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Le Label RSE de Référence La Responsabilité Sociale d’Entreprise est une source de richesse et de performance pour les PME ou comment créer de la richesse en alliant la RSE et pilotage des actifs immatériels Auteur : Alan Fustec Date : Juillet 2012 En partenariat avec Présentent leur livre blanc

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Page 1: Présentent leur livre blanc - IFEC · et des TPE. Je remercie très sincèrement Alan Fustec pour la rédaction de ce livre blanc qui démontre de manière très pédagogique tout

Le Label RSE de Référence

La Responsabilité Sociale d’Entreprise

est une source de richesse et de performance pour les PME

ou comment créer de la richesse en alliant la RSE et pilotage

des actifs immatériels

Auteur : Alan Fustec Date : Juillet 2012

En partenariat avec

Présentent leur livre blanc

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RSE et Actifs Immatériels : l’avenir des PME

___________________________________________________________________________ Livre Blanc édité par l’Agence LUCIE et l’IFEC – Juin 2012 – Page 2

PRÉFACE

« Nous devons reconsidérer la notion de richesse, d’actifs et de performance… pour mieux piloter et développer la valeur des entreprises »

Par François Jégard Expert-comptable / Commissaire aux comptes

Président de la Commission « Responsabilité Sociale des Entreprises & Innovations » de l’IFEC.

Nous sommes intimement persuadés que les démarches de RSE constituent un puissant effet

de levier pour les entreprises et une forte source de compétitivité. Aujourd’hui la valeur d’une

entreprise réside plus dans sa capacité d’adaptation et dans son agilité pour affronter des

marchés à venir, que dans l’évaluation de sa capacité à reproduire à l’identique les cash-flows

de trésorerie qu’elle a su générer dans le passé. Les deux tiers de la valeur d’une entreprise

sont généralement constitués par des actifs immatériels. Pourtant la plupart des tableaux de

bord élaborés pour piloter la performance des entreprises ignorent encore le suivi de leurs

valeurs immatérielles.

L’IFEC invite les Experts-comptables à revenir en force au cœur de leur métier de conseil,

notamment en matière de contrôle de gestion, d'outils de pilotage budgétaire ou stratégique et

d’intégrer dans ces outils des données non-financières utiles au développement d’une

politique RSE adaptée à chacune des entités conseillées. Ces travaux contribuent à renforcer

durablement les relations client/cabinet et permettent d’aborder, au-delà des performances

chiffrées, les décisions stratégiques que doivent prendre les chefs d'entreprise pour assurer le

développement à long terme de leurs activités.

C’est dans cet esprit que l’IFEC et le Label LUCIE ont décidé, à

l’occasion de la semaine du développement durable d’avril 2012,

de promouvoir ensemble les démarches de RSE auprès des PME

et des TPE.

Je remercie très sincèrement Alan Fustec pour la rédaction de ce

livre blanc qui démontre de manière très pédagogique tout

l’intérêt que représente pour une PME d’adopter une démarche

innovante de RSE ainsi que la valorisation et le pilotage de ses

actifs immatériels, complément indispensable des outils de

pilotage financier.

L’IFEC entraîne résolument les Experts-comptables et Commissaires aux comptes à

développer dans leur cabinet et au cœur de leur métier une démarche RSE constructive,

pragmatique et raisonnée. L’IFEC a notamment publié la Charte du cabinet responsable, un

cahier pratique dédié à la RSE dans les cabinets et mis en place des cycles de formation

dédiés aux thématiques RSE : bilan carbone, Tour de France de la valorisation des entreprises

par leur actifs immatériels, fil d’information twitter (@Ifec_DD) etc.

La commission « Responsabilité Sociale des Entreprises & Innovations » de l’IFEC accueille

en son sein celles et ceux qui souhaitent agir concrètement pour le développement de la RSE

dans les cabinets et chez leurs clients.

Rejoignez nos groupes de réflexion. Vous êtes les bienvenus.

Contact [email protected] , www.twitter.com/Ifec_DD

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RSE et Actifs Immatériels : l’avenir des PME

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Sommaire

Page

Avant-Propos 04

L’agence LUCIE et l’IFEC en quelques mots 04

Présentation de l’auteur 04

I - Introduction: chronique de grands changements annoncés 05

II - Mettre en œuvre la RSE dans une PME 07

II.1 - Qu’est-ce que la RSE ? 07

II.2 - Des exemples concrets de contenu 09

II.3 - Conduire un projet de RSE 11

III - La relation entre RSE et performance économique 14

III.1 Une relation à plusieurs facettes 14 III.2 Impact de la RSE sur le compte de résultat 15

III.3 Impact de la RSE sur la valeur de l’entreprise 16

III.3.1 Qu’est-ce que le capital immatériel ? 16

III.3.2.Capital immatériel et RSE 21

VI Conclusion : conséquences pour l’expert-comptable et le CAC 24

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RSE et Actifs Immatériels : l’avenir des PME

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AVANT-PROPOS :

A propos de l’Agence LUCIE

Créée en 2009 à l’initiative de Qualité France Association (fédération d’associations de

consommateurs créatrice de labels et de certificats de qualité depuis 65 ans), l’agence

LUCIE a pour vocation d’administrer le label LUCIE. Ce label témoigne de l’engagement

d’une organisation en matière de Responsabilité Sociétale selon les lignes directrices de

l’ISO 26 000. L’Agence assure en outre, la promotion des organisations labellisées par

des actions de communication mutualisées, anime la communauté des labellisés et met à

leur disposition une large base de connaissances sur les différentes thématiques du

Développement Durable.

Sites web : www.labellucie.com et www.membres.labellucie.com

L’agence LUCIE a pour partenaires stratégiques l’AFNOR et VIGEO qui réalisent les audits

de RSE préalables à la délivrance du Label. L’AFNOR est actionnaire de l’Agence, aux

côtés de QFA notamment.

A propos de l’IFEC

L’IFEC, le syndicat représentatif de l’ensemble de la profession comptable

Créé en 1962, et fort de ses 50 ans d’existence, l’IFEC, Institut Français des Experts-

comptables et des Commissaires aux comptes, est le premier syndicat patronal de la

profession comptable. Avec plus de 4.000 adhérents, répartis dans 27 sections

régionales, l’IFEC représente tous les modes d’exercice de la profession d’Expert-

comptable et de Commissaire aux comptes, et toutes les tailles de cabinet.

Fortement investi dans le développement de la RSE (Responsabilité Sociale / Sociétale

des Entreprises) auprès des cabinets d’expertise comptable et de commissariat aux

comptes et de leurs clients, l’IFEC dispose d’une commission « RSE et Innovations » qui

propose aux professionnels concernés une approche pragmatique et innovante de RSE

adaptée aux problématiques spécifiques des professionnels du chiffre et du conseil.

L’Institut a publié un cahier Pratique dédié à la RSE, propose des formations dédiées aux

problématiques de RSE et de développement durable (Bilan Carbone™, Valorisation des

entreprises par les actifs immatériels…) et est à l’origine de nombreuses publications,

conférences, congrès et partenariats dédiés à ces sujets.

Pour en savoir plus, Twitter : www.twitter.com/Ifec_DD / @Ifec_DD , www.ifec.fr

Contact : Henriette de Talhouët, Responsable Pôle Etudes et Publications,

139 rue du Faubourg St-Honoré, 75008 Paris - Tél : 01 42 56 83 19

[email protected]

A propos de l’auteur

Alan Fustec est président fondateur du cabinet de conseil Goodwill-

Management, spécialisé en Capital Immatériel et Responsabilité

Sociale des Entreprises. Ce cabinet, créé en 2003, compte à ce jour

14 collaborateurs. Il est également directeur général de l’Agence

LUCIE qui délivre le label du même nom, premier label français de

Responsabilité Sociale des Entreprises. Il est par ailleurs personnalité

associée du CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental);

directeur scientifique de l’Observatoire de l’immatériel et enseignant à

HEC.

Il est ingénieur agronome et docteur en biologie.

Il est formateur à l’IFEC.

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1 - INTRODUCTION: CHRONIQUE DE GRANDS CHANGEMENTS ANNONCÉS

L’humanité, en ce début de 21ème siècle a initié une profonde remise en cause de ses modes de fonctionnement. Ce mouvement, mondial, est né d’une triple prise

de conscience largement partagée aujourd’hui.

Première prise de conscience: la dégradation de notre milieu de vie, la biopshère, est rapide, alarmante et ne se résume pas au réchauffement climatique: en France, 80 % des eaux de surface et 57 % des nappes

phréatiques sont polluées1. Sur les 8 700 décharges officielles de l’Union Européenne, 1,2 milliard de tonnes de déchets s’accumulent dont une partie est

extrêmement toxique (mercure, toluène, benzène…)2. Ainsi, la pollution de l’air, de l’eau et des sols entraîne une explosion de pathologies nouvelles chez l’homme : le nombre de cancers a augmenté en France de 63 % en 20 ans3. La

progression de certaines pathologies animales est également inquiétante: la mortalité des abeilles, dans certaines régions, peut atteindre 10 fois la normale4.

Rappelons qu’elles contribuent par la pollinisation à la survie et à l’évolution de 80 % des plantes. La cause de surmortalité des abeilles tient à plusieurs facteurs

parmi lesquels: le parasite Varroa, la raréfaction des sources d’alimentation liée à l’agriculture intensive, la baisse de la biodiversité végétale et l’impact des pesticides (5 000 substances chimiques commercialisées sont pathogènes ou

mortelles pour les abeilles).

Second constat: L’épuisement des ressources naturelles concerne presque tous les domaines. La désertification touche 1/3 des terres émergées5 et la superficie mondiale des surfaces cultivables stagne depuis 2000 tandis que la population

croît de 1,2 % par an6. 75 % des stocks halieutiques sont surexploités7 et les réserves connues de nombreux métaux seront, au rythme actuel de

consommation, épuisés dans un avenir proche : Or : 17 ans, Argent : 13 ans, Cuivre : 31 ans, Zinc : 17 ans, Plomb : 22 ans, Palladium : 15 ans8. S’ajoute à cette liste, bien sûr, la question du pétrole.

Troisième réalité : La misère persiste. Malgré le développement rapide de

l’économie mondiale et la croissance régulière du PIB du plus grand nombre des pays de la planète, 925 millions d’êtres humains souffrent de sous-alimentation. Plus de 3,5 milliards d’individus sont victimes de malnutrition (carences en fer,

iode, vitamine A)9. 2 habitants de la planète sur 3 courent le risque de manquer d’eau douce à brève échéance (consommation multipliée par 6 en 20 ans10). Un

quart de l’humanité (2,5 milliards de personnes) consomme une eau polluée

1 MNHN- Futura Sciences

2 Eurostat

3 Approche méthodologique du lien avec l’environnement – coll. Inserm 2005.

4Agence Française pour la sécurité sanitaire des aliments – Rapport "Mortalités, effondrements et

affaiblissements des colonies d’abeilles" 2008 5 Saquet Anne-Marie Atlas mondial du développement durable, Autrement, 2002

6 idem

7 idem

8 Sciences et Vie hors Série N° 243 Juin 2008

9 Rapport Annuel d’activité 2010 Action contre la Faim

10 Laurent de Bartillat et Simon Retallack, Stop, le Seuil, 2003

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RSE et Actifs Immatériels : l’avenir des PME

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parce que nous produisons mille fois plus de produits chimiques qu’en 1935 et

qu’une grande partie finit dans l’eau11. En outre, 250 millions d’enfants dans le monde travaillent dans des conditions épouvantables12.

Si la prise de conscience a bien eu lieu comme le montre l’émergence du concept de développement durable (tenue régulière de sommets organisés par l’ONU ou

encore, en France, le Grenelle de l’environnement) nous pouvons constater que le vrai passage à l’acte est encore à venir. Les progrès constatés au cours de la

dernière décennie sont malheureusement bien trop lents au regard des enjeux : une majorité écrasante des indicateurs précités poursuivent leur dégradation régulière.

La somme des bonnes raisons sociales et environnementales qui militent pour

une mise en œuvre rapide du développement durable ne semble donc pas suffisante malgré son ampleur.

Je suis, compte tenu de mes fonctions, en relation permanente avec des centaines de PME françaises. J’observe que, dans les PME, la progression est

encore assez lente. Cela s’explique notamment par la crainte des dirigeants de voir la performance économique de leur entreprise dégradée par l’ajout de

nouveaux coûts et de nouvelles contraintes liées à la mise en œuvre de ce que l’on appelle la RSE (Responsabilité Sociale / Sociétale des Entreprises) qui est la déclinaison du développement durable dans le monde marchand.

Ces constats globaux comme locaux permettent de formuler plusieurs pronostics

pour le futur :

1. Le développement durable et la RSE ne sont pas des modes passagères.

La question pour le dirigeant n’est plus de savoir s’il faut intégrer ces concepts dans sa stratégie mais de savoir comment le faire ;

2. La montée en puissance de la RSE va s’accélérer et est en train de devenir un élément incontournable dans l’inconscient collectif. Demain l’entreprise qui sera restée à l’écart sera disqualifiée ;

3. Les dirigeants peuvent avoir, au sujet de la RSE, des idées reçues qui sont fausses. Ils peuvent, par exemple, penser que c’est une somme de coûts

et de contraintes. Il est important de leur fournir à ce sujet des informations objectives et de les aider à changer de point de vue.

Dans ce contexte, la vocation du présent livre blanc est triple :

Présenter ce que peut être une démarche RSE pour une PME Montrer que l’engagement renforce la performance économique

Exposer les opportunités que cela représente pour l’Expert-comptable

ou le Commissaire aux comptes

11

Laurent de Bartillat et Simon Retallack, Stop, le Seuil, 2003 12

Selon Unicef

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RSE et Actifs Immatériels : l’avenir des PME

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II - METTRE EN ŒUVRE LA RSE DANS UNE PME

II.1 Qu’est ce que la RSE ?

La mise en place d’une politique de responsabilité sociale dans une entreprise

vise à établir un mode de fonctionnement qui respecte toutes les parties prenantes (les clients, les salariés, les fournisseurs, l’environnement, etc.) et qui prenne en compte leurs intérêts.

La norme ISO 26 00013 publiée le 1er Novembre 2010 est désormais le référentiel

mondial de la RSE (ou de la RSO – Responsabilité Sociétale des Organisations), qu’elle définit comme : « la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur

l’environnement, se traduisant par un comportement transparent et éthique qui :

Contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société,

Prend en compte les attentes des parties prenantes,

Respecte les lois en vigueur et est en accord avec les normes internationales de comportement,

Est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations. »

Au travers de cette définition, trois concepts majeurs qui fondent la RSE sont clairement révélés : en premier lieu son rattachement au développement

durable ; en second lieu sa prise en compte de l’éthique que l’on peut aussi traduire de façon vulgarisée comme « la volonté de prendre en compte les

intérêts de toutes les parties prenantes » ; en troisième lieu, la volonté d’intégrer ces concepts et pratiques au cœur de l’ADN de l’entreprise et non pas à sa surface.

Cette norme internationale, publiée au terme de 5 ans de discussion impliquant

90 pays, comporte 7 questions centrales :

1. Gouvernance de l’organisation,

2. Respect des droits de l’homme, 3. Respect des salariés,

4. Respect de l’environnement, 5. Bonnes pratiques des affaires, 6. Respect des consommateurs et clients,

7. Engagement pour la société civile.

13

L’ISO 26 000 en bref : Norme internationale de responsabilité sociétale des organisations. Elle définit un

cadre pour les organisations souhaitant adopter un comportement responsable en matière sociale et environnementale. Cette norme d’un nouveau genre, parue le 1

er novembre 2010, a pour spécificité d’être

non-certifiable, contrairement à d’autres normes internationales comme l’ISO 9 001 (qualité) ou l’ISO 14 001 (management environnemental). Basée sur des recommandations et non sur des exigences, sa vocation est de définir les grandes thématiques de la RSE applicables à une organisation et non d’évaluer un niveau de performance dans ces domaines. C’est la raison pour laquelle des labels nationaux, comme LUCIE, alignés sur l’ISO 26 000 sont nécessaires pour apporter la preuve d’un niveau d’engagement réel et sérieux en la matière.

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RSE et Actifs Immatériels : l’avenir des PME

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La PME qui entend mettre en œuvre une démarche de RSE de manière réelle et sérieuse fait en sorte que sa stratégie, ses politiques et ses modes de fonctionnement prennent en compte les exigences de ces 7 chapitres et des

thématiques qui les composent.

Nous ne présenterons pas ici tous ces sujets (ou domaines d’action, selon la terminologie de l’ISO 26 000).

En voici toutefois une illustration: les domaines d’action de la question centrale 4 relative à l’environnement.

Domaine d’action 1: Prévention de la pollution ; Domaine d’action 2: Utilisation durable des ressources ;

Domaine d’action 3: Atténuation des changements climatiques et adaptation ; Domaine d’action 4 : Protection de l’environnement, biodiversité et

réhabilitation des habitats naturels. Il y a au total 37 domaines d’action dans l’ISO 26 000 répartis dans les 7

chapitres précités.

Le simple exposé de ces domaines d’action montre à quel point une démarche RSE est de nature à provoquer une profonde mutation des modes de fonctionnement d’une PME. En effet, la politique commerciale, la gestion des

ressources humaines, les relations avec la société civile, etc., sont impactées par une démarche RSE.

Fig 1 : Les 7 questions centrales de l’ISO 26 000

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RSE et Actifs Immatériels : l’avenir des PME

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De prime abord ces impacts peuvent générer, chez le dirigeant, une forme

d’inquiétude liée à l’ampleur des changements que cela pourrait occasionner.

Mais en réalité, sur de nombreux points, sans le savoir, les entreprises qui sont attirées par le concept de RSE agissent naturellement de façon conforme aux recommandations de l’ISO 26 000. En outre, comme nous le verrons plus bas ces

modes de fonctionnement sont rentables.

II.2 Des exemples concrets de contenu pour les politiques sociales et environnementales

Un grand nombre d’approches ou de méthodologies permettent à l’entreprise de

progresser dans la réduction de ses externalités environnementales. En voici quelques exemples :

L’éco-efficacité vise à rendre l’entreprise moins énergivore, moins consommatrice de matière première et moins productrice de déchets sans

remettre en cause son système de production. Les progrès constatés peuvent être considérables. Par exemple, au cours des dernières années le TPS (Toyota

Production System) a permis, dans les usines du groupe, de réduire de 18 % la consommation d’énergie et de 22 % la consommation d’eau.

L’écoconception est un concept différent qui vise à revoir totalement la conception du produit afin que celui-ci garde ses fonctions pour l’utilisateur mais

avec un impact environnemental nettement réduit. Il est, par exemple, nécessaire de mettre en place une démarche d’écoconception pour concevoir, puis réaliser un bâtiment à énergie positive, c’est-à-dire qui produit plus

d’énergie qu’il n’en consomme. Il y en a de plus en plus autour de nous aujourd’hui et leur conception a radicalement changé par rapport aux pratiques

antérieures. L’économie circulaire vise à produire très peu de déchets soit parce que les

produits sont biodégradables, soit parce qu’ils sont recyclés. C’est le cas des moquettes proposées par la société Interface Flor qui recycle elle-même les

dalles de moquette usagées. L’écologie industrielle : c’est une forme élargie d’économie circulaire : un

industriel revend ses excédents ou ses déchets à un autre industriel pour qui ce sont des ressources. C’est le cas, par exemple au sein du CEIA (Club d’Ecologie

Industrielle de l’Aude)14 où la charcuterie AT France (Troyes) a mis en œuvre une chaudière qui brûle la graisse de porc (éco-efficacité). Du coup l’énergie est gratuite et les déchets disparaissent. En outre, l’entreprise vend une partie de

l’énergie qu’elle produit en excédent à une blanchisserie voisine, la société Dubix.

L’économie positive : Ce concept très ambitieux vise à faire en sorte que les activités humaines aient non plus des impacts négatifs mais positifs sur l’environnement. Dans leur livre « Réparer la planète », Maximilen Rouer et Anne

14

Alexandre Dain Analyse et évaluation de la pérennite des démarches d’écologie industrielle et territoriale –

Thèse de Master – Université Sherbrooke et Troye - 2010

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RSE et Actifs Immatériels : l’avenir des PME

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Gouyon15 proposent de multiples solutions d’économie positive: par exemple, ils

rapportent les techniques agricoles de Saveol (leader français de la production de tomates qui a remplacé l’usage de pesticides par des techniques de lutte

biologique (les agents qui menacent les plans de tomates : pucerons, mouches…) sont éradiqués par des insectes amis : coccinelles ou guêpes. En outre, l’entreprise ne chauffe plus ses serres au gaz mais au bois, etc.

Sur le plan social, le nombre de bonnes pratiques disponibles qu’une entreprise

peut mettre en œuvre est également important. A nouveau voici quelques exemples :

Sécurité et santé des personnes au travail : c’est une base de la responsabilité de l’entreprise de ne pas mettre les salariés en danger à leur

poste. A cet égard, notons que les écarts de risque au travail sont énormes d’une entreprise à l’autre. Le taux de fréquence des accidents du travail (nombre d’accidents par million d’heures travaillées) est de 29,7 en France. Il atteint 100

voir plus dans certaines entreprises mais seulement 5 voire moins dans celles qui en ont fait un sujet prioritaire. Par exemple, Air Liquide malgré ses métiers

dangereux est l’une des plus vertueuses en matière de sécurité avec un taux de fréquence groupe en 2011 de 1,716.

Formation et employabilité des salariés : la responsabilité de l’employeur est, par ailleurs, d’aider les salariés à progresser, de maintenir leurs

compétences en phase avec l’évolution des techniques de sorte qu’ils restent employables dans un monde qui bouge vite. Ceci passe par les politiques de

formation, de mobilité fonctionnelle (passage d’un métier à l’autre) et de gestion des carrières. En 2009, France Télécom a consacré 5,6 % de sa masse salariale à la formation17 alors que la moyenne pour les entreprises de plus de 10 salariés

s’établit à 2,9 %18 et que, pour toutes entreprises confondues, 26 % des entreprises françaises ne forment pas leurs salariés19.

Les conditions de travail et le climat au travail: en dehors des sujets qui impactent la santé et la sécurité des salariés, l’entreprise responsable cherche à

ce que les conditions de travail (confort, espace, bruit, éclairage, ergonomie des outils…) soient bonnes et que le climat de travail soit positif. Certaines

entreprises sont citées en référence sur ce thème comme le montre le classement Great Place to Work qui distingue (top 5) : Pepsico, Microsoft, Mars Percare and Food, Davidson Consulting et Leroy Merlin (Classement 2012).

La Rémunération et les avantages : ce thème est bien sûr essentiel puisqu’il

constitue la première motivation pour travailler. Dans ce domaine, l’entreprise responsable s’assure que les conditions de rémunération et les avantages qu’elle accorde (congés, primes, avantages en nature) sont en phase avec les standards

de sa profession et que les conditions sont équitables au sein du personnel.

La gestion des carrières : ce point a un fort impact sur le développement des compétences, la rémunération mais aussi l’entretien de la motivation et de la

15

Jean Claude Lattes, 2005. 16

Rapport Annuel de Développement durable 2011 17

francetelecom.com/fr_FR/presse/communiques/cp090421_fr1.jsp 18

La dépense nationale pour la formation professionnelle continue et l’apprentissage, en 2007 ? DARES - 2009 19

Ministère de l’emploi et de la formation

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RSE et Actifs Immatériels : l’avenir des PME

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satisfaction. Ici, l’entreprise responsable cherche à offrir de vraies perspectives à

ses salariés. Ainsi, chez Monoprix par exemple, 70 % des cadres sont issus de la promotion interne20.

La qualité du dialogue social : le dialogue social est une exigence réglementaire. Le simple fait d’avoir des délégués du personnel, un CE et un

CHSCT ne signifie nullement que l’entreprise est responsable sur ce thème. Tout dépend de la qualité des relations, de la réalité d’une coopération entre les

instances représentatives du personnel et les dirigeants pour développer l’entreprise. La simple lecture de quelques comptes rendus de réunion de CE suffit à se forger une opinion sur la qualité du dialogue social !

Diversité et lutte contre la discrimination : l’entreprise responsable s’assure

que les processus de gestion des ressources humaines ne font l’objet d’aucune discrimination relative au genre, à l’origine ethnique ou social, aux convictions politiques ou religieuses, à l’âge ou au handicap. C’est d’autant plus important

que la discrimination est une réalité en France. Selon une étude publiée par Le Défenseur des Droits (ex Halde), les personnes qui ont des origines étrangères

(notamment maghrébines) ont en moyenne 22 % de chances de moins d’être convoquées à un entretien. Les personnes trop jeunes ou trop vieilles ont 42 %

de chances de moins de l’être. Le contenu d’une démarche RSE inclut également de nombreuses bonnes

pratiques, qu’on ne présentera pas afin de ne pas être trop long.

Notons que l’entreprise qui veut approfondir ces questions a à sa disposition une littérature professionnelle abondante, peut accéder à des plateformes d’information sur internet, etc. Elle peut aussi devenir membre d’un club

d’entreprises qui engage des démarches RSE. Il en existe en France un grand nombre parmi lesquels : Dirigeants Durables en Midi-Pyrénées, Dirigeants

Responsables de l’Ouest, le Réseau Alliances dans le Nord, Idée-Alsace, l’association GRANDDE à Rouen, etc.

II.3 Conduire un projet de RSE

Pour faire passer l’entreprise d’un niveau donné de maturité à un niveau plus élevé, la meilleure formule, à mes yeux, consiste à engager un projet d’entreprise.

L’expérience montre, en effet, que les salariés sont très motivés pour y

participer. Selon une étude de Macif Gestion en 2008 sur la place de la RSE dans les entreprises du CAC 40, la RSE est un facteur de motivation des salariés.

20

Rapport Annuel de développement durable de Monoprix

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RSE et Actifs Immatériels : l’avenir des PME

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Ou

Ou

Le projet de développement

durable

Système de management

Changements effectifs

Et, dès le début ou plus tard,

• Politique (texte) • Procédures • Indicateurs • Actions de

pilotage

• Définir contenu • Estimer • Affecter • Planifier • Spécifier • Réaliser • Mettre en service • Piloter • Rendre compte

Entrée Traitement Sortie

Ou

Dialogue avec les parties prenantes

Identification de grands enjeux

Diagnostic

Autodiagnostic

Fig 3 : le synoptique d’un projet RSE

Ce projet n’est pas une dépense mais un investissement rentable, comme nous

le verrons plus loin. En outre, entendu que la RSE est un engagement volontaire, les dirigeants peuvent engager les travaux à leur vitesse. Le cadencement du projet peut être lent ou soutenu : chaque entreprise peut choisir son rythme et

progresser dans le domaine du développement durable sans stress.

Il est toutefois souhaitable de prévoir des modalités qui permettent à l’entreprise de progresser à long terme malgré les écueils et les difficultés du quotidien. Un projet RSE est une démarche de longue haleine qui a pour risque principal

l’enlisement. Il faut y être attentif.

Pour gérer ce risque, j’ai trouvé une solution assez efficace et je m’y suis engagé. J’ai décidé il y a quelques années de prendre une participation dans le label LUCIE qui est délivré aux entreprises qui atteignent un bon niveau de

maturité dans leur engagement en RSE. LUCIE est le premier label Français aligné sur les exigences de la norme ISO 26 000 qui a la particularité de n’être

pas certifiable (voir plus haut). Cet engagement était risqué à l’époque car les PME ne se montraient pas toujours très motivées pour mettre en œuvre des projets RSE de façon approfondie. Fort heureusement les choses ont depuis

évolué dans la bonne direction. Mon choix a été motivé par deux raisons principales :

D’une part, pour aider les entreprises sincères à se distinguer de celles qui font du « greenwashing », un label servant de preuve leur était nécessaire.

D’autre part, le label est un excellent but à atteindre dans le cadre d’un projet

RSE. Il est structurant et motivant pour l’équipe projet et pour toute l’entreprise

dont il récompense les efforts.

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Fig 4 : un échantillon de la communauté LUCIE (Juin 2012)

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III - LA RELATION ENTRE RSE ET PERFORMANCE ÉCONOMIQUE

III.1 Une relation à plusieurs facettes

Depuis que le concept de développement durable a fait son apparition dans

l’économie, une question-clé se pose. La RSE crée-t-elle de la valeur ? Le sujet est crucial car si la réponse est positive, toutes les entreprises ont intérêt à mettre en place des politiques ambitieuses de développement durable. Mais, à

l’inverse, si la réponse est négative, les changements que la biosphère et la société civile réclament à grands cris risquent d’être beaucoup trop lents.

Malheureusement, il est impossible de soutenir que, par essence, la RSE est rentable comme le montre le tableau ci-dessous.

Pas rentables Rentables

RSE

Pas RSE

Développement

Durable militant

Attention

Bête et méchant Zone de

Dilemme

Ethique

Actions

Actions rentables et

responsables à

maximiser

Comment agrandir cette case ?

Fig 5 : les 4 relations possibles entre RSE et rentabilité : le dirigeant doit chercher la combinaison gagnante (case en haut droite)

pour que son action responsable puisse durer.

C’est pour cette raison que les dirigeants de PME hésitent parfois à s’engager : « le développement durable c’est bien mais je suis en compétition avec des entreprises chinoises qui n’en ont que faire. Le jeu n’est pas égal : si je rajoute

des actions coûteuses à mon fonctionnement, je me disqualifie ».

Cette idée doit être combattue car elle est fausse: la mise en œuvre du développement durable en entreprise, lorsqu’elle est conduite avec

pertinence, entraîne un accroissement de la performance économique. Il faut simplement pour y parvenir que l’entreprise prenne en compte

simultanément ses orientations de RSE et les impacts économiques de ses décisions.

De nombreux dirigeants parmi mes clients qui ont procédé de la sorte concluent qu’il existe 4 façons de combiner astucieusement RSE et rentabilité et de se

trouver ainsi toujours dans « la bonne case » du schéma ci-dessus :

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1. Développer l’activité de l’entreprise grâce à des innovations responsables

(action pour une croissance du chiffre d’affaires). 2. Réduire les consommations (énergie, matières premières…) et, par

conséquent, faire des économies. 3. Réduire les risques (accidents, gaspillages…) et faire aussi des économies

à long terme.

4. Développer son capital immatériel.

38

• Vendre plus ou mieux

• Réduire les dépenses

• Réduire les risques

• Améliorer le capital

immatériel

Amélioration du

capital de savoir de

l’entreprise liée aux

innovations dont les

mobiles sont

environnementaux

Pour agrandir la case, on peut : Produits éco-conçus:

accroissement du CA

Bâtiments plus sobres en

énergie : économies

La RSE réduit les risques : Generali

propose des contrats d’assurance à

des tarifs préférentiels aux

entreprises engagées dans la RSE

L’innovation responsable produit de

la richesse immatérielle : ici des

brevets

Fig 6 : Quatre façons de conjuguer RSE et performance économique

Ainsi voyons-nous que lorsqu’elle est conduite avec discernement, la politique de développement durable impacte à la fois le compte de résultat (accroissement du

CA, économies et réduction des risques) mais qu’elle a également une influence sur la valeur de l’entreprise au travers de son capital immatériel.

III.2 Impact de la RSE sur le compte de résultat

L’un des actionnaires de l’Agence LUCIE, Goodwill-Management, dont je suis le fondateur et le dirigeant, est un cabinet de conseil en développement durable

spécialisé dans la mesure du capital immatériel et de la performance économique de la RSE. La planche ci-après montre quelques bilans économiques que l’entreprise a réalisés au cours des 7 dernières années. Par exemple :

Des études relatives aux coûts et aux bénéfices d’une politique de lutte

contre la discrimination et de management de la diversité ont été réalisées par Goodwill-Management pour le compte de Adecco, Axa, l’Oréal, Vinci et Orange. Leur conclusion est que, lorsqu’il est bien géré, l’accroissement de

la diversité est rentable pour l’entreprise.

A la demande de Carrefour, les coûts et les bénéfices économiques de la politique qualité de l’enseigne sur les produits de la marque ont été étudiés. Une fois encore, la conclusion est que la politique qualité conduite

par ce grand groupe est rentable.

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Gecina est l’une des plus grandes foncières françaises. Une étude de la rentabilité de sa politique de construction responsable a également montré

que celle-ci était rentable.

D’autres études illustrées par le tableau ci-dessous aboutissent à des conclusions

analogues.

Goodwill-management a montré la rentabilité de la RSE dans de très nombreuses situations

Politique qualité : rentable

Construction HQE : rentable

Plan de GPEC: rentable

Politique diversité : rentable

Plan Transport : rentables

Services à la personne: rentables

Politique sociétale : rentable

Plan de réduction de la production de déchets, de la

consommation d’eau et d’énergie : évidemment rentables

Fig 7 : la RSE est rentable à condition de faire les bons choix

Ainsi, contrairement à une idée reçue, la RSE ne fragilise pas l’entreprise, elle la

renforce.

C’est pour cette raison que l’Agence LUCIE a intégré à son bouquet de

services gratuits pour ses labellisés un programme de mesure en continu

de la rentabilité des actions RSE réalisées en leur sein.

III.3 Impact de la RSE sur la valeur de l’entreprise

III.3.1 Qu’est-ce que le capital immatériel ?

Dans l’approche financière classique, la valeur d’une entreprise correspond à l’actualisation de ses cash-flows futurs.

Les membres de l’Observatoire de l’Immatériel ne remettent pas ce principe en cause mais y rajoutent un questionnement de bon sens : D’où vient la rentabilité

future ? Quels en sont les facteurs de production ? La réponse à cette question est évidente: pour dégager une rentabilité dans le futur, il faut que des clients,

demain comme aujourd’hui, achètent les produits de l’entreprise. Mais que faut-il pour créer des produits (ou des services) prêts à la vente ? Des machines, des actifs financiers, des hommes, des brevets, des marques, une organisation…

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Il apparaît donc ici que les actifs d’une entreprise : ses facteurs de production de

la richesse future sont d’une part visibles au bilan: immobilisation, actifs circulants et quelques incorporels mais sont, d’autre part, en dehors du bilan: les

clients, les hommes, l’organisation, les fournisseurs. C’est ce qui explique que la valeur d’une entreprise est rarement égale à sa valeur comptable car le cédant vend tous les actifs requis pour perpétuer le processus de création de richesse.

En effet, l’acquéreur peut se dire « j’achète des cash-flows futurs » ou encore « j’achète les cash-flows futurs, qui existent d’ores et déjà à l’état latent, dans

ces actifs qui en sont les facteurs de production ».

Ainsi, l’étude du bilan ne permet pas de cerner la qualité des facteurs de production de la richesse future. Le business plan qui est un compte de résultat

prévisionnel (une promesse) ne le permet pas non plus.

Le capital immatériel est la discipline économique qui vise à étudier la qualité (ou

la valeur) de tous les facteurs de production de richesse dont une entreprise dispose. Cette approche part d’une « évidence »: les finances ne sont pas la

source de la création de richesse mais son résultat. Il est donc plus pertinent, pour analyser le potentiel d’une affaire de se focaliser sur les sources de création de richesse, leur qualité, leur solidité, etc., plutôt que de mesurer la richesse

accumulée par le passé (analyse du bilan) en partant du principe que les facteurs de production de richesse d’hier sont intacts pour produire la valeur de demain.

A la fin des années 1980, deux auteurs suédois (Leif Edvinsson21 et Karl Eric Sveiby22) ont engagé une réflexion théorique de premier plan sur le capital immatériel : la richesse de l’entreprise invisible dans les états financiers. Ce

concept a connu, depuis lors, un fort développement, notamment en France. Goodwill-Management, spécialisé dans la mesure du capital immatériel est l’un

des fondateurs de l’Observatoire de l’immatériel et de l’Ecole Française de l’Immatériel qui font beaucoup pour promouvoir cette discipline en France.

Fig 8 : Un échantillon d’entreprises françaises qui utilisent Thésaurus-Bercy.

21

Edvinsson L. and Malone M.S. (1997), Intellectual Capital, Harper Collins Publishers, inc. New York. 22

Sveiby Sveiby K.E. (1997), New Organizational Wealth: Managing and Measuring — validating new

indicators by analyzing application rationales, Elsevier

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Selon les travaux de ces structures, la valeur des entreprises est immatérielle

aux 2/323. Retenons, aussi, que la banque mondiale estime que l’économie française est immatérielle à 86 %24 !

Constatons également, sur la figure ci-dessous, qu’au sein de la valeur des entreprises en bourse, il y a beaucoup “de gaz” : la valeur des actifs matériels et

financiers ne représente en effet que 15 à 22 % de la valeur totale.

Dans le cadre de ses travaux, l’Observatoire de l’immatériel a produit Thésaurus-Bercy, le référentiel français de mesure du capital immatériel des entreprises.

Cette méthodologie lui a été commandée par le ministère de l’économie et des

finances en 2009. Elle a été publiée en 2011. Elle identifie 10 classes d’actifs immatériels25, indispensables pour amorcer et perpétuer un processus de création de valeur. Thésaurus-Bercy est accessible sur le site de l’Observatoire et

libre de droits.

185 210 175

170 179 181

254 280 311

622

748

138

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

2006 2007 2008

Décomposition de la capitalisation boursière du CAC 40 (source Ricol &

Lasteyrie)

Survaleur extra comptable

Goodwill Comptable

Actifs incorporels identifiés

Actifs corporels et financiers

85%85% 78

%

En Ma €

Fig 9 : la valeur des entreprises du CAC 40 est surtout « gazeuse »

Que faut-il pour fabriquer un produit ? Il faut une liste d’actifs assez longue où l’on trouvera évidemment des actifs matériels et financiers (des machines, des

23

Fustec, A. et Marois, B. (2006), Valoriser le capital immatériel de l’entreprise, Editions d’Organisation 24

Kirk Hamilton & al. (2005) Where Is the Wealth of Nations? Measuring Capital for the XXI Century, World

Bank Publications, Washington 25

Fustec. A. et al (2011), Thésaurus-Bercy: référentiel de mesure de la valeur extra-financière et financière des

actifs immatériels d’entreprises – Rapport au Ministère de l’économie et des finances. 149 pages.

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bureaux, des tables, des chaises, des réserves financières permettant de financer

le BFR, etc.) mais aussi : 1. Des clients qui permettront à l’entreprise de se développer s’ils sont

fidéles, solvables, en croissance régulière, etc. ; 2. Des hommes : que l’on espère compétents, motivés, sociables et

fidèles à l’entreprise, etc. ;

3. Une organisation : une structure claire, des processus efficaces, etc. ;

4. Un système d’information : avec une bonne couverture métier, un bon niveau de service, une bonne robustesse, etc. ;

5. Des savoir-faire : dont certains peuvent être protégés par des

brevets ; 6. Une marque : qui est connue et inspire confiance parce qu’elle

véhicule auprès du client les valeurs, les compétences et la fiabilité de l’entreprise ;

7. Des partenaires et fournisseurs : des sous-traitants, des

constructeurs d’ordinateurs ou de voitures, des partenaires financiers, etc.

Cette liste de 7 actifs représente les composants du fonctionnement de

l’entreprise au quotidien mais il faut en rajouter 3 autres, encore moins visibles au jour le jour, sans lesquels rien n’est possible :

Les actionnaires : l’actionnaire est un actif immatériel qu’on ne voit pas au bilan. Le bilan ne fait apparaître que les fonds qu’il a prêtés à

l’entreprise. Mais selon que l’actionnaire est patient ou non, de bon conseil ou dormant, influent ou inconnu…. il n’a pas la même valeur pour l’entreprise.

Le capital naturel : dans le bilan d’un hôtel de Meribel, on ne voit pas la neige. Mais s’il n’y a plus de neige à Meribel : la valeur de l’hôtel

fond également ! On voit donc bien que l’environnement est un facteur de production de richesse indispensable mais invisible au bilan. C’est donc bien un actif immatériel.

Le capital territorial ou sociétal : l’entreprise a besoin d’un bon capital sociétal car la délinquance, les tensions sociales voire les

guerres civiles ou les renversements de gouvernements ne sont pas propices à un bon développement économique.

La bonne compréhension du processus de création de richesse au cœur duquel se trouve le capital immatériel permet de réconcilier le manager et le financier.

Cette compréhension révèle, en effet, que la valeur de l’entreprise est composée de trois phases :

Du solide (les immobilisations) Du liquide (les actifs circulants)

Du gaz (les actifs immatériels) Et dans ce cadre, le rôle du dirigeant est, en premier lieu, de “créer du gaz” :

recruter des bons collaborateurs, trouver des bons clients, mettre au point de bons procédés, etc. Ensuite, à partir de cette richesse latente (valeur des

hommes, des clients, des brevets, des marques, etc.), le dirigeant doit agir,

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prendre de bonnes décisions pour que le gaz devienne du liquide : du cash. Ce

qui revient à dire, selon cette analogie, que le dirigeant est un compresseur.

Le management moderne par la valeur matérielle et immatérielle impose donc de mesurer en permanence la qualité de son gaz (de son capital immatériel) et de sa compression (de son management).

L’arbre ci-dessous (Fig 10) montre la notation (sur 20) du capital client B to B

d’une entreprise selon Thésaurus-Bercy. On y voit que l’actif client est décomposé en éléments plus simples : le carnet de commande, la satisfaction des clients, le risque client, etc. et que chaque élément terminal de

l’arborescence reçoit une note sur 20. Les notes des composants de niveau supérieur s’obtiennent par des moyennes (composants bleus) ou des

multiplications (composant rouge) ce qui permet de donner une note de synthèse à l’actif. Les notes sont elles-mêmes obtenues grâce à une batterie d’indicateurs étalonnés (Fig 11).

Assez bonne 13,5

11

9

12

15

10 Capital Client

Notoriété

Rentabilité Qualités individuelles moyennes

Flux de valeur

Potentiel des clients

Richesse

Pérennité

Satisfaction

Dynamique marché

Risque

Qualités collectives

Carnet de commande

Comment évaluer un segment du capital client B to B ?

0,9511,7

13,511,4

10,4

11,9

9 %, instable

1er client = 12% CA

Rex moyen 5 %, 20 % clients: pb tréso

10 % marge nette moyenne

80 % fidélité

70 % Satisfaits

14

Fig 10 : évaluation extra-financière du capital client d’une entreprise

selon Thésaurus-Bercy

NoteEn moyenne le volume du portefeuille est de :

Si pas de données sectorielles, en moyenne le volume du portefeuille est de :

sourceEtudes sectorielles + interview dirigeants

Question aux dirigeants

20 2 fois le volume moyen du secteur 1 an et plus

15 1,5 fois volume moyen du secteur 6 mois

10 Volume moyen du secteur 3 mois

5 0.5 fois volume moyen du secteur Un mois de CA

0 0 Vide

Carnet de commande

Prendre 1 des 2 indicateurs proposés selon la disponibilité des données sectorielles

14

14

Fig 11: Exemple d’indicateur étalonné du capital client : le carnet de commande

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En complément de ces évaluations extra financières, la méthode Thésaurus-

Bercy, ainsi que d’autres qui en découlent, permettent aujourd’hui le calcul de la valeur économique des entreprises. La figure 12 présente, par exemple,

l’établissement de la Reference Value pour des entreprises du CAC 40. La méthode a été dérivée de Thésaurus-Bercy et adaptée aux grands groupes. C’est une valorisation de type DCF (Discounted Cash Flows) qui intègre dans son

facteur d’actualisation (en alternative au WACC) la qualité des actifs immatériels de l’entreprise.

En M€ En €/action Capitalisation

boursière en M€

Cours de bourse

en €/action

1 Total S.A. 139 310 59,1 97 856 41,5 42,4%

2 LVMH Moet Hennessy Louis Vuitton 126 203 248,5 63 959 126,0 97,3%

3 Sanofi S.A. 118 767 88,6 75 909 56,6 56,5%

4 L'Oreal S.A. 95 943 159,6 52 148 86,8 84,0%

5 GDF Suez S.A. 88 706 39,4 43 859 19,5 102,3%

6 Danone S.A. 72 659 113,1 33 108 51,6 119,5%

7 Electricite de France S.A. 61 333 33,2 33 770 18,3 81,6%

8 BNP Paribas S.A. 52 468 43,4 49 752 41,2 5,5%

9 Schneider Electric S.A. 51 118 93,1 26 800 48,8 90,7%

10 AXA S.A. 49 174 20,9 27 891 11,8 76,3%

11 France Telecom 47 563 18,0 29 191 11,0 62,9%

12 Air Liquide S.A. 42 376 149,3 27 240 95,9 55,6%

13 Societe Generale S.A. 40 761 52,5 18 455 23,8 120,9%

14 Vivendi 38 404 30,8 17 268 13,8 122,4%

15 ArcelorMittal 31 245 20,0 23 712 15,2 31,8%

16 Pernod Ricard S.A. 24 870 93,9 20 651 78,0 20,4%

17 Credit Agricole S.A. 24 659 9,9 11 601 4,6 112,6%

18 Renault S.A. 24 169 81,7 11 450 38,7 111,1%

19 Compagnie de Saint-Gobain S.A. 23 337 43,6 18 257 34,1 27,8%

20 Vinci S.A. 23 013 40,6 21 760 38,4 5,8%

Reference Value Valeur boursière

Société Ecart RV/Cours

de bourse

Classement des entreprises du CAC 40 établi selon leur capitalisation en Reference Value® en M€ (au 7 mars 2012, clôture de la Bourse)

Sources : Agence RVS et FACTSET

Fig 12: Selon la Référence Value, le CAC 40 serait aujourd’hui à 5 000 points

III.3.2.Capital immatériel et RSE

La mise en place d’une politique de responsabilité sociale et environnementale n’a pas pour vocation de développer le capital immatériel mais de respecter et de préserver toutes les parties prenantes de l’entreprise (les clients, les salariés, les

fournisseurs, l’environnement, etc.) et de prendre en compte leurs intérêts.

Le capital immatériel nous révèle que ces parties prenantes sont aussi des actifs immatériels, comme nous l’avons vu plus haut pour le capital naturel :

Sans neige, les hôtels d’une station de ski perdent de la valeur ;

Les marées vertes (prolifération d’algues) en Bretagne, liées à l’excès d’engrais, qui se retrouvent dans les eaux littorales réduisent aussi l’attractivité des stations balnéaires ;

L’assèchement des nappes phréatiques peut ruiner tous les agriculteurs d’une région ;

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Katrina fut un fléau pour toutes les entreprises de la Nouvelle Orléans, que

l’exercice de leur activité ait ou non besoin du milieu naturel : la SSII a été pénalisée autant que la clinique, que la banque ou que l’exploitation

agricole. Ainsi, la politique environnementale d’une entreprise est-elle un plan d’action

qui vise à préserver un actif : la nature.

De même, il est évident qu’une entreprise qui agit sans éthique et qui, de ce fait, épuise son capital humain ou porte atteinte à son capital client, détruit de la valeur.

La mise en place d’une politique de RSE apparaît donc ici clairement comme une

condition nécessaire à la création ou à l’entretien de bons facteurs de production de richesse, c'est-à-dire au développement du capital immatériel qui préfigure la génération de cash-flow.

Pour le dire en termes imagés : la RSE permet de préserver la valeur gazeuse de

l’entreprise puisqu’une entreprise qui néglige ses parties prenantes détruit sa valeur immatérielle.

La figure 13 présente 3 façons de voir la même entreprise : celle du financier, celle de l’analyste RSE et celle de l’analyste immatériel.

Clients

Salariés

Notation

RSE

Approche

Capital

Immatériel

qualité

satisfaction

éthique

Questions clés

Quels volumes ?

Quels équilibres ?revenus

créances

Analyse

financière

ActionnairesFournisseurs

Environnement

Que fait l’entreprise

pour ses parties

prenantes ?

Quelle est la valeur

des parties

prenantes pour

l’entreprise ?

charges fonds à

rémunérer

charges

dettes parfois

une charge

respect

salaires

conditions

de travail

gouvernance

transparence

équité

vigilance

protection

précautions

fidélité

santé

rentabilité

fidélité

compétence

motivation

maturité

patience

loyauté

qualité

valeur

emplacements

et ressources

Fig 13 : 3 façons distinctes d’analyser une entreprise

Ce tableau révèle que la RSE se centre sur ce que l’entreprise fait : Agit-elle avec

éthique ? Respecte-t-elle ses clients, ses salariés, l’environnement, etc. ?

Mais l’approche Capital Immatériel ne regarde nullement ce que l’entreprise fait. Elle étudie ce que l’entreprise possède : des actifs.

Le grand enseignement de cette analyse est qu’à force d’agir sans éthique, les actifs finissent par être altérés.

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Il est possible de présenter la chose de façon plus comptable : si l’entreprise

veut avoir de bons actifs matériels et immatériels, quelles sont les contreparties dont-elle doit s’acquitter ? Cette question nous renvoie à la structure du bilan

comptable en regard de ce que j’ai, j’inscris ce que je dois. Le capital immatériel et la RSE nous amènent à proposer le bilan étendu des

ressources et des emplois : Si je veux un bon capital naturel, il me faut m’acquitter de ma dette environnementale, etc.

Demain un autre bilan ?

J’ai Je dois

Immobilisations

Actifs circulants Fonds propres et goodwill

Capital Client

Capital humain

Capital partenaire

Capital de savoir

Valeur des marques

Capital organisationnel

Système d’information

Capital Sociétal

Capital Naturel

●Solide

• Liquide

• Gazeux

Dettes Partenaires

Dettes Sociales

Dettes Sociétales

Dettes Environnementale

●RSE

Fig 14 : présentation comptable de la relation entre capital immatériel et RSE

Nous retiendrons enfin ici qu’introduire le développement durable en entreprise

n’est pas une condition suffisante pour créer de la valeur : ce n’est pas parce qu’une entreprise respecte ses clients qu’elle a un bon capital client, ni parce

qu’elle se montre responsable avec ses salariés qu’elle a un bon capital humain. Ce n’est non plus parce qu’elle respecte l’environnement qu’elle a un bon capital naturel.

Le management du futur intégrera donc à la fois le management de la RSE (agir

bien) et le management du capital immatériel (avoir de bons actifs).

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IV - CONCLUSION : CONSÉQUENCES POUR L’EXPERT-COMPTABLE ET LE CAC

La RSE et le capital immatériel constituent indubitablement un relais de croissance fort et pérenne pour l’Expert-comptable et pour le Commissaire aux

comptes. En premier lieu, le capital immatériel permet de procéder à des évaluations plus

justes d’entreprise lors de fusions, acquisitions, prises de participations, etc. Les professions comptables auraient donc tout intérêt à maitriser le processus de

Due Diligence immatérielle. Les dimensions extra financières et financières du capital immatériel permettent,

en second lieu, de rapprocher le point de vue du financier et celui du dirigeant. Ainsi, l’Expert-comptable peut, grâce au capital immatériel, accroître la

pertinence des conseils qu’il donne tous les jours au dirigeant en y intégrant une dimension plus managériale.

La RSE est, elle aussi, une aubaine pour ces professions : l’Article 225 du grenelle de l’environnement stipule que les entreprises de plus de 500 salariés ou

dont le CA est supérieur à 100 M€ ou dont le total bilan est supérieur à 100 M€ doivent produire un rapport annuel de développement durable qui met en évidence leurs impacts sociaux et environnementaux. Ce rapport est exigible

selon la taille de l’entreprise en 2012, 2013 ou 2014. En outre, la fiabilité des données présentées dans ce rapport doit être vérifiée par un tiers indépendant.

Il apparait ici évident que l’Expert-comptable est bien placé pour proposer ses

services dans le cadre de la production du rapport RSE. De son côté, le Commissaire aux comptes est naturellement positionné pour procéder aux audits de contenu du rapport.

Je me permets donc ici de formuler, à l’endroit de ces professions, une

recommandation très forte : faites de la RSE et du capital immatériel des axes stratégiques de développement de vos organisations !