quel est le rôle tenu par le lay dans le paysage et le département de la vendée?

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BENOIT BROWAEYS Le Lay Le site et son environnement MFR Mareuil 2013 Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée ?

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Page 1: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

BENOIT BROWAEYS

Le Lay

Le site et son environnement

MFR Mareuil

2013

Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée ?

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Le Lay

Introduction

Nous nous intéressons ici à un espace naturel protégé. Le fleuve du Lay qui traverse la

Vendée est tout indiqué. Nous sommes donc amenés à considérer le site en lui-même mais

également tout ce qui s’y rattache en termes de paysage : faune, flore, lois à caractère paysager

et de conservation de territoire appliquées sur notre espace naturel, toute infrastructure ou

modification qui aurait été pratiquée sur les lieux, les aménagements éventuels… etc. nous

tâcherons donc de répondre à la question suivante : Quel est le rôle tenu par le Lay dans le

paysage et le département de la Vendée ? Nous tâcherons d’y répondre en nous intéressant à

ses caractéristiques, à son histoire et quelques généralités, à l’administration qui lui est

appliquée, les milieux qu’il traverse, l’étude qu’en a faite l’INPN, les aménagements et les

travaux qui ont été effectués sur le site, sa faune et sa flore, les règles et les lois qui lui assure

une protection face à la dégradation utilitaire, les enjeux liés à son bassin.

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Sommaire :

I. Aperçu global

II. Caractéristiques

III. Administratif

IV. Les Milieux présents sur le bassin du Lay

V. Commentaires et intérêts soulevés par INPN sur le Lay

VI. Aménagements et travaux réalisés sur le bassin du Lay

1. Aspect général du Lay

2. Entretien des cours d’eau

3. Des milieux dépendant d’un fonctionnement hydraulique artificialisé

4. Une gestion hydraulique conflictuelle dans le marais

5. Une vulnérabilité importante de certaines zones face aux inondations

6. Evolution des milieux naturels, zones humides et cours d’eau

7. Potentiel hydroélectrique

8. Evolution des crues et inondations

VII. La Faune

1. Des contextes piscicoles perturbés 2. Un potentiel migratoire améliorable 3. Habitats d’espèces 4. Directive Oiseaux, annexes 1 et 2 5. Protection nationale 6. Superficie prévisionnelle concernée 7. Oiseaux 8. Reptiles

9. Amphibiens

10. Mammifères 11. Poissons

12. Invertébrés

VIII. La Flore

IX. Contraintes rencontrées

1. Evolution de la gestion quantitative

2. Une stratégie réaliste votée en 2005

X. Règles et lois appliquées sur le site

1. Niveau international

2. Niveau communautaire

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3. Niveau national

4. Niveau infranational

XI. Enjeux liés au bassin du Lay

1. Une réflexion globale avec des enjeux complexes à concilier

2. Une large concertation

3. Evaluation environnementale du SAGE du Lay

a) Une approche territorialisée pour une meilleure cohérence

b) Un choix pragmatique de la CLE

c) Effets sur la ressource en eau

4. Analyse des effets notables du projet sur l’environnement

a) Effets sur les milieux aquatiques

b) Effets sur les espaces et les espèces

c) Effets sur la santé humaine

d) Effets sur les sols

e) Effets sur les paysages

f) Effets sur l’air, le climat et le bruit

g) Effets sur le patrimoine culturel, architectural et archéologique

h) Les effets cumulatifs

i) Bilan des effets et qualification

5. Présentation des mesures correctrices et suivi

a) Mesures compensatoires envisagées

b) Le suivi des objections et évaluation

6. Résumé non technique

XII. Le bassin du Lay : Quelques caractéristiques

1. Caractéristiques physiques du bassin

2. Caractéristiques socio-économiques du bassin

3. Caractéristiques institutionnelles du bassin

XIII. La Baie de l’Aiguillon

1. Evaluation des habitats, des espèces et du patrimoine géologique

2. Flore et Habitats 3. Oiseaux nicheurs 4. Mammifères 5. Poissons 6. Les invertébrés aquatiques et terrestres 7. La diversité 8. La superficie 9. La vulnérabilité

Conclusion

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I. Aperçu global

Le Lay est le plus grand fleuve du département de la Vendée. Il peut effectivement être

considéré comme un fleuve puisqu’il se jette dans la mer. Dénommé le Grand Lay dans le haut

bocage vendéen, il prend sa source sur la commune de Saint Pierre du Chemin (190 m). Après

un parcours d’environ 60 km, il se joint au Petit Lay pour former le Lay. Deux retenues existent

sur ce sous bassin du Grand Lay : le lac de Rochereau (127 ha) et 2.8 millions de m3 et la

retenue de l’Angle Guignard (55 ha) pour 1.17 millions de m3. Le Grand Lay compte également

22 chaussées. Le Grand Lay a un cours sinueux (méandres) et serpente au milieu des prairies

naturelles au fond d’une vallée faiblement encaissée. La pente moyenne du lit est de 2.2 ‰ et

les eaux s’écoulent sur un fond hétérogène.

Le Loing est un affluent du Grand Lay d’une longueur de 25 km. Il prend sa source à la

Tardière et rejoint le Grand Lay à Chantonnay. Son bassin versant a une superficie de 115 km2

dans le haut bocage vendéen et la pente moyenne est de 3.4 ‰. 12 chaussées sont présentes sur

ce cours d’eau.

Le Petit Lay prend sa source à Saint

Michel Mont Mercure à la cote 200 m et

conflue avec le Grand Lay à l’assemblée des

Deux Lays à la cote 20 m sur Chantonnay. Son

bassin a une surface de 341 km2, la pente est de

3.3 ‰ et l’on dénombre 29 chaussées de

moulin.

Sur la Vouraie, affluent rive droite du

Petit Lay, une retenue (barrage de la

Sillonnière de 5.45 millions de m3) a été

construite en 1998 dans un bassin versant

essentiellement agricole.

La Smagne, de 52 km de longueur

prend sa source près de Saint Cyr des Gâts (à

105 m) et rejoint le Lay en amont de Mareuil. La Smagne qui serpente sur une partie de son

cours sur un plateau calcaire, a connu des étiages extrêmement sévères notamment provoqué

par les pompages de la nappe (avant la mise en place des deux transferts de réalimentation)

entre La Chapelle Themer et Mareuil sur Lay-Dissais. Cette rivière, alimentée en partie par la

nappe du Lias, se localise sur une plaine calcaire. Son bassin versant représente 199 km2 avec

une pente moyenne de deux pour mille. Depuis 1986, le lac de retenue du Marillet (ou de

Château Guibert) couvre une superficie de 124 ha pour une capacité de 5.6 millions de m3. La

pente moyenne est de 5 ‰. Depuis 1989, des lâchers à partir du barrage du Marillet peuvent

être effectués pour apporter de l’eau dans la rivière et renouveler l’eau des canaux du marais

lorsque le niveau des biefs1 baisse de façon importante. Ces lâchers sont effectués selon le

niveau de stockage du barrage à la date de la demande et selon les contraintes de production et

de distribution de l’eau potable sur le système départemental.

1 Canal amenant l'eau sur la roue d'un moulin [Hydrologie]. Egalement un espace entre deux écluses d'un canal

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La rivière Yon traverse la Roche sur Yon, ville la plus peuplée du bassin. Le barrage de

Moulin Papon construit en 1971 présente un volume de 2.69 millions de m3. Ce barrage fournit

en eau potable la ville de la Roche sur Yon. L’Yon et le Lay confluent à la Bretonnière – La

Claye.

Le Graon est un affluent en rive droite du Lay, à l’entrée du marais. Depuis 1972, il se

caractérise par un barrage de 2.47 millions de m3 et d’une retenue de 51 ha. En amont, le Graon

serpente sur 8.6 km. En aval, le ruisseau rentre dans le marais mouillé et dispose d’un débit

réservé de la retenue de 10 l/s.

Le Petit Lay et le Grand Lay forment le Lay, au niveau de l’Assemblée des deux Lays, qui

après un parcours de 80 km se jette dans l’Océan Atlantique dans la Baie de l’Aiguillon. Il est

domanial de Mareuil à l’océan mais rayé de la nomenclature des voies navigables ou flottables.

Le Lay entre la confluence des deux Lays (Chantonnay) et Mareuil couvre un bassin versant de

70 km2 et compte 12 chaussées1.

Le Lay à Mareuil au début du XXe siècle

Au moment de la Révolution française, commence une nouvelle répartition des

départements. En 1790, le Grand et le Petit Lay avaient été retenus pour donner leur nom au

département de la Vendée. Mais, afin de ne pas froisser la susceptibilité des députés élus dans

la région, avec le jeu de mots les deux laids, on leur préféra le nom d’un fleuve beaucoup moins

considérable, la Vendée. C’est depuis ce temps que le département s’appelle la Vendée.

Historiquement, la rivière Lay a été très importante tant pour l'assèchement des marais,

du Marais Poitevin et pour le commerce. Outre les ports de l'Aiguillon et de La Faute-sur-Mer,

il y avait à l'époque romaine et médiévale, les petits ports d’Angle et de St. Benoist sur Curzon.

Le fleuve et ses affluents ont également fourni l’énergie aux moulins à eau, nombreux dans le

temps surtout pour le broyage des céréales.

En fait, de Beaulieu à Moricq, la navigation était presque nulle. En aval de Moricq, la

navigation était essentiellement maritime, le Lay n'ayant aucun contact direct avec d'autres

rivières ou canaux.

1 Sorte de talus qu’on fait au bord d’une rivière, d’un étang, pour retenir l’eau.

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Le Lay, dans sa partie aval, est une rivière extrêmement remaniée. Il a subi d'importants

travaux de redressement, d’endiguement et de recalibrage sur son cours autrefois très sinueux.

Aujourd'hui les fonctions de la rivière sont :

1) Le drainage de la limite nord du Marais Poitevin : La plupart des marais sont

connectés au vaste réseau de canaux qui assure, non seulement la vidange, mais le

contrôle des niveaux d'eau de toute la région.

2) L’irrigation : Au-dessus de l'estuaire de la rivière, l'eau est prise pour l'irrigation des

cultures.

3) L’apport d’eau potable : Il y a plusieurs réservoirs à la fois sur le fleuve et ses

affluents : l'Yon, le Marillet, la Smagne, le Graon... Ils fournissent non seulement l'eau

de ville, mais sont de grands espaces de loisirs. Les réservoirs sont le lac de Rochereau,

juste au nord de Chantonnay et la retenue de l’Angle Guignard sur le Grand Lay, la

Vouraie sur le Petit Lay, le Moulin Neuf, juste au sud de Chantonnay, sur le Lay. Il y a

des réservoirs supplémentaires sur la rivière Yon au Moulin Papon à la périphérie de La

Roche-sur-Yon et enfin sur la rivière Marillet à Château Guibert à quelques kilomètres

au nord de Mareuil-sur-Lay et également la retenue du Graon sur le Graon.

4) La pêche : La bouche de L'Aiguillon-sur-Mer à l'abri de la rivière offre un port naturel

pour les bateaux de pêche commerciale. La pêche commerciale principale est dans la

culture et la récolte des moules et des huîtres à un degré moindre. On prétend que un

tiers de toutes les

moules récoltées en

France provient de

l'Aiguillon.

Autrefois, jusque dans

la première moitié du XXe

siècle, la marée se faisait sentir

jusqu’à la chaussée de Mareuil-

sur-Lay. La navigation jusqu’à

l’Aiguillon-sur-Mer était

possible (Mareuil était alors un

port fluvial).

Extrait de « Annales de

géographie » de Jules Welsch – 1916 – Vol. 25 – n° 137 –page 339 :

« Actuellement, l’embouchure du Lay laisse pénétrer la marée. On n’y a établi aucun barrage,

pour ne point empêcher les bateaux d’atteindre l’Aiguillon et le Port de Moricq, et le flot y

remonte librement jusqu’au Port de la Claye. »

Dans les années 50, vont être construits 3 ouvrages, ou portes, pour entraver le cours du

Lay : les portes de Mortevieille, de Moricq et du Braud.

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Le Lay est ainsi tronçonné en une série de biefs dont on peut contrôler le niveau d’eau.

Ces ouvrages ont été construits pour éviter les remontées d’eau salée, pour gérer les débits et

faciliter l’irrigation et le travail des terres.

Le Lay à Mareuil au début du XXe siècle

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II. Caractéristiques

1) Longueur 120 km

2) Bassin 1750 km2

3) Bassin collecteur : le Lay

4) Débit moyen 14 m3/s (La Bretonnière)

5) Climat : pluvial océanique

6) Embouchure : Atlantique (baie de l’Aiguillon)

7) Pays traversés : France, Vendée

8) Origine physique et administrative de la partie navigable : Beaulieu (Vendée)

9) Relie : Beaulieu (près de Mareuil-sur-Lay, Vendée) à l'océan Atlantique (anse de

l'Aiguillon)

10) Extrémité physique et administrative : L'Aiguillon (Vendée)

11) Sens conventionnel de descente : De Beaulieu à l'océan

12) Longueur de la partie classée navigable : 40 km

13) Nombre d'écluses : aucune mais aujourd'hui plusieurs barrages mobiles

14) Principales villes traversées : Mareuil, Moricq, l'Aiguillon

15) Départements concernés : Vendée

Le port de Moricq au début du XXe siècle

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III. Administratif

1) Structure administrative de rattachement : DDE et DDAF de la Vendée

2) Statut actuel : Radiée

3) Raisons de son aménagement : Offrir un débouché maritime à Moricq, et drainer les

marais de la région

4) Concessionnaire : Madame de la Taste (4 août 1722, autorisation de perception de

péages 13 juin 1752)

5) Racheté par l'Etat : le 16 mars 1853

6) Radiée : le 28 décembre 1926

Le Lay à Lavaud, un peu à l'aval de Mareuil, au début du XXe siècle

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IV. Les Milieux présents sur le bassin du Lay

Milieux déterminants Pourcentage surfacique

Prés salés méditerranéens 10 %

Prairies humides eutrophes1 20 %

Roselières 5 %

Autres milieux

Vasières et bancs de sable sans végétations

Eaux eutrophes 25 %

Végétations aquatiques

Pâtures mésophiles2 5 %

Dunes paléo-côtières 3 %

Cultures 20 %

Terrains en friche et terrains vagues 10 %

Diagnostic sur les milieux naturels

Des milieux naturels d’importance européenne à préserver :

L’étude de délimitation et de caractérisation de la zone humide du Marais Poitevin (Forum

des Marais Atlantiques, 1999) indique que la dominante d’occupation des sols n’a pas ou peu

évoluée dans le périmètre SAGE Lay entre 1986 et 1997.

Des enjeux forts de conservation sur le marais existent notamment vis à vis :

1) Du devenir des prairies sollicitées par la mise en culture ;

2) De l’abandon d’exploitation agricole des prairies permanentes (notamment les

communaux) ;

3) Des pratiques agricoles mises en œuvre (nivellements, pâturage hivernal…) ;

4) Du déclin général de nombreux habitats et espèces présentes dans le marais.

Reconnu d’importance écologique, le Marais Poitevin fait désormais partie de la démarche

du réseau Natura 2000. La conservation de ce site a nécessité la mise en place d’un DOCOB3

approuvé par arrêté préfectoral le 18 décembre 2003.

Des cours d’eau au fonctionnement perturbé

1 L’eutrophisation d’un milieu est l’accumulation, à température élevée, de débris organiques putrescibles dans

les eaux stagnantes, provoquant la désoxygénation des eaux profondes. 2 Qualifie les êtres vivants qui croissent et prospèrent dans un milieu ou sous un climat qui n'est pas extrême.

3 Les documents d’objectifs sont les plans de gestion des sites et futurs sites Natura 2000. Leur élaboration

comprend trois étapes : l’inventaire écologique et socio-économique, la définition des objectifs de développement durable, la définition des mesures concrètes de gestion. Chacune de ces étapes est validée par le comité de pilotage. Une fois achevé, le document d’objectifs est arrêté par le préfet du département concerné, et déposé dans chacune des mairies du site.

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V. Commentaires et intérêts soulevés par INPN sur le Lay

Cours d'eau à influence saumâtre1 marquée, bordé de belles phragmites2 et de roselières

basses, de prairies subhalophiles3, de digues à Grande ciguë, le Lay possède encore la présence

d'une lentille sableuse pâturée, à l'extrémité aval du site.

Intérêt herpétologique4 avec la reproduction, dans les mares de la lentille sableuse, du

Pélobate cultripède5, espèce rare et menacée en France. Reproduction du Pélodyte ponctué.

Intérêt des digues pour la Couleuvre à collier, la Vipère aspic.

Intérêt ichtyologique6 du Lay comme axe de transit pour l'Anguille, la Grande alose...

Intérêt mammalogique7 : voie d'échange, zone trophique et de refuge pour la Loutre

d'Europe. Présence de la Musaraigne aquatique. Intérêt ornithologique des roselières pour la

reproduction des passereaux paludiques (Rousserole turdoide, Gorge bleue à miroir, Cisticole

des joncs...), des anatidés (Sarcelle d'été, Sarcelle d'hiver...), du Busard des Roseaux.

Intérêt botanique des prairies naturelles humides subsaumâtres. Présence d'une espèce

protégée dans les mares de la lentille sableuse ; le Cératophylle submergé, rare à l'échelle du

Marais Poitevin.

Dégradation des sites par mise en culture des prairies naturelles, par comblement de

mare ; site de reproduction du Pélobate cultripède.

Le barrage de Moricq

1 Qui est mélangé d’eau de mer, qui a un goût salé.

2 Phragmite est le nom vernaculaire de certains roseaux du genre Phragmites.

3 La prairie subhalophile thermo-atlantique se développe dans les grands marais arrière-littoraux de Charente-

Maritime sur un sol argileux compact connu sous le nom local de « bri », à structure fondue en période de forte

pluviométrie mais pouvant présenter de profondes fentes de retrait en période estivale. Ce sol, formé à partir

d'anciennes alluvions fluviomarines déposées au cours du Quaternaire récent (colmatage d'anciens schorres),

présente des taux de salinité fossile variables selon l'âge de leur dépôt mais en général décroissants selon un

gradient ouest/est. Malgré un macro-relief globalement plat (l'altitude moyenne est comprise entre + 2m et +

4m NGF) la microtopographie est remarquablement variée et permet une importante variabilité de l'habitat. 4 Science naturelle spécifiquement dédiée à l'étude des reptiles et des amphibiens.

5 Le Pélobate cultripède est un anoure nocturne de taille moyenne mesurant entre 7 et 9 cm. C’est un

amphibien que l’on nomme communément : grenouille. 6 Branche de la zoologie qui a pour objet l'étude scientifique des poissons et des animaux marins. 7 Etude des mammifères

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VI. Aménagements et travaux réalisés sur le bassin du Lay

1. Aspect général du Lay

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2. Entretien des cours d’eau

Globalement, sur le bassin du Lay, on constate aujourd’hui, que l’entretien des berges

réalisé par les propriétaires riverains :

- Devient de moins en moins fréquent et de moins en moins pratiqué ;

- N’est pas toujours effectué suivant les règles de l’art ;

- Ne coïncide pas toujours avec d’autres démarches que le simple entretien du cours d’eau.

3. Des milieux dépendant d’un fonctionnement hydraulique artificialisé

L’accroissement très important du volume stocké va de pair avec l’accroissement de la

population, des activités de tourisme et des besoins pour l’irrigation. La vocation première de

ces ouvrages est liée à la production d’eau potable.

Cette évolution a comme conséquences :

1. La possibilité de gérer le système « eau » de manière fine en respectant des

débits objectifs et en garantissant une ressource en cas de pénurie ;

2. Un impact écologique direct matérialisé, entre autres, par la limitation de la

circulation piscicole ;

3. Une artificialisation des débits en période d’étiage notamment lorsque les

lâchers des barrages présentent un caractère brutal (Marillet).

Le Lay à Mareuil, actuellement.

4. Une gestion hydraulique conflictuelle dans le marais

La gestion hydraulique dans le marais est apparue comme l’un des enjeux majeurs de

l’élaboration du SAGE du Lay. Les usages agricoles sont aujourd’hui privilégiés au dépend de la

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préservation du milieu naturel, en imposant des niveaux relativement bas sur les prairies

humides.

Il semble incontournable de lancer une démarche de concertation, visant à :

1) Renforcer la solidarité des acteurs amont et aval ;

2) Identifier et localiser les enjeux liés à la gestion hydraulique ;

3) Identifier les nœuds de gestion hydrauliques ;

4) Elaborer des documents synthétisant ces éléments, qui pourront servir de base à

la gestion de l’ensemble du système.

5. Une vulnérabilité importante de certaines zones face aux inondations

De nombreuses démarches ont été engagées dans le but de limiter les dangers liés au

passage des crues sur le bassin du Lay. Différents systèmes et outils ont été lancés mais il

semble nécessaire d’appuyer ces démarches afin qu’elles puissent devenir opérationnelles et

pérennes sur l’ensemble du bassin :

1) En termes de prévention : deux Plans de Prévention des Risques d’Inondation

(PPRI) existent. Certaines zones sont concernées par des phénomènes

d’inondation et ne font pas l’objet de démarche PPRI, une réflexion doit

s’engager sur ces secteurs du marais et de l’estuaire.

2) En terme d’information : Le constat est fait d’un manque de communication

amont / aval et par conséquent des difficultés d’organisation et de coordination

quant aux lâchers de barrages et aux ouvertures de vannes du marais.

6. Evolution des milieux naturels, zones humides et cours d’eau

Sans les compromis négociés et votés par la CLE en matière de gestion de la nappe, la

zone NATURA 2000 en bordure du marais Poitevin reste liée aux assèchements des sources de

bordure. Pour les milieux aquatiques, le scénario tendanciel n’est pas satisfaisant en raison de

plusieurs effets cumulatifs. Les impacts sur le milieu concernent la dégradation de berge, le

colmatage du fond des rivières, l’impossibilité de franchir des ouvrages sur des cours d’eau

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classés migrateurs et sur une diminution des fonctionnalités épuratoires et hydrauliques des

zones humides.

Dans ses orientations, le SAGE prévoit le lancement de contrat restauration entretien

des cours d’eau (CRE) sur le Lay amont et aval. Des actions spécifiques sont demandées en

matière de restauration de frayères, de franchissabilité, de restauration de berge et d’entretien

de la ripisylve. Dans le marais, le Contrat Restauration Entretien Zones Humides (CRE-ZH),

intègre la gestion des niveaux d’eau, le maintien des connexions hydrauliques, la préservation

des zones humides…

7. Potentiel hydroélectrique

Une seule installation de production d’hydroélectricité a été recensée. Le potentiel

identifié s’élève à 987 kW dont 320 kW sont très difficilement mobilisables en raison des règles

de protection en vigueur sur le bassin versant (source : Agence de l’eau Loire Bretagne).

8. Evolution des crues et inondations

L’information et le schéma d’alerte de crues restent à développer et à consolider entre

l’amont et l’aval. Le manque de connaissance de l’aléa et des risques sur le Lay aval est flagrant

alors que l’urbanisation et l’imperméabilisation progressent fortement sur le bassin versant, en

particulier sur les communes rétro-littorales.

Un périmètre de protection a été arrêté le 29 avril 1997 après consultation des

communes, Région et Département puis du comité de bassin (le 5 décembre 1996). Il

comprend le bassin versant du LAY proprement dit et une partie du marais poitevin (secteur

de LUÇON et de TRIAIZE) qu’il alimente par les canaux.

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VII. La Faune

1. Des contextes piscicoles perturbés

Un contexte piscicole est en bon état (conforme) quand l’ensemble du cycle biologique

de l’espèce repère peut se dérouler normalement, perturbé quand au moins l’une des phases

vitales est compromise, et dégradé quand au moins l’une des phases est impossible (sans

apport extérieur, l’espèce disparaît). Le bassin du Lay présente des contextes piscicoles

perturbés, aucun contexte n’étant conforme pour un accomplissement normal du cycle

biologique. La fonction « reproduction » est la plus menacée pour l’espèce repère brochet, qui

nécessite des périodes de submersion de zones végétalisées.

2. Un potentiel migratoire améliorable

Le potentiel de migration sur le bassin reste contraint par :

1) L’impossibilité pour l’anguille (migrateur amphihalin) de franchir des ouvrages

hydrauliques, limitant ainsi la colonisation amont du bassin par cette espèce ;

2) Les difficultés de migration des autres espèces : les espèces dulçaquicoles

comme la truite pour le contexte piscicole du Grand Lay ;

3) La méconnaissance des autres espèces potentiellement présentes sur le bassin :

truite de mer, saumon atlantique, grande alose, alose feinte, lamproie marine…

3. Habitats d’espèces

Prairies humides atlantiques et subatlantiques (Cor. 37.21)

Roselières à Phragmites (Cor.53.11), à Baldingères (53.16)

Magnocariçaies (53.21)

Prairies mésophiles pâturées (38.1)

Digues et levées

4. Directive Oiseaux, annexes 1 et 2

Héron bihoreau (Nycticorax), Héron garde-boeufs (Bubulcus ibis), Aigrette garzette

(Egretta garzetta), Héron pourpré (Ardea purpurea), Cigogne blanche (Ciconia), Pluvier doré

(Pluvialis apricaria), Vanneau huppé (Vanellus), Combattant varié (Philomachus pugnax),

Courlis corlieu (Numerius phaeopus), Barge à queue noire (Limosa), Chevalier gambette

(Tringa totamus), Guifette noire (Chlidonias niger), Oie cendrée (Anser), Sarcelle d’été (Anas

querquedula), Canard siffeur (Anas penelope), Sarcelle d’hiver (Anas crecca), Busard des

roseaux(Circus aeroginosus), Circaëte Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), Hibou des Marais

(Asio fammeus), Râle des genêts (Crex), Tarier des prés (Saxicola rubetra)...

5. Protection nationale

Renoncule à feuilles d’ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), Etoile d’eau

(Damasionum alisma), Gratiole offcinale (Gratiola offcinalis)

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6. Superficie prévisionnelle concernée

Les superficies prévisionnelles indiquées concernent les superficies d’habitats qui ne

relèvent pas de la MSA (Mutualité Sociale Agricole) et qui feraient l’objet d’une demande de

contrat Natura 2000, hors Mesure Agri Environnementale. Il s’agit d’une estimation pour 5 ans.

Prairies saumâtres à subsaumâtres : 50 ha

Prairies humides atlantiques et subatlantiques : 50 ha

Pelouses sèches semi naturelles et faciès d’embuisonnement sur calcaire : 30 ha

Mégaphorbiaies : 10 ha

Mizottes : 20 ha

Roselières à Phragmites ou baldingères : 15 ha

Magnocariçaies : 5 ha

Prairies mésophiles de fauche : 5 ha

Prairies mésophiles pâturées : 5 ha

Digues et levées : 15 ha

7. Oiseaux Spatule blanche Platalea leucorodia

Oie cendrée Anser anser

Bernache cravant Branta bernicla

Tadorne de Belon Tadorna tadorna

Canard colvert Anas platyrhynchos

Sarcelle d'hiver Anas crecca

Canard chipeau Anas strepera

Canard siffleur Anas penelope

Canard pilet Anas acuta

Sarcelle d’été Anas querquedula

Canard souchet Anas clypeata

Milan noir Milvus migrans

Busard des roseaux Circus aeruginosus

Faucon crécerelle Falco tinnunculus

Grue cendrée Grus grus

Avocette élégante Recurvirostra avosetta

Grand gravelot Charadrius hiaticula

Pluvier argenté Pluvialis squatarola

Bécasseau maubèche Calidris canutus

Bécasseau variable Calidris alpina

Bécasseau minute Calidris minuta

Courlis cendré Numenius arquata

Courlis corlieu Numenius phaeopus

Barge à queue noire Limosa limosa

Barge rousse Limosa lapponica

Chevalier gambette Tringa totanus

Chevalier guignette Actitis hypoleucos

Hibou des marais Asio flammeus

Martin pêcheur Alcedo athis

Alouette des champs Alauda arvensis

Alouette calandrelle Calandrella

brachydactyla

Pipit farlouse Anthus pratensis

Bergeronnette printanière Motacilla flava

Gorgebleue à miroir Luscinia svecica

Rousserolle effarvatte Acrocephalus cirpaceus

Rousserolle turdoïde Acrocephalus rundinaceus

Fauvette grisette Sylvia communis

Cisticole des joncs Cisticola juncidis

Bruant des roseaux Emberiza schoeniclus

Oie cendrée Anser anser

Bernache cravant Branta bernicla

Tadorne de Belon Tadorna tadorna

Canard colvert Anas platyrhynchos

Sarcelle d'hiver Anas crecca

Canard siffleur Anas penelope

Canard pilet Anas acuta

Canard chipeau Anas strepera

Canard souchet Anas clypeata

Avocette élégante Recurvirostra avosetta

Grand gravelot Charadrius hiaticula

Pluvier argenté Pluvialis squatarola

Page 19: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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Bécasseau maubèche Calidris c. islandica

Bécasseau variable Calidris alpina

Courlis cendré Numenius arquata

Barge à queue noire Limosa l. islandica

Barge rousse Limosa lapponica

Chevalier gambette Tringa totanus

Chevalier gambette Tringa t. totanus

Grand gravelot Charadrius hiaticula

Pluvier argenté Pluvialis squatarola

Bécasseau maubèche Calidris c. canutus

Barge à queue noire Limosa l. limosa

Courlis corlieu Numenius phaeopus

8. Reptiles

Lézard vert Lacerta viridis

Couleuvre vipérine Natrix maura

Couleuvre verte et jaune Coluber viridiflavus

Vipère aspic Vipera aspis

9. amphibiens

Pélodyte ponctué Pelodytes punctatus

Crapaud commun Bufo bufo

Rainette Méridionale Hyla meridionalis

10. Mammifères

Rhinolohe euryale (Rhinolophus euryale)

Muruin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus)

Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus)

Murin de Bechstein (Myotis bechsteini) :

Loutre d'Europe (Lutra lutra

Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrum-equinum)

Grand Murin (Myotis myotis)

Castor d'Europe (Castor fiber

Campagnol amphibie (Arvicola sapidus)

Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros)

11. Poissons

Bouvière (Rhodeus sericeus amarus)

Chabot (Cottus gobio)

Grande Alose (Alosa alosa)

Lamproie de Planer (Lampetra planeri)

Lamproie de rivière (Lampetra fluviatilis

Lamproie marine (Petromyzon marinus

Loche de rivière (Cobitis taenia)

Page 20: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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12. Invertébrés

Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) Azuré de la Sanguisorbe (Maculinea teleius) Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) Cuivré des marais (Lycaena dispar) Damier de la Succise (Euphydryas aurinia) Ecaille chinée (Callimorpha quadripunctaria) Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) Fadet des laîches (Coenonympha oedippus) Gomphe à cercoïdes fourchus (Gomphus graslinii) Gomphe serpentin (Ophiogomphus cecilia)

L'estuaire du Lay, à l'Aiguillon

Page 21: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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VIII. La Flore

Aster lanceolatus Willd aster lancéolé

Azolla filiculoides azolle faussefougère

Bidens frondosa L. bident à fruits

Egeria densa Planch. élodée dense

Elodea nuttallii (Planchon) élodée de

Nuttall,

Lindernia dubia (L.) Pennell lindernie

douteuse

Baccharis halimifolia L. séneçon en arbre

Cuscuta australis R.Br. cuscute volubile

Ludwigia peploides (Kunth) P.H.Raven

jussie rampante

Ludwigia uruguayensis (Camb.) Hara jussie

d'Uruguay,

Myriophyllum aquaticum (Velloso)

Verdcourt myriophylle du Brésil

Buddleja davidii Franchet arbre-

auxpapillons,

Cortaderia selloana herbe de la pampa

Anthemis maritima L. camomille maritime

Cotula coronopifolia L.cotula à feuilles de

coronopus

Cyperus eragrostis Lam. souchet robuste

Hydrocotyle ranunculoides hydrocotyle

fausse renoncule

Meerb. balsamine du Cap

Impatiens glandulifera Royle balsamine

géante,

Pterocarya fraxinifolia

Acer negundo L. érable négundo

Aster squamatus aster écailleux

Bidens connata bident à feuilles connées

Brassica napus L. colza

Carpobrotus edulis

Chenopodium ambrosioides L. chénopode

fausse-ambroisie

Cyperus esculentus L. souchet doré

lusitanicum Rouy]

Althenia filiformis

Angelica heterocarpa

Antinoria agrostidea

Apium graveolens

Apium repens

Armeria maritima (Mill.) Willd.

Artemisia maritima L.

Arthrocnemum fruticosum

Blysmus compressus

Bupleurum tenuissimum

Calamagrostis canescens

Callitriche palustris

Callitriche truncata Guss.

Carduus crispus

Carex curta Gooden.

Carex davalliana

Carex diandra Schrank

Carex dioica L.

Carex elongata L

Carex extensa Gooden.

Carex hostiana

Carex lasiocarpa Ehrh.

Carex lepidocarpa Tausch

Carex limosa

Dipsacus pilosus

Drosera intermedia Hayne

Drosera rotundifolia L

Elatine alsinastrum L.

Elatine hexandra (Lapierre)

Elatine macropoda Guss.

Eleocharis quinqueflora (Hartmann)

Epilobium palustre L

Epipactis palustris (L.)

Equisetum x moorei Newman

Limonium vulgare Mill. [

Limosella aquatica

Lindernia procumbens (Krock.)

Liparis loeselii (L.)

Littorella uniflora

Lobelia dortmanna

Luronium natans (L.)

Lycopodiella inundata

Lythrum borysthenicum

Marsilea quadrifolia L.

Melilotus indicus (L.)

Menyanthes trifoliata L.

Myosotis sicula Guss.

Myriophyllum verticillatum

Page 22: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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Najas minor All.

Nardus stricta L.

Narthecium ossifragum

Nasturtium microphyllum (Boenn.)

Nymphoides peltata (S.G.Gmel.) Kuntze

Oenanthe foucaudii Tess.

Oenanthe lachenalii C.C.Gmel.

Ophioglossum azoricum C.

Orchis coriophora L. subsp. coriophora

Orchis laxiflora Lam.

Poa palustris L.

Polygala amarella Crantz)

Polygonum bistorta L.

Polygonum minus Huds.

Polypogon maritimus Willd. [subsp.

maritimus]

Polypogon monspeliensis (L.) Desf.

Polypogon viridis (Gouan) Breistr.

Potamogeton acutifolius Link

Potamogeton alpinus Balb.

Potamogeton berchtoldii

Potamogeton friesii Rupr.

Potamogeton x zizii W.D.J.Koch ex

Retenue de l’Angle Guignard : traitement de l’eau

Page 23: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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IX. Contraintes rencontrées

1. Evolution de la gestion quantitative

En termes d’alimentation en eau potable (AEP), les scénarios contrastés d’évolution ont

estimé une évolution de la consommation sur le secteur comprise entre + 16% et + 40% entre

1999 et 2015. Cette évolution importante s’explique par un accroissement de la population de la

Vendée et un fort tourisme en période estivale. En l’absence du plan, un risque de pénurie est

réel pour la fin de saison estivale (septembre, octobre) si le remplissage au 1er juin des barrages

ne dépasse pas les 80%. Dans un tel contexte, où l’AEP prime, les arrêtés de restriction

préfectoraux sur l’irrigation et les débits d’étiage (ou les débits réservés) sont nécessaires

quasiment chaque année. Le SAGE, pour répondre aux besoins prioritaires de l’eau potable,

aux respects des débits réservés et d’étiage et aux besoins de l’irrigation, détermine dans son

règlement, des volumes par barrage et par usage. Surtout, il fixe un volume maximum

exportable qui assure l’équilibre des milieux naturels et des usages sur le bassin du LAY.

En termes

d’irrigation à partir

des ressources

superficielles, les

tendances envisagent

une stabilisation des

besoins en

prélèvements sur le

bassin. Par contre,

face à l’accroissement

des besoins en eau

potable sur les

retenues et au respect

des débits d’étiage 1

sur les rivières, la

pérennité des volumes dans les barrages ou dans les rivières n’est plus garantie, au risque

d’aggraver des situations conflictuelles en été. Le SAGE définit les volumes affectés pour

l’irrigation depuis les barrages. En cas de difficultés d’approvisionnement en eau potable, une

restriction de 20% est fixée sur ces volumes au profit de la potabilisation. A partir de la nappe

du sud Vendée, et en l’absence de SAGE, les marais mouillés de bordure en zone NATURA

2000 connaissent les mêmes situations d’assèchement, voire d’inversions d’écoulement

localisés du marais vers la nappe.

Face aux risques de contentieux européens, des règles de restriction très dures dans un

calendrier serré (2009 – 2012) sont envisagées, afin d’enrailler les arrêtés de restriction annuels

mais empêchant toute adaptation de la production céréalière sur la plaine calcaire. La CLE

dans son rôle de concertation, a décidé un scénario alternatif avec la fixation de cotes

1 En hydrologie, l’étiage1 correspond statistiquement (sur plusieurs années) à la période de l’année où le débit

d’un cours d'eau atteint son point le plus bas

Page 24: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

P a g e | 23

objectives pour 2015, la définition d’un volume prélevable et la création de retenues de

substitution.

Les dispositions du SAGE fixent des orientations en matière de lutte contre les

pollutions diffuses, agricoles et le ruissellement. Le SAGE prévoit également des objectifs et

leurs dispositions sur l’assainissement, l’accent étant mis sur l’amélioration de la collecte, avant

un meilleur traitement de l’azote et du phosphore sur les stations d’épuration. Les priorités

sont localisées sur les bassins versants d’eau potable.

Enfin, le SAGE demande la poursuite des programmes d’actions bassins versants sur

Moulin Papon, Rochereau et Angle Guignard – Vouraie, ces 2 derniers étant des captages

stratégiques prioritaires selon le projet de SDAGE 2009.

2. Une stratégie réaliste votée en 2005

La stratégie du SAGE a été choisie à l’issue de la phase « définition des tendances et

scénarios d’évolution ». Plusieurs scénarios ont été envisagés pour la quasi-totalité des thèmes

au cours du second semestre 2004.

Le scénario minimal (« évolution sans le SAGE ») a été considéré comme insuffisant.

D’une part, le volet réglementaire strict mettait à néant une dynamique d’acteurs et de

concertation sur le bassin versant (au travers par exemple des opérations contractuelles ou des

réunions de gestion de l’étiage). D’autres part, le scénario tendanciel s’avérait insuffisant au

regard des objectifs affichés de bon état ou de bon potentiel sur les masses d’eau du territoire.

Le scénario ambitieux (« maximaliste ») qui apporterait la meilleure solution

environnementale, n’a pu être poursuivi compte tenu des enjeux socio-économiques et des

usages ; compte tenu aussi de l’incapacité des maîtres d’ouvrages locaux ou leur inexistence,

sur certains secteurs, pour y répondre.

C’est par conséquent les propositions alternatives (« scénario optimal »), apportant une

plus-value environnementale systématique et tenant compte de la réglementation qui ont été

recherchés. Les objectifs visent ainsi une gestion équilibrée de la ressource, prenant en

considération les enjeux environnementaux et le respect des équilibres socio-économiques.

En effet, les enjeux complexes concentrés sur le bassin ont généré de longs débats. La CLE,

responsable de la gestion intégrée a joué pleinement son rôle de concertation en associant

systématiquement le triptyque : protection, gestion, aménagement.

Page 25: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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X. Règles et lois appliquées sur le site

Cohérence avec les objectifs de protection de l’environnement

1. Niveau international

La convention de RAMSAR de 1971 pour la conservation des zones humides

d’importance internationale ne liste pas de zones humides sur le bassin du LAY. Cependant, le

SAGE porte une attention particulière aux zones humides. Il prévoit le recensement de

l'ensemble de ces zones en vue de leur préservation et en attend une gestion adaptée. Sur le

marais Poitevin, le Forum des marais Atlantiques a délimité et caractérisé la zone humide en

1999.

En lien avec la convention de BERNE relative à la conservation de la vie sauvage et du

milieu naturel de l’Europe, pour préserver la biodiversité, le SAGE prévoit également :

- de contrôler et contenir l'expansion des espèces envahissantes,

- d'améliorer la qualité des habitats aquatiques et des zones de reproduction des poissons,

- de mieux gérer les plans d’eau existants,

- d'améliorer le fonctionnement hydrologique et écologique des cours d'eau,

- de restaurer et protéger les berges et leurs ripisylves,

- de maintenir des débits des cours d'eau compatibles avec la vie aquatique.

La convention de BONN : l’amélioration des migrations piscicoles sur le territoire par

la restauration des ouvrages, leur gestion et leur franchissabilité participera à la conservation

des espèces migratrices conformément à la convention de BONN sur la conservation des

espèces migratrices appartenant

à la faune sauvage.

Le protocole de KYOTO

est lié à la convention cadre des

Nations Unies sur les

changements climatiques de

1997. Aucun projet

d’hydroélectricité n’est prévu sur

le territoire du SAGE à l’heure

actuelle. Le SAGE ne présente

pas de volet relatif à

l’hydroélectricité et se trouve par

conséquent peu touché par ce

protocole.

2. Niveau communautaire

La Directive Cadre Européenne (DCE) du 23 octobre 2000 adoptée par le conseil et le

parlement européen définit un cadre pour la gestion et la protection des eaux par grand bassin

Page 26: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

P a g e | 25

hydrographique au plan européen. Le projet de SAGE contribue aux objectifs prévus par la

directive à savoir la non-dégradation de la qualité des eaux et l'atteinte, d'ici 2015, d'un bon état

général des eaux souterraines et superficielles. Il définit ainsi des objectifs physico-chimiques à

atteindre en 2015, avec des paramètres initialement prévus dans le SDAGE de 1996. Le projet de

SAGE prévoit différentes dispositions pour l'amélioration de la qualité de l'eau par la limitation

des rejets et des transferts vers les réseaux hydrographiques et l'amélioration des capacités

auto épuratoires des cours d'eau.

Le SAGE comprend également plusieurs orientations pour le rétablissement et la

préservation des équilibres hydro morphologiques et écologiques des cours d'eau et des

milieux associés. Les masses d’eau du bassin et les objectifs environnementaux associés sont

listés au chapitre 8 Annexes.

3. Niveau national

Le plan national santé-environnement a pour objectif de rendre l'environnement

plus respectueux la santé en limitant les polluants et les risques qu'il véhicule.

Par l'amélioration de la qualité de l'eau, ressource pouvant être rendue potable, le SAGE

contribue à la réalisation de l'axe 2 de ce plan :

1) protéger la santé en améliorant la qualité des milieux (air et eau).

2) Il prévoit également la sécurisation de l'alimentation en eau potable et rappelle

les délais concernant la mise en place des périmètres de protection des captages

(2010).

Par les orientations de formation et d'information relatives à l'utilisation des produits

phytosanitaires, le SAGE, dans son chapitre 5, est en cohérence avec l'axe 4 du plan : mieux

maîtriser les risques liés aux substances chimiques.

Dans le même sens, le projet de SAGE est en cohérence avec le Plan Régional Santé

Environnement de la Région des Pays de Loire qui prévoit de :

1) améliorer la qualité de l’eau potable en préservant les captages d’eau potable

des pollutions ponctuelles et diffuses,

2) limiter les pollutions des eaux et des sols dues aux pesticides et à certaines

substances potentiellement dangereuses, et estimer l’exposition de la

population.

Le Plan de Gestion de la Rareté de l’Eau est une communication en Conseil des

Ministres en octobre 2005 à la suite des années sèches (2003, 2005). Ce plan doit être décliné

par bassin versant. En 2006, 10 bassins versants ont été désignés comme pilote en France. Ce

plan a pour objectifs de donner une nouvelle marge de sécurité à l’alimentation en eau potable

et de concilier les différents usages de l’eau tout en préservant les milieux aquatiques. Les trois

axes du plan sont :

1) une priorité à l’eau potable,

2) une gestion économe de l’eau et un partage entre les différents usages,

3) une meilleure valorisation de l’eau.

Page 27: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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Le projet de SAGE décline deux chapitres pour l’eau potable. Le chapitre 7 fixe la

priorité pour l’eau potable et demande la poursuite des programmes de bassins versants. Il

demande également la poursuite de la diversification des forages, la conservation des forages

existants et l’augmentation des économies d’eau aussi bien chez les distributeurs que chez le

consommateur privé. Le chapitre 8 du PAGD, complété par les articles 1 et 2 du règlement

demande la mise à jour des règlements d’eau et définit les volumes pour l’eau potable par

barrage.

L'économie de l'eau est mise en avant dans le programme du SAGE. Cette économie

concerne tous les acteurs (collectivités, agriculteurs, consommateurs). Elle passe par une

diminution des consommations en eau, une amélioration du rendement des réseaux

d'alimentation en eau potable et une maîtrise des prélèvements pour l'irrigation. La

diversification des ressources par les eaux souterraines sur les secteurs favorables se cumule

avec les actions d'économie d'eau : reconquête de la qualité des eaux souterraines,

conservation des forages, augmentation de la production à SAINTE GERMAINE et poursuite

des essais dans le socle, favoriseront la sécurisation de l’alimentation en eau potable. Le projet

de SAGE répond ainsi au Plan de Gestion de la Rareté de l’Eau.

4. Niveau infranational

Commission de coordination des trois SAGE et gestion de la nappe

La commission de coordination des trois SAGE a été créée par arrêté préfectoral

n°83/SGAR/ du 29 avril 1999. Elle

est chargée de vérifier la

cohérence des politiques

proposées par les SAGE. En mars

2006, un groupe expert a été

constitué en vue de définir les

critères d’appréciation du contenu

des SAGE au regard des

fonctionnalités hydro biologiques

du marais, en vue aussi de

déterminer les valeurs de niveaux

dans le marais et de piézométries1

des nappes et d’en déduire les

diminutions nécessaires des

prélèvements.

A l’issue de ce travail, la commission de coordination du 24 juin 2009 a rédigé la

disposition 7C4 :

1) les objectifs de niveaux proposés dans le marais sont proches des observations

actuelles ou sont atteignables dans un souci d’amélioration de l’étiage estival.

Par contre, les dates de respect comportent des différences de 15 jours.

1 Le niveau, la cote ou la surface piézométrique est l'altitude ou la profondeur (par rapport à la surface du sol)

de la limite entre la zone saturée et la zone non saturée dans une formation aquifère. Ce niveau est mesuré à l'aide d'un piézomètre. La cote piézométrique au point i s'écrit : Cp(i) en mètres.

Page 28: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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2) La gestion de la nappe pour laquelle la cote d’arrêt des prélèvements en nappe

est à 0.0 m NGF à LONGEVILLE SUR MER et 0.20 m NGF à LUÇON. Elle

prévoit un volume prélevable printemps + été de 4.8 Mm3.

De son côté, la CLE a mené une étude hydrogéologique complémentaire (cf. 4.4.2. Un

choix pragmatique de la CLE). Forte de ces éléments, la CLE a décidé de proposer le scénario

suivant :

1) en définissant une piézométrie d’objectif (POE) mensuelle, la CLE garantit une

gestion pragmatique qui s’affranchit des variations journalières fortes liées aux

conditions météorologiques,

2) la POE est définie comme la moyenne des deux piézomètres de référence,

conservant l’historique des valeurs et surtout, une gestion unique sur un secteur

hydrographique et hydrogéologique cohérent,

3) un respect des objectifs en 2015 avec une évolution régulière du protocole de

gestion de la nappe et la réalisation de retenues de substitution pour un volume

minimum de 600 000 m3.

Enfin, une évaluation financière est établie à partir d’un volume prélevable en été de

l’ordre de 5 Mm3 pour une POE mensuelle de + 0,25 m NGF.

Sur la base des scénarios contrastés évoqués, la CLE a défini en juillet 2007 sa ligne de

conduite pour la gestion de la nappe et pour l’écriture du SAGE. Cette ligne de conduite a été

votée démocratiquement.

Au final, le projet de SAGE a été adopté par la CLE en février 2008 après une réunion de

Bureau (novembre 2007) et une réunion de CLE (janvier 2008).

Pour être pleinement compatible avec le SDAGE, le projet de SAGE devra intégrer des

nouveaux éléments introduits dans le projet de SDAGE courant 2009 et ce, d’ici fin 2012.

Plan de gestion des poissons migrateur

Le comité de gestion des poissons migrateurs (COGEPOMI) est créé par décret de 16

février 1994. Présidé par le Préfet de région des Pays de la Loire, le COGEPOMI est chargé

d’élaborer le plan de gestion des poissons migrateurs (PLAGEPOMI). Ce plan de gestion est

publié au recueil des actes administratifs de chacun des départements concernés et représente

le document de référence en matière de gestion des migrateurs sur le bassin Loire.

Le plan de gestion des poissons migrateurs 2003 – 2007 du bassin Loire, côtiers

vendéens et Sèvre niortaise a été prorogé. Le futur plan de gestion est en cours de rédaction et

devra respecter le plan de gestion anguille, en application du règlement européen du 18

septembre 2007.

Les trois grands axes de mesures proposés de ce futur plan portent sur la restauration

de la libre circulation piscicole, la préservation et la reconquête des habitats piscicoles et la

réduction des mortalités des anguilles.

Page 29: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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Le plan départemental de protection du milieu aquatique et de gestion des ressources

piscicoles (PDPG) doit être réalisé par la Fédération Départementale de la Pêche et de

Protection des Milieux Aquatiques. Le SAGE du LAY prévoit déjà :

1) la franchissabilité des ouvrages hydrauliques et préconise plusieurs solutions

dans la disposition liée à la circulation piscicole ;

2) des actions spécifiques pour la restauration des habitats piscicoles à inclure

dans le cadre des contrats restauration entretien des rivières et zones humides ;

3) Le maintien des connexions hydrauliques avec les zones humides.

Schéma départemental pour l’alimentation en eau potable en Vendée

En novembre 2006, Vendée Eau a présenté un projet de schéma directeur. Les objectifs

du SAGE en termes de gestion quantitative (volumes par usage, diversification des ressources,

augmentation des rendements, économies d’eau…), les objectifs de qualité de la ressource

(réduction des pollutions diffuses, poursuite des opérations sur bassin AEP,…) sont cohérents

avec le projet de schéma départemental. A noter, le règlement qui définit volume maximum à

transférer vers d’autres bassins constitue une règle nouvelle de gestion pour les SIAEP

concernés.

Page 30: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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XI. Enjeux liés au bassin du Lay

1. Une réflexion globale avec des enjeux complexes à concilier

La démarche SAGE a été initiée pour faire face aux enjeux du bassin : protection des eaux

superficielles à rendre potables, amélioration de la qualité des eaux, amélioration de la gestion

amont – aval en période d’étiage, gestion des eaux souterraines. Suite à la loi sur l’eau de 1992,

l’élaboration d’un SAGE se confirme être l’outil nécessaire de clarification et de négociation

pour une politique globale de gestion de la ressource en eau.

Mais le fleuve du LAY concentre sur 2 200 km² de multiples enjeux aussi bien sur le plan

écologique qu’économique. Le bassin versant superpose ainsi :

1) 6 barrages et 5 usines de potabilisation produisant 17 Mm3 annuel pour

desservir le centre du département de la Vendée, la côte touristique du sud

Vendée en été et la Rochelle ;

2) Une forte présence d’élevages dans le bocage (canards, bovins, volailles, lapins),

en amont du bassin versant (bassins de Rochereau et d’Angle Guignard) ;

3) Une irrigation importante développée sur la plaine calcaire, secteur du moyen

Lay et de la Smagne principalement, avec un besoin annuel proche de 25 Mm3 ;

4) Un marais Poitevin qui offre une diversité d’habitats naturels pour la faune

(avifaune, insectes, vertébrés) qui s’expliquent par un cortège floristique large,

classés en zone NATURA 2000 ;

5) Un marais Poitevin avec des vocations agricoles, l’élevage d’une part et les

grandes cultures, gagnées en partie par poldérisation d’autre part ;

6) Une côte touristique très attractive, pour ses plages, expliquant les pics de

consommation d’eau potable : deux communes voient leur population

multipliée par plus de 20 en été ;

7) Une production ostréicole et mytilicole patrimoniale en Baie de l’Aiguillon et

d’une importance économique reconnue nationalement.

Les études d’état des lieux et de diagnostic, ainsi que plusieurs études complémentaires

(pollution bactérienne, gestion hydrogéologique) ont renforcé la connaissance du territoire. La

connaissance globale du bassin apportée, en particulier sur la qualité, les zones humides, les

eaux souterraines, a permis à la CLE de préparer les orientations du bassin du LAY en

connaissance de cause puis d’arbitrer en 2004, à partir de différents scénarios, au cours de la

rédaction de la stratégie, votée en 2005. Evaluation hydrographique et la maîtrise des eaux

pluviales, en priorité sur les têtes de bassin.

2. Une large concertation

Le SAGE est un outil de planification pour tous les milieux aquatiques. L’élaboration du

projet s’est appuyée sur une volonté de concertation entre les acteurs du territoire afin de

définir progressivement des objectifs partagés. La préparation du SAGE a fait l'objet d'un

important travail de concertation au sein de la CLE mais aussi avec l'ensemble des acteurs de

l'eau du territoire.

Page 31: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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Plusieurs dizaines de réunions ont été organisées autour du projet : réunion de la CLE, de

son Bureau, de ses groupes techniques, de travail par thèmes (étiage, inondation…) ou sur le

terrain, ainsi que des réunions publiques d'information à chaque étape décisive réparties sur le

bassin versant (diagnostic, tendances et scénarios, stratégie).

La concertation et l'information s'est également traduite par :

1) une lettre d'information du SAGE pour exposer le choix de la stratégie de la

CLE,

2) la réalisation de 4 panneaux d’exposition mis à disposition lors des

événementiels organisés par les collectivités,

3) l’alimentation du site de l’Agence de l’eau http://extranet.eau-loire-bretagne.fr/

pour les trois SAGE du marais Poitevin,

4) l’alimentation du site géré par l’Office International de l’Eau

5) les interventions et informations données dans les collectivités et

établissements scolaires.

Enfin, le grand public est consulté dans le cadre de l’enquête publique sur le projet de

SAGE, enquête qui succède à la consultation des collectivités et chambres consulaires

concernées. Aussi, la méthode de travail s'inscrit dans le cadre de la convention d'Aarhus sur

l'accès à l'information et la participation du public au processus décisionnel ainsi que dans le

principe de la Directive Cadre sur l'Eau qui attend une participation active des acteurs de l'eau

et du public.

3. Evaluation environnementale du SAGE du Lay

a) Une approche territorialisée pour une meilleure cohérence

D’une part, la préservation des espaces privilégie une approche globale du bassin avec

l’objectif de bon état écologique et piscicole des cours d’eau, l’objectif de gestion des zones

humides ou le développement de la communication entre acteurs (amont – aval) lors des crues

et inondations. D’autre part, la préservation de la qualité des ressources en eau passe par une

approche territorialisée : définition de points nodaux complémentaires et des objectifs de

qualité associés par bassin versant d’alimentation en eau potable, dispositions relatives aux

pollutions diffuses localisées sur des communes sensibles, poursuite des programmes d’actions

sur deux bassins versants stratégiques (ANGLE GUIGNARD et ROCHEREAU), gestion

soutenable de la nappe en bordure du marais et des niveaux d’eau.

b) Un choix pragmatique de la CLE

Sur le thème de la gestion des eaux souterraines, la CLE a fait preuve de pragmatisme et

de réalisme. A partir des débats, des connaissances de terrain et d’une étude hydrogéologique

complémentaire4, le SAGE fixe des cotes objectives à atteindre pour 2015 et demande d’ici là

l’évolution progressive du protocole de gestion des nappes du sud Vendée. Ainsi, le SAGE tient

compte de la faisabilité du projet et des limites des connaissances scientifiques. Fruit d’une

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conciliation entre des enjeux contradictoires, le scénario alternatif proposé, apporte une plus-

value environnementale à la gestion de la nappe en tenant compte des marges de manœuvres

permises par la réglementation.

Enfin, il est important de noter que l’étude complémentaire produite en 2007, présente

des résultats similaires à la contre-expertise du Département de la VENDEE5.

Ce projet de SAGE du Lay, ayant été validé en 2008, ne pouvait pas répondre

exactement à la disposition 7C4 du SDAGE rédigée en juin 2009. Conformément à cette

disposition, le projet de SAGE du LAY définit des objectifs piézométriques sur deux secteurs du

territoire mais les dates de mises en œuvre et les valeurs ne concordent pas avec celles figurant

dans le SDAGE 2009. Il n’y a cependant pas réellement d’incompatibilité dans la mesure où le

SDAGE précise que ces valeurs ne sont applicables après le SDAGE 2009.

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Le SAGE est un document de planification visant une meilleure gestion de l’eau sur un

bassin versant. En termes d’effets sur l’environnement, l’ensemble des préconisations du SAGE

du LAY auront un impact positif et cumulatif sur le bassin concerné. Les effets attendus sur

l’environnement portent essentiellement sur l’eau, mais concernent également les effets sur le

paysage, la biodiversité, la santé et l’air.

c) Effets sur la ressource en eau

Etant donné la présence de 6 retenues sur le bassin du LAY, le SAGE a fixé

l’alimentation en eau potable et sa qualité, prioritaires. Le SAGE détermine des objectifs

d’amélioration de la qualité des eaux superficielles sur chaque retenue d’eau potable avec

comme axe majeur, la diminution de l’eutrophisation. Dans ce sens, la poursuite des

opérations bassins versants est demandée sur Rochereau, Angle Guignard - Vouraie et Moulin

Papon. Un objectif de 7% d’économie d’eau est affiché ainsi que la diversification des

ressources à partir des captages existants ou futurs. En agriculture, le SAGE vise aussi le

développement de techniques économes en eau et la création de retenues de substitution.

4. Analyse des effets notables du projet sur l’environnement

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a) Effets sur les milieux aquatiques

Les milieux aquatiques bénéficieront d’une amélioration quantitative et qualitative de

la ressource en eau. Le SAGE prévoit par ailleurs le lancement d’opérations de restauration et

d’entretien sur le LAY amont et le LAY aval ; secteurs où les masses d’eau sont altérés par les

paramètres hydro morphologiques. L’inventaire puis la protection des zones humides au

travers des documents d’urbanisme seront des atouts positifs.

b) Effets sur les espaces et les espèces

Le SAGE recommande la reconstitution du maillage bocager en intégrant la gestion de

l’eau à la gestion paysagère dans un objectif de lutte contre le ruissellement. La réhabilitation,

la préservation des milieux aquatiques et de leurs abords paysagers développeront les capacités

d’accueil de ces espaces aux espèces inféodées.

c) Effets sur la santé humaine

Le SAGE n’entraînera pas d’effets négatifs sur la santé humaine. Les objectifs

prioritaires visant l’amélioration de la qualité des eaux brutes pouvant être rendues potables, le

traitement par les usines de production devrait permettre d’améliorer la qualité de l’eau du

robinet pour le consommateur. L’utilisation raisonnée des pratiques de désherbage et le

développement de techniques alternatives pour les usages agricoles ou les collectivités (au

travers des plans de désherbage par exemple) engendrera une diminution des substances

émises pour protéger l’environnement, avec comme corollaire la protection de la santé des

utilisateurs de ces produits. L’amélioration générale de la qualité des eaux du bassin versant,

en particulier sur le plan bactériologique, aura un impact bénéfique sur la production des

conchyliculteurs (ostréiculteurs et mytiliculteurs) vendue aux consommateurs.

Le pont de l'Aiguillon à la Faute, sur l'estuaire du Lay. Remarquer l'arche marinière mobile.

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d) Effets sur les sols

L’impact sur les sols consistera en une diminution des pollutions ponctuelles ou

diffuses grâce à une amélioration des rejets des eaux traitées. La qualité hydrogéologique

évoluera vers une diminution des pollutions phytosanitaires et une amélioration de la gestion

quantitative. Enfin, les techniques culturales simplifiées (TCS) recommandées favoriseront la

lutte contre l’érosion des sols.

e) Effets sur les paysages

Une revalorisation du paysage bocager est envisagée grâce à la protection des haies,

voire de leur création, ainsi que par l’entretien et la restauration des berges.

f) Effets sur l’air, le climat et le bruit

La plantation de haies bocagères et leur entretien offrent des potentialités de ressource

énergétique renouvelable qui contribueront à l’objectif national de réduction des gaz à effet de

serre. Le SAGE n’aura aucun impact sur le bruit.

g) Effets sur le patrimoine culturel, architectural et archéologique

Le SAGE n’aura aucun impact négatif sur le patrimoine culturel et archéologique. La

restauration des chaussées (ouvrages hydrauliques) peut enrichir le patrimoine culturel,

historique et architectural associés aux milieux aquatiques.

h) Les effets cumulatifs

Ils sont le résultat du cumul et de l’interaction de plusieurs effets directs et indirects du

plan. La mise en œuvre des différentes actions aura des effets positifs se cumulant pour :

1) le bon fonctionnement hydrologique et hydrogéologique des cours d'eau

(amélioration de la gestion des étiages et des niveaux d’eau dans le marais),

2) l'amélioration de la qualité des eaux,

3) la restauration d'un bon état morphologique des cours d'eau et de la continuité

écologique,

4) la diversité biologique des cours d'eau et des milieux aquatiques.

Ils permettront l’atteinte des objectifs attendus par la directive cadre sur l'eau (cf. 8.2

objectifs des masses d’eau), et la satisfaction des différents usages de la ressource en eau du

bassin.

i) Bilan des effets et qualification

Effets Qualification

Sur la ressource en

eau

Effets directs pour la lutte contre les pollutions ponctuelles liées à

l’assainissement

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Effets à moyen terme sur les pollutions diffuses

Effets cumulatifs des orientations sur la morphologie, l’hydrologie et la

pollution en général pour l’atteinte des objectifs de bon état ou de bon

potentiel

Sur les milieux

aquatiques Effets directs à court et moyen terme

Sur les espaces et les

espèces

Effets indirects à moyen terme sur les haies, zones humides et les

espèces inféodées à ces milieux

Sur la santé

humaine

Effets indirects à long terme pour la profession agricoles, les agents

de collectivités (phytosanitaires), le consommateur (eau potable,

coquillage)

Sur les sols Effets directs et à long terme sur les sols

Sur les paysages Effets directs et à moyen terme sur le paysage

Sur l’air, le climat et

le bruit Sans effet globalement

Sur le patrimoine

culturel,

architectural et

archéologique

Effets indirects à moyen terme sur le patrimoine lié aux rivières

(chaussées, moulin, vannes…)

5. Présentation des mesures correctrices et suivi

a) Mesures compensatoires envisagées

Les SAGE sont par nature des documents de planification dont la finalité est

d'améliorer la qualité de l'environnement. Le SAGE a donc des effets essentiellement positifs

sur l’environnement. L’analyse des effets n’a pas montré d’impacts négatifs sur

l’environnement.

b) Le suivi des objections et évaluation

Le suivi des objectifs du SAGE fait partie intégrante du projet. Des indicateurs attachés

à chaque disposition sont déterminés afin d’évaluer :

1) les actions menées, leur importance et leur pertinence,

2) les résultats de ces actions sur la quantité, la qualité et les milieux naturels,

3) la satisfaction des acteurs impliqués, des usagers et des consommateurs.

Deux types d'indicateurs ont été définis :

1) les indicateurs d’état (descriptif),

2) les indicateurs d’actions (réalisation ou non des prescriptions).

Ces indicateurs constitueront le tableau de bord de suivi du SAGE. Chaque disposition

indique des maîtres d’ouvrage potentiels chargés de sa réalisation dans un calendrier prédéfini

fixé entre 2008 et 2015, enrichie des financements potentiels. L’animation de la CLE du Lay sera

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pérennisée au sein du Syndicat mixte du marais Poitevin bassin du LAY, porteur de

l’élaboration du SAGE. Le syndicat mixte devra alors voir ses compétences élargies voire, son

périmètre adapté à une gestion hydrographique de bassin. En tout état de cause, le SAGE sera

revu, si nécessaire, dans les 3 ans suivant la validation du SDAGE Loire Bretagne 2009, c’est à

dire au plus tard en 2012.

6. Résumé non technique

La loi sur l'eau du 3 janvier 1992 a créé deux outils de planification dans le domaine de

l'eau :

1) par grand bassin hydrographique, un schéma directeur d'aménagement et de

gestion des eaux (SDAGE) fixe des orientations fondamentales d'une gestion

équilibrée de la ressource en eau. Élaboré par le comité de bassin, le SDAGE

Loire-Bretagne a été approuvé le 4 juillet 1996.

2) à l'échelle d'un sous bassin versant ou d'un groupement de sous-bassins, un

schéma d'aménagement et des gestions des eaux (SAGE) est élaboré par une

commission locale de l'eau (CLE). Le projet de SAGE validé par le CLE, donne

lieu à des consultations (collectivités, comité de bassin, mise à disposition du

public…..), puis à un arrêté du préfet. Le SAGE fixe des objectifs généraux

d'utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des

ressources en eau superficielle et souterraine et des écosystèmes aquatiques,

ainsi que de préservation des zones humides. L'élaboration du SAGE du bassin

du LAY a nécessité neuf ans de travaux. Les nombreux acteurs impliqués au sein

de la CLE, chargée de son élaboration, ont approfondi la connaissance du

territoire. Ils ont appris à s'écouter et à travailler ensemble pour définir des

orientations de gestion partagées. L'initiation d'un SAGE sur le bassin du LAY a

été motivée par la volonté de :

3) reconquérir la qualité des eaux superficielles destinées à l‘eau potable

4) Mieux gérer les prélèvements en période d’étiage amont et aval

5) Faciliter la coordination des acteurs amont - aval

6) Préserver les milieux naturels remarquables du territoire

7) Réunir les acteurs concernés autour d’une table

8) Améliorer la connaissance du bassin versant.

L'orientation retenue prévoit donc une amélioration de la qualité des eaux de surface

avec la fixation d’objectifs de qualité à atteindre en 2015, répondant à la réglementation

européenne. Un effort important doit être accompli pour améliorer la collecte des eaux usées,

la qualité des eaux, en particulier pour l'eutrophisation (développement d'algues en période

estivale lié aux excès d'azote, de phosphore et au réchauffement des eaux) et les produits

phytosanitaires. Le SAGE met en avant la gestion économe de l'eau et fixe des volumes

attribués aux différents usages par barrage. La gestion des eaux souterraines, associée à une

meilleure réalimentation du marais est également planifiée. Les milieux naturels et en

particulier les zones humides seront inventoriés et préservées. La qualité écologique des cours

d'eau doit être retrouvée. Les ouvrages et aménagements des cours d'eau seront adaptés dans

ce sens.

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Pour l’irrigation, un volume prélevable est affiché sur le secteur de la nappe. Une

évolution vers l’autonomie est prévue dans les orientations du SAGE avec la création des

réserves de substitution.

L'amélioration de la qualité des eaux et du fonctionnement écologique permettra de

valoriser les usages de loisirs. Néanmoins ceux-ci ne doivent pas entraîner de dégradation de la

qualité des eaux et des milieux naturels. Le SAGE implique tous les acteurs : collectivités,

industriels, agriculteurs, associations, consommateurs et usagers. Il vise une gestion globale de

la ressource afin de concilier la satisfaction des usages et la protection de la ressource.

L’évaluation environnementale du SAGE du LAY a été réalisée à l’issue de l’élaboration du

projet de SAGE. Cette évaluation a été rédigée en régie, par l’animateur. Elle a été validée en

CLE du 17 décembre 2009.

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XII. Le bassin du Lay : Quelques caractéristiques

1. Caractéristiques physiques du bassin

Le bassin versant du Lay est caractérisé par des milieux naturels diversifiés :

1) le bocage où alternent prairies, cultures et espaces forestiers linéaires et où

circulent des cours d'eau drainant les coteaux présents dans ce territoire ;

2) la plaine qui s'étend sur la zone d'extension d'aquifères calcaires productifs et

utilisés par l'agriculture céréalière très développée sur ce secteur ;

3) les marais entre plaine et mer, dissociés entre les marais desséchés sillonnés par

les réseaux de canaux mais eux-mêmes peu hydro morphes, et d'autre part les

marais mouillés, zones d'épandage des crues, marquées par leur richesse

écologique ;

4) le littoral qui se caractérise d'une part par des grandes plages sableuses très

touristiques et d'autre part par la baie de l'Aiguillon et le pertuis breton, zones

de fortes activités conchylicoles.

2. Caractéristiques socio-économiques du bassin

Le périmètre du SAGE du Lay regroupe 105 communes soit près de 170 000 habitants

sur 2195 km² (le tiers du département de la Vendée). Si l'industrie n'est pas dominante sur le

secteur, l'agriculture fait, du département, l'un des premiers au niveau national. De la même

manière, le tourisme rend la Vendée le deuxième département visité en France. La

conchyliculture n'est pas négligeable de par son importance patrimoniale dans la baie de

l'Aiguillon. La ressource en AEP provient à plus de 90 % de ressources superficielles sur le

bassin versant : des 12 barrages vendéens, 6 barrages sont sur le SAGE du Lay et 5 sont équipés

en usine de potabilisation.

3. Caractéristiques institutionnelles du bassin

La structure porteuse du SAGE est le Syndicat Mixte du Marais Poitevin, Bassin du Lay

créé par arrêté préfectoral le 15 décembre 1981. Il se compose de communes du LAY aval et du

Conseil Général de la Vendée. Son objet est l'étude, la réalisation et l'entretien des nouveaux

ouvrages hydrauliques d'intérêt collectif ainsi que l'amélioration des ouvrages existants que les

associations de marais décideraient de lui confier. A la demande de la CLE, le Comité Syndical

a décidé, le 9 avril 1998, d'assurer la maîtrise d'ouvrage du SAGE du bassin du Lay en

établissant un budget annexe. Si le syndicat n'est pas présent au sein de la CLE, ses membres y

représentent différentes collectivités. Le Président, représentant une communauté de

communes, est élu dans toutes les instances de la CLE. Caractéristiques juridiques : Le SAGE

du Lay, intégralement inclus en Vendée, possède un réseau hydrographique géré par la MISE

85.

On distingue :

1) le domaine privé dont la DDAF assure la police de l'eau,

2) le Domaine Public Fluvial : cette section est rayée de la nomenclature des voies

navigables mais maintenue dans le domaine public,

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3) le Domaine Public Maritime : cette section se trouve rayée de la nomenclature

des voies navigables mais maintenue dans le domaine public. La police de l'eau

est assurée par la DDE sur le canal mais les bras morts, les milieux aquatiques

en général sont gérés par la DDAF.

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XIII. La Baie de l’Aiguillon

1. Evaluation des habitats, des espèces et du patrimoine géologique

Inventaires et suivis révèlent la grande capacité d’accueil de la baie de l’Aiguillon pour

l’avifaune hivernante et migratrice. Près de 230 espèces d’oiseaux ont d’ores et déjà été recensées sur la Réserve Naturelle. Mais la Réserve n’a pas qu’un intérêt ornithologique ; elle abrite également une importante diversité faunistique, populations de mammifères, de poissons migrateurs et sédentaires, de batraciens, de reptiles…domaines de connaissances où les inventaires actuels sont souvent insuffisants. Les tableaux ci-dessous présentent une liste d’espèces non exhaustive régulièrement observées sur la baie.

2. Flore et Habitats

La Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon n’héberge aucune espèce protégée. Cependant, quatre espèces figurent sur la liste rouge de la flore menacée en Poitou-Charentes : Centaurea calcitrapa, Cerastium dubium, Galium arenarium et surtout Salicornia dolichostachya. Les étendues et la diversité des salicornes sont particulièrement remarquables. La réserve naturelle abrite en effet un cortège d’espèces typiques des prés salés atlantiques, qui présente des adaptations physiologiques spécifiques aux contraintes (variation de salinité, dessiccation) naturelles de cet écosystème. Parmi celles-ci, la Puccinellie maritime est une ‘espèce clé’ dans le fonctionnement de l’écosystème, à l’origine de l’activité de fauche traditionnelle des mizottes et base de l’alimentation des canards et des ansériformes brouteurs. Le développement de la flèche sableuse de la pointe de l’Aiguillon à l’intérieur du périmètre de la réserve sera de nature à accroître sa valeur patrimoniale. Le tableau 21 indique « les rôles d’ordre patrimoniaux » joués par les différents habitats présents sur les prés salés.

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La baie de l’Aiguillon constitue l’un des grands sites représentatifs des prés salés atlantiques avec plus de 1000 hectares de superficie. Les habitats à Puccinellia maritima y sont particulièrement développés. De plus ces prés salés jouent un rôle particulièrement important dans le fonctionnement général de l’estuaire, aussi bien à travers ses fonctions «naturelles » : nourricerie pour diverses espèces marines (sole, bar, mulet, crevette…), impact sur la dynamique sédimentaire, consommation par les anatidés herbivores ; qu’à travers ses fonctions « anthropiques » : production de foin, pâturage. L’ensemble influençant l’activité des vasières, à travers les réseaux trophiques « naturels » (algues benthiques, macrofaune, limicoles) et « anthropiques » (production conchylicoles, pêcheries côtières, cf. A2.4.7.). Seuls quelques sites comme la baie du Mont-Saint-Michel, la baie de Somme, se caractérisent par la présence de cette formation végétale si particulière tant sur le plan patrimonial qu’écologique, à même de maintenir une activité agricole traditionnelle (souvent vitale pour les exploitants concernés) et d’accueillir des espèces animales et végétales rares et/ou menacées. Le maintien d’une diversité d’habitats doit être un élément central de la gestion concernant la flore.

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3. Oiseaux nicheurs

Pour les passereaux, aucune donnée ancienne ne nous permet de déterminer l’évolution de leurs effectifs. Nous savons par contre que la Gorgebleue à miroir blanc Luscinia svecica namnetum est une sous-espèce inféodée au littoral atlantique (Bonnet 1984) et que ses densités en baie de l'Aiguillon et sur son pourtour sont très élevées. La réserve naturelle a donc un rôle important à jouer vis-à-vis de cette espèce. Elle niche sur les digues et parfois sur les mizottes, dans les zones à chiendent et dans les zones à obione, le long des étiers. Les autres espèces de passereaux sont d’un intérêt patrimonial moindre mais un certain nombre présente également des densités très élevées sur la baie, comme l’Alouette des champs. Surtout, toutes les espèces abondantes sont liées aux différents habitats existant sur le site. En conclusion, le maintien d’une végétation haute sur les digues semble s’avérer indispensable pour le maintien d’espèces patrimoniales telles que la Gorgebleue. De même, il convient de signaler l’importance des zones à chiendent sur les mizottes pour la nidification de la Cisticole des joncs ou du Bruant des roseaux et des roselières le long de la Sèvre pour la Rousserolle turdoide. Concernant les oiseaux d’eau, le Canard colvert et le Tadorne de Belon se reproduisent régulièrement sur la réserve. Seul ce dernier présente un intérêt patrimonial certain. Cependant les effectifs reproducteurs sont marginaux (10 à 20 couples).

La situation est similaire pour le Hibou des marais. Sa nidification et son hivernage sont par contre plus irréguliers car très dépendants d’une ressource alimentaire à l’abondance cyclique : le campagnol des champs. Caractéristique des zones humides présentant de larges zones extensives, une attention particulière devra lui être portée parmi les rapaces.

4. Mammifères La seule espèce de Mammifère d’intérêt patrimonial est la Loutre : protégée au niveau

national, inscrite sur la liste des espèces en danger au livre rouge des espèces menacées, elle est plutôt en régression dans le marais poitevin (Rosoux et al. 1997) et notamment dans sa partie ouest des marais desséchés du pourtour de la baie de l'Aiguillon (Rosoux et al. 2001). Cependant, la baie reste fréquentée comme le montre une étude réalisée en 2003 (Baron com. pers.). Son attractivité reste probablement forte pour le maintien d’un noyau d’individus dans le secteur des polders. Le renforcement de corridors, à travers notamment la gestion des rives des principaux émissaires, entre la baie et ses zones de densité forte du marais mouillé apparaît cependant indispensable. Les micromammifères de la baie, le Campagnol des champs en particulier, ont un rôle de réservoir alimentaire de nombreux carnivores, principalement les rapaces diurnes et nocturnes.

5. Poissons La baie de l’Aiguillon, par son fonctionnement estuarien, est une zone importante aussi

bien pour les poissons migrateurs et notamment pour l’Anguille que pour les poissons marins côtiers. L’aspect nourricerie ayant été développé précédemment, nous n’y reviendrons pas ici, si ce n’est pour rappeler le rôle fondamental de ce type d’habitat sur les stocks de poissons côtiers (voir par ex. Costa et al. 1994.), qu’ils aient une valeur économique (bar, sole) ou biologique (mulet). Sur le plan purement patrimonial, la baie de l'Aiguillon est un site important pour l’Anguille. L’Anguille est présente toute l’année au stade subadulte. Les civelles (juvéniles) remontent dans le marais et l’ensemble du bassin versant par l’estuaire de la Sèvre Niortaise et les canaux. Le stock d’anguilles au niveau européen ne cesse de décliner au moins depuis la fin des années 1970 : il atteint aujourd’hui moins de 10% de ses abondances initiales (Feunteun 2002). Depuis 1998 cette ressource est considérée par le CIEM comme étant en dehors de ses limites biologiques de sécurité. Les grands sites de pêche à la civelle et de

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remontée d’anguille comme la baie de l'Aiguillon ont donc un rôle fondamental à jouer pour la survie de cette espèce. Il faut noter que le groupe de travail anguille du CIEM recommande que toutes les causes de mortalité soient réduites à leur plus bas niveau possible, pas seulement la pêche, ce qui implique notamment la réduction des pollutions, la création de passes sur les barrages et bien sûr l’arrêt de la destruction de ses habitats (restauration des zones humides, étiages). Parmi les autres migrateurs, la Lamproie marine et la grande Alose sont protégées au niveau national et figurent à l’annexe II de la directive habitats. La grande Alose est inscrite ‘vulnérable’ selon la liste rouge 1994 des espèces menacées.

6. Les invertébrés aquatiques et terrestres Les connaissances sur les peuplements d’invertébrés des milieux aquatiques de la baie

de l'Aiguillon sont tout à fait récentes. Les premiers éléments de l’étude initiée par l’ONCFS et réalisée par le CREMA L’Houmeau démontrent qu’il s’agit d’un peuplement typique de vasière, relativement pauvre en espèces et dont la composition varie en fonction des secteurs de la baie en liaison avec le substrat. Si les espèces de Mollusques (Gastéropodes et Lamellibranches), Annélides et Crustacés de la baie sont très communes, elles n’en constituent pas moins un des maillons essentiels des chaînes alimentaires de l’écosystème estuarien. En tant que tel, elles sont un élément clé du système. L’entomofaune et l’arachnofaune terrestre se caractérisent par la présence de nombreuses espèces halophiles inféodées à ces milieux très sélectifs : l’araignée Lycose Pardosa purbeckensis se rencontre en abondance sur les formations pionnières à salicornes et spartines ; un peuplement typique d’arthropodes (Collemboles, Cicadelles, Salsidés..) et des espèces prairiales comme l’Argiope colonisent le schorre et ses prairies à Puccinellie et Obione ; les phytophages non halophiles et des prédateurs comme la Mante religieuse peuplent le haut shorre et les digues.(d’après P. Fouillet 1989). Coleophora salicorniae est une espèce de papillon Hétérocère diurne inféodée aux salicornes et présent notamment sur les dépressions à salicornes. Pour pallier l’insuffisance des connaissances, les gestionnaires de la Réserve Naturelle ont mis en place des inventaires afin de connaître le potentiel exact des différents milieux. Les premiers résultats montrent la présence d’espèces d’intérêt patrimonial comme l’Oedipode des salines Epacromius tergestinus dont la baie de l'Aiguillon constitue l’une des trois stations connues en Vendée (Joyeux & Thomas 2001) ; elle n’est pas mentionnée en Charente-Maritime (Jourde & Terrisse 2001) et donc particulièrement à rechercher sur les prés salés côté 17. Des données complémentaires devront être recueillies pour qualifier l’importance du site pour cette espèce liée notamment aux milieux saumâtres. La Rosalie des Alpes est la seule espèce d’insecte protégée au niveau national qui est présente sur le site. Cependant, deux individus adultes seulement ont été trouvés dans un milieu (prés à chiendent marin) qui n’est pas typique de l’espèce. On peut donc soupçonner qu’il s’agit soit d’individus errants à la recherche de sites de reproduction, soit d’individus issus des stocks de bois constitués à proximité par les mytiliculteurs (parc à pieux).

7. La diversité La baie de l’Aiguillon est à l’interface de deux écosystèmes, l’écosystème marin du

Pertuis Breton dans le contexte du golfe de Gascogne et l’agrosystème du bassin versant du Marais Poitevin. Ainsi, si les contraintes environnementales fortes ne sont pas favorables à une grande diversité, cette position d’interface en fait un milieu remarquable pour l’accueil de l’avifaune hivernante et migratrice, des poissons migrateurs et «estuariens », des mammifères marins (Grand Dauphin, Globicéphale) et des chéloniens (Tortue Luth). D’autres vertébrés comme des mammifères (Loutre d’Europe), des amphibiens (Pélodyte ponctué) ou des invertébrés comme les mollusques trouvent sur les digues, les prés salés et les vasières, des milieux répondants à leurs exigences bios logiques de façon permanente ou temporaire. C’est notamment ces grandes variations saisonnières qui font la diversité de la réserve.

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8. La superficie

Le classement de la partie charentaise en réserve naturelle a permis d’étendre la superficie protégée des deux Réserves Naturelles à 4900 hectares ce qui permet d’englober la totalité des prés salés et environ 80 % des vasières du site. Cette protection permet de maintenir une unité fonctionnelle où les dérangements sont assez faibles.

9. La vulnérabilité Un fragile équilibre existe entre les activités humaines qui se déroulent sur la baie de

l’Aiguillon et la faune et la flore sauvage, comme l’atteste sa forte valeur patrimoniale. Mais la réserve naturelle est constituée de biotopes rares (prés salés) et d’habitats tidaux (recouverts par les marées) fragiles et en constante évolution sous l’effet de la dynamique sédimentaire. Aujourd’hui, cet équilibre est compromis du fait de pressions anthropiques diverses : politique agricole et gestion hydraulique du bassin versant, déprise agricole (passée ?) sur les Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 92 mizottes, pollution microbiologique (et chimique ?) des eaux littorales, développement des activités touristiques… Ces déséquilibres entraînent une vulnérabilité notamment sur les populations d’oiseaux (dégradation de l’aire d’hivernage des espèces migratrices), les populations de poissons migrateurs (altération des voies de migration et des zones de frayères), et sur la faune benthique (évolution de la productivité et de la qualité des milieux aquatiques et intertidaux). La baie de l’Aiguillon est donc surtout un écosystème fragilisé par son interdépendance fonctionnelle directe avec le Marais Poitevin et son bassin versant, et dont la richesse à long terme est dépendante de l’évolution de celui- ci. Par rapport à cette contrainte, le plan de gestion de la réserve ne peut pas être un outil suffisant.

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Conclusion

Le Lay est un vaste domaine d’étude et le sujet est inépuisable à tous points de vue.

Cependant notre travail ici a été de synthétiser tant que possible les idées principales à

soulever au sujet du Lay. Nous avons pu constater que c’est un site riche et intéressant tant

pour son apport au département que pour le site en lui-même. La diversité des agrosystèmes

traversés, des climats et des milieux est très grande. Grace au travail sur le SAGE (Schéma

d’aménagement et de gestion des eaux) du Lay nous avons pu enrichir notre travail de

considérations importantes à ne pas laisser de côté. Nous avons pu également nous appuyer

sur DREAL Pays de la Loire (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du

Logement).

Le fait que le fleuve du Lay traverse le Marais poitevin est un nouvel enrichissement de

son bassin. Il en résulte une faune et une flore très diversifiée, et si vaste qu’il est difficile d’en

faire une liste exhaustive, ce que nous nous sommes bien garder de faire car c’était fastidieux et

inutile à notre niveau d’étude du site.

Nous avons pu constater également que les principaux affluents du Lay sont

d’importantes rivières en Vendée et sont relativement nombreuses. D’autre part chacune d’elle

possède sa retenue ce qui en montre le caractère de gros cours d’eau. Nous pouvons donc

dénombrer six retenues d’eau importantes allant de 50 pour le plus petites à plus de 120

hectares. Ces retenues d’eau sont très importantes pour drainer les terrains avoisinant et pour

la production d’eau potable. En effets des centres de traitements sont installés au voisinage de

plusieurs de ces bassins permettant d’assurer la distribution d’eau courante dans toute la

région.

Enfin le Lay est un centre d’habitats pour la faune et la flore compte tenu de la diversité

des milieux qu’il propose. D’où bien évidement la richesse d’animaux et même la présence

d’espèces invasives non indigènes.

Ce travail a pu nous apporter la connaissance de l’hydrographie vendéenne et nous faire

toucher de plus près la grande richesse et diversité de notre région, richesse évidement du

point de vue paysager, floristique et faunistique mais également du patrimoine et de l’histoire

de notre département.

Page 47: Quel est le rôle tenu par le Lay dans le paysage et le département de la Vendée?

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Bibliographie :

DREAL

SAGE

Syndicat mixte du Marais Poitevin

Commission locale de l’eau du SAGE du Lay

Bassin du Lay préfecture de la Vendée

Direction départementale

Natura 2000

INPN

Et d’autres sites internet…