ramadan methode islamique pour debuter et cloturer

8/3/2019 Ramadan Methode Islamique Pour Debuter Et Cloturer

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RamadhanRamadhanRamadhanRamadhan

La méthode islamique

pour débuter et clôturer

le mois de jeûne

Traduction d’un extrait du livre «Traduction d’un extrait du livre «Traduction d’un extrait du livre «Traduction d’un extrait du livre « Al-djâmi’ li-’âhkâm as-syâm Al-djâmi’ li-’âhkâm as-syâm Al-djâmi’ li-’âhkâm as-syâm Al-djâmi’ li-’âhkâm as-syâm »»»»

«««« La compilation des règles du jeûneLa compilation des règles du jeûneLa compilation des règles du jeûneLa compilation des règles du jeûne »»»»

par le Cheikh ’Abû-’Iyâs Mahmpar le Cheikh ’Abû-’Iyâs Mahmpar le Cheikh ’Abû-’Iyâs Mahmpar le Cheikh ’Abû-’Iyâs Mahmûûûûd bin ‘Abd-al-Latîf bin Mahmd bin ‘Abd-al-Latîf bin Mahmd bin ‘Abd-al-Latîf bin Mahmd bin ‘Abd-al-Latîf bin Mahmûûûûd (‘Ûîd (‘Ûîd (‘Ûîd (‘Ûîdhdhdhdha)a)a)a)

Fondation ar-Risâla - 2002Fondation ar-Risâla - 2002Fondation ar-Risâla - 2002Fondation ar-Risâla - 2002



Commencez le jeûne à sa vue et terminez lorsque vous le verrez ..........................3

Est-il possible de débuter et rompre le jeûne seul sans suivre l’ordre étatique ?....11

Est-t-il correct de suivre les calculs astronomiques ?..............................................13

L’assertion de la multiplicité des naissances de lune..............................................17

Calculs astronomiques, vision lunaire et modernité................................................22

Combien de jours comporte un mois hégirien ?......................................................26

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Commencez le jeûne à sa vue et terminez lorsque vous le verrez

At-Tirmidhî a indiqué : « La majorité des savants se basent sur ce hadith [le hadithd'Ibn ‘Abbâs que nous citerons plus bas]. Ils affirment qu'il suffit d'un [seul]témoignage pour [officialiser le début] du jeûne, c'est l'avis d'Ibn al-Mubârak, Ach-Chafi'î et ’Ahmed. Ishâq soutient pour sa part : pas de jeûne sans les témoignages dedeux hommes. Par contre, les détenteurs de la science ne divergent pas sur le nombred'hommes qui doivent témoigner pour annoncer la rupture du jeûne [fin du mois deramadhan] : deux. »

Al-Khatâbî souligne pour sa part : « Je ne connais aucune divergence sur la validitédu témoignage de deux hommes justes lors de l'observation du hilâl (croissantlunaire) de chawal . Mais les savants ont divergé sur la validité d'un témoignageunique. La plupart des ‘ulamas n'acceptent les témoignages que s'ils sont rapportés par deux hommes au minimum. »

La plupart des ‘ulamas convergent sur l'acceptation d'un seul témoin juste pour lavision de la nouvelle lune (hilâl ) de ramadhan, c'est-à-dire pour le début du jeûne. Ilsconsidèrent que si un seul musulman de confiance atteste qu'il a vu la nouvelle lune,

l'obligation de jeûner incombe à tous les musulmans.’Ahmad Ibn Hambal assure [que le témoignage unique est valide] même par unesclave ou une femme. Une partie des chafi‘ites soutiennent aussi cette opinion.Mais l’avis le plus courant dans l'école chafi‘ite est que le témoin doit,nécessairement, être un homme libre. Les hanafites autorisent le témoignage d'une personne juste, serait–elle un esclave ou une femme, dans le cas où le ciel estennuagé. Les malékites ainsi qu’Ishâq ibn Râhuwiya divergent avec l’avismajoritaire. Ils considèrent obligatoire, pour valider la vision de la lune de ramadhan,le témoignage de deux témoins de sexe masculin, pubères et libres. Si ces conditionsne sont pas réunies, alors le témoignage d’un groupe important de personnes estrequis, et, en ce cas, il n'est pas nécessaire que les témoins soient tous de sexemasculin, libres et justes.

En ce qui concerne la validité de la vision de la lune pour le mois de chawal, ouautrement dit l’amorce de la rupture du jeûne, la plupart des ‘ulamas ainsi que lesImams des quatre écoles s'accordent sur la nécessité de deux témoins pour attester lavision du croissant de chawal. Les hanafites considèrent obligatoire le témoignage dedeux hommes justes et libres, ou d’un homme et deux femmes, tous justes et libres.

Les témoins doivent prononcer la chahâda (attestation de foi) lors de leur témoignage. Les savants suivants soutiennent une opinion différente : ’Abû-Thûr et

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réaliser le pèlerinage. Si nous ne l’avons pas vu, mais que deux témoins justes l’aientvu, alors nous devons nous conformer à leur témoignage […]. Puis, l’émir continua :« Il y a parmi vous plus érudit que moi dans la science d'ALLAH et son Prophète. Ila été témoin de ce que nous venons de rapporter, et il désigna de sa main un homme.Al-Hussein dit : je demanda à un vieil homme à mes côtés "Qui est cet homme

désigné par l’émir ?". Il répondit : "C'est Abd-Allah ibn ‘Umar, il a raison, il est plusérudit que lui dans la science d'ALLAH". L’émir termina en disant que c’est cela quenous a ordonné le Prophète }. Rapporté par ’Abû-Dâwud (2338) et authentifié aurang de sahih par Dâraqutnî. Rapporté également par al-Bayhaqî. Le sens de "ن "nansuq est « nous adorons », et dans ce contexte il signifie « nous réalisons le pèlerinage ». Dans l’expression"یؤ ن" nansuq lilru'ya, « nous réalisons le pèlerinage en nous conformant à la vision », la vision ici faisant allusion au croissantlunaire du mois de dhu al-hidja.

3: ل ا

أو م ،یأر نأ و ا ا لر ت ،لا سا ىءا . سا

3 - D'après Ibn ‘Umar, qu'ALLAH les agrée, { La population observa le croissantlunaire. J'ai informé le Prophète (SAAWS) que je l'ai moi même vu. Il jeûna alors, et

a ordonné à la population de débuter le jeûne }. Rapporté par ’Abû-Dâwud (2342),ad-Dârimî, al-Bayhaqî. Rapporté et authentifié au rang de sahih par Ibn Hibbân, al-Hâkim, et Ibn Hazm.

Le second hadith, celui de l’émir de la Mecque, ne concerne pas le sujet du jeûnemais celui du pèlerinage, nous ne le prenons donc pas en considération pour notresujet.

Il reste à examiner les hadiths d’Ibn ‘Umar et Ibn ‘Abbâs. Le premier hadith rapporteque le Prophète (SAAWS) a validé la vision du croissant lunaire de ramadhan par unseul bédouin et ordonna le début du jeûne. Dans le second hadith, la seul vison d’Ibn‘Umar a suffit au Prophète (SAAWS) pour annoncer le début du ramadhan.

La référence à ces deux hadiths est tout à fait juste pour notre sujet. Leur signification ne prête pas à interprétations quant à la validité d’un seul témoignage pour entamer le jeûne du mois de ramadhan. Ceci est une réponse à ceux qui exigent

un double témoignage comme les malékites et Ibn Râhuwiya. Ce point estsuffisamment clair pour ne pas exiger une explication plus détaillée.

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deuxièmement, les textes concernant la vision du croissant de chawal

1 ا ا ن ب ا ا و أ أ ر ر ا إ ن إ ن ا أ اأ ء ن ر ا م أ و

وأن أه ه وا.

1 - D’après Rab‘î, d’après un homme parmi les compagnons du Prophète (SAAWS){ L’Envoyé (SAAWS) débuta la journée en jeûnant afin de terminer le trentième jour de ramadhan. Deux bédouins arrivèrent en témoignant qu’il n’y a de divinitéqu’ALLAH et annoncèrent avoir vu le croissant lunaire la veille. [Les musulmans]rompirent le jeûne à l’ordre du Prophète (SAAWS) }. Rapporté par ad-Dâraqutnî(168/2) et a commenté : « Ceci est sahih ». Rapporté par ’Abû-Dâwud, an-Nasâ’î et

’Ahmad.

2 ن ب یل إ ا زی اح ث ل ار ا ا ا ل ن ر ن أ ح نإو و و ا ا ب أن او أ ن وأوا ؤی : ا ؤی و ل

ا ل ا وأوا وانا. ذو ش

2 - D'après al-Hussein ibn al-Hârith : { J’ai entendu ‘Abd-ar-Rahman bin Zayd binal-Khâtab dire : « Nous avons fréquenté les compagnons du Messager (SAAWS), etavons acquis la science d’eux. Il nous ont transmis que le Messager d’ALLAH(SAAWS) a dit : " Jeûnez à sa vue et rompez le jeûne à sa vue. Si le temps secouvre, alors complétez par le trentième [jour]. Si un juste témoigne alors

jeûnez, déjeunez et accomplissez vos actes cultuelles" » }. Rapporté par ad-Dâraqutnî (167/2), ’Ahmad et an-Nasâ’î. La variante de ’Ahmad (19101) est lasuivante : { Jeûnez à sa vue et rompez le jeûne à sa vue. Et conformez-vous-y. Sile temps se couvre, alors complétez par le trentième [jour]. Si deux musulmans

témoignent alors jeûnez et déjeunez. }

3 :

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lune, celle du mois de chawal. Il leur ordonna de déjeuner et d’accomplir leur fête lelendemain }. Rapporté par al-Bazâr (972), et ’Abû-Bakr al-Qutay’î dans le Musnadde l’Imam ’Ahmad. Al-Haythamî indique : « ses hommes sont des hommes [dedegré] sahih ».

Dans le second hadith, le rapporteur, al-Hadjâdj, est considéré faible (da’îf ) par ad-Dâraqutnî et ’Ahmad. Il est donc écarté à cause du rapporteur. Concernant l’intégrité,le rajout « Si un juste témoigne alors jeûnez, déjeunez et accomplissez vos actescultuelles » n’est pas authentifié. En effet, le cœur du hadith a été rapporté par denombreuses voies dans des hadiths sûrs ( sihâhs), qui ne comportent pas ce rajout. Cehadith est donc aussi à rejeter au niveau de la constance. La variante d’an-Nasâ’î necomporte pas al-Hadjâdj, mais Ibrâhîm bin Ya’qûb. Ad-Dhahabî dit de lui, dans sonlivre « Mîzân al-i’tidâl », ceci : « accusé de menteur, corrompu ». Ce hadith est doncégalement rejeté dans sa variante par la chaîne de transmission rapportée par an-

Nasâ’î. Quant au troisième hadith, il a été rapporté par al-Hârith al-’A‘ûar, unhomme accusé de mensonges. Le hadith est donc écarté. Il reste ainsi à examiner leshadiths 1, 4 et 5.

Le premier hadith relate : « Deux bédouins arrivèrent en témoignant qu’il n’y a dedivinité qu’ALLAH et annoncèrent avoir vu le croissant lunaire la veille. [Lesmusulmans] rompirent le jeûne à l’ordre du Prophète (SAAWS) ». Le quatrièmeindique : « quand vinrent des cavaliers, en fin de journée. Ils ont témoigné devant le

Prophète (SAAWS) avoir vu le croissant, la veille. Le Messager d’ALLAH leur ordonna de rompre le jeûne ». Le cinquième décrit : « Une peuplade est venuetémoigner, devant le Prophète (SAAWS), de sa vision de croissant de la nouvellelune, celle du mois de chawal. Il leur ordonna de déjeuner ». A l’examen de ces 3formulations nous trouvons une seule trame : ce qui est relaté a toujours trait à desréalités observées, c’est-à-dire des évènements aléatoires ne comportant pas deconditions particulières. Ces faits ne mentionnent jamais aucun critère sur le nombrede témoins : deux, des cavaliers ou une peuplade. Mais, les circonstances ont conduitque dans un cas sont arrivés deux bédouins, dans un autre des cavaliers, et dans letroisième une peuplade. Chacun de ces textes ne renferme ni linguistiquement, ni

légalement, une condition sur un seuil minimal du nombre de témoins. Celui quiallègue le contraire doit nous amener une preuve que le Messager d’ALLAH a rejetéle témoignage d’un seul homme pour la vision du croissant de chawal. Il est bienconnu que les évènements observés ne portent pas de sens cachés, et ne sont passujets au qiyâs (analogie légale). De plus, [la loi qui est déduite] ne doit pasnécessairement se plier aux circonstances indiquées par la narration. Ainsi, lamention de plusieurs hommes témoignant dans chacun de ces textes ne signifie pasque le témoignage d’un seul est insuffisant. En ce sens, celui qui soutient qu’un seultémoin est suffisant, acceptera sans nul doute le témoignage de 2, 5, 20 ou 100

personnes. « L’accumulation des biens est un bien » selon le dicton. Une seule personne est suffisante pour procéder à une généralisation, conformément aux

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critères [légaux]. Conséquemment, ces textes ne contiennent pas d’éléments qui nousdemanderaient de conditionner la vision du croissant de la nouvelle lune de chawal àun seuil minimal de deux témoins ou plus.

Je dis, à ceux qui considèrent que ces hadiths comportent des limitations : laréférence aux hadiths (4) et (5), selon leur compréhension, implique que le doubletémoignage n’est pas suffisant pour être accepté, à l’opposé du sens du premier hadith. Ceux qui avancent que ces hadiths font preuves pour exiger de nombreuxtémoignages avant de proclamer le début de chawal, se mettent dans un embarrassans issue. Soit ils tentent de se conformer aux trois hadiths, et en ce cas ils réfutentle double témoignage car plus faible que celui de la peuplade ou des cavaliers. Soitils les considèrent divergents et ainsi ceux qui le souhaitent parmi eux se réfèrent audouble témoignage en délaissant les hadiths de la peuplade et des cavaliers, et ceuxqui le souhaitent, s’appuient sur le témoignage de la peuplade et des cavaliers en

ignorant le double témoignage !!

Le Prophète (SAAWS) dit « Commencez le jeûne à sa vue [le croissant lunaire] etterminez lorsque vous le verrez ». Il posa la condition de la vision de la lune, engénéralisant l’application des règles de la vision : que ce soit celle du mois deramadhan ou celle de chawal. Ce hadith à l’authenticité supérieure ne distingue pasentre le début du mois de jeûne ou celui de la rupture. Nous ne pouvons qu’affirmer que la question du début ou de la rupture du jeûne est abordée de manière identique

selon une formulation générale et englobante. Nous débutons donc notre jeûne et leterminons en nous référant à cet ordre global, sans que nous puissions trouver unseul élément de spécification qui restreindrait la forme de la vision dans ce hadithglobal. Nous trouvons seulement des hadiths qui nous indiquent qu’un témoignageunique est suffisant pour débuter le mois de jeûne. Nous considérons que cetémoignage unique, pour valider la vision du croissant lunaire, a une portée générale.Or, la vision du croissant déclenchant le jeûne se présente dans les textes de manièreidentique à celle de la rupture. Si un seul témoignage est suffisant pour valider l’und’entre eux alors ce témoignage unique est également suffisant pour accepter lavalidité de l’autre. Ceci est vrai si aucun texte ne vient restreindre la globalité du

texte de référence. Or, il n’existe effectivement aucun texte restrictif.

Il reste un point important que je signale ici : l’avis qui accepte le témoignage d’unseul homme pour déterminer le début de ramadhan implique qu’au cas où le mois deramadhan est complété [à 30 jours en cas de temps nuageux par exemple], même ladétermination du début de chawal repose sur le témoignage du seul et même homme.C’est ainsi qu’il apparaît manifestement que les quatre Imams se sont trompés enconditionnant le double témoignage pour rompre le mois de jeûne. Et c’est donc

’Abû-Thûr et son groupe qui ont raison en affirmant que les visions des croissants deramadhan et de chawal obéissent à des règles identiques.

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En ce qui concerne les embranchements de ce sujet évoqués au cours de l’étude,comme l’état de liberté ou d’esclavage du témoin, son caractère masculin ou féminin,ou l’état nuageux du ciel, elles ne sont pas prises en considérations ici et necomportent pas d’arguments légaux. Les esclaves n’existent plus. En conséquence, ilest inutile d’encombrer notre réflexion par ce qui y touche. Concernant la

masculinité ou la féminité du témoin notons que le témoignage du juste est acceptéindépendamment du sexe. Ceci parce la qualité de justice en Islam n’est ni unespécificité des femmes, ni celle des hommes. C’est une qualité potentiellementcommune aux deux sexes. A propos des témoignages rapportés par les textes[légaux] limités à deux hommes ou un homme et deux femmes, ils doivent serestreindre aux sujets pour lesquels ils ont été suscité, et ne doivent pas êtregénéralisés.

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Est-il possible de débuter et rompre le jeûne seul sans suivre l’ordreétatique ?

Il est bien connu que c’est l’Etat, ou le Khalifah (le chef de l’Etat), ou celui qui le

représente, qui accueille les témoins du croissant lunaire. Il généralise à tout lemonde le début ou la fin de la période de jeûne par son ordre, ceci après s’être assuréde la fiabilité des témoignages.

La question qui se pose ici est : « si un individu a réellement vu le croissant lunairede ramadhan ou de chawal, qu’il en témoigne devant le Khalifah ou son représentant,et que son témoignage soit rejeté, alors doit-il se conformer lui-même à sa proprevision et donc jeûner et/ou interrompre son jeûne seul, ou doit-il se conformer à ladécision du Khalifah ? ». Il y a un second cas de figure : si le témoin se trouve loin

du Khalifah ou son représentant, de sorte qu’il ne peut transmettre son témoignage,doit-il se conformer à sa propre vision ou à la décision du Khalifah ?

Les quatre Imams convergent sur l’obligation de jeûner même seul, lors de la visiondu croissant de ramadhan. Par contre, ils divergèrent sur la rupture de la période de jeûne, tout seul si on a vu le croissant de la nouvelle lune de chawal. ’Abû-Hanifah,Mâlik et ’Ahmad ont pris l’avis de continuer à jeûner avec la communauté si on a vule croissant de chawal seul. Pour les chafi‘ites (et c’est aussi un des avis desmalékites), il doit rompre son jeûne pour se conformer au hadith « ne rompez le jeûne que lorsque vous le verrez [le croissant] ». Cependant, il doit dissimuler sarupture du jeûne, pour ne pas être accusé [de désobéissance].

J’affirme ce qui suit, ALLAH étant Le Soutien pour accéder à la vérité :

L’avis des quatre Imams sur l’obligation de jeûner seul si on a vu le croissant estcorrect. Et jeûner un jour de la fin du mois de cha‘bân est permis. En ce qui concerne

ce qui a été rapporté par les hadiths réprouvant le commencement du jeûne avantl’entrée effective de ramadhan, il faut noter que tous ces hadiths portent des lois de préférence à l’abstention (makruh) et non d’interdit (haram). Nous reviendrons sur ce point plus loin. L’obligation de jeûner pour le témoin du croissant de ramadhan nefait aucun doute, et comme l’obligatoire l’emporte sur l’abstention d’un makruh [aucas où il faut choisir entre les deux], cette obligation est confortée. Le Messager (SAAWS) a dit « jeûnez à sa vue ». Il doit donc jeûner car la vision lunaire estvalide pour lui. ‘Abd-Allah ibn Abî Mûssa a dit : « je la [‘Âicha qu’ALLAH l’agrée]questionna sur l’éventualité d’un jour de divergence lors du début de ramadhan, ellerépondit : « je préfère jeûner un jour de cha‘bân que manger un jour de ramadhan. »

Je sortis et demanda l’avis d’Ibn ‘Umar et ’Abû-Hurayra, ils me répondirent tousdeux que "les épouses du Prophète sont plus savantes que nous en ce qui concerne

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cette question" ». Rapporté par Ahmed (25458) et Sa’îd ibn Mansur ainsi qu’al-Bayhaqî. Al-Haythamî a dit : « les hommes [qui composent la chaîne de transmissiondu hadith] de ’Ahmad sont des hommes sahih ».

Par contre, rompre seul le jeûne à la vue du croissant de chawal n’est pas permis.C’est cette opinion qu’ont adopté ’Abû-Hanifah, Mâlik et ’Ahmad. Rompre le jeûnede ramadhan suppose que chawal a débuté, et le premier jour de chawal est un jour de fête. Or, l’officialisation des jours de fêtes [aïd al-fitr et aïd al-adhâ] est une prérogative de l’Etat du Khilafah. Les individus n’ont pas le droit d’officialiser cesévènements. Plus généralement, tous les rites islamiques réalisés en groupe doiventobligatoirement être définis temporellement, imposés et organisés par le Khilafah etlui seul. Les individus et les groupes n’ont pas le droit de gérer par eux-mêmes cetype d’évènements, sinon la communauté des musulmans connaîtra des tensions, cequi est haram. L’individu n’a pas le droit de fêter un évènement sauf si l’Etat du

Khilafah l’officialise. Il ne peut, en particulier, ni annoncer, à titre individuel, la fêtede la rupture du jeûne (iftâr ), ni déterminer le jour de fête. Il est obligatoire pour luide s’abstenir de rompre son jeûne et de continuer à jeûner avec la communauté desmusulmans. Le hadith que nous avons cité plus haut, rapporté par Rab‘î mentionneen effet : « Deux bédouins arrivèrent en témoignant qu’il n’y a de divinitéqu’ALLAH et annoncèrent avoir vu le croissant lunaire la veille. [Les musulmans]rompirent le jeûne à l’ordre du Prophète (SAAWS). ». Et nous pouvons nous référer également au hadith rapporté par ’Abû-‘Umayr cité auparavant : « Des cavaliers sontarrivés en fin de journée. Ils ont témoigné devant le Prophète (SAAWS) qu’ils ont vu

le croissant lunaire la veille. Le Prophète (SAAWS) leur a ordonné la rupture du jeûne. ». Le hadith qui suit, rapporté par ’Anâs, a un sens similaire. Les deux bédouins, bien qu’ils aient vu le croissant de chawal – croissant de la fête – la veille,ont tout de même jeûné la nouvelle journée jusqu’à ce que vienne l’ordre duProphète (SAAWS) de rompre le jeûne. Les cavaliers, dans le second hadith,continuèrent à jeûner, bien qu’ils aient vu le croissant de chawal – signe de la fête -, jusqu’à ce que se termine la journée et que le Prophète (SAAWS) leur ordonne dedéjeuner. Le hadith de ’Anâs confirme ce que nous venons de dire. Ceci est une preuve que l’annonce du jour de la rupture du jeûne est une prérogative de l’Etat.Ainsi, l’avis des trois Imams est juste, et l’avis de l’Imam Ach-Chafi'î erroné. Enrésumé, l’individu doit obligatoirement commencer son jeûne même seul, s’il a vu lecroissant, mais il ne peut rompre le jeûne qu’en se conformant à l’ordre de l’Etat.

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Est-t-il correct de suivre les calculs astronomiques ?

La plupart [des ‘ulamas] considèrent l’usage des calculs astronomiques [pour prévoir les débuts de mois lunaires] non permis. Ils argumentent : si les gens devaient s’y

conformer, ils ne pourraient en assumer la charge. Ceci parce que c’est une scienceconnue que par une infime minorité, alors que la Loi islamique (ach-char’ ) est par essence accessible à la connaissance de tous. Il a été rapporté qu’Ibn Suraîdjconsidérait permis l’usage du calcul astronomique à ceux qu’ALLAH avait accordécette science. Il justifia cet avis en se référant au hadith « alors estimez-le » qui,selon lui, est adressé spécifiquement à ceux qu’ALLAH a gratifié de cette science,alors que le hadith « terminez la durée » est un discours pour tous. Cet avis aégalement été attribué à Mutraf ibn ‘Abd-Allah et Ibn Qâtîba.

En examinant les textes, nous constatons que l’expression « alors estimez-le » vientdans le hadith avec une signification différente de celle avancée par Ibn Suraîdj. Eneffet, d’après Ibn ‘Umar qu’ALLAH les agrée « Le Prophète (SAAWS) a mentionnéramadhan, puis a dit : " ne jeûnez pas avant d’avoir vu le croissant, et ne rompezpas le jeûne avant de l’avoir vu, si les nuages vous couvrent alors estimez-le " ».Rapporté par al-Bukhârî (1906), Muslim, ad-Dârimî, ’Abû-Dâwud, an-Nasâ’î et IbnMâja. Ce discours est entièrement adressé à la Umma islamique dans sa totalité, le jeûne concernant tout le monde, la vision également, tout comme la rupture du jeûne.Et l’expression « alors estimez-le » est identiquement adressé à tous, et non à ceux

qu’ALLAH a distingué par la science de l’astronomie. Le destinataire de ce discoursest clair comme l’eau de source. Particulariser cette expression à ceux qu’ALLAH adistingué par cette science est une erreur sans équivoque.

En outre, les hadiths se clarifient mutuellement. Des hadiths sont venus expliquer cestermes autrement que par les explications avancées par Ibn Suraîdj. Par exemple, lehadith rapporté par ’Abû-Hurayra, qu’ALLAH l’agrée : « Le Prophète (SAAWS) adit "Jeûnez à sa vue et rompez le jeûne à sa vue. Si le temps se couvre, alorsterminez la durée de cha‘bân par le trentième [jour]", rapporté par al-Bukhârî

(1909), Mûslim, an-Nasâ’î, ’Ahmad et Ibn Hibbân. Muslim rapporte, en sus, unevariante : « Si vous voyez le croissant jeûnez ! Si vous le voyez [à nouveau]rompez le jeûne. Si le temps se couvre, jeûnez trente jours. » (2514). Ainsi,l’explication de l’expression « alors estimez-le » vient dans le hadith dans cestermes : "alors terminez la durée de cha‘bân par le trentième jour" et "jeûnez trente jours". Cette explication tranche sur l’explication erronée d’Ibn Suraîdj, car terminer la durée de cha‘bân ne nécessite pas la science de l’astronomie pour que cette partiedu hadith soit réservée aux maîtres astronomes. Le discours est adressé, de manièreévidente, à l’ensemble des musulmans.

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Il y a une preuve encore plus forte et limpide. Il s’agit du hadith rapporté par al-Bukhârî (1906) par la voie d’Ibn ‘Umar, cité plus haut, avec les termes suivants :« ne jeûnez pas avant d’avoir vu le croissant, et ne rompez pas le jeûne avant del’avoir vu […] ». Le hadith, non seulement exprime un ordre de jeûner conditionné par la vision du croissant, mais il comporte également ici une interdiction de jeûner

sans la vision du croissant. Et le jeûne basé sur le calcul astronomique est sans nuldoute un jeûne qui ne repose pas sur la vision du croissant lunaire.

Tout ce que nous venons de dire ne signifie pas qu’il n’est pas permis de tirer profitdu calcul astronomique, et qu’il ne faut absolument pas s’y référer. Ce que nousavons voulu mettre en évidence c’est seulement que le calcul n’est pas décisif dans ladétermination du début et de l’achèvement du jeûne. Par contre, c’est la méthode dela vision directe oculaire que ach-char’ a rendu obligatoire, pour le jeûne comme pour sa rupture. Et il n’a rendu obligatoire aucune autre méthode. En conséquence, il

est obligatoire de soutenir cette méthode et elle seule.

Voici comment nous pouvons tirer profit des calculs astronomiques : les savants enastronomie interviennent en indiquant les plages horaires et les lieux précisfavorables à des sorties pour scruter le ciel à la recherche du croissant. Cette aidefacilite la tâche aux observateurs. Il n’y a pas de contre-indication non plus à utiliser les appareils de ces scientifiques, comme les télescopes, dans la recherche etl’observation de la lune. Ce type d’assistance est permis sans que rien ne vienne s’y

opposer, et procure aux observateurs, directs ou équipés d’outils, des facilités.

D’un autre coté, l’expression « alors estimez-le » a été expliquée par d’autreshadiths de sorte, qu’en principe, la porte à toute autre explication, hormis celle deshadiths, aurait due être close. Les hanafites, malékites, et chafi‘ites ont repris cesexplications, ainsi que la plupart des savants anciens et contemporains. L’explicationest : il faut finir le compte pour arriver à 30 jours, c’est-à-dire repérez le début dumois, puis comptez jusqu’à aboutir aux trente jours. Cette explication est entièrementà l’attention de l’ensemble des musulmans. Malgré cet éclairage limpide, certains ont

tout de même choisi l’interprétation suivante : estimez et restreignez [le nombre de jours] sous un temps nuageux. Avancer cette explication impose qu’il faudraitsystématiquement jeûner le lendemain, a partir de la nuit du 30 du mois de cha‘bân,[le nombre de jours de cha‘bân étant arrêté à 29 jours], dès lors que se présente uneobstruction, comme un nuage, empêchant de voir le croissant. Il a été rapporté quecet avis était soutenu par Ibn ‘Umar qu’ALLAH l’agrée. ’Ahmad Ibn Hambal,comme il est connu, ainsi que Tâûs, ont également adopté cet avis.

Ce qui les a amené à l’erreur, c’est de ne pas avoir étudié l’ensemble des hadithsmais de s’être restreint au seul hadith qu’ils ont eux-mêmes transmis : « alors

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estimez-le ». S’ils avaient considéré l’ensemble des hadiths en lien avec cettequestion, ils seraient probablement revenus sur cet avis.

Certes, parmi les significations littérales de « estimez » - âqdirû - c’est« restreignez ». Cette signification a été employée dans la parole d’ALLAH le-Très-Haut :

7

[65.7] Que celui qui est aisé dépense de sa fortune; et que celui dont les biens sont restreints dépense selon ce qu'Allah lui a accordé. Allah n'impose à personne que selon ce qu'Il lui a donné, et Allah fera succéder l'aisance à la gêne.

Et également dans la parole du Très-Haut suivante :

16

[89.16] Mais par contre, quand Il l'éprouve en lui restreignant sa subsistance, il dit : « Mon Seigneur m'a avili ».

Cependant cette signification n’est pas la seule employée linguistiquement, ni laseule utilisée par le Livre d’ALLAH subhânahu. Par exemple, ALLAH subhânahudit :

[…]91

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[6.91] Ils n'apprécient pas Allah comme Il le mérite […]

Il dit aussi subhânahu :

[…]77

[16.76] Et Allah propose en parabole deux hommes : l'un d'eux est muet,

dépourvu de tout pouvoir […]

Il dit encore subhânahu :

[…] […]264

[2.264] […] ne tireront aucun profit de leurs actes […]

Toutes ces utilisations [ du terme ( qadara - yaqdir û ) ] ne sont pas dans lesens de la restriction. Dès lors, l’interprétation de ce terme employé par lehadith, dans le sens de la restriction est une préférence arbitraire d’un sensparmi plusieurs possibles, en rupture avec le contexte mentionné par lesautres hadiths. En conclusion, l’interprétation de ce terme dans le sens derestriction est une erreur absolue.

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L’assertion de la multiplicité des naissances de lune

Les fûqahâ’s (savants dans les lois islamiques) ont divergé autrefois et beaucoup plus rarement de nos jours sur la question de la multiplicité des naissances de

lune. Ainsi, ‘Ikrima’, al-Qâsîm ibn Muhammed, Sâlim ibn ‘Âbd-Allah ibn ‘Umar etIshâq ibn Râhuwiya soutiennent qu’il n’est pas obligatoire pour la population d’unecontrée de se conformer à la vision du croissant effectuée dans une autre contrée. At-Tirmidhî rapporte que c’est un avis des détenteurs de la science, mais il est le seul àrapporter cette affirmation. Al-Mâwardî rapporte que c’est l’opinion de l’écolechafi‘ite. ’Abû-Hanifah, Mâlik, ’Ahmad, ainsi que a-Llayith ibn Sa‘d affirment, pour leur part, que si le croissant a été vu dans une contrée, il devient obligatoire pour leshabitants de toutes les contrées de commencer le jeûne. Ibn al-Mundhir rapporte quec’est l’avis de la plupart des fûqahâ’s. Une partie des chafi‘ites ont également adoptécette opinion. Les chafi‘ites qui ont adopté l’avis de la multiplicité des naissances de

lune, ont divergé dans le cadre de cette opinion. Ils ont dit : si les deux contrées sont proches alors il faut les considérer comme une seule et même contrée. Si les deuxcontrées sont éloignées alors il y a deux autres subdivisions :

1 - L’avis de la non obligation du jeûne pour les habitants des autres contrées. C’estl’avis le plus solide selon le cheikh ’Abû-Hamâd, le cheikh ’Abû-Ishâq, al-Ghazâlî etde la plupart des chafi‘ites.

2 - Le second avis soutient l’obligation de jeûner pour les habitants des autrescontrées. C’est l’avis du juge ’Abû-at-Tayib et ar-Rûyânnî. Muhammed ibn al-Mundhir a affirmé : « c’est l’avis le plus fort dans notre école. Il a été adopté par tousnos compagnons, et al-Baghawî rapporte que c’est également l’avis d’Ach-Chafi‘î en personne ».

Ces deux groupes ont divergé sur la question de la proximité et de l’éloignement ende nombreuses opinions de détails. Une fraction a supposé que l’éloignement

géographique implique que les naissances de la lune ne se font pas au mêmemoment, ce qui serait le cas du Hidjâz, de l’Irak et de Khurasân. A l’opposé, ils ontsupposé que la proximité implique que la naissance de la lune est concomitantecomme c’est le cas pour Baghdâd, al-Kûfah, ar-Raî et Qazûîn. Une autre fraction adit : [l’éloignement et la proximité] est une question déterminée par l’unité, ou laséparation, administrative des localités. Il y a encore d’autres fractions d’opinionsqui n’ont pas d’intérêt à être citées ici.

Revenons à ceux qui soutiennent que la vision du croissant dans une contrée

implique que toutes les contrées du monde doivent commencer le jeûne. Leur affirmation repose sur les arguments de nombreux hadiths qui ordonnent de débuter

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le jeûne et de le rompre en se conformant à la vision du croissant. Leur preuve résidedans le fait que le croissant est le déclencheur (as-sabab) du jeûne, tout comme elleest le déclencheur de la rupture. Et lorsque le déclencheur se manifeste, le déclenché(al-musabab) suit nécessairement, en l’occurrence le jeûne ou sa rupture. Ainsi,l’expression du Prophète (SAAWS) « à sa vue » est un nom de catégorie associée

(’ism djins mudhâf ), il fait donc partie des termes de généralisation. Alors que lesexpressions du Prophète (SAAWS) « jusqu’à ce que vous voyez » et « lorsque vousverrez » contiennent des pronoms pluriels représentant un nom. Ce nom estréunificateur, il regroupe donc tout le monde. La réunion est un terme de globalité.Les expressions pronominales « que vous voyez » et « vous verrez » sont des termesde généralisation. La vision de la lune est donc généralisée, c’est-à-dire que ledéclencheur [du jeûne et de sa rupture] a un caractère généralisé. Ainsi, n’importequelle vision de n’importe quel musulman est généralisée à l’ensemble desmusulmans, leur rendant le jeûne obligatoire en conséquence de cette vision. L’avisde ceux qui soutiennent l’obligation de débuter le jeûne et de le rompre de manièreunifiée, requière certes un approfondissement, coutumier lors de l’extraction des lois,mais n’en demeure pas moins la position juste.

En ce qui concerne ceux qui avancent l’avis de la multiplicité des naissances de lune,et de la non obligation pour la population d’une contrée de se conformer à la visiondu croissant effectuée dans une autre contrée, ils reposent leur point de vue sur lehadith rapporté par Kurîb : { Um al-Fadl, fille de al-Hârith, l’a envoyé en mission, àla rencontre de Mu‘âwiya dans le Shâm. Il [Kurîb] dit : "Je suis arrivé dans le Shâm

et j’ai réglé son souci. Le croissant de ramadhan est apparu alors que j’étais dans leShâm. Je l’ai vu la nuit du vendredi. Par la suite, je suis revenu à Médine, à la fin dumois. ‘Abd-Allah ibn ‘Abbâs, qu’ALLAH les agrée, me questionna puis, enmentionnant le croissant, Il demanda : « Quand avez-vous vu le croissant ? ». Jerépondis : « Nous l’avons vu la nuit du vendredi ». Il s’enquit : « Tu l’as vu personnellement ? ». Je répondis : « Oui, et les gens l’ont vu, puis ils ont jeûné etMu‘âwiya a jeûné ». Il dit alors : « Pour notre part, nous l’avons vu la nuit dusamedi. Nous ne romprons pas notre jeûne avant d’avoir atteint trente jours, à moinsque nous voyions le croissant [avant] ». Je rétorquais : « La vision de la lune deMu‘âwiya et son jeûne ne te suffisent pas ? ». Il répondit : « Non, c’est cela que nousa ordonné Prophète (SAAWS) » " }. Rapporté par Muslim (2528), ’Abû-Dâwud, at-Tirmidhî et ’Ahmad.

Ceux qui soutiennent cet avis disent : le fait que ‘Abd-Allah ibn ‘Abbâs, qu’ALLAHles agrée, s’est contraint à ne pas suivre la vision des habitants du Shâm, est uneconformation aux nobles ordres prophétiques. Autrement dit, ils ont compris des paroles d’Ibn ‘Abbâs « Non, c’est cela que nous a ordonné le Prophète (SAAWS) »en réponse à la question « Mu‘âwiya et son jeûne ne te suffisent pas ?», que cela

signifie que le Prophète (SAAWS) a explicitement ordonné aux musulmans de ne pas suivre la vision du croissant des autres contrées que la leur. Et ils n’ont pas

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compris que cette expression signifie que telle est l’interprétation de l’ordre prophétique par Ibn ‘Abbâs. Ils ont donc confondus l’ordre prophétique avec sacompréhension par Ibn ‘Abbâs. Comme nous considérons que cette interprétationd’Ibn ‘Abbâs est erronée, il s’en suit que nous considérons que ceux qui se sontalignés sur cette interprétation se sont également trompés.

Ibn ‘Abbâs, qu’ALLAH les agrée, a entendu la parole du Prophète(SAAWS) « Jeûnez à sa vue et rompez le jeûne à sa vue. ». Il en a compris quechaque regroupement de musulmans doit voir son propre croissant et commencer le jeûne, puis le voir à nouveau et rompre le jeûne, ceci sans que la vision d’un autreregroupement de musulmans n’ait d’influence sur eux, comme il a explicité sont point de vue dans le hadith de Kurîb. Autrement dit, il n’a pas englobé l’ensembledes musulmans par la parole du Prophète (SAAWS), mais il a considéré qu’il nes’appliquerait exclusivement qu’à chaque regroupement de musulmans. Cette

compréhension est erronée. Tous ceux qui ont émis l’assertion de la multiplicité desnaissances de lune, ont argumenté par l’interprétation personnelle du hadith par Ibn‘Abbâs, et non en revenant au hadith lui-même. Je ne souhaite pas discuter plus enavant cette erreur sur d’autres bases que les preuves présentées par ceux quisoutiennent l’unicité de la naissance de la lune.

Le centre d’études Islamiques du Caire a publié en 1966 e.c. le communiquésuivant : « Il n’y a pas lieu de considérer la multiplicité des naissances de lune, mêmesi les localités sont espacées, à condition qu’elles partagent une partie de la nuit, etceci est vrai pour l’ensemble des pays arabes ». Quant au Haut Conseil de la fetwa enPalestine, il a publié un communiqué insistant sur son adoption de l’avis de l’unicitéde la naissance de la lune. Ici, je m’arrête pour dire :

1) J’ai débuté l’étude courante par l’affirmation suivante « Les fûqahâ’s (savantsdans les lois islamiques) ont divergé autrefois et beaucoup plus rarement denos jours sur la question de la multiplicité des naissances de lune. ». Cetteaffirmation contient une indication claire que de nos jours la quasi-totalité des

savants ont délaissé l’avis de la multiplicité des naissances de lune. Ils ontsuivi, ou se sont efforcés à suivre, les organismes d’études du Caire et d’autresrégions islamiques. Il est aujourd’hui exceptionnel d’entendre encore dessavants soutenir l’opinion de la multiplicité des naissances de lune. Malgrécette unité d’opinion parmi les savants, nous continuons à déplorer la situationdes Etats des musulmans, agissant comme si les savants n’étaient pas parvenusà adopter un seul avis. Ils font abstraction des avis émis par les institutsd’études et les conseils de la fetwa qui adoptent l’avis de l’unicité de lanaissance de la lune. Les savants de l’islam, qui sont les experts dans ce

domaine, sont écartés de la participation aux décisions prises par lesdirigeants. N’importe quel musulman éveillé comprend que la cause de cette

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anomalie revient à la séparation entre Religion et Etat, s’appliquant à tous lesEtats des musulmans. Ces Etats fondent leurs décisions loin de la soumissionau lois divines et avis émis par les savants. Ceci est vrai même si nous lesobservons émettre des avis qui, à première vue, semblent fondés sur l’Islam oucompatibles avec ses lois. Ils prennent parfois aussi, en apparence, les avis

directement des savants. En examinant la question de plus près, nous trouvons,en fait, que ce sont ces Etats qui prennent l’initiative de fabriquer des lois quine sont choisies que pour réaliser leurs objectifs et intérêts propres. Puis, ils setournent vers les savants qui travaillent avec eux, pour leur demander de produire les textes rendant licite ce que les Etats ont légiféré, et non l’inverse.Ainsi, les dirigeants ordonnent et légifèrent. Et les savants acquiescent et produisent les fetwas (avis religieux) pour satisfaire ces dirigeants. Si les points de vue sont différents, c’est la position de ces dirigeants qui l’emporte.

2) Le problème c’est que chacun des Etats qui composent le monde islamiquecontemporain se considère complètement indépendant et non comme une partie de la Umma islamique. S’il arrive que des articles de certainesconstitutions remettent en cause cette division, alors chacun de l’ensemble desautres Etats réagit aussitôt pour prendre des dispositions défensives politiqueset même religieuses. Chacun de ces Etats se considère comme une entitéétrangère à l’ensemble des musulmans, et les musulmans hors de cette entitén’ont nul droit d’intervention en son sein. C’est ainsi que s’expliquent lesannonces de début du jeûne et sa rupture. Chaque Etat annonce ses propres

début du jeûne et rupture, comme s’il n’existait pas de musulmans en dehorsde ses territoires. Voilà donc la cause des divergences, sur le début du jeûne etsa rupture, des Etats du monde islamique. Si tous ces Etats se considéraientcomme des parties d’un tout, alors il est probable que les positions s’uniraientsur de nombreuses questions et problèmes.

3) La division est aggravée par le fait que certains Etats d’Afrique du Nord [entreautres] se réfèrent uniquement aux calculs astronomiques, sachant que cescalculs peuvent concorder ou non avec la vision lunaire. Ces Etats persistent à

se baser sur les calculs et n’accordent aucune attention à l’opposition dessavants.

4) Sur la base de ce que nous venons de dire, chaque musulman dans n’importequel pays islamique – qui partagent tous la même nuit – doit obligatoirementcommencer à jeûner s’il entend que n’importe quel Etat du monde islamique aannoncé le début du jeûne, tout comme il doit obligatoirement rompre son jeûne s’il apprend que n’importe quel Etat du monde islamique a annoncé la

rupture. La seule exception concerne les Etats qui suivent les calculs [en

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Calculs astronomiques, vision lunaire et modernité

Nous vivons sous l’ère de la laïcité. Ce concept signifie que l’homme puise sessolutions dans les lois et les bases scientifiques et rationnels, sans considérations

pour les bases religieuses. En d’autres termes, la laïcité chasse la religion de la vie del’homme, pour qu’il agisse exclusivement selon les implications des résultats desétudes et de la raison de l’homme laïc. Beaucoup ont été ensorcelé par ce concept etont adopté la laïcité comme la mesure moderne pour évaluer l’élévation et le progrès.Ils se sont mis à sacraliser les sciences de l’univers et la raison humaine. Ils ont rejetétoute idée, avis ou loi non issus de la raison humaine et en accord avec elle. Cettequestion concerne directement notre sujet sur les calculs astronomiques. Les calculsastronomiques, en raison de leur caractère scientifique, ont tourmenté de nombreuxmusulmans, au point où ils se sont mis à demander que ces calculs soient appliqués pour leurs actes cultuels : pèlerinage, jeûne et fêtes. Ce faisant, ils ont oublié, ou se

sont efforcé à ne pas se rappeler, que la Loi islamique doit être extraite de ses propres sources biens connues : Coran, Sunna, ijmâ‘ as-sahâbas (consensus descompagnons) et qyâs (analogie). Les lois ne doivent absolument pas être extraitesd’autres origines que ces quatre sources, quelques soient les circonstances et prétextes.

Ach-char‘ (la Source de la Loi) a ordonné de jeûner le mois de ramadhan, elle a de plus codifié la méthode pour déterminer son début et sa fin. Cette méthode est la

vision directe du croissant de ramadhan et du croissant de chawal. Ach-char‘ va plusloin en écartant l’ingérence des calculs dans cette méthode. Ainsi, d’après ‘Abd-Allah ibn ‘Umar, qu'ALLAH les agrée, le Prophète (SAAWS) a dit :

أ أ إ:ا ، و : ةو ،یو ت ة ی ،اه اه « Nous sommes une Nation illettrée. Nous n’écrivons pas et ne comptons pas.

Les mois sont comme ceci et comme cela, c’est-à-dire une fois 29 jours et uneautre 30 ». Cité par al-Bukhârî (1913), Muslim, ’Abû-Dâwud, an-Nasâ’î et ’Ahmad.

Voici donc le Prophète (SAAWS) qui déclare que les musulmans n’écrivent pas et necomptent pas, dans le contexte d’un propos sur le mois du jeûne et de ladétermination de ses limites. Ce discours rend donc les calculs astronomiques afin dedéterminer le début et la fin des mois non agrée par ach-char‘.

Notre religion est complète depuis que le Très-Haut a révélé : « Aujourd’hui, j’aiparachevé votre religion […] » (al-Mâ’ida – verset 3). Elle n’a nul besoin d’aucune

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science, ni d’aucune production de n’importe quel cerveau concernant la législationdes lois et des méthodes d’application. Il reste cependant permis de s’aider dessciences de l’univers pour d’autres domaines, comme la détermination des moyens,manières et outils, tant qu’elles ne s’ingèrent pas dans les lois islamiques et leursméthodes d’application, ni ne dénaturent, peu ou prou, le contenu de ces lois et

méthodes.

Puisqu’ALLAH, subhânahu, a décrété que le jeûne du mois de ramadhan représenteune loi à mettre en vigueur, et puisqu’il a décrété la méthode pour déterminer ledébut et la fin du jeûne, la vision directe, il en découle qu’il n’est absolument pas permis de prendre les calculs astronomiques comme méthode alternative à laméthode légale, pour définir le début et la fin du jeûne. Et il n’est absolument pas permis non plus que les calculs aient une quelconque influence sur cette méthode.

Pour un éclairage plus large sur cette question prenons en considération les pointssuivants :

1- Le calcul astronomique n’est mentionné ni dans le Livre (Coran), ni dans laSunna. Il n’est pas un argument non plus repris par l’ijmâ‘ as-sahâbas(consensus des compagnons) et al-qyâs (analogie). Ceci le rend étranger auach-char‘ (Source de la Loi islamique). L’incorporer arbitrairement dans leach-char‘ est une infraction claire à la Loi.

2- La science des calculs astronomiques, bâtie sur la naissance du croissant delune lors de la conjonction, peut conduire les musulmans vivant dans lesrégions occidentales du vaste monde islamique à débuter le jeûne un jour avant ceux d’Orient. Les Occidentaux commenceraient, par exemple, le mardiet les Orientaux le mercredi. Cette situation peut se produire si la naissance dela nouvelle lune a lieu dans l’après-midi du lundi, par exemple. Selon lescalculs astronomiques, le mardi doit être le premier jour du ramadhan pour les

Occidentaux, mais pas encore pour les Orientaux, car la naissance de la lunen’est pas encore validée par les calculs pour ces derniers. Ils ne débuteraientalors le jeûne que mercredi. Les calculs astronomiques peuvent donc conduireles musulmans à se diviser en deux régions géographiques, ou autrement dit àune double naissance de lune. La première zone précéderait d’un jour laseconde. Par contre, l’application de la méthode légale conduit à l’unité desmusulmans dans le début et la rupture du jeûne, ainsi que les jours de fêtes.Ceci, parce le témoignage unique d’un juste, dans n’importe quelle contrée outerrain des territoires islamiques, suffit pour que l’ensemble des musulmanscommence et finisse le jeûne.

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Certains diront que les calculs astronomiques sont extrêmement précis. Ils permettentde définir, les début et fin de mois lunaires à la minute et même à la seconde près.Cette précision éliminerait toute possibilité d’erreur. Nous leur répondons : ALLAH,subhânahu, ne nous a pas ordonné de l’adorer avec une rigueur et une exactitudeabsolue. Si tel était le cas, tous les musulmans iraient à leur perte. Mais, Il nous a

ordonné de l’adorer avec ce que nous considérons comme exact. Si ce que nousavons adopté est effectivement l’avis absolument exact, tant mieux. Si nous noustrompons, nos actes sont tout de même acceptés et objet de récompenses, et point decharge contre nous. Les actes cultuels en Islam ne relèvent pas des sciencescalculables, nécessitant des théories et des expérimentations. Mais, ce sont des loisque Le Tout-Puissant nous a ordonné de suivre selon notre niveau de compréhensionet nos recherches. ALLAH, subhânahu, accepte nos actes, dans ce cadre, que noussoyons parvenu à l’opinion exacte ou que nous nous soyons trompé.

Il reste un point important sur lequel s’appuient ceux qui soutiennent l’usage descalculs astronomiques. Ils questionnent : « Les musulmans se sont appuyés sur lescalculs astronomiques pour estimer les heures de prières. Pourquoi ne pas s’appuyer sur ces mêmes calculs pour déterminer les dates du jeûne, du pèlerinage et desfêtes ? ». Pour répondre à cette question, ou plus précisément pour éclairer cette zoned’ombre, nous disons ceci :

Le Loi islamique pure n’a pas désigné, pour la prière, la méthode de la visionoculaire afin de déterminer ses horaires. Si tel était le cas, alors cette méthode seraitobligatoire et nous serions contraint de délaisser les calculs. Ceci à la différence du jeûne et du pèlerinage. Le noble Ach-char‘ a restreint le jeûne à la seule méthode dela vision directe, comme c’est explicite dans de nombreux textes : « Commencez le

jeûne à sa vue [le croissant lunaire] et terminez lorsque vous le verrez ».

Il a désigné cette même méthode de la vision directe pour déterminer la date du pèlerinage, comme nous l’avons vu dans un hadith déjà cité :

D’après al-Hussein ibn Hârith al-Jadalî, de la tribu de Qîs : { l’émir de la Mecque prononça un discours, il a dit :" Le Prophète nous demanda de nous astreindre (ن)à la vision [du croissant lunaire afin de déterminer le début du hadj], pour réaliser le pèlerinage. Si nous ne l’avons pas vu, mais que deux témoins justes l’aient vu, alorsnous devons nous conformer à leur témoignage. […] Puis, l’émir continua : « Il y a parmi vous plus érudit que moi dans la science d'ALLAH et son Prophète. Il a ététémoin de ce que nous venons de rapporter, et il désigna de sa main un homme. Al-Hussein dit : je demanda à un vieil homme à mes côtés "Qui est cet homme désigné par l’émir ?". Il répondit : "C'est Abd-Allah ibn ‘Umar, il a raison, il est plus éruditque lui dans la science d'ALLAH". L’émir termina en disant que c’est cela que nous

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a ordonné le Prophète" }. Rapporté par ’Abû-Dâwud (2338). Rapporté par al-Bayhaqî et authentifié au rang de sahih par Dâraqutnî. Ce hadith spécifie « de nousastreindre à la vision ». Le sens de ن est « nous réalisons le pèlerinage ». Et lavision ici est celle du croissant lunaire du mois de dhu al-hidja.

Ainsi, la Loi islamique a spécifié la méthode pour déterminer le début du jeûne et duhadj : c’est la vision directe. Cette méthode, ni aucune autre d’ailleurs, n’est spécifiée pour déterminer les horaires de prière. Tout ce qui a été mentionné concernant leshoraires des prières, c’est des indicateurs qui balisent les intervalles des prières. Ilnous reste à effectuer des idjtihads (recherches légales) pour utiliser ces indicateursafin d’estimer les horaires. Dès lors, Ach-char‘ a distingué entre la prière d’un côté,et le jeûne et le hadj de l’autre. Il est obligatoire de tenir compte de cette distinctionet de ne pas tomber dans la confusion. Ce que nous venons de dire se rajoute au faitque le qiyâs (analogie) n’est pas valide dans les actes cultuels, tant qu’un motif [de la

révélation d’une loi cultuelle] n’est pas présent. Or, les textes ne contiennent aucunmotif.

Finalement, nous concluons : il n’est pas permis d’adopter les calculs astronomiquescomme méthode alternative à la méthode légale, la méthode de la vision directe. EtALLAH, subhânahu, nous juge sur ce que nous connaissons et non sur ce qui nousest caché. Nous jeûnons donc avec la vision oculaire directe, que nous tombions sur le jour exact ou que nous nous trompions. C’est ALLAH subhânahu qui nous aordonné de l’adorer de cette façon. Il reste, malgré tout, permis de prendre assistanceauprès des spécialistes en astronomie, comme nous l’avons expliqué dans la section précédente intitulée « Est-t-il correct de suivre les calculs astronomiques ? ».

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Combien de jours comporte un mois hégirien ?

Il n’y a pas le moindre doute, et c’est une donnée connue et évidente, le mois lunairehégirien peut comporter soit 29 jours soit 30. Le nombre de jours ne peut être

inférieur à 29, ni supérieur à 30. Cet encadrement est mentionné dans de nombreuxhadiths. Je cite, parmi eux, les suivants :

1 - D’après ‘Urwa, transmis par ‘Âicha, qu’ALLAH l’agrée, { Elle dit : « J’aicompté 29 nuits avant que le Prophète (SAAWS) nous rende visite ». Elledemanda : « Commence par moi ». Puis elle dit : « Ô Envoyé d’ALLAH, tu as fait leserment de ne pas nous rendre visite avant un mois. Or, j’ai compté que tu reviensaprès 29 [jours] ». Il répondit : « Un mois se compose de 29 jours ». }. Rapporté par Muslim (2520), an-Nasâ’î, at-Tirmidhî et Ahmad.

2 – D’après Ibn ‘Umar, qu’ALLAH le Très-Haut l’agrée, le Prophète (SAAWS) adit : « Nous sommes une Nation illettrée. Nous n’écrivons pas et ne comptons pas lesmois comme ceci et comme cela, c’est-à-dire une fois 29 jours et une autre 30. » Cité par al-Bukhârî (1913), Muslim, ’Abû-Dâwud, an-Nasâ’î et Ahmad.

3 – D’après Ibn Mas‘ûd, qu’ALLAH l’agrée : « Nous avons jeûné avec le Messager (SAAWS) 29 jours plus souvent que 30. ». Rapporté par at-Tirmidhî (684), ’Abû-

Dâwud, Ahmad, al-Bayhaqî et Dâraqutnî. At-Tabarânî l’a rapporté dans sondictionnaire al-Âwsat (5245) par la voie de ‘Âicha, qu’ALLAH l’agrée, ainsi que par la voie de Jâbir (5441), qu’ALLAH l’agrée.

4 – D’après al-Walîd : « Nous avons jeûné, sous l’ère de ‘Alî, qu’ALLAH l’agrée, 28 jours. Il nous ordonna de compléter avec un jour ». Rapporté par al-Bayhaqî (251/4).

Le sens de ces hadiths est clair.

Le hadith suivant rapporté par la voie de ’Abû-Bakr, qu’ALLAH l’agrée, a suscitédes difficultés d’interprétation au sein des fûqahâ’s spécialisés dans les hadiths. LeMessager (SAAWS) a dit : « Deux mois ne se réduisent pas, mois de fête, ramadhanet dhû al-hidja ». Rapporté par al-Bukhârî (1912), at-Tirmidhî, Ibn Mâja et ’Ahmad.At-Tirmidhî a commenté : { ’Ahmad a dit : le sens de ce hadith – mois de fête qui neréduisent pas - est qu’ils ne se réduisent pas ensemble la même année, le mois deramadhan et celui de dhû al-hidja. Si l’un des deux est réduit [à 29 jours], l’autre est

complété [à 30 jours]. Ishâq a dit : dans le sens de "ne se réduisent pas", même s’iln’y a que 29 jours, [on considère qu’il s’agit] d’une complémentarité non d’une

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réduction. Dans l’école d’Ishâq, les deux mois peuvent être réduit la même année }.Le propos d’Ishâq suivant a été rapporté : { Ils ne sont pas réduit dans la vertu,qu’ils comportent 29 ou 30 jours}. Ibn Hibbân a mentionné deux sens pour cehadith. Le premier est l’interprétation d’Ishâq. Le second est qu’ils sont égaux dansleur valeur, par référence au dernier hadith : « Il n’y a pas de meilleur jour pour agir

[dans le bien] que le dixième de dhû al-hidja ». D’autres ont dit qu’ils ne se réduisent pas dans l’année en cours, c’est-à-dire l’année même où le Prophète (SAAWS) a prononcé cette phrase. D’autres encore, qu’ils ne sont pas réductibles dans les lois,c’est ce qu’ont assuré al-Bayhaqî et at-Tahâwî. Une autre interprétation est que lesrécompenses du mois de dhû al-hidja ne sont pas moindres que celle du mois deramadhan, en raison des actes cultuels. C’est ce qu’a rapporté al-Khatâbî. An- Nawawî explique : « l’avis le plus fort est que ce qui ne diminue pas c’est larétribution et la récompense qu’ils amènent, même si le nombre de jours diminue ».

Pour ma part, ce que je considère le mieux fondé c’est qu’ALLAH a décrété quechacun de ces deux mois donne lieu à une rétribution fixe, au fil des mois et desgénérations, sans rajout ni diminution, que ces deux mois comportent 29 ou 30 jours.Ainsi, celui qui jeûne 29 jours et réalise les veillées religieuses aura la mêmerétribution que celui qui jeûne un mois de ramadhan de 30 jours et accomplit sesveillées religieuses. La diminution du nombre de jours entre les deux mois n’enlèvedonc en rien la récompense et la rétribution. Cette règle s’applique de la même façon pour le mois de dhû al-hidja. ALLAH accorde sa bienfaisance à qui Il veut. Il comblede ses bienfaits celui qui s’applique à construire les piliers de l’Islam. Sa grâce est

immense et complète.

Pour terminer cette section, il n’est pas inutile que je signale ici que la science del’astronomie indique que les mois lunaires reviennent toujours identiques en durée.Point d’inflation, ni de diminution. Cette durée est de 29 jours et environ une demi- journée. Si l’on désire plus de précision cela donne : 29 jours et 53% d’une journée,ou 29 jours, 12 heures et 44 minutes. L’année lunaire est de 354 jours et 36% d’une journée. Elle comporte environ 11 jours de moins qu’une année solaire.

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ramadan methode islamique pour debuter et cloturer

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