président d’honneur des journalistes européens …€¦ · j’aime mon pays, je n’accepte...

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Première édition : 1646 Réinstitué sous la IV ème République Mandature de M. François Hollande Président de la République Gouvernement de M. Bernard Cazeneuve Premier ministre NOUVELLE SERIE N° 72 5€ - Session de Clôture Rédaction : Tél. : 01 43 79 07 37 Fax. : 01 43 79 76 88 www.lejournalduparlement.fr Président du Conseil de Rédaction : Claude-Henry Leconte. Président d’honneur des Journalistes Européens « Dans l’embarras de savoir quelle est l’opinion la plus vraie, il faut choisir la plus honnête » Joseph Joubert ÉDITORIAL La France mérite qu’on se batte pour elle ! par Nicolas Dupont-Aignan, Député de l’Essonne Maire d’Yerres Président de Debout la France J’aime mon pays, je n’accepte pas de le voir sombrer sous mes yeux. Je veux le sauver avec un projet présidentiel à la fois ambitieux, concret et solide. Je suis candidat à la Présidence de la Ré- publique, car je sais qu’une autre poli- tique est possible : une politique pour une France à nouveau debout, capable de défendre ses intérêts, d’affirmer ses valeurs, de retrouver sa cohésion et sa place dans le monde. Pour réussir, je veux rendre le pouvoir aux Français, rétablir l’ordre, récom- penser le travail pour relancer la crois- sance et renouer avec la justice sociale 1. Une France libre La France n’est pas la France si elle n’est pas libre, c’est-à-dire souveraine au de- dans comme au dehors. Il faut ainsi rendre le pouvoir aux Français et son indépendance à notre pays, le premier ayant été confisqué par un système oligarchique et corrompu, la seconde n’étant plus que ruines à cause du choix de la soumission à Bruxelles, qui va (Suite page 2) SOLEIL COUCHANT SUR LA RÉPUBLIQUE les derniers dossiers en cours... • FORMATION · Clotilde Valter Secrétaire d’État chargée de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage • ISLAM · Nathalie Goulet Sénateur de l’Orne Co-Rapporteur de la Mission d’information sur l’organisation, la place et le financement de l’islam en France • ÉLECTIONS · Les 577 de Jean-Christophe Fromantin : Une alternative citoyenne ? · Jean-Daniel Lévy Directeur du Département Politique et Opinions chez Harris Interactive • INTERNATIONAL · Christian Malard Éditorialiste à i24 News • JUSTICE · Frédéric Sicard Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris • ÉCONOMIE · Alain Kouck Président d’Editis Holding Président de Culture Papier • NOUVELLES DIPLOMATIQUES Spécial Géorgie · Guiorgui Margvelachvili Président de la République · S.E Écateriné Siradzé-Delaunay Ambassadeur de Géorgie Focus Turquie · Jacques Mézard Sénateur du Cantal, Président du groupe d’amitié avec la Turquie JDP72.indd 1 21/02/2017 12:59

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Page 1: Président d’honneur des Journalistes Européens …€¦ · J’aime mon pays, je n’accepte pas de ... Pour réussir, je veux rendre le pouvoir ... service gratuit et personnalisé

Première édition : 1646Réinstitué sous

la IVème République Mandature

de M. François Hollande Président de la République

Gouvernementde M. Bernard Cazeneuve

Premier ministre NOUVELLE SERIE N° 725€ - Session de Clôture

Rédaction :Tél. : 01 43 79 07 37 Fax. : 01 43 79 76 88

www.lejournalduparlement.fr

Président du Conseil de Rédaction : Claude-Henry Leconte. †Président d’honneur des Journalistes Européens « Dans l’embarras de savoir quelle est l’opinion la plus vraie, il faut choisir la plus honnête » Joseph Joubert

ÉDIT

OR

IAL

La France mérite qu’on se batte

pour elle !

par Nicolas Dupont-Aignan,

Député de l’Essonne Maire d’Yerres

Président de Debout la FranceJ’aime mon pays, je n’accepte pas de le voir sombrer sous mes yeux. Je veux le sauver avec un projet présidentiel à la fois ambitieux, concret et solide. Je suis candidat à la Présidence de la Ré-publique, car je sais qu’une autre poli-tique est possible : une politique pour une France à nouveau debout, capable de défendre ses intérêts, d’affirmer ses valeurs, de retrouver sa cohésion et sa place dans le monde.

Pour réussir, je veux rendre le pouvoir aux Français, rétablir l’ordre, récom-penser le travail pour relancer la crois-sance et renouer avec la justice sociale

1. Une France libre

La France n’est pas la France si elle n’est pas libre, c’est-à-dire souveraine au de-dans comme au dehors. Il faut ainsi rendre le pouvoir aux Français et son indépendance à notre pays, le premier ayant été confisqué par un système oligarchique et corrompu, la seconde n’étant plus que ruines à cause du choix de la soumission à Bruxelles, qui va

JJJ’aime mon pays, je n’accepte pas de JJ’aime mon pays, je n’accepte pas de le voir sombrer sous mes yeux. Je veux Jle voir sombrer sous mes yeux. Je veux le sauver avec un projet présidentiel à Jle sauver avec un projet présidentiel à la fois ambitieux, concret et solide. Je Jla fois ambitieux, concret et solide. Je suis candidat à la Présidence de la RéJsuis candidat à la Présidence de la République, car je sais qu’une autre poliJpublique, car je sais qu’une autre politique est possible : une politique pour

Jtique est possible : une politique pour

(Suite page 2)

SOLEIL COUCHANT SUR LA RÉPUBLIQUE les derniers dossiers en cours...

• FORMATION· Clotilde Valter Secrétaire d’État chargée de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage

• ISLAM· Nathalie Goulet Sénateur de l’Orne Co-Rapporteur de la Mission d’information sur l’organisation, la place et le financement de l’islam en France

• ÉLECTIONS· Les 577 de Jean-Christophe Fromantin : Une alternative citoyenne ?

· Jean-Daniel Lévy Directeur du Département Politique et Opinions chez Harris Interactive

• INTERNATIONAL· Christian Malard Éditorialiste à i24 News

• JUSTICE· Frédéric Sicard Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris

• ÉCONOMIE · Alain Kouck Président d’Editis Holding Président de Culture Papier

• NOUVELLES DIPLOMATIQUES

Spécial Géorgie

· Guiorgui Margvelachvili Président de la République

· S.E Écateriné Siradzé-Delaunay Ambassadeur de Géorgie

Focus Turquie · Jacques Mézard Sénateur du Cantal, Président du groupe d’amitié avec la Turquie

JDP72.indd 1 21/02/2017 12:59

Page 2: Président d’honneur des Journalistes Européens …€¦ · J’aime mon pays, je n’accepte pas de ... Pour réussir, je veux rendre le pouvoir ... service gratuit et personnalisé

2 Le Journal du Parlement - N°72 Le Journal du Parlement - N°72 3

POLITIQUE POLITIQUE

N

Il faut réussir à modi�er les représentations sociales et changer l’image de la voie professionnelle !

Par Clotilde Valter

Secrétaire d’État, chargée de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage

Notre économie évolue et les mutations sont de plus en plus rapides. Un jeune qui débute aujourd’hui sa vie professionnelle va connaître la transformation numé-rique, la transition énergétique et d’autres mutations que nous ne soupçonnons même pas. Chacun devra savoir faire évo-luer ses compétences au gré des exigences de l’économie et de ses propres aspirations.

Ce constat partagé a structuré les poli-tiques publiques que nous avons portées autour de deux axes forts : d’abord former plus, mieux et utile; ensuite, donner à cha-cun la chance et les moyens de devenir ac-teur de son parcours professionnel. Cela s’est traduit par une intensification de l’effort de formation, notamment avec le plan 500 000 formations supplémen-taires qui double le nombre d’actions de formation au bénéfice des personnes en recherche d’emploi. Au départ, un constat inacceptable : les personnes en recherche d’emploi, qui avaient le plus besoin de for-mations, étaient, justement, celles qui en bénéficiaient le moins. Le Président de la République en a fait une priorité, avec le plan d’urgence pour l’emploi. Et le Gouvernement s’est donné les moyens de réussir ce défi, en y consa-crant 1 milliard d’euros. Les objectifs sont atteints, avec près de 1,1 million d’actions de formation en 2016, dont 300 000 pour les personnes les plus éloignées de l’emploi. Mais attention, il ne s’agit pas de former pour former. Dans la loi du 5 mars 2014, nous avons fixé le cadre pertinent sur ces questions : c’est le quadripartisme qui as-socie l’État, les Conseils régionaux et les partenaires sociaux. Je suis impressionnée par l’investissement de chacun des parte-naires et par l’efficacité de ce dispositif qui

modifie en profondeur les pratiques. C’est dans ce cadre que nous avons considéra-blement amélioré l’adéquation entre for-mations et besoins des entreprises, grâce à des diagnostics territoriaux effectués de plus en plus finement dans tous les terri-toires. Fort de ce succès, l’État a proposé de reconduire ce plan sur le premier se-mestre. La loi du 5 mars 2014 a aussi porté l’ambition de permettre à chacun d’être acteur de son parcours professionnel. Elle a mis en place le Compte Personnel de Formation (CPF), qui attache les droits à la personne. Pour que ces droits nouveaux soient effectifs, elle a mis en place l’accom-pagnement nécessaire, grâce au Conseil en Évolution Professionnelle (CEP). Ce service gratuit et personnalisé propose à chacun d’être accompagné dans ses choix et responsabilisé dans ses décisions.

Depuis 2015, 750 000 dossiers utilisant le CPF ont été validés. Le Compte Person-nel d’Activité (CPA), qui intègre le CPF depuis le 1er janvier 2017, conforte encore l’universalité du droit à la formation. La loi du 8 août 2016 a notamment permis de doubler les droits à la formation inscrits dans le CPA des personnes peu qualifiées et a institué un mécanisme d’abondement des droits à la formation pour les jeunes sortis sans qualification du système sco-laire. Donner à chacun la possibilité de se révéler, grâce à la formation profession-nelle, c’est aussi l’objectif du Gouverne-ment dans son soutien à l’apprentissage. C’est une voie de formation moderne, qui prépare à tous les niveaux de qualifi-cation, du CAP jusqu’à bac + 5. Pour les moins de 26 ans (30 ans dans déjà 7 ré-gions volontaires en 2017), l’apprentissage, c’est une formation gratuite; c’est aussi le versement d’une rémunération aux jeunes qui permet de financer leurs études; c’est surtout un accès à l’emploi : 7 sur 10 sont recrutés à l’issue de leur formation. Mais en prenant mes fonctions, j’ai été frappée de constater le décalage qui existe entre la réussite des jeunes qui sortent d’une formation en alternance, leur accès à l’emploi, l’ascension sociale qu’elle per-met avec des jeunes qui deviennent ingé-nieurs ou chefs d’entreprise (50% dans le secteur artisanal) et l’image dépassée qui prévaut trop souvent dans la société et qui constitue un frein pour certains jeunes et leurs parents. Il faut expliquer davan-

tage l’intérêt de la voie professionnelle et ce qu’elle offre comme perspectives. Il faut réussir à modifier les représentations sociales et changer son image. Les lignes commencent à bouger, mais c’est un tra-vail au long cours que nous devons collec-tivement mener sans relâche. Pour mener davantage de jeunes à la réus-site, le Gouvernement a pris des mesures importantes : il a d’abord renforcé les droits des apprentis... Il a promu l’égalité de droit avec les étudiants : les apprentis sont titulaires de la carte des métiers des étudiants depuis 2012. Ce sont des droits nouveaux en termes de transports, de logement, de loisirs, de restauration... Ils peuvent aussi percevoir, depuis la rentrée, l’aide à la recherche d’un premier emploi et bénéficient des prestations du CROUS ; dans le même temps, nous avons souhaité une égalité de droits sociaux avec les sala-riés : droits à la retraite depuis 2014, CPF depuis 2015, protection sociale complé-

mentaire et prime d’activité depuis 2016, CPA en 2017; nous avons aussi amélioré le pouvoir d’achat des apprentis, avec une aide financière d’un montant de 335 eu-ros, qui sera versée en 2017 aux jeunes de moins de 21 ans et sera sans impact sur les entreprises, car entièrement financée par l’État. Nous avons ensuite diversifié l’offre de formation, en ouvrant depuis juin l’ac-cès des titres professionnels du ministère

de l’Emploi à la voie de l’apprentissage, afin d’offrir de nouveaux débouchés, de toucher un public de jeunes plus large et de permettre des entrées en apprentissage tout au long de l’année. Le Gouvernement a également donné l’exemple, en recon-naissant pleinement cette possibilité de formation dans la fonction publique. Fin 2017, en deux ans, 10 000 apprentis auront été recrutés sur tous les niveaux de qualification !

Enfin, rénover l’apprentissage, c’est inves-tir dans l’appareil de formation. L’État a modernisé 100 000 places, pour un mon-tant de 450 millions d’euros, via le PIA et 280 millions d’euros de ressources supplé-mentaires ont été attribuées aux CFA, au titre de la taxe d’apprentissage en 2015. En outre, l’État a versé aux Conseils ré-gionaux 146 millions d’euros supplémen-taires par rapport à 2014. D’autre part, le Gouvernement continue à accompagner les entreprises. Il poursuit les exonérations de cotisations sociales, les aides supplé-mentaires en cas d’embauche d’un travail-leur handicapé et les crédits d’impôts.

Nous avons surtout été très volontaristes dans l’accompagnement des entreprises de moins de 11 salariés qui embauchent un jeune de moins de 18 ans.

L’aide TPE jeune apprenti connaît un très grand succès, avec plus de 100 000 demandes. Après deux années de baisse, qui s’expliquent en partie par la crise éco-nomique, les résultats sont au rendez-vous, avec 3,5% d’entrées supplémentaires en apprentissage sur la campagne de juin 2015 à mai 2016 (soit 280 000 contrats). La formation professionnelle s’impose comme un levier de transformation de la société et un instrument clef de la politique pour l’emploi. Elle doit être au cœur de notre stratégie de croissance, c’est un investissement pour l’avenir.

« La formation professionnelle s’impose

comme un levier de transformation

de la société et un instrument clef

de la politique pour l’emploi »

P

AVANT-PROPOS

Turbulences par

Alain de Tilière Président du Comité Éditorial

Pour ce dernier numéro de la session, marqué par tous les orages que l’on connaît, nous avons souhaité braquer notre projecteur sur un certain nombre de sujets restés trop souvent dans l’ombre. De la formation professionnelle, sujet dont chacun

s’accorde à constater la prédominance dans la lutte contre le chômage, avec la Secrétaire d’État Clotilde Valter, à la tribune du Bâtonnier Sicard pour la classe politique française, en passant par le Sénateur de l’Orne Nathalie Goulet, Co-rapporteur de

la Mission d’information sur l’Islam en France, les thématiques abordées - régulièrement complétées par nos différents Dossiers - sont autant d’interpellations pour le législateur.

En parallèle, les Carnets Diplomatiques, qui avaient été initiés par Claude-Henry Leconte, Président d’honneur des Journalistes Européens, trouvent ici une formule rénovée, transformée en Nouvelles Diplomatiques, avec, en pays invité d’honneur, la Géorgie, représentée par son Président de la République, son Ambassadeur, mais aussi un focus sur la Turquie, en compagnie

du Président du Groupe d’amitié, Jacques Mézard, Sénateur du Cantal et Président du Groupe RDSE...Notre pays entre dans une période de turbulences où tous les coups de théâtre sont possibles... Souhaitons que la prochaine Assemblée qui sortira des urnes puisse reprendre à son compte la maxime de Joseph Joubert inscrite à la Une du Journal du Parlement depuis des décennies : « dans l’embarras de savoir quelle est l’opinion la plus vraie, il faut choisir la plus honnête»...

de pair avec le refus de la démocratie et le pillage de notre économie. Rendre la parole au peuple passe, à mes yeux, par plusieurs décisions fortes : je veux passer un grand coup de balai dans une vie po-litique abîmée par les apparatchiks et les néo-féodaux qui ont fait main basse sur le Bien public; il faut une fois pour toutes les mettre à la porte pour les empêcher de nuire et les remplacer par des élus vierges de toute condamnation, dévoués à l’intérêt général.

Dans cette veine, je souhaite prendre en compte le vote blanc dans les résultats des élections : s’il est majoritaire, le scru-tin sera reporté et les candidats battus ne pourront pas se représenter au nouveau scrutin.

Je veux aussi dénoncer les traités eu-ropéens, suspendre immédiatement l’application des dispositions les plus contraires à l’indépendance de la France – les travailleurs détachés, l’es-pace Schengen. Je ne propose pas pour autant l’isolement : je renégocierai avec nos partenaires pour créer une belle Europe des nations et des projets sur la base du traité alternatif que je propose depuis plusieurs années. La reconquête de l’indépendance nationale oblige à la remise à niveau de l’outil de défense,

aujourd’hui en péril : avoir des préten-tions diplomatiques sans s’en donner les moyens constitue en effet une faute mor-telle que notre France libre se refusera toujours à commettre.

2. Une France fière de ses valeurs

Je défends « une certaine idée de la France », c’est pourquoi je veux préserver notre identité et défendre nos valeurs : la France est une immense nation, soyons fiers de nos racines et luttons de toutes nos forces contre les communautarismes qui menacent notre cohésion nationale.

En parallèle, je veux rétablir l’ordre en France et doter notre pays de réels moyens pour faire face à la criminali-té, à la délinquance et pour protéger les victimes. Ainsi, l’impunité zéro pour les délinquants sera mise en place grâce au rétablissement des peines planchers et à la création de 40 000 places de prison supplémentaires. La loi de la République doit s’appliquer partout et les territoires perdus, où les habitants sont terrorisés par les petits caïds, seront reconquis.

3. Une France forte : récompenser le travail pour relancer l’économie

Le destin de notre pays se joue mainte-nant, sur notre capacité à imaginer la France de demain. Alors que la pres-sion fiscale sur les particuliers atteint des records et que notre pays compte aujourd’hui plus de 6 millions d’inscrits à Pôle emploi, je propose une politique de rupture qui s’appuie sur ses deux jambes : d’une part, je baisserai massi-vement les charges et les impôts pour les entreprises qui investissent et qui pro-duisent en France, notamment les PME.

Je propose notamment de réserver 75 % des marchés publics aux entreprises pro-duisant en France et de mettre en place un bonus fiscal (division par deux de l’impôt sur les sociétés) pour les entre-

prises qui investissent ou relocalisent en France. D’autre part, je récompenserai le travail, le mérite et relancerai le pou-voir d’achat afin de déclencher un cercle vertueux de croissance : je propose par exemple de défiscaliser les heures supplé-mentaires, d’augmenter de 10 % les sa-laires nets, de baisser de 10 % l’impôt sur le revenu et d’exonérer les successions en ligne directe à hauteur de 500 000 € par part. Enfin, je veux bâtir un nouveau compromis social reposant sur deux

principes fondamentaux : tout travail mérite un salaire décent et toute alloca-tion exige un travail en contrepartie.

4. Une France juste

Je souhaite être la voix de ceux qui ne se plaignent jamais, qui travaillent dur ou qui gagnent peu sans que leurs ef-forts soient décemment récompensés : je pense, par exemple, aux retraités, aux personnes en situation de handicap, aux aidants.

C’est d’abord pour eux que je veux pré-server et améliorer notre Sécurité So-ciale. Enfin, je veux remettre en marche l’ascenseur social et exaucer ce rêve de

l’individu qui enjambe les barrières so-ciales à la force de son travail, de son mérite et devient propriétaire. Il est aussi capital de défendre les droits des femmes, de lutter contre les violences de tous ordres qui leur sont faites, qu’elles soient physiques ou psychologiques et d’œuvrer pour l’égalité entre les hommes et les femmes dans la vie privée comme dans la vie profession-nelle.

(Suite de la page 1)

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Le Journal du Parlement - N°72 54 Le Journal du Parlement - N°72

POLITIQUELettre ouverte à

l’ensemble de la classe politique française

Le Collectif Renard Grand Est est composé de 60 structures liées à l’environnement

www.facebook.com/CollectifRenard contact : 06 20 18 52 22 - [email protected]

Constatant lÊacharnement dont est victime le Renard roux depuis trop longtemps, 60 structures liées à la protection de la nature du Grand Est ont souhaité prendre la parole et se faire la voix de ce petit carnivore, qui assure des fonctions importantes au sein des écosystèmes naturels et des agrosystèmes.AujourdÊhui, en France, 19 espèces animales sont susceptibles dÊêtre classées ÿ nuisibles Ÿ. Les Commis-sions Départementales de Chasse et de Faune Sauvage (CDCFS) qui pro-posent ce classement sont composées majoritairement dÊacteurs du monde cynégétique et les avis formulés ne re-posent malheureusement que sur des questions dÊintérêt et ne sont nullement fondés sur des arguments scientifiques reconnus. Les prédateurs occupent une bonne place dans cette liste et les effets bénéfiques et indispensables de ces derniers ne sont jamais pris en compte dans ces instances.

Le Renard roux, au même titre que la Belette, la Martre des pins, la Fouine ou le Putois dÊEurope et certains oiseaux, est donc susceptible dÊêtre détruit toute lÊannée, sans quotas, au mépris des alertes données par le monde scientifique. Pour beaucoup de ces espèces, lÊindice de densité à lÊéchelle nationale est à la baisse et le piégeage intensif en est pour partie probablement responsable.

Chassé plus de 10 mois sur 12, de jour comme de nuit et piégé toute lÊannée, le Renard roux peut aussi être déterré avec lÊaide dÊoutils de ter-rassement et de chiens dans la quasi-totalité des départements français.

On entend parfois que lÊespèce est en surnombre mais

en lÊabsence dÊétudes sérieuses, cette affir-

mation ne repose sur aucun fonde-

ment. La facul-té dÊautoré-

gulation du r e n a r d , en fonc-

tion des ressources alimentaires et ter-ritoriales disponibles, est citée réguliè-rement dans la littérature scientifique. A ces facteurs sÊajoutent les maladies dont la gale sarcoptique et la forte mortalité entraînée par la circulation routière. Une surpopulation est donc mécaniquement impossible et cela se confirme dans les régions où le renard nÊest plus chassé comme au Luxem-bourg et dans le Canton de Genève.

Différents motifs sont invoqués pour justifier sa destruction, mais la pré-servation des espèces dites ÿ petit gibier Ÿ devient un argument récur-rent que nos associations ne peuvent accepter. En effet, en France, ce sont des dizaines de milliers dÊoiseaux issus dÊélevage (Perdrix grises et Fai-sans de Colchide), non adaptés à la vie sauvage, qui sont lâchés exclusive-ment pour des intérêts cynégétiques. Le Renard, susceptible de prélever une infime partie de ce gibier, se voit considéré comme un mauvais concur-rent par le monde de la chasse. Ces lâchers massifs, parfois au sein même dÊespaces naturels, ne sont pas sans conséquences sur lÊenvironnement. Par ailleurs, la destruction des habi-tats, lÊintensification des pratiques agricoles et la chasse sont clairement identifiées comme étant les principaux facteurs fragilisant les populations de ces espèces ÿ gibier Ÿ. Les prédateurs naturels ne peuvent être mis en cause !

Si la rage a disparu de notre pays depuis plus de 15 ans, cÊest désormais lÊéchinococcose alvéolaire qui sert dÊargument sanitaire pour justifier une destruction acharnée du Renard roux. Cette maladie parasitaire touche une vingtaine de personnes par an et le Re-nard (au même titre que le Chien et le Chat domestique) peut en être le vec-teur involontaire. Le Ministère de lÊÉco-logie rapporte avec justesse, par le biais dÊun document officiel de 2014, que ÿ bien que le Renard roux puisse être effectivement porteur de cette ma-ladie, les processus épidémiologiques sont tels quÊil nÊest pas justifié sur un plan scientifique dÊinvoquer cette maladie pour le classer nuisible Ÿ.

Pourtant, ce motif de préservation de la santé publique est régulièrement avancé par différents services de lÊÉtat ou par les Fédérations cynégétiques pour justi-fier les modalités de des-truction massive du Renard roux. Ces décisions ne sont pas garantes de bonne santé publique, bien au contraire puisque de récentes recherches ont démontré scientifiquement quÊune forte pression de chasse sur les po-pulations de renards augmentait le risque sanitaire pour les populations humaines en termes dÊéchinococcose alvéolaire. Irions-nous vers un nouveau scandale sanitaire ?

La destruction des renards ne fait pas baisser le nombre de prédations sur les élevages domestiques. Les dégâts que cet animal peut commettre dans ces élevages sont dérisoires face à ce quÊil apporte écologiquement, sociale-ment et économiquement. Le Renard roux est un formidable prédateur de micromammifères et, en exerçant une pression constante sur les populations de petits rongeurs, il apporte un gain économique important aux agricul-teurs. LÊutilisation de produits tels que la bromadiolone pour lutter contre les pullulations de ravageurs est dange-reuse pour lÊhomme et les écosystèmes, et nÊest ni favorable à la biodiversité, ni à lÊimage quÊelle renvoie du monde et des pratiques agricoles. Différents CSRPN, certaines DREAL, lÊONF, le CNPF, les Chambres dÊAgriculture, lÊINRA ou encore la FREDON publient régulièrement des informations qui insistent sur le rôle indispensable des prédateurs et sur lÊimportance de pré-server leurs habitats.

Les autorisations de destructions dé-mesurées accordées par les services de lÊÉtat paraissent bien décalées face à une réalité sociale en demande constante du retour de la vie sauvage et du respect de cette dernière. Les connaissances acquises ces 30 der-

nières anné e s sur la faune sauvage ont permis de se détacher des croyances populaires et plus rien ne justifie cet acharnement. Le Renard roux reçoit désormais les faveurs du peuple ur-bain, rural et agricole et nombreux sont ceux qui sÊoffusquent du sort qui lui est réservé.

La France sÊétait engagée à lÊéchelle internationale à tout mettre en oeuvre pour stopper lÊérosion de la biodiversité sur son territoire à lÊhori-zon 2010. Six ans plus tard, force est de constater que tel nÊest pas le cas. LÊadoption de la loi dite ÿ Biodiversi-té Ÿ et la naissance de lÊAgence Fran-çaise pour la Biodiversité doivent être des signaux forts pour quÊenfin les choses changent pour la gestion du vivant en France.

Le Collectif Renard Grand Est de-mande le retrait du Renard roux de la liste des espèces susceptibles dÊêtre classées ÿ nuisibles Ÿ. Il appelle de tous ses voeux que les connaissances scientifiques soient placées au-dessus des intérêts particuliers afin quÊun peu de bon sens, de rigueur et dÊhonnê-teté intellectuelle forme désormais le socle des réflexions conduisant à plus de sérieux dans la gestion des espèces et des écosystèmes dans ce triste contexte de dégradation géné-ralisée des milieux naturels.

Le �ux des maréespar Frédéric Sicard Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris

À mi-mandat, il est temps de se tourner vers le passé tout en continuant de regarder vers l’avenir. Ce moment est arrivé… Cet instant où, plus que jamais, les femmes et les hommes qui ont présenté leurs suffrages, se sont en-gagés, prennent conscience qu’une promesse est une dette, comme l’a martelé Confucius. La fonction de Bâtonnier de Paris suppose d’établir un lien de proximité avec les avocats inscrits à l’Ordre, tout en assurant le rayon-nement de « Paris, Place de droit », à l’inter-national. La fonction de Bâtonnier suppose la vigilance la plus accrue au regard des réformes susceptibles de porter atteinte à l’intégrité, à l’essence de notre profession, sauf à empiéter sur l’efficacité de la Jus-tice, les intérêts des justiciables dont nous avons la charge. L’ actualité n’a guère été avare de coups de théâtre, de rebondissements. État d’urgence, aide juridictionnelle, Loi Sapin II… Cepen-dant, nous avons tenu le cap. De nombreux projets ont été réalisés. D’autres sont en cours.

Je rappellerai tout simplement que nous avons restructuré les services de l’Ordre afin de tendre vers une meilleure accessibilité, vers un service plus adapté aux besoins et aux attentes des confrères. Ont été lancés récem-ment un service d’accueil et d’orientation de l’avocat, une série de guides pratiques, un code de déontologie refondu, ainsi qu’un bureau des sports. Soucieux de transparence, nous avons davantage associé nos confrères

à la vie de l’Ordre et aux décisions prises par le Conseil de l’Ordre. À ce titre, les Conseils sont désormais filmés, nous avons déployé Avosidees.org, une plateforme de consulta-tion pour que nos confrères puissent faire émerger de nouveaux projets, mis en place un budget participatif et avons entamé un dialogue régulier sur les réseaux sociaux en organisant, par exemple, un « Bat tweet live » une fois par mois. Attentifs à la transition digitale, nous n’avons de cesse d’accompagner la profession, de la sensibiliser aux enjeux qui se profilent.

C’est pourquoi j’ai tenu à soutenir davantage encore l’Incubateur du Barreau de Paris, l’Ordre étant, de surcroît, l’un des pilotes de la création d’une charte des bonnes pra-tiques en matière de « legal tech », initiée par l’association Open Law. Il était essentiel de continuer à assurer la mission qui est la nôtre au travers d’actions initiées de longue date : l’avocat dans la Cité, le Bus de Paris Solidarité, le pro bono… Aller au-devant de nos concitoyens est incontournable. Il était tout aussi essentiel d’exporter notre droit, le droit continental, hors de nos frontières. Nous sommes allés à la rencontre de nos homologues étrangers, sillonnant des continents aussi diversifiés que l’Amérique latine, l’Afrique, par le biais de Campus International. Il ressortait de notre dignité de dénoncer les atteintes aux Droits de l’Homme, de nous mobiliser au

soutien des avocats emprisonnés, tortu-rés pour avoir exercé leur métier. La Dé-fense de la défense.Nous avons accueilli de nombreuses dé-légations étrangères. Nous avons accueilli le Dalaï-lama. Car, la transition énergé-

tique, le développement durable comptent au nombre de nos priorités. À l’heure où j’écris ces lignes, la Grande-Bretagne a choisi de faire cavalier seul, les États-Unis referment leurs frontières. L’euro-scepticisme n’est plus de mise. C’est donc à nous, avocats, qu’il incombe de reprendre ce rêve légué par nos pères. C’est dans ce contexte douloureux que, rempli d’espoir, j’ai initié Les Grandes Confé-rences Européennes du Barreau de Paris. D’ores et déjà, nous avons accueilli Didier Reynders, Annegret Kramp Karrenbauer, Jean-Claude Juncker et Xavier Bellet. Car, je n’oublie pas que « Ce que Paris conseille, l’Europe le médite. Ce que Paris commence, l’Europe le continue ». Je n’oublie pas davantage que l’Histoire nous a

prouvé que chaque crise traversée par l’Eu-rope s’est traduite par une grande avancée. La crise que nous traversons aujourd’hui se résoudra par le droit. La possibilité de construire une communauté économique, politique, sociale, passe par le droit. Jacques Delors a mis en exergue « la nécessité d’engager un débat existentiel sur la façon dont nous pouvons revenir aux valeurs qui ont fondé l’Europe et même les renforcer face à la montée du nationalisme, du populisme et du sentiment anti-européen ». Il nous faut juste retrouver confiance et le droit en sera la clé. L’Europe a été fondée pour ga-gner la paix. Elle s’est trouvée une vitrine économique et financière, mais les murs por-teurs ne peuvent être que ceux des valeurs éthiques. Lorsque les valeurs éthiques et non plus les simples contingences ré-gissent la vie quo-tidienne, le droit triomphe. Cette lumière qui rayonne au bout du chemin, c’est bien celle du droit qui garantit la sécurité et les libertés de chacun et de tous. Depuis plusieurs mois, le Conseil de l’Ordre du Barreau de Paris avait déjà fait son choix et voté pour soutenir la création d’un Code des Affaires commun aux États membres volontaires pour faire face à la crise de la zone Euro.

Nous savions que pour y parvenir, il nous faudrait réfléchir aux heurts et contradic-tions de nos traditions de droit continental, dite romano-germanique, avec celle de la Common Law. Les Britanniques ont quitté le combat par abandon. La tâche pourrait n’en être que plus facile. C’est précisément notre devoir de ne pas en profiter pour ignorer les avantages de nos systèmes réciproques. C’est l’occasion unique de construire le droit, non plus pour se battre, se défendre ou conquérir, mais de construire le droit pour qu’il devienne la maison commune.

Voilà un projet qui parlera non pas seule-ment au grand Groupe coté en bourse, mais à toutes les entreprises, petites ou grandes et, ainsi, à tous les travailleurs. Vingt-cinq années après son lancement par les Chefs d’État, sur l’impulsion du Juge Kéba Mbaye, la réforme OHADA est un succès incontesté : Le droit OHADA, reconnu mondialement, représente un vecteur puissant de sécurité juridique et judiciaire sur lequel le continent peut aujourd’hui compter pour avancer sur la voie de sa nécessaire unité. L’Europe, de son côté, continue de vivre dans un environ-

nement de droit des affaires largement cloi-sonné, en dépit des travaux d’harmonisation conduits ces trente dernières années par la Commission européenne. C’est seulement en instituant un cadre juridique des affaires unifié que les États européens arriveront à impulser cette dynamique de convergence économique, sociale et fiscale, salvatrice de la monnaie unique européenne et de l’idéal européen.

À cet égard, le précédent OHADA et son succès sont, à l’évidence, sources d’inspiration et d’exemple pour l’Europe. C’est dans cet esprit que l’Association Henri Capitant a éla-

boré une étude : « La construction européenne en droit des affaires, ac-quis et perspectives », qui pose les bases de ce qui pourrait être une dynamique d’unifi-cation du droit des

affaires en Europe. Cette étude, conduite par quatorze grands juristes européens, a été traduite en anglais et en allemand, sous la supervision de l’Université de Münster, en Allemagne.

Elle a été publiée au cours de l’été, sous le timbre conjoint de l’Association Henri Capi-tant, de la Fondation pour le droit continental, du Conseil national des barreaux (CNB) et du Barreau de Paris. Ce travail de synthèse et prospectif de première importance a fait l’objet d’une Conférence de presse le 4 oc-tobre dernier. Il a été présenté le 13 octobre au Parlement Européen par une délégation de juristes franco-allemands de haute volée. Il s’agit non pas de consolider, mais d’har-moniser… Serons-nous 27 ou seulement 6 au début de l’ascension ? Peu importe, pourvu que nous marchions vite et que tous puissent accéder au sommet s’ils le veulent. Il s’agit également de hisser au firmament des valeurs éthiques susceptibles, j’en suis persuadé, de gouverner et de transcender notre économie.

L’Europe sera celle des valeurs ou elle ne sera pas. N’hésitons pas à regarder en arrière pour mieux progresser : tirons les leçons de nos anciens… Rendons hommage à Saint Louis qui n’a eu de cesse d’affirmer que les idéaux moraux sont au-dessus des personnes humaines… Rendons hommage plus simple-ment à René Cassin, Maurice Schumann… Prenant conscience que « l’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons en faire » (Henri Bergson).

L’Histoire nous a prouvé que chaque crise traversée par l’Europe s’est traduite par une grande avancée.

La crise que nous traversons aujourd’hui se résoudra par le droit.

« L’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons en faire »

(Henri Bergson)

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ÀÀ mi-mandat, il est temps de se tourner vers le passé tout en continuant de regarder vers

Àle passé tout en continuant de regarder vers l’avenir. Ce moment est arrivé… Cet instant Àl’avenir. Ce moment est arrivé… Cet instant où, plus que jamais, les femmes et les hommes Àoù, plus que jamais, les femmes et les hommes qui ont présenté leurs suffrages, se sont enÀqui ont présenté leurs suffrages, se sont engagés, prennent conscience qu’Àgagés, prennent conscience qu’est une detteÀest une dette, comme l’a martelé Confucius. À, comme l’a martelé Confucius. La fonction de Bâtonnier de Paris suppose ÀLa fonction de Bâtonnier de Paris suppose

qui va arriver, mais ce que nous allons

POLITIQUE

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POLITIQUE POLITIQUE

I

Nous manquons de Juges aux Affaires Familiales. En cas de divorce, il est impossible de demander un logement social sans décision du JAF.Alors, en attendant, certains parents dorment dans leur voiture.

Nous avons créé le Pacte Justice, 6 engagements simples pour que les choses changent.Candidats et électeurs, tout le monde peut signer.

Pacte-Justice.org

notre Justice est fossilisée.Quel engagement prenez-vous ?

Madame Le Pen,

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Indiscrétions parlementaires

• LE CONSEIL D’ÉTAT VOLE AU SECOURS DES OIES !

Alors qu’en pleine période de froid et avant même la fin de la saison cynégé-tique, plusieurs pays européens avaient déjà fermé la chasse, la France elle, conti-nuait de chasser des oiseaux affaiblis et affamés dans de nombreux départements. Cependant, Ségolène Royal a déclaré - au mépris de la règlementation - que les oies pouvaient être chassées… dix jours de plus après la fermeture officielle !Le Commissaire Européen Vella n’a pas manqué alors de répondre « vertement » à Madame Royal, en rappelant à la Mi-nistre française en charge de l’Écologie, « que les conditions de dérogation prévues par la Directive Oiseaux pour chasser les oies au-delà de la période légale n’étaient pas réunies, dès lors que les prélèvements s’effectueraient sur des po-pulations en migration de retour vers les sites de nidification. Les études scientifiques confirment d’ailleurs le début des migrations dès la fin de la deuxième décade de janvier ». Mais que nenni ! Ségolène Royal, qui, déjà, avait donné son accord pour les bri-gades d’abattage des loups, a même donné des consignes orales en séance à l’Assem-blée nationale, pour ne pas verbaliser les braconniers jusqu’au... 10 février ! Autre-ment dit : vive le braconnage légalisé dans un État qui prétend être exemplaire pour la conservation de la biodiversité ! On peut s’étonner dès lors que cette in-vitation au non-respect du droit se fasse aussi au mépris de la Cour Européenne de Justice, qui poursuit déjà la France pour le braconnage constant des bruants ortolans. Rappelons tout de même que la période de chasse en France est la plus longue d’Europe - plus de 6,5 mois de l’année ! - et s’exerce sur un très grand nombre d’espèces, pour des prélèvements annuels de 25 à 30 millions d’oiseaux !Mais, visiblement, le Conseil d’État, saisi en référé-suspension par la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) est plus sensible à ces questions que notre Ministre de l’En-vironnement. Il vient en effet de lui voler dans les plumes et de suspendre la déci-sion de ne pas verbaliser la chasse aux oies après sa date de fermeture, émettant « un doute sérieux sur la légalité des intentions de la ministre ». C’est ce qu’on appelle se faire... « canarder » !

• INITIATIVE CITOYENNE

« Suivez le coq », c’est le nom du tout nou-veau portail en ligne qui permet de géo-localiser les bouchers adhérents du réseau

« viande de tradition française », garantissant un abattage normatif avec étourdisse-ment, mais également des conditions d’élevage correctes respectant la physiolo-gie et la psychologie des animaux.Lancée à l’initiative de représentants qui militent pour le bien être animal et le res-pect du consommateur, en s’opposant no-tamment aux abattages rituels, cette cam-pagne permet en outre de connaître le statut des abattoirs, le but étant d’exercer une pression sur les professionnels qui ne respectent pas scrupuleusement les normes. « Il y a bientôt 1 an, un courrier a été adressé aux bouchers de France pour les sou-tenir et leur expliquer que la généralisation de l’abattage rituel était en train de saper le lien de confiance avec leur clientèle. Nous les avons in-cité à prendre en main leur destin », explique le docteur Alain de Peretti, Président de Tra-dition, Terroir et Ruralité, une association en pointe en ce domaine. « Près de 400 d’entre eux ont répondu à Suivez le Coq en adhérant à cette démarche, qui incluait également des condi-tions traditionnelles d’élevage, c’est-à-dire excluant les élevages concentrationnaires industriels », dit-il. Une initiative citoyenne, s’inscrivant dans une démarche qui se veut pragma-tique et non idéologique et soutenant les bouchers qui s’engagent à ne commercia-liser que de la viande d’animaux abattus selon les normes laïques et républicaines. www.suivezlecoq.fr

• LA FRANCOPHONIE

EN BERNE

Ridicule ! Quel autre terme adopter pour la désigna-tion du slogan « Made for sharing », censé défendre la cause de la France pour les Jeux Olympiques de 2024 ? La langue marquant le génie et la créa-tion d’un peuple, il est certain que celui-ci ne symbolise pas le brio d’un pays qui a retenu une formule, validée par la Maire de Paris, alors même que la majorité des Français ne la comprend pas !Projetée sur la Tour Eiffel, ce slogan, qui sent à mille lieues son officine de commu-nication, est à l’inverse de la hauteur des enjeux. C’est-à-dire à terre. Los Angeles, la capitale rivale, a compris que si même son principal adversaire rendait d’emblée les armes, il avait, malheureusement tout espoir de gagner.

P.W.du.V

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Jean-Christophe FromantinDéputé des Hauts-de-SeineMaire de Neuilly-sur-Seine

« Je lance un appel à nous rejoindre à tous ceux qui peuvent amener quelque chose à leur territoire et à la France ! »

Ils sont 577 pour la France...Comme le nombre des députés. 577 issus de la société civile, réunis autour du Dépu-té-maire de Neuilly, Jean-Christophe Fro-mantin, pour tenter de faire entendre une voix citoyenne au Palais Bourbon. Car, on le sait, la représentativité professionnelle des élus ne manque pas de prêter à polé-mique, une très grande majorité venant de la fonction publique, laquelle offre un filet de sécurité en cas d’élection perdue...Leur ambition est donc simple : faire élire des Députés au Parlement dans toutes les circonscriptions afin d’opérer un renou-veau de cette action politique, de plus en plus décriée. Un projet pourtant bien plus compliqué qu’il n’y paraît... Mais Jean-Christophe Fromantin est déterminé. En mai 2016, il publie « Et si c’était vous ?* », invitant les Français « face aux enjeux auxquels le pays est confronté, à s’engager dans la vie publique ». Convaincu que la France a besoin d’un grand projet qui confirme sa vocation dans la mondialisation, fixe ses axes de croissance et stimule son attractivité, Jean-Christophe Fromantin est à l’origine, souvenons-nous, de la candidature de la France à l’Exposition universelle de 2025. Cet entrepreneur, l’un des rares chefs d’entreprise à siéger à l’Assemblée Natio-nale, dont plusieurs amendements ont été adoptés dans le cadre de la loi Macron, a su réunir autour de lui une équipe soudée et pour le moins... diversifiée.Notaires, capitaines de pompiers, com-merçants, maires, greffiers, dirigeants de PME, directeurs de lycée, Présidents d’associations... Ils viennent de tous les coins de France et sont résolus à s’inves-tir. Florence Gabay, Vice-présidente de l’Ins-titut Robert Schuman et Directrice de l’Agence d’information de l’Afrique Centrale, siège à la Commission des Droits de l’Homme et à celle de la Culture du Conseil de l’Europe. Diplomée de la Sorbonne, formée à l’Es-sec, elle fait partie de ceux qui connaissent bien le monde politique : « Voir grand pour la France, cela commence dans nos circonscriptions,

cela commence dans nos écoles, nos crèches, nos quartiers, nos lieux de vie. Le travail de député est d’abord un travail de terrain, très concret. Il exige un dévouement total. Il engage toute une vie. Je m’adresse à tous ceux qui n’y croient plus, à ceux qui s’abstiennent aux élections et qui ne se reconnaissent pas dans les politiques pour leur dire que l’avenir de la France est devant nous et que je me battrai pour eux », dit-elle. Pour Bruno Cottard, Vice-président de Jean Patou Paris, (une maison qui incarne si bien le rayon-nement international de notre pays !), an-cien Conseiller municipal de Vincennes, ancien Président du GPFP (Groupement Profes-sionnel de Formation des Parfumeurs) et ancien Président du CFPB (Comité Français des Produits de Beauté), les choses sont claires : « riche de mes expériences profession-nelles dans des sociétés françaises et étrangères, convaincu du besoin de faire voter les lois par des députés connaissant les contraintes et les attentes de l’entreprise, je souhaite représenter mes conci-toyens et accompagner le projet de renouveau de la vie politique derrière Jean-Christophe Froman-tin ». On pourrait ainsi multiplier les témoi-gnages, tous étant convaincus que finale-ment, le destin du pays est entre les mains de chacun. Le Député-maire de Neuilly précise d’ailleurs : « Il faut ramener du sang neuf dans la politique, à partir des territoires, avec ceux qui font la France au quotidien et qui ont la légitimité de leurs actions (…) Notre pro-gramme s’intitule : "Pour une nouvelle géographie politique". Il vise trois transformations : celle des territoires, celle des institutions et celle des acteurs politiques, afin de donner une nouvelle impulsion aux politiques publiques ». Bien sûr, la question du financement reste ouverte. Mais, elle a d’emblée été réglée, puisque dans ce cas de figure, chacun doit-être à même de réunir 4000€ pour financer sa campagne. Une nouvelle ma-nière d’oxygéner notre démocratie ? La question reste posée. Réponse le 11 juin 2017. * Editions Michel Lafon

Olivier de Tilière

Autour de Jean-Christophe Fromantin, Florence Gabay et Bruno Cottard

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POLITIQUE

CC

POLITIQUE

Nathalie GouletSénateur de l’Orne

Co-Rapporteur de la Mission d’information sur l’organisation, la place et le �nancement de l’islam en France

« C’est aux musulmans de France de prendre en main leur destin... »

Passer d’un islam en France à un islam de France. Quelle est au juste la nuance ?

Ce qui nous a frappés au cours de cette mission, c’est le poids des pays d’origine. En effet, l’islam en France est géré, finan-cé et encadré par l’Algérie, le Maroc et la Turquie, dont les imams restent fonc-tionnaires et dont les ministres du culte n’échangent pas les uns avec les autres. Pour caricaturer, l’Algérien ne parle pas au Marocain, le Marocain ne parle pas au Turc et le Turc ne parle à personne. Cela signifie que les luttes de pouvoirs entre eux paralysent les instances. Il s’agit donc es-sentiellement du Maghreb et non des pays du Golfe, car contrairement aux idées re-çues, en terme de financement, le Golfe arrive très en deçà de l’Algérie et du Ma-roc et en terme d’encadrement, seuls 14 imams viennent d’Arabie Saoudite, contre 100 dans chacun des trois États pré-cités. Ainsi, le Golfe n’influence pas l’islam de cette façon en France. Et c’est bien là que le bât blesse...

Les imams turcs, formés en Turquie, ar-rivent en France avec une connaissance approximative de notre langue et n’ont pas la moindre idée de notre « bloc de légalité ». Demandez leur par exemple ce qu’ils pensent du génocide arménien... vous connaissez la réponse ! Quant aux imams formés en Algérie - sans même parler du mariage pour tous, de la torture ou de la peine de mort - leur perception du judaïsme, liée uniquement à l’occu-pation d’Israël en Palestine s’inscrit, là encore, très loin de notre conception dé-mocratique. Quand bien même ils béné-ficient de formations complémentaires, notre grille de lecture n’est pas la même. Un enseignement additionnel de quelques mois ne viendra pas compenser l’absence d’éducation issue d’un cadre républicain. La connaissance de l’environnement fran-çais est donc indispensable et comme le souligne le sénateur André Reichardt, co-rapporteur de la mission, spécialiste des questions concordataires, « il faut le texte dans le contexte ! ». Après six mois de travaux, connait-on aujourd’hui véritablement le contexte de l’islam en France ?

C’est précisément la vocation de notre mission d’information de répondre à ces questions et d’y répondre dans un cadre très strict, celui de la loi 1905. C’est elle qui, à chaque fois, était notre limite, notre garde-fou. Et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il y a finalement très peu de préconisations dans notre rapport, parce qu’intervenir sur l’organisation du culte, c’est violer la loi de 1905. On s’est donc inscrits dans une ossature républicaine absolue et cette approche a contribué, sans aucun doute, à l’approbation du rapport à l’una-nimité, ce qui était pourtant loin d’être ga-gné, compte tenu du sujet, particulièrement délicat. Concrètement, 301 imams étrangers détachés en France prêchent actuellement dans les 2500 lieux de cultes référencés. Une présence peu adaptée compte tenu, on l’a dit, d’une maîtrise aléatoire du français notamment. Vous dites dans votre rapport que ce n’est pas à nous de réformer l’islam, mais d’accompagner sa réforme... En quoi la filière ha-lal, qui pèse 6,6 milliards d’eu-ros peut-elle avoir un rôle à jouer, indépendamment de la taxe halal qui semble inapplicable ? Exactement ! C’est à nous de suggérer, d’accompagner et de donner les moyens de cette réforme. Prenons la question du financement, dont la place s’avère dé-terminante pour l’autonomie de l’islam français et c’est précisément l’un des sujets majeurs du rapport : 80% du finance-ment des lieux de culte sont faits par les

Présents tant en France qu’à l’international, les créateurs de

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fidèles eux-mêmes. Les 20% qui restent viennent des pays d’origine et du Golfe. On ne pourra interdire ces financements, au nom de l’égalité devant la loi, car si on le fait pour l’islam, on serait obligés de le faire pour les autres religions. On peut, en revanche, les limiter. Pour cela, il faut parvenir à faire monter en puissance les financements qui proviennent des réseaux français. C’est sur ce point, en l’occur-rence, que le rapport évoque la redevance halal. Cependant, si « une taxe », vous avez raison, est inapplicable, car contraire aux principes de laïcité, une redevance, à l’inverse, peut être envisagée et fixée par le CFCM lui-même...Dès lors, pour accompagner ce processus, Bercy peut par exemple, fournir des ex-perts au CFCM, qui, lui, n’a ni structure, ni moyens humains pour mettre en place cette redevance. C’est une illustration ty-pique de ce que nous serions en mesure de proposer en terme d’accompagnement. Que valent les trois établisse-ments de formation des imams dans l’Hexagone ? Qui sont-ils ?... Il existe, en effet, l’Institut Al Ghazali, qui dépend de la mosquée de Paris et deux autres établissements, dont l’un près de Nevers et l’autre à Saint-Denis, étiquettés Frères Musulmans. C’est loin d’être suffi-sant, d’autant plus que leur programme - payant, de surcroît - n’est pas harmonisé. Toutefois, l’idée qui a germé au cours des auditions est de constituer un conseil scientifique unique, pour établir un comi-té des programmes et labelliser les imams. Il faudrait aussi couper le cordon d’Al Gha-zali avec la mosquée de Paris, entièrement gérée et financée par l’Algérie pour des raisons historiques. L’idée consiste, aussi, à réduire en conséquence les formations à l’étranger, qui sont, à mon sens, beaucoup plus contestables que les financements. Les fontaines de Paris de Madame Hi-dalgo, financées par le Qatar ne vont pas se voiler ni devenir halal pour autant ! Le financement, s’il n’est pas conditionné, ne pose pas de problème particulier, même si l’on peut discuter du bien fondé et de la méthode de transparence. Mais au final, le point central sur lequel il faut le plus s’appesantir est celui de la formation des esprits. Vous êtes allée sur place... Qu’avez-vous constaté au cours de ces for-mations ? Oui, nous sommes allés en Algérie, au Maroc et également dans deux des insti-tuts français, mais qui suis-je pour juger de la qualité des programmes ? Toute-fois, je vous laisse imaginer l’état d’esprit d’ouverture et de démocratie dans lequel se trouvent les imams en provenance de

l’étranger, qui arrivent en France sous le label « d’assistants sociaux ». Et pour-tant, la France a réagi de façon tout à fait ubuesque, en violation absolue de la loi de 1905, en signant des accords avec des pays d’origine pour former des imams, soit au Maroc soit en Algérie. Nous y avons donc été extrêmement réservés dans notre rap-port. Notre « bloc de légalité » et notre vi-sion de la laïcité n’est pas exportable ! On a suffisamment de musulmans en France pour susciter des vocations. Seu-lement, quel statut donner aux imams et aux aumôniers ? Ces derniers étant béné-voles, les vocations sont rares. Il faut donc mettre en place, vous l’aurez compris, une formation et un statut pour l’encadrement du culte musulman, comme il existe le sé-minaire ou l’école rabbinique. Tout au long de ces six mois de travaux, avez-vous été confrontée à des difficultés particulières ? Tout à fait ! Nous avons eu beaucoup de difficultés par exemple à avoir une vision claire et précise du rôle des mosquées et des certificateurs dans les redevances ha-lal. Globalement, nous avons été confron-tés à une certaine opacité sur l’organisa-tion de la filière. Mais même si cela a été assez compliqué, nous ne procédions pas à une commission d’enquête. Toujours est-il que perdure une impression de grand flou, avec des chiffres incomplets sur les financements et retours de financements des trois mosquées prescriptrices. Vous concluez votre rapport en disant que c’est à la communauté musulmane de prendre ses res-ponsabilités... C’est, là encore, la loi de 1905 ! Et c’est la raison pour laquelle nous avons été très modestes en terme de préconisations, pour ne pas faire de l’ingérence. C’est donc à la communauté d’être aussi plus visible et de participer à la République qu’est la leur. Tout cela est un mouvement qui devra, tôt ou tard, s’enclencher. Néanmoins, nous avons opéré des pro-positions de bon sens : introduction de la redevance halal pour diminuer en sifflet les financements étrangers et transpa-rence absolue de ceux-ci, qui passeraient uniquement par les ambassades. Il faut en effet sortir du mythe que la France serait envahie d’argent étranger dont personne ne saurait rien. Tracfin fait largement le travail, tout comme les banques, assu-rances, compagnies financières et tous les organismes soumis aux lois sur la transpa-rence. On devrait simplement mettre au point un guide de bonne conduite pour que tous les financements transitent par

un guichet unique. C’est d’ailleurs déjà le cas pour l’Arabie Saoudite, Bahreïn et le Koweït. Le vrai problème finalement est celui de l’autonomie de l’islam en France... Pensez-vous cette auto-nomie possible ? Vos préconisa-tions suffiront-elles ? Nous devons traiter l’islam comme les autres cultes et nous avons eu de la chance d’avoir un ministre de l’Intérieur qui a abordé le dossier de façon magistrale et républicaine. On a failli cet été, rappe-lons-le, remplacer l’étoile jaune par le croissant vert, à travers un débat terrible-ment nauséabond. Il faut régler les pro-blèmes de façon républicaine et c’est ce qu’on a fait. Si le sujet est si clivant, n’est-ce pas parce que la communauté mu-sulmane reste désorganisée ? Non, je crois simplement qu’il y a un dé-samour, un hiatus, un divorce entre la France et l’Islam. Pourquoi ?... Notre pire ennemi, c’est l’ignorance. Les gens ne connaissent pas l’islam. Les mé-dias, quant à eux, n’ont pas contribué à une vision apaisée. Qui envisage au-jourd’hui l’islam comme une religion de paix et d’amour ? Au regard des actes terroristes, difficile d’expliquer que les musulmans sont les premières victimes de Daesh et c’est pourtant le cas ! Pensez-vous que la notion de laïci-té a évolué ? Porte-t-elle une part nouvelle de responsabilité ? La laïcité revêt exactement la même dé-finition, d’hier à aujourd’hui !... Ce n’est pas le rôle du législateur de toucher aux religions. Simplement, nous sommes dans l’organisation de l’État, dans une structu-ration sociale. Il est naturel que les poli-tiques s’y intéressent. Pour en revenir à l’enseignement privé islamique en France, sur 49 établissements musulmans, cinq seulement sont sous contrats. Ceux qui sont hors contrats sont-ils pro-blématiques ? Il sont hors contrats parce qu’ils n’ont pas cinq ans d’existence. Des contrôles ont été opérés, mais il est vrai qu’il n’y en a pas eu assez. Nonobstant, il faut pointer une difficulté : lorsqu’une famille catholique cherche une école catholique ou une fa-mille juive cherche une école juive, aucune d’elles n’aura de difficultés à en trouver. En

revanche, pour une petite fille qui souhaite porter le voile et manger halal, c’est mis-sion quasi-impossible de trouver l’école de son choix. Dès lors, la crispation est plus visible. Une approche ouverte, républicaine et mathématique, conduirait simplement à vouloir engager une sorte de « rattrapage », c’est impossible. Et pourtant, il ne faut pas confondre les effets et les causes... Le mouvement de discrimination autour de l’islam sur cette question a incontestablement augmenté le communautarisme, un phénomène beau-coup plus important qu’il y a 5 ans ou 10 ans et qui a pris une telle importance que la société s’est clivée. Toujours est-il que l’on a mis du temps dans notre rapport à chercher un autre terme que celui de « rattrapage » pour éviter d’enflammer le débat, le but de notre rapport étant de tordre le cou aux idées reçues, d’opérer un état des lieux et d’en faire un sujet républicain. C’est donc aux musulmans de France de prendre en main leur destin... Mais sentez-vous une réelle volon-té des musulmans de France en ce sens ? Peut-on sortir de la désor-ganisation de l’islam ? Oui, si tant est que l’on règle la question des pays d’origine qui veulent chacun peser sur leur communauté. En outre, si l’État peut accompagner la réforme de l’is-lam, il ne peut, en aucune façon, se subs-tituer aux communautés musulmanes au pluriel... Somme toute, je suis extrêmement pes-simiste sur la situation de cette France écorchée des clivages et de la défiance à l’égard de 10% de la communauté fran-çaise. Cela dit, je ne suis pas naïve sur la question, mais je considère que l’amalga-me et les raccourcis intellectuels sont dan-gereux. Cela ne fait qu’accroître le malaise de la population musulmane à l’égard de

la République et c’est très injuste ! J’ai-merais que l’on revienne à la raison par une application ferme et stricte de la loi. Le prochain Président de la République devra rétablir l’ordre républicain partout dans ce pays.

Propos recueillis par

Pauline Wirth du Verger

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Le Journal du Parlement - N°72 1110 Le Journal du Parlement - N°72

POLITIQUE

Dans certains tribunaux, le chauffage ne fonctionne plus.Et dans d’autres, il y a plus de bassines que de juges tellement il y a de fuites d’eau.

Nous avons créé le Pacte Justice, 6 engagements simples pour que les choses changent.Candidats et électeurs, tout le monde peut signer.

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Monsieur Fillon,

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L

Trump, Poutine et le Moyen Orient

par Christian Malard Conseiller diplomatique Éditorialiste à i24 News

Lors de leur première conversation télé-phonique, Donald Trump et Vladimir Poutine ont reconnu que les relations entre leur deux pays n’étaient pas satisfai-santes et qu’il était pour eux impératif de les améliorer. D’entrée de jeu, ils ont parlé de combiner leurs efforts pour combattre le terrorisme et trouver une solution à la crise en Syrie.

Durant sa campagne présidentielle, Trump avait déclaré à plusieurs reprises qu’il avait une haute considération pour Poutine et l’action qu’il mène contre les Islamistes en général, d’où sa proposition de mener ensemble une guerre sans merci contre l’État islamique en Syrie et en Irak. Pour ne pas se mettre à dos le Président russe, dont il veut devenir l’ami, à la diffé-rence de Barack Obama, il est donc peu probable que Trump exige le départ de Bachar el Assad comme condition à un

règlement de la crise syrienne. Cela dit, les divergences géopolitiques structurelles entre les États-Unis et la Russie peuvent limiter le rapprochement entre Trump et Poutine. Les deux hommes n’ont pas les mêmes alliés... Les Russes combattent aux cotés du régime syrien, du Hezbollah libanais pro-Iranien et de l’Iran, dont Donald Trump a fait son ennemi juré, souhaitant

même remettre en question l’accord sur le nucléaire signé le 14 juillet 2015. Le pro-blème qui se pose est le suivant : Donald Trump devra choisir entre le rapproche-ment avec Moscou et le bras de fer avec Téhéran, à moins qu’il ne demande à Vla-dimir Poutine de jouer les intermédiaires avec les Ayatollahs pour tenter d’amender certaines parties du Traité. À Téhéran, on est inquiet, Javad Zarif, le Chef de la Di-plomatie iranienne, a réagi promptement, déclarant : « le futur Président américain doit respecter les accords, les engagements pris à un niveau multilatéral ». À huit mois de l’élection présidentielle ira-nienne, de nombreux observateurs s’ac-cordent à dire que la victoire de Trump renforce le camp des ultra-conservateurs, persuadés que la nouvelle Administration américaine ne respectera pas l’accord nu-cléaire défendu par leur adversaire, le Pré-sident de la République, Hassan Rohani, qui pense que « Trump ne pourra revenir sur

cet accord historique entériné par l’ONU ». Bien qu’applaudi par les alliés des États-Unis, comme la Grande Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Union Européenne, sans oublier la Chine et la Russie, cet accord n’est pas du goût de la majorité répu-blicaine, plus que jamais renforcée au-jourd’hui au Congrès américain après la victoire de Donald Trump. Les Républi-cains considèrent, sans doute à juste titre, qu’Obama a récompensé et renforcé un

pays comme l’Iran, suppôt du terrorisme international, qui veut à tout prix étendre son influence à l’ensemble du Moyen Orient, où son emprise se fait déjà sentir dans des pays comme la Syrie, l’Irak, le Liban et le Yémen. Trump, qui n’a cessé de répéter durant sa campagne : « il faut défaire cet accord désastreux avec l’Iran », peut-il maintenant créer une nouvelle épreuve de force ? Dans le meilleur des cas, pourrait-il renégocier cet accord partiellement ? Rien n’est moins sûr, si le Congrès et lui-même veulent adopter la politique de la carotte et du bâton : maintien des sanc-tions ou agir militairement si l’Iran viole l’accord. Reste que dans l’autre grand pays, leader des monarchies du Golfe, l’Arabie Saou-dite, on espère un rééquilibrage des rela-tions avec Donald Trump, après avoir dû subir les incohérences d’un Obama qui a commis l’erreur majeure de penser que l’Iran pourrait jouer un rôle sta-bilisateur au Moyen Orient.

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LE JOURNAL DU PARLEMENTest titulaire du titre

LA GAZETTE DE FRANCEde �éophraste Renaudot

AFFAIRES ÉTRANGÈRES

Les divergences géopolitiques structurelles

entre les États-Unis et la Russie peuvent limiter le rapprochement entre

Trump et Poutine.

Le problème qui se pose est le suivant :

Donald Trump devra choisir entre le rapprochement avec Moscou et le bras de

fer avec Téhéran.

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Christian Malard Éditorialiste de politique étrangère à France Télévisions, Consultant pour CNN, NBC News et la BBC, Christian Ma-lard, élu journaliste de politique étrangère par l’Association de la presse étrangère regroupant plus de 1000 journalistes des 5 continents, est spécialiste des États-Unis et du Moyen Orient et co-préside à Paris �e European American Press-Club. Il anime également l’émission Tout est Politique avec Michaël Darmon sur la chaîne i24 News.

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12 Le Journal du Parlement - N°72 Le Journal du Parlement - N°72 13

POLITIQUE POLITIQUE

n préambule, pourriez-vous en quelques motsnous présenter Airbus Defence and Space ?Airbus Defence and Space est une des trois divisions d’Airbus (chiffre d’affaires de 13 milliards, 35 000 collaborateurs). Son activité s’appuie sur troisbusiness lines :- Military Aircraft avec l’aviation de combat, le

transport militaire ainsi que les drones et lesUnmanned Aerial Systems (UAS) ;

- Space Systems avec l’ensemble des activités satellites et segments soldans les domaines des télécommunications, de l’observation de la Terre,de la Science, des équipements et des infrastructures orbitales ;

- Communications, Intelligence & Security (CIS) avec les services liés auxcommunications gouvernementales, à la géo-intelligence et auxsystèmes de défense, et à la cybersécurité.

Le domaine de l’intelligence est très large. Il adresse principalement ladéfense et la sécurité (2/3 de l’activité), le secteur gouvernementalinstitutionnel civil et l’activité commerciale.

Vous opérez dans le domaine de la géo-information et de lagéo-intelligence. Pourriez-vous évoquer plus précisément lesservices de votre secteur d’activité et son expertise ?Le Business Cluster Intelligence au sein d’Airbus Defence and Spaceintervient à différents niveaux :- La vente d’imagerie produite par nos satellites optiques et radars ;- La vente des systèmes sol de réception et d’exploitation de la télémesure

d’imageries de nos satellites d’observation de la terre ;- La vente de systèmes clé en main, de services et de solutions à nosclients.

La vocation de l’entité est de maîtriser la création et l’acquisitiondes données images, la mise à disposition et la mise en forme del’imagerie et de ses produits dérivés à haute valeur ajoutée. Nousaccompagnons aussi nos clients dans l’exploitation opérationnellede ces données dans le cadre de leurs activités, applications et deleurs services.

Aujourd’hui, nous évoluons d’une activité basée sur la donnée àdes solutions orientées autour de l’exploitation intelligente desdonnées pour et par nos clients. Nous devons créer de la valeur àtravers une information qui doit être utilisable par nos clients dansleurs domaines, leurs businesses et leurs opérations. Nous sommesaujourd’hui très axés B2B avec des applications, des solutions etun déploiement de solutions validées et prêtes à l’emploi pour nosclients, avec tout l’accompagnement nécessaire sur le terrain.

Comment concrètement cela se traduit-il ?Au sein d’Airbus Defence and Space, nous avons la capacité de maîtriserl’ensemble des plateformes et des senseurs d’acquisition de ces données qui peuvent provenir de l’observation de la Terre, destélécommunications, des écoutes électroniques et d’un certain nombred’autres sources de données (Open Source, réseaux sociaux, etc). Eninterne, à partir de ces données, nous développons des algorithmes et dessoftwares, réalisons l’intégration de systèmes, validons et déployons denouvelles solutions afin de proposer à nos clients des services et solutionsdans les domaines défense, sécurité, gouvernementaux, civils etcommerciaux en rapport avec les marchés verticaux sur lesquels noussommes positionnés.

Quels sont vos principaux marchés et pouvez-vous enapporter des illustrations ?Nous servons nos clients sur de multiples marchés : la défense et lasécurité, l’énergie, l’aviation, la surveillance maritime, la planificationnationale, l’environnement et les forêts, la sécurité publique, les servicesde géolocalisation ou encore l’agriculture. Défense, énergie, surveillancemaritime et agriculture sont les quatre secteurs qui génèrent un chiffred’affaires significatif et en croissance.

Nos clients sont de plus en plus avisés et experts. Ils ont donc desattentes très précises en termes d’informations et de services exploitablespermettant une réactivité efficace au niveau d’une politique agricole, d’unservice de renseignement, d’une surveillance d’infrastructure, du suivid’une politique environnementale…

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LE BIG DATA : BESOINS, EXIGENCES,OPPORTUNITÉS

ENTRETIEN AVEC PHILIPPE PHAMDirecteur Général Airbus DS Geo SA au sein du Business Cluster Intelligence d’Airbus Defence & Space

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Le Big Data présente de nombreuses opportunités pour Airbus Defence andSpace. Afin de fournir un service optimal à ses clients, le groupe a donc réalisédes investissements importants en matière de recherche & développement.

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POLITIQUE

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Le Journal du Parlement - N°72 1514 Le Journal du Parlement - N°72

LE TROMBINOSCOPE« RÉGIONS, DÉPARTEMENTS & COMMUNES »

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POLITIQUE POLITIQUE

LA VIE DES AMBASSADES N°1 FÉVRIER 2017

NOUVELLES DIPLOMATIQUES

SPÉCIAL

République de GéorgieLes grands enjeux internationnaux

REGARDS CROISÉS

Jacques Mézard Sénateur du Cantal Président du Groupe d’amitié France Turquie

Le Colonel Ahmet Zeki Üçok Procureur militaire (h)

TRIBUNE

S.E. Écateriné Siradzé-Delaunay Ambassadeur de Géorgie

EXCLUSIF

rencontre avec...

Guiorgui MargvelachviliPrésident de la République

Nouvelle version des Carnets Diplomatiques, les Nouvelles Diplomatiques ont pour vocation, au cours de chaque session, en version papier ou numérique, de faire un point sur l’actualité internationale, en partenariat, notamment, avec le Comité de l’Europe pour les Études et Informations Parlementaires.

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Guiorgui Margvelachvili Président de la République de Géorgie

« Notre ambition est d’être accueillis

dans la Famille européenne des Nations ! »

Docteur en philosophie de l’Université de Tbilissi, le 4ème Président de la République de Géorgie depuis l’indé-pendance de 1991, est une personnalité atypique, qui entend resserrer les liens avec l’Europe et la France. C’est donc à un large tour d’horizon que nous avons souhaité procéder, pour évoquer les relations internationales de ce pays à la situation géostratégique majeure...

Monsieur le Président, comment passe-t-on de la philosophie à la politique ?

Nous restons ce que nous sommes... c’est à dire que nous utilisons notre sa-voir, nos connaissances,

nos expériences passées et nous les appliquons au monde réel avec plus ou moins de succès. Je pense, en vé-rité, que la philosophie est très com-patible avec la politique. On doit sim-plement pouvoir la mettre en action tout en restant cohérent, avec les va-leurs, les buts et la direction générale suivie. Comment définiriez-vous précisément ces valeurs et ces buts qui vous animent ? En tant que Président, je crois que ceux-ci doivent forcément s’aligner avec les valeurs et l’identité de notre peuple. Ces trois derniers millénaires, nos valeurs étaient celles de la liberté, la fierté de notre identité nationale et de la tolérance. Elles se sont forgées au cours de l’Histoire, puisque nous nous sommes retrouvés à la jonction des plus grands peuples et Empires. Je pense aux Mongols, à l’Empire Russe, aux Iraniens, aux Arabes et aux Turcs. Nous étions donc toujours

obligés de combattre pour avoir le droit d’exister et de préserver notre identité, notre religion et la souve-raineté de notre État dans un climat géopolitique assez compliqué. Ceci ne signifie pas que nous manquions de tolérance. Au contraire ! Nous avons toujours célébré la différence. Ainsi, en Géorgie, nous apprécions la culture musulmane, nous avons aussi de nombreuses communautés juives qui y vivent en paix depuis 26 siècles. Mais la vision fondamentale de liber-té que nous avons nourrie précieuse-ment des centaines d’années durant, courageuse et à la fois romantique, est précisément celle que nous sou-haitons préserver aujourd’hui.

À l’occasion de votre venue en France, nous souhaiterions faire un tour d’horizon des relations

franco-géorgiennes. Comment les définiriez-vous ? Et quels sont les domaines où - selon vous - il y au-rait des progrès à effectuer ? Avec la France, nous travaillons déjà ensemble à plusieurs niveaux : culturel, militaire et politique. Ceci n’est pas étonnant, compte tenu de nos très nombreux goûts en com-mun, notamment en ce qui concerne le mode de vie et la culture. Par exemple, nous aimons et partageons le même intérêt pour le vin, la gas-tronomie et le sport. Les Géorgiens apprécient la littérature française et les Français qui nous rendent visitent affectionnent aussi notre culture. De plus, nous entretenons une très forte coopération militaire. La France nous aide à développer notre système de défense. Nos soldats sont côte à côte au Mali et en République centrafri-caine. Nous poursuivons donc en-semble des objectifs de stabilité et de paix. Ensuite, vient la coopération politique... Je voudrais utiliser cette possibilité et remercier encore une fois la France pour son engagement lors du conflit en Géorgie en 2008. À l’époque, le Président Sarkozy s’est rendu à Tbilissi, qui était alors au centre des tensions pour trouver des solutions pacifiques et il a réussi !

Nous nous souvenons bien de cette réactivité de la part de la France et nous lui en sommes particulière-ment reconnaissants. De plus, nous avons actuellement de nombreux projets en cours, notamment dans le domaine commercial. En effet, ces nouveaux projets peuvent nous don-ner un rôle significatif sur le marché européen et devenir ainsi un levier dans notre ambition d’être accueilli dans la famille européenne des Na-tions. Justement, en parlant de l’ambi-tion européenne pour la Géorgie, quel premier bilan peut-on tirer, selon vous, de l’accord signé en juin 2014 ?

ENTRETIEN AVEC

« Tout le monde reconnaît que la Géorgie

a le droit d’avoir sa souveraineté territoriale

et nationale...

Dès lors, les entités artificielles que la Russie

a essayé de créer sur notre territoire nous

pèsent lourdement »

« La vision fondamentale de liberté que nous avons nourrie

précieusement des centaines d’années durant est celle que

nous souhaitons préserver

aujourd’hui »

III

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NOUVELLES DIPLOMATIQUES

S.E. Écateriné Siradzé-Delaunay Ambassadeur de la République de Géorgie en France et à Monaco

Représentante permanente de la Géorgie à l’Unesco

« Notre objectif est de faire du tourisme une filière de

développement économique, créatrice de richesses et d’emplois ! »

Quels sont les principaux atouts de la Géorgie sur le plan écono-mique ? Plus généralement, l’ac-croissement des relations entre la Géorgie et l’Union Européenne est-il l’un des axes majeurs privilé-giés par votre Gouvernement pour renforcer le rayonnement de son économie ?

Les transformations écono-miques et de gouvernance menées par les Gouverne-ments successifs durant

la décennie passée commencent à produire des résultats tangibles. La croissance est stable et se situe à 3-4% ces dernières années et les in-vestissements étrangers, majoritaire-ment tournés vers les domaines des transports et des communications, de la construction et de l’énergie, sont en hausse permanente. Leur dynamisme est dû à l’attrac-tivité économique renforcée pour les investisseurs, notamment grâce à une fiscalité basse et simple, un système douanier efficace, une sé-rie d’accords de libre-échange don-nant accès à presque 900 millions de consommateurs, un secteur bancaire stable et, surtout - nous en sommes très fiers - une administration plutôt transparente et non-corrompue, soit un cas rare dans l’espace post-sovié-tique ! L’Union européenne est déjà le premier partenaire commercial de la Géorgie, assurant 32,6 % de ses échanges. L’accord d’association entre l’UE et la Géorgie prévoyant une zone de libre-échange approfon-die et complète, pleinement entré en vigueur le 1er juillet 2016, renforce-ra encore plus les liens économiques entre nos deux entités, stimulera la croissance et favorisera la moderni-sation du pays. Parmi les différents dossiers prio-ritaires, votre pays souhaite mettre en avant la place et le rôle du tou-risme... Quelle est votre stratégie en la matière ? Quels sont vos objectifs et comment imposer la Géorgie en tant que nouvelle des-tination ?

La Géorgie, une civilisation ancienne au croisement de l’Asie et l’Europe a tous les atouts pour développer le tourisme. Son superbe patrimoine architectural et artistique, ses vieilles églises (le christianisme est la reli-gion officielle à partir du début IVème siècle), sa tradition de la viticulture remontant à 8000 ans, sa nature et sa cuisine, l’hospitalité de ses ha-bitants et ses sublimes paysages de montagne ravissent à la fois les voyageurs curieux et avides de dé-couverte, ainsi que les randonneurs, les amateurs d’équitation, de ski, de rafting ou de parapente... L’année dernière, nous avons accueilli plus de 6 millions de touristes ! Pour un pays de seulement 3,7 millions habitants, c’est un résultat plutôt flat-teur. Notre objectif est donc de faire du tourisme une filière de croissance économique créatrice de richesses et d’emplois, d’où l’accent mis sur l’es-sor du tourisme de montagne. D’ail-leurs, avec l’aide de l’École Nationale de Ski et d’Alpinisme (ENSA) de Chamonix, nous venons d’inaugurer en Géorgie une École des guides de montagne qui doit pallier au manque des professionnels du tourisme de montagne en Géorgie. Dans le domaine culturel, une étape a été franchie dans les re-lations franco-géorgiennes avec, notamment, la signature d’une Convention de partenariat entre les deux Centres Nationaux du Livre. Quels sont les enjeux et les perspectives de cette Convention ? Effectivement, l’année dernière, les CNL géorgien et français ont signé une Convention de partenariat re-lative à la publication, la traduction

et la démocratisation de la lecture, ce qui a été une concrétisation du souhait de renforcer la coopération culturelle franco-géorgienne dans le domaine du livre. La Convention pré-voit la multiplication des échanges entre les représentants du secteur du livre géorgien et français, d’autant plus que la France et la Géorgie sont les invitées d’honneur de la Foire de Francfort pour les années 2017-2018. La Géorgie vient d’acquérir le châ-teau et le domaine de Leuville, berceau historique de son Gouver-nement. Que cela représente-t-il à vos yeux et quelle sera la vocation de ce lieu ? Ce château et ce domaine ont une importance symbolique pour les Géorgiens. Ce lieu incarnait en effet pendant toute la durée de l’occupa-tion soviétique la Géorgie libre et indépendante. Pendant la Première République (1918-1921), notre pays est parvenu à demeurer libre et uni-fié jusqu’à son invasion par l’Armée Rouge en février 1921. Dans cette période bouleversée par les événe-ments de la première guerre mon-diale et ses répercussions géopoli-tiques, la République Démocratique de Géorgie institua, par la force du suffrage universel, au travers d’une Constitution, de son Gouvernement et de son Président, des principes dé-mocratiques et des mesures sociales et légales parmi les plus avancés pour l’époque. Refusant la capitu-lation devant cette invasion, le Pré-sident Noé Jordania et ses ministres, dûment mandatés par le Parlement, sont partis en exil pour continuer, de l’étranger, à défendre la cause de l’indépendance et de la souveraine-

té du pays. Réfugiés en France, les membres du Gouvernement de la République démocratique de Géorgie ont décidé d’acquérir, aux moyens de fonds revenant à la Géorgie, cette propriété immobilière destinée à s’y établir pour y résider durant leur exil. En 1953, les derniers membres vivants de l’ancien Gouvernement de la République démocratique de Géorgie ont rédigé un testament mo-ral intitulé « Conditions pour que le Domaine de Leuville soit remis à son véritable propriétaire, la Géorgie in-dépendante ». C’est cette volonté qui a été concrétisée par la signature le 23 septembre 2016 de l’acte de do-nation du Château et du Domaine à notre pays. Notre Gouvernement envisage d’y aménager un centre historique et culturel franco-géor-gien, une académie géorgienne qui, outre la promotion de notre culture en France, favorisera les échanges bilatéraux en y créant les meilleures conditions de travail pour des ar-tistes, écrivains, chercheurs et his-toriens. Nous voulons que ce lieu, hautement symbolique, devienne un nouveau pont solide de l’amitié entre nos deux nations. Quel message, enfin, souhaite-riez-vous adresser à la classe poli-tique française par l’intermédiaire du Journal du Parlement ? La France a toujours soutenu la jeune République géorgienne issue des ruines de l’Union Soviétique. Vous étiez à nos côtés aux moments les plus difficiles. Vous nous avez accom-pagnés dans le processus douloureux de la transformation de notre socié-té. Le résultat est là : aujourd’hui, la Géorgie est une démocratie plura-liste, avec des institutions viables et une économie en pleine croissance. Je voudrais assurer nos amis français qu’ils peuvent toujours compter sur notre amitié et que la Géorgie restera un partenaire fiable, responsable et digne de confiance.

Propos recueillis par

Olivier de Tilière

ENTRETIEN AVEC

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NOUVELLES DIPLOMATIQUES

Nous avons signé un accord d’asso-ciation et un accord de libre-échange qui sont fondamentaux dans le contexte du projet de la construction d’une culture européenne. En tant que culture, nous sommes forcement Européens, mais nous avons besoin d’un certain nombre d’outils, afin de devenir une véritable démocratie eu-ropéenne. En effet, cet accord d’association s’est avéré être un bon exercice, car il nous a obligé à suivre un certain nombre de procédures en ce qui concerne, par exemple, la transformation des aliments, le monde des affaires ou les procédures douanières, entre autres. Ces réformes ont été contraignantes, mais, en même temps, très positives, car elles ont davantage rapproché la Géorgie des standards d’un État eu-ropéen. Nous collaborons donc d’une façon très précise avec nos parte-naires afin d’atteindre tous les stan-dards requis. Estimez-vous qu’une intensification des relations interparlementaires entre nos deux pays soit une voie permettant de conforter l’accord d’association entre la Géorgie et l’Union Européenne ? Il est certain que ma rencontre avec le Président de l’Assemblée natio-nale, à l’occasion de ma visite en France, s’inscrit dans un environ-nement propice, surtout en prenant en considération la décision récente relative à la libéralisation des visas, car ceci nous ouvre de réelles oppor-tunités. Par ailleurs, c’est un mo-ment décisif, avec l’entrée en vigueur du nouveau Parlement en Géorgie, qui rend donc tout développement des relations interparlementaires ca-pital. Il y a de nombreuses décisions sur lesquelles nous devrions nous mettre d’accord, en particulier sur la diaspo-ra géorgienne en France. Enfin, des décisions politiques, économiques et

militaires majeures nécessitent que nous œuvrions, immanquablement, à l’élaboration d’un agenda commun. D’un point de vue économique, les échanges entre nos deux pays restent toujours assez faibles. Quels sont les obstacles à lever pour renforcer nos relations commerciales ? Et quels sont les domaines à privilégier en particulier ? La première chose qu’on aimerait améliorer est la présence des pro-duits géorgiens sur le marché euro-péen. Le vin et l’eau minérale sont des exemples de produits que nous avons toujours exportés avec succès.

En même temps, il ne faut pas ou-blier que la Géorgie est un pays de transit, puisqu’elle se trouve à un croisement entre l’Europe et l’Asie. Elle permet donc aux ressources de la Mer caspienne de transiter vers l’Europe. L’une des illustrations de cette coopération est le projet en cours d’élaboration qui va permettre de transporter les ressources énergé-tiques par la Mer caspienne en Italie et en Grèce, en passant par l’Azer-baïdjan, la Géorgie et la Turquie. Il faut savoir aussi que, puisque nous percevons notre pays en tant que pays de transit, nous investissons beaucoup dans l’infrastructure et nous libéralisons toutes les forma-lités afin de créer de nouvelles ou-vertures pour les futurs projets. La

Géorgie aujourd’hui représente un potentiel considérable pour les af-faires. Nous avons les impôts les plus bas de la région et un accès aux mar-chés de libre-échange. Nous avons donc besoin de promou-voir cette information, de créer des opportunités et ensuite de les exploi-ter. À part les avantages, être « un pays de transit », c’est-à-dire être un pont entre l’Europe et l’Asie, projette souvent au cœur d’un environnement mouvant et extrêmement troublé. Êtes-vous inquiets de la reprise du conflit dans le Haut-Karabagh, qui implique aujourd’hui l’Azerbaïdjan et l’Arménie ? Naturellement nous sommes in-quiets ! Nous sommes même très in-quiets, puisque la Géorgie est l’un des pays les plus vulnérables de ce point

de vue, à cause de son emplacement géographique. S’il y a un conflit mili-taire dans la région, cela a un impact direct sur nous. Si nous envisageons le conflit du Haut-Karabagh du point de vue géopolitique, nous verrons que l’Azerbaïdjan est soutenu par la Turquie, tandis que l’Arménie est soutenue par la Russie. Et, puisque derrière ce conflit, se profilent les en-jeux turques et russes, nous sommes ainsi directement concernés par les rivalités entre ces deux grandes puis-sances. De plus, nous sommes une Nation où les Arméniens et les Azéris se côtoient et vivent ensemble pacifiquement. C’est pourquoi, vous l’aurez compris, nous sommes très fortement investis dans le concept de la paix. Et comment définiriez-vous votre relation avec votre autre voisin, la Russie ? Avez-vous toujours gardé un échange politique, économique et culturel ?

Nous avons une relation économique avec la Russie. Nous avons aussi un lien culturel, car nous avons toujours été très proches. Nous sommes tous les deux des pays orthodoxes, nous partageons le même mode de vie, nous avons des intérêts communs. Tout cela est donc encore d’actuali-

té. Mais les fautes qui ont été com-mises en 2008 et même avant, dans les années 90, ne peuvent pas être

sous-estimées et restent ancrées dans la mentalité de chaque Géorgien. Peu importe l’affiliation politique, peu importe si l’on est pro ou anti-Euro-péen, les Géorgiens considèrent que le comportement de la Russie envers eux depuis ces 25 dernières années a été très injuste. Tout le monde reconnaît que la Géor-gie a le droit d’avoir sa souveraineté territoriale et nationale. Les entités artificielles que la Russie a essayé de créer sur notre territoire nous pèsent donc lourdement. Le cœur du conflit en 1990 et en 2008 que vous évoquez concernait l’indépendance de l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud... Mais aujourd’hui, quelles sont vos relations avec ces États ? Ce sont des États - à proprement par-ler - artificiels, créés avec le soutien fort de la Russie. Nous communi-

« La Russie devrait comprendre qu’elle peut avoir des opportunités

très intéressantes dans notre pays,

à partir du moment où elle abandonne

ses intentions militaristes »

« La Géorgie est une Nation qui nourrit

des liens amicaux envers ses voisins et

nous aimerions, dès lors, entretenir, bien évidemment,

une relation d’amitié avec la Russie »

IV

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quons avec leurs représentants sur les Forums internationaux. Mais ce sont, bien évidemment, des liens superficiels. L’essentiel est que nous gardions le contact avec les citoyens de la Géorgie qui y résident et qui tra-versent la frontière pour les affaires, les soins et tout autre nécessité. En quelque sorte, c’est le processus de réconciliation qui est en marche. Mais, malheureusement, la Russie essaie de mettre un terme à cette relation qui est pourtant en train de se créer. Ce dont nous avons donc besoin, est de parvenir à un accord avec la Russie, car la suppression de ces relations est non seulement mauvaise pour la Géorgie, mais aus-si pour la Russie. L’occupation russe

de ces territoires ne sert à rien. Je me suis souvent demandé ce qu’apporte-rait à la Russie, dotée déjà d’un ter-ritoire si immense, l’occupation des deux villages géorgiens perdus. Je n’ai pas encore trouvé de réponse... Cependant, la Géorgie est une Na-tion qui nourrit des liens amicaux envers ses voisins et nous aimerions, dès lors, entretenir, bien évidem-ment, une relation d’amitié avec la Russie, mais cette problématique doit avant tout être impérativement résolue, avec le postulat suivant : la Russie devrait comprendre qu’elle peut avoir des opportunités très in-téressantes dans notre pays, à partir du moment où elle abandonne ses intentions militaristes. En parlant d’opportunités, qu’en est-il du tourisme ? Il apparaît pour la Géorgie comme l’un des

secteurs prometteurs, même si le pays reste, finalement, encore mal connu comme destination de séjour... Quels sont les atouts à mettre en valeur selon vous ? Le tourisme en Géorgie serait un do-maine très intéressant à développer, car sur un petit morceau de terre, nous avons à la fois des montagnes, la mer et le semi-désert. C’est donc un pays très riche, qui a tout ce qu’il faut pour déployer son rayonnement, en ce qui concerne la culture, la gastronomie, la musique et l’architecture. Nous sommes d’ailleurs fiers, comme vous pouvez l’imaginer, que notre pe-tit pays, doté d’une culture colorée et unique ait été récemment inscrit par l’UNESCO sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Pour conclure, Monsieur le Président, quel message souhaiteriez-vous transmettre à la classe politique française par l’intermédiaire du Journal du Parlement ? Je souhaiterais demander à mes amis français de continuer à cultiver éga-lement notre relation, de connaître davantage la Géorgie et de créer plus d’opportunités pour que les Géor-giens à leur tour, puissent mieux connaître la France. Je pense que ceci est mutuellement bénéfique. Comme je le disais auparavant, la Géorgie est un pays propice au déve-loppement du monde des affaires, de la culture et du tourisme. Nos deux pays ont donc un réel besoin d’inves-tir le plus possible dans la commu-nication bilatérale, ainsi que dans la coopération culturelle...

Propos recueillis par

Olivier de Tilière

et Marina Yaloyan

Photos :

Jean-Louis Vandevivère

« La Géorgie a tout ce qu’il faut pour déployer

son rayonnement, en ce qui concerne

la culture, la gastronomie,

la musique et l’architecture »

Intégration européenne

C’est en 1992 que les relations entre l’Union Européenne et la Géorgie ont débuté, après que le pays a retrouvé sa souveraineté à la suite de l’éclatement de l’Union soviétique. Puis, en 2003, la « révolution des roses » a largement contribué à renforcer ses liens avec l’Europe. Depuis 2009, la Géorgie bénéficie de la Politique européenne de voisinage et du Partenariat oriental. Sur le terrain, l’UE a déployé sa première mission civile « État de droit », dans le cadre de la PSDC, EUJUST THEMIS, ainsi que la Mission de Surveillance de l’Union Européenne (MSUE), après le conflit armé de 2008. Le 1er juillet 2016, l’accord d’association avec l’UE - signé le 27 juin 2014 - est entré en vigueur. Toutefois, le volet commercial de l’accord d’association, un accord de libre-échange complet et approfondi, est mis en œuvre de façon anticipée depuis septembre 2014. Sur le plan de la défense, un accord-cadre sur la participation de la Géorgie aux opérations de la Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC) a pris effet quant à lui en mars 2014. Avec 150 soldats, la Géorgie est apparue, après la France, comme le plus important fournisseur de troupes à l’opération EUFOR RCA. Tbilissi a maintenu une contribution à EUFOR RCA 2, puis EUMAM RCA et participe à la nouvelle opération EUTM RCA. Leur tâche, en tant que force de protection de la mission européenne de formation de l’armée centrafricaine est de sécuriser le camp Ucatex Moana, le QG des Européens, mais également tous les déplacements des membres de la mission. Le mandat des Géorgiens est de six mois.

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ON

Pdiplôme de mériteet de prestige national

avec Jacques MézardSénateur du Cantal, Président du groupe RDSE

Président du Groupe inter-parlementaire d’amitié France-Turquie

« Il n’est pas possible pour moi de ne pas condamner un coup d’État militaire contre un régime

démocratiquement élu et réélu ! »

Monsieur le Président, de manière schématique, comment définiriez-vous l’échiquier politique turc actuel et quels en sont les enjeux géopolitiques majeurs ?

Sa situation géographique confère à la Turquie un emplacement stratégique, situé à un carrefour entre

Orient et Occident, Asie et Europe. La Turquie est impliquée sur ses fron-tières dans les conflits du Moyen-Orient. C’est une puissance régionale de 75 millions d’habitants, membre du Conseil de l’Europe, membre as-socié de l’Union Européenne depuis 1963 et membre de l’OTAN. Cette situation géographique particulière fait que depuis plusieurs décennies la Turquie a vu les pays voisins en-gagés dans de terribles conflits : guerre Irak-Iran; les deux invasions de l’Irak par la coalition menée par les États-Unis; guerre civile au Liban; guerre civile en Syrie; conflit Azer-baïdjan-Arménie… Malgré cela, son développement économique et sa forte croissance du PIB ont constitué un réel progrès pour la population turque ces 15 dernières années. Par ailleurs, le conflit syrien ne pouvait laisser indifférent la Turquie, dans la mesure où la frontière turco-syrienne fait plus de 800 kms, avec, au cœur du problème, la question kurde et la crainte de voir l’organisation kurde syrienne PYD occuper toute la fron-tière sud, alors qu’elle est considérée par l’État turc comme la branche sy-rienne de « l’organisation terroriste kurde » de Turquie, le PKK. Dans ce contexte, comment analy-sez vous la situation de la Turquie depuis le coup d’État manqué du 15 juillet dernier et quel a été, se-lon vous, le rôle réel de Fethullah Gülen ? Dans ce contexte particulièrement difficile, le coup d’État raté du 15 juillet 2016 allait entraîner inéluc-

tablement de fortes réactions du régime, d’autant qu’il fut très clair que la grande majorité de la popu-lation s’est insurgée contre le coup d’État. Ce coup d’État, mené par de hauts responsables de l’armée (qui n’ont pas hésité à faire bombarder le Parlement toutes sensibilités confon-dues !) est imputé par le Gouverne-ment turc à la structure parallèle de l’imam Fethullah Gülen, ce que ce dernier conteste formellement. Ce-pendant, je ne dispose pas des élé-ments me permettant d’avoir sur ce point une opinion tranchée. Comment a réagi votre groupe in-ter-parlementaire d’amitié ? Très normalement, à la suite du coup d’État, j’ai adressé à mon homo-logue députée turque, Présidente du groupe d’amitié Turquie-France, un message de soutien, car il n’est pas

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NOUVELLES DIPLOMATIQUES

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possible pour moi de ne pas condam-ner un coup d’État militaire contre un régime démocratiquement élu et réélu par une majorité de citoyens, quelque réserve que l’on puisse avoir sur l’évolution de ce régime. En parlant de réserves... que pen-sez-vous du débat sur la réforme de la Constitution, qui doit concen-trer l’essentiel des pouvoirs entre les mains du Président Erdogan ? Mais pensez-vous que s’il y avait un pareil coup d’État militaire manqué dans l’un de nos pays de l’Union Eu-ropéenne, il n’y aurait pas de lourdes sanctions contre les auteurs dudit coup d’État ? Certes, l’évolution du régime, les arrestations de nom-breux journalistes, les purges impor-tantes réalisées dans l’armée, la jus-tice, l’Université, nous interpellent, de même que le projet de révision constitutionnelle que vous évoquez, concentrant l’essentiel du pouvoir entre les mains du Président. Tou-tefois, force est de constater que le coup d’État manqué ne peut que fa-ciliter l’adoption de ce projet. Aujourd’hui la représentation poli-tique au Parlement étant constituée comme suit : - l’AKP du Président Er-dogan y est majoritaire ; le CHP parti d’opposition humaniste qui détient 25 % des suffrages ; le MHP ultra-na-tionaliste et le HDP, représentatif d’une partie de la minorité kurde - je ne pense pas que cet échiquier po-litique évolue rapidement, mais il est toutefois à noter qu’un nombre important de responsables du HDP font l’objet de poursuites, accusés de proximité avec le PKK. Au-delà des interrogations légitimes que l’on peut avoir sur les dérives

autoritaires du régime, il convient de dire les choses directement à nos interlocuteurs turcs, mais d’arrêter de leur donner des leçons de morale, caractéristiques de nombreux res-ponsables politiques français, surtout quand on constate que ces leçons sont à géométrie variable et que les mêmes sont moins sourcilleux sur ce qui se passe dans la péninsule arabe, à commencer par l’Arabie Saoudite qui, en moyenne, découpe une tête tous les trois jours, sans parler de la situation des femmes ! Concrètement, où en est-on de la coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme et comment définiriez-vous la rela-tion ambivalente France-Turquie ? La question des relations fran-co-turques est, hélas, utilisée en France pour des enjeux de politique intérieure et c’est profondément re-grettable : nous devons avoir un dialogue ouvert et franc avec nos homologues turcs et je reconnais que notre Ministre des Affaires étran-gères, Jean-Marc Ayrault, tient un discours mesuré, plein de bon sens à ce sujet. C’est l’intérêt de la France et de l’Europe et d’ailleurs, il faut bien constater que les engagements importants pris par la Turquie sur les flux de migrants (dont les Iraniens et les Afghans…) ont été tenus. La France a tout à gagner à développer une relation franche et constructive avec la Turquie. C’est précisément ce à quoi je m’emploie dans ma fonc-tion de Président du Groupe d’amitié France-Turquie du Sénat.

Propos recueillis par

Pauline Wirth du Verger

La tentative de coup d’État en Turquie de juillet 2016 était

en préparation depuis des années

par le Colonel Ahmet Zeki Üçok Procureur militaire (h)

Six mois se sont écoulés de-puis la tentative de coup d’État en Turquie. Revenons sur cet épisode tragique

que les hommes politiques et com-mentateurs européens ont analysé de manière simpliste et caricaturale : « L’armée a fomenté un coup d’État. Il a échoué. Circulez, il n’y a rien à voir ! ». Cette vision se fonde sur une appréciation aussi bien erronée que partielle de la situation en Turquie. Elle ne prend pas toute la mesure des maux qui ont gangréné le corps politique turc, ainsi que l’ampleur et la longueur du travail préparatoire qui a rendu cette tentative de coup d’État possible. Depuis plus de 40 ans, le réseau Gülen a continuellement et secrète-ment renforcé sa présence dans les Institutions turques. Ses méthodes sont sophistiquées (noms de codes, communications cryptées, mise sur écoute de haut-fonctionnaires, rap-ports réguliers à une hiérarchie pa-rallèle de « frères ») et sa capacité d’influence inégalée. Cette influence s’est progressivement muée en prise de contrôle, dévoyant nos Institu-tions régaliennes dans l’intérêt du Mouvement. Aujourd’hui, environ 100 000 of-ficiers auraient des liens avec le mouvement de Gülen. Parmi les 358 généraux recensés au sein des Forces Armées turques, 160 ont pu être rattachés à cette organisation. Accusé et emprisonné pour avoir soi-disant participé à une tentative de coup d’État connue sous le nom de Balyoz ou d’Affaire Sledgeham-mer, j’ai été un témoin privilégié des agissements du mouvement. Dans cette affaire, des agents de l’organi-sation terroriste de Fethullah Gülen - le FETÖ (Fetullahçı Terör Örgütü) - avaient infiltré l’appareil étatique et fabriqué des preuves de toutes pièces pour neutraliser leurs opposants. La République de Turquie repose sur un modèle constitutionnel familier de tous : un Gouvernement élu, l’égali-té devant la loi et la séparation des pouvoirs. Mais comment protéger le bon fonctionnement de nos Institu-tions quand l’intégrité même du sys-tème judiciaire est gangrénée par un mouvement terroriste ? Quand des

officiers de police répondent plus à la hiérarchie güléniste qu’à leur chaîne de commandement directe ? Ou encore, lorsque des pans entiers de l’armée sont contrôlés par des militants politiques qui n’ont aucune réticence à bombarder le Parlement turc ? Dans une société turque en état de choc, notre Gouvernement s’attèle à restaurer l’intégrité de nos Institu-tions. Il est crucial que nos voisins eu-ropéens le comprennent et analysent la situation avec plus de sérénité et de réalisme. En effet, malgré l’am-pleur des défis à relever, de grandes opportunités s’offrent à notre pays. L’adoption de réformes majeures si-gnifie que pour la première fois dans l’Histoire de la République de Tur-quie, l’armée est soumise au contrôle civil d’un Gouvernement élu - un changement de paradigme qui aurait été impensable il y a encore quelques années. Les officiers et haut-fonc-tionnaires qui avaient été écartés par la vieille garde güléniste ont été réin-tégrés dans leurs fonctions. Et l’unité sans précédent des citoyens turcs, pour s’opposer à la tentative de coup d’État, a clairement démontré que la grande majorité de notre peuple est attachée au respect des principes démocratiques. Les circonstances exceptionnelles auxquelles nous fai-sons face éprouveraient bien la soli-dité de n’importe quel autre État. La République turque demeure, plus que jamais, déterminée à surmon-ter les défis posés par FETÖ, le PKK, l’État islamique, tout en continuant d’accueillir les millions de migrants qui fuient la guerre et le terrorisme. Cela est dans notre intérêt mutuel. La sécurité de l’Europe dépend di-rectement de la stabilité de la Turquie.

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Le Journal du Parlement - N°72 25Le Journal du Parlement - N°72 2524 Le Journal du Parlement - N°72

POLITIQUE

Cercle de réfl exion faisant le lien entre la société civile et les acteurs du monde politique et parlementaire, le Comité de l’Europe pour les Etudes et Informations Parlementaires (CEEIP), dit « Comité de l’Europe », a pour vocation de fédérer des organisations qui, dans le cadre de leurs domaines de compétence, fournissent in-formations et données aux assemblées parlementaires et aux mé-dias, tout en contribuant à faire rayonner l’image de l’Europe et de ses principales réalisations...

Campagne d’information du CEEIPcontact : Secré[email protected]

Comité de l’Europe, 59, Avenue Victor Hugo, (F) 75116 Paris

www.comitedeleurope.eu

« Nous souhaitons devenir la fédération de tous les acteurs du monde deschantiers et de la manutention ».

uelles sont les missions de la fédération DLR ?La Fédération a pour vocation de représenter, depromouvoir et de défendre les intérêts des entreprisesdes secteurs de la distribution, de la location et de la maintenance des matériels de BTP et demanutention. Elle contribue ainsi à améliorer lacompétitivité des entreprises tout en permettant auxacteurs de se connaître et de se rencontrer. DLR joueégalement un rôle de conseil fort auprès desentreprises sur des sujets comme la conventioncollective, la législation, les questions sociales, desécurité, d’environnement…

Quel bilan tirez-vous de l’année, que ce soit du développementde DLR ou de l’activité économique des secteurs quereprésente la fédération ?C’est une année positive qui vient de s’achever. Un régime fiscalexceptionnel favorable à l’investissement et notamment l’accélération dela construction de logements ont boosté l’activité des trois professionsreprésentées par DLR. Dans le BTP, les distributeurs viennent de connaîtretrois trimestres de hausse consécutifs. Les loueurs ont aussi poursuivi leurredressement. Quant aux distributeurs et loueurs de matériels demanutention industrielle et agricole, ils retrouvent un rythme deprogression du chiffre d’affaires en 2016 qui n’avait plus été atteint depuis2012.

Du côté de la fédération, DLR continue sa mue dans un contexte derapprochement des branches. Jamais autant de dossiers n’ont été portéspar les équipes. Quatre organisations professionnelles nous ont rejoints :l’Union Française du Levage (UFL), l’Association des ConstructionsIndustrialisées et Modulaires (ACIM), les Loueurs de grues à tour, leSyndicat Professionnel des Monteurs et Dépanneurs de Grues (SPMDG).Elles ont trouvé chez nous une structure organisée capabled’accompagner leur développement. Aujourd’hui, DLR est plus puissant,nous préparons l’avenir avec ambition.Autre fait marquant : notre stratégie globale et innovante en affairespubliques a marqué les esprits. Elle a été récompensée en 2016 par troistrophées du Centre des dirigeants d’Associations Professionnelles(CEDAP).

Quels sont les défis de la fédération pour 2017 ?Notre volonté est de devenir la fédération de tous les acteurs du mondedes chantiers et de la manutention ! Nous continuerons bien sûr notretravail de rapprochement avec d’autres organisations professionnelles,notamment dans les régions. La pérennité de notre convention collectiveet de notre OPCA est un enjeu majeur. Et ceci va de pair avec l’affirmationde nos métiers et notre représentativité sur le marché. La communication

sera au cœur de notre projet. Nous venons par exemple de mettre en ligneune webTV, un outil digital riche en contenus.

Vous avez initié une démarche d’influence en faveur de lavaleur d’usage et vous avez notamment interpellé lesparlementaires sur la question du FCTVA. Pouvez-vous nousrappeler le contexte et les actions que vous avez initiées ?Comment comptez-vous poursuivre ce dossier ?Rappelons que la très grande majorité des entreprises du BTP et de lamanutention n’achètent pas leurs matériels mais les louent aux adhérentsde DLR.

Depuis deux ans DLR conçoit et anime une stratégie globale en affairespubliques en faveur de la valeur d’usage des matériels et de leur utilisationréelle (et non plus seulement leur propriété). Notre ambition est de porterà la connaissance des parlementaires, des collectivités territoriales, desadministrations et de l’État cette problématique. Il n’est pas normal quedans un contexte politique favorable à la valeur d’usage, un point majeurde l’économie circulaire, notamment mis en avant lors de la COP21, l’Étatreverse aux collectivités territoriales une subvention sur le montant TTCdes achats de matériels (BTP, manutention…), par le biais du fonds decompensation de la TVA (FCTVA), et pas sur la location de ces mêmesmatériels. Ce dispositif réglementaire empêche les loueurs de matériels dese développer sur le marché des collectivités publiques, ce qui constitueune distorsion avérée de concurrence ! Un enjeu de taille pour le secteurdans lequel la location de matériels représente 21 700 emplois nondélocalisables et un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros.

Parmi les actions emblématiques initiées par DLR : un colloque organiséau Palais du Luxembourg pour débattre de la question de la réforme duFCTVA, le développement de partenariats avec d’autres fédérationsprofessionnelles (GEIST, TLF, SNLVLD) sur le thème de la promotion et dela valorisation de la location professionnelle, le rapprochement avecplusieurs autres associations professionnelles (UFL, ACIM, Loueurs degrues à tour…).

Louer c’est gagner ! Nous offrons des moyens pour mieux équilibrer lesbudgets des collectivités locales, et nous souhaitons le faire savoir ! Nousavons envoyé des courriers aux candidats à l’élection présidentielle, auMinistère de l’économie et des finances, Secrétariat d’État chargé dubudget et des comptes publics, au Secrétariat d’État au commerce, àl’artisanat, à la consommation et à l’économie sociale et solidaire, et biensûr aux Maires.

DLR (Fédération Nationale des DistributeursLoueurs et Réparateurs de matériels de bâtiment,de travaux publics et de manutention)www.dlr.fr - Tél. : 01 49 89 32 32

Bertrand Carret.

DANS UN CONTEXTE GÉNÉRAL PROPICEÀ LA VALEUR D’USAGE, POURQUOI L’ÉTATCONTINUE-T-IL DE FAVORISER L’ACHAT PUBLICD’ÉQUIPEMENTS PLUTÔT QUE LA LOCATION ?

ENTRETIEN AVEC BERTRAND CARRETPrésident de la Fédération nationale des distributeurs,

loueurs et réparateurs de matériels de BTP et de manutention (DLR)

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26 Le Journal du Parlement - N°72 Le Journal du Parlement - N°72 27

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Économie Économie

Jean-Daniel LévyDirecteur du Département Politique et

Opinions chez Harris Interactive

« Nous ne cherchons pas à faire des coups ! »

Les sondages pour les primaires ont-ils représenté une complica-tion supplémentaire par rapport aux élections traditionnelles ? Cela a été plus facile pour les primaires de la Droite et du Centre que pour la primaire de la Gauche, car la participa-tion était plus importante. Toutefois, il y avait plusieurs difficultés : certes, la taille de l’échantillon, mais surtout l’indécision massive des électeurs, renforcée par le fait que dans un même camp, la versatilité est plus grande. L’entrée dans la campagne a été tardive, elle ne s’est mise en route véri-tablement qu’à partir des débats télévisés et dans un temps plus réduit à gauche. La versatilité des électeurs au-jourd’hui est-elle plus grande ? Oui, tout à fait. Cela était vrai pour les Primaires. Mais cela continue. À titre d’exemple, Emmanuel Macron, qui poin-tait à 21% d’intention de vote, donc en mesure d’être présent au second tour, mais avec un électeur sur deux qui n’est pas sûr de maintenir son vote, montre toute la fragilité des enquêtes et cela est vrai pour François Fillon ou Benoit Hamon. L’abstention est-elle mesurable ? Non, il est difficile d’en avoir une repré-sentation exacte... Les électeurs, face à une élection, se racontent une histoire et peuvent, au bout du compte, ne pas aller voter pour diverses raisons. Lorsque nous leur posons la question sur une échelle de 1 à 10, le taux de participation est toujours supérieur en réponse à la réalité, avec des franges de la population, comme les jeunes - mais pas seulement - encore plus forts. Les instituts de sondage sont souvent critiqués, que répondez-vous ? Les instituts de sondage sont divers. Dès lors, nous ne sommes pas un corps uni-forme, mais un ensemble d’acteurs, aux

pratiques différentes. Nous utilisons en effet des méthodologies et des commen-taires variés. Certains se contentent de faire des sondages prédictifs, mais en ce qui concerne Harris Interactive, nous réa-lisons des sondages dynamiques et nous les accompagnons d’un volet qui permet une compréhension des chiffres. Il est vrai que nous n’avions pas envisagé les 44% de François Fillon à la primaire, mais nous avions cependant montré l’appétence plus grande des électeurs à son égard. Au de-meurant, personne ne pouvait prédire une telle dynamique ! Il en va de même pour Benoit Hamon. Au sujet de François Hol-lande, nous avions clairement identifié le phénomène de rejet dont il était victime. Les sondages prédictifs peuvent être erro-nés, mais pas l’approche et sa complexité. D’un institut à l’autre, ce qui fait la diffé-rence, ce sont les types de questions. Il faut éviter de poser des questions uniquement sur les intentions de vote, mais s’interro-ger sur les motivations et les enjeux. Nous cherchons à comprendre les éléments structurants de l’opinion. Notre objec-tif est de ne pas réduire notre analyse à une enquête uniquement prédictive. Nous devons lui donner du sens, avec une vision ouverte et des thématiques de campagne. Face à un outil imparfait, il ne faut pas le casser, mais examiner la manière de l’uti-liser. Il ne faut pas chercher à dire « untel va gagner » et restreindre, par là même, la puissance de ce que nous pouvons faire. Notre approche vise à capter la tension qui peut exister dans l’opinion. Il faut prendre le temps d’élaborer des enquêtes, car les sondages n’offrent pas, de façon ex-haustive, les éléments qui s’inscrivent, en nuance, dans la société française. Nous ne cherchons pas à faire « des coups », à nous positionner sur l’écume des choses... Comment percevez-vous les Fran-çais ? Des surprises sont toujours possibles... La colère se mesure, même si elle ne se tra-duit pas toujours électoralement. Elle peut prendre des formes diverses, notamment à travers un comportement électoral dé-viant. Les Français peuvent aussi voter « avec les pieds », l’abstention étant un véritable mo-dèle d’expression.

Propos recueillis par Patricia de Figueirédo

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Le Journal du Parlement - N°72 2928 Le Journal du Parlement - N°72

POLITIQUE

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Économie

Alain KouckPrésident d’Editis Holding

Président de Culture Papier

« Nous sommes là pour aider le papier à trouver sa place dans le monde de demain »

Le livre est-il toujours un bien culturel majeur selon vous ?

Sans aucune hésitation, le livre reste le bien culturel numéro 1 ! L’activité du livre démontre, d’année en année, une certaine stabilité. Malgré ce que nous prédisaient les experts du développement du numé-rique, la force du papier demeure impor-tante.

Justement, le marché du livre en France présente des résultats re-lativement favorables par rapport à d’autres pays, notamment an-glo-saxons ? Comment interpré-tez-vous cette tendance ?

Je pense qu’il y a plusieurs explications. Le livre, depuis qu’il existe, fait partie du quotidien. Avec la révolution technolo-gique qui permettait de lire des textes sur un écran, on croyait que tout le monde al-lait l’adopter. Mais finalement le livre reste non seulement une œuvre, mais aussi un formidable objet qui s’inscrit dans la vie familière de chacun.

Un livre papier c’est un compagnon. C’est un objet en lui-même. On le lit et il est pos-sible de le transmettre d’une génération à l’autre. Ainsi, le lecteur nous a donné un message clair qu’il aime bien cet objet et qu’il ne souhaite pas s’en séparer. Et même dans les pays où la technologie surpasse la tradition, comme les États-Unis, on voit que le papier regagne du terrain après l’avoir perdu. De plus, je pense que la force de la France est d’avoir une capillarité de points de vente extraordinaire. Rien que les 11.000 marchands de journaux, dont 80% proposent des livres, sont des atouts majeurs. Sans parler bien évidemment des formidables réseaux des librairies qui offrent un choix remarquable de livres et une prescription.

Éditis est le deuxième éditeur fran-çais... En quoi l’innovation est-elle indispensable ?

Dans nos métiers, dit traditionnels, chaque maison d’édition a besoin de croissance. Or, le marché du livre est stagnant. Pour retrouver ces relais de croissance, il faut donc parier sur l’innovation, qui passe,

entre autre, par le canal du numérique, qui donne l’accès direct au consommateur et au lecteur. Les ventes par Internet ne cessent de progresser, ce qui représente un vrai moyen pour nos métiers, dits tradi-tionnels, comme l’édition, de toucher ses lecteurs.

Le marché est très concentré sur les 20 premiers auteurs qui réa-lisent aujourd’hui 25 % du chiffre d’affaires des maisons d’édition. Quelles sont alors les consé-quences de cette tendance ?

D’un côté, c’est une opportunité, parce que cela oblige les maisons d’édition à trouver de bons thèmes et de bons auteurs pour faire partie de ces livres à succès. C’est précisément le succès de ces au-teurs-là qui permet de publier des œuvres plus confidentielles, plus privées, moins commerciales. Aujourd’hui, même si le chiffre d’affaires est stagnant, les nou-veautés ne font que croître d’une année sur l’autre. Il est donc évident que pour trouver l’équilibre financier, nous devons avoir les auteurs de titres qui séduisent un large public.

Vous êtes non seulement le Pré-sident du Groupe Éditis Holding, mais aussi le Président de Culture Papier depuis un an. Quelle est votre motivation et quelles sont les grandes actions en cours ?

Ma motivation pour rejoindre Culture Pa-pier était simple... Quand le numérique et Internet sont arrivés, les spécialistes prédi-saient que le papier s’affaiblirait, qu’il ap-partiendrait au passé. Mais, on s’aperçoit que c’est partiellement faux. Le papier est vivant et toujours d’actualité. Il est surtout moderne et peut tout à fait avoir sa place à côté de l’Internet et du numérique. Nous continuons à lire toujours sur papier. Les grandes sociétés comme la Redoute ou Ikea, sont les supporters inconditionnels des catalogues papier. Celui d’Ikea est dis-tribué à 250 millions d’exemplaires dans le monde ! Depuis l’interdiction des sacs plastiques, on redécouvre le caractère écologique du papier : il peut se recycler jusqu’à 7 fois et grâce à une bonne gestion des forêts en France et en Europe, celles-ci

progressent ! La vocation de Culture Papier est de contribuer à faire connaître ces vé-rités, à valoriser le rôle du papier dans la vie de chaque citoyen. Et c’est mon enga-gement personnel, de lutter contre des sté-réotypes culpabilisants sur l’utilisation du papier, ce qui est lié évidemment à mon parcours dans le domaine du Livre et des Arts graphiques.

Que faites-vous précisément pour lutter contre ces fausses vérités ?

Cette question nous ramène à l’innovation qui doit permettre au papier de s’adapter et de se développer. Deuxièmement, le rôle de Culture Papier est de dénoncer de faux messages et de rétablir une certaine forme de vérité. C’est à la fois long et com-pliqué... Les pouvoirs publics et certaines grandes entreprises incitent le citoyen, le consommateur à tout dématérialiser, ses factures, ses déclarations… mais il faut rappeler qu’en France, 20 à 25 % des personnes ne sont pas encore connectées directement à internet. Même avec le numérique, on continue quand-même à imprimer des fiches et des dossiers. Cette charge a été transférée au particulier ! Et en termes de conservation, on ne sait pas ce qui va se passer au-delà des 10 ou 15 ans avec le numérique. Le rôle de Culture Papier, à travers son magazine, son col-loque, ses petits-déjeuners, ses prises de positions, est de mettre la filière papetière le plus possible en valeur et de souligner ses performances et sa valeur ajoutée.

Comment voyez-vous l’avenir du livre et du papier d’ici 50 ans ou plus ?

Dans une vision à plus court terme, le papier, au sens global, a encore de belles opportunités, mais il devra se développer et s’adapter pour continuer à séduire le consommateur. Aujourd’hui, il y a des ré-flexions importantes dans le domaine de la santé sur l’utilisation des fibres du papier, par exemple. Je pourrais également parler du papier connecté, celui qui devient bat-terie ou qui résiste à l’eau ! À Grenoble, le CTP et Pagora effectuent des travaux remarquables. Il y a donc un dynamisme en ce qui concerne les industries et les ac-teurs pour faire évoluer leur offre et leur profession sur ce point. Maintenant, il est

compliqué de prédire ce qui va se passer dans 50 ans. Mais historiquement, aucun média n’en a tué un autre. La télévision n’a pas tué la radio, le cinéma n’a pas tué le théâtre. Donc le numérique et le pa-pier peuvent être, aussi complémentaires. Nous sommes là pour faire évoluer la vi-sion du papier et l’aider à trouver sa place dans le monde de demain.

Propos recueillis par

Marina Yaloyan

Dans certains tribunaux, une affaire civile engagée en 2017 sera jugée en 2021. Doit-on se soumettre à ce calendrier insupportable ?

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Colloque Culture Papier

C’est devenu un rendez-vous institutionnalisé... Chaque année, Culture Papier organise un grand colloque réunissant les professions liées au papier, à l’impression, à l’édition, aux médias ainsi qu’au monde politique.La dernière réunion s’est déroulée dans le grand amphithéâtre de l’Institut National d’Histoire de l’Art autour du thème : « le papier accompagne nos vie, le multiple usage du papier et des papiers »Un thème qui ne pouvait pas laisser Le Journal du Parlement, partenaire du colloque, indi�érent, au moment où le Journal O�ciel est passé lui, totalement au numérique …Parmi les nombreux intervenants, c’est Guillaume Musso, l’écrivain français qui vend le plus de livres dans l’Hexagone, qui a conclu les travaux aux côtés du Président Alain Kouck, lequel a lancé un appel pour défendre les valeurs de la �lière.

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LES BONNES TABLES DE LA POLITIQUEcarnet du protocole

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UÉLUE TABLE DE LA SESSION : LE GEORGE

Un concept étonnant : une carte inspirée de la cuisine méditer-ranéenne traditionnelle, mais en version allégée et basée sur le partage avec des demies-portions. Cette idée qui, a priori, ne s’inscrivait pas forcément dans l’image d’un palace comme le George V a su, pourtant, être l’une des révélations de l’année.

Simone Zanoni, le chef, a largement gagné son étoile au Michelin, grâce, notamment à une cuisson millimétrée et un accompagnement inventif qui savent mettre en valeur le produit en faisant ressortir, pour les poissons en particulier, la fraîcheur et la saveur de la mer. Les tables, joliment dressées dans la véranda, un service jeune et calibré, une belle carte des vins (avec des vignobles italiens, espagnols et grecs) complètent une partition bien enlevée, dans un univers de convivialité, pour un voyage culinaire des plus réussis.

Exceptionnel menu déjeuner à 65€. Menu dégustation : 110 €31, Avenue George V - 75008 Paris - Tél : 01 49 52 72 09 - www.legeorge.com

CÉLUE TABLE DE LA SESSION : LA TOUR D’ARGENT

C’est le restaurant mythique par excellence... La Tour d’Argent, après une période difficile, a su redresser la barre avec éclat ! Il est inutile de revenir sur la vue la plus prestigieuse de la Ca-pitale, Notre Dame... La mise en lumière se devait d’être faite sur le chef Philippe Labbé, un Champenois, dont la cuisine est

à l’image de sa région : pétillante. Car savoir garder la tradition d’une gastronomie qui évoque la quintessence de l’esprit français, tout en étant à même de la rajeunir était un pari risqué. Le résultat est à la hauteur. Le célèbre Canard, reste un incontournable, le homard bleu, en deux services est remarquable et « l’imagination de Philippe en six services » pour les convives de la même table varie au gré du marché et des humeurs du chef. Que demander de plus ?

Menu en six services : 350 € - Menu déjeuner : 105 € 15 quai de la Tournelle - 75005 Paris

Tel : 01 43 54 23 31 - www.tourdargent.com

LOISEAU RIVE GAUCHE

Parce que la Maison Loiseau est un tout, le restaurant gastronomique Tante Mar-guerite, à deux pas de l’Assemblée Natio-nale, est rebaptisé aujourd’hui... Loiseau Rive Gauche. Si ce n’est le nom, rien n’a changé et l’adresse réalise une cuisine audacieuse, imaginée par le talentueux Maxime Laurenson, à l’image de la Truite fumée coing acidulé en bocaux-maison, de l’Agneau du pays d’Oc, sauce au carvi noir polenta et des Galets de sarrasin pomme verte, le tout admirablement mis en valeur par le sommelier. Si le nom de Marguerite, en hommage à la célèbre princesse bour-guignonne - les racines du chef disparu - est toujours présent à l’esprit, l’âme de Bernard Loiseau quant à elle, continue de planer en ce lieu... incontournable.

Menus 39€ à 120€7 rue de Bourgogne - 75007 - Paris

Tel : 01 42 65 06 85 www.bernard-loiseau.com

MARCELLA

C’est à quelques encablures du Parc Mon-ceau qu’officie Hugue Courage, chez Mar-cella, sa trattoria italienne où l’on mange « comme à la maison ». Marcella, c’était le nom de sa grand-mère, celle qui lui a don-né le goût de l’authentique. Côté cuisine, le chef Massimo Curti, propose une belle dé-clinaison des saveurs transalpines, autour des produits de petits producteurs locaux et dont il sait tirer la quintessence à travers une carte typique et généreuse. De la sélec-tion d’Antipasti, à la crémeuse Burrata à la truffe des Pouilles, en passant par les pâtes aux boulettes de viande ou les spécialités du chef, on se laisse agréablement porter. La qualité de la cuisine, mise en valeur par une très belle carte des vins, vient compenser un service qui n’est pas complètement rôdé...

Prix moyen : 29€

1, bd de Courcelles - 75008 Paris Tel : 01 40 08 08 25 - www.marcella.fr

CHEZ JULIEN

Ancienne boulangerie, le restaurant en a gardé la belle devanture. Aux beaux jours, la superbe terrasse s’étend jusqu’aux pieds de l’église Saint-Gervais et permet aux Parisiens et aux touristes une véritable parenthèse de calme. La salle, dominée de rouge, est élégante et ro-mantique. Après la disparition de Jean-Philippe Le-

boeuf, Alexandre Chapon a fait appel à l’ancien chef de la Truffe Noire à Neuilly, Helmi Derbal. Celui qui a appris avec Jenny Jacquet et continué avec Patrice Hardy, maîtrise sur le bout des doigts les subtilités du fameux tubercule. Les plats sont ainsi proposés avec ou sans truffe et l’on se régalera d’un œuf mollet bio, crème de lard, pancetta ou d’un tartare de gambas, gingembre, huile d’herbes et crustacés, mais aussi de ses plats « signature », comme le croque-monsieur aux truffes ou le risotto aux truffes. Une belle aventure !

Menu midi : 26€ - 1 rue du Pont-Philippe - 75004 Paris Tel : 01 42 78 31 64 - www.chezjulien.paris

L’ÉPI DUPIN

François Pasteau est le modèle même du chef sensible à l’environnement et à la préservation des ressources de la terre et des océans. Président de Seaweb Europe, qui milite pour une pêche durable, il s’attache dans son établissement à utiliser des produits locaux, ser-vir des eaux micro-filtrées, trier ses déchets, récupérer les huiles… Mais la carte me direz-vous ? Ce maître

restaurateur réalise des plats goûteux et originaux, où l’intitulé des mets place le légume à l’honneur : mousseline de patate douce au citron vert et tempura de harengs, céleri comme un risotto au parmesan et dos de lieu jaune de ligne, carottes multicolores de Laurent Berrurier et échine de cochon basque. En dessert, tentez la crème chaude au chocolat, craquelin d’amande glace mélisse. À quelques mètres du Bon Marché, une adresse à retenir !

Formule midi : 28€ - Menu carte : 39€ - Menu dégustation : 52€11 rue Dupin - 75006 Paris - Tel : 01 42 22 64 56 - www.epidupin.com

LA HAUTE CLOCHE

La Haute Cloche, c’est un cadre agréable, sans osten-tation, c’est aussi une carte simple, mais avec des produits soignés et ce sont également des assiettes co-pieuses, agrémentées d’une étonnante carte des vins. Mis admirablement en musique par le chef, Louis Ca-sanova, un ancien de l’École Ferrandi, avec un menu à l’ardoise qui s’adapte chaque jour aux humeurs du

marché, ce bistrot gourmand, sous ses airs discrets, a, indéniablement, remis au goût du jour des plats de tradition. Pour preuve, le velouté de potimarron et lentilles corail, au lait de coco, foie gras; le magret de canard des landes bigarade clémentine, purée de celeri et pour finir en douceur, le crumble aux Granny Smith, glace vanille Bourbon. Une belle adresse de quartier, séduisante, située à deux pas de l’Arc de Triomphe qui mérite qu’on s’y attarde...

Prix moyen : de 28 € à 50 € - 13 rue Quentin-Bauchart - 75008 ParisTél : 01 81 29 89 72 - www.lahautecloche.fr

LE KLAY SAINT SAUVEUR

C’est sans aucun doute « The Place to be » du mo-ment ! Le Klay Saint Sauveur est une table de quartier ouverte en continu et dédiée aux Parisiens comme aux membres du club de sport réputé, le Ken Club. Deux maisons dirigées de main de maître par les frères Ben-zaquen, qui ont fait appel au duo d’architectes-déco-rateurs Toro & Liautard pour leur restaurant. Au décor

colonial inédit s’ajoute une carte healthy, hors des sentiers battus, ouverte sur les nouvelles écoles culinaires, avec les fameux Superbowls, les recettes fraîches aux accents green et les plats vegan ou sans gluten, mais avec toujours beaucoup de gourmandise : Veggie Burger et steak de tofu ; filet de bœuf Teriyaki et glace au thé vert... Tout cela est complété par une ambiance tendance, avec disk-jockey certains soirs. Une adresse à découvrir.

Prix moyen : 35€ - 4 bis, rue Saint-Sauveur - 75002 Paris Tel : 01 40 26 69 66 - www.klaysaintsauveur.fr

Maison Périnet une reconnaissance en fanfare !

Brillante réception à la Fondation François Sommer, où les invités étaient accueillis, par des sonneurs en grande tenue dans la Cour d’honneur de l’Hôtel de Mongelas. La Fondation accueillait en effet, en par-tenariat avec Le Journal du Parlement, la soi-rée de remise de la Palme d’Or du Comité de France, décernée à la Manufacture de Trompes de chasse Périnet qui, depuis 1829, crée, res-taure et expertise cet instrument finale-ment si mal connu, pourtant au répertoire de Mozart, Vivaldi ou Rossini. Le Comité de France a ainsi voulu souligner la contribution du lauréat à la défense de notre patrimoine et de ses métiers histo-riques qui participent au rayonnement de l’image de notre pays. La cérémonie, qui s’est déroulée en pré-sence d’Yves d’Hérouville, Directeur général de la Fondation, recevait de nombreuses personnalités, comme le Président d’honneur de la Commission Malraux, Alain Malraux et le Président d’honneur de Culture Papier, Laurent de Gaulle, en présence du Direc-teur du Groupe des Trompes de la Garde Répu-blicaine. Le lauréat, Yannick Bureau, Directeur géné-ral de la Maison Périnet et Fondateur de l’Acadé-mie Périnet, a pu, à l’issue de la remise, don-ner libre cours à son talent, en participant à un concert très impressionnant, donné dans l’auditorium du Musée de la Chasse et de la Nature avec, notamment, les plus grands solistes internationaux. Puis, la soirée s’est clôturée avec Electromp, mettant en vedette un audacieux mélange de jazz et de trompe, qui a remporté un vif succès. C’est autour d’un grand cocktail dans les caves historiques voûtées que s’est achevée cette cérémonie, avec la participation du Champagne Alexandre Bonnet, véritable am-bassadeur de l’excellence française et dont les meilleures cuvées ont été dégustées à cette occasion.

Esprit Porcelaine, créateurs à Limogeslauréat du Comité de France

Organisme de promotion favorisant de-puis trente ans le rayonnement de la por-celaine de Limoges, Esprit Porcelaine s’est vu décerner la Palme d’Or du Comité de France, au titre de l’Excellence à la française. À travers cette distinction, le Comité de France a souhaité souligner la double vocation de cette association - fondée par Christian Couty et présidée par le jeune et brillant Matthieu Bussereau - qui participe tout à la fois, à la mise en lumière de la création design par des artistes contemporains, mais qui apparaît aussi comme le récep-tacle de la grande tradition française, no-tamment dans le domaine des Arts de la Table.

À cette nomination, placée sous la prési-dence d’honneur de la Commission Malraux, le lauréat s’est vu également désigné pour recevoir un Diplôme de Mérite et de Prestige National, en hommage à un patrimoine historique ancré depuis toujours au cœur de la Nouvelle Aquitaine. C’est dans les salons Edouard Bonnefous de l’Institut, que s’est déroulée la remise officielle, parrainée par David Caméo, le Directeur général des Arts Décoratifs, en présence d’un parterre de personnali-tés prestigieux, parmi lesquels l’écrivain François Claudel, mais aussi Jean Tulard, Président de l’Académie des Sciences Morales et Politiques et de nombreux correspondants de presse et personnalités du milieu artis-tique, politique et de la gastronomie. Cha-cun applaudit cette distinction pleinement méritée, qui, pour David Caméo « est une véritable reconnaissance de l’identité d’un territoire ouvert sur l’extérieur et qui porte l’identité d’un pays ». Et dit-il, « c’est pour ces raisons qu’il faut valoriser ces récompenses qui servent à montrer que l’exemplarité est remarquable et qu’elle mérite d’être soutenue ».

Domaine de La Borde l’excellence à la française...

Autre lauréat du Comité de France, mais cette fois dans le secteur du tourisme...Le Domaine de la Borde, récemment distin-gué par le Groupe Condé Nast dans la caté-

gorie « Luxury Hotel & Spa », détenteur du label « Jardin remarquable », attribué par le Ministère de la Culture, s’est vu désigné pour recevoir une Palme d’Or au titre de l’Hôtellerie de Patrimoine et de Tradition. Les lauréats, Rik et Marieke Klomp, proprié-taires du domaine, ont reçu leur trophée, sous le patronage de la Commission Malraux, accompagné d’un Diplôme de Mérite et de Prestige National, remis, notamment, par le Député de l’Yonne, Guillaume Larrivé, en présence de la presse. Cette récompense soulignait, dès lors, les efforts du couple pour trois raisons : - au titre du patrimoine, compte-tenu de l’ampleur des travaux de rénovation ré-alisés pour donner une seconde vie à la propriété ; - au titre du concept original et unique de maison d’hôtes de luxe et spa, entre tradi-tion et innovation ; - au titre de l’environnement, enfin, avec la création d’un jardin, d’une orangerie et avec une cuisine, issue du potager du do-maine et de producteurs locaux. « Nous avons voulu que La Borde puisse appa-raître comme une demeure de famille », précisent les lauréats, « une demeure ouverte, un lieu sin-gulier, qui puisse accueillir au cœur de la nature avec raffinement, tous ceux qui souhaitent vivre quelques jours au calme, dans un environnement

privilégié, loin de l’agitation des villes ».Cette maison d’hôtes de luxe et spa, en Bourgogne, près d’Auxerre, ancienne de-meure seigneuriale du XIVème siècle, peut en effet accueillir jusqu’à 15 personnes dans ses suites personnalisées. Une paren-thèse hors du temps, pour (re)découvrir un certain art de vivre, au sein d’une région préservée...

Le Grand Prix de la Photographie du Patrimoine Gastronomique sous les feux de la rampe

Placé sous le patronage du Journal du Par-lement, avec le Club de la Table française, que préside l’ex-Sénatrice de Paris, Catherine Dumas, Conseillère Régionale d’Ile-de-France et Conseillère de Paris, la réunion de ce Grand Prix, décerné au sein du Festival International de la Photographie Culinaire, a

donné lieu à un déjeuner de jury, réunis-sant parlementaires et représentants des médias au restaurant Maison Blanche, sur le toit du Théâtre des Champs-Elysées. Parmi les personnalités, on notait tout particulièrement la présence du Président du Conseil Économique, Social et Envi-ronnemental, Patrick Bernasconi, qui représentait la troisième Assemblée de la République. Les deux lauréats ex-aequo, se sont vu remettre un Diplôme de Mérite et de Prestige National, par délégation du Comité de France, sous les lambris dorés de la Pré-sidence de la République, avec Guillaume Gomez, Chef des Cuisines de l’Elysée et parrain de la manifestation.

Biblionef et la francophonie à l’honneur

C’est au cours d’une prestigieuse cérémo-nie et en présence de nombreuses person-nalités qu’Augustin de Romanet, Pdg du Groupe ADP, a remis, au nom du Président de la République, les insignes de Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur à Dominique Pace, Directrice générale de Biblionef, qui œuvre pour la diffusion de la lecture, avec des ouvrages diffusés en langue française aux populations déshéri-tées, partout à travers le monde. Précédemment titulaire d’un Grand Prix du Comité de l’Europe pour les Études et Infor-mations Parlementaires, la lauréate a vu, une nouvelle fois son esprit d’entreprendre couronné. Son organisation, reconnue par l’Unesco, fait partie de ces associations qui contri-buent si utilement à la promotion de notre langue, trop souvent mal défendue par les différents Gouvernements qui se sont suc-cédés d’hier à aujourd’hui.

Le lauréat de la Palme d’Or du Comité de France et du Diplôme de Mérite et de Prestige national, Yannick Bureau, en-touré de la Directrice déléguée de l’Office de Presse Parlementaire, Pauline Wirth du Verger et du Président du Comité.

La remise du Prix, en présence d’Érik Desmazières, Président de l’Académie des Beaux Arts.

Olivier de Tilière, Directeur du Journal du Parlement ; Catherine Dumas, Présidente du Club de la Table Française; Jean-Pierre Stéphan, Président du FIPC; Patrick Bernasconi, Président du CESE et Marina Yaloyan, Directrice pour les Affaires Culturelles.

Remise du trophée aux lauréats, Rik et Marieke Klomp, avec le Député Guillaume Larrivé.

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POLITIQUE

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