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VI TRANSRURAL DOSSIER a réunion de la Convention climat des Nations unies début juin, pour prépa- rer l’avenir du Protocole de Kyoto, a été l’occasion de remettre au centre des négocia- tions la prise en compte de la filière forêt-bois dans la lutte contre le changement climati- que. Certains pays de l’Annexe 1 du Proto- cole de Kyoto, principalement les pays dé- veloppés, soumis à une diminution de leurs rejets de gaz à effet de serre (GES) comme la France, tentent de faire intégrer leur potentiel forestier dans les marchés régulés du carbone pour compenser leurs émissions. Le Proto- cole de Kyoto oblige ces pays à comptabiliser les activités de boisement, reboisement et dé- boisement sous la forme d’un solde forestier. Si celui-ci devient négatif, il est possible de le compenser en intégrant la séquestration du carbone opérée par les forêts sous la forme de crédits appelés unités d’absorption (UA). Mais la quantité d’UA que peut faire valoir un pays est plafonnée pour éviter les effets d’aubaine liés au vieillissement normal des forêts. Or, la France a un solde forestier lar- gement positif et ne peut donc augmenter ses quantités d’UA. ADDITIONNALITÉ ? « Pour le moment les règles de la finance carbone n’incitent pas la France à soutenir de façon prio- ritaire la filière forestière » souligne Valentin Bel- lassen du CDC Climat, filiale de la Caisse des dépôts et consignations et qui se positionne comme un acteur majeur de la finance car- bone. C’est pourquoi CDC Climat et l’Office national des forêts (ONF) œuvrent au déve- loppement, en France, de marchés volontaires de crédits carbone forestiers, qui mettraient en relation des entreprises souhaitant com- penser leurs émissions de GES et des proprié- taires forestiers publics ou privés. Quand cela concernera le secteur forestier, il s’agira pour un propriétaire ou un gestionnaire forestier de vendre les tonnes de CO 2 séquestrées par son projet forestier, mise en place d’un système de gestion sylvicole augmentant la séques- tration de carbone par la forêt, par exemple. Ensuite, pour qu’il soit valide et négociable sur le marché volontaire, l’initiateur devra prouver l’«additionnalité» de son projet, c’est-à-dire que celui-ci donne lieu à une séquestration supplémentaire de carbone et qu’il n’aurait pas pu être mis en œuvre sans l’aide financière générée par la vente des cré- dits. Enfin, il doit être certifié par un label de compensation volontaire du type Voluntary Carbon Standard , un des principaux labels re- connus. Les acheteurs, généralement des en- treprises soucieuses de valoriser leur image, s’engagent à acquérir la tonne de CO 2 ainsi séquestrée, à un prix garanti. L ’ONF travaille à la faisabilité d’un tel projet sylvicole sur une surface de 10000 hectares (ha) pour dégager des crédits carbone sur les marchés volon- taires. Cette expérience pilote est destinée à analyser la rentabilité et la capacité de ce type de projet à générer des revenus financiers. CLUB D’INVESTISSEURS La CDC Climat estime le potentiel de sé- questration de la forêt française à 30 millions de tonnes de CO 2 sur 25 ans. Sachant qu’un mètre cube de bois stocke une tonne de CO 2 , que les forêts françaises produisent en- tre 2 et 30 m 3 /ha/an et que la tonne de CO 2 se négocie entre 8 et 30 euros, il y a de quoi se convaincre que le marché est promet- teur… Les grands acteurs de la filière, ONF et CDC Climat en tête, en sont convaincus et ont lancé, en juin, un Club Carbone Forêt- Bois destiné « à mettre en place les conditions pratiques pour faire bénéficier l’ensemble de la filière forêt-bois de nouvelles sources de revenus en utilisant les marchés du carbone ». Ce marché ne s’adressera pas à n’importe qui. Pour obtenir une certification, il faut L Les crédits carbone, nouvel eldorado nancier Les acteurs publics de la finance carbone et de la filière forestière aménagent le développement des crédits carbone forestiers en France. compter minimum 10000 selon la CDC Climat. Mais, pour Clément Chenost, di- recteur du développement à l’ONF Inter- national, une certification « sérieuse » coûte environ 200000 . Selon la CDC Climat, un projet est rentable à partir d’une centaine d’hectares. À l’ONF qui gère déjà plus de trente projets carbone forestiers à l’étranger, on estime que cette surface s’approche plus des 500 ha. Les regards des acteurs de la filière se tour- nent désormais vers l’issue des négociations autour de l’après Protocole de Kyoto. Elles pourraient aboutir à l’augmentation du pla- fond des quantités d’UA reçues par les pays de l’Annexe 1. Ceci ferait entrer les projets forestiers dans les marchés régulés, où le prix de la tonne de CO 2 se négocie à des tarifs plus intéressants que sur les marchés volon- taires. DELPHINE T AYAC (T RANSRURAL) JACKDELANO/FLICKR Un mètre cube de bois stocke une tonne de CO 2 et les forêts françaises produisent entre 2 et 30 m 3 /ha/an.

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VI TRANSRURAL

DOSSIER

a réunion de la Convention climat des Nations unies début juin, pour prépa-rer l’avenir du Protocole de Kyoto, a été

l’occasion de remettre au centre des négocia-tions la prise en compte de la filière forêt-bois dans la lutte contre le changement climati-que. Certains pays de l’Annexe 1 du Proto-cole de Kyoto, principalement les pays dé-veloppés, soumis à une diminution de leurs rejets de gaz à effet de serre (GES) comme la France, tentent de faire intégrer leur potentiel forestier dans les marchés régulés du carbone pour compenser leurs émissions. Le Proto-cole de Kyoto oblige ces pays à comptabiliser les activités de boisement, reboisement et dé-boisement sous la forme d’un solde forestier. Si celui-ci devient négatif, il est possible de le compenser en intégrant la séquestration du carbone opérée par les forêts sous la forme de crédits appelés unités d’absorption (UA). Mais la quantité d’UA que peut faire valoir un pays est plafonnée pour éviter les effets d’aubaine liés au vieillissement normal des forêts. Or, la France a un solde forestier lar-gement positif et ne peut donc augmenter ses quantités d’UA.

ADDITIONNALITÉ ?« Pour le moment les règles de la finance carbone n’incitent pas la France à soutenir de façon prio-ritaire la filière forestière» souligne Valentin Bel-lassen du CDC Climat, filiale de la Caisse des dépôts et consignations et qui se positionne comme un acteur majeur de la finance car-bone. C’est pourquoi CDC Climat et l’Office national des forêts (ONF) œuvrent au déve-loppement, en France, de marchés volontaires de crédits carbone forestiers, qui mettraient en relation des entreprises souhaitant com-penser leurs émissions de GES et des proprié-taires forestiers publics ou privés. Quand cela concernera le secteur forestier, il s’agira pour un propriétaire ou un gestionnaire forestier de

vendre les tonnes de CO2 séquestrées par son projet forestier, mise en place d’un système de gestion sylvicole augmentant la séques-tration de carbone par la forêt, par exemple. Ensuite, pour qu’il soit valide et négociable sur le marché volontaire, l’initiateur devra prouver l’« additionnalité » de son projet, c’est-à-dire que celui-ci donne lieu à une séquestration supplémentaire de carbone et qu’il n’aurait pas pu être mis en œuvre sans l’aide financière générée par la vente des cré-dits. Enfin, il doit être certifié par un label de compensation volontaire du type Voluntary Carbon Standard, un des principaux labels re-connus. Les acheteurs, généralement des en-treprises soucieuses de valoriser leur image, s’engagent à acquérir la tonne de CO2 ainsi séquestrée, à un prix garanti. L’ONF travaille à la faisabilité d’un tel projet sylvicole sur une surface de 10 000 hectares (ha) pour dégager des crédits carbone sur les marchés volon-taires. Cette expérience pilote est destinée à analyser la rentabilité et la capacité de ce type de projet à générer des revenus financiers.

CLUB D’INVESTISSEURSLa CDC Climat estime le potentiel de sé-questration de la forêt française à 30 millions de tonnes de CO2 sur 25 ans. Sachant qu’un mètre cube de bois stocke une tonne de CO2, que les forêts françaises produisent en-tre 2 et 30 m3/ha/an et que la tonne de CO2 se négocie entre 8 et 30 euros, il y a de quoi se convaincre que le marché est promet-teur… Les grands acteurs de la filière, ONF et CDC Climat en tête, en sont convaincus et ont lancé, en juin, un Club Carbone Forêt-Bois destiné « à mettre en place les conditions pratiques pour faire bénéficier l’ensemble de la filière forêt-bois de nouvelles sources de revenus en utilisant les marchés du carbone ». Ce marché ne s’adressera pas à n’importe qui. Pour obtenir une certification, il faut

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Les crédits carbone, nouveleldorado !nancier

Les acteurs publics de la finance carbone et de la filière forestière aménagentle développement des crédits carbone forestiers en France.

compter minimum 10 000 ! selon la CDC Climat. Mais, pour Clément Chenost, di-recteur du développement à l’ONF Inter-national, une certification « sérieuse » coûte environ 200 000 !. Selon la CDC Climat, un projet est rentable à partir d’une centaine d’hectares. À l’ONF qui gère déjà plus de trente projets carbone forestiers à l’étranger, on estime que cette surface s’approche plus des 500 ha.Les regards des acteurs de la filière se tour-nent désormais vers l’issue des négociations autour de l’après Protocole de Kyoto. Elles pourraient aboutir à l’augmentation du pla-fond des quantités d’UA reçues par les pays de l’Annexe 1. Ceci ferait entrer les projets forestiers dans les marchés régulés, où le prix de la tonne de CO2 se négocie à des tarifs plus intéressants que sur les marchés volon-taires.

DELPHINE TAYAC

(TRANSRURAL)

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Un mètre cube de bois stocke une tonne de CO2 et les forêts françaises produisent entre 2 et 30 m3/ha/an.

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