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    JO politiques

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    Pascal Boniface

    Avec la collaboration dePim Verschuuren

    JO politiques

    Jean-Claude Gawsewitch Éditeur

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    Tous droits réservés© Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, 2012

    130, rue de Rivoli75001 Paris

    www.jcgawsewitch.comISBN : 978-2-35013-346-1

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    Introduction

    27 juillet 2012 : ouverture des JO de Londres. Cesera une grande fête du sport. Les Jeux olympiquessont, avec la Coupe du monde de football, la princi-pale compétition sportive mondialisée. Cela seraégalement un formidable spectacle vécu en direct pardes milliers de chanceux ayant obtenu leur billet et,par la magie de la télévision, par des centaines demillions de téléspectateurs, les yeux rivés sur leur écranpour admirer les exploits des champions, vibrer aveceux et vivre des émotions partagées. Il y aura desvaincus magnifiques et tragiques, il y aura des vain-queurs éblouissants. Bref, la dramaturgie est assurée.

    Mais les Jeux olympiques ne sont pas que du sportet du spectacle. Ce sont également des événementspolitiques et stratégiques ; la présence de plus d’unecentaine de chefs d’États et de gouvernements aucours des Jeux en est une indication. Au-delà des affir-mations du Comité international olympique (CIO)

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    sur l’apolitisme du sport, les JO ont un impact géopo-litique majeur. Au moment où la mondialisation estcritiquée parce qu’elle tend à faire disparaître l’iden-tité nationale, la compétition sportive vient larenforcer. Le soutien aux sportifs nationaux trans-cende clivages sociaux, ethniques, religieux etculturels. La télévision crée un stade où chacun peutvenir prendre sa place sans aucune limitation. Le sports’est transformé en un instrument de soft power, cettepuissance douce qui est devenue la forme nouvelle etsubtile du pouvoir. Chaque État tente d’attirer l’atten-tion, le respect et la sympathie des autres nations grâceà ses champions qui sont devenus de véritables starsinternationales, connues et admirées sur les cinqcontinents. Des icônes vivantes du village mondialqu’est aujourd’hui la planète avec l’essor des techno-logies de communication et de l’information.

    Dès l’origine il y avait un fossé entre l’affirmationhypocrite de l’apolitisme des Jeux et la réalité. Les Jeuxolympiques ont eu, depuis leur création, un objectifpolitique et sont les otages des événements straté-giques. Ce qui était vrai lorsque seules treize nationsy participaient en marge (et comme accompagne-ment) d’une exposition dite « universelle », est forcé-ment encore plus vrai à l’heure du sport mondialisé.

    C’est cette histoire géopolitique des Jeux olym-piques qui va vous être contée.

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    Le mythe de l’apolitisme olympique

    Le baron Pierre de Coubertin et ses différentssuccesseurs n’ont eu de cesse de réaffirmer le carac-tère strictement apolitique des Jeux. Le sport, seloneux, doit être au-dessus de la mêlée politique et êtreneutre. Cela n’a jamais été le cas, et ce n’est toutsimplement pas possible.

    Le CIO lui-même baigne dans un océan d’hypo-crisie. Le choix des villes hôtes, des nations partici-pantes – ou exclues – est le résultat de savantsdosages géostratégiques. Très vite, les participantsvont représenter leur nation et donc prolonger surles stades les rivalités géopolitiques. La visibilitédrainante des Jeux, leur hypermédiatisation leurdonnent un impact politique formidable. Il esttentant de s’en servir pour faire passer un messageface au monde, réuni pour l’occasion.

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    L’apolitisme est une valeur fondamentale des Jeuxolympiques modernes qui a accompagné et favoriséleur développement, depuis les premières olym-piades, il y a plus d’un siècle, jusqu’à aujourd’hui.La Charte olympique 1 proscrit toute expression dupolitique dans le mouvement olympique, à traverssix stipulations :

    — interdiction de toute forme de discrimina-tion politique : « Toute forme de discrimination àl’égard d’un pays ou d’une personne fondée sur desconsidérations de race, de religion, de politique, desexe ou autres est incompatible avec l’appartenanceau Mouvement olympique. » Principes fondamen-taux, numéro 6 ;

    — interdiction de toute forme d’utilisation poli-tique des Jeux : « Le rôle du CIO est […] des’opposer à toute utilisation abusive politique oucommerciale, du sport et des athlètes. » Règle 2,alinéa 10 2 ;

    — l’indépendance politique des membres duCIO est exigée : « Le CIO admet ses nouveauxmembres lors d’une cérémonie au cours de laquelleceux-ci s’engagent à remplir leurs obligations enprêtant le serment suivant : « Admis à l’honneur defaire partie du Comité international olympique, et

    1. www.olympic.org/Documents/olympic_charter_fr.pdf2. La Charte utilise le terme de « règles » au lieu d’« articles ».

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    me déclarant conscient des responsabilités quim’incombent à ce titre, je m’engage à servir leMouvement olympique dans toute la mesure de mesmoyens, à respecter et à faire respecter toutes lesdispositions de la Charte olympique et les décisionsdu Comité international olympique, que je consi-dère comme étant sans appel de ma part, à meconformer au code d’éthique, à demeurer étranger àtoute influence politique ou commerciale comme àtoute considération de race ou de religion, à luttercontre toute forme de discrimination et à promou-voir en toutes circonstances les intérêts du Comitéinternational olympique et du Mouvement olym-pique ». » Règle 16, alinéa 1.3 ;

    — parallèlement, cela permet de préserver l’indé-pendance politique des comités nationaux olym-piques (CNO) face aux pouvoirs politiques : « LesCNO doivent préserver leur autonomie et résister àtoutes les pressions, y compris, mais sans s’yrestreindre, les pressions politiques, juridiques, reli-gieuses ou économiques qui pourraient les empê-cher de se conformer à la Charte olympique. »Règle 27, alinéa 6. « Un CNO n’inscrira desconcurrents que sur les recommandations d’inscrip-tion émanant de fédérations nationales. Si le CNOles approuve, il transmet ces inscriptions au Comitéd’organisation des Jeux olympiques (COJO). LeCOJO doit en accuser réception. Les CNO doivent

    Le mythe de l’apolitisme olympique

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    enquêter sur la validité des inscriptions proposéespar les fédérations nationales et s’assurer que nul n’aété écarté pour des raisons raciales, religieuses, poli-tiques ou en raison d’autres formes de discrimina-tion. » Règle 44, alinéa 4 ;

    — interdiction de toute manifestation politiquesur le lieu des Jeux (particulièrement stricte etsévère) : « Aucune sorte de démonstration ou depropagande politique, religieuse ou raciale n’estautorisée dans un lieu, site ou autre emplacementolympique. » Règle 50, alinéa 3 ;

    — enfin, interdiction de tout discours politiquependant les Jeux : « Pendant toute la durée des Jeuxolympiques, y compris toutes les cérémonies, aucundiscours de quelque nature qu’il soit ne pourra êtreprononcé par un représentant d’un gouvernementou d’une autre autorité publique ni par un autrepoliticien, dans un lieu placé sous la responsabilitédu COJO. Pendant les cérémonies d’ouverture et declôture, seul le président du CIO et le président duCOJO sont autorisés à prononcer une courte allocu-tion. » Règle 55, alinéa 3.

    Cette interdiction repose sur une formidableambiguïté, voire même une incontestable contradic-tion, pour ne pas parler d’hypocrisie flagrante. Dèsle départ, l’objectif officiel – contribuer à la pacifi-cation des relations internationales – est hautementpolitique et stratégique. L’objectif non avoué de

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    Coubertin (renforcer, grâce à la politique sportive,le rang de la France) l’est tout autant.

    À partir du moment où on rassemble, en vued’une compétition, des citoyens de différents pays,l’événement est forcément politique. Ceux quifeignaient de l’ignorer faisaient de la politiquecomme Jourdain de la prose. Mais ce dernier s’enémerveilla alors que les membres du CIO s’en offus-quèrent lorsqu’ils découvrirent la réalité.

    L’interdiction officielle de l’intrusion de la poli-tique dans les Jeux concerne les athlètes, pas lesÉtats. Les premiers, qui vont vite devenir des ambas-sadeurs en short, sont tenus au devoir de réserve. LesÉtats restent libres de déterminer leur ligne poli-tique et le CIO, que ce soit dans l’acceptation oul’exclusion de délégations nationales ou le choix dela ville hôte, va prendre ses décisions en fonction decritères géostratégiques.

    L’interdiction est le signe d’un conservatismesocial. Il ne peut être question de laisser des indi-vidus exprimer une opinion. Si celle-ci est conformeà l’ordre politique existant, elle est inutile. Si ellediffère, elle peut être dangereuse, car incontrôlée.

    Sur le lien entre sport et politique, deux juge-ments antagonistes reviennent régulièrement ; cesont des analyses miroirs, toutes deux déformantes.La première revendique le mythe de l’apolitisme dusport et des Jeux olympiques comme s’ils étaient

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    dans une bulle atemporelle, aspatiale, asociétale. Laseconde veut que le sport soit une machine d’abru-tissement des masses, au service de la dominationdes puissants. Nouvel opium du peuple, il divertiraitle peuple et le détournerait des objectifs révolution-naires. Se basant sur une interprétation erronée desJeux de Berlin et sur une lecture rapide de WilhelmReich, ce courant, qui se présente comme une socio-logie critique du sport, assimile compétition spor-tive et répression. Mais c’est une façon purementidéologique qui repose sur une pensée binaire (bien/mal) et surtout qui occulte tout simplement laréalité, y compris dans sa complexité. Certes, desrégimes répressifs ont essayé d’instrumentaliser lesport (mais aussi la musique, la littérature, etc.),mais les régimes démocratiques l’ont tout autantfait, fût-ce de façon différente. Ce type de raisonne-ment revient un peu à dire : « Je ne prends jamaisles autoroutes, c’est Hitler qui les a construites enpremier. »

    Cela ne veut pas dire que le sport en soi est auservice de régimes répressifs, et surtout – nous allonsle montrer –, l’histoire fourmille d’exemples où lesport a permis de faire progresser des idéaux dejustice et de progrès.

    Après la Première Guerre mondiale, le sportprend une place croissante et va devenir un instru-ment diplomatique au service des États. Dans la

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    plupart des pays, c’est le ministère des Affaires étran-gères qui est en charge de la politique sportive. Onpeut faire mieux comme marque d’apolitisme.

    L’autorisation de participer aux JO et donc d’êtreadmis dans la grande famille universelle du sport estsignificative des rapports de force politiques. Aprèsla Première Guerre mondiale, l’Autriche, l’Alle-magne, la Hongrie, la Turquie et la Bulgarie furentexclues des Jeux de 1920 à Anvers. Malheur auxvaincus ! Ce sont les vainqueurs qui font la loi olym-pique. L’Allemagne, que l’on voulait toujours punir,ne sera pas admise à participer aux Jeux de 1924qui, de surcroît, se déroulent à Paris. C’est pourmontrer que la punition de l’Allemagne étaitterminée qu’on lui attribua les Jeux en 1931, sanssavoir qu’Hitler les accueillerait en 1936. L’Alle-magne et le Japon seront de nouveau exclus des Jeuxaprès la Seconde Guerre mondiale. le Japon recevrales Jeux en 1964, signe de sa pleine réintégrationdans la communauté internationale. Dans lesannées 1960, c’est l’Afrique du Sud qui sera excluepour cause d’apartheid. En 1999, l’Afghanistan serasuspendu pour sanctionner l’interdiction faite auxfemmes par le régime des talibans de participer à desactivités sportives.

    Le mythe de l’apolitisme olympique

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    Les facteurs géopolitiques jouent pour désignerle pays organisateur. Ils sont subtils, jamais affichés,mais puissants.

    Le monde occidental est dominant au CIO.L’URSS a obtenu l’organisation des Jeux de 1980parce qu’en 1973, date de la décision, on nageaiten pleine détente soviéto-américaine. En période deconfrontation avec les États-Unis, la Chine n’auraitjamais pu obtenir l’attribution des Jeux, comme cefut le cas en 2001. L’attribution des Jeux de 2016 auBrésil peut être considérée comme la reconnaissancepar le CIO de la multipolarisation du monde, et dela poussée des pays émergents.

    En 2008, devant les menaces de boycott quientouraient la préparation des JO de Pékin, le prési-dent du Comité international olympique, JacquesRogge, avait tenu à rappeler : « Les Jeux olym-piques doivent rester apolitiques. » Les racines de cetapolitisme plongent dans l’imagerie des Jeux de laGrèce antique qui voyaient les différentes cités-Étatsde l’époque déposer les armes le temps des Jeux.

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    Le CIO,un gouvernement mondial ?

    À l’origine, Pierre de Coubertin voulait que leComité international olympique soit composéd’« un petit noyau de membres travailleurs etconvaincus, une pépinière de membres de bonnevolonté et éduqués ». En 1908, deux tiers desmembres sont des nobles. C’est sous la présidencede Samaranch que les milieux d’affaires font leurentrée en masse au CIO. Le système de cooptationpermet d’étendre progressivement le réseaud’influence du CIO. Les membres sont choisisintuitu person ét contrairement à ce qui est généra-lement véhiculé dans les médias, ils ne représententpas leur État.

    Le CIO est responsable de la Charte olympique.Il est l’autorité suprême du Mouvement olympique ;

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    toute personne ou organisation appartenant à untitre quelconque au Mouvement olympique estsoumise aux dispositions de la Charte et doit seconformer aux décisions du CIO. C’est dire latoute-puissance de l’organisme.

    Les enjeux économiques, politiques ou straté-giques, qu’il s’agisse du choix des épreuves ou plusencore celui de la ville hôte ou de l’admission ounon des comités nationaux olympiques ou des parte-naires commerciaux, sont énormes.

    Certains membres du CIO n’ont pas résisté à latentation de ce si grand pouvoir. Des cas flagrantsde corruption, notamment pour obtenir le vote demembres du CIO, ont été dénoncés. Ainsi, à la suitedu scandale des Jeux de Salt Lake City (et après larévélation de l’achat de votes pour obtenir les Jeux),le CIO a modifié sa composition. Il comptedésormais quinze athlètes, quinze dirigeants de fédé-rations internationales, quinze dirigeants de comitésnationaux olympiques et soixante-dix autresmembres que le CIO juge qualifiés pour servirl’olympisme, soit cent quinze membres au total. Lalimite d’âge est fixée à 70 ans pour les nouveauxmembres, nommés comme le président pour huitans renouvelables. L’idée est d’accélérer la rotationde membres. Après Pierre de Coubertin, il n’y a euen effet que six présidents !

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    Il y a également eu une tentative de diversifica-tion géographique et de démocratisation du CIO.Les femmes y ont fait leur entrée, certes timide carelles représentent encore moins d’un cinquième desmembres. L’Europe en fournit encore plus de 40 %,l’Amérique du Nord 5 %, l’Amérique latine 12 %,le Moyen-Orient 7 %, l’Afrique 16 % et l’Asie18 %. D’ailleurs, tous les présidents du CIO étaienteuropéens mis à part l’Américain Avery Brundage.Quant au Conseil exécutif du CIO, il est composéde quinze membres, dont neuf sont européens.Ainsi, on voit que le processus de démocratisation etde transparence qui a été initié en 1999 est encoreamené à s’approfondir.

    Le CIO est en fait une organisation internatio-nale non gouvernementale à but non lucratif, ouune ONG, à l’instar d’Amnesty International ou deMédecins sans frontières. Mais le CIO est aussi uneinstitution quasi diplomatique et son président estreçu partout comme un chef d’État, et non desmoindres. Le fait qu’il compte plus de membres quel’ONU lui donne également une dimension univer-selle à laquelle nul autre, à part la FIFA, ne peutprétendre. Finalement, c’est l’opinion publiquemondiale qui exerce un contrôle indirect sur les acti-vités du CIO.

    Le CIO, un gouvernement mondial ?

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    Il est indéniable qu’à l’origine, ses membrespartageaient les préjugés des élites nobiliaires euro-péennes : méfiance – voire mépris – des non-Euro-péens, sentiments colonialistes et sexistes. Brundageet Samaranch étaient notoirement proches del’extrême droite. Par la suite, le CIO s’est diversifié.Les accusations de corruption, notamment après lesJeux de Salt Lake City, ont été prises en compte.Le développement des contre-pouvoirs, des réseauxsociaux, des médias, permet d’exercer un contrôleindirect plus fort. La grande force du CIO, c’estl’image des Jeux. Si ceux-ci étaient durablementdiscrédités par la corruption ou le dopage, ilsperdraient de leur attractivité. Aussi, la défense desintérêts du CIO l’a amené à plus de rigueur.

    Le CIO veut, inconsciemment ou non, parti-ciper à façonner le monde. L’attribution des Jeux enest un élément clé. Bien sûr, le dossier technique,les installations, les infrastructures, les garantiesdonnées comptent, mais le CIO se plaît à faire dela géopolitique quadriennale en attribuant les Jeuxà un pays qui représenterait un fort symbole del’évolution du monde.

    Le CIO aime à donner le sentiment de recon-naître ces évolutions et même de les préempter(attribution des Jeux à la Chine, au Brésil). En tousles cas, les proclamations d’apolitisme sont une plai-santerie qui a été démentie à chaque olympiade.

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    La paix par les Jeux ?

    La tradition grecque de la Trêve olympique, diteégalement « Ekecheiria », voit le jour au VIIIe siècleav. J.-C. Selon la mythologie, Iphitos, le roi d’Élide,qui cherchait à mettre un terme aux violences quiravageaient alors le Péloponnèse, s’adressa à l’oraclede Delphes qui lui répondit : « Iphitos et les Éliensdoivent restaurer les concours sportifs » à Olympieet en faire une célébration de la paix. Iphitosinstaura ainsi les Jeux olympiques et signa avecLycurgue (Sparte) et Cléosthène (Pisa) un accord depaix, la Trêve olympique. La première olympiaderemonterait aux alentours de 776 av. J.-C., maisl’institutionnalisation de la Trêve sacrée serait effec-tive plus tard, à partir de la fin du Ve siècle, époqueoù le mouvement panhellénique cherchait às’imposer.

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    Selon la tradition, du septième jour avant l’ouver-ture des Jeux jusqu’au septième jour après leurclôture, toutes les hostilités étaient suspendues,permettant ainsi aux athlètes, familles, pèlerins etspectateurs de se rendre à Olympie et d’assister auxJeux en toute sécurité. Quelques jours auparavant,des citoyens d’Élide voyageaient à travers le mondegrec pour proclamer la Trêve sacrée et diffuser lemessage. Il s’agissait d’un « cessez-le-feu partiel »,mais dont les règles furent observées pendant douzesiècles, malgré quelques rares violations. En 420av. J.-C., durant la guerre du Péloponnèse, Spartefut condamné à une lourde amende de 2 000 minespour avoir attaqué Lépréon, un village d’Élide. LesSpartiates, refusant de payer, furent exclus des Jeuxpendant plusieurs années. Plus tard, en 348-347av. J.-C., l’Athénien Phrynon fut capturé par lesMacédoniens alors qu’il se rendait aux Jeux et dutpayer une rançon pour se libérer. Le roi Philippe IIde Macédoine apprit la nouvelle et le libéra, affir-mant que ses troupes ignoraient que la Trêve avaitdébuté.

    Lorsque les Jeux modernes furent institués àl’instigation du baron Pierre de Coubertin en 1894,la notion de Trêve olympique n’apparaissait pasdans les débats. L’important était alors d’enracinerle Mouvement olympique, qui dans ses premières

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    années n’accueillait qu’une poignée d’États et luttaitpour sa survie. Celle-ci était fragile et remise encause à chaque olympiade. Les origines modernes del’olympisme coïncident avec l’institutionnalisationdes disciplines sportives occidentales qui se dotaientprogressivement de fédérations et cherchaient àdévelopper leurs pratiques sportives.

    À l’époque, le développement institutionnel dusport marquait déjà une double dimension pour lesélites qui s’attachaient à la propagation des pratiquessportives 1. D’un côté, il était possible de renforcerle lien entre l’exercice sportif et les finalités poli-tiques, sociales culturelles et politiques à l’œuvre.Le sport présentait l’avantage de former des jeunescitoyens vigoureux, des catholiques ou ouvriersmodèles, une jeunesse saine, etc. En dorant ainsi sonimage, le sport pouvait espérer attirer un grandnombre de pratiquants. De l’autre côté, les élitespouvaient travailler à l’autonomisation du mouve-ment sportif et mettre en valeur la pureté du sport,son caractère unificateur, gratuit et libre par rapportaux divisions politiques ou sociales.

    Si ces deux tendances ont constamment coexistédans le développement du sport et donc dans les JO,

    1. Jacques Defrance, « La politique de l’apolitisme. Sur l’autono-misation du champ sportif », Politix, vol. 13, nº 50, 2000,pp. 13-27.

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    le CIO a de facto pris position pour la secondetendance. En effet, dès les premières années où lesrivalités interétatiques étaient très marquées entrepays européens, il était évident que les Jeux olym-piques ne pourraient survivre sans l’autonomisationdu champ sportif. En se séparant du politique, leMouvement olympique a favorisé sa diffusion inter-nationale ainsi que son universalisation, devenuedéfinitive dans les années 1990. Revendicationd’apolitisme et universalisme sont en profonde inte-raction dans le développement historique du CIO.Dans son ouvrage écrit en 1922, Pierre deCoubertin explique : « Ce qui importe n’est pas,comme on le répète à tort, un contact matériel dont,à l’heure actuelle, ne saurait résulter aucun rappro-chement mental ; c’est bien plutôt l’identité duplaisir goûté. Que la jeunesse bourgeoise et lajeunesse prolétarienne s’abreuvent à la même sourcede joie musculaire, voilà l’essentiel ; qu’elles s’yrencontrent, ce n’est présentement que l’accessoire.De cette source découlera, pour l’un comme pourl’autre, la bonne humeur sociale, seul état d’âme quipuisse autoriser pour l’avenir l’espoir de collabora-tions efficaces 2. »

    2. Pierre de Coubertin, Pédagogie sportive, Paris, G. Grès & Cie,1922, p. 145

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    En 1917, le siège social du CIO est transféré àLausanne pour éviter qu’il soit utilisé dans le rapportde force franco-allemand. Dans les années 1920,une tentative est effectuée de transférer l’organisa-tion des Jeux à la Société des Nations (SDN), maisl’opération échoue. Simultanément, Pierre deCoubertin milite pour l’intégration de l’URSS dansle Mouvement olympique, mais son projet échoueégalement, notamment à cause de l’opposition ducomte Clary 3.

    Cependant l’apolitisme est difficile à défendrepour le CIO face aux organisations sportivesouvrières qui le taxent de « sport bourgeois » et qui,affiliées à la IIe et à la IIIe Internationale, créent leursJeux olympiques ouvriers (quatre éditionsentre 1928 et 1936). Comme nous allons l’analyserdans cet ouvrage, l’histoire olympique est émailléede multiples formes d’expression politique quiconcernent tout autant la politique du CIO, lesdésignations des villes hôtes des Jeux, la prépara-tion et l’utilisation des Jeux par les pays hôtes que lesathlètes eux-mêmes.

    3. Fabrice Auger, Une histoire politique du Mouvement olympique :l’exemple de l’entre-deux-guerres, thèse de doctorat d’histoire contem-poraine, Paris-X-Nanterre, 1998.

    La paix par les Jeux ?

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    Au tournant des années 1990, la conjugaison dela fin de la guerre froide et du clivage entre l’Est etl’Ouest, le sentiment qu’après la guerre du Golfel’ONU va jouer le rôle de gardien de la sécuritéinternationale, la fin de l’apartheid en Afrique duSud ainsi qu’une vague de démocratisation dansplusieurs autres pays marquent une période d’opti-misme dans les relations internationales. Le CIOsaisit l’aubaine et, en 1992, invite les nations àrespecter la Trêve olympique en référence à sesorigines antiques. Le message est notamment relayépar le pape Jean-Paul II. Quelques mois plus tard,le 25 octobre 1993, la 48e session de l’Assembléegénérale des Nations unies adopte une résolutionhistorique qui invite tous ses États membres à cesserles hostilités pendant les Jeux olympiques. En 1994,lors des Jeux de Lillehammer, en Norvège, la coordi-nation des efforts diplomatiques du CIO et del’ONU permet le respect de la Trêve olympique àSarajevo, ville assiégée de 1992 et 1995, où unedélégation du CIO conduite par son président JuanAntonio Samaranch se rend pour célébrer les dix ansdes Jeux d’hiver de 1984, tenus dans la capitalebosnienne, et exprimer sa solidarité envers la popu-lation meurtrie par la guerre. Depuis, avant toutesles olympiades, l’Assemblée générale des Nationsunies vote une résolution appelant les États àrespecter la Trêve olympique.

    JO politiques

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  • PSW32-INSERT GRAPHIQUES-C5.04.03-P5.04.00-16/4/2012 15H5--L:/TRAVAUX/TEXTES/GAWSEWI/JO-POLIT/TEXTE.356-PAGE27 (P01 ,NOIR)

    Le Sommet du millénaire des Nations unies, quise tient à New York du 6 au 8 septembre 2000quelques jours avant l’ouverture des Jeux de Sydney,adopte une déclaration finale dite « du Millénaire »dans laquelle un paragraphe a été consacré aurespect de la Trêve olympique. Une semaine plustard, à Sydney, les deux Corées défilent sous lemême drapeau pour la première fois.

    Le retour des Jeux en Grèce en 2004 représenteune nouvelle opportunité de renforcer la Trêveolympique. En novembre 2001, les ministres desAffaires étrangères de la Grèce et de la Turquie para-phent une déclaration de soutien pour la Trêveolympique, qui a été signée par une vingtained’États.

    En mars 2004, à quelques mois des Jeux, leConseil exécutif de l’UNESCO adopte égalementun texte à l’unanimité, La Trêve olympique– Ekecheiria, dans lequel il est évoqué que « les Jeuxolympiques, la Trêve ou Ekecheiria, la Flamme etla Torche olympiques sont devenus, conjointementavec l’Olivier, symboles universels de paix et deliberté, indissociables de l’idée de la paix et de lacoexistence pacifique mondiale ». L’UNESCO yreprend une résolution de l’Assemblée générale(58/6) adoptée en novembre 2003, qui « prie lesÉtats membres d’observer, dans le cadre de la chartedes Nations unies, la Trêve olympique, tant

    La paix par les Jeux ?

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    individuellement que collectivement, pendant lesJeux de la XXVIIIe olympiade, qui se tiendra àAthènes ».

    Malgré ces tentatives diplomatiques, la Trêveolympique n’est pas parvenue à s’institutionnaliseret à s’imposer aux nations en guerre. Lors des Jeuxd’Athènes de 2004, les conflits en Iraq et en Afgha-nistan mobilisaient une grande partie des États occi-dentaux, et la crainte d’attaques terroristes sur lessites olympiques montrait à quel point l’idée d’uneTrêve pacifique lors des Jeux reste vaine dans lecontexte géopolitique actuel.

    Les Jeux olympiques ne sont pas la garantie de lapaix mondiale. L’idée même de Trêve olympique estambiguë. Interrompre une guerre pour mieux lareprendre n’est guère satisfaisant. La guerre interditplus certainement les JO que les JO n’interdisent laguerre. Ce ne sont pas les JO qui vont amener lapaix mondiale. En revanche, ils peuvent contribuerutilement à développer les contacts internationauxet les relations pacifiques.

    Si les JO sont affrontement, il est pacifique etsymbolique. On peut y appliquer les théoriesd’Élias 4 qui voit dans la compétition sportive unélément de pacification des sociétés en réduisant

    4. Norbert Élias et Éric Dunning, Sport et civilisation, Fayard,1986.

    JO politiques

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    l’affrontement à un niveau non guerrier. Dire que lesport stimule l’agressivité est faux. Il la canalise et lafait se dérouler selon des règles fixées à l’avance etjugées de façon indépendante.

    Le sport est un moyen parmi d’autres pourcontribuer au rapprochement des communautés, oudes pays 5.

    Les JO sont avant tout une formidable ouverturesur l’autre. Les sportifs de toute nationalité, de toutediscipline, de toute religion, de tout niveau socialcohabitent au sein du village olympique. Lesmoments de fraternisation entre compétiteurs sontbien plus nombreux que ceux d’hostilité manifeste.La même chose peut être écrite pour les spectateurset téléspectateurs qui peuvent à la fois soutenir leurschampions nationaux et applaudir les exploits deceux des autres nations, et qui ont l’occasion, tousles quatre ans, de découvrir des pays et des peuplesdont bien souvent, ils n’avaient jamais entenduparler.

    5. Cf. Joël Bouzou, La Paix par le sport, Paris, Armand Colin,2010.

    La paix par les Jeux ?

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