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ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE Systèmes d'Information et de Cartographie sur l'Insécurité Alimentaire et la Vulnérabilité PROFIL NUTRITIONNEL DE PAYS RÉPUBLIQUE DU NIGER

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ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE

Systèmes d'Information et de Cartographie sur l'Insécurité Alimentaire et la Vulnérabilité

PROFIL NUTRITIONNEL DE PAYS

RÉPUBLIQUE DU NIGER

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Profil Nutritionnel du Niger - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2009 2

Remerciements

Ce profil a été préparé par le Docteur Ouattara Hassiatou Belko, Coordinatrice du Programme de Nutrition, Islamic Relief Niger, en collaboration avec Estelle Bader, Amélie Solal-Céligny et Maylis Razès, consultantes, et Marie Claude Dop, fonctionnaire en nutrition, Division de la Nutrition et de la Protection des Consommateurs (AGNA), Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. Les auteurs tiennent à remercier Mme Diakité Habsatou, nutritionniste, Direction Nationale de la Nutrition, et le Docteur Noel-Marie Zagre, UNICEF Niger, pour leur aide.

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Résumé La République du Niger est un grand pays sahélien enclavé dont près des deux-tiers sont désertiques. Sa population est très jeune et à forte prédominance rurale. Une large majorité de la population active est engagée dans le secteur de l’agriculture, principalement dans des exploitations familiales, de taille réduite, pratiquant une agriculture de subsistance, et dans l’élevage. Le secteur agricole, base de l’économie du pays, est fortement dépendant de conditions climatiques difficiles, comportant des périodes de sècheresse récurrentes. La pauvreté est profonde et répandue, plus de 60% des Nigériens vivant en dessous du seuil de pauvreté. Cette grande pauvreté structurelle, couplée à des déficits persistants de la production alimentaire, entraîne une grande vulnérabilité de la population aux chocs climatiques et économiques qui peuvent provoquer, comme ce fût le cas en 2005, de graves crises alimentaires. Les indicateurs de santé montrent une situation sanitaire encore très préoccupante. Un accès très limité aux soins essentiels, un faible taux de couverture vaccinale et des conditions de vie précaires pèsent lourdement sur la mortalité des jeunes enfants et des mères, qui restent à des niveaux très élevés, même si une baisse de la mortalité infantile et des moins de 5 ans a été observée. La dispersion géographique de la population est une contrainte majeure pour la mise en place de services de soins accessibles. De plus, le faible financement du secteur de la santé entraîne un important déficit en personnel de santé. Le régime alimentaire est très largement basé sur les céréales, principalement mil et sorgho, auxquelles s’ajoutent des racines, essentiellement du manioc. En milieu rural, l’alimentation est complétée par des légumineuses, tandis qu’en milieu urbain elle est davantage complétée par des légumes. La consommation de produits animaux et de fruits et légumes, aliments riches en micronutriments, reste faible. La consommation de lait, traditionnelle dans la population agro-pastorale, diminue en raison de la forte réduction du cheptel liée aux sécheresses et à la dégradation des termes de l’échange bétail contre céréales. Les disponibilités alimentaires, très largement constituées de céréales, atteignent un niveau à peine suffisant pour couvrir les besoins énergétiques de la population au niveau national, et on estime, en raison d’une distribution inégale, que la sous-alimentation touche 29% de la population. La situation nutritionnelle des enfants nigériens est alarmante. La moitié des enfants de moins de 5 ans souffrent d’un retard de croissance, ou malnutrition chronique. La prévalence de cette forme de malnutrition est en augmentation nette depuis une quinzaine d’années dans le milieu rural. Cette évolution est liée à la pauvreté croissante de la population rurale, à un faible accès aux soins, une mauvaise hygiène du milieu et à une alimentation pauvre en micronutriments essentiels. Les femmes en âge de procréer sont également fortement touchées par la maigreur en milieu rural alors que le surpoids et l’obésité font leur apparition en milieu urbain. L’allaitement maternel de longue durée est une pratique quasi-universelle au Niger mais l’initiation précoce de l’allaitement après la naissance et l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois demeurent peu pratiqués, même s’ils sont en progression. L’alimentation de complément, très peu diversifiée, est inadéquate. La forte prévalence de la malnutrition est associée à des carences en micronutriments sévères. Les troubles dus à la carence en iode, qui sévissaient de façon endémique dans le pays, régressent grâce à l’introduction de l’iodation du sel mais cette stratégie doit encore être renforcée et des données actualisées sont indispensables pour en évaluer l’efficacité. La carence en vitamine A constitue également un problème de santé publique majeur, pour lequel un programme national de supplémentation a été mis en oeuvre. La couverture de la supplémentation est relativement large parmi les jeunes enfants, mais encore trop restreinte parmi les mères. Les prévalences d’anémie sont très élevées parmi les groupes les plus vulnérables, en direction desquels la supplémentation en fer doit encore être fortement renforcée ; l’anémie touchant tous les groupes de la population, des mesures plus générales, incluant la lutte contre les parasitoses, sont également nécessaires. La population rurale concentre tous les problèmes de pauvreté, d’insécurité alimentaire et de carences nutritionnelles. Des efforts majeurs sont nécessaires de la part de l’Etat Nigérien ainsi que des acteurs internationaux pour sortir le pays de cette situation de manière durable.

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Tableau récapitulatif Indicateurs généraux Année

Population

Population totale 13,264 millions 2005

Population rurale 83 % 2005

Population de moins de 15 ans 48 % 2005

Taux annuel de croissance de la population 3,5 % 2000-2005

Espérance de vie à la naissance 55 ans 2000-2005

Agriculture

Superficie agricole 30 % 2003

Terres arables et cultures permanentes par habitant agricole 1 Ha 2003

Niveau de développement

Développement humain et pauvreté

Indicateur de développement humain 0,311 [0-1] 2004

Part de la population en deçà du seuil de pauvreté national OMD1 62 % 2005

Education

Taux net de scolarisation primaire OMD2 39 % 2004

Taux d’alphabétisation des jeunes (15-24 ans) OMD2 37 % 2001-2005

Rapport filles/garçons en école primaire OMD3 0,71 fille pour un garçon 2004

Santé

Taux de mortalité infantile OMD4 81 ‰ 2002-2006

Taux de mortalité des moins de 5 ans OMD4 198 ‰ 2002-2006

Ratio de mortalité maternelle (déclarée) OMD5 648 pour 100 000 naissances 1997-2006

Taux de mortalité par paludisme des moins de 5 ans OMD6 14 % 2004

Proportion d’enfants de 12 à 23 mois vaccinés contre la rougeole OMD4 47 % 2006

Environnement

Accès durable à une source d'eau améliorée en milieu rural OMD7 36 % de la population 2002

Indicateurs nutritionnels Année

Besoins énergétiques

Besoins énergétiques de la population 2037 kcal/per capita/jour 2000

Disponibilités alimentaires

Disponibilités Energétiques Alimentaires (DEA) 2156 kcal/per capita/jour 2001-2003

Prévalence de sous-alimentation OMD1 32 % 2001-2003

Part des protéines dans les DEA 11 % 2001-2003

Part des lipides dans les DEA 16 % 2001-2003

Indice de diversification alimentaire 26 % 2001-2003

Consommation alimentaire

Apport énergétique moyen n.d.

Part des protéines dans l'apport énergétique n.d.

Part des lipides dans l'apport énergétique n.d.

Alimentation des enfants en bas âge Age

Allaitement maternel exclusif <6 mois 14 % 2006

Alimentation complémentaire en temps opportun 6-9 mois 62 % 2006

Taux d'alimentation au biberon 0-11 mois 6 % 2006

Taux de poursuite de l'allaitement maternel à 2 ans 62 % 2006

Anthropométrie nutritionnelle

Prévalence de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans 50 % 2006

Prévalence de maigreur chez les enfants de moins de 5 ans 10 % 2006

Prévalence d’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de 5 ans OMD1 44 % 2006

Pourcentage de femmes ayant un IMC<18,5 kg/m² 19 % 2006

Carences en micronutriments

Prévalence de goître chez les enfants d'âge scolaire (10-15 ans) 20 % 1998

Pourcentage de ménages consommant du sel adéquatement iodé 46 % 2006

Prévalence de carence clinique en vitamine A chez les enfants de 2 à 4 ans

2 % 2000

Prévalence de supplémentation en vitamine A chez les enfants 70 % 2006

Prévalence de supplémentation en vitamine A chez les mères 22 % 2006

Prévalence de l'anémie chez les femmes 46 % 2006

Prévalence de supplémentation en fer chez les mères 44 % 2006

OMD: Objectif du Millénaire pour le Développement; n.d.: non disponible

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TABLE DES MATIÈRES Remerciements............................................................................................................................................2 Résumé.........................................................................................................................................................3 Tableau récapitulatif....................................................................................................................................4 Liste des tableaux et figures ......................................................................................................................6 Acronymes ...................................................................................................................................................7 Chap. I : Indicateurs de base......................................................................................................................9

I.1 Contexte ..............................................................................................................................................9 I.2 Population...........................................................................................................................................9

Indicateurs de population......................................................................................................................9 Pyramide des âges .............................................................................................................................11

I.3 Agriculture ........................................................................................................................................11 Statistiques sur l’utilisation des sols et sur l’irrigation.........................................................................12 Cultures principales, calendrier agricole, pénurie alimentaire saisonnière ........................................12 Production animale et pêche ..............................................................................................................13

I.4 Economie ..........................................................................................................................................14 I.5 Indicateurs sociaux..........................................................................................................................15

Indicateurs de santé ...........................................................................................................................15 Approvisionnement en eau et assainissement ...................................................................................17 Accès aux services de santé ..............................................................................................................17 Alphabétisation et éducation...............................................................................................................17 Niveau de développement, pauvreté ..................................................................................................18 Autres indicateurs sociaux..................................................................................................................19

Chap. II: Situation alimentaire et nutritionnelle......................................................................................20 II.1 Aspects qualitatifs de l’alimentation et sécurité alimentaire .....................................................20

Modèles de consommation.................................................................................................................20 Situation de la sécurité alimentaire.....................................................................................................21 Enquêtes sur la variété et diversité de l’alimentation .........................................................................23

II.2 Données sur les disponibilités alimentaires nationales .............................................................24 Disponibilités des principaux groupes d’aliments ...............................................................................24 Disponibilités énergétiques alimentaires, distribution par macronutriment ........................................25 Origine végétale/animale des macronutriments .................................................................................26 Disponibilités énergétiques alimentaires par groupe d’aliments ........................................................26 Importations et exportations alimentaires ...........................................................................................27 Aide alimentaire ..................................................................................................................................29

II.3 Consommation alimentaire ............................................................................................................30 Enquêtes au niveau national ..............................................................................................................30 Autres enquêtes..................................................................................................................................30

II.4 Pratiques d’alimentation des enfants en bas âge .......................................................................31 II.5 Anthropométrie nutritionnelle .......................................................................................................34

Faible poids de naissance (moins de 2 500g) ....................................................................................34 Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire ...................................................................................35 Anthropométrie des enfants d’âge scolaire ........................................................................................44 Anthropométrie des adolescents ........................................................................................................44 Anthropométrie des femmes adultes ..................................................................................................44 Anthropométrie des hommes adultes .................................................................................................50

II.6 Carence en micronutriments .........................................................................................................50 Troubles dus à la carence en iode (TCI) ............................................................................................50

Prévalence du goitre et taux d’iode urinaire ...................................................................................50 Iodation du sel au niveau des ménages.........................................................................................51

Carence en vitamine A (CVA).............................................................................................................52 Prévalence de la carence clinique et sub-clinique en vitamine A ..................................................52 Supplémentation en vitamine A......................................................................................................55

Anémie ferriprive.................................................................................................................................58 Prévalence de l’anémie ..................................................................................................................58 Interventions pour lutter contre l’anémie ferriprive .........................................................................60

Autres carences en micronutriments ..................................................................................................61 II.7 Politiques et programmes visant à améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire ...............62

Liste des références..................................................................................................................................64

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Liste des tableaux et figures Liste des tableaux Tableau 1 : Indicateurs de population .........................................................................................................10 Tableau 2 : Utilisation des sols et irrigation.................................................................................................12 Tableau 3 : Statistiques sur la production animale et la pêche...................................................................13 Tableau 4 : Indicateurs de base de l’économie...........................................................................................15 Tableau 5 : Indicateurs de santé .................................................................................................................16 Tableau 6 : Accès à l’eau potable et assainissement .................................................................................17 Tableau 7: Accès aux services de santé.....................................................................................................17 Tableau 8 : Education..................................................................................................................................18 Tableau 9 : Développement humain et pauvreté ........................................................................................19 Tableau 10 : Autres indicateurs sociaux .....................................................................................................19 Tableau 11 : Tendances des disponibilités des principaux groupes d’aliments per capita (g/jour) ............24 Tableau 12 : Pourcentages des disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) par groupes d’aliments,

tendances ...........................................................................................................................................27 Tableau 13 : Début et durée de l’allaitement au sein..................................................................................32 Tableau 14 : Type d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ...........................................................33 Tableau 15 : Consommation d’aliments complémentaires par statut d’allaitement et âge.........................34 Tableau 15 : Consommation d’aliments complémentaires par statut d’allaitement et âge (suite)..............34 Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire.......................................................................39 Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite) ...........................................................40 Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite) ...........................................................41 Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite) ...........................................................42 Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite) ...........................................................43 Tableau 17 : Anthropométrie des femmes adultes .....................................................................................45 Tableau 17 : Anthropométrie des femmes adultes (suite) ..........................................................................47 Tableau 17 : Anthropométrie des femmes adultes (suite) ..........................................................................49 Tableau 18 : Prévalence du goitre et taux d’iode urinaire parmi les enfants d’âge scolaire (10 – 15 ans) 51 Tableau 19 : Iodation du sel au niveau des ménages.................................................................................52 Tableau 20 : Prévalence de la carence clinique et sub-clinique en vitamine A chez les enfants de moins

de 5 ans ..............................................................................................................................................53 Tableau 21 : Prévalence de la carence clinique en vitamine A chez les femmes en âge de procréer.......54 Tableau 22 : Supplémentation en vitamine A des enfants et des mères....................................................57 Tableau 23 : Prévalence de l’anémie chez les enfants d’âge préscolaire ..................................................58 Tableau 24 : Prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de procréer ..............................................59 Tableau 25 : Prévalence de l’anémie chez les hommes adultes ................................................................60 Tableau 26: Supplémentation en fer : Pourcentage de mères ayant pris des comprimés de fer ou du sirop

durant la grossesse.............................................................................................................................61 Liste des figures � Figure 1 : Disponibilités énergétiques alimentaires (DEA), tendances et distribution par

macronutriment ............................................................................................................................. 25 � Figure 2: Origine végétale/animale des disponibilités énergétiques, protéiques et lipidiques ..... 26 � Figure 3 : Pourcentages des disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) par groupe d’aliments

...................................................................................................................................................... 26 � Figure 4 : Principales exportations alimentaires en % des disponibilités énergétiques alimentaires ;

tendances ..................................................................................................................................... 28 � Figure 5 : Principales importations alimentaires en % des Disponibilités énergétiques alimentaires,

tendances ..................................................................................................................................... 29 � Figure 6 : Evolution de la prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans

...................................................................................................................................................... 37

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Profil Nutritionnel du Niger - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2009 7

Acronymes BM Banque Mondiale CDC Centers for Disease Control and Prevention CIPSDR Comité Interministériel de Pilotage de la Stratégie de Développement Rural CEACR Commission d‘Experts pour l’Application des Conventions et Recommandations CVA Carence en vitamine A DEA Disponibilités Energétiques Alimentaires DEC Déficit Energétique Chronique DHS Demographic and Health Survey DNPGCA Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires DPNU Division de la Population des Nations Unies DSCN Direction de la Statistique et des Comptes Nationaux DTC3 Vaccin associé antidiphtérique, anticoquelucheux, antitétanique - trois doses EDSN Enquête Démographique et de Santé Niger FAO Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture FAOSTAT Banque de données statistiques de la FAO FEWS NET Famine Early Warning Systems Network FIDA Fonds International de Développement Agricole FIDH Fédération Internationale des ligues de Droit de l’Homme GdN Gouvernement du Niger ICCIDD International Council for Control of Iodine Deficiency Disorders IDH Indicateur de Développement Humain ISDH Indicateur spécifique par sexe du Développement Humain IMC Indice de masse corporelle INS Institut National de la Statistique IPH -1 Indice de la pauvreté humaine IVACG International Vitamin A Consultative Group IZiNCG International Zinc Nutrition Consultative Group JNM Journées Nationales des Micronutriments JNV Journées Nationales de Vaccination MAEE Ministère des Affaires Etrangères et Européennes MDA Ministère du Développement Agricole MEA Ministère de l’Education de base et de l’Alphabétisation MFP Ministère des Finances et du Plan MICS Enquête à indicateurs multiples MSP Ministère de la Santé Publique NEPAD Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economique OIT Organisation Internationale du Travail OMS Organisation Mondiale de la Santé ONU Organisation des Nations Unies ONUSIDA Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA OPVN Office des Produits Vivriers du Niger PAM Programme Alimentaire Mondial PCSA Programme Complet de Sécurité Alimentaire PDDAA Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine PDPDR Principes Directeurs pour une Politique de Développement Rural PEV Programme Elargi de Vaccination PIB Produit intérieur brut PNB Produit national brut PNLBG Programme National de Lutte contre la Bilharziose et les Géohelminthiases PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PPA Parité de pouvoir d'achat

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RdN République du Niger RGAC Recensement Général de l’Agriculture et du Cheptel RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat SAP Système d’Alerte Précoce SICIAV Systèmes d'Information et de Cartographie sur l'Insécurité Alimentaire et la

Vulnérabilité SIMA Système d’Information sur les Marchés Agricoles SMIAR Système Mondial d’Information et d’Alerte Rapide sur l’alimentation et l’agriculture SMR Solutions Maison Recommandées SNA Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire SNU Système des Nations Unies SOSA Stratégie Opérationnelle de Sécurité Alimentaire SRO Sels de Réhydratation Orale TCI Troubles dus à la carence en iode TRO Thérapie de Réhydratation Orale UNDG United Nations Development Group UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture UNICEF Fond des Nations Unies pour l’Enfance UNSTAT Division des Statistiques des Nations Unies USAID United States Agency for International Development VIH/SIDA Virus de l'immunodéficience humaine/Syndrome d’immunodéficience acquise

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Chap. I : Indicateurs de base

I.1 Contexte

La République du Niger est un grand pays sahélien enclavé de 1 267 000 km2, dont près des deux-tiers sont désertiques. Le pays est bordé au nord par l’Algérie et la Libye, à l’est par le Tchad, au sud par le Nigeria et le Bénin et à l’ouest par le Burkina Faso et le Mali. Le relief nigérien est peu contrasté. Au nord-est, les hauts plateaux (800 à 1 000 m d'altitude) sont bordés d'escarpements qui en rendent l'accès difficile. A l'ouest et au sud se trouvent de bas plateaux (200 à 500 m d'altitude), tandis qu'au nord du 17ème parallèle s'étend le massif de l'Aïr, bordé, à l'ouest et au sud, par une dépression périphérique (INS et Macro International Inc., 2007). L’hydrographie du Niger est faible et se caractérise essentiellement par la présence du fleuve Niger sur plus de 500 km à l’ouest, ainsi que par le lac Tchad à l’extrémité sud-est du pays, et quelques cours d’eau semi-permanents. L’essentiel de la région nord-est, extrêmement aride, est inhabitable. Le climat est de type tropical sec avec deux saisons principales : une saison sèche caractérisée par de fortes chaleurs et une saison des pluies de mai à septembre. Du nord au sud, la pluviométrie varie de moins de 100 mm/an à 700-800 mm/an, divisant le pays en 4 zones agro-écologiques parallèles:

- une zone saharienne située au nord (77% de la superficie totale du pays), sèche et largement désertique, où prédominent les activités pastorales nomades et où l’agriculture est pratiquée dans des oasis dispersées; - une zone saharo-sahélienne (12% de la superficie du pays) caractérisée par des conditions arides où prédominent des activités pastorales semi-nomades et une agriculture pluviale de subsistance; - une zone sahélienne (10% de la superficie du pays) caractérisée par des conditions semi-arides où prédomine l’agriculture pluviale; - une zone soudanienne (1% de la superficie du pays), étroite bande de terre située le long des frontières du Bénin et du Nigeria, où le climat est propice à des activités agricoles intensives et où est localisée la quasi-totalité de l’agriculture irriguée du pays (FIDA, Portail de la Pauvreté Rurale).

Au niveau administratif, le Niger a mis en place un processus de décentralisation qui a transformé les anciens départements en régions et les anciens arrondissements en départements et créé des communes pour une meilleure gouvernance au plan local. Ainsi, le pays est subdivisé en 8 régions administratives, elles-mêmes subdivisées en départements (au nombre de 36). On dénombre 265 communes dont 52 urbaines et 213 rurales (INS et Macro International Inc., 2007).

I.2 Population

Indicateurs de population La population du Niger, estimée à 13,3 millions d'habitants en 2005, est composée de huit groupes socio-linguistiques principaux (DPNU). La population est très jeune et à prédominance rurale. Près de la moitié (48%) a moins de 15 ans et deux-tiers de cette population est âgée de moins de 25 ans (DPNU). La population rurale, qui représente 83% de la population totale, est principalement composée d’agriculteurs et d’éleveurs (DPNU). La densité de population, globalement faible (10 habitants/km2), cache de fortes disparités régionales (DPNU). Ainsi, 90% de la population se concentre dans une bande d’environ 200 km de large au sud du territoire, le long de la frontière du Nigeria, où la pluviométrie est favorable à l’agriculture (FAO, 2005a). Les mouvements migratoires internes de la population sont surtout observés pendant la saison sèche, des zones rurales vers les zones urbaines. En effet, la pauvreté contraint beaucoup d’hommes à quitter

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temporairement le milieu rural pour les villes, où ils exercent de petits métiers saisonniers. Entre 20 et 29 ans, un homme marié sur deux quitte son village à la fin des récoltes pour s’installer en milieu urbain à la recherche de ressources complémentaires. Ces migrations saisonnières se transforment dans 7% des cas en une installation définitive. Ces populations, généralement peu qualifiées, vivent dans des conditions souvent précaires (May et al., 2004). L’exode rural temporaire se pratique également en direction des pays voisins, en particulier vers les pays côtiers. Le plus souvent ces migrants regagnent le Niger pendant la saison des pluies, mais ils ont de plus en plus tendance à rester dans le pays d’accueil en raison des contraintes climatiques qui pèsent fortement sur l’agriculture au Niger. Le taux annuel de croissance de la population nigérienne est très élevé (3,5% en moyenne pour la période 2000-2005) (DPNU). Le rythme rapide d’accroissement de la population est principalement lié à une fécondité qui reste très élevée (indice synthétique de fécondité de 7,5 enfants par femme en 1998 et de 7,1 en 2006), malgré une mortalité en baisse mais toujours élevée (INS et Macro International Inc., 2007). La forte croissance démographique entraîne de nouveaux besoins en services essentiels (eau, habitat, alimentation, santé, éducation) auxquels le pays doit faire face. En 1992, le Niger a officiellement adopté une politique en matière de population visant la maîtrise de la croissance démographique afin d’assurer l’adéquation entre le développement économique et la croissance démographique (Attama et al, 1998). Tableau 1 : Indicateurs de population

Indicateur Estimation Unité Période de référence

Source

Population totale 13,264 millions 2005 DPNU Taux annuel de croissance de la population

3,5 % 2000-2005 DPNU

Taux brut de natalité 51,2 ‰ 2000-2005 DPNU

Distribution de la population par tranche d’âge:

DPNU

0-4 ans 20 % 2005 - 5-14 ans 28 % 2005 - 15-24 ans 18 % 2005 - 60 ans et plus 5 % 2005 -

Population rurale 83 % 2005 DPNU

Population agricole 87 % 2004 FAOSTAT

Densité de population 10 habitants par km2 2005 DPNU

Age médian 16 ans 2005 DPNU Espérance de vie à la naissance 55 ans 2000-2005 DPNU

Sexe ratio de la population 102,8 hommes pour 100 femmes 2005 DPNU

Taux de migration net -0,5 ‰ 2000-2005 DPNU Ratio de dépendance économique 105 % 2000-2005 DPNU

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Pyramide des âges

Pyramide des âges

0% 5% 10% 15% 20% 25%

0 - 4 ans5 - 9 ans

10 - 14 ans 15 - 19 ans

20 - 24 ans 25 - 29 ans 30 - 34 ans 35 - 39 ans 40 - 44 ans 45 - 49 ans 50 - 54 ans 55 - 59 ans 60 - 64 ans

65 - 69 ans 70 - 74 ans 75 - 79 ans

80 ans et plus

Femmes

Hommes

Source : d’après INS/RGPH, 2001

La pyramide de population du Niger est caractéristique d’une population très jeune, à très forte fécondité, et dont l’espérance de vie reste peu élevée (INS et Macro International Inc., 2007 ; DPNU). Le déficit d’hommes jeunes par rapport au nombre de femmes est vraisemblablement la conséquence de l’émigration des hommes jeunes à l’extérieur du pays.

I.3 Agriculture

L’économie du Niger repose en grande partie sur l’agriculture et l’élevage, secteurs fortement dépendants des variations climatiques et qui constituent la principale source de revenu pour la majorité des nigériens. Le secteur agricole représente environ 40% du PIB et emploie 87% de la population active (BM, données 2003 FAO, FAOSTAT - Population, données 2004). A l’exception de quelques cultures de rente, il s’agit essentiellement d'agriculture de subsistance et d’élevage. Seuls 13% du territoire sont cultivables et 4% des terres sont réellement cultivées (FAO, 2005a). Des problèmes d’administration foncière existent dans les zones de jonction entre terres agricoles et terres pastorales. Le Niger ne dispose que d’un cours d’eau permanent, le fleuve Niger, et de quelques lacs permanents (lac Tchad notamment). L’agriculture est essentiellement pluviale, seulement 2% des superficies cultivées bénéficiant de l’irrigation à partir du fleuve Niger (FAO et PAM, 2004). L’activité agricole repose principalement sur des exploitations familiales de subsistance, de taille réduite, pratiquant essentiellement des cultures vivrières (FAO et PAM, 2004). Les principales cultures vivrières destinées à la consommation locale sont le mil – le Niger est le 4ème producteur mondial, et le 1er producteur mondial par habitant (FAO, 2005b) – et le sorgho, ainsi que les légumes, le manioc et le riz et la canne à sucre. Les principales cultures de rente sont le niébé, les arachides, le coton, mais aussi l’oignon, le sésame et le voandzou (RdN/CIPSDR, 2006).

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Le mil et le sorgho sont largement prédominants dans la production céréalière. Au cours de la période 1985-2004, la production de mil représentait en moyenne 78% de la production céréalière totale et le sorgho 19% (PAM, 2005). Le riz, essentiellement cultivé au niveau des aménagements hydro-agricoles du fleuve Niger, a vu sa production augmenter, mais sa part dans la production céréalière globale reste faible. La production des aménagements rizicoles ne couvre que 30 à 45% des besoins nationaux en riz (PAM, 2005). La production locale de maïs et de blé est encore marginale. C’est dans les régions de Maradi et Zinder que la production céréalière est la plus importante. A l’opposé, les régions d’Agadez et de Diffa produisent peu de céréales (PAM, 2005). Au Niger, les cultures de rente et les cultures maraîchères et fruitières (tomates, oignon, chou, poivrons, courge) sont relativement nombreuses et diversifiées. En ce qui concerne les cultures de rente, la baisse des prix de l’arachide et du coton sur les marchés internationaux et la réorientation de la politique agricole nationale vers les cultures vivrières ont provoqué une baisse importante de la production de ces cultures à partir des années 1980 (May et al., 2004 ; FAO, FAOSTAT). Récemment, les productions d’arachide et de coton sont à nouveau en hausse (FAO, FAOSTAT ; Pini et Tarchiani, 2007). A l’opposé, la production de niébé a régulièrement augmenté au cours des 20 dernières années (RdN/MDA, non daté ; Pini et Tarchiani, 2007). Le Niger est actuellement le 2ème producteur mondial de niébé, important produit d’exportation pour le pays (PAM, 2005). En parallèle, on observe une progression de la production d’autres cultures pour l’exportation, telles que l’oignon ou le souchet (RdN/MDA, non daté ; Pini et Tarchiani, 2007). Au Niger, de nombreuses contraintes pèsent sur la production agricole : faible pluviométrie, sécheresses récurrentes, important processus de désertification. La forte croissance démographique accélère la surexploitation des sols, entraînant un appauvrissement des terres de culture et donc des rendements de plus en plus faibles (INS/SAP/RGAC, 2007). Face à la dégradation généralisée de la fertilité des sols, les agriculteurs ont systématiquement recours à la mise en valeur de nouvelles terres de culture, cette extension des superficies se faisant par défrichage de terres marginales, ce qui favorise l’érosion hydrique et éolienne. Par empiètement sur des terres traditionnellement consacrées à l’élevage, cette évolution provoque de fréquents conflits agriculteurs/éleveurs (NEPAD/PDDAA et FAO, 2005 ; PAM, 2005). A ces contraintes s’ajoutent un très faible niveau d’intensification et de mécanisation de la production agricole, une utilisation d’intrants et une maîtrise de l’eau limitées (RdN, 2000 ; PAM, 2005). Etant donné la forte pression démographique et la progression insuffisante de la production agricole, le Niger, qui était autosuffisant en denrées alimentaires et même exportateur de céréales jusqu’à la fin des années 60, est devenu déficitaire (FAO et PAM, 2004).

Statistiques sur l’utilisation des sols et sur l’irrigation Tableau 2 : Utilisation des sols et irrigation

N.B. : Les pourcentages sont calculés par rapport à la superficie totale des terres.

Cultures principales, calendrier agricole, pénurie alimentaire saisonnière Les cinq productions agricoles alimentaires principales du Niger sont le mil, le niébé, le sorgho, le lait et les oignons. Ces productions sont destinées à la consommation alimentaire locale (mil, sorgho, lait) et en partie à l’exportation (niébé et oignon) (FAO, 2005b).

Type de superficies Estimation unité Période de référence Source Superficie totale des terres 126 670 1000 Ha 2003 FAO Superficie agricole 30 % 2003 FAO Terres arables et cultures permanentes 11 % 2003 FAO Cultures permanentes <1 % 2003 FAO Prairies et pâturages permanents 19 % 2003 FAO Zones forestières 1 % 2005 UNSTAT Superficie agricole irriguée <1 % 2003 FAO Terres arables et cultures permanentes par habitant agricole

1 Ha 2003 FAO

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Source : FAO/SMIAR.

La saison de pénurie alimentaire, dite période de soudure, dure en moyenne quatre mois, de mai à août. De plus en plus, la production des exploitations familiales ne permet pas de couvrir les besoins alimentaires jusqu’à la récolte suivante et les familles doivent recourir à des activités génératrices de revenus en complément pour pouvoir faire face a leurs besoins alimentaires. La balance commerciale des produits agricoles et alimentaires reste lourdement déficitaire et contribue pour 28% au déficit de la balance commerciale du pays : les importations s’élèvent à 73 milliards FCFA tandis que les exportations atteignent seulement 48 milliards FCFA. Les importations des produits alimentaires, essentiellement constituées de riz, d’huile de palme, de sucre, de produits laitiers et de farine de blé, représentent 33% des dépenses d’importation du pays (RdN/CIPSDR, 2006).

Production animale et pêche L’élevage est un secteur important qui représente 12% du PIB en 2003, mais les grandes sécheresses ont profondément touché cette activité (FAO, 2003). L’élevage, de type extensif, est une activité traditionnelle liée au nomadisme (OCDE, 2007). L’alimentation de base du cheptel provient essentiellement de l’exploitation des parcours naturels et reste tributaire de la pluviométrie. La nette baisse de la pluviométrie pousse les éleveurs toujours plus vers le sud, où la pression sur les terres est importante, ce qui accentue les conflits fonciers (PAM, 2005 ; FIDA, Portail de la Pauvreté Rurale).

Les activités de transformations sont très limitées, le bétail est donc principalement exporté sur pied, notamment vers le Nigeria (OCDE, 2007). Dans le secteur agro-pastoral, les sècheresses provoquent des déstockages du bétail qui réduisent la disponibilité et la consommation de produits laitiers. L’aviculture est aussi présente au Niger, mais très peu développée. Quand à la pêche, elle représente 1% du PIB lorsque les conditions sont favorables et est principalement artisanale (FAO, 2004a). Tableau 3 : Statistiques sur la production animale et la pêche

Production animale et pêche Estimation Unité Période de référence Source Bétail 2 260 000 nombre de têtes 2005 FAO Moutons et chèvres 11 400 000 nombre de têtes 2005 FAO Volaille 25 000 milliers 2005 FAO Pêche et aquaculture 44 284 tonne 2003 FAO

Les produits agro-sylvo-pastoraux représentent une importante source de recettes d’exportation. En termes quantitatifs, les produits d’élevage (principalement du bétail sur pied) se plaçaient au premier rang avec 22% des exportations pendant la période 1998-2001, alors que les denrées agricoles, comportant

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essentiellement des oignons, du niébé, du souchet, des dattes et arachides et du coton égrené, représentaient 16% des exportations totales (RdN, 2003).

I.4 Economie

L’économie du Niger est fortement dominée par le secteur agricole et l’exportation de l’uranium ; elle reste très fragile et largement tributaire des conditions de pluviométrie ainsi que des cours des matières premières. Grâce à la mise en exploitation des gisements d’uranium dans les années 70 et au considérable essor qu’a pris cette industrie minière, des emplois ont été crées, mais la chute du cours sur le marché international au début des années 80 et la crise économique et financière qui en a découlé ont considérablement affecté le marché de l’emploi (RdN et SNU, 2004). C’est au cours de cette période que les premiers programmes d’ajustement structurel et de stabilisation macro-économique ont été mis en œuvre par le gouvernement. Malheureusement, ces programmes n’ont pas donné les résultats escomptés et les difficultés économiques se sont aggravées depuis 1990 (RdN et UNICEF, 2000). La politique de stabilisation s’est traduite par une crise sociale aigüe, une instabilité politique et institutionnelle chronique et un désengagement de l’Etat dans les secteurs sociaux. Cet environnement défavorable a largement contribué à la faible croissance économique des années 1990-2000, avec un taux de croissance réel annuel moyen de seulement 1,9% (May et al., 2004). Entre 2001 et 2005, le rythme de la croissance a été plus soutenu avec un taux de croissance du PIB de 4,1% en moyenne par an (BM). La croissance économique plus soutenue de 2005 (taux de croissance du PIB à 6,8%) est à mettre en relation avec la bonne campagne agricole (INS & Macro International Inc., 2007 ; BM). A partir de 2001, la croissance de l‘économie a permis une augmentation du PIB par habitant, qui est passé de 746 à 890 US$ PPA en 2000 et 2001 respectivement (PNUD, 2002 ; PNUD, 2003a). Cependant, cette augmentation ne s’est pas maintenue et le PIB par habitant a ensuite régulièrement diminué (835 US$ PPA en 2003) pour se situer à 781 US$ PPA en 2005, un niveau quasi-identique à celui de la fin des années 90 (PNUD, 2006 ; PNUD, 1999, 2000 et 2001). La croissance économique est donc encore insuffisante pour entraîner un recul de la pauvreté. En dehors de quelques années de forte inflation, le taux d’inflation annuel moyen reste généralement en dessous de 3%. Toutefois, en 2005 il a atteint près de 8% (INS/SAP/RGAC, 2007). Durant les deux dernières décennies, les ressources propres du Niger se sont considérablement réduites, sous le double effet de la croissance de la dette publique externe et de la diminution des recettes fiscales, limitant d'autant la capacité publique d'investissement et de soutien de la demande. Le pays est dans une situation de dépendance durable vis à vis de l'extérieur, que ce soit pour financer les importations courantes ou les investissements (PAM, 2005). En ce qui concerne les infrastructures de communication et de transport, le Niger compte 14 630 km de routes dont seulement 3 761 km sont bitumées, essentiellement au sud du pays (Attama et al., 1998). Plusieurs projets de construction ou aménagement de routes sont prévus ou en cours pour désenclaver le pays. Le Niger dispose de trois aéroports internationaux (Niamey, Zinder, Agadez) et trois aéroports nationaux. Le réseau fluvial est très peu développé sur le fleuve Niger car il n’est pas navigable sur l’ensemble de son cours ni tout le long de l’année. A peine 7% de la population a accès à l'électricité (FIDH, 2002).

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Tableau 4 : Indicateurs de base de l’économie

Indicateurs Estimation Unité Période de référence Source Produit intérieur brut par habitant 781 US $ PPA 2005 PNUD Croissance annuelle du PIB 6,8 % 2005 BM Revenu national brut par habitant 240 US$ 2005 BM

Industrie en % du PIB 17 % 2003 BM

Agriculture en % du PIB 40 % 2003 BM

Services en % du PIB 43 % 2003 BM

Routes pavées en % du réseau 26 % 1998 EDSN-II

Utilisateurs d’Internet 2 pour 1 000 habitants 2004 BM

Service de la dette (total) en % du PIB 1,2 % 2003 PNUD Dépenses publiques militaires 1,0 % du PIB 2004 PNUD

Les principales importations non alimentaires sont : les machines, appareils et matériels électriques, ainsi que les produits pharmaceutiques. L'uranium et le coton sont les principaux produits d'exportation non-alimentaires. Le Niger est le troisième exportateur mondial d’uranium, avec une production annuelle qui représente 48% des recettes d’exportation du pays (MAEE, 2006).

I.5 Indicateurs sociaux

Indicateurs de santé Selon les données de l’Enquête Démographique et de Santé au Niger de 2006 (EDSN-MICS III), le taux de mortalité infantile est estimé à 81‰ pour la période 2002-2006. Le taux de mortalité des moins de 5 ans est estimé à 198‰ pour la même période (INS et Macro International Inc., 2007). Les taux de mortalité des jeunes enfants restent donc très élevés au Niger. Néanmoins, ces taux ont diminué régulièrement depuis quinze ans. De 1994 (année centrale de la période 10-14 ans avant l’EDSN-MICS III) à 2003 (année centrale de la période 0-4 ans avant la même enquête), la mortalité infantile est passée de 115‰ à 81‰, soit une baisse de 30%. Sur la même période, la mortalité des moins de 5 ans est passée de 273‰ à 198‰ (INS et Macro International Inc., 2007).

La mortalité des enfants de moins de cinq ans est principalement imputable aux infections respiratoires aigües (25% des décès en 2000), aux maladies diarrhéiques (20%), à des causes néonatales (17%) et au paludisme (14%) (OMS, 2006a). Même si la malnutrition n’apparaît pas comme une cause de mortalité dans ces statistiques, elle est une cause associée d’importance majeure (voir II.5 et suivant). La proportion d’enfants âgés de 12 à 23 mois complètement vaccinés contre les maladies ciblées par le Programme Elargi de Vaccination (PEV), qui était de 17% en 1992, a augmenté pour atteindre 29% en 2006. La proportion d’enfants n’ayant reçu aucune vaccination continue de diminuer de façon importante de 59% en 1992, à 40% en 1998 et 16% en 2006 (INS & Macro International Inc., 2007). Cependant la couverture vaccinale reste en deçà des niveaux permettant d’obtenir un impact épidémiologique, même si la mise en œuvre du plan de renforcement du PEV 2002-2006 a permis d’améliorer la couverture (INS et Macro International Inc., 2007). La mortalité maternelle reste également à un niveau très préoccupant : selon les données de l’EDSN-MICS III, le ratio de mortalité maternelle est de 648 pour 100 000 naissances pour la période 1997-2006 (INS et Macro International Inc., 2007). Aucun recul significatif de la mortalité maternelle n’a été observé au Niger depuis de nombreuses années (INS et Macro International Inc., 2007). Dans un pays où la fécondité reste très élevée, la fécondité précoce, les grossesses rapprochées, le manque de soins prénatals et l’absence d’assistance à l’accouchement sont autant de facteurs qui font courir aux femmes des risques élevés de décès lors de l’accouchement (INS et Macro International Inc., 2007). Le paludisme est la première cause de mortalité et de morbidité dans le pays, avec en moyenne 850 000 cas par an, les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes étant les plus vulnérables (OMS, 2006b). L’infection par le VIH/SIDA est peu répandue (1,1% des adultes en 2005) (UNICEF, 2007).

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Depuis 1965, des politiques de santé ont été mises en place, mais en dépit des efforts consentis, les indicateurs sanitaires sont restés à des niveaux préoccupants (INS et Macro International Inc., 2007). Ces indicateurs reflètent un accès très limité de la population aux soins de santé, un faible taux de couverture vaccinale, des conditions de vie précaires et une forte prévalence de malnutrition, principal facteur aggravant de la morbidité infantile (OMS, 2006b).

Le Plan de Développement Sanitaire (2005-2010) adopté en février 2005 a comme objectif général de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et infantile en améliorant l’efficience et la qualité du système de santé à partir des potentialités actuelles (INS et Macro International Inc., 2007). Dans ce but, en novembre 2005, la gratuité des césariennes a été adoptée par décret ; en avril 2006, un décret a instauré la gratuité des consultations prénatales et la gratuité des soins de santé pour les enfants de moins de 5 ans dans les établissements de santé publique (MSP, Communication du MSP).

Tableau 5 : Indicateurs de santé

Indicateur Estimation Unité Période de référence

Source

Mortalité

Taux de mortalité infantile (moins d’un an) 81 ‰ 2002-2006 EDSN-MICS III

Taux de mortalité des moins de 5 ans 198 ‰ 2002-2006 EDSN-MICS III

Ratio de mortalité maternelle déclarée 648 pour 100 000 naissances 1997-2006 EDSN-MICS III

Morbidité

Pourcentage de décès des moins de 5 ans dû au paludisme 14 % 2004 OMS

Pourcentage des moins de 5 ans qui dorment sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide

7 % 2006 EDSN-MICS III

Pourcentage des moins de 5 ans avec diarrhée dans les deux dernières semaines 21 % 2006 EDSN-MICS III

Pourcentage des moins de 5 ans avec diarrhée dans les deux dernières semaines ayant reçu une Thérapie de Réhydratation Orale (TRO)1

53 % 2006 EDSN-MICS III

Pourcentage des moins de 5 ans souffrant d'une infection respiratoire aigüe dans les deux dernières semaines

14 % 2006 EDSN-MICS III

Prévalence de la tuberculose 294 pour 100 000

personnes 2005 OMS

VIH/SIDA

Prévalence chez les adultes (15-49 ans) 1,1 % 2005 UNICEF Pourcentage de femmes (15-24 ans) estimant que l'utilisation régulière des préservatifs constituent une méthode de prévention efficace contre l'infection du VIH

30 % 2000 UNSTAT

Vaccinations

Pourcentage d’enfants de 12 à 23 mois vaccinés contre la tuberculose 64 % 2006 EDSN-MICS-III

Pourcentage d’enfants de 12 à 23 mois complètement vaccinés avec DTC3 39 % 2006 EDSN-MICS-III

Pourcentage d’enfants de 12 à 23 mois vaccinés contre la rougeole 47 % 2006 EDSN-MICS-III

Pourcentage de femmes enceintes complètement vaccinées contre le tétanos2 23 % 2006 EDSN-MICS-III

1La TRO comprend la solution préparée à partir des Sels de Réhydratation Orale (SRO), les Solutions Maison Recommandées (SMR) ou l’augmentation de la quantité de liquides. 2 Pourcentage de femmes enceintes ayant reçu au moins deux doses de vaccin antitétanique.

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Approvisionnement en eau et assainissement L’accès à l’eau potable présente une grande disparité selon le milieu de résidence : en 2002, seulement 36% des ruraux y avaient accès contre 80% de la population urbaine (UNICEF, 2006). Cette forte disparité s’observe également dans l’accès à un assainissement amélioré : en 2002, en milieu urbain 43% de la population avait accès à un assainissement amélioré contre seulement 4% en milieu rural, un chiffre extrêmement bas (UNICEF, 2006). Ces très mauvaises conditions d’accès à l’eau potable et à un assainissement amélioré entraînent une forte incidence de maladies liées au péril fécal (diarrhées, poliomyélite, parasitoses intestinales). Tableau 6 : Accès à l’eau potable et assainissement

Indicateur Estimation Unité Période de référence

Source

Accès durable à une source d’eau améliorée:

milieu urbain 80 % de la population 2002 UNICEF milieu rural 36 % de la population 2002 UNICEF Accès à un assainissement amélioré:

urbain/rural combiné 12 % de la population 2002 UNICEF

Accès aux services de santé L’accès aux services de santé reste très insuffisant au Niger, où seulement 2% du PIB est destiné aux dépenses publiques pour la santé. Ceci explique notamment le faible pourcentage de naissances assistées par un personnel qualifié (33%) ainsi que le chiffre extrêmement bas de trois médecins pour 100 000 personnes (INS et Macro International Inc., 2007 ; PNUD, 2006). En ce qui concerne la santé maternelle, l’accès aux services de santé ne semble pas s’améliorer puisque le pourcentage de naissances assistées par un personnel qualifié a diminué, passant de 44% en 1998 à 33% en 2006 (Attama et al, 1998 ; INS et Macro International Inc., 2007). Le manque d’argent et la distance aux services de santé constituent les principaux obstacles à l’accès aux soins pour les femmes (INS et Macro International Inc., 2007). La loi, votée en 2006, instaurant la gratuité des consultations prénatales pour les femmes enceintes et la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans pourrait apporter une amélioration de l’accès aux soins pour ces groupes de population. Tableau 7: Accès aux services de santé

Indicateur Estimation Unité Période de référence

Source

Personnel de santé : nombre de médecins

3 pour 100 000 personnes 1990-2004 PNUD

Enfants de moins de 5 ans avec de la fièvre ayant reçu un médicament anti-paludéen

34 % 2006 EDSN-MICS-III

Pourcentage de naissances assistées par un personnel qualifié

33 % 2006 EDSN-MICS-III

Dépenses publiques pour la santé 2 % du PIB 2002 PNUD

Alphabétisation et éducation Malgré les efforts consentis par l’Etat dans le domaine de l'éducation avec des allocations budgétaires de l'ordre de 20% de son budget général, les améliorations quantitatives et qualitatives de l'offre éducative sont en deçà des espérances (MEA, 2003).

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Le système éducatif nigérien est caractérisé par un faible taux de scolarisation et de forts taux d'abandon et de redoublement. Le système reste peu efficace malgré un coût unitaire par élève très élevé (PNUD, 2003b). Pour la période 1990 à 2000, le taux net de scolarisation primaire n’a augmenté que de 2 points, passant de 28% à 30%. L’alphabétisation des adultes a connu une amélioration plus significative, bien qu’elle reste très limitée: pour la même période, elle est passée de 11% à 20% (PNUD, 2003b). D’autre part, le taux brut de scolarisation des filles au primaire a augmenté entre 1997-98 et 2002-2003, passant de 23% à 37%. Cependant les disparités entre les garçons et les filles sont encore très nettes, le taux brut de scolarisation des garçons étant de 54% pour la période 2002-2003. La réduction des disparités de genre demeure encore une préoccupation majeure. Cette différence semble liée à la perception du “coût d’opportunité” de la scolarisation des filles par les parents (MEA, 2003). Le Niger figure encore dans le groupe des pays où le niveau d’éducation primaire est le plus faible du monde. Le faible niveau des indicateurs d’éducation contribue, dans une large mesure, à tirer l'Indicateur de Développement Humain (IDH) du pays vers le bas (RdN et SNU, 2004).

Les cantines scolaires sont quasi inexistantes en milieu urbain et très peu nombreuses en milieu rural. Dans le cadre du programme d’appui à l’éducation de base du Programme Alimentaire Mondial (PAM, Programme de Pays 2004-2007), l’activité vise notamment à promouvoir l’accès à l ‘éducation de base pour les filles, prioritairement dans les écoles situées dans les zones nomades où le taux de scolarisation est le plus bas. Dans ce cadre, le PAM fournit 3 repas aux élèves des écoles primaires assistées. Des rations sèches de céréales (100 kg par année scolaire) sont également distribuées aux mères des filles fréquentant assidûment l’école. En 2006 (janvier-octobre), 497 écoles ont été assistées, 61 300 élèves ont bénéficié de repas scolaires et plus de 5000 mères ont reçu des rations sèches (PAM, 2006a). Tableau 8 : Education

Indicateur Estimation Unité Période de référence

Source

Taux d’alphabétisation des adultes (15 ans et plus)

29 % 2001-2005 UNESCO

Taux d’alphabétisation des femmes adultes en % de celui des hommes

35 % 2001-2005 UNESCO

Taux d’alphabétisation des jeunes (15-24 ans)

37 % 2001-2005 UNESCO

Taux net de scolarisation primaire 39 % 2004 UNESCO Pourcentage d'enfants entrés en première année atteignant la cinquième année

74 % 2003-2004 UNESCO

Rapport filles/garçons en école primaire 0,71 nombre de filles pour 1 garçon 2004 UNESCO

Dépenses publiques pour l’éducation 2,3 % du PNB 2003-2004 PNUD

Niveau de développement, pauvreté Le Niger est l'un des pays les plus pauvres du monde. De fait, au regard de l'Indicateur de Développement Humain (IDH) des Nations Unies qui combine niveau de revenu, d’éducation et de santé de la population, le Niger était classé au dernier rang des pays en 2004 (PNUD, 2006). Une actualisation du profil de pauvreté réalisée en 2005 révèle que 62% de la population du Niger vit en dessous du seuil de pauvreté. La pauvreté n’a montré aucun recul depuis plus d’une décennie. La dimension spatiale montre une plus forte incidence de la pauvreté en milieu rural (66%) et dans les régions de Maradi (80%), de Zinder (71%) et de Tillabéri (69%) (INS/SAP/RGAC, 2007). Cette situation est préoccupante puisque, malgré les efforts consentis, la pauvreté ne recule pas (INS/SAP/RGAC, 2007). L’instabilité socio-politique prolongée des années 1990 et les problèmes de gouvernance qui ont compromis l’affectation et l’utilisation des ressources publiques sont parmi les causes de la pauvreté au Niger. En milieu rural, les principales causes de la pauvreté sont le non-emploi des actifs durant toute la saison sèche et la faiblesse des institutions rurales et la faible gouvernance (FIDA, Portail de la Pauvreté Rurale) auxquelles s’ajoutent des contraintes environnementales très fortes. La situation est

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préoccupante puisque, malgré les efforts fournis, le phénomène de pauvreté reste de même ampleur (INS/SAP/RGAC, 2007). À cet égard, pour lutter contre la pauvreté, l’Etat Nigérien, avec l’appui des partenaires au développement, met en œuvre depuis 2002 une Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP). Une version révisée pour la période 2008-2012 a été publiée en 2007 (RDN, 2007). Les principaux axes stratégiques concernent la gouvernance, le développement des infrastructures, l’égalité sociale, la croissance économique et la limitation de la croissance démographique. En particulier, le Niger s’est donné pour objectif d’atteindre un taux de croissance économique d’au moins 7% par an, de diminuer le taux de pauvreté à 42% et de stabiliser l’indice synthétique de fécondité à 6 enfants par femme. Tableau 9 : Développement humain et pauvreté

Indicateur Estimation Unité Période de référence

Source

Indicateur de développement humain (IDH) 0,311 valeur entre 0 et 1 2004 PNUD

Part de la population en deçà du seuil de pauvreté national

62 % 2005 INS/SAP/RGAC

Indice de la pauvreté humaine (IPH-1) 64 % 2005 PNUD

Autres indicateurs sociaux Les modèles sociaux et culturels au Niger contribuent à aggraver la pauvreté et la vulnérabilité des femmes par rapport aux autres groupes de la population. Le faible niveau de l’indicateur spécifique par sexe du développement humain (ISDH) révèle de fortes disparités sociales entre hommes et femmes. Une amélioration de l’ISDH a été observée durant ces dernières années (passant de 0,203 en 1996 à 0,292 en 2004), mais elle reste très insuffisante (PNUD, 2006). Le travail des enfants persiste au Niger, en particulier dans le secteur agricole en raison de l’absence de mécanisation du travail. Plus de deux tiers (67%) des enfants nigériens de 5 à 14 ans travaillent, le Niger ayant la plus forte proportion d’enfants au travail au monde (UNICEF, 2007). L'esclavage persiste clandestinement chez certaines ethnies du Niger et, malgré les efforts du gouvernement, les mutilations génitales des femmes continuent d'être pratiquées (CEACR, 2007 ; UNICEF, 2008). Tableau 10 : Autres indicateurs sociaux

Indicateur Estimation Unité Période de référence

Source

Indicateur spécifique par sexe du développement humain (ISDH)

0,292 valeur entre 0 et 1 2004 PNUD

Pourcentage de femmes salariées dans le secteur non agricole

8 % 2004 UNSTAT

Ratification de la Convention 182 de l'OIT sur les pires formes de travail des enfants

ratifiée - 2000 OIT

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Chap. II: Situation alimentaire et nutritionnelle

II.1 Aspects qualitatifs de l’alimentation et sécurité alimentaire

Modèles de consommation Le modèle alimentaire du Niger est basé sur la consommation de céréales, principalement de mil, les autres céréales, sorgho, mais, riz et blé ayant une importance bien moindre. Le mil représente à lui seul environ 78% des quantités totales de céréales consommées et 62% des quantités totales d'aliments consommés au Niger (RdN, 2006). A cet aliment de base s’ajoutent essentiellement des légumineuses, des légumes, des produits laitiers et un peu de manioc (RdN, 2006 ; FAO, FAOSTAT). Le type principal de céréale consommé varie selon le milieu de résidence. Ainsi le mil et le sorgho sont surtout consommés en milieu rural tandis que le riz, le maïs et les autres céréales (notamment le blé) le sont davantage en milieu urbain. La consommation du riz, de maïs et de blé est marginale en milieu rural. Celles-ci peuvent être considérées comme des aliments de luxe, réservés aux couches aisées de la population. La consommation de tubercules varie également selon le milieu de résidence. Ainsi, le manioc est trois fois plus consommé en milieu rural qu’en milieu urbain. L’igname est par contre un tubercule consommé plutôt en milieu urbain. Les légumes sont principalement consommés par les ménages urbains tandis que les légumineuses (niébé, pois cassés) sont davantage consommées en milieu rural. Certaines pratiques peuvent expliquer la faible consommation de légumes en milieu rural. En effet, les légumes, tomate, oignon, courge etc., sont généralement produits par les ménages agricoles. Si les ruraux n’en consomment pas en quantité importante alors que ces produits sont riches en micronutriments, c’est qu’ils préfèrent les vendre en ville pour disposer de ressources monétaires. Cela se traduit par une alimentation pauvre en légumes en milieu rural. En milieu rural, la consommation de niébé est assez importante, surtout dans les zones de production. En ville, le niébé entre de plus en plus dans la confection de plats, mélangé avec le riz (Mamane, 2001). En ce qui concerne les aliments d’origine animale, les produits les plus consommés en milieu rural sont les produits laitiers. Ainsi la consommation de produits laitiers est 3 à 4 fois plus importante en milieu rural qu’en milieu urbain. Le lait et ses dérivés constituent l’aliment essentiel d’au moins 20% des nigériens et un important aliment d’appoint pour 80% de la population (RdN, 2006). Le lait est beaucoup plus utilisé dans les zones nomades. Il est consommé frais ou caillé, mais aussi transformé sous diverses formes (Mamane, 2001). Le milieu urbain se distingue par une consommation de viande, de poisson et d’œufs plus importante qu’en milieu rural. Pour les autres produits alimentaires (huile, sucre, condiments), la consommation est très limitée en zone rurale. Cependant, les condiments traditionnels sont de plus en plus remplacés par des produits d’origine industrielle pour l’assaisonnement des sauces des ménages ruraux. En milieu urbain, l’huile entre dans la préparation de très nombreux plats. Sa consommation est très limitée chez les populations pauvres (Mamane, 2001). En milieu rural, le régime alimentaire est pauvre et monotone. Le déjeuner se compose généralement d’une bouillie de mil ou de sorgho « fourra » en haoussa et « doonou » en djerma, à laquelle est ajoutée du lait caillé et parfois des épices ou du sucre. Le dîner est le plus souvent constitué d’une pâte de mil ou sorgho, accompagnée d’une sauce à base de feuilles vertes (feuilles de baobab notamment), de légumes secs (tomates séchées), de légumineuses (niébé), de graines oléagineuses (arachides, graines d’oseille et de sésame) et d’épices, occasionnellement de viande ou de poisson (Mamane, 2001). Au petit déjeuner, les restes du repas de la veille sont consommés. Chez les ruraux sédentaires du sud, les habitudes alimentaires sont influencées par les modèles de production et le régime alimentaire (à base de mil et sorgho) repose sur l’agriculture de subsistance. Les quantités consommées subissent des variations considérables en fonction des conditions agro-climatiques. Pour des régions comme Agadez, qui sont déficitaires à plus de 90% sur le plan céréalier, le

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modèle de consommation dépend fondamentalement du marché et des conditions d’accès aux denrées alimentaires. Pour les éleveurs nomades Peulhs et Touareg, le lait et le mil constituent la base de l’alimentation. Le lait est consommé surtout pendant les périodes favorables (hivernage et début de saison sèche). Le mil prend plus d’importance au fur et à mesure que la saison sèche avance. La viande est très peu consommée. Il faut toutefois noter qu’avec le processus de sédentarisation entamé suite aux dernières sécheresses qui ont décimé le cheptel, de nombreux nomades ont adopté l’alimentation des sédentaires ruraux (Mamane, 2001). En milieu urbain, les modifications des modes de vie et l’amélioration des revenus se traduisent par une tendance à l’« occidentalisation » des modèles de consommation alimentaire : dans ce milieu, le plat généralement consommé est un plat de riz complété par une sauce de légumes, de viande ou de poisson. Le modèle alimentaire est plus diversifié qu’en milieu rural : les populations urbaines consomment surtout davantage de légumes, de fruits, de viande et d’huile.

Situation de la sécurité alimentaire1 Pays sahélien enclavé, le Niger est soumis à de fortes contraintes environnementales, en particulier la sécheresse. L’agriculture nigérienne est fortement dépendante de la pluviométrie dont les fluctuations annuelles et saisonnières expliquent largement la faiblesse des rendements et les fortes variations de la production agricole nationale (FAO et PAM, 2004).

Au cours de la première décennie de l’indépendance du Niger acquise en 1960, la situation alimentaire était globalement satisfaisante. Mais depuis les années 70, les périodes de sécheresse se sont succédées. Des conditions climatiques désastreuses ont donné lieu, en 1973-74, à une grave crise alimentaire. Après cette crise, la situation alimentaire s’est sensiblement améliorée, grâce à certains facteurs favorables (meilleures conditions climatiques, relatif soutien au monde paysan, boom de l’uranium) (Yayé et Gado, 2006). Mais cette situation n’a pas duré, et à partir de 1983-85, les déficits céréaliers sont devenus plus fréquents et relativement plus importants. En 1983-85, une importante sécheresse a plongé le pays dans une nouvelle crise alimentaire majeure (Yayé et Gado, 2006). Cette crise alimentaire a affecté environ 3,5 millions de personnes et provoqué le déplacement de 400 000 personnes (RdN, 2006). Les sécheresses affectent également le secteur agro-pastoral. Le déstockage massif du bétail entraîne une chute des prix qui accélère la paupérisation des familles d’éleveurs. Face à la forte croissance démographique et à la progression insuffisante des productions agricoles, la production nationale ne parvient pas à couvrir de manière régulière les besoins de la population même en tenant compte des productions céréalières irriguées (riz et blé) dont l’importance reste d’ailleurs limitée (PAM, 2005). Au plan de la couverture des besoins alimentaires, au cours des trois dernières décennies (1970-2000), le déficit céréalier a représenté un volume de plus de 15% des besoins de la consommation annuelle (RdN, 2006). On observe un déficit céréalier une année sur trois et les intervalles entre les crises alimentaires aigües s’amenuisent (PAM, 2005). Jusqu’au début des années 80, les approvisionnements alimentaires étaient régis par l’Etat, notamment à travers la fixation des prix, la régulation du marché et la constitution de stocks publics. L’Etat nigérien s’est par la suite engagé dans une politique de libéralisation qui s’est traduite par la suppression du monopole de l’Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN) en 1984 et la libéralisation des prix en 1986-87. Les seules exceptions sont la vente de denrées alimentaires à prix modéré (généralement durant la période de soudure) et la promotion des banques de céréales, censées toucher les groupes les plus vulnérables, situés dans les zones déficitaires. Le stock national de sécurité est passé de 85 000 t en 1991 à 7000 t en 2005 (USAID et FEWS NET, 2005). En ce qui concerne l’accès aux marchés, deux ordres de facteurs interviennent : l’accessibilité physique liée au mauvais état du réseau routier et l’accessibilité financière des produits présents sur les marchés (PAM, 2005). Il existe d’importantes variations des approvisionnements liées aux disponibilités et à

1 La sécurité alimentaire est définie comme une “situation caractérisée par le fait que toute la population a, en tout temps, accès matériel et socioéconomique garanti à des aliments sans danger et nutritifs en quantité suffisante pour couvrir ses besoins physiologiques, répondant à ses préférences alimentaires, et lui permettant de mener une vie active et d'être en bonne santé” (SICIAV). L'insécurité alimentaire peut être due à l'insuffisance de la disponibilité alimentaire, à l'insuffisance du pouvoir d'achat, à des problèmes de distribution ou à une consommation alimentaire non adéquate au niveau familial. L'insécurité alimentaire peut être chronique, saisonnière ou temporaire.

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l‘enclavement des grandes zones de production. La circulation des denrées des zones de production vers les zones de consommation et les reports de stocks d’une année sur l’autre se font à travers les stocks paysans, les stocks opérateurs économiques et le stock de sécurité de l’Etat. A cela s’ajoute un réseau de près de 4000 banques céréalières présentes dans toutes les régions du pays. Les stocks commerçants jouent un rôle important dans le ravitaillement des marchés, notamment en zones urbaines, et font par conséquent l’objet de fortes spéculations. Par ailleurs, les termes de l’échange bétail contre céréales se sont nettement détériorés au niveau national : parallèlement à l’augmentation du prix des céréales sur les marchés, on assiste à une stagnation ou même à une diminution des prix de vente du bétail, aggravant la situation alimentaire des éleveurs. Même dans le secteur de l’agriculture de subsistance, on observe une croissante monétarisation de la production, les exploitations familiales commercialisant une partie de la production afin de faire face à divers besoins (cérémonies, santé et éducation) (de Sardan, 2007). Mais le pouvoir d’achat de la population reste très faible (FAO et PAM, 2004). La pauvreté et l’insécurité alimentaire sont fortement intriquées. Les causes structurelles de la pauvreté sont multiples : fluctuations de la production agricole, dégradation des termes de l’échange, manque d’emplois et de revenus, faible productivité de l’ensemble des secteurs de l’économie (ONU, 2002). Le pays souffre d’une base économique insuffisamment diversifiée et fragile, de faibles capacités de financement, de faibles capacités institutionnelles dans la lutte contre la pauvreté (PAM, 2005). Près de deux nigériens sur trois sont pauvres et depuis plus d’une décennie, la pauvreté n’a pas reculé (INS/SAP/RGAC, 2007). Par ailleurs, des facteurs conjoncturels comme la hausse des prix affectent de manière significative l’accès des ménages aux denrées alimentaires de base. Depuis 1990, les prix des céréales et du niébé sur les marchés tendent à la hausse, avec des augmentations ponctuelles importantes, comme en 2005 et en 2008. Les stocks familiaux étant généralement insuffisants pour couvrir les besoins alimentaires sur toute l’année, les ménages sont dépendants de l’accès au marché, en particulier durant la période de soudure (INS/SAP/RGAC, 2007). La forte insécurité alimentaire et la grande pauvreté structurelle ont rendu la population particulièrement vulnérable au moindre choc, naturel ou économique. En 2004-2005, l’invasion de criquets, associée à la sécheresse, ainsi qu’à une forte augmentation du prix des céréales sur les marchés locaux, ont aggravé une situation déjà difficile et pendant plusieurs mois, le Niger a été plongé dans une grave crise alimentaire. Sur les 3,6 millions de personnes vivant dans les zones agropastorales, 2,4 millions semblent avoir été touchés et 874 000 auraient fait face à un état d’insécurité alimentaire extrêmement grave (communiqué de presse : Croix Rouge citant RdN, FAO, PAM et FEWS NET, août 2005).

Pour faire face à l’insécurité alimentaire, les principales stratégies développées au niveau des ménages sont le petit commerce, le salariat agricole et la migration, la vente des animaux, le recours à la solidarité familiale, l’appauvrissement de l’alimentation (consommation plus fréquente de plats moins onéreux, dilution des ingrédients – bouillies moins épaisses –, diminution de la taille des portions, du nombre des repas, et la consommation de plantes sauvages) (PAM, 2005 ; de Sardan, 2007). Ces stratégies alimentaires ont un impact très négatif sur le statut nutritionnel.

De nombreux ménages nigériens doivent faire face à de multiples contraintes pesant sur la sécurité alimentaire. Une enquête conjointe sur la vulnérabilité et l’insécurité alimentaire des ménages au Niger a été réalisée en novembre-décembre 2006, en période post-récolte (INS/SAP/RGAC, 2007). Cette enquête, réalisée sur l’ensemble du pays, a concerné à la fois les ménages sédentaires et nomades. A Niamey, seules les localités situées en zone périphérique ont été enquêtées. Au total, 12 676 ménages ont été enquêtés (INS/SAP/RGAC, 2007). Les résultats montrent que, malgré une campagne agricole jugée globalement satisfaisante en 2006, l’insécurité alimentaire touchait environ 30% de la population. La proportion de ménages en situation d’insécurité alimentaire sévère était de 9% et celle en situation d’insécurité alimentaire modérée était de 21%. Plus d’un ménage sur cinq (22%) était à risque d’insécurité. Les régions les plus touchées par l’insécurité alimentaire (sévère et modérée) étaient celles de Tahoua (38%), de Tillabéri (34%) et de Zinder (31%). Les plus faibles taux d’insécurité alimentaire étaient relevés dans les départements de Diffa (12%) et dans la communauté urbaine de Niamey (23%). En milieu rural, 31% des ménages étaient en insécurité alimentaire, contre 25% en milieu urbain. Les catégories de ménages les plus affectés par l’insécurité alimentaire étaient ceux dont le chef de ménage était une femme ou dépendant de sources de revenus précaires telles que la vente de bois ou de paille, le travail journalier ou l’artisanat (INS/SAP/RGAC, 2007). Une autre enquête sur la vulnérabilité et l’insécurité alimentaire réalisée la même année en période de soudure (mai 2006) montrait une prévalence globale de l’insécurité alimentaire comparable (également

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30% des ménages) mais avec une insécurité sévère plus prévalente (15%), tandis que la prévalence d’insécurité modérée était plus faible (15%) (INS/SAP/RGAC, 2007 ; INS/SAP/SIMA, 2006). En conclusion, la situation de la sécurité alimentaire au Niger est caractérisée par une forte vulnérabilité structurelle qui rend la population rurale très sensible aux chocs de nature climatique ou économique.

Enquêtes sur la variété et diversité de l’alimentation

L’enquête sur la conjoncture et la vulnérabilité alimentaire des ménages réalisée en mai 2006 a comporté une évaluation qualitative de la consommation alimentaire des ménages (INS/SAP/SIMA, 2006).

Cette enquête, réalisée sur l’ensemble du territoire, a concerné les ménages sédentaires et nomades, aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural. Cependant le département de Bilma (région d’Agadez) qui ne représentait que 0,2% de l'ensemble des ménages du pays, ainsi que la communauté urbaine de Niamey (généralement considérée comme peu touchée par l’insécurité alimentaire) ont été exclus de l’enquête. Au total, 10 600 ménages ont été enquêtés (INS/SAP/SIMA, 2006). Pour apprécier le régime alimentaire des ménages, un score de qualité de la consommation alimentaire a été calculé et évalué par rapport à des seuils de référence2. Sur cette base, l’analyse fait ressortir que 15% des ménages ont une consommation alimentaire très pauvre, 26% ont une consommation alimentaire pauvre, 12% ont une consommation limite (moyenne) et 47% ont une consommation acceptable. Sur le plan géographique, les régions de Tahoua, de Dosso et de Tillabéri présentent les plus fortes proportions de ménages ayant un régime alimentaire pauvre ou très pauvre (INS/SAP/SIMA, 2006). Les principales caractéristiques d’une consommation alimentaire « très pauvre » sont une faible fréquence journalière de consommation de céréales (1 fois par jour), principalement du mil, et une absence totale des autres produits comme le lait, la viande, les légumes et les fruits, du régime alimentaire. Quant à l’alimentation « pauvre », elle se caractérise par une très faible fréquence hebdomadaire de consommation de lait, les autres aliments étant quasi-absents du régime alimentaire (INS/SAP/SIMA, 2006).

2 Les seuils de référence ont été déterminés à partir de l’analyse du score de la consommation alimentaire de

l’enquête de base « Analyse de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité » (CFSVA) faite par le PAM en avril 2005. Au total, 10 groupes d’aliments ont été constitués et un score global a été calculé et normalisé. Un score normalisé a été calculé pour chaque ménage (score divisé par 10 groupes * 7 jours). Les classes formées sont les suivantes : ≤0,27 : régime alimentaire très pauvre ; >0,27 et ≤0,43 : régime alimentaire pauvre ; >0,43 et ≤0,52 : régime alimentaire moyen ; >0,52 : régime alimentaire acceptable.

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II.2 Données sur les disponibilités alimentaires nationales

Disponibilités des principaux groupes d’aliments Tableau 11 : Tendances des disponibilités des principaux groupes d’aliments per capita (g/jour)

Disponibilités en g/jour per capita Groupes d’aliments 1966-68 1973-75 1980-82 1987-89 1994-96 2001-2003

Céréales (bière exclue) 563 592 589 593 562 605 Lait et oeufs 166 112 119 93 90 83 Fruits et légumes 54 45 72 66 120 147 Racines et tubercules 118 102 91 75 40 33 Légumineuses, noix et oléagineux 46 60 73 61 51 58

Viande et abats 63 39 55 39 39 34 Edulcorants 7 9 13 18 15 16 Huiles végétales 4 4 8 7 9 14 Autre 3 4 7 7 3 4 Poisson, mollusques et crustacés 2 5 4 2 1 2

Graisses animales 4 2 3 2 2 3 Source : FAOSTAT

Au Niger, sur la période 2001-2003, les trois principaux groupes alimentaires en termes de disponibilités pour la consommation humaine sont les céréales, les fruits et légumes et le lait/oeufs. Les disponibilités alimentaires sont marquées par la forte prédominance des céréales, essentiellement du mil et du sorgho, mais aussi un peu de maïs, de riz et de blé (ceux-ci représentant ensemble moins de 8% des céréales). Les disponibilités de mil et de sorgho proviennent de la production locale alors que celles de maïs et de blé proviennent principalement des importations. Bien que la production locale de riz ait tendance à augmenter, les importations fournissent actuellement la plus grande part des disponibilités de riz. Les disponibilités per capita en céréales sont restées relativement stables de 1966-68 à 2001-2003, avec une légère tendance à la hausse durant la dernière période. La relative stabilité des disponibilités per capita en céréales est en partie maintenue par des importations croissantes de riz, de blé et de maïs, la production locale étant incapable de répondre à une demande croissante de la part de la population urbaine (FAO, FAOSTAT). Les disponibilités per capita en fruits et légumes (principalement des tomates, oignons, choux et dattes), après avoir légèrement diminué dans les années 70, ont fortement augmenté au cours des années 90 grâce à la promotion des cultures de contre-saison (essentiellement des légumes) initiée au début des années 90. En 2001-2003, les disponibilités per capita en fruits et légumes atteignent un niveau trois fois supérieur à celui de 1966-68. Les disponibilités de ces groupes d’aliments riches en micronutriments restent toutefois faibles (FAO, FAOSTAT). Les disponibilités en produits d’origine animale (lait, œufs, viande et abats, graisses animales) sont quant à elles assez faibles et en constante diminution depuis la période 1966-68. Les disponibilités en lait/œufs ont chuté de moitié, passant de 166 g/personne/jour en 1966-68 à 83 g/personne/jour en 2001-2003. Les sécheresses successives des années 70 et 80, qui ont décimé près de la moitié la cheptel nigérien, ont fortement réduit la production locale de lait. Durant la dernière décennie, la production de lait a augmenté, mais insuffisamment pour satisfaire la demande intérieure, obligeant le pays à importer des quantités croissantes de lait et produits laitiers. Les disponibilités en poisson, mollusques et crustacés, après avoir connu une légère augmentation dans les années 70 et au début des années 80, sont retombées par la suite à un niveau très faible, estimé à 2 g/personne/jour en 2001-2003 (FAO, FAOSTAT).

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Une forte diminution est également observée en ce qui concerne les disponibilités des racines et tubercules – essentiellement représentées par le manioc – de 118 g/jour à 33 g/jour entre 1966-68 et 2001-03 (FAO, FAOSTAT). Cependant les disponibilités de ce groupe d’aliment sont relativement difficiles à estimer. Les disponibilités per capita en légumineuses, noix et oléagineux, principalement constituées de niébé, ont diminué au cours des années 90 mais tendent à augmenter sur la dernière période (FAO, FAOSTAT). Entre 1987-89 et 2001-2003 les disponibilités en huiles végétales ont doublé, notamment en raison d’une forte hausse des importations d’huile de palme (FAO, FAOSTAT). Cependant les disponibilités en huiles et graisses restent encore à un niveau faible.

Disponibilités énergétiques alimentaires, distribution par macronutriment • Figure 1 : Disponibilités énergétiques alimentaires (DEA), tendances et distribution par

macronutriment

12 12 12 11 11 1115 12 14 13 14 16

7773 74 76 7574

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

1966-68 1973-75 1980-82 1987-89 1994-96 2001-2003

kcal

/jour

protéines lipides glucides

Besoins

énergétiques

quotidiens :

2037 kcal/capita

Source: FAOSTATNiger

Figure 1: Evolution des DEA per capita et pourcentage provenant des protéines, lipides et glucides

Pour la période 2001-2003, les disponibilités énergétiques alimentaires étaient évaluées à 2 156 kcal/per capita/jour, un niveau tout juste suffisant pour couvrir les besoins de la population, estimés à 2 037 kcal/per capita/jour3 en 2000 (FAO, FAOSTAT ; FAO, 2004b). Cependant cette apparente adéquation des disponibilités aux besoins au niveau national masque les disparités existant à l’intérieur du pays. Selon le rapport « L'état de l’insécurité alimentaire dans le monde », la proportion de personnes sous-alimentées dans la population totale était de 29% pour la période 2003-2005, une proportion encore très élevée, mais en diminution de 9 points de pourcentage par rapport à la période 1990-92 (FAO, 2008). Les disponibilités énergétiques alimentaires totales, ainsi que la part des différents macronutriments dans les disponibilités, sont restés relativement stables sur la période 1966-68 à 2001-2003. En 2001-2003, les glucides représentent 74% de l’énergie, les lipides 16% et les protéines 11% (FAO, FAOSTAT). Bien que ces valeurs soient conformes aux recommandations de l’OMS (15-30% pour les lipides, 10-15% pour

3 N.B. Les besoins énergétiques correspondent à ceux d’une vie saine et active. Les valeurs par défaut du logiciel attribuent à 90 % de la population urbaine adulte une activité physique légère – Niveau d’Activité Physique (NAP)=1,55 – et une activité supérieure aux 10% restants (NAP=1,85), et à 50% de la population rurale adulte une activité physique légère (NAP=1,65) et une activité supérieure aux 50% restants (NAP=1,95) (FAO, 2004b).

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les protéines), on note tout de même une faible contribution des protéines et des lipides aux disponibilités énergétiques alimentaires totales (OMS, 2003).

Origine végétale/animale des macronutriments

• Figure 2: Origine végétale/animale des disponibilités énergétiques, protéiques et lipidiques

9586 80

514 20

0

20

40

60

80

100

Energie Protéines Lipides

Origine animale/végétale

(%)

Origine animale

Origine végétale

Niger

Source: FAOSTAT

Figure 2: Origine végétale/animale des apports énergétiques, protéiques et lipidiques en 2001-2003

L’alimentation est essentiellement végétale, comme l’illustre la figure 2. La part de l’énergie et des macronutriments (protéines, lipides) fournie par des produits d’origine animale est très faible (FAO, FAOSTAT). Une faible contribution des produits d’origine animale dans l’alimentation a pour corollaire un apport réduit et/ou une biodisponibilité faible de certains micronutriments essentiels, notamment le fer, la vitamine A et le calcium.

Disponibilités énergétiques alimentaires par groupe d’aliments

• Figure 3 : Pourcentages des disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) par groupe d’aliments

Viande et abats 2%

Fruits et légumes 3%Edulcorants 3%

Huiles végétales 6%

Légumineuses, noix et oléagineux 10%

Céréales (bière exclue) 72%

Racines et tubercules 2%Lait et oeufs 2%

Graisses animales 1%

Niger

Source: FAOSTAT

Figure 3: Pourcentages des DEA par groupe d'aliments, en 2001-2003

Note: les valeurs <1% ne sont pas présentées dans ce graphique.

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Les céréales apportent près des trois-quarts des DEA (72%). Quant aux légumineuses, noix et oléagineux, leur contribution est de 10%. Ces deux groupes d’aliments, ajoutés aux huiles végétales, représentent presque 90% des DEA au Niger (FAO, FAOSTAT). Ce type de régime alimentaire, peu varié et comportant peu de produits animaux, de fruits et de légumes, est pauvre en micronutriments essentiels.

Tableau 12 : Pourcentages des disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) par groupes d’aliments, tendances

% des DEA Groupes d'aliments 1966-68 1973-75 1980-82 1987-89 1994-96 2001-2003

Céréales (bière exclue) 71 73 69 72 73 72 Légumineuses, noix et oléagineux

8 10 12 10 9 10

Racines et tubercules 7 6 5 4 2 2 Huiles végétales 2 2 3 3 4 6 Viande et abats 5 3 4 3 3 2 Lait et oeufs 4 3 3 2 2 2 Edulcorants 1 2 2 3 3 3 Fruits et légumes 1 1 2 1 2 3 Graisses animales 1 1 1 1 1 1 Autre <1 <1 <1 1 <1 <1

Poisson, mollusques et crustacés

<1 <1 <1 <1 0 <1

Source : FAOSTAT

En 2001-2003, l’indice de diversification alimentaire (part des groupes d’aliments autres que les céréales et les racines/tubercules dans les DEA) était de 26%, un niveau relativement faible. Entre 1966-68 et 2001-2003, cet indice a progressé de 4 points, signe d’une lente amélioration de la diversité alimentaire. Cette progression est liée principalement à une diminution de la part des racines et tubercules dans les DEA, la part des céréales restant stable, et à une augmentation de la part des huiles végétales, des légumineuses et des fruits et légumes (FAO, FAOSTAT). Cette tendance pourrait être liée à l’urbanisation croissante et l’amélioration des voies de communication, permettant de satisfaire la demande d’une alimentation plus variée, comportant plus de fruits et de légumes, de la part de la population urbaine. Cependant l’importance de cette augmentation reste limitée.

Importations et exportations alimentaires Les principales exportations alimentaires du Niger (en terme de pourcentage des DEA) sont les oléagineux, les céréales et les huiles végétales. L’exportation des oléagineux – constituée principalement de produits de palmistes, de graines oléagineuses et d’arachides – qui représentait 30% des DEA en 1966-68 a considérablement diminué (FAO, FAOSTAT). Cette diminution est notamment liée à la chute de production de l’arachide. La baisse des prix de l’arachide sur le marché international et la réorientation de la politique agricole nationale vers les cultures vivrières ont provoqué une forte diminution des investissements dans le secteur de l’arachide et une consécutive baisse de la production et des exportations (May et al., 2004). Les exportations des céréales et des huiles végétales (huile d’arachide) n’ont jamais dépassé 5% des DEA (FAO, FAOSTAT). En période de bonne production, on constate cependant d’importants flux céréaliers de mil vers d’autres pays, notamment à destination du Nigeria (PAM, 2005).

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• Figure 4 : Principales exportations alimentaires en % des disponibilités énergétiques alimentaires ;

tendances N.B. Seuls les 3 principaux groupes exportés sont représentés.

1966-681973-75

1980-821987-89

1994-962001-2003

0

5

10

15

20

25

30

35

% d

es D

EA

Oléagineux

Céréales (bière exclue)

Huiles végétales

Niger

Source: FAOSTAT

Figure 4: Exportations alimentaires exprimées en pourcentage des DEA. Evolution de 1966-68 à 2001-2003,

Pour faire face aux besoins alimentaires, le recours à l’importation est devenu incontournable. Les trois principales importations alimentaires – en termes de pourcentage des DEA - sont les céréales (riz, blé et maïs principalement), les huiles végétales (huile de palme) et les édulcorants (FAO, FAOSTAT). Entre la fin des années 60 et le début des années 80, les importations de céréales ont fortement augmenté, en relation avec les périodes de sécheresse que le pays a connu au cours de ces périodes. Par la suite, les importations de céréales avaient tendance à diminuer ; cependant, en 2001-2003, elles ont fortement augmenté. Durant cette dernière période, les importations de céréales représentaient 9% des DEA, un niveau relativement élevé (FAO, FAOSTAT). En 2001, le Niger, comme les autres pays de la sous-région, a connu une crise alimentaire relativement aigüe dans certaines régions, ce qui peut expliquer la hausse des importations de céréales en 2001-2003 (Yayé et Gado, 2006). De plus, les importations de blé, de riz et de maïs augmentent afin de satisfaire la demande croissante de la population urbaine (FAO, FAOSTAT). L’environnement extérieur du Niger offre des possibilités importantes d’approvisionnement en céréales de base, grâce aux capacités d’échange avec les pays voisins. A partir de 1973-75, les importations d’huiles végétales (huile de palme en particulier) ont augmenté. Cette augmentation est probablement liée, entre autres, à la diminution de la production locale d’huile d’arachide observée à partir de cette période et à une demande croissante de la part de la population urbaine. Les importations d’huiles végétales atteignent en 2001-2003 près de 4% des DEA, un niveau relativement élevé (FAO, FAOSTAT).

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• Figure 5 : Principales importations alimentaires en % des Disponibilités énergétiques alimentaires, tendances N.B. Seuls les 3 principaux groupes importés sont représentés.

1966-681973-75

1980-821987-89

1994-962001-2003

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

% d

es D

EA

Edulcorants

Huiles végétales

Céréales (bière exclue)

Niger

Source: FAOSTAT

Figure 5: Importations alimentaires exprimées en pourcentage des DEA. Evolution de 1966-68 à 2001-2003.

Aide alimentaire En 2005, le Niger a reçu une aide alimentaire totale de 126 859 t, dont 114 715 t de céréales et 12 144 t d’aliments non céréaliers (légumineuses, huiles et matières grasses, autres). Environ 56% de cette aide alimentaire a été distribuée comme aide d’urgence, 33% comme aide pour projets et 11% comme aide alimentaire de programme (PAM, 2006b)4. L’aide alimentaire d’urgence a été principalement distribuée aux populations affectées par la sévère crise d’insécurité alimentaire de 2005 (PAM, 2006c). L’aide alimentaire de céréales distribuée en 2005 représentait 5,1% des disponibilités nationales de céréales pour la consommation humaine, un niveau beaucoup plus élevé que celui des années précédentes (moins de 1% depuis 1996) (FAO, FAOSTAT).

4 L’aide alimentaire de type Urgence est destinée aux victimes de désastres naturels ou de guerres ; l’aide

alimentaire de type Projet a pour objectif de supporter un projet spécifique de développement, comprenant des activités de réduction de la pauvreté ou de prévention de catastrophes ; l’aide alimentaire de type Programme est en général vendue sur le marché en vue de se procurer des fonds pour améliorer la situation générale d’un secteur ou la balance des paiements. Au contraire de la plupart des aides alimentaires de type urgence ou projet, cette aide n’est pas ciblée pour des groupes de bénéficiaires spécifiques. Elle se fait soit sous la forme de don, soit de prêt.

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II.3 Consommation alimentaire

Enquêtes au niveau national Il y a peu de données sur la consommation alimentaire au Niger. Les seules données disponibles sont issues de l’Enquête Budget Consommation (EBC), enquête représentative au niveau national, réalisée en 1989-90 pour la phase urbaine et en 1992-93 pour la phase rurale (DSCN/MFP, 1994). Les analyses de cette enquête ont été publiées dans plusieurs rapports. Le rapport publié la FAO offre l’analyse la plus complète en ce qui concerne la consommation alimentaire et les apports nutritionnels des ménages (FAO, 1995a ; FAO, 1999). Les résultats de l’EBC montrent, comme les bilans des disponibilités alimentaires, que la consommation alimentaire des ménages est essentiellement basée sur les céréales avec des consommations faibles des autres groupes d’aliments. Il existe des disparités importantes entre les milieux urbain et rural, avec en milieu urbain, une consommation plus faible de céréales et une consommation plus importante de tubercules, de fruits et légumes, de viandes, et d’huiles/graisses. En milieu rural, le régime est presque exclusivement basé sur les céréales avec cependant une consommation notable de produits laitiers. La consommation des autres groupes d’aliments est extrêmement faible (FAO, 1995a). Les résultats de l’EBC laissent apparaître des apports énergétiques de l’ordre de 3 050 kcal/personne/jour en milieu rural et de 2 430 kcal/personne/jour en milieu urbain (FAO, 1995a). Ces chiffres semblent très élevés, particulièrement en milieu rural, et notamment par rapport aux disponibilités énergétiques alimentaires. A l’inverse les apports en protéines semblent sous-estimés (69 g/personne/jour en milieu rural, données non disponible en milieu urbain). Les enquêtes Budget-consommation, qui estiment les données de consommation alimentaire à partir des dépenses alimentaires des ménages, ne sont pas aussi fiables que celles obtenues par des méthodes directes d’évaluation de la consommation alimentaire des ménages (pesée des aliments par exemple). Cela peut notamment expliquer le niveau, vraisemblablement surestimé, des apports énergétiques. Les céréales apportent environ 80% de l’apport énergétique total en milieu rural et 72% en milieu urbain. La contribution des autres groupes d’aliments à l’apport énergétique total est très faible (FAO, 1995a). Cette enquête est relativement ancienne. Depuis, l’urbanisation est un des facteurs qui a provoqué les changements les plus sensibles du régime alimentaire au Niger. Au sein des populations urbaines, le riz, le maïs et le blé prennent une place grandissante ainsi que les fruits et légumes. En revanche, la consommation de viande reste probablement encore très limitée aujourd’hui, notamment au regard des disponibilités très faibles de ce groupe d’aliment et du coût généralement élevé de ces produits. Des données actualisées sont nécessaires pour évaluer précisément la consommation alimentaire au Niger.

Autres enquêtes La consommation alimentaire d’enfants d’âge préscolaire a été évaluée au cours d’une enquête locale, conduite dans cinq villages de l’arrondissement de Ouallam (département de Tillabéri) (Tarini et al., 1999). L’enquête s’est faite sur une période de 3 ans de 1994 à 1996, avec trois passages durant la période de soudure. La méthodologie utilisée pour cette enquête est la pesée des aliments sur une période de 3 jours. L’échantillon était composé de 60 enfants entièrement sevrés, âgés de 2 à 4 ans au début de l’étude. Au troisième passage, l’échantillon n’était que de 30 enfants. Cette enquête révèle des apports en énergie, en macronutriments (protéines et lipides) et en micronutriments (vitamine A et zinc notamment) faibles chez les enfants d’âge préscolaire de cette région (Tarini et al., 1999). Bien que cette étude porte sur un échantillon très limité, elle décrit un type d’alimentation assez répandu dans le pays, reflet des disponibilités au niveau national, c'est-à-dire une alimentation monotone, comportant peu de produits animaux, de graisses et de fruits et légumes (à l’exception des feuilles vert-foncé).

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II.4 Pratiques d’alimentation des enfants en bas âge

Depuis 1992, quatre enquêtes nationales documentent les pratiques d’alimentation des enfants en bas âge : l’Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples, Niger (EDSN-MICS-III) de 2006, l’Enquête à Indicateurs Multiples de la fin de la décennie (MICS2) de 2000, la seconde Enquête Démographique et de Santé, Niger (EDSN-II) de 1998 et la première Enquête Démographique et de Santé, Niger (EDSN-I) de 19925 (INS et Macro International Inc., 2007 ; RdN et UNICEF, 2000 ; Attama et al., 1998 ; Kourguéni et al., 1993). Les résultats de l’EDSN-MICS-III de 2006, présentés dans le tableau 13, montrent que la quasi-totalité (98%) des enfants de moins de cinq ans a été allaitée. L’allaitement maternel est une pratique très courante quelques soient les caractéristiques sociodémographiques des mères (INS et Macro International Inc., 2007). Cependant, parmi les enfants allaités, moins de la moitié (48%) ont été mis au sein au cours de la première heure suivant la naissance (initiation précoce). L’initiation précoce de l’allaitement montre des disparités importantes selon le milieu, la région et le niveau d’instruction de la mère. En milieu rural, seuls 46% des enfants sont allaités dans la première heure contre 62% en milieu urbain. La région de Tillabéri présente la plus faible proportion d’enfants allaités dans la première heure (35%). A l’opposé, dans la région d’Agadez, plus du double (72%) des enfants bénéficient de l’initiation précoce. Cette pratique est beaucoup moins courante parmi les femmes sans instruction (47%) que parmi les femmes avec un niveau d’instruction secondaire ou plus (65%) (INS et Macro International Inc., 2007). L’allaitement dans les premières 24 heures montrent des disparités similaires selon les caractéristiques sociodémographiques considérées. Cette pratique augmente également avec le niveau d’instruction de la mère (INS et Macro International Inc., 2007). Seules 33% des naissances sont assistées par du personnel qualifié or l’assistance à l’accouchement influence fortement l’initiation de l’allaitement (INS et Macro International Inc., 2007). En effet, quand la mère a accouché avec l’assistance de personnel qualifié plus de six enfants sur dix (62%) ont été allaités dans l’heure suivant leur naissance contre 48% seulement pour ceux dont la mère n’a bénéficié d’aucune assistance (INS et Macro International Inc., 2007). L’initiation précoce de l’allaitement n’est pas une pratique traditionnelle et beaucoup de mères n’en connaissent pas les bienfaits. Au Niger, les nouveaux-nés reçoivent fréquemment de l’eau sucrée ou de la tisane avant le début de l’allaitement. Ce comportement n’est pas sans risque pour l’enfant, puisqu’il peut mettre le nouveau-né en contact avec des agents pathogènes, ce qui augmente les risques de morbidité néonatale. De plus, c’est au cours des premiers allaitements que l’enfant reçoit le colostrum qui contient les anticorps de la mère et qui sont essentiels pour résister à de nombreuses maladies. Par ailleurs, les liquides tels que l’eau sucrée et la tisane sont sans valeur nutritive (à l’exception de l’énergie pour ce qui concerne l’eau sucrée), contrairement au lait maternel qui contient tous les nutriments nécessaires à l’enfant. La durée médiane de l’allaitement est relativement longue (21 mois), avec des disparités selon les régions et le niveau d’instruction de la mère (INS et Macro International Inc., 2007). La comparaison des données de l’EDSN-MICS-III de 2006 avec celles de l’EDSN-II de 1998 et de l’EDSN-I de 1992 montre que le pourcentage d’enfants allaités est resté inchangé tandis qu’on observe une progression importante dans l’initiation précoce puisqu’en 1992 seuls 20% des nouveaux-nés avaient été mis au sein dans l’heure suivant la naissance (28% en 1998) contre 48% en 2006. De même, la proportion d’enfants allaités dans les premières 24 heures a plus que doublé entre 1992 et 2006, passant de 29% en 1992, à 42% en 1998 et 64% en 20066. La durée médiane de l’allaitement est restée stable (21 mois) depuis 1992 (INS et Macro International Inc., 2007 ; Attama et al. 1998 ; Kourguéni et al, 1993).

5 Une enquête MICS1 a également été conduite en 1996. Cette enquête comporte des données sur l’allaitement, la supplémentation en vitamine A et la consommation de sel iodé, mais en raison de l’absence d’effectifs détaillés les résultats ne sont pas commentés dans ce profil. 6 Il faut toutefois relever qu’en ce qui concerne la pratique de l’allaitement et l’initiation précoce, les échantillons des différentes EDSN ne sont pas strictement comparables puisque l’échantillon de l’EDSN-MICS-III (2006) et celui de l’EDSN-I (1992) sont composés d’enfants de moins de cinq ans, mais l’initiation précoce n’a été évaluée que sur les derniers-nés dans l’EDSN-I. L’échantillon de l’EDSN-II (1998) est composé d’enfants de moins de trois ans. Cependant, l’impact de ces différences sur les prévalences d’allaitement et d’initiation précoce est vraisemblablement limité et ne remet pas en question la validité des tendances décrites.

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Les progrès constatés dans l’initiation de l’allaitement (dans l’heure suivant la naissance et dans les premières 24 heures de vie) résultent principalement de la politique nationale de promotion de l’allaitement maternel, adoptée en 1994, à travers laquelle ont été réalisées des campagnes de sensibilisation auprès des mères. Tableau 13 : Début et durée de l’allaitement au sein

Nom et date de l'enquête

(Référence)

Caractéristiques des sujets

Effectif (tous les enfants de moins de 5 ans)

Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans allaités

Nombre d'enfants

de moins

de 5 ans allaités

Parmi les enfants allaités,

pourcentage allaité dans

l'heure suivant la naissance

Parmi les enfants allaité,

pourcentage allaités dans les 24 heures suivant la naissance¹

Effectif d'enfants de moins de 3 ans

Durée médiane de l'allaitement (en mois, pour les

enfants de moins de 3

ans)

Total 9 955 98,1 9 766 48,3 63,8 6 067 21,4

Sexe

M 5 101 98,1 5 006 49,0 64,3 3 073 21,3

F 4 854 98,1 4 760 47,5 63,3 2 994 21,4

Résidence

Urbaine 1 504 98,3 1 479 61,8 82,6 947 19,3

Rurale 8 451 98,1 8 287 45,9 60,5 5 120 21,7

Région

Niamey 589 97,8 576 55,2 84,4 373 19,6

Agadez 215 98,3 211 71,8 81,1 125 19,5

Diffa 237 96,1 228 48,5 62,8 140 21,2

Dosso 1 382 97,8 1 351 43,5 66,8 829 22,2

Maradi 2 215 96,8 2 145 55,3 58,8 1 323 21,3

Tahoua 2 005 98,6 1 978 46,1 58,9 1 272 22,4

Tillabéri 1 299 99,1 1 287 35,3 69,3 794 22,6

Zinder 2 012 98,9 1 991 50,2 61,0 1 211 19,8

Niveau d'instruction de la mère

Aucune instruction 8 710 98,1 8 543 47,2 62,2 5 260 21,5

Primaire 934 98,4 919 53,0 71,3 602 21,4

Enquête

Démographique et de Santé et à

Indicateurs Multiples du

Niger (EDSN-MICS-

III) 2006

(INS et Macro International Inc., 2007)

Secondaire ou plus 311 97,5 304 65,0 87,9 206 18,1

¹ Incluant les enfants allaités dans l'heure suivant la naissance

Si la quasi-totalité des enfants nigériens est allaitée, l’allaitement maternel exclusif reste cependant très peu pratiqué. En effet, selon les données de l’EDSN-MICS-III de 2006, seuls 14% des enfants de moins de 6 mois sont allaités de manière exclusive. Le taux d’allaitement maternel exclusif chute rapidement après la naissance, passant de 18% entre 0 et 1 mois à 8% entre 4 et 5 mois (INS et Macro International Inc., 2007). Le taux d’allaitement maternel exclusif des enfants de moins de 6 mois a cependant beaucoup progressé, passant de 1% en 1992 et en 1998 à 14% en 2006 (Kourguéni et al., 1993 ; Attama et al., 1998 ; INS et Macro International Inc., 2007). A partir de l’âge de 6 mois il est nécessaire d’introduire une alimentation de complément. Or entre l’âge de 6 et 9 mois, seulement 62% des enfants nigériens ont reçu des aliments complémentaires (INS et Macro International Inc., 2007). Le taux de poursuite de l’allaitement maternel à deux ans est élevé puisque 62% des enfants sont encore allaités à l’âge de 20-23 mois (INS et Macro International Inc., 2007). Cette pratique a progressé régulièrement depuis 1998 de 47% à 51% en 2000 et 62% en 2006 (Attama et al., 1998 ; RdN et UNICEF, 2000 ; INS et Macro International Inc., 2007). L’utilisation du biberon n’est pas courante au Niger puisqu’en 2006, seulement 6% des enfants de 0 à 11 mois avaient été nourris au biberon (contenant des liquides ou des aliments). Cependant, on observe une augmentation de cette pratique puisqu’en 1998 le taux d’alimentation au biberon était de 4% (Attama et al., 1998 ; INS et Macro International Inc., 2007).

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La politique nationale en matière d’allaitement maternel, adoptée en 1994, recommande un allaitement maternel exclusif chez les nourrissons de moins de 6 mois (Attama et al. 1998). Cette politique, couplée à des programmes mis en place par le Ministère de la Santé, en particulier l’initiative « Hôpitaux amis des bébés » (initiative mise en place en 1992, le Niger comptant actuellement 36 hôpitaux amis des bébés) ont permis une augmentation significative du taux d’allaitement maternel exclusif des enfants de moins de 6 mois. Cependant, ce taux reste encore faible et les mesures doivent être renforcées afin de faire progresser cette pratique, ainsi que celle de l’initiation précoce, et de promouvoir les pratiques appropriées d’alimentation de complément. Tableau 14 : Type d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant

Type d'alimentation dans les 24 heures précédant l'enquête Nom et date de l'enquête

(Référence) Indicateur par âge

Effectif Pourcentage d'enfants

Taux d'allaitement maternel exclusif

0-1 mois 326 17,7

2-3 mois 371 14,4

4-5 mois 335 8,4

<6 mois 1 032 13,5

Taux d'alimentation complémentaire en temps opportun

6-9 mois 667 62,1

Taux d'alimentation au biberon

0-11 mois 1 994 5,9

Taux de poursuite de l'allaitement maternel

12-15 mois (1 an) 750 95,6

Enquête

Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples du Niger (EDSN-MICS-III)

2006 (INS et Macro

International Inc., 2007)

20-23 mois (2 ans) 442 62,3

Entre l’âge de 6 et 11 mois, un quart des enfants reçoivent des substituts du lait maternel, 21% reçoivent des aliments comportant de l’huile, graisse ou beurre et 19% d’autres laits et produits laitiers. La consommation de viande, poisson et oeufs (10% des nourrissons) et de légumineuses (9% des nourrissons) n’est pas courante à cet âge. Les fruits et légumes riches en vitamine A sont consommés par 15% des enfants âgés de 6 à 11 mois (INS et Macro International Inc., 2007). Après la première année, la consommation des substituts du lait maternel se maintient mais la proportion d’enfants recevant d’autres groupes d’aliments augmente. On constate cependant que même pendant leur troisième année plus de la moitié des enfants ne reçoivent pas de viande/poisson/œufs, de fruits et légumes riches en vitamine A et d’aliments comportant de l’huile, graisse ou beurre (INS et Macro International Inc., 2007). Ces résultats révèlent que la consommation de produits animaux et de fruits et légumes riches en vitamine A est, pour la majorité des enfants, peu fréquente. Cette observation a pour corollaire un apport et une biodisponibilité faibles de nombreux micronutriments essentiels (fer, vitamine A et calcium notamment), à l’origine de carences nutritionnelles chez les jeunes enfants. Par ailleurs, la proportion très élevée d’enfants consommant des substituts du lait maternel est préoccupante. En raison d’un faible accès à l’eau potable et de conditions d’hygiène défavorables, la consommation de substituts du lait maternel augmente les risques de contamination bactérienne. De plus, les préparations de ce type sont souvent trop diluées et n’assurent donc pas un apport énergétique et nutritionnel suffisant pour une croissance optimale de l’enfant. La comparaison des données de l’EDSN-II de 1998 avec celles de l’EDSN-MICS-III de 2006 révèle une forte augmentation de la consommation des substituts du lait maternel, puisque entre l’âge de 6 et 11 mois, 2% des enfants avaient reçu des substituts du lait maternel en 1998 contre 25% en 2006 (Attama et al. 1998 ; INS et Macro International Inc., 2007). Le Code international de la commercialisation des substituts du lait maternel a été adopté dans le pays ; cependant, il existe toujours une forte publicité en faveur de ces substituts, au niveau même des structures de santé. Cette promotion a vraisemblablement entraîné une augmentation préjudiciable de leur consommation.

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Entre l’âge de 6 et 11 mois, le pourcentage d’enfants ayant consommé des viandes/poissons/oeufs a diminué entre 1998 et 2006, passant de 21% à 10% respectivement (Attama et al. 1998 ; INS et Macro International Inc., 2007). Ces changements sont difficiles à expliquer. Il n’est pas exclu que des différences méthodologiques soient responsables des écarts observés. En conclusion, des pratiques inadéquates d’alimentation des enfants en bas âge sont des causes immédiates de la prévalence élevée de malnutrition chez les jeunes enfants nigériens et des facteurs déterminants de la forte mortalité infantile observée dans le pays. Des efforts importants sont donc nécessaires pour améliorer ces pratiques.

Tableau 15 : Consommation d’aliments complémentaires par statut d’allaitement et âge

Aliments consommés par les enfants dans les 24 heures précédant l'enquête

Pourcentage d'enfants ayant consommé les aliments suivants Nom et date de

l'enquête (Référence)

Age (mois)

Statut d'allaitement

Effectif Substituts du lait

maternel

Autres laits et produits laitiers

Légumi-neuses

Viande/ poisson/ oeufs

Aliments avec huile/

graisse/ beurre

Fruits et légumes riches en vit. A

6-11 allaités 931 25,3 18,8 9,0 9,9 21,1 15,4

12-23 allaités 1445 27,2 19,8 16,5 26,7 38,1 28,9

Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples du Niger (EDSN-MICS-III)

2006 (INS et Macro Inc.,

2007) 24-35

allaités et non-allaités

1270 28,7 26,3 22,6 29,4 43,2 34,6

Tableau 15 : Consommation d’aliments complémentaires par statut d’allaitement et âge (suite)

Aliments consommés par les enfants dans les 24 heures précédant l'enquête

Pourcentage d'enfants ayant consommé les aliments suivants Nom et date de l'enquête

(Référence)

Age (mois)

Statut d'allaitement

Effectif

Substituts du lait maternel

Autres laits et produits laitiers

Viande/ poisson/ oeufs

Farine, céréales Tubercule, plantain

6-11 allaités 778 1,6 12,8 21,3 71,4 10,8

12-23 allaités 1125 1,4 12,4 44,8 94,3 20,1

Enquête Démographique

et de Santé, Niger 1998 (EDSN-II)

(Attama et al., 1998)

24-35 allaités 158 0,0 5,4 43,6 96,8 18,1

II.5 Anthropométrie nutritionnelle

Faible poids de naissance (moins de 2 500g) Selon les résultats de l’EDSN-MICS-III de 2006, parmi les naissances où le nouveau-né a été pesé, 21% avaient un faible poids de naissance. Cependant, seulement un nouveau-né sur cinq (21%) a été pesé, ce qui peut entraîner un biais – probablement dans le sens d’une sous-estimation – de la prévalence de faible poids de naissance car les nouveaux-nés pesés provenaient essentiellement de Niamey et de la région d’Agadez. Les nouveaux-nés des régions rurales et des familles pauvres sont très peu représentés parmi les nouveaux-nés pesés (INS et Macro International Inc., 2007). S’il est vraisemblable que la prévalence observée de 21% est une sous-estimation, on peut dire que la prévalence de faible poids de naissance est très élevée au Niger. Cette observation est à mettre en relation avec la forte mortalité infantile (81‰ en 2002-2006) (INS et Macro International Inc., 2007).

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Quant à l’appréciation subjective des mères sur la grosseur de leur bébé à la naissance, dans 17% des cas elles ont déclaré qu’il était plus petit que la moyenne et dans 7% des cas qu’il était très petit, ce qui correspondrait à une prévalence de nouveaux-nés plus petits que la moyenne ou très petits de 24% (INS et Macro International Inc., 2007). Il est difficile de comparer ces données à celles des EDSN précédentes car le dénominateur utilisé pour le calcul de la prévalence de faible poids de naissance semble être différent (Kourguéni et al., 1993 ; Attama et al., 1998 ; INS et Macro International Inc., 2007). La consultation de la base de données de DHS (Statcompiler) montre une prévalence en augmentation depuis 1992.

Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire Au Niger, cinq enquêtes représentatives au niveau national renseignent sur l’état nutritionnel des enfants d’âge préscolaire et permettent d’évaluer les tendances de la prévalence de la malnutrition7 : l’EDSN-MICS-III de 2006, l’enquête sur la nutrition et la santé lors d’une crise alimentaire (Nutritional and health status during a food crisis) de 2005, MICS2 de 2000, l’EDSN-II de 1998 et l’EDSN-I de 1992 (INS et Macro International Inc., 2007 ; CDC/GOV/UNICEF, 2005 ; RdN et UNICEF, 2000 ; Attama et al., 1998 ; Kourguéni et al., 1993). Selon les données de l’EDSN-MICS-III réalisée en 2006, présentées dans le tableau 16, la prévalence de retard de croissance des enfants de moins de cinq ans est de 50%, la prévalence de la maigreur est de 10% et celle d’insuffisance pondérale est de 44% (INS et Macro International Inc., 2007). Les prévalences de retard de croissance et d’insuffisance pondérale dépassent donc les seuils définis par l’OMS pour considérer la prévalence de la malnutrition comme « très élevée » dans la population (respectivement 40% pour le retard de croissance et 30% pour l’insuffisance pondérale) (OMS, 1995). Le retard de croissance, reflétant la malnutrition chronique, touche un enfant sur deux et 30% des enfants présentent une forme sévère. Il affecte de façon similaire les garçons et les filles. Les disparités selon le milieu de résidence sont importantes. En milieu rural, 53% des enfants sont touchés, contre 31% en milieu urbain. La répartition par région montre que la prévalence de retard de croissance est très élevée dans les régions de Maradi (62%), de Zinder (59%), de Tillabéri, Tahoua et Diffa (47%) et de Dosso (41%). La prévalence est élevée à Agadez (39%) et moyenne à Niamey (21%) (INS et Macro International Inc., 2007 ; OMS, 1995). Maradi et Zinder, les deux régions où la prévalence de retard de croissance est la plus élevée, sont paradoxalement des régions de forte production agricole et les disponibilités per capita en céréales y sont parmi les plus élevées du pays (PAM, 2005). Zinder est cependant une région fortement touchée par l’insécurité alimentaire (31% des ménages) et cette région, ainsi que celle de Maradi, a une couverture sanitaire relativement limitée, ce qui peut, entre autres, expliquer la forte prévalence de retard de croissance (INS/SAP/RGAC, 2007 ; PAM, 2005). Cette forte prévalence est aussi vraisemblablement liée à une mauvaise utilisation des aliments et à l’existence d’un contexte socio-culturel et religieux qui entraîne de nombreux tabous alimentaires dans ces régions. Le niveau d’instruction de la mère est un facteur important de variation de la prévalence de retard de croissance : la prévalence chez les enfants dont la mère n’a aucune instruction est plus de deux fois plus élevée (51%) que celle observée chez les enfants dont la mère a un niveau d’instruction secondaire ou plus (22%) (INS et Macro International Inc., 2007). Cependant l’effet propre de l’instruction de la mère est difficile à démêler de celui d’autres facteurs socio-économiques auxquels l’instruction est corrélée. La prévalence de retard de croissance augmente régulièrement et très rapidement avec l’âge : de 6% à moins de 6 mois, elle augmente pour atteindre 61% entre 12 et 47 mois (INS et Macro International Inc., 2007). On remarque que la prévalence de retard de croissance chez les nourrissons de moins de 6 mois est relativement faible (6%) au regard de la forte prévalence du faible poids de naissance. Cependant, l’interprétation à donner à cette discordance n’est pas claire. Après l’âge de 6 mois, des pratiques inadéquates d’alimentation associées à une morbidité récurrente et à un faible accès aux soins de santé sont parmi les principaux déterminants de l’augmentation de la prévalence de retard de croissance.

7 Une série de cinq enquêtes nationales a également été réalisée d’octobre 2005 à juin 2008 (INS et al., 2008). Les prévalences de maigreur observées sont comparables à celle présentée dans ce profil pour la période similaire (EDSN-MICS2006). Par contre les prévalences de retard de croissance sont plus faibles que celles présentées dans ce profil. Constatant des fluctuations de la prévalence du retard de croissance d’une importance inhabituelle d’une année à l’autre dans cette série d’enquêtes, ces données ne sont pas présentées.

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Selon les données de l’EDSN-MICS-III, la maigreur, reflétant la malnutrition aigüe, affecte 10% des enfants de moins de cinq ans et près de 2% sous forme sévère en 2006. La collecte des données de cette enquête a eu lieu entre les mois de janvier et mai, soit en dehors de la période de soudure qui s’étend généralement de mai à août. La prévalence de maigreur modérée ne diffère pas selon le sexe, mais par contre les garçons sont deux fois plus atteints de maigreur sévère que les filles (respectivement 2% et 1%). Les disparités de la prévalence de maigreur entre le milieu rural (11%) et le milieu urbain (8%) ne sont pas aussi marquées que pour le retard de croissance. Les régions les plus affectées par la malnutrition aigüe sont celles de Diffa (13%) et de Maradi (12%). Le niveau d’instruction de la mère est lié à la prévalence de maigreur, 11% des enfants de mères sans instruction étant affectés contre 7% pour les enfants des mères ayant un niveau secondaire ou plus, mais les différences sont beaucoup moins grandes que celles que l’on observe avec le retard de croissance (INS et Macro International Inc., 2007). La prévalence de maigreur augmente également rapidement et régulièrement en fonction de l’âge de l’enfant, pour passer de 5% avant 6 mois à un pic à 19% entre 12 et 23 mois, suivi d’une diminution de la prévalence chez les enfants plus âgés (INS et Macro International Inc., 2007). Le pic de malnutrition aigüe observé chez les enfants de 12 à 23 mois est dû à la fois à une forte morbidité et à une alimentation en quantité et qualité insuffisantes. C’est à cet âge que les enfants commencent à explorer leur environnement immédiat et portent n’importe quel objet à la bouche ; ils sont ainsi particulièrement exposés aux agents pathogènes, à l’origine de maladies diarrhéiques notamment, pouvant entraîner des pertes de poids. L’insuffisance pondérale atteint 44% des enfants d’âge préscolaire et 15% sous forme sévère. Les disparités interrégionales sont les plus marquées : la prévalence d’insuffisance pondérale est de 18% à Niamey alors qu’elle atteint 54% à Maradi (INS et Macro International Inc., 2007). En 2005, durant la grave crise alimentaire qu’a traversé le Niger, une enquête nutritionnelle a été réalisée au niveau national (CDC/GOV/UNICEF, 2005). Cette enquête a été effectuée de mi-septembre à mi-octobre (2005), soit en dehors de la période de soudure. L’échantillon était composé d’enfants âgés de 6 à 59 mois. D’après les résultats de cette enquête, un enfant sur deux était atteint de retard de croissance et près d’un quart (24%) sous forme sévère. La prévalence de maigreur était estimée à 15%, et 2% de forme sévère. La prévalence était significativement plus élevée chez les enfants âgés de 6 à 35 mois (22%) que chez les enfants plus âgés (6% chez les enfants de 36 à 59 mois). La région la plus touchée par la malnutrition aigüe était celle de Tahoua, où la prévalence de maigreur atteignait 18% (CDC/GOV/UNICEF, 2005). La situation nutritionnelle des enfants nigériens d’âge préscolaire est actuellement particulièrement critique. De nombreux facteurs ont un impact défavorable sur l’état nutritionnel des jeunes enfants, parmi lesquels des pratiques inadéquates d’alimentation et une forte morbidité - liée notamment à un faible accès à l’eau potable et à la couverture vaccinale - sans prise en charge sanitaire adéquate. Une forte insécurité alimentaire des ménages et, vraisemblablement, une utilisation inadéquate des disponibilités alimentaires et la persistance de tabous alimentaires dans certaines régions (Maradi et Zinder) sont d’autres déterminants de la malnutrition chez les jeunes enfants au Niger. La comparaison des données de l’EDSN-MICS-III 2006 avec celles de MICS2 2000 et de l’EDSN-I 1992 - ces trois enquêtes ayant un échantillon composé d’enfants de moins de cinq ans -, révèle une aggravation progressive de l’état nutritionnel des jeunes enfants durant les 15 dernières années (INS et Macro International Inc., 2007 ; RdN et UNICEF, 2000 ; Kourguéni et al., 1993). La prévalence du retard de croissance des enfants de moins de cinq ans a fortement augmenté, passant de 32% en 1992 à 40% en 2000, pour atteindre 50% en 2006 au niveau national. Cette augmentation est particulièrement marquée en milieu rural, où on observe une augmentation de 19 points de pourcentage contre seulement 6 points d’augmentation en milieu urbain (voir figure 6). La prévalence d’insuffisance pondérale a également augmenté, de façon moins importante cependant, passant de 36% en 1992 à 40% en 2000 et à 44% en 2006. Seule la prévalence de maigreur semble avoir légèrement diminué, de 16% en 1992 à 14% en 2000. Contrairement aux enquêtes de 1992 et 2000 qui se sont déroulées pendant plusieurs mois de soudure, l’EDSN-MICS-III de 2006 a eu lieu en dehors de la période de soudure ce qui pourrait expliquer la prévalence légèrement plus faible observée (10%) (INS et Macro International Inc., 2007 ; RdN et UNICEF, 2000 ; Kourguéni et al., 1993).

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• Figure 6 : Evolution de la prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans

Prévalence du retard de croissance

0

10

20

30

40

50

60

1992 2000 2006

% d

es e

nfa

nts

de

mo

ins

de

5 an

s

Urbain

Rural

L’analyse des tendances générales de la malnutrition montre une aggravation importante de la malnutrition chronique et une légère amélioration pour ce qui concerne la malnutrition aigüe. Cependant, la baisse sensible de la prévalence de maigreur observée entre 2000 et 2006, notamment relative à la période de collecte des données, pourrait être également liée à la réponse à la crise alimentaire de 2005. En effet, suite à la crise, la couverture géographique des centres de récupération nutritionnelle s’est améliorée, des opérations de prévention d’urgence de type « distribution ciblée8» et des campagnes de sensibilisation ont été mises en place. Il est possible que ces actions aient eu un impact sur la prévalence de la maigreur. Par contre, ces interventions ponctuelles ont un effet plus limité sur la prévalence de malnutrition chronique, ce type de malnutrition étant la conséquence, dans le long terme, de plusieurs facteurs, des apports alimentaires inadéquats, une morbidité récurrente et un accès aux soins de santé insuffisant.

8 Distribution de rations alimentaires aux familles qui ont au moins un enfant de moins de 5 ans

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Profil Nutritionnel du Niger - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2009 39

Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire

Prévalence de malnutrition

Pourcentage d'enfants avec

Retard de croissance Maigreur Insuffisance pondérale

une taille pour l'âge un poids pour la taille un poids pour l'âge

Nom et date de l'enquête

(mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Sexe Effectif

<-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores*

Total 0-4,99 M/F 4185 29,8 50,0 1,5 10,3 15,3 44,4

Sexe

0-4,99 M 2162 30,5 51,4 2,0 11,2 16,6 45,0

0-4,99 F 2023 28,9 48,5 1,1 9,4 13,9 43,8

Age

0-0,49 M/F 443 1,6 6,1 0,7 4,8 0,9 3,9

0,5-0,99 M/F 447 11,0 26,5 2,9 15,3 11,6 32,8

1-1,99 M/F 810 35,1 60,8 2,6 19,1 22,0 59,4

2-2,99 M/F 841 37,0 60,7 1,4 9,9 22,1 54,1

3-3,99 M/F 912 39,5 60,7 0,9 6,8 15,4 49,4

4-4,99 M/F 732 31,9 53,5 1,0 5,8 10,9 42,1

Résidence

Urbaine 0-4,99 M/F 619 14,4 31,3 0,9 8,4 7,1 27,3

Rurale 0-4,99 M/F 3566 32,4 53,3 1,6 10,6 16,7 47,3

Région

Agadez 0-4,99 M/F (71) (20,1) (38,8) (1,6) (10,5) (7,0) (29,2)

Diffa 0-4,99 M/F 104 24,2 46,6 2,1 12,7 16,6 45,0

Dosso 0-4,99 M/F 602 19,6 41,2 2,5 10,3 10,5 37,3

Maradi 0-4,99 M/F 940 43,6 62,2 1,0 11,6 22,8 54,0

Niamey 0-4,99 M/F 250 8,6 21,3 1,2 6,7 3,7 18,1

Tahoua 0-4,99 M/F 892 24,2 46,7 1,5 10,3 12,0 41,8

Tillabéri 0-4,99 M/F 533 24,2 46,7 1,5 8,7 13,9 41,2

Zinder 0-4,99 M/F 794 39,3 58,7 1,5 10,6 18,8 52,9

Niveau d’instruction de la mère

Aucune instruction 0-4,99 M/F 3 410 31,0 51,4 1,7 10,8 16,1 45,8

Primaire 0-4,99 M/F 391 22,5 45,4 1,7 10,4 13,5 40,9

Enquête

Démographique et de Santé et à Indicateurs

Multiples du Niger (EDSN-MICS-III) (janv.-mai 2006) (INS et Macro

International Inc., 2007)

Secondaire ou plus 0-4,99 M/F 138 7,5 21,5 0,0 7,3 2,5 14,1

* Les catégories <-2 Z-scores incluent les <-3 Z-scores Les données entre parenthèses sont basées sur un échantillon de faible taille et sont donc à interpréter avec prudence

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Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite)

Prévalence de malnutrition

Pourcentage d'enfants avec

Retard de croissance Maigreur Insuffisance pondérale

une taille pour l'âge un poids pour la taille un poids pour l'âge

Nom et date de l'enquête

(mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Sexe

Effectif <-3 Z-scores <-2 Z-scores*

Effectif <-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores*

Total 0,5-4,99 M/F 4494 23,9 50,0 4501 1,8 15,3 n.d. n.d.

Age

0,5-2,99 M/F 2530 26,2 54,9 2528 3,0 22,4 n.d. n.d.

2,99-4,99 M/F 1964 20,8 43,5 1973 0,2 6,1 n.d. n.d.

Région

Agadez 0,5-4,99 M/F 508 12,2 35,3 509 1,2 11,8 n.d. n.d.

Diffa 0,5-4,99 M/F 429 16,6 41,2 429 0,9 16,0 n.d. n.d.

Dosso 0,5-4,99 M/F 654 21,3 48,3 655 1,8 13,7 n.d. n.d.

Maradi 0,5-4,99 M/F 690 32,8 60,1 699 2,3 16,0 n.d. n.d.

Niamey 0,5-4,99 M/F 402 4,6 18,1 397 1,8 9,0 n.d. n.d.

Tahoua 0,5-4,99 M/F 581 22,3 46,6 578 1,8 17,9 n.d. n.d.

Tillabéri 0,5-4,99 M/F 678 16,8 44,0 679 2,0 14,0 n.d. n.d.

Nutritional and health status of children during a

food crisis (sept.- oct. 2005)

(CDC/GOV/UNICEF, 2005)

Zinder 0,5-4,99 M/F 552 30,7 59,1 555 1,2 16,1 n.d. n.d.

* Les catégories <-2 Z-scores incluent les <-3 Z-scores n.d. : non disponible

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Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite)

Prévalence de malnutrition

Pourcentage d'enfants avec

Retard de croissance Maigreur Insuffisance pondérale Surpoids

une taille pour l'âge un poids pour la taille un poids pour l'âge un poids pour la taille

Nom et date de l'enquête

(mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets Age

(années) Sexe Effectif

<-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* >+2 Z-scores

Total 0-4,99 M/F 5080 19,5 39,8 3,2 14,1 14,3 39,6 3,0

Sexe 0-4,99 M 2636 20,2 40,3 3,9 15,7 14,4 39,9 2,7

0-4,99 F 2442 18,7 39,4 2,5 12,4 14,3 39,5 3,3

Age

0-0,49 M/F 606 3,4 7,9 2,2 5,1 0,8 5,0 1,8

0,5-0,99 M/F 555 4,4 14,2 4,7 19,3 8,2 23,9 2,2

1-1,99 M/F 915 20,8 46,6 8,6 35,0 27,3 60,6 1,9

2-2,99 M/F 981 26,7 51,7 3,1 14,1 21,3 52,7 3,7

3-3,99 M/F 1027 24,7 47,8 0,7 6,5 11,8 38,8 3,2

4-4,99 M/F 996 24,1 47,8 0,7 4,8 38,6 9,8 4,2

Résidence Urbaine 0-4,99 M/F 667 10,1 26,4 1,6 10,6 7,4 30,0 3,7

Rurale 0-4,99 M/F 4413 20,9 41,8 3,5 14,6 15,4 41,1 2,9

Région Agadez 0-4,99 M/F 996 12,9 32,0 1,7 12,9 11,1 36,2 2,8

Agadez CU1 0-4,99 M/F 185 11,1 30,2 1,0 12,7 9,5 36,0 1,6

Diffa 0-4,99 M/F (58) (21,3) (42,1) (5,0) (18,8) (20,3) (48,5) (4,3)

Dosso 0-4,99 M/F 755 14,4 37,3 5,4 15,1 13,5 38,4 3,7

Maradi 0-4,99 M/F 1380 23,8 47,3 2,5 13,6 17,7 45,0 0,9

Niamey 0-4,99 M/F 200 7,2 18,1 2,1 11,6 4,4 23,8 3,4

Tahoua 0-4,99 M/F 920 22,2 40,1 2,1 10,0 10,3 32,9 5,7

Tillabéri 0-4,99 M/F 804 11,4 28,4 3,0 15,5 10,2 34,7 2,7

Zinder 0-4,99 M/F 780 26,7 47,8 4,6 17,8 48,3 21,2 3,2

Niveau d'instruction de la mère

Aucune instruction 0-4,99 M/F 4104 19,6 39,7 3,4 14,3 14,7 39,4 2,9

Primaire 0-4,99 M/F 445 16,8 39,0 3,0 12,5 13,8 40,9 1,7

Secondaire ou plus 0-4,99 M/F 130 6,3 23,0 0,9 12,2 6,8 25,1 2,8

Enquête a

Indicateurs Multiples de la fin de la décennie (MICS2)

(avril-août 2000) (RdN et UNICEF,

2000)

Programme non-formel 0-4,99 M/F 397 25,2 47,0 2,6 14,3 13,2 45,5 5,6

* Les catégories <-2 Z-scores incluent les <-3 Z-scores 1 : Agadez Centre Urbain Les données entre parenthèses sont basées sur un échantillon de faible taille et sont donc à interpréter avec prudence

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Profil Nutritionnel du Niger - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2009 42

Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite)

Prévalence de malnutrition

Pourcentage d'enfants avec

Retard de croissance Maigreur Insuffisance pondérale Surpoids

une taille pour l'âge un poids pour la taille un poids pour l'âge un poids pour la taille

Nom et date de l'enquête

(mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Sexe Effectif

<-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* >+2 Z-scores

Total 0-2,99 M/F 4022 19,5 41,1 3,7 20,7 20,2 49,6 n.d.

Sexe

0-2,99 M 2108 20,5 42,5 3,3 20,6 20,0 48,9 n.d.

0-2,99 F 1914 18,4 39,5 4,1 20,7 20,4 50,3 n.d.

Age

0-0,49 M/F 792 1,3 6,8 1,8 6,7 0,9 6,7 n.d.

0,5-0,99 M/F 742 8,6 27,3 4,0 24,0 17,8 47,3 n.d.

1-1,99 M/F 1331 27,1 55,7 6,4 31,1 28,6 65,9 n.d.

2-2,99 M/F 1158 30,1 56,6 1,6 16,1 25,3 61,7 n.d.

Résidence

Urbaine 0-2,99 M/F 656 10,7 31,2 2,0 13,3 10,2 35,3 n.d.

Rurale 0-2,99 M/F 3366 21,2 43,0 4,0 22,1 22,1 52,4 n.d.

Région

Agadez/Tahoua 0-2,99 M/F 772 16,2 38,0 2,2 20,2 19,3 48,3 n.d.

Diffa/Zinder 0-2,99 M/F 924 26,1 42,8 5,7 24,0 24,2 51,4 n.d.

Dosso 0-2,99 M/F 496 13,4 36,3 2,9 20,6 17,1 47,3 n.d.

Maradi 0-2,99 M/F 934 24,4 52,0 3,7 18,5 24,8 54,3 n.d.

Niamey 0-2,99 M/F 230 7,5 24,8 1,9 12,9 5,9 31,3 n.d.

Tillabéri 0-2,99 M/F 666 15,9 36,1 3,7 22,3 16,5 50,0 n.d.

Niveau d'instruction de la mère

Aucune instruction 0-2,99 M/F 3536 20,3 42,3 3,9 21,2 21,2 50,7 n.d.

Primaire 0-2,99 M/F 354 14,9 35,5 2,8 20,0 15,2 46,6 n.d.

Enquête

Démographique et de Santé, Niger

1998 (EDSN-II)

(mars-juil. 1998) (Attama et al., 1998)

Secondaire ou plus 0-2,99 M/F 132 9,5 23,6 0,0 8,9 6,9 28,7 n.d.

* Les catégories <-2 Z-scores incluent les <-3 Z-scores n.d. : non disponible

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Profil Nutritionnel du Niger - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2009 43

Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite)

Prévalence de malnutrition

Pourcentage d'enfants avec

Retard de croissance Maigreur Insuffisance pondérale

une taille pour l'âge un poids pour la taille un poids pour l'âge

Nom et date de l'enquête

(mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets Age

(années) Sexe Effectif

<-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores*

Total 0-4,99 M/F 3848 15,0 32,3 2,8 15,8 12,0 36,2

Sexe

0-4,99 M 2051 14,8 32,9 3,1 16,5 11,7 36,4

0-4,99 F 1796 15,3 31,5 2,4 15,0 12,4 36,0

Age

0-0,49 M/F 427 0,3 2,3 1,1 6,1 0,7 3,5

0,5-0,99 M/F 546 2,3 9,7 3,0 19,2 4,7 18,6

1-1,99 M/F 834 13,3 33,3 7,0 33,0 19,5 53,0

2-2,99 M/F 784 23,8 47,1 2,0 13,5 20,5 48,9

3-3,99 M/F 664 24,6 46,3 0,8 8,3 11,3 38,8

4-4,99 M/F 592 17,5 37,9 1,3 6,8 6,1 32,5

Résidence

Urbaine 0-4,99 M/F 745 8,1 25,5 1,9 12,0 5,5 29,0

Rurale 0-4,99 M/F 3103 16,7 33,9 3,0 16,7 13,6 37,9

Région

Tahoua/Agadez 0-4,99 M/F 878 16,2 35,0 2,8 13,7 9,9 36,6

Zinder/Diffa 0-4,99 M/F 748 20,7 37,9 3,8 17,4 15,0 37,3

Dosso 0-4,99 M/F 615 10,0 24,8 1,2 12,7 8,1 30,5

Maradi 0-4,99 M/F 664 21,1 42,9 3,9 17,7 19,6 48,9

Niamey 0-4,99 M/F 257 4,8 19,2 1,4 11,8 4,6 23,7

Tillabéri 0-4,99 M/F 685 9,9 24,0 2,7 19,1 10,5 31,8

Niveau d'instruction de la mère

Aucune instruction 0-4,99 M/F 3428 15,8 33,2 2,9 16,3 12,6 36,8

Enquête

Démographique et de Santé, Niger 1992

(EDSN-I) (mars-juin 1992) (Kourguéni et al.,

1993)

Primaire ou plus 0-4,99 M/F 420 8,9 24,4 2,0 11,3 7,3 30,8

* Les catégories <-2 Z-scores incluent les <-3 Z-scores

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Anthropométrie des enfants d’âge scolaire Actuellement, aucune donnée sur l’anthropométrie des enfants d’âge scolaire n’est disponible au Niger.

Anthropométrie des adolescents Actuellement, aucune donnée sur l’anthropométrie des adolescents n’est disponible au Niger.

Anthropométrie des femmes adultes Trois enquêtes nationales documentent l’anthropométrie des femmes adultes au Niger : il s’agit de l’EDSN-MICS-III de 2006, de l’EDSN-II de 1998 et de l’EDSN-I de 1992 (INS et Macro International Inc., 2007 ; Attama et al., 1998 ; Kourguéni et al., 1993) (Tableau 17). Selon l’EDSN-MICS-III de 2006, la proportion de femmes dont la taille est inférieure à la taille critique de 1,45 m est statistiquement négligeable (0,7%). L’indice de masse corporelle (IMC) moyen des femmes adultes est de 21,4 kg/m2. L’IMC moyen varie fortement selon le milieu de résidence, il est de 23,7 kg/m2 en milieu urbain alors qu’il n’est que de 20,8 kg/m2 en milieu rural. L’IMC moyen augmente avec le niveau d’instruction et avec l’âge. Les jeunes femmes de 15-19 ans ont l’IMC moyen le plus faible (19,7 kg/m2) (INS et Macro International Inc., 2007). Près d’une femme sur cinq souffre de déficit énergétique chronique (DEC), défini par un IMC inférieur à 18,5 kg/m2. Les disparités entre le milieu urbain et le milieu rural sont particulièrement marquées : en milieu urbain, 13% des femmes sont atteintes de DEC alors qu’en milieu rural 21% en sont atteintes. Les régions de Diffa et de Zinder sont celles où la proportion de femmes présentant un DEC est la plus importante (presque un tiers des femmes). Le DEC touche particulièrement les femmes jeunes : entre 15 et 19 ans, 34% d’entre elles sont atteintes, soit plus de deux fois la prévalence observée pour les autres groupes d’âge (INS et Macro International Inc., 2007). Or, parmi les femmes de cette classe d’âge (15-19 ans), un tiers ont déjà eu un premier enfant (INS et Macro International Inc., 2007). Un état nutritionnel défavorable de la mère est un facteur de risque pour le déroulement et l’issue de la grossesse, ainsi que pour le développement post-natal de l’enfant. Les niveaux élevés de malnutrition parmi les femmes en âge de procréer sont à mettre en relation avec la forte prévalence de faible poids de naissance ainsi qu’avec la forte prévalence de malnutrition chronique des jeunes enfants, qui peut être notamment liée à un retard de croissance intra-utérin, conséquence d’un état nutritionnel défavorable de la mère. Le surpoids et l’obésité touchent 13% des femmes, celles vivant en milieu urbain étant cinq fois plus atteintes (35%) par le surpoids et l’obésité que celles vivant en milieu rural (7%). Les disparités interrégionales sont très marquées et c’est dans la capitale Niamey que l’on observe la plus forte prévalence de surpoids et d’obésité (42%). La région d’Agadez est aussi fortement touchée puisqu’un quart des femmes de cette région est en surpoids ou obèse (INS et Macro International Inc., 2007). Ces fortes prévalences de surpoids et d’obésité observées dans certaines régions témoignent d’une amorce de transition nutritionnelle, transition qui se limite encore toutefois aux importants centres urbains (Niamey, Agadez). La comparaison des données de l’EDSN-MICS-III avec celles de l’EDSN-I et II montre que la prévalence de DEC chez les femmes adultes est restée très stable entre 1992 (19%), 1998 (21%) et 2006 (19%) (INS et Macro International Inc., 2007 ; Attama et al., 1998 ; Kourguéni et al., 1993). Cependant les échantillons de l’EDSN-MICS-III et des EDSN-I et II ne sont pas strictement comparables, l’enquête EDSN-MICS-III portant sur des femmes en âge de procréer, et pas seulement sur des mères ayant eu une naissance dans les trois ou cinq dernières années comme lors des enquêtes précédentes.

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Tableau 17 : Anthropométrie des femmes adultes

Anthropométrie des femmes adultes

Taille Indice de masse corporelle¹ (kg/m²) (IMC)

Pourcentage de femmes avec un IMC

<18,5 18,5-24,9 25,0-29,9 ≥30,0

Nom et date de l'enquête

(mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Effectif Moyenne

(cm)

% de femmes avec une taille

< 1,45m

Effectif Moyenne (kg/m²)

(déficit énergétique chronique)

(normal) (surpoids) (obésité)

Total 15-49 4582 159,7 0,7 3765 21,4 19,2 67,9 9,8 3,2

Age

15-19 842 157,6 1,3 726 19,7 34,1 63,7 1,7 0,5

20-24 855 159,9 1,1 650 20,9 16,6 75,1 7,6 0,6

25-29 867 160,1 0,6 663 21,8 15,4 69,9 11,4 3,3

30-34 670 160,3 0,1 529 21,9 14,6 68,5 12,2 4,8

35-39 579 160,3 0,0 493 22,1 15,9 66,3 13,9 4,0

40-44 443 160,5 0,0 405 21,9 16,1 65,6 12,8 5,4

45-49 326 160,3 1,4 298 22,5 14,5 62,4 15,2 7,9

Résidence

Urbaine 15-49 879 161,4 0,2 775 23,7 13,3 51,6 23,9 11,1

Rurale 15-49 3703 159,3 0,8 2990 20,8 20,7 72,1 6,1 1,1

Région

Niamey 15-49 397 162,2 0,3 362 24,4 11,7 46,7 27,2 14,4

Agadez 15-49 115 160,6 0,0 102 22,4 22,5 53,0 16,3 8,2

Diffa 15-49 107 160,9 0,0 93 20,1 31,2 60,7 7,3 0,8

Dosso 15-49 655 160,8 0,5 528 21,0 17,0 73,5 7,6 1,9

Maradi 15-49 881 158,1 1,3 691 21,0 17,4 75,1 5,7 1,9

Tahoua 15-49 961 159,6 0,5 801 21,5 16,6 71,1 10,3 2,0

Tillabéri 15-49 644 160,4 0,2 531 21,3 17,2 72,6 8,8 1,5

Zinder 15-49 822 158,7 1,1 657 20,3 29,6 63,0 5,7 1,6

Niveau d'instruction

Aucune instruction 15-49 3820 159,4 0,7 3116 21,1 20,1 69,6 8,2 2,0

Primaire 15-49 482 160,3 0,2 396 22,4 14,0 64,4 13,9 7,8

Enquête

Démographique et de Santé et à

Indicateurs Multiples du Niger

(EDSN-MICS-III) (janv-mai 2006)

(INS et Macro Inc., 2007)

Secondaire ou plus 15-49 281 162,7 0,5 253 23,2 16,0 51,9 22,2 10,0

¹ Exclusion des femmes enceintes et des femmes ayant eu un enfant dans les derniers mois.

Note: L’échantillon est constitué de femmes en âge de procréer

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Tableau 17 : Anthropométrie des femmes adultes (suite)

Anthropométrie des femmes adultes

Taille Indice de masse corporelle¹ (kg/m²) (IMC)

Pourcentage de femmes avec un IMC

<18,5

Nom et date de l'enquête (mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Effectif Moyenne

(cm)

% de femmes avec une taille < 1,45m

Effectif Moyenne (kg/m²)

(déficit énergétique chronique)

Total 15-49 4180 160,2 0,4 3324 20,7 20,7

Age

15-19 594 159,1 0,2 473 19,9 24,2

20-24 984 160,0 0,6 759 20,3 23,0

25-29 944 160,6 0,4 744 20,7 19,5

30-34 795 160,9 0,3 624 21,2 18,2

35-49 863 160,2 0,5 725 21,1 19,2

Résidence

Urbaine 15-49 670 161,3 0,0 555 22,8 14,1

Rurale 15-49 3510 160,0 0,5 2769 20,2 22,0

Région Niamey 15-49 231 161,9 0,0 199 24,1 12,7

Dosso 15-49 509 161,9 0,0 412 20,6 20,4

Maradi 15-49 977 158,6 1,1 743 20,6 16,8

Tahoua/Agadez 15-49 790 161,3 0,2 625 20,7 19,4

Tillabéri 15-49 687 161,3 0,0 558 20,5 25,5

Zinder/Diffa 15-49 986 158.9 0,5 787 20,1 23,9

Niveau d'instruction Aucune instruction 15-49 3690 160.0 0,5 2917 20,4 21,0

Primaire 15-49 355 161.5 0,0 289 21,8 19,3

Enquête Démographique et

de Santé, Niger 1998 (EDSN-II)

(mars – juil. 1998) (Attama et al., 1998)

Secondaire ou plus 15-49 135 162.4 0,0 118 23,5 16,0

¹ Exclusion des femmes enceintes et des femmes ayant accouché dans les 2 mois précédent Note: L'échantillon est constitué de femmes ayant eu une naissance vivante dans les 3 années précédant l'enquête.

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Tableau 17 : Anthropométrie des femmes adultes (suite)

Anthropométrie des femmes adultes

Taille Indice de masse corporelle¹ (kg/m²) (IMC)

Nom et date de l'enquête (mois/année) (Références)

Caractéristiques des sujets

Age2 (années)

Effectif Moyenne

(cm) % de femmes avec une

taille <1,45m Effectif Moyenne (kg/m²)

Pourcentage de femmes avec un IMC <18,5

(déficit énergétique chronique)

Total <20 à ≥35 4123 160,2 0,5 3361 20,8 19,3

Age

<20 421 159,4 0,6 342 19,8 21,7

20-34 2859 160,2 0,5 2285 20,8 19,9

≥35 842 160,5 0,4 734 21,3 16,3

Résidence

Urbaine <20 à ≥35 641 161,2 0,5 549 22,8 12,3

Rurale <20 à ≥35 3482 160,0 0,5 2812 20,4 20,6

Région Niamey <20 à ≥35 222 162,6 0,0 193 24,1 6,0

Dosso <20 à ≥35 582 161,6 0,1 508 20,7 14,8

Maradi <20 à ≥35 791 158,6 0,9 622 20,6 18,9

Tahoua/Agadez <20 à ≥35 904 160,5 0,7 744 20,7 19,4

Tillabéri <20 à ≥35 744 161,2 0,2 630 20,9 19,0

Zinder/Diffa <20 à ≥35 879 158,8 0,5 664 20,0 27,0

Niveau d'instruction Aucune instruction <20 à ≥35 3745 160,0 0,4 3041 20,6 19,6

Enquête Démographique et de

Santé, Niger 1992 (EDSN-I)

(mars-juin 1992) (Kourguéni et al., 1993)

Primaire ou plus <20 à ≥35 378 161,6 1,0 320 22,3 16,2

¹ Exclusion des femmes enceintes et des femmes ayant accouché dans les 2 mois précédent

2 L'échantillon est constitué de femmes ayant eu au moins une naissance vivante dans les 5 années précédant l'enquête (l’inclusion des femmes ne dépendait pas de leur âge)

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Anthropométrie des hommes adultes Aucune donnée n’est actuellement disponible sur l’anthropométrie des hommes adultes.

II.6 Carence en micronutriments

Troubles dus à la carence en iode (TCI)

Prévalence du goitre et taux d’iode urinaire

Deux enquêtes nationales, déjà relativement anciennes, documentent les troubles dus à la carence en iode au Niger. Ces enquêtes ont été réalisées en 1994 et en 1998 (Hamani, 1994; Hamani, 1998 ; ICCIDD, 2002).

L’enquête nationale de 1994, portant sur 8 933 enfants scolarisés âgés de 10 à 15 ans inclus, révélait un pourcentage de goitre total de 36% (tableau 18). La prévalence de goitre de grade 1 était de 30% et celle de grade 2 était estimée à 6% (Hamani, 1994 ; OMS, Global Database on Iodine Deficiency). La prévalence de goitre total était supérieure au seuil de 30% retenu par l’OMS pour définir les troubles dus à la carence en iode comme un problème de santé publique de niveau sévère dans le pays (OMS, 2001a). De plus, le taux de scolarisation des enfants et adolescents étant bas (tableau 8), il est possible que cette prévalence sous-estime l’importance réelle de la carence. La prévalence de goitre était identique chez les filles et les garçons. La répartition par région montrait que deux zones se dégageaient : une zone considérée à endémie goitreuse modérée (définie par une prévalence entre 20,0% et 29,9% d’après l’OMS), incluant les régions de Diffa et Niamey, et une zone à endémie goitreuse sévère (définie par une prévalence supérieure à 30,0%), incluant les régions de Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri et Zinder (Hamani, 1994 ; OMS, 2001a; OMS, Global Database on Iodine Deficiency). La même enquête a mesuré le taux d’iode urinaire parmi un sous-échantillon de 795 élèves du même âge. La médiane d’iode urinaire était de 34 µg/L, 90% des élèves ayant un taux urinaire en dessous du seuil de 100 µg/L, 69% en dessous de 50 µg/L et 27% en dessous de 20 µg/L (Hamani , 1994 ; ICCIDD, 2002). La prévalence du crétinisme hypothyroïdien n’est pas documentée, mais il est vraisemblable que cette affection est présente au Niger. La carence en iode est également un facteur de retard scolaire. La cause principale du goitre endémique et des autres TCI est l'insuffisance d'apport alimentaire en iode. Le faible taux d’iode dans les sols peut être une des causes principales de goitre dans un pays totalement enclavé, éloigné de la mer et composé de hauts plateaux (FAO, 2001). De plus, la population consomme des aliments goitrigènes comme le manioc et le chou ; même si le niveau de disponibilité de ces aliments est trop faible au niveau national pour qu’ils puissent jouer un rôle majeur dans la prévalence du goitre, il n’est pas exclus qu’une forte consommation dans certains groupes de population puisse jouer un rôle. Les données manquent pour vérifier une telle hypothèse. Pour lutter contre les TCI, le Niger a adopté une stratégie nationale d’iodation du sel, devenue effective en 1996. Deux ans après l’introduction effective de sel iodé, en 1998, une seconde enquête nationale a été réalisée dans 237 écoles de 8 divisions du pays (Hamani, 1998). L’échantillon était composé de 944 élèves, filles et garçons, âgés de 10 à 15 ans inclus. Les résultats révélaient que la prévalence de goitre total a diminué de 36% en 1994 à 20% en 1998 ; celle de goitre visible a diminué de 6% en 1994 à 1% en 1998. En 1998, la médiane d’iode urinaire était estimée à 270 µg/L avec de très importantes variations selon les régions, le taux d’iode urinaire médian variant de 116 à 796 µg/L (ICCIDD, 2002 ; Hamani, 1998). Une nouvelle enquête nationale réalisée en 2006 semble indiquer que la prévalence du goitre a diminué de manière très significative, cependant des données détaillées ne sont pas disponibles (OMS, 2006c).

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Tableau 18 : Prévalence du goitre et taux d’iode urinaire parmi les enfants d’âge scolaire (10 – 15 ans)

Prévalence de goitre Taux d'iode urinaire

Nom et date de l'enquête

(Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Sexe Effectif

Pourcentage de goitre

[Goitre total] Effectif

Médiane (µg/L)

Pourcentage avec un taux d'iode urinaire <100 µg/L

Total 10-15 M/F 8 933 35,8 795 34 90

Sexe

10-15 M 6 581 31,8 n.d. n.d. n.d.

10-15 F 3 252 34,1 n.d. n.d. n.d.

Résidence

urbaine n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.

rurale n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.

Région

Diffa 10-15 M/F 239 28,1 n.d. n.d. n.d.

Dosso 10-15 M/F 1 358 44,0 n.d. n.d. n.d.

Maradi 10-15 M/F 1 544 42,6 n.d. n.d. n.d.

Niamey 10-15 M/F 1 240 21,6 n.d. n.d. n.d.

Tahoua 10-15 M/F 1 452 44,2 n.d. n.d. n.d.

Tillabéri 10-15 M/F 1 631 31,5 n.d. n.d. n.d.

Enquête nationale sur la prévalence du

goitre au Niger 1994

(Hamani, 1994)

Zinder 10-15 M/F 1 469 31,0 n.d. n.d. n.d.

n.d. : non disponible

Iodation du sel au niveau des ménages

Au Niger, la distribution et la commercialisation de sel iodé ont été rendues obligatoires par un arrêté inter-ministériel d’octobre 1995 qui est entré en vigueur en avril 1996. Un contrôle sérieux sur la présence d’iode dans le sel a été mis en place, renforcé par des dispositifs au niveau des douanes et des circuits de distribution et de vente (Attama et al., 1998). Trois enquêtes nationales documentent l’iodation du sel au niveau des ménages : l’EDSN-MICS-III de 2006, MICS2 de 2000 et l’EDSN-II de 1998 (INS et Macro International Inc., 2007 ; RdN et UNICEF, 2000 ; Attama et al., 1998). En raison de différences de méthodologie et de seuil utilisé, seuls les résultats de l’EDSN-MICS-III sont présentés dans le tableau 19. D’après l’EDSN-MICS-III de 2006, la teneur en iode du sel a été testée dans 92% des ménages enquêtés. Dans les ménages où le sel a été testé, moins de la moitié (46%) d’entre eux consomment du sel adéquatement iodé (≥15 ppm), 32% consomment du sel insuffisamment iodé (<15 ppm) et 22% du sel non iodé (0 ppm) (INS et Macro International Inc., 2007). Le pourcentage de ménages utilisant du sel adéquatement iodé est légèrement plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain (tableau 19). La répartition par régions montre de fortes disparités : c’est dans la région d’Agadez que les ménages consomment le moins du sel adéquatement iodé (5% seulement) contre 61% dans la région de Diffa (INS et Macro International Inc., 2007). Dans la région d’Agadez, le sel est produit localement et il semble que la teneur en iode du sel vendu dans cette région soit assez basse (Hamani, 1998 ; ICCIDD, 2002). A Zinder, du sel non-iodé provenant des pays voisins est disponible, ce qui peut expliquer la faible consommation de sel adéquatement iodé (38%) dans cette région (Hamani, 1998 ; ICCIDD, 2002 ; INS et Macro International Inc., 2007). Les différences de méthodologie ne permettent pas de comparaison fiable entre les différentes enquêtes.

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Tableau 19 : Iodation du sel au niveau des ménages

Niveau d'iode dans le sel Nom et date de l’enquête

(Référence)

Caractéristiques des sujets

Nombre total de ménages

Pourcentage de ménages

testés Aucun (0 ppm)

Inadéquat (<15 ppm)

Adéquat ( ≥15 ppm)

Total 7 660 91,9 21,7 32,3 46,0

Résidence

Urbaine 1 300 88,1 21,2 35,3 43,5

Rurale 6 360 92,6 21,8 31,7 46,5

Région

Niamey 526 87,0 14,3 35,1 50,6

Agadez 188 86,6 66,1 28,8 5,0

Diffa 254 90,1 6,1 33,1 60,8

Dosso 899 95,5 13,1 43,0 43,9

Maradi 1 615 91,3 12,8 31,8 55,3

Tahoua 1503 93,0 25,5 29,2 45,3

Tillabéri 937 90,1 21,7 29,4 49,0

Enquête

Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples du Niger (EDSN-MICS-III),

2006 (INS et Macro

International Inc., 2007)

Zinder 1 738 92,7 30,9 30,7 38,4

Note: ppm = parties par million

Carence en vitamine A (CVA)

Prévalence de la carence clinique et sub-clinique en vitamine A

Chez les enfants de moins de cinq ans, la cécité crépusculaire, signe de carence clinique en vitamine A, a été évaluée au cours de deux enquêtes nationales, MICS2 en 2000 et l’EDSN-I en 1992 (RdN et UNICEF, 2000 ; Kourguéni et al., 1993). Les résultats sont basés sur les déclarations des mères. La cécité crépusculaire est connue depuis longtemps au Niger puisqu'il existe des termes pour la désigner dans les langues nationales. C'est en utilisant ces termes que les questions sur la cécité crépusculaire ont été posées aux mères lors des enquêtes MICS2 et EDSN-I (RdN et UNICEF, 2000 ; Kourguéni et al., 1993). Aucune donnée n’est actuellement disponible sur la carence sub-clinique en vitamine A (basée sur le dosage du rétinol sérique) chez les jeunes enfants. Selon l’enquête MICS2 réalisée en 2000, 2,1% des enfants de 2 à 4 ans présentaient des signes de cécité crépusculaire. Les disparités selon le sexe étaient faibles. Par contre, elles étaient très importantes selon le milieu : seulement 0,2% des enfants vivant en milieu urbain étaient atteints contre 2,4% en milieu rural. C’est dans les régions de Tillabéri (4,1%), d’Agadez (3,3%) et de Dosso (3,1%) que les proportions d’enfants atteints de cécité crépusculaire étaient les plus importantes (RdN et UNICEF, 2000). Dans ces régions, la prévalence de la carence était très élevée.

Selon les résultats de l'EDSN-I de 1992, 1,6% des enfants de 0 à 4 ans étaient atteints de cécité crépusculaire. Avant l’âge de 2 ans, il est difficile pour la mère d’évaluer si son enfant est atteint de cécité crépusculaire. Par conséquent, les résultats présentés pour les enfants de 0 à 4 ans sont approximatifs. En revanche, si l’on ne considère que les enfants de 2 à 4 ans, 2,5% de ces enfants étaient atteints de cécité crépusculaire en 1992 (Kourguéni et al., 1993). La prévalence de cécité crépusculaire parmi les enfants de 2 à 4 ans est donc élevée au Niger et est restée relativement stable entre 1992 (2,5%) et 2000 (2,1%) (Kourguéni et al. 1993 ; RdN et UNICEF, 2000). La prévalence de cécité crépusculaire des enfants d’âge préscolaire dépasse donc au niveau national le seuil de 1% fixé par l’OMS pour considérer la carence en vitamine A comme un problème de santé publique dans le pays (OMS, 1996). Par conséquent, des actions conjointes du gouvernement et des partenaires au développement (OMS, UNICEF) ont été mises en place, en particulier des programmes de supplémentation en vitamine A (voir Supplémentation en vitamine A) et d’appui à la production et à la consommation d’aliments riches en vitamine A.

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Tableau 20 : Prévalence de la carence clinique et sub-clinique en vitamine A chez les enfants de moins de 5 ans

Prévalence d'un taux bas de rétinol sérique

Signes cliniques de xérophtalmie

Nom et date de l'enquête (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Sexe

Effectif

Pourcentage avec un taux de rétinol sérique

<20 µg/dL ou 0,70 µmol/L

Effectif Type de signe Pourcentage

Total 2-4 M/F n.d. n.d. 3 004 Cécité crépusculaire 2,1

Sexe

2-4 M n.d. n.d. 1 543 Cécité crépusculaire 2,2

2-4 F n.d. n.d. 1 459 Cécité crépusculaire 2,0

Résidence

Urbaine 2-4 M/F n.d. n.d. 385 Cécité crépusculaire 0,2

Rurale 2-4 M/F n.d. n.d. 2 619 Cécité crépusculaire 2,4

Région

Agadez 2-4 M/F n.d. n.d. 595 Cécité crépusculaire 3,3

Agadez CU1 2-4 M/F n.d. n.d. 100 Cécité crépusculaire 0,3

Diffa 2-4 M/F n.d. n.d. n.d. Cécité crépusculaire n.d.

Dosso 2-4 M/F n.d. n.d. 449 Cécité crépusculaire 3,1

Maradi 2-4 M/F n.d. n.d. 834 Cécité crépusculaire 1,3

Tillabéri 2-4 M/F n.d. n.d. 497 Cécité crépusculaire 4,1

Tahoua 2-4 M/F n.d. n.d. 513 Cécité crépusculaire 1,9

Zinder 2-4 M/F n.d. n.d. 495 Cécité crépusculaire 1,6

Enquête à Indicateurs Multiples de la Fin de la

Décennie (MICS2) 2000

(RdN et UNICEF, 2000)

Niamey 2-4 M/F n.d. n.d. 115 Cécité crépusculaire 0,5

Total 0-4 M/F n.d. n.d. 5 717 Cécité crépusculaire 1,6 Enquête Démographique et de Santé, Niger 1992

(EDSN-I) 1992

(Kourguéni et al., 1993) Total 2-4 M/F n.d. n.d. 3 193 Cécité crépusculaire 2,5

n.d.: non disponible 1 : Agadez Centre Urbain

Les enquêtes EDSN-MICS-III de 2006 et MICS2 de 2000 documentent, au niveau national, la prévalence de la carence clinique en vitamine A chez les femmes en âge de procréer (INS et Macro International Inc., 2007 ; RdN et UNICEF, 2000). En revanche, aucune donnée n’est actuellement disponible sur la carence sub-clinique en vitamine A (basée sur le dosage du rétinol sérique ou le rétinol du lait maternel) chez les femmes. En 2006, selon les données de l’EDSN-MICS-III, le pourcentage de femmes atteintes de cécité nocturne durant la dernière grossesse (sur les 5 années précédant l’enquête) était de 13%. Ajustée pour la cécité diurne, la proportion de femmes atteintes de cette forme de cécité était de 7% (INS et Macro International Inc., 2007). En 2006, la prévalence de cécité nocturne chez les femmes est donc encore supérieure au seuil de 5% défini par l’OMS pour considérer la carence en vitamine A comme un problème de santé publique dans la population (OMS, 1996). De très fortes disparités étaient observées selon le milieu de vie. En milieu rural, la prévalence ajustée de cécité nocturne (7%) était plus de trois fois plus élevée qu’en milieu urbain (2%). La prévalence était plus élevée dans les régions de Tillabéri et de Dosso que dans les autres régions, atteignant 12% à Tillabéri et 10% à Dosso (pourcentage ajusté) (INS et Macro International Inc., 2007). Selon les résultats de l’enquête de vulnérabilité des ménages réalisée en mai 2006, l’insécurité alimentaire est très importante dans ces deux régions et se caractérise notamment par une consommation de lait et de fruits et légumes (aliments riches en vitamine A) très réduite au sein des ménages, ce qui peut avoir un impact sur la prévalence de carence en vitamine A (INS/SAP/SIMA, 2006).

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La prévalence non-ajustée de cécité nocturne durant la grossesse semble avoir sensiblement diminué entre 2000 (17%) et 2006 (13%) (RdN et UNICEF, 2000 ; INS et Macro International Inc., 2007). Cependant, les échantillons de ces deux enquêtes ne sont pas strictement comparables (femmes avec une naissance dans les 5 années précédant l’enquête pour l’EDSN-MICS-III et femmes avec une naissance dans les 12 mois précédant l’enquête pour MICS2). De plus, le pourcentage non-ajusté montrant un écart généralement important avec le pourcentage ajusté, on ne peut en conclure une diminution réelle de la carence clinique en vitamine A chez les femmes. Tableau 21 : Prévalence de la carence clinique en vitamine A chez les femmes en âge de procréer

Prévalence de cécité nocturne durant la grossesse¹

Nom et date de l'enquête (Références)

Caractéristiques des sujets

Age (années) Nombre de

mères Pourcentage non-ajusté

Pourcentage ajusté pour la cécité diurne

Total 15-49 6 301 12,5 6,6

Résidence

Urbaine 15-49 975 8,1 2,0

Rurale 15-49 5 326 13,3 7,4

Région

Niamey 15-49 396 8,1 1,6

Agadez 15-49 137 14,1 4,5

Diffa 15-49 146 18,0 1,9

Dosso 15-49 864 19,4 9,9

Maradi 15-49 1372 8,0 6,0

Tahoua 15-49 1293 11,7 5,4

Tillabéri 15-49 888 17,4 12,4

Enquête Démographique

et de Santé et à Indicateurs Multiples du

Niger (EDSN-MICS-III)

2006 (INS et Macro

International Inc., 2007)

Zinder 15-49 1 205 10,3 4,4

Total 15-49 1 360 17,1 n.d.

Résidence

Urbaine 15-49 162 5,6 n.d.

Rurale 15-49 1 198 18,7 n.d.

Région

Agadez 15-49 216 28,1 n.d.

Agadez CU2 - - - -

Diffa 15-49 n.d. n.d. n.d.

Dosso 15-49 198 22,4 n.d.

Maradi 15-49 356 11,7 n.d.

Niamey - - - -

Tahoua 15-49 258 20,9 n.d.

Tillabéri 15-49 209 27,6 n.d.

Enquête à Indicateurs Multiples de la fin de la

décennie (MICS2) 2000

(RdN et UNICEF, 2000)

Zinder 15-49 245 12,3 n.d.

¹ Durant la dernière grossesse des femmes ayant eu une naissance dans les 5 ans précédant l'enquête pour l’EDSN-MICS-III (2006). Pour MICS2 (2000), les données concernent des femmes ayant eu une naissance dans les 12 mois précédant l’enquête. 2 Agadez Centre Urbain n.d. : non disponible - : effectif insuffisant Au Niger, la principale cause de carence en vitamine A est l’alimentation pauvre en produits d’origine animale (beurre, oeufs, lait, viande), produits riches en rétinol – forme facilement absorbable de la vitamine A –, et en fruits et légumes riches en bêtacarotène (légume-feuilles vert foncé, mangue, papayes, etc.). Les disponibilités en fruits et légumes ont augmenté depuis plusieurs décennies mais restent encore limitées (FAO, FAOSTAT). Les produits d’origine animale, riches en vitamine A facilement absorbable, sont peu disponibles et leur coût généralement élevé constitue un frein à la consommation des ménages. On constate que les disponibilités en lait diminuent régulièrement depuis plusieurs décennies. La chute des disponibilités en lait est notamment liée à une réduction considérable (près de 50%) du cheptel nigérien (bovins et caprins principalement) durant les périodes de sécheresse des années 70 et 80 (FAO, FAOSTAT ; RdN et

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SNU, 1999). La perte du bétail a eu pour corollaire une baisse des revenus des éleveurs, accentuée par l’actuelle détérioration des termes de l’échange bétail contre céréales (RdN et SNU, 1999 ; USAID et FEWS NET, 2006). Les possibilités d’autoconsommation et d’achat de produits laitiers ont donc été réduites pour de nombreux ménages. Les principales sources de vitamine A dans l’alimentation nigérienne proviennent donc d’aliments d’origine végétale, qui contiennent des bêtacarotènes dont la biodisponibilité est très inférieure à celle du rétinol. De plus, l’utilisation des bêtacarotènes est médiocre lorsque l’alimentation est pauvre en graisses, ce qui est le cas au Niger, particulièrement en milieu rural (FAO, 2001). La diversification alimentaire est indispensable pour lutter efficacement et durablement contre la carence en vitamine A. Néanmoins, il est s’avère difficile de corriger totalement la carence en vitamine A uniquement par l’alimentation dans les pays, comme le Niger, où les populations consomment essentiellement des produits d’origine végétale, en raison de la faible biodisponibilité des bêtacarotènes (IVACG, 2002). La supplémentation en vitamine A des mères et des jeunes enfants reste donc une intervention indispensable, du moins à moyen terme, dans un pays comme le Niger, où la carence en vitamine A est un problème de santé publique et où la mortalité infanto-juvénile est très élevée.

Supplémentation en vitamine A

Trois enquêtes nationales fournissent des données sur la supplémentation en vitamine A des enfants et des mères : l’EDSN-MICS-III de 2006, MICS2 de 2000 et l’EDSN-II de 1998, cette dernière apportant des résultats sur la supplémentation des enfants uniquement (INS et Macro International Inc., 2007; RdN et UNICEF, 2000 ; Attama et al., 1998). Selon l’enquête la plus récente (EDSN-MICS-III), 70% des enfants de 6 à 59 mois ont reçu un supplément de vitamine A dans les 6 mois précédant l’enquête, les données étant basées sur les déclarations des mères. Si les disparités par sexe ne sont pas marquées, il y a des différences plus sensibles selon le milieu de vie. En milieu urbain, 78% des enfants ont bénéficié d’une supplémentation contre 68% en milieu rural. Dans les régions d’Agadez, de Dosso et de Tillabéri, plus de 80% des enfants ont reçu un supplément. En revanche, dans les régions de Maradi et de Zinder, la couverture de supplémentation est la plus faible (61% dans chacune de ces régions) (INS et Macro International Inc., 2007). La couverture de la supplémentation en vitamine A des enfants de 6 à 59 mois a augmenté, passant de 59% en 2000 à 70% en 2006 (INS et Macro International Inc., 2007; RdN et UNICEF, 2000). L’EDSN-II de 1998 portant sur une tranche d’âge d’enfants différente, il n’est pas possible de la comparer aux deux autres enquêtes. On peut remarquer en particulier que les régions de Tillabéri et de Zinder, régions où la supplémentation était particulièrement basse en 2000 (respectivement 33% et 32%), ont considérablement augmenté leur couverture puisqu’en 2006, respectivement 83% et 61% des enfants ont bénéficié d’une supplémentation dans ces deux régions (RdN et UNICEF, 2000 ; INS et Macro International Inc., 2007). Les efforts de lutte contre la carence en vitamine A ont été menés conjointement par l’OMS, l’UNICEF et le Gouvernement du Niger, avec notamment un programme conjoint d’appui à la nutrition (1984-1990) comportant la supplémentation en vitamine A pour les enfants de plus de 6 mois, les mères en post-partum immédiat et les enfants de moins de 6 mois dont la mère n’a pas bénéficié d’une supplémentation. Le programme conjoint a été mis en place progressivement entre 1984 et 1990. Dans les années 90, le Niger avait le taux de mortalité infanto-juvénile le plus élevé au monde et ce taux ne montrait aucune diminution depuis 25 ans. En 1997, la réduction des niveaux de mortalité devient une priorité et la lutte contre la carence en vitamine A entre dans le cadre des objectifs nationaux pour la survie de l’enfant (Aguayo, 2003). En 1997, le Niger devenait ainsi l’un des premiers pays d’Afrique à intégrer avec succès la supplémentation en vitamine A aux Journées Nationales de Vaccination (JNV) contre la polio. Le défi consistait alors à assurer l’administration d’une deuxième dose annuelle de vitamine A à tous les enfants, défi relevé depuis 1999 dans le cadre des Journées Nationales des Micronutriments (JNM). La combinaison de ces deux événements (JNV et JNM) permet d’assurer une couverture de supplémentation plus large et plus efficace (Aguayo, 2003).

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En ce qui concerne les mères, la supplémentation en vitamine A pendant le post-partum reste encore largement insuffisante. Selon l’EDSN-MICS-III, elle est estimée à 22% en 2006. Les femmes vivant en milieu urbain ont davantage profité de cette supplémentation (33% contre 20% en milieu rural). La région de Tillabéri a une proportion particulièrement faible de femmes ayant eu un supplément en vitamine A (12%) (INS et Macro International Inc., 2007). C’est dans cette région également que la proportion de femmes ayant souffert de cécité nocturne durant la grossesse est la plus élevée (12%) (INS et Macro International Inc., 2007). La couverture de supplémentation en vitamine A des mères reste limitée et on peut conclure qu’elle a peu augmenté, passant seulement de 16% en 2000 à 22% en 2006, même si les méthodes de sélection des femmes sont légèrement différentes entre ces deux enquêtes (voir tableau 22) (RdN et UNICEF, 2000 ; INS et Macro International Inc., 2007).

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Tableau 22 : Supplémentation en vitamine A des enfants et des mères

Enfants Mères

Nom et date de l'enquête

(Références)

Caractéristiques des sujets Age

(mois) Sexe

Effectif d'enfants

Pourcentage d'enfants ayant

reçu des suppléments de vit,A dans les 6 mois précédant

l'enquête

Age (années)

Effectif de mères¹

Pourcentage de mères ayant reçu

des suppléments de vit, A dans les 2 mois

postpartum

Total 6-59 M/F 7 683 69,6 15-49 6 301 22,2

Sexe

6-59 M 3 915 70,9

6-59 F 3 767 68,3

Résidence

Urbaine 6-59 M/F 1 232 77,7 15-49 975 33,4

Rurale 6-59 M/F 6 451 68,1 15-49 5 326 20,2

Région

Niamey 6-59 M/F 483 71,3 15-49 396 29,0

Agadez 6-59 M/F 178 86,4 15-49 137 31,5

Diffa 6-59 M/F 196 73,2 15-49 146 36,7

Dosso 6-59 M/F 1 065 86,8 15-49 864 25,2

Maradi 6-59 M/F 1 712 60,7 15-49 1 372 18,5

Tahoua 6-59 M/F 1 527 64,5 15-49 1 293 29,8

Tillabéri 6-59 M/F 1 019 82,9 15-49 888 11,8

Enquête

Démographique et de Santé et à Indicateurs multiples du Niger (EDSN/MICS III)

2006 (INS et Macro

International Inc., 2007)

Zinder 6-59 M/F 1 503 60,8 15-49 1 205 18,8

Total 6-59 M/F 4 474 58,8 15-49 1 360 15,8

Sexe

6-59 M 2 318 59,7

6-59 F 2 151 57,9

Résidence

Urbaine 6-59 M/F 596 62,3 15-49 162 27,8

Rurale 6-59 M/F 3 877 58,3 15-49 1 198 14,2

Région

Niamey 6-59 M/F 181 51,6 - - -

Agadez 6-59 M/F 824 61,7 15-49 216 19,4

Agadez CU2 6-59 M/F 162 74,7 - - -

Diffa - - - - - - -

Dosso 6-59 M/F 662 68,7 15-49 198 30,2

Maradi 6-59 M/F 1 235 66,5 15-49 356 10,0

Tahoua 6-59 M/F 795 81,1 15-49 258 13,5

Tillabéri 6-59 M/F 711 33,1 15-49 209 14,1

Enquête à Indicateurs Multiples de la fin de la

décennie (MICS2) 2000

(RdN et UNICEF, 2000)

Zinder 6-59 M/F 673 32,0 15-49 234 9,8

¹ Pour l’EDSN-MICS-III (2006), l’échantillon se compose de femmes qui ont eu une naissance dans les 5 années précédant l'enquête. Pour les femmes ayant eu 2 naissances ou plus durant cette période de 5 ans, les données concernent la naissance la plus récente. Pour MICS2 (2000), l’échantillon se compose de femmes qui ont eu une naissance dans les 12 mois précédant l'enquête. 2 : Agadez Centre Urbain - : effectif insuffisant

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Anémie ferriprive

Prévalence de l’anémie

Seule l’enquête EDSN-MICS-III de 2006 évalue la prévalence de l’anémie chez les enfants d’âge préscolaire au niveau national (INS et Macro International Inc., 2007). En 2006, la prévalence de l’anémie parmi les enfants âgés de 6 à 59 mois atteint 84% (INS et Macro International Inc., 2007). D’après la classification de l’OMS, cette prévalence est classée comme « sévère » indiquant que l’anémie est un problème majeur de santé publique au Niger (OMS, 2001b). L’anémie est considérée comme légère si le taux d’hémoglobine se situe entre 10,0 et 10,9 g/dL, modérée si cette valeur se situe entre 7,0 et 9,9 g/dL et sévère si le taux d’hémoglobine est inférieur à 7,0 g/dL (OMS, 2001b). Selon cette classification, 21% des enfants nigériens de moins de 5 ans souffrent d’anémie légère, 56% d’anémie modérée et 7% souffrent d’anémie sévère. Les résultats (prévalence de tous niveaux d’anémie) ne font apparaître aucun écart entre les sexes ; par contre des écarts sont observés selon les milieux de résidence (85% en milieu rural et 78% en milieu urbain), et selon les régions (75% à Diffa, 78% à Tillabéri et plus de 80% dans les autres régions) (INS et Macro International Inc., 2007). L’absence de données précédentes ne permet pas d’évaluer les tendances de l’anémie des jeunes enfants. Tableau 23 : Prévalence de l’anémie chez les enfants d’âge préscolaire

Pourcentage d'enfants avec Nom et date de l'enquête

(Référence) Caractéristiques

des sujets Age (mois)

Sexe Effectif Toute anémie (Hb<11,0 g/dL)

Anémie sévère (Hb<7,0 g/dL)

Total 6-59 M/F 3 732 83,9 7,1

Sexe

6-59 M 1 906 84,2 7,4

6-59 F 1 826 83,6 6,7

Age

6-9 M/F 314 88,3 6,1

10-11 M/F 121 88,7 5,4

12-23 M/F 802 92,3 11,3

24-35 M/F 852 85,1 9,7

36-47 M/F 911 80,9 4,5

48-59 M/F 732 74,3 3,4

Résidence

Urbaine 6-59 M/F 563 77,7 5,3

Rurale 6-59 M/F 3 169 85,0 7,4

Région

Niamey 6-59 M/F 215 80,4 6,7

Agadez - - - - -

Diffa 6-59 M/F 104 75,0 3,4

Dosso 6-59 M/F 546 88,3 9,4

Maradi 6-59 M/F 884 85,5 6,8

Tahoua 6-59 M/F 771 86,9 10,1

Tillabéri 6-59 M/F 384 77,6 5,9

Enquête Démographique

et de Santé et à Indicateurs Multiples du

Niger (EDSN-MICS-III)

2006 (INS et Macro

International Inc., 2007)

Zinder 6-59 M/F 764 81,3 3,7

Hb: Hémoglobine - : effectif insuffisant

Actuellement, il n’y a pas de données sur la prévalence de l’anémie chez les enfants d’âge scolaire et les adolescents. La prévalence de l’anémie chez les femmes adultes est documentée par les résultats de l’EDSN-MICS-III de 2006 (INS et Macro International Inc., 2007). Selon cette enquête, 46% des femmes en âge de procréer sont atteintes d’anémie. La prévalence en fonction de la sévérité de l’anémie

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montre que 32% des femmes souffrent d’anémie légère, 13% souffrent d’anémie modérée et 1% d’anémie sévère9 (INS et Macro International Inc., 2007). On constate des écarts de prévalence de l’anémie entre les milieux de résidence et entre les régions. La prévalence est de 39% en milieu urbain et de 47% en milieu rural (tableau 24). Au niveau régional, on distingue deux groupes de régions : celui où la prévalence de l’anémie est élevée (plus de 40%) qui comprend les régions de Zinder, de Maradi, d’Agadez et de Tahoua, et le groupe où la prévalence est sensiblement plus faible, qui comprend les régions de Diffa et de Dosso, de Tillabéri et de Niamey (INS et Macro International Inc., 2007). Il y a peu de variations de la prévalence de l’anémie en fonction de l’âge des femmes. Selon le statut physiologique, la prévalence est significativement plus élevée chez les femmes enceintes (61%) que chez les femmes allaitantes (42%) ou non enceintes et non allaitantes (43%) (INS et Macro International Inc., 2007). Chez les femmes enceintes, l’anémie peut avoir des conséquences importantes sur le déroulement et l’issue de la grossesse. L’anémie augmente les risques de mortalité maternelle ainsi que les risques de retard de croissance intra-utérin et d’accouchement avant terme, principales causes d’un faible poids de naissance de l’enfant (Scholl et al., 1992 ; Rasmussen, 2001). L’allaitement ne semble pas augmenter le risque d’anémie d’une manière significative, la prévalence chez les femmes allaitantes étant identique à celles des femmes qui ne sont ni enceintes ni allaitantes (INS et Macro International Inc., 2007). Tableau 24 : Prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de procréer

Pourcentage de femmes avec

Nom et date de l'enquête (Référence)

Caractéristiques des sujets Age

(années) Effectif

Toute anémie (femmes enceintes Hb<11,0 g/dL ; femmes non enceintes

Hb<12,0 g/dL)

Anémie sévère (femmes enceintes

Hb<7,0 g/dL ; femmes non

enceintes Hb<8,0 g/dL)

Total 15-49 4 308 45,6 1,4

Age

15-19 785 46,6 1,3

20-24 801 44,6 1,3

25-29 815 41,3 1,3

30-34 638 47,0 0,9

35-39 549 48,2 1,8

40-44 418 49,8 2,8

45-49 301 43,4 1,0

Statut physiologique

Enceinte 15-49 627 61,3 2,7

Allaitante 15-49 1 662 42,3 1,1

Non-enceinte/ non-allaitante 15-49 2 019 43,4 1,3

Résidence

Urbaine 15-49 843 38,8 0,9

Rurale 15-49 3 465 47,2 1,6

Région

Niamey 15-49 373 37,0 0,7

Agadez 15-49 100 48,1 2,3

Diffa 15-49 108 40,4 1,2

Dosso 15-49 653 40,4 1,1

Maradi 15-49 867 48,7 1,2

Tahoua 15-49 929 47,8 0,7

Tillabéri 15-49 482 38,3 0,4

Enquête Démographique

et de Santé et à Indicateurs multiples du

Niger (EDSN-MICS-III)

2006 (INS et Macro

International Inc., 2007)

Zinder 15-49 797 52,5 3,7

Hb: Hémoglobine

9 Les femmes enceintes avec un taux d'hémoglobine <7,0 g/dL et les femmes non enceintes avec un taux <8,0 g/dL ont une anémie sévère; les femmes enceintes avec un taux de 7,0-9,9 g/dL et les femmes non enceintes avec un taux de 8,0-9,9 g/dL souffrent d'anémie modérée ; les femmes enceintes avec un taux de 10,0-10,9 g/dL et les femmes non enceintes avec un taux de 10,0-11,9g/dL souffrent d'anémie légère.

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Chez les hommes adultes, selon les résultats de l’EDSN-MICS-III, la prévalence de l’anémie (taux d’hémoglobine <13,0 g/dL) est de 24% en 2006. On observe notamment une plus forte prévalence de l’anémie en milieu rural qu’en milieu urbain, ainsi que dans les régions de Dosso, Maradi et Tillabéri par rapport aux autres régions (tableau 25) (INS et Macro International Inc., 2007). Tableau 25 : Prévalence de l’anémie chez les hommes adultes

Pourcentage d'hommes avec

Nom et date de l'enquête (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Effectif Toute anémie

(Hb<13,0 g/dL)

Anémie sévère (Hb<9,0 g/dL)

Total 15-59 2919 24,1 1,0

Résidence

Urbaine 15-59 696 17,8 1,4

Rurale 15-59 2 222 26,0 0,9

Région

Niamey 15-59 322 17,9 1,5

Agadez - - - -

Diffa - - - -

Dosso 15-59 375 25,5 1,0

Maradi 15-59 618 30,3 0,8

Tahoua 15-59 551 23,9 1,1

Tillabéri 15-59 298 26,9 0,8

Enquête Démographique

et de Santé et à Indicateurs Multiples du

Niger (EDSN-MICS-III)

2006 (INS et Macro

International Inc., 2007)

Zinder 15-59 602 21,0 1,1

Hb: Hémoglobine - : effectif insuffisant

L’analyse des disponibilités et de la consommation alimentaires au Niger suggère un régime alimentaire pauvre en fer : en effet, la biodisponibilité du fer des céréales, constituants largement prédominants de l’alimentation nigérienne est faible, et la consommation de produits d’origine animale, riches en fer héminique de biodisponibilié élevée, est très limitée. De plus, les phytates et les composés phénoliques contenus dans le sorgho et le mil sont des inhibiteurs de l’absorption du fer (OMS, 2001b; FAO, 1995b). En parallèle à la carence en fer du régime alimentaire, le paludisme, qui sévit de façon endémique au Niger, et d’autres parasitoses, peuvent également être des facteurs importants d’anémie. Les parasitoses qui peuvent sévir au Niger sont peu documentées. Cependant, le Niger a lancé un Programme National de Lutte contre la Bilharziose (ou schistosomiase) et les helminthiases (PNLBG) en octobre 2004 (OMS, 2006d). Ce programme vise à traiter (praziquantel et albendazole) les enfants d’âge scolaire et les groupes vulnérables à risque, en assurant progressivement une couverture géographique nationale (OMS, 2006d et 2006e).

Interventions pour lutter contre l’anémie ferriprive

Au Niger, la seule intervention actuellement en cours pour lutter contre l’anémie ferriprive est la supplémentation en fer des femmes enceintes. Le protocole en vigueur est la prise de fer sous forme de comprimés ou de sirop à partir du deuxième trimestre de grossesse et jusqu'à quarante jours après l’accouchement. Deux enquêtes nationales documentent la supplémentation en fer des mères pendant la grossesse : l’EDSN-MICS-III de 2006 et l’EDSN-II de 1998 (INS et Macro International Inc., 2007 ; Attama et al., 1998). Selon l’EDSN-MICS-III, 44% des mères ont pris des comprimés de fer ou du sirop durant la grossesse (mères ayant eu une naissance dans les 5 années précédant l’enquête). La proportion de mères ayant bénéficié de cette supplémentation est significativement plus élevée en milieu urbain (66%) qu’en milieu rural (40%). Les régions de Maradi et de Zinder ont la plus faible proportion de femmes ayant pris du fer pendant la grossesse et c’est également dans ces deux régions que la prévalence d’anémie chez les femmes est la plus élevée (INS et Macro International Inc., 2007).

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Profil Nutritionnel du Niger - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2009 61

La comparaison de ces données avec celles de l’EDSN-II de 1998 révèle que des progrès significatifs dans la supplémentation en fer des femmes enceintes ont été réalisés. En 1998, seules 11% des femmes avaient pris un supplément de fer pendant leur grossesse (l’échantillon se composant de femmes ayant eu une naissance dans les 3 années précédant l’enquête). En 2006, la supplémentation touche quatre fois plus de femmes enceintes (l’échantillon se composant de femmes ayant eu une naissance dans les 5 années précédant l’enquête) (INS et Macro International Inc., 2007 ; Attama et al., 1998). Les efforts doivent cependant être soutenus et élargis, en particulier en milieu rural. Tableau 26: Supplémentation en fer : Pourcentage de mères ayant pris des comprimés de fer ou du sirop durant la grossesse

Nom et date de l'enquête (Référence)

Caractéristiques des sujets

Effectifs de mères ayant une naissance dans les 5 années

précédant l'enquête

Pourcentage ayant pris des comprimés de fer ou du sirop durant la grossesse

Total 6 301 43,7

Résidence

Urbaine 975 66,4

Rurale 5 326 39,5

Région

Niamey 396 67,6

Agadez 137 58,8

Diffa 146 43,2

Dosso 864 60,4

Maradi 1 372 33,7

Tahoua 1 293 42,6

Tillabéri 888 45,8

Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs

Multiples du Niger (EDSN-MICS-III)

2006 (INS et Macro International

Inc., 2007)

Zinder 1 205 33,0

Nom et date de l'enquête (Référence)

Caractéristiques des sujets

Effectifs de mères ayant une naissance dans les 3 années

précédant l'enquête

Proportion de naissances dont la mère a reçu des comprimés de fer pendant la grossesse

Total 5 007 10,8

Résidence

Urbaine 792 24,8

Rurale 4 214 8,2

Région

Niamey 274 30,7

Dosso 565 8,5

Maradi 1 254 11,6

Tahoua/Agadez 934 11,9

Tillabéri 790 7,9

Enquête Démographique et

de Santé, Niger 1998 (EDSN-II)

1998 (Attama et al., 1998)

Zinder/Diffa 1 189 7,5

En parallèle à la supplémentation en fer des femmes enceintes, d’autres actions de lutte contre l’anémie ferriprive – fortification en fer des aliments, par exemple - pourraient être développées, notamment en direction des enfants d’âge préscolaire.

Autres carences en micronutriments Les autres carences en micronutriments sont très peu documentées au Niger. Seule une étude locale réalisée dans l’arrondissement de Ouallam (département de Tillabéri) renseigne sur le risque de carence en zinc chez les jeunes enfants. Cette étude, réalisée en 1994-96 (3 passages), a évalué la consommation alimentaire (par pesée) de 60 enfants sevrés, âgés de 2 à 4 ans. Les résultats révèlent que l’apport moyen en zinc était particulièrement faible, n’atteignant que 41 à 55% de l’apport de sécurité recommandé. La proportion d’enfants à risque de carence en zinc était estimée entre 85% (lors des deux premiers passages) et 100% (lors du troisième

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passage) (Tarini et al., 1999). La carence en zinc a un impact négatif sur de nombreuses fonctions biologiques, en particulier la croissance et le système immunitaire (IZiNCG, 2004). Au regard de la forte prévalence de retard de croissance chez les enfants d’âge préscolaire et des fortes prévalences d’anémie, le risque de carence en zinc est élevé au Niger (IZiNCG, 2004). Une étude nationale est cependant nécessaire pour évaluer la sévérité de cette carence.

II.7 Politiques et programmes visant à améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire

Après la décennie 1960-70 qui n’a connu qu’une seule année de crise alimentaire, la famine de 1973-74 a été le premier révélateur de la précarité de la situation alimentaire du pays. La décennie 1974-84 a été, par conséquent, consacrée à la réalisation de grands projets de développement rural intégrés avec un accent particulier sur l’augmentation des productions et l’obtention de l’autosuffisance alimentaire. L’Etat est intervenu sur les approvisionnements alimentaires à travers la fixation des prix, la mise en œuvre d’instruments publics de commercialisation, de régulation du marché et de constitution de stocks publics. Une politique de prix bas a été pratiquée pour les approvisionnements urbains tandis que des programmes alimentaires ciblés ont été mis en œuvre au profit des groupes vulnérables en zones d’insécurité alimentaire, sous forme notamment d’aide d’urgence et de banques de céréales (RdN, 2006). Cependant, le constat fait au milieu des années 1980 était amer : la politique agricole se révélait largement inefficace, les objectifs visés étaient loin d’être atteints et les grands projets agricoles devenaient une charge difficile à supporter pour l’Etat. En 1983-85, une grande sécheresse a provoqué un important déficit alimentaire. Depuis lors les paysans nigériens n'ont jamais pu retrouver une situation d'équilibre alimentaire durable (Yayé et Gado, 2006). Suite à cette crise, la politique d’autosuffisance alimentaire a fait place au concept de sécurité alimentaire. Ce nouveau concept se veut plus large, englobant à la fois la production nationale, les importations commerciales et l’aide alimentaire. Le gouvernement s’est alors orienté vers une politique de libéralisation, allant dans le sens d’une plus grande responsabilisation des producteurs ruraux: libéralisation du commerce des céréales et des prix (1986-87), suppression des monopoles (suppression du celui de l’OPVN en 1984), suppressions des subventions aux intrants, etc. (Yayé et Gado, 2006 ; RdN, 2006). La libéralisation, combinée à des systèmes d’information sur les marchés de céréales et de bétail, devaient permettre aux opérateurs et aux consommateurs de bénéficier du dynamisme du secteur privé tout en préservant un certain contrôle de la part de l’Etat (RdN, 2006). Cependant, la persistance de l’insécurité alimentaire a conduit l’Etat à élaborer un certain nombre de nouvelles stratégies (RdN, 2006). Au début des années 1990, le document Principes Directeurs pour une Politique de Développement Rural (PDPDR) a été élaboré, mettant notamment l’accent sur les insuffisances d’ordre institutionnel en matière de sécurité alimentaire et l’absence d’un système d’information. Entre 1992 et 2000, de nombreux documents de politique et stratégie alimentaire découleront de l’application du PDPDR, notamment la Stratégie Opérationnelle de Sécurité Alimentaire (SOSA, 2000), le Programme Complet de Sécurité Alimentaire (PCSA, 2000) et la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNA, 2001) (Yayé et Gado, 2006). La Stratégie Opérationnelle de Sécurité Alimentaire (SOSA), adoptée en 2000, repose sur deux axes : un axe d’amélioration durable de la sécurité alimentaire, centré sur le développement du secteur agro-pastoral et alimentaire, et un axe de prévention et d’atténuation des crises alimentaires. Elle prend donc en compte à la fois l’insécurité alimentaire conjoncturelle et l’insécurité alimentaire chronique (RdN, 2006). Le Programme Complet de Sécurité Alimentaire (PCSA 2000) est un programme cadre de lutte contre l’insécurité alimentaire conçu pour intervenir à deux niveaux : dans les zones à haute potentialité productive et dans les zones à risque majeur en faveur des groupes les plus vulnérables. La Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNA, 2001) découle du cadre national de stratégie alimentaire adopté par les pays membres du CILSS : «L’objectif à l’horizon 2015 est d’assurer à tous les Nigériens, à tout moment, l’accès aux aliments nécessaires pour mener une vie saine active en créant les conditions d’une sécurité alimentaire structurelle durable et en renforçant la capacité de la région en matière de prévention et de gestion des crises alimentaire» (Yayé et Gado, 2006). En ce qui concerne la politique nationale de prévention et de gestion des crises, au niveau opérationnel et pour la gestion du court terme, les décisions sont prises au niveau du Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (DNPGCA). Le DNPGCA met en oeuvre deux dispositifs : le stock national de réserve, comprenant un stock physique (stock national

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de sécurité) et un stock financier (Fonds de Sécurité Alimentaire), et le Fonds Commun des Donateurs (RdN, 2006). Lors de la mise en place du DNPGCA (1998), l’OPVN, structure créée en 1970, se voit confier pour principale mission la maintenance du stock national de sécurité. C’est avec le stock national que les autorités nationales doivent faire face à la situation alimentaire en cas de crise en attendant l’intervention de la communauté internationale. Jusqu’en 2003, son volume théorique était de 80 000 t, constitué pour moitié de stock physique et pour moitié de stock financier. Mais pendant la crise alimentaire de 2004-2005, il était de l’ordre 30 000 t pour un besoin de 80 000 t. Parmi les causes structurelles à l’origine de la crise de 2004-2005, l’insuffisance des stocks de réserve au cours des dernières années a joué un rôle déterminant (Yayé et Gado, 2006). La réponse de la communauté internationale est toujours déterminante dans la gestion des crises alimentaires au Niger. Mais l’implication croissante de la société civile dans la prévention et la gestion des crises alimentaires témoigne de la nécessité d’un renforcement des capacités locales pour une gestion plus souveraine de l’insécurité alimentaire (Yayé et Gado, 2006). En ce qui concerne les stratégies de lutte contre la malnutrition, et en faveur de l’hygiène et de la salubrité des aliments, un ensemble de programmes et d’interventions ont été mis en œuvre au cours de la dernière décennie. Certaines de ces interventions, au niveau communautaire, ont démontré des succès notables dans les zones couvertes, cependant la couverture géographique est en général très restreinte. On peut citer comme exemples la surveillance de la croissance par les équipes villageoises, la supplémentation systématique de certains groupes cibles pour la lutte contre les carences en micronutriments, ou encore les banques céréalières (RdN, 2006). Dans l’ensemble, même s’il y a eu une approche plutôt préventive dans la majorité des interventions mises en œuvre, le manque d’efficacité et de synergie ainsi que la faible couverture de ces interventions et un financement limité n’ont pas permis une réduction tangible de la malnutrition au niveau national. En 1992, un document de Politique Nationale d’Alimentation et de Nutrition a été élaboré. Finalement ce document a été révisé et adopté en octobre 2006 (RdN, 2006). Les principaux programmes définis dans la politique nationale sont la diversification de la production alimentaire et l’amélioration de sa valeur nutritionnelle ; la lutte contre la malnutrition et les carences spécifiques; la prise en charge des personnes défavorisées sur le plan socio-économique et vulnérables sur le plan nutritionnel ; la promotion de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ; l’évaluation, l’analyse et la surveillance de la situation alimentaire et nutritionnelle et le renforcement des capacités et suivi évaluation (RdN, 2006). De 1992 à 1997, l’analyse du fonctionnement et de la pérennité des structures de récupération nutritionnelle a fait l’objet de divers travaux et d’ateliers de nutrition avec la réalisation d’un premier guide de nutrition adapté au Niger (RdN, 2006). D’autre part, suite à la crise alimentaire de 2005, un protocole national de prise en charge de la malnutrition a été élaboré puis révisé en octobre 2006. Ce protocole est devenu protocole national de prévention et de prise en charge (RdN, 2006). Dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement, le document stratégique de réduction de la pauvreté du Niger révisé pour 2008-2012 se donne pour objectifs une réduction du taux de mortalité infanto juvénile à 108‰, du taux de malnutrition à 24% (insuffisance pondérale) et l’obtention d’une couverture des besoins nationaux en céréales du pays d’au moins 110% (RdN, 2007).

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Liste des références

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