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PREMIÈRE LECTURE | Exode 12, 1-8. 11-14 L e chapitre 12 de l’Exode nous renvoie à la toute première Pâque, célébrée « en toute hâte » la nuit même où Dieu traversa tout le pays d’Égypte et libéra les Hébreux de la servitude. Le rituel com- prend essentiellement l’immolation et la manduca- tion en famille de l’agneau, servi « avec des pains sans levain et des herbes amères ». À partir de ce texte fondateur du peuple de la Première Alliance, on comprend mieux la portée du repas pascal de Jésus avec ses disciples, tel que relaté par les évan- gélistes. Il y est fortement question de l’agneau et de son sang, du partage du pain. Jésus prend ce repas au moment où les Juifs affluent en pèlerinage à Jérusalem pour la fête. DEUXIÈME LECTURE | 1 Corinthiens 11, 23-26 P aul fait état de divisions sérieuses au sein de la communauté. Il sent maintenant le besoin de faire des recommandations au sujet de la célé- bration de l’eucharistie. En fait, il reproche aux Corinthiens d’avoir trahi l’esprit même du repas du Seigneur : les plus nantis se livrent à des excès et affichent le plus grand mépris envers ceux qui n’ont rien. Paul se réclame alors d’une tradition ferme « qui vient du Seigneur » : il rappelle les gestes et les paroles de Jésus au cours du dernier repas avec ses disciples. L’eucharistie n’a de sens que si elle est faite « en mémoire » de Jésus, en communion les uns avec les autres et elle doit être proclamation de « la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne ». PSAUME | Psaume 115 L e psaume 115, un psaume de louange, fait partie de ce que la tradition juive appelle le « Hallel égyptien » (Psaumes 113A – 117). Le choix de la liturgie chrétienne ne repose donc pas uniquement sur la mention de la « coupe du salut… », dans la première strophe. Le psaume est une louange à Dieu pour la puissance de son inter- vention en faveur du peuple hébreu et du salut prodigieux qu’il lui procure. Le psalmiste s’ins- crit bel et bien dans une histoire collective : « Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ! » (strophe 2). Les « chaînes » dont il se dit désor- mais libéré font penser à celles de la servitude du peuple hébreu en Égypte. ÉVANGILE | Jean 13, 1-15 L es quatre évangélistes sont d’accord pour situer la dernière Cène de Jésus avec ses disciples dans le contexte des célébrations de la Pâque juive. Le récit de Jean se démarque toutefois notable- ment de celui des synoptiques. D’une part, il est beaucoup plus long : cinq chapitres en tout, contre à peine un chapitre chez chacun des synoptiques. Les discours de Jésus y tiennent une large place. D’autre part, à la différence des synoptiques, Jean ne rapporte pas les gestes et les paroles de l’insti- tution de l’Eucharistie. En lieu et place, le Maître se fait Serviteur et lave les pieds de ses disciples. C’est là un « exemple » qu’il leur donne : le service et l’amour fraternels seront désormais mémorial de Jésus. Pâque nouvelle, Alliance nouvelle Le dernier repas de Jésus avec ses disciples s’est déroulé dans le cadre de la Pâque juive. Jésus apparaît comme le nouvel agneau pascal : son sang versé scelle la Nouvelle Alliance, qui procure libération et salut pour la multitude. CLéS DE LECTURE 18 Les Cahiers Prions en Église n° 255

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Page 1: Pâque nouvelle, Alliance nouvelle - La Croix...Pâque nouvelle, Alliance nouvelle Le dernier repas de Jésus avec ses disciples s’est déroulé dans le cadre de la Pâque juive

18 Les Cahiers Prions en Église n°255 Les Cahiers Prions en Église n°255 19

Première lecture | Exode 12, 1-8. 11-14

Le chapitre 12 de l’Exode nous renvoie à la toute première Pâque, célébrée « en toute hâte » la

nuit même où Dieu traversa tout le pays d’Égypte et libéra les Hébreux de la servitude. Le rituel com-prend essentiellement l’immolation et la manduca-tion en famille de l’agneau, servi « avec des pains sans levain et des herbes amères ». À partir de ce texte fondateur du peuple de la Première Alliance, on comprend mieux la portée du repas pascal de Jésus avec ses disciples, tel que relaté par les évan-gélistes. Il y est fortement question de l’agneau et de son sang, du partage du pain. Jésus prend ce repas au moment où les Juifs affluent en pèlerinage à Jérusalem pour la fête.

Deuxième lecture | 1 Corinthiens 11, 23-26

Paul fait état de divisions sérieuses au sein de la communauté. Il sent maintenant le besoin

de faire des recommandations au sujet de la célé-bration de l’eucharistie. En fait, il reproche aux Corinthiens d’avoir trahi l’esprit même du repas du Seigneur : les plus nantis se livrent à des excès et affichent le plus grand mépris envers ceux qui n’ont rien. Paul se réclame alors d’une tradition ferme « qui vient du Seigneur » : il rappelle les gestes et les paroles de Jésus au cours du dernier repas avec ses disciples. L’eucharistie n’a de sens que si elle est faite « en mémoire » de Jésus, en communion les uns avec les autres et elle doit être proclamation de « la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne ».

Psaume | Psaume 115

Le psaume 115, un psaume de louange, fait partie de ce que la tradition juive appelle

le « Hallel égyptien » (Psaumes 113a – 117). Le choix de la liturgie chrétienne ne repose donc pas uniquement sur la mention de la « coupe du salut… », dans la première strophe. Le psaume est une louange à Dieu pour la puissance de son inter-vention en faveur du peuple hébreu et du salut prodigieux qu’il lui procure. Le psalmiste s’ins-crit bel et bien dans une histoire collective : « Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ! » (strophe 2). Les « chaînes » dont il se dit désor-mais libéré font penser à celles de la servitude du peuple hébreu en Égypte.

Évangile | Jean 13, 1-15

Les quatre évangélistes sont d’accord pour situer la dernière Cène de Jésus avec ses disciples

dans le contexte des célébrations de la Pâque juive. Le récit de Jean se démarque toutefois notable-ment de celui des synoptiques. D’une part, il est beaucoup plus long : cinq chapitres en tout, contre à peine un chapitre chez chacun des synoptiques. Les discours de Jésus y tiennent une large place. D’autre part, à la différence des synoptiques, Jean ne rapporte pas les gestes et les paroles de l’insti-tution de l’Eucharistie. En lieu et place, le Maître se fait Serviteur et lave les pieds de ses disciples. C’est là un « exemple » qu’il leur donne : le service et l’amour fraternels seront désormais mémorial de Jésus.

Pâque nouvelle, Alliance nouvelleLe dernier repas de Jésus avec ses disciples s’est déroulé dans le cadre de la Pâque juive. Jésus apparaît comme le nouvel agneau pascal : son sang versé scelle la Nouvelle Alliance, qui procure libération et salut pour la multitude.

Clés dE lECturE

18 Les Cahiers Prions en Église n° 255