Prévention des déchets en entreprise (Juillet 2017) 1

PRÉVENIR C’EST RÉDUIRE !

Afin de diminuer ses coûts de gestion mais aussi son impact environnemental, il est important pour une entreprise de mettre en place des mesures dites "de prévention" qui consistent à adopter des comportements et des attitudes éco-responsables. La prévention englobe l’ensemble des actions visant à réduire la quantité et/ou la nocivité des déchets. Elle agit en suivant le principe : le meilleur déchet est celui qui n’existe pas ! En effet, un déchet qui n’est pas produit est un déchet pour lequel les opérations de manutention, de stockage et de gestion administrative sont inexistantes, avec l’avantage certain d’un gain environnemental et économique. Cela peut être effectué de deux manières :

Par de la prévention quantitative qui vise à prévenir l'apparition de déchets et par conséquent à réduire la quantité de déchets générés en amont ;

Par de la prévention qualitative qui a un double objectif : d’une part, minimiser la nocivité des déchets produits en réduisant à la source les teneurs en substances nocives, et d’autre part, améliorer le caractère valorisable et/ou recyclable des déchets produits.

En considérant l’ensemble du cycle de vie des produits, la prévention s’applique donc en amont des difficultés que peuvent poser les déchets une fois générés. A travers cette brochure, vous trouverez 5 pistes de travail en matière de prévention des déchets au sein d’une entreprise. Ce document comprend également des exemples concrets, des témoignages d’entreprises et des sources d’informations complémentaires.

Bonne route sur la piste des améliorations !

#1 ACHETER AUTREMENT

Il s'agit du premier niveau auquel une entreprise se doit d'agir. Adopter une politique d’achats responsables peut permettre, non seulement d’éviter des déchets inutiles, mais aussi de limiter l'utilisation de produits dangereux… avec, au final, moins de déchets dangereux générés. Opter pour des solutions alternatives aux produits dangereux, c'est aussi réduire les risques pour le personnel lors de la manipulation des produits… en plus bien évidemment de limiter les impacts environnementaux de l'entreprise.

Autant d'avantages dont il faut tenir compte lors de l'achat même si, à première vue, ces alternatives semblent plus chères.

PRÉVENTION DES DÉCHETS EN ENTREPRISE Création du document : Juillet 2017

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QUELQUES IDÉES À METTRE EN OEUVRE

Choisir des produits dans des conditionnements adaptés aux consommations :

o en vrac ou en grands conditionnements dès que possible pour réduire les déchets d’emballages

o en plus petits conditionnements avec une bonne gestion des stocks pour les produits moins utilisés ou périssables afin d'éviter de devoir jeter des produits périmés (ce qui constituerait une double dépense : leur achat et leur élimination)

Envisager une solution "all in one" où le fournisseur reprend le conditionnement et/ou le produit usagé en fin de vie (huile, batterie…)

Privilégier les produits plus respectueux de l’environnement tels que :

o les dégraissants sans solvants o les peintures à l'eau o les lubrifiants non dangereux (sans pictogrammes de danger) o les détergents "écologiques" o les fournitures de bureau "vertes" (colle, correcteur,

papier, toner…) o …

Penser au "leasing" ou à la location :

o utiliser des chiffons lavables et réutilisables à la place de chiffons jetables

o choisir des imprimantes/copieurs qui offrent un service de maintenance et de reprise des consommables ainsi que de l’appareil en fin de vie

o …

Privilégier les emballages réutilisables (euro-palettes, conditionnement consignés, etc.) Dans ce sens, un dialogue avec les fournisseurs s’avère indispensable afin d’identifier les matières premières qui peuvent être techniquement et qualitativement livrées dans des récipients réutilisables.

BON À SAVOIR

Ce genre d'action ne peut être mené que si le service achat de l'entreprise est responsabilisé et sensibilisé à ces alternatives (l'éventuel surcoût à l'achat doit être mis en correspondance avec la diminution des coûts de gestion par la suite et de la diminution des procédures administratives).

La mention "Écolabel européen" est le gage d'un produit ou service dont l’incidence sur l’environnement et la santé humaine est réduite, comme par exemple en limitant la présence de substances nocives ou en réduisant les déchets d’emballage.

En fonction des produits il existe bien d'autres labels spécifiques pour vous aider dans vos choix, citons Blue Angel ou Nordic Swan pour le papier notamment.

Lien utile : http://ec.europa.eu/environment/ecolabel/

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#2 PRODUIRE AUTREMENT

De nombreuses actions de prévention des déchets peuvent être menées au niveau des zones de production. Même si, à ce stade, les contraintes techniques peuvent être importantes, toutes les actions ne nécessitent pas forcément de grands investissements. Elles sont bien souvent le fruit d'une réflexion et d'une remise en question du mode de fonctionnement et consistent parfois en un simple réglage de machine… ou d'une modification des comportements des opérateurs.

Le but ? Eviter les pertes ou rebuts de production, limiter l’impact sur l’environnement et assurer une utilisation parcimonieuse des ressources.

QUELQUES IDÉES À METTRE EN OEUVRE

Optimiser les équipements :

o Régler les machines pour réduire les rebuts ou les quantités nécessaires à l'amorçage

o Mieux programmer les productions afin de limiter les nettoyages et les pertes de matières (des logiciels de découpe permettent par exemple d’optimiser le nombre de pièces fabriquées par plaque de matière première)

o Assurer une maintenance régulière de manière à éviter les pannes à l’origine de rebuts

Limiter les gaspillages en utilisant les quantités adéquates de produits, de matières ou d’emballages

BON À SAVOIR

Afin d’identifier les actions les plus pertinentes, une connaissance précise des différentes étapes du procédé et des processus générateurs de déchets (types de déchets, lieux de production, quantités…) s’avère indispensable.

Par ailleurs, il est aussi primordial d’informer et former les opérateurs afin qu’ils maîtrisent au mieux les adaptations de process. De même, une implication des différentes parties prenantes (clients, fournisseurs…) peut s'avérer très utile dans ce genre de projet.

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#3 LE PAPIER AUTREMENT

A l'ère de l'informatique et de la numérisation, la quantité de papier consommée reste toujours aussi importante. Pourtant, de nombreux gestes simples peuvent être adoptés pour limiter de manière significative les consommations de papier.

Cela tient principalement au comportement des utilisateurs et aux mauvaises habitudes qu'il faut changer, mais ici aussi certaines actions peuvent dépendre d'une stratégie d'entreprise.

QUELQUES IDÉES À METTRE EN OEUVRE

Au niveau organisationnel :

o Opter pour du papier avec un grammage plus faible o Installer des imprimantes mutualisées par

étage/service/département o Adapter le matériel d’impression afin de prévoir un système

de confirmation pour valider les impressions au niveau des copieurs (badge, code…)

o Paramétrer par défaut les imprimantes avec les options recto/verso, noir et blanc, mode brouillon

o Mettre en place une politique interne de dématérialisation (privilégier les courriers, notes de services, procédures, factures, appels d’offres, magazines et autres documents administratifs sous format électronique)

Au niveau des utilisateurs :

o Imprimer de manière responsable (imprimer ce qui est essentiel, privilégier l’impression recto-verso, 2 pages par feuille, plusieurs diapositives par page…)

o Ajuster la zone d’impression et opter pour des marges plus étroites et des polices adaptées (taille réduite)

o Utiliser le verso des feuilles imprimées comme papier de brouillon

BON À SAVOIR

Placer le matériel de manière "stratégique" au sein de l’entreprise influence aussi le comportement des utilisateurs : si chacun doit se déplacer davantage pour aller chercher de nouvelles rames de papier ou parce que l’imprimante est plus éloignée, il est fort possible que cela se ressente sur le nombre d'impressions.

Un matériel disposé de manière judicieuse et une sensibilisation des utilisateurs contribuent sans nul doute à la réussite d’une démarche "moins de papier".

Lien utile: www.moinsdepapier.be

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#4 DISTRIBUER AUTREMENT

L’emballage et la logistique liée aux produits finis peuvent aussi être repensés pour réduire la production de déchets.

L’idée est de rechercher l’emballage optimal, qui offre au produit une protection suffisante tout en minimisant l’impact sur l’environnement. Par le choix des matériaux ou de la quantité utilisée, l’optimisation des emballages offre aux entreprises de très nombreuses opportunités de réaliser des économies et d’accroître leur durabilité.

QUELQUES IDÉES À METTRE EN OEUVRE

Au niveau de l'entreprise :

o Favoriser la réutilisation en interne en intégrant les rebuts de production en début de chaîne, ou en utilisant, par exemple, les emballages des matières premières (cartons, polystyrène expansé, fûts métalliques, palettes en bois…) pour le conditionnement des produits finis, le stockage des matières et/ou déchets (ex : fûts métalliques utilisés comme stockage de déchets) ou comme système de calage (ex : polystyrène expansé) ;

o Donner une seconde vie aux déchets. Tout en respectant les obligations règlementaires en vigueur, certains déchets peuvent être traités (mécaniquement ou chimiquement) avant de réintégrer le processus de production : (les cartons peuvent être broyés pour devenir des matériaux de calage)

o Privilégier des emballages navettes réutilisables (chariots, bacs…) et adaptés aux produits pour les transferts entre zones de production

o …

Vis-à-vis des clients :

o Proposer l’utilisation d’emballages réutilisables : palettes en bois ou en plastique, bacs et fûts en métal ou en plastique, "big bag" et emballages spécifiques en plastique ou en carton solide

o Adapter l’épaisseur des emballages à usage unique afin d’économiser les ressources et diminuer la quantité de déchets produits au final chez le client

o Choisir des emballages en matières recyclées et qui sont facilement recyclables ou compostables en évitant les matériaux bi-composants plus difficilement valorisables

o Étirer de manière optimale les films plastiques d'emballage (les films les plus performants atteignent un taux d’étirage de 350 %)

o Optimiser la disposition des colis sur les palettes (un mauvais conditionnement doit souvent être pallié par un suremballage des colis pour éviter la détérioration des produits)

o …

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BON À SAVOIR

Il est primordial d’analyser l'emballage à tous les niveaux (primaire, secondaire et tertiaire) et d’acquérir un vue d’ensemble de la "supply chain" afin que les efforts consentis au niveau de la conception d’un nouvel emballage plus "écologique" ne soient réduits à néant plus loin dans la chaîne par un problème logistique par exemple.

Si vous optez pour la livraison de vos produits au moyen d'emballages consignés, il faudra vérifier si cela est économiquement viable. Vous devrez très certainement opter pour des matériaux solides et recyclables et des contenants faciles à nettoyer, mais cela passera aussi par une standardisation de vos différents types d'emballages.

Si vous souhaitez bénéficier d'un diagnostic et de conseil personnalisé en matière de prévention de vos emballages (réduction du poids, écologiques, réutilisables, etc.), vous pouvez faire appel à Fost Plus (prevention@fostplus.be). Un expert réalisera avec vous un scan rapide de vos emballages. Les résultats serviront de base pour améliorer vos emballages et leur écoconception.

#5 CONCEVOIR AUTREMENT

Toutes ces démarches de prévention constituent un pas raisonné vers l’écoconception qui consiste à intégrer la protection de l’environnement dès la création d’un produit (qu’il s’agisse d’un bien ou d’un service), et ce, afin de réduire ses impacts environnementaux et la quantité de déchets générée tout au long de son cycle de vie (de l'extraction des matières premières à sa production, sa distribution, son utilisation et sa fin de vie). Le principe d’écoconception comprend également une utilisation rationnelle des ressources (eaux, énergie, matières,…) lors de la conception du produit.

Ces démarches permettent bien souvent aux entreprises d'améliorer leur image, de se démarquer de la concurrence et d'anticiper les attentes du marché et des consommateurs, le tout en réalisant des économies par une meilleure maîtrise des coûts.

QUELQUES IDÉES À METTRE EN OEUVRE

Augmenter la recyclabilité du produit fini (et de son emballage) par l'utilisation de composants moins nombreux et/ou plus facilement recyclables

Augmenter la durée de vie du produit fini, en améliorant sa "réparabilité" (démontage plus facile par l'utilisation de vis au lieu de colle, …)

Opter pour de nouvelles technologies :

o la fabrication additive ou impression 3D permet l’assemblage de couches successives d'un même matériau plutôt qu’un usinage classique

Pour en savoir plus sur l’optimisation des emballages et leur recyclabilité: www.preventpack.be

www.pack4recycling.be

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o l’optimisation topologique assure la bonne épaisseur au bon endroit et réduit considérablement le poids des pièces

o …

Repenser le modèle économique et envisager une autre approche des produits/services de l'entreprise, comme par exemple l’économie de la fonctionnalité qui consiste à substituer la vente d’un produit par la vente d'un usage (produit + service).

Un exemple classique de l'économie de fonctionnalité est un fabricant de pneus qui reste propriétaire de ses produits au lieu de les vendre. Il se charge de leur "recreusage" et leur entretien et la société de transport routier est facturée par kilomètre parcouru.

BON À SAVOIR

L'éco-conception d'une pièce peut aussi permettre d'en augmenter le nombre par emballage secondaire ou tertiaire et donc d'optimiser le chargement d'une palette … et ainsi avoir un impact moindre sur le transport.

Le développement de projets techniques et innovants ne se fait pas seul, il est primordial de se faire accompagner. En Wallonie il existe différents incitants et structures pour vous aider à innover de manière plus performante et plus rapide. Un avis extérieur combiné à votre savoir-faire est gage de réussite.

SEMAINE EUROPÉENNE DE LA RÉDUCTION DES DÉCHETS (SERD)

Afin de vous inscrire dans une démarche cohérente de prévention, vous pouvez également participer à la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD). Les pistes de travail proposées durant cette semaine, organisée chaque année par les autorités publiques compétentes en matière de réduction des déchets, portent principalement sur la prévention des déchets. Le but premier de la SERD est de mobiliser le plus grand nombre d’acteurs possible, et ce à travers toute l’Europe, dans des actions durables de réduction des déchets. Les objectifs de la SERD sont multiples : promouvoir, sensibiliser, et mettre en lumière le travail accompli par différents acteurs en matière de déchets, mais également développer des outils de communication ciblés et des formations afin de renforcer les capacités des parties prenantes de la SERD. Elle évalue également l’impact des actions de communication sur le changement effectif de comportement en matière de consommation et de gestion des déchets.

Pour en savoir plus sur l’écoconception : http://www.environnement-entreprise.be/

(dans l’onglet « Economie circulaire ») www.eco-design.me

www.eco-conception.fr

Pour en savoir plus: http://moinsdedechets.wallonie.be/

www.ewwr.eu

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UN DOUTE ? BESOIN DE PRÉCISIONS ?

Contactez la Cellule Environnement de l’UWE via le site www.environnement-entreprise.be. Nous

sommes disponibles pour répondre à vos questions et vous aider dans votre démarche de prévention

des déchets.

Dans une même lignée de démarche d’amélioration des déchets en entreprise, la Cellule Environnement a développé une brochure sur la gestion des déchets disponible en version électronique à l’adresse suivante :

http://www.environnement-entreprise.be (dans l’onglet « outils pratiques »)

Document réalisé par :

Union Wallonne des Entreprises

Chemin du Stocquoy 3 - B-1300 WAVRE Tél : 010/47.19.43

environnement@uwe.be www.environnement-entreprise.be

Avec le soutien de :