pourim, pessah et yom haatsmaoutcibr.fr/sites/default/files/261_eu_bd.pdfechos unir n 261 -...

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Rarement le monde aura été en si peu de temps secoué par autant d’événements que ces dernières semaines. A commencer par le drame des Japonais avec un tremblement de terre d’une rare violence, un tsunami encore plus meurtrier, une centrale nucléaire en perdition. Les gouvernants de nombreux pays arabes chancellent devant la révolte de leurs citoyens demandant les libertés essentielles ou, s’attirant la réprobation générale, bombardent au canon des foules de malheu- reux innocents. Notre pays s’est engagé auprès des Libyens contestataires pour les protéger, transformant pour la première fois le droit d’ingérence en droit de protection des populations civiles. Israël aussi est meurtri par de lâches assassinats à Ittamar, par le terrorisme à Jérusalem, par les roquettes envoyées de Gaza sur les populations de Beer Sheva, d’Ashdod ou d’Ashkelon. Pendant ce même temps, Israël a construit le premier hôpital de cam- pagne au Japon ; il est aussi « le seul pays où les parlementaires arabes peuvent devant le parlement, critiquer, attaquer et insulter en toute impunité le gouvernement et le pays » (Benyamin Netanayahou, le 23 mars 2011 à la Knesset), le seul pays dont le stand au Salon du Tourisme à Paris est attaqué par les « boycotteurs » d’Israël. Tous ces événements nous touchent de près ; les accidents locaux ont cessé de l’être ; ils nous concernent directe- ment que ce soit par l’ampleur des drames humains qu’ils engendrent et qui sont loin de nous laisser indiffé- rents ou par leurs conséquences. Là, je pense à Pourim, à Pessah et à Israël. Pourim qui est pris souvent comme une fête pour les enfants, une occasion de se déguiser et de s’amu- ser et hélas, pour certains, de se saoûler. Non, c’est plus sérieux ; c’est du sauvetage du peuple juif, de sa culture et de sa spécificité qu’il est question. A Pessah, c’est la fête de la liberté, de la naissance d’un peuple, sa prise de conscience qu’une liberté s’acquière et se mérite tous les jours, Pourim, Pessah et Yom Haatsmaout une liberté qui se conjugue avec un code (notre Tora) et que c’est seule- ment à ce moment-là qu’on peut entrer dans le pays. Les Juifs l’avaient perdu depuis près de 2 000 ans et le voilà qui refleurit sur la terre de ses ancêtre en restant attaché à toutes nos valeurs originelles même si nous avons parfois le sentiment qu’elles ne sont pas toutes respectées. Ce numéro d’Echos-Unir rassemble ces trois thèmes en ajoutant celui de la mémoire. Une riche palette d’événe- ments qui sont prévus au cours des semaines qui vont suivre vous est présentée. Elle témoigne de la vivacité de notre Communauté et leur succès dépendra surtout de votre participation. Comme les années précédentes, les sédarim communautaires sont orga- nisés par le Consistoire (dans les locaux du restaurant « Au Meating » cette fois-ci) avec la participation du Grand Rabbin René Gutman et du Rabbin Claude Heymann. Une restau- ration y sera assurée à partir du dimanche 17 avril et nous y profite- rons de la joie, de la convivialité et du plaisir d’une gastronomie de qualité. Salomon Lévy © natasha - Fotolia.com

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Rarement le mondeaura été en si peu de

temps secoué par autant d’événementsque ces dernières semaines. A commencerpar le drame des Japonaisavec un tremblement deterre d’une rare violence,un tsunami encore plus meurtrier, une centrale nucléaire en perdition. Lesgouvernants de nombreuxpays arabes chancellentdevant la révolte de leurscitoyens demandant les libertés essentielles ou, s’attirant la réprobationgénérale, bombardent aucanon des foules de malheu-reux innocents. Notre payss’est engagé auprès des Libyens contestataires pourles protéger, transformantpour la première fois le droitd’ingérence en droit de protection des populationsciviles.

Israël aussi est meurtri par delâches assas sinats à Ittamar,par le terrorisme à Jérusalem,par les roquettes envoyées

de Gaza sur les populations de BeerSheva, d’Ashdod ou d’Ashkelon. Pendant ce même temps, Israël aconstruit le premier hôpital de cam-pagne au Japon ; il est aussi « le seulpays où les parlementaires arabespeuvent devant le parlement, critiquer,attaquer et insulter en toute impunitéle gouvernement et le pays » (Benyamin Netanayahou, le 23 mars2011 à la Knesset), le seul pays dont lestand au Salon du Tourisme à Paris estattaqué par les « boycotteurs » d’Israël.

Tous ces événements nous touchentde près ; les accidents locaux ont cesséde l’être ; ils nous concernent directe-ment que ce soit par l’ampleur desdrames humains qu’ils engendrent etqui sont loin de nous laisser indiffé-rents ou par leurs conséquences.

Là, je pense à Pourim, à Pessah et à Israël. Pourim qui est pris souventcomme une fête pour les enfants, une occasion de se déguiser et de s’amu-ser et hélas, pour certains, de se saoûler. Non, c’est plus sérieux ; c’estdu sauvetage du peuple juif, de saculture et de sa spécificité qu’il estquestion. A Pessah, c’est la fête de la liberté, de la naissance d’un peuple, sa prise de conscience qu’une libertés’acquière et se mérite tous les jours,

Pourim, Pessahet Yom Haatsmaout

une liberté qui se conjugue avec uncode (notre Tora) et que c’est seule-ment à ce moment-là qu’on peut entrer dans le pays. Les Juifs l’avaientperdu depuis près de 2 000 ans et levoilà qui refleurit sur la terre de sesancêtre en restant attaché à toutesnos valeurs ori ginelles même si nousavons parfois le sentiment qu’elles nesont pas toutes respectées.

Ce numéro d’Echos-Unir rassemble cestrois thèmes en ajoutant celui de lamémoire. Une riche palette d’événe-ments qui sont prévus au cours des semaines qui vont suivre vous est présentée. Elle témoigne de la viva cité de notre Communauté et leur succès dépendra surtout de votre participation.

Comme les années précédentes, les sédarim communautaires sont orga -nisés par le Consistoire (dans les locaux du restaurant « Au Meating »cette fois-ci) avec la participation duGrand Rabbin René Gutman et du Rabbin Claude Heymann. Une restau - ration y sera assurée à partir du dimanche 17 avril et nous y profite-rons de la joie, de la convivialité et du plaisir d’une gastronomie de qualité.

Salomon Lévy© n

atas

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Foto

lia.c

om

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 1

Echos-Unir - 1a, rue René Hirschler 67000 Strasbourg - 03 88 14 46 50. Directeurde la publication : Francis Lévy. Rédacteurs en chef : Salomon Lévy et StéphaneLouy. Régie publi citaire : Elie Lévy 03 90 406 206. Maquette : Simone Cahen. Correspon dance : Marc Tobiass. Mise en page : Page 14, C. Mathy 03 88 96 31 64.Impression : IREG. Commission paritaire : N° 71158. ISSN 0995-708.Les articles n’engagent que leurs auteurs.

Prochaine parution: 1er juin 2011Date limite de dépôt des articles : 6 mai 2011Nous ne pouvons garantir la parution des articles remis au-delà de cettedate! Il sera fort apprécié que ceux-ci soient remis sur support informa-tique ou envoyés par courrier électronique : [email protected]

2Carnet de famille

4Les Fils d’Haman

à Nuremberg?

6Les choses ne sont

pas toujours ce qu’elles paraissent

8Le plateau du Séder

et les dix Sefirot

10Une fête de Pessah

à Mogador

12Paniers du Cœur Cacher

Paniers de Pessah

14Yom HaShoah

15Israël sur les traces de

Yom Haatsmaout

18La lettre de Jérusalem

22Anselm Kiefer

dans la collection Würth à Erstein

25Pèlerinage à Auschwitz

26Les frères musulmans :d’hier à aujourd’hui

27Le Billet Bleu

28L’Orient, l’angoisse des libérations

29Démocratie

29Photographie-moi les Droits de l’Homme

30Livres reçus

31Communauté

37Social

38Courrier des lecteurs

40Unirscope

Ce numéro contient des encarts supplé mentaires : Horaires et Prescriptions de Pessah et «L’OSE s’adresse à vous »

N° 261 • MARS-AVRIL 2011 • NISSAN 5771

Naissances> Nessim Orel, fils de Sarah et Aviv Ron (Israël)> Nathan-Schmuel, fils de Natacha et Serge Lazimi> Noa-Tikva, fille de Liza et Yoni Serfaty> Nina, fille de Céline et Michaël Allouche (Colmar)> Ella, fille d’Ofra et Jonathan Sellem (Tel-Aviv)> Aurélia Déborah, fille de Rachel et Gabriel Dreyfus> Avidan Abraham, fils de Judith et Yehouda Berros> Darli-Odeya, fille de Johana et Mike Singer> Samuel, fils de Céline et Alexis Tubiana (Bruxelles)> Chirelle, fille de Sarah et Dan Tapiero> Israel-Arie-Leib, fils de Jaya-Mouchka et Meir-Chlomo Lubecki

(Buenos Aires)> Haya-Mouchka, fille de Bracha et Israel-Arie-Leib Lubecki (Paris)> Stella, fille de Karine et Olivier Gensburger> David Shilo Aharon, fils d’Alice et Baruch Vachman (Jérusalem)> Samuel Yaacov fils d’Anastassia et Jérôme Blum> Ilana Guttel, fille de Myriam et Thierry Kohn (Les Pavillons-sous-Bois)> Noé Noah, fils de Déborah et Jacques Sebban (Bruxelles)> Ben-Yehouda, fils de Caroline et Michaël Moyal (Paris)> Solal Aaron Elie, fils de Judith et Franklin Bismuth (Paris)> Mony Chmouel Amram, fils de Muriel et Mishael Abergel> Rebecca Esther, fille de Lauren et David Labouz> Noa Simha et Batsheva Yaffa, filles de Sylvie et David Temstet> Eden Mazal Hanina, fille de Valérie et Michaël Ouaknine> Aaron, fils de Karine et Haïm Mamou> …, fils de Nathalie et Gidon Loewenberg (Israël) > …, fils d’Elisheva et Chimon Torjmane (Israël)> Salomé, fille d’Audrey et Adrien Gaudineau

Mappah> Simon, fils de Maeira et Michel Werthenschlag

Bat-Mitsvah> Ofir, fille d’Orit et Elie Alafi (Israël)

Bar-Mitsvah> Michaël Natanaël, fils de Nathalie et Raphaël Szmukler> Noam Itzhak, fils de Dalia et Uriel Nisand> Michaël-Meïr, fils de Tamar et David Klings> Nicolas, fils de Véronique et Patrick Schillio> Alexandre, fils de Judith Mergui-Dreyfus et de Pierre-Henri Asch

Fiançailles> Sarah Bloch avec David Grumbach> Dina Stroh avec Binyomine-Zelig Davies (Angleterre)> Arielle Ohnona avec Gamliel Goetschel> Johanna Touati avec Benjamin Marx> Laurine Cahn avec David Serfaty> Anaïs Singer avec Alexandre Lévy> Sonai ‘Hava Lemmel avec Etan Pinsky

Mariages> Talia Werthenschlag avec Natanael Izba (Jérusalem)> Alexandra Voloshin avec Ronny Elleb> Noémie Schwab avec Fabien Gilberg> Alicia Simha Abitan avec Avraham Eliahou Abitbol> Aurélie Elkouby avec Yona Hoenel (Jérusalem)> Avigael Berros avec Daniel Belassein

Décès> Mme Rosalie Felsen> Mme Jacqueline Simon (Sélestat)

2 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

c a r n e t d e f a m i l l e

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 3

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Le Grand Rabbin Abba Samoun et ses enfants

ont été profondément touchés par les témoignages de sympathie et d’amitiémanifestés à l’occasion de la perte de leur épouse et mère

Sarah z"lIls tiennent à exprimer, ici, leurs remerciements et leur gratitude à ceux qui les ont épaulés

et se sont trouvés à leurs côtés en ces moments difficiles.

Famille Déborah et Elie Sabbah

> Mme Rachel Alish-Chokron (Rosenwiller)> M. Gérard Falck (Diemeringen)> Mme Anne-Robert Lerval> Mme Carmen Rouhama Amzallag (Maisons-Alfort)> M. Maurice Griffel> Mme Françoise Lévy> Mme Eugénie Kadousch> Dr Franklin Werthenschlag> M. Salomon Chalom Haï Sabbah> M. Avraham H’aïm Bengio> M. Serge David> M. Gilbert Schlomo Ajuelos (Nice)> Mme Véra Madeleine Netter> Mme Mary Lévy-Aziza> M. Léon Amar> Mme Nathalie-Jeanine El Haik> Mme Nicole Mathilde Schwab> Mme Cécile Harrar> M. Jean-Paul Meyer> M. Abraham El Baz> M. Alfred Lévy> Mme Sarah Samoun> M. Léon Grumbach> Mme Claire Bavard> M. Jean-Jacques Meiss (Mulhouse)> Mme Rachel Benayoun (Bat Yam)> M. Maxime Elkaïm> M. Assir Mazouz

Madame Chaby Oussadon Monsieur et Madame Jacob Bjai Madame Nicole Schwartz Madame Sylviane Nathan

Denis et Gabrièle Schwartz Patrick et Annie Nathan

Sont heureux de vous faire part des fiançailles de leurs petits-enfants et enfants

Laurent et CharlotteMai 2011

Strasbourg Neuilly-Sur-Seine

Une similitude frappante existe

entre la « solution finale » hitlé-

rienne et le décret d’extermi -

nation totale de Haman : a-t-il

jamais existé dans l’histoire humaine

d’autres folies meurtrières aussi systéma -

tiques et radicales ? Et, à nouveau, puisque

« il n’est rien au monde qui ne soit

contenu en allusion dans la Tora »,

on doit assurément trouver trace de

l’aventure nazie dans la Meguila. Or on

attribue au précédent rabbi de Belz(1)

l’enseignement suivant :

ravant (2). Fait étrange, les règles tradi-

tionnelles d’écriture imposent que trois

lettres de cette sinistre liste soient écrites

en miniature – un taw (3), un chin (4) et un

zayin (5) tandis qu’une quatrième lettre

– un waw (6) – doit avoir des proportions

plus grandes que la normale.

De là, en s’appuyant sur la façon tradi-

tionnelle de transcrire le compte des

années juives, l’hypothèse du rabbi de

Belz : en l’an tachaz (taw = 400 ; chin =

300 ; zayin = 7) du sixième millénaire

jour de clôture de la fête de Soukoth

5707 (ou Hochana Rabba, le 17 octobre

1946), alors que dans le monde entier les

Juifs chantaient le Hallel, onze dignitaires

du Troisième Reich étaient sur le point

d’être pendus, après avoir été condamnés

lors des célèbres procès de Nuremberg.

L’un d’entre eux, Herman Goering,

parvint à déjouer la surveillance dont il

était l’objet, et à se suicider avant d’être

conduit au gibet. Restaient donc tout

juste dix condamnés à la pendaison…

Ils furent conduits un par un à la potence.

Le seul d’entre eux à manquer de dignité,

Julius Streicher, était sans doute aussi le

plus haineux de tous. Streicher avait été

le rédacteur d’un journal antisémite

tristement célèbre, Der Stuermer. Il

pouvait y écrire ce genre de déclarations

sans fard : « Le jugement a commencé, et

il ne parviendra à sa conclusion que

lorsque le souvenir même des Juifs aura

été éliminé de la surface de la terre » (7).

Echo d’une singulière similitude à la

proclamation de Haman, appelant « à

tuer et exterminer tous les Juifs, jeunes

et vieux, femmes et enfants, en un seul

jour » (8).

Le correspondant du magazine américain

Newsweek fit le rapport suivant : « Seul

Julius Streicher s’en alla sans dignité.

Il fallut le traîner sur le plancher, les

yeux hagards, hurlant “Heil Hitler”.

En montant les marches, il s’écria :

“Et maintenant je vais à D. !” Il regarda

4 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

Les fils d’Hamanà Nuremberg?Rabbin Réouven Coriat

La Meguilah d’Esther fait le décompte des

dix fils d’Haman, pendus au gibet après la

décon fiture de leur père. Leur sœur, nous

dit le Midrach, s’était suicidée déjà aupa-

(waw = 6), soit l’année 5707 / 1946-7,

d’autres persécuteurs sem blables aux fils

de Haman seront pendus eux-aussi en un

seul jour. Il se trouve effectivement que le

La liste des dix fils de Haman dans la Meguila

p o u r i m

fixement les témoins qui se tenaient

devant la potence et jeta ce cri : “Fête

de Pourim 1946” ».

Ce témoignage est corroboré par celui

des autres correspon dants de presse à

Nuremberg. Aucun pourtant n’a

cherché à expliquer ce dernier et bou-

leversant cri de Streicher, établissant

lui-même le lien profond conduisant

de Pourim à Nuremberg…

Ajoutons enfin cette remarque finale.

Une règle traditionnelle d’ interpré ta-

tion veut que, chaque fois que le mot

hamélekh, le roi, apparaît dans la

Meguila sans se rappor ter explicitement

à A’hachwéroch, il faut comprendre

qu’il s’agit du « roi de l’univers ».

Ce qui éclairera d’un jour singulier la

demande d’Esther : « Si tel est le bon

plaisir du roi, qu’il soit permis aux Juifs

de Chouchan (Suze), demain aussi, de

faire ce qu’ils ont fait aujourd’hui, et

que les dix fils de Haman soient

pendus à la potence » (9).

En bref, puisque le roi dont il est

question ici n’est pas spécifié, il ne

peut donc s’agir que d’une prière

d’Esther au « roi de l’univers » : « si tel

est le bon plaisir divin, qu’il soit permis

aux Juifs, “demain”, dans un autre

temps et une autre galouth, de pendre

dix de leurs persécuteurs… ». ■

1. Rabbin Aharon, ben rabbi Yissakhar Dov de Belz (Galicie) ; né en 5640 / 1880, décédé en 5717 / 1947. Durant la Schoah, se cacha deghetto en ghetto, avant de parvenir mira cu -leusement à s’enfuir en Hongrie et, de là, gagner Erets Israël en 1944.

2. Traité Meguila 16a.3. Esther 9,7 : Parchandata.4. Parmachta.5. Wayezata.6. Wayezata.7. Der Stuermer de janvier 1941.8. Esther 3,13.9. Esther 9,13.

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 5

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Bonnes Fêtes de Pessahà toute la Communauté

COIFFURE ■ ESTHÉTIQUE ■ BEAUTÉ

Les masques sont une

sorte de voile qui cou-

vre le visage et cache

l’identité tout en

soulignant la personnalité.

Les mots maschera mask ou

masque ont tous la même ori-

gine : moska (mot lombard)

signifiant une personne morte

car dans de très nombreuses cul-

tures les masques ont toujours

été associés au monde de la

mort. Il semblerait que la plus

ancienne représentation (Ariège

en France) ait été trouvée dans

une grotte ; le dessin montre

un chaman enveloppé dans des

peaux d’animaux et portant

un masque à cornes indiquant

que les pouvoirs magiques

supposés de l’animal vont tra-

verser la personne qui le porte.

Le masque permetle passage avec lesurnaturelAinsi les masques ont d’abord

été utilisés pour les cérémonies

rituelles pour tenter de trom-

per les mauvais esprits et les

démons… en les effrayant.

Ainsi, dans toutes les civilisa-

tions, ils ont progressivement

été utilisés dans le cadre des

guerres contre l’ennemi.

Les masques sont utilisés en

Egypte ancienne, en Grèce, où

son usage au théâtre est très

importante car les femmes

n’avaient pas le droit de se

déguiser et où les hommes

jouaient le rôle de femmes. La

pratique des masques disparut

au Moyen âge et les femmes

se retrou vèrent sur les scènes

de théâtre portant aussi des

masques avec des traits mascu-

lins pendant qu’apparaissait

une sorte de célébration à

l’origine du carnaval, une

fête qui sortait de la routine

permettant l’inversion des

rôles (les pauvres en riches et

vice versa).

Ces traits du déguisement

apparaissent également dans

le texte biblique à plusieurs

niveaux (la femme de Jéro-

boam, Tamar,…) mais pour un

Juif il m’apparaît essentiel de

révéler le carac tère masqué ou

non de sa propre identité.

Cette réflexion part directe-

ment de l’histoire racontée à

l’occasion de la fête de Pourim

car en fait Esther, comme l’in-

dique son nom, est « cachée ».

Esther n’avait fait connaître ni sa naissance ni son peuple« Et moi, je persisterai à

dérober ma face en ce jour. »

Ce que Rashi commente ainsi :

« Pendant le temps d’Esther,

on se cachera le visage et ce

sera un temps de grandes

difficultés ».

p o u r i m

Les choses ne sontpas toujours cequ’elles paraissentSonia Garrigue-Peress

6 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

Si le livre d’Esther nous

apprend de façon claire les

difficultés du Juif persécuté

obligé de cacher son identité,

situation maintes fois répétée

dans l’histoire, il nous fait sur-

tout réfléchir sur la présence

de D’ caché qui sauve son

peuple grâce à sa repentance

et pas seulement grâce à

l’intervention d’Esther auprès

du roi.

Ce sont les deux aspects du

caractère réversible (masca-

rade) : ce qui est caché est plus

important que ce qui est

révélé.

Pour ce qui est du Juif caché à

la recherche de la révélation

de son identité, il n’est rien de

plus complexe et embléma-

tique que le récit des Marranes

où le secret d’appartenance,

de plus en plus flou à travers

les siècles de peur, peut enfin

se réveler – « ôter le masque »

– quand la société redevenue

libérale et tolérante leur

permet de se réapproprier le

judaïsme, ce à quoi on assiste

de manière importante de nos

jours.

L’identité juive est, comme

pour tout être humain, une

frontière poreuse et elle se

retrouve et se reconstruit par

la fidélité à la Tora. ■

Il faut signaler que cette question dumasque et de l’identité des Juifscachés a fait l’objet d’une expositionartistique aux USA en mars 2010.

Jacques Attali, il le dit, est fasciné parle marrane. Du marrane, dans sonrécent Dictionnaire amoureux dujudaïsme, il dit ceci : « Elevé dans unclimat de crainte et comme en contre-bande, écartelé entre deux vérités, l’officielle et la cachée, toujours auxaguets, cherchant le neuf dans lesinterstices laissés par les certitudes dessiens et des autres, le marrane finitpar refuser les définitions univoquesdu vrai, du juste, du beau, dunormal. »

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 7

Ingrédients :

1 bon kilo de bonne humeur

3 litres de chansons

Quelques fêtes

Deux cents vieilles blagues de Toto

Une centaine de petits choux de 2 à 6 ans

Prenez la centaine de petits choux

Ajoutez un kilo de bonne humeur

Mélangez avec 3 litres de chansons

Et deux cents bonnes vieilles blagues de Toto

Les petits choux devraient commencer à rire

Faites-les participer à un spectacle

tendre et rigolo

Demandez leur d’arriver déguisés

Faites fondre quelques grammes

de jolies histoires

Racontées par une belle Maîtresse-Fée

Saupoudrez d’apprentissages

Sans oublier un zeste d’autorité

Et vous obtiendrez :

De magnifiques petits choux

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LIVRE DE CUISINE DU GAN CHALOM

AUTEUR : EMMANUELLE FREEMAN, PRÉSIDENTE

Fiche Recette Spécial Pourim

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La cérémonie des premiers soirs de Pessah, appelée Séder, se déroule traditionnellement autour de la tablefamiliale. Au centre de cette table, on

place le plat du Séder, pièce maîtresse du dé-roulement de cette soirée, et qui comprendl’essentiel des mitsvot qui vont y être accom-plies, ou qui étaient de rigueur durant la pé-riode du Temple.

Il existe plusieurs variantes quant à la dispo - sition des différents éléments sur ce plateau.Dans ce propos, nous étudierons l’une de cesvariantes, en usage dans de nombreuses com-munautés, et qui nous a été transmise par le« Arizal », Rav Yitshak Louria, grand maître dela Cabale et fondateur de l’école des Caba-listes de Safed au XVIe siècle.

Selon ce Rav, la structure du plateau comportedix éléments, qui sont à mettre en parallèleavec les dix Sefirot (émanations de la sagessede D’) par lesquelles fut créé le Monde. Voicidonc le parallèle qu’il introduit :

Matsa supérieure : H’ochma / SagesseMatsa mitoyenne : Bina / CompréhensionMatsa inférieure : Da’at / ConscienceZeroa (épaule) : Hessed / BontéBétsa (œuf) : Guevoura / RigueurMaror (herbes amères) : Tiféret / MagnificenceHarosset : Nétsah / TriompheKarpass : Hod / GloireHazeret (feuilles de salade) : Yessod / Fonde mentPlateau : Malkhout / Royauté

Nous allons donc essayer, à l’aide du com men-taire du Rav Shimshon David Pinkus Zatsal,d’expliquer ce lien établi entre les différentescomposantes du plat du Séder et les dixsphères.

1. Les trois matsot

La Matsa est le point central de la fête de Pessah, dont le nom biblique est « Fête desmatsot ».

Elle constitue, selon le Zohar, ouvrage fonda-mental de la mystique juive, le « pain de lafoi », lequel est démuni de toute substance superflue dénommée Hametz.

Cette Matsa nous invite donc à nous débarrasserégalement de toute trace du mauvais penchantet de toute passion superficielle qui nous éloi-gnerait du Créateur et nous amènerait à l’asservissement dont cette fête marque la libé -ration.

La première manifestation de la foi, que sym-bolise la Matsa supérieure, c’est la Hochma, laconnaissance absolue du Créateur.

8 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

p e s s a h

Le plateau du SédeRav Michaël Szmerla. Av Beth Din de Strasbourg.

Puis vient la seconde Matsa, représentant laBina, la compréhension des implications decette connaissance dans nos devoirs envers leCréateur.

Enfin, intervient la troisième Matsa qui reflètela Da’at, la conscience de la concrétisation dansnotre Monde des implications de cette foi.

Voilà donc effleurée, la signification cabalis-tique des trois Matsot.

2. La partie avant du plateau

On y dispose le Zeroa (l’épaule), la Bétsa(l’œuf), et le Maror (les herbes amères). Cestrois composantes sont, elles aussi, reliées à trois Mitsvot Déoraïta (commandements divins inscrits dans le texte de la Thora) que sont : l’agneau pascal, le sacrifice appelé« Haguiga du 14 Nissan », et le Maror.

Dans la symbolique des sephirot, elles se réfèrent respectivement à Hessed (miséricorde),Guevoura (rigueur), et Tiferet (Magnificence).

a) Zeora

A droite donc, on dispose leZeroa qui rappelle le sacri ficepascal, en cela il repré-sentela bonté infinie de D’ (Hessed)

qui a permis au peuple d’Israël d’atteindre uneélévation spirituelle suprême à travers cetteoffrande.

b) Bétsa

A gauche, l’œuf, souvenir du«Korbane Haguiga» (le sacri -fice qui précédait celui del’agneau pascal et était mangé

avant lui afin de consommer ce dernier en finde repas). Il symbolise la Guevoura (rigueur),par son rappel des limites liées à la matérialitéde l’homme, lequel ne peut se passer de devoirse soumettre à ses contingences matérielles,comme celle de la nourriture, et qui a pourfonction de les utiliser au service de la sainteté.

c) Maror

Au centre, le Maror sym bo -lise la sefira de Tiféret (Mag-nificence), car sans ce moteurque sont les vicissitudes

de la vie, il ne peut y avoir de développementhumain. L’amertume reflète donc ce magni-fique cadeau dont l’Eternel nous a fait don. Elle fait le lien entre la miséricorde infinie(Hessed) et la rigueur (Guevoura), permettantainsi à l’homme de dépasser ses limites pour atteindre la proximité de D’.

3. La partie arrière du plateau

Les trois éléments qui y sont disposés relèventde l’accomplissement de Mitsvot derabanane(commandements de nos Sages) que sont leHarosset, le Karpass et la Hazeret (Maror destiné à être consommé avec la Matsa pour accomplir la Mitsva du Korekh). Ces mitsvot de source humaine symbolisent le service éma-nant de l’homme sur cette terre.

a) Harosset

A droite, le Harosset dont lafonction est d’adoucir l’amer- tume du Maror, évoque la Techouva, le repentir, qui

est un corollaire aux souffrances vécues, et leurdonne un sens et une note positive. D’où celien avec la septième sefira de Nétsah (triom -phe) ; les forces positives de la techouva permettant de triompher des facteurs négatifsde la souffrance.

b) Karpass

A gauche, on dispose le Kar-pass, dont le trempage dansl’eau salée a pour but de susciter l’étonnement et les

questions de l’enfant. Il symbolise donc la sefirade Hod (gloire, pureté) et la émouna pchouta,premier degré de la foi pure, celui de l’enfantqui reconnaît son Créateur.

c) Hazeret

Au centre la Hazeret, Marorque l’on con somme une seconde fois pour accomplirla Mitsva du Korekh préco-

nisée par Hillel le Sage. Elle reflète l’amertumeet la souffrance suscitées par l’homme lui-même, dans son dur apprentissage de la maîtrise de soi, et symbolise donc la sephira deYessod (base), servant d’appui à l’homme pourse hisser aux niveaux spirituels supérieurs.

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4. Le plateau lui-même

Il est apparenté à la dernière sephira (Mal-khout – royauté). En effet, ce plateau quicontient l’ensemble des éléments précités, représente l’homme dans lequel on peut retrouver toutes les qualités intrinsèques dessephirot.

La fonction de Malkhout (royauté) est d’unirl’ensemble de ces forces.

L’objectif de cette nuit du Séder est donc, pournous tous, de rassembler toutes ces qualitéspour donner le meilleur de nous mêmes auservice de D’. ■

Pessah Cacher VessameahLechana Habaa Birouchalaïm.L’an prochain à Jérusalem.

er et les dix Sefirot

J’avais 7-8 ans et je me sou-viens d’une fête de Pessah àMogador, ma ville natale.

Dès Pourim passé, branle-bas decombat à la maison. Le peintredevait passer. Mon père nous envoyait le « boy » du magasin(jeune homme qui aidait aux me-nus travaux). Celui-ci avait mis-sion de déplacer les meubles.Parce qu’il faut le savoir, d’annéeen année, interversion des piècesde la maison : notre chambred’enfants devenait « salonarabe », celui-ci devenait la cham-bre de mes parents, et ainsi desuite. On montait les matelas à laterrasse et un matelassier spécia-lisé en la matière, ouvrait, « dé-corti quait » tout cela au soleil, etrecousait.

Je revois ma mère avec son pot depeinture, rafraîchir les cache-pots

plus, c’était le nouveau pyjama,tout beau tout neuf.

Depuis Pourim, à l’école et le soirau Talmud Torah (le Talmud Torahà Mogador était un cours de Kodech supplémentaire, en plusde nos cours réguliers à l’écolejuive), nous étudiions la Hagga-dah. Toujours les mêmes commen- taires avec une explication de plusdans la classe supé rieure ; les airsrevenaient automatiquement.

A la maison, les deux soirs du Séder, chacun à tour de rôle avaitson verset. Et je me souviens encore parfaitement des« miens ». La Haggadah – offertepar mon père quand j’avais cinqans – est encore reli gieusementconservée et sortie tous les ans,un peu déchirée, certes, mais tou-jours là. Avant de commencer leSéder, mon père faisait tourner leplateau du Séder au-dessus de latête de chacun et une fois encorepour la famille éloignée, et nous réci tions le « Bebhélo » (je ne saurais traduire). L’œuf du plateau du Séder était destinéaux aînés de la famille, et commej’étais l’aînée, il me revenait dedroit et c’est avec une certainefierté que je le mangeais le pre-mier jour de Hol Hamoed.

Mon oncle Haïm Elkaïm zal,commerçant, allait à Casablancaprendre possession de sa com-mande de galettes (Matsot),celles-ci étaient emballées dansdu papier kraft beige, sans inscrip tion aucune. A la maison, il ne fallait pas s’approcher de ceplacard à la cuisine, interdictionformelle. Briquée à fond, l’armoirede la cuisine était nettoyée pour entreposer ces galettes ; un stockimpressionnant, peut-être à mesyeux de petite fille ou de peurd’en manquer durant les huitjours (puisque ça venait de Casablanca) ou parce que nous en distri buions à nos amis musul-mans durant les Fêtes.

En fait, nous n’avions pas telle -ment de problèmes de « cache -rout », puisque les fruits et légumes étaient frais. La viande« cachère » s’achetait chez le bou-

r u b r i q u e

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Dans les années 60

Une fête de Pessahà Mogador(Essaouira, Maroc)

Odette Look

en fer forgé. Le carrelage au solétait lavé à grande eau, avec del’eau de Javel et du Grésil (un liquide parfumé).

L’argenterie était lustrée avec unchiffon, du sable et du citron et labonne frottait, frottait jusqu’à sevoir dedans.

Au fur et à mesure, les chambresétaient nettoyées et interditesd’accès si on n’avait pas aupara-vant « secoué » nos vêtements detout Hametz.

Nous avions une nouvelle tenuepar jour (ma mère étant coutu-rière) mais ce qui nous ravissait le

cher juif, comme le reste del’année d’ailleurs. Le poisson,pas de problème majeurpuisque Mogador est un port,sinon les interdits à la consom-mation. Le vin était toujours estampillé « Cacher lePessah ».Une seule chose nous était interdite : les friandises et confi-series, et les laitages. En fromages, il n’y avait déjà pastellement de choix, mais ce quel’on pouvait prendre dans l’année nous était interdit à -Pessah. Et cela allait jusqu’ànous empêcher de manger leslaitages « Cacher lePessah »qu’un oncle rapportait du Canada. Aujourd’hui encore,nous ne mangeons pas de laitages, mais la nouvelle génération en consomme. Lesbières, évidemment, ne nousétaient pas permises. Les« Coca », « Judor », « Crush »,...également.

Ma mère s’attelait à nous faireun jus de citron et d’agrumes,spécialement fabriqué pour Pessah, savamment dosé, undoux goût « pessahtique ». Nousle trouvions évidemment déli-cieux et nous le lui demandionsdans l’année ; c’était non, c’étaitspécialement réservé à « Pessah ».

Rien n’était envoyé au four enraison de la proximité des tôlesde pain. Ce que j’aimais manger,c’était les oignons « caramé -lisés » étalés sur les galettes.L’agneau aux truffes était égale-ment (et est toujours) un délice.Bien que différente de la truffefrançaise, la truffe « marocaine »restait un produit de qualité etde gastronomie.

Je sais que la Hagala existaitmais je n’avais pas vu faire, laplupart des familles ayant unevaisselle spéciale pour Pessah.Nous avions à la terrasse unechambre et, veille de fête, lavaisselle de l’année « montait »et celle de Pessah « descendait ».Et inversement, le dernier jourde fête à la tombée de la nuit.Pareil pour la vente du Hametz,je ne me rappelle pas que nous

ayons vendu le Hametz, parceque tout simplement, nous n’enavions pas. Tout était toujoursfrais et donc pas de stock.

La veille (Bedikat Hametz), mamère cachait les morceaux depain dans les chambres, mor-ceaux de pain que mon père,ma sœur, mes frères et moi cher-chions à la bougie mais ils étaienttoujours dissimulés derrière laporte de peur que le Hametz nes’épar pille. Les quelques joursavant les Fêtes, nous mangionssur le pas de la porte. Des gril-lades en général, faciles à faire.

Mes cousins de Louis Gentil(Youssoufia) et de Mazagan (El Jadida) passaient tradition-nellement les fêtes avec nous.Tandis que les hommes de la famille étaient à la Synagogue,les femmes s’affairaient à la cuisine et préparaient ce qu’ilfallait. Nous, les enfants, avionsgrand plaisir à nous retrouver.

A Hol Hamoed, petites filles,nous avions ce que l’on appelleaujourd’hui des « dînettes ».Nous avions des couverts, desustensiles, des marmites, des pe-tits fourneaux à charbon (enterre cuite). On appelait ce service « Tamskart ». Et nousnous amusions à cuisiner et à inviter nos parents à mangerchez nous. Mais c’était unique-ment à Hol Hamoed, et à nulautre moment de l’année.

A Hol Hamoed également, monpère commandait pour le soir de la Mimouna, des bouquets de fleurs pour nous et pour la famille et les amis. Il les com-mandait à une Française quiavait une villa avec jardin et quinous préparait ça avec ferveur,tous les ans. Celle-ci s’arrangeaitpour constituer de beaux arran-gements parce que le soir de laMimouna était un soir particulier où bonne santé, joieet bonheur étaient souhaités àtout le monde.

L’après-midi du dernier jour defête, les jeunes filles et jeunesgens se promenaient tout au

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long du marché (qui étaitfermé) et mangeaient des « Krinebeuss » (intraduisible :une sorte de petits pois dansleurs gousses). Je disais que lemarché était fermé parce quedans les années 60, Mogadorétait peuplé de Juifs à 90 %. Etles 10 % d’Arabes se pliaientplus ou moins au calendrier juif.

A ce sujet, une anecdote quel’on m’a rapportée(*). Les rapports entre Juifs et Musul-mans étaient cordiaux. Avant leSéder, ma mère préparait desplateaux où elle mettait un paquet de galettes, une bou-teille de cette fameuse boissonet une assiette de chaque platque l’on mangeait le soir. Et quel’on offrait à nos amis et voisins musulmans, veille de fête. Ceux-ci, le soir de la Mimouna nousrendaient la pareille en nous offrant fleurs, pain de sucre,lait, beurre, miel, pain rond, etc.Notre « bonne », Fatima (que jesalue au passage, qui habite encore Mogador et avec laquelle nous avons gardécontact), était chargée, à la tombée de la nuit, d’acheter la farine et tout ce qu’il fallaitpour préparer les « Moflétas »(crêpes). Tout le monde sait aujourd’hui ce que c’est. Je vousen livre quand même la recette(ci-dessous).

Paniers du CPaniers de PeLa faim de mon prochain doit êtrepour moi une faim spirituelleRav Israel Salanter

Il est de tradition d’être particulièrementgénéreux pour Pessah. Chaque Juif qui prononcera le soir du Séder, la formule tradi-tionnelle « Que celui qui a faim entre et mange »,sera en règle avec sa conscience, s’il a permisà tous les Juifs de notre département de participer à un Séder. Ceci est notre objectif.Donner les ingrédients à ceux qui veulent pas-ser Pessah chez eux, inviter à un Séder com-munautaire ceux qui n’en ont pas.

Pour Pessah, nous fournissons matzot,vin et jus de raisin, viande, quelques autresproduits de base et une somme d’argentpour permettre à tous de passer un bonPessah (cette somme est fixée en fonction dessommes recueillies).

A nos familles, s’ajoutent de nombreuses fa-milles bénéficiant de cette aide ponctuelle au ti-tre de l’A.S.J., du comité Sefarad ou de TzedakaBasseter (l’action de Pessah se fait en collabo-ration avec ces trois associations et certainsrabbins.)

Nous avons la satisfaction de former une équipeexceptionnelle de bénévoles, qui semaine aprèssemaine s’active pour répondre aux besoins deplus en plus nombreux dans notre communauté.Nous avons ainsi apporté notre aide pour Pes-sah depuis 25 ans, précédés pendant delongues années par l’action de Pessah menéepar Salomon Lévy.

Nous sommes reconnaissants de pouvoir comp-ter sur la générosité de nombreuses personnesqui nous soutiennent dans nos efforts, par leurgénérosité, avec des initiatives nouvelles dontnous vous informerons dans un prochain nu-méro.

Merci à tous nos anciens donateurs, et bien -venue à tous ceux qui prendront conscienceque la solidarité n’est pas un vain mot dans nos communautés strasbourgeoises

Pour 35 Moflétas1 kg de farine, 50 gr de levure, 3 petits verres d’eautiède, ¼ de verre d’huile, un peu de sel.

Mettre dans un bol la farine, faire un creux, mettrela levure écrasée, l’eau, le sel et l’huile. Bien travail-ler la pâte de façon à ce qu’elle soit élastique et légère. Huiler une surface sur le plan de travail,

diviser la pâte en 35 portions, couvrir d’un torchon propre et laisser reposerune ½ heure. Chauffer une poêle, huiler la paume de la main, aplatir la portion de façon à obtenir une crêpe ronde et plate. Faire cuire la premièrecrêpe. Une fois cuite, la tourner et mettre la seconde crêpe au-dessus de lapremière et ainsi de suite (une dizaine à peu près) pour qu’elles restent bienchaudes avant de servir. Servir la crêpe avec le beurre et le miel (recette classique) mais aujourd’hui, on y met de la confiture, du Nutella…

En fait, le « petit truc » en plus, était la façon dont la bonne pétrissait la pâteet huilait ses mains. Et, la nuit tombée, c’était un régal, avec, bien entendu, duthé à la menthe.

Nous recevions la visite de la famille et des amis et nous faisions nous-mêmes la tournée.Pas d’invitation pour ce soir-là,tout le monde était cordiale-ment invité. La porte étaitgrand ouverte.

Le lendemain de la Mimouna,était jour de pique-nique (cettejournée est d’ailleurs aujour -d’hui fériée en Israël). Nous allions au « Tangaro », à l’exté-rieur de Mogador. En général,il faisait beau. La coutume étaitde se tremper les pieds dans uncours d’eau et de cueillir des mimosas. Ce rituel était répététous les ans chez mes parents et,je suppose, chez tous les Juifs dela ville.

Bon Pessah à tous ! Pessah Cacher veSaméah !

(*) Le Maréchal Lyautay, je crois(mes souvenirs sont vagues), étaitvenu début du siècle, à Mogadorpour en faire un très importantport. Mais il arriva un Chabbat, et n’aurait pas reçu l’accueil qu’ilattendait vu le petit nombre de personnes venu l’accueillir. Il demanda le pourquoi au Pachade la ville ; on lui a répondu quec’était samedi et que les Juifs de laville étaient à la Synagogue. De dépit, il aurait choisi une autre ville…

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 13

Cœur Cacher ssah

de toutes obédiences, ainsi que dans les autres communautés du Bas-Rhin.

Depuis 1987, le nombre de nos bénéficiairess’est multiplié par dix, et nous devons faire faceà de nombreuses bourses de cantine scolaire et d’étudiants. Les prix augmentent, nous vousdemandons un effort particulier.

Nous aimerions que chaque Juif du Bas-Rhin, etnos amis d’ailleurs participent généreusement ànotre action. Merci d’avance, et cordial Chalom.

Pessah Cacher Vessaméa’h

NICOLE FRANCK, Responsable des Paniers du Cœur

P.S. Mes remerciements vont à la fidèle équipe quiprépare et livre nos paquets, aux collaborateurs del’A.S.J., aux gardiens de la loge pour leur aide et leurpatience, à la banque Alimentaire et à l’équipe deMarcel Mandel, à Salomon Lévy pour son appelpour les Paniers de Pessah.

Adressez vos dons à Paniers du Cœur Cacher1a rue René Hirschler 67000 Strasbourg

Nouveau !Pessah : Portage derepas à domicileL’ABRAPA, en collaboration avec la Fondation Eliza et l’Action Sociale Juive,vous proposent le portage de repas Cacherà domicile pendant les fêtes de Pessah.

Une réservation des repas est indispensable.

Merci d’appeler l’ABRAPA au 03.88.37.22.31 pour tout ren seignement(tarifs, délais, modalités, menus…)

Le 12 octobre 1940 les Alle mands

délimitent 403 hec tares en plein

cœur de la ville de Varsovie et

y entassent un mois après sa créa-

tion près de 430 000 Juifs. Ce camp

de concentration en plein cœur de la

capitale polo naise n’a pas besoin de

chambres à gaz ; les épidémies et la faim

tuent rapi dement plus de 100 000 per -

sonnes. 300 000 autres sont déportées,

principale ment à Treblinka mais aussi à

Majdanek, Poniatowa et Trawniki… Les

exécutions sommaires en pleine rue sont

quotidiennes. Le 18 avril 1942, 50 Juifs

sont fusillés.

Le lendemain, 19 avril 1943, premier soir

de Pessah, la Pâque juive, à la suite de

cette action qui vise à terro riser les der-

niers survivants du Ghetto, 400 insurgés

de l’Union militaire juive conduits par

Dawid Moric Apfelbaum et Pawel Fren-

kel auxquels se joignent 40 combattants

de l’Organisation juive de combat dirigés

par Mordechaj Anielewicz, se soulèvent

contre l’armée allemande : ils n’ont que

des armes de poing mais la révolte et les

combats contre les troupes et les blindés

du Général Stroop appuyées par l’avia-

tion allemande, sont terribles et vont

durer jusqu’au 16 mai 1943… Durant ces

combats 7 000 Juifs du ghetto trouve-

ront la mort et autant seront arrêtés et

conduits en déportation… Les révoltés

mettront hors de combat plusieurs cen-

taines de soldats allemands durant ces

affron tements.

L’impact psychologique de la révolte du

ghetto de Varsovie a été extrêmement

important sur les populations juives de

l’Europe entière et de nombreux ghettos

se révoltèrent par la suite ; ce fut partout

une lutte désespérée contre la barbarie

nazie… Larissa Cain, rescapée du ghetto

de Varsovie, dans son ouvrage Ghettos en

révolte, Pologne 1943 (Ed. Autrement),

décrit l’enga gement de ces jeunes qui

avaient préféré mourir debout, les armes

à la main plutôt que de survivre comme

des bêtes jusqu’à la déportation…

Cette lutte désespérée perdue d’avance,

Arié Wilner, pseudo Jurek, de l’Organisa-

tion Juive de Combat, l’a bien traduite :

« Nous ne voulions pas sauver notre vie,

personne n’allait sortir vivant d’ici, nous

voulions sauver la dignité des hommes…».

Le Musée des Combattants des Ghettos

du Kibboutz Beth Lohamei H’aguetaoth,

a réuni de très nombreuses archives et

documents relatifs à ces révoltes et per-

pétue ainsi la mémoire de ces résistants.

Parmi ces archives, il y a également des

milliers de dessins réalisés dans les ghettos

et dans les camps qui témoignent avec

force de cette tragédie.

L’exposition La Shoah et l’Art réalisée

par l’ORT Strasbourg grâce aux archives

du Beth Lohamei H’aguetaoth, qui sera

bientôt présentée à l’UNESCO, a souligné

la valeur de témoignage de cette autre

forme de résistance…

Soulignons également qu’en 1999, les

archives du Ghetto de Varsovie ont été

classées par l’UNESCO sur la liste Mémoire

du Monde qui recense les documents

du patrimoine documentaire d’intérêt

universel dans le but d’assurer leur pro-

tection. ■

Le 19 avril 1943, veille de Pessah 5703,les Juifs du ghetto de Varsovie se révoltaient…

Le musée du Beth Lohamei H’aguetaoth au Kibboutz du même nom.

y o m h a s h o a h

Richard Aboaf

14 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

Insurgés juifs du Ghetto de Varsovie.

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 15

A TEL-AVIV

Il ne faut pas manquer de visiter le Muséede l’Indépendance, ancienne maisonDizengoff (16 boulevard Rotschild, ouvertedu dimanche au jeudi de 9h à 14h) où, le 14 mai 1948, dans le grand hall du premierétage sous le regard du portrait de TheodorHerzl et en présence de 350 personnesmembres du Conseil national juif et de dirigeants des communautés d’Israël, DavidBen Gourion a proclamé, à 4 heures de

l’après-midi juste avant l’entrée duChabbat, l’Indépendance de l’Etat d’Israël,et cela huit heures avant la fin du mandatbritannique sur la Palestine qui expirait seulement le 14 mai à minuit. Ben Gourionavait souhaité, craignant un attentat, quela cérémonie reste secrète le plus long-temps possible, mais la rumeur s’est vite répandue et lorsque l’on a cherché leschaises des cafés voisins pour préparer lasalle, une foule s’était déjà amassée devantle bâtiment.

Israël et son histoire

sur les traces deYomHaatsmaout

t o u r i s m e e n I s r a ë l

Maître Annie Dreyfus

Le 10 mai nous fêterons l’anniversaire des 63 ans de l’Indépendance de l’Etat d’Israël proclamée le 14 mai 1948, le 5 du mois de Iyar. Cette journée nationale est un jour férié en Israël et a été décla-rée fête religieuse par le grand rabbinat d’Israëlavec récitation de prières spéciales, en particulierle hallel, une prière pour la paix du pays.

Cette fête joyeuse fait suite à la célébration, laveille, du Yom HaZikaron en hommage aux victimes des guerres et du terrorisme, à ne pasconfondre avec la célébration, une semaine plustôt (le 2 mai cette année) du Yom HaShoah.

La date de la fête est fixée selon le calendrier hébraïque et tombe toujours un mardi, un mercrediou un jeudi les plus proches du 5 Iyar. Si cette datetombe un vendredi ou un samedi elle est avancéeau jeudi qui précède. Si le 5 Iyar tombe un lundicomme cette année, on ne pourrait pas préparer lesamedi la journée du Yom HaZikaron du dimanche,et donc la fête de Yom Haatsmaout est retardée aumardi 6 Iyar, soit le 10 mai et le Yom HaZikaronsera celebre cette annee le lundi 9 mai.

Les drapeaux bleus et blancs flottent partout auxfenêtres ou coincés aux vitres des voitures et toutela population se lance sur les routes pour se balader et pique-niquer.

Devant la maison Dizengoff, Tel Aviv, mai 1948.

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16 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

Après la Déclaration d’Indépendance lue parBen Gourion, le rabbin Fishman récita laprière du Shehecheyanou et la Déclarationfut signée dans l’ordre alphabétique par 37 personnes, dont Golda Myerson (plustard dénommée Golda Meir), en fait par 25 personnes présentes et plus tard par 12autres absentes à ce moment-là. La céré -monie fut clôturée par l’hymne de la

Gourion construite dans les années 1930dans le premier quartier ouvrier de la ville,au numero 17 du boulevard à son nom qu’il a habitée avec son épouse Paulajusqu’à son départ au kibboutz de Sdé Boker dans le Néguev où il s’est retiré définitivement. II a laissé par testament samaison à l’Etat d’Israël qui l’a transforméeen musée en 1974.

t o u r i s m e e n I s r a ë l

Meir Dizengoff fut maire de Tel-Aviv de1911 jusqu’à sa mort en 1936 mais décida,au décès de sa femme en 1930, de donnersa maison à la ville pour en faire un muséed’art en 1932. En 1971, le musée d’art futdéplacé à son adresse actuelle au 27 boule-vard Shaul Hamelech. Après rénovation en1978 du hall historique du premier étage, lemusée actuel de l’Indépendance a été ouvert

Hatikva, l’espoir, écrit en Ukraine en 1878par Naftali Hertz Imber d’après une mélodiemoldave retrouvée dans le recueil de chansons liturgiques du hazzan Nissan Beltzerde Kichinev, hymne chanté en 1901 et en1905 au 5e et au 6e Congrès Sioniste Mondialet devenu en 1933, au 18e congrès, l’hymneofficiel du sionisme puis l’hymne nationald’Israël après la Déclaration d’Indé pendance.

Cette maison fut bâtie sur l’une des par-celles du terrain dénommé Ahouzat Bait aunord de Jaffa, et tirées au sort et partagéesentre 66 familles le 11 avril 1909 pour fairesortir les Juifs du quartier insalubre deJaffa. Meier et Zina Dizengoff reçurent lelot 43 sur lequel ils bâtirent leur maison en1910. Lors de leur assemblée générale, leshabitants du quartier inspirés par le livre deTheodore Herzl, Altneuland, décidèrent dechanger le nom de Ahouzat Bait en Tel-Aviv.

au public avec présentation de divers docu-ments et photos et enregistrement de lavoix de Ben Gourion lisant la Déclaration,ainsi que la projection d’un film. Des objetspersonnels et les meubles du couple Dizengoff qui avaient été conservés dansles archives de la mairie sont présentés, depuis 1999, au troisième étage du musée.

En juillet 2009 la Knesset a voté la loi quiprotège la conservation de l’édifice et dusouvenir de l’événement.

En face de la maison Dizengoff a été édifié,en 1949, un monument à la gloire desfondateurs de la ville 40 années plus tôten 1909, en particulier Akiva Arie Weiss quiavait organisé le tirage au sort des parcellesde terrain de Ahouzat Bait.

Il est intéressant de poursuivre la visite àTel-Aviv avec la maison de Ben

Divers musées retracent la lutte pour l’indé -pendance du pays, en particulier le Muséedu Palmah (10 rue Haim Levanon, surréservation, ouvert du dimanche au jeudi de8h30 à 15h et le vendredi jusqu’à 12h30).Les combattants du Palmah fondé en 1941sont à l’origine des unités combattantes deTsahal, l’armée d’Israël.

Le Musée du Lehi (maison Yair, 8 rueAvraham Stern, ouvert du dimanche aujeudi de 9h à 15h), retrace la lutte pour l’indépendance des combattants pour la liberté, Lohamé Hérout Israël (initiales deLehi), appelé aussi groupe Stern du nom deson fondateur qui a combattu le mandatbritannique.

Divers musées officiels du ministère de laDéfense retracent l’histoire des divers mou-vements de résistance en vue de la création

Un circuit pour se remémorer l’Indépendance

Musée du Palmah

La petite maison carrée de Ben Gourion est aujourd’hui un musée.

Dans le Néguev, la maison où Ben Gourion a fini ses jours.

Musée de la Haganah

Musée du Etzel

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 17

de l’État, tels le Musée du Etzel au 38 avenueKing Georges, connu aussi sous le nom de Irgun, opposé à la politique de gauche de Ben Gourion etqui a utilisé la violence contre les Anglais en parti -culier lors de l’attentat à l’hôtel King David à Jérusalem en avril 1946. Ce musée est jumelé avec leMusée de Jabotinsky et de la droite Likoud.

Le Musée de la Haganah, du nom de l’un deses fondateurs Elyahou Golomb (situé au 23 boule -vard Rotschild tout près du musée de l’Indépen-dance, ouvert du dimanche au jeudi de 9h à 16h),retrace l’histoire des combats de la route de Jéru salemassiégée en 1947-1948 et la lutte contre le pouvoirbritan nique et présente de nombreuses archives.

Enfin, pour les amateurs d’armements, le Muséehistorique de Tsahal dans l’ancienne gare ferroviaire de Jaffa, présente les véhicules blindés quis’acheminaient vers Jérusalem assiégée pendant laGuerre d’Indépendance.

UN DÉTOUR DANS LE NÉGUEV

Pour visiter la maison en bois à Sdé Bokeroù Ben Gourion a fini ses jours après sa démission du gouvernement, et l’emplacement de sa tombe et decelle de son épouse permet de contem pler que sonvœu de faire refleurir le désert a été réalisé.

La Guerre d’Indépendance d’Israël qui a com mencé lelendemain du vote de l’assem blée des Nations Uniesle 29 novembre 1947 en faveur du partage de la Palestine, ne s’est pas terminée avec la Déclaration d’Indépendance du 14 mai 1948 maiss’est poursuivie avec les pays voisins jusqu’en mars1949 avec la conquête de l’ancien poste de police ottoman d’Oum Rash Rash, devenu ensuite la villed’Eilat et avec les premiers accords d’armistice entreIsraël et l’Egypte à Rhodes le 24 février 1949, avec leLiban le 23 mars, avec la Transjordanie le 3 avril, avecla Syrie le 20 juillet 1949. ■

YOM HAATSMAOUT 5771Lundi 9 mai : Yom Hazikaron6h40 : Office au Merkaz

19h45 : Office en la Synagogue de la Paix suivi de ladistribution de Falafels (salle Edmond Blum)

Mardi 10 mai : Yom Haatsmaout6h45 : Office au Merkaz

18 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

La lettre de Jérusalem

Marc Tobiass. Jérusalem, mars 2011.

DES ESPOIRS ET DES C

i s r a ë l

En Israël, on s’interroge sur ce qui sepasse chez les pays voisins du mondearabe. Comment pourrait-il en être autrement ? Les questions fusent, et la

première d’entre elles devrait être de savoir sequi s’y passe ? Intéressant à ce propos de noterl’évolution lexicale des médias pour qualifierces événements : on a d’abord parlé de contes-tation, d’une vague de soulèvements popu-laires qui secoue le monde arabe, puis d’unvent de révolte, d’un souffle de révolte et de liberté, et maintenant on n’hésite plus à parlerde révolutions, voire même de la Révolutionarabe qui emporterait tout dans son sillage…,du moins tous les régimes dictatoriaux. C’estdonc en terme de « Tournant historique » qu’ilfaut appréhender ce qui se passe dans le mondearabe, non pas dans l’acception galvaudée qui est généralement utilisée à propos de tout et de rien dans les médias, mais au sens fort,comme celui d’une véritable « révolution coper -nicienne ». Nous assistons en direct à la trans-formation du monde arabe qui refuse doré -navant d’être placé en orbite autour desrégimes corrompus et dictatoriaux.

Évidemment, ce bouleversement suscite crainteset espoirs en Israël, comme partout ailleurs dansle monde. Parmi les optimistes, ce n’est pasvraiment une surprise, on retrouve ShimonPeres qui estime que ce Printemps arabe débou -

chera sur la Démocratie. « Ce mouvement né de l’injustice et de la pauvreté et rendu possi-ble par les progrès technologiques, dit-il, va encou rager les pays arabes vers le progrès et le pluralisme. » Peres, le visionnaire, perçoit ap-pa remment l’émergence du Siècle des Lumièresdans le monde arabe, « die Aufklärung » qui vapromouvoir l’émancipation des peuples par la Raison, répandre un esprit nouveau sur la région.

Démocratie ou nouvellechape d’extrémisme?Tout le monde, loin s’en faut, ne partage pascet optimisme, et on aura remarqué le cafouil-lage du gouvernement israélien dès le débutdu mouvement de rébellion contre Moubaraken Égypte. Il aura fallu une sévère mise engarde de Washington pour que Netanyahoucesse de défendre le régime Moubarak sur lascène inter nationale. Là, non plus, pas vraimentde surprise. Le gouvernement Netanyahou estpar définition un gouvernement conservateurqui par nature se méfie du changement – d’autant plus lorsque ce changement se déclarerévolutionnaire. Sans être fondamentalementréactionnaires, nombreux sont en Israël ceuxqui estiment que la chute des dictateurs arabesn’est pas nécessairement une bonne chosepour les Juifs. Ce n’est pas l’avènement de l’État

de droit ou de la Liberté par les lois qu’ilsvoient se profiler à l’horizon, mais plutôt unenouvelle chape d’extrémisme et d’obscurantismequi fera le jeu d’Al-Qaïda ou des Ayatollahs.« Lorsqu’il y a un vide du pouvoir, ce sont lesmieux organisés qui s’en emparent, or lesmieux organisés sont les Islamistes, les Frèresmusulmans » ; cette remarque est devenue unesorte de rengaine depuis le début des manifes -tations insurrectionnelles en décembre dernier,une remarque qui illustre pour le moins le scep-ticisme, sinon le pessimisme face à ces événe-ments, à moins qu’elle ne soit qu’une sorte de talisman oratoire pour conjurer le sort.

De nouveaux équilibres géostratégiquesQuoi qu’il en soit, il ne fait aucun doute que cesbouleversements préfigurent un changementdans les équilibres géostratégiques et que lescraintes sont de mise même si on nourrit del’espoir. Pour faire la part des choses, les commentateurs dissèquent et distinguent : laTunisie a de bonnes chances de s’en sortir, elleest imprégnée de laïcité et d’esprit de moder-nité, finalement les islamistes n’y sont pas légions, disent les uns, alors que les autres pré-disent un raz-de-marée des Frères musul mans enÉgypte. On aura aussi remarqué le rôle joué par

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RAINTES

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l’armée dans tous ces pays, comme si elle étaitune sorte d’arbitre entre les tenants du régimeen place et les revendications populaires. Plusexactement, elle fait contrepoids, comme en Tunisie ou en Égypte, et dès qu’elle a opté pourle camp du peuple, le régime ne peut plus tenir.Un scénario qui se répète également au Yémenet qui se reproduira certainement ailleurs. Il estplutôt remarquable que l’armée puisse devenirune sorte de « Juge de paix » dans ces pays, oùelle se contente apparemment de gérer le pouvoir jusqu’aux prochaines élections – libreset démocratiques – pour le remettre ensuite auvainqueur du scrutin.

Et si l’armée fait là le jeu de la démocratie, onpeut penser que les États-Unis et l’Occident

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quoi inquiéter ceux qui redoutent l’extensiondu croissant chiite dans la région. Le syrien Assad n’avait-il pas déclaré au Wall Street Journal que son pays, contrairement à l’Égypte,était immunisé contre une telle situation parcequ’il se trouvait au front de la « résistance »anti-américaine et anti-israélienne ? Comme siles peuples du monde arabe ne comprenaientpas que le slogan d’Assad à la « résistance »contre Israël ne constituait pas une sorte d’assu -rance contre toute demande de liberté et dedémocratie. Un slogan d’ailleurs vide de contenuchez Assad que l’on dit prêt à combattre Israëljusqu’au dernier Libanais ou jusqu’au dernierPalestinien.

A noter aussi que Nasrallah, le leader du Hezbollah, qui encourageait les peuples arabes

à se révolter contre leurs dirigeants corrompus,lors qu’il s’agissait de l’Égypte, est devenu plutôt muet depuis que la révolution fait tached’huile en Libye et en Syrie. Et c’est aussi à propos de la Syrie que l’on peut déplorer lapriorité accordée par l’Occident au realpolitik

au détriment des aspirations et de la vie même(l’armée tire à balles réelles sur les mani -festants) de ceux qui dénoncent le régime d’Assad. Malgré la sanglante répression desmanifestations, Hillary Clinton a clairement signalé qu’il n’y aurait pas d’intervention amé-ricaine en Syrie, comme en Libye. La crainteaméricaine : la chute d’Assad risquerait de pré-cipiter le Liban dans les bras de l’Iran. On peutcomprendre, mais d’un autre côté Nasrallahcraint d’être géographiquement coupé de l’Iran

ne sont pas loin derrière elle. Détail énorme quidevrait rassurer quelque peu ceux qui crai-gnent une déferlante incontrôlée d’un isla-misme chiite à l’iranienne sur la région. On notera d’ailleurs que les insurgés du Bahreïn(chiites) n’obtiendront jamais l’appui militaireaccordé aux insurgés libyens. Ce qui prouveque Washington et Paris ne donnent pas seu -le ment dans la liberté et la tolérance mais gardent aussi bien en tête les impératifs durealpolitik.

Extension du croissant chiite?Il faut dire que la vague insurrectionnelle quine touchait au début que les pays arabes ditsmodérés et plutôt pro-occidentaux avait de

Le Consistoire Central a appris avec horreur l’ignoblemassacre dont ont été victimes les cinq membres de la famille Fogel dans la localité d’Itamar en Judée-Samarie. Les parents et leurs trois enfants, parmi lesquels un bébé de quelques mois, ont été froide-ment poignardés à mort durant leur sommeil par desterroristes rentrés dans leur domicile.

Ruthy Fogel était la fille du Rav Yehouda Benishaï etde son épouse Tali, très connus et appréciés dans lacommunauté francophone d’Israël.

A travers ce nouvel acte barbare et criminel, soutenu par le Hamas, c’est l’ensembledu peuple juif où qu’il se trouve qui est atteint dans sa chair et qui pleure ces nouveaux martyrs de la folie bestiale de ceux qui veulent en finir avec l’Etat d’Israël. Quand Israël souffre, c’est chaque juif qui pleure avec lui. Le Consistoirea appelé ce soir à un office spécial célébré en la grande synagogue de la Victoireà Paris pour se recueillir à la mémoire des cinq victimes du terrorisme palestinien.

Le Consistoire appelle dans le même temps les plus hautes autorités politiques et religieuses de notre pays à condamner sans la moindre ambiguïté ce nouvel attentat sanglant, dont l’horreur franchit une nouvelle limite, commis au nomd’une idéologie de la haine qui fait du peuple juif une cible de chaque instant.

CONSISTOIRE CENTRAL Union des Communautés Juives de France

Le Rabbinat, le Consistoire Israélite du Bas-Rhin, au nom de toutes les communautésdu département, font leurs les paroles du communiqué du Consistoire Central.

si le régime d’Assad s’effondrait. Le paradoxe nes’arrête pas là : Israël, l’Iran et la Turquie, toutcomme les États-Unis, semblent tenir à la péren -nité du Régime d’Assad – chacun pour ses propres raisons. Pourtant ce régime en Syrie estun des prototypes des régimes fondés sur la ter-reur et l’oppression, où une minorité – tribale,ethnique, ressentie comme puissance étrangèrepar la population – règne sans partage sur l’éco- nomie et l’armée du pays. Pour l’heure Assad,comme Ben Ali avant lui en Tunisie ou Salehaujourd’hui au Yémen, cherche à gagner dutemps en annonçant des réformes, mais pourra-t-il tenir à terme s’il réduit justement son in-fluence sur l’armée et l’économie syrienne ?

Une situation favorable à Israël?

L’Histoire est en marche, le Printemps arabe annonce une reformulation des relations entreles peuples et leurs dirigeants. Ces derniers devront dorénavant rendre des comptes. Auprogramme : l’emploi, l’économie, la luttecontre la corruption et la démocratie, et nonpas le conflit israélo-palestinien. Voilà pour labonne nouvelle. En revanche, ces pays ne deviendront pas sionistes pour autant. Cela neveut pas dire non plus que les gouvernements

qui verront le jour à la sortie des urnes serontautomatiquement hostiles à tout arrangementavec Israël.

L’Égyptien Amr Moussa, un des favoris à l’élec-tion présidentielle dans son pays, a déjà annoncéqu’il respecterait le traité de paix avec Israël. À vrai dire, la situation à venir pourrait mêmeêtre favorable à Israël, car s’il devait y avoir accord avec un pays voisin, c’est tout le peuplede ce pays qui serait engagé dans cet accord etnon pas sa seule classe dirigeante, comme c’estle cas aujourd’hui. C’est dire qu’Israël devra àfaire la paix avec les peuples et non pas avecdes régimes qui ignorent l’opinion publique.C’est plus difficile, certes, mais ça a l’avantaged’être réel.

Comment donner tort à ceux qui ne croient pasaujourd’hui aux traités de paix qui n’engagentpas tout un peuple ! Oui, mais est-ce vraimentpossible? Il est vrai que l’issue d’un scrutin élec-toral peut s’avérer problématique – on se souvient encore de la victoire du Hamas dansles territoires de l’Autorité palestinienne. Maisd’un autre côté, on peut envisager que des

partis comme celui des Frères musulmans siègent dans des gouvernements qui les obli-gent au pragmatisme. Le pluralisme peut certesfaire le jeu de l’islamisme et de l’extrémismedans les pays arabes, mais ce n’est pas non plusune fatalité.

Cela devrait également dépendre de l’ouver-ture d’Israël à faire la paix et à en payer le prix.D’aucuns diront que ce n’est pas le moment de faire des concessions en cette période detroubles et d’insécurité, alors que d’autres pen-seront que c’est justement le moment venu deparvenir à un arran gement. Dans cette pers-pective, il sera intéressant de voir qu’elle seral’attitude des nouveaux régimes arabes parrapport à l’initiative de paix arabe de mars2002, initiative réactivée en 2007 à Riyad quiprévoit une normalisation des pays arabes etmusulmans avec Israël en échange d’un com-promis territorial et de la création d’un État palestinien.

Si ces nouveaux régimes se montraient favo -rables à la paix, alors la balle serait bel et biendans le camp d’Israël… Une occasion à ne pasmanquer ! ■

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ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 21

L e musée Würth d’Ersteinprésente durant plusieursmois une exposition

majeure autour de l’un des artistes les plus importants dela scène internationale, Anselm Kiefer.

Anselm Kiefer est né le 8 mars1945 à Donaueschingen dansle Bade-Wurtemberg, dansune Allemagne en ruines, àfeu et à sang, deux mois avantla capitulation allemande.

Il a d’abord étudié le droit, les langues et la littérature romanes avant de s’inscrireaux Beaux Arts de Fribourg-en-Brisgau puis à Karlsruhe.De 1970 à 1972, il suit les coursde Joseph Beuys à la Kunst -akademie de Düsseldorf.Après avoir travaillé à Buchendans le Bade-Wurtemberg, ils’installe à Barjac aux piedsdes Cévennes en 1993 et d -epuis 2007 près de Paris. Il estaujourd’hui titulaire d’unechaire de Création artistiqueau Collège de France.

Ses œuvres font partie desplus grandes collections et mu-sées du monde, dont le Louvrequi en a acquis trois en 2007.

Anselm Kieffer n’a pas vécu laguerre mais l’a intimementressentie ; ainsi sa démarcheartistique, profondément liéeà une préoccupation histo-rique, et motivée par la volonté d’exorciser le passépour aller de l’avant, jette un pont entre l’histoire, le présent et le futur.

L’une de ses premières œuvresmet d’ailleurs en scène le por-trait de sa grand-mère, témoin

de la guerre, qui semble regar -der au loin un paysage impré-cis, noirci et brûlé ; ceci estpeint à l’extérieur de ce quisemble être un châssis dans unatelier d’artiste. Ce portrait estmarquant dans son œuvre dejeunesse, il lie par le regard dela grand-mère un passé encoreincandescent dans l’imaginaire allemand au lieu de créationde l’artiste…

On a l’habitude de présenterles travaux de Kiefer commedes œuvres à forte charge historique et à connotationantihéroïque : elles présententsouvent des désastres, jamaisdes victoires, rien n’y est hé-roïsé, la désolation s’y affirmetrès souvent…

Précurseur au début des années 70 de l’introspection etde l’autocritique dans une so-ciété alors atteinte d’amnésiepost-traumatique, Kiefer parti-cipe à une sorte de démarched’émancipation du passé danslaquelle l’acte plastique et créa-teur se veut à la fois réflexion,c’est-à-dire au sens propre dumot, retour sur le passé et enmême temps opération detransformation personnelle.

La plupart des critiques le qua-lifient de peintre mais il fau-drait rectifier : Kiefer est un artiste plasticien qui réalisece que l’on appelle des instal-lations et du reste, pour corro-borer cela, on peut soulignerqu’il utilise rarement de lapeinture… Par contre vous verrez une multitude de maté-riaux, de la terre, du plâtre, duplomb, des colles, des pig-ments, du goudron, de la

Dans la Collection

22 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

Richard Aboaf. Professeur d’expression plastique et d’histoire de l’art, ORT

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 23

n Würth à Erstein : Anselm KieferVous avez le temps d’y aller, mais dépêchez-vous !…

paille, du bois, des plantes sé-chées, des objets de toutessortes…

Pourquoi parler de cet artiste dans lescolonnes d’Echos-Unir ?

La Shoah, Theodor Adorno, Paul Celan, le judaïsmeet la Kabbale… aux origines de sonquestionnement.

L’œuvre d’Anselm Kiefer démarre sur une interrogationcapitale : comment après laShoah être un artiste qui s’inscrit dans la tradition alle-mande ? Comment se situerdans cette terrible histoire etque dire après Auschwitz ?

A cette interrogation, le philo-sophe juif allemand TheodorAdorno a apporté une réponseradicale en 1955 dans Prismes,critique de la culture et de la société : « Ecrire de la poésieaprès Auschwitz est barbare ».

Anselm Kiefer, reprenant le pointde vue du poète juif roumaind’expression allemande, PaulCelan, répond : « Oui, on peutfaire de la poésie après Auschwitz… pas sans Auschwitzmais avec Auschwitz ».

Paul Celan, poète d’après le déluge, survivant de la Shoah,très présent dans la réflexion etle travail de Kiefer, a continué àécrire de la poésie en allemand,sa langue mater nelle, commeun ultime combat contre leMalakh H’amaveth, l’ange de la

mort, disait-il. Revenant surcette radicalité, Adorno revisiteson jugement dans Dialectiquenégative : « Après Auschwitz lasouffrance permanente a autant

Strasbourg

soutenue par Adorno, Benjamin, Marcuse, Horkheimer, l’inter -rogent aussi sur ses propres interrogations, comme il a pu lesouligner.

souffler une tempête qui lepousse irrésistiblement versl’avant, l’avenir, cet avenir qu’onappelle progrès… Walter Benja-min a été nourri de romantisme,

de droit à l’expression que letorturé de hurler ».

Cette interrogation philosophi -que et ce travail existentiel demémoire, Anselm Kiefer l’a élargid’une quête spirituelle nourriedes grands mythes de l’Europe etde mystique juive ; il a tout aulong de son œuvre, exploré la Kabbale avec la même insistanceque les mythes grecs et ceux dela germanité : la Merkava, lesSéphiroth, le Tsim tsum, les liai-sons entre le ciel et la terre, lafigure de Lilith dont le Talmudet le Zohar parlent aussi…

Le judaïsme tout comme les cosmogonies, les grands mythesfondateurs de l’Europe, la philo-sophie de l’école de Francfort

L’Ange de Walter Benjamin

Juste avant l’entrée dans lagrande salle d’exposition dumusée Würth, un tableau relativement sombre peint denoir et de bleu interpelle le visiteur… Le titre est empruntéà Walter Benjamin, Der Engel.

Cet ange de l’histoire aux ailesnoires déployées et dont le regard est tourné vers le passéoù s’amoncellent ruines surruines, sorte d’élégie de la déso lation, voudrait bien s’attarder, réveiller les morts etrassembler, comme dans la prophétie d’Ezéchiel, ce qui aété démembré… Mais se met à

de messianisme et de marxisme,il ne croit pas à l’optimisme du progrès dont les avatars ontfailli engloutir l’Europe et dontla menace est encore présentesur la planète entière. Cet angede l’histoire se retourne ainsi surson passé refusant de tourner lapage, attitude typiquementjuive, celle de la prééminencede la mémoire sur l’oubli etcelle de la marche en avant malgré tout, aussi.

Ce tableau, Der Engel, ouvrebien la thématique de l’expo si -tion ; à la vision optimiste d’unehistoire conçue comme unemarche linéaire et permanentevers l’accomplissement final del’humanité, Benjamin oppose

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dépassera largement le cadrerégional. Même si au sortir decette visite on se sent fragilisé,dépassé, subjugué, et proba-blement moins apaisé qu’en y entrant, je vous invite à vous yrendre sans attendre. ■

L’exposition estprésentée jusqu’à la fin de l’été 2011.

Sources bibliographiques :· Anselm Kiefer dans la collection

Würth de Sylvie Weber et DanièleCohn

· Stéphane Moses, l’Ange del’Histoire, Rosenzweig, Benjamin,Scholem (Folio essai – Gallimard,2006)

· Daniel Arasse, Anselm Kiefer (DuRegard, Ed. 2007)

· Paul Celan, Poèmes (Ed. Corti, paru en 2004)

· A propos d’Adorno, Dialectiquethéorique, Art Web, mars 2002.

l’idée d’une histoire disconti-nue dont les déchirementssont plus significatifs et plusprometteurs… Le chemine -ment du travail de mémoire etd’interrogations capitales deKiefer se comprend alorsmieux à la lueur de Der Engel.

Cette exposition présente desœuvres de jeunesse et d’autresde la maturité de l’artiste, 38 œuvres monumentales au total, organisées autour desthèmes évoqués précédemment.

On peut toutefois formulerquelques critiques à Anselm Kiefer ; tout d’abord l’hommeest en rupture avec la concep-tion de l’artiste confronté seulà sa création. Renouant avecla tradition des grands maîtresde la Renaissance et jusqu’auXIXe siècle, Kiefer travailleavec de nombreux artistes, adjoints et artisans qui œu-vrent pour lui et matérialisentses intentions.

Il crée autour de lui un véri ta -ble système de production pour réaliser des dizaines d’œuvreset d’installations en série.

On peut rester critique aussiparce que la monumentalité,pour ne pas dire le gigantismede l’œuvre, noie le discours del’artiste et même celui des his-toriens de l’art contemporaincomme Daniel Arasse.

Le spectateur est face à duspectaculaire et il est parfoisdémuni quand il ne possèdepas les codes d’accès et les significations symboliques ouhistoriques… Cette écrasantematérialité des œuvres de Kiefernuit quelques fois au messagevéhiculé… Mais qu’importe, ilfaut oser la confrontation ettenter de faire vivre l’œuvre desa seconde vie.

Si vous préférez être initiés etintroduits dans l’œuvre, optezpour une visite guidée, le musée en a prévu tous les dimanches après-midi

Cette exposition aura proba-blement un retentissement qui

La collection Würth

La collection d’entreprise Würthde l’industriel allemand ReinholdWürth, constitue l’une des plusimportantes collections privéesd’art moderne et contemporainau monde avec plus de 12 500œuvres, peintures, sculptures,dessins et gravures, acquises enun demi-siècle. Tous les courantsartistiques du XXe et de ce débutdu XXIe siècle sont représentés.

Ce fonds impressionnant estbasé à Künzelsau au nord deStuttgart et tourne régulière-ment dans les 14 musées Würthà travers le monde.

Reinhold Würth a égalementpermis aux employés de sesusines d’accéder à l’art contem -porain : entrées gratuites pourtous ses salariés dans le monde,organisation de visites guidéespour leurs familles et même développement d’une arto-thèque qui permet aux employéset collaborateurs d’emprunterdes œuvres d’art pour une duréedéterminée…

> Le complexe Würth Israël setrouve dans le parc industriel deCaesarea entre Tel-Aviv et Haïfa.

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 25

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Pèlerinage à Auschwitz

A l’initiative du Consistoire Israélite du Bas-Rhin et de la Communauté Israélite de Strasbourg,le Rabbin Coriat et Monsieur Claude Hoehnel ont conduit le pèlerinage à Auschwitz à lasatisfaction de tous. Qu’ils en soient remerciés.

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YomHaShoah

Le Grand Rabbinat du Bas-Rhin

Le Consistoire Israélite du Bas-Rhin

La Communauté Israélite de Strasbourg

vous invitent à assister au

Yom HaShoahDimanche

1er mai 2011à 19h45

en la synagogue du Merkaz

Lecture des nomsde nos martyrs,

déportés, fusillés et assassinés par les nazis

Allumage des six bougies

Prière E-L malé rah’amim

Kaddish

aussi des paroles parti culiè re menttouchantes, dites avec cœur parle Pasteur Weckel, ont précédé laprière El Malé Ra’hamim.

« Le silence est plus éloquent quecertaines paroles », a dit l’une denos guides.

Je n’en rajouterai donc pas. Jesouhaite simple ment remercier leConsistoire israélite du Bas-Rhin,porteur financier de cettejournée, Corinne, sa secrétaire,qui en a été la cheville ouvrièreen amont et Rolf Baer qui, ayantorganisé plusieurs voyages àAuschwitz, nous a grandementfait profiter de son expérience.

CLAUDE HOENEL

Le 2 février dernier, nous sommespartis pour un voyage pas commeles autres. Une journée chargéed’émotion et de recueillementdont le seul énoncé nous glace :Auschwitz.

Un peu plus de 70 personnes sesont retrouvées pour ce pèleri -nage qui nous a amenés deStras bourg, par vol spécial, àCracovie, puis, en bus, à AuschwitzBirkenau, à Auschwitz 1, et enfinsur le chemin de retour vers l’aéroport, dans le quartier juif deCracovie, puis au cimetière et àla belle synagogue de cette ville.

Notre journée a commencé par unofffice de Cha’harit dans l’avion,et s’est terminée par l’office de

Maariv dans la choule de Cracovie.Durant tout notre pèlerinage,sous la houlette de deux guidesfranco phones, nous avons puressentir l’immensité des sitessur lesquels tant des nôtres sontmorts assassinés. Chaudementhabillés que nous étions, nousavions du mal à imaginer com -ment il était humai nement possi-ble de survivre dans des pyjamasrayés, immobiles, pendant desheures, par un froid glacial.

Nous nous sommes recueillisdevant le monument central. Unmessage court et poignant duRabbin Coriat, rappelant lemoment fort de la venue à Stras-bourg du Grand Rabbin Lau, mais

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Ce mouvement né en Egypte en 1928 a survécu à plusieurschangements de régime politique. Fondé en réaction à la domination anglaise, il s’allie pendant la guerre au grandmufti de Jérusalem, hôte d’Hitler. En 1945 la royauté

nouvellement indépendante les accuse de corruption, et un militant assassine le chef du gouvernement. Le coup d’Etat militaire de 1953 réta blit la République ; et les extrémistes religieux, pourchassés par lenouveau pouvoir, s’exilent en Arabie Saoudite.

L’Egypte se tourne vers la sphère communiste en pleine Guerre Froideet devient de fait un enjeu stratégique majeur entre les deux grandespuissances. Par ricochet, les ennemis du général Nasser deviennent desalliés poten tiels pour les Américains. Les frères musulmans se retrou-vent coupés de leur base historique mais financés par les pétrodollars,ils vont propager leurs idées et leurs structures dans tous les pays musulmans. Ils reviennent en Egypte dans les années soixante-dix sousle règne de Sadate qui se sert d’eux pour combattre la gauche laïque.

Sous Moubarak, menacée de répression, la grande majorité des adhé -rents aux frères musulmans préfère s’impliquer dans des structuresd’aides locales (bon terreau de propagande) plutôt que d’entretenir lahaine armée vers l’Occident.

En cela, ils reviennent à la partie sociale qui animait le fondateur dumouvement dans les années vingt. Hassan al-Bannâ est né en 1906dans sune famille d’artisans instruite, lui-même suivit des études très

jeune et devint instituteur en 1927 après des études à l’Université duCaire. Sa jeunesse est marquée par une recherche de pureté et su strictrespect des lois de l’islam pour lui et tout son entourage.

En fondant son mouvement il veut convaincre le petit peuple que l’Occident n’est pas un exemple, il va dans les cafés inciter les hommesà lire et étudier le Coran et la vie du Prophète. Pour Hassan al-Bannâl’islam est un mode de vie dans sa totalité, il veut appliquer la chariadans toutes les actions de la vie courante. Cette conception est à l’opposé de la laïcité des pays européens où la religion fait partie uni-quement de la sphère privée. Les frères musulmans demandent la restauration d’un califat qui aurait tous les pouvoirs. La société musul-mane, sans frontière, vivrait dans son ensemble sous les lois du Coran.

En 1933, alors que les puissances européennes succombent au fascismeou s’illusionnent sur sa puissance destructrice, Hassan al-Bannâ revientau Caire. Il y fonde des bibliothèques, des écoles, des organismes de charité ; il devient très populaire. En 1948, il y a deux millions de frèresmusulmans en Egypte. Le 6 décembre, le Premier ministre est assassinéet de nombreux attentats sont commis contre les fonctionnaires britanniques. Hassan al-Bannâ est lui-même tué (probablement par lapolice) début 1949. A sa mort les divergences s’expriment, notammentun courant radical qui prône la guerre sainte s’affirme sous la directionde Sayid Qotb. Après plusieurs séjours dan les geôles de Nasser il estpendu en 1966. Mais pour survivre sous la présidence de Moubarak le

26 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

Les frères musulmd’hier à aujourd’huiValérie Sibony

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ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 27

mans :

parti des frères musulmans noyaute les syndicats pour influencer« sous couverture » la société égyptienne.

En Syrie, les étudiants qui reviennent au Caire importent l’idéologied’Hassan al-Bannâ. En 1965 ils tentent de prendre le pouvoir mais sontviolemment pourchassés. Depuis son accession au pouvoir en 1971 Hassez el Assad et les Alaouites qui l’entourent subissent des attentatsde plus en plus meurtriers. En 1982 les frères musulmans prennent la ville de Hama par les armes, ils instaurent un tribunal religieux qui exécute plusieurs dizaines de personnes. L’armée réplique par un pilonnage aérien qui fait 7 000 morts. Depuis, ils n’attaquent plus militairement, mais le nombre de jeunes filles voilées ne cesse d’aug-menter dans les rues du pays.

L’histoire montre que le mouvement religieux est profondément ancrédans tous les pays laïcs ou non ayant une population musulmane. Les frères musulmans ont la capacité de s’adapter à tous les types degouvernement. Ils se font discrets et soucieux du bien-être social pourpropager leurs idées lorsqu’ils sont surveillés de près mais ils peuventprêcher la lutte armée contre tous ceux qui ne pensent pas comme euxdans les moments ou les régions où ils se sentent puissants.

La sagesse voudrait qu’aucun gouvernement responsable ne comptesur ce mouvement pour asseoir une quelconque politique. Il faut un Etat fort qui a le pouvoir de diriger une société vers un avenir optimiste. ■

Je ne vous dirai rien sur les « révolutions »

qui agitent les pays arabes, je ne vous

livrerai pas la résolution votée à mains

levées par le Parlement européen pour encou-

rager la marche des peuples arabes vers la

démocratie et saluer l’engagement des mili-

taires égyptiens de maintenir notamment le

traité de paix conclu entre leur pays et Israël.

La révélation de documents secrets par Wiki-

Leaks, l’incompatibilité entre la transparence

et les pourparlers confidentiels internationaux

donnent à réfléchir ; les nouvelles diffusées

par la presse écrite ou audiovisuelle ne consti-

tuent-elles pas, dans certains cas au moins,

des manipulations médiatiques ?

Aussi, contre ce conditionement, je prêcherai

une révolte pacifique. Remplaçons les discours

et les informations par de la musique, de la

poésie, de l’art. C’est plus humain et plus

véridique. Beauty is truth, truth beauty, - that

is all / Ye know on earth, and all ye need to

know. (John Keats, « Ode on a Grecian Urn »).

Traduction :

Beauté est vérité, vérité beauté c’est tout

ce que vous connaissez sur terre et que

vous avez besoin de connaître.

(John Keats , «Ode sur une urne grecque»).

A condition, bien sûr, que Japhet (la civilisa-

tion grecque) réside dans la tente de Chem

(la civilisation monothéiste). Voir le livre de

la Genèse, chapitre 9, verset 27. ■

Je ne vousdirai rienLouis Bloch

Le Billet Bleu

Les « normalités » ne suffisent pas,les miroirs sont fragiles ! Soula-gement et malaise s’affi chent etse manifestent, de Téhéran àRabat… Le même oxygène s’y respire : libérateur et trompeur ;pourtant angoisse et libérationdemeurent à long terme uneunion contre-nature. Il y a làbien des drapeaux qui méritentde rafraîchir leurs couleurs.

Cet Orient-là, effectivement sicompliqué, doit désormaisconquérir sa crédibilité en l’orga -nisant. A la chorale du refus doivent au plus vite succéderl’harmonie et le contrepointdémocratique ; les jubi lationslibératoires doivent engendrer lafroide méticulosité du politique.Métaboliser les craintes pourmieux les surmonter avec lamémoire de l’oppression commeconscience. Tout un programme !

L’Europe, qui fut en Orient puis-sance coloniale, peut à cet égardmettre son exemple et son expé-rience au service des autres, debien des autres : libérations du

nazisme et des fascismes, déco-lonisations, entente et coopéra-tion, réconciliation, dialogue etconstruc tion européenne, endépit des acci dents de parcours.Il en est au moins résulté un certain sentiment d’irréversibilitéque l’Europe gère avec crédibi-lité, ce qui n’est déjà pas si mal !

Mais l’Orient nouveau quiémerge doit désormais aller,comme l’Europe, au-delà de seshéritages pesants et de ses« complications ». L’exemple de laLybie et la sauvagerie de Khadafisont un rappel sanglant !

Certes, en la circonstance, iln’est pas question pour l’instantde mettre en place une « confé-dération de l’Orient libéré de lui-même », sinon une « fédéra-tion des rêves ». La « Realpolitik »ne comptabilise pas les rêvesmais fixe pour un moment lesfaits ; encore faut-il qu’ils appa-raissent comme un « précipité »consommable par le plus grandnombre et donc politiquement crédible et maîtrisé.

Mais où est un « Winston Chur-chill » ? Existera-t-il un jour ? Sonappel sera-t-il entendu ?

Avant d’envisager un rêve pluriel,il faut désormais charpenter lerêve individuel. Pour ce faire ilfaut la maquette et la solidaritédes artisans, sans arrières- pensées ni boîtes de Pandore,chevaux de Troie, islamistes ounon. La paix dans toute la régionne saurait pas davantage êtreremise en cause. Un engage -ment singulier et collectif s’impose à cet égard.

L’Union européenne, voire leConseil de l’Europe, peuventavoir un rôle inspirateur à joueren cela. Il n’y a là ni humiliation,ni atteinte à la maturité politique,bien au contraire ! L’art et lamanière compteront cependantbeaucoup en cela.. Ils devrontd’emblée exclure toutes arrières-pensées. Les flexibilités alternéeset inspirées ne doivent pas êtrel’apanage de Barak Obama et deses attentismes qui relèguent lesEtat-Unis en des lieux inédits..

l i b r e s o p i n i o n s

28 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

L’Orient, l’angoisse des libérations....

C h r i s t i a n L O G E LL‘EMPIRE

202, ROUTE DE SCHIRMECK • 67200 STRASBOURG • Montagne-VerteTél. 03 88 30 16 65 • Fax 03 88 29 48 84 • Port. 06 76 47 11 55

[email protected]

Décorateur

Avant toute concrétisation crédible des démarches en cesens, il faut identifier et crédibi -liser les partenaires et les ancrerdans la pérénité démocratique ;cela présuppose éga le ment defiger dans leur rôle ori ginel etl’armée et le parlement. La chro-nologie de ce double impératifn’est ni innocente, ni facile oucommode.

Nous traversons aujourd’hui unephase collective de mise enplace et de légitimisation. Le facteur temps est essentiel ; ladémocratie est impatiente etrequiert des habits strictementformatés.

Il faut en un mot dépasser leseupho ries et les questionne -ments par trop prolongés. Lepire des paradoxes, l’ultime frustration, serait de voir le rêveengendrer de nouveaux cauche-mars.

FRANCIS ROSENSTIELPrésident-fondateur du Forum pour l’Europe démocratique

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 29

l i b r e s o p i n i o n s

C’est le mot qui est sur toutes les lèvres en cedébut d’année 2011, sur les banderoles enTunisie, dans les manifestations en Egypte,dans le discours de Nicolas Sarkozy au dînerdu CRIF, et dans les esprits de nos dirigeantscommunautaires.

Que signifie concrètement cette incantation ?C’est un mode de gouvernement inventé parles Athéniens il y a 2 700 ans, repris par les Romains, puis qui a disparu pendant 1 700 ans.Il implique que le peuple gouverne (démo =peuple ; cratie = gouverne) la cité. Si l’idéesemble séduisante elle n’est pas évidente dansle monde réel. Il faut définir qui peut voter, quipeut être élu, comment les voix seront comp-tées et surtout il faut s’assurer que l’ensembledu peuple souhaite le bien de la cité avant dedéfendre des intérêts particuliers.

Des pays arabes ayant connu la théocratie, lecolonialisme et la tyrannie (manque de libertés

économiques, politiques et individuelles) peuvent-ils devenir des démocraties enquelques jours ?

Le risque islamiste existe : l’analphabétisme, la pauvreté et la corruption que ces payssubissent n’ont pu que favoriser cette formede populisme religieux. Les peuples arabesdoivent prendre conscience de leurs forces etde leurs faiblesses pour pouvoir s’ouvrir à la démocratie.

Israël est la seule démocratie de la région,avec ses débats plus ou moins glorieux, maissurtout son désir de paix.

« Les démocraties ne se font pas la guerre »a dit M. Sarkozy devant les invités du CRIF etnous souhaitons tous que la paix s’installe durablement au Moyen-Orient. En France lecombat pour la démocratie passe par l’édu -cation et le respect des autres. Nous faisonspartie d’un Etat qui nous garantit les libertés

Démocratieélémentaires d’opinion, de parole et de culte(ce n’est pas si fréquent sur cette planète).Nous devons, à notre tour, nous montrer respec tueux des lois de la République, prati-quer le respect et remercier D. d’être nés ici, à notre époque.

La démocratie se nourrit surtout de l’implica-tion de tous les citoyens, et c’est dans notreentourage le plus proche que nous pouvonsle mieux agir. Participer aux rencontres culturelles ou cultuelles organisées, donnerson avis et parfois un peu de son temps, amener nos enfants et nos proches à s’in -vestir dans les activités multiples et variées,voilà qui donnera du cœur et du courage ànos dirigeants pour porter plus haut lesvaleurs démocratiques de la communautéjuive de Strasbourg et des environs.

VALÉRIE SIBONY

Les élèves de la classe de 4e

mixte de l’Ecole Aquiba de Strasbourg, ont été primés auconcours « Photographie-moi lesdroits de l’homme », organisé parl’association Regards d’Enfants,en partenariat avec le Conseil del’Europe, l’UNICEF, et lesDernières Nouvelles d’Alsace.

De nombreux concours s’inscri-vent dans le cadre mis en placepar le Ministère de l’Edu cationNationale.

Dans un travail interdisciplinaireavec M. Eddy Petijean, profes seurd’Histoire-Géographie, les élèvesont étudié la Déclaration deDroits de l’Homme. Cette action

éducative et civique, placée sousla responsabilité des recteursd’académie, a permis à notre

Photographie-moi les Droits de l’Homme

Les élèves de l’Ecole Aquiba lauréats…

jeune public de réfléchir à lafaçon de mieux vivre ensemble,en particulier au sein de l’Europe.

Avec la participation de M. Phi-lippe Serre, nos élèves ont décidéde sensibiliser, par l’image, leursconcitoyens. Spontanément, ilsont proposé l’idée de montrer, àtravers des couleurs variées,l’union de plusieurs mains poursymboliser la richesse de leursdiffé rences, sociales et reli -gieuses. Le mot hébreu, Yad,la main, ne signifie-t-il pas, ausens figuré, la force ?

Que l’humanité arrête de se voilerla face et utilise ce lien, suffi -sam ment fort, pour lutter contretoute forme de discrimination.

ALAYNE CAHENProfesseur de Lettres

l i v r e s r e ç u s

30 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

1 rue des Francs-Bourgeois - 9 place Kléber 67000 Strasbourg03 88 15 78 88 · www.librairie-kleber.comouvert le lundi de 10h à 19h et du mardi au samedi de 9h à 19h

Nouvelle collection dirigée par Hervé Landau

Lectures du judaïsmeUn événement dans un monde qui doit penser le religieux autrement.

La collection « Lectures du judaïsme » constitue une innovation majeure dans le paysage littéraire du fait reli-gieux en France et en particulier, dans celui du judaïsme. Elle apporte une régénérescence de la pensée juivedans notre langue, dynamise le renouveau des talents ainsi que la confrontation aux sources les plus largesde la tradition, dans le cadre d’une modernité assumée. Elle vise l’éclosion d’une nouvelle école de l’écriturejuive francophone.

Traiter des sujets les plus fondamentaux du judaïsme, tant sur un plan théorique que sous l’angle de leur évolution littéraire et pratique au fil des siècles ; les appréhender à travers la trame des grands textes de la tradition qui ont tissé la réalité vivante des communautés juives, à travers le monde et au fil du temps, telest le but que s’assigne la nouvelle collection « Lectures du judaïsme ».

La tentation de l’idolâtrie184 pages, 14 €

La Thora engage l’homme à ne jamaisrenoncer à la vie. Trois fondementséchappent pourtant à ce principe :l’idolâtrie, le meurtre et l’adultère.

Dans ces trois cas, l’homme estappelé à préférer la mort à la trans-gression. Dès lors, en une époque oùl’on est en droit de se demander si devrais idolâtres existent encore à tra-vers le monde, si le concept d’idolesrecouvre encore la moindre réalité,devrait-on acter que l’un des com-mandements les plus importants dela Thora ait perdu toute pertinence ?

Le sens de la fêtePUF, 160 pages, 12 €

Les trois grandes fêtes de pèlerinagese vivent aujourd’hui au cœur d’unexil aussi spirituel que matériel. Pourtant, décalages et anachronismesapparents n’effraient pas ceux qui àtravers le monde, continuent à res-pecter à la lettre ces rites millénaires.Ils ont simplement compris qu’au-delà du premier degré historiqued’actes autrefois harmonisés avecleur environnement, les couches sou-terraines de ces usages renfermaientune infinité de sens et un potentielde régénération permanente de l’être.

2000 ans de confron tation entreédu cation religieuseet savoirs laïcs240 pages, 14 €

Comment le judaïsme a-t-il, au coursdes âges, vécu les philosophies générées par les sociétés qui l’envi-

ronnaient ? Les rabbins du Talmudface à la philosophie grecque, Maïmonide et Aristote, le Maharal dePrague – kabbaliste, mais aussitémoin privilégié de l’émergence dela science moderne –, le Gaon deVilna et sa perception « messianique »des sciences, Hirsch qui inséra l’orthodoxie juive dans la modernité,autant de personnages-clés dont lesopinions sur cette problématique forment une trame qui est ici reconstituée.

Bien entendu, il y sera surtoutquestion d’éducation et de la manièred’insérer le profane dans le sacré.

L’évolution duconcept de prière200 pages, 13 €

Quel sens peut revêtir la prière dansun monde d’opulence et de bien êtrematériel comme l’homme n’en n’ajamais connu ? Comment l’hommemoderne peut-il appréhender unmode d’expression hérité de tempsimmémoriaux durant lesquels la viehumaine était faite de faim, de mala-die, de mort précoce, d’intempéries,de violences, de migrations forcées etd’instabilité structurelle ?

C’est une approche particulièrementoriginale de la prière et de son devenir que nous propose l’auteur. Il montre de quelle manière la prièreva progressivement devenir le vecteurporteur du judaïsme, son sanctuairevirtuel, mobile, mais bien réel.

Bertrand Pinçon

QohéletLe parti pris de la vieCoédition Cerf - Médiaspaul, Coll. « Lire laBible», 24 pages, 20 €

Cet ouvrage se présente comme un commen-taire intégral du livre de Qohélet à destinationd’un large public peu familier de la lecture dece livre.

Dès l’introduction, le commentaire aborde lesgrandes questions que soulève Qohéletconcernant notamment le titre (Qohélet ouEcclésiaste), son personnage (réel ou fictif) ouses rédacteurs, le contexte historique de rédac-tion du livre, l’organisation littéraire de l’œuvreainsi que les grands termes (ou expressions)entrant dans la problématique du livre : lavanité, la peine, la question du profit, ce qui sefait « sous le soleil »… S’ensuit une étudelinéaire de l’œuvre, chapitre par chapitre. Lessujets sont abordés selon l’ordre de présenta-tion dans le livre montrant comment ils sedéploient au fil de l’œuvre (la vanité, le temps,la sagesse, le bonheur, la crainte de Dieu).

Une étude circonstanciée de la question dubonheur chez Qohélet s’efforce de montrercomment s’articule la pensée théologique deQohélet au sujet du bien et du mal, comptetenu des deux grandes parties du livre. Dansla première partie, Qohélet se fait observateurcritique des différents maux de la vie, lesparoles de bonheur n’apparaissant quecomme un moindre mal devant ce pessimismeambiant. Dans la deuxième partie, Qohélet sefait maître de sagesse en choisissant le partipris de la vie et en invitant clairement ses disciples à se réjouir de l’existence et à craindre Dieu…

Docteur en théologie biblique (Strasbourg), BertrandPinçon est maître de conférences à la faculté dethéologie de l’université catholique de Lyon.

LA CHRONIQUEDE SOL GADI

Un mot en passant : « D’accord ? »s’entend-on ponctuer d’un ton

incisif, à la place d’un « aller à laligne », lors de la moindre explication.En somme un « d’accord ? » qui sonnecomme une menace et non commeune invite.

Ce n’est pas que vous ayez l’air niaisd’un esprit obtus, fermé, à qui toutesles finesses du débat échappe. Non. Ce n’est pas non plus que l’onvous demande votre accord pourpoursuivre l’explication en cours.Encore moins !

C’est juste un effet de mode. Pourtant, le mot a du charme et dela morale. Dans un passé lointain, ily avait les accordailles. Elles avaientle bon sens de marque que l’ons’était mis d’accord, au préalableafin de sauvegarder le principed’harmonie qui servirait de trame aucheminement du couple.

Dans un orchestre, on accorde les instruments selon le « la » du premier violon. Un rite nécessaire sil’on veut jouer, en accord, d’unmême son.

Il en va tout autrement du « d’accord ? »explicatif qui vous « poigne » à lagorge. C’est le point d’interrogationqui change tout. Là, pas d’harmonieen vue mais une sommation. Celaressemble aux accords politiques :on les signe mais dans la réalitérien ne change et les désaccordscriants leur survivent.

Pourquoi, ce besoin de brutalité ? Si nous regardons dans la bonne direction n’avons-nous pas presquetout pour être heureux… D’accord ?

■ N’oubliez pas de vous sentirheureux et d’écouter votre« Sciences Magazine » le dimanche à 19h30 sur lesondes de Radio judaïca.

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 31

Le Consistoire Israélite du Bas-Rhin et la Communauté Israélitede Saverne ont organisé le 6 mars 2011 à la Synagogue deSaverne la première rencontre entre les communautés juives duBas-Rhin. C’est une démarche quiveut renforcer les liens entre lescommunautés pour mieux seconnaître, mieux coordonner lesactivités qui les concernent etmieux envisager leur avenir commun.

Alain Kahn, président de la Communauté de Saverne, a saluél’assistance nombreuse qui avaitfait le déplacement puisque labelle synagogue de Saverne,construite en 1900 et restaurée en1950, était bien remplie par envi-ron 150 personnes, ce qui étaitdéjà particulièrement appréciable.Il a salué en particulier M. RenéGutman, grand rabbin de Stras-bourg et du Bas-Rhin, M. FrancisLévy, président du Consistoire Israélite du Bas-Rhin, MM. GérardDreyfus, Henri Dreyfus, SalomonLévy, Gilbert Weil, Jean-PierreLambert et de nombreux prési-dents de communautés et d’associations qui avaient fait ledéplacement.

Parmi les personnalités saver- noises, Me Emile Blessig, député-maire de Saverne, avait tenu àêtre présent, ainsi que M. ThierryCarbiener, conseiller général et M. Stéphane Leyenberger, premieradjoint au Maire de Saverne. De nombreux membres duGroupe de Dialogue Inter religieuxde Saverne, auquel participe active ment la Communauté deSaverne, ont assisté amica lementà cette manifes tation.

Monsieur René Gutman a pris la parole pour développer, avecbeaucoup d’humour et de péda-gogie, le thème de Pourim quiétait de circonstance en cette période de préparation à cettefête qui précède aussi celle dePessah. Le Dr Elie Botbol, pour sapart, a développé avec éru dition lethème de l’importance de la pratique religieuse pour conso li-der la foi et il a fait le lien avec lescoutumes judéo-alsaciennes quiprennent ainsi leurs véritables significations.

René Jasner, premier ministre officiant honoraire de la Syna- gogue de la Paix de Strasbourg, a alors proposé un magnifique

concert liturgique dans lequel il aexcellé comme à son habitude. Ilétait accompagné par de jeunes‘hazanim plein de promesses,MM. Lilti, Netter et Lejdströmainsi que par Hubert Villette, un organiste particulièrement talen tueux. Ce concert a permisd’entendre de très beaux chants,interprétés avec une maîtrise remarquable, du Kiddoush du vendredi soir, à la liturgie de YomKippour et de Roch Hashanah etclôturé par un « Sim Shalom »repris en chœur par l’assistance!

En conclusion, le rabbin ClaudeHeymann, en charge de la Com- munauté de Saverne, a exprimé sasatisfaction devant le succès decette première rencontre descommunautés, si bien organiséepar la Communauté de Saverne etle Consistoire, en particulier parM. Joseph Sellam, et a souhaitéqu’elle puisse effecti vement se renouveler d’année en année. Enfin, un vin d’honneur a été offert et a permis de prolongercette ambiance conviviale qui arégné tout au long d’une après-midi vraiment inoubliable.

DR ELIE BOTBOL

6 mars 2011 à Saverne

Première rencontre desCommunautés du Bas-Rhin

Synagogue de Saverne De g. à d. : Mme et M. Blessig ; MM. H. Dreyfus, G. Dreyfus et F. Lévy

c o m m u n a u t é

Le lecteur peut lire l’intégralité de l’intervention du Dr Elie Botobol sur le « Site du Judaïsme alsacien et lorrain »dont l’adresse est : http://judaisme.sdv.fr

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32 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

c o m m u n a u t é

Encore un grand moment au Club 3 !

Au cours de son traditionnel repas de Pourim,notre association a honoré le 60e anniversaire dela Convention Européenne des Droits del’Homme et le 35e anniversaire du Club 3.

Qu’il nous soit permis de remercier chaudementtoutes les personnalités qui ont aidé à donner àcette commémoration le faste qui lui était dû.

Notre profonde reconnaissance à : MonsieurRené Gutman, Grand Rabbin du Bas-Rhin ;Monsieur Jean-Paul Costa, Président de la Cour Européenne des Droits de l’Homme ;Madame Christiane Roederer, Présidente del’Académie des Sciences Lettres et Arts d’Alsace ;Monsieur Jean Waline, Président de FranceIsraël ; Monsieur Francis Rosenstiel, PrésidentFondateur du Forum pour une Europe Démo cra tique ; Monsieur Lazare Kaplan, Président Maguen David Adom ; Messieurs Isaac Ouaknine et Claude Hoenel pour leursémouvants chants et le merveilleux « Benche »à l’ancienne.

Un remerciement tout particulier au PrésidenJean Kahn pour sa présence, son courage, malgré ses ennuis de santé.

Un grand remerciement à Michel Grumbach quia su présenter une choucroute garnie de hautequalité appréciée à l’unanimité par la centaine de personnes présentes lors de cette merveilleusejournée !

Tout cela est possible grâce à Liliane, Renée,Lucienne, Marie-Hélène, Martine, Monique etJocelyne. Un comité du Club 3 (juvénile !!). Toutes absolument formidables.

LE PRÉSIDENT

Distinctions honorifiques à l’ORT StrasbourgMonsieur Claude Sabbah, Proviseur de l’établissement ORT Strasbourg et Monsieur Jo Bismuth, actuel CPE des formations supérieures, ont été récemment promus à différentesdistinctions honorifiques.

Monsieur Claude Sabbah a été promu au grade de Commandeur dans l’Ordre desPalmes académiques ; il a été décoré par Madame Valérie Debuchy, Inspectrice d’Académie.Grade ultime de l’Ordre après celui d’Officier et de Chevalier, legs du Premier Empire napoléonien, la distinction de Commandeur constitue une reconnaissance par les autoritésministérielles et académiques de la qualité pédagogique et de l’exceptionnel travail accomplipar Monsieur Claude Sabbah durant près de 30 années au service de l’enseignement et del’établissement ORT de Strasbourg.

C’est au grade de Chevalier des Palmes académiques que Monsieur Jo Bismutha été élevé, décoré par Martin Bruder, président de l’AMOPA, l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques ; Reconnaissance du travail et de l’implication au sein del’ORT Strasbourg ainsi que de l’évolution de sa carrière, Monsieur Jo Bismuth est passé dustatut d’élève dans les années 70 au poste de CPE et de responsable des formations supé-rieures, puis à la présidence de l’Amicale des Anciens Elèves de l’ORT Strasbourg à laquelleil a donné une nouvelle impulsion.

La cérémonie s’est déroulée devant un parterre d’invités et de personnalités de la RégionAlsace, de l’Académie et du Rectorat de Strasbourg, de la Ville et de la CUS, de la Commu-nauté Israélite, du Consistoire Israélite du Bas-Rhin et du Consistoire Central, des représen-tants du corps diplomatique, des parents d’élèves et des délégués des différentes filières del’établissement que la cérémonie s’est déroulée. Le Président et les membres du Comitélocal de l’établissement, l’équipe de direction et le personnel administratif de l’ORTStrasbourg étaient également présents, le réseau ORT France représenté par son Présidentet Préfet honoraire, Monsieur Lucien Kalfon, ainsi que tous les directeurs des centres duréseau, avaient fait le déplacement des quatre coins de l’Hexagone pour honorer lesrécipiendaires.

Pour achever cette agréable soirée, un vin d’honneur puis un repas ont réuni les respon sables, amis et proches de l’institution.

Monsieur Jean Daltroff, professeur d’histoire-géographie à l’Ecole Aquiba, a étéélevé au grade de Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques.

Mazel Tov à tous nos récipiendaires.

Dès les vacances de décembre lesgarçons de la Promo Bar Mitsvah2011 du Talmud Thora se sont retrouvés à Rome pour un voyagede découverte et de détente.

Sous la houlette de Mme Zelazniket de leur enseignant de TalmudThora, ils ont goûté aux joies du

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 33

c o m m u n a u t é

Grande synagogue qui trônait aucentre du ghetto qui les a le plus marqués : son architecture majes-tueuse, ses couleurs chatoyantes,sa chaleur, ses chants et cette par - ticipation d’un grand public mas-culin et féminin à tous les offices…

Grâce au travail de préparation deMme Zelaznick, interprète et guideà ses heures et qui a su partagersa passion pour Rome, les adoles-cents ont pu rencontrer une classede l’école juive dont l’importanceest considérable. Les discussionset les chants ont été chaleureux, àla hauteur du judaïsme romain.

L’objectif visé était de faire prendreconscience aux futurs Bar Mitsvahde la chaîne européenne qui vit lamême expérience qu’eux et qu’ilspuissent trouver de la motivation

tourisme dans cette ville-muséequ’est Rome : Colisée, Mont Palatin,Fontaines de la Renaissance…

Le caractère médiéval de l’un desplus anciens ghetto juif d’Europeles a subjugués, et ils n’ont pasmanqué d’honorer les Pizzerias casher qui s’y trouvaient. C’est la

La Dolce Vita pour la Promo Bar-Mitsvah !Voyage à Rome, décembre 2010

dans leur engagement de Juif ense rendant compte que le judaïsmea des racines très profondémentenfouies dans l’histoire, qu’il fontpartie d’un peuple encore vivant,miraculeusement. Ils sont unmaillon fort de cette chaîne.

Cela justifie les efforts intensesqu’ils fournissent à ce moment unpeu particulier de leur existence.Ce voyage était aussi un moyen de leur montrer notre reconnais-sance pour leur présence tous les dimanches soirs autour de débatspassionnants.

L’année n’est pas finie, l’aventurecontinue… Rendez-vous est prispour l’accueil des romains en juin àStrasbourg !

JEAN-MARC ELBEZ

6 rue de Boston67000 STRASBOURG

du lundi au samedi de 8h à 20h30

24 place des Halles67000 STRASBOURG

du lundi au samedi de 9h à 20h

Le Fonds Social Juif Unifié et l’Appel Unifié Juif de France se sontinstallés dans de nouveaux locaux, 11 rue Schwendi à Stras bourg,après leur inauguration mardi 28 mars par Philippe Richert, ministrechargé des collectivités territoriales et président de la région Alsace,et la pose de la mezzouza par le grand rabbin René Gutman.

Les nouveaux locaux vont permettre au Fonds Social Juif Unifié etl’Appel Unifié Juif de France d’initier une nouvelle ambition au servicede l’ensemble de la communauté, quelles que soient les tendances etles opi nions. Il est à préciser que le coût de ces locaux est équi valentaux loyers versés pour les bureaux de la rue Hirschler. Le déména -gement ne présente donc aucune incidence négative sur l’utilisa tionde la collecte de dons.

Le Fonds Social Juif Unifié dispose désormais des locaux néces-saires au développement d’activités, groupes d’aide aux devoirs, ateliers de méthodo logies scolaires,... Il est en mesure éga lement deproposer de nouvelles prestations aux associations adhérentes,comme un lieu de réunion moderne et bien équipé.

Le Fonds Social Juif Unifié entend poursuivre et amplifier son impli-cation au sein de la Cité par des partenariats avec des organismesnon confessionnels et les pouvoirs publics. Avec les nouveauxlocaux, il dispose enfin d’une vitrine et d’un accueil adaptés à savocation.

Le nouveau siège régional per mettra de recevoir comme il se doit lesgénéreux et fidèles donateurs. Depuis plusieurs années, la région Estest, en dehors de Paris, celle qui collecte le plus pour l’Appel UnifiéJuif de France…

Pour conclure, un peu d’histoire. Le 11 rue Schwendi n’est pas unlieu banal, anonyme. Pendant 27 années, grâce à l’extraordi naireimplication de Liliane (zal) et Henri Ackermann et du mou ve ment dejeunesse Yeshou roun, il a été un lieu d’accueil pour toutes les personnes avides de connais sance et d’ouverture vers l’Autre. C’estcet état d’esprit que le Fonds Social Juif Unifié souhaite perpétuer.

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c o m m u n a u t é

FSJU- AUJF :De nouveaux locauxpour répondre auxnouvelles attentesde la Communauté

Venez partager un moment de détente, de convivialité et découvrir nos formules:

PETIT-DÉJEUNER : Café Nespresso, chocolat chaud, jus d’orange, viennoiseries, DNA...

DÉJEUNER : Restauration rapideSandwiches, pizzas, pâtes,boissons...…

A votre disposition TOUTE LA JOURNÉE DU LUNDI AU VENDREDI

7:30>10:30

12:00>14:00

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initiative du

Centredes

Jeunes

FORMULE PETIT-DÉJEUNER :Boisson chaude + viennoiserie ou pain, beurre et confiture + jus d’orange

FORMULE DÉJEUNER :Sandwich + boisson

2.50€

3.00€

NOUVEAUà L’ESPACE NOAHNous vous attendons nombreux !

Du 11 au 25 juillet 2011

Voyage en Israëlpour les 16-18 ans

Pour chaque événement, renseignements et inscriptions: Mickaël Ouaknine, 03 88 15 70 01, [email protected]

Dans le cadre féérique de la station d’Embrun(Hautes-Alpes), un séjour de vacancesavec des activités diverses et variées :Rafting, parc aventure, paint ball, équitation, pédalo,excursion découverte, baignade...

Tarif : 850€ tout compris(pension complète, activités, transport)Séjour dans hôtel étoilé au sein de la station.> DATE LIMITE D’INSCRIPTION :

30 MAI 2011

Au programme : Visite d’Israël du nord au sud, circuit,découvertes, soirées orga nisées, excursions,activités récréatives, et instructives...

Tarif : 999€ tout compris(pension complète et billets d’avions compris)Hébergement dans des auberges de jeunesse de qualité

> DATE LIMITE D’INSCRIPTION : 30 MAI 2011

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 35

c o m m u n a u t é

L’été 2011 avec le Centre des Jeunes

Prix à la journée : Lundi, mardi, jeudi : 20€Vendredi : 15€ · Mercredi (excursions) : 25€

Tarif jusqu’à 13 ans : tout est compris(accueil, repas, excursions)La semaine : 87€ · Le mois : 299€ pour lesmembres de la CIS - 320€ pour les non membres· Remise 5 % pour les inscriptions réglées avant le 21 juin· Remise 5 % pour 2 enfants inscrits pour 5 jous entiers minimum· Remise 10 % pour 3 enfants

Cette année à nouveau, vos enfants vivrontdes moments inoubliables dans uneambiance de joie, de convivialité et derespect de nos traditions.

Nombreuses activitésau programme :Sorties, excursions,

équitation, VTT,

piscine, Europa-

Park, karting, laser

quest, TM et

grands jeux…

Du 4 au 29 juillet 2011

Centre aéré pour les 3-5 ans et les 6-11 ans

Du 4 au 24 juillet 2011

Colonie de vacancespour les 12-15 ans

Avec une équipe d’animateurs

sur-vitaminés et super sympas :

Ora, Mihal, Daniel, Yohanan et MickaëlPossibilité d’accueil dès 8h15Début des activités : 9h30

NOUVEAU

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s o c i a l

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 37

La Fondation CASIP-COJASOR estla plus ancienne organisation sociale juive de France en activité.

Tirant son origine des « Hevroth »,mutuelles d’entraide datant duMoyen âge, le Comité de bienfai-sance Israélite de Paris est fondéen 1809 par le Consistoire Central.C’est la première institution socialejuive centralisée au monde. En 2000, le CASIP (Comité d’actionsociale israélite de Paris) fusionneavec le COJASOR (Comité juifd’action sociale et de recons -truction).

Au cours de ses deux sièclesd’exis tence, le CASIP et, depuis1945, le COJASOR sont les prin -cipales organisations d’entraide etd’action sociale de la communautéjuive française. Des dizaines demilliers de personnes ont bénéficiéde leurs secours, ont reçu nourri-ture, vêtements, loge ments, dansle respect de leur dignité et de leuridentité juive.

Si la pauvreté, voire la mendicitéde certains juifs étaient si peu visibles ainsi qu’en attestent destémoins à diverses époques, c’estque les institutions communau-taires expriment une solidaritéagissante. Si l’intégration des différentes vagues d’immigrantsjuifs s’est faite harmonieusementdans la société française, c’estgrâce à leur prise en charge par le CASIP et le COJASOR.

Au cours de ces siècles, ces insti-tutions, très soutenues par les philanthropes et les fidèles, ont faitla fierté de la communauté. Nicolas Sarkozy a pu écrire récem -ment : « Les Juifs de France peuventêtre fiers, le monde associatif s’enorgueillir et la France se réjouirde compter parmi leurs forcesvives, une organisation, le CASIP-COJASOR, qui n’a cessé de lutterpour une société plus juste et plusheureuse, et de mener ainsi le combat pour l’homme ».

Certains pensent peut-être quecette solidarité juive avait sa raisond’être lorsque n’existait pas la sécurité sociale, la solidarité natio-nale. Mais aujourd’hui, pourquoiune action sociale « juive » ?

D’abord, parce que les moyens del’Etat sont insuffisants et quetoutes les forces vives doivent seréunir dans un effort nationalcontre la pauvreté et la précarité.

La communauté juive doit êtreprésente dans ce combat.

Ensuite, l’insertion sociale est favorisée par l’intégration dans ungroupe, familial, social, commu-nautaire. Se reconnaître membrede la communauté juive, pousserla porte d’une institution dont onse sent proche est souvent le premier pas d’une insertion réussie,surtout pour des personnes parti-culièrement blessées par la vie.

La Fondation CASIP-COJASOR,pour des milliers d’usagers, a été,est toujours ce lieu d’espoir et desoutien.

Enfin, on ne règle pas un problèmesocial en faisant abstraction desattentes des bénéficiaires, de leuridentité et de leur ressenti. L’aidesociale commence par le respectde la personne qui s’adresse ànous. Ainsi que nous le disonsdans la prière après le repas(Birkat hamazone) : « Dieu, ne nousfait pas dépendre de la main del’homme mais uniquement de Tamain secourable afin que soit préservée notre dignité ». Cettemain secourable, si l’homme doitla tendre à son prochain, cela doitêtre dans le plus grand respect desa dignité.

Ce respect, c’est aussi celui desusagers, des convictions, des pra-tiques de ceux qui ont besoin de

nous. Pouvoir manger kasher, habiter à proximité d’une commu-nauté, avoir les moyens de célébrer les fêtes juives, de faireune bar-mitsva, un mariage, accompagner un défunt selon lestraditions ancestrales sontquelques-uns des objectifs essentiels de la Fondation CASIP-COJASOR.

C’est pourquoi, l’action sociale« juive » reste une nécessité d’au-jourd’hui et vraisemblablement dedemain aussi. Elle est l’honneur dela communauté juive, son devoircivique et social.

Pour poursuivre cette mission sacrée, qu’encouragent les incita-tions fiscales mises en place par legouvernement, l’engagement et lagénérosité de tous ceux qui croienten la solidarité humaine est abso-lument indispensable.

GABRIEL VADNAÏ

■ Les dons à la Fondation CASIP-COJASOR sont déductibles de l’ISF,à raison de 75 % de leur montant etjusqu’à concurrence de 66 660 €(soit 50 000 € de réduction d’impôt).

Avant le 15 juin, adressez votre don :8 rue de Pali-Kao, 75020 Parisou par internet : www.casip-cojasor.fr

Pourquoi une action sociale « juive »?

Fondation CASIP-COJASOR - 8, rue de Pali-Kao 75020 Paris - 01 44 62 13 10 - www.casip.fr - [email protected]

«SOS AMITIÉ» recrute Pour renforcer son équipe, « SOS AMITIÉ » recrute de nouveaux écoutants. Nous sommes une association de bénévoles, formés à l’écoute de personnesen détresse ou en situation de fragilité psychologique. Nous proposons une écoute anonyme, bienveillante et sans jugement 24 h/24, 7 jours/7. Si vousavez le sens de l’écoute et un peu de temps (15 à 20 heures par mois), écrivez à l’adresse ci-dessous. Une formation est assurée par l’Association.

SOS AMITIÉ Strasbourg - BP 125 - 67028 Strasbourg Cedex 1

38 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

PrécisionJe souhaiterais que vous recti fiiezune erreur dans l’article nécro -logique consacré à Samuel Loeve(zal), paru dans le n° 259.

Il est indiqué que Samuel Loeveest né le 24 juillet 1915 à Jaffa enPalestine, alors sous mandatbritannique.

En 1915, la Palestine n’était pasencore sous mandat britan nique,mais était une province de l’EmpireOttoman faisant partie dugouvernât de Damas.

Le mandat confié par la SDN(Société des Nations) à la Grande-Bretagne est posté rieur à laPremière Guerre Mondiale(accords de San Remo, avril 1920,ratifiés en 1922).

M. JEAN-PIERRE SCHILLI

Je suis en colère !Réponse à l’article paru dans lejournal L’Alsace du 23 janvier 2011 :« Lettre de Palestine… »

“Palestinien” coupant un olivier

Madame, je suis en colère et j’aihonte en tant que chrétien.

Vivant en Israël, je m’offusque dela partialité et la naïveté dont vousfaites preuve en accusant lesIsraéliens de couper les oliviers deJudée-Samarie. Vous dites fairepartie d’un « mouve ment chrétienpour la paix », mais vous ne réalisezpas que vous faites le jeu desdétracteurs et ennemis d’Israël. De cette façon, vous envenimez lasitua tion et légitimez la haine du peuple arabe « islamisé » recher -chant la confrontation.

Les injustices existent partout dansle monde, mais pourquoi faut-iltoujours que l’on fasse d’Israël lebouc émissaire et l’ennemi de lapaix ? Israël est la seule démocratieau Moyen-Orient. Nous voyonsjustement aujourd’hui dans lemonde arabe, la tentative de cespeuples de se débarrasser de l’oppression de leurs gouver nants.

Une telle chose serait-elle envisa -geable en Israël ? Absolumentpas ! Car en Israël la liberté existeà tous les niveaux. Nous sommestémoins de cette liberté de vivreles Arabes israéliens font leurscourses à Jérusalem avec lesourire... les députés arabes sontélus à la Knesset... les chrétiensvivent leur foi sans aucunecontrainte..., etc. Il est égalementconnu que la majorité des Arabesvivant en Israël ne veulent pasd’un Etat palestinien.

Pour répondre précisément à votreaccusation, je cite une informationconcernant « le coupage desoliviers » :

Flagrant délit : des arabesdétruisent des oliviers pouraccuser les colons : « Des arabeset des militants d’extrême-gaucheont organisé des actes de vanda -lisme dans les champs d’oliviersarabes dans le but d’accuser lesjuifs de vandalisme. Samedi lesmembres de l’Unité Tazpit ont prisla main dans le sac les vandales etsignalent que ceux-ci ont orchestréleurs méfaits afin d’accuser fausse-ment les juifs d’abattre les olivierssur des terres “palestiniennes”. Les photos ont été prises par lesmembres de l’Unité Tazpit vendrediprès de l’implantation Nevé Tsuf.Les images montrent des arabes etdes militants de gauche abattre etélaguer des oliviers “palestiniens” àl’aide d’une scie électrique...

Le directeur de Tazpit, Amotz Eyal,a déclaré que “lors de chaquesaison de récolte d’olives, il y a denombreux cas d’agricul teurs arabesqui coupent des branches d’olivierpour rejeter la faute sur les juifs” ».

Au lieu de participer aux mani -festations anti-Israël en Israël ou àStrasbourg, je vous propose d’allerdans n’importe quel pays islamiste,où ce ne sont pas des arbres quisont coupés, mais des gamines qui sont violées (une gamine enAlgérie de 4 ans violée dans unemosquée à Ouargla, 6 fillettesviolées par un homme auPakistan…), des hommes et desfemmes pendus en Iran... desfemmes que l’on enterre à mi-corps et que l’on lapide... une jour-naliste souda naise fouettée 40 foispour avoir porté un pantalon,tenue jugée indécente... ou des

chrétiennes enfermées des moisdurant dans des containers métal-liques, etc.

Femme enterrée et lapidéeUn dernier exemple, une lapi dationen Somalie : « L’ONU alerte sur lesort des enfants et des femmes enSomalie. Elle dénonce la violenceque subissent les femmes et lesenfants dans ce pays, ainsi quel’Unicef, qui s’inquiète de l’extrêmevulnérabi lité de leur condition. Ladernière horreur que l’on apprendconcerne une enfant de 13 ans,lapidée au nom d’une justice ditereligieuse... la lapidation en placepublique décidée par un tribunal deKismayo. Décision inacceptable,déplo rable, les mots manquent pourla qualifier... Une enfant de 13 ans aété reconnue “coupable” aprèsavoir été violée par trois adultes ».

Voilà des causes qui méritent quel’on manifeste ! Mais curieusement,cela n’intéresse ni les médias, niles organisations de gauche soi-disant huma nistes. Accuser (injus-tement) Israël de tous les maux esttellement plus facile et n’encourtaucune réaction violente... c’estévidem ment différent lorsque l’onaccuse (justement) la barbarieperpétrée au nom de l’Islam.

En tant que chrétien, j’aime à lafois Isaac et Ismaël – le peuple juifet le peuple arabe. Ismaël a étébéni mille fois quand on voit lesnombreuses nations arabes et lesrichesses naturelles en leur pos -ses sion. Au milieu de cette mer denations arabes existe le minus culeterritoire octroyé à Israël. Et pour -tant, Israël est un îlot de liberté,unique démocratie au Moyen-Orient. Le fait de voir le monde etcertains chrétiens salir sans cessecette nation par toutes sortes d’accusations me révolte. Il n’y aaucune excuse à cette attitudeanti-israélienne, si ce n’estl’expression d’un antisémi tismerevenant avec force.

Israël vit avec 20 % de sa popu -lation qui est arabe, mais curieuse-ment personne ne s’offusquequ’aucun juif ne puisse venir vivredans cet éventuel État palestinienque le monde entier réclame. Cetteinjustice ou intolérance ne choquepersonne ?... Qui sont les vrais etréels partisans de paix et durespect des droits de l’homme ?

c o u r r i e r d e s l e c t e u r s

Yom HashoahJournée commémorative

de la Shoah

Dimanche 8 mai 2011de 9h45 à 19hplace Broglie

Lecture des Noms des Juifs d’Alsace,

des Roms de France, et d’Usagers de la

Psychiatrie du Bas-Rhin,déportés et assassinés

par les nazis

Placée sous le haut patronage de:

Monsieur Thorbjorn JaglandSecrétaire Général du

Conseil de l’Europe

Monsieur Roland RiesSénateur-Maire de Strasbourg

Monsieur Philippe RichertPrésident de la Région Alsace

Monsieur Guy-Dominique KENNELPrésident du Conseil Général

L’UJLS (Union Juive Libérale de Strasbourg),

Le Cercle Menachem Taffel,La Société d’Histoire Israélite

d’Alsace-Lorraine,La Coopération Pastorale des

Gens du voyage de Strasbourg, L’Association AUBE

vous invitent à assister à cette commémoration

avec le soutien du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France),

de la Société d’Histoire Israélite d’Alsace-Lorraine,

du B’nai Brith René Hirschler,du B’nai Brith Levinas, de la Wizo

en présence de:Dr. Günther Pétry, Maire de KehlGilbert May et Serge Zachayus,

anciens déportés

9h45: Début de la cérémonie

• Discours• Allumage par des enfants

des six bougies symbolisant les 6 millions

de victimes juives du nazisme(dont 1 million d’enfants)

et les 600000 victimes tsiganes,manouches et roms

• Lecture ininterrompue des noms

• Chants juifs et tziganes

19h: Clôture

La Bible dit que le peuple juif est lepeuple choisi de l’Éternel et qu’Isaacest l’héritier avec qui D.ieu a « établiune alliance perpé tuelle ». Conformé -ment à la Parole et malgré la Shoah,les innom brables persécutions etmassacres dont les Juifs ont été victimes, D.ieu a permis que soit restauré l’Etat hébreu. Voilà les mira-cles de D.ieu que j’aime, en tant quecroyant. Israël est « une bénédictionpour toutes les familles des peuples ».

Madame, de la même façon que vousdites, « je ne peux pas me taire », jem’oppose à vos accusa tions injustesparce qu’également, « pour l’amourde Sion, je ne me tairai pas ! ».

DE JÉRUSALEM, PASTEUR GÉRALD FRUHINSHOLZ

Sonnetted’alarme Messieurs,

C’est avec indignation que j’ai lu en page 5 des D.N.A. du dimanche13 mars la façon dont vous traitez lessujets concernant Israel.

Un meurtre, ou plutôt 5 meurtresd’innocents en pleine nuit, un papa,une maman, 2 enfants de 11 et 3 anset un bébé de 3 mois, tués à coup decouteau, sont pour vous de simplescolons. Plus grave, votre titre :

« Naplouse bouclée après l’assassinatde cinq colons ». Deux grandsparagraphes pour expli quer cettefermeture. Puis deux lignes pour lesvictimes. Suivent deux paragraphes,semblant expli quer cette tuerie.

Enfin, la France condamne…

Le poids des mots, le choc desphotos. J’ai vu sur Guissen TV lesimages des cadavres ensanglantésdes victimes, telles que les a trouvésla fille de 10 ans qui sera trauma -tisée à vie, j’ai vu la dignité de lafamille et des amis pendant lesobsèques.

Conseillez à votre journaliste devisionner les nouvelles de 21h du 13 mars, sur cette chaîne.

Sachez que nombre de jeunescouples qui habitent dans ces régionsont choisi, soit par idéologie, soit pourdes raisons pécuniaires, les loyersétant beaucoup moins chers qu’enville, de vivre dans ces implantations.

J’espère qu’un jour la paix pourrarégner en Israël et en Palestine, maisce genre d’acte inqualifiable dansson ignominie ne pourra que fairereculer les pourparlers.

Vous, journalistes, portez une grandepart de responsabilité. Avez-vousécrit qu’Israël a envoyé des secoursau Japon, comme elle l’avait fait pourHaïti ? Non, vous ne faites paraîtreque ce qui est négatif.

De grâce, choisissez d’autres sourcesque celle de l’AFP.

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 39

Je ne souhaite pas voir ma lettredans le courrier des lecteurs. Je me contente de tirer une sonnetted’alarme.

Recevez, Monsieur le Directeur etMonsieur les rédacteurs en chef,mes sincères salutations.

NICOLE FRANCK

Réservez votre soirée du27 juin 2011

pour le

Dîner du CRIF-Est qui aura lieu à

Strasbourg

DernièreminuteComme s’y étaient engagés lePrésident de la République et leministre de l’Intérieur lors de laprofanation du cimetière de Cronenbourg en janvier 2010, denombreux moyens ont été mis enplace pour aboutir après desmois d’enquête, de procédure etde filature.

Aujourd’hui, grâce aux efforts dela police et de la justice, huit personnes ont été mises en examen avec comme chef d’accusation « dégradation debien d’autrui en raison de l’appar-tenance à une religion et de provocation et incitation à lahaine raciale ». Six d’entre euxsont sous mandat de dépôt.

Nous voulons ici remercier, aunom de l’ensemble de nos communautés du département,les services de police et la de lajustice pour leur efficacité et pourtous les moyens qu’ils ont mis enœuvre pour empêcher ces bêtesimmondes de continuer d’agir.

MAURICE DAHAN

40 · ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011

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CLUB 3

> Conférences du mardi

14h30 · Salle Blum, C.I.S.Entrée libre. Collation servie par les damesdu Comité à l’issue desconférences.

• Mardi 3 maiLes femmes et ledémographe par M. Claude Regnier,Président Honoraire del’Université Marc Bloch.

• Mardi 10 mai Le déni de grossessepar le Pr. Israël Nisand,Respon sable du Pôle Gynécologique des HUS.

• Mardi 17 mai Strasbourg et l’Alsace pendant la RévolutionFrançaise par M. Claude Muller,Professeur des Univer sités,Président de l’Institut d’Histoire de l’Alsace.

• Mardi 24 maiVisite à la Fondation Eliza

• Mardi 31 maiTémoignage sur la pauvreté en Europe par Mme Maritschu Rall,Représentante au Conseilde l’Europe de l’AssociationInternationale de Charité

u n i r s c o p e

SAMEDI 16 AVRIL

12h-15h30 · Salle Edmond Blum

> Repas communautaire

DIMANCHE 17 AVRIL

MARDI 19 AVRIL

> 1er Jour de Pessah

Soir

> Premier soir de l’Omer Deuxième SederVoir page 1

SAMEDI 23 AVRIL

11h15 · Synagogue de la Paix

> Office solennel à l’occasion de laJournée Nationale de la Déportation

en présence des autorités civiles,religieuses et militaires

DIMANCHE 24 AVRIL

DIMANCHE 1er MAI

> Yom HaShoah

19h45 · Merkaz

> Office

LUNDI 18 AVRIL

> Jeûne des Premiers-Nés Sioum

Soir

> Veille de FêtePremier SederVoir page 1

LUNDI 25 AVRIL

> 7e jour de Pessah

MARDI 26 AVRIL

> 8e jour de Pessah

Soirée de la Mimouna chez les Sefaradim

8h-12h · Square Edgar Roth (Cour du Centre communautaire de la Paix)

> Hagala communautaire

Soir

> Bedikat Hametz

> Journée Nationale de la Déportation

Soir

> Veille de Fête (Veillées)

LUNDI 9 MAI

> Yom Hazikaron

6h40 · Merkaz

> Office

1h45 · Synagogue de la Paix

> Officesuivi de la Distribution de falafels(salle Edmond Blum)

Du 9 au 22 maiHôtel de Ville, place Broglie

> Exposition Russe

ECHOS UNIR N° 261 - MARS-AVRIL 2011 · 41

MARDI 3 MAI

20h · Salle René Hirschler

> Mémoire de Simone et René Hirschler,Grand Rabbin de Strasbourg Conférence par Alain Hirschler, fils de René et Simone

A cette occasion sera présenté le livre de SimoneHirschler : « Le mariage merveilleux et autrescontes d’Israël », illustré par Anne Rothschild

MARDI 10 MAI

> Yom Haatsmaout

6h45 · Merkaz

> Office (Hallel)

> Visite des Ecoles

VENDREDI 13 MAI

MERCREDI 1ER JUIN

> Yom Yerouchalayim

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BULLETIN D’ABONNEMENT À ECHOS UNIR (8 numéros/an de sept. à juin)à compléter et à retourner à la C.I.S : Echos Unir (Abonnements) 1a rue René Hirschler 67000 Strasbourg

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Adresse Courriel

Adhérent à l’une des Communautés du Bas-Rhin : 20€ / Non adhérent : 30€ Je joins mon règlement par ❑ Chèque bancaire ❑ Chèque postal ❑ Mandat

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MARS-AVRIL 2011NISSAN 5771

ECHOSUNIRLE JOURNAL DES COMMUNAUTÉS ISRAÉLITES DU BAS-RHIN