quel visage pour le terminal aeroportuaire de demainde demain ? photo de couverture : ... espaces...

A u t re fo i s co n s i d é ré co m m e u n p a s s a g e o b l i g é , l e te r m i n a l a é ro p o r t u a i re p r e n d a u j o u r d ’ h u i d e p l u s e n p l u s d ’ i m p o r t a n c e d a n s l ’e x p é r i e n c e d u voy a g e e t s u s c i t e d e s a t t e n t e s g r a n d i s s a n t e s , q u i e x i g e n t d e s ré p o n s e s i n n ov a n t e s d e l a p a r t d e s a é ro p o r t s .

L’accélération de la compétition internationale entre grands aéroports a pour conséquence

de multiplier les défis auxquels l’industrie a globalement à faire face, dans un environnement

contraint et souvent hérité du passé. Les évolutions technologiques offrent des perspectives

intéressantes de réponses à ces enjeux, sans toutefois être les seules possibles.

Jean-Baptiste naU

[email protected]

VioLette aGnese

[email protected]

Auteurs

avec la collaboration de

Morgane tHURet.

QueL VIsAGe POur Le terMINAL AerOPOrtuAIre De DeMAIN ?

photo de couverture : © Zaha Hadid.

Éc la i rage sur les perspect ives à 10 ans

2

D e N O M B r e u X D e F I s A r e L e V e r

L’adaptation de l’industrie aéroportuaire

aux évolutions du transport aérien et

des modes de consommation a toujours

fait débat, les uns estimant qu’elle devait

s’adapter rapidement aux exigences d’un

secteur particulièrement concurrentiel et les

autres qu’elle devait privilégier des cycles

longs garantissant la disponibilité et la sécu-

rité des infrastructures. L’histoire montre

pourtant que, face à la démocratisation du

transport aérien, elle a su massivement déve-

lopper de nouvelles capacités pour répondre

à la croissance du trafic (cf. ci-dessous).

puis les années 2000 ont marqué une

transformation culturelle importante en

plaçant le client et la qualité de service au

coeur des intentions. L’époque actuelle se

caractérise par une multiplication et une

accélération des défis qui vont l’obliger à

trouver des réponses rapides et efficaces :

accueillir toujours plus de trafic et répondre

aux attentes croissantes des nombreuses

parties prenantes, tout en respectant un

cadre réglementaire toujours plus exigeant.

Des contraintes grandissantes de capacité

plusieurs aéroports européens majeurs

comme Francfort ou Londres Heathrow

sont déjà saturés et la majorité, dont paris-

Charles de Gaulle, le sera d’ici 2030. avec

un doublement prévu du trafic passagers

d’ici 2029, c’est l’ensemble de l’industrie

aéroportuaire qui va devoir faire face au

défi capacitaire, d’autant plus que le trafic

international, plus contraignant en termes

d’infrastructures, devrait d’après l’aCi sur-

passer le trafic domestique après 2028. Les

enjeux ne seront cependant pas identiques

en fonction des zones géographiques :

si la croissance pourra, dans les pays

émergents, être absorbée par le dévelop-

pement et l’extension des infrastructures

existantes, il faudra sur les marchés plus

matures, déjà en proie à des problèmes de

congestion et à de fortes contraintes

spatiales et environnementales, trouver des

solutions d’optimisation de l’existant.

De nouvelles attentes en matière d’expérience client

s’exprimant jusqu’à un passé récent à

travers le nombre de connexions possibles

ou le temps minimum de connexion (MCT),

la concurrence entre les grands hubs inter-

nationaux inclut dorénavant la capacité à

proposer aux passagers une expérience

unique et mémorable, partie intégrante du

voyage empreinte d’émotions positives. Le

comportement et les habitudes de consom-

mation du passager évoluent rapidement et

placent le désir de personnalisation, de fluidité

et de connectivité au coeur de ses attentes.

Les nouvelles technologies digitales

représentent à ce titre des solutions

particulièrement adaptées et plébiscitées

par les passagers, comme le montre le

schéma en bas de page.

Des opportunités de revenus supplémentaires à saisir

Conséquence de la limitation en matière

de capacités, les revenus générés par les

activités aéronautiques atteindront rapide-

ment leur limite et obligeront les aéroports

à diversifier encore davantage leurs activi-

tés pour assurer une croissance pérenne.

Reposant jusque-là principalement sur les

commerces, les parkings et l’immobilier,

les revenus non-aéronautiques devront

savoir tirer profit de nouveaux services

personnalisables favorisés notamment par

l’essor du digital.

confidentiel | © WAVESTONE 1

01

7

14

1950 1985 2015 2029


Revenusnon aéronautiques

45%

Revenusaéronautiques

55%


91% 86% 89%

79%

64% 75%

95% 88% 91%

69%

-9% -14% -11% -21%

-36% -25%

-5% -12% -9%

-31%

92%

57%

31%

14%

69% 70%

56%

1%

-40%

-20%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Booking Check-in Bag-tag Bag-drop Security Passport Dwell-time Boarding On-board Bag Collection

Positive emotions Negative emotions Passengers' usage of technology

Evolution du trafic aérien mondial(en milliards de passagers)

Corrélation entre l’utilisation des nouvelles tecnhologies et les émotions positives du passager le long du parcours

Données source aCi

Données source sita, corrélation Wavestone

Répartition des revenus aéroportuaires en 2015 et tendances observées

Données source aCi

3

Des performances opérationnelle et économique optimisées

Face au défi capacitaire, les aéroports

devront adapter leurs organisations et

leurs processus opérationnels pour gagner

en efficacité et tirer le meilleur parti des

ressources humaines, matérielles et finan-

cières. Mieux anticiper les pics d’activité afin

d’optimiser la planification et l’allocation

des ressources, disposer d’une capacité

d’adaptation en temps réel afin de toujours

garantir la qualité et la sécurité, mieux coor-

donner les différents intervenants grâce à au

pilotage centralisé des opérations… les défis

opérationnels ne manquent pas ! D’autant

plus dans un contexte de forte exigence

en matière de performance économique :

l’ouverture du capital de nombreux aéro-

ports à des investisseurs privés permet de

financer l’innovation et les investissements

dans les infrastructures, en contrepartie d’un

certain niveau de retour sur investissement

exigé : maximisation des recettes, réduction

des coûts et optimisation des opérations (le

Retour sur Capitaux Investis de l’industrie

était en moyenne de 6,3% en 2014).

De fortes attentes en matière de développement durable et d’inscription dans le territoire

Face à la pression des riverains, l’exigence

en matière de développement durable et

d’inscription dans le territoire est devenue

un thème à part entière pour les aéroports

qui l’ont inscrit dans leur stratégie et leur

culture d’entreprise au travers notamment

de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise.

Hormis les pollutions et nuisances sonores

produites par les avions, la première source

d’émission de Co2 des zones aéroportuaires

provient des véhicules à destination ou en

partance des aérogares. C’est la raison pour

laquelle les aéroports devront poursuivre

leurs réflexions en matière de politiques

incitatives : amélioration de l’accessibilité aux

plates-formes (ex : liaison ferrée à grande

vitesse), accueil de modes de déplace-

ment plus écoresponsables (ex : transports

publics, covoiturage, voiture électrique,

auto-partage…), installation d’infrastruc-

tures innovantes (ex : parking intelligent) et

partage en temps réel auprès des voya-

geurs des alternatives multimodales à faible

emprunte carbone.

De nouveaux défis en matière de sécurité

L’instabilité politique dans certaines régions

du monde et les attaques terroristes de

Bruxelles, istanbul et paris constituent

des catalyseurs négatifs susceptibles de

peser sur les aéroports en termes d’attrac-

tivité pour les passagers et de fluidité des

parcours. Face au renforcement des mesures

de sécurité publique et de sûreté mises en

place par les pouvoirs publics, l’objectif

pour l’aéroport sera de sécuriser les espaces

pour rassurer les passagers tout en ne

dégradant pas la qualité de service et

les temps de passage. Biométrie, vidéo-

surveillance, reconnaissance faciale, autant

de nouvelles technologies prometteuses qui

exigeront une importante mise à niveau des

aéroports en matière de cyber-sécurité.

L’A P P O r t D u D I G I tA L

en apportant de nouvelles solutions, les

évolutions technologiques repoussent

les limites et font évoluer les modes de

fonctionnement. elles jouent un rôle de

« facilitateur » et d’ « accélérateur » des

transformations, dont les aéroports auront

besoin dans les prochaines années pour

faire évoluer leurs modèles et apporter des

réponses aux enjeux précédemment cités.

La plupart des grands aéroports ont à ce

titre lancé des démarches innovation et

expérimentent régulièrement les techno-

logies naissantes du marché. La difficulté

ne tient en effet pas tant à la technologie

en elle-même qu’à son acceptabilité par

l’environnement et à la capacité des métiers

à identifier et intégrer les cas d’usage les plus

pertinents.

La digitalisation est en marche

en matière de maturité digitale, les

aéroports peuvent aujourd’hui être répartis

sur quatre niveaux (cf. ci-dessous). Le Smart Airport, niveau 4.0 de notre classification,

constitue à l’heure actuelle le modèle le

plus abouti en termes de digitalisation et

demeure à l’échelle internationale l’apanage

de quelques pionniers, la plupart des grands

hubs internationaux se positionnant sur les

niveaux 2.0 et 3.0.

en offrant des solutions permettant aux

aéroports, quelles que soient leur taille et

maturité digitale, de répondre aux enjeux

d’optimisation des capacités, d’amélioration

de l’expérience client, de réduction des coûts

et de génération de revenus supplémen-

taires, la transformation digitale est lancée et

impactera de façon significative les futures

infrastructures terminales, en particulier

celles des principaux hubs en compétition.



Aéroport 4.0

• Intégration complète des systèmes aéroportuaires dans l’écosystème digital : exploitation des données, API …

• Le digital au service de l’anticipation et de la personnalisation des services

Aéroport 3.0

• Digitalisation de tous les processus : self-service largement déployé, outils digitaux de mobilité, réseau haut débit …

• Le digital au service de l’optimisation des opérations et de l’expérience client

Aéroport 1.0

• Informatisation des processus mais peu de digitalisation, peu ou pas de WIFI

• Assurer les fonctionnalités nécessaires au strict minimum opérationnel de l’aéroport

Aéroport 2.0

• Digitalisation des processus basiques : self-service check-in, information display, mutualisation des équipements IT …

• Le digital pour améliorer la performance opérationnelle

1.0 4.0

Smart Airport

Niveaux de maturité digitale des aéroports

source : benchmark et analyse réalisés par Wavestone auprès de plus de 25 aéroports internationaux

4

La généralisation des technologies arrivées à maturité

aujourd’hui présents dans 20% des

aéroports (source sita), les équipements de Self-Service s’imposent progressivement,

sans toutefois être encore généralisés.

positionnés au niveau des zones les plus

anxiogènes (enregistrement, contrôle

frontière, embarquement), ils permettent de

fluidifier les flux, de rendre le passager plus

autonome en lui redonnant le contrôle de

son parcours et ainsi d’améliorer l’expérience

vécue. La capacité du terminal s’en trouve

globalement optimisée et les effectifs

peuvent être redéployés sur des tâches à

plus forte valeur ajoutée.

Le défi des prochaines années portera sur

la capacité des grands aéroports à généra-

liser ces équipements pour une expérience

client plus homogène et des processus

opérationnels optimisés, tout en intégrant

la dimension de service souvent associée à

la présence humaine. La capacité à maintenir

ces équipements au niveau d’avancées tech-

nologiques toujours plus rapides comptera

également beaucoup dans la concurrence

internationale : plus de 80% des passagers

sont aujourd’hui connectés via leur smart-

phone lors de leur passage en aéroport

mais l’arrivée de nouveaux outils connectés

tels que les lunettes, montres et assistants

numériques personnels pourrait rapidement

faire évoluer les modes d’utilisation.

La généralisation de ces équipements aura

aussi pour conséquence de modifier la

configuration des espaces aéroportuaires.

en délaissant progressivement les tradition-

nels comptoirs et bornes libre-service pour

de l’enregistrement en ligne et des dépose-

bagages automatiques, l’aéroport aura

l’opportunité de repenser ses zones d’en-

registrement et de gagner de précieux

espaces pour offrir de nouveaux services.

en équipant les étapes de contrôle sûreté

et immigration de reconnaissance faciale, de

scanners biométriques ou lasers moléculaires

(technologies commençant à arriver à matu-

rité), l’aéroport aura la possibilité de fluidifier

et de personnaliser les parcours, améliorant

ainsi l’expérience du voyageur par un gain

de temps et de sérénité. en s’adaptant aux

nouvelles habitudes de consommation (ex :

développement du e-commerce), le terminal

de demain pourra faire évoluer le retail aéro-

portuaire vers des show-rooms numériques

dans lesquels les clients commanderont sur

des murs digitaux interactifs des articles

remis ensuite en porte d’embarquement ou

livrés à domicile : confort amélioré pour les

passagers et gain d’espace pour l’aéroport

qui pourra ainsi développer de nouveaux

services à la personne et divertissements.

La digitalisation des métiers et le déve-

loppement des outils de mobilité (smart-

phone, tablettes tactiles…) permettront enfin

de gagner en productivité et en efficacité

opérationnelle grâce au partage temps réel

ascendant et descendant des informations

de terrain, dans les domaines de la mainte-

nance et de l’exploitation notamment. Ceci

permettra ainsi une meilleure anticipation

des situations perturbées et offrira à l’aéro-

port l’opportunité d’inverser positivement la

relation client pour apporter plus de valeur :

aller au-devant des passagers et précéder

leurs demandes, qu’il s’agisse d’informa-

tion pure et simple ou de services payants

complémentaires.

De nouvelles technologies à fort potentiel

en permettant à terme à des milliards d’objets

connectés de type capteurs ou cameras de

communiquer entre eux et d’échanger des

informations temps réel utiles pour mieux

comprendre et anticiper les phénomènes,

l’Internet des objets (iot) ouvre le champ

des possibles en matière d’efficacité

opérationnelle, d’expérience client et d’offre

de nouveaux services (cf. ci-dessous).

Le véritable défi sera d’extraire tout le

potentiel de cette nouvelle technologie en

l’intégrant dans des infrastructures it&t

aujourd’hui encore très fragmentées entre les

différents acteurs (applications et réseaux

séparés), avec l’émergence d’un nouveau

rôle de Communication Service Provider

pour l’aéroport. La cyber-sécurité devra

franchir un palier pour protéger et garantir


Amélioration de la fluidité des parcours grâce à la mesure de densité et de

vitesse des flux, anticipation des points de congestion, simulation des impacts et

aide à la décision et à l’optimisation

Efficacité opérationnelle

Amélioration de la qualité de service grâce à la détection et la localisation instantanées des

pannes sur les équipements (ex : redémarrage à distance), push d’informations contextualisées

et personnalisées grâce aux ibeacons

Expérience client

Offre de nouveaux services personnalisés aux passagers grâce à la connaissance et la géolocalisation du passager et de son

bagage*

Nouveaux services

*Plusieurs compagnies aériennes comme Delta ou Lufthansa ont déjà investi dans la mise en place de capteurs RFID permettant d’informer en temps réel les passagers sur leur bagage. D’après une étude réalisée par SITA, 44% des compagnies interrogées prévoient de mettre en place la géolocalisation des bagages d’ici 2018.

Exemples d’apports possibles de l’IoT

5


l’intégrité de réseaux et de données de plus

en plus ouverts les uns vers les autres.

L’explosion quantitative des données

numériques récoltées par ces objets et par

l’ensemble des systèmes informatiques

amènera de nouvelles réflexions sur la

manière de les stocker (par exemple sur des

plateformes iot via le Cloud qui gèrent les

objets, les interconnectent et stockent les

data), et surtout la manière de les exploiter.

avec moins de 1% réellement utilisées

aujourd’hui, la maîtrise et l’exploitation des

données représente certainement le plus

grand des défis à venir. Grâce aux Big Data,

Data analytics et predictive analytics (40%

des aéroports ont à ce titre déjà lancé un

programme dédié d’après sita), savoir traiter,

interpréter, classifier et enrichir les quantités

phénoménales de données disponibles

permettra d’améliorer considérablement la

performance opérationnelle.

L’exploitation plus fine des données aidera

de manière générale à optimiser l’utilisation

des ressources et par conséquent de réduire

les coûts et d’améliorer le service.

L’Intelligence Artificielle offre quant à

elle des perspectives intéressantes en

matière d’expérience client. elle commence

à apparaître aujourd’hui avec le chatbot,

programme ayant la capacité d’échanger

de façon autonome avec les utilisateurs et

d’apporter des réponses simples à leurs

demandes. informer, faciliter, conseiller,

vendre, assister et fidéliser font partie des

ambitions affichées pour cette nouvelle

technologie accessible depuis un site inter-

net ou une application mobile. Le chatbot

peut même interagir avec des applications

« grand public » de type Whatsapp ou

Facebook grâce au développement des api,

ce qui permet une expérience plus fluide

pour le passager. L’accompagnement client

est ainsi disponible 24/7 et mieux intégré

dans le « style de vie » et les outils de com-

munication préférés du passager.

L’arrivée d’une seconde génération de

chatbots combinant l’apprentissage

automatique, l’exploration des données

et d’autres fonctionnalités avancées

laisse augurer d’un fort potentiel sur cette

innovation technologique.

Voyons plus loin

Dans un futur plus lointain (horizon 2040),

d’autres technologies plus futuristes et

encore peu expérimentées feront peut-être

partie des stratégies gagnantes. nous imagi-

nons que l’utilisation de robots humanoïdes,

la réalité augmentée ou encore les systèmes

cognitifs auront certainement une place à ne

pas négliger dans le monde aéroportuaire

du futur.


Court terme Moyen terme Long terme

Opt

imis

atio

n de

s ca

paci

tés

Amélioration de l’expérience client

Création de nouveaux revenus

Amél

iora

tion

de l’

effic

acité

op

érat

ionn

elle

et r

éduc

tion

des

coût

s

Amélioration de la sécurité

Open Data / API

IoT

Géolocalisation

Self-service

Biométrie

Reconnaissance faciale

Intelligence artificielle

Réalité augmentée

Robotisation

Big Data

Data & predictive analytics

Cible


Analyse systématique des événements et des réponses apportées, permettant de mieux anticiper les risques futurs et d’affiner les modèles prévisionnels

Meilleure capacité d’apprentissage

Simulation des impacts et outils d’aide à la décision pour gérer les imprévus, modèles de réallocation des ressources

Meilleure réactivité

Multiplication des points de captation d’information venant alimenter des

modèles automatisés d’interpretation et d’alerte & reporting

Meilleure connaissance temps réel

Algorithmes et modèles prédictifs capables de mieux anticiper les

phénomènes (en fonction de facteurs endogènes et exogènes), et ainsi de

mieux planifier les ressources nécessaires en fonction de l’activité prévue

Meilleure prévisibilité

Exemples de gains permis par une meilleure exploitation des données

Perspective de développement des nouvelles technologies vs. enjeux / maturité / complexité

source Wavestone

6

D ’A u t r e s r e P O N s e s P O s s I B L e s

Bien que facilitant les transformations, les

évolutions technologiques ne constituent

pas les seules réponses possibles aux enjeux

du secteur. L’aéroport gagnera également

à se développer autour de modes de fonc-

tionnement plus transverses et collaboratifs

entre les différentes parties prenantes, faci-

litant ainsi la mise en place de concepts et

services innovants à plus forte valeur ajoutée

pour les clients, et offrant une expérience plus

intégrée et intuitive.

Un écosystème aéroportuaire encore très siloté

L’écosystème aéroportuaire compte

aujourd’hui parmi les plus complexes en

faisant intervenir de nombreux acteurs sur

une chaîne de valeur aux enjeux parfois

contradictoires. acheminer, informer,

orienter, enregistrer, sécuriser, offrir, divertir,

embarquer… autant d’objectifs à atteindre

par des acteurs différents sur un temps très

court, au service d’un seul et même passager.

Mais à bien y regarder, les tâches restent très

fragmentées et la communication entre les

différents intervenants de la chaîne très

largement perfectible.

Les solutions technologiques de mobilité ou

de partage de l’information en temps réel vont

progressivement permettre de faire évoluer

les processus opérationnels vers des modes

plus collaboratifs, à l’image des démarches

vertueuses de type Airport Collaborative Decison Making mises en oeuvre côté piste

(cf. ci-dessous).

au-delà de la performance opérationnelle,

c’est la cohérence de l’expérience proposée

aux clients qui doit être recherchée par les

acteurs du terminal pour se différencier et

attirer plus de passagers : faire du terminal un

véritable lieu de vie minimisant les ruptures

de chaîne entre les différents intervenants et

donnant un fil conducteur à l’ensemble des

dispositifs humains, matériels, sensoriels et

digitaux au contact du client. au final, c’est

une signature propre au terminal qui doit

être recherchée, co-construite et partagée

par l’ensemble des parties prenantes de la

communauté aéroportuaire, et permettant

au passager de bénéficier d’une expérience

intégrée, cohérente et sans couture, sans

avoir par exemple à naviguer entre plusieurs

applications ou plusieurs systèmes de paie-

ment pour accéder aux différents services

proposés.

L’émergence d’un nouveau rôle

Construire, faire adhérer et contribuer les

différents acteurs aéroportuaires à cette

vision commune représente un important

challenge et un rôle nouveau pouvant

naturellement incomber au gestionnaire

d’aéroport. Véritable ensemblier à la

croisée des intérêts particuliers, il aura pour

responsabilité d’inventer un modèle collectif

fluidifiant les passages de relais, donnant de

la cohérence au parcours global et intégrant

mieux l’aéroport à la ville et à ses modes de

consommation.


Partager Anticiper

Optimiser

ECHANGER LES DONNEES • Configuration de l’aéroport et ressources • Information sur les vols départ/arrivée • Activité prévue et aléas • Contraintes réseau • Prévisions météo

METTRE A JOUR LES DONNEES • Mise à jour AOP/NOP avec les

dernières données reçues • Information sur les vols départ/arrivée • Activité prévue et aléas • Contraintes réseau

ANTICIPER • Adapter la demande à la capacité • Adapter les slots aux plans de vol • Adapter les infrastructures aux flux

prévisibles • Adapter les ressources aux situations

anormales prévisibles

REDUIRE LES COUTS ET L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL • Optimiser les rotations avions et les

processus départ/arrivée • Réduire les retards

Opérateurs aériens Aéroports

Assistants au sol Navigation aérienne

Mettre à jour

Informations plus fiables et plus précises

Environnement plus sécurisé

Aéroport plus efficace et performant

Bonnes décisions au bon moment

Optimisation du trafic et des ressources

Bénéfices de l’A-CDN

7


De nouveaux concepts à inventer

De nouveaux concepts et services plus

transversaux et innovants pourront alors

être proposés aux passagers et générer

de la valeur, tant sur le plan de l’expérience

client que des revenus complémentaires.

a titre d’exemple, les applications pour

smartphone des compagnies aériennes et

des aéroports gagneraient très certainement

à communiquer davantage pour offrir aux

passagers une expérience digitale plus

intégrée sur l’ensemble de son voyage.

au-delà, c’est en travaillant avec l’ensemble

des acteurs du voyage que de nouvelles

opportunités apparaîtront :

De façon complémentaire, les services offerts

par l’aéroport à ses clients professionnels et

partenaires (notamment les compagnies

aériennes basées) devront également évo-

luer afin de garantir un outil de production

optimisé, permettant de réduire les coûts et

d’améliorer l’efficacité opérationnelle.


Multi-modalité Un terminal conçu et exploité sur un mode multimodal : • Facilité des connexions train, RER et métro • Accueil facilité des taxis, VTC et moto-taxis • Accès simplifié au parking, compatible avec la voiture connectée • Stationnement des vélos

Partage de données La mise en commun des données des opérateurs pour des services personnalisés et contextualisés permettant au final l’optimisation des opérations

Services partagés De nouveaux services communs pour gagner en efficacité et offrir au passager une expérience améliorée et sans couture : • Dépose bagage en ville • Conciergerie centralisée pour des services à la carte • Salons • Dispositifs digitaux communs ou communiquants

+ de facilité

+ d’efficacité, + de satisfaction passager

+ de satisfaction passager, + de revenus

Regroupement des locaux au plus près des zones d’opérations piste et passage (ex : CDO, bases PN …)

Des installations optimisées

Permettant d’optimiser le fonctionnement des outils

métiers (ex : outils de mobilité professionnelle, échanges de

données, sécurité, video- surveillance …)

Des réseaux performants

Permettant d’améliorer la fluidité et la performance des opérations (ex : DBA, self-service boarding, mires de guidage …)

Des équipements performants

Permettant d’améliorer la qualité de l’offre et de se

différencier par rapport à la concurrence (ex : salons, fast-

track, services VIP …)

Des services premiums compétitifs

Au final, pour répondre aux nombreux défis qui se présentent à lui, le terminal aéroportuaire de demain pourra très largement compter sur l’apport des nouvelles technologies. Sa capacité à en coordonner et fédérer l’usage sera particulièrement critique pour une optimisation maximale des ressources et une expérience client plus fluide. Mais face à une concurrence dynamique et des attentes multiples, c’est son habileté à convaincre et à mobiliser l’ensemble de la communauté aéroportuaire autour d’un destin commun qui fera la différence.

Exemples de gains rendus possibles par le collaboration des différents acteurs du voyage

Exemples d’attendus d’un terminal performant

8

www.wavestone.com

2017 i © WaVestone

Wavestone est un cabinet de conseil, issu du rapprochement de solucom et des activités européennes de Kurt salmon (hors consulting dans les secteurs retail & consumer goods). il figure parmi les leaders indépendants du conseil en europe.

La mission de Wavestone est d’éclairer et guider ses clients dans leurs décisions les plus stratégiques en s’appuyant sur une triple expertise fonctionnelle, sectorielle et technologique.

quel visage pour le terminal aeroportuaire de demainde demain ? photo de couverture : ... espaces...

Documents