projet de règlement sur les constructions en béton armé ... · chambre syndicale des...
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Projet de règlement surles constructions en
béton armé, établi par lacommission d'études
techniques de laChambre [...]
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Projet de règlement sur les constructions en béton armé, établi par la commission d'études techniques de la Chambre syndicale. 1928.
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CHAMBRE SYNDICALE
DES CONSTRUCTEURS EN CIMENT ARMÉ DE FRANCE
PROJET DE RÈGLEMENT
SUR LES
C^ÏRUCTIONS EN BÉTON ARMÉ
•ÉTABÉjPAR LA COMMISSION D'ÉTUDES TECHNIQUES
, v V DE LA CHAMBRE SYNDICALE
PARIS
GAUTH1ER-VILLARS ET C'% ÉDITEURS
LIBRAIRES DU BUREAU DBS LONGITUDES, DE L'ÉCOLB POLYTECHNIQUE
55, Quai des Grands-Augustins, 55
1928
CHAMBRE SYNDICALE
DES CONSTRUCTEURS EN CIMENT ARMÉ DE FRANCK
PROJET DE RÈGLEMENT
SI'Il LES
CCÉffftlJCTIONS EN BÉTON ARMÉ
ilPïï PAU LA COMMISSION D'ÉTUDES TECHNIQUES
DE LA CHAMBRE SYNDICALE
PARIS
GAUTHIER-V1LLARS ET O, ÉDITEURS
LIBRAIRES DU BUREAU DES LONGITUDIÏS, DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE
55, Quai clos Grands-Augustins, 55
1928
PROJET DE REGLEMENT
SUR LES
CONSTRUCTIONSEN BÉTON ARMÉ
INTRODUCTION
Le 3i juillet ifjaS, nous recevions de M. le Ministre des Travaux
publics, avec prière de le communiquer aux Membres de la Chambre
syndicale des Constructeurs en Ciment armé de France, un projetd' « Instructions relatives à l'emploi du béton armé et commentaires
correspondants ».
L'étude de ce document produisit une vive émotion parmi les Cons-
tructeurs et les Ingénieurs spécialisés dans la question du béton armé.
La Chambre syndicale reçut quantité de protestations et de fort vives
critiques; les plus modérés de nos confrères qualifiaient ce projet avec
sévérité.
Il faut reconnaître que l'émotion générale était justifiée car, outre
les fâcheuses lacunes qui existaient dans ce projet, ses auteurs parais-saient avoir peu tenu compte des progrès réalisés depuis vingt ans
dans la construction en béton armé.
On doit d'ailleurs constater avec regret que, parmi les ingénieurséminents qui composaient la Commission, aucun n'avait fait du ciment
armé sa principale étude et l'on pouvait penser que ceux qui, depuis
longtemps, s'étaient spécialisés dans d'autres genres de constructions,
envisageraient le béton armé sans bienveillance.
Dans sa réponse du 12 novembre iga5 à M. le Ministre, notre Chambre
syndicale signalait les erreurs et les omissions de ce document et
s'étonnait qu'une Commission, dont l'objet était précisément le béton
armé, ne comprît aucune personnalité de notre Chambre syndicaleni aucun des ingénieurs ayant de ce matériau une technique appro-fondie.
1
M. le Ministre des Travaux publics, alors M. de Monzie, à qui, au
cours de plusieurs entrevues, nous avons exposé ce point de vue, nous
promit de ne pas donner suite à ce projet de règlement. Il nous priade demander à notre Chambre syndicale de préparer elle-même un texte
et nous assura qu'une nouvelle Commission serait ensuite nommée,
où notre Chambre serait largement représentée.Cette demande nous fut officiellement confirmée le .>.?.décembre if)?.6.
Une Commission fixa un programme d'études et une Sous-Commission
se mit immédiatement à l'oeuvre.
Pendant dix-huit mois, la Sous-Commission a cherché à dégagerles règles de la construction en béton armé. Tâche dillicile. car il fallait
s'affranchir de certains préjugés, trop souvent pris pour des principeset chercher la vraie signification de résultats d'expériences qui pouvaient
paraître contradictoires.
A côté de l'étude d'ensemble, un certain nombre de questions ont
été plus particulièrement approfondies. Citons par exemple les condi-
tions de résistance des matériaux aux efi'orts composés qui ont fait
l'objet de plusieurs rapports de M. Mesnager et de M. Caquot, et, en
outre, d'expériences qui durent encore et qui permettront, semble-t-il,de préciser le mode de rupture des bétons.
D'autre part, les variations linéaires des bétons sous l'influence
de la température et de l'humidité ont été étudiées sur des bases
nouvelles par M. Freyssinet.C'est le résultat de ces études que nous présentons aujourd'hui.
Nous sommes persuadés que ce projet de règlement, qui modifie quelquestraditions plus ou moins justifiées, atteint bien le but qu'il se proposait,c'est-à-dire d'établir d'une façon aussi précise que possible les principesde la construction en béton armé.
Nous tenons à remercier au nom de notre Chambre syndicale ceux
qui ont collaboré à ce travail : les Membres de la Commission, et parti-culièrement les Membres de la Sous-Commission : M. Mesnager, qui prési-dait avec autant de science que de finesse; M. Caquot, qui a acceptéla lourde tâche de rapporteur; M. Freyssinet, dont les idées hardies ont
contribué à dégager le projet des routines anciennes; enfin, MM. Quostet Chenille, dont les remarques judicieuses ont permis de ne pas perdrede vue l'utilité pratique du Règlement.
Le Président de la Chambre syndicaledes Constructeurs en ciment armé de France.
Paris, il mai 1928. A. BRICE.
MEMBRES
DE LA
COMMISSION D'ÉTUDES TECHNIQUES
MM.
A. 13ni CE, Président, Président, de la Chambre syndicale des Constructeurs en
Ciment armé de France;
A. MKSNAREH, Vice-Président, Membre de l'Institut, Inspecteur général honoraire
des Ponts et. Chaussées;
CAQUOT, Rapporteur, Professeur à l'Ecole .Nationale supérieure des Mines;
IÎEHA, Membre, Ingénieur des Arts et Manufactures;
CIIEMI.I.E, Membre, Ingénieur îles Arts et Manufactures;
COUTUIUEH, Membre, Ingénieur des Arts et Métiers;
DAHKAS, Membre, Ingénieur des Arts et Manufactures;
DIMEZ, Membre, Iifgénicur des Arts et Manufactures;
FOUIIHK, Membre, Ingénieur des Arts et Manufactures;
FONTAINE, Membre, Ingénieur de l'Ecole Polytechnique de Zurich;
FiiEYssiNET, Membre, ancien Ingénieur ('es Pouls et Chaussées;
CKNOUYII.I.E, Membre, Ingénieur des Arts et Manufactures;
GciLMOTO, Membre, Ingénieur des Arts et Manufactures;
LEHF.AU, Membre, Ingénieur des Arts et Manufactures;
Loue, Membre, Ingénieur des Arts et Manufactures;
LOUPPE, Membre, Ingénieur, ancien Elève de l'Ecole Polytechnique;
Quosr, Membre, Ingénieur des Arts et. Manufactures;
TEI.IET, Membre, Ingénieur des Arts et Métiers;
TnoriiY, Membre, Ingénieur des Arts et Métiers;
L.-P. BIUCE, Secrétaire technique, Ingénieur des Arts et Manufactures.
_.. 4 -
MEMBRES
DE LA
SOUS-COMMISSION D"ÉT(JI)ES TECHNIQUES
MM.
A. MESNAGER, Président, Membre de l'Institut, Inspecteur général honoraire des
Ponts et Chaussées ;
CAQUOT, Rapporteur, Professeur à l'Ecole nationale supérieure des Mines;
FREYSSINET, Membre, ancien Ingénieur des Ponts et Chaussées;
QUOST, Membre, Ingénieur des Arts et Manufactures;
CHENILLE, Membre, Ingénieur des Arts et Manufactures;
L.-P. BRICE, Secrétaire technique, Ingénieur des Arts et Manufactures.
PLAN DU RÈGLEMENT
TITRE I.
ARTICLE I Base des calculs.
» 2 Programme.ii l( Limite des surcharges.
TITRE II
DESSIN ET TABLEAUX D EXEC UTION.
ARTICLE 4 Forme des éléments.
« .'i Matière.
» (j Rectifications.
TITRE III.
MATÉRIAUX.
ARTICLE 7 Régularité des matériaux.
« 8 Acier :
Texture, fragilité;
Limite élastique de traction simple;
Résistance à la rupture à la traction simple;
Allongement;
Pliage.
» 9 Façonnage des armatures dans les chantiers.
» 10 Armatures à section variable.
» 11 Qualité «l'acier à employer.» 12 Ciments.
» 18 Agrégat.» M Béton.
» 15 Dosage.» 16 Caractéristique du béton.
» 17 Épreuves du béton.
» 18 Limites normales de la caractéristique du béton.
- G —
TITRE IV.
CALCULS DE RÉSISTANCE
ARTICLE 19. . . . Eléments du calcul.
» 20. . . . Méthode à employer.» 21.... Résistance à la traction simple.
» 22. . . . Evaluation de la charge permanente.» 23. . . . Evaluation de la température.» 24. . . . Variation linéaire accompagnant le durcissement du béton.
» 25. . . . Surcharges.» 26 Surcharges dynamiques.» 27.... Contrainte admissible.
» 28. . . . Coefficient d'élasticité.
» 29.... Armatures longitudinales :
Armatures comprimées ;
Armatures tendues;
Armatures pliées ou cintrées.
» 30. . . . Flambement.
» 31... . Adhérence.
» 32. . . . Armatures transversales des pièces fléchies ou tordues.
» 33. . . . Armatures transversales des pièces comprimées.» 34. . . . Règle spéciale au sujet du calcul des hourdis nervures.
» 35. . . . Règle spéciale au sujet des coutures.
TITRE V.
EXÉCUTION DES TRAVAUX
ARTICLE 36. . . . Coffrages.» 37.... Tassement du béton.
» 38. . . . Arrosages, reprises.39.... Gelée.
» 40. . . . Décintrement.
TITRE VI.
ARTICLE 41... . Charge des épreuves.» 42. . . . Mesures pendant les épreuves« 43. . . . Durée des charges.
NOTATIONS EMPLOYEES
DANS
LE RÈGLEMENT, LES COMMENTAIRES ET LE RAPPORT
A Section totale équivalente.
A, Section d'acier.
A2 Section de béton.
B Poids en tonnes du mètre cube de béton armé.
H Hauteur de la construction au-dessus du sol.
M Moment fléchissant.
P Poids total de la charge portée.S Surcharge résultante.
S, Surcharges peu variables dans le temps, mais pouvant occuperune position quelconque.
S2 Surcharges, par nature, variables dans le temps.
S:! Surcharges dynamiques.
T Effort tranchant.
> Portées d'une dalle rectangulaire la < b).
b' Largeur de la nervure.
il Diamètre des barres.
e Distance libre <ntre nervures.
fj n„ Dislances de l'axe des barres aux surfaces libres du béton.
e., Ecartement d'axe en axe des armatures.
« Grosseur de l'agrégat en millimètres.
h 1fauteur totale de la pièce.
I Portée en mètres.
p Poids par unité de longueur ou de surface.
r Rayon de courbure de l'armature.
z Bras de levier du couple fléchissant.
a Volume des armatures par mètre cube de béton.
|3 Poids en tonnes des aciers par mètre cube de béton.
Yj Caractéristiques du métal. [Résistance à la rupture en traction
simple en myriapièzes f1).]
y2 Caractéristique du béton. [Résistance à la compression simple
en hcclopièzes (';).]
p. Module d'équivalence.
v Coefficient d'équivalence des armatures transversales.
t2 Contrainte élastique tangentielle du béton.
Çj Contrainte élastique de l'acier on traction ou en compression.
cs2 Contrainte élastique normale du béton.
(*) Le myriapièze équivaut à ikB, 02 par millimètre carré.
(-) L'hectopièze équivaut à iks, 02 par centimètre carré.
PROJET DE REGLEMENT
CONSTRUCTIONS EN BÉTON ARMÉ
REGLEMENT. COMMENTAIRE
TITRE I.
Données préliminaires.
ARTICLE PREMIER.
BASE DES CALCULS.
Les ouvrages en béton armé seront
établis pour supporter les effets des
forces maxima qui y seront appliquées,en construction comme en service.
ARTICLE 2.
PROGRAMME.
Ces forces maxima résulteront du
programme. L'auteur du programmefixera d'une manière précise et complèteles forces statiques et les forces d'inerties
provenant des efforts dynamiques sup-
plémentaires.
La rédaction précise que la base des
calculs de résistance est la valeur
maximum des forces, et non leur valeur
moyenne.
Il importe que ces maxima soient
déterminés par l'utilisateur, et par
conséquent par l'auteur du programme.Pour une poutre de roulement par
exemple, l'auteur du programme déter-
minera les trois composantes de la réac-
tion des roues, compte tenu du couplemoteur maximum possible îles moteurs,
des freins, etc., qui équipent le mobile
qu'il veut faire circuler sur la poutre;les chiffres donnés dans le programmene seront jamais des moyennes, mais
les maxima. De même, la réaction indi-
quée pour l'appui d'une machine sera
le maximum de la valeur pendant le
fonctionnement.
9 —
REGLEMENT.
ARTICLE 3.
LIMITE DES SURCHARGES.
Les forces du programme servant de
base aux calculs de résistance étant
ainsi toujours des maxima, les surcharges
imposées en construction, en service et
pendant les épreuves resteront dans la
limite du programme.
COMMENTAIRE.
L'ouvrage étant établi pour résister
indéfiniment à un système de forces,
toujours égal ou supérieur au système
réel, ne doit pas être soumis, même pour
un essai, à des charges supérieures.
Si un programme fixait une charge
d'essai supérieure à la charge en service,
cette charge d'essai deviendrait la plus
grande charge à supporter, et c'est elle
qui devrait être adoptée comme base
dans les calculs. Par exemple, si l'auteur
d'un programme demandait un plancher
portant loookg par mètre carré et
devant être essayé avec une charge supé-
rieure de 20 pour ioo, l'auteur du pro-
gramme demanderait en fait un plan-
cher portant I200ks par mètre carré.
TITRE II.
Dessins et Tableaux d'exécution.
ARTICLE 4.
FORMES DES ÉLÉMENTS.
Toutes les formes des éléments de
l'ouvrage : béton et armatures, seront
déterminées exactement par les dessins,
croquis ou tableaux d'exécution.
ARTICLE 5.
MATIÈRE.
La matière de chacun de ces éléments
sera également définie par le nombre
caractéristique de résistance, dans les
conditions déterminées dans les articles
suivants.
Sans commentaire
La désignation de la matière par un
nombre caractéristique permet une
grande précision alliée à une grande
simplicité.
Exemple : acier 5o, béton 2/Jo
iO
REGLEMENT.
ARTICLE 6.
RECTIFICATIONS.
En cas de contradiction ou en cas de
modification, les dessins, croquis ou
tableaux seront rectifiés pour que l'ou-
vrage terminé soit exactement défini par
ces pièces.
COMMENTAIRE.
Sans commentaire.
TITRE III.
Matériaux.
ARTICLE 7.
On n'emploiera, pour les constructions
en béton armé, que des matériaux de
bonne qualité et réguliers, la régularité
dans la résistance étant la qualité pri-
mordiale.
ARTICLE 8.
ACIER.
Toutes les nuances, toutes les fabri-
cations d'acier pourront être employées
Texture. Fragilité.
Le métal sera à grains fins et non
fragile.
Une éprouvette prélevée à la cisaille
et d'une longueur de dix diamètres sera
percée en son milieu d'un trou ayantun diamètre égal au sixième de celui
de la plus grande dimension transver-
sale de la barre. Un trait de scie suppri-mera l'une des deux parties de la section
séparées par le trou. L'éprouvetteinclinée à environ IO 0. sur l'horizon,l'extrémité libre vers le haut sera engagéedans le trou d'une masselotte jusqu'autrait de scie qui séparera la moitié
supérieure de la section.
D'un seul coup de masse l'éprouvette
Il a paru nécessaire d'appeler spécia-lement l'attention sur la régularitédans la résistance.
Dans le béton armé, l'acier est. d'au-
tant meilleur à section égale qu'il est
plus dur, la construction ne résistant
pas aux grands allongements qui suivent
la période élastique. Le seul danger à
éviter est la fragilité.Les règles données forment un en-
semble simple donnant toute sécurité,
au point de vue de la résistance aprèsmise en oeuvre.
— 11 —
REGLEMENT.
sera rompue, puis les deux morceaux
mis au contact par les lèvres de la
cassure au voisinage du trou. Dans ces
conditions, les deux parties accuseront
un angle de déviation supérieur à 200.
Limite élastique de traction simple.
La limite apparente d'élasticité sera
comprise cuire les 60/100 et. les 8;ï/ioo
de la résistance à la rupture par trac-
tion simple. Si la limite inférieure n'est
pas atteinte, les barres pourront être
utilisées, mais l'effort admissible sera
réduit proportionnellement.
Pésistance à la rupture à la traction
simple.
Celte résistance sera supérieure à la
valeur fixée en myriapièzes.Cette valeur fixée est dite caractéris-
tique du métal choisi et elle est repré-
sentée par la lettre -'i-La résistance sera mesurée sur une
éprouvcUc de métal brut. Au delà
de 2")" 1"1, et quand on ne disposera pasde machine de traction suffisamment
puissante, l'éprouvette sera faite au
tour.
Allongement.
L'allongement unitaire sera mesuré
entre deux repères distants de 7,2 l'ois
le diamètre de la barre.
Avant rupture, il devra être supérieur. (ia - •
"fiPliage.
Les barres enroulées sur une matrice,
par flexion, sans compression, ne devront
présenter aucune crique apparente quandles deux branches seront parallèles et
à une distance libre au plus égale
à J- diamètres.20
Tous les essais se feront à froid.
COMMENTAIRE.
12
REGLEMENT.
ARTICLE 9.
FAÇONNAGE DES ARMATURES
DANS LES CHANTIERS.
Les armatures destinées à être reliées
par le béton seront pliées sur des
matrices et auront un rayon de courbure
vi
intérieur d'au moins - fois la dimen-4
sion transversale de la barre, sauf
pour les crochets terminaux qui auront
un rayon de courbure au moins égal
à — fois cette dimension transversale,20
et déterminé par la valeur de l'effort
maximum à fournir par le crochet.
Le pliage se fera à froid.
Le pliage à chaud ne serait admis
que dans de grands chantiers disposant
d'appareils de contrôle évitant la sur-
chauffe.
Les armatures reliées entre elles parrivets ou boulons seront travaillées
comme la charpente métallique.Les trous seront alésés pour enlever
les parties fissurées par le poinçon, et
pour obtenir l'alignement correct des
trous à l'emplacement d'un même
rivet ou boulon. Le rivet en acier de
choix sera posé à chaud avec soin
pour obtenir la fixation des éléments
par serrage efficace, et le remplissagedu trou complet à la température de
la pose.
ARTICLE 10.
ARMATURES A SECTION VARIABLE.
Lorsque les armatures seront à sec-
tion très rapidement variable comme
celles qui sont formées par des barres
percées de trous, l'effort élastique de
traction ou de compression à partir de
l'état neutre est très inégalement réparti
COMMENTAIRE.
Il a paru nécessaire de donner les
rayons de courbure des pliages pouréviter l'écrasement local du béton.
Le pliage à chaud est interdit toutes
les fois que le métal peut être portéaccidentellement à une trop haute tem-
pérature.
La variation de section entraîne des
efforts élastiques secondaires très impor-
tants, qui majorent la fatigue du métal,
particulièrement dans les charpentes
rivées, même enrobées de béton.
Cette fatigue supplémentaire est d'au-
— 13
REGLEMENT.
dans la section minimum; il est environ
triplé au voisinage du trou, mais cette
répartition s'améliore avec les grands
allongements.On tiendra compte de ce fait expé-
rimental en calculant ces pièces comme
si l'inégalité de répartition dans la sec-
lion minimum entraînait une majo-ration relative de Yi/'l 00 seulement
par rapport à l'effort moyen sur la
section nette.
ARTICLE 11.
QUALITÉ D'ACIER A EMPLOYER.
A effort unitaire égal, l'acier donne
d'autant plus de sécurité dans le béton
armé qu'il est plus résistant.
Il y a donc intérêt à employer des
aciers à limite élastique élevée, mais la
règle de l'article 27 ne peut être utilisée
sans justification spéciale que jusqu'àla caractéristique î'.>-
Pour les caractéristiques supérieures,il faut tenir compte de l'effet de l'aug-mentation de l'effort élastique unitaire
sur la fissuration et l'adhérence et
justifier spécialement ces points.
ARTICLE 12.
CIMENTS.
Celui-ci sera en principe du ciment
artificiel à prise lente conforme aux
règles admises par la Commission de
standardisation.
Sa composition sera bien constante et
il proviendra d'usines contrôlant rigou-reusement la fabrication aux points
de vue chimique et mécanique.
L'emploi de ciments spéciaux ne sera
permis que dans des cas particuliers,sur justifications complètes.
COMMENTAIRE.
tant plus dangereuse que le métal est
plus dur d'où la majoration Yi/4oo qui
donne une majoration de 10 pour IOO
pour l'acier doux et de 20 pour ioo pour
l'acier dur.
Il a paru nécessaire d'appeler l'atten-
tion sur les grands allongements élas-
tiques
Les règles prescrites particulièrement
pour les ciments spéciaux se justifientd'elles-mêmes.
Pour les ciments alumineux par
exemple, il faudra tenir compte que la
plus grande compacité a pour contre-
partie un module d'Young plus élevé et
une plus grande fragilité.
14 —
REGLEMENT.
ARTICLE 13.
AGRÉGAT.
On nommera ainsi l'ensemble des
matériaux solides du béton en dehors
du ciment.
L'agrégat sera composé de grains gra-dués de omm,2 à la grosseur maximum
et formé d'une matière indestructible
par les influences climatériques.La résistance propre de cette matière
sera toujours nettement supérieure à la
résistance demandée au béton.
Les grains seront anguleux ou arrondis
suivant leur provenance.La grosseur g de l'agrégat en milli-
mètres sera par définition le diamètre
des trous circulaires du tamis, stricte-
ment suffisant pour laisser passer tout
l'agrégat.
g sera au plus égal à la fraction 1
ou '= de la distance libre horizontale
des armatures d'une même nappe sui-
vant que sont employés des agrégats à
grains anguleux ou arrondis.
La composition granulométrique
pour chaque valeur de g sera régulièreet constante, elle permettra la fabri-
cation d'un béton ayant la résistance
escomptée avec la consistance prévue.
ARTICLE 14. •
BÉTON.
Le béton sera formé par le mélange
homogène de ciment, d'eau et d'agrégat,
chaque grain de celui-ci étant, par
malaxage, bien enrobé de ciment.
Le béton sera d'une plasticité suffi-
sante pour entourer les armatures et se
mouler dans les coffrages.On pourra employer des consistances
COMMENTAIRE.
Les anciennes dénominations de sable
et de gravier, purement arbitiaires, ont
été supprimées, la définition de l'agrégatne pouvant se faire pour toute grosseur
que par sa composition granulométrique.Les règles d'écartement des armatures
auront pour résultat une meilleure cons-
titution des ouvrages
La rédaction insiste sur la nécessité
d'un bon moulage, et par conséquent
d'une plasticité suffisante du béton.
L'excès d'eau diminue la résistance,
le manque d'eau, qui s'aggrave par
l'absorption des coffrages annule l'adhé-
rence.
Les consistances indiquées dans le
— 15 —
REGLEMENT.
plus molles, mais en tenant compte, des
diminutions de compacité et de résis-
tance correspondantes.Les consistances plus dures ne seront
employées qu'avec l'aide de moyens de
mise en place, particulièrement puis-sants.
ARTICLE 15.
DOSAGE.
Le dosage sera le poids du ciment
par mètre cube de béton en oeuvre. Ce
dosage sera déterminé par les conditions
de résistance demandées, compte tenu
de l'agrégat employé et do la consis-
tance prévue.Pour le béton armé, on n'emploiera
pas de dosages plus maigres que
COMMENTAIRE.
règlement sont celles du béton dans
l'ouvrage, immédiatement avant la prise.On peut employer comme véhicule une
quantité d'eau supplémentaire destinée
à être séparée par le tassement réalisé
par les moyens prévus à l'article 37.
Il importe que les essais de matériaux
soient faits avec la consistance du béton
finalement réalisé dans l'ouvrage lui-
même, et non avec la consistance qu'il
peut avoir dans une phase intermé-
diaire de la construction.
Pour obtenir une bonne constance
dans le dosage en eau, on pourra em-
ployer avantageusement les essais de
plasticité par affaissement d'un volume
géométrique déterminé.
L'attention est appelée sur ce fait quele dosage en eau ne peut être évalué avec
assez de précision dans les chantiers
par mesurage direct en raison de la
variation de la teneur en eau de l'agrégat.L'essai de plasticité est plus précis
à condition d'être fait avec un béton
représentant bien la moyenne de la
gâchée, le prélèvement étant précédéd'un malaxage efficace de la totalité
de cette gâchée.
Il n'était pas inutile de définir d'une
façon précise ce qui est appelé dosage.Le minimum fixé et égal à
">:ïo
ne peut être employé qu'exceptionnelle-
ment.
— !(>
REGLEMENT.
ARTICLE 16.
CARACTÉRISTIQUE DU BÉTON.
Le béton subit des efforts élastiques
dans toutes les directions. Il y a rupture
quand la contrainte sur tout élément de
surface atteint la valeur limite fixée
par la courbe ci-jointe, dite courbe de
résistance intrinsèque, ou sous une
autre forme, quand au point considéré
la plus grande tension principale atteint,
d'après la grandeur de la plus petite
tension principale, la valeur iixée par
la courbe ci-jointe, dite courbe des
tensions principales.Ces courbes expérimentales sonl tra-
cées en prenant pour unité la résistance
à la rupture du béton en compression
simple, dite caractéristique du béton
(en hectopièzes).C'est aux contraintes ainsi déterminées
que s'appliquent les coefficients fixés à
l'article 26.
La résistance à la traction est suppo-
sée au moins égale au douzième de la
caractéristique. Si elle est inférieure, les
ordonnées des courbes seront réduites
proportionnellement.
ARTICLE 17.
ÉPREUVES DU BÉTON.
La résistance du béton sera déter-
minée par un nombre d'éprouvettessuffisant pour être contrôlée efficace-
ment.
La résistance à la traction simple sera
évaluée d'après la rupture, sous moment
COMMENTAIRE
Comme Parier, le béton est défini
par sa résistance à la rupture cl celle
qui est choisie est la résistance à la
compression simple.Contrairement à une erreur assez
répandue la résistance du béton à toutes
les sollicitations est utilisée dans le
béton armé. Il serait tout à fait impos-
sible de faire du béton armé avec dn
béton sans résistance à l'extension et au
glissement.Le lieu des extrémités des vecteurs
représentant la contrainte limite capableîle déterminer la rupture d'un élément de
surface donnée est dit courbe de résis-
tance intrinsèque.La courbe donnant en un puinl donné
la valeur de la plus grande tension prin-
cipale avant rupluie, en fond ion de la
plus petite tension principale est dite
courbe des tensions principales.Pour tout béton, ces courbes peuvent
être déterminées expérimentalement et
l'une ou l'autie peuvent servir indiffé-
remment suivant le mode de calcul
préféré par l'auteur du projet.A défaut des courbes réelles appli-
cables à chaque cas particulier, on pourrautiliser en pialique les courbes ci-
jointes tracées en prenant pour unité la
résistance du béton à la compression
simple, dite caractéristique du béton.
Le règlement prescrit que des expé-
riences seront faites pour contrôler
efficacement les résistances.
L'expérience de tous les bons construc-
teurs, a montré la nécessité de ces expé-
riences, qui seules permettent de juger
17
REGLEMENT.
constant M, d'un prisme à base carrée
de côté b voisin de 3 g et de longueur 4 b.
La résistance à la traction sera prise
égale à
3,(3 M
Les deux morceaux d'éprouvetles
seront, placés sous une presse ayant
deux plateaux de largeur h. de telle
sorte que l'effort de compression soit,
appliqué sur un carré de côté b
Si F est l'effort de rupture, — sera/>-
la caractéristique du béton employé en
compression simple.On essaiera au moins trois éprouvel.tcs
donnant trois résultats de traction et
six de compression, on éliminera tout
essai inférieur à la moyenne de tous les
essais de plus de 20 pour 100 et l'on
fera la moyenne des essais conservés.
Les essais se feront en principe à
2 jours, 7 jours et 28 jours. Quelques
éprouvetlos seront conservées pour des
essais à 90 jours et. à t an.
Le béton aura exactement la consis-
tance réalisée dans l'ouvrage.La caractéristique du béton sera la
résistance à la rupture de compression
à 28 jours majorée de 20 pour 100.
Toutefois, si le ciment employé ne
peunct.lait pas d'escompter avec certi-
tude une augmentation ultérieure de
résistance de 20 pour 100 au moins,
la caractéristique serait déterminée pour
être au plus égale à celle qui correspon-
drait au durcissement au jour de la mise
en service.
ARTICLE 18.
LIMITES NORMALES
DE LA CARACTÉRISTIQUE DU BÉTON.
On peut normalement prévoir, dans
les projets, des caractéristiques de^irCton""
comprises entre 160 et 2.5o. /o\»' *
COMMENTAIRE.
en dernière analyse de l'agrégat, du
ciment, et de la consistance à employer.
L'essai indiqué est très simple, il
donne à la fois la grandeur de la résis-
tance à la compression utilisée dans
presque tous les éléments dos construc-
tions, et de la résistance à la traction
utilisée dans les hourdis.
Il a été déterminé par de nombreuses
expériences.
Sauf données particulières, on con-
eille d'adopter dans les programmes la
a£a8>téristique : 160 pour les petits
- 18
REGLEMENT.
Les dosages seront déterminés, en
conséquence, d'après les conditions de
l'emploi, la plasticité, l'agrégat, la
durée du durcissement, la qualité du
ciment
Pour des applications spéciales on
pourra, sur justifications détaillées,
employer du béton ayant une caracté-
ristique plus ou moins élevée.
COMMENTAIRE.
ouvrages; 2.00 pour les ouvrages plus
soignés; 2.5o pour les ouvrages très soi-
gnés.
D'ailleurs, ces chiffres pourront varier
suivant les régions d'après la valeur
des agrégats ordinairement employés.Les essais devront, être d'autant plus
nombreux que les caractéristiques seront
plus élevées, car l'expérience montre
que les variations de résistance sur les
chantiers sont importantes, et que, pourobtenir les caractéristiques demandées
d'une façon certaine, il faut prévoir des
dosages permettant normalement des
résistances plus élevées.
Les caractéristiques supérieures à 25o
ne doivent être demandées qu'à des
entreprises spécialisées et. de premier
ordre, ayant une grande expérience des
épreuves et les effectuant régulière-
ment sur leurs chantiers. Elles ne doivent
être envisagées qu'en cas de nécessité
absolue et après des essais nombreux et
d'une durée suffisamment longue.
TITRE IV.
Calculs de résistance.
ARTICLE 19.
ÉLÉMENTS DU CALCUL.
Oh tiendra compte dans les calculs :
De la charge permanente;Des effets de la température ;Des effets des variations linéaires de
prise du béton;
Des surcharges ;
De la méthode de construction
ARTICLE 20.
MÉTHODE A EMPLOYER.
Les calculs seront conduits par les
méthodes scientifiques appuyées sur les
données expérimentales
N'a pas besoin de commentaire
N'a pas besoin de commentaire.
19
REGLEMENT.
ARTICLE 2t.
RÉSISTANCE A LA TRACTION SIMPLE.
La résistance du béton à la traction
simple sera mise en compte dans le
calcul des déformations.
Par contre, pour le calcul des con-
traintes, cette résistance sera regardée
comme nulle, sur les surfaces de reprise,sur les sections de discontinuité et
dans toute direction pour laquelle la
tension calculée avec les majorationsdéfinies plus loin atteint 82/100 de la
résistance du béton à la traction, ou
les 36/loo suivant les cas de chargedo l'article 27, la fissure des zones
tendues devant alors être considérée
comme un phénomène normal du fonc-
tionnement du svstème béton-acier.
ARTICLE 22.
EVALUATION DE LA CHARGE
PERMANENTE.
Les charges fixes sur l'ouvrage seront
évaluées d'après les volumes des maté-
riaux et leur densité maximum dans les
conditions d'emploi (matériaux humides,
par exemple, pour un ouvrage exposéaux intempéries).
Pour le béton armé, sauf cas spéciaux,on adoptera, en tonnes par mètre cube,
le poids donné par la formule suivante :
où a est le volume des armatures par
mètre cube de béton, et 3 le poids en
tonnes des aciers par mètre cube de
béton.
COMMENTAIRE
Cet article précise les régies admises
dans la plupart des règlements.
On devra toujours tenir compte du
béton tendu dans les déformations, mais
comme le béton est fragile, il est norma-
lement traversé par des surfaces de
fissuration qui ne doivent pas compro-
mettre la construction.
Les reprises de bétonnage ont prati-
quement une résistance à la traction
très faible, et de même que toute discon-
tinuité brusque, elles entraînent la for-
mation d'une fissure.
Celle-ci peut aussi se former si l'effort
de traction est trop élevé.
Si donc, comme dans les hourdis, on
doit tenir compte de la résistance à la
traction, il faut les bétonner en une
seule fois, en épaisseur, éviter les varia-
tions do section dans les zones tendues
et limiter les efforts de traction.
Il a paru nécessaire de préciser le
poids du béton armé, en raison du déve-
loppement pris par les constructions
très fortement armées où le coefficient a
dépasse fréquemment o,o5.
Pour les constructions habituelles pour
lesquelles a varie de 0,01 à 0,025, on
pourra prendre la valeur moyenne
13=2,3.
20 —
REGLEMENT.
ARTICLE 23.
ÉVALUATION DE LA TEMPÉRATURE.
La variation de température admise
sera, pour les ouvrages exposés aux
influences climatériques, la variation
maximum dans l'année des moyennes
journalières.Cette grandeur sera prise, en France,
comme variant de ± 20°, de part et
d'autre de la température moyenne.Pour les ouvrages abrités, les locaux
chauffés, on tiendra compte des varia-
tions maxima qui pourraient se pro-duire.
Le coefficient de dilatation admis sera
de il X io- 6par degré centigrade.
ARTICLE 24.
VARIATION LINÉAIRE ACCOMPAGNANT
LE DURCISSEMENT DU BÉTON.
Pour une construction toujours imbi-
bée d'eau, cette variation linéaire sera
uii gonflement de ioo X io_*.
Pour une construction soumise aux
variations climatériques, on admettra
un raccourcissement en France de
3o (/ — 35) io- 6, où l est la latitude,
soit l5o X io—" pour les régions plu-vieuses du nord et 45o pour les régionssèches du midi. Dans le cas de circons-
tances climatériques spéciales (régions
montagneuses, voisinage de la mer, etc.),on évaluera spécialement la variation
linéaire.
Pour les constructions abritées de la
pluie et maintenues à la température
ordinaire, ce raccourcissement sera ma-
joré du tiers.
On admettra que l'effet le plus défa-
vorable du climat est obtenu par l'effet
total de la température et le tiers de
COMMENTAIRE.
La règle fixe d'une façon précise les
variations à introduire dans le calcul
par le coefficient de dilatation et la
variation de température dans le cas
d'ouvrages soumis aux influences clima-
tériques.Pour les autres ouviages, ces varia-
tions seront fixées par le programme.
On ne possède que très peu de connais-
sances précises sur la variation de
volume des bétons qui accompagne la
variation d'humidité.
Les expériences classiques de la Com-
mission du Béton armé de 1906 et celles
de Stuttgard ont montré que des prismesdosés à 3ookB. abandonnés dans un
laboratoire dans des conditions hygro-
métriques non définies, subissaient des
retraits croissant avec le temps de plusen plus lentement jusqu'à un maximum
de 600 X I0~ 6 et que l'immersion pro-
voque des variations de sens contraire
pouvant aller jusqu'au gonflement de
100 X 10 6.
Les premiers résultats d'expériencesen cours à Plougastel (Finistère) non
loin de la mer et sur bétons non abrités,
en vue de rechercher l'influence du
dosage en ciment, des contraintes méca-
— 21
REGLEMENT.
l'effet de ces variations ou par la réci-
proque.Dans le cas d'ouvrages maintenus
dans une atmosphère sèche et chaude,
on tiendra compte des variations réelles
qui pourront être beaucoup plus élevées.
Il est toujours recommandé de faire
la mesure exacte des variations linéaires
réelles et d'en tenir compte dans les
calculs, toutes les fois que cette mesure
est possible.
COMMENTAIRE.
niques, des alternances répétées de des-
siccation et d'humidification établissent
les faits ci-après :
1° Avec les agrégats, d'ailleurs nor-
maux, employés dans les expériences,l'influence sur le retrait du dosage en
ciment est très faible, variable suivant
d'autres paramètres que l'expérience n'a
pas encore permis de définir.
On sait d'ailleurs que les pâtes puresdonnent plus de retrait que les mortiers,
lesquels donnent des retraits supérieursà ceux des bétons à éléments plus gros.
Le dosage paraît donc n'intervenir
que par la grosseur des éléments d'agré-
gats correspondant au dosage employé.
2° Le retrait est un phénomène réver-
sible, mais non en totalité. Sous les
influences qui viennent d'être définies,
il se produit à la longue des raccourcis-
sements dans les pièces comprimées, et
des allongements dans les pièces soumises
à de très faibles tensions.
La modification d'humidité se faisant
de la périphérie vers le centre, il y a
action réciproque du centre sur la péri-
phérie comme des armatures sur le
béton.
De tout ce qui précède, il résulte
qu'il y a fréquemment compensation
partielle des effets du retrait, par les
variations de température, comme parles effets mécaniques qu'il détermine.
En attendant de nouvelles précisions et
à défaut de mesures exactes des varia-
tiens linéaires dans les cas particuliers
envisagés, ce qui est toujours recom-
mandable, mais malaisé en raison des
longs délais exigés pour ces expériences,on pourra utiliser à titre provisoire les
indications de l'article 24 qui corres-
pondent à des valeurs nettement péjo-ratives dans tous les cas.
Les variations dues à des conditions
REGLEMENT.
ARTICLE 25.
SURCHARGES.
Le programme distinguera :
Les surcharges peu variables dans le
temps Sj, mais qui peuvent occuper
une position quelconque;Les surcharges S2 qui, par leur nature,
sont variables dans le temps ;
Les surcharges dynamiques S3 que les
forces d'inertie déterminent.
Pour les calculs, on considérera la
surcharge résultante S ainsi définie :
ARTICLE 26."
SURCHARGES DYNAMIQUES.
Ces surcharges S3 proviennent des
effets dynamiques sur les masses dont
les efforts statiques sont S2.Elles auront pour valeur dans le cas
de ponts parcourus par des véhicules
rapides
Dans cette formule, l est la longueurde la pièce en mètres, P le total des
charges permanentes qu'elle supporte,
y compris son poids propre, et S2 la
valeur maximum des surcharges des
véhicules qu'elle peut être appelée à
supporter au total.
La même formule pourra être appli-
quée aux poutres de ponts roulants.
Pour les planchers et autres construc-
tions analogues, les surcharges déter-
minant les surcharges dynamiques pour-ront n'être qu'une fraction de la sur-
charge S2.
COMMENTAIRE.
spéciales doivent être définies par les
programmes
Les études récentes ont montré quel'effet des surcharges mobiles est. beau-
coup plus dangereux que l'effet des
surcharges fixes, par le seul fait de la
variation du sens et de la grandeur des
contraintes dans les constructions habi-
tuelles. Lorsqu'on plus les surcharges
s'accompagnent d'effets dynamiques,cette deuxième cause augmente la
fatigue des constructions. Le coefficient ij
tient compte de la première cause, le
terme S3 de la deuxième.
Le terme S3 est fixé dans cet article,en harmonie avec le règlement des ponts
métalliques du io mai 1927.Pour les planchers, la fraction de S2
déterminant les surcharges dynamiquesvariera de o pour les habitations privéesà 1 pour les salles de danse et de réunion.
Cette fraction sera toujours fixée parle programme.
Pour le hourdis appuyé sur quatrecôtés et de portées a et b, a étant la plus
petite, on appliquera la formule donnée
dans cet article, dans laquelle 1 sera
remplacé par
P étant le poids porté par le hourdis
sur la surface a-.
— 23 —
REGLEMENT.
ARTICLE 27.
CONTRAINTE ADMISSIUI.E.
Les efforts élastiques unitaires seront
calculés :
i° Pour la charge permanente;2° Pour les surcharges du système Sj
disposées dans les zones les plus défa-
vorables ;
3° Pour les variations de tempéra-ture et les variations linéaires;
4° Enfin, pour le vent, le freinage, etc.
multiplié par le coefficient -
La neige sera comptée dans les sur-
charges St.Ces contraintes seront, calculées soit
dans le cas du solide continu, soit dans
le cas du solide découpé par les surfaces
définies à l'article 21.
Les contraintes seront toujours, même
pendant la construction, inférieures à la
fraction 32/100 ( trcnle-deur centièmes)
de la résistance de la matière dans la
direction de l'effort élastique par l'effet
des deux premières causes, cl à la
fraction 36/ioo (trente-six centièmes') parl'effet de toutes les causes.
Pour le béton, la courbe de résistance
cl la caractéristique permettront de
vérifier celle condition.
Pour l'acier, on envisagera seulement
les résistances à la compression ou à la
traction, les cisaillements étant négli-
geables, sauf le cas d'assemblages métal-
liques.
ARTICLE 28.
COEFFICIENTS D'ÉLASTICITÉ.
Le module d'Young sera pris égalà •>:>.000 myriapièzes pour l'acier,
2000 myriapièzes pour le béton de ciment
artificiel.
Le coefficient de Poisson sera égalà o,3o
COMMENTAIRE
Cet. article donne des règles beaucoup
plus précises que celles figurant dans la
plupart des règlements étrangers.On remarquera que, dans la sur-
charge S, la partie Sx est plus défavorable
que la charge permanente, en raison de
la position qu'elle peut, occuper tandis
que la partie S., est eu outre majorée
par deux fois.
Grâce à ces règles, les constructions
seront plus homogènes, et leur robustesse
sera sensiblement la même dans tous
les éléments, que ces éléments soient
massifs, ou allégés, tandis que, faute
de l'application de cette méthode, ces
derniers ont une sécurité moindre.
Les fractions admises pour les con-
traintes 32/100 et 36/ioo ont été ainsi
déterminées, compte tenu de toutes ces
majorations.Le mode de calcul correspondant à ces
règles s'établit sans tâtonnements, les
vérifications s'opérant successivement
au cours du calcul.
La majoration des surcharges est pré-férable à la diminution correspondantedes limites des contraintes, parce qu'elleattire davantage l'attention du cons-
tructeur sur la nécessité d'utiliser de
bons matériaux.
Les coefficients d'élasticité ont été
fixés pour permettre d'établir complè-tement les calculs justificatifs.
Le coefficient de Poisspn qui intervient
souvent ne pouvait être passé sous
silence. Il suppose que tout le corps
21 —
REGLEMENT.
Si l'une des contraintes principalesest une traction, on admettra que l'allon-
gement est déterminé par ces coeffi-
cients jusqu'à l'effort correspondant à
la rupture et que, au delà, l'allonge-ment est augmenté indéfiniment tandis
que cette contrainte reste égale à la
valeur de rupture.
ARTICLE 29.
ARMATURES LONGITUDINALES.
Armatures comprimées.
Le supplément de résistance corres-
pondant aux armatures longitudinales
comprimées sera pris égal à 10 fois la
résistance de la libre du béton qu'elles
remplacent.
Toutefois, pour que ces armatures
puissent supporter celte pression avec
sécurité sans faire éclater leur gainede béton, elles devront être reliées pardes armatures transversales s'opposantefficacement au flambement et d'un
écarlement maximum de 12 fois ce
diamètre de la barre. Si ee.tte condition
n'est pas réalisée, les barres longitu-dinales ne seront pas comptées dans la
résistance.
Armatures tendues.
Dans les pièces fléchies ou tendues,
les armatures suffiront seules et dans
tous les cas pour supporter l'effort de
tension, l'effet du béton tendu étant
seulement de changer la déformation.
Dans le cas de la flexion simple et
pour la recherche de la fibre neutre,
on pourra procéder par la méthode clas-
sique qui consiste à négliger le béton
tendu en remplaçant la section d'acier
tendu par une section fictive de béton
\>. fois plus grande.Pour les aciers noyés dans des éléments
COMMENTAIRE
est homogène. Quand on néglige la
zone tendue comme dans les plaques,
on prendra un coefficient moitié moindre.
Le module d'Yoïi/ig sera porté à looo
pour les béions alumineux.
L'expérience montre que les barres
longitudinales en compression n'aug-mentent la résistance de rupture que si
elles sont liées transversalement et c'est
ce que traduit la règle donnée.
Le coefficient d'équivalence des arma-
tures tendues n'est pas le simple rapportdes coefficients d'élasticité, à cause des
modifications apportées dans la défor-
mation par le béton tendu.
La formule: très simple indiquée pourles sections rectangulaires esl en accord
satisfaisant avec l'expérience directe.
Comme la variation de ;JL n'entraîne
que des variations très lentes des
autres éléments, cl que d'autre part,
pour faciliter les calculs, il importe de
préparer des tableaux correspondantaux diverses valeurs de ;J., on a admis
que ces valeurs pourraient varier parsauts de 20 pour 100.
La règle relative à l'effort. « vide » des
barres sur le béton est très importante
pour la bonne tenue des constructions.
La transmission des efforts des barres
comprimées à leurs extrémités devra
être l'aile d'une façon efficace, les cro-
chets étant à ce point de vue sans utilité
s'ils ne sont pas complétés par des arma-
tures transversales spéciales.Si cette transmission n'est pas efficace,
REGLEMENT.
rectangulaires (poutres ou nervures).
où b' est la largeur de la nervure, h la
hauteur totale et A1 la section d'acier
tendu.
On pourra calculer avec des valeurs
inférieures, à condition qu'elles ne dif-
fèrent pas plus de 20 pour 100 de la
valeur type.Pour les sections de forme quelconque,
on procédera par la règle de l'article 28
et il en sera de même pour la flexion
composée.
Armatures pliées ou cintrées.
Les armatures pliées ou cintrées
seront tracées de telle sorte que la réac-
tion latérale correspondant à leur cour-
bure ne puisse pas les l'aire sortir de la
masse de béton.
ARTICLE 3(1.
FLAMUEMENT.
Quand une pièce sera comprimée,avec ou sans flexion, on calculera
l'effort élastique comme si l'effort de
compression était multiplié par le coeffi-
cient de majoration correspondante à la
formule de ]\'a\>ier généralisée.Le coefficient, de cette formule a pour
valeur :
l\ pour la pièce fixée par un seul encas-
Iremcn t ;1 pour la pièce articulée aux deux
extrémités;
1/2 pour la pièce articulée à une
extrémité, encastrée à l'autre;
i/4 pour la pièce encastrée aux deux
extrémités.
COMMENTAIRE
le supplément de résistance donné par
les barres ne sera pas escompté.
Sans commentaire.
26 —
REGLEMENT.
ARTICLE 31.
ADHÉRENCE.
La résistance au glissement des barres
dans leur gaine de béton sera assurée
par le moulage très exact îles aspérités.Si rfj est le diamètre de la barre,
ei ('t e2 ïes distances minima de l'axe
de la barre à la surface libre du béton
dans deux directions rectangulaires, la
résistance de rupture au glissement sera
prise égale à la caractéristique multipliée
par le coefficient
pour les barres suffisamment rugueuses.
Lorsque la gaine est cousue par des
armatures transversales qui s'opposent
efficacement à l'ouverture d'une fissure
longitudinale, les distances e1 et c2seront augmentées d'une épaisseur fictive
en centimètres, égale à la section en
centimètres carrés par mètre de lon-
gueur de la couture d'acier s'opposantà la fissure parallèle à.la barre.
L'effort admissible sera les 32,/ioo ou
les 36/l00 de cet effort, de rupture," dans
les conditions précisées à l'article 27.
ARTICLE 32
ARMATURES TRANSVERSALES
DES PIÈCES FLÉCHIES OU TORDUES.
Quand, dans la flexion ou la torsion,
la contrainte dépassera la limite admis-
sible en traction on supposera que,suivant la direction principale, une
fissure peut s'ouvrir par traction.
Le béton devra être cousu à travers
ces fissures par des armatures transver-
sales convenablement établies pour
supporter les efforts qui doivent Lra-
COMMENTAIRK
Les expériences montrent que la résis-
tance au glissement des barres dans le
béton est très faible si la barre, est
engagée sur sa demi-section, et qu'elleatteint le cinquième de la résistance
à la compression si elle est placée; dans
une grande masse de béton.
La formule indiquée esl en bon accord
avec l'expérience.Elle indique par exemple que pour le
béton de caractéristique 200 la résis-
tance d'adhérence est de \o hectopièzesen masse indéfinie de IO hectopièzes si
la barre est à une distance des deux
parois de la nervure égale à son dia-
mètre, et elle est de 83 hectopièzes si
elle est comme dans un hourdis à une
distance e1 égale à o.d et à une dis-
tance e-, pratiquement infinie.
Cette formule montre l'intérêt des
barres relevées au point île vue du glisse-ment.
Les barres laminées sont suffisamment
rugueuses, soil qu'elles restent noires,
soit qu'elles soient rouillécs après enlè-
vement, des plaquettes non adhérentes.
Les dispositions de cet article forment
un ensemble coordonné dont les mé-
thodes de calcul données en annexe
montrent l'utilité.
Elles permettent de calculer les arma-
tures transversales de flexion avec
cisaillement dans tous les cas.
Les calculs sont très simples lorsqu'il
s'agit du cisaillement do la nervure d'une
— 27
REGLEMENT.
verser ces fissures, et les armatures
transversales seront ancrées pour trans-
mettre ces efforts à leurs extrémités
aux autres cléments.
Ces armatures seront calculées comme
travaillant en traction simple à la façon
des éléments correspondants d'un treillis
métallique.Ou tiendra compte également de
l'augmentation d'efforts duc à ces
fissures dans les armatures longitudi-
nales, particulièrement vers les appuis.
Ou tiendra compte dans les calculs
du treillis ainsi envisagé de la part que
peuvent prendre les barres relevées
comptées en raison des efforts de trac-
tion qu'elles peuvent supporter.Ou disposera des armatures trans-
versales, calculées comme ci-dessus,
même quand la limite admissible pour
le béton en traction n'est pas atteinte,
toutes les fois qu'une fissure compro-
mettrait la construction, comme à la
jonction du hourdis et d'une poutre,dans le plan inférieur du hourdis.
ARTICLE 33.
ARMATURES TRANSVERSALES
DES PIÈCES COMPRIMÉES.
Les armatures transversales sont
nécessaires pour relier les armatures
longitudinales dans les pièces compri-
mées dans les conditions de l'article 29.
Elles ont pour résultat d'augmenter
la résistance à la compression du béton.
Si A est la section d'un prisme de
béton y compris l'aire équivalente des
aciers longitudinaux, et a le volume
relatif utile (recouvrements déduits) des
armatures transversales, e4 l'écarte-
menl d'axe en axe de ces armatures,
Yj et Ya les caractéristiques de l'acier et
COMMENTAIRE.
poutre en T, ou du cisaillement des
deux ailes en béton de cette poutre.Les armatures de cisaillement devront
être telles que la zone de ces ailes reliée
par armatures aux nervures ait, la forme
d'un fuseau de largeur au plus égaleau maximum de l'article 34, et tel quela contrainte soit toujours admissible
sur tout élément.
La règle relative au frottage est
donnée par une formule simple qui tient
compte des variables en cause et des
résultats d'expériences, le coefficient
d'équivalence des frottes est ainsi :
pour Yi = 45 et Y2 — 200 Pal' exemple,le coefficient serait pour la forme circu-
laire :
28
REGLEMENT.
du béton, la résistance du prisme sera
On prendra
/ = 2 pour des freltes circulaires conti-
nues ou pour un quadrillage de barres
réunies deux à deux à la paroi par des
cercles de raccordement permettantà ces barres de se transmettre leur
effort de traction; 6 sera le diamètre
ou la plus petite dimension de la sec-
tion de béton;
v = i pour des ligatures carrées;
'/ = : pour des ligatures rectangulaires.h
h étant la plus grande dimension de
la section de béton et. b la plus
petite.
Quand ia zone extérieure aux barres
travaillera au même taux et qu'il y aura
possibilité de séparation prématurée de
la zone de béton extérieure aux arma-
tures transversales, on n'admettra pasune résistance supérieure à :):V",.
ARTICLE 34.
RÈGLF: SPÉCIALE AU SUJET DU CALCUL
DES HOURDIS NERVURES.
Lorsqu'un solide en flexion sera formé
par une nervure surmontée d'un hourdis
dans la zone comprimée, on ne tiendra
pas compte pour le calcul en outre de
la nervure d'une largeur de hourdis
supérieur à
où e est la distance libre entre nervures
parallèles avec des charges uniformé-
ment réparties, et l la portée de la
COMMENTAIRE.
Le module A'Young n'est pas changé
tant que la contrainte ne dépasse
pas 0,8 Y2, au delà il faudra tenir
compte des faits expérimentaux réels.
Aux très hautes pressions, le béton se
comporte comme un corps pulvérulentà frottement interne, ayant la cohésion
du béton primitif.
Cette règle empirique fixe une loi
logique nécessaire à connûtre pour les
poutres avec hourdis.
— 29 —
RÈGLEMENT.
poutre; cl, dans le cas de surcharges
isolées, e pourra être portée à la distance
de ces charges si celle-ci est supérieureà la distance cuire nervures.
ARTICLE 3:8.
RÈGLE SPÉCIALE
AU SIM ET DES COUTUMES.
Lorsqu'une fissure pourra se produire,soit, par suite d'une reprise, soit pourtoute autre cause, le plan correspondantsera traversé par des aciers de coulure,tels que l'effort de traction que ces
aciers sont susceptibles de développerdans leur direction, combiné avec les
forces extérieures agissant sur le plan
puisse déterminer une résultante faisant
avec la normale un angle inférieur à 15°.
COMMENTAIRE.
La détermination des coutures de
liaison est essentielle dans la plupartdes constructions, spécialement aux
noeuds, aux abouls des poutres ajou-
rées, etc..
TITRE V.
Exécution des travaux.
ARTICLE 36.
COFFH \GKS.
Les coffrages seront suffisamment
résistants, rigides cl élanches pour
supporter les charges et donner à l'ou-
vrage la forme prévue, compte tenu des
forces engendrées pendant le tassement
du béton.
Les armatures seront arrimées pourrésister sans déplacement aux efforts
subis pendant la mise en oeuvre.
ARTICLE 37.
TASSEMENT DU BÉTON.
Le tassement dans les coffrages a
pour but, non pas de déterminer une
compression préalable, mais de réduire
les vides et d'éliminer les bulles d'air
Sans commentaire.
Sans commentaire.
30
REGLEMENT.
et une partie de l'eau de gâchage qui
reflue à la surface.
Pour les bétons peu mouillés on peut
procéder par pilonnage ou compression.
L'effet obtenu par ces moyens est
maximum, quand l'eau reflue à la sur-
face, ce qui indique que le volume des
vides est réduit au volume de l'eau de
gâchage.Pour réduire le volume des vides
au-dessous du volume de cette eau, il
faut avoir recours à d'autres moyens
qui reviennent tous à déterminer le
serrage des matériaux solides par la
création de fortes accélérations capablesde vaincre les frottements intérieurs
tels que : emplois de tables à secousses,
vibrateurs, centrifugation, etc..
Tous ces moyens augmentent consi-
dérablement les pressions latérales à
supporter par les coffrages et leur effi-
cacité dépend essentiellement de l'étan-
chéité de ceux-ci.
ARTICLE 38.
ARROSAGES. REPRISES.
Les coffrages et les bétons seront
maintenus humides jusqu'à l'obtention
du durcissement escompté, et lorsquel'exécution d'une pièce aura été inter-
rompue, ce qu'on évitera autant que
possible, la surface de reprise sera
nettoyée à vif et copieusement mouillée.
On évitera l'emploi de barboline de
ciment. Mais on pourra avantageuse-ment augmenter le dosage de la premièrecouche de béton en contact avec la
surface de reprise.
ARTICLE 39.
GELÉE.
Le béton sera protégé en temps de
gelée jusqu'à ce que la prise soit com-
COMMENTAIRE.
Il est essentiel que le béton soit
humide pendant sa prise et son durcisse-
ment.
Sans commentaire
31
REGLEMENT.
plètc, cl l'on arrêtera toute nouvelle
coulée, sauf si l'on dispose de moyensefficaces pour prévenir les effets nui-
sibles de la gelée.A la reprise du travail, on démolira
toutes les parties qui auraient subi les
atteintes de la gelée.
ARTICLE 40.
DÉCINTREMENT.
L'enlèvement des coffrages sera fait
progressivement sans chocs et par efforts
purement statiques.Cet enlèvement commencera quand le
béton aura acquis un durcissement suffi-
sant pour supporter la charge qu'il aura
alors à subir, dans les conditions de
sécurité prévues aux articles précédents.
COMMENTAIRE
Sans commentaire.
TITRE VI.
Épreuves des Ouvrages.
ARTICLE 41.
CHARGES DES EPREUVES.
Les épreuves seront celles prévues au
cahier des charges.Elles seront telles que la sécurité soit
toujours celle prévue par ce règlement
pour les divers types de surcharges.
ARTICLE 42.
MESURES PENDANT LES ÉPREUVES.
On mesurera les flèches maxima et.
si possible, les déformations de l'ouvrage,
pour comparer les résultats expérimen-
taux aux prévisions des calculs.
Sans commentaire.
Les flèches élastiques seules devront
être évaluées en supposant pour module
d'Young du béton IOOO Y2 P"is 2000 Y2
et le résultat expérimental devra être
compris entre les deux flèches ainsi
calculées.
32
REGLEMENT.
ARTICLE 43.
DURÉE DES CHARGES.
Le béton armé ne devient élastique
qu'après les premiers chargements.Les surcharges par poids mort seront
laissées en place pendant trois heures au
moins.
On s'assurera ensuite que les flèches
sous charges mobiles deviennent élas-
tiques.
COMMENTAIRE
L'adaptation du béton au système de
forces appliquées demande un certain
temps.Cette adaptation peut se faire pendant
la construction ou à l'occasion des
épreuves.Ce qui importe, c'est, la réversibilité
des déformations après un nombre limité
do mises en charge.
33
RAPPORT SUR LE REGLEMENT
SUR LES
CONSTRUCTIONS EN BÉTON ARMÉ
Exposé.
Les constructions en béton armé sont, actuellement établies en
France d'après la Circulaire du Ministère des Travaux publics du
ao octobre 1906.Cette Circulaire conseille des règles qui forment un ensemble de
dispositions techniques d'autant plus remarquables qu'elles ont été
étudiées peu d'années après l'apparition industrielle du béton armé.
Plus de 2.0 ans se sont écoulés depuis lors, et la Circulaire de 1906reste encore le document fondamental.
Toutefois, le développement de la technique, l'emploi de matériaux
plus résistants, l'étude plus complète des efforts dans les différentes
directions nécessitent aujourd'hui des remaniements sur quelques points,des compléments sur d'autres.
("'est pourquoi la Chambre syndicale a pris l'initiative de réunir une
Commission de spécialistes et celle-ci a désigné le groupe des techni-
ciens chargé de l'élaboration d'un règlement.La Commission a pensé, en effet, que le béton armé étant arrivé aujour-
d'hui à l'âge adulte, il était désirable de réunir ses règles dans un texte
précis et formel; ces règles devant en outre permettre d'utiliser les
améliorations provenant des progrès techniques dans les qualités des
matériaux, comme de la précision dans l'évaluation des efforts.
Dans cet esprit, la Sous-Commission a travaillé pendant près de deux
ans et elle présente aujourd'hui le projet de règlement adopté par elle
après discussion .de chacun de ses articles.
La Sous-Commission a cherché surtout à faire oeuvre technique et
scientifique, persuadée qu'un règlement est d'autant plus utile qu'il
pénètre plus avant dans le domaine des faits naturels, et se rapproche
davantage des phénomènes expérimentaux.
— 34 —
Le Commentaire joint au projet donne les renseignements détaillés
sur les dispositions prévues. Les raisons des dispositions prescrites et
quelques exemples d'application font l'objet du présent rapport.
TITRE I. — Dans le Titre I, le règlement indique les données préli-minaires nécessaires à l'élaboration de toute construction.
Pour faciliter l'élaboration des programmes, le rapport donne, aux
articles intéressant les surcharges, des données utiles aux architectes
et ingénieurs-conseils.
TITRE IL — Dans le Titre II. le règlement exige la détermination
exacte des ouvrages par les dessins et croquis afin que l'on puisse,à tout moment, connaître la construction exacte d'un élément quel-
conque.
TITRE III. — Le Titre III définit les matériaux qui doivent être
employés pour le ciment armé; il est rédigé comme il a été dit dans
l'exposé en vue de permettre toutes les améliorations.
A cet effet, sont définies les qualités reconnues actuellement utiles
à quelque degré que ce soit, et la liberté absolue est laissée pour les
autres.
L'acier est qualifié par sa résistance, sa limite élastique, sa ductilité
et son absence de fragilité, toutes qualités nécessaires pour la mise en
oeuvre avec la sécurité prévue lors de l'établissement du projet.Particulièrement le très simple essai de rupture sur la barre elle-
même entaillée est facilement exécuté avec succès pour les aciers de
qualité courante. Cet essai est le seul qui élimine la plupart des maté-
riaux médiocres, comme la Commission s'en est rendu compte par des
essais directs au Laboratoire, puis par des applications à de grands
ouvrages. Cet essai a encore le grand avantage de permettre la vérifica-
tion à tout instant du résultat et de montrer la texture du métal.
Les métaux courants donnent facilement un angle de déviation
supérieur à 3o°.
Les métaux ne donnant pas une déviation de 200 ont toujours une
fragilité dangereuse et ne peuvent être travaillés.
Pour le ciment et l'agrégat, le critérium doit toujours être trouvé
dans le but à atteindre la résistance du béton ; c'est par là que l'agrégat,comme le ciment, doit être reconnu bon ou mauvais.
Les théories élaborées actuellement sur la graduation correcte per-mettront vraisemblablement dans un avenir prochain de donner les
— 35 —
règles du meilleur agrégat qui rentrera nécessairement dans les règlesédictées puisque celles-ci ont pour but d'assurer la résistance du béton
maniable et remplissant tous les vides entre coffrages et armatures.
La consistance et le dosage du béton font aussi l'objet de définitions.
Dans la Circulaire de 1906, comme dans tous les règlements étrangers,on n'envisage que la résistance du béton à la traction simple, à la
compression simple ou au cisaillement.
Ce sont là des cas particuliers, et il importe de connaître la limite
de sécurité de la contrainte dans une direction quelconque, car le béton
est sollicité dans toutes les directions.
Le nouveau règlement donne à ce sujet les règles qui résultent de
l'expérimentation directe.
Pour l'acier, la question est plus simple quand les efforts lui sont
transmis par le béton. Dans ce cas, les efforts à la paroi sont faibles,
ce qui entraîne des efforts de cisaillement négligeables comme il est
facile de s'en rendre compte en étudiant complètement les sollicita-
lions d'un tronçon de barre quelconque.Dans toutes les expériences de rupture des pièces de béton armé,
l'acier se rompt uniquement par traction simple, et c'est donc cette
résistance seule qui intervijpt au point de vue de la sécurité.
La valeur d'un ouvrage dépend du soin avec lequel il a été construit,et les résultats donnés par le béton doivent être déterminés sur des
éprouvetles suffisamment nombreuses.
Pour rendre ce contrôle facile et peu coûteux, le règlement décrit
des éprouvettes de forme très simple et de dimensions relativement
petites.Le contrôle de la résistance peut être ainsi efficace et peu coûteux.
Ces essais s'inspirent des méthodes employées par M. Féret pourl'étude des mortiers et permettent de déterminer les résistances à la
traction et à la compression par une même éprouvette.La répartition des tensions élastiques qui donne dans la période
r \l
élastique une contrainte maximum égale à TJ^' se m°difie dans la défor-
mation plastique et la contrainte maximum de traction au moment
de la rupture par flexion du béton peut être prise égale à - '. „ •
Le choix des éprouvettes a été déterminé en vue de donner les essais
les plus réguliers, la durée adoptée de 28 jours est suffisante pour
connaître de la qualité du béton, et elle est assez courte pour que
l'épreuve soit faite en temps utile sur les chantiers. Quant au durcis-
sement ultérieur, il dépend de la qualité du ciment et est connu à l'avance
— 36 -
pour chaque marque; la majoration de résistance dépasse 20 pour 100
avec les ciments artificiels courants. Mais elle peut être moindre avec
des ciments à mouture fine et à durcissement rapide. C'est pourquoila majoration prévue doit rester inférieure à l'augmentation de résis-
tance.
Afin de faciliter l'établissement de tableaux et de graphiques, il est
prévu au commentaire trois bétons normaux dont les caractéristiques
peuvent être obtenues sur les chantiers dans les conditions normales.
Avec la consistance plastique, les dosages correspondants sont les
suivants qui donnent normalement une marge de 20 pour 100 par rapportà la résistance type, marge nécessaire pour les irrégularités de chantier.
Ciments 15/20. Ciments 20/->.
_XBéton 160 ()5o g
'' —
_-L __i» 200 730 g
' 6 io g '
t. _!» 25o . 880 g
A730 g
'
Ces dosages doivent être augmentés dans le cas de bétons plus mouillés,
d'agrégats moins bien gradués ou de mise en service rapide des ouvrages.Ces indications de dosage ne sont données qu'à titre de simples indica-
tions, les cahiers des charges devant prendre comme base les résistances
effectives contrôlées, sur chantier bien plus que les dosages. Dans tous
les cas, le dosage doit être suffisant pour donner au béton une compacité
protégeant les armatures.
TITRE IV : CALCULS DE RÉSISTANCE. — Il est prévu que les calculs
de résistance seront effectués en tenant compte de toutes les causes de
fatigue.D'autre part, on se réfère toujours à l'expérience pour la détermi-
nation des coefficients de calculs.
Le règlement prévoit qu'on néglige la résistance à la traction simpletoutes les fois que le béton peut être fissuré; c'est qu'en effet à travers
une fissure l'acier seul supporte les efforts de traction correspondantà l'équilibre de la- section. On ne peut donc totaliser la résistance à la
traction du béton et la résistance à la traction de l'acier, et l'on ne
considérera la résistance à la traction du béton que dans les conditions
très strictes définies à l'article 20.
L'application de cet article ne permet de compter pratiquement sur
la résistance à la traction que dans les hourdis où cet effort se déve-
loppe comme conséquence de l'effort tranchant.
- 37 —
Pour l'étude des déformations, la résistance du béton à la traction
doit être évaluée. En effet, la presque totalité du corps n'est pas fissurée
et l'existence d'une fissure ne modifie que localement et dans une
faible mesure les déformations. Il faut donc nécessairement tenir comptede l'effet total du béton, et ceci est important, particulièrement dans
la position de la fibre neutre dans les calculs de flexion.
Pour qu'une fissure ne s'élargisse pas, il faut que l'effort de traction
simple, déterminé dans une section homogène par l'allongement'du
béton, soit supporté localement à travers la surface de la fissure parune section d'acier suffisante.
Dans l'étude qui suit, nous verrons l'application de ce principe.Pour la variation linéaire accompagnant le durcissement, la Commis-
sion a entrepris une série d'expériences lui permettant de se rendre
compte de l'effet du climat sur les ouvrages réels: elle a pu ainsi vérifier
que c'est bien la variation de la quantité d'eau à l'intérieur du béton
qui est la cause principale de la variation linéaire accompagnant le
durcissement du béton, aussi cette variation linéaire dépend-elle essen-
tiellement des conditions hygrométriques du milieu dans lequel le béton
se trouve plongé et la Commission a admis ainsi, conformément à
l'expérience, que les retraits sont d'autant plus dangereux que la
région est plus sèche, c'est-à-dire, en France, que sa latitude est plus
petite.Pour permettre de tenir compte de cette variation linéaire, la Commis-
sion a indiqué le chiffre qui doit être pris en compte en fonction de
cette latitude.
Comme la latitude n'est pas le seul élément déterminant l'hygro-métrie et que clans certaines régions spéciales, en montagne, aux bords
de la mer, l'hygrométrie peut être augmentée, le règlement prévoit,dans ce cas, une évaluation directe de la variation linéaire.
Toutefois, les expériences montrent que le phénomène du retrait
est beaucoup plus complexe et qu'il dépend aussi des conditions méca-
niques de l'élément pendant le durcissement. Dans une éprouvette
inégalement chargée dans sa section, le retrait tend à égaliser la
contrainte. Mais les faits correspondants sont encore actuellement
trop mal déterminés pour que la Commission ait pu proposer d'en
faire état. Les expériences sont continuées, et dès que le mécanisme
du retrait sera bien connu, il sera alors possible de faire état des varia-
tions linéaires réelles et d'en tenir compte dans les calculs.
L'évaluation de la température est définie pour les ouvrages soumis
aux influences climatériques, la variation de température a été prise
— 38 -
comme variant de plus ou moins 200 par rapport à la température
moyenne. Elle est assez peu différente de celle qui a été admise, poul-ies ouvrages métalliques (270).
Si, en effet, la capacité calorifique du béton ne permet pas une modi-
fication brusque de température, par contre son effet sur la variation
de température due aux saisons est assez faible.
Le coefficient de variation admise a été celui qui résulte de la moyennedes expériences, c'est-à-dire 11X106 par degré.
SURCHARGES. — Pour les surcharges, pour la première fois dans
un règlement, la Commission propose un coefficient de majoration
important.C'est qu'en effet, si, sous une charge fixe, la rupture se fait par une
contrainte égale à la contrainte de rupture, elle se fait, sous les surcharges
alternées, par une contrainte égale à la limite d'élasticité, car, pur suite
de la répétition des efforts, les écoulements moléculaires alternés dans
la région des déformations plastiques entraînent la rupture.Pour avoir un coefficient de sécurité constant, dans des éléments à
sections régulières, il faut donc proportionner les charges fixes et les
charges alternées aux limites correspondantes.Dans les éléments à sections variables, l'adaptation se fait bien pour
les charges fixes, elle se fait mal pour les charges alternées, de telle
sorte que les contraintes de rupture sont encore beaucoup plus diffé-
rentes que dans les éléments à sections régulières.C'est pourquoi la majoration du tiers de la surcharge par ce seul
fait que la surcharge est variable doit être considérée comme un minimum
qui permettra de s'approcher davantage d'une constance dans la
sécurité.
Pour la surcharge dynamique, la formule du règlement des ponts
métalliques a été adoptée afin de réaliser l'unité de vues. L'effet de
la surcharge dynamique est cependant plus faible sur les ouvrages en
béton armé, par suite, non seulement de leur poids, mais aussi de
l'augmentation de l'hystérésis.
MODULES D'ÉQUIVALENCE. — Pour la compression simple, le rapportdes modules d'élasticité étant 11, le module d'équivalence de l'acier
sera pris égal à 11, ce qui donnera pour section homogène fictive :
A = A., -+- 10A1,
— 39 -
A2 étant l'aire totale géométrique occupée par le béton, sans déduire
l'aire Ax occupée par les aciers.
Pour la flexion, la formule indiquée pour u a été déterminée en repre-nant l'étude de la position de la fibre neutre dans les expérienceseffectuées par la Commission de 1906, et le coefficient adopté est tel
que, à la limite de la période élastique, il y a un bon accord entre
le calcul et l'expérience. La constance dans la sécurité sera donc ainsi
atteinte.
ARMATURES PLIÉES ou CINTRÉES. — Soit r le rayon de courbure d'une
armature de section A|, on admettra qu'elle exerce latéralement par
unité de longueur un effort At — ; cet effort devra être pris, le cas échéant,
soil en compression vers la masse de béton, soit en traction par des
armatures transversales de liaison rapprochées.Sauf ces précisions, les calculs de compression, de flexion simple
ou composée et de flambement se conduisent comme dans le précédent
règlement, avec les mêmes formules pour la répartition des efforts
élastiques; ces formules sont aujourd'hui classiques et n'ont plus à être
reproduites.Pour le calcul propre des hourdis, la Commission a supprimé la
méthode empirique de la précédente circulaire trop éloignée des faits.
Depuis lors, la théorie des plaques a fait assez de progrès pour être
aujourd'hui une partie classique de la résistance des matériaux.
L'adhérence se calculera par les formules du glissement longitudinal,on vérifiera que non seulement une barre ne peut glisser dans sa gaine,mais encore que si l'on considère un groupe de barres quel qu'il soit,ce groupe lie peut se séparer par glissement du reste de la construction.
GLISSEMENT LONGITUDINAL DU BÉTON SUR LUI-MÊME. — Sur ce point,la méthode donnée par la précédente circulaire était fausse, et entraî-
nait une insuffisance des armatures transversales.
Considérons, par exemple, une poutre fléchie à section rectangulaireconstante dans laquelle b est la largeur et z la distance des résultantes
de traction et de compression. Pour un effort tranchant T, l'effort deT
glissement longitudinal unité de surface est -^
TIl se développe simultanément à 45° une traction égale à -^
Si cette contrainte est supérieure suivant le cas de charges à 3a/100
- m -
ou à 36/ioo de — > on admettra des fissures à 45° qui déterminent une
série de bielles de compression ayant un effort unitaire de compression
égal à ~après fissuration, si l'on dispose des étriers verticaux.
Ceux-ci seront alors des barres tendues supportant l'effort T sur la
longueur z, et leur diamètre et leur nombre doivent être déterminés en
conséquence, ainsi que leurs ancrages extrêmes.
Sur l'appui les bielles de compression déterminent un effort horizontal
égal à T, qui doit être supporté par l'ancrage des barres longitudinales.
On trouvera par cette méthode les formules nécessaires pour déter-
miner tous les éléments résistant à l'effort tranchant, même dans le
cas de poutre à hauteur variable, et d'étriers inclinés. Par exemple,
pour des étriers à 45° et une poutre à hauteur constante, l'effort sur
les bielles de béton se réduirait à —j et l'effort sur les étriers, si.r lazb
longueur unité, serait égal à —-•
Dans tous les cas sur les bielles de compression, la contrainte admis-
sible sera réduite du tiers pour tenir compte des irrégularités de section.
ARMATURES TRANSVERSALES DE RENFORCEMENT. — Les instructions
nouvelles concordent sensiblement avec les anciennes, mais elles sont
beaucoup plus précises pour le choix des coefficients, afin de se rappro-
cher davantage des résultats expérimentaux, et d'éviter toute fausse
interprétation.
Les essais effectués par la Commission montrent l'influence consi-
dérable de la pression latérale sur la résistance à la pression longitu-
. dinale, même pour des efforts unitaires beaucoup plus importants que
les contraintes envisagées dans le règlement.
VENT. — Le présent règlement n'avait pas dans son cadre la déter-
mination des données numériques relatives aux forces extérieures, et
en particulier du vent.
Quand il n'existe aucun règlement applicable et aucun élément
d'information précis, la Commission propose de prendre comme pression
du vent totale par mètre carré sur une paroi verticale à la hauteur II
au-dessus du sol :
iooo -t- 25oH ,îi— (en kilogrammes),
20 -+- H v c "
-41 —
ce qui donne une pression de 5okg au sol, de ii7kg à iom, de i5okg à 20m,
de i70ke à 3om et de i83kg à 4om.
Cette pression est la résultante de la compression à l'avant et de la
dépression à l'arrière.
Quand ces deux effets se produisent, sur deux parois distinctes,
on admettra que les maxima de chacun d'eux atteignent les deux tiers
du total.
DONNÉES FACILITANT L'ÉLABORATION DES PROGRAMMES. — La
Commission a pensé faire oeuvre utile en donnant aux utilisateurs des
exemples de charges à introduire dans les programmes.
Planchers à"habitation privée.— La charge permanente comprendra
non seulement le poids propre, mais encore les poids des plafonds,
enduits, planchers ou revêtement quelconque, ainsi que des éléments
de la construction reposant, sur les planchers, tels que cloisons, etc..
La surchargé comprendra une partie fixe qui sera, en kilogrammes par
centimètre carré,S, = Il Ok'B.
et une partie mobile
Si = IOOkB;
il n'y aura pas de surcharge dynamique.
Planchers de bureaux où le public nest admis qu isolément. —Charge
permanente comme ci-dessus, puis :
S, = IOO1-!-".
S.., = 20()k'-.
sans surcharge dynamique.
Planchers de boutiques et de magasins légers.—
Charge permanente
comme ci-dessus, puis :
S[ = iooks,
So = 200k".
La fraction de la surcharge S2 déterminant la surcharge dynamique
sera 1/2.
Planchers de salles de spectacles, de danse, etc. —Charge permanente
comme ci-dessus, puis :
St = îoo^s,
S, = 3ookK.. ;
— 42 —
La fraction de la surcharge S2 déterminant la surcharge dynamique
sera i.
Planchers d'ateliers normaux. —Charge permanente comme ci-dessus,
puis :
S, = iook"s,
S.>= 4ooks.
Fraction de S2 pour la surcharge dynamique 1/2.
Planchers d'ateliers lourds. —Charge permanente comme ci-dessus :
S, = 200kB,
Si = 8ookB.
Fraction de S2 pour la surcharge dynamique 1/2.
Planchers d'entrepôts.—
Charge permanente comme ci-dessus :
S, : de I00ks pour les matières légères à iook'S pour les matières lourde*.
Si : de 4coks » à io,ooke
Fraction de S2 pour la surcharge dynamique 1 /8.
Surcharges concentrées. — En outre, sur tous les planchers, on admettra
sauf indication spéciale et sur les zones libres des surcharges répar-
ties S2, des charges concentrées égales à 2 S2 placées aux sommets de
carrés de 2m de côté au plus. Ces charges 2 S2 seront concentrées sur idm-
du revêtement.
POUTRES DE PONTS ROULANTS. — Les charges S2 des galets seront
déterminées par les possibilités de levage du mécanisme, la charge
levée équilibrant exactement le couple maximum de démarrage et la
position du chariot étant la plus défavorable.
Les efforts horizontaux et transversaux seront pris égaux au septième
de la charge totale susceptible de glisser Sur rails
Tous ces chiffres sont donnés à titre d'indication, pour préciser la
proportion habituelle des divers éléments.
43
Conclusions.
Comme on peut le voir à la lecture du règlement et de son commen-
taire, et comme il a été expliqué dans ce rapport, la Commission a
cherché à fixer les règles qui permettent un calcul correct des efforts
dans les constructions.
Ce calcul correct est particulièrement important dans le béton armé
puisque les éléments spécialisés peuvent être déterminés en tous points
pour correspondre aux besoins.
Les formules empiriques doivent être limitées autant que possible,et dans le présent règlement il n'a été admis que celles qui étaient stric-
tement nécessaires pour fixer les données du problème.La Commission a évité avec soin de donner des formules approxi-
matives au sujet des moments fléchissants, des efforts tranchants, etc.,formules approximatives qui se transforment très rapidement dans la
pratique en règles dogmatiques et qui donnent lieu dans les construc-
tions à des inconvénients parfois assez graves.
C'est ainsi que la formule ne doit pas être considérée comme une1
IO
évaluation correcte du moment pour les projets d'exécution, mais
comme une première approximation qui sert à fixer les ordres de
grandeur et qui peut ainsi être employée dans les avant-projets, mais
elle ne peut pas servir à déterminer les dimensions définitives de la
construction.
Enfin, comme il a été dit, la Commission a cherché à étudier toute
erreur d'appréciation en définissant d'une manière complète les coeffi-
cients qui doivent être utilisés. *<C~^~?\Il en résultera plus d'égalité entr^fe&co'nstruciteurs et plus d'homo-
généité dans les constructions. f ^ , "'} \