quand prendre soin de l’autre c’est aussi prendre soin …
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QUAND PRENDRE SOIN DE L’AUTRE C’EST AUSSI PRENDRE SOIN DE SOI : UN CAS TYPE AVEC LE GROUPE DE DEUIL « LA BALLE DE LAINE »Chantal Verdon, inf. Ph. D.Professeure chercheureDépartement des sciences infirmièresUniversité du Québec en Outaouais
OBJECTIFS DE L’ATELIER
• Comprendre le sens et l’utilité du récit des familles,• Réfléchir à ce qui me touche au contact de ces
histoires, • Identifier des stratégies pour accueillir les récits
touchants en vue de prendre soin de soi dans différents contextes de souffrance.
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LE SENS DU RÉCIT DES FAMILLES
• Les histoires des familles font bien souvent écho à nos propres histoires personnelles. • Impliquées dans plusieurs drames familiaux, nous
sommes susceptibles de vivre toutes sortes de réactions et émotions dans le cadre de notre rôle professionnel. • À première vue, un réflexe pourrait être de créer une
distance entre nous et les familles (…)•Mais, si nous apprenions à faire équipe avec soi-même
?
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Je souhaite représenter une figure forte auprès du
soigné
Je dois faire abstraction de mes propres expériences Je dois aller
avec ma tête, ma raison
La notion de distance entre moi
et l’autre est confuse
Je me fais critiquer par les infirmières quand elles ne pensent pas
comme moi
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Verdon et al.,(2012-2016)
LE SENS DU RÉCIT DES FAMILLES
Réactions chez les professionnels de la santé• Fatigue • Épuisement• Usure de compassion (Perry, 2008)
• Ruminations d’expériences difficiles• …
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LE SENS DU RÉCIT DES FAMILLES
Questions…• Est-ce que se laisser aller à écouter les récits des
familles peut nous affecter au point de ne plus pouvoir faire son travail?• Puis-je exercer le soin sans ses récits de vie ?• Puis-je soigner en me mettant de côté ?
(à titre de chercheuse, j’ai plein de questions J)
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LE SENS DU RÉCIT DES FAMILLES
Des regrets, jʼen ai quelques-uns… | Profession Santé - Médecins 19-09-03 http://www.professionsante.ca/medecins/opinions/des-regrets-jen-ai-quelques-uns-49298Dr Ted Jablonski le 29 août 2019«Parfois, nous nous distançons de nos patients pour pouvoir faire notre travail,et parfois cela sape l'humanité de notre travail. (…). Au cours d’une longuecarrière médicale, nous prenons part à de nombreux destins. Nous devonsavoir des limites professionnelles strictes et pouvoir nous séparerémotionnellement de nos patients, sinon nous ne pourrions pas faire notretravail. Nous devons nous protéger (et protéger nos patients). »
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L’UTILITÉ DU RÉCIT POUR NOS FAMILLES
Se raconter, pour les familles, permet de
• Prendre conscience, s’expliquer, se comprendre, reconnaitre, ventiler, …réfléchir, …
Réf. Wright et Leahey, 2014; Duhamel (2015)
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Cognitif Affectif ComportementalCe que je pense Ce que je ressens Ce que je fais
L’UTILITÉ DU RÉCIT POUR NOS FAMILLES
Est-ce que si je m’ouvre aux familles (je parle de comment je me sens face à leur situation) cela peut les aider ?
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Études Expériences cliniquesParler de soi (Halldorsdottir, 2008)
Parler de ce que l’on vit dans le moment présent (Verdon, 2012)
Partager ce que nous avons en commun (Verdon, 2012)
• Familles en clinique de deuil• Groupes de deuil• Familles dans les projets de
recherche
L’UTILITÉ DU RÉCIT POUR NOS FAMILLES
L’intervenants’ouvre
La famille s’en souvient
longtemps et utilise ce
moment dans sa vie à long
terme
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L’UTILITÉ DU RÉCIT POUR NOS FAMILLES
«Les êtres humains agissent tels des miroirs les uns sur les autres» Gabriel Marcel
On donne une forme d’autorisation aux personnes de vivre ce qu’elles ont
à vivre
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L’UTILITÉ DU RÉCIT POUR NOS FAMILLES
La famille se raconte
Moi, je fais quoi avec ça ?
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L’UTILITÉ DU RÉCIT DES FAMILLES POUR SOI-MÊME
Qu’est-ce qui me touche dans le récit d’une personne qui se raconte ?
Histoire d’un papa endeuillé de sa conjointe«La première année, j’ai dû m’occuper de tout avec deux enfants en bas âge (garderie, école) le plus vieux débutait la maternelle… je n’ai pas pu le vivre mon deuil… ça faisait mon affaire. Le plus difficile a été d’y faire face, un an et demi plus tard…quand tout a été mis en place pour que j’ai plus le choix de le faire…»
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L’UTILITÉ DU RÉCIT DES FAMILLES POUR SOI-MÊME
Ouf!
Ça pourrait
être moi
Je dois me
protéger
Ça vient me
chercher
Je ne peux
pas aller là
Je ne sais pas quoi
faire avec cette
émotion-là
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DISTANCE-ÉCOUTE-EMPATHIE : UN PROBLÈME ?
Je me distance de l’autre
• Je me mets de côté ? « quand j’entre au travail, je n’existe plus, je mets ma vie sur pause »
Je veux être
objectif
• Efficace, utile
Je n’ai pas le temps pour faire
une relation d’aide• C’est vrai si…
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DISTANCE-ÉCOUTE-EMPATHIE : UN PROBLÈME ?
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La relation d’aide
•demande du temps si le but est de créer un effet observable et mesurable
DISTANCE-ÉCOUTE-EMPATHIE : UN PROBLÈME ?
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Réflexion
•combien de temps cela prend-il pour savoir si je passe un bon ou un mauvais moment avec une personne ?
DISTANCE-ÉCOUTE-EMPATHIE : UN PROBLÈME ?
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La relation est...
•ce moment où l’on connecte à l’autre, tout en demeurant conscient et connecté à soi
DISTANCE-ÉCOUTE-EMPATHIE : UN PROBLÈME ?
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La relation
•ne serait pas une question de temps passé avec l'autre
DISTANCE-ÉCOUTE-EMPATHIE : UNE SOLUTION ?
« Nous séparer émotionnellement de nos patients (…) parfois, ça ne fait pas de bien du tout ». Le docteur Ted Jablonski est un médecin de famille occupé (et parfois plein de remords). » (Jablonski, 2019: 3)
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DISTANCE-ÉCOUTE-EMPATHIE : UNE SOLUTION ?
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On apprend des autres
On doit écouter pour apprendre
Pour apprendre on doit s'ouvrir à soi
Si on arrive à réfléchir à ce qui nous touche
DISTANCE-ÉCOUTE-EMPATHIE : UNE SOLUTION ?
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Pour réfléchir à ce qui nous touche
On ne peut pas se mettre de côté
Faire équipe avec soi - être au centre de sa propre vie
Reconnaître ce qui me touche et accueillir ma part de
sensibilité
On a un bagage similaire car nous sommes deux humains
qui se rencontrent
DISTANCE-ÉCOUTE-EMPATHIE : UNE SOLUTION ?
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Ne pas se mettre de côté
Faire équipe avec soi même
La distance doit être revue
DISTANCE-ÉCOUTE-EMPATHIE : UNE SOLUTION ?
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La distance ne doit pas être entre les personnes
La distance doit être face à soi-même
Porter son bagage sur son dos, en soi
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http://oniamanuelle.blogs.marieclaireidees.com/archive/2009/03/05/sac-baluchon.html
https://fr.dreamstime.com/photo-stock-sac-abandonné-voie-image56540035
STRATÉGIES POUR ÉCOUTER LA SOUFFRANCE DES AUTRES ET EN
RETIRER DES BÉNÉFICES
Faire équipe avec soi-même
Réfléchir et faire un examen de ce que l’on comprend sur soi au contact des
autres
Chercher un sens à nos expériences personnelles et professionnelles
Comprendre où sont mes barrières et en profiter pour les
explorer
Faire un bilan de ses découvertes avant
et après une expérience avec
une famille
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LA BALLE DE LAINE
POUR CHANTAL, L’INFIRMIÈRE
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https://www.facebook.com/THPMCR/photos/a.111676146082147/433222010594224/?type=3&theater
LA BALLE DE LAINEPOUR CHANTAL, L’INFIRMIÈRE
POUR LES FAMILLES POURL LES INTERVENANTSBrise l’isolementPartage communMettre des mots sur ce que l’on ressentNommer les émotions Poser des questionsNormaliser
Voir la vie différemmentSe mettre à la place de l’autre face aux émotions nomméesVivre sa vie différemmentMeilleure compréhension et connaissance de soiÊtre une meilleure intervenante
Question de réflexion fin des rencontres : Avec quoi je repars de cette rencontre ?
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AVEC QUOI JE REPARS DE CETTE RENCONTRE ?
MA FAÇON DE PRENDRE SOIN DE MOIC’EST D’ABORD DE RESTER CENTRÉ SUR MOI, MON RESSENTI, MÊME AU
CONTACT DE SOUFFRANCES INCOMMENSURABLES
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SEUL ON VA PLUS VITE, ENSEMBLE ON VA PLUS LOIN
(proverbe africain)
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RESSOURCE LA BALLE DE LAINE
• Une fois par mois• 19h à 21h30• UQO / Campus de Saint-Jérôme5 rue St-Joseph, local J3117
• Groupe ouvert et pour touts types de décès d’enfant.
• https://www.facebook.com/laballedelaine/
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RÉFÉRENCES• Hill, J. E., White, S., Hopkins Hutti, M., Polivka, B., Clark, P. R., Cooke, C., . . . Clemens, S.
(2014). The Meaning, Experiences, and Behaviors of Nurses Caring for Women With a Perinatal Loss. JOGNN: Journal of Obstetric, Gynecologic & Neonatal Nursing, 43(Supp 1), S76-77. doi:10.1111/1552-6909.12444
• Perry, B. (2008). Pourquoi les infirmières modèles en oncologie semblent-elles éviter l’usure de compassion?. Canadian Oncology Nursing Journal/Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie, 18(2), 93-99.
• Verdon, C. & Lemelin, L. (2016). Être à l’écoute de soi pour prendre soin des autres dans un contexte de soins palliatifs. Bulletin de l'Association québécoise de soins palliatifs. 25(2), 24-29.
• Verdon, C., Lavoie, M. & Blondeau, D. (2013). Relation et communication : une différence conceptuelle pouvant influencer l'exercice infirmier par le lien infirmière/soigné. Recherche en soins infirmiers, 114, 92.
• Verdon, C. (2012). La nature, les conditions et les limites de la relation infirmière/soigné par le biais de la notion l’intersubjectivité selon Gabriel Marcel. Thèse présentée à la faculté des sciences infirmières Québec, Université Laval.
• Wright, L. M. & Leahey, M. (2014). L’infirmière et la famille: Guide d’évaluation et d’intervention (4e ed.). Montréal : Éditions du Renouveau Pédagogique Inc.
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