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Mots clefs
Santé, maladie, psychologie
Approche biomédicale / Approche biopsychosociale
Approche systémique (complexité, système, interaction …)
Phénoménologie (vécu, perçu)
Psychologie de la santé
Psychosomatique
Stress
Plan
Concept /Définition : santé, maladie
Approche systémique (Palo Alto)
Approche phénoménologique
Psychologie de la santé
Approche psychosomatique
Approches du Stress
Introduction : La santé
une préoccupation universelle
Dans de nombreuses cultures, on s’enquiert de la santé
de son interlocuteur, ou de sa famille
(nombreux pays d’Afrique), en engageant la conversation ou au moment de se séparer.
«
Bonjour, comment çà
va?
»
: français
« Vale » (porte-toi bien) : latin
«
How are you?
»
(comment es-tu?) : anglais
Saluer
Vient de «
salus
»
: latin ; signifie santé
Nouvelle année
«
Bonne année, bonne santé
»
Introduction : La santé
une préoccupation ancienne
Entretien du corps (Moyen Age)
Prévention du mal (maladie)
Pierres pures
Elixirs
Régimes (XVIe siècle)
Saignée
Gymnastique (seconde moitié
du XIXe siècle)
Chirurgie esthétique (XXe siècle)
Introduction : La santé
ou la poursuite d’une utopie
La santé
est devenu un bien de consommation
Presse (magazines sur la santé)
Régimes alimentaires
Produits-santé
Médicalisation croissante de l’existence
Offre /Demande :
consommation excessive de médicaments (psychotropes en particulier)
Chirurgie esthétique
Hygiénisme, normalisation, politique sécuritaire (psychiatrie)
Introduction : Trop de santé
tue la santé
«
La recherche de la santé
estdevenue le facteur pathogène prédominant
»
(Ivan ILLICH. «
L’obsession de la santé
parfaite
», Le monde
diplomatique, mars 1999)
Introduction : Trop de santé
tue la santé
«
On ne peut plus éviter de voir le contraste entre
la santé
prétendument objective et la santé subjective. Et qu’observe-t-on? Plus grande est
l’offre de «
santé
», plus les gens répondent qu’ils ont des problèmes, des besoins, des maladies, et demandent à
être garantis contre les risques,
alors que, dans les régions prétendument illettrées, les «
sous-développés
»
acceptent sans
problème leur condition
».(I. ILLICH, ibidem)
Introduction : Trop de santé
tue la santéLa revue scientifiquePLOS Medecine arapporté
la conférence
internationale sur ledisease mongering(Newcastle, 2006)
Disease mongering : promotion demaladie, façonnage des maladiespour chaque médicament, médicalisation des émotions …
Introduction : Le réductionnisme nuit à
la santé
La psychiatrie nord-américaine est enpasse d’imposer une approcheexclusivement médicamenteuse de lasouffrance psychique : «
La maladie
psychique devient ce que la moléculesoulage
».
Introduction : La santé
a un sens existentiel
«
La santé
prend un sens pour un individu dans un certain milieu social face à
certaines contraintes.
(…) Il n’y a pas de sens à
définir la santé
d’un point de vue purement
organique : la santé
dépend aussi desattentes du sujet, de ses besoins, de son environnement. (…) La santé
ne
peut pas être appréhendée simplementdans un sens objectif, positiviste,scientifique, elle a un sens égalementexistentiel.
»
Introduction : La santé
a un sens existentiel
«
(…) contre l’utopie scientifico-technique d’unesanté
parfaite, il faut sans doute réhumaniser une
santé
trop souvent appréhendée de manière positive, sous le seul angle médical. Peut-être convient-il de la remettre en perspective en l’éclairant tout simplement non pas seulement par les sciences de la vie mais par les sciences humaines
».
(Catherine HALPERN, «
La santé
: à
la poursuite d’une utopie
». Sciences Humaines, H.S. n°
48, La Santé. Un enjeu de société
;
mars -
avril -
mai 2005)
Concept / Définition de la santé
Le terme Santé apparaît en 1000 AVJC, du vieil anglais «
Hoelth
»
signifiant «
être
en sécurité
», «
globalité
du corps
» [Holisme
: les phénomènes sont des
totalités irréductibles à
la somme de leurs composants]
Définitions de l’Organisation mondiale de la santé
«
La santé
est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité
»
(OMS, 1946)
La santé
est un «
Etat complet de bien-être
physique, psychologique et social et non uniquement l’absence de maladie ou d’infirmité
»
(OMS, 1974)
«
La santé
est un état de complet bien-être physique, psychique et social et qui ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité
»
(OMS, 1985. Les
buts de la santé
pour tous. Copenhague, OMS Bureau régional de l’Europe)
Définitions de l’Organisation mondiale de la santé
Depuis 1984, l’OMS définit la santé
comme
«
l’ensemble des ressources sociales, personnelles et physiques permettant à
l’individu de réaliser ses aspirations et de
satisfaire ses besoins
»
(OMS, 1984)
La santé
est considérée comme l’ensemble des ressources d’une personne, lui permettant une qualité
de
vie optimale
La charte d’Ottawa en 1986 définit la santé
comme « la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut, d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à
celui-
ci
»
(Charte d’Ottawa, 1986)
Définitions de l’Organisation mondiale de la santé
En 2001, l’OMS définit la santé
mentale, psychique comme le résultat d’interactions complexes entre des facteurs biologiques, psychologiques, sociologiques, socioculturels et institutionnels. Elle résulte d’un processus dynamique influencé
à
la fois par des
paramètres individuels et par des facteurs exogènes
«
Le bien-être psychique dépend non seulement de l’apparition ou non de situations de crises mais de la capacité
à
faire face à
de telles situations »
(OMS, Rapport sur la santé
dans le monde, 2001 –
La santé
mentale : nouvelle conception, nouveaux espoirs)
Définitions de la maladie
« Altération organique ou fonctionnelle de la santé
de la personne. Une maladie modifie le
fonctionnement normal du corps humain
»
«
Dysfonctionnement d’un organisme caractérisé
par des symptômes et une certaine
évolution dans le temps. La plupart des maladies sont multifactorielles et leur occurrence dépend de l’environnement, du vécu de l’individu, mais aussi des prédispositions que confère son système génétique
»
Approche écologique de la santé (Québec 1984)
Biologie humaine (génétique …)
Stress (coping…)
Environnement (pollution…)
Habitudes de vie (sport, tabac…)
Système de soins (+ ou - développé…)
Problèmes de santé (maladies, accidents…)
Impact de la maladie (psychologique…)
Santé environnementale
Vision holistique de la santé
(relation entre la personne et son environnement physique et humain)
« La santé holistique implique une intégration dynamique du corps, du psychisme et de la conscience »
(Bermosk, in Pender, Nola J., 1996)
Psychologie / quelques définitions
Psychologie : étude du psychisme Psyché
: âme
Soma : corps
Psychothérapie : l’art de soigner par l’esprit Thérapie par la parole
Psychologie / quelques définitions
Psychopathologie : «
science de la souffrance psychique
», étude des troubles psychiques dont elle cherche à
comprendre l’origine (étiologie) et les mécanismes
Psychologie clinique : domaine (discipline) de la psychologie qui a pour objet d’étude, l’évaluation, le diagnostic, l’aide et le traitement de la souffrance psychique, quelle qu’en soit l’origine (pathologique, traumatique, événementielle, malaise ou conflit interne …)
Méthodes : observations (comportements), analyses (discours), tests, échelles d’évaluation, questionnaires, entretiens, études de cas (…)
BERMOSK, in Pender, Nola J. (1996). Health Promotion in Nursing Practice. Norwalk, Appleton –
Century –
Crofts, 438 p.
CANGUILHEM G. (1966). Le normal et le pathologique. PUF, coll. «
Quadrige
», 1998, 218 p.
GORI R. & DEL VOLGO M.-J. (2005). La santé
totalitaire. Essai sur la médicalisation de l’existence. Denoël ; 270 p.
ILLICH I. (1999). «
L’obsession de la santé
parfaite
», Le monde diplomatique, mars 1999.
OBJECTIF SANTE, Conseil des affaires sociales et de la famille, Québec, août 1984, 217 p.
OMS, 1946. Préambule à
la constitution.
OMS, 1985. Les buts de la santé
pour tous. Copenhague, OMS Bureau régional de l’Europe.
PLOS Medecine, 2006. Disease mongering (Conférence internationale), Newcastle.
Revue Sciences Humaines (2005). La santé
: un enjeu de société. HS n°48.
Sources / Bibliographie santé
Palo Alto : petite ville située dans la banlieue de San Francisco (Californie), abritant l’université de Stanford
Une école ?
Un ensemble de chercheurs regroupés autour de l’approche systémique
Systémique : approche globale des phénomènes complexes, appréhendés comme des systèmes, où l’on s’intéresse davantage aux interactions (liens, relations) entre les éléments, qu’aux éléments eux-mêmes.
« En réalité il n’y a pas de phénomènes simples ; le phénomène est un tissu de relations. Il n’y a pas de nature simple, de substance simple ; la substance est une contexture d’attributs. Il n’y a pas d’idée simple, parce qu’une idée simple (…) doit être insérée, pour être comprise, dans un système complexe de pensées et d’expériences »(Bachelard G. 1934. NES)
Complexus : ce qui est tissé ensemble
Etudier les sciences séparément, en raison de la diversité
de leur objet, est une erreur :
« Celui qui veut chercher sérieusement la vérité des choses ne doit donc pas faire choix de
quelque science particulière ; car elles sont toutes unies entre elles par un lien de dépendance réciproque… » (Descartes, Règles pour la direction de l’esprit, dans Œuvres philosophiques, t. 1, F. Alquié, Garnier, 1963, 822 p., p. 79)
Un brin de pensée systémique au cœur d’une pensée analytique.
Descartes a affirmé
l’unité
de la science
L’expression « collège invisible », dont la paternité
revient à
l’historien et sociologue
des sciences américain D. J. De SOLLA PRICE désigne un ensemble de relations
personnelles et scientifiques entre chercheurs
de haut niveau et étudiants de
doctorat se tenant aux avant-postes de la recherche en échangeant des courriers, des pré-publications …
C’est Yves WINKIN qui a repris l’expression pour l’appliquer tout particulièrement à
l’école
de Palo Alto, ses membres et ses travaux sur la communication.
Un collège invisible ?
Gregory Bateson : zoologiste / biologiste, anthropologue, ethnographe, psychothérapeute, écologiste, épistémologue (communication)
Milton Erickson : psychiatre, sophrologue. Fondateur de l’American Society for Clinical Hypnosis
Paul Watzlawick : Docteur en philosophie (langage/ logique), psychanalyste
Dick Fisch : psychiatre
John Weakland : chimiste, psychothérapeute
Les ♂et les ♀de Palo Alto (1)
Gregory Bateson Milton Erikson MRI, 55 Middlefield RoadPaul Watzlawick Paul Watzlawick Dick Fisch John Weakland
Don D. Jackson : psychiatre à
l’hôpital Veterans Administration, puis fondateur du Mental Research Institute (M.R.I.). Thèse sur « La question de l’homéostasie familiale »
Heinz von Foerster : ingénieur, physicien. Membre du «
cercle de
Vienne
»
et neveu de L. Wittgenstein
William Fry : psychiatre
Les ♂et les ♀de Palo Alto (2)
Margaret Mead : anthropologue spécialisée dans l’étude des peuplades océaniennes
Virginia Satir : psychologue
Jay Haley : étudiant en communication sociale à
l’université
de Stanford, puis psychiatre
Lucy Gill : consultante américaine spécialisée en management et en prévention des comportements improductifs. Son originalité
est d’être, parmi les chercheurs associés au Mental Research Institute de Palo Alto, la seule consultante issue du monde de l’entreprise.
Les ♂et les ♀de Palo Alto (3)
Professeur de mathématiques
Il a mis en place des équipes pluridisciplinaires au MIT avec le neurophysiologiste Arturo Rosenblueth. Ses travaux sur le développement d’appareils de pointage automatique pour canon anti-aérien, avec l’ingénieur Julian H.Bigelow, sont à
l’origine non
seulement de la cybernétique, mais de l’approche systémique.
Norbert Wiener
Philosophe mathématicien / mathématicien philosopheProfesseur de philosophie / professeur de mathématiques
Etudes
Cornell et Harvard
: études de philosophie (logique/épistémologie)
Doctorat de philosophie, en 1913 (âgé
de 19 ans)
Sujet de thèse
: «
Comparaison entre l’algèbre des relations de Schroeder et celle de Whitehead et Russell
»
Cambridge
: études de philosophie
Enseignements de Russell et Whitehead (logique mathématique)
Norbert Wiener (1894-1964) -1-
Etudes (suite)
Cambridge
: études de mathématiques
Enseignement de G. H. Hardy (mathématiques)
Enseignant / chercheur
Professeur (philosophie et logique)
: assistant à
Harvard
Professeur (mathématiques appliquées) et chercheur (mathématiques pures)
: M.I.T. (Massachussetts Institute of
Technology), de 1919 à
1964
Norbert Wiener (1894-1964) -2-
Nombreuses recherches
Logique synthétique, axiomatique, topologie (ruban de Möbius), topologie dynamique, théorie algébrique des nombres…
Théorème d’incomplétude (1931)
: dans toute théorie logique, il existe des théorèmes dont on ne peut décider s’ils sont vrais ou faux au moyen de leurs seuls axiomes (ce que l’on appelle tout simplement «
les indécidables
»,
dans le vocabulaire de la logique)
Ex
: le célèbre sophisme du menteur d’Eubulide de Milet (successeur d’Euclide de Mégare), dans l’Ethique à
Nicomaque, d’Aristote (VII-3-1443 a 22)
:
Lorsque quelqu’un dit «
je mens
», on ne peut pas décider s’il dit ou non la vérité, car on aboutit à
une contradiction
logique, dans l’un comme dans l’autre cas (…)
Norbert Wiener (1894-1964) -3-
9 mai 1904
: naissance en Angleterre (son père, William Bateson, zoologue, puis généticien de renommée internationale)
1923
: Cambridge
: études supérieures de zoologie, botanique, chimie organique et physiologie
Janvier-juillet 1925
: mission scientifique aux îles Galapagos (faune)
1925
: décision de s’orienter vers l’anthropologie (entame un troisième cycle)
1927-1930
: mission en Nouvelle-Guinée
1932-1933
: 2ième
séjour et rencontre du couple
d’anthropologues Réo T. Fortune et Margaret Mead
Gregory Bateson (1904-1980) -1-
1933-1935
: rédaction de Naven (sur la tribu des Iatmul)
1934
: reprise de contact avec M. Mead, divorcée en 1933 de Réo T. Fortune
1936
: publication de Naven
Mariage avec M. Mead
Nouvelle recherche sur l’île de Bali
1938
: nouveau séjour en NG
7 décembre 1939
: naissance de Mary Catherine Bateson, à
New-York
1942
: 1ère
conférence Josiah Macy
1945
: participe activement à
l’étude de la théorie de la double-contrainte
Gregory Bateson (1904-1980) -2-
1946
: psychothérapie en face à
face
1946-1948
: «
visiting professor
», Harvard University
1948
: s’installe à
la clinique Langley Porter et écrit «
Communication
: The Social Matrix of Psychiatry
»
avec le psychiatre Jurgen Ruesch, qui sort en 1951 (propose une théorie générale de la communication et ses réflexions sur la théorie des types logiques (Russel, 1913).
Professeur d’anthropologie à
San Francisco
1950
: divorce avec M. Mead
1951
: mariage avec Betty Summer
1952
: Palo Alto
: subvention de la Fondation Rockfeller pour étudier les paradoxes de l’abstraction dans la communication.
Gregory Bateson (1904-1980) -3-
Engage John Weakland (ingénieur chimiste), Jay Haley (étudiant en communication sociale), William Fry
1954
: première synthèse
: «
Une théorie du jeu et du fantasme
»
1956
: article «
Vers une théorie de la schizophrénie
» (avec Don D. Jackson, J.-H. Weakland et J. Haley) =
article considéré
comme le fondement des thérapies familiales (traduit en France, 20 ans plus tard
: « Vers
une écologie de l’esprit
», 2 tomes, Ed. du Seuil, Paris, 1977-1980)
1959
: création par Don Jackson du MRI de Palo Alto
1959-1964
: recherches sur la métacommunication chez les poulpes
Gregory Bateson (1904-1980) -4-
1961
: mariage avec Loïs Cammack
John Perceval
1964
: centre de recherche sur les cétacés, Hawaï
1969
: naissance de Nora Bateson
1971
: «
Etapes vers une écologie de l’esprit
»
1972-1978
: «
visiting professor
», University of California, Santa Cruz
1977-1978 : Mind and nature
1978 : cancer du poumon et refus de tout soin
4 juillet 1980
: décès
Gregory Bateson (1904-1980) -5-
16 décembre 1901 : Naissance à
Philadelphie
1923 : Université
de Columbia, épouse Luther Cressman
1925 : recontre Reo Fortune (anthropologue). S’installe aux îles Samoa (polynésie) pour étudier les peuplades océaniennes, puis en Nouvelle-Guinée
1929 : vie dans les îles de l’Amirauté
; doctorat de l’université
Columbia
1932
: rencontre G. Bateson
1933
: divorce avec Reo T. Fortune
1935
: mariage avec G. Bateson
1935-1938 : vie à
Bali
Margaret Mead (1901-1978) -1-
1938 : vie en Nouvelle Guinée
1939
: naissance de Mary Catherine (leur fille, qui deviendra anthropologue) ; consulte Milton Erickson sur les processus de transe
1942-1946 : conférences Macy
1950
: divorce avec G. Bateson
15 novembre1978 : Décès à
New York (suite à
un cancer)
Margaret Mead (1901-1978) -2-
Travaux :
En s’inspirant des travaux de Freud, elle étudie l’intégration de la sexualité
dans la vie sociale, chez les
enfants et les adolescents (océanie)
Etudes anthropologiques sur la notion de caractère national (Etats-Unis et Europe)
«
Chaque groupe humain met en place une règle simple : tu ne tueras pas les membres de ta bande, mais tu peux tuer tous les autres
».
Margaret Mead (1901-1978) -3-
Membre fondateur de l’Ecole de Palo AltoThéoricien de la théorie de la communication et du constructivisme radicalPsychologue, psychothérapeute, psychanalyste jungien, sociologueTravaux sur la communication, la thérapie familiale, la psychothérapie
Né
le 25 juillet 1921 à
Villach (Vienne) en Autriche
Etudes de Philosophie, à
Venise (doctorat en 1949
: philosophie du langage et logique)
Formation de psychanalyste, à
Zürich, de 1949 à
1954, à
l’Institut Carl Yung
Paul Watzlawick (1921-2007) -1-
Enseigne la psychanalyse et la psychothérapie au Salvador (1957 à
1959)
Rencontre Don Jackson et rejoint l’équipe du M.R.I. (à ses débuts, 1961) à
Palo alto
Membre et représentant le plus connu de l’EPA, avec Bateson et Erickson
31 mars 2007 : décès à
Palo Alto (Californie)
Paul Watzlawick (1921-2007) -2-
Travaux :
Langage et logique
: étudie à
partir de films (relation thérapeutes / patients) à
l’Institute for direct Analysis, de
Philadelphie (juste avant son intégration au M.R.I. (Mental Research Institute)
; est en admiration devant
Milton Erickson qui utilise le paradoxe comme outil thérapeutique, sans expliquer clairement son fonctionnement. Publie «
Une logique de la
communication
»
avec Don Jackson et Janet Beavin en 1967
; «
Changement, paradoxe et psychothérapie
»
avec Weakland et Fisch en 1974 (…). Changement type 1 = modification à
l’intérieur du système. Changement
type 2 = transformation du système lui-même.
Paul Watzlawick (1921-2007) -3-
La pensée systémique ne constitue pas plus une théorie qu’elle n’en propose. Au plus, elle confectionne des modèles.
Elle se présente plutôt comme une approche commune à
plusieurs disciplines qui permet de
« mieux comprendre et de mieux décrire la complexité organisée » (de Rosnay J. 1977. LM)
Elle s’est développée au Massachusetts Institute of Technology (M.I.T.) de Boston, à
partir des années 40.
Approche globale, elle sous-entend la notion de vision globale, de globalité.
La pensée systémique
Bien que l’approche systémique soit relativement récente, les concepts qui la «
sous-tendent
»
ou les idées qu’elle
véhicule ne le sont pas.
L’idée de comprendre l’homme dans sa globalité
remonte même aux débuts de la philosophie.
Anaxagore de Clazomènes (۩ 500-428) a sans doute la primeur de certaines idées « systémiques » (théorie des « objets » (χφήματα)) qui trouveront leur aboutissement chez les stoïciens (Systema est un terme technique stoïcien).
Anaxagore arrive à
l’idée que tout est dans tout et que d’une certaine façon, la partie contient le tout comme le tout contient la partie : « Tout est mêlé dans tout car tout est engendré de tout » ; « …il n’est pas possible que rien soit isolé et toutes choses ont leur part du tout »
(Fragments).
Globalité ۩
« L’homme (…) a besoin de lieu pour le contenir, de temps pour durer, de mouvement pour vivre, d’éléments pour le composer, de chaleur et d’aliments pour se nourrir, d’air pour respirer (...) Il faut donc, pour connaître l’homme, savoir d’où vient qu’il a besoin d’air pour subsister ; et, pour connaître l’air, savoir par où il a ce rapport à la vie de l’homme, etc. La flamme ne subsiste point sans l’air ; donc, pour connaître l’un, il faut connaître l’autre.Donc toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et toutes s’entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens pour impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que connaître le tout sans connaître particulièrement les parties ».
La pensée 72 de Pascal
Globalité ۩ ۩
Le tout est davantage qu’une forme globale. Il implique l’apparition de qualités émergentes que ne possédaient pas les parties.
“Les liaisons entre les éléments comptent autant que les éléments eux-mêmes” (De
Rosnay, 1977)
La systémique s’intéresse davantage à
ce qui émerge des relations entre les phénomènes ou les individus, qu’aux caractéristiques propre à
chaque élément pris isolément (physique, chimie, biologie, psychologie, management...)
Emergence
Lorsque deux éléments sont en relation, il y a double action du premier sur le second et du second sur le premier. Relier, c’est ajouter du lien
entre deux éléments : c’est les mettre en
relation.
L’approche systémique s’intéresse aux problèmes de lien : rupture, manque, absence de lien (exclusion), double lien…)
Physique quantique : la notion d’interaction est essentielle dans la théorie des champs. On parle d’interaction gravitationnelle, faible (champ leptonique), forte (champ hadronique), électromagnétique.
Interaction (1)
« Toute particule douée de masse est la source d’un champ gravitationnel qui s’étend jusqu’à
l’infini dans toutes les directions, l’intensité du champ décroissant comme l’inverse du carré de la distance à la source »
« Toute particule douée d’une charge électrique est la source d’un champ électromagnétique qui
s’étend jusqu’à l’infini (etc.). Toute particule possédant à la fois une masse et une charge électrique (et il n’existe pas de charge électrique sans masse) est source de ces deux champs »
Interaction (2)
La rétroaction est une interaction particulière. C’est Norbert Wiener qui a introduit l’idée de rétroaction, rompant avec le principe de causalité
linéaire.
C’est l’idée de boucle causale
: A agit sur B et B agit en retour sur A ; la cause agit sur l’effet et l’effet sur la cause.
Rétroaction
Un ensemble d’éléments en interaction dynamique organisé
en fonction d’un but (J. de Rosnay)
Une unité
globale organisée d’interrelations entre des éléments, actions ou individus (E. Morin)
Un ensemble organisé
de processus liés entre eux par un ensemble d’interactions à
la fois assez
cohérent et assez souple pour le rendre capable d’un certain degré
d’autonomie (Waliser)
Un ensemble formé
de sous-systèmes en interactions, cette indépendance lui assurant une certaine cohérence…
(J.-C. Lugan)
Système
L’agencement des relations entre les composants d’un système peut être différent. Il s’agit de l’optimiser.
Isomères : des composants identiques, mais des agencements structurels différents. Il en résulte des comportements différents.
L’organisation comporte un aspect structurel (organigramme) et un aspect fonctionnel (programme).
Un système organisé
c’est des composants liés et agencés entre eux, au sein d’une structure, pour la réalisation d’un but (d’objectifs)
Organisation
Qui est en forme de dialogue. Les mots sont traversés de sens divers qui leurs sont attribués par l’interaction
verbale.
« La complexité, c’est le défi qui vous demande de penser ensemble deux aspect apparemment antagonistes » (E. Morin)
Dialogique
anthropologie
: étude de la dimension sociale de l’homme
ethnologie
: étude des sociétés
éthologie
: étude du comportement animal
ethnographie
: étude descriptive de toutes les données relative à
la vie d’un groupe humain
déterminé
• Vocabulaire
Travaux de recherches actuelles et antérieures (philosophie, psychologie)
Lectures (cf. Bibliographie)
• Sources systémie
ANAXAGORE DE CLAZOMENE. Fragments.
ATLAN H. Entre le cristal et la fumée. Essai sur l’organisation du vivant. Seuil, coll. Point, 1979
; 286 p.
BACHELARD G. (1934). Le nouvel esprit scientifique. P.U.F., coll. «
Quadrige
», 1999
; 183 pages.
BALTA F. & MULLER J.-L. (2006). La systémique avec les mots de tous les jours. E.S.F. éditeur, 2004/2006
; 153 pages.
BATESON G. (…)
BENOIT J.-C., MALAREWICZ J.-A., BEAUJEAN J., COLAS Y., KANNAS S. (1988). « Dictionnaire clinique des thérapies familiales systémiques », ESF, 570 pages.
DE ROSNAY J. (1975). Le macroscope. Vers une vision globale. Le Seuil, coll. «
Point
», 1977
; 291 pages.
DESCARTES R. (1628). Règles pour la direction de l’esprit, dans les Œuvres philosophiques complètes, tome 1, F. Alquié, Garnier Frères, 1963
; 822 pages.
Bibliographie systémie
(1)
DIOGENE LAERCE. Vie et doctrines des philosophes illustres. Lib. Générale française, 1999
; 1325 p.
DURAND D. (1998). La systémique. P.U.F., coll. «
Que sais-je
?
», n°1795, 1979/1998
; 121 pages.
Encyclopaedia
Universalis. Dictionnaire des philosophes. Enc. Un. & A. Michel, 2001
; 1704 p.
FOGELMAN SOULIE F. (sous la direction de). Les théories de la complexité. Autour de l’œuvre d’Henri ATLAN. Colloque de Cerisy. Seuil, coll. La couleur des idées, 1991
; 452 p.
GELL-MANN M. Le quark et le jaguar. Flammarion, coll. Champs, 1994/1997 ; 418 p.
GERVET J. & TETE A. (sous la direction de). Le tout de la partie. Séminaire d’épistémologie des sciences du comportement. Publication de l’Université
de Provence, 1988
; 143 p.
GILL L. (2006). « Comment réussir à travailler avec presque tout le monde », RETZ, 167 pages.
Bibliographie systémie
(2)
GLEICK J. La théorie du chaos. Vers une nouvelle science.
Flammarion, coll. Champs, 1987/1991
; 422 p.
KINOT F. (sous la direction de). Les présocratiques.
France Loisirs, coll. Philosophies, 2000
; 371 p.
KUHN T. S. La structure des révolutions scientifiques. Flammarion, coll. Champs, 1962/1983
; 284 p.
LECOURT D. (direction ). (1999). « Dictionnaire d’histoire et de philosophie des sciences », PUF, 1032 pages, 465 articles.
LEMOIGNE J.-L. (…)
LEWIN R. La complexité. Une théorie de la vie au bord du chaos. Inter Editions, New-York 1993/Paris 1994
; 218 p.
LUGAN J.-C. La systémique sociale. PUF, coll. QSJ
? n°2738, 1993/1996
; 121 p.
MARC E., PICARD D. (2000/ 2004). « L’école de Palo Alto. Un nouveau regard sur les relations humaines », Retz, 219 pages.
Bibliographie systémie
(3)
MORIN E. (1977-2004). La Méthode, 6 tomes, Le Seuil
:
La nature de la nature
: tome 1 –
(1977) –
1981
; 399 pages.
La vie de la vie
:
tome 2 –
(1980) –
1985
; 330 pages.
La connaissance de la connaissance
:
tome 3 –
(1986) –
1990
; 244 pages.
Les idées
:
leur habitat, leur vie, leurs mœurs, leur organisation
: tome 4 –
1991
; 262 pages.
L’identité
humaine
:
tome 5 –
(2001) –
2003
; 384 pages.
Ethique
:
tome 6 –
2004
; 256 pages.
MUCCHIELLI A. (2007). (sous la direction de) L’interaction et les processus de l’émergence. Ed. ESKA
; 211 pages.
PASCAL B. (Posth./1938). Pensées, (2 tomes), Ed. De Cluny, t. 1, 206 pages
; t. 2
; 348 pages.
PRIGOGINE I. La nouvelle alliance. Gallimard, coll. Métamorphose de la science, 1979
PRIGOGINE I. & STENGERS I. Entre le temps et l’éternité.
Flammarion, coll. Champs, 1992
; 218 p.
Bibliographie systémie
(4)
SOLER L. (édité
par). Philosophia
Scientiae
; Analyses historiques et philosophiques sur les théories quantiques. Ed. Kimé, vol. 5, cahier 1, 2001
; 141 p.
SPIRE A. La pensée Prigogine
; Suivi de trois entretiens avec COHEN TANNOUDJI G., BENSAID D., MORIN E. Ed. Desclée
de Brouwer, 1999
; 200 p.
SPINOZA Barunch
de. Ethique.
WAGENSBERG J. L’âme de la méduse. Idées sur la complexité
du monde. Seuil, 1985/1997
; 165 p.
WATZLAWICK P., BEAVIN J.H., JACKSON D.D. (1972). Une logique de la communication, Paris, Seuil - or. : (1967). Pragmatics of Human Communication : A Study of Interactional Patterns, Pathologies, and Paradoxes, Norton, New York.)(…)
WITTEZAELE J.-J., GARCIA T. (1992/ 2006). « A la recherche de l’école de Palo Alto », Seuil, coll. «
Couleur Psy
», 422 pages.
Bibliographie systémie
(5)
REVUES
Revue Sciences-Humaines n°47, fév. 1995. Penser la complexité. MORIN E., CHANGEUX J.-P., LEVY J.
Revue Fusion n°65, mars-avril 1997
: «
DESCARTES, la prison analytique de la pensée française
».
BIERRE C.
Revue Fusion n°80, mars-avril 2000
: «
Une réflexion sur la pensée Prigogine. Le temps précède-t’il
réellement l’existence
?
». De PAOLI D.
Revue Pour la science n°185, mars 1993
: «
La complexité
». RUSSEL R.
Revue Sciences et Avenir, HS n°143, juillet/août 2005 : L’énigme de l’émergence.
Le Monde des débats n°9, déc. 1999
: «
Des particules au social, l’OPA de la complexité
». COHEN-TANNOUDJI G., PETITOT J., TAMBOURIN P.
Bibliographie systémie
(6)
« Il est plus satisfaisant de se sentir rattaché à un univers évolutif que seul vivant dans un univers mort »
Ilya Prigogine
Phénoménologie
L’homme est «
une conscience impliquée dans le
monde, un «
Je perçois
»
et non pas un «
Je pense
»
désincarné. Le corps se trouve par
conséquent au centre de cette «
phénoménologie de la perception
»
qui décrit le monde tout en
renonçant par là
même, à
l’expliquer
»
L’Homme ne se réduit pas à
un édifice de molécules, «
il est un ensemble de significations
incarnées et présentes au monde, qu’il habite et partage avec d’autres consciences sur le mode de l’intersubjectivité
»
(CLEMENT, 2004, p. 287)
Phénoménologie / constructivisme / subjectivité
La science n’offre pas une représentation complète et suffisante du monde, elle ne propose que des connaissances approchées et ne permet pas d’accéder à
l’objet même
«
Le fait scientifique est construit
»
(Gaston Bachelard)
«
Le réel est une connaissance élaborée par un sujet
»
(Alexandre Kojève)
Chaque observation est liée à
un observateur (Einstein, Planck, Bachelard, Kojève)
Subjectivité
Un objet doit se saisir dans son mode de représentation (Husserl / Merleau Ponty)
La subjectivité
est constitutive des phénomènes
La subjectivité
constitue le sens et l’unité
du monde (nommée «
ego transcendantal
»
par
Husserl)
«
La subjectivité
c’est la vérité
»
(Kierkegaard)
«
Ce ne sont pas les événements qui perturbent les hommes, mais l’idée qu’ils s’en font.
»
(EPICTETE, Manuel
(16))
Vécu / rapport au monde
Sœren Kierkegaard (1813-1855)
Au système philosophique hégélien , «
objectif
»
et «
universel
», il oppose l’existence humaine
déchirée par la souffrance et l’angoisse.
L’existence ne peut pas être érigée en système, car elle se donne comme subjectivité.
Il s’agit d’abord de trouver une vérité
qui en soit une pour nous-mêmes et de se comprendre soi-
même dans sa propre existence («
La subjectivité, c’est la vérité
»).
Approche phénoménologique existentielle -1-
La Dasein analyse, approche phénoménologique élaborée par Ludwig Binswanger, a été
traduite par analyse
existentielle,
ce qui a créé
une certaine confusion entre les deux approches.
Etre et Temps (Sein und Zeit) de Martin Heidegger a eu une influence considérable sur le mouvement existentialiste, alors que son horizon (tout au moins au début) est plus existential (relatif à
la question de l’être, se rapportant à
la structure
ontologique du Dasein : «
être-le-là
»), qu’existentiel (être là, surgir dans le monde (sans essence) et se construire librement (en créant son essence).
Dasein ≠
Existenz
Approche phénoménologique existentielle : représentants -2-
S’il y a lieu de distinguer l’existentialisme de la phénoménologie, il en est cependant issu (Sartre). Il en est de même pour l’approche existentielle, également (parfois) nommée approche phénoménologique existentielle (Québec, USA, pays anglo-saxons).
Rollo May, élève de Paul Tillich et de Gabriel Marcel, est un des principaux représentant de la psychothérapie existentialiste américaine. Psychologue, psychanalyste, enseignant à
New-York, Harvard, Yale et Princeton.
Ephren Ramirez attribue une place importante au concept de responsabilité, à
la capacité
d’affronter la réalité
et d’y
répondre de manière positive.
Approche phénoménologique existentielle : concepts -3-
La volonté / la responsabilité (la liberté / la décision) :
Volonté, responsabilité, pouvoir de décision s’opposent au conformisme et au collectivisme (robotisation). L’existence de l’homme consiste en sa liberté.
«
l’homme ne devient vraiment humain qu’au moment de la décision
»
(P. Tillich).
May recommande de faire prendre conscience au patient de son propre pouvoir de décision, en évitant de l’aiguiller, par inadvertance et subtilement, dans telle ou telle direction.
Approche phénoménologique existentielle : concepts -4-
Volonté, désir et décision se rencontrent à
l’intérieur d’un nœud de relations, dont l’individu dépend non seulement pour sa propre réussite dans la vie, mais pour son existence même.
L’angoisse :
L’angoisse existentialiste correspond au sentiment d’avoir été
jeté
dans le monde sans l’avoir voulu et
d’être contraint à
prendre des décisions.
Pour Sartre, l’angoisse vient de la portée de nos décisions. C’est une angoisse du choix.
Pour May, l’anxiété
vient du fait de ne pas connaître le monde dans lequel on se trouve et de ne pas pouvoir s’orienter dans sa propre existence.
Approche phénoménologique existentielle : concepts -5-
La mort :
Pour May, le déni de la mort est aussi la perte de la vie.
Accepter d’être mortel permet de vivre pleinement chaque jour, chaque heure et chaque minute de sa vie.
L’être au monde :
L’être est toujours un être dans le monde.
Nous découvrons notre être simultané
dans 3 mondes :
Le monde ambiant (umwelt)
Les autres ; les relations humaines (mitwelt)
Notre monde propre ; le rapport à
nous même (eigenwelt)
Approche phénoménologique existentielle : la place du patient -6-
Dans cette approche, on cherche avant tout à
voir le patient tel qu’il est réellement, à
le découvrir en tant qu’être humain,
en tant qu’être-dans-le-monde, et non pas comme une simple projection de nos théories à
son propos.
L’approche phénoménologique existentielle attire notre attention sur la nécessité
que le patient puisse prendre
conscience de son propre pouvoir de décision et puisse l’exercer en toute liberté.
D’où
la remise en question du pouvoir (médical, soignant) dans la relation thérapeutique, au sein des institutions de soins.
D’où
l’importance de la notion de vécu en phénoménologie (la maladie du malade n’est pas la maladie du médecin)
« Il est absurde de considérer la nature comme étrangère en elle-même à l’esprit, et ensuite d’édifier les sciences de l’esprit sur le fondement des sciences de la nature, avec la prétention d’en faire des sciences exactes »(Husserl, La crise de l’humanité européenne et la philosophie)
Edmund Husserl
BACHELARD G. (1934). Le nouvel esprit scientifique. P.U.F., coll. «
Quadrige
», 1999
; 183 pages.
BERGSON H. (1889). Essai sur les données immédiates de la conscience. Paris, P.U.F., coll. «
Quadrige
», 2001
; 120 pages.
CLEMENT E., DEMONQUE C., HANSEN-LOVE L., KAHN P. (2000). La Philosophie de A à
Z, ch. «
Merleau-Ponty
». Paris, Hatier
; 479 pages.
HEIDEGGER M. (1933). Etre et temps.
HUSSERL E. (1913). Idées directrices pour une phénoménologie et une philosophie phénoménologiques pures, (trad. fr. P. Ricoeur). Paris, Gallimard, 1950.
HUSSERL E. (1934-1937). La crise de la science européenne et la phénoménologie transcendantale, (trad. fr. et préface de G. Granel). Paris, Gallimard, 1976.
Sources / Bibliographie phénoménologie -1-
KANT E.(1781-1787). Critique de la raison pure, (2e
éd. Corrigée). Flammarion, 2001
; 749 pages.
KIERKEGAARD S. (1846). Post-scriptum définitif et non scientifique aux Miettes philosophiques),
IIème partie, 2è
section, chap. II, trad . P.-H. Tisseau et E.M. Jacquet-Tisseau, Œuvres complètes en 2 volumes, Volume 1, Paris, Ed. de l’Orante, 1977, pp. 191.
MERLEAU-PONTY M. (1955). La phénoménologie de la perception. Paris, Gallimard, coll. «
Tel
», 1976
; 531 pages.
SARTRE J.-P. (1943/2001). L’être et le néant. Essai d’ontologie phénoménologique. Paris, Gallimard, coll. «
Tel
»
; 675 pages.
Bibliographie phénoménologie -2-
étude des facteurs psychologiques influençant l’apparition ou le cours des maladies somatiques.
les maladies physiques dans le déterminisme ou l’évolution desquelles on peut reconnaître le rôle prévalent des facteurs psychiques ou conflictuels
»
(Kreisler L., Fain M., Soule M.,1981)
Psychosomatique
DSM-IV
«
Facteurs psychologiques influençant une
affection médicale
»
CIM-10 (OMS)
«
Facteurs psychologiques et comportementaux
associés à
des maladies ou des troubles classés ailleurs
»
S’intéresse au malade, au vécu de sa maladie, à
ses relations avec sa maladie,
les soignants, les institutions médicales.
il est difficile de soumettre les hypothèses psychosomatiques (influence fondamentale du psychisme dans l’élaboration des maladies) à
l’épreuve de l’expérimentation.
C’est le véritable écueil des théories psychosomatiques.
Psychosomatique
Maladies psychosomatiques
Asthme
Ulcère gastrique
Infarctus du myocarde
Dermatoses
Allergies
Rectocolite hémorragique
Patients psychosomatiques
Les personnes qui ont des difficultés (ou sont dans l’incapacité) à
élaborer psychologiquement leurs
conflits intrapsychiques engendreraient plus facilement des troubles psychosomatiques que les autres (alexithymie)
Cas
(J.-L. Pédinielli. Introduction à la psychosomatique. Cours Paris 8 (CNED) -
Maîtrise psychologie clinique –
2004 –
tiré
du
DSM-III-R (1992). Cas cliniques. Masson)
Une avocate de 42
ans, mariée et mère de deux enfants, est adressé
à
une consultation psychiatrique par son gastro-entérologue, après sa troisième hospitalisation pour un ulcère du duodénum. Le diagnostic remonte à
quatre ans. L’examen de la partie haute du tube digestif a
révélé
l’existence d’un ulcère récent et de cicatrices d’ulcères déjà soignés. Le gastro-entérologue a demandé
cette consultation pour
savoir si l’acte chirurgical, motivé
par l’importance de l’hémorragie qui a précipité
la dernière hospitalisation, est réellement indiqué
en même
temps que pour tenter d’élucider le fait que cet ulcère est totalement indolore. Dans sa lettre, il avoue également ne pas pouvoir établir de lien direct entre les hémorragies et les difficultés de sa patiente liées à
son activité
professionnelle. Arrivée à
l’heure exacte pour l’entrevue, la patiente est habillée avec soin de façon stricte. Elle fait un compte-
rendu précis et cohérent de ses problèmes médicaux où
elle affirme qu’il n’y a jamais eu, dans sa famille, de trouble mentaux ou physiques particuliers.
Cas
Elle paraît réellement préoccupée par sa dernière hospitalisation, et
par la perspective d’une intervention chirurgicale. Quand à
l’entretien avec le psychiatre, elle ne cache pas qu’elle doute de son efficacité. Elle ajoute
: «
on dit que les ulcères sont provoqués par la tension
nerveuse, mais ce n’est pas du tout mon cas
». C’est alors qu’elle présente à
son interlocuteur un résumé
écrit de sa vie professionnelle
au cours des cinq dernières années, en même temps qu’une chronologie de ses différents ulcères. Effectivement, il ne semble y avoir aucune relation temporelle entre ceux-ci et les quelques dossiers particulièrement difficiles qu’elle a en charge. Lors d’un second entretien, on demande à
la malade de parler de son passé. Elle dit alors
être l’aînée d’une famille de quatre enfants, et la préférée de son père, qui exerce la profession de juge. Il a toujours voulu que sa fille devienne avocate, ce dont il n’a d’ailleurs jamais douté. La patiente pense avoir bien réussi professionnellement et se met à
sourire en évoquant
quelques-uns de ses succès à
la barre.
Cas
Rien ne peut laisser à
penser qu’ils ont été
pour elle des événements
stressants. Elle s’est mariée avec un de ses camarades de la faculté
de droit, brillant lui aussi. Jamais il n’y a eu de compétition entre eux et leur mariage semble solide. Mais quand elle commence à
parler de ses
deux fils, de huit et quatre ans, la patiente devient nettement plus tendue, plus émue également. A sa grande surprise, elle constate que les problèmes qu’ils ont rencontrés à
l’école ou avec les camarades
coïncident avec cinq de ses sept ulcères. Elle admet qu’il lui est difficile de faire part à
son mari de ses soucis de mère ou encore d’en parler à
ses amis. A la fin de la série d’entretiens, elle dit au psychiatre
: «
Vous auriez fait un bon avocat. Heureusement que je n’ai pas à
argumenter
contre vous
». D’elle-même, elle demande de continuer les entretiens.
Discussion
Certaines maladies, comme l’ulcère duodénal, étaient rangées
naguère parmi les affections psycho-somatiques, du fait qu’elles semblaient être déterminées par des facteurs émotionnels. Dans le DSM-III-R, elles sont classées dans la catégorie des Facteurs psychologiques influençant une affection physique (DSM-III-R) / médicale (DSM-IV). Pour poser ce diagnostic, il faut impérativement faire la preuve de la relation entre les facteurs environnementaux qui peuvent avoir une incidence psychologique et le déclenchement de l’aggravation du trouble physique. Ce cas témoigne du fait qu’il n’est pas toujours facile de retrouver les facteurs psychologiques en cause. L’évidente corrélation entre les difficultés liées aux enfants et les rechutes de la patiente justifie pleinement le diagnostic sur l’Axe I de Facteurs psychologiques influençant une affection physique. L’existence d’un ulcère duodénal doit être mentionnée sur l’Axe III.
Discussion
Diagnostic selon le DSM-III-R
Axe I
: 316.00 Facteurs psychologiques influençant une affection physique
Axe III
: Ulcère duodénal
Des liens peuvent être faits entre les ulcères gastriques et des facteurs psychologiques. C’est le cas de cette avocate pour qui les difficultés de ses enfants coïncident avec 5 de ses 7 ulcères. Pour autant, tous les ulcères gastriques ne sont pas psychologiques. Les rapprochements ne
sont pas systématiques. On peut également se demander si ce n’est pas le mal être de la mère qui aurait entraîné
des difficultés chez ses
enfants. Nous sommes confrontés à
la complexité
de ces phénomènes.
Propose de soigner l’homme dans sa globalité
en tenant compte des
composantes somatiques, psychologiques et sociales.
Etudie les interactions entre le psychique et l’organique, dans une approche globale du patient. Mais il s’agit d’une approche médicale.
Médecine psychosomatique
Historique
1818 –
Heinroth –
création du mot
«
psychosomatique
»
1892 –
Freud –
travaux sur l’hystérie de
conversion
1923 –
Groddeck –
Le livre du Ca
1936 –
Selye –
notion de stress
1972 –
Sifness –
origine du terme «
alexithymie
»
1985 –
Naissance de la Psychologie de la santé
Historique
1818 –
Heinroth –
création du mot
«
psychosomatique
»
Heinroth
: psychiatre allemand (1773-1843). Le terme psychosomatique est utilisé
pour décrire
l’influence des passions sur certaines maladies (tuberculose …)
Historique
1892 –
Freud –
travaux sur l’hystérie de
conversion
Hystérie de conversion
Il n’y a pas d’atteinte organique et le symptôme est fonctionnel, non lésionnel et réversible (paralysie, spasmes …). Conflit intrapsychique.
Historique
1923 –
Groddeck –
Le livre du Ca
Groddeck : donne un sens psychologique aux différents symptômes et aux maladies. Il s’inspire du mécanisme de conversion somatique (décrit par Freud dans l’hystérie) et transpose l’interprétation psychanalytique des névroses à
toutes les
maladies. Il y a une symbolique à
la localisation somatique.
Historique
1936 –
Selye –
notion de stress
H. Selye : En 1936, il publie une première note sur la réaction d’alarme (SELYE,1936) dans la revue Nature
:
«
Un syndrome produit par divers agents nocifs
».[A syndrome produced by diverse nocuous agents]
Historique
1972 –
Sifness –
origine du terme «
alexithymie
»
La notion d’alexithymie
»
(école de Boston) correspond à
une incapacité
ou une insuffisance
de capacité
à
verbaliser ses émotions et à entreprendre un travail d’élaboration, au cours
d’une psychothérapie, par exemple (Apfel et Sifneos, 1979
; Pedinielli, 1992).
L’alexithymie peut être réactionnelle (effet, plutôt que cause).
Historique
P. Marty (école française de psychosomatique qui
se développe dans les années soixante )
: approche psychanalytique qui met l’accent sur le malade psychosomatique, les représentations de la maladie (…)
Concept de « pensée opératoire » : concept qui est évaluée au cours des entretiens (de type associatif) et qui reflète (dévoile) la pauvreté
des
capacités de symbolisation et des projections imaginaires des patients dits «
psychosomatiques
».
Historique
Pour Christophe Desjours et l’école de Paris (Pierre Marty),
la psychosomatique est une approche. Qu’est-ce qui se passe chez un sujet qui traite les conflits en somatisant
?
«
Et ceci quelle que soit la gravité
de la maladie physique en cause
: il s’agit tout aussi bien de l’infarctus du myocarde que
du cancer du sein, de l’insuffisance rénale que de l’hyperthyroïdie. Ou pour s’exprimer autrement, on peut dire que l’infarctus du myocarde n’est pas psychosomatique. C’est l’investigation qui est psychosomatique, dans la mesure où
elle cherche à
analyser pourquoi le patient a nécrosé
une
partie de son muscle cardiaque plutôt que déclenché
une crise de nerfs, une dépression ou un délire
»
(Desjours C., 1984).
Sources
PEDINIELLI J.-L. (2003). Introduction à
la psychosomatique.
I.E.D. Paris 8. (Cours maîtrise psychologie clinique -
2005)
KELLER P.-H. (2008). La question psychosomatique. Dunod ,
coll. «
Les topos
»
; 106 p.
Bibliographie
APFEL R. J. et SIFNEOS P. E. (1979). «
Alexithymia: concept and measurement
», Psychotherapy and Psychosomatics, 32, pp. 180-190.
BALINT M. (1957). Le médecin, son malade et la maladie. Paris, Payot, 1960.
CIM-10 (OMS)
/ DSM IV
DESJOURS C. (1984). Avant propos. In
FAIN M. & MARTY P. Corps malade et corps érotique. Paris, Masson, p. VIII.
DEJOURS C. (1986). Le corps entre biologie et psychanalyse. Paris, Payot.
DSM-III-R (1992). Cas cliniques. Paris, Masson.
Sources / Bibliographie psychosomatique -1
FREUD S., BREUER J. (1895). Etudes sur l’hystérie. Paris, P.U.F., 1981.
GRODDECK (1923). Le livre du Ca. Paris, Gallimard, 1963.
KREISLER L., FAIN M., SOULE M. (1981). L’enfant et son corps.
Paris, PUF, p. 373.
MARTY P. (1980). L’ordre psychosomatique. Paris, Payot.
MARTY P. (1984). Des processus de somatisation. In
FAIN M. & MARTY P. Corps malade et corps érotique. Paris, Masson, p. 102.
PEDINIELLI J.-L. (1992). Psychosomatique et alexithymie. Paris, P.U.F.
PEDINIELLI J.-L. (2003). Introduction à
la psychosomatique.
I.E.D. Paris 8.
SELYE H. (1950). Le stress et la vie. Paris, Gallimard.
SELYE H. (1982). «
History of the Stress concept
», in
: GOLDBERGER L. & BREZNITZ S. (Eds.), Handbook of stress : Theoretical and clinical aspects, New-
York, Free Press (edition 1993) ; 7-17.
Bibliographie (suite) psychosomatique -2
Psychosomatique : Étude des facteurs et des processus psychologiques jouant un rôle dans la survenue, l’évolution des maladies somatiques
Psychologie de la santé
Psychologie de la santé
C’est l’
«
étude des facteurs et processus psychologiques jouant un rôle dans l’apparition des maladies et pouvant accélérer ou ralentir leur évolution
»
(Bruchon-Schweitzer, Dantzer, 1994 /
2003, p. 14).
Elle s’intéresse aux déterminants physiques, sociaux et psychiques dans la pathogenèse multifactorielle des maladies (hypothèse d’une interaction entre ces trois déterminants).
Psychologie de la santé
Elle contribue à
promouvoir des modes de vie plus sains (prévention).
Elle s’intéresse à
l’amélioration de la prise en charge des patients.
Psychologie de la santé
Psychologie de la santé
Elle étudie les comportement à
risque, les stratégies de coping
(adaptation), les
représentations sociales des maladies, les croyances et les mythes, les réactions des individus à
la maladie …
Psychologie de la santé
«
La psychologie de la santé
est le domaine de la psychologie qui vise à
comprendre en quoi des
phénomènes psychologiques influencent la manière dont les gens restent en bonne santé, pourquoi ils deviennent malades et comment ils réagissent quand ils tombent malades. Elle est focalisée sur la promotion de la santé
et
son entretien
; la prévention et le traitement des maladies
; l’étiologie et les corrélats de la santé, de la maladie et des dysfonctions
; ainsi que l’amélioration du système de santé
et la formulation d’une politique de santé
». (Taylor, 2003, p. 17).
Psychosomatique
Étude des facteurs psychologiques influençant l’apparition ou le cours des maladies somatiques
Psycho-immunologie
Étude des relations ente le système nerveux et le système immunitaire
Psychologie médicale
Étude des conséquences psychologiques des maladies somatiques et de leurs traitements
Neuropsychologie
Étude des rapports entre le fonctionnement cérébral et les phénomènes psychologiques, normaux ou pathologiques
La psychologie de la santé
s’inscrit dans une approche biopsychosociale, systémique et pluridisciplinaire. Elle collabore avec divers champs du savoir dont elle prend en compte les résultats.
Psychologie de la santé
Une approche biopsychosociale postule les influences réciproques, mutuelles entre santé, maladie, psychisme et environnement
; entre l’esprit, le corps
individuel et social. Elle intègre notamment les hypothèses psychosomatiques.
Psychologie de la santé
Psychologie de la santé
C’est grâce à
ses méthodes issues principalement de la psychologie sociale (mais aussi de la clinique) que la psychologie de la santé
a été
reconnue comme une discipline scientifique et une science humaine à
part entière.
Ses méthodes et ses expérimentations sont autant qualitatives que quantitatives.
Sources
BRUCHON-SCHWEITZER M., DANTZER R. (1994). Introduction à
la psychologie de la santé. Paris, PUF, 2003 ; 210 pages.
MORIN M. (2005). «
La santé
psychosociale
: débats et enjeux de recherches
», in Le journal des psychologues, juillet-août 2005, n°
229
; 78 pages
; pp. 9-13.
PEDINIELLI J.-L. (2003). Introduction à
la psychosomatique.
I.E.D. Paris 8.
Bibliographie
BRUCHON-SCHWEITZER M. (2002). Psychologie de la santé. Modèles, concepts et méthodes. Paris, Dunod.
COHEN S. et EDWARDS J. R. (1989). «
Personality characteristics as moderators of the relationship between stress and disorder, In R.W.J. Neufeld (Ed.), Advances in the investigation of psychological stress. New York, Wiley, chap. 7, p. 235-283.
Sources / Bibliographie psychologie de la santé
-1
Bibliographie
FISHER G.-N. (2002). Traité
de psychologie de la santé. Paris, Dunod.
MORIN M. (2004). Parcours de santé. Paris, Armand Colin.
MORIN M. (2004-2005). Cours. Université
Aix-Marseille I (Master Recherche Psychologie sociale / Master Professionnel Psychologie sociale de la santé).
SARAFINO E. P. (1990). Health psychology
: biopsychosocial interactions. New York, Wiley.
TAYLOR S. (2003). Health Psychology. New York, McGraw-Hill.
Bibliographie (suite) psychologie de la santé
-2
Vient du vieux français «
estrece
»
ou «
étroitesse, oppression
», lui-même issu
du latin «
stringere
»
qui signifie «
serrer
». Contrainte, pression. Avoir la gorge serrée, un nœud dans la gorgeEtre tendu, avoir la pression
En anglais Stress = force, contrainte To stress = charger, faire travailler
Etymologie /Sens
«
historiquement, trois conceptions du stress se sont succédés : il a d’abord été
conçu
comme une réponse de l’organisme à
tout changement, puis sous la forme d’un stimulus particulier de l’environnement, enfin comme une transaction dysfonctionnelle entre la personne et son environnement.
»
(Rascle, 2003, in
Levy-Leboyer, La psychologie du travail. Editions d’Organisation ; pp 146-447)
Définitions /Conceptions
Endocrinologue canadien, professeur à l’université
Mac Gill de Montréal
Pionnier de la recherche scientifique sur le stress 38 livres1700 publications en 46 ans (entre 1936
et 1982)
Hans SELYE
«
La réponse non spécifique du corps à
toute demande qui lui est faite
»
(Selye, 1950 ;1956; 1974)
«
Le résultat non spécifique de toute demande imposée au corps que l’effet soit mental ou somatique
»
(Selye, 1984 /1993)
Hans SELYE : Une réponse de l’organisme
En 1936, il publie une première note sur la réaction d’alarme (SEYLE, 1936) dans la revue Nature :
«
Un syndrome produit par divers agents nocifs
»
[A syndrome produced by diverse
nocuous agents]AlarmeRésistanceEpuisement
Hans SELYE : Le Syndrome Général d’Adaptation
La phase d’urgence est bénéfique (eustress), dans la mesure où
elle prépare l’organisme à
réagir et à
mobiliser de l’énergie pour répondre à
une éventuelle menace
Libération de catécholamines et de cortisol
C’est la permanence du stress qui est nuisible (distress) : stress dépassé
Hans SELYE : Eustress / Distress
Le stress est une caractéristique de l’environnementNotion de stresseurs (stressor) , facteurs de
stress (physiques et psychologiques)
Principales sources de stress professionnelCharge importance de travailManque d’autonomieManque de soutien (ajouté
par ses élèves)
KARASEK : Un stimulus particulier de l’environnement
Il suffit donc d’agir sur l’environnementAgir sur l’organisation, améliorer les conditions
de travail
Questionnaire de KARASEKQuestions regroupées autour des trois
principaux thèmes
Charge de travail
Autonomie
Soutien
KARASEK : Un stimulus particulier de l’environnement
Interaction entre l’individu et son environnementAction réciproque des deux éléments
«
Le stress peut être défini comme un état psychologique qui est une partie de, et reflète un processus plus large d’interactions entre les individus et leur environnement de travail.
»
(T. COX, 1993, Stress Research and Stress
Management : Putting Theory to work. UK, HSE Books)
LAZARUS & FOLKMAN : Une transaction entre la personne et son environnent
Lazarus & Folkman conçoivent le stress comme une transaction dysfonctionnelle entre une personne et son environnement
«
Le stress est une transaction entre la personne et l’environnement dans laquelle la situation est évaluée par l’individu comme débordant ses ressources et pouvant mettre en danger son bien-être.
»
(Lazarus & Folkman, 1984, Stress, Appraisal and coping. Springer Publishing Company)
LAZARUS & FOLKMAN : Une transaction entre la personne et son environnent
Ce point de vue s’inscrit dans un paradigme systémique
Le stress est un processus, issu de l’interaction entre un individu et des événements (ou une situation) dans un contexte donné, où
la relation entre les événements
compte plus que les éléments eux-mêmes.
Le problème du stress ne s’aborde pas en terme de causalité
classique, où
il résulte d’un facteur déclenchant
qui en serait la cause. Il s’inscrit dans un processus complexe au sein d’un système.
LAZARUS & FOLKMAN : Une transaction entre la personne et son environnent
«
La perspective transactionnelle implique non seulement une médiation psychologique mais aussi une boucle de rétroaction qui ne peut être réduite en termes de stimulus et de réponse. Ici ce sont des processus psychologiques et leur contexte qui deviennent les unités d’analyse. Dans cette perspective, qui abandonne la notion de causalité
linéaire, désigner des causes et des effets est un leurre.
»
(TRUCHOT, 2004, Epuisement professionnel et burnout. Dunod ; p. 48)
LAZARUS & FOLKMAN : Une transaction entre la personne et son environnent
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INTERNET� Sites sur la législation européenne : Liens donnant accès au répertoire de la
législation européenne en rigueur. (Le site eur-lex est l’équivalent de legifrance, pour l'Union européenne) :
http://europa.eu.int/eur-lex/lex/fr/legis/index.htm
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http://eur- lex.europa.eu/Result.do?arg0=stress&arg1=&arg2=&titre=titre&chlang=fr
&RechType=RECH_mot&Submit=Rechercher
http://www.esc- lille.fr/site/www/fr/home_page_fr/executive_education/club_europe/
tout_sur_leurope/la_legislation_europeenne.aspx
http://hesa.etui-rehs.org/fr/newsletter/files/2002-19p4-12.pdf
Page permettant de rechercher les actes législatifs en cours d’adoption :
http://europa.eu.int/prelex/apcnet.cfm?CL=fr
� Recherche documentaire / revues scientifiques :http://isp.sagepub.com (Psychology and Health)
Bibliographie stress -5-