QUELQUES ASPECTS DU

PAR KEN W. KENNEDY

Présenter l'éducation physique et le sport en Irlande ne pouvait se faire en écartant l'un des sports les plus po­pulaires et les plus pratiqués dans ce pays, « le rugby ». Pour mieux nous le faire connaître, Ken W. Kennedy, ancien joueur inter­national, a accepté, à travers cet article, de décrire les caractéristiques essentielles du jeu irlandais et les aspects principaux de la formation des entraîneurs et des jeunes joueurs.

L'ESPRIT DU RUGBY IRLANDAIS L'Irlande est l'un des derniers endroits où subsiste encore l'esprit vrai du rugby ama­teur : c'est un sport qui fait participer et se réjouir à la fois les joueurs et les specta­teurs. Les fonds nécessaires au fonctionnement des clubs proviennent des cotisations an­nuelles de ses joueurs (de 25 à 40£), de leur souscription pour chaque match joué (1£),

ainsi que des recettes des buvettes et des bals. Mais, même si les dessous de table existent et que l'attrait de l'argent, pour les joueurs, est indéniable, cela n'a pas encore réussi à affaiblir l'esprit de club du jeu. En Irlande, la « troisième mi-temps » est l'un des moments les plus importants ; et, un club est souvent jugé autant sur la qualité de son hospitalité que sur ses résultats. En résumé, le plaisir de jouer reste certai­nement la caractéristique principale du jeu de rugby en Irlande.

L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE L'Union Irlandaise de Rugby en Irlande (Irish Rugby Football Union) organise et gère la pratique du rugby en Irlande. Ses membres appartiennent aux quatre pro­vinces irlandaises ; jusqu'à présent, toute sélection de joueurs irlandais se trouvant au Royaume-Uni était exclue. Cependant, en raison du nombre impor­tant de ceux-ci et de l'exode massif vers le Royaume-Uni de recrues potentielles pour les couleurs irlandaises (exode lié en

grande partie à la récession économique en Irlande), la formation d'une cinquième province anglo-irlandaise est imminente. Cette décision sera à même de permettre au rugby irlandais de se renforcer dans les prochaines années.

L'ENCADREMENT DES JOUEURS C'est le Bureau Directeur de l'IRFU qui nomme l'Entraîneur National de l'équipe irlandaise et le Directeur Technique du Rugby. Le Directeur Technique est chargé de l'amé­lioration du niveau de compétence des joueurs, entraîneurs et arbitres. Il est as­sisté de quatre "Games Development Offi-cers", placés sous sa responsabilité directe et chargés spécifiquement de développer la pratique du rugby dans les écoles et les clubs. Dans le domaine de la formation, l'Irlande a ouvert la voie en organisant, dès les années 60, des camps d'été à Mosney (comté de Dublin). Des entraîneurs fran­çais renommés tels que Celaya, Murillo et, plus récemment, Trillo et Maso, sont invi-

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RUGBY IRLANDAIS tés à participer à ces camps pour montrer aux jeunes Irlandais les combinaisons de jeu françaises. Actuellement, l'un des prin­cipaux problèmes est de trouver des per­sonnes intelligentes et compétentes pour entraîner. Dans ce cadre, le Directeur Technique considère comme une priorité d'inciter les anciens joueurs à se tourner vers les activi­tés d'entraîneur.

L'entraîneur national n'est pas rétribué. Il reste en poste pendant trois ans pour exer­cer la fonction la plus difficile du rugby en Irlande : si les choses vont mal, c'est lui qui est blâmé, si elles vont bien, ce sont les joueurs qui sont les « stars ». Par ailleurs, chaque province désigne un entraîneur, mais celui-ci n'est pas respon­sable vis-à-vis de l'entraîneur national et tient à conserver son indépendance. Ses objectifs peuvent donc être très différents de ceux de l'entraîneur national. Et bien que « l'esprit de clocher » soit une caracté­ristique de l'Irlande, cet état de fait risque de nuire à l'unité du jeu dans l'ensemble du pays. De plus, le niveau de compétence des entraîneurs est très variable : du très bon

au « vieux cheval de retour » pour qui entraîner, c'est « s'éclater » un peu avant d'aller au pub. Dans ces conditions, on comprend que l'IRFU soi; actuellement sensibilisée au problème de la sélection et de la formation des entraîneurs.

LE RUGBY A L'ECOLE

Son implantation Le rugby irlandais tire sa force des écoles et des universités. Il est en effet pratiqué dans 2 200 écoles, ce qui représente envi­ron 10 000 élèves pratiquants réguliers. Pour comparaison, il y a 14 000 joueurs adultes pratiquant régulièrement. Ces chif­fres, peu importants comparés à la France ou à l'Angleterre, représentent en fait un pourcentage élevé de la population mascu­line irlandaise. Pour donner un aperçu de la popularité du rugby à l'école, on peut citer l'exemple d'une école de Dublin, Blackrock College, qui présente cinquante équipes scolaires aux matchs du week-end. De cette école sont déjà sortis des joueurs internationaux, tels Duggan, Slattery, Francis.

La formation des joueurs Traditionnellement, les enfants débutaient au rugby vers 10/11 ans, après avoir joué au football à partir de 8 ans. Récemment, cependant, le mini-rugby s'est développé, et plusieurs clubs connus encouragent les enfants à rejoindre leur mini-section à partir de 8 ans. Actuellement, un débat est engagé sur ce thème pour savoir si 8 ans n'est pas un âge trop précoce pour commencer le rugby.

QUELQUES TACTIQUES IRLANDAISES TRADITIONNELLES Aujourd'hui, chez les entraîneurs, on consi­dère que le rugby irlandais est aussi sophisti­qué que celui de n'importe quelle autre nation. Cependant, il existe deux combinaisons tacti­ques considérées comme caractéristiques du jeu irlandais : le "Garryowen" et le "Foot Rush". Le Garryowen Cette combinaison tire son nom du club dont elle est originaire. C'est un coup de pied haut joué après une pénalité et dirigé vers le récep­tionner et le « tackler » le plus faible de la ligne arrière adverse. Le temps que la balle redescende, ce joueur va devoir faire face à huit avants agressifs lancés à la poursuite de la balle, ce qui empêche pratiquement toute défense efficace. Le Foot Rush L'Ile Esmerald est verte et fleurie parce qu'il y pleut souvent. Aussi, les matches de rugby s'y déroulent-ils fréquemment sur des terrains boueux sous une pluie froide qui engourdit mains et pieds. Dans de telles conditions, tenir la balle est difficile ; aussi, la manière la plus efficace de "punir" les mauvaises tenues de balle de l'adversaire est de jouer ce que l'on appelle un "foot rush" au pied. Dans cette phase de jeu. le joueur qui dribble avec la balle au pied est flanqué de deux équipiers et suivi de deux autres ; ainsi, s'il perd le contrôle de la balle, ses équipiers sont bien placés pour continuer l'avancée. La balle est ainsi toujours proche du dribbleur et n'est jamais envoyée très loin devant afin d'empêcher les adversai­res de la récupérer.

Ken W. Kennedy reste un des monstres sacres du rugby irlandaise). Il n'avait pourtant pas le physique du rôle. "Play boy", mais aussi talonneur, il ne semblait pas a priori être destiné à un poste qui réclame des vertus spécifiques ne générant pas beaucoup d'esthétisme. Le Dr Kennedy savait se transformer les sa­medis de tournoi, en un talonneur redoutable et performant. Il doit cette réputation à connaissance très pointue du jeu de talonneur et à l'esprit guerrier qui animait toutes ses interventions. Si, aujourd'hui, il garde une place privilégiée dans le cœur de ses adversai-œsîrançais il le doit à sa qualité de joueur mais aussi à la sympathie qu'il a su drainer autour de lui hors des terrains de jeu. Pour tout cela et pour bien d'autres raisons, je me sens très honoré de faire partie de ses nombreux amis. plerre villepreux

(•) Ken W. Kennedy a obtenu 44 sélections dans l'équipe nationale irlandaise de 1964 à 1975.

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Beaucoup considèrent qu'un enfant doit jouer au football, au basket-ball, jusqu'à 10/11 ans, le temps que s'achèvent les coordinations motrices, avant d'être confronté aux coups portés dans un sport de contact tel que le rugby. L'esprit de compétition est instillé très tôt chez les enfants, à travers deux compéti­tions : - "the Medaillions Shield" réservée aux moins de 15 ans ; - "the Schools Cup" réservée aux moins de 18 ans. Les finales de ces Coupes ont lieu le 17 mars de chaque année, jour de la Saint Patrick. Elles attirent une foule très nom­breuse, souvent même plus importante que pour des bons matches de joueurs adultes. Lorsque les élèves quittent l'école, ils rejoi­gnent tout naturellement le club local. Ce système structuré permet de « produire » des équipes de joueurs dans les catégories de moins de 20 ans, de moins de 21 ans et, parfois même, de moins de 25 ans, évo­luant à un niveau interprovincial ou inter­national. C'est ainsi que se construit pro­gressivement "The fighting spirit of the Irish" que craignent de nombreux adver­saires. Par la suite, ce système de production de joueurs de haut niveau se poursuit à l'uni­versité et il est rare de ne pas trouver au moins cinq étudiants ou diplômés universi­taires dans l'équipe nationale irlandaise.

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UNE NOUVELLE COLLECTION ACTIVITÉ SPORTIVE ET ÉDUCATION

Ce « handball des 9/12 ans » est le fruit d'une réflexion commune, d'un échange d'expérience entre la Direction Technique Nationale de la Fédération et l'équipe pédagogique de l'U.S.E.P., tout particulièrement sensible aux besoins de ses collègues de terrain.

SOMMAIRE

- RÉFÉRENTIEL THÉORIQUE - CONSEILS POUR L'ANIMATEUR - PROPOSITIONS DIDACTIQUES ET

MÉTHODOLOGIQUES -COMMENTAIRES BIBLIOGRAPHIQUES

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