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Olivier SchmOuker
BlOgueur-vedette leSaffaireS.cOm
le cheval et l’Âne
au bureauL’art oublié de travailler ensemble
ISBN 978-2-89472-701-0
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le cheval et l’Â
ne au bureau
OLIVIER SCHMOUKER est le rédacteur en chef du magazine PREMIUM, la référence en matière de management au Québec. Son blogue « En Tête », sur lesaffaires.com, connaît un succès retentissant : il est consulté chaque mois par plus de 70 000 visiteurs uniques.
Pourquoi ne sommes-nous pas heureux au travail ? Parce que nous y sommes tantôt cheval, tantôt âne.
Nous sommes cheval quand nous regardons de haut les tâches qui, à nos yeux, sont indignes de notre talent. Quand nous méprisons ceux qui semblent moins doués que nous. Quand nous refusons de collaborer.
et nous sommes âne lorsque nous nous con-tentons de notre petite routine. lorsque nous redoublons d’efforts seulement quand on nous promet une plus grosse ration de grains à l’arrivée.
résultat : le cheval travaille de son côté, l’âne du sien, et cela tourne au cauchemar dès qu’on essaie d’atteler les deux ensemble. comme dans la fable de la fontaine.
la solution ? travailler autrement, en misant sur l’entraide et la solidarité plutôt que sur les performances individuelles.
Olivier Schmouker propose ici une méthode pratique pour remédier au syndrôme du cheval et de l’âne, appuyée sur les études d’éminents chercheurs. Il présente des trucs immédiatement applicables:
pour retrouver le plaisir de travailler
pour être plus efficace au bureau
et surtout, pour bien fonctionner en équipe d’une manière totalement inédite.
« Enfin quelqu’un qui s’est décollé le nez de la fenêtre pour voir le paysage ! » uNe lectrice
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Le Cheval et l’Âne
au bureau
Les Éditions Transcontinental TC Média Livres Inc.5800, rue Saint-Denis, bureau 900Montréal (Québec) H2S 3L5Téléphone : 514 273-10661 800 565-5531 www.livres.transcontinental.ca
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Schmouker, OlivierLe Cheval et l’Âne au bureauComprend des références bibliographiques.
ISBN 978-2-89472-701-0
1. Équipes de travail. 2. Équipes de travail - Aspect psychologique. 3. Qualité de la vie au travail. I. Affaires (Montréal, Québec : 1981). II. Titre.
HD66.S35 2013 658.4’022 C2013-941644-7
Édition : Julie DagenaisRévision : Annick LoupiasCorrection : Natacha AuclairConception graphique de la couverture : Marie-Josée ForestMise en pages : Diane MarquettePhoto de l’auteur en couverture arrière : © Myriam FimbryImpression : Marquis Imprimeur – Division Gagné
Imprimé au Canada© Les Éditions Transcontinental, une marque de commerce de TC Média Livres Inc. Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 4e trimestre 2013Bibliothèque et Archives Canada
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Le Cheval et l’Âne
au bureau
OLIVIER SCHMOUKER
BLOGUEUR-VEDETTE LESAFFAIRES.COM
Table des matières
INTRODUCTION.......................................................................................... 9
1.REPRENDRELECONTRÔLEDUTEMPS.............................................. 15
Qu’est-ce.que.le.stress,.au.juste.?........................................... 20
Et.si.vous.leviez.le.pied................................................................. 26
Ralentir,.pour.aider.les.autres.à.trouver..
le.bon.rythme.................................................................................... 29
Deux.réflexes.ultrasimples..
pour.apprendre.à.ralentir.......................................................... 32
Quand.convient-il.de.ralentir.?.................................................. 37
L’art.subtil.de.ralentir,.en.bref................................................ 41
2.COMBATTRELESINTOXICATIONS...................................................... 49
Les.ravages.insoupçonnés.de.l’argent.................................. 53
Les.primes.?.Un.instrument..
de.démotivation.massif.!.............................................................. 57
Des.différences.dévastatrices................................................. 62
Quand.l’argent.tue.l’innovation................................................. 65
Argent.rime.avec.méchant........................................................... 68
Les.vices.cachés.de.la.carrière................................................ 71
À.quoi.tient.vraiment.votre.avenir.professionnel.?......... 74
Gare.aux.cernes.et.autres.signes.de.fatigue.!.................... 77
La.carrière,.un.frein.à.la.créativité........................................ 79
Êtes-vous.né.sous.de.bons.auspices.?................................... 82
Le.mirage.subtil.de.l’excellence................................................ 86
L’esprit.de.compétition,.une.plaie.!.......................................... 88
Connaissez-vous.l’effet.cobra.?............................................... 91
Et.si.vous.arrêtiez.de.tout.planifier....................................... 94
À.quoi.bon.se.compliquer.sans.cesse.la.vie.?...................... 98
3.CHANGERLESMÉTHODESDETRAVAIL............................................103
Après.l’équipe,.place.au.cercle.!................................................108
La.quadrature.du.cercle...............................................................116
Le.cercle.naît.de.l’union.de.points...........................................124
Quelques.exemples.éloquents...................................................129
Éloge.de.l’humilité...........................................................................138
Tout.le.monde.est.perfectible,.même.vous.!..........................144
Accordez-vous.assez.d’attention.à.vos.erreurs.?...........148
Malheur.aux.«.petits.chefs.».!......................................................154
Une.ode.à.l’empathie......................................................................157
Comment.faire.pour.changer.d’opinion.?..............................161
Et.si.vous.deveniez.plus.sensible.aux.autres.....................166
La.voie.ignorée.de.la.réconciliation........................................170
Une.louange.de.l’altruisme..........................................................174
La.bonté.est.à.notre.portée........................................................180
L’intérêt.de.s’effacer.au.profit.d’autrui...............................184
Une.occasion.inespérée.de.donner..
un.sens.à.votre.vie.........................................................................188
CONCLUSION.............................................................................................193
RÉFÉRENCES............................................................................................199
INTRODUCTION
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Trop souvent, on gâche sa vie à la gagner. Il suffit de regarder autour de soi pour s’en rendre compte. D’ailleurs, combien de vrais sourires joyeux avez-vous aperçus aujourd’hui au bureau ? Et hier ? Et avant-hier ? En outre, ne connaissez-vous
pas un collègue actuellement absent en raison d’un burnout ?
Vous-même ? Tout va-t-il bien au travail ? Chaque journée se déroule- t-elle dans la joie et la bonne humeur ? Volez-vous de succès en succès ?
C’est évident : le constat n’est pas réjouissant. À notre époque, le travail est subi plus que savouré et le bureau, plus que jamais le reflet sournois d’une prison dans laquelle chacun est isolé – seul dans un cubicule – ou surveillé de près – grâce aux espaces ouverts.
Un chiffre dit tout... Au moment même où vous lisez ces lignes, 500 000 Canadiens sont terrés chez eux, incapables de fonctionner, en proie à une terrible dépression dont ils ne voient pas le bout. Oui, un
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Le Cheval et l’Âne au bureau
demi-million de personnes en congé de maladie à cause de leur activité professionnelle.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Qu’avons-nous égaré en chemin dans notre course effrénée au progrès et à la performance ? Pourquoi les gens qui aiment leur travail nous semblent-ils des bêtes rares et curieuses ? C’est ce que j’ai voulu savoir.
Dans le cadre de mon blogue « En tête » du site Web lesaffaires.com, j’ai eu l’occasion d’analyser nombre d’études scientifiques (management, éco-nomie, etc.) et de rencontrer d’éminents penseurs en sciences humaines. Ainsi, j’ai découvert que nous avions tous des idées reçues – et surtout erronées – sur ce qui fait que nous nous épanouissons ou pas dans notre profession :
› Le constat. Nous allons trop vite. Nous ne savons plus différencier vitesse et précipitation. Avec comme conséquence de nuire grave-ment à notre efficacité au travail.
› Les illusions. Ce que nous prenons pour des moteurs de notre per-formance – l’envie de toucher un plus gros salaire, l’envie d’embellir notre carrière ou encore l’envie d’exceller dans notre domaine – ne sont, en réalité, que des freins.
› La solution. Le moyen le plus efficace pour rectifier la situation consiste à travailler autrement. Non pas, comme nous nous y pre-nons jour après jour, en poursuivant des buts individuels – gagner de plus en plus d’argent, avoir une belle carrière, etc. –, mais en visant des objectifs collectifs. Pourquoi ? Parce que c’est en œuvrant de concert avec les autres que l’on peut s’épanouir harmonieusement, et
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Introduction
non en bûchant dans son coin avec le secret espoir d’y arriver mieux que les autres.
L’air de rien, cette solution entraîne des changements profonds dans notre quotidien professionnel. Des changements auxquels procède d’ores et déjà une poignée d’entreprises pionnières, un peu partout sur la planète, avec, chaque fois, un succès spectaculaire. Des changements devenus, comme vous allez le constater, incontournables.
Une fable de La Fontaine l’illustre d’ailleurs à merveille : Le cheval et l’âne...En ce monde, il se faut l’un l’autre secourir.Si ton voisin vient à mourir,C’est sur toi que le fardeau tombe.Un âne accompagnait un cheval peu courtois,Celui-ci ne portant que son simple harnois,Et le pauvre baudet si chargé qu’il succombe.Il pria le cheval de l’aider quelque peuAutrement il mourrait devant qu’être à la ville.La prière, dit-il, n’en est pas incivile :Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu.Le cheval refusa, fit une pétarade :Tant qu’il vit sous le faix mourir son camarade,Et reconnut qu’il avait tort.Du baudet, en cette aventure,On lui fit porter la voitureEt la peau par-dessus encor.
Une fable dont vous saisirez toute l’intelligence au fil des prochaines pages.
1.REPRENDRE LE CONTRÔLE DU TEMPS
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Ce matin-là, Jérémy Buan, 28 ans, un cadre de la Poste aussi beau qu’un jeune premier avec ses yeux bleus et son sourire ravageur, a embrassé sa femme et a quitté le foyer familial avec son amour dans les bras, leur fillette de quatre mois. Il
l’a laissée chez la nounou et est reparti après avoir fait sur le front de son bébé un bisou débordant d’amour. Puis, il est remonté dans sa voiture pour aller au travail. Comme d’habitude.
Mais ce jour-là, il ne s’est pas rendu à son bureau, celui qu’il occupait depuis quelques semaines, rue Claude-Bernard, à Rennes (France). Il est allé à son précédent lieu de travail, dans les locaux de la direction du déploiement industriel, place de la République, en plein cœur de la capitale bretonne. Là où il avait demandé à être nommé, quand il avait appris qu’il serait père. Là où il pensait que sa carrière et sa vie familiale s’harmoniseraient enfin. Car, avant, il en avait occupé, des postes : il avait débuté comme facteur à Saint-Erblon en 2005, puis était devenu cadre adjoint à Lannion en 2010, et enfin cadre supérieur à Rennes,
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Le Cheval et l’Âne au bureau
mais à la condition d’accepter de changer de poste selon les besoins, ce qui s’était déjà produit trois fois en quelques mois seulement.
Il a pénétré dans le bâtiment de pierre blanche, l’un des plus beaux de Rennes, comme il procédait auparavant. Il s’est installé dans un coin, sans s’adresser à qui que ce soit. Et il n’a plus bougé de là, plongé dans ses pensées. À midi, il s’est levé et a gagné les combles, dans un endroit où personne ne va, si ce n’est pour inspecter l’état de la toiture. Il a ouvert une petite fenêtre, a grimpé sur le rebord en bois et s’est jeté dans le vide, laissant derrière lui des collègues éberlués, une femme effondrée et un bébé orphelin.
Ce matin-là, c’était celui du mercredi 29 février 2012, et un soleil magnifique régnait sur Rennes. Jérémy Buan avait tout pour nager dans le bonheur et, pourtant, il s’est ôté la vie. Pourquoi ? Oui, pour-quoi une telle absurdité ? Pour une raison toute simple : la toxicité de son travail.
« Le travail que j’effectue chaque jour ne semble pas être apprécié. Je suis remis en cause en permanence. Depuis que je suis passé cadre, j’ai cher-ché en vain à réussir, me former, écouter. Rien ne semble y faire. Cela a engendré un manque de confiance terrible avec une anxiété permanente. Je préfère ne pas vivre dans un tel contexte opprimant. J’ai tout pour être heureux, une femme aimante, une fille adorable. Mais toute cette anxiété professionnelle a pris le pas sur ma vie privée. » Tels sont ses propres mots, trouvés plus tard dans la lettre qu’il avait laissée chez lui.
« Jérémy était un battant, pas quelqu’un de désespéré. Il était plein de joie de vivre, même si, ces derniers temps, il tentait de cacher son mal-être et sa souffrance au travail », explique sa compagne, Élodie Briand.
La veille de son suicide, Jérémy Buan avait rencontré deux supérieurs hiérarchiques. « La réunion ne s’était pas bien passée », affirme Yohan
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1.•.Reprendre.le.contrôle.du.temps
Ménard, un délégué syndical de la Confédération française démocra-tique du travail (CFDT). On lui aurait annoncé qu’il devrait, une fois de plus, changer de poste pour rejoindre une nouvelle centrale de dis-tribution du courrier, en banlieue de Rennes, « à un poste de niveau inférieur à ses compétences ».
« La Poste change, avec une rotation importante de cadres, un manque d’encadrement et de suivi, et ça entraîne son lot de souffrances », pour-suit monsieur Ménard. Et d’ajouter que les importantes restructura-tions en cours exercent des pressions de plus en plus fortes sur les dirigeants de la Poste, qui doivent mettre en place « une politique de rendement, sûrement nécessaire sur le plan économique, mais dans des conditions humaines inacceptables de la part d’une grande entreprise qui se veut responsable ». Un exemple éloquent, a priori anodin, mais en réalité si révélateur, fourni par la compagne de Jérémy Buan : « On le laissait seul et démuni. Jérémy avait même dû acheter un clavier d’ordinateur à ses frais, car on avait refusé de lui en fournir un. »
Pourquoi vous narrer cette triste histoire ? D’abord, parce qu’elle me touche directement : je suis né à Rennes, je connais le bureau de poste où s’est déroulé ce drame et je sais la détresse que peuvent dissimuler les Bretons derrière leur visage de marbre. Ensuite, et surtout, parce que, aujourd’hui, le travail tue. Plus précisément, la toxicité du travail peut être telle qu’elle est susceptible d’être fatale. Pour tout le monde. Y compris pour les jeunes gens qui croquent la vie à pleines dents et qui se donnent à fond dans le métier qu’ils aiment. Comme Jérémy Buan.
Les chiffres – méconnus car encore tabous – font froid dans le dos. En France, il se produit en moyenne un suicide par jour... sur le lieu même du travail ! Un geste loin d’être innocent, on s’en doute bien : en commet-tant l’irréparable à cet endroit précis, la personne veut envoyer un mes-sage particulier à ses collègues et à sa hiérarchie. Le message d’un immense désespoir.
Olivier SchmOuker
BlOgueur-vedette leSaffaireS.cOm
le cheval et l’Âne
au bureauL’art oublié de travailler ensemble
ISBN 978-2-89472-701-0
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le cheval et l’Â
ne au bureau
OLIVIER SCHMOUKER est le rédacteur en chef du magazine PREMIUM, la référence en matière de management au Québec. Son blogue « En Tête », sur lesaffaires.com, connaît un succès retentissant : il est consulté chaque mois par plus de 70 000 visiteurs uniques.
Pourquoi ne sommes-nous pas heureux au travail ? Parce que nous y sommes tantôt cheval, tantôt âne.
Nous sommes cheval quand nous regardons de haut les tâches qui, à nos yeux, sont indignes de notre talent. Quand nous méprisons ceux qui semblent moins doués que nous. Quand nous refusons de collaborer.
et nous sommes âne lorsque nous nous con-tentons de notre petite routine. lorsque nous redoublons d’efforts seulement quand on nous promet une plus grosse ration de grains à l’arrivée.
résultat : le cheval travaille de son côté, l’âne du sien, et cela tourne au cauchemar dès qu’on essaie d’atteler les deux ensemble. comme dans la fable de la fontaine.
la solution ? travailler autrement, en misant sur l’entraide et la solidarité plutôt que sur les performances individuelles.
Olivier Schmouker propose ici une méthode pratique pour remédier au syndrôme du cheval et de l’âne, appuyée sur les études d’éminents chercheurs. Il présente des trucs immédiatement applicables:
pour retrouver le plaisir de travailler
pour être plus efficace au bureau
et surtout, pour bien fonctionner en équipe d’une manière totalement inédite.
« Enfin quelqu’un qui s’est décollé le nez de la fenêtre pour voir le paysage ! » uNe lectrice
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