rancière - esthétique de deleuze

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Existe-t-il une esthétique deleuzienne ? Jacques Rancière . Il ne s'agira p.as.pour moi de situer une esthétique deleuzienne dans un cadre général qui serair la pende de Delâuze.reraison en est r-r--pl. : la pensée de Deleuze, ie ne sais pas très bien encore ce qu'elle est, j9 le cherche. Et les textes dits esthétiques de Deleuze sont pour moi un moyen de I'approcher. Approcher, au demeu- rant, est un terme impropre. Comprendre un penseur, ce n'est pas venir coïncider avec son centre. C'est, au coàtraire, le dépor- ter, I'emporter sur une trajectoire ses articulations se desserient et laissent-un jeu. Il est alors possible de dé-figurer cene pen#e pour la refigurer aurremenr, de sortir de la contrainte de mots pour l'éloncer.dpr gerjg langue étrangère dont Deleuze, après Proust, fait la tâche de l'écrivain. L'estliétique sera ici le moyen de desserrer cer écheveau deleuzien qui laisse si peu de plaée à l'irnrption d'une eurre langue, pour ltmpon.t rut la trajectoire d'une question. Il ne s'agira pas, en effet, de situer le discours deleuzien sur l'art dans le cadre de I'esthétique, conçue comme une discipline eyent ses.objets, ses méthodes et ses écoles. Le nom d'esthétÏque, p9yr. moi, 1e {$igne-pas une discipline. Il ne désigne par ùrre division de la philosoptrie mais une idée de la pensée. L'.rthétiq.r. qtT p{ -un savoir des æuvres mais un mode de pensée q.ti r. déploie à leur propos et les p-r.eld à témoins d'une question r une qrrestion qui porte zur le sensible er sur la puissance âe pensée qui I'habite evant la pensée, à l'insu de la p.olé.. J'essaierai donc àe montrer comment- les obje* er les modes de description et de conceptualisation de Deleuze nous conduisenr vers li centre de

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Page 1: Rancière - Esthétique de Deleuze

Existe-t-il une esthétique deleuzienne ?

Jacques Rancière

. Il ne s'agira p.as.pour moi de situer une esthétique deleuziennedans un cadre général qui serair la pende de Delâuze.reraisonen est r-r--pl. : la pensée de Deleuze, ie ne sais pas très bien encorece qu'elle est, j9 le cherche. Et les textes dits esthétiques de Deleuzesont pour moi un moyen de I'approcher. Approcher, au demeu-rant, est un terme impropre. Comprendre un penseur, ce n'estpas venir coïncider avec son centre. C'est, au coàtraire, le dépor-ter, I'emporter sur une trajectoire où ses articulations se desserientet laissent-un jeu. Il est alors possible de dé-figurer cene pen#epour la refigurer aurremenr, de sortir de la contrainte de sô motspour l'éloncer.dpr gerjg langue étrangère dont Deleuze, aprèsProust, fait la tâche de l'écrivain. L'estliétique sera ici le moyende desserrer cer écheveau deleuzien qui laisse si peu de plaée àl'irnrption d'une eurre langue, pour ltmpon.t rut la trajectoired'une question.

Il ne s'agira pas, en effet, de situer le discours deleuzien surl'art dans le cadre de I'esthétique, conçue comme une disciplineeyent ses.objets, ses méthodes et ses écoles. Le nom d'esthétÏque,p9yr. moi, 1e {$igne-pas une discipline. Il ne désigne par ùrredivision de la philosoptrie mais une idée de la pensée. L'.rthétiq.r.qtT p{ -un savoir des æuvres mais un mode de pensée q.ti r.déploie à leur propos et les p-r.eld à témoins d'une question r uneqrrestion qui porte zur le sensible er sur la puissance âe pensée quiI'habite evant la pensée, à l'insu de la p.olé.. J'essaierai donc àemontrer comment- les obje* er les modes de description et deconceptualisation de Deleuze nous conduisenr vers li centre de

Page 2: Rancière - Esthétique de Deleuze

s26 Gilles Deleuze. [Jne ztie pbilosopbQue Gilles Deleuze. (Jne vie pbilosophQue 527

en même temps, c'est la restitution d'un esPâce haptique :- unespace de connexion du voir et du toucher sur un--!P" plan.

Ctest cet espace qui caractérise, selon Riegl, le bas-relief égyptien.Seulement, dans cet esPace, le contour a Pour fonction d'essen-

tialiser la figure.qu'il g""9I.1.: Le.problème est.alors de définirun espace qur aif la planéité haptique, mais qui soit délivré de

cette fonction essentialisante.Ce problème est résolu formellement Par une opération qui

porte sur le contour. Sa ligne vient s'identifier, chez Bacon, à uneàotre ligne, appartenant à la logique d'une eutre forme : la lignegothiqul septentrionde de Wôrringer, cette ligne qui s'incurrre,Je brise, se brouille, change de direction. Cette ligne inorganiquedésorganise la fonction du contour essentialisant Elle- le plo-nge

dans [e monde de I'accidentel Pour en faire un lieu de tension,d'affrontement, de déformation des autres éléments. La surface

baconienne se définira alors comme une combinaison spécifiquede formes : I'espace haptique. égyptien r de Riegl désorganisé parI'identification de sorlcontour à la ligne septentrionale de'Tflôr-ringer.-On

peut ainsi définir une formule de tableau dans une gram-maire générale des formes. Mais comment comPrendre-alors que

cet agencement de plans et de lignes, défini Per -d-es critères sty-

listiques prenne le nom d'une maladie mentale : fhysté1ie. Je dis. maladii mentele '. Mais il y a toute une tradition de pendepour laquelle I'hystérie n'est Pes une maladie quetgogqge- Elleàst, specifiquement, la maladie qui s'oppose au travail de l'æuvre,qui ltempêche d'exister comme chose autonome, en retenant pri-sonnières dans le corps de I'artiste les puissances qui devaientobjectiver et autonomiser l'æuvre. ie pense ici à ce qrre Flaubertdit de son Saint Antoine : la puissance qui devait faire consisterle bloc de marbre de l'æuvre a inver# sa direction. Elle est allée

vers l'intérieur au lieu d'dler vers I'extérieur. Et, en allant vers

I'intérieur, elle s'est liquéfiée. Elle a coulé en Flaubert commemaladie nerveuse. Ainsi I'hystérie est ProPrement I'anti-auvre.Elle est la passion ou I'effusion neneuse qui s'oppose à la puis-sance athlétique et sculpturde des muscles.

Commeni comprendre alors que le < se tenir en soi ' de

l'æuvre puisse s'idéntifier à I'hystérie ? Retournons, pour cela,

aux premières lignes de Loglqrc de h selrsation. Le rond, I'ovale,le parallélépipèdà formels oni en fait une fonction bien précise:

ce qu'il y a penser sous ce nom, déià bi-centenaire et encore si

obscur, d'esthétique.

Je partirai de âeux formulations deleuziennes, dont l'écart me

semblè fixer exemplairement les pôles, aPParemmen! antago-

nistes, entre lesquels s'inscrit la pensée deleuzienne de l'æuvre.Le première sé trouve dans Qu'est'ce-que la pbihsopbie.?:o L'èuvre d'art est un être de sensation et rien d'autre : elle existe

en soi (...) L'tniste crée des blocs de percepts et d'affects, mais la

seule loi ée la création, c'est que le compo# doit tenir tout seul ' I

La seconde figure dans Loglqrcs fu k sensation ;. Avec la.peinture,l'hystérie devient art. Ou plitôt, avec le peintre,l'hystérie devient

peinture r2.La première formule, à première vue, énonce ce -qui semble

être le iéquisit de toute esthétique entendue comme discours surl'art : il 'j e un mode d'être spécifique, celui de l'æuvre d'art-L'æuvre-d'art est telle en tent qu'elle tient toute seule, Elle est

I'objet qui est en face de nous, qui n'a pas besoin de nous mais

p.rjirt. itt ".rt,t de sa propre lôi d'unité d'une forme et d'unematière, de parties et deleur assemblage. Ce Peu! être la tragédie,

comme Aristote la définit; la calme idéalité de la statue grecque

chez Hegel; le roman sur rien de Flauben qui tient qar la seule

force du sryle ; la surface de taches colorées Par laquelle MauriceDenis définit la peinture; etc... C'est bien ainsi que Deleuze sem-

ble nous mettre Ln face de l'æuvre sous la forme d'un : . voilà ce

qu'il y e r. Ainsi commence exemPlairement dans LogQue dê ht**iion la description de ce que nous présente un tableau de

Bacon: . {Jn rond délimite souvent le lieu où est assis le Person-nage, c'est-àdire la Figure '3. [Jn rond, un oyale, des cercles, de!ptocédntes plastiques, un espace bien délimité et caractéri#, ainsibeleuze noùs déciit-il ( ce qu'il y

^, en face de nous, sur la surface

plane et autonome de l'æuvre. Et . ce qu'il y a\Peut se décrireà*r les termes d'une sorte de grammaire des formes. Ainsi lasurface du tableau de Bacon peut-elle se décrire comme la strictecombinaison de deux formes identifiées par les historiens et théo-riciens de l'art.Tout d'abord, la coexistence sur le tableau de lafigure, de I'aplat qui fait fond et du rond qui les unit et les sépare

1. G. Deleuze et F. Guattari : Qt'at-ce qte h plilosophic l, Editions de Minuit,o. 155.' 2. G. Deleuze, Lqq* de h sensation, Editions de La différence' t. l, p.37-

t.IM., p.9.

Page 3: Rancière - Esthétique de Deleuze

528 Gilles Deleuze. Une vie philosophQue Gilles Deleuze. (Jne vie pbilosophQue 529

signification des analyses de \Uôrringer-..Chez celui-ci, la ligne

Ctiit iaé"[té, puiss*rl d'otdre. Même la ligne gothique avait une

double fotr.iiott. Elle traduisait une angoisse et un désordre- mais

aussi elle les corriqeait en manifestant une puissance vitale idéale.

Ch.; Deleuze, à liinverse, la ligne devient la puissance du chaos '

di .;rî"e toute forme, la puiiance du devenir-animal qui défait '

Ëiigrr. humaine, la mise .tt .ttttttophe de I'espace {iguratif' Le

rottio,tt dessine alors un champ clos au centre,d'une-double pous-

sée : autour de lui, I'aplat fait monter vers la figure les- puissances

du chaos, les forces non-humaines, non-org13iques, la vie non-

organiquâ d.. choses, qui viennenj qifl9r la figure. En son inté-.

,ieir, la fig.tr. elle-même cherche à- stéchapper, à se désorganiser,

t r. tid.t"p* se tête Pour devenir corpl-sans organes .et aller

,.ioittdt .Ë,r. vie nonàrganique. Ainsi Ë . se tenir en soi ' apol-

linien de l'æuvre est bien pluiôt une hystérie-dionysiaque: non

f", l,é.o,tlement des puissances d'æuvre dans le corps de I'artiste

mais l'écoulement dans l'æuvre des données figuratives que

l'æuvre a pour travail de défaire.

L'. hvitérie r de l'æuvre définit le travail de dêfiguration Pro''pr. à l'*our. dans une double opposition.I'lle s'oppose explici-

i.*.ttt à une esthétique organique du beau. Mais ce n'est-pT Pg.uT

i" i.*pl.ter par une esthéiique .négative du.sublime,. de l'iné galité

à",.""iUle ài'Idée. Q.* ce cômbaiengage, à travers ladescription

de l'æuvre, le stetut de la pensée en général, c'est c9 gue mo.tttTe

f:"*t.-tto. donné par Dàleuz.e ^tt

èombat ' hystérique-.de la

aJfij"t.,ion : il l'appelle iuqice.-E1 à la iustice elle-même, il dolneun nouyeau nom t it t'"pp.lle désen. C'est ainsi que le chapitre

5 de Logiqrc dc td xnv{ion décrit le terme du mouvement PTlequel li figot s'échappe vers la structure moléculaire de lamitière , .Ii faudra ailéiiusque-tà afin que règne une iustice qui

". ,"r" plus que Couleur ou Lumière, un gspa:e qlli ne. sera plus

que Sahara D 1. L'Guvre rend iustice et la iustice s'origine.en un

àr,"i" lieu. Même si I'association de la iustice et du désert évoque

à,abord l'Antigone de Hôlderlin, Il me semble impossible de ne

pas enrendre iËi l'écho d'un aurre discours sur la j_loj.: el:oniieu. fe veux parler bien sr de Platon et du livre Yu {.. la RQa'

UtùrL . A qùoi s'agit-il, chcz.Deleuze comme chez Platon, de

,.ridr. justicl ? On f..tt répondre : au sensible comme tel.Il s'agit

l.Ibid-, p.23.

isoler la figure: I'isoler non Pas Pour l'essentialiser, comme le

contour égyptien, non pas Pour la spiritualiser comme la man-dorle byzantine, mais pour I'empêcher d'entrer en contact avec

d'autrei figures, de devenir l'élément d'une histoire. Et il y a deux

manières de devenir élément d'une histoire: il y a le rapportexterne de ressemblance, le rapport du personnege figuré à ce

qu'il représente. Et il y a les liens que, sur -la

surface même de

ltæuvrg une figure entretient avec d'autres figures.Ces deux manières définissent en fait les deux faces d'un même

modèle: le modèle représentatif aristotélicien, tel que le fixe laPoétQue. Représenter veut en effet dire deux choses. Première-mend l'æuvie est imitation d'une action. Elle fait reconnaitre Persa ressemblance quelque chose qui existe endehors d'elle. Deuxiàmement, l'æuvrè esi I'action de représenter. Elle est enchaîne-

ment ou sy$ème d'actions, agencement de parties quislordonnentselon un modèle bien défini : l'agencement fonctionnel des partiesd'un organisme. L'æuvre est vivante en tant qu'elle-est un o-rql-nisme. Ôela veut dire que la telehnè de l'æuvre est à l'image de lanature, de la puissance qui trouve dans I'organisme vivant engénérd, et dans l'organisme humain en Particulier, son accom-

plissement- Le modèle classique de I'autonomie de l'æuvre consiste à dis-

socier le modèle aristotélicien, à faire iouer la consistance organi-que de l'æuvre contre sa dépendan99 ryiTétique, la,n_ature PYt:-rào.. d'æuvre contre la nature modèle de figuration. Un véritableaffranchissement de l'æuvre suPPose alors la destnrction de cetteorganicité qui est la seconde ressource de la représentation-.Tyotér-iser l'æuvre, ou faire cuvre de l'hystérie, voudra dire défairecette organicité latente dans la définition même de l'. autonomie 'de l'æuvre. Cela voudra dire rendre malade cette nature qui a

l'autonomie organique comme telos. L'æuvre picturale devraalors être pensée comme une maladie de la nature organique et

de la figurition qui imite sa puissance. Ce que les éléments de lagrammâre formèlle évoquée constituent, c'est en fait une mise

àn crise, la maladie d'une nature. Ils dessinent la scène d'uncombat ou d'une crise. Le contouq baconien est ainsi une piste,un ring, un tapis de gymnastique. Il est le lieu d'un combat: le

combai de la pèintureiontre la iiguration. Aussi bien les éléments

du . code formel > ont-ils été soigneusement tordus par Deleuzepour organiser ce ring. Témoin la manière dont il change la

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s30 Gilles Deleuze. [Jne aie philosopbQue

de dire quelle est sa vraie mesure. Chez Platon la mesure vraies'appelle-Idée et I'idée a un ennemi : les doxaî - La doxa, c'est lajustii. que le sensible se rend à lui-même dans I'ordre courant des

choses. ll faut donc sortir de la caverne, de la doxa, du sensible

pour atteindre le lieu d'où le sensible reçoit sa mesure, quitte à

,i. qu'il s'y évanouisse. Or chez Deleuze [a iustice a même'ennËmi r li doxa, I'opinion, la figuration. Pas plus que I'espritchez Platon, la toile ôu peintre n'est blanche, en attente de ce qlidoit la remplir. la toile est surPeuplée, recouverte Par les données

figuratives,-c'e$-àdire pas simplement les codes figuratifs pictu-tru* mais les clichés, la doxa, le monde des ombres sur le mur.Les . données figuratives ) ou la doxa, qu'est-cenue c'est ? C_'est

le découpage settsori-moteur et signifiant drg monde perceptif telque I'organise l'animd humain lorsqu'il se fait centre du monde;lôrsqu'il transforme sa position d'image parmi les images 9ncogin, en centre à panir àe quoi il découpe les images du mondg.leJ. données figuratives r, ctest aussi le découpage du visible ; dusignifiant, du croyable tel que l'organisent les empires, en tantqu'actualisations collectives de cet impérialisme du sui9t.- Le tra-vail de l'aft est de défaire ce monde de la figuration ou de la doxa,de dépeupler ce monde, de nettoyer ce qui est Pâr avance surtoute toile, sur tout écran, de fendre la tête de ces images Pour ymettre un Sahara.

Aller vers la justice, c'est dler vers ce qui donne la vraiemesure du sensible, le monde de .l'Idée '. Et, bien sûr, chezDeleuze, la vérité n'est pas I'idée derrière ou au dessus du sensible.

La vérité est le sensible pur, le sensible inconditionné qui s'oppose

aux ( idées, de la doxa. le sensible inconditionné est ce quis'appelle justice ou désert. L'æuvre est marche au désert. Seule-

m.ttl le désen justicier atteint, le terme de l'æuvre, c'est I'absence

d'Guvre, la folie. " Il faudra aller iusque là, dit Deleuze. Mais, à

la vérité, là où le désert justicier, le terme de l'æuvre, est atteint,ce qui se présente en fait, c'est l'absence d'æuvre, la folie- .Ilfaudra allei jusque là r. Mais l'æuvre n'irait iusque là qu'à s'annu-ler. Le théâtre de l'æuvre est alors celui d'un mouvement retenusur place, d'une tension et d'une station - au sens aussi où I'onparlè des stations d'un chemin de croix. L'æuvre est le cheminàe croix de la figuration que manifeste la figure giflée comme unchrist aux outrages. Mais justement elle retient sur place la figuregiflée et qui veui s'enfuir. L'æuvre est une station sur le chemin

Gilles Deleuze. [Jne rie pbilosophi4ue 531

d'une conversion. Son hystérie est schizophrénie maintenue dans

Ë..Jr. où elle fait encore æuvre et allégorie du travail de l'æuvre--- Èr, un sens, le livre sur Bacon n'ei qrre cela: une vaste allé-

nor[-d' tra*raii de l'æuvre. Le privilège de Bacon, le privilège de i

i';il;;;"i;;; au sens.latç datts festhétique picturalg deleu-

,i.no. est de montrer et d'allZgoriser le moment de la métamor-

ohose. de montrer I'ar[ .o ttait de se faire - hystériquement -il;;;;;b* tt.. l.t données figuratives. L'æuvre est d'abord

ii* Deleuze allégorie de l'æuvre-. Elle montre son telos, son

mouvement et ,, .".a.rrrre. La figure chez lui est en même temPs

li formolrd'une transformation et son allégorie. Et son irlge.ment

;1î ftgtr; ; lié à sa capacité de deveniiformule et effigig e3i;ê;; .l Afei"iit ." *ê-. remps le mouvement de la fuite

retenue.On peut penser ici à la manière dont, dans le livre sur le

.irrérn", ia limit. de l'image-mouYement -et -la

genèse de I'image .-i"t"ot 'r;emblématisent i.trr deux effigies,- deux visages ,a:;;il*, à;-;i"ïi;t ' : le visage de la femme dy FoY .co'4P?ble

e;Hir.h;ock, interprétée p"tï.t" Miles et celui d'Irène dans

E;r"p" ti J. n"s.tlini, inîerprêtée par {ng:rid Bergman- L'un et

t';;;; "it"g.

témoignent de i..p1"1g: '.lt f9mn1e lY t"* ?"P1'

bh quirotribt dans-la schizophrénie à la suite de l'iniuste_ rncul-

patiàn de son mari et la gàoa. bourgeois_9 tEyrope 5I, qui

il;t*, î f"ft. ' "u* yeux

"do tnottde -qu-'elle

déserte. pour les

o,r*rriar.t et les prostiiuées' se retirent di l'univers de la doxa et

;;i;Fi... gffÀ vont ".., l'.wre iustice, celle du désen, d'An1i-

;;;;l de la pétrifi."tion et de I'eniermement- Seulement Hitch-

:;È, l,;i6,iicien, se dérobe à ce passege de l'auge- çôJ{ g"i

æilt. Ëiltédifice de l'irnage-mouvem:ni et de la fable bien

constnrit.. n"rt tiini, lui, francËit le pas, fait le cinéma qu'appelle

ce visage.Mais comment est{e que Deleuz€ marque le pass"çt.?. F}

faisant d'Irène une effigie allégorique. Toute la puissance de l'ettt-

Ë;h* e; les mots que pronottce lrène, revenant de l'usine :

:i,;i ; voi,. d.".ondr-nés '. Par là elle devient l'dlégorie de

l';;it u : celui qrri .tt allé au désert, qui a vu la vision itoP fort!, iinsoutenable etiui nê sera, dès lors, pÎus iamais accordé au monde '

J. i, ..ftCr.ot"tiorr. Deleuze ne nous montre pas l-'imge-.timP:'if-i""r'aésigne un visage qui allégolise ç qu'elfg.signifie: le

""nâ."ra,"t. désaccoàrtti.ot deJ données sensibles. Tout se

Page 5: Rancière - Esthétique de Deleuze

532 Gilles Deleuze. [Jne oie pbilosopbique Gilles Deleuze. Une aie pbilosophique 533

sensible d'une puissance qui excède son régime normal, qui est et

n'est pas de la pensée, qui est de la pensée devenue autre qu'elle-même : du produit qui s'égale à du non-produit, du conscient quis'égale à de I'inconscient. L'esthétique fait de l'æuvre la manifes-tation ponctuelle d'une puissance d'esprit contradictoire. La théo-rie kantienne du génie la définit comme une puissance qui ne peutrendre compte de ce qu'elle fait. Le Système & I'i.déalisme truns'cmdanul de Schelling fixe le paradigme du produit qui rendéquivalents le conscient et l'inconscient. Hegel fait de l'æuvre lastation de l'esprit hors de soi: I'esprit y est présent comme ani-mation de la toile ou sourire du dieu de pierre. L'æuvre est unsensible séparé des connexions ordinaires du sensible qui vautdésormais comme manifestation de I'esprit, mais de l'esprit entant qu'il ne se connalt pas lui-même. L'esthétique naît commemode de pensée lorsque l'æuvre est subsumée sous la catégoried'un sensible hétérogène, I'idée qu'il y a une zrlne du sensible quise #pare des lois ordinaires de l'univers sensible et témoigne dela présence d'une autre puissance. C'est cette autre puissance - lapuissance de ce qui, à même le sensible, sait sans savoir - à laquelleon peut donner le nom d'esprit ou, comme Deleuze, de . spiri-tuel '. il tt'y a pes à lui donner de détermination plus précise quecelle-ci : l'idée d'une zone du sensible qualifiée par I'action d'unepuissance hétérogène qui en change le régime, qui fait que lesensible est plus que du sensible, qu'il est de la pensée, mais de lapensée dans un régime singulier: de la pensée âutre qu'elle-même,du pathos qui est du logos, de la conscience qui s'égale à del'inconscient, du produit qui s'égale à du non-produit. L'esthéti'que est la pensée qui soumet la considération des æuvres à l'idéede cete puissance hétérogène, puissance de I'esprit comme flammequi illumine ou brtle tout aussi bien.

A panir de là, cette puissance dans le sensible de la pensée quine pense pas peut être conçue selon deux schémas alternatifs. Lepremier souligne I'immanence du logos dans le pathos, de la pen-sée dans ce qui ne pense pas. La pende s'incarne, se laisse liredans le sensible. C'est le modèle romantique de la pensée qui vade la pierre et du désen à l'esprit, de la pensée déjà présente dansla texture même des choses, inscrite dans les stries du rocher oudu coquillage et s'élevant vers des formes toujours plus explicitesde manifestation. Le second à l'inverse saisit I'esprit à ce pointd'arrêt où I'image se pétrifie et renvoie l'esprit à son désen. Il

p:rsse c9mf9 si plus l'art s'approchait de sa vérité, plus il devenaitallégorie de lui-même et plui la lecture en devenait allégorique.Tout s: passe.comTg si le propre de I'art était d'allégôrir.i Ittraversée vers le vrai du sensible,.vers le spirituel pur: lË paysageg:i voir, le paysage d'avanr I'homme, ce qr. précirémeitI'homme ne peur décrire.

. A. pfir de. li il -.T possible de situer la pensée de Deleuzedans le destin de l'esthétique comm-e figure de pen#e. Il est pos-sible dq.nqpgrrer sa critique de la figuiation .i d. I'organiciig icj qug l'esthétique veur diie en soi. Que veut dire e estËétique r,{"or.le surgissemenr de cette notion, tel qu'il s'effedue .nit. Itfin du xvm siècle et le début du xrx. ? cela veut dire d,abord,négativement, la ruine de la poétique. La poetique, c'était le modede vérité régissant les æuvreJ dani I'univers de la-représentation.L'univers de la représentation esr gouverné par le dàuble ressorrdu principe mimétiqu9 que Tgus avons t"ppàte : l'æuvre produitune ressemblance. Mais aussi l'æuvre est àlie-même une resssem-blance, en_tant gy'.-llu- constitue un organisme, un logos, un. beauvivant '. La tehlmè de l'æuvre prolonge la tt"tuti le pbasis, lemouvement qui accomplit la vie .tt orgat isme. E[é est'u". ;;duction normée par cette lurre produciiog gu'est la pbasis,fuis-,:anc-e.commune de vie, d'organisme et d'æuvre. .i l'.tt.oittru,l'esthétique rpel en son centre non plus l'æuvre, mais I'aisthAon',le ressenti. D'où le paradoje gli semble -.tq.r.t originaire-.rril'esthétique. Alors que l'effondrement des ttoirn., deïa représen-tation ouvre en droit la royauté de l'æuvre er de la po'irt*..d'æuvre, l'esthétique, de par son nom même, noie l'æuvre dansune pensée du sensible, privilégie l'affect, er un affect qui est celuid.u récepteur ou du speètateur. on sait comment Hegel règle lachose au début des Leçorc sur l'ætbétetæ.Il déclare ti rnoi gri-demment_impropre, porrant 11 marque'd'une époque révolue : let:mps de Burke et de Hume où I'on èxpliquait Ès ôuuro à panird'une psychologie empirique de la sentation. Mais le mot'étantentré dansl'usage, peu-iryporte- son origine er on peur I'employersans problèmes pour désigner la théorie du bel art.

. ol ce n'est pas. de cela qu'il s'agit. Le mot n'est pas un ana-chronisme ou une impropriété. Esttiétique désigne biàn un chan-gement de perspective: quand la pensée de l'èuvre ne renvoieplus à une idée des règles de sa production, elle est subsumée sousautre chose: l'idée d'un sensiSle particulier, la présence dans le

Page 6: Rancière - Esthétique de Deleuze

534 Gilles Deleuze. (Jne aie pbilosopheue

souligne. l'immanence du parhos au logos, l'immanence dans lapensée de ce qui ne,p:5..g1s: la o chJse en soi " ,.fr"p.J.u._rienne, le sans-fond, I'indifférencié ou l,obsc", d. i;

"i.'pre-individuelle.

, L'esthétique.hégélienne a beau marquer sa distance avec lagéologie romantique de l'esprit, elle n'.tt illrrtrre pas moins exem_plairement Ie premier mouvement: l'æuvre y est la, station deI'esprit horsde*oi : l'esprit qui se manqu. i.ril-ê,n. ar", i.**-riorité Tais, en se qr"qurt" r"it la réussit. d. i*,rrril;"i, i"pyramide qui cherche vainement à le conteni, jurqu;ru i;;.qui F poTe. à-la limite de toute.présentat-ion r."iiuË, ;fi;;;,ylr l'.aonà de l'an

-grec où il se dànne sa figure ,.nribi. "diô;;L'esthétiqu9 esr l'histoire des formes d.'la coincidence fo,i.I'espace 49 l. rep$yntatlon artistique ut l'.sp".. a;"r. pre;;;;-tion de l'esprit à lui-même dans ie sensibtl- ra -o* de I'an:natqu.^ le mom,ent où l'esprit n,a plus bercin pourue prér.nte,à lui-même des formes extérieur.r d'. l" t ptcruntation. cera veut1i:: :::,I'espace d: b représentTig-" If; ;il ;;-.# j.présentation. Que devient-il alors ? Il devieot i-.g. d. ',no"d.,dox4 platonicienne ou bêtise flaobenie;;:-L. question de la, modernité esthétiqï., celle d'un art d,aprè, l. *o* de I'an se

. .formule dors dani les termes suivanr, , '.nii.u. ù ;rir"";;; ;;la présgng-ation artistiqrre. conrre la doxa ..p*rurrrarive, la puis-

ru: j: l'esprit qui s'égale.à son aurre - la natu;;;L;;;.i;;,le mutisme - dans les conditions d'une course de vitesse .r.. .L,machines de doxa, ces machines- à-im.g* i" -"ra. q"il;;;d'Apollo3, déjà.ag remps d,Hôlderlin, lË dÀ J;;-Ë,,,Ë;'tË;:lt T1hines qui s'appefient iournal ou télévisio". L. progi.-rnuesthétrque de l'art voudra dire alors : inverser la directio"?'.roriiqui va de I'art à la doxa, faire de l'æuvre h r..""q"êi. ilil;iil;ipeldu dans ce mou*'ement, faire du . spirituei , I'in"eé â.i;puissance classique d'incarnation et d'ind'ividuJir.tiorr. Le destinde l'æuvre se tiouve d"rl suspendu à i;"r." iig";;-. rd:tuel ': I'immanence dans la pànsée de ce qui oe Dense oas- lesans-fond de la vie indiffét nlié., non-indi"iào;li.:i, Ë[*iar.des atomes ou des grains de sabre.; tu p.rtriqu;;, i. léiq*', i;pathique à. son point de repos, d'a-pathi.. '

c'esr alors sous forme àe tâche àu de combat que se présente

l:.f"j::1:é,s1,.tJ. p.uissance de l'æuvre à..11. J;uit r."riUr. prr,d'un sensible a-signifiant. Le processus de dé-figuration .;jtJ

Gilles Deleuze. Une oie pbilosopbQue 535

par Deleuze dans la peinture de Bacon est identique, par exemple,au nettoyage opéré par Flaubert, défaisant, ligne après ligne, les

les conjonctions grammaticales et les inférences sémantiques quifont [a consistance ordinaire d'une histoire, d'une pensée, d'unsentiment. Ce nettoyage a une finalité précise : égaler la puissancede la phrase à celle d'une sensibilité qui n'est plus celle de I'hommede la représentation, qui est celle du contemplateur devenu l'objetde sa contemplation: mousse, caillou ou grain de sable. Ce net-toyage remplace une bêtise ( la sursignification à somme nulle dela doxa) par une autre bêtise: I'a-signifiance du vide, de I'infini,le grand flot indifférent qui roule et brasse les atomes. De mêmeProust lie la puissance d'æuvre à l'expérience d'un sensible sous-trait à ses conditions, à ce moment de crequement de tous lesrepères où deux mondes viennent s'accoupler. Monde du sensiblepur, du sensible senti par les pierres, les arbres, le paysage ou lemoment de la journée. On connait I'idéal du livre rêvé par lejeune Proust: le livre fait de la substance de quelques instantsarrachés au temps, le livre fait de ( gouttes de lumière ', de lasubstance de nos minutes les plus belles.

Le problème est qu'avec cette substance pathique on n'écrit pasde livre. Et le livre doit se faire par construction d'une fable ando-gique, d'une fable construite pourfaire ressentir le même affect quecelui de ce pur sensible qui pense peutétre mais, à coup str, n'écritpas. Le livre flaubertien est la construction intentionnelle d'uneneture identique à la nature incréee qui ne relève d'aucune inten-tion. Le livreproustien est laconstruction d'une intrigue organiquequi enclôt les moments épiphaniques: une fable de la découvertede la vérité - de la vérité pensée selon le modèle moderne de lavérité, tixé une fois pour toutes par Hôlderlin, la vérité commeerreur devenue. L'æuvre moderne prend la figure d'un objet para-doxal. Elle est I'inclusion d'une vérité esthétique, d'une vérité dusensible pur, du sensible hétérogène dans une poétique aristotéli-cienne : I'intrigue de savoir et de fonune qui passe par la péripétieet la reconnaissance. Le livre de Proust présente cette figure exem-plaire d'inclusion d'une affaire schopenhauerienne - le craquementdu monde de la représentation - dans une intrigue aristotélico-hegelienne de la vérité comme devenir de l'erreur.

. L'analyse de Deleuze s'inscrit alors dans le destin de I'esthé-tique comme mode de pensée, dans le destin de l'æuvre moderneliée à ce sensible pur, en excès per rapport eux schèmes de la doxa

Page 7: Rancière - Esthétique de Deleuze

536 Gilles Deleuze. (Jne vie philosopbeue

représentative. Elle s'établir dans ces zônes où la pitié - c'esr-à-direla sympathie avec la vie in-inindividuelle, voisine avec la folie,avec la perte de tout monde. Deleuze a affaire avec l,æuvremoderne comme Guvre contradictoire où l'élément pathique, lapensée-arbre ou la pen#e-caillou, vient défaire I'ordrâ de h dÉx"mais où cet élément pathique est lui-même inclus, racheté dansune organicité er un logos de rype nouveau. Il dénonce cecompromis, il essaie de I'annulei, d. reconstruire l'æuvremoderne en sorre en qu'elle suive une seule logique ou anti-logi-que- Exemplaire.erj,-icet égard, son corps à ;rir .r.. r'*,rrr?lproustienne qui lui fait donner à son livrl utr. sriite er une suiteà la suite. Comme s'il fallait sans cesse ramener proust à la puretéd'un modèle anti-organique. * on chercherait en vain chez pro.rrtl:: ilatitudgs sur l'æuvre d'art comme totalité organique, r, nousdit-il . on les chercherait peut-être en vain mais ôn le^s *ouï.r.i,à:glp.str. Deleuze, lui, àe veut rien savoir de l'insistanru otg"-nicité du schéma proustien. Il ne veur rien savoir du devenir"<lel'erreur, de la réunion finale des côtés et de l'équilibre d.r;;L;.Il revient une seconde fois sur Proust .ornrnË pour détruire cequ'il avait l4sé subsister, pour construire le modile de l,antilogosproustien: l'æuvre faite de morceaux assemblés, de boites .ti.côtés non communicanrs. Il s'agit pour lui, en ,o--., d. t rrdi.l'æuvre de Proust cohérente, de rendre l'æuvre moderne, l';;;;;du temps de l'esthétique, cohérente avec elle-mêm.. b. là cecombat avec l'æuvre, gui s'emblématise à son tour dans la reprêsentation de l'æuvre comme combat. Deleuze accomplit le deïinde l'esthétique en -suspendant toute la puissance de l'æuvt ;;sensible . pur '. Il achève la cohérencà de son rerournementanti-logique.. Reste fa question : achever le destin de l'esthétique,rendre cohérente l'æuvre moderne incohérente, o'.tt*. i.,détruire sa consistance, n'est-ce pas en faire une simpl. ttatior,'rrrile chemin d'une conversioo, ,rtt. simple allégorie du destin Jel'esthétiqu-e ? Et ne serair-ce pas le paraïoxe de" cetre pensée -iii-tante de I'immanence que di ramener sans cesse la'consistancedes blocs. de percepts et â'affects à la tâche interminable d,imaeiI'image de la pensée ?

2

l. hotst et la sisn6.P.U.F.. o. 138.2,!ff pr3mièreneriion du'pi'(r.gt rexre a eté présentée à l,occasion de l,Hom-

fl"b'h*t-fi"ii:,:ffi'fïisé au Musée du Jeu de Pàume le 30 mars ree6 à I'initiative

Michaux, Deleuze:!Raymond Bellour

La suggestion la plus troublante naît de [a plage singulièreoccupée par tVticttaux dans la philosophie-de Deleuze, ou de

Deleuze-Guattari. Cela éclate d'abord dans le livre consacré parDeleuze à Foucault, dans le chapitre trois de la partie . Topolo-gie : penser autrement r : . Les plissements ou le dedans de lapen#e (subjectivation) '. La chose fo*-. est que Deleuze, Pouràudifiei chez Foucault et à travers lui les concepts de pensée et

d'itnp.ttré, de dedans, de dehors et de pli, utilise d'abord de f1eolimplicite un titre de Michaux Pour étayer sa ProPosition princi-pdi: <vn espttce du fudaru, qui sera tout entier co-présent à

i'opace du dèhors sur la ligne du pli ' 1.

frt[ais il en vient surtoutà agencer d'une seule coulée trois titres de Michaux (. espage. d3dedans ', . lointain intérieur )' . vie dans les plis r), quand à lafin de son parcours, cherchant à . raconter la grande fiction de

Foucault ' âont il a jusque là distribué les termes, soudain il se

concentre, étrangement ét absolument, sur Michaux. Mêlant des

références à Ailhurs et aux Grarfu épra nns dc l'æprit, il dégage

. la ligne de Michaux ' : singularité sauvag€.exprimant,.-audelàdes rapports de formes et de forces attachées au savoir et au

* @ Éditions Gallimard. 198. Ces pages sont extraites de l'introduction aux(Euvres

"o-pter* de Henri Michaux, à iaÉître dms la Bibliothèque de la Pléiad,e,

au orintemos'1998. Nous remercions les êditions Gdlimard de nous avoir autorisé à

to

"."ioa"ire. Elles forment le caur d'une section . Philosophie l ', dans laquelle est

interiosé le sitatut. ou I'image. d'un Michaux . philosophe ', selon une perspecrive

visant I approfonâir le rapport autrefois po*ulê, par Raymond Belloui et ClaudeLefon, eniie Michaux et Merleau-Ponry.

l. Foucaah, Minuit, l9t6' p. 126.