présentation powerpoint©dagogique...antoine carle meurt le 8 décembre 1916 à 17h 38, à la côte...
TRANSCRIPT
Je travaille depuis une heure sur une fenêtre quand je m'écrase le doigt avec mon
marteau. « ARGHHH ! J'ai tellement mal ! » C'est comme si on me marchait sur les
orteils. Sans même avoir le temps de mettre de l'eau sur ma blessure, j'entends le
tocsin résonner dans le village. Que se passe-t-il ? J'accours vers la mairie, j'aperçois
le maire sur son balcon, une foule énorme s'étend devant moi. Ma femme et mes
enfants arrivent en pleurant. Mon chien arrive apeuré. Ma femme me dit : « Regarde
sur le mur ! »
Je m'avance un peu plus près de l'affiche sur laquelle il est noté « Mobilisation
Générale ». Le maire nous passe une annonce, il nous dit :
« Chers citoyens, je vous annonce que vous, hommes, allez devoir faire la guerre
demain. Vous devrez vous rendre à votre régiment. Merci de votre attention. »
Mon cœur se serre, je regarde mes enfants puis ma femme : ils pleurent. Je pleure
à mon tour.
Le lendemain, à la gare, ma femme, mes enfants puis mes parents sont tous là.
Ma femme m'offre un porte-bonheur, elle me souhaite bon courage et d'être fort.
Mes enfants me demandent si je leur enverrai des lettres. Je leur réponds « oui, bien-
sûr je vous en enverrai ».
Je monte dans le train et leur envoie la main tout triste.
Je m'inquiète car je vais aller à la guerre. Je réalise enfin que je vais partir et aller me
battre pour mon pays, peut-être, sûrement mourir. Je vais rejoindre mon régiment
mais en marchant je pense à ma famille, à comment ils vont vivre ça. Je rejoins les
responsables du matériel. Ils commencent à nous distribuer tout ce dont on a besoin
(matériel de couture, armes, gourde, tabac...). Puis, nous commençons à creuser des
tranchées. Vers midi, nous faisons une pause pour manger mais je n'ai pas trop
l'appétit, je me sens mal à l’aise. Du coup, je continue à creuser des tranchées car
penser que je vais faire une guerre inutile ne me donne pas envie de manger. Nous
faisons ça jusqu'au troisième jour où nous avons enfin fini de les creuser. Je suis
tellement essoufflé que je me suis écroulé par terre. Le commandant arrive et nous donne l'ordre de nous installer donc nous
obéissons. Je m'ennuie un peu. Je vois d'autres soldats en train d'arriver vers moi. On
commence à parler de tout et de rien. Puis, on se présente. Ils me disent leur prénom.
Il y en a un qui s'appelle Pierre, un autre Gustave et le dernier Alexandre. Moi, je leur
dis mon prénom, Antoine puis, on continue à discuter. Au bout d'un moment, je
pense à ma femme et mes deux enfants. Je sors de ma poche le porte-bonheur qu'elle
m'a donné avant de venir ici. Je le regarde longuement avant de le ranger bien
soigneusement. Je commence peu à peu à avoir confiance en nous et je me dis que les
français vont gagner cette guerre et qu'on va faire de ça la fierté de notre pays.
Caporal DUBLANC nous a commandé d'aller ravitailler la première ligne en armes. Je dois
transporter quelques mitrailleuses, dix cartons de balles, des obus et des baïonnettes. J'entends : - Vite, Antoine ! - Allez ! Allez ! - Aaaargh ! - Antoine, au secours ! Ma jambe ! - Pan pan ! Je ne sais plus où donner de la tête... Bon, en même temps ça me secoue... Quelques minutes plus
tard, j'arrive enfin à la première ligne, je leur donne en vitesse toutes les armes dont ils ont besoin
en les déballant proprement. Vite je retourne à ma tranchée pour me protéger des obus.
Un moment plus tard, je suis à ma tranchée. Je me dis « Pfiou... je m'en suis sorti », quand je
constate que mon pantalon a été déchiré. Je me dis que ce sont les fils barbelés, car à un moment
je me suis pris dans quelque chose. Je sors mon matériel de couture. Je recouds soigneusement
mon pantalon, car le caporal pourrait me sanctionner... Une fois ce travail fini, je me repose pour
regagner de l'énergie.
Quelques jours plus tard, le chef arrive pour me féliciter et me promettre une médaille de bonne
conduite pour plus tard. Pierre, Gustave et Alexandre me félicitent eux aussi.
Il est 17h, c'est calme plus aucun bombardement, je suis soulagé.
Beaucoup fument, d'autres jouent aux cartes ou dorment, moi je préfère
fabriquer un banjo pour l'anniversaire de Gustave ce soir. J'ai du mal à
mettre les cordes : « Aïe mon doigt ! Je me suis coupé ! » Après quinze
minutes, j'ai réussi à les mettre. Je prends le porte-bonheur que ma femme
m'a donné avant de partir, je vais prier pour elle et mes enfants et je leur
écris une lettre avec Pierre. Je me sens fatigué. Bon allez à la sieste ! Au bout d'une demi-heure je me
réveille aux côtés de Gustave, je me lève et je vérifie que les Allemands n'ont
pas attaqué pendant que je dormais ou qu'ils ne se préparent pas à le faire.
Ouf ! Rassuré ! Ils ne se préparent pas du tout (enfin je crois). Je retrouve Alex pour une partie de cartes tout en fumant la pipe.
Gustave se réveille et nous rejoint. Je connais bien Gustave, je sais qu'il va
encore tricher. On rigole beaucoup. Il est 20 heures, tout le monde se
prépare pour l'anniversaire de Gugus. C'est parti pour la fête ! On boit, on rigole, on chante, on danse, on en oublie qu'on est à la
guerre ! C'est génial.
Je voudrais vous dire que cette fichue guerre me rend fou ; que j'ai
fait des choses bien ou mal la guerre anéantit les hommes, j'ai pensé à
vous tous les jours, ma femme nous aurions pu aller nous balader
plus souvent ou encore nous parler, avec cette guerre nous ne nous
reverrons plus jamais, mes enfants je vous aime beaucoup nous
aurions pu jouer ensemble tous les jours ou encore aller au lac ou
vous aider pour vos devoirs, mes parents j'aurais dû aller vous voir
tous les jours, vous me manquez tous autant que vous êtes je vous
aime to...
Antoine Carle meurt le 8 décembre 1916 à 17h 38, à la côte 304 près de Verdun. C'est sur ces mots qu'Antoine mourut dans la tranchée si proche des allemands.