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points de repère point à la une d e l a r é g i o n g r e n o b l o i s e Pour des projets urbains innovants L’idée d’un appel à projets « quartiers durables » dans la région grenobloise est née lors de la manifestation « Voisins-voisines » (lire le supplément), autour d’une exposition réalisée à la suite d’un appel à projets national du Plan urbanisme construction architecture (Puca) : aucune réponse n’éma- nait à regret de notre région ! Les débats organisés dans ce cadre ont permis de faire émerger la nécessité d’inscrire l’habitat dans un aménagement durable, limitant la consommation d’énergie, permettant le développement des déplacements alternatifs, préservant l’environnement et le paysage, économisant l’espace… Forte de ces analyses et du soutien de ses partenaires, dont le conseil régional de Rhône-Alpes, le conseil général de l’Isère, la Métro, la communauté d’agglomération du Pays voironnais, la communauté de communes du Sud grenoblois…, l’Agence d’urbanisme propose aujourd’hui une démarche d’appel à projets « quartiers durables ». De l’idée à la proposition De quoi s’agit-il ? D’impulser et de promouvoir des opéra- tions ambitieuses en termes d’habitat et d’aménagement durables, de dégager des principes d’action généralisables et de poursuivre cette démarche à l’échelle du Sillon alpin. La démarche se décline en trois volets : l’accompagnement d’une dizaine d’opérations tests pré- sentant une diversité en tailles, de sites, de portages… il s’agit de développer un outillage mutualisable et des démarches reproductibles sur l’ensemble du territoire, en particulier pour les petites communes ; • un référentiel de projets d’opérations exemplaires au regard de critères du développement durable (exemplarité sociale, environnementale, écono- mique, élaboration concertatée) ; • et un cycle de séminaires valorisant les expériences, rendant compte de l’avancement de la démarche et permettant la diffusion des outils et savoir-faire. Car prendre en compte des critères de développement durable dans un projet d’urbanisme ne va pas de soi. Cela requiert une réflexion préalable, dès la conception du projet, un engagement particulier des maîtres d’ouvrages avec leurs partenaires (publics et privés), une sensibilisation et une concertation des habitants et des futurs usagers, la mise en œuvre de méthodes de conduite et de suivi de projets adaptées et pour finir, une évaluation. Pour ce faire, une ingénierie locale est à construire autour de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), de l’Agence locale de l’énergie et du CAUE de l’Isère, l’ensemble de la démarche étant soutenue par le PUCA. Un premier séminaire constituant le lancement officiel de la démarche permettant de rencontrer des acteurs d’autres territoires engagés sur ces pistes et de recueillir les candi- datures des communes, devrait se dérouler à la rentrée 2007, pour entrer en 2008 dans la phase d’accompagne- ment des projets et de valorisation dans le cadre de la Biennale de l’habitat durable. La maison individuelle isolée sur son terrain, rêve de plus de 80 % des Français, consomme aujourd’hui plus d’espace. Problématique particulière dans la région grenobloise, contrainte par sa géographie et dont la pollution atmosphérique est accrue par l’allongement des déplacements domicile-travail. Il est donc nécessaire d’innover dans les formes urbaines pour répondre simultané- ment aux aspirations au calme, à l’intimité et aux espaces verts et aux besoins de compacité. D’où la proposition d’un appel à projets initié par l’Agence d’urbanisme. Urbanisme et communication En mars dernier s’est tenue la troisième édition du séminaire Urbanisme et communication autour du thème « Faire partager la ville durable », organisé par l’Agence d’urbanisme, la ville de Grenoble et Cap’com, réseau de communicants publics. Ce séminaire a pour objectif de croiser l’expérience de commu- nicants publics locaux avec celle d’urbanistes, autour de la fabrication de la ville. En effet, urbanistes et communicants travaillent de plus en plus ensemble pour tenter de faire partager, à un large public, les enjeux de l’évolution de la ville. Il s’agit donc de s’entendre sur la compréhension des modes de vie et leurs répercussions, sur les concepts, les mots, les modes de représentation… Ce sont ces sujets qui ont été analysés et débattus, avec en fond la question complexe de la communication dans une société multiple, diverse, chaque individu réagissant de façon diffé- rente selon son âge, sa profession, son lieu d’habitation… Alors comment communiquer sur des choix impopulaires mais nécessaires ? Comment dépasser les conflits d’usages ? Il s’agit bien d’accompagner le changement (chaque chan- gement entraînant une résistance) en construisant un intérêt partagé… Vaste enjeu dont l’analyse doit se poursuivre : ren- dez-vous l’année prochaine ! lettre de l’agence d’urbanisme n°6 Juin 2007 1 2 3 1 5 6 7 4 Pour des projets urbains innovants Point à la ligne « Intégrer l’environnement en amont des opérations d’aménagement » Points de suspension Observatoire foncier : un outil partenarial et dynamique Dossier Faire la ville autour du tramway Rencontre « Des lignes de transport accompagnées de véritables projets urbains » Point de vue « La démarche grenobloise, un véritable laboratoire » Territoires point par point Mise au point Le chiffre, le métier, la commune Trois petits points... À lire à l’Agence L’Agence hors les murs Les rendez-vous 8

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Juin 2007 Trois petits points... À lire à l’Agence L’Agence hors les murs Les rendez-vous Mise au point Le chiffre, le métier, la commune En mars dernier s’est tenue la troisième édition du séminaire Urbanisme et communication autour du thème « Faire partager la ville durable », organisé par l’Agence d’urbanisme, la ville de Grenoble et Cap’com, réseau de communicants publics. 1 7 2 3 6 8 n°6 Territoires point par point 1 5 4

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points de repère

point à la une

d e l a r é g i o n g r e n o b l o i s e

Pour des projets urbains innovants

L’idée d’un appelà projets « quartiersdurables » dans la régiongrenobloise est née lors de lamanifestation « Voisins-voisines » (lire lesupplément), autour d’une exposition réalisée à lasuite d’un appel à projets national du Plan urbanismeconstruction architecture (Puca) : aucune réponse n’éma-nait à regret de notre région ! Les débats organisés dans cecadre ont permis de faire émerger la nécessité d’inscrirel’habitat dans un aménagement durable, limitant laconsommation d’énergie, permettant le développementdes déplacements alternatifs, préservant l’environnement etle paysage, économisant l’espace…Forte de ces analyses et du soutien de ses partenaires, dontle conseil régional de Rhône-Alpes, le conseil général del’Isère, la Métro, la communauté d’agglomération du Paysvoironnais, la communauté de communes du Sud grenoblois…, l’Agence d’urbanisme propose aujourd’huiune démarche d’appel à projets « quartiers durables ».

De l’idée à la proposition De quoi s’agit-il ? D’impulser et de promouvoir des opéra-tions ambitieuses en termes d’habitat et d’aménagementdurables, de dégager des principes d’action généralisableset de poursuivre cette démarche à l’échelle du Sillon alpin. La démarche se décline en trois volets : • l’accompagnement d’une dizaine d’opérations tests pré-

sentant une diversité en tailles, de sites, de portages… ils’agit de développer un outillage mutualisable et desdémarches reproductibles sur l’ensemble du territoire, en

particulier pourles petites communes ;

• un référentiel de projetsd’opérations exemplaires au regard

de critères du développement durable(exemplarité sociale, environnementale, écono-

mique, élaboration concertatée) ;• et un cycle de séminaires valorisant les expériences,

rendant compte de l’avancement de la démarche et permettant la diffusion des outils et savoir-faire.

Car prendre en compte des critères de développementdurable dans un projet d’urbanisme ne va pas de soi. Celarequiert une réflexion préalable, dès la conception du projet, un engagement particulier des maîtres d’ouvragesavec leurs partenaires (publics et privés), une sensibilisationet une concertation des habitants et des futurs usagers, lamise en œuvre de méthodes de conduite et de suivi de projets adaptées et pour finir, une évaluation. Pour ce faire, une ingénierie locale est à construire autourde l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l’énergie(Ademe), de l’Agence locale de l’énergie et du CAUE del’Isère, l’ensemble de la démarche étant soutenue par lePUCA.Un premier séminaire constituant le lancement officiel de ladémarche permettant de rencontrer des acteurs d’autresterritoires engagés sur ces pistes et de recueillir les candi-datures des communes, devrait se dérouler à la rentrée2007, pour entrer en 2008 dans la phase d’accompagne-ment des projets et de valorisation dans le cadre de laBiennale de l’habitat durable.

La maison individuelle isolée sur son terrain, rêve de plus de 80 % des Français, consommeaujourd’hui plus d’espace. Problématique particulière dans la région grenobloise, contrainte par sagéographie et dont la pollution atmosphérique est accrue par l’allongement des déplacementsdomicile-travail. Il est donc nécessaire d’innover dans les formes urbaines pour répondre simultané-ment aux aspirations au calme, à l’intimité et aux espaces verts et aux besoins de compacité. D’oùla proposition d’un appel à projets initié par l’Agence d’urbanisme.

Urbanisme et communication

En mars dernier s’est tenue la troisième édition du séminaireUrbanisme et communication autour du thème « Faire partagerla ville durable », organisé par l’Agence d’urbanisme, la villede Grenoble et Cap’com, réseau de communicants publics.

Ce séminaire a pour objectif decroiser l’expérience de commu-nicants publics locaux aveccelle d’urbanistes, autour de lafabrication de la ville. En effet,urbanistes et communicantstravaillent de plus en plusensemble pour tenter de fairepartager, à un large public, lesenjeux de l’évolution de la ville.Il s’agit donc de s’entendre surla compréhension des modesde vie et leurs répercussions, sur

les concepts, les mots, les modes de représentation… Ce sontces sujets qui ont été analysés et débattus, avec en fond laquestion complexe de la communication dans une sociétémultiple, diverse, chaque individu réagissant de façon diffé-rente selon son âge, sa profession, son lieu d’habitation…Alors comment communiquer sur des choix impopulairesmais nécessaires ? Comment dépasser les conflits d’usages ?Il s’agit bien d’accompagner le changement (chaque chan-gement entraînant une résistance) en construisant un intérêtpartagé… Vaste enjeu dont l’analyse doit se poursuivre : ren-dez-vous l’année prochaine !

l e t t r e d e l ’ a g e n c e d ’ u r b a n i s m en°6J u i n

2007

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Pour des projets urbains innovants

Point à la ligne« Intégrer l’environnement en amont

des opérations d’aménagement »

Points de suspensionObservatoire foncier : un outil partenarial et dynamique

DossierFaire la ville autour du tramway

Rencontre« Des lignes de transport accompagnées

de véritables projets urbains »

Point de vue« La démarche grenobloise, un véritable laboratoire »

Territoires point par point

Mise au pointLe chiffre, le métier, la commune

Trois petits points...À lire à l’Agence

L’Agence hors les murs

Les rendez-vous

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points de suspension

L’observatoire foncier partenarial est né en 2006 de lavolonté commune de différents acteurs du territoire de l’Isère, d’harmoniser le regard porté sur les questions foncières et dedévelopper une base de connaissances commune et évolu-tive des territoires qui le constituent. Il se veut être un outil dynamique, prospectif et pédagogiqueet doit permettre la préparation et la mise en œuvre des politiques publiques en matière de foncier.Un très large partenariat a été mis en place ; son organisa-tion et son fonctionnement reposent sur trois instances. Le comité de pilotage est constitué de l’ensemble des élusreprésentant les instances partenaires (conseil général, syndi-cat mixte du Schéma directeur, communautés d’aggloméra-tion de la Métro et du Pays voironnais, services de l’État…).Il valide les orientations et les travaux de l’observatoire. Le comité technique est constituédes responsables techniques encharge du foncier au sein des ins-tances partenaires (collectivités ter-ritoriales, établissement publicfoncier local de la région urbainegrenobloise, programme d’actionsfoncières, responsables des pro-grammes et comités locaux del’habitat, EPIDA). Il vient en appuià l’analyse et au développementde l’observatoire.Et le comité d’experts est consti-tué de l’Agence d’urbanisme, dela Safer (Société d’aménagementfoncier et d’établissement rural) et de Perval (structure d’exploitation statistique des données des notaires), principauxfournisseurs de données. Il a pour rôle d’assurer l’assisetechnique et méthodologique, d’expertise et d’analyse, decoordination et d’organisation.L’Agence assure la maîtrise d’œuvre du projet, au nom desmaîtres d’ouvrage que sont le conseil général de l’Isère, laMétro et l’État, principaux financeurs de l’observatoire au travers du programme partenarial d’activité.

Mutualiser et exploiter les donnéesL’observatoire foncier partenarial est le moyen de rassembler,de traiter, de présenter et d'exploiter des informations prove-nant de multiples origines, souvent peu accessibles ou peulisibles par les collectivités : bases de données des notaires,des Safer (sociétés spécialisées dans la vente de biens fonciersruraux), du service des Domaines de la direction générale desImpôts, de la direction régionale de l’Équipement, statistiquesINSEE… C’est l’exploitation coordonnée de ces différentes donnéesqui a permis d’identifier les dynamiques foncières croisées,en termes d’occupation de l’espace, de répartition des marchés, de profils d’acquéreurs, de prix pratiqués…

Grâce à cette expertise partenariale, pilotée par l’Agence, plusieurs axes de travail ont pu être développés en 2006 :l’analyse des évolutions des mutations et des valeurs foncières,l’importance de la consommation de l’espace, l’identificationdes enjeux et phénomènes de marchés, l’inscription géogra-phique des marchés, les liens entre marchés fonciers etdéveloppement de territoires… Le rapport technique qui en est issu a ainsi permis de dresserde premiers constats, de décrypter de nouvelles évolutions etde valider l’importance de certains enjeux sur le territoire isé-rois. Six grands constats ont émergé de cette première analyse duterritoire :- une augmentation de l’offre qui ne permet pas de réguler

les prix et participe à la diffusion de la hausse ;- des marchés fonciers sous

influence du marché rési-dentiel ;

- un marché rural de moins enmoins maîtrisé, mité par lesnon agriculteurs ;

- une pratique par lots impor-tante, qui ne permet pas uneéconomie du foncier ;

- le rythme le plus élevé d’urbanisation des départe-ments de Rhône-Alpes ;

- un des territoires de Rhône-Alpes les plus urbanisés.

Aujourd’hui, ce rapport per-met d’envisager de nouvelles pistes d’observation, d’orienta-tion et d’actions sur le territoire.

Partager les productions de l’observatoireL’observatoire foncier partenarial doit être au service des col-lectivités locales. C’est dans cette perspective qu’ont été déve-loppés un ensemble d’outils de valorisation qui permettent d’enexploiter les données phares. Une lettre qui extrait les éléments forts du premier rapport aété élaborée et sera prochainement diffusée à l’ensemble descollectivités de l’Isère. D’autre part, un site extranet dédié, accessible surwww.observatoirefoncier38.org, dont l’accès est réservé àtous les partenaires de l’observatoire (dont les adhérents del’Agence), accompagne la lecture du rapport technique etdoit permettre aux élus et techniciens de se saisir de ses productions afin de le faire vivre et évoluer.

Les adhérents de l’Agence et les membres de l’observatoire partena-rial peuvent consulter l’exploitation du premier rapport technique et le télécharger dans son intégralité en se connectant sur www.observatoirefoncier38.org

Contact : [email protected]

Quel rôle l’aménagement du terri-toire peut-il avoir sur le réchauffementclimatique ? Les choix d’urbanisme et d’aménage-ment interfèrent directement sur lesquestions de mobilité, donc sur laconsommation d’énergie liée aux trans-ports de personnes ou de marchandises. Il convient donc de penser l’aménage-ment pour limiter l’usage de la voitureindividuelle, et favoriser les transports encommun ainsi que les modes doux dedéplacement, comme le vélo, la marcheà pied, ou même le roller ! L’objectif de reconstruire la ville sur laville, inscrit dans la loi SRU, permetd’économiser des terres agricoles et desespaces naturels, mais aussi de mieuxutiliser et rentabiliser le réseau de trans-ports en commun. La recherche d’unediversité des fonctions urbaines et une

bonne répartition des usages (habitat,entreprises, services, loisirs, espacesverts, etc.) dans les choix d’aménage-ment rend plausible une véritable politi-que du vélo et une redécouverte de lamarche à pied.Enfin, les cahiers des charges d’aména-gement doivent prévoir des dispositionspour encourager à des constructionspeu énergivores, qui peuvent tendre vers« l’énergie positive » avec un recourssignificatif aux énergies renouvelables(solaire thermique, bois-énergie, production d’électricité photovoltaïque).

L’Ademe a lancé l’AEU (approcheenvironnementale de l’urbanisme),pourriez-vous en expliquer lesenjeux et l’intérêt pour les collectivi-tés locales ?L’AEU est un outil méthodologique

proposé aux collectivités pour intégrerles préoccupations d’environnementdans les orientations d’aménagement.La méthode repose sur une analysepréalable détaillée du site et traite del’environnement sous toutes ses dimen-sions : climatologie, hydrologie, biodi-versité, énergie, bruit, transport, gestiondes déchets, eaux de pluie et eauxusées, etc. Elle pose un diagnosticapprofondi pour interroger les différentsscénarios possibles d’aménagement. Ensuite, la grille d’analyse établie estconservée pour le pilotage du projet :études fines de conception, cahiers descharges des droits à construire, suivi destravaux, évaluation une fois l’aménage-ment terminé. En quelque sorte, l’AEUest le pendant de la démarche HQE(Haute qualité environnementale), maisappliquée à tout un aménagement.

L’Agence d’urbanisme lance un appel àprojets « quartiers durables » pour susciterdes opérations innovantes et améliorerla qualité des opérations d’urbanismedans notre région grenobloise. L’Ademeen est partenaire. Quels apports propo-sez-vous dans ce cadre ?L’Ademe est partie prenante et participeà son organisation. Elle propose quel’outil AEU soit systématiquement utilisédans les opérations proposées par lescollectivités dans cet appel à projets.L’Ademe s’impliquera dans le jury pourla sélection des candidatures, et surtoutdans le suivi des opérations de terrain.Elle sera particulièrement attentive à ladimension énergie et transports, aucaractère multifonctionnel des opéra-tions proposées (habitat, économie, ser-vices, loisirs), mais aussi à la questiondes déchets (prévention et tri sélectif).

Rencontre avec Guy Fabre, délégué régional

de l’Agence de l'environnementet de la maîtrise de l’énergie

(Ademe)

point à la ligne

« Intégrer l’environnement en amont des opérations d’aménagement »

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Observatoire foncier : un outil partenarial et dynamique

Observer la fragmentation sociospatiale pouragirL’Agence met en place une démarche partenariale d’observationsociospatiale du territoire. Il s’agit de rendre lisibles les dynamiquesde spécialisation sociale et démographique de certains territoires de la région urbaine grenobloise, d’expliciter les phénomènes qui les favorisent, d’en identifier les effets négatifs.Ce travail, qui, dès 2007, alimentera les réflexions du SCoT,sera conduit sur plusieurs années. Une diversité d’approchesquantitatives, spatiales, qualitatives, devraient aboutir à l’identi-fication des leviers et politiques publiques qui permettent d’influer sur ces tendances ségrégatives.

Mesurer les impacts de l’extension du tram Bau polygone scientifique1,6 kilomètre, 2 stations, 3400 habitants et 9500 emplois desservis, l’extension de la ligne B du tram au polygone scienti-fique devrait transformer ce petit morceau de ville. L’Agence aété chargée d’accompagner le SMTC dans l’étude de la mesuredes impacts du projet à travers trois grands champs d’observa-tion : les pratiques de déplacements, l’environnement social,économique et urbain, et l’image et l’usage de la presqu’île.

Potentialités de riverainetéDans le cadre de la démarche de chronoaménagement (lire Le Pointsur l’Y n°2), le syndicat mixte du Schéma directeur et la directiondépartementale de l’Équipement ont demandé à l’Agence de suivreun travail d’étudiants du magistère Urbanisme et Aménagement del’Université Paris 1, sur les potentialités de riveraineté de la voie autoroutière, entre le Pont-barrage à Saint-Égrève et le Pont de Cataneà Grenoble. La riveraineté caractérise ici l’intensité des rapports que l’autoroute entretient avec le territoire qui la borde. Un premier diagnostic a permis de mettre en évidence les lieux de riveraineté duterritoire étudié. Dans un second temps, les étudiants imagineront desprojets d’aménagement sur ces lieux identifiés comme ayant un fortpotentiel.

Scots et politiques régionalesLe conseil régional de Rhône-Alpes a confié au réseau A3 des agen-ces d’urbanisme de Rhône-Alpes la mission de réaliser un manuel àl’usage des élus sur les façons d’articuler compétences régionales(environnement, transports, énergies) et projet de Scot. Le documentdevrait paraître à l’automne 2007.

Articuler les Scots du Franco-valdo-genevoisDans la même optique, l’Agence devra apporter un éclairage auconseil régional de Rhône-Alpes sur son positionnement et lafaçon dont il peut influer au travers des Scots sur le territoirefrontalier du pourtour français du lac Léman. Tandis que l’agglo-mération genevoise met en place son projet d’agglomération,qui interfèrera naturellement sur le Pays de Gex et le Nord de laHaute-Savoie, plusieurs Scots sont en cours d’élaboration.

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Faire la ville autour du tramway

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L’agglomération grenobloise est déjà pilote en matière d’organisation

des transports publics. Elle doit aujourd’hui, trouver les réponses

adaptées à la desserte des zones périurbaines, desservir les secteurs

moins denses de l’agglomération et continuer à proposer des aménage-

ments de qualité autour de ces nouvelles infrastructures, alors que les

financements se réduisent. C’est à partir de cette double réflexion, dans

un contexte complexe, liant nécessité de conserver l’attractivité du

territoire tout en réduisant la consommation d’énergie, que l’Agence

d’urbanisme accompagne le Syndicat mixte des transports en commun

dans l’évolution de ses projets.

dossier

Certes, la politique de l’agglomérationgrenobloise est considérée de longuedâte, comme innovante en matière detransports en commun. Mais les acteurslocaux sont aujourd’hui face à des enjeuxd’importance pour continuer, dans uneagglomération et une région urbaine aucadre de vie attrayant, à proposer desmodes de déplacement répondant à lafois aux évolutions des modes de vie, etaux enjeux énergétiques et climatiquesauxquels la société est confrontée.

Quatre enjeux forts pour la régionurbaine grenolboiseLa question des déplacements ne peutpas être abordée à une seule échelle deterritoire : l’espace régional, en particu-lier pour les liaisons internationales, l’espace Sillon alpin, notamment pour letransport ferroviaire, tout comme le terri-toire de la région urbaine grenobloise etde l’agglomération grenolboise doiventêtre articulés.

1. Nécessité d’établir des coopéra-tions territoriales au delà des périmè-tres institutionnels.Le pôle grenoblois a un rôle d’entraînement des dynamiques métro-politaines du Sillon alpin. Dans ce cadre,la région grenobloise doit faire ladémonstration que les mobilités durablesalternatives aux déplacements indivi-duels motorisés, peuvent se développerau service d’une métropole alpine multipolaire et doit donc répondre à plusieurs objectifs en matière de transports :• disposer d’une connexion rapide aux

grands réseaux nationaux et interna-tionaux de transports, aéroports etgares TGV et devenir un maillon sur unaxe transalpin et transeuropéen Est-Ouest, où les déplacements ferroviai-res doivent constituer une alternativeau transport par route ;

• établir au sein de la région urbainegrenobloise des liaisons rapides et effi-caces en transports en commun,nécessaires à la desserte des pôlesurbains et des sites économiques stra-tégiques.

2. Un défi énergétique à relever.La géographie du territoire grenobloisexige un fonctionnement urbain multipo-laire. Les tendances à l’œuvre de dilata-tion de l’espace urbain risquent, si ellesne sont pas canalisées par les corridorsde transports ou en continuité des espacesdéjà urbanisés, de produire un bilanénergétique calamiteux et très onéreux.Conjuguée au phénomène de ségrégationsociospatiale déjà observé, l’augmentationdes coûts de l’énergie dans les dépensesde transports, pèsera lourdement sur lesbudgets des ménages les plus modestes.L’articulation des politiques d’urbanismeet de transports publics, à l’échelle de larégion urbaine élargie aux massifs envi-ronnants est la seule réponse possible àces enjeux.

3. Anticiper sur les changements climatiques et llimiter les émissionsde gaz à effet de serre.Le secteur des transports partage avecl’industrie et l’habitat la responsabilitéprincipale des émissions de gaz à effetde serre. Tous les efforts de réduction dutrafic automobile participent à la luttecontre les changements climatiques.Mais il s’agit aussi d’anticiper sur deseffets au plan local. Trois effets semblent pousser à desréflexions dans le domaine des transports :• Conjuguées aux pollutions dans les

villes et agglomérations de vallées, lesamplifications des variations thermiquesrisquent d’affecter durablement la qua-lité de vie en ville, suscitant une aug-mentation de l’attractivité résidentielledes zones de montagne les plus

acces∑sibles. Les risques sont doubles :accroissement de la pression urbainesur les zones de moyenne montagne, etdéveloppement d’une nouvelle ségré-gation spatiale verticale, permettantaux ménages les plus aisés de bénéfi-cier, en altitude, d’un environnementclimatique plus agréable. Le maintiende la qualité de vie dans les agglomé-rations de vallée représente donc unenjeu majeur. La politique des trans-ports, aux côtés de la politique de l’ha-bitat, peut fortement y contribuer.

• La baisse de l’enneigement des stations de basse et moyenne altitudeva nécessiter une réorientation de l’éco-nomie touristique de la montagne pourle développement d’une l’offre de loisirsen toutes saisons en direction des cita-dins de l’agglomération. L’organisationdes transports devra être pensée enconséquence. Transports par câbles ousystèmes de navettes pourraient venircompléter l’offre de transports existanteaujourd’hui.

• La présence de centres de recherches,de pôles de compétitivité, de com-pétences industrielles en matière

d’environnement, d’énergie, de clima-tologie, constitue un formidable atoutpour développer des politiques et desprojets innovants dans ces domaines.Cette capacité d’innovation dans lestransports peut toucher à la fois latechnologie (diversification des sourcesd’énergie), les services (centrale demobilité, harmonisation tarifaire, diver-sification de l’offre en transports) et lespratiques (encouragement au covoitu-rage, à la pratique du vélo et de lamarche à pied, au rabattement sur lesparcs relais…).

4. Anticiper sur les demandes socialesen prenant en compte le vieillisse-ment des populations.Le vieillissement démographique se traduit par l’accroissement d’une popu-lation plus faiblement motorisée.L’autonomie de ces personnes dépenddonc de la proximité des services, maisaussi de la qualité de l’offre en transportspublics et de leur accessibilité. La disper-sion d’une population vieillissante sur leterritoire constituera un défi à relever,l’héritage d’un urbanisme de maisons

Variation de la part modale en fonction de la densité de

population,

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Mobilité et densité

Source : Altermodal, Enquêtes Ménages Déplacements 2002

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4

individuelles dans le périurbain consti-tuant un frein pour le maintien à domiciledes personnes âgées. Le déploiementd’un système de desserte à la demandepourra être une réponse à ces besoins. Face à ces enjeux de société, le territoiregrenoblois peut être à la fois force de propositions et terrain d’expérimentationpour des pratiques innovantes en matièrede transports. C’est à la fois une néces-sité, s’il veut garantir à ses populations lesconditions d’un développement durable,et une exigence d’exemplarité, comptetenu de ses ressources endogènes.

Trois types de territoiresTrois types de territoires peuvent êtreidentifiés : ceux présentant des cohéren-ces, pour lesquels l’offre de transport estbien adaptée ou facilement adaptableaux pratiques actuelles des habitants ;ceux présentant des incohérences, pour lesquels l’offre de transport est actuelle-ment inadaptée ; et les territoires de « franges », les limites de périmètre, lesinterfaces, sur lesquels l’offre de trans-port est plus compliquée à organiser.C’est au regard de cette typologie qu’ilconvient de se poser la question deséchelles de coopération et de stratégiesd’actions, en les superposant aux péri-mètres institutionnels des autorités orga-nisatrices de transports et à l’offre detransports.

Démarche de coordination des politi-ques de transport et des politiquesurbaines dans l’agglomérationDans ce contexte complexe dans lequel larégion grenobloise doit être toujours enréflexion, le Syndicat mixte des transports encommun de l’agglomération grenobloise(SMTC) a voté une délibération le 23 mai2005 en faveur d’une démarche de coor-dination des politiques de transports et despolitiques urbaines à différentes échelles.

Une meilleure organisation du réseaude transports en commun au sein del’agglomération ne pourra se réaliserqu’au travers d’une coordination étroiteavec l’ensemble des réseaux dans ethors agglomération grenobloise. « LePlan de déplacement urbain (PDU) doitdevenir, à terme, un PDU de la régionurbaine grenobloise prenant en comptetoutes les communes du Schéma direc-teur en lien avec les évolutions dans leVoironnais, le Grésivaudan et le Sud grenoblois, explique Claude Bertrand,président du SMTC. Le partenariat avecnos voisins immédiats est absolumentindispensable ; aujourd’hui, nous devonsaller au-delà de notre communauté detransport, vers des partenaires commeRFF, la SNCF, les services de l’État, laRégion. Il faudra mettre en place unestructure de coordination, même aveccelles et ceux qui n’ont pas encore decompétence transport, comme leGrésivaudan, le Sud grenoblois, le SudGrésivaudan… »

Les prochaines lignes s’éloignant du « coeurde chauffe » d’agglomération, il est néces-saire de lier développement urbain ettransports en commun. Ainsi, pour uneplus grande efficacité et une optimisationdu financement public, un renforcementde la densité urbaine le long des ligneslourdes de transports en commun estnécessaire. Si l’élaboration des planslocaux d’urbanisme (PLU) demeurentencore du ressort de chaque commune, leSMTC, qui doit donner un avis sur chaquePLU des communes de l’agglomération,doit pouvoir exprimer des exigences auregard de l’articulation transport/urba-nisme. Il s’agit ainsi de créer les conditionsd’un partenariat entre communes et SMTCdans un contexte de diminution d’aides

financières de la part de l’État.« Nous n’avons pas de temps à perdre,sinon, nous allons être confrontés à desdifficultés de financements ; or, si nousavons atteint aujourd’hui des résultats ennombre de voyages, c’est parce quenous avons, en permanence, améliorél’offre pour les habitants de cette agglo-mération. L’expérience et l’histoire montrent que si nous ne pouvons pascontinuer à développer l’offre, nous verrons peu à peu notre réseau perdreune part de ses usagers » annonceClaude Bertrand (lire entretien ci-dessous).

Quatre séminaires, une charte etdes contrats d’axesLe SMTC a ainsi demandé à l’Agenced’urbanisme de l’accompagner dans

rencontre

Rencontre avec

Claude Bertrand,

président

du Syndicat mixte

des transports

en commun

Quels sont les enjeux de la démarche« urbanisme et transports » pour leSMTC ? Pourquoi avez-vous lancécette démarche aujourd’hui, quelleen est l’urgence ?Le premier constat est le coût de réalisa-tion d’une ligne de tram : le SMTC,comme toutes les autorités organisatricesde transports urbains (AOTU) de France,est confronté sur le plan financier a desdifficultés. Les aides de l’État ont disparuet tout repose aujourd’hui sur les collectivitéslocales (Métro et Département). Nousdevons donc nous recentrer sur notre rôlede Syndicat mixte des transports en commun :mettre à disposition des lignes de trans-ports en commun, mais pas réaliserl’aménagement urbain. Car il faut êtreclair : si nous ne réduisons pas le coût dutram au kilomètre, nous ne pourrons pascontinuer à financer le réseau comme ilconvient.Deuxième constat : l’ouverture d’uneligne de tram génère des plus valuesfinancières importantes. Mais pas pour leSMTC, ni les collectivités locales ! Làaussi il faut s’interroger. Par exemple, leprix au mètre carré d’un immeuble n’est

pas le même avant la ligne de tram etaprès ; on le voit bien sur les grands boulevardsà Grenoble… Le tram est un véritablelevier pour l’attractivité des quartiers !Nous avons donc lancé la démarche avecles communes, la Métro et leDépartement, en envisageant commentl’aménagement urbain peut permettreaux collectivités locales de récupérer desplus values financières et commentcontractualiser pour continuer à créer leslignes de transport de qualité. Avec uneréalité : une ligne de tram doit être traitéecomme une autre opération d’aménage-ment. Il faut, par exemple, se rendre propriétaire du foncier pour aider à laréalisation des aménagements urbainsassociés. Sinon, avec un financementtransport de plus en plus serré, on réaliserades lignes a minima (sans aménagementconnexe).

Quel contrat allez-vous justementsigner avec les communes ?La charte va être adoptée très rapidementet nous allons vers des contrats d’axes(lire ci-dessus). Par exemple pour la ligneE (Grenoble-Le Fontanil), il faudra réaliser

un véritable projet d’aménagement (sousforme de ZAC ou autre) et ce sera auxcommunes de préempter, de devenir pro-priétaire des terrains autour de la lignepour la réalisation de l’aménagementurbain.Pour la prolongation de la ligne B sur lapresqu’île, l’enjeu est bien évidemment derelier le campus au polygone scientifique,mais ce n’est pas suffisant : la presqu’îlescientifique doit, avec le tram, renforcerses activités, mais aussi les diversifier, proposer de l’habitat, notamment tempo-raire, pour des séjours de chercheurs parexemple, accueillir des lieux de vie (com-merces, loisirs…). Et je le dis, même sicette réflexion doit retarder la réalisationde la ligne. Le tram doit être partie pre-nante des réflexions sur les entrées deville, c’est le cas pour la presqu’île, maisça l’est aussi pour l’esplanade : il fautréaliser de véritables projets urbains.

Comment allez-vous suivre cettecharte ?Dans le cadre des plans locaux d’urba-nisme déjà, le SMTC est consulté, et si lacommune ne propose pas un aménage-

ment, une densification suffisante autourde la ligne de transport, nous le lui indiquons. De même, nous faisons le lienavec le projet d’agglomération actuelle-ment revisité : si 1 500 logements doiventêtre construits chaque année dans l’agglomération, il serait souhaitable deles réaliser autour des lignes de transportlourdes.Concrètement, nous indiquons aux communes qu’il est indispensable dedégager des espaces pour les lignes detransport en site propre, c’est-à-dire sortirles transports en commun des flux automobiles, leur donner priorité aux carrefours et assurer une sécurité pour lesconducteurs et les usagers, avec unevitesse commerciale qui les rende concur-rentiels : la charte est bien au cœur desnégociations avec les communes. Et nousallons continuer à organiser des séminaires« urbanisme et transports » pour suivre samise en œuvre. Mais je crois qu’au-jourd’hui, les différents acteurs ont compris que si nous voulons continuer àréaliser des lignes de transport et desaménagements de qualité, tout le mondedoit s’y mettre.

Un partenariat dans la durée

« Des lignes de transport accompagnées de véritables projets urbains »

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l’organisation de plusieurs séminaires deréflexion réunissant élus et profession-nels de l’agglomération grenobloise,permettant d’avancer ensemble sur cesthématiques et de concrétiser la démarcheavec l’élaboration d’une charte d’en-gagement.Au cœur de ces séminaires ont été iden-tifiés les enjeux de densification et derenouvellement urbain le long des lignesde tramway afin d’améliorer la fréquen-tation des transports collectifs, d’aug-menter la proportion d’habitants,d’emplois et d’activités desservis, deconforter les centres urbains et les pôlesde services au voisinage des lignes et defavoriser la mixité sociale et multifonc-tionnalité urbaine des tissus traversés.

Plusieurs pistes opérationnelles ont étéproposées, comme la concordance entreprogrammation urbaine et programmationdes lignes de transports structurantes. Ils’agit aussi de développer le concept delignes de bus à haut niveau de services.Ensuite, l’identification des espacesmutables de l’agglomération révèle unpotentiel de développement urbain lelong des lignes existantes et futures. Il s’agit donc d’anticiper sur le foncier(constitution de réserves publiques), d’agir

dans le cadre des PLU (servitudes etrègles d’urbanisme), d’organiser le partenariat public/privé sur des sites àfort potentiel foncier (centres commer-ciaux, équipements, services…), deconcevoir le projet urbain avec les trans-ports (accessibilité des arrêts par lesmodes doux, confortement des pôles deservices autour des arrêts) et de favoriserl’innovation architecturale et urbaine surles nouvelles opérations.Les séminaires ont débouché sur l’élabo-ration d’une charte urbanisme et trans-ports qui constitue un point décisif del’avancement de la démarche. Les orienta-tions stratégiques de cette charte pourrontêtre déclinées, selon les particularités dechaque territoire, dans le cadre decontrats d’axes [de desserte] spécifi-ques.Au travers de cette charte, le SMTC propose une démarche spécifique demise en œuvre et d’accompagnementdes projets, un plan de développementdes transports en commun structurantsen lien avec le projet d’agglomérationacte 2, qui s’appuiera sur une analysedu potentiel foncier et urbain des sec-teurs concernés par les futurs tracés. Ceplan aidera à la définition des secteurscibles d’intervention foncière en lien avec

la desserte de transports en commundans l’agglomération.Il permettra ensuite, sur chaque axe de transport, d’élaborer une démarcheopérationnelle impliquant l’ensembledes partenaires.Enfin, il s’agira, pour les collectivitéslocales, au sein d’un périmètre élargi depart et d’autre d’une ligne de transporten commun de :• s’engager à maîtriser et valoriser le

foncier mutable et mettre en adéqua-tion les règles des PLU avec les prin-cipes de densification ;

• participer à la densification des quar-tiers en engageant de nouvelles opé-rations d’urbanisme, avec des formesurbaines compactes, économes d’es-pace ;

• requalifier le parc ancien et réhabiliterles friches ;

• diversifier les fonctions urbaines etconforter les polarités commercialeset de services ;

• encourager la mixité sociale, en réali-sant un pourcentage significatif delogements locatifs sociaux et enaccession sociale dans les nouvellesopérations ;

• mailler les quartiers et organiser lesstationnements en favorisant la réduc-

tion de la vitesse des véhicules ;• inciter à la baisse de l’automobile par

une politique de stationnement adap-tée ;

• sensibiliser les habitants et promou-voir l’usage de la marche à pied, desdeux roues et des transports collectifs,inciter à l’usage des parcs relais et aucovoiturage, développer les servicesaux usagers…

Les première applications de la charteprendront effet sur la ligne E et sur laprolongation de la ligne B du tramwayjusqu’à la presqu’île scientifique. Une telle démarche suppose que chaqueinstitution sache abandonner la mise enœuvre étriquée de ses compétences etaccepte de négocier réellement avec lesautres acteurs, la construction de projetsd’intérêts généraux. Charte et contratconstituent une formidable opportunitépour mettre en cohérence les différenteslégitimités (communes, métro, SMTC,EPFL...). Ce terrain d’expérimentationpeut faire de la démarche grenobloiseun véritable laboratoire, comme l’indi-que Géraldine Pflieger, universitaire quiaccompagne la démarche (lire ci-des-sous).

Contacts : Anne-Marie Maür et Julie Blais

point de vue « La démarche grenobloise, un véritable laboratoire »

Par Géraldine Pflieger,

urbaniste,

chercheur au

Laboratoire

de sociologie urbaine,

École polytechnique

fédérale de Lausanne

Depuis plus de vingt ans, les chercheurset les politiques se sont attachés à promouvoir une plus grande articulationentre transport et urbanisme sans pourautant développer de recettes et deméthodes pour le faire. Plusieurs pays ontpourtant lancé des actions offensives decoordination. Au Japon, par exemple, denouvelles lignes de transports ferrés sontfinancées grâce à la récupération de larente foncière générée par les nouvellesinfrastructures. Aux États-Unis, le conceptde Transit Oriented Devlopment (TOD) sediffuse rapidement comme nouveaumoyen de financement des transportspublics : dans un contexte de crise, lescompagnies de transports publics améri-caines ont décidé d’aménager de nou-veaux quartiers autour de lignes de métroléger ou de bus à haut niveau de serviceet de bénéficier en retour des recettesissues de la promotion immobilière. Dansles deux cas, les opérateurs se sont musen aménageurs.La France doit elle aussi faire face à lacrise financière des autorités organisatricesde transports urbains, suite à la réductiondes subventions de l’État. Et il n’est pas

surprenant de voir émerger le même typede réflexion sur le financement des trans-ports publics par l’urbanisme, alors quedepuis quinze ans, la fabrique des tram-ways dans les villes moyennes a d’abordconsisté en un financement de l’urba-nisme par les transports publics. Devantles nouveaux besoins de financements, ladémarche urbanisme-transport greno-bloise innove en s’intéressant aux outils etaux modes de faire. Elle représente pourle scientifique un véritable laboratoireavec comme question centrale : commentfaire de l’urbanisme avec les transportsalors que, contrairement aux États-Unis,au Japon ou à l’Allemagne, les autoritésde transport ne sont pas autorisées àtenir le rôle d’aménageur ? Commentpeut-on concrètement arrimer l’urbanisa-tion aux transports dans le contexte légalet institutionnel français ?Les réponses trouvées s’adossent à unéventail d’outils qui s’articulent autour detrois objectifs : l’élévation de la densitéaux abords des lignes de transports encommun structurantes ; l’aménagementdes quartiers selon des objectifs de mixitésociale et fonctionnelle ; la création

d’espaces urbain permettant la complé-mentarité des modes de déplacements etl’interaction pacifiée entre les différentsusagers. En mêlant densité et diversité,l’objectif de la démarche est bien de promouvoir la ville avec le tramway.

La question du tram en périurbainTout en testant de nouvelles méthodesd’articulation opérationnelle entre urba-nisme et transport, l’agglomération grenobloise va être confrontée à unsecond défi de taille : la desserte deszones moins denses de l’agglomération.En amenant progressivement le tramwayaux communes de deuxième couronne,les autorités publiques vont devoir nonplus refaire la ville avec le tram maisfaçonner les modes de vie, remodeler lepaysage urbain et créer la ville avec letramway. Parallèlement au problème dufinancement, cet objectif représente ledeuxième enjeu de taille de la démarcheen cours, pour au moins deux raisons. Lechangement de modèle urbain proposéne se fera pas sans difficulté, et sanscontroverse, pour les habitants et les usagers des zones nouvellement desservies,

puisqu’il suppose une inflexion des pratiquesde déplacements et des modes de viebien plus forte que dans le centre-ville oula première couronne. Par ailleurs, l’enjeu est bien de maillerl’espace périurbain de deuxième couronne et non pas de créer un espaceà deux vitesses, l’un organisé autour de lamarche et du tramway, l’autre autour dela voiture. Aux États-Unis, les nouveauxquartiers Transit Oriented Developmentreprésentent des zones de « premièreclasse », à forte qualité de vie, stimulantl’embourgeoisement et reléguant à lamarge les espaces dégradés. La ville sedivise entre des corridors bien dotés entransports publics et bien aménagés et lereste des quartiers peu accessibles et peuqualitatifs, une fragmentation suivant lepérimètre des terrains viabilisés par l’opérateur de transport. En contraste,pour mailler l’espace urbain sans le fracturer, la France dispose d’outils plusapprofondis de planification, dans lesmains des communes, des intercommuna-lités, et des établissements fonciers ; desinstruments qu’il s’agit désormais demobiliser.

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Centre-ville de Grenoble : aménager les espaces publicsEn assistance à la maîtrise d’ouvrage et à partir de réflexions anté-rieures, l’Agence aide la Ville de Grenoble à définir une stratégieglobale d’intervention sur l’espace public, ainsi qu’un principe direc-teur d’extension du centre. Entre la Bastille et les Grands Boulevards,le territoire concerné est celui de la ville ancienne, où densité, mixité,typologies urbaines et architecturales, constituent l’ensemble urbainle plus varié et le plus complet.Intervenir sur l’espace public interroge des problématiques d’usages(utilisations ponctuelles ou quotidiennes du lieu), d’accessibilité, demorphologie (espace ouvert ou fermé), de symbolique (espace de

représentation ou lieu d’intimité), qui conditionnent les choix de l’aménagement futur.La complexité de cet espace a été abordée au travers de trois scénarios contrastés, inacceptables entant que tels, mais permettant de mettre en exergue comment peuvent se jouer les conflits d’usage :

Visiter renvoie à l’aspect touristique, à la notoriété du centre-ville et questionne la manièred’en renforcer l’attractivité ; Habiter interroge l’aspect résidentiel des différents publics en privilégiant l’échelle de proximité ; Travailler aborde les usages liés au travail, au shopping,aux loisirs et interroge le centre-ville comme centre d’agglomération.Un diagnostic a permis de caractériser les espaces publics en croisant les observations rele-vant du paysage, des déplacements, de l’économie, ainsi que les aspects relatifs aux usages,à la symbolique, à la morphologie du lieu. Par ailleurs, les relations entre les espaces publics,les maillages des principaux lieux et les enjeux de repositionnement ont également été examinées. Après la première phase de concertation conduite par la Ville, la reformulation du projetdans le document préprogramme d’aménagement se fera progressivement, par enrichisse-ments mutuels et itérations successives, et devra permettre à la Ville de disposer d’élémentscomplémentaires d’aide à la décision au moment où la phase opérationnelle s’engage.

Contact : [email protected]

Un nouveau parc d’activités pour la CCSGLa communauté de communes du Sud grenoblois franchitune étape supplémentaire dans la mise en œuvre de sonSchéma d’accueil d’activités en élaborant le développe-ment d’un nouveau parc sur la commune deChampagnier. Ce projet devrait assurer la relance de l’implantation économique sur son territoire. Disposant aujourd’hui depeu de foncier, la CCSG entend privilégier les entreprisesqui lui permettront à terme le renouvellement de son tissu

industriel et le confortement de ses services.Un positionnement spécifique offrira des perspectives nouvelles et originales pour la région

urbaine grenobloise. Il s’appuie sur les compétences fortes de ce territoire et la volontéd’améliorer son image, notamment le long de la RN 85, largement empruntée par la clientèle touristique.Le parc d’activités, d’une surface comprise entre 25 et 50 hectares, destiné à accueillir desétablissements classés, devrait être certifié ISO 14001 (Système de management environne-mental), une première en Isère. Une spécificité qui s’appuie sur la forte compétence du personnel local et l’ensemble des équipements dédiés à la gestion des risques.Après avoir été accompagnée par l’Agence d’urbanisme tout au long de la réflexion sur lepositionnement du projet, la CCSG évalue aujourd’hui sa viabilité économique, techniqueet financière.

Contact : [email protected]

Crolles planche sur son PLUAfin de réaffirmer un projet global et harmonieux partagéavec la population, la commune de Crolles a pris la décisionen janvier 2006 de travailler à l’élaboration de son PLU. Afin de construire un diagnostic et un projet partagés avec leshabitants, la Ville souhaite mettre en place une ambitieusedémarche de concertation (enquêtes, tables rondes, ateliers,restitutions…).Par ailleurs, elle a sollicité l’assistance de l’Agence d’urbanismequi a participé, en collaboration étroite avec les services techni-ques et l’adjoint à l’urbanisme, à la réalisation d’un prédiagnos-

tic dressant l’état des lieux du territoire. Cette étude préliminaire, élaborée entre le printemps etl’automne 2006 par une équipe pluridisciplinaire, a permis d’identifier les enjeux suivants :- permettre l’urbanisation progressive et maîtrisée avec un foncier contraint ;- maintenir le potentiel économique et renforcer le potentiel commercial ;- structurer les réseaux de déplacements, valoriser les espaces publics et les cheminements piétons ;

- préserver les espaces naturels à forte valeur écologique, l’unité des espaces agricoles et leséléments du patrimoine communal ;

- établir les principes de composition urbaine.Cette étude a également permis d’envisager la réalisation d’études complémentaires, néces-saires pour alimenter le diagnostic approfondi du PLU. Sur la base des premières investigations, la commune de Crolles coordonne l’ensemble destravaux.

Contacts : [email protected] et [email protected]

De nouvelles perspectives pour le Schéma de secteurLe Schéma de secteur a été arrêté en conseil communautairedu 30 janvier à l’unanimité, avec une satisfaction clairementexprimée par les élus de la communauté d’agglomération duPays voironnais. Ce dossier a notamment permis d’établir entrela CAPV et l’Agence d’urbanisme une relation de confiancemutuelle et de conforter une relation de travail efficace entredes équipes fortement impliquées.Le Schéma de secteur, dans la mesure où il a été élaboré àmi-parcours entre le Schéma directeur de 2000 et le Scot de2010 s’est inscrit dans une double démarche d’approfondisse-

ment du premier et de préfiguration du second. L’exercice a porté ses fruits, en témoigne la déli-bération prise lors de ce même conseil communautaire. Celle-ci invite les représentants de la

CAPV au syndicat mixte à porter tout particulièrement certaines attentes lors de l’élaboration duScot, notamment en termes d’équilibre emploi/habitat, de mode de développement urbain etd’équilibre entre espaces bâtis et non bâtis, de déplacements, et de prise en compte des territoires de montagne.Après l’approbation du Schéma de secteur prévue pour le dernier trimestre 2007, il conviendrade passer à sa mise en œuvre. Quelques pistes sont déjà clairement entrevues. Sont à retenirla poursuite d’une méthode de travail impliquant fortement tous les élus du territoire, des zoomsterritoriaux, une ingénierie spécifique pour accompagner les communes dans leurs projets, dontla CAPV se porte garante, dans l’objectif de maintenir une cohérence dans sa mise en œuvre.Par ailleurs, le Schéma de secteur met en avant la nécessité d’une observation de sa mise enœuvre, partagée avec les communes du territoire et les intercommunalités voisines.

Contacts : [email protected] et [email protected]

territoires point par point

Agglomération

Grésivaudan

Sud

Voironnais

Responsables EPT : franç[email protected]@aurg.asso.fr

Élu représentant : Daniel de Murcia

Responsables EPT : [email protected]@aurg.asso.fr

Élu représentant : Claude Dailly

Responsables EPT : [email protected]@aurg.asso.fr

Élu représentant : Jean-Claude Ogier

Responsables EPT : [email protected]@aurg.asso.fr

Élu représentant : Maurice Berthet

L’Agence d’urbanisme s’est organisée en équipes projets territoires (en lien avecl’élu représentant un secteur au sein du conseil d’administration) sur les cinqsecteurs de son périmètre d’action et de partenariat.Ces équipes ont pour objectif de croiser les connaissances, d’accompagner et d’articuler les différents projets à l’échelle communale, intercommunale ou inter-intercommunale.

5 équipesprojets territoires

L’ensemble du Pays de Bièvre-Valloire représenté ausein du Schéma directeurLes quarante communes de l’Ouest du Pays de Bièvre-Valloire, qui ne faisaient pas partie du Schéma directeur dela région grenobloise en 2000, se sont mobilisées depuistrois ans pour rejoindre leurs voisins. L’enquête publiquerelative à l’extension du périmètre de projet est en voied’être lancée par le Syndicat mixte du Schéma directeur. L’intégration de ces nouveaux territoires permet de retrou-ver, au sein du grand projet de la région grenobloise, la

logique d’une entité géopolitique reconnue : le Pays de Bièvre-Valloire. La plaine de Bièvrefait partie du projet initial, mais ses limites actuelles s’arrêtent à La Côte-Saint-André et àSaint-Siméon-de-Bressieux, n’inscrivant dans le projet qu’une partie d’un véritable secteur.L’extension met en adéquation territoire physique et géographique, histoire, identité et projetpolitique et territorial. Son intégration au Schéma directeur est l’occasion d’associer un

projet de développement local à un projet d’ensemble plus vaste.L’Ouest du Pays de Bièvre-Valloire se trans-forme en se trouvant de plus en plus nettementsous différentes influences urbaines, celle deGrenoble, mais aussi celles du Nord-Isère, duRovaltain ou de l’Isère rhodanienne. Ce terri-toire cherche à associer au maintien de son

environnement rural un développement cohérent. C’est cet équilibre qui garantit un position-nement fort dans le contexte de la région grenobloise. Très complémentaire des espacescontraints et sous la pression urbaine des vallées proches, cette plaine qui associe une voca-tion agricole à une dynamique industrielle, propose une ouverture et un autre type de déve-loppement à la région grenobloise.

Contact : [email protected]

Bièvre

Responsables EPT :[email protected]@aurg.asso.fr

Élu représentant : François Brochier

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L’urbanisme est une discipline récente, ayant émergé au XXe

siècle ; aujourd’hui encore, l’urbaniste exerce au sein d’uneprofession floue.Celle-ci demeure non réglementée et le titre d’urbaniste n’estpas protégé. Outre des réseaux professionnels associatifs, lesurbanistes, dans leurvariété, n’ont pas encoreune instance unique dereprésentation et l’orga-nisation professionnelleest encore en train de sestructurer. Dans ce milieu profes-sionnel, la pratique, lalogique de progression,l’identité de l’urbanistesont plus fortementinduites par un statut quepar le métier. L’urbanistese définit d’abord parson mode d’exercice ouson cadre professionnel :il est agent de l’État oudes collectivités territo-riales, chargé d’étudesau sein d’une agenced’urbanisme ou d’unconseil d’architecture,d’urbanisme et d’envi-ronnement (CAUE), oubien encore libéral ousalarié dans un bureaud’études. Le marché des étudesurbaines ne s’appuieégalement sur aucune référence officielle, sur aucun barème.Et il n’est d’autre règle que celle de la concurrence au moins-disant.

Généraliste parmi les spécialistesDans le monde de l’expertise urbaine, l’urbaniste est le« généraliste » parmi les spécialistes. Ses missions sont cellesdu croisement des thématiques, de la synthèse et des choix àfaire. Il y a un enjeu professionnel à faire reconnaître cettecompétence comme une réelle spécialité.Si l’urbaniste exerce certes une profession floue, c’est cetteimprécision qui est pour certains l’expression d’une modernité.

Un métier adaptable, flexible, plastique, qui permet de collerà une demande complexe et infinie, et à des besoins en permanente évolution. Il est vrai que cette profession est auservice direct du politique, et si l’urbaniste doit savoir conseiller,accompagner l’action publique, il y a un danger à ce qu’il s’y

dissolve.Afin d’être ce conseil-leur éclairé et éclairant,voire éclaireur, l’urba-niste doit trouver desconditions d’exercicequi le confortent. S’ildoit rester en prisedirecte avec les besoinssociétaux et adaptableaux demandes, il ne doitêtre ni à la solde d’unmarché, ni flottant augré des courants politi-ques.L’entreprise menée parl’Office professionnel dequalification des urba-nistes (OPQU) est lapremière étape d’uneconsolidation et d’unelisibilité professionnelle.Des urbanistes sontqualifiés : ils le sont parla reconnaissance et lagarantie de compéten-ces spécifiques auxurbanistes, au-delà deleur statut et moded’exercice. Cette techni-

cité énoncée s’accompagne d’une clarification des responsabi-lités professionnelles et de la définition d’un codedéontologique.

Car, au final, la ville et les questions qu’elle pose méritent uneprofession moins floue.

L’Agence d’urbanisme soutient la qualification de ses salariéschargés d’études. À ce jour, huit d’entre eux ont obtenu laqualification après passage devant le jury de l’OPQU.

Contact : [email protected]

mise au point

Le chiffre

Urbaniste : éclaireur qualifiéLe métier

+ 8880

<

En 2005, 8 880 naissances ont été comptabilisées dans larégion urbaine grenobloise. Ce nombre est moins élevé que lepic de 2001 (9 030) où les naissances avaient atteint le plushaut niveau jamais observé. Les naissances se sont cependantmaintenues à un niveau élevé. Le nombre annuel moyen denaissances est passé de 8 280 sur la période 1995-1999, à8 810 sur la période 2000-2005. Au cours des dix dernières années, dans la région urbainegrenobloise, les naissances ont progressé de 8 %, soit uneévolution plus rapide qu’au niveau national (+6 % entre 1995et 2005) mais nettement moins soutenue que dans l’ensemblede l’Isère (+13 % entre 1995 et 2005).Cette évolution des naissances corrobore la thèse d’unepériurbanisation accrue des territoires les plus éloignés. Entre 1995 et 2005, la Bièvre Valloire connaît une hausseexceptionnelle (+40 %), le Grésivaudan (+18 %) et leVoironnais (+16 %) continuent d’augmenter à un rythmeélevé, alors que l’agglomération (+2 %) et le Sud grenoblois(+0 %) arrivent tout juste à voir le nombre de naissances semaintenir.

Malgré une évolution bénéfique aux territoires périurbains, lagrande majorité des naissances survient toujours dans l’agglo-mération. En 2005, 5 350 naissances ont eu lieu dans l’ag-glomération (60 %), 1 210 dans le Voironnais (14 %), 1210 dans le Grésivaudan (14 %), 810 dans la Bièvre Valloire(9 %) et 300 dans le Sud grenoblois (3 %).

Contact : [email protected]

Varces : la Giraudière, espace charnière

La commune

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Le site de la Giraudière est un espace charnière situé entre lecentre-bourg et la cité scolaire de Varces. C’est le derniergrand site de développement urbain de la commune. Quelprojet la commune envisage-t-elle ? Rencontre avec ClaudeFaubert, adjoint à l’urbanisme.

Quelle a été la genèse d’élaboration du projet de laGiraudière ?

La Giraudière est une zone de15 hectares, déjà inscritecomme zone d’urbanisationfuture au POS de 1998 etconfirmée comme zone àurbaniser par le PLU, élaboréen partenariat avec l’Agenced’urbanisme. Pour garantir la

qualité d’un projet urbain cohérent, il a semblé essentiel à lacommune d’en être très fortement partie prenante. Alorsqu’elle ne possédait pas de foncier, une étude spécifique del’Agence sur la Giraudière lui a permis de prendre consciencedes potentialités importantes du terrain et de se fixer pourobjectif l’acquisition d’un tiers de la totalité du foncier.

Quels en sont les enjeux en termes d’aménagementurbain ?La Giraudière est une zone charnière, située entre le centre-ville et la cité scolaire regroupant écoles maternelle, élémen-taire et collège. L’aménagement ambitieux de ce nouveauquartier devrait permettre de le relier de façon pertinente aucentre-ville. D’autre part, il bénéficie d’importantes possibilitéspaysagères. Il est notamment traversé par le ruisseau de laMarjoëra qu’il est important de valoriser, parce qu’un environ-nement vert participe à la qualité de vie.

Quelles sont les perspectives du projet en termes dedéveloppement ?Le projet est un projet de mixité. Mixité sociale, l’objectif étantd’atteindre 35 % de logements sociaux, avec un panachagedes différents types (du prêt locatif aidé d'intégration au prêtlocatif social). Mixité du type de bâti, associant des maisonsindividuelles, des maisons jumelées, des immeubles collectifs,ainsi que des bâtiments publics. L’objectif est de créer à termesde 300 à 400 logements, l’urbanisation étant envisagée demanière progressive sur 15 à 20 ans.

Quelles sont les prochaines échéances du projet ?Aujourd’hui, les grandes orientations sont posées et les moda-lités de l’assistance à maîtrise d’ouvrage sont en cours d’élaboration. Il s’agit maintenant de recenser les études quiseront à réaliser en amont : étude d’impacts, étude environne-mentale… Avant de choisir un aménageur qui aura en chargela maîtrise d’œuvre du projet.

INSEE – Naissancesdomiciliées

Évolution des naissances entre 1995 et 2005

Évolution des naissances dans la régionurbaine grenobloise entre 1990 et 2004

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Quelques nouvelles études de l’Agence

Le Sud Grésivaudan : pour une extension du Schémadirecteur

BURLAT AnneAgence d’urbanisme de la région gre-nobloise, Grenoble, octobre 2006,19 p.Le Sud Grésivaudan : présentation,fonctionnement et structuration du ter-ritoire. Sud Grésivaudan et Schéma

directeur : les raisons d'être ensemble.

Étude d'opportunité d'un système d'informations géogra-phiques régional (SIGR) BARREL Jean-Pierre, BOUTANTIN GratienneAURG, EPURES, Réseau des agences d'urbanisme de Rhône-Alpes, Grenoble, Saint-Étienne, septembre 2006, 44 p.Le conseil régional de Rhône-Alpes a sollicité le Réseau desagences d'urbanisme de Rhône-Alpes pour étudier l'opportunitéd'un système d'informations géographiques. L'assistance a portésur deux outils : l'évolution du Système d'information territorialebasé sur le Système d'informations géographiques existant etl'opportunité de créer un dispositif partenarial basé sur un SIGrégional avec dont les objectifs restent à déterminer.

Habitat et formes urbaines dans la région urbaine : com-ment concilier les attentes individuelles avec la nécessitéd'un aménagement durable du territoire ? BOULANGER Emmanuel, TARTAMELLA NicoleAgence d’urbanisme de la région grenobloise, Grenoble, octo-bre 2006, 17 p.Cette note a été rédigée à l'occasion de l'exposition VoisinsVoisines à Grenoble. Elle prend appui pour partie sur les résul-tats de l'étude de l'Agence d'urbanisme Comprendre la périur-banisation à partir du témoignage des ménages : l'exemple dela Bièvre et du Nord Voironnais

La perspective de mise en œuvre de « projets de site » surles sites naturels de loisirs de la Métro : synthèse du diag-nostic et des propositions d'actions 2005-2006 PEZET-KUHN Murielle, MAÜR Anne-Marie, PATOU Nathalie,

PLACE ChristianAgence d’urbanisme de la région gre-nobloise, Grenoble, décembre 2006,38 p.L'étude s'inscrit dans le cadre duSchéma de valorisation et de maillagedes espaces naturels. Elle analyse etformule des propositions concernantquatre sites naturels de loisirs de laMétro : le site de l'Ovalie (Sassenage),le site Hubert Dubedout (Poisat et

Saint-Martin-d'Hères), le site des Vouillants (Fontaine etSeyssinet-Pariset) et le site de l'Île d'Amour.

Quelques ouvrages sur le territoire local

Diagnostic air du Plan de déplacements urbains du PaysvoironnaisASCOPARG, Grenoble, novembre 2006, 55 p.Voici les principales conclusions du diagnostic : - les enjeux majeurs sont principalement liés à la problématique« Déplacements ». Les fortes concentrations d'ozone mesuréessur le territoire du Pays voironnais sont également un enjeu.- La traversée des agglomérations par des axes routiers impor-tants provoque la hausse des concentrations des polluants primaires. La réalisation des objectifs du Plan de déplacementsurbains pourrait permettre de maîtriser le trafic automobile et delimiter ainsi les impacts sur les populations exposées.

Entre aujourd'hui et demain, la Chartreuse un territoire-écoleGUMUCHIAN HervéD'Ici et d'Ailleurs, Saint-Pierre-d'Entremont, décembre 2006,127 p.L'ouvrage s'adresse aux habitants, usagers, gestionnaires ouélus qui de près ou de loin participent à la vie de ce massif, Parcnaturel régional qui voit aujourd’hui se renouveler la charte.Quel est cet objet Chartreuse ? Quels sens a-t-il pour ses habi-tants, pour ses usagers ? Quelles sont les possibilités d'un réeldéveloppement territorial en Chartreuse ? Peut-on penser laréalité chartrousine en dehors de son contexte régional, natio-nal et international ? Quelle Chartreuse envisager à l'horizon2025-2030 ?

Contrat urbain de cohésion socialePolitique de la ville 2007-2009, agglomération grenobloise

Diagnostic et projets territoriaux Agence d’urbanisme de la régiongrenobloise, Grenoble AlpesMétropole, ville d’Échirolles, villed’Eybens, ville de Fontaine, villede Grenoble, ville de Pont-de-Claix, ville de Saint-Martin-

d’Hères, ville de Saint-Martin-le-VinouxGrenoble, 2007, 161 p.Le document fournit des données sur la situation sociale et économique de l'agglomération grenobloise et des secteurs lesplus concernés par la politique de la ville. Il présente les objectifset les projets d'intervention des élus sur ces territoires. Il s'appuiesur les travaux de l'observation dynamique de la cohésionsociale conduits par l'Agence d'urbanisme de la région greno-bloise depuis 2000.Contrat cadreGrenoble Alpes Métropole, préfecture de l’Isère, région Rhône-Alpes, conseil général de l’Isère, CAF Grenoble, AbsiseGrenoble, 2007, 68 p.Le CUCS (Contrat urbain de cohésion sociale) succède auContrat de ville 2000-2006. Il permet la poursuite ou la péren-nisation d'actions qui sont nées de la politique de la ville, enconcentrant la plupart des moyens sur les quartiers les plus sensibles, afin de réduire les écarts avec les autres quartiers. Ledocument détaille le contenu du projet, les axes d'intervention,l'engagement des partenaires, le financement et les indicateursretenus.

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Tram et activités économiquesCongrès international de commerce urbain, Vitoria Gasteiz(Espagne), septembre 2006Pierre Eisler a présenté la démarche engagée par l’Agencesur l’observation des impact de la troisième ligne de tramway.

Un regard prospectif sur l’évolution des analyses spatia-les et de ses outilsÉcole nationale d’application des cadres territoriaux,Montpellier, octobre 2006Jean-Pierre Barrel a contribué à une formation auprès d’ingé-nieurs des collectivités territoriales en présentant l’exempled’usage du SIG en agence d’urbanisme.

Les élus alpins acteurs de la Convention alpineLa Convention alpine et son application dans le domaine de laprotection de la nature et de l’entretien des paysagesColloque organisé par Cipra France, Montmélian, novembre2006Murielle Pezet-Kuhn est intervenue sur les corridors écologiqueset leur intégration dans les documents d’urbanisme.

Développement humain et gouvernance localeRencontre nationale des agences urbaines du Maroc, Asilah,Maroc, décembre 2006Maya Vitorge a fait partie de la délégation de la Fédérationnationale des agences d’urbanisme (FNAU) invitée à la 2ème

rencontre nationale des agences urbaines du Maroc, organiséepar la Fédération nationale des agences urbaines (MAJAL).

Les mobilités : handicap ou facteur d’un développementdurable ?Palais du Luxembourg, Paris, décembre 2006Jérôme Grange est intervenu lors de l’atelier “Mobilités durablesdans les métropoles : repenser la ville et/ou investir dans lestechnologies innovantes”.

Biodiversité et aménagement urbainJournée technique, Conseil général des Hauts-de-Seine,Nanterre, janvier 2007Murielle Pezet-Kuhn a présenté la démarche de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise et l’expérience des corridors écologiques dans la vallée du Grésivaudan.

trois petits points...

L’Agence hors les murs

21, rue Lesdiguières - 38000 GrenobleTél. : 04 76 28 86 00 - Fax : 04 76 28 86 12

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Les chargés d’étude de l’Agence sont régulièrement invités à intervenir lors de colloques, de séminaires, de manifestations ou à collaborer àdes publications pour proposer un regard d’expert sur des problématiques actuelles de l’aménagement du territroire.

À lire à l’AgenceLes documents présentés ici peuvent être consultés au centre de documentation de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise. Le centre estouvert au public sur rendez-vous les lundis, mercredis et jeudis après-midi. Pour toute demande, vous pouvez contacter Martine Goujon : [email protected] ou 04 76 28 86 59.

Le Point sur l’Y est publié par l’Agence d’urbanisme de la région grenobloiseDirecteur de la publication : Jérôme GrangeCrédits photos : Agence d’urbanisme de la région grenobloise, Ville deVarces.Illustrations : Caroline Nocart Imprimé par l’Imprimerie des Eaux-Claires sur papier recyclé Cyclus offset.Dépôt légal à parutionN° ISSN 1770-9717

Projets de territoires et coopérations ville-montagneÀ l’heure où les relations entre les villes etleurs territoires montagnards de proximitése font de plus en plus denses, complexesvoire conflictuelles et problématiques, ils’agit par ce séminaire d’exposer etd’analyser des initiatives locales et régio-nales visant à mieux gérer ces interactionset leurs implications socio-économico-environnementales. Les acteurs des terri-toires urbains et montagnardséchangeront sur les orientations, les

méthodes et les stratégies développées dans les Alpes(françaises, italiennes et suisses notamment) pour mieuxappréhender et gérer les interdépendances entre villes etespaces montagnards.Du 4 au 5 juin 2007, à AutransPlus d’informations :http://www.cipra.org/fr/alpmedia/manifestations/1397

Territoires, territorialité, territorialisation : et après ?Dans le cadre des Entretiens de la Cité des Territoires, 2 jours,12 conférences et 4 questions :• Quelle mise en commun des épistémologies des scienceshumaines et sociales autour du concept de territoire ?• Quelle universalité des approches malgré les différences decontextes nationaux ?• Quelle efficacité instrumentale et portée opératoire ?• Quelle prospective conceptuelle pour les rapports de lasociété à l'espace ?Les 7 et 8 juin 2007 à l’Institut de géographie alpine, GrenoblePlus d’informations :http://iga.ujf-grenoble.fr/territoires/actualites/Manifestations.htm

Making places (Fabriquer des lieux)La VIIe Biennale des urbanistes des villesd'Europe, organisée par la Société hon-groise de planification urbaine, invite lesprofessionnels de l’urbanisme et lesacteurs des territoires d’Europe à débat-tre et échanger autour de l’« urban des-ign » confronté aux problématiquesd’environnement, de mobilité, de sociétéet de politiques urbaines.

Du 21 au 23 juin 2007 à Budapest (Hongrie)Plus d’informations : http://www.makingplaces.hu/

Les dynamiques territoriales : débats et enjeux entreles différentes approches disciplinairesLe XLIIIe colloque de l’Association de science régionale delangue française, réunissant organismes de recherche etétablissements d’enseignement supérieur, s’attachera àcroiser les regards de différentes disciplines sur les dynami-ques territoriales : seront abordées les questions d’échellesde territoire, le rôle de la culture, le regard des urbanisteset des politologues sur la ville, la question de la gouver-nance…Du 11 au 13 juillet, à Grenoble et ChambéryPlus d’informations : http://asrdlf.u-bordeaux4.fr

La ville négociéeComment la négociation permet d’enri-chir les projets et de faciliter leur appro-priation par ceux qui les feront vivre, enconciliant aspirations individuelles etintérêts collectifs ? C’est la question quesouhaite explorer la XXVIIIe rencontrenationale des agences d’urbanisme. Séance plénière, ateliers et visites profes-sionnelles permettront d’alimenter laréflexion.Les 9 et 10 octobre 2007, au Centre des

congrès Pierre Baudis, à ToulousePlus d’informations : www.laville-negociee.org

Les rendez-vous

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