 006 193 816
(PERTE) GAIN NON RÉALISÉ(E) SUR LES PLACEMENTS (220 519) 310 568
EXCÉDENT DES PRODUITS SUR LES CHARGES (152 513) 504 384
2015 2014 $ $ACTIF À COURT TERME Encaisse 210 558 198 770Débiteurs 15 000 1 214Charges payées d’avance 5 000 - 230 558 199 984
PLACEMENTS 11 409 443 11 421 632 IMMOBILISATIONS CORPORELLES 1 942 521 1 990 371 13 582 522 13 611 987
PASSIFÀ COURT TERMECréditeurs et charges à payer 9 804 8 803Sommes dues à l’État 4 214 7 351Bourses à payer 75 500 10 661Apports reportés 41 300 19 000Subventions à la recherche à payer 558 121 499 861 688 939 545 676
APPORTS REPORTÉS ET ACTIFS NETSApports reportés afférents aux immobilisations corporelles 591 291 611 506
Investis en immobilisations 1 351 230 1 378 865Affectés à des fins particulières 2 560 957 2 559 267Non affectés 8 390 105 8 516 673 12 302 292 12 454 805 12 893 583 13 066 311 13 582 522 13 611 987
LES PROJETS SPÉCIAUX DU RECTORAT
Martin Gauthier, recteur de l’UQAC
14 Rapport annuel FUQAC 2015 15
Subventions régulières 2015-2016
LA RECHERCHE CONTRIBUE AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIALLa Fondation a attribué 90 000 $ aux chercheurs de l’UQAC relativement aux projets réguliers, et ce, pour l’année 2015-2016. Elle a ainsi
appliqué les recommandations du CAFRE, le Comité d’attribution de fonds de recherche de l’UQAC et du CDF, son Comité de distribution des fonds.
Nous reproduisons le résumé de huit projets qui n’avaient pas encore fait l’objet d’une publication. C’est Claude Gilbert, l’agent de recherche du
Décanat de la recherche et de la création à l’UQAC, qui procède à la lecture, aux membres du CDF, du condensé de chaque projet qu’il a lui-même
rédigé. Stéphane Allaire, le doyen de la recherche et de la création, participe également à la séance annuelle du Comité de distribution des fonds de
la FUQAC.
L’IRRIGATION POUR LA PRODUCTION DE BLEUETS SAUVAGES AU SAGUENAY—
LAC-SAINT-JEAN FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES : PERTINENCE ET
FAISABILITÉ À PARTIR DES EAUX SOUTERRAINES
Les changements climatiques engendreront des bouleversements qui affecteront de nombreuses
cultures, dont celle des bleuets. L’irrigation à partir des eaux souterraines pourrait s’avérer un élément
important dans la gestion de la culture du bleuet. La faisabilité de cette approche doit être validée à
partir d’une étude de l’impact de l’irrigation sur le rendement des plants, et aussi de la disponibilité
à long terme des ressources en eau ainsi que les interactions entre l’eau de surface et l’eau souterraine.
ÉTUDE PILOTE MULTICENTRIQUE SUR LES ADAPTATIONS DU MUSCLE SQUELET-
TIQUE INDUITES PAR L’ENTRAÎNEMENT PHYSIQUE AIGU EN RÉSISTANCE CHEZ
LES PATIENTS ATTEINTS DE DYSTROPHIE MYOTONIQUE DE TYPE 1
La dystrophie myotonique de type 1 (DM1) entraîne une perte progressive de plusieurs fonctions
physiologiques essentielles, en raison de l’atrophie des muscles. Un programme d’entraînement
apparaît au nombre des interventions préconisées en réadaptation chez les personnes atteintes
de maladies neuromusculaires, mais les bienfaits d’un tel programme n’ont pas été suffisamment
établis. À partir d’un programme d’entraînement et d’analyses de tissu musculaire réalisé auprès de
personnes atteintes de DM1, le projet permettra d’apporter certaines réponses à la question du rôle
de l’entraînement physique dans l’amélioration de la qualité de vie des patients. Le recrutement sera
réalisé auprès de patients de la Clinique des maladies neuromusculaires de Jonquière et de l’Université
Ludwig-Maximilians de Munich.
Marie-Amélie Boucher Département des sciences appliquées
Élise Duchesne Département des sciences de la santé
COOPÉRATION INTERNATIONALE ET DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL :
LE SAGUENAY—LAC-SAINT-JEAN ET LA COOPÉRATION INTERNATIONALE EN AFRIQUE
À la suite du forum régional sur la solidarité et la coopération internationale dans la région, il a été
constaté que plusieurs organisations étaient actives en Afrique. Or, les conditions de la coopération
internationale sont en changement au Canada. On prendra comme exemple la fusion de l’ACDI avec le
ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement. Ce projet permettra d’identifier
les impacts de ces changements pour les organisations de la région et son apport principal sera un
répertoire des organisations régionales présentes en Afrique ainsi que leurs caractéristiques.
Marie Fall Département des sciences humaines et sociales
ÉVALUATION DE L’EXPÉRIENCE DE SOINS DES PATIENTS DANS LE CADRE
DE L’IMPLANTATION D’UNE FONCTION DE GESTIONNAIRE DE CAS PAR
LES INFIRMIÈRES DE GMF AU SAGUENAY—LAC-SAINT-JEAN
La recherche sur les services de santé a démontré que les personnes présentant des besoins de santé
complexes génèrent une très large part des coûts de santé. La gestion de cas s’avère une approche
prometteuse afin d’assurer un suivi particulier de ces personnes. Une telle approche a été implantée
dans des Groupes de médecine familiale de la région, sous la forme d’une infirmière gestionnaire
de cas. Le projet permettra d’analyser les impacts de cette approche à partir de l’expérience
de soin des utilisateurs.
Maud-Christine Chouinard Département des sciences de la santé(à droite sur la photo)
LA PRISE DE NOTES MÉDIATISÉE PAR LES TABLETTES NUMÉRIQUES AU SECONDAIRE
L’utilisation de la tablette numérique est de plus en plus répandue dans les salles de classe. Or, son
introduction récente à l’école n’a pas permis d’en évaluer l’efficacité de façon rigoureuse. En effet, que
sait-on vraiment de l’efficacité de la prise de notes avec une tablette numérique ? Est-ce qu’il y a des
distinctions à établir en fonction des stratégies d’apprentissage et des disciplines ? Le projet apportera
quelques réponses à ces questions à partir d’une étude réalisée au Séminaire de Chicoutimi.
Patrick Giroux Département des sciences de l’éducation
Rapport annuel FUQAC 2015 1716
LES PRATIQUES DE PLANIFICATION DES APPRENTISSAGES ET DE L’ÉVALUATION
FORMELLE ET INFORMELLE EN UNIVERS SOCIAL ET EN SCIENCE ET TECHNOLOGIE
CHEZ DES ENSEIGNANTS DES 2e ET 3e CYCLES AU PRIMAIRE
Les travaux les plus récents indiquent que l’intérêt pour l’école commence à diminuer dès l’âge de
sept ans chez les futurs élèves décrocheurs. Des actions particulières doivent donc être entreprises
pour soutenir l’apprentissage dès ce moment. Or, on constate que les enseignants du primaire
présentent des difficultés dans la planification des apprentissages en enseignement de la science et de la
technologie ainsi que de l’univers social, ce qui empêche une bonne diversification des enseignements
et une rétroaction efficace permettant d’identifier tôt les lacunes dans les apprentissages. Ce projet
veut apporter quelques réponses à ces problèmes expérimentés très concrètement en classe.
Nicole Monney Département des sciences de l’éducation
DES PRATIQUES DE RÉTROACTION POUR SUPPORTER LE DÉVELOPPEMENT
DE LA COMPÉTENCE À ÉCRIRE D’ÉLÈVES DU PRIMAIRE LORS DE LA RÉDACTION
DU JOURNAL D’ÉCRITURE LIBRE ACCOMPAGNÉ (JÉLA)
Le Plan d’action pour l’amélioration du français au primaire et au secondaire, mis de l’avant par le
ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport propose aux enseignants d’implanter des pratiques
pédagogiques favorisant une écriture régulière. Le Journal d’écriture libre est l’une de ces pratiques.
Les études récentes démontrent que les enseignants ont de la difficulté à rétroagir avec les élèves du
primaire utilisant le Journal d’écriture libre, ce qui limite les avantages de cette pratique pédagogique.
Le projet propose d’identifier les rétroactions les plus susceptibles de favoriser l’apprentissage du
français dans les classes employant le Journal d’écriture libre.
Pascale Thériault Département des sciences de l’éducation(à gauche sur la photo)
Une fondation très active
DES RENDEZ-VOUS CAFÉ TRÈS INSTRUCTIFS
RÉCIPROCITÉ SONORE ENTRE LES CULTURES AUTOCHTONES ET NON AUTOCHTONES
(RECHERCHE CRÉATION DRAMATIQUE, PERFORMATIVE ET RADIOPHONIQUE)
Le projet consiste en la réalisation d’une œuvre radiophonique en format Wikiradio, faisant intervenir
des artistes autochtones ilnus ainsi que des artistes de la région et de la Bretagne. La proposition s’appuie
sur une première étape déjà réalisée à Mashteuiatsh, ayant pris la forme d’une performance diffusée en
ondes et par Wikiradio. Le projet soumis ici consiste à préparer la seconde partie de l’initiative, soit une
performance radiophonique et Wikiradio en Bretagne.
Jean-Paul Quéinnec Département des arts et lettres
Au cours de l'année 2015, la Fondation a accueilli
27 conférenciers à ses réunions hebdomadaires;
18 provenaient du domaine de l'enseignement
et de la recherche, six du milieu socioculturel et
trois du monde socioéconomique.
Depuis qu'il a pris forme, notre organisme a tenu
1 571 déjeuners. J'en profite pour remercier les
conférenciers, les membres et leurs invités pour
leur excellente participation.
De plus, les membres des conseils d’administration
de la Fondation de l’UQAC, de l’Institut scientifique
du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de l’Institut des
métaux légers ont tenu, au cours de l’année, une
dizaine d’assemblées afin d’assurer le bon fonctionne-
ment et le respect des règlements de ces organismes.
Je veux aussi féliciter nos deux nouveaux membres
honoraires, MM. Adam Nagy et Ronald Boivin, ainsi
que les récipiendaires des bourses d'excellence de la
Fondation de l'UQAC.
En terminant, j'adresse mes remerciements
aux membres de la Fondation, aux professeurs
et aux chercheurs de l’UQAC, aux dirigeants
d’entreprises et d’organismes publics qui appuient
la Fondation et participent à ses activités.
Robert Crevier
Directeur administratif
Rapport annuel FUQAC 2015 1918
Nomination de membres honoraires
AU PANTHÉON DE LA RECONNAISSANCEPar Bertrand Tremblay
Le comptable Ronald Boivin et le professeur
retraité Adam Nagy ont été élevés à la dignité de
membres honoraires de la Fondation de l’UQAC
lors d’une cérémonie présidée par le vice-
président de la Fondation, Gaétan Boivin, et le
recteur de l’UQAC, Martin Gauthier.
L’événement s’est déroulé le 30 octobre 2015 en
présence de donateurs des bourses d’excellence
et de recherche, de membres de la Fondation, de
la communauté universitaire, de la parenté ainsi
que d’amis des deux lauréats. En procédant à la
nomination de membres honoraires, a spécifié
Gaétan Boivin, la Fondation veut reconnaître
« les mérites de personnes qui ont témoigné de
l’attachement et de l’intérêt par leur implication
au développement de la Fondation ou qui ont
joué un rôle important soit dans la réalisation
de la mission de l’Université, soit dans le déve-
loppement de notre région. La tradition qui
s’installe depuis sept ans veut qu’on nomme un
membre honoraire provenant de la communauté
universitaire et un membre provenant du milieu
socioéconomique de la région ».
Les deux nouveaux élus pourront exposer
quelque part dans leur demeure, non pas un
certificat attestant leur entrée dans le panthéon
de la reconnaissance, mais une œuvre d’art
signée Giuseppe Benedetto, le célèbre sculpteur
et souffleur de verre. La remise de ce souvenir de
haute qualité est attribuable à l’aide financière de
Rio Tinto. La multinationale était représentée à
cette occasion par Serge Lavoie, technologiste
senior au CRDA, le Centre de Recherche et de
Développement Arvida.
RONALD BOIVIN
ET SES FONDATIONS
Le grand mérite du comptable Ronald Boivin,
résume Alain Fortin dans sa présentation du
personnage, c’est « la profondeur de son enga-
gement pour deux fondations qui soutiennent
depuis longtemps la mission de l’Université du
Québec à Chicoutimi ».
Créée en 1988, la Fondation Place du Royaume,
dont il est le trésorier, bénéficie d’une source de
financement original par le biais de la Paroisse
Notre-Dame-du-Royaume. Jusqu’en 2013, elle a
versé sous forme de bourses à des étudiants de
l’UQAC 730 000 $. Les 25 ans de partenariat entre
la Fondation Place du Royaume et l’Université
ont été fêtés en 2014.
Quant à la Fondation Gaston L. Tremblay,
elle a été établie en 1994 à la suite de la volonté
du regretté Gaston L. Tremblay de créer une
fondation personnelle et privée pour octroyer
des bourses à des étudiants de l’UQAC et de
contribuer à l’achat d’équipements spécialisés
pour l’Hôpital de Chicoutimi. Au cours des
18 dernières années, cette fondation a versé
près de 1,2 M $ (593 000 $ à l’UQAC,
352 000 $ à la Fondation de ma vie et 251 000 $
à des organismes sociaux).
En bref, les deux fondations ont remis près de
1 M $ en bourses aux étudiants les plus méritants.
« Ceux qui connaissent bien Ronald Boivin
n’hésitent pas à affirmer qu’il a influencé de
façon importante, Gaston L. Tremblay pour
qu’une partie de sa fortune, placée dans les deux
fondations, soit dédiée à soutenir l’éducation et
l’UQAC. »
Dans son bénévolat, l’expert-comptable ne s’est
pas limité à la gérance de deux fondations. Il a
aussi été trésorier de l’Association des diplômés
et amis de l’Université du Québec à Chicoutimi
pendant 11 ans, membre du conseil d’adminis-
tration de la Société historique du Saguenay;
depuis 2005, il est trésorier de la Fondation
Mgr Victor Tremblay, une initiative du notaire à la
retraite Marcel Claveau afin de soutenir financiè-
rement les œuvres de la SHS.
Bachelier en administration, dans l’option comp-
tabilité, de l’UQAC, Ronald Boivin exerce comme
expert-comptable depuis 1974. Après avoir prati-
qué quelques années comme comptable agréé
et chargé de cours à l’UQAC, il s’associe, en 1981,
à Jacques Boily et Alain Darveau pour fonder le
cabinet Boivin, Darveau et Boily.
« Dans sa vie privée, observe son présentateur
Alain Fortin, Ronald Boivin défend les mêmes
valeurs que dans ses implications. Il est un
lecteur passionné constamment à la recherche
de nouvelles connaissances. Dans ses moments
libres, il écrit. Certains disent que s’il n’était pas
comptable, il serait écrivain. »
« Il est impossible de séparer Adam Nagy, le père
de la géologie, de l’histoire de l’UQAC », prévient
son ancien collègue également retraité, André
Charette, en amorçant la présentation du nou-
veau membre honoraire. Originaire de Budapest,
la capitale hongroise, Adam Nagy s’est installé à
l’Université en formation après ses études supé-
rieures à Toulouse.
Spécialisé en cristallographie, il a non seulement
enseigné cette étude des cristaux, mais aussi la
minéralogie, la planimétrie et diverses autres
matières reliées aux sciences de la Terre. Les
étudiants ont toujours apprécié « l’excellent
pédagogue qui ne comptait pas ses heures pour
les aider à comprendre et à maîtriser la matière.
Adam Nagy est un maître, un accompagnateur et
un motivateur ».
Si sa carrière est bien meublée d’un enseignement
de qualité, elle est aussi pavée de plusieurs initia-
tives profitables aux étudiants. Le nouvel élu au
panthéon de la reconnaissance a cumulé de nom-
breuses responsabilités au cours de sa carrière. Il
a été directeur du module des sciences de la Terre,
doyen des études de premier cycle, vice-recteur
à l’enseignement et à la recherche ainsi que rec-
teur par intérim. Durant son administration, les
subventions de recherche ont tout simplement
doublé en cinq ans, passant de 2 à 4 millions de
dollars.
Parmi ses réalisations, mentionnons la conso-
lidation du secteur des études amérindiennes
et la mise en place de ces quatre structures
de recherche : Centre d’étude sur les ressources
minérales; Centre interuniversitaire de recherche
sur les populations; Laboratoire régional
d’archéologie; Gwroupe de recherche en produc-
tivité végétale.
Le Mérite scientifique régional lui a rendu un
hommage bien gagné en 2001 en lui décernant
le prix de la Fondation Asselin. « On l’appelle le
père de la géologie, avait-on signalé, parce qu’il
a mis en place le programme de baccalauréat en
géologie et en génie géologique et qu’il a encadré
quelque 550 étudiants en 30 ans de carrière. »
Une bourse portant son nom est attribuée
annuellement à des étudiants de cycles supérieurs
en sciences de la Terre. Tout au long de sa car-
rière, il a collaboré à la consolidation de l’en-
seignement de la géologie dans les cégeps et les
écoles secondaires de la région. Il siège au conseil
de la Fondation de l’UQAC depuis 1980, de
l’Institut scientifique et au Comité de distribution
des fonds depuis 2002.
Par Bertrand Tremblay
Ronald Boivin, CPA auditeur de la firme Boivin Darveau Boily
Adam Nagy, professeur retraité de l’UQAC
MM. Martin Gauthier, Ronald Boivin, Serge Lavoie, Adam Nagy et Gaétan Boivin.
ADAM NAGY,
LE PÈRE DE LA GÉOLOGIE
20 Rapport annuel FUQAC 2015 21
BOURSES D’EXCELLENCE 2015-2016 ET PRIX MASOUD FARZANEH
La cérémonie de remise des bourses d’excellence de la Fondation de l’Université du Québec à Chicoutimi et l’attribution du Prix Masoud
Farzaneh s’est déroulée le 23 mars 2016 à l’Amphithéâtre de l’Université du Québec à Chicoutimi, sous la présidence de Me Guy Wells, président de la
Fondation de l’UQAC, et de M. Mustapha Fahmi, vice-recteur à l’enseignement, à la recherche et à la création de l’UQAC. Ces bourses, totalisant la
somme de 85 500 $, sont accordées aux étudiants de l’UQAC en reconnaissance de l’excellence de leur dossier académique.
Me Guy Wells, Dre Ghyslaine McClure, le professeur Masoud Farzaneh et M. Mustapha Fahmi
LE PRIX MASOUD FARZANEH
Deux nouvelles bourses ont été offertes à cette
occasion, la Bourse d’excellence ADUQAC
et la Bourse d’excellence Rodrigue-Gagné et
Marjolaine-Bouchard.
La Fondation ne joue aucun rôle dans le processus
de sélection des récipiendaires d’une bourse
d’excellence. Il s’agit là d’une responsabilité
confiée aux Services aux étudiants de l’UQAC;
toutes les bourses font l’objet de concours
encadrés par des critères d’admissibilité.
Me Guy Wells est impressionné par la qualité des
étudiants les plus méritants. « Ils sont évidemment
talentueux, mais on sait que, pour réussir, le
talent seul ne suffit pas. Il faut y ajouter d’autres
éléments, tels l’effort et la persévérance. » Cette
reconnaissance, il l’adresse aussi aux parents,
à leurs conjoints, éventuellement, mais aussi
évidemment aux professeurs et aux chercheurs
qui ont contribué à leur formation.
Études de 1er cycle Valeur de 2 000 $
Me Guy Wells, le récipiendaire M. Jean-François Simard, le président de l’ADUQAC, M. Steve Langlois et M. Mustapha Fahmi.
BOURSE D’EXCELLENCE — ADUQAC —
Études supérieures Valeur de 10 000 $ chacune
Études des 1er et 2e cycles en ingénierieValeur de 5 000 $ chacune
Le président de la Fondation de l’UQAC Me Guy Wells, les récipiendaires Mme Patricia Maltais-Tremblay et M. Thomas Foulon, le vice-recteur à l’enseignement, à la recherche et à la création de l’UQAC, M. Mustapha Fahmi.
Me Guy Wells, les récipiendaires M. Olivier Lapointe, Mme Julie Bureau et M. Patrice Tremblay, le président d’Elkem Métal Canada, M. Pierre Gauthier et M. Mustapha Fahmi.
BOURSE D’EXCELLENCE DE LA FONDATION DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI
BOURSE D’EXCELLENCE — ELKEM —
Études supérieures en ingénierie Valeur de 3 500 $ au doctoratValeur de 2 500 $ à la maîtrise
Me Guy Wells la récipiendaire de la bourse de 2 500 $, Mme Mhdiyeh Seifaddini Rashk Olia, le professeur- chercheur Masoud Farzaneh et M. Mustapha Fahmi. Monsieur Gbah Kone, récipiendaire de la bourse de 3 500 $, n’a pu assister à la cérémonie.
BOURSE D’EXCELLENCE — MASOUD FARZANEH —
Le Prix Masoud Farzaneh a été créé en 2010 par
l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)
en l’honneur du professeur Masoud Farzaneh,
un chercheur de renommée internationale dans
le domaine du transport et de la distribution de
l’électricité dans les régions au climat froid, dont la
recherche et son impact ont permis à l’UQAC de
devenir un chef de file dans ce domaine.
Récipiendaire du prix 2016, Dre Ghyslaine McClure
est professeure titulaire au Département de génie
civil et mécanique appliquée de l’Université McGill
depuis janvier 1991. Ses travaux les plus récents,
menés avec le Dr Kunpeng de la Chine, ont permis
de «boucler la boucle» sur le problème du détache-
ment des dépôts de givre des conducteurs.
Études à la maîtrise Valeur de 5 000 $ chacune
Études à la maîtrise en arts Valeur de 5 000 $ chacune
Me Guy Wells, M. Réal Daigneault, le lauréat M. Francis Guay, M. Frédéric Laroche, directeur du Centre de Recherche et Développement Arvida, Rio Tinto Alcan, la lauréate Mme Sandra Lalancette, M. Ali Saeidi et M. Mustapha Fahmi.
Les récipiendaires MM. Kenny Leguier et Jean-François Malouin n’ont pu assister à la cérémonie.
Début d’études à la maîtrise Valeur de 1 000 $
Me Guy Wells, la lauréate Mme Josianne Tremblay, la donatrice, Mme Louise Gagnon-Arguin et M. Mustapha Fahmi.
BOURSE D’EXCELLENCE — GÉRARD ARGUIN —
Études supérieures en géologie Valeur de 3 000 $ chacune
Me Guy Wells, les lauréats MM. Shahriyar Heidarzadeh, Luiz Felipe Salim Amaral, Jonathan Tremblay, Mme Anouck Ferroud et M. Joshua Wisen, le respon-sable des programmes de 1er cycle en sciences de la Terre, M. Paul Bédard, et M. Mustapha Fahmi.
BOURSE D’EXCELLENCE — LUCIEN BOUCHARD —
Études en enseignement Valeur de 1 000 $
Me Guy Wells, le lauréat M. Guillaume Coutu, la donatrice, Mme Josée Néron et M. Mustapha Fahmi.
BOURSE D’EXCELLENCE — MAJORIC NÉRON —
BOURSE D’EXCELLENCE — RIO TINTO ALCAN —
Études au doctorat en éducation Valeur de 3 500 $ par année, pendant 5 ans, totalisant 17 500 $
Études en arts Valeur de 1 000 $
Me Guy Wells, la lauréate Mme Andréanne Gagné et M. Mustapha Fahmi.
Me Guy Wells, la lauréate Mme Laurie Malenfant, le donateur, M. Sylvain Frenette et M. Mustapha Fahmi.
BOURSE D’EXCELLENCE — RODRIGUE GAGNÉ ET MARJOLAINE BOUCHARD —
BOURSE D’EXCELLENCE — ÉBÉNISTERIE SYLVAIN FRENETTE —
Études supérieures en éducation Valeur de 1 000 $
Me Guy Wells, la lauréate Mme Andréanne Gagné, M. Gaétan Boivin, vice-président de la FUQAC et M. Mustapha Fahmi.
BOURSE D’EXCELLENCE — RENÉ TREMBLAY —
BOURSE D’EXCELLENCE — ARTHUR VILLENEUVE RIO TINTO ALCAN —
Félicitations aux lauréats !
22 Rapport annuel FUQAC 2015 23
LES RENDEZ-VOUS CAFÉ DU VENDREDI
Quelle belle conclusion d'une riche carrière
politique que de servir d'ambassadeur du Canada
à l'UNESCO ! L’ancien ministre conservateur,
Jean-Pierre Blackburn, rappelle d'abord que cette
organisation a pris naissance en 1945. Les
195 États membres travaillent à promouvoir
la paix dans le monde à partir de cinq grands
programmes axés sur l’éducation, la culture, les
sciences sociales, les sciences naturelles, les com-
munications et l’information.
Pour se réunir, mentionne l'ancien député fédé-
ral de Jonquière-Alma, cette grande organisa-
tion a besoin d’un plus petit groupe qui forme
le conseil exécutif. Il est composé de 58 pays
élus selon ce système de regroupement régional
garantissant à chaque région un certain nombre
de sièges :
Groupe 1 : Canada, États-Unis, Israël,
Europe de l’Ouest
Groupe 2 : Europe de l’Est, Russie
Groupe 3 : Amérique latine, Caraïbes
Groupe 4 : Asie, Pacifique
Groupe 5 (a) : Les pays africains
Groupe 5 (b) : Les pays arabes
L’UNESCO gère un budget annuel de 326 M$.
Mais, lorsque les Américains ont cessé de ver-
ser leur contribution, il a été réduit de 75 M$.
L’éducation en est la priorité incontestable et le
patrimoine mondial demeure un fleuron.
Les deux langues de travail sont le français et
l’anglais; quatre autres langues sont utilisées
durant les réunions du conseil exécutif et les
conférences générales.
Par ailleurs, il y a sept conventions à l’UNESCO,
dont la plus importante, celle du patrimoine
mondial, existe depuis 1972. On y retrouve
1 007 sites culturels et naturels reconnus à travers
le monde, dont une quinzaine au Canada.
Quant au processus d’inscription, il débute avec
l'inventaire des sites naturels et culturels. Cette
liste, le Canada l'a dressée en 2004. Elle com-
prend une dizaine de sites. La proposition d’ins-
cription est soumise au Centre du patrimoine
qui, après vérification, la transmet à l'évaluation
de l’organisation consultative compétente.
Les sites qui figurent sur la Liste du patrimoine
mondial doivent avoir une valeur universelle
exceptionnelle (VUE) et satisfaire à au moins
un des dix critères de sélection. Il faut attendre
souvent entre 5 et 10 ans avant que l'organisation
ne fasse son choix.
L’UNESCO s'applique à protéger les sites, recon-
nus patrimoine mondial, que des circonstances
menacent, notamment des raisons de guerre.
Monsieur Blackburn mentionne d’autres conven-
tions sur la sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, sur la protection et la promotion
de la diversité des expressions culturelles, sur
les mesures à prendre pour interdire et empê-
cher l'importation, l'exportation et le transfert
de propriété illicites des biens culturels, sur la
protection du patrimoine culturel subaquatique
et contre le dopage dans le sport.
1551e déjeuner, le 6 février 2015
Principale gestionnaire de « Rêver l’aluminium »,
Mme Louise Falardeau possède une expérience
variée en milieu industriel comme ingénieure
de procédés et de projets. Ses principaux champs
d’expertise sont l’évaluation, la mise au point,
l’implantation de procédés ainsi que la gestion et
la coordination d’activités de la production.
La conférencière est surtout connue pour avoir
imaginé et réalisé le projet « Rêver l’aluminium »,
dont l’objectif, évoque-t-elle, est de susciter l’intérêt
des jeunes pour la science et la technologie afin
d’assurer une relève dans les métiers et profes-
sions touchant le secteur technique. En plus de
favoriser la persévérance scolaire, il permet aux
jeunes de la 3e secondaire de vivre une situation
d’entreprise en proposant un nouveau concept de
pédale à un distributeur de vélos haut de gamme
mondialement reconnu, Cycles Devinci.
Dans cette simulation, des représentants de
l’industrie se retrouvent donc à la tête d’une
entreprise fictive. L’école devient une usine; les
enseignants, des superviseurs; et les élèves, des
concepteurs. Plus précisément, les élèves doivent
concevoir et fabriquer un prototype de pédales de
vélo devant être moulées en aluminium; produire
les dessins techniques; assister à une présentation
sur le développement de produit et sur l’alumi-
nium; monter un cahier de bord de projet; faire
une recherche sur une facette de l’aluminium et
préparer un document de présentation incluant
le concept de valeur ajoutée.
Les enseignants évaluent par la suite les proto-
types et soumettent leur sélection à un jury qui
attribuera au grand gagnant un vélo Devinci
muni de pédales moulées en aluminium selon
le concept qu’il avait soumis. Madame Falardeau
présente une vidéo de la dernière cérémonie de
clôture où les élèves livrent leurs témoignages.
Les analyses ont démontré que « Rêver l’alumi-
nium » a des répercussions positives sur le pro-
cessus de choix de carrière de certains élèves. Le
projet parvient véritablement à éveiller leur intérêt
pour l’école et la poursuite de leur parcours sco-
laire. L’appréciation des différentes activités se
maintient. Deux ans après leur participation, ils
expliquent avoir spécialement aimé la réalisation
du prototype et l’offre d’un prix de grande valeur
à l’élève le plus méritant.
Madame Louise Falardeau signale que ce projet a
été initié, développé et implanté par la Société de
la Vallée de l’aluminium, la Commission scolaire
du Lac–Saint-Jean et le Cégep de Chicoutimi.
À l’automne 2014, le Cégep de Jonquière est devenu
non seulement un nouveau partenaire, mais le
gestionnaire du projet.
1555e déjeuner, le 20 mars 2015
Le gagnant, Xavier Larouche, de l’édition 2015-2016 à la Commission scolaire du Pays-des-Bleuets, montrant la pédale moulée en aluminium, selon le concept qu’il a développé, et installée sur un vélo Devinci qui lui a été remis.
« RÊVER L’ALUMINIUM » FASCINE TOUJOURS !
L’UNESCO POURSUIT SA CAMPAGNE POUR LA PAIX
Jean-PierreBlackburn
Depuis plus de 40 ans, les déjeuners hebdomadaires de la Fondation de l’UQAC sont l’occasion pour les membres d’accueillir comme conférenciers les professeurs-chercheurs de l’UQAC, les directeurs des départements et des services, les titulaires des centres et des chaires de recherches, ainsi que la haute direction de l’Université. De plus,
la Fondation reçoit des dirigeants du monde socioéconomique avec diverses compétences aux plans régional, national et international.
En 2015, la Fondation a reçu près d’une trentaine d’invités, dont voici le contenu intéressant de12 rencontres.
2524 Rapport annuel FUQAC 2015
1556e déjeuner, le 27 mars 2015
L’ISLAM EN TERRE D’IMMIGRATION
Notre invité le professeur-chercheur Khadiyatoulah
Fall du Département des arts et lettres de l’UQAC est un
linguiste spécialiste reconnu dans l’analyse des discours
sociaux, spécialement des discours médiatiques
et des discours reliés à la diversité ethnique et
culturelle. Il est titulaire de la Chaire d'enseignement
et de recherche interethniques et interculturels
(CERII) et directeur du site UQAC du Centre
interuniversitaire et interdisciplinaire sur les arts et
traditions (CELAT) qui bénéficie d'une subvention
de 14 M $, versée par le FQRSC en plus d'une aide
financière directe dépassant 200 000 $ par année,
attribuée par l’Université Laval, l'UQAM et l'UQAC.
La présence de l’islam et ses particularités au Québec
interpelle fortement les recherches du professeur Fall.
C'est un sujet qu'il qualifie de brûlant : « Où s'en va-
t-on avec cette religion qui s’installe au Québec et qui
semble déranger ? »
Parmi ses axes de recherche, le conférencier s'est in-
téressé aussi aux querelles des mots et au vocabulaire
qu'utilisent les Québécois en parlant de l’immigration
et lorsqu’ils désignent l’Autre différent. Il a voulu com-
prendre les enjeux culturels, identitaires et sociopo-
litiques derrière les conflits de sens autour des mots
de la diversité et montrer comment ces polémiques
se manifestent autant dans des discours d'immigrants
que dans ceux de non-immigrants. La lecture de l’is-
lam qu’a proposée le conférencier est la suivante : « L’is-
lam est une religion en mouvement, une religion de
compromis, une religion capable d'être à la table de la
démocratie et de l’alliance des civilisations. Ce visage
de l’islam gagne à être plus connu ».
Le chercheur a été initiateur au Québec et au Cana-
da de recherches sur des signes de visibilité de l’islam
qui sont peu étudiés : la mort musulmane et les ques-
tions des cimetières; la problématique de la nourriture
halal. Sur ces deux thématiques, le professeur Fall a
produit les premiers ouvrages au Québec. Concer-
nant la nourriture halal, le conférencier a parlé du
sens spirituel que véhiculait cette pratique ainsi que
des ajustements de la norme au Québec de la part des
musulmans, ajustements qui indiquent bien, selon lui,
une démarche de contextualisation et d’intégration.
Le professeur Fall a insisté davantage sur ce qu’il a
appelé le « business globalisé du halal alimentaire »,
qui est un marché de 700 milliards de dollars US par
année, marché dans lequel les premiers bénéficiaires
ne sont pas les musulmans mais plutôt les entreprises
occidentales non musulmanes. Pour le conférencier,
« le Canada est en train de passer à côté de ce potentiel
économique et le Québec plus encore ». Les recherches
du professeur Fall sur la problématique du halal lui
ont valu en mars 2016, lors du Forum international
sur le Business Halal à Dakar, une prestigieuse dis-
tinction pour ses contributions scientifiques de la
part du Centre islamique pour le Développement du
Commerce (CIDC), de l’Organisation de la Confé-
rence islamique (OCI), qui regroupe plus de 50 états.
L'invité de la Fondation a souligné que la présence
des musulmans au Québec se passe dans un contexte
difficile. Il ne faut pas nier qu’il y a de véritables
irritants autant à l’interne qu’à l’externe qui rendent
l’installation de l’islam au Québec et en Occident
difficile. Le terrorisme djihadiste, la radicalisation
islamiste dans laquelle s’engagent même des jeunes
occidentaux convertis, la visibilité des signes religieux
dans l’espace public et les demandes d’accommode-
ment dans un contexte québécois de laïcité. Tout cela
n’aide pas à construire une image positive de l’islam
et de l’immigration musulmane.
Le conférencier a terminé sur une note d’optimisme
en renvoyant au travail de réinterprétation (ijtihad)
du Coran en contexte d’immigrations, mené par
plusieurs intellectuels musulmans en Occident, mais
aussi en plaidant pour une plus grande éducation
aux vertus démocratiques et humaines du vivre
ensemble et du pluralisme. En conclusion, ce qui
interpelle le professeur Fall, chercheur et intellectuel
engagé dans l'espace scientifique et dans l'espace
social, c'est une théorisation et une pratique du
« vivre ensemble », qui n’occultent pas les différences,
même lorsqu'elles dérangent, pourvu qu'elles ne
viennent pas perturber les principes de démocratie,
d'égalité, de justice sociale et de respect de la dignité
humaine.
Khadiyatoulah Fall
Depuis plusieurs années, fait observer le conféren-
cier Daniel Tremblay, les programmes en sciences
comptables de l’UQAC jouissent d’une excellente
réputation partout au Québec. Trop souvent, dit-il,
les cégépiens qualifient cette profession de routi-
nière. Elle a pourtant beaucoup évolué au cours des
dernières années pour devenir multidisciplinaire.
Depuis mai 2012, par exemple, les titres
comptables CA, CMA et CGA ont été remplacés,
au Québec, par la désignation CPA. Avant cette
date, pour devenir comptables agréés (CA),
les étudiants devaient compléter un DESS
(diplôme d’études supérieures spécialisées)
pendant un an. Les futurs comptables généraux
accrédités (CGA) devaient, en outre, compléter
un programme court de deuxième cycle
pendant un mois et demi. Pour accéder au CMA
(comptable en management accrédité), il fallait
compléter un programme de formation d'une
durée d'un an, administré par l’Ordre des CMA.
Aujourd’hui, pour obtenir le grade CPA (comptable
professionnel agréé), les étudiants doivent
compléter un DESS (diplôme d’études supérieures
spécialisées) en sciences comptables à l’UQAC ou
suivre un programme de formation à temps partiel,
administré par l’Ordre des CPA.
À cet effet, il est essentiel d’informer adéquate-
ment la communauté universitaire et le monde
des affaires de la difficulté accrue d'entrer dans
la confrérie des professionnels de la comptabilité.
Mentionnons que 90 % des étudiants proviennent de
la région et près de 80 % sont passés par des cégeps.
Le nombre de diplômés augmente continuellement.
Une équipe de sept professeurs enseignent les
sciences comptables à l'institution régionale.
Comment expliquer que leurs étudiants se main-
tiennent régulièrement à un niveau supérieur ?
Le conférencier attribue leur succès à la rigueur,
à la tolérance au travail, à un encadrement per-
sonnalisé ainsi qu’au développement d’approches
pédagogiques dans des situations de travail.
Les étudiants en sciences comptables se démarquent autant au niveau provincial que national.
La direction de l'Université a décidé d'offrir un
programme de maîtrise enrichi de 15 crédits.
Il est jumelé au DESS qui comprend 30 crédits. Il
s'agit d'une nouvelle avenue importante qui facilite
les travaux de recherche. De plus, les professeurs
en sciences comptables développent des outils
pour motiver les étudiants et élargir l’éventail de
leur formation.
Les défis des prochaines années peuvent se résu-
mer ainsi : promotion des programmes, révision
du baccalauréat, valorisation du diplôme, déve-
loppement d'une culture d’affaires, adaptation aux
changements importants dans la normalisation,
relève du corps professoral et contexte budgétaire.
1558e déjeuner, le 24 avril 2015
LES SCIENCES COMPTABLES:
UNE HISTOIRE À SUCCÈS !
Daniel Tremblay
26 Rapport annuel FUQAC 2015 27
Les deux invités, Serge Tremblay et Marc Sénéchal,
respectivement directeur adjoint et capitaine de
la Sécurité publique de Saguenay, viennent ra-
conter la participation bénévole de policiers
volontaires à la mission humanitaire que l’ONU,
l’Organisation des Nations Unies, chapeaute en
Haïti depuis 2007.
Avant d’être sélectionnés par la Ville, les policiers
passent des tests médicaux et physiques. Ils
doivent même rencontrer un psychologue qui
explorera leurs motivations. Par la suite, la période
de préparation, au Centre d’entraînement canadien
à Ottawa, se prolongera durant deux semaines.
Elle englobera la culture, les risques et l’appren-
tissage du langage créole.
Marc Sénéchal a patrouillé le secteur que les
autorités lui ont désigné. Il a tissé des liens pré-
cieux avec ses confrères du pays ravagé par un
tremblement de terre. Le plus difficile pour un
policier canadien, c’est l’interdiction d’effectuer
des arrestations. La corruption est répandue
partout et la population, déplore-t-il, se méfie
de la police. Elle a tendance à se faire justice.
Confronté à la grande pauvreté du peuple haïtien
qui engendre la misère, le policier de Saguenay
s’est impliqué dans la communauté. Il a fait du
bénévolat dans les orphelinats et les écoles pri-
maires tout en faisant des dons à des fondations
qui distribuent des bourses universitaires.
« J’avais le goût de faire sourire les enfants,
confie-t-il. Au premier Noël, je me suis associé
à un pompier de Chicoutimi qui s’occupe de la
Fabrique de cadeaux pour la distribution de
nourriture et de 300 cadeaux à Haïti. Pendant
trois jours, j’ai joué au Père Noël dans des camps
de réfugiés, des écoles primaires et des orpheli-
nats. Ce furent mes plus belles expériences de vie.
J’étais la star d’Hollywood ! »
Il est revenu complètement transformé. « Cette
mission, dit-il, a carrément changé ma vision de
la vie. Je peux vous affirmer que nous sommes
chanceux et privilégiés de vivre dans l’abondance
au Québec. Depuis mon retour, je conseille à qui
veut l’entendre que, dans l’adversité, il suffit de
songer aux drames qui affectent quotidiennement
les populations les plus pauvres de la planète pour
percevoir bien différemment nos petits malheurs. »
L’autre conférencier, Serge Tremblay, s’est attardé
à la description du service de la Sécurité publique
de Saguenay fort de 350 employés, dont 178
policiers permanents. La mission ressemble à
celle de tout groupe policier œuvrant dans les
centres urbains du monde occidental : protection
des citoyens et de leurs biens, prévention du crime
et des infractions, arrestation des criminels, qui
seront traduits devant la Justice par la suite.
Après les fusions municipales, explique le direc-
teur adjoint, Québec a précisé aux municipalités
l’application de services de base et il a confié à la
Sûreté du Québec la responsabilité des dossiers
de meurtres. Le terrorisme devenait alors la pré-
occupation majeure de la GRC, la Gendarmerie
royale du Canada.
1560e déjeuner, le 15 mai 2015
LA MISSION HUMANITAIRE DE NOS POLICIERS EN HAÏTI
MarcSénéchal
SergeTremblay
La conférencière Martine Couture est la grande
patronne du CIUSSS, le Centre intégré uni-
versitaire de santé et de services sociaux du
Saguenay—Lac-Saint-Jean. Il regroupe plus de
8 400 employés dans neuf établissements à travers
l'ensemble du territoire, dont l'Hôpital de
Chicoutimi. L'équipe qui entoure la présidente-
directrice générale administre un budget annuel
d'opération dépassant les 707 M$.
Madame Couture répond à l'invitation de la
Fondation afin d’expliquer la troisième réforme
du système confié à l'autorité du ministre
Gaétan Barrette. Elle se traduit par une trans-
formation des réseaux d'établissements aména-
gés dans toutes les régions du Québec en réseaux
intégrés de services.
Six enjeux sont devenus les objectifs
de cette réforme qui est perçue comme
une opération de rationalisation.
Ils se résument ainsi :
1. Un parcours de soins complexes pour le patient;
2. L’échange d’informations cliniques difficile;
3. Le manque d’uniformité dans les services;
4. De la difficulté d’accès à certains services;
5. La bureaucratie;
6. Les coûts du système de santé.
Le gouvernement impose la solution d'un
établissement par région et l’abolition des Agences
de la santé et des services sociaux, réduisant ainsi
chaque organisation à deux paliers plutôt que trois.
Toutefois, pour des raisons géographiques ou
démographiques, le nombre d'établissements
dépasse la norme générale à Québec avec trois,
à Montréal où ils sont neuf, ainsi qu'en Monté-
régie et en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine qui en
comptent respectivement trois et deux.
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, l'État offre les ser-
vices de santé physique, mentale, publique, et
générale ainsi que le soutien à l’autonomie des
personnes âgées. Il défraie de l'aide aux jeunes en
difficulté et aux personnes en déficience physique,
intellectuelle / trouble du spectre de l'autisme et
dépendance.
Madame Couture compare la transformation
du CIUSSS à un gros paquebot qui avançait à sa
pleine vitesse de croisière et qui doit maintenant
dévier de sa trajectoire. « Cette image est simple,
mais elle représente bien la réalité à laquelle nous
sommes confrontés présentement. La modifica-
tion ne peut se réaliser si facilement. »
La mise sur pied des 18 directions et d'une
structure d'encadrement souple « nous aura
permis d'atteindre l'objectif d'alléger la struc-
ture administrative. Sur un total de 381 ges-
tionnaires, on compte maintenant 307 cadres
en poste, soit une diminution de 19,5 % ».
8 400 PERSONNES ŒUVRENT AU TRÈS COMPLEXE CIUSSS
1561e déjeuner, le 22 mai 2015
MartineCouture
28 Rapport annuel FUQAC 2015 29
LE CÉGEP DE CHICOUTIMI MULTIPLIE LES RÉUSSITES
1562e déjeuner, le 29 mai 2015
Pourquoi Denyse Blanchet a-t-elle renoncé à
l’agréable quiétude d’une retraite bien méritée
pour relever un énorme défi à la direction géné-
rale du Cégep de Chicoutimi ? Tout simplement,
confiera-t elle aux membres de la Fondation, parce
qu’elle avait encore le goût de contribuer à l’enri-
chissement d’une jeunesse à la recherche du sa-
voir et de l’apprentissage. Surtout dans une région
phare comme celle du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Son parcours et son expérience ont sans doute
influencé la décision du conseil d’administration.
Elle s’est empressée, dès le début de son mandat,
à bien préciser à ses collaborateurs, comme à tout
le personnel, que la qualité de l’enseignement et
des relations humaines sont des responsabili-
tés collectives. Le message a été fort bien capté,
puisque l’institution projette maintenant l’image
de l’harmonie, de la concertation et de l’efficacité.
L’expérience sert bien la cause de la nouvelle
grande patronne du Cégep de Chicoutimi.
Gestionnaire chevronnée, reconnue pour son
leadership et sa volonté constante d’innover,
elle poursuit depuis plus de 40 ans une carrière
exceptionnelle. Après avoir enseigné durant
14 ans dans plusieurs constituantes du réseau
collégial, elle a assumé des fonctions d’encadrement
et de direction en Abitibi-Témiscamingue, à La
Pocatière, à Sainte-Foy, à Thetford Mines, à Saint-
Michel-de-Bellechasse, à Sept-Îles, en Gaspésie,
à Charlesbourg et au Collège Montmorency avant
d’accepter la direction générale du Cégep de
Chicoutimi.
Sa compétence et son dynamisme ont été
reconnus quand elle fut lauréate du Prix Femmes
d’affaires du Québec en 2013. Denyse Blanchet
est maintenant déterminée à accroître la présence
et l’engagement du Cégep de Chicoutimi aux
plans régional, national et international. Elle a
découvert dans cette institution l’un des plus
impressionnants éventails de programmes du
réseau québécois.
Quelques-uns, comme ceux rattachés aux
sciences infirmières et à l’aéronautique, sont bien
connus et renommés. L’école de pilotage, par
exemple, continue son évolution. Jean Laroche,
son directeur de la recherche, a développé ces
dernières années, en compagnie d’un psychologue
américain, un test d’évaluation psychologique de
conscience de la situation, baptisé WOMBAT. Ce
test est aujourd’hui utilisé dans 46 pays par des
académies aéronautiques, des ligues aériennes et
des forces armées. L’enseignant coordonne une
équipe de 24 professeurs d’origines diverses qui
enseignent partout dans le monde. Il développe
présentement des projets en Afrique et en Chine.
Parmi les dernières initiatives du Cégep,
retenons la présentation de cours en ligne sur
la métallurgie et la formation, en 2009, du
Centre de démonstration scientifique du SLSJ.
Ce mécanisme de vulgarisation a suffisamment
montré son utilité pour mériter à son animateur,
l’enseignant Raynald Richer, le Prix ACP
d’excellence décerné par l’Association canadienne
des physiciens.
Denyse Blanchet
NOUVELLE CHAIRE DE RECHERCHE EN ENVIRONNEMENT ET GÉNÉTIQUE
1565e déjeuner, le 25 septembre 2015
Professeure-chercheure au Département des
sciences fondamentales à l’UQAC, Catherine
Laprise est titulaire de la Chaire de recherche
du Canada, de niveau 1, en environnement
et génétique des troubles respiratoires et de
l’allergie. Après ses études postdoctorales au MIT
à Harvard, au Centre d’innovation de Génome
Québec et à l’Université McGill, la conférencière
a défendu avec succès sa thèse de doctorat en
génétique de l’asthme. Elle détient aussi une
maîtrise en santé respiratoire de l’Université
Laval et un baccalauréat en biologie de l’UQAC.
L’objectif principal de cette chaire est de définir
et de comprendre les mécanismes moléculaires
impliqués dans la physiopathologie de l’asthme
par l’étude intégrée des sciences « omiques ». Cela
contribuera aux efforts de recherche dans ces
domaines pour la maladie pulmonaire obstruc-
tive chronique (MPOC), le cancer du poumon,
la rhinite allergique, la dermatite atopique et
l’allergie aux arachides. Les travaux permettront
d’améliorer la prévention et de cibler de nouvelles
approches thérapeutiques.
Selon l’Agence de santé publique du Canada,
plus de trois millions de Canadiens sont touchés
par l’un des cinq troubles respiratoires suivants :
l’asthme, la MPOC, le cancer du poumon,
la tuberculose et la fibrose kystique. Parmi
ces affections, certaines ont une composante
génétique; c’est sur celle-ci que les activités de la
Chaire se concentreront.
Plus de 6,5 % des frais dédiés à la santé sont liés aux
maladies respiratoires; une hausse considérable de
la demande de services et des coûts devrait donc
s’observer dans les prochaines années. Cette aug-
mentation est en lien avec la prévalence croissance
de certaines de ces maladies (asthme et MPOC),
mais aussi avec le vieillissement de la population.
La Chaire comporte quatre volets de recherche :
1. Analyses génétiques des troubles respiratoires et de l’allergie;
2. Études de l’impact de l’environnement sur la génétique de l’asthme ou études épigénétiques;
3. Études fonctionnelles de biomarqueurs potentiels de l’asthme et de l’allergie;
4. Développement d’outils de transfert de connaissances.
Plus de 50 chercheurs associés font partie de
la Chaire. Les collaborateurs proviennent des
universités suivantes : McGill, Montréal, Laval,
Sherbrooke, Toronto, McMaster, UBC, London
et Harvard.
Signalons que madame Laprise a contribué de
façon significative à la mise en place des outils
actuels de CORAMH.
CatherineLaprise
30 Rapport annuel FUQAC 2015 31
UNE CHAIRE SUR LES CATASTROPHES NATURELLES
1567e déjeuner, le 9 octobre 2015
Professeure titulaire au Département des
sciences humaines et sociales à l’UQAC,
Danielle Maltais détient un doctorat en sciences
humaines appliquées avec une spécialisation en
gérontologie sociale. Sa recherche portait sur les
liens entre l’environnement construit et la qualité
de vie des personnes âgées.
Lors des inondations de juillet 1996 à Saguenay,
elle s’interroge sur la santé mentale et physique
des sinistrés et décide d'explorer les conséquences
des inondations sur la santé biopsychosociale des
victime de ce sinistre. Elle a fait la même démarche
après la tempête de verglas et la catastrophe à
Lac-Mégantic.
Le Déluge de juillet 1996 au Saguenay a produit
des effets à court, à moyen et à long terme sur
la santé globale des sinistrés deux ou trois ans
après la catastrophe. On remarque des différences
significatives entre sinistrés et non-sinistrés,
notamment la présence de manifestations post-
traumatiques, dépressives, de la présence de
symptômes somatiques, beaucoup d'anxiété,
de l'insomnie, et d’une consommation souvent
abusive de médicaments.
Vingt-neuf ans après le glissement de terrain de
Saint-Jean-Vianney, les souvenirs demeurent très
précis. Ce sinistre est d’abord et avant tout un
synonyme de stupéfaction, de grande frayeur et
d’apocalypse. L’évocation de l'événement a été, dans
bien des cas, chargée d’émotions et spécialement
de grande tristesse. Dans l'enquête que madame
Maltais a menée auprès de survivants, la majorité
reconnaît que la catastrophe a provoqué des
répercussions permanentes sur leur vie personnelle,
sociale ou familiale, sur leurs valeurs et croyances.
Le déraillement ferroviaire à Lac-Mégantic
demeure le sinistre le plus dévastateur avec ses
47 victimes, ses 2 000 personnes évacuées, ses
44 bâtiments détruits et l'incendie qu'il a
provoqué dans le centre-ville.
Un an après la catastrophe, les résidants de la MRC
du Granit, en particulier les personnes exposées à
la tragédie, présentent des symptômes dépressifs,
surtout celles qui ont subi une exposition intense.
Elles disent avoir souffert un épisode dépressif au
cours des 12 derniers mois.
Le plan de travail à court terme qu'elle
entreprendra avec son équipe comprend la
réalisation d'une étude sur les conséquences de
la tragédie à Lac-Mégantic et des facteurs liés à
la résilience des individus. La publication d’un
ouvrage collectif sur la prise en charge de la
catastrophe est prévue.
Quant à la Chaire dont madame Maltais plaide
la pertinence auprès des autorités compétentes,
elle servirait notamment, à mettre en place un
mécanisme de bonnes pratiques d'intervention
auprès des personnes rendues vulnérables à la
suite d'une catastrophe naturelle.
DanielleMaltais
Frédéric Laroche est le dernier des nombreux
chercheurs et administrateurs du CRDA (Centre
de Recherche et de Développement Arvida)
à s'adresser aux membres de la Fondation. La
vocation du Centre, établit-il au départ, demeure
toujours l'amélioration de la productivité des
alumineries d’Alcan acquises par Rio Tinto en
2007. Il faut y ajouter, depuis le mouvement
visant la réduction des gaz à effet de serre, une
préoccupation reliée à l'empreinte environne-
mentale.
Pour bien comprendre le contexte actuel, le
directeur du CRDA présente des éléments écono-
miques mondiaux. Il estime que l'aluminium est
une commodité facile à produire. La technologie
est disponible, mais l'essentiel demeure la dispo-
nibilité d'énergie à bas coût et en grande quantité.
Les prix sont dictés par la Bourse des métaux de
Londres. L'économie de la Chine et du Moyen-
Orient ont fait baisser le prix du métal. De 2 000 $
la tonne l'an dernier, il est aujourd'hui à 1 500 $.
On estime que 40 % des entreprises produisent
à perte à l'heure actuelle. Elles persistent parce
que l'industrie gagne du terrain dans le monde de
l'automobile.
Dans ce contexte, les défis qui s'imposent à Rio
Tinto sont l'approvisionnement de quantités phé-
noménales de matières premières de qualité et à
bas coût, la réduction des coûts d'exploitation, la
réalisation de produits à valeur ajoutée répondant
aux exigences de la clientèle et la poursuite de la
lutte à la pollution atmosphérique.
Le directeur du CRDA donne des exemples de
réalisations à des solutions technologiques, mais
il reconnaît l'impossibilité d'avoir toutes les ex-
pertises. C'est la raison qui explique la conclusion
d'ententes avec des partenaires régionaux comme
le CTA, le CURAL, STAS et d'autres qui œuvrent
à l'échelle canadienne ou internationale.
Le CRDA, avec ses 70 années d'existence, c'est
plus de 65 innovations implantées dans les usines,
dont 365 brevets obtenus au cours des 10 dernières
années et la publication d'une multitude d'articles
scientifiques.
Notre conférencier répond aux questions
des membres et reçoit leurs commentaires,
notamment celui de M. Pierre Bouchard,
fondateur et président de l'entreprise STAS
qui entretient des liens économiques avec le
CRDA depuis 25 ans. L'équipementier compte
200 employés et exporte partout dans l'industrie
mondiale de l'aluminium.
LA MATIÈRE GRISE ENRICHIT RIO TINTO
1568e déjeuner, le 23 octobre 2015
La production d’alliages d’aluminium à haute valeur ajoutée requiert une expertise de niveau mondial. Un technicien du CRDA se prépare à vérifier la composition exacte des alliages dans des échantillons produits dans les centres de coulée de RTA.
FrédéricLaroche
Rapport annuel FUQAC 2015 3332
LA MAGNA CARTA FUT ÉCRITE EN FRANÇAIS
1571e déjeuner, le 27 novembre 2015
Ce fut sans doute la conférence la plus originale
de l’année. L’invité, Me Pascal Lévesque, a même
joué aux devinettes avec son auditoire qui a fort
apprécié ce sens du spectacle.
Il a d’abord tracé son parcours particulier qui
passe par une participation de 15 ans dans les
Forces armées canadiennes, où il a été conseiller
juridique à Bagotville et avocat de la défense à la
Cour martiale. Détenteur d’un doctorat en droit
obtenu au Queen’s University de Kingston, en
Ontario, il s’intéresse à l’histoire.
Il a ainsi exploré l’origine d’un célèbre document
vieux de 800 ans, la Magna Carta, la Grande
Charte rédigée en langue française, à la suite
d’une révolte contre le roi Jean sans Terre d’An-
gleterre. Elle ne porte aucune signature, mais
le roi a imprimé son sceau à la version origi-
nale sous la pression de ses barons, le 15 juin
1215, lors d’une séance officielle à Runnymede.
Compromis politique pour prévenir une guerre
civile, la Magna Carta prit force de loi sous le
règne d’Henri III, fils du roi Jean, en 1225. Une
société agraire non scolarisée et pas davantage
urbanisée peuplait l’Angleterre à cette époque-là.
Les barons, le roi et l’Église catholique contrô-
laient les terres selon un système très hiérarchisé
que le pape et le roi maintenaient en équilibre en
se partageant l’autorité et ses avantages.
Seule opposition crédible, les barons désapprou-
vaient le roi Jean dans son approche capricieuse et
vindicative de la justice. Ils se regroupèrent pour
limiter ses pouvoirs arbitraires et sa sollicitation
constante de sommes importantes pour finan-
cer ses campagnes militaires en France. Ils ont
donc conçu la Magna Carta qui est composée de
63 articles allant de la séparation de l’Église et
de l’État jusqu’à l’interdiction faite au roi d’uti-
liser son pouvoir pour extorquer de l’argent. Le
monarque avait la redoutable habitude lorsqu’il
était mécontent d’un baron, de lui confisquer ses
terres, de prendre ses proches en otage ou de ma-
rier de force ses filles à des hommes de son choix.
Par la suite, un comité formé de 25 barons reçut
le mandat d’appliquer les termes de la Magna
Carta. Ils furent les parlementaires, les journa-
listes et les avocats de ce temps. La charte fut
d’abord rédigée en latin médiéval et publicisée
en français normand. Elle fut traduite en anglais
entre 1534 et 1542.
La Magna Carta a notamment servi d’inspiration
aux auteurs de la Déclaration américaine d’Indé-
pendance (1776), rédigée par Jefferson, du Bill of
Rights (1791), du débat sur l’esclavage (début et
milieu du XIXe siècle), de la Déclaration des droits
de l’homme et du citoyen (1789), de la Déclara-
tion universelle des droits de l’homme (1948), de
la Déclaration américaine des droits et devoirs de
l’homme (1948), de la Convention européenne
des droits de l’homme (1950), de Pacem in Terris
(1963) et du Pacte international relatif aux droits
civils et politiques (1966).
Voici, selon Me Pascal Lévesque, ce qu’une nou-
velle Magna Carta comporterait aujourd’hui :
la protection de la vie privée sur Internet, le droit
de vote à 16 ans, aucune exemption fiscale pour
les organisations religieuses, le droit d’accès à
l’eau potable, le droit à un environnement sain, les
droits des animaux, le droit à l’information juste
et à un régime universel d’assurance juridique
(Lawcare).
UN OUTIL PÉDAGOGIQUE UNIQUE AU MONDE
1570e déjeuner, le 13 novembre 2015
Jean-Marie Tremblay, fondateur et président-
directeur général de Les Classiques des sciences
sociales, est accompagné d’un membre de son
équipe bénévole, Charles Bolduc, professeur de
philosophie.
« Lorsque j’avais 10 ans, raconte le conférencier,
je rêvais de devenir missionnaire. » Mais à
l’adolescence, il se rend compte très vite qu’il
lui est impossible de se conformer aux vœux
d’obéissance. Ainsi, il abandonne l’idée d'entrer
en communauté, mais la justice sociale, l’idée
d’aider son prochain et de rendre service font
partie du rêve initial de vouloir faire quelque
chose de bien pour les autres et d’être utile.
Son grand projet débute en Intranet, au Cégep de
Chicoutimi, en 1993. Il passe à Internet avec la
coopération de l'UQAC en l'an 2000. L'organisme
à but non lucratif est incorporé en 2006. Sa
mission est de donner accès gratuitement à 1 600
œuvres en sciences humaines et sociales de langue
française. L'initiative de Jean-Marie Tremblay
accède, en 2014, au statut d'organisme de charité
qui met à la disposition du savoir universel 5 600
œuvres. En 2015, Les Classiques diffusent une
6 000e œuvre grâce à la contribution de bénévoles
qui ont consacré près de 300 000 heures à cette
activité depuis près d'un quart de siècle.
L'organisme à but non lucratif est dirigé par un
conseil d’administration de sept membres. Une
dizaine de bénévoles travaillent en moyenne
260 heures par semaine avec un budget de 3 000 $
à 4 000 $ par année.
Les Classiques, c’est aussi une bibliothèque
numérique spécialisée en sciences humaines et
en philosophie. Unique au monde, c’est un outil
pédagogique exceptionnel qui offre de
nombreuses pistes de recherche et la possibilité
de communiquer directement, par courriel, avec
les auteurs.
La procédure suivie pour chaque livre, explique
Charles Bolduc, est la suivante : chaque page est
numérisée. Le livre devient un fichier PDF qui
est transféré en format Word. Le texte est ensuite
relu et corrigé; Jean-Marie Tremblay effectue le
contrôle de la qualité au terme de l'exercice.
Tous les livres sont téléchargeables gratuitement
en accès libre dans le monde entier. La
bibliothèque comporte huit collections,
dont celles des auteurs classiques (398), des
auteurs contemporains (995) et de l'histoire du
Saguenay—Lac-Saint-Jean (28).
Au terme de la rencontre, le vice-recteur à
l'enseignement, à la recherche et à la création,
Mustapha Fahmi, informe les membres de la
Fondation de la signature d'un protocole avec
Les Classiques des sciences sociales. « Cet accord,
dit-il, reconnaît pour la première fois la noblesse
de cette démarche et le travail colossal de
monsieur Tremblay et de son équipe. Et surtout,
cette volonté titanesque d’honorer la pensée des
intéressés. »
Me PascalLévesque
Jean-MarieTremblay
Jeunes universitaires regroupés en association portant le nom de « Réseau des jeunes bénévoles des Classiques des sciences sociales en Haïti ».
Voici une réplique de la Magna Carta de 1215, une pièce de grands collectionneurs, limitée à 480 exemplaires dans le monde.
34 Rapport annuel FUQAC 2015 35
1er VICE-PRÉSIDENTGaétan Boivin
2e VICE-PRÉSIDENTGilbert Gravel
SECRÉTAIRE GÉNÉRALClaude Richard
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINTMichel Michaud
DIRECTEUR ADMINISTRATIFRobert Crevier
SECRÉTAIRE DE DIRECTIONKarina Gauthier
SECRÉTAIRE EX OFFICIOMicheline Doucet
L’INSTITUT SCIENTIFIQUE DU SAGUENAY—LAC-SAINT-JEAN INC.Daniel BouchardDominique Bouchard Michel Gagné Pierre Gauthier Gilbert Gravel Jean Laflamme Jean-Claude LindsayMichel MichaudAdam Nagy Claude Richard Bertrand Tremblay Pierre Tremblay Guy Wells
L’INSTITUT DES MÉTAUX LÉGERSGaétan Boivin Dominique Bouchard Pierre Bouchard André Charette Pierre Gauthier Gilbert Gravel Laszlo KissClaude Richard Bertrand Tremblay D.-André TremblayPierre Tremblay Guy Wells
COMITÉ DE DISTRIBUTION DES FONDSGaétan Boivin André CharetteMichel GagnéPierre GauthierJean-Claude LindsayMichel Michaud Adam NagyClaude Richard Bertrand TremblayGuy Wells
COMITÉ DE PLACEMENTSGaétan BoivinPierre GauthierGuy Wells
COMITÉ EXÉCUTIFGaétan BoivinGilbert GravelMichel MichaudClaude RichardGuy Wells
LES RENDEZ-VOUS CAFÉ DU VENDREDI
DIRECTEURRobert Crevier
ATTACHÉE D’ASSEMBLÉEKarina Gauthier
COLLABORATRICE AUX ACTIVITÉSMicheline Doucet
INSTITUT SCIENTIFIQUE DU SAGUENAY—LAC-SAINT-JEAN
PRÉSIDENTGuy Wells
1er VICE-PRÉSIDENTDominique Bouchard
2e VICE-PRÉSIDENTGilbert Gravel
INSTITUT DES MÉTAUX LÉGERS
PRÉSIDENTGuy Wells
1er VICE-PRÉSIDENTPierre Tremblay
2e VICE-PRÉSIDENTGilbert Gravel
MEMBRES HONORAIRESBernard AngersMarc-André BédardMichel BelleyRonald Boivin Gérard BouchardRung Tien BuiAndré CharetteNormand CôtéJean-Guy CoutureYvon D’AnjouAndré DesgagnéAndré DorionAndré FrancoeurRéjean GagnonMauril GaudreaultLucien GendronGérald HarveyHubert LaforgeAdam LapointeDonald-W. MacmillanAdam NagyLaurent TremblayPaul-Gaston TremblayRené T. Tremblay
L’ORGANISATION LES ADMINISTRATEURS
PRÉSIDENTGuy Wells
L’organisation du Groupe de la Fondation de l’Université du Québec à Chicoutimi
Au 31 décembre 2015 La Fondation de l’UQAC
Au 31 décembre 2015
Bernard Arsenault Directeur RDAluminium Innovation
Gaston BlackburnPrésidentLe Groupe G. Blackburn inc.
Denyse BlanchetDirectrice généraleCégep de Chicoutimi
Gaétan BoivinNotaireLajoie Lemieux
Daniel BouchardVice-président, SaguenayCGI
Dominique BouchardVice-recteur aux ressourcesUQAC
Pierre BouchardPrésident-directeur généralSTAS
Jacques ChouinardCPA et associéRaymond Chabot Grant Thornton
Martin CôtéV.-R. Aff. étudiantes et secrétaire général, UQAC
Robert CrevierDirecteur administratifGroupe de la FUQAC
Mustapha FahmiVice-recteurEnseignement, recherche et création, UQAC
Alain Fortin FCPAAssocié retraité, Deloitte
Michel GagnéChef des services françaisRadio-Canada SLSJ
Gilles GagnonPDG adjointCIUSSS du SLSJ
Romuald Gagnon Chirurgien retraitéCSSS de Chicoutimi
Félix Gauthier Président-directeur généralCycles Devinci
Martin GauthierRecteur, UQAC
Pierre Gauthier PrésidentElkem Métal Canada
Marc Girard Professeur émérite retraitéUQAC
Gilbert GravelVice-présidentFinancière Banque Nationale
Étienne JacquesChef des opérationsMétal primaire Amérique du NordRio Tinto Alcan
Jean Laflamme Directeur retraitéDemex Centrem
Eddy Lalancette AdministrateurFUQAC
Frédéric LarocheDirecteurCRDA, RTA
Jean-Claude Lindsay AdministrateurFUQAC
Marcel J. Mélançon Professeur associéUQAC
Michel MichaudSecrétaire général adjointGroupe de la FUQAC
Darcy MolstadCommandant 3e EscadreBFC de Bagotville
Jean-François Moreau Professeur émérite retraitéUQAC
Josette Murdock Administratrice Les Immeubles Murdock inc.
Guylaine ProulxDirectrice généraleCégep de Jonquière
Claude RichardSecrétaire généralGroupe de la FUQAC
Sylvie St-PierreV-P régionale SLSJ, Côte-NordBanque Nationale
Claude SavardV-P Services financiers commerciauxBanque Royale
Michel Simard Président et éditeurLe Quotidien – Progrès-Dimanche
Jean Simon Retraité de RTAAdministrateur de sociétés
Michel Toupin Président-directeur généralConstructions Proco inc.
André Tremblay Président-directeur généralConseil de l’industrie forestière du Québec
Bertrand Tremblay Chroniqueur Journal Le Quotidien
Estelle Tremblay AvocateGauthier Bédard
Gabrielle TremblayAvocateGroupe Marketex Ltée
Janick Tremblay Conseillère en placementsValeurs mobilières Desjardins
Nicole TremblayJugeCour supérieure du Québec
Pierre Tremblay PrésidentTectal inc.
Serge TrembleyIngénieur retraitéCégertec
Guy WellsAvocatCain Lamarre