protocole neurophysiologique pour l’identification peropératoire du niveau de la lésion après...

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S368 88 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique quences de grincement préalablement enregistrées sur patients ou relevées dans la littérature. Les fréquences naturelles des compo- sants fémoraux sont très proches des fréquences de grincement observées. En situation de frottement important lié à la rupture du film de lubrification, la simulation numérique met en évidence l’excitation de nombreuses fréquences de vibrations dans le pivot fémoral, et à partir d’un niveau critique de friction, s’y produit une conjugaison de deux vibrations (ou couplage), à l’origine d’une puissante vibration audible. La géométrie et le matériau du pivot fémoral ont un rôle dans la perception du grincement. En revanche, la cupule (dessin et matériau) et les composants en céramique ont une influence mineure sur la dynamique du système mais jouent un rôle essentiel dans la genèse du phénomène en créant les condi- tions d’une mauvaise lubrification et d’un frottement sec entre la tête et l’insert. Le squeaking peut être réduit cliniquement en agis- sant sur les facteurs dégradant le frottement (edge loading, effet cames...). Faute de pouvoir agir sur la rupture de la lubrification et en dehors de conditions pathologiques, la suppression ou la réduc- tion de l’émission sonore à des niveaux ou fréquences non audibles est maintenant réalisable en modifiant les caractéristiques méca- niques du pivot fémoral (matériau, géométrie, raideur). Ce modèle peut être utilisé pour identifier les pivots favorisant la survenue d’un squeaking. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.248 342 Protocole neurophysiologique pour l’identification peropératoire du niveau de la lésion après blessure de la moelle épinière lors de chirurgie de la colonne. Une nouvelle méthode expérimentale sur porcs Pedro Domenech , Jesus Burgos , Genma De Blas , Maria Dolores Coves , Javier Cervera Hospital General Universitario de Alicante, Maestro Alonso 109, Alicante, Espagne Auteur correspondant. Introduction.— La blessure peropératoire de la moelle épinière est une complication aux conséquences cliniques potentiellement importantes. Dans de nombreux cas, l’identification peropératoire de niveau de la lésion peut permettre la décompression immé- diate de la moelle, augmentant les possibilités de récupération ultérieure. Cette étude présente une nouvelle méthode neurophy- siologique testée expérimentalement sur un modèle porcin. Matériel et méthodes.— L’expérience incluait 5 cochons industriels. On effectuait des laminectomies bilatérales pour exposer la moelle épinière en D4—D5, D7—D9 et D12—D13. Des vis pédiculaires étaient insérées en D5, D7, D9 et D12. Quatre cathéters épiduraux étaient placés en souslaminaire pour l’enregistrement neurophysiologique en D3, D6, D11 et L1. Les techniques neurophysiologiques réalisées étaient : — potentiels évoqués moteurs moelle-moelle entre les cathéters épiduraux ; — enregistrement du potentiel sensoriel épidural après stimulation d’un nerf mixte de la pate ; — enregistrement de l’onde D motrice dans les cathéters épiduraux après stimulation transcraniale ; — stimulation par train d’impulsion des quatre vis et enregistrement des réponses dans les cathéters épiduraux. Après enregistrement de base, la moelle épinière était sectionnée au bistouri au niveau du pédicule D8 et l’étude neurophysiologique était répétée pour déterminer le niveau de la lésion. Résultats et discussion.— Dans tous les cas, il y avait un manque de potentiel moteur caudal moelle-moelle quand la moelle épinière était stimulée juste au-dessus de la section. Les potentiels senso- riels épiduraux étaient normaux dans les deux niveaux caudaux à la section de la moelle et absent dans les deux segments crâniens à la section. L’onde D motrice était complètement normale aux niveaux au-dessus de la lésion, et absente aux deux segments caudaux. La stimulation par train d’impulsion des vis en position crânienne par rapport à la section de la moelle montrait une réponse caudale dans les cathéters épiduraux distaux dans trois cas. Conclusions.— Il est possible d’identifier en peropératoire le niveau de lésion de la moelle épinière par des méthodes neurophysiolo- giques. Les techniques de stimulation moelle-moelle, les potentiels évoqués sensoriels épiduraux et l’onde D enregistrée à divers niveaux permet d’identifier l’emplacement exact de la lésion de la moelle épinière. La technique de stimulation des vis par train d’impulsion est moins précise dans la détermination du niveau de la blessure. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.249 343 Mesure peropératoire du flux sanguin de la moelle épinière avec laser doppler de haute résolution. Intérêt du monitoring neurophysiologique de la moelle épinière Pedro Domenech , Jesus Burgos , Laura Mu˜ noz , Eduardo Hevia , Gabriel Piza , Ignaci Sanpera , Carlos Barrios Hospital General Universitario de Alicante, Maestro Alonso 109, Alicante, Espagne Auteur correspondant. Le Laser Doppler de Haute Résolution (HRLD) peut détecter une diminution du flux sanguin de la moelle (FSM) produit par une compression jusqu’à de 2,3 cm au-dessus du site de compression. Cette limite questionne son utilité comme méthode de monito- ring de toute la moelle épinière. Les changements du monitoring neurophysiologique (MN) apparaissent seulement quand il y a arrêt complet du FSM, donc en cas de lésions très sévères. Introduction.—La mesure du FSM peropératoire par HRLD pourrait améliorer le monitoring de la moelle épinière. Cette étude évalue la diminution du FSM nécessaire pour provoquer des changements neurophysiologiques. Méthodes.— On réalisait chez 6 porcs industriels (poids moyen 31 kg) une laminectomie exposant le sac dural de D3 à D13. On appliquait une compression progressive de l’ordre de 1 mm/2 min avec une pince de compression de 5 mm de large. On enregistrait le FSM avec HRLD, pendant que le MN était enregistré par des cathéters épidu- raux au-dessus et en-dessous de la lésion (On produisait les PESS par une stimulation du nerf de la pate et PEM par onde D, avec stimulation transcranienne). On mesurait les modifications du FSM et les changements du MN après chaque compression. L’étude se terminait quand les potentiels MN disparaissaient. Résultats.— Le diamètre de la moelle épinière à D8 était de 7,3 mm. Quand on effectuait une compression de 2 mm, le FSM distal aug- mentait et on n’observait pas de changements du MN. Cependant, quand la compression atteignait 5 mm, le FSM disparaissait au niveau de compression et diminuait juste en dessous. Au contraire, le MN était toujours présent, bien que plus lent. Avec une compres- sion de 6 mm, le MN disparaissait. Les changements du FSM étaient détectés seulement jusqu’à 2,3 cm au-dessus du site de compres- sion, avec un le FSM normal pour le reste de la moelle épinière. Conclusions.— Les changements du FSM secondaires à une compres- sion mesurée par HRLD, étaient détectés seulement jusqu’à 2,3 cm de distance de la lésion. L’étendue du réseau vasculaire de la moelle épinière pourrait expliquer pourquoi une compression locale n’a pas d’effet sur le flux sanguin en aval. Ces donnés remettent en ques- tion le rôle définitif de l’isquémie dans le développement de lésion

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S368 88e réunion annuelle de la Société francaise de chirurgie orthopédique et traumatologique

quences de grincement préalablement enregistrées sur patients ourelevées dans la littérature. Les fréquences naturelles des compo-sants fémoraux sont très proches des fréquences de grincementobservées. En situation de frottement important lié à la rupturedu film de lubrification, la simulation numérique met en évidencel’excitation de nombreuses fréquences de vibrations dans le pivotfémoral, et à partir d’un niveau critique de friction, s’y produitune conjugaison de deux vibrations (ou couplage), à l’origine d’unepuissante vibration audible. La géométrie et le matériau du pivotfémoral ont un rôle dans la perception du grincement. En revanche,la cupule (dessin et matériau) et les composants en céramique ontune influence mineure sur la dynamique du système mais jouent unrôle essentiel dans la genèse du phénomène en créant les condi-tions d’une mauvaise lubrification et d’un frottement sec entre latête et l’insert. Le squeaking peut être réduit cliniquement en agis-sant sur les facteurs dégradant le frottement (edge loading, effetcames. . .). Faute de pouvoir agir sur la rupture de la lubrification eten dehors de conditions pathologiques, la suppression ou la réduc-tion de l’émission sonore à des niveaux ou fréquences non audiblesest maintenant réalisable en modifiant les caractéristiques méca-niques du pivot fémoral (matériau, géométrie, raideur). Ce modèlepeut être utilisé pour identifier les pivots favorisant la survenued’un squeaking.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.248

342Protocole neurophysiologique pourl’identification peropératoire duniveau de la lésion après blessure dela moelle épinière lors de chirurgie dela colonne. Une nouvelle méthodeexpérimentale sur porcsPedro Domenech ∗, Jesus Burgos , Genma De Blas ,Maria Dolores Coves , Javier CerveraHospital General Universitario de Alicante, Maestro Alonso 109,Alicante, Espagne∗Auteur correspondant.

Introduction.— La blessure peropératoire de la moelle épinièreest une complication aux conséquences cliniques potentiellementimportantes. Dans de nombreux cas, l’identification peropératoirede niveau de la lésion peut permettre la décompression immé-diate de la moelle, augmentant les possibilités de récupérationultérieure. Cette étude présente une nouvelle méthode neurophy-siologique testée expérimentalement sur un modèle porcin.Matériel et méthodes.— L’expérience incluait 5 cochons industriels.On effectuait des laminectomies bilatérales pour exposer la moelleépinière en D4—D5, D7—D9 et D12—D13. Des vis pédiculaires étaientinsérées en D5, D7, D9 et D12. Quatre cathéters épiduraux étaientplacés en souslaminaire pour l’enregistrement neurophysiologiqueen D3, D6, D11 et L1. Les techniques neurophysiologiques réaliséesétaient :— potentiels évoqués moteurs moelle-moelle entre les cathétersépiduraux ;— enregistrement du potentiel sensoriel épidural après stimulationd’un nerf mixte de la pate ;— enregistrement de l’onde D motrice dans les cathéters épidurauxaprès stimulation transcraniale ;— stimulation par train d’impulsion des quatre vis et enregistrementdes réponses dans les cathéters épiduraux.Après enregistrement de base, la moelle épinière était sectionnéeau bistouri au niveau du pédicule D8 et l’étude neurophysiologiqueétait répétée pour déterminer le niveau de la lésion.Résultats et discussion.— Dans tous les cas, il y avait un manque depotentiel moteur caudal moelle-moelle quand la moelle épinièreétait stimulée juste au-dessus de la section. Les potentiels senso-

riels épiduraux étaient normaux dans les deux niveaux caudaux à lasection de la moelle et absent dans les deux segments crâniens à lasection. L’onde D motrice était complètement normale aux niveauxau-dessus de la lésion, et absente aux deux segments caudaux. Lastimulation par train d’impulsion des vis en position crânienne parrapport à la section de la moelle montrait une réponse caudale dansles cathéters épiduraux distaux dans trois cas.Conclusions.— Il est possible d’identifier en peropératoire le niveaude lésion de la moelle épinière par des méthodes neurophysiolo-giques. Les techniques de stimulation moelle-moelle, les potentielsévoqués sensoriels épiduraux et l’onde D enregistrée à diversniveaux permet d’identifier l’emplacement exact de la lésion dela moelle épinière. La technique de stimulation des vis par traind’impulsion est moins précise dans la détermination du niveau dela blessure.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.249

343Mesure peropératoire du flux sanguinde la moelle épinière avec laserdoppler de haute résolution. Intérêtdu monitoring neurophysiologique dela moelle épinièrePedro Domenech ∗, Jesus Burgos , Laura Munoz ,Eduardo Hevia , Gabriel Piza , Ignaci Sanpera ,Carlos BarriosHospital General Universitario de Alicante, Maestro Alonso 109,Alicante, Espagne∗Auteur correspondant.

Le Laser Doppler de Haute Résolution (HRLD) peut détecter unediminution du flux sanguin de la moelle (FSM) produit par unecompression jusqu’à de 2,3 cm au-dessus du site de compression.Cette limite questionne son utilité comme méthode de monito-ring de toute la moelle épinière. Les changements du monitoringneurophysiologique (MN) apparaissent seulement quand il y a arrêtcomplet du FSM, donc en cas de lésions très sévères.Introduction.—La mesure du FSM peropératoire par HRLD pourraitaméliorer le monitoring de la moelle épinière. Cette étude évaluela diminution du FSM nécessaire pour provoquer des changementsneurophysiologiques.Méthodes.— On réalisait chez 6 porcs industriels (poids moyen 31 kg)une laminectomie exposant le sac dural de D3 à D13. On appliquaitune compression progressive de l’ordre de 1 mm/2 min avec unepince de compression de 5 mm de large. On enregistrait le FSM avecHRLD, pendant que le MN était enregistré par des cathéters épidu-raux au-dessus et en-dessous de la lésion (On produisait les PESSpar une stimulation du nerf de la pate et PEM par onde D, avecstimulation transcranienne). On mesurait les modifications du FSMet les changements du MN après chaque compression. L’étude seterminait quand les potentiels MN disparaissaient.Résultats.— Le diamètre de la moelle épinière à D8 était de 7,3 mm.Quand on effectuait une compression de 2 mm, le FSM distal aug-mentait et on n’observait pas de changements du MN. Cependant,quand la compression atteignait 5 mm, le FSM disparaissait auniveau de compression et diminuait juste en dessous. Au contraire,le MN était toujours présent, bien que plus lent. Avec une compres-sion de 6 mm, le MN disparaissait. Les changements du FSM étaientdétectés seulement jusqu’à 2,3 cm au-dessus du site de compres-sion, avec un le FSM normal pour le reste de la moelle épinière.Conclusions.— Les changements du FSM secondaires à une compres-sion mesurée par HRLD, étaient détectés seulement jusqu’à 2,3 cmde distance de la lésion. L’étendue du réseau vasculaire de la moelleépinière pourrait expliquer pourquoi une compression locale n’a pasd’effet sur le flux sanguin en aval. Ces donnés remettent en ques-tion le rôle définitif de l’isquémie dans le développement de lésion