programme cinéma jean renoir martigues du 13 novembre au 24 décembre 2013

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PROGRAMME DU 13 NOVEMBRE AU 24 DECEMBRE 2013 MARTIGUES cinemajeanrenoir.blogspot.com Crazy Horse JEAN RENOIR Gravity

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Programme Cinéma Jean Renoir Martiguesdu 13 novembre au 24 décembre 2013

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PROGRAMME DU 13 NOVEMBRE AU 24 DECEMBRE 2013 MARTIGUES

cinemajeanrenoir.blogspot.com

Crazy HorseJ E A N R E N O I R

Gravity

MUSIQUE ET CINÉMA

ShadowsJohn Cassavetes, USA, 1959, 1h27Avec : Ben Carruthers, Lelia Goldoni, Hugh HurdMusique : Charles MingusEtats-Unis, années 60. Benny, Hugh et Lélia sont frères et sœur et par-tagent à New York le même apparte-ment. Alors que Benny passe ses journées dans les rues et les bars, Hugh tente de faire carrière comme chanteur de jazz. Lélia quant à elle veut être écrivain.Le film est la cristallisation d'une époque : celle de la beat generation, du New York des années 1950, d'une forme artistique bouillonnante sur le point d'exploser.

Dans la continuité de l’exposition Musique et cinéma, le mariage du siècle, qui vient de s’achever à la Cité de

la Musique à Paris, les salles de Cinémas du Sud proposent au public de la Région PACA de (re)voir des films

où la musique occupe une place centrale.

Evénement ExceptionnelVendredi 13 Décembre 20h30

En présence du Réalisateur Adrian Maben

A la fin des vacances d'été, les amou-reux Danny et Sandy, une jeune Australienne de bonne famille, doivent se séparer. A son retour au lycée Rydell, le jeune homme retrouve sa bande, les T-birds, blousons de cuir et cheveux gominés. Comédie musicale par excellence, Grease doit son succès à ses chansons indémodables que tout le monde a déjà entendu au moins une fois et la bonne humeur communicative des mélodies est forcément contagieuse.

GreaseRandal Kleiser, USA, 1978, 1h50Avec : John Travolta, Olivia Newton-John, Stockard ChanningMusique : Jim Jacobs et Warren Casey

QuadropheniaFranck Roddam, USA, 1980, 1h57Avec : Phil Daniels, Mark Wingett, Leslie AshMusique : The Who

Londres, 1964. Pour Jimmy, être membre des Mods ne se limite pas à sa façon de s’habiller, de se gaver d’amphétamines ou encore de rouler en scooter. C’est avant tout un mode de vie.Dans ses meilleurs moments, le film avance sur le fil du rasoir entre le lyrisme des Who et le réalisme de Ken Loach. Rarement on aura saisi la composition organique de l'extrême jeunesse, à la frontière de l'adoles-cence, avec autant de justesse.

Pink FloydLive à PompeiiAdrian Maben, USA, 1974, 1h25Copie restaurée numérique par la Cinémathèque Française

Ce film majoritairement instrumental pré-sente la formation à l'orée de la gloire, quelques mois avant la sortie de Dark Side of the Moon, interprétant ses chan-sons dans l'enceinte vide de l'amphi-théâtre de Pompéi. À l'époque, ce film à saveur expérimentale avait été présenté comme «l'anti-Woodstock». Aujourd'hui, il est tout simplement considéré comme une référence dans le domaine du docu-mentaire musical, étant cité par des groupes aussi disparates que Radiohead et les Beastie Boys. La pellicule originale a été numérisée, montée et restaurée avec le concours de la Cinémathèque française sous la direction d’Adrian Maben.

Les conditions de vie dans la prison d’Etat de Bridgewater (Massachussetts), réservée aux criminels malades mentaux. Le film montre de quelle façon les détenus sont traités par les gardiens, les travailleurs sociaux et les psychiatres. Premier film de Wiseman, Titicut Follies a été interdit de diffusion aux Etats-Unis pendant 24 ans. Le film est en noir et blanc, magni-fiquement cadré et monté, sans commentaire, sans effet, sans compassion, sans concession. D'autant plus impitoyable et bouleversant.

ESCALE CINÉMA FREDERICK WISEMAN

TITICUT FOLLIES 1967, 1h24Film présenté par Maurice DARMON, auteur de Frederick

Wiseman, Chroniques américaines.

Ed. Presses Universitaires de Rennes, 2013

Une escale cinéma proposée par tilt pour Ulysses, itinéraire d’art contemporain, initié par le Fonds Régional d’Art Contemporain

Provence-Alpes-Côte d’Azur en coproduction avec Marseille Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture. En partenariat avec

l’Institut de l’Image, le Centre Culturel de la Baume-lès-Aix, le Cinéma Jean Renoir, la Cinémathèque Gnidzaz, la Médiathèque Louis

Aragon et la librairie l’Alinéa à Martigues, l’Université d’Aix-Marseille.

Frederick Wiseman est né le 1er janvier 1930 à Boston. Chacun des 39 films documentaires qu’il a réalisés à ce jour applique la même méthode de cinéma direct rigoureux : quatre à six semaines de tournage sur les lieux, pas de commentaire ni d’interviews ni de musique ajoutée, six à dix mois de montage à partir des 60 à 100 heures de rushes pour des films d’une durée de 90 minutes à 6 heures, plongeant le spectateur dans les jeux de rôles qui caractérisent la société occidentale contemporaine. Le MoMA (New-York), le Centre Pompidou et la Cinémathèque française (Paris) lui ont rendu hommage.

Austin, Texas. Richard Lord, ancien boxeur professionnel, a fondé son club de boxe, Lord’s Gym, il y a seize ans. Des personnes d’âge, d’origine et de classe sociale différentes s’entrainent dans ce gymnase : hommes, femmes, enfants, docteurs, avocats, juges, hommes d’affaires, immigrants, boxeurs professionnels ou aspirants professionnels côtoient de simples amateurs et des adolescents en quête de force et d’as-surance.Tous les films de Frederick Wiseman, sans exception, paraissent relever du miracle, le paradoxe magnifique de "Boxing Gym" tient à ce que tout ici se passe en douceur, aucun mot n'y est prononcé autrement qu'à mi-voix, dans l'estime de l'autre et le respect de soi. P. Mérigeau

BOXING GYM 2011, 1h30

BUFFET & Séance de dédicace

J’ai tourné ce film pour plusieurs raisons, notamment abs-traites : je suis très intéressé par les fantasmes, et ils sont variés dans le monde du Crazy : les fantasmes du public qui vient voir ça, les fantasmes des danseuses acceptant de s'exposer, les fantasmes des actionnaires qui veulent gagner de l’argent, ceux du metteur en scène qui doit montrer ce qu'est le Désir... Toutes ces questions m’intéressent…Le Crazy Horse se distingue du tout-venant des boîtes à strip-tease par sa haute valeur ajoutée artistique : tableaux chorégraphiés, influence des principales innovations esthé-tiques, musiques soigneusement sélectionnées, et surtout, sculpture vivante des filles. Wiseman saisit de larges extraits du spectacle chorégraphié par Philippe Decouflé. Selon sa méthode analytique habituelle, il a discrètement posé sa caméra à tous les “endroits” stratégiques de la PME Crazy… Derrière ses feux et son glam, le Crazy est un commerce de spectacle comme un autre. Il faut voir les séances de répéti-tions avec Decouflé à la baguette, aussi laborieuses, répéti-tives et méticuleuses que dans un théâtre, un corps de ballet ou sur un plateau de cinéma. Le Crazy Horse se voit doté d’un cran supplémentaire d’anoblissement sous le regard d’un cinéaste exigeant, fidèle à ses principes de mise en scène… Serge Kaganski.

CRAZY HORSE 2011, 2h15Homme sage + Cheval fou = Mélange explosif ! (F.B)

TARIF UNIQUE 10 EUROS

SOIREE EXCEPTIONNELLESamedi 30 Novembre 18h00

En présence de Frederick WISEMAN

SOIREE EXCEPTIONNELLEVendredi 6 Décembre 20h00

En présence de Andrée Deissenberg, Directrice Générale du Crazy Horse

Mardi 26 Novembre 20h30En partenariat avec le Théâtre des Salins et la librairie L’Alinea

En accompagnement du spectacle de Joël PomeratLa Grande et fabuleuse histoire du commerce au Théâtre des Salins

THÉÂTRE & CINÉMA

Festival de Malaga 2013 Prix du meilleur acteur et de la meilleure actrice dans un second rôle.Javi est un jeune comédien à la recherche d’un rôle. En dépit de ses nombreux échecs, il doit se présenter à un nouveau casting. Il y rencontre d’autres candidats, dont Esther, Ruth, Nay, Ken ou Marta, et tous attendent pour être auditionnés. Ils n’ont en commun que le fait d’avoir été convoqués ensemble. Pendant cette longue attente, s’ébauche un dialogue et se nouent des relations faites de flirt, de séduction, de frustration et d’émo-tions.Réalisateur et scénariste né à Séville en 1976, Jorge Naranjo partage son activité entre la télévision et le cinéma. Parmi ses courts-métrages, se détachent Llama ya, Cinco contra una, Los niños de Charlot ou encore Superhero, tous primés dans divers festivals internationaux.

CastingJorge NaranjoEspagne, 2013, 1h30Avec : Ken Appledorn, Raul Arevalo, Crispulo Cabezas

Vendredi 15 novembre à 20h30

Séance/Débat en présence du réalisateur

CINEHORIZONTES 2013

12ÈME FESTIVAL DU FILM ESPAGNOL DE MARSEILLE

HORS LES MURS

C’est la crise, la bourse dégringole, les banques sont au bord de la faillite, le crédit est mort, l’économie se meurt… Pour sauver leurs mises les banquiers font appel à l’Etat. L’Etat haï est soudain le sauveur ! Les citoyens paieront pour que le système perdure, que les riches restent riches, les pauvres pauvres. Adapté de la pièce de Frédéric Lordon cette histoire d’aujourd’hui se raconte en alexandrins classiques. C’est tragique comme du Racine, comique comme du Molière…Le film restitue la truculence du propos, l’irrévérence de la farce, faisant de ce pamphlet une espèce de vaudeville rondement mené où les alexan-drins fusent à bon escient, confèrent à la langue une musicalité atempo-relle qui vient, à nos oreilles engourdies, titiller nos consciences endor-mies. Mordillat a réuni de grands acteurs, parmi lesquels François Morel, Jacques Weber, Edouard Baer, Franck de la Personne, Jacques Pater, Christine Murillo… et un Antoine Bourseiller, œil vif, sourire en coin, qui excelle dans la peau du banquier « à l’ancienne ». Quelle belle idée que d’avoir tourné dans ce décor unique, une usine désaffectée dont les murs lépreux offrent des jeux de miroir infinis, qui par la magie du cinéma se transforme à vue.

L’Humanité

Le Grand RetournementGérard MordillatFrance, 2013, 1h17Avec : Jacques Weber, François Morel, Edouard Baer, Franck De La Personne…

CINÉMA ET PSYCHANALYSE

Jimmy P Arnaud DesplechinFrance, USA, 1h56Avec : Benicio Del Toro, Mathieu Amalric, Gina McKee…

MÉMOIRE ET CINÉMA

Mardi 10 Décembre 20h30En partenariat avec Aum Productions

et Maritima TV

Il ne faut pas dire que le passé éclaire le présent ou que le présent éclaire le passé. Au contraire, l’image est ce en quoi, « l’autrefois » rencontre « le maintenant » en un éclair pour former une constel-lation.

Walter Benjamin, Le livre des passages

La Ciotat, mon bleu des originesJean LassaveFrance, 2012, 1h17

Le narrateur-cinéaste, en exploration d’une "carte du tendre" des lieux de vacances de son enfance, arpente des lieux de mémoire de La Ciotat - les siens et d’autres officiels - où l’individuel et le col-lectif se croisent dans une approche historique, poétique de cette petite ville méditerranéenne qui a vu naître deux grandes découvertes jalonnant le siècle dernier d’un bout à l’autre : le cinéma… la carte à puce. A partir de rencontres et de souvenirs, le passé et le présent s’entremêlent, sans forcément de nostalgie, afin de projeter en filigrane l’avenir de La Ciotat…L’idée qui préside au film est le lien entre la petite et la grande histoire. Le fait que je sois acteur et spectateur. A un moment, je disparais pour laisser la parole aux acteurs de la ville. Il y a les figures historiques incontournables, les frères Lumière et le poète Emile Ripert et puis des choix plus person-nels. Le chantier de la scop des charpentiers m’a fait pensé à l’atmosphère des studios de cinéma. J’avais aussi envie d’une réflexion sur l’image, c’est Bergala et Plossu qui font le lien entre la réa-lité que l’on rencontre et la théorie.

Jeudi 19 décembre 20h30En partenariat avec RSOEB (Réseau Santé Ouest Etang de Berre)

Film – Conférence - Débat animé par Marc Krawczyk, Psychologue clinicien.

Plusieurs professionnels du champ psy seront invités à s’exprimer.

Jimmy P. s'inspire d'un récit, Psychothérapie d'un Indien des Plaines, publié en Amérique au début des années 50 : le récit, séance après séance, d'une cure effectuée par un médecin sur un traumatisé de la seconde guerre mondiale, dans un hôpital de Topeka. Le traumatisé, c'est Jimmy Picard, un Indien blackfoot victime de troubles inexpli-qués : vertiges, maux de tête, cécité temporaire. Le médecin, c'est Georges Devereux, un juif d'origine roumaine à la croisée de l'an-thropologie et de la psychanalyse, considéré par ses pairs comme un trublion insolent.

La singularité et le vivant s’en tireront-ils ?La singularité peut-elle échapper à une réduction à la généralité, au particulier ?Le traumatisme ou la culture justifierait-il la réduction à une objec-tivation ?A l’heure de la toute puissance de la molécule et des trusts pharma-ceutiques qui la capitalisent… A notre époque du Tout chiffré, éva-lué, codifié, protocolisé, certifié … Comment le sujet en prise au réel peut-il se dégager des tentatives d’éradication de son symptôme ? Quelle place pour une psychanalyse du côté du symptôme, du réel, du sujet et de sa singularité, du coté du vivant ? Ces questions, si actuelles, traversent Jimmy P ; dans le film d’Arnaud Desplechin il y a un psychanalyste, son patient et ses symptômes. Le désir de l’analyste et le transfert y sont à l’œuvre…A la fin de l’histoire, l’analyste incarné par Mathieu Amalric déclare qu’il a mené une cure par la parole avec non pas avec un indien des plaines, mais avec un homme.

Marc Krawczyk, Psychologue clinicien

Séance en présence du Réalisateur

La Vie d’Adèle,Chapitre 1&2Abdellatif KechicheFrance, 2013, 2h59Avec : Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche…Cannes 2013 : Palme d’or et Prix

Fipresci de la Critique Internationale

Interdit aux moins de 12 ans

avec avertissement

La Vie d’Adèle, c’est la relation entre une lycéenne (Adèle) et une étudiante en arts plastiques (Emma), développée sur le cours de plusieurs années. Issue de la petite bourgeoisie, entichée de littérature, Adèle se cherche. Après avoir essayé un garçon sans y prendre goût, elle fait la connaissance d’Emma, mystérieuse fille aux cheveux bleus.La Vie d’Adèle étudie, avec la même capacité de profondeur et de vertige que les plus puissants télescopes, les mystères insondés du corps et du visage humains. La force d’un cinéaste dont la virtuosité formelle impres-sionne autant que la maîtrise de son sujet. Olivier Séguret

Film-limite, qui ne cesse de glisser sur la lisière qui sépare l’obscène du mer-veilleux parce que le regard de Kechiche se tient lui-même sur une frontière dangereuse : ce film qui mange des yeux son personnage fait sourdre le caractère vorace du regard de son auteur, mais c’est justement courir ce risque de la prédation qui rend possible l’émotion d’une appari-tion. JP Tessé

Ariane Felder est enceinte ! C'est d'au-tant plus surprenant que c'est une jeune juge aux mœurs strictes et une céliba-taire endurcie. Mais ce qui est encore plus surprenant, c'est que d'après les tests de paternité, le père de l'enfant n'est autre que Bob, un criminel pour-suivi pour une atroce agression ! Ariane, qui ne se souvient de rien, tente alors de comprendre ce qui a bien pu se passer et ce qui l'attend... 9 Mois ferme est un film d'une généro-sité folle, qui tourne au rythme de vingt idées par scène, toutes magistralement mises en place et exploitées, avant de s'effacer pour laisser la place à d'autres. C'est irrésistible d'humour, d'une énergie colossale, et en même temps discret, touchant, modeste et tellement tendre. Si Dupontel a réalisé la meilleure comédie depuis longtemps, c'est parce que le scénario est impla-cable : pour faire mouche, il ne musarde ni ne lésine. Les acteurs sont parfaits (une mention à Bouli Lanners, expert de la surveillance vidéo) et la mise en scène toujours au quart de poil. 9 Mois ferme est un grand film. Point, barre. Pascal Mérigeau

Louise rencontre Nathan, ses rêves ressurgissent. C’est aussi l’histoire de son frère malade et de leur mère, d’un destin : celui d’une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne. L’histoire d’une famille qui se désa-grège, d’un monde qui se termine et d’un amour qui commence.L’actrice-réalisatrice persiste et signe, livrant avec ce troisième film le troi-sième épisode de sa vie tragicomique-ment fictionnée. Après les affres du couple puis du métier d’actrice, voici le drame de la mort d’un frère qui croise l’angoisse de l’envie de mater-nité à 43 ans. Les raisons d’aimer ce film abondent. D’abord, son sens comique. Valéria sait rire et faire rire d’elle-même, transfigurer son « hysté-rie » en comédie. Elle sait aussi émou-voir, à travers les passages sur son frère en train de doucement crever du sida. Dans le rôle de la compagne du frère, Céline Salette n’est pas la moins bouleversante, petit brin de femme qui persiste à se faire la plus belle possible pour accompagner dignement son homme condamné. La famille du cas-ting est complétée par un Louis Garrel incapable d’être mauvais, une maman Bruni toujours étonnamment bonne comédienne ou un Xavier Beauvois impeccable en diseur de vérités pas agréables à entendre…

Serge Kaganski

9 Mois fermeAlbert DupontelDanemark, 2013, 1h39France, 2013, 1h22Avec : Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel…

Un Château en ItalieValeria Bruni-TedeschiFrance, 2013, 1h44Avec : Valeria Bruni Tedeschi, Louis Garrel, Fillipo Timi…

Inside Llewyn DavisEthan et Joël CohenUSA, 2013, 1h45Avec : Oscar Isaac, Justin Timberlake, Carey Mulligan…Cannes 2013 : Grand Prix

Llewyn Davis, un musicien folk talentueux qui ne parvient pas à accéder à la renommée qu’il mérite. Errant de bars en bars en compagnie de sa guitare, l’homme enchaîne les désillusions mais reste néanmoins accroché à ses rêves de grandeur. Derrière cette histoire des plus classiques, qui ne sert finalement que de prétexte à l’élaboration d’une réflexion, Inside Llewyn Davis porte sur-tout un regard critique sur l’état du monde de la création et, plus particulière-ment, sur les effets pervers qui découlent d’une volonté mercantile sans limite. Grâce à leur habituel génie narratif, les frères Coen parviennent à porter un regard autant ironique que généreux sur le parcours de ce looser dont le cœur ne bat qu’au rythme de la musique. Les dialogues sont savoureux, les personnages d’une profondeur remarquable, les émotions honnêtes. Surtout, l’humour, qui participe toujours au charme des comédies coenniennes, est dévastateur, tout en étant savamment dosé pour éviter de tomber dans la lourdeur, qui avait pourtant toute sa place dans cette histoire bâtie sur la mouvance d’un personnage qui ne dispose que peu de repères. Les géniaux cinéastes savent orchestrer les mul-tiples composantes de leur récit et contenir ses nombreux enjeux pour n’en garder qu’une très subtile légèreté. C’est de cet extraordinaire équilibre qu’Inside Llewyn Davis tire toute sa force, apparaissant plus que jamais comme un long métrage aux multiples aspects.

Bruno Rit

Pendant la 2e Guerre mondiale, Violette Leduc (Emmanuelle Devos, parfaite en écor-chée vive) fait du marché noir. Sur le conseil de Maurice Sachs - écrivain homosexuel juif, converti au catholicisme puis au protestan-tisme, d'abord résistant puis collabo - qu'elle aime sans retour, elle commence à écrire ses souvenirs d'enfance. Elle remet son manuscrit à Simone de Beauvoir (Sandrine Kiberlain, époustouflante de maîtrise) qui reconnaît son talent et lui ordonne de continuer. Publié, son livre ne rencontre pas le succès escompté mais lui rapporte l'amitié de Jean Genet et du riche parfumeur Jacques Guérin. «Pensez à l'écriture, c'est elle qui vous apportera ce que la société vous a refusé» martèle Beauvoir. Celle-ci rejette la passion que Violette lui voue («arrêtez de pleurnicher !») mais l'en-courage à transformer sa tendance à l'autodes-truction en quelque chose de constructif. Elle la soutiendra financièrement jusqu'à la recon-naissance tant attendue...Pour moi, Séraphine et Violette sont sœurs. Leurs histoires sont si proches, c’est trou-blant. J’étais bouleversé par ce qu’il y a de secret en elle, de fragile et de blessé, tandis que le personnage public, surtout célèbre après les années soixante, personnage qui se voulait sulfureux et extravagant, me touchait moins. Il n’était qu’une façade. Je voulais approcher la vraie Violette. Celle qui cherche l’amour et s’enferme dans une grande soli-tude pour écrire. C’est important de prendre des libertés avec l’histoire parce qu’il s’agit avant tout d’un film, pas d’une biographie.

Martin Provost

VioletteMartin ProvostFrance, Belgique, 2013, 2h19Avec : Emmanuelle Devos, Sandrine Kiberlain, Olivier Gourmet..

2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigan-tesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais…

Cinéaste coréen extrêmement doué qui aime à varier les genres (le polar pour Memories of Murder, le film de monstres pour The Host , le drame pour Mother), Bong Joon Ho ne pou-vait à priori pas trouver plus excitant comme projet que ce Snowpiercer, adaptation cinématographique du Transperceneige, la bande-dessinée française de Jacques Lob et Jean- Marc Rochette, lui permettant de fré-quenter un nouveau registre : la science-fiction qu'il a fréquenté il y a

Pour sa première expédition à bord d'une navette spatiale, le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l'astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu'il s'agit apparemment d'une banale sortie dans l'espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l'univers. Comment cadrer l’espace, générer de la vitesse, exploiter au maximum les poten-tialités de la 3D, articuler des mouvements régis par l’apesanteur, injecter de la sensualité dans la quintessence de la froideur et du néant, autant de questions que Gravity pose et résout avec une insolente dextérité. Pour la beauté graphique qui frappe dès la première image de Gravity : du noir profond de l’espace aux struc-tures métalliques des équipements de la NASA qui se découpent sur les rondeurs gracieuses d’une terre écrasante mais lointaine, le film remporte haut la main le défi d’un hypra-réalisme nimbé de merveilleux. Le récit a beau basculer rapide-ment dans le survival pur et dur, rien ne vient perturber cet équilibre gracieux entre terreur cotonneuse, sidération et ébahissements charriés par le cosmos. Cette réussite n’est pas seulement plastique, Cuaron concoctant un traité de mise en scène proche de la perfection : ses mouvements d’appareils prodigieux, sa manière alerte de passer d’un point de vue général aux visions terrifiées de Bullock dans son scaphandre (et tout cela au sein d’un même plan séquence !) attestent d’une science aiguisée, rarement vue à ce niveau, des lois de la physique appliquées à l’art du grand spectacle hollywoodien.

Guillaume Loison

Snowpiercer, Le TransperceneigeBong Joon HoCorée du Sud, 2013, 2h05Avec : Chris Evans, Ed Harris, John Hurt, Tilda Swinton, Jamie Bell…

GravityAlfonso CuaronUSA, Angleterre, 2013, 1H30Avec : Sandra Bullock, Georges Clooney, Ed Harris…

Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écer-velée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfac-tion qu’il voit Vanda se métamorphoser…Ce n’est pas anodin qu’il s’agisse ici d’adapter le roman érotique de Sacher Masoch ou plus précisément l'oeuvre de David Ivès. On se souvient évi-demment de Lune de Fiel, où il explorait la relation amoureuse d’une jeune femme et d’un homme plus âgé. Polanski revisite ce rapport à travers la relation actrice - metteur en scène. Le film est jouissif, ludique, habile. On rit beaucoup mais surtout on reste complètement accroché à cette aura mystérieuse parfaitement soulignée par la musique d’Alexandre Desplat et l’énorme travail sur le son et les bruitages. Amalric et Seignier sont à l’unisson d’une mise en scène aussi discrète que prodigieuse. La méca-nique ne souffre d’aucun raté, le film accomplit sa trajectoire en prenant des chemins de traverse mais avec une profonde confiance en lui. La fin formidable réalise une forme de catharsis qui amusera beaucoup le specta-teur.

quelques années dans le tryptique Tokyo coréalisé avec Michel Gondry et Leos Carax.Le train qui circule sur les mêmes rails à la vitesse de l'éclair peut se voir comme une manifestation de l'absurdité de la condition humaine. Le but des Sisyphe va consister à le faire dérailler pour exploser les carcans sociaux. Chaque compartiment du train repré-sente une classe sociale et les protagonistes doivent franchir chaque wagon comme des étapes, menant de l'insalubrité à la richesse. On le comprend très vite, l'enjeu consiste à affronter le créateur du train, à savoir le dicta-teur Wilford : pour le renverser, l'intelligence et l'entraide compensent le manque de moyens (le dictateur démiurge est défendu par une milice armée et infaillible). Forcément, à chaque compartiment, il y a des rebondisse-ments, des surprises. Plus on progresse, plus l'univers devient coloré, confirmant l'idée que l'on avance des ténèbres vers la lumière. Construit comme une odyssée à la fois specta-culaire et introspective, Snowpiercer, le trans-perceneige maintient un degré permanent d'intensité esthétique et émotionnelle.

Romain Le Vern

La Vénus à la fourrure Roman PolanskiFrance, 2013, 1h33Avec : Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric

Quai d’OrsayBertrand TavernierFrance, 2013, 1h53Avec : Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup, Julie Gayet…D’après la bande dessinée Quai d’Orsay

Alexandre Taillard de Worms est un homme plein de panache qui plait aux femmes et est accessoirement ministre des Affaires Étrangères. Sa crinière argentée posée sur son corps d’athlète légèrement halé est partout, de la tri-bune des Nations Unies à New-York jusque dans la poudrière de l’Oubanga. Alexandre est un esprit puissant, guer-royant avec l’appui de la Sainte Trinité des concepts diplomatiques : légitimi-té, lucidité et efficacité. Il y pourfend les néoconservateurs américains, les russes corrompus et les chinois cupides. Le jeune Arthur Vlaminck, jeune diplômé de l’ENA, est embauché en tant que chargé du “langage” au ministère des Affaires Étrangères. En clair, il doit écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur de cabinet et les conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups fourrés ne sont pas rares... Alors qu’il entrevoit le destin du monde, il est menacé par l’inertie des techno-crates.

Patagonie, 1960. Un médecin allemand rencontre une famille argentine sur la longue route qui mène à Bariloche où Eva, Enzo et leurs trois enfants s’ap-prêtent à ouvrir un hôtel au bord du lac Nahuel Huapi. Cette famille modèle ranime son obsession pour la pureté et la perfection, en particulier Lilith, une fillette de 12 ans trop petite pour son âge.Sans connaître sa véritable identité, ils l’acceptent comme leur premier client. Ils sont peu à peu séduits par le cha-risme de cet homme, l’élégance de ses manières, son savoir et son argent, jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’ils vivent avec l’un des plus grands crimi-nels de tous les temps.Très tôt dans le film, plusieurs indices ôtent tout doute quant à l'identité du médecin : c'est Josef Mengele, qui charrie avec lui ses théories abjectes, ses pratiques expérimentales crimi-nelles. Dans le rôle d'Helmut Gregor, l'acteur catalan d'origine allemande Alex Brendemühl impose une présence quasi inhumaine qui devient presque insupportable. Un film profondément troublant, un conte gothique construit autour d'une des figures les plus dignes de haine et de mépris de l'histoire contemporaine. Thomas Sotinel

Une jeune femme prétexte l’enterrement de son père pour retrouver un voisin plutôt charmant, et tenter de comprendre pour-quoi elle a interrompu le rapport amou-reux amorcé avec lui quelques mois plus tôt. Ils se retrouvent et rejouent la scène où sa dérobade a empêché leur histoire de commencer. Ils s’y essaient, se débattent, s’empoignent, tout en se rapprochant. Ils se frottent, se cognent l’un contre l’autre et s’amusent à dialoguer avec autant de fantaisie que de gravité, et à entrer dans une lutte de plus en plus physique.La caméra de Jacques Doillon suit la danse avec fluidité et accompagne les acteurs au fond du lit, dans les creux des escaliers, dans un bain de boue. Une réelle proximité se lie avec le spectateur, on est rapidement absorbé par ce jeu des corps. Le dialogue est construit comme une chorégraphie : dynamisme des répliques, joutes verbales. On est captivé par chaque phrase, chaque souffle et même chaque silence. La parole devient peu à peu un outil, c’est elle qui définit les règles du combat. Sensualité, passion : la violence entraîne peu à peu la jouissance des corps. Tout au long du film, on est absorbé par ce long tango passionnel qui permettra peut-être de délivrer les person-nages de leurs névroses.

Mathilde Parapiglia

Le Médecin de familleLucia PuenzoEspagne, Argentine, 2013, 1h33Avec : Alex Brendemül, Natalia Oreiro, Diego Peretti

Mes séances de lutteJacques DoillonFrance, 2013, 1h39Avec : Sara Forestier, James Thiérrée, Louise Szpindel…

Interdit aux moins de 12 ans

Le film est d’une splendeur assez fulgurante, un drame à l’étrange apesanteur où Philippe Garrel se réapproprie une histoire qu’il a vécue lui-même lorsqu’il était enfant, alors que son père, Maurice, venait de quitter sa mère pour une autre femme. Louis, un comédien de théâtre désargenté que l’on voit, dès la première scène, quitter la mère de sa fille, Clothilde, pour s’installer avec une autre femme, Claudia, dans un petit appartement dénué de charme où celle-ci se désespère de leur vie de misère. Sans pouvoir subvenir à ses besoins, il voit encore fréquemment sa fille, dont seule la mère s’occupe vraiment. Il assiste sans le mesurer vraiment à la désagrégation de la passion nouée avec son amante. La mise en scène est stupéfiante de beauté dès les plans d’introduction. Après la bouleversante Monica Belluci d’Un été brûlant, Philippe Garrel démontre ici une nouvelle fois sa force à intégrer des corps profondément étrangers à son cinéma pour mieux les sublimer comme siens, et offrir ainsi à Anna Mouglalis de très loin son meilleur rôle. Le brouillage trompeur qu’ins-truit l’effet de réel à voir Louis Garrel prêter son vrai prénom à un personnage d’acteur, inspiré de son grand-père, distille quelque chose d’un régime de confusion où pères absents ou défaillants se confondent avec d’autres, de substitution, et où les familles se redéfinissent sans cesse par leur écla-tement. Une contamination secrète de tous par le sentiment coupable du titre qui transparaît jusque dans l’image du film, un brouillard brûlé en noir et gris qui disperse en chaque plan quelque chose de sourdement vénéneux.

Julien Gester

Le premier souvenir que j’ai de ma mère c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : "Les garçons et Guillaume, à table !" et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant : "Je t’embrasse ma chérie" ; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malen-tendus.Les gens ont envie de rire ; ils aiment ça ! On pouvait encore vérifier ce goût vieux comme le monde, au festival de Cannes, où les Garçons et Guillaume, à table ! a soulevé l’enthousiasme hilare de la salle et recueilli, sous la forme d’une ovation, cette gratitude unique que nous, genre humain, savons manifester à ceux qui nous font bien marrer.Premier film du charismatique et exorbitant acteur Guillaume Gallienne, les Garçons… reprend l’exacte matière d’un spectacle qu’il a écrit lui-même et copieusement joué, mais qu’il a fait bien mieux que transposer avec une appétence qui fait plaisir à voir, Gallienne empoigne sans mollir le volant de la machine cinéma, appuie sur tous ses klaxons et en pelote toutes les manettes. Payant vraiment de sa personne dans les audaces comiques les plus extrêmes ou évidentes (un anthologique épi-sode Sissi pourrait trôner parmi de nombreux sommets), le frégolien Gallienne donne le sentiment d’une plasticité paradoxale, son ADN à lui toujours affleurant sous les métamorphoses, le corps galvanisé, rythmé par une jubilation vibrante. Olivier Seguret

Les Garçonset Guillaume à table !Guillaume GallienneFrance, 2013, 1h25Avec : Guillaume Galliene, André Marcon, Françoise Fabian…

La JalousiePhilippe GarrelFrance, 2013, 1h17Avec : Louis Garrel, Anna Mouglalis, Rebecca Convenant…

Henri est un film sur la bonté. Pas celle qui glisse la pièce au pauvre monde et puis oublie. Non, la bonté de fond, discrète et invisible, telle qu’elle peut trouver asile dans un bar-res-taurant des environs de Charleroi. Au comptoir et aux cui-sines, Henri (le sensationnel Pippo Delbono) et Rita (Lio, parfaite), la cinquantaine empâtée. D’origine italienne. C’est pas bavard, entre Henri et Rita, le silence des couples usés. Au zinc, Bibi et René (Jackie Berroyer et Simon André, idoines), deux vieux piliers qui partagent avec le patron la même passion pour la colombophilie et les blagasseries limite «Santé, bonheur, et pipe à toute heure.». Rita meurt. Attaque cardiaque, hosto, enterrement. Le tout filmé en quelques plans. Reste Henri, qui profite du banquet des funé-railles pour prendre une cuite sévère avec Bibi et René. Au détour d’un terril, la messe est dite : bon, Rita était belle et gentille, mais un peu chiante. Une fois dessoûlé, Henri retourne à son rade et sa misanthropie. Un taciturne. Jusqu’à l’apparition de Rosette, pensionnaire d’un foyer d’handica-pés mentaux, qu’il accepte d’employer parce que ça n’est pas cher payé. La jeune femme apprend à bien plier les serviettes en papier, à servir en salle. Une fille de peine, à tous les sens du terme. Mais il suffit de voir comment Yolande Moreau cadre la déficience de Rosette (Candy Ming, évidente, lumi-neuse) pour piger qu’une réalisatrice de très grand cœur et de belle intelligence est derrière la caméra. C’était le danger le plus féroce : s’approcher des handicapés mentaux avec toutes les pincettes de l’ethnologie moqueuse ou, pire encore, avec les Kleenex de la compassion à deux balles. La vision est empathique, jamais hystérique.

Gérard Lefort

HenriYolande MoreauFrance, 2013, 1h47Avec : Miss Ming, Pipo Delbono, Jackie Berroyer

1921. Ewa et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivées à Ellis Island, Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules. Pour sauver sa sœur, elle est prête à tous les sacrifices et se livre, résignée, à la prostitu-tion. L’arrivée d’Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance et l'espoir de jours meilleurs. Mais c'est sans compter sur la jalousie de Bruno...Dans tous ses films, Gray imagine des situations où le per-sonnage, s’il veut survivre, doit faire le sacrifice de l’idéal qu’il s’était donné au départ. Ses héros, définis par leur liberté ou leur anormalité face aux règles du groupe (la famille, la société, la mafia), doivent toujours, plus ou moins, sous la pression d’accidents décisifs, apprendre à rentrer dans le rang. Jusqu’à présent, il s’agissait toujours pour le cinéaste de dilemmes virils et The Immigrant, en ce sens, est une rupture, puisque l’Américain se concentre pour la pre-mière fois sur un personnage féminin.Le climat moral du film est lui aussi différent. «Je ne baise pas les pieds de celui qui me traîne dans la boue», dit Ewa à propos de Bruno et pourtant elle se découvre soudain à son égard un irrépressible désir de pardon. Dostoïevski, dans Souvenirs de la maison des morts, écrit que la «meilleure définition que l’on puisse donner de l’homme est celle d’un être qui s’habitue à tout». James Gray dépeint Ewa précisé-ment dans la splendide clôture de cette endurance qui, bien qu’elle traduise chaque coup du sort dans le langage chré-tien de la chute libre, se tient droite, simultanément vaincue et victorieuse.

Didier Péron

The ImmigrantJames GrayUSA, 2013,1h57Avec : Marion Cotillard, Joaquin Phoenix, Jeremy Renner…

Plus d’informations sur les films : cinemajeanrenoir.blogspot.com

Le cinéma Jean Renoir est financé majoritairement par la ville de Martigues. par le Conseil Général 13, le CNC, la région PACA, la DRAC PACA

cinéma Jean Renoir

rue Jean Renoir

Martigues

cinéma 09 63 00 37 60

répondeur 08 92 68 03 71

adminis. 04 42 44 32 21

e-mail : [email protected]

Prix des places : 5 Euros

adhérents, chomeurs, étudiants, + de 60 ans : 4 Euros

enfants (-13 ans) : 3,20 Euros

Abonnement 10 séances 43 Euros / Pass jeune (- 25 ans) 8 films 25,60 Euros

Projections 3D : + 1 Euros (lunettes)

LE GRAND ÉCRAN DES PETITS...

Les petits canards de papierZheguang Yu, Chine, 1960, 36 mnTrois courts métrages d’animation iné-dits en France venus des studios de Shangaï conçus en origami pour des personnages en papier très attachants : Les canards et le chat, Le vilain petit canard et Un gros chou.

Ces enfants vivent aux quatre coins du globe mais partagent la même soif d’apprendre. Ils ont compris que seule l’instruction leur permettra d’améliorer leur vie, et c’est pour cela que chaque jour, dans des paysages incroyables, ils se lancent dans un périple à haut risque qui les conduira vers le savoir.

Par les créateurs du Gruffalo !

Embarquement immédiat pour un programme ensorcelant !

En avant-programme :Juste un petit peu et Un jour merveilleux

La sorcière dans les airs avec la voix de Pierre Richard, d’après l’album jeunesse de Julia Donaldson et Axel Scheffler.

Léo et Fred Pál Tóth, Hongrie, 1987, 42mn

La Sorcière dans les airsAlicja Björk Jaworski, Nils Skapans, Jan Lachauer, Max Lang Suède, Lettonie, Grande Bretagne, 2010-2012, 0h50

Dans le cadre du dispositif Ecole et cinéma

Charles V et Trois font Huit et Huit font Seize règne en tyran sur le royaume de Takicardie. Il malmène la famille de l'Oiseau - brillant parleur au plumage coloré, et narrateur de cette histoire - et fait disparaître dans des trappes tous ceux qui lui déplaisent. Une nuit, dans la chambre du Roi, trois tableaux - le sien et ceux d'une char-mante Bergère et d'un Petit Ramoneur - s'animent et prennent vie ...

Le roi et l´oiseau Paul Grimault, France, 1980, 1h27

Léo le lion et Fred le dompteur pré-sentent ensemble de fabuleux numéros de cirque et vivent dans la même rou-lotte. Très complices, même si Léo donne du fil à retordre à Fred, ils sont à la fois farfelus et attachants. Ils nous entraînent tout au long de leur carrière, dans un quotidien riche en surprises...

Sur le chemin de l’écoleDocumentaire de Pascal PlissonFrance, 2013, 1h15

Loulou, l’incroyable secretGrégoire Solotareff et Eric Omond, France, 2013, 1h20Loulou est un loup. Tom est un lapin. Etonnamment, Loulou et Tom sont insé-parables depuis leur tendre enfance. Aujourd’hui adolescents, ils se la coulent douce au Pays des Lapins.Mais Loulou qui se croyait orphelin apprend d’une bohémienne que sa mère est vivante...

A partir de3 ans A partir de

4 ans

A partir de7 ans

A partir de

6 ans

A partir de4 ans

A partir de7 ans

SORTIE NATIONALE

CINEMATHEQUE GNIDZAZ espacecinemapg.blogspot.fr

La Cinémathèque Gnidzaz propose de découvrir les évolutions techniques du cinéma, des premières images animées à nos jours, ainsi qu’une collection d’appareils de projection dont les plus anciens datent de 1880. Sous la direction du

Cinéma Jean Renoir, elle est un lieu de diffusion, d’éducation à l’image et de conservation.

CYCLE COLLECTION GNIDZAZCe cycle présente les films numérisés

issus des collections de la Cinémathèque.

MARDI 3 DECEMBRE 19hFilm présenté par Sylvie Morata, Chargée de

développement de la Cinémathèque

Mardi, mercredi, samedi et dimanche

10h-12h / 14h30-18h30

Accueil 04 42 10 91 [email protected]

4, rue du Colonel Denfert13500 - MARTIGUES

CINEMATHEQUE GNIDZAZ

AUTOUR D’UN FILMCharles Gérard, Michel Deville, 1957, 30'

Autour d’un film est un documentaire sur le tournage de Tous peuvent me tuer, un film policier d’Henri Decoin tourné en 1956 à Marseille. Véritable trésor d’archives, les images parlent d’elles-mêmes : Marseille des années 50, la Canebière, le Vieux-Port, la Cité radieuse de Le Corbusier. Plus surprenant, le cinéaste Henri Decoin (Les inconnus dans la maison, 1942, Razzia sur la chnouf, 1955) dirigeant son équipe dans les couloirs de l’an-cienne prison Saint-Pierre. Le spectateur découvre les rushes du film en présence d’Anouk Aimée, Francis Blanche, Pierre Mondy, François Périer…Au détour de quelques surprises, rencontre inopinée avec Charles Aznavour et strip-tease de Dario Moreno, Autour d’un film, court-métrage de genre éducatif apprend les rudi-ments du tournage.

Autour d’un film est une oeuvre inédite, projetée avec l’aimable autorisation de Michel Deville et de Charles Gérard.

Michel Deville, à ses débuts, est l'assistant d'Henri Decoin. Sa fil-mographie (plus d’une trentaine de films) s’oriente par la suite vers des oeuvres plus sombres, Nuit d'été en ville, 1990, La maladie de Sachs, 1999, Péril en la demeure, 1985.

Charles Gérard débute comme opérateur d'actualités, avant de passer à la réalisation. C'est en tant qu’acteur qu'il devient un person-nage populaire. Lancé par son ami Claude Lelouch, il prête sa "gueule" et sa truculence à certains de ses meilleurs films et tournera avec Georges Lautner, Philippe de Broca, Claude Zidi.

Toutes nos séances sont publiques, gratuites et non-commerciales.

WISEMAN USAMichel Gayraud, 1986, 52'Juriste de formation, Frederick WISEMAN a commencé en 1967 à réaliser des documentaires sur le fonctionnement des institutions amé-ricaines : prison, police, hôpitaux, armée, lycée, tribunaux, abattoir, grand magasin, zoo… Michel Gayraud présente Wiseman à sa table de montage. Entre deux collures, il explique sa façon de tra-vailler. De nombreux extraits de ses films viennent illustrer sa parole : « Je m’interesse au fonctionnement de l’institution et à son système de valeurs… Je filme pour observer. »

15h-16h 15hAUTOUR D'UN FILM

MAR. 10 MERC. 11 SAM. 14 DIM. 15MARDI 10 AU DIMANCHE 15 DECEMBRE

15h-16h

15h-16h 15h 15hAUTOUR D'UN FILM

MAR. 17 MERC. 18 SAM. 21 DIM. 22MARDI 17 AU DIMANCHE 22 DECEMBRE

15h-16h

15h 15h 15hWISEMAN USA

MAR. 12 MERC. 13 SAM. 16 DIM. 17MARDI 12 AU DIMANCHE 17 NOVEMBRE

15h

15h 15h 15hZOO

MAR. 19 MERC. 20 SAM. 23 DIM. 24MARDI 19 AU DIMANCHE 24 NOVEMBRE

15h

15h 15hZOO

MAR. 26 MERC. 27 SAM. 30 DIM. 01MARDI 26 AU DIMANCHE 1ER DECEMBRE

15h

15h 15h 15hAUTOUR D'UN FILM

MAR. 03 MERC. 04 SAM. 07 DIM. 08MARDI 3 AU DIMANCHE 8 DECEMBRE

19h

ESCALE FREDERICK WISEMANProgrammation commune avec le Cinéma Jean Renoir

et la Médiathèque Louis Aragon

ZOOFrederick Wiseman, 1993, 120'Eléphants conciliants, singes cabotins, fauves énigmatiques…Sans commentaire, captés par la caméra comme invisible de Wiseman, les animaux du zoo de Miami en Floride vont donner une représentation toute particulière. Devant les barreaux : les visi-teurs du zoo. Et le spectacle animalier est aussi de ce côté-là. La bande-son : le bruit carcéral des grilles et des portes, les cris des bêtes, le rire des enfants. A l’image : les soins respectueux donnés par l’équipe vétérinaire, la prépara-tion et la distribution affectueuse des ali-ments. Des images surprenantes qui posent un vrai questionnement sur les finalités d’un zoo, sur l’enfermement, sur la bestialité et ses représentations.

Prosper Gnidzaz, principal donateur de

la Cinémathèque et

ami, nous a quittés.

Un hommage public

lui sera rendu en

janvier au Cinéma

Jean Renoir.

15h

PROGRAMME DU 13 NOVEMBRE AU 24 DECEMBRE 2013

Vacances Scolaires + férié Evénements Jeune Public

Tous les films non francophones, sont diffusés en Version Originale sous-titrée.

Plus d’informations sur les films : cinemajeanrenoir.blogspot.com

MERC. 13 JEU. 14 VEND. 15 SAM. 16 DIM. 17 LUN. 18 MAR. 19

CINEHORIZONTES : CASTING

19h00

16h45

20h00

20h30

19h00

19h00

20h30

16h00

MUSIQUE ET CINÉMA : SHADOWS20h00

18h30

LA VIE D'ADÈLE

9 MOIS FERME

17h00

20h30

16h00

14h30

MERCREDI 13 AU MARDI 19 NOVEMBRE

20h30

LE ROI ET L'OISEAU

LES PETITS CANARDS DE PAPIER

19h00 17h00

21h00

MERC. 20 JEU. 21 VEND. 22 SAM. 23 DIM. 24 LUN. 25 MAR. 26

THÉÂTRE & CINÉMA Le Grand Retournement

17h00

20h30

16h30

18h15

20h15 21h00

19h00

MUSIQUE ET CINÉMA : GREASE

19h00

21h00

17h00

19h00 21h00

19h00

21h00

14h30

18h30

16h30UN CHÂTEAU EN ITALIE

INSIDE LLEWYN DAVIS

GRAVITY

14h30

15h15

21h00

17h00

19h00

16h00

MERCREDI 20 AU MARDI 26 NOVEMBRE

LEO ET FRED

LE ROI ET L'OISEAU

MERC. 04 JEU. 05 VEND. 06 SAM. 07 DIM. 08 LUN. 09 MAR. 10

MUSIQUE ET CINÉMA : Quadrophenia 20h00

20h3015h30

19h30

17h30 19h00

21h00

WISEMAN Crazy Horse

17h30

21h00

19h15

15h30

20h45

17h00 18h00

19h00

14h30

19h00

LA VÉNUS À LA FOURRURE

QUAI D'ORSAY

LE MEDECIN DE FAMILLE

14h30

21h00

19h15

17h00

16h00

MERCREDI 4 AU MARDI 10 DECEMBRE

MÉMOIRE & CINÉMA : La Ciotat, mon bleu...

LA SORCIÈRE DANS LES AIRS

MERC. 27 JEU. 28 VEND. 29 SAM. 30 DIM. 01 LUN. 02 MAR. 03

WISEMAN Titicut Follie / Boxing Gym 18h00

14h00

19h45

17h15

15h30 21h00

18h30

GRAVITY

14h30

16h00

21h00

18h30 16h30

19h00

21h00

18h3020h45

21h00

19h00

VIOLETTE

SNOWPIERCER, LE TRANSPERCENEIGE

14h30

15h45

MERCREDI 27 NOVEMBRE AU MARDI 3 DECEMBRE

SUR LE CHEMIN DE L'ÉCOLE

MERC. 11 JEU. 12 VEND. 13 SAM. 14 DIM. 15 LUN. 16 MAR. 17

MUSIQUE ET CINÉMA : Pink Floyd Live à Pompeï 20h30

15h00

17h00

19h00

19h00

20h30

MES SÉANCES DE LUTTE

17h00

20h30

18h30 21h00

19h00

17h00

19h00

21h00

19h00

LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE

LA JALOUSIE 17h30

MERCREDI 11 AU MARDI 17 DECEMBRE

LE ROI ET L'OISEAU

19h00

21h00

MERC. 18 JEU. 19 VEND. 20 SAM. 21 DIM. 22 LUN. 23 MAR. 24

CINEMA ET PSYCHANALYSE : JIMMY P 20h30

15h30

17h00

19h30

21h00

16h30

HENRI

14h30

18h30

16h00

20h45

18h30 19h00

20h4516h00

17h30LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE

THE IMMIGRANT

15h00

16h30

MERCREDI 18 AU MARDI 24 DECEMBRE

LOULOU, L'INCROYABLE SECRET

21h00

19h00

18h30

14h30

15h30

14h00

16h30