préparation physique des athlètes - · pdf file2 la préparation physique...

38
1 CHAPITRE 5 PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES Alain Delorme Charles H. Cardinal

Upload: dangnhi

Post on 19-Mar-2018

216 views

Category:

Documents


3 download

TRANSCRIPT

Page 1: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

1

CHAPITRE 5

PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES

Alain Delorme Charles H. Cardinal

Page 2: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

2

La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique moderne, on tente d'améliorer la préparation physique organique (filières énergétiques) et la préparation physique musculaire (force et flexibilité) des athlètes qui s'entraînent en vue d'une performance sportive optimale. Ces qualités physiques supportent, en quelque sorte, les qualités perceptivo-cinétiques (technico-tactique). Dans l'encadrement d'athlètes engagés dans la poursuite de l'excellence, l'on note en premier lieu un développement relativement général des qualités physiques de l'athlète suivi d'un développement plus spécifique des qualités physiques relié aux exigences de la discipline sportive, à la nature et à la structure de la compétition. Voici une liste de facteurs physiques qui peuvent avoir une influence quelconque sur la préparation à la performance en volley-ball. - L'endurance aérobie (E.A.).

- La puissance aérobie maximale (P.A.M.).

- La vitesse d’exécution d’un enchaînement d’actions (S.A.A.).

- L'endurance spécifique au volley-ball.

- La force maximale (force relative).

- La force-vitesse (force initiale et force explosive).

- La force d'endurance.

- La flexibilité. Il est nécessaire au départ d’expliquer brièvement le concept du développement maximal des qualités physiques par rapport à leur développement optimal. Dans les sports cycliques, la performance est reliée en grande partie à la puissance ou à l’endurance des filières énergétiques sollicitées. La performance en haltérophilie et en athlétisme (les sauts et les lancers) repose essentiellement sur la force absolue, initiale et explosive. Il est donc vital pour l’athlète de travailler les qualités musculaires ou organiques à l’année longue et sur plusieurs années cherchant à atteindre son sommet maximal de développement. Cependant, pour le volley-ball, les qualités physiques sont importantes mais c’est l’aspect technico-tactique qui est le déterminant majeur affectant la performance. Les qualités physiques seront développées pendant une certaine période de l’année et maintenues lors de la période de compétition principale. Il y a donc une certaine limite dans le temps concernant les gains recherchés au niveau de la force et des filières énergétiques. On se réfère au développement optimal. Dans ce contexte, l’expansion des qualités physiques demeure essentielle mais s’effectue jusqu’à un certain niveau, parce qu’au delà de ce seuil les effets sur la performance auraient tendance à être négligeables ou ne justifieraient pas le temps ou les énergies investis. (Marion et al.1994) Ce chapitre a pour but de vous aider à concevoir un programme d’entraînement pour le développement des

Page 3: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

3

qualités musculaires et des filières énergétiques en fonction des contraintes actuelles, de l’âge et du vécu des athlètes 5.1 ENTRAÎNEMENT DE LA FORCE 5.1.1 Définition des types de force Force d'endurance (endurance musculaire) La capacité de maintenir un pourcentage élevé de production de force ou de puissance maximale en contraction répétées. (MacDougall,1992) Peut être aérobique ou anaérobique. La force maximale La force peut se traduire par l’énergie maximale créée pendant une seule contraction

maximale volontaire. (MacDougall,1992) Cette force peut être interprétée en FORCE

ABSOLUE ou en FORCE RELATIVE. La force absolue est la force maximale exercée par

un muscle (groupe de muscles) au cours d'une contraction sans tenir compte de la masse

corporelle de l'athlète ou du temps mis pour exercer cette contraction Schmidtbleicher

(1985). La force relative est la force maximale exercée au cours d'une contraction

musculaire par unité de masse corporelle. (Poliquin,1991)

Force Vitesse (puissance musculaire) C'est la capacité des systèmes nerveux et musculaire de surmonter des résistances avec la plus grande vitesse de contraction possible dans le plus court laps de temps possible. La force vitesse compte deux autres qualités de force: la FORCE DE DÉMARRAGE (FORCE INITIALE) et la FORCE EXPLOSIVE. La force initiale représente la capacité de produire un accroissement de force au début d’une contraction musculaire. La force explosive peut se traduire par la capacité du système neuromusculaire de continuer à produire aussi rapidement que possible l’accroissement de tension déjà amorcé. La capacité de réaliser une élévation verticale de la force, mesurée en termes de force par unité de temps. C’est une accélération du mouvement. (Schmidtbleicher,1985) 5.1.2 Terminologie associée à l’entraînement de la force 5.1.2.1 CHARGE D’ENTRAÎNEMENT RÉPÉTITION Nombre de fois que l’exercice est répété avant que l’on se repose. Généralement, l’effort se poursuit jusqu’à ce que l’incapacité de continuer ou que la fatigue apparaisse. SÉRIES Un nombre fixe de répétitions d’un exercice donné. VOLUME

Page 4: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

4

La quantité de travail dans une séance. Le produit du nombre de répétitions par le nombre de séries.Selon Worabojow (1984), il semble y avoir une relation inverse entre le nombre de séries et le nombre de répétitions. L'hypothèse de travail repose sur l'énoncé de base suivant: il existerait un seuil minimal de volume d'entraînement (nombre total de répétitions par séance) pour stimuler le développement de la force. Si l'athlète fait peu de répétitions par série, il doit compenser par un plus grand nombre de séries pour atteindre l'effet d'entraînement souhaité. INTENSITÉ Le montant de résistance utilisé pour un exercice particulier. Cette résistance est caractérisée par un pourcentage d’une répétition maximale (% 1 R.M.). C’est l’alliance intensité et durée de l’effort qui provoque les adaptations physiologiques recherchées. VITESSE D’EXÉCUTION OU TEMPO Le temps alloué pour effectuer une répétition complète et une série. INTERVALLE DE REPOS La durée d’une période de récupération passive entre les séries et les exercices. Il semble exister une relation inverse entre le nombre de répétitions/série et la durée de la période de repos. (Poliquin,1991) Plus le nombre de répétitions par série est faible, plus la durée de la période de repos doit être prolongée. 5.1.2.2 TYPES DE CONTRACTION CONCENTRIQUE Le muscle se tend et se raccourcit, ce qui entraîne un mouvement segmentaire. EXCENTRIQUE Le muscle s’allonge en se tendant, ce qui entraîne une résistance au mouvement ou un ralentissement de ce mouvement. ISOMÉTRIQUE Le muscle se tend mais demeure de la même longueur, n’entraînant aucun mouvement. 5.1.2.3 MOUVEMENT vs MUSCLES OU GROUPES MUSCULAIRES IMPLIQUÉS MUSCLES AGONISTES Les muscles agonistes sont les muscles principalement responsables du mouvement spécifique d’une articulation donnée. MUSCLES ANTAGONISTES Les muscles antagonistes sont des muscles qui exécutent des mouvements à l’opposé à ceux des muscles agonistes. MUSCLES STABILISATEURS Les muscles fixateurs ou stabilisateurs sont les muscles qui confèrent de la stabilité à un os ou à une partie du corps afin que les muscles principaux disposent d’une base solide à partir de laquelle (ou sur laquelle) ils peuvent exercer la traction. MUSCLES SYNERGISTES Les muscles synergistes représentent les muscles qui agissent ensemble et sont impliqués dans une action coordonnée pour l’exécution d’un même mouvement.

Page 5: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

5

Il faut travailler les muscles agonistes et antagonistes afin de bien équilibrer la force chez les athlètes en croissance. Si l’emphase porte exclusivement sur le développement des muscles principalement responsables du geste technique, le programme d’entraînement musculaire peut devenir responsable d’un problème de posture ou d’une blessure sportive éventuelle. 5.1.3 Protocoles d’entraînement

5.1.3.1 ENTRAÎNEMENT DE LA FORCE D’ENDURANCE Le volley-ball québécois fait usage de deux types de compétition: "l'aller-retour" et le tournoi. Cette dernière forme expose l'équipe à plusieurs adversaires au cours de la même journée. L'habileté du joueur à résister à la fatigue en fin de journée, quand l'équipe accède à la ronde finale du tournoi, peut s'avérer un facteur qui limite la performance. La condition première pour le développement de la force d'endurance est un maximum de travail contre une résistance supérieure à celle que l'on rencontre en compétition. (Poliquin,1991) La force maximale est associée de près à cette qualité. Il existe essentiellement trois façons d'améliorer la force d'endurance de l'athlète: - Entraîner la force maximale. - Entraîner la force d'endurance. - Utiliser l'exercice de compétition avec résistance légère. TABLEAU 11. Protocole d'entraînement de la force d'endurance pour les jeunes (débutants en musculation): CADET.

INTENSITÉ:

20 à 40% d'1 R.M.

Page 6: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

6

RÉPÉTITIONS: 15 à 30

SÉRIES: 1 à 6

REPOS:

0 à 60 s entre les séries ou les exercices

RYTHME D'EXÉCUTION:

Modéré ou dynamique

NOMBRE D'EXERCICES/SÉANCE:

10 à 12

FRÉQUENCE:

2 à 3 fois/semaine

SURCOMPENSATION:

48 heures

DURÉE RECOMMANDÉE:

12 semaines

MOYENS:

Exercice combiné et exercice localisé

Tiré de Delorme (1996). pour les athlètes initiés à la musculation: JUVÉNILE

INTENSITÉ:

40 à 65% d'1 R.M.

RÉPÉTITIONS:

12 à 20

SÉRIES:

1 à 3

REPOS:

0 à 90 s entre les séries ou les exercices

RYTHME D'EXÉCUTION:

Modéré ou dynamique

NOMBRE D'EXERCICES/SÉANCE:

8 à 12

FRÉQUENCE:

2 à 3 fois/semaine

SURCOMPENSATION:

48 heures

DURÉE RECOMMANDÉE:

12 semaines

MOYENS:

Exercice combiné et exercice localisé

Tiré de Delorme (1996). Dans les protocoles d'entraînement présentés çi-haut, la procédure de déroulement de la séance peut suivre deux axes: l'athlète exécute le nombre de répétitions et de séries souhaités pour l'exercice en question avant de passer à l'exercice suivant ou l’athlète exécute un entraînement par circuit. Cette forme de travail consiste à faire une à trois fois de suite une succession d’exercices sans période de repos entre les mouvements, les exercices et les séries. L’entraînement par circuit peut également se faire dans un gymnase avec l'équipement que l'on retrouve en milieu scolaire: plinth, espalier, corde à danser, haie, sac de sable, "medecine ball", corde à grimper, haltères légers, etc.

Page 7: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

7

Deux professeurs du département d'éducation physique de l'Université de Leeds en Angleterre, R.E. Morgan et G.T. Adamson (1961), sont considérés comme étant les pionniers de l'entraînement par circuit. Cette méthode vise le développement progressif et simultané de la force musculaire, de la puissance musculaire, de l'endurance musculaire et de la capacité circulo-respiratoire. (Bouchard et al. 1975) Ce type d'entraînement recherche avant tout l'amélioration des qualités physiques fondamentales utiles à une bonne condition physique et à une préparation de la pratique sportive. Un circuit englobe de six à douze exercices. Les mouvements à faire ne requièrent pas d’apprentissage technique. La durée totale d'une séance peut varier de vingt à quarante minutes. La fréquence d'entraînement est de deux à trois fois/semaine, espacées de 48 heures. Cet entraînement peut avoir lieu après celui en volley-ball sous la surveillance et à la satisfaction de l'entraîneur. L’entraînement peut également avoir lieu les jours ou il n’y a pas pratique de volley-ball. L'entraîneur doit garder à l'esprit l'objectif de préparation physique générale dans le choix des exercices et s'assurer de couvrir l'ensemble du corps, c'est-à-dire les jambes et la ceinture pelvienne, les abdominaux, le dos, les membres supérieurs et la ceinture scapulaire. Pour déterminer la charge spécifique à chaque athlète, nous vous proposons la démarche suivante:

Séance 1: L'apprentissage de l'exécution correcte des exercices sous le contrôle de l'entraîneur.

Séance 2: Exécution complète du circuit avec une charge sous-maximale. Ceci se traduit par une série de 15-20 répétitions ou un effort continu d'une durée de 30 secondes. La vitesse d'exécution est constante. Les objectifs suivants sont poursuivis: - se familiariser avec les exercices; - découvrir l'effort requis pour compléter le circuit une fois. Séance 3: Déterminer le maximum de répétitions pour chaque joueur à chacun des exercices du circuit. L'athlète exécute le plus grand nombre de répétitions ou nombre de répétitions maximum en 1 minute. Une minute de repos est accordée avant de passer à l'exercice suivant. Regroupez les athlètes par deux pour faire cette évaluation.

Séance 4:

Page 8: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

8

Début de l'entraînement par circuit. L'athlète exécute la moitié des répétitions maximum (R.M.) réalisées pour chaque exercice lors de la troisième séance. Le circuit est répété trois fois de suite sans temps de repos, ni entre les exercices ni entre les circuits. Notez le temps total pour compléter l'entraînement.

L'objectif pour l'athlète dans les semaines à venir est de réduire son temps graduellement et progressivement. La cible est 2/3 de son temps initial. (Bouchard et al.1975) Quand ce résultat est atteint, l'entraîneur doit changer les exercices et procéder à une nouvelle évaluation du maximum. TABLEAU 12. Exemple d'entraînement par circuit pour les jeunes ENTRAÎNEMENT PAR CIRC IT U Exercice

Explication

Effet musculaire*

1. "Bench step" ou

"Havard Step Test"

Monter et descendre d'un banc de 18" de haut, en quatre temps.

Quadriceps, soleus, gastrocnemeus, glutaeus

aximus. m 2. Extension dorsale

Coucher au sol en appui facial, pieds retenus par les espaliers, mains sur la nuque, soulever la tête et le tronc.

Masse commune du sos, erector spinae.

Page 9: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

9

3. Pompes ("push-up")

Extension complète des bras, maintenir e tronc en ligne avec les jambes. l

Triceps, ceinture capulaire. s

4. Sauts sur un banc

placé entre les jambes

Garder le tronc droit, tenir un haltère léger dans chaque main.

Quadriceps, soleus, gastrocnémeus, glutaeus

aximus. m 5. Rouler la corde

Tourner un bâton pour enrouler la corde retenant un haltère léger.

Fléchisseurs et extenseurs des doigts et des mains.

6. Flexion horizontale

des épaules ("flies")

Coucher sur le dos/banc, bras pendus de chaque côté. Tenir des haltères légers, ramener les mains vers le haut u-dessus des yeux. a

Pectoralis major, deltoideus.

7. Flexion et extension

des jambes

Position pour faire des pompes. Ramener les pieds sous le corps (en petit bonhomme), retourner en xtension complète. e

Fléchisseurs des hanches, ischio-jambiers.

8. Extension des coudes

Mains en arrière de la tête, retenant des haltères légers, coudes élevés, xtension avant-bras/bras. e

Triceps.

9. Sauts au panier

Sauts consécutifs au panier de basket, sans élan, sans pause. Tentez de toucher le plus haut possible à chaque aut. s

Quadriceps, soleus, gastrocneméus, glutaeus maximus.

10. Redressement assis

Pieds retenus par les espaliers, jambes fléchies, mains sur la nuque. Soulever droit, soulever avec rotation à gauche, soulever avec rotation à droite.

Abdominaux, psoas, abdominis obliquus.

La force d'endurance peut également être développée en utilisant l'exercice de compétition (imiter le geste technique)avec une certaine résistance. L'utilisation de tubes chirurgicaux en est un exemple. La vitesse d’exécution (tempo) peut être continue ou rapide. S'il y a détérioration de l'exécution motrice, il faut arrêter l'exercice par crainte de développer de mauvaises habitudes dans l'application du S.F.M. Nous déconseillons l'utilisation de la veste lestée et des poids aux chevilles à cause des blessures potentielles (genoux, dos, chevilles et orteilles). 5.1.3.2 ENTRAÎNEMENT DE LA FORCE MAXIMALE Nous distinguons deux protocoles d’entraînement de la force maximale. Le premier vise l’augmentation du diamètre de la fibre musculaire (hypertrophie-masse musculaire) et le deuxième vise les qualités d’innervation (système nerveux). Augmenter votre masse musculaire, c'est comme mettre un plus gros moteur dans votre voiture. Voici les principaux avantages de la méthode culturiste. (Poliquin1991)

Page 10: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

10

- Idéal avec les débutants car elle permet d'apprendre rapidement les exercices de

musculation.

- Nécessaire pour obtenir une force de base pour la période préparatoire.

- Méthode d'entraînement de la force la plus sécuritaire car seulement des poids

modérés sont utilisés.

- Recommandée pour l'entraînement des petits muscles. TABLEAU 13. Protocole d'entraînement de la force maximale (hypertrophie)

INTENSITÉ:

70 à 82% d'1 R.M.

RÉPÉTITIONS:

6 à 12

SÉRIES:

1 à 6

REPOS:

90 s à 4 min. entre les séries

RYTHME CONCENTRIQUE:

1 à 10 s par répétition

RYTHME EXCENTRIQUE:

1 à 10 s par répétition

DURÉE/SÉRIE:

40 à 70 sec.

NOMBRE D'EXERCICES/SÉANCE:

6 à 12

FRÉQUENCE:

2 à 3 fois/semaine par groupe musculaire

SURCOMPENSATION:

48 heures et plus

DURÉE RECOMMANDÉE:

12 semaines minimum

MAINTIEN:

1 fois/semaine

MOYENS:

Exercice combiné et exercice localisé

Tiré de Delorme (1996). La force relative est importante en volley-ball à cause des déplacements rapides et des nombreux sauts au filet. Il faut donc éviter un gain trop élevé en masse musculaire se traduisant par une augmentation substantielle du poids corporel. Alors l'entraînement de la force devrait reposer en grande partie sur des méthodes sollicitant les facteurs neuro-musculaires, c'est-à-dire, les méthodes qui augmentent la synchronisation et le recrutement des unités motrices. La méthode des poids maximaux visant le développement de la force maximale répond à cet objectif. Les avantages de la méthode des poids maximaux. (Poliquin,1991)

Page 11: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

11

- Gains élevés en force maximale grâce à une activation accrue des unités motrices (augmentation du nombre et du taux de déclenchement des unités motrices). Une augmentation de leur synchronisation, une activation améliorée de l'appareil contractile et une inhibition des mécanismes protecteurs du muscle.

- Hautement spécifique à la décharge neurale retrouvée dans les sports demandant

l'expression maximale de la force (exemple: sauts cherchant une hauteur d'atteinte maximale).

- Gains minimes en hypertrophie, ce qui est d'importance majeure dans les sports où la

force relative est un facteur limitant de la performance sportive. TABLEAU 14. Protocole d'entraînement de la force maximale. Utilisation des poids

maximaux.

INTENSITÉ: 85 à 100 % d'1 R.M.

RÉPÉTITIONS:

1 à 5

SÉRIES:

1 à 6

REPOS:

3 à 5 min. entre les séries ou les exercices

RYTHME CONCENTRIQUE:

1 à 4 s par répétition

RYTHME EXCENTRIQUE:

1 à 6 s par répétition

DURÉE/SÉRIE:

Moins de 20 s

Page 12: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

Tableau 15 . Relation entre le nombre de répétitions et le % d'1 R.M.

Répétitions Intensité % du maximum % du maximum % du maximum Repos Type(1 an/experience) (5 ans/experience) (débutants) d' adaptation

1 Maximale 100,0% 100,0% 100,0% 5-8 min.2 Très élevée 95,0% 92,0% 96,0% 5-8 min. ADAPTATION3 Très élevée 90,0% 85,0% 95,0% 5-8 min. NEURALE4 Élevée 87,0% 80,0% 93,0% 3-6 min. (A.N.)5 Élevée 85,0% 75,0% 90,0% 3-6 min.6 Modérée 83,0% 73,0% 86,0% 3-6 min. Compromis7 Modérée 80,0% 70,0% 85,0% 3-6 min. entre8 Modérée/léger 79,0% 67,0% 83,0% 2-5 min. A.N. et A.S.9 Modérée/léger 76,0% 65,0% 81,0% 2-5 min. ADAPTATION10 Léger 74,0% 63,0% 79,0% 2-5 min. STRUCTURELLE11 Léger 72,0% 0.5-3 min. (Hypertrophie)12 Léger 70,0% 0.5-3 min. (A.S.)13 69,0% 0.5-3 min.14 Très léger 67,0% 0.5-3 min. Gains15 66,0% 0.5-3 min. en 16 65,0% 0.5-3 min. force/17 64,0% 0.5-3 min. d'endurance18 63,0% 0.5-3 min.19 62,0% 0.5-3 min.

> 20 61,0% 0.5-3 min.Adapté de : Stone & O'Bryant (1987), Poliquin (1986), Marion (1996), Zatsiorsky (1995) cité par Campbell (1996).

NOMBRE D'EXERCICES/SÉANCE: 2 à 8

FRÉQUENCE: 2 fois/semaine (par groupe musculaire)

SURCOMPENSATION:

72 à 84 heures

DURÉE RECOMMANDÉE:

12 semaines

MAINTIEN:

1 fois/semaine

MOYENS:

Exercice combiné et exercice localisé

Tiré de Delorme (1996). Le développement de la force maximale est favorisé par une charge élevée et un nombre réduit de répétitions. Il s'avère essentiel pour entraîner la force, de connaître la surcharge maximale (100% ou 1 R.M.) que l'athlète peut soulever pour chacun des exercices. Campbell (1996) présente un tableau permettant la prédiction de la charge maximale pouvant être soulevée par un individu.

12

Page 13: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

13

Selon certains auteurs, l'utilisation des répétitions sous-maximales pour déterminer le maximum de chacun, permet une estimation relativement précise de 1 à 3% de la répétition maximale (1 R.M.). Ce tableau est présenté à titre indicatif seulement. Le sexe de l’athlète et son vécu peuvent influencer ces données. Le système nerveux nécessite un temps de récupération de 4 à 5 fois plus long que les

réserves musculaires d'énergie. Les bienfaits des méthodes de contractions maximales

sur le système nerveux peuvent être passablement amoindris si l'on ne conserve pas un

temps de repos suffisamment long entre les séries. (Poliquin,1991)

La méthode des poids maximaux peut être utilisée que par des athlètes qui ont un vécu adéquat en musculation.

Étant donné que la méthode des poids maximaux est caractérisée par une intensité élevée à optimale, il est recommandé de ne pas les utiliser pour plus de deux semaines à la fois (phase d'intensification). Il faut alterner des périodes de plus grand volume (nombre total de répétitions/séance) à plus faible intensité (phase d'accumulation) avec ces périodes d'intensification. (Schmidtbleicher,1985) Pour forcer le système neuromusculaire à s'adapter à la charge, il est important de planifier des variations du volume et de l'intensité de la charge. (Cherniak,1983) Si l'on vise à améliorer l'activation neurale au maximum, les intensités doivent être variées périodiquement ou soumis à une certaine progression. (Komi,1986) Alors, comment doit se faire la progression du volume et de l'intensité pour favoriser le meilleur développement de la force? La clé des gains en force est la variation du stimulus d’entraînement. (Poliquin,1991) La surcharge linéaire est peu recommandable pour l'athlète, l'approche ondulatoire s'avère une alternative de choix. (Bompa,1994) L’intensification linéaire laisse peu de temps pour la régénération. L’hypertrophie réalisée au cours du premier mois est difficilement maintenue au cours de la période avec des séries de 5 reps. et moins (Poliquin,1991) et le volume de travail est un pré-requis pour des gains optimaux en masse musculaire. Selon Schmidtbleicher (1985), on rejoint son potentiel de force plus rapidement si des méthodes visant à augmenter la section transverse du muscle (hypertrophie) sont utilisées en premier (c'est-à-dire phase d'accumulation), suivies de méthodes favorisant l'amélioration de l'activation des unités motrices (c'est-à-dire phase d'intensification - entraînement du système nerveux). Cette forme d'entraînement varié permet d'éliminer la stagnation causée par une spécialisation à outrance du volume ou de l'intensité. Le tableau 16 démontre l'alternance des phases d'accumulation et d'intensification visant le développement de la force maximale, pour les sports ou la force relative est importante. TABLEAU 16. Alternance phase accumulation - intensification visant le développement de la force maximale, pour les sports ou la force relative prime.

Page 14: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

14

Semaines

1-2

3-4

5-6

7-8

8-10

11-12

Répétitions

6-8

4-6

5-7

2-4

3-5

1-3

Séries

4

5

5

6

6

8

Intensité

78-82%

82-88%

80-85%

88-95%

80-85%

90-95%

Volume (répétitions totales)

24-32

20-30

25-35

12-24

15-25

6-18

Tiré de Poliquin (1991)

5.1.3.3 ENTRAÎNEMENT DE LA FORCE-VITESSE

La force-vitesse est un déterminant majeur qui affecte la performance en volley-ball. Règle générale, moins l’effort dure longtemps, plus l’importance relative de la force et de la force vitesse sera grande par rapport à la performance sportive. (MacDougall,1992) Pour le jeu au filet (sauts), la force et la force-vitesse alliées à une technique efficace sont les principaux facteurs influençant la performance. De plus, les départs soudains, les accélérations, les arrêts brusques, les changements de direction entrecoupés de courtes périodes de repos ou d’intensité réduite requièrent également un haut niveau de force et de force-vitesse. Pour les épreuves explosives, la réussite du mouvement est fonction de la puissance du groupe de muscles sollicités. La force-vitesse ou puissance musculaire peut être interprétée comme la force appliquée multipliée par la vitesse du mouvement Newton & Kraemer (1994). Selon Schmidtbleicher (1985), il existe une corrélation élevée entre la force maximale isométrique et la vitesse des mouvements. Un accroissement de la force apporte un gain au niveau de la vitesse des mouvements. La corrélation entre la force maximale isométrique et la vitesse des mouvements s’accroît au fur et à mesure de l’augmentation de la charge. Sans une hausse suffisante de la force maximale, la puissance (F/V) ne peut atteindre des niveaux élevés de développement. (Bompa,1994) Pour obtenir des gains maximaux au niveau de la force-vitesse ou puissance musculaire, il faut entraîner les deux composantes: la force et la vitesse de mouvement. De nombreux sports requièrent la force mais elle se doit d’être combinée à une grande vitesse de mouvement. Il faut donc déployer la plus grande force possible dans un temps très bref. L’entraînement avec des charges lourdes (résistance élevée) combiné à une vitesse d’exécution lente (tempo), développe la force maximale mais semble avoir peu d’impact sur la vélocité d’une contraction concentrique. L’étude de Lesmes & al. (1978), révèle que les gains en force sont spécifiques à la vélocité utilisée à l’entraînement. En d’autres mots, si tu t’entraînes à vitesse lente, tu développes la force à cette vélocité. Alors, si l’objectif est de développer la puissance musculaire (F/V) il faut que le tempo (vitesse d’exécution) à l’entraînement soit l’accéléré.

Page 15: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

15

Il semblerait qu’au niveau de la résistance à vaincre, les meilleurs résultats, concernant la puissance mécanique maximale, furent obtenus à 30% d’une contraction concentrique maximale Duchateau et Hainault (1984), Fulkner & al. (1986), Kancko & al. (1983), Moritant & al. (1987), Wilson & al. (1993). Cependant, le transfert de ces gains à la performance sportive soulève le problème à savoir si la masse à déplacer en compétition est inférieure, égale ou supérieure à 30%. Lancer une balle, frapper une rondelle, botter un ballon offre une résistance inférieure. Par contre, soulever le poids de son corps le plus haut possible du sol, représente une résistance supérieure à 30%. Donc, il serait prudent d’ajuster la résistance à l’entraînement et d’augmenter la charge à 50-80% d�1 R.M., afin d’assurer un lien avec le mouvement de compétition. Selon les auteurs cités plus haut, le développement de la force est spécifique au mouvement utilisé, à la vitesse d’exécution et au type de contraction musculaire requis. Il est essentiel que l’athlète soit frais et dispos, reposé, éveillé, pour entraîner la force-vitesse, dans le but de provoquer les adaptations physiologiques souhaitées. (Schmidtbleicher,1985) Un état de fatigue engendre la décélération, condition à éviter lorsqu’on veut entraîner le système nerveux. Les intervalles de repos doivent être longues (5 à 10 min.) entre les séries, si l’on veut obtenir un effet d’entraînement optimal. (Poliquin,1991) Selon Newton et Kraemer (1994), de meilleurs résultats sont obtenus en travaillant avec des résistances légères et des résistances élevées. Voici les protocoles d’entraînement respectifs: TABLEAU 17 Entraînement de la force à haute vélocité INTENSITÉ 30-40% d� 1 R.M. 50-80% d� 1 R.M. RÉPÉTITIONS 10-30 1-10 SÉRIES 5 ou + 5-10 REPOS 5-10 min. IDEM. TEMPO Explosif Accélération IDEM. FRÉQUENCE 2 fois/sem. IDEM. SURCOMPENSATION 72 heures IDEM. Tiré de Newton et Kraemer (1994). 5.1.3.4 ENTRAÎNEMENT DU CYCLE D’ÉTIREMENT-RACCOURCISSEMENT

(PLIOMÉTRIE)

La raison d’être de la pliométrie est l’entraînement du cycle d’étirement-raccourcissement (C.É.R.). Les exercices considérés pliométriques incluent des mouvements où une

Page 16: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

16

contraction excentrique rapide est immédiatement suivie d’une rapide contraction concentrique. Selon Bosco et Komi (1979), lors de la phase concentrique du mouvement, il en résulte une augmentation du travail et de la puissance produit. Les projections du « medecine ball » après réception, les bonds sur une ou deux jambes et les sauts en profondeur sont des formes de pliométrie. L’entraînement pliométrique doit être intégré dans un cadre global faisant appel à d’autres méthodes d’entraînement visant le développement de la force relative, de la force initiale et de la force explosive. L’entraînement pliométrique est avant tout associé à la « force réactive-élastique » de la composante force-vitesse. (Poliquin et Patterson,1989) Dans l’encadrement de jeunes, le principe de la polyvalence de l’entraînement s’impose. Il ne faut pas introduire trop rapidement l’entraînement pliométrique spécifique. Les athlètes au niveau force maximale faible, ne devraient s’adonner qu’à des exercices pliométriques simples à intensité modérée. (King,1993) Tabachnik cité par King, recommande que l’athlète ne doive pas passer à des exercices pliométriques plus avancés qu’il ne peut exécuter de façon correcte. L’important pour l’entraîneur est de choisir des exercices compatibles avec le niveau de force actuel des athlètes, en tenant compte également de leur niveau d’habileté et de coordination motrice. L’entraînement du C.É.R. doit se faire en début de séance, après l’échauffement si l’objectif poursuivi vise des gains en force initiale-explosive. POURQUOI? Pour obtenir les adaptations physiologiques souhaitées l’athlète doit être capable de se concentrer sur l’exécution correcte du mouvement et être frais et dispos. Ceci veut dire que l’objectif recherché requiert une excitation optimale du système nerveux. Si l’athlète s’entraîne deux fois par jour, il est préférable d’introduire les exercices du C.É.R. dans la première séance si la composante force-vitesse est importante dans le mésocycle. Cependant, si l’objectif poursuivi vise le travail en endurance-vitesse, ces exercices peuvent être placés à la fin de la séance ou dans la deuxième séance. Selon King (1993), si la première séance a lieu très tôt le matin (dans les deux heures qui suivent le réveil ou avant 9 heures), on peut s’interroger sur la réceptivité physique des athlètes pour un type d’entraînement neural à ce moment de la journée. Le principe de surcompensation sert de fondement pour déterminer la fréquence d’entraînement/semaine. La littérature recommande une fréquence de deux à trois fois semaine. L’entraîneur doit prendre en considération la charge totale d’entraînement dans la semaine, les exigences musculaires, énergétiques, psychologiques lors des entraînements dans la discipline sportive et l’importance de la force-vitesse dans ce mésocycle. Si l’entraînement pliométrique inclus des sauts en profondeur, voici un cadre de référence: - Une bonne base en force maximale. - Aucune limitation causée par une blessure (tendinite patellaire, périostite, etc). - Une hauteur de chute équivalente à la hauteur optimale de rebond de l’athlète. - La capacité de faire des squats qui reflèterait 1.5 à 2.5 fois le poids du corps, peut être un indice pertinent.

Page 17: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

17

King (1993), recommande que le volume de l’entraînement pliométrique soit inférieur au volume de l’entraînement reproduisant exactement l’activité sportive (exemple: nombre de sauts en volley-ball dans un match serré se rendant à la limite). De plus on ne recommande pas ce genre d’entraînement dans les semaines qui précèdent les compétitions de performance. Dans l’entraînement du C.É.R. le nombre de répétitions/séries allié à la période de repos entre les séries, est directement relié à l’objectif spécifique poursuivi. Voici des balises tirées de King (1993). TABLEAU 18. Pliométrie: objectif d’entraînement NEURAL NEUROMUSCULAIRE NEUROMÉTABOLIQUE RÉPÉTITIONS 1-10 10-20 20-50 SÉRIES 5-8 3-5 1-3 RÉCUPÉRATION 5-10min. 3-5min. 1-3min. Tiré de King (1993). Le nombre d’exercices dépend de l’état d’entraînement de l’athlète et des objectifs principaux du mésocycle. Avec les athlètes avancés, en vue d’une plus grande efficacité, le principe de la spécificité des adaptations requièrent que les exercices pliométriques présentent les mêmes caractéristiques que les gestes techniques, en ce qui concerne le recrutement des unités motrices, la séquence temporelle et la fréquence de l’amorce des mouvements impliqués. (Bosco,1985) 5.1.4 Étapes proposées dans l’entraînement de la force La conception d’un programme pour le développement de la force exige de connaître les facteurs physiques qui affectent la préparation à la performance en volley-ball. De plus, avant de sélectionner le/les protocole(s) et l’approche ou méthode d’entraînement appropriée, il est primordial de procéder à une cueillette d’information concernant le sujet, afin de nous orienter vers les besoins réels de l’athlète. Il faut connaître la condition actuelle du sujet, ses antécédents en entraînement, ses besoins spécifiques et le temps dont il ou elle dispose pour s’entraîner. L’analyse et l’interprétation de l’ensemble de ces données permettent l’établissement d’un programme d’entraînement basé sur une approche holistique et taillée sur mesure en fonction des besoins de l’athlète. Ces considérations seront déterminantes quant au choix des modalités de surcharge (intensité, nombre de répétitions, nombre de séries, durée des périodes de repos entre les séries), au type d’exercices et de contractions musculaires privilégiés, à la vitesse d’exécution des mouvements et à la fréquence des entraînements. (Marion,1996) 5.1.4.1 LA CUEILLETTE D’INFORMATION: POINT DE DÉPART L’ÉTAT D’ENTRAÎNEMENT ACTUEL DES ATHLÈTES

Page 18: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

18

- L’âge biologique (age, maturité physique). - L’historique et le bilan médical (blessures). - Le vécu en entraînement physique (musculation ou autres). - Les mesures anthropométriques (grandeur, poids, adiposité, etc). - Les résultats de l’évaluation des qualités musculaires (ratio de force, flexibilité). - Les résultats de l’évaluation des filières énergétiques (système aérobie et anaérobie) - L’indice d’adhérence au programme (motivation). INFORMATION RELATIVE À LA DISCIPLINE SPORTIVE - Les blessures les plus fréquentes associées à la pratique du sport selon l’âge (tendinites patellaire et épaule, lombalgie, etc). - Les paramètres limitant l’athlète à la performance sur le terrain. - Les facteurs mécaniques qui affectent la performance. - Les groupes musculaires sollicités lors de la performance. - Les types de force impliqués en fonction de la nature et de la structure compétitive. - La durée du match. - L’alternance du temps actif et du temps de repos. - Le nombre et type d’actions posées par le joueur en fonction de son poste de spécialisation. - Le nombre de rencontres par jour. - La durée totale de la compétition. - La fréquence cardiaque. - Les tendances de jeu (caractéristiques). HORAIRE HEBDOMADAIRE - La séance d’entraînement en volley-ball: MOMENT et DURÉE. - Le moment et fréquence des compétitions dans la semaine. - Le temps passé à l’école ou au travail. - La disponibilité des athlètes. 5.1.4.2 DÉVELOPPEMENT DE LA FORCE D’ENDURANCE Les qualités musculaires à développer nous sont maintenant connues: force d’endurance, force-maximale, force-vitesse. La section précédente fait largement état de divers protocoles reconnus comme étant efficace pour créer les adaptations physiologiques souhaitées et quelques méthodes préconisées pour la projection de la charge. Cependant, la conception d’un programme d’entraînement doit s’appuyer sur une analyse minutieuse de l’information recueillie lors de l’évaluation de l’état d’entraînement de l’athlète et de l’analyse de la tâche en compétition. En plus, l’athlète aura à franchir plusieurs étapes dans son cheminement visant une préparation physique adéquate. La santé et la sécurité de l’athlète sont toujours considérées en premier lieu, la performance sportive par la suite. Cela signifie que le développement des qualités musculaires débute par la rééducation et la prévention des blessures (renforcement localisé, stabilisation des articulations, etc.).

Page 19: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

19

Les exercices visants le rehaussement de la performance en force sont introduits par la suite. Dans un premier temps, pour un athlète qui a peu ou pas de vécu en musculation et dont le profil démontre une faible base en force, nous recommandons un protocole visant le développement de la force d’endurance. 5.1.4.3 DÉVELOPPEMENT DE LA FORCE MAXIMALE LENTE La deuxième étape est l’introduction d’un protocole visant le développement de la force maximale à vitesse de contraction musculaire lente, jusqu’à ce qu’une bonne base en force soit développée. Au volley-ball, un fondement acceptable en force a souvent été associé au poids maximal (1 R.M.) qu’un athlète peut soulevé lors de l’exécution d’un exercice à boucle fermée ( exemple: lorsque que la force est appliquée avec les pieds en appuis au sol ou sur une plate-forme). À titre d’exemple, être en mesure de soulever 1.5 fois son poids lors de l’exécution d’un �squat� est considéré comme étant une bonne base en force pour le joueur. Dans le but d’évaluer le niveau de force de vos athlètes, nous recommandons d’utiliser le tableau de prédiction du maximal absolu de Campbell (1996). Nous croyons que l’exécution de 1 R.M. est à risque et est contre-indiqué pour de jeunes athlètes. Lors de l’évaluation de la force des membres inférieurs, nous recommandons l’exécution du « leg press » plutôt que du traditionnel « squat » ou « dead lift ». L’apprentissage technique du « leg press » se fait rapidement et le mouvement plus stable plus sécuritaire, met l’emphase exclusivement sur les membres inférieurs. L’utilisation du �squat� ou du « dead lift » comme outil de mesure pour l’évaluation, est influencé par la force que peut générer les muscles stabilisateurs de la colonne vertébrale. Ceci ne permet pas d’obtenir un résultat valable de la force maximale des membres inférieurs. A cause des exigences techniques du mouvement et ce manque de force des muscles stabilisateurs de la région pelvienne et scapulaire, le risque potentiel de blessures est rehaussé. Par contre, ces mêmes exercices peuvent s’avérer d’excellents choix lors de la prescription d’un programme de renforcement musculaire. Le développement de la force à vitesse lente met l’emphase sur la phase excentrique du mouvement. Cela permet la prévention de blessures articulaires et offre un meilleur transfert en force explosive ultérieurement. Il existe plusieurs méthodes pour l’entraînement de la force absolue. Nous recommandons la méthode d’alternance agoniste/antagoniste avec pré-étirement du muscle antagoniste à l’action pour les raisons suivantes: - Semble favoriser une hausse plus grande de la force absolue. - La force du muscle antagoniste est également haussée. - Engendre un maintien et quelques fois un gain en amplitude articulo-musculaire. - Aide à prévenir des blessures. 5.1.4.4 DÉVELOPPEMENT DE LA FORCE À HAUTE VÉLOCITÉ L’étape suivante est le développement de la force à haute vélocité. Une base en force passe nécessairement par le développement initial de la force lente, suivie de l’entraînement de la force rapide ou l’accélération est le stimulus recherché. Ce n’est qu’après avoir franchi ces étapes que nous recommandons de miser sur des protocoles

Page 20: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

20

d’entraînement hautement spécifiques au développement de la force-vitesse. La pliométrie est recommandée à ce stade de développement. Nous croyons qu’un athlète possédant une base solide en force doit entraîner simultanément les différentes composantes de la force requise pour performer adéquatement au volley-ball. L’athlète avancé doit maintenir ses acquis en force à basse et à haute vélocité, tout en accentuant l’entraînement du C.É.R. (cycle d’étirement-raccourcissement) avec l’exercice pliométrique et imiter le geste technique avec résistance légère. Ce dernier moyen fait appel à l� exercice spécial (tube chirurgicaux) afin de faire le lien entre le développement de la force et le geste technique. Nous croyons donc qu’une méthode mixte d’entraînement de la force s’avère le choix idéal pour les athlètes de niveau avancé, afin de maintenir ses acquis, de prévenir les blessures et de poursuivre le développement de son plein potentiel musculaire en assurant un transfert de la force maximale vers la force/vitesse respectant ainsi la spécificité de la discipline sportive. Le contexte dans lequel évolue ces athlètes avancés nous a amené à expérimenter une nouvelle approche pour l’entraînement de la force. La fréquence des pratiques et des matches en volley-ball, jumelée aux études ou au travail, offrent peu d’opportunités de récupération complète à l’athlète. Un cumul de fatigue mène à une saturation psychologique, une stagnation, au surentraînement et éventuellement à un risque plus élevé de blessures. Il faut donc s’assurer que l’entraînement en force soit complémentaire et non concurrentiel ou conflictuel à l’entraînement en volley-ball. Le protocole mixte est une option souhaitable pour atteindre des objectifs multiples quand en parallèle l’on retrouve l’entraînement dans la discipline sportive . Il permet d’optimiser le développement de la force en favorisant le travail des qualités musculaires et neuromusculaires de façon intégrée dans une même séance. Voici l’ordre séquentiel des tâches d’entraînement dans un protocole mixte. - Exercices d’échauffement pré-entraînement (activation et étirement sommaire

et réactivation). - Exercices de développement ou de maintien des qualités neuromusculaires et l’élasticité du muscle.

- Plyométrie. - Force rapide. - Méthode contrasté ( enchaînement d’un exercice en force suivit

immédiatement d’un exercice de pliométrie ou d’un geste spécifique au volley-ball). - Exercices de maintien de la force lente et de prévention des blessures. - Retour au calme. Les exercices visant les qualités neuromusculaires sont donc travaillés en début de séance pour profiter de l’état de repos le plus complet possible. Les exercices de maintien de la force lente et de prévention des blessures sont intégrés à la fin et ont pour objectif de maintenir la force de décélération du mouvement (force excentrique) et ainsi prévenir les blessures. Nous recommandons une fréquence d’entraînement de deux fois

Page 21: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

21

par semaine, regroupant le haut et le bas du corps. Cette fréquence a pour raison de limiter, dans la mesure du possible, l’interférence avec les sommets d’intensité technico-tactique dans la semaine. 5.1.5 Choix des exercices et leur ordre séquentiel La prescription des exercices en musculation repose sur la connaissance des groupes musculaires principaux impliqués et leurs antagonistes dans l’exécution des gestes techniques en compétition. À titre d’exemple, lors de l’exécution d’un saut, selon Poliquin (1991), les muscles sollicités et leur importance relative sont: - Les muscles de la régions pelvienne (extenseur lombaire, fessiers, etc) 30%. - Les ischios jambiers 25%. - Les quadriceps 15%. - Les extenseurs du pied 15%. - Les muscles de la ceinture scapulaire ( pectoralis, biceps, deltoïdeus) 20%. - Autres (stabilisateurs, fixateurs) 5%. On distingue deux types d'exercices en musculation: l'exercice combiné et l'exercice localisé. L’exercice combiné est un exercice qui requiert l’action coordinatrice de plusieurs groupes musculaires. Les épaulés, les arrachés, les « squats » et les soulevés en sont des exemples. Ces exercices sont prescrits pour des sports qui requièrent des sauts, des lancers, des projections et une certaine maîtrise d’habiletés motrices complexes. Les exercices combinés sont avantageux en terme d’économie de temps car, ils travaillent plusieurs groupes musculaires à la fois et minimisent l’incidence de blessures. Il arrive occasionnellement que les muscles stabilisateurs soient trop peu entraînés pour permettre une augmentation de la charge à l’exercice combiné. Le problème est corrigé en identifiant le muscle déficient et en l’entraînant spécifiquement à la fin de la séance. (Poliquin,1991) L’exercice localisé a une action spécifique. Les flexions de l’avant-bras sur le bras pour les biceps, les flexions et les rotations du tronc pour les abdominaux, les extensions du pied pour les muscles du mollet, représentent des exemples. Varier la charge (volume et intensité) n’est pas suffisante pour obtenir des résultats optimaux dans l’entraînement de la force. Il faut également changer la nature et la forme de l’exercice pour favoriser un gain optimal et éviter la monotonie. Pour le développement de la force maximale ou de la force-vitesse, on suggère deux à sept exercices par séance. En règle générale l'on retrouve en moyenne quatre à cinq exercices par séance d'entraînement si l’on s’entraîne 4 fois/semaine, alternant haut et bas du corps. Si la fréquence est limitée à 2 fois, regroupant haut et bas du corps dans la même séance, sept à huit exercices représentent la norme. Si le but poursuivi est le développement de la force d'endurance il ne faut pas dépasser dix à douze exercices par séance.

Page 22: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

22

L’ordre de recrutement des unités motrices est fixe pour un muscle effectuant un certain mouvement même si le taux de déploiement de la force et de la vélocité de contraction changent. (Desmedt et Godaux,1977) Toutefois dans le cas d’un changement de position Pearson (1974) ou dans le cas d’un muscle à fonctions multiples accomplissant divers mouvements Desmedt et Godaux (1977), l’ordre de recrutement est changé. Certaines unités motrices à l’intérieur d’un muscle ont un bas seuil de recrutement pour l’exercice « X » et un haut seuil pour l’exercice « Y ». Donc, un muscle n’atteindra pas son développement complet, tant et aussi longtemps qu’il ne sera pas exercé par tous les exercices possibles. (Sale,1987) La variété dans l’entraînement en force est un facteur important pour obtenir les effets d’adaptation physiologique optimaux. La variété des exercices permet d’éliminer une certaine stagnation de la force. Chez l’athlète de niveau avancé, les programmes d’entraînement en force perdent leur efficacité après seulement deux semaines, puisque l’organisme s’adapte très rapidement au stress d’entraînement. (Kulesza et Poliquin,1985) Concernant l’ordre séquentiel des exercices dans la séance de musculation, voici quelques conseils pratiques. - Travailler les grosses masses musculaires (charges lourdes) avant les petites. Cependant, pour des athlètes ayant un bon vécu en musculation, il existe une méthode ou un petit groupe musculaire est entraîné avant les plus gros afin de créer un effet de pré-épuisement sur ces derniers. (Poliquin,1991) - Les exercices à haute vélocité (exemple: arraché) doivent être exécutés en

premier parce que le système nerveux est frais et dispos. (Poliquin,1991)

- Ne solliciter pas plus de 3 fois (3 exercices) la même masse musculaire dans la

séance. (Poliquin,1991)

- Pour les débutants, il est préférable d'alterner un exercice du haut du corps avec un

exercice du bas du corps pour éviter une fatigue locale. (Poliquin,1991)

- Placer les exercices spécifiques pour les abdominaux vers la fin de la séance

car ils jouent un rôle de soutien dans de nombreux exercices. (Tanguay,1991)

- Travailler les fléchisseurs et les extenseurs d'une même articulation afin de maintenir

l'équilibre des forces autour de celle-ci évitant ainsi une possibilité de blessure

sportive. (Tanguay,1991)

- Porter une attention particulière aux membres supérieurs, au tronc et aux articulations dans l'entraînement de la force chez les filles. (Tanguay,1991) Voici à titre d’exemple, quelques exercices avec les muscles principaux et les muscles synergistes impliqués dans l’action.

Page 23: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

23

TABLEAU 19. Exercices communs et principaux muscles impliqués ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- Exercice Muscles principaux Synergistes ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- BAS DU CORPS Extension de la jambe Quadriceps ---------- Flexion de la jambe Biceps crural Jumeaux Poussée des jambes Quadriceps, fessiers Ischio-jambiers Flexion-extension des cuisses Quadriceps, fessiers Ischio-jambiers Fente avant Quadriceps, fessiers Ischio-jambiers Fente latérale Quadriceps, fessiers Ischio-jambiers Montée au banc Quadriceps Fessiers Élévation sur la pointe des pieds Jumeaux, soléaire ------------ ABDOMINAUX Redressement assis, jambes fléchies Illiopsoas Abdominaux Redressement assis, jambes surélevées Illiopsoas Abdominaux HAUT DU CORPS Abaissement aux barres parallèles Pectoral, triceps Deltoïde Développé couché Pectoral, triceps Deltoïde Développé couché incliné Pectoral, triceps Deltoïde Développé au dessus de la tête Deltoïdes, triceps Trapèze Élévation de la barre à la poitrine Trapèze Deltoïde, biceps Élévation de la barre à la poitrine, tronc fléchi Grand dorsal, rhomboïde Deltoïde, biceps ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Exercice Muscles principaux Synergistes Élévation à la barre Pectoral, grand dorsal grand rond, fléchisseurs Deltoïde de l’avant bras Extension des mains Extenseurs des mains ------------ Extension des bras à la

Page 24: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

24

machine, debout Triceps ------------ Flexion des avant-bras Biceps brachial Muscles des avant-bras Flexion des mains Fléchisseurs des mains -------------- Haussement des épaules Trapèze ------------- Poulie dorsale Grand dorsal Biceps Pression des doigts Fléchisseurs des doigts ------------- Renversé derrière la tête Pectoral, deltoïde Triceps MOUVEMENTS COMBINÉS « Dead lift » Majorité des muscles, sauf triceps/pectoraux Épaulé Majorité des muscles, sauf triceps/pectoraux Arraché Majorité des muscles, sauf triceps/pectoraux Hyper extension dorsale Lombaires, extenseurs Dorsaux Fessiers Tiré de Marion (1996). 5.1.6 Conseils pratiques Sécurité: Dans le but de prévenir les accidents et les blessures, nous recommandons que les athlètes s’entraînent en paire ou en petit groupe, et que l’exécution de l’exercice soit, en tout temps, supervisé par le partenaire d’entraînement. En fait, lorsque que vous enseigné l’exécution technique de l’exercice, démontrez simultanément le rôle du partenaire d’entraînement. De plus, nous recommandons un encadrement par un spécialiste certifié dans le domaine de la préparation physique (éducateur physique spécialisé dans l’entraînement de la force). L’augmentation de la charge d’entraînement ne peut se faire que lorsque la technique du mouvement est parfaitement maîtrisée et que l’athlète se sente confortable dans l’exécution du mouvement. Afin de faciliter l’apprentissage de l’exercice et de prévenir les blessures, l’exécution de l’exercice devrait être lente. Vérifier l’état de l’équipement avec lequel vous vous entraînez avant l’utilisation: lubrification/frotement ou roulement anormal, propreté, adhérence de la barre, solidité des appuis/supports. Ces petits détails, lorsque négligés peuvent mener à une blessure, voir même un accident très sérieux. A titre d’entraîneur, vous devez vous assurer que les procédures, en cas d’urgence, sont clairement identifiées et affichées à la vue de tous. No. de téléphone pour l’ambulance, trousse de premiers soins, etc. De plus, le personnel responsable de la supervision de la salle doit avoir une formation en premiers soins et en réanimation cardiaque et respiratoire (RCR). Motivation:

Page 25: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

25

L’entraînement avec un partenaire régulier (« buddy system ») ou en groupe s’avère encore aujourd’hui un moyen des plus efficaces pour garder l’athlète motivé lors des entraînements. La présence du spécialiste ou de l’entraîneur reflète l’importance accordée au développement de la force et rehausse la qualité de l’entraînement en permettant une communication directe athlète/responsable. Plusieurs stratégies visant la motivation de l’athlète peuvent être élaborées. Établir des objectifs à court, moyen et long terme. L’utilisation de la feuille de présence (assiduité), afficher les données recueillies lors des évaluations sont d’autres formes à utiliser. Récompenser l’athlète lors de l’atteinte des objectifs fixés (afficher la liste des membres du club sélect, remettre un T-shirt exclusif, etc ) sont des moyens approuvés et recommandés. Effet d’entraînement souhaité Les adaptations physiologiques sont causées par l’intensité (% 1 R.M.) et la durée du stimulus (tempo et nombre de répétitions). Il est également important de savoir que la fréquence d’entraînement/semaine est dictée par le temps requis pour atteindre une récupération complète (surcompensation). Habituellement une ou deux séries suffisent comme stimulus d'entraînement pour les débutants. Cependant après un certain temps, on devra augmenter le nombre de séries car le muscle se sera adapté à la charge. Plus l'athlète est avancé dans son développement, plus le nombre de séries est élevé pour obtenir les adaptations physiologiques recherchées. Le nombre de séries recommandé en musculation pour un athlète de volley-ball se situe entre 3 et 6 séries pour le développement de la force maximale et de la force vitesse. Par contre, même si l'on donne amplement de temps entre les séries pour la resynthèse des phosphagènes, le muscle, après quelques séries, deviendra fatigué au point où de moins en moins de répétitions pourront être faites avant épuisement. (MacDougall, 1986) De façon à maintenir une certaine qualité dans le stimulus d'entraînement, pas plus de 30-36 séries par séance sont requises pour le développement de l'hypertrophie musculaire ou le développement de la force d'endurance. Pour le développement de la force maximale, de meilleurs résultats sont obtenus si le nombre total de séries n'excède pas 20-25 pour la séance. (Poliquin,1991) Le nombre de séries est la norme de surcharge-clé pour contrôler le surentraînement. Si l'athlète n'a pas complètement récupéré d'un entraînement, il faut réduire le nombre de séries mais JAMAIS L�INTENSITÉ. 5.2 ENTRAÎNEMENT DES FILIÈRES ÉNERGÉTIQUES 5.2.1 Définition des termes

Endurance aérobie (capacité aérobie; endurance organique):

Page 26: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

26

Cette qualité permet à l'athlète de poursuivre des efforts de longue durée à des intensités sous-maximales sans fatigue excessive. (Gionet,1990) Selon de nombreux auteurs, une bonne base au niveau endurance aérobie permet l'entraînement par intervalle à intensité élevée, facilite et accélère la récupération entre les entraînements et les compétitions. Puissance aérobie maximale (P.A.M.): La puissance du système aérobie est mise en application dans des efforts optimaux de 4

à 10 minutes. Nous parlons alors de la consommation maximale d'oxygène (VO2 MAX.).

Cette période d'effort fait référence à l'endurance courte durée. Selon Gionet (1990) et

MacDougall (1988), la P.A.M. est d’une importance majeure en sports collectifs.

Vitesse d’exécution d’un enchaînement d’actions: La puissance du système anaérobie alactique est atteinte dans les cinq, six premières secondes d'un effort maximal. (Gionet,1990) Cet effort est caractérisé par des actions explosives. La force maximale, la vitesse maximale et la force-vitesse sont les fondements sur lesquels reposent les actions technico-tactiques dynamiques dans un échange avec l'adversaire. Cependant en volley-ball nous cherchons à atteindre la plus grande relation force/vitesse lors de l’exécution d’un enchaînement d’actions nécessitant une efficacité technique sanctionnée par les règles de jeu et un haut taux de réussite. Nous faisons alors référence à la vitesse contrôlée et non à la vitesse pure. Endurance spécifique au volley-ball: La réalité compétitive nous révèle un ratio temps actif / temps de repos de 1/1 ou 1/2. Ceci se traduit par un effort d’une durée moyenne de 4 à 7 secondes pour les athlètes avancés lors d’un échange avec l’adversaire suivi d’un temps de repos (actif ou passif) inférieure à 10 secondes avant que le ballon soit remis en jeu (si trois ballons sont utilisés pour le match). Cette séquence se répète pour toute la durée du match qui peut excéder deux heures. Ce cadre fait référence à l’endurance vitesse. 5.2.2 Endurance aérobie Ce système de production d'énergie est prédominant dans des activités sportives d'une durée de 3 à 4 minutes et plus. La méthode d'entraînement continue stresse la composante centrale du système aérobie et entraîne des modifications du muscle cardiaque. (Gionet,1990) TABLEAU 20. Protocole d'entraînement de l'endurance aérobie. Entraînement

continu.

VOLUME ou DURÉE: 30 à 60 minutes par séance

INTENSITÉ:

Moyenne à élevée 70 à 85% de la fréquence cardiaque maximale ou 60 à 80% de la P.A.M.

Page 27: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

27

FRÉQUENCE 3 séances minimum par semaine

SURCOMPENSATION: 48 heures

DURÉE DU PROGRAMME:

12 semaines minimum

MAINTIEN:

2 fois/semaine

MOYENS:

Exercice général - course à pied, cyclisme, ski de fond, ergocycle, patinage, etc.

Adapté de Marion et al.(1994). Alterner le volume (durée) d'une séance à l'autre. Après un entraînement en volley-ball (30 min.); la journée où il n'y a pas d'entraînement en volley-ball (60 min.).En règle générale la zone d’intensité minimale pour développer l’endurance aérobie chez les jeunes se situe entre 130-150 bpm. Cependant pour les sports d’endurance, chez les athlètes avancés qui s’entraînent depuis plusieurs années et possèdent une bonne base, il faut entre 150-165 bpm. pour provoquer les adaptations physiologiques souhaitées. 5.2.3 Puissance aérobie maximale

L'entraînement par intervalle améliore la P.A.M. en stressant la composante périphérique

(c'est-à-dire la capacité d'extraire un plus grand volume d'oxygène) lors de l'effort et la

composante centrale lors du repos actif. (Gionet,1990) Il existe deux types d'entraînement

de la P.A.M. par intervalles:

- Type 1: grande puissance fournie (courte durée, intensité optimale).

- Type 2: faible puissance fournie (plus grande durée, intensité élevée). L'entraînement par intervalles peut stimuler la P.A.M. qu'il soit de courte durée (< 1 min.) ou de plus grande durée (2 min. +). Voici selon Gionet (1990) les avantages des deux types d'entraînement. Type 1. Grande puissance fournie: - Sollicite les fibres à secousses rapides et améliore leurs capacités aérobies. - Permet aux muscles de préserver leur glycogène. - Système anaérobie lactique non sollicité mais ATP-CP. - O2 lié à la myoglobine et aux acides gras. - Favorise le développement du muscle cardiaque (parois). - Stresse le système aérobie (cardiorespiratoire) lors de l'exercice et lors du repos. Type 2. Faible puissance fournie: - Améliore la puissance aérobie maximale plus rapidement que le type 1. - Sollicite le système anaérobie lactique et peut améliorer sa capacité. - Diminue l'accumulation de l'acide lactique lors d'un travail sous-maximal donné.

Page 28: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

28

TABLEAU 21. Protocole d'entraînement de la P.A.M. type 1. Grande puissance fournie. Entraînement par intervalles.

VOLUME ou DURÉE:

50 à 120 minutes

INTENSITÉ:

Vitesse optimale d’exécution d’un enchaînement d’actions

DURÉE DE LA CHARGE (C):

10 à 15 secondes

DURÉE DU REPOS (R):

Égale à la charge

RAPPORT C/R:

Varie de 1/1 à 1/2 Exemples: C 15 s/R 15 s C 15 s/R 30 s

RÉPÉTITIONS/SÉRIES:

app. 50 échanges par set, 2 à 5 sets * Repos actif ou passif entre les échanges Repos passif entre les sets (2-3 min.)

FRÉQUENCE:

2-3 fois/semaine

SURCOMPENSATION:

48-72 heures

DURÉE DU PROGRAMME:

8 semaines minimum

MAINTIEN:

1 fois/semaine

MOYENS:

Exercice de compétition (exemple : « wash drill »)

Adapté de Marion et al. (1994). TABLEAU 22. Protocole d'entraînement de la P.A.M. type 2. Faible puissance

fournie. Entraînement par intervalles.

VOLUME ou DURÉE: 45 à 150 minutes

INTENSITÉ:

Très élevée, 85-90% de la fréquence cardiaque maximale

DURÉE DE LA CHARGE (C):

2 à 3 minutes

DURÉE DU REPOS (R):

Égale à la charge.

RAPPORT C/R:

Varie de 1/1 à 2/1 Exemples: C 2 1/2 min./R 2 1/2 min. C 3 min./R 1 1/2 min.

RÉPÉTITIONS/SÉRIES:

5 à 8 réps. et 2 à 3 séries * Repos entre les reps. - marcher * Repos entre les séries - actif (intensité légère) et passif 5 à 10 minutes

FRÉQUENCE:

2 fois/semaine

Page 29: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

29

SURCOMPENSATION: 72 heures

DURÉE DU PROGRAMME: 8 semaines minimum

MAINTIEN:

1 fois/semaine

MOYENS:

escaladeur; ergocycle, course,

Adapté de Marion et al.(1994). Entraînement de type 1: il faut éviter une baisse trop prononcée de la performance entre les répétitions (échanges) et les sets. Entraînement de type 2: exige une très grande motivation de l'athlète et un haut niveau de tolérance à supporter l'acide lactique. Pour créer les adaptations physiologiques souhaitées, il faut que la fréquence cardiaque-cible atteigne 170-185 b./min. dans l'exercice. Or, pour utiliser l'exercice de compétition, il faudrait faire répéter successivement une action dynamique plusieurs fois (exemples: 10 smashs successifs ou alterner contre et smash pour un total de 10 actions). Ce cadre de travail n'a aucun lien avec la réalité compétitive d'un échange avec l'adversaire. En utilisant l'exercice de compétition pour une durée continue de 2 à 3 min., l'athlète atteindrait un niveau de fatigue qui aurait fort probablement des répercussions sur l'exécution correcte du geste et sur l'efficacité en terme de résultat, de précision. Le temps d'entraînement est trop précieux, il faut l'exploiter à des fins de perfectionnement technico-tactique et non à des fins corollaires. En vue de respecter le principe de spécificité de l'entraînement en volley-ball nous recommandons de procéder à l'entraînement de la P.A.M. type 2, hors gymnase utilisant l'escaladeur, l'ergocycle ou la course. Si vous avez une séance quotidienne en volley-ball et que vous devez en sus développer ou maintenir la force musculaire, il est préférable à mon avis d’intégrer l’entraînement de la PAM type 1, à l’entraînement technico-tactique lors des sommets d’intensité durant la semaine. 5.2.4 ESTIMATION DE L’INTENSITÉ D’UN EXERCICE DE TYPE AÉROBIE À PARTIR DE MESURES DE LA FRÉQUENCE CARDIAQUE La charge d’entraînement à des intensités sous-maximales devrait être déterminée de façon individuelle. Lors d’entraînement de groupe à une même intensité absolue, le temps d‘atteindre et de maintenir (effort) un seuil spécifique de FC peut varier considérablement d’un individu à l’autre. (Marion et al.1994) Parmi les différentes formules proposées, la formule de Karvonen ou de la réserve cardiaque semble être la plus fiable. Karvonen (1988) cité par Marion et al. a proposé une formule visant à estimer l’intensité d’un exercice de type aérobie, exprimée en fonction des pourcentages de la P.A.M. ou du VO2max. %P.A.M.= FC effort - FC au repos___________________

Page 30: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

30

FC max. - FC au repos Pour utiliser cette formule il faut connaître avec précision la FC au repos et la FC max. La FC au repos peut être déterminée pendant le sommeil à l’aide d’un moniteur cardiaque. On peut également l’identifier au réveil. Par contre, il faut éviter de prendre la FC immédiatement après la sonnerie du réveil. De plus, il est préférable que le corps soit allongé pour mesurer la FC au repos. Pour déterminer la FC max. il existe plusieurs méthodes. Le test maximal progressif de type continu comme le Léger-Boucher représente une façon. Cependant, nous préférons le test « répétitions d’efforts maximaux ». Il s’agit de produire 6 à 8 efforts maximaux d’une durée de 30 secondes, entrecoupés d’une période de récupération active de 20 à 30 secondes. Un échauffement complet avant d’aborder le test est un pré-requis. La FC devrait être enregistrée après chaque répétition. La plus haute valeur obtenue correspond à la FC max. du sujet. La formule �220 – l’âge� ne devrait pas être utilisée pour estimer la FC max. chez les athlètes à cause des variations interindividuelles importantes qui peuvent être observées dans chaque groupe d’âge. (Marion et al.1994) 5.2.5 VITESSE D’EXÉCUTION D’UN ENCHAÎNEMENT D’ACTIONS (S.A.A.) Le système anaérobie alactique (ATP-CP) est la source d'énergie immédiate. Il prédomine lors d'un effort maximal de courte durée (5-6 s). La méthode d'entraînement en vue d'améliorer la puissance anaérobie alactique (P.A.A.) est celle par intervalles courts. L'objectif de ce type d'entraînement est de rendre l'athlète plus puissant et plus rapide avec un effort décroissant pour réaliser la tâche d'entraînement. Voici selon Gionet (1990), les pré-requis à l'entraînement du système anaérobie alactique: - Une bonne base d'endurance aérobie pour faciliter la régénération des réserves

ATP-CP. - Une puissance aérobie maximale adéquate. - Un développement de base de la force musculaire et de la flexibilité. - Une maîtrise des S.F.M. de base. TABLEAU 23. Protocole d'entraînement de la vitesse d’enchaînement d’actions.

Entraînement par intervalles.

VOLUME ou DURÉE: 30 à 60 minutes

INTENSITÉ:

Vitesse optimale d’exécution

DURÉE DE LA CHARGE (C):

5 à 6 s

DURÉE DU REPOS (R):

Travail par vagues ou à la file permettant un travail de qualité axé sur l’exécution technique correcte et un haut taux de réussite. Récupération passive entre les répétitions. Entre les séries, récupération active, 5 à 10 min.

Page 31: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

31

RAPPORT C/R:

1:12 à 1:20 Récupération complète entre les répétitions

RÉPÉTITIONS/SÉRIES:

8 à 10 répétitions et 4 à 5 séries. 32 à 50 reps./séance

FRÉQUENCE:

2 à 3 fois/semaine

SURCOMPENSATION:

24 à 36 heures

DURÉE DU PROGRAMME:

8 à 12 semaines

MAINTIEN:

1 fois/semaine

MOYENS:

Exercice de compétition (tâches technico-tactique)

Adapté de Marion et al.(1994). Le critère de suffisance d'une séance se manifeste par une baisse marquée de la performance entre les répétitions, entre les séries. Ne jamais effectuer un entraînement de vitesse quand l'athlète est fatigué. La

régénération d'ATP-CP entre les répétitions doit être complète. (Gionet,1990)

Il faut se rappeler qu'un athlète peut exécuter un exercice intense qu'à la vitesse que lui permet sa technique. Gain possible de 5 à 15 %. (Gionet,1990) Pour créer les adaptations physiologiques souhaitées au niveau de la S.A.A., l'athlète doit fournir un effort maximal (à fond de train) allant jusqu’à 15 secondes et récupérer passivement pendant 2 à 3 min. avant d'être sollicité à nouveau. Ces deux conditions ne se retrouvent pas en match. Il devient très difficile sur le plan organisationnel et sur le plan méthodique de travailler systématiquement la P.A.A. en volley-ball. On s'éloigne trop du principe cherchant à optimiser le temps de formation/perfectionnement technico-tactique à cause du repos accordé entre les répétitions. Nous recommandons plutôt de travailler la VITESSE d'exécution (vitesse gestuelle) dans un profil d'actions qui reflète la réalité compétitive. Utilisons comme moyen l'exercice d'enchaînement d'actions et l'exercice complexe axé sur l'entraîneur en travaillant par vagues de quelques joueurs. L'intensité optimale dans un exercice se traduit par la plus grande relation force-vitesse dispensée par l'athlète pour accomplir convenablement la tâche d'entraînement tout en maintenant une efficacité technico-tactique élevée (précision) et sans détérioration de l'exécution motrice. 5.2.6 Endurance spécifique au volley-ball Chez les jeunes, la réalité compétitive en volley-ball reflète des échanges moyens de 7 à 12 s avec un repos de 10 à 16 s entre les échanges. Ce rapport C/R correspond à un ratio 1/1 à 1/2. Par contre chez les athlètes avancés les échanges moyens sont d’une durée de 4 à 7 s avec un repos inférieur à 10 s si trois ballons sont utilisés pour le match. Alors, pour préparer l'équipe à la performance, il faut créer des conditions à l'entraînement qui se rapprochent ou dépassent les exigences de la compétition. Il faut s'assurer d'un temps actif égal ou supérieur à l’échange moyen avec un temps de repos conforme à la

Page 32: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

32

compétition et ce, pour toute la durée de la séance d’entraînement. À titre de moyen, l'entraîneur introduit rapidement un deuxième ballon, dès que l'échange entre les deux camps est terminé. Ceci permet de prolonger le temps actif des joueurs sans interruption prolongée. On peut également placer un panier de ballons dans la zone de service afin de réduire le temps de repos entre les mises en jeu réglementaires. TABLEAU 24. Protocole d'entraînement de l'endurance spécifique au volley-ball. Entraînement par intervalles.

VOLUME ou DURÉE:

25 à 120 min. et plus

INTENSITÉ:

Vitesse optimale d’exécution

DURÉE DE LA CHARGE (C):

5 à 15 s

DURÉE DU REPOS (R):

Approximativement 10 s

RAPPORT C/R:

2/1 à 1/1

RÉPÉTITIONS/SÉRIES:

Minimum de 50 échanges par set; 2 à 5 sets

FRÉQUENCE:

À tous les entraînements dans le microcycle de compétition modélisée en période de compétition

DURÉE DU PROGRAMME:

Période de compétitions principales

MOYENS:

Exercice complexe; jeu modifié; jeu dirigé; match inter-équipe

2 heures et plus lors des sommets d'intensité dans le microcycle. 25 à 50 min. (1set ou 2) si moins de 72 heures avant la compétition. 5.3 ENTRAÎNEMENT EN PARALLÈLE DE LA FORCE MUSCULAIRE ET DE L’ENDURANCE AÉROBIE La littérature actuelle sur la périodisation de l’entraînement sportif révèle qu’il est très fréquent de retrouver en période préparatoire ou en période de transition, le développement en parallèle de la force musculaire et du système aérobie. Depuis dix à

Page 33: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

33

quinze ans les études sur le sujet visent essentiellement à découvrir s’il y a source de conflit ou d’interférence dans l’entraînement simultané ou successif de ces deux qualités. Certaines études ont démontré que le développement de la force est compromis mais que le développement de l’endurance aérobie n’est pas entravé lors de l’entraînement en parallèle Bell et al. (1991), Craig et al. (1991), Dudley et Djamil (1985), Hennessy et Watson (1994), Hickson (1980), Hunter et al. (1987), Kraemer et al. (1995), Sale et al. (1990). Par contre, quelques études révèlent qu’il n’y a pas d’interférence. L’entraînement en parallèle de la force et du système aérobie permet d’améliorer les deux qualités de façon significative Abernethy et Quigley (1993), Bell et al. (1990), McCarthy et al. (1995), Nelson et al (1990), Paavolainen et al. (1991), Sale et al. (1991), Volpe et al. (1993). Si l’approche successive par bloc de concentration de travail sur une qualité à la fois est utilisée, l’étude de Hunter et al. (1987) rapporte que le développement préalable de l’endurance aérobie pourrait accroître les gains en force d’un programme subséquent. Cependant les données publiées par Bell et al. (1988) révèlent le contraire. Le développement préalable de l’endurance peut nuire aux gains en force à haute vélocité. Quand l’objectif d’entraînement consiste à maintenir les acquis d’une qualité tout en développant l’autre, Hunter et al. (1987), Nakao et al. (1995) ont démontré que le maintien d’une certaine endurance de base (aérobie) n’entrave pas le développement en parallèle de la force. D’autre part, l’étude de Bell et al. (1993) souligne qu’il est possible de maintenir les gains en force avec une fréquence d’entraînement réduite (1 ou 2 fois/sem.) tout en accentuant le développement du système aérobie. La recherche de Paavolainen et al. (1991) sur les skieurs de fond rapporte qu’il est possible d’améliorer la force explosive sans pour autant nuire à l’entraînement des qualités aérobies. Des exercices pliométriques, des sauts, des mouvements spécifiques avec charges réduites et une vitesse d’exécution élevée complétaient un programme ou la dominante primaire à l’entraînement était l’endurance aérobie. L’agencement des tâches d’entraînement dans la micro/mésostructure fait également l’objet de quelques études. Les données d’Abernethy (1993) et de Sale et al. (1990) confirment les publications des spécialistes en périodisation Martin (1980) et Platonov (1988) concernant le moment d’entraînement de la force et de l’endurance aérobie. En effet, l’entraînement de la force doit être effectué dans un état frais et dispos (sans fatigue) si l’on recherche le développement optimal de cette qualité. Par contre, l’endurance aérobie peut être entraînée dans un état de récupération incomplète. De plus, l’étude de Sale et al. (1990) rapporte que l’entraînement de la force et de l’endurance le même jour peut diminuer les gains en force (mais pas l’hypertrophie) par comparaison avec un programme axé sur le développement de chaque qualité les jours alternatifs. Abernethy (1993) confirme cet énoncé en notant une réduction faible mais significative de la force après l’entraînement continu à intensité faible de l’endurance aérobie et l’entraînement par intervalles avec une intensité augmentant graduellement et progressivement jusqu’à la limite (100%). Par contre, la recherche de Collins et Snow (1993) sur l’ordre séquentiel des séances d’entraînement quotidien (endurance avant ou après la force) ne semble pas avoir de répercussions sur le développement de l’une ou l’autre qualité.

Page 34: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

34

Une mise en garde s’avère essentielle car la plupart des études portant sur l’entraînement parallèle de la force musculaire et de l’endurance aérobie ont impliqué des sujets sédentaires ou peu entraînés. Le volume d’entraînement effectué est inférieur à ce qu’accomplit un athlète avancé afin d’obtenir les adaptations physiologiques souhaitées aboutissant à des gains significatifs. La durée du projet variant de 6 à 12 semaines, ne reflète pas la réalité de l’athlète s’entraînant à l’année longue. Malgré les limites mentionnées, Marion et Johnson (1996) font ressortir certaines tendances méritant une attention particulière de la part de l’entraîneur sportif. - L’entraînement en parallèle de la force et du système aérobie permet d’améliorer

chaque qualité de façon significative pour une durée de six à dix semaines. - Cette forme de travail ne semble pas limiter le développement de l’endurance aérobie. - Les gains en force sont compromis au bout de quelques semaines quand les charges

sont élevées (85% d�1R.M. et plus) ou lorsque la vitesse de contraction est dynamique (accélération). Ceci est particulièrement vrai si parallèlement l’entraînement aérobie se fait à grand volume et intensité élevée (150-165 bpm). Par contre, l’entraînement de la force lente en hypertrophie où la force d’endurance semble complémentaire à l’entraînement de l’endurance aérobie Arnett (1993).

En volley-ball, la force initiale et la force explosive (accélération) sont des déterminants majeurs qui affectent la performance. Il est reconnu que les fibres à contraction rapide produisent rapidement la force nécessaire (tension maximale) à l’impulsion dynamique mais se fatiguent vites. D’autre part, les fibres à contraction lente atteignent plus lentement une tension maximale mais résistent mieux à la fatigue. Or, l’entraînement de la force lente avec des charges d’une intensité moyenne et un nombre élevé de répétitions engendre l’hypertrophie des fibres à contraction rapide et altère la protéine contractile de sorte que la fibre reflète progressivement les caractéristiques de la fibre à contraction lente: capacité accrue à résister à la fatigue et un temps plus long avant d’atteindre la tension maximale. Ceci s’opère grâce aux changements dans les filaments de myosine. (Arnett,1993) La conversion des fibres à contraction rapide en fibres à contraction lente semble contre-indiquée pour les sports qui requièrent force/vitesse et endurance. Sur le plan pratique, l’interprétation de cet énoncé signifie qu’un athlète impliqué dans un programme d’entraînement visant le développement de la force maximale (système nerveux) ou de la force/vitesse (initiale et explosive), ne devrait pas développer en parallèle le système aérobie à haute intensité, mais seulement maintenir cette qualité à intensité moyenne.

5.4 QUALITÉS PHYSIQUES ET L'ÂGE DES ATHLÈTES

La littérature scientifique fait état de l'augmentation de la performance autant chez les enfants d'âge scolaire précoce que chez les pré-adolescents et les adolescents dans diverses disciplines sportives. Les gains étaient reliés directement à l'entraînement

Page 35: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

35

physique et en particulier à l'entraînement en musculation. (N.S.C.A. 1985) Brzycki (1989) rapporte que la musculation semble réduire l’incidence de blessures sportives de nature traumatiques et microtraumatiques. Contrairement à l’opinion populaire, la force peut être développée à toutes les étapes de la croissance des jeunes N.S.C.A. (1985), American Academy of Pedriatics (1990), Weineck (1992). Cependant la supervision et la vigilance sont de rigueurs. Dans l’entraînement de l’enfant et de l’adolescent, la capacité de l’appareil osseux, cartilagineux, tendineux et ligamentaire est un facteur limitatif à la préparation physique. Les structures de l’appareil locomoteur passif sont en pleine croissance et n’ont pas encore la résistance de celles des adultes. (Weineck,1992) Il ne faut jamais perdre de vue que l’enfant n’est pas un petit adulte. L'objectif premier est de développer des habitudes d'entraînement visant la préparation physique qui supporte les qualités perceptivo-cinétiques. PUBERTÉ La puberté est marquée par une série de changements physiologiques qui modifient la performance. L'entraîneur conscient de ces modifications peut planifier son entraînement de façon à tirer profit des périodes d'entraînabilité maximale des qualités musculaires et organiques tout en évitant d'accentuer certaines qualités contre-indiquées en fonction l'âge biologique des participants. Caractérisé par la croissance en longueur, la puberté est la période d'entraînabilité maximale pour l'endurance aérobie et l'endurance musculaire. L'allongement des fibres musculaires, l'augmentation de la cavité interne du ventricule parallèlement à la diminution de la fréquence cardiaque induisent une augmentation du volume d’éjection systolique d'où l'élévation de la capacité d'endurance. (Weineck,1990) L'amélioration de l'endurance aérobie est très importante puisqu'elle sert de base au travail des autres qualités physiques. De plus, l'endurance aérobie favorise et accélère la récupération entre les séances d'entraînement et les performances de compétition. (Gionet,1990) L'endurance musculaire sert de fondement à l'introduction et à l'initiation d’un programme de musculation. Cette qualité musculaire vise à repousser l'apparition de la fatigue en fin de rencontre sportive. La puberté représente également la période d'entraînabilité maximale de la flexibilité. Les changements physiologiques encourus sont, dans une certaine mesure, responsables de la réduction de l'extensibilité des muscles. (Tanguay, 1987) Par conséquent, un entraînement visant la flexibilité est requis surtout au niveau de la colonne vertébrale et de l'articulation coxo-fémorale. (Weineck,1990) Bien que cette qualité connaisse son potentiel de développement optimal entre 11 et 13 ans, il est vital de poursuivre l'entraînement de la flexibilité pendant toute la carrière de l'athlète. La flexibilité joue un rôle essentiel dans la prévention des blessures, l'amélioration des habiletés coordinatrices et l'expression artistique. ADOLESCENCE

Page 36: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

36

L'adolescence est caractérisée par l'accroissement de la masse musculaire. C'est une période très propice au travail de la force musculaire, de la puissance musculaire (force vitesse) et des capacités de coordination. (Tanguay,1987) De plus, le travail à dominance anaérobie peut s'intensifier grâce à l'influence de l'hormone sexuelle et de la testostérone. (Weineck,1990) À cause de ces changements physiologiques, la vitesse connaît un gain important. L'adolescence représente également "l'âge d'or" pour la formation technico-tactique car l'apprentissage et le perfectionnement des savoir-faire moteurs reposent sur les qualités physiques spécifiques énumérées dans ce paragraphe. ADULTE La croissance est complétée. Théoriquement, dans le profil d'évolution du participant au sein de l'activité sportive nous sommes rendus à l'étape de l'entraînement d'athlètes avancés. Certes, on doit améliorer les qualités fonctionnelles de l'organisme (préparation physique générale), mais la préparation physique doit surtout répondre aux exigences de la discipline sportive, au caractère et à la spécificité de la compétition. TABLEAU 25. Développement des qualités physiques et l'âge des athlètes

Garçons

Filles

PUBERTÉ

Benjamin

Endurance aérobie Force d'endurance (poids du corps) Flexibilité

Endurance aérobie Force d'endurance (poids du corps) Flexibilité

Cadet

Endurance aérobie Force d'endurance (faible résistance: 30% max.) Flexibilité

Endurance aérobie Système anaérobie Force d'endurance (30% max.) Force générale (résistance moy.: 60-65% max.) Flexibilité Vitesse gestuelle + coordination Agilité

ADOLESCENCE

Juvénile

Système anaérobie Force générale (60-65% max.) Flexibilité Vitesse gestuelle+ coordination Agilité

Système anaérobie P.A.M. (sollicitée lors des sommets d’intensité) Force maximale (acc./int.) Force/vitesse (pliométrie) Flexibilité Vitesse gestuelle + coord. Agilité

Junior

Système anaérobie

Système anaérobie

Page 37: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

37

P.A.M. (sollicitée lors des sommets d’intensité) Force maximale (acc./int.) Force/vitesse (plyométrie)

P.A.M. (sollicitée lors des sommets d’intensité) Force maximale (système nerveux) Force/vitesse (avec surcharge)

Adapté de Tanguay (1987). 5.5 PÉRIODISATION DES QUALITÉS PHYSIQUES

Il est évident que toutes les qualités physiques abordées dans ce chapitre ne peuvent pas être entraînées en même temps. Il s'agit ici de déterminer le MOMENT de développement de ces qualités à l'intérieur d'un macrocycle d'entraînement et de compétition. Un macrocycle englobe trois périodes: préparatoire, de compétition et de transition. La littérature actuelle sur la périodisation de l’entraînement nous révèle l’ordre séquentiel suivant. Filières énergétiques

Période préparatoire 1: endurance aérobie et puissance aérobie maximale.

Période préparatoire 2: vitesse optimale d’exécution d’un enchaînement

d’actions dans une phase temporaire et partielle de jeu.

Période de compétition principale: endurance spécifique au volley-ball. Force

Période préparatoire 1: force générale et maximale.

Période préparatoire 2: force-vitesse (initiale et explosive).

Période de compétition principale: maintien de la force musculaire. Ce cadre de travail, s'applique-t-il à tous les niveaux d'âge du participant? Tient-il compte

de la nature et de la structure de la compétition en volley-ball? L’interférence possible

entre le développement en parallèle du système aérobie et de la force maximale est-elle

prise en considération? Non. Voici une suggestion concernant la périodisation des qualités

physiques en fonction de l'âge des athlètes.

Dans le contexte du volley-ball scolaire québécois, la saison de compétition officielle débute en octobre-novembre. Or, il est impensable de pouvoir hausser les qualités physiques et de les harmoniser pour une performance élevée à l'intérieur d'une période de six à huit semaines. Si, en tant qu'entraîneur, vous êtes intéressé au développement à long terme des athlètes que vous encadrez, il va falloir sacrifier quelques compétitions

Page 38: PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - · PDF file2 La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique

38

majeures avant Noël, afin de procéder à une préparation méthodique et systématique des facteurs de l'état d'entraînement. Pour les jeunes nous proposons le cadre opérationnel suivant:

Période préparatoire 1: août, septembre et octobre.

Période préparatoire 2: novembre et décembre.

Période de compétition principale: janvier à avril/mai. Pour les athlètes avancés (universitaire)

Période préparatoire 1: mai, juin, juillet, août.

Période préparatoire 2: septembre, octobre.

Période de compétition principale: novembre à février/mars. TABLEAU 26. Périodisation des qualités physiques / âge Entraînement de jeunes P.P.1 P.P.2 P.C. Endurance aérobie Vitesse variée Endurance spécifique Force d’endurance F/V: pliométrie Maintien de la force (sauts à partir du sol) Entraînement d’athlètes avancés P.P.1 P.P.2 P.C. Endurance spécifique Vit. optimale Endurance vitesse (V.B. extérieur) Maintien endurance aérobie (E.A.) Maintien E.A. Endurance spécifique Intensité moyenne lntensité moy. Force générale Pliométie Maintien F/V Force maximale F/V avec surcharge Maintien force lente Maintien force lente Pliométrie à proscrire