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ProMa gazine Magazine trimestriel / 3.11 / juillet - août - septembre 2014 votre maillon de la solidarité! L’école, un îlot de stabilité 15,2 millions. C’était le nombre de réfugiés à travers le monde début 2013. Pour vous donner une idée: les Pays-Bas comptent 16 millions d’habitants. Ce sont les pays en voie de développement, le Pakistan, le Tchad, l’Ethiopie et le Kenya en tête, qui en accueillaient la majeure partie. Le plus grand camp du monde est Dadaab dans le nord du Kenya. 500.000 Somaliens y séjournent ac- tuellement. Jour après jour, ces 15,2 millions de gens ont besoin d’eau, de nourriture et de soins de santé. Mais il y a plus. Les nombreux enfants et jeunes dans les camps doivent aller à l’école. Ces pays, à peine capables de donner accès à un enseignement de qualité à leur propre population, se voient donc confrontés à un grand groupe de nouveaux venus qui ont soif d’éducation. Mais comment est-ce que ça marche? Est-ce bien une priorité? Et cela se passe-t-il sans accroc? Caroline Medats Widad, une fille de six ans devant la tente de sa famille à Zaatari.

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Bulletin trimestriel de l'asbl Proma sur nos projets d'enseignement et de formation dans le Sud.

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ProMagazineMagazine trimestriel / 3.11 / juillet - août - septembre 2014

gazinegazine votre maillon de la solidarité!

L’école, un îlot de stabilité15,2 millions. C’était le nombre de réfugiés à travers le monde début 2013. Pour vous donner une idée: les Pays-Bas comptent 16 millions d’habitants. Ce sont les pays en voie de développement, le Pakistan, le Tchad, l’Ethiopie et le Kenya en tête, qui en accueillaient la majeure partie. Le plus grand camp du monde est Dadaab dans le nord du Kenya. 500.000 Somaliens y séjournent ac-tuellement. Jour après jour, ces 15,2 millions de gens ont besoin d’eau, de nourriture et de soins de santé. Mais il y a plus. Les nombreux enfants et jeunes dans les camps doivent aller à l’école. Ces pays, à peine capables de donner accès à un enseignement de qualité à leur propre population, se voient donc confrontés à un grand groupe de nouveaux venus qui ont soif d’éducation. Mais comment est-ce que ça marche? Est-ce bien une priorité? Et cela se passe-t-il sans accroc?

Caroline Medats

Widad, une �lle de six ans devant la tente de sa famille à Zaatari.

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C’est une tâche qui n’est pas facile, mais ô combien importante. L’éducation est un droit fonda-mental, et d’une importance cruciale pour le développement de chaque enfant. Les enfants ar-rivent traumatisés dans les camps de réfugiés. Ils ont été témoins de scènes horribles, ont perdu des membres de leur famille, des amis et des voisins et craignent pour leur vie. Ils se retrouvent dans un environnement inconnu et ne savent pas ce que leur réserve l’avenir. A leur arrivée dans le camp, beaucoup d’entre eux ne sont plus scolarisés pendant un petit moment. A Zaatari par exemple, le deuxième plus grand camp de réfugiés dans le monde où plus de 80.000 Syriens sé-journent pour l’instant, 66% des enfants, à leur arrivée, ne vont plus à l’école pendant environ trois mois, 23% pendant une année.

L’éducation leur donne pourtant espoir, stabilité et de la routine. C’est positif pour leur épanouis-sement personnel, la confi ance et l’estime de soi, et cela leur donne des perspectives d’avenir. Par l’interaction sociale, l’apprentissage de connaissances et le développement de leurs compétences, ils peuvent lentement reconstruire leur vie. A l’école, ils sont également informés de leurs droits et devoirs et ils apprennent beaucoup de choses pratiques, sur la santé et l’hygiène par exemple. En outre, ils ne traînent pas dans la rue et sont moins susceptibles d’être en proie à la violence ou recrutés par des milices armées. La famille, souvent traumatisée, peut diffi cilement prendre en charge par elle-même les enfants.

La communauté comme force motrice L’éducation est donc de grande importance. Mais qui met sur pied les écoles? Qui s’occupe des enseignants, des livres et des crayons? Dans beaucoup de camps, des organismes des Nations Unies ou des associations d’aide locales ou internationales prennent en charge l’enseignement. Mais dans les camps de réfugiés en Thaïlande, le long de la frontière avec le Myanmar, ce sont les réfugiés eux-mêmes qui ont fait surgir les écoles hors de terre. Dès son arrivée dans la Thaïlande voisine, la communauté birmane a fermement cru en l’importance de l’éducation. Par ailleurs, il y avait des restrictions gouvernementales sur la présence d’étrangers dans les camps. Ce sont donc les birmans eux-mêmes qui dirigent les écoles, et enseignent, avec l’aide fi nancière d’orga-nisations extérieures. L’éducation y est un réel projet communautaire. Les autorités thaïlandaises approuvent cet enseignement mais imposent un grand nombre de restrictions. Par exemple, les réfugiés n’ont pas accès aux écoles thaï ni au marché du travail. Certains trouvent un emploi dans les camps, d’autres travaillent illégalement à l’extérieur. Celui qui travaille gagne très peu. Le salaire d’un enseignant varie entre 15 et 24 dollars par mois. Le taux de chômage est très élevé.

Même si la communauté n’est pas directement responsable de l’organisation de l’enseignement, elle joue un rôle très important, notamment en incitant les parents à envoyer leurs enfants à l’école. Les familles estiment en eff et souvent qu’ils pourront rapidement retourner à la maison. Les comi-tés scolaires, les groupements de femmes et les chefs de communautés sont à même d’aborder et résoudre les problèmes comme le manque d’hygiène dans les écoles. D’autre part, il est important d’engager comme enseignant des gens issu de la communauté même. Ils deviennent ainsi auto-nomes et cela leur donne une motivation mentale. Un enseignant de la communauté met aussi les élèves en confi ance, il leur est familier et cela renforce le sentiment de communauté dans une si-

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tuation de crise. A Zaatari, les enseignants syriens peuvent uniquement faire fonction d’assistants à un enseignant jordanien. Cela génère de la frustration. Il est, par ailleurs, également important de tenir compte de la culture, des coutumes, des valeurs et des normes des réfugiés. Il peut par exemple être approprié d’organiser un enseignement séparé pour les garçons et pour les fi lles.

Une route semée d’embûchesMettre sur pied un enseignement solide dans un camp de réfugiés se heurte hélas à pas mal de problèmes. De nombreux enfants ne vont pas à l’école. A Zaatari, par exemple , 76% des fi lles et 80% des garçons res tent à l a maison. Beaucoup s’oc cupent de leurs frères et sœurs, aident au ménage ou descendent dans la rue pour ga gner de l’a r gen t. M ais l e s incon vé nien t s sur le chemin scolaire, la violen ce verbale et phy s iqu e à l’école et l a crainte de quit ter la famille empêchent aussi des enfants d’aller à l’école.

La qu alité de l’off r e d’ ens eignemen t la isse sou ven t à dés ire r. L’ a ffl ux de nouv ea ux ré fugiés et le s r ap a- trieme n ts rende nt l’ expé r ience scolaire in stable. E t bie n s ûr, il y a auss i toujour s un manq ue d’ argen t. D u fa it d es no mbre ux confl its d a n s l e monde, l a deman de de ressources fi nancières ne cesse de s’ac-croître. Nous faisons donc appel à votre générosité, parce que vous aussi, vous pouvez aider à ce que des enfants partout dans le monde, et donc aussi dans les camps de réfugiés, puissent revendiquer leur droit à u ne éduc atio n de q ualité.

tuation de crise. A Zaatari, les enseignants syriens peuvent uniquement faire fonction d’assistants

Pr oma souti ent le s réfugiés syriens et palestiniens du camp de Db ay eh a u Lib an pour qu’ils p uis sent prend re le chemin de l’école . Vous t rou ver e z plus d’inf orm atio ns sur www.asbl p roma.be/dba yeh.

Des jeunes femmes suivent des cours à Dadaab.

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Hoofdredactie: Kenny Frederickx / Eindredactie: Caroline Medats / V.U.: Michel CoppinRedactie: Mbongo Blaise, Raoul de Buisseret, Valérie Caudron, Catherine De Ryck, Claude Deschamps, Herlinde Hiele, Mona Maher.Foto’s: Proma Deze folder is een uitgave van Proma vzwVorstlaan 199, 1160 BrusselTel. 02 679 06 30 / Fax 02 672 55 [email protected] / www.promavzw.be Lay-out en druk: De Windroos NV

Proma vzw is een ongebonden ontwikkelingsorganisatie die kleinschalige onderwijs- en vormingsprojecten steunt in Afrika, Azië en Latijns-Amerika.

Ontvang je deze folder liever in digitaal formaat? Opmerkingen of suggesties? Laat het ons weten via [email protected].

NouveauUne nouvelle école à Kipanda II, République Démocratique du Congo

Aimeriez-vous envoyer votre fi ls ou petit-fi ls dans une école comme celle-ci? Probablement non! Il en est de même des parents de Kipanda, à six mille kilomètres d’ici. L’école sur la photo est l’école primaire de Kipanda II, à l’est de la capitale congolaise Kinshasa. Cette école, construite en paille et avec de la pâte d’argile, a ouvert ses ‘portes’ dans les années 1980. Au cours de la saison des pluies, les enfants doivent souvent rester à la maison parce que l’eau suinte à l’intérieur. Les bâtiments ne sont pas sécurisés. Les bancs, les tableaux et autre matériel didactique manquent. En raison de cette défi cience des infrastructures, la qualité de l’enseignement laisse à désirer. L’année dernière, l’école comptait 250 élèves, dont 130 garçons et 120 fi lles. Beaucoup d’enfants de la région ne vont pas à l’école faute de place et d’infrastructures adéquates.

Les populations locales s’attèlent à la construc-tion d’un bâtiment scolaire durable et sûr. Chez Proma, leur appel a trouvé une oreille attentive. Proma soutient volontiers ce projet communau-taire en collaboration avec l’organisation locale Kitemo. Grâce à notre soutien, Kitemo achète les matériaux de construction et assure leur trans-port. Par la suite, nous investissons dans l’aména-gement du bâtiment. Les habitants de Kipanda II apportent de l’eau et du sable, puis assurent le traitement des travailleurs.

Avec ce projet, Proma vient d’initier une collaboration.

Unissons nos e� orts à ceux des habitants de Kipanda II et soutenons-les dans la construction de cette nouvelle école. Vous trouverez plus d’informations concernant le projet Kitemo sur www.asblproma.be/kitemo.

Rédaction � nale: Caroline MedatsRédacteur en chef: Kenny FrederickxE.R.: Michel CoppinOnt collaboré: Dieudonné Kisimbila, Fra nçois -Xavier Mburano, Marg uer i te WatheletTraduction: Emmanuel Babissagana, Anne DupontPhotos: EC/ECHO/Dina B a slan, GlobalHealthCSIS, P roma as b l, UNHCRM is e e n page et impressio n: De Wind r oos NV

Ce dépliant est une édition de l’asbl PromaBoulevard du Souvera i n 199, 1160 BruxellesTél.: 02 67 9 0 6 30 - Fax: 0 2 672 55 6 9 info @a sb lpro ma.be - ww w.a sb lproma.be

Souhaitez-vous recevoir ce dépliant sous forme digitale? Des remarques ou des suggestions? Faites-le nous savoir.

L’asbl Proma est une o rg anisation de développement i ndépend a nt e qui sou tient des micro-projets d’enseignement et de formation en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.

Les populations locales s’attèlent à la construc-tion d’un bâtiment scolaire durable et sûr. Chez Proma, leur appel a trouvé une oreille attentive. Proma soutient volontiers ce projet communau-taire en collaboration avec l’organisation locale Kitemo. Grâce à notre soutien, Kitemo achète les matériaux de construction et assure leur trans-port. Par la suite, nous investissons dans l’aména-gement du bâtiment. Les habitants de Kipanda II apportent de l’eau et du sable, puis assurent le traitement des travailleurs.

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Nous vous tiendrons informés de l’évolution des projets que nous soutenons.

…du Chili! ‘Safety � rst’ au Jardín Infan til Fab iola

Il y a cinq ans, nous apprenions le drame qui avait frappé la crèche Fabeltjesland à Dendermonde. Un acte de violence insensé qui avait coûté la vie à deux bébés et une accompagnatrice.

La sécurité des enfants et des gardiennes passe avant tout, non seule me n t en Bel-g ique, mais partout dans le mond e, e t e n l’occurrence a u Chili. Grâce au soutien de Proma, l e Jardín In fa ntil Fabiola peut désormais compter sur la surveillance d’une monitrice, pour la sécurité des en-fants. Ainsi chaque jour, entre 8 et 18h, María Cristina Gómez, 56 ans et mère de trois enfants, contrôle l’accès au centre. Une tâche très appréciée et importante, quand on sait que ce centre, qui est à la fois une crèche et une école maternelle, est situé dans le bidonville Pedro del Rio à Concepción, dans l’ouest du Chili. L’on y recense en eff et beaucoup d’incidents liés à la drogue et à l’abus d’alcool. María s’occupe également du secrétariat.

Le centre accueille quotidie nnement quelques trois cent enfants dont la tranche d’âge est com-

prise entre six mois et six ans. Beaucoup de membres du personnel viennent du bidonville et sont eux-mêmes d’anciens élèves. Les parents prennent part aux initiatives artistiques, culinaires et culturelles et reçoivent une formation de base en matière de santé publique et d’alphabétisation. Les pompiers et les policiers passent égal ement d e temps en temps pour partager leur s expé-riences professionnelles respectives.

Pour que le centre puisse continuer à compter sur les services de María, nous avons besoin de votre soutien. Vous pouvez également suivre les enfants à Concepción sur www.asblproma.be/jardin-infantil.

La sécurité des enfants et des gardiennes passe avant tout, non seule me n t en Bel-g ique, mais partout dans le mond e, e t e n l’occurrence a u Chili. Grâce au soutien de Proma, l e Jardín In fa ntil Fabiola peut désormais compter sur la surveillance d’une monitrice, pour la sécurité des en-fants. Ainsi chaque jour, entre 8 et 18h, María Cristina Gómez, 56 ans et mère de trois enfants, contrôle l’accès au centre. Une tâche très appréciée et importante, quand on sait que ce centre, qui est à la fois une crèche et une école maternelle, est situé dans le bidonville Pedro del Rio à Concepción, dans l’ouest du Chili. L’on y recense en eff et beaucoup d’incidents liés à la drogue et à l’abus d’alcool. María s’occupe également du secrétariat.

Le centre accueille quotidie nnement quelques trois cent enfants dont la tranche d’âge est com-

prise entre six mois et six ans. Beaucoup de membres du personnel viennent du bidonville et sont

U n b o nj ou r ...

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Convaincu de l’intérêt du travail de la gardienne de crèche María au Chili? Désireux de participer à la construction d’une école secondaire pour les

habitants de Sake au Congo? Votre contribution est précieuse. Soutenez-nous et faites un don:

IBAN: BE71 0000 1733 1169 (Proma asbl)BIC: BPOTBEB1

Pour tout don d’au moins 40 euros au cours de l’année 2014, vous recevrez une attestation fi scale en 2015. 90% de votre don est consacré au fi nancement des projets.

…de la République Démocratique du Congo! Echafaudages pour une bibliothèque

En 2012, Proma a entamé une coopération avec la fondation Nyamulaa dans le Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo. Cette coopération porte sur la construction d’une école secondaire et d’une bibliothèque à Sake. Pour ce faire, la fondation a obtenu un terrain de 2.500 m², et les travaux ont débuté fi n 2013. Un bâtiment comportant une bibliothèque et deux salles pour les cours d’alphabétisation pour les adolescentes mères est depuis lors en construction. La bi-bliothèque a pour objectif de rendre la connaissance accessible aux riverains. Grâce aux cours d’alphabétisation, les mères adolescentes peuvent ainsi participer à la vie publique. Les riverains ne ménagent aucun eff ort pour contribuer à la construction de ce centre de formation.

Le Nord-Kivu a besoin de plus d’écoles et de centres de formation, en raison de l’arrivée massive de déplacés due à la précarité engendrée par la situation sécuritaire. Un enseignement de qualité est indispensable pour semer les germes d’une paix durable dans la région. Les guerres ont en eff et déchiré le Nord-Kivu et la population a peu de perspectives d’avenir.

Au cours des prochains mois, nous comptons poursuivre pas à pas la réalisation de nos plans de construction dans cette région. Pouvons-nous continuer à compter sur votre soutien? Suivez les travaux de construction sur www.asblproma.be/nyamulaa.