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Pour une politique du 21e siècle Claude Sabourin

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Pour une politique du 21e siècle

Claude Sabourin

TABLE DES MATIÈRES

Introduction

Chapitre I Les 6 grandes valeurs

Chapitre II Alimentation et agriculture

Chapitre III Environnement

Chapitre IV Santé

Chapitre V Transport

Chapitre VI Énergie

Chapitre VII Justice sociale

Chapitre VIII Économie

Chapitre IX Relations internationales

Chapitre X Éducation

Chapitre XI La question nationale

Chapitre XII Small is beautiful

Conclusion

INTRODUCTION

Afin de résoudre un problème, il faut changer l’état d’esprit dans lequel il a été créé. Albert Einstein.

Comme tout bouquin digne de ce nom, celui-ci répond à un besoin, à des interrogations. Et ce dernier ne fait pas exception. Suite aux élections générales du mois d’avril 2003, une chose fondamentale s’est révélée à nous au Parti vert du Québec, c’est le manque de littérature sur notre Parti. On se rappelle qu’à ce moment-là, le Parti Vert du Québec n’avait été remis sur pied et enregistré auprès du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) que depuis 4 ou 5 mois. La tâche du nouveau chef Richard Savignac semblait insurmontable. Le Parti Vert du Québec n’avait émis qu’une lettre d’intention lors de sa naissance, donc pas de programme politique, pas de plate-forme électorale, seulement une poignée de potentiels candidates et candidats intéressés à faire connaître notre existence. Il va de soi qu’il faut informer adéquatement les électeurs si l’on espère qu’ils adhèrent à notre parti politique. En particulier si l’on considère que notre approche générale est plutôt nouvelle et révolutionnaire. Car ce que nous proposons, non seulement au Parti Vert du Québec mais dans tous les partis verts à travers le monde, c’est une nouvelle grille d’analyse basé sur l’humanisme et le développement durable plutôt que sur la propriété privée des modes de production, (XVII e siècle) ou d’une société réglée par une dictature du prolétariat. (XIX e siècle).

D’ailleurs, les partis verts à travers le monde n’existent que depuis la fin des années 70, ou le début des années 80. Par exemple, le Parti Vert du Canada a été fondé en 1983, même si les premiers « succès » aux élections de cette formation n’ont été ressentis qu’aux élections générales de juin 2004 où le Parti Vert canadien a été représenté dans toutes les circonscriptions du Canada et surtout a recueilli plus de 560,000 voix. Il va donc de soi que l’approche politique sur ces partis n’est que très peu documentée. Car ce qui est tout à fait innovateur et peu orthodoxe dans le cas des partis verts à travers la planète, c’est que la création de ces partis politiques ne s’est pas fait par le schisme à travers un parti politique déjà présent sur l’échiquier politique du pays en question, mais bien à partir de gens ordinaires qui découvrent petit à petit ce parti politique, l’ont intégré et le développe en apprenant sur le tas l’organisation politique sans qu’il y ait à l’intérieur de ces organisations peu ou proue de gens expérimentés en la matière. Dans l’histoire politique québécoise, plusieurs partis politiques ont émergé de partis déjà en place au sein duquel un schisme s’est produit. D’abord au XIX siècle, le Parti Nationaliste de Honoré Mercier est issu directement du Parti Conservateur du Québec ; plus tard, l’Action Libérale Nationale du Docteur Philippe Hamel a été formé par des ressortissants du Parti Libéral du Québec, l’Union Nationale de Maurice Duplessis a été formé de l’Action Libérale Nationale et du Parti Conservateur du Québec, et finalement plus près de nous, le Parti Québécois et l’Action Démocratique du Québec ont été fondé par des membres et/ou des députés du Parti Libéral du Québec.

Dans un parti politique formé de gens concernés par des questions plus spécifiques, dans le cas qui nous intéresse l’environnement, les cas sont anecdotiques. En découle certains déchirements qui n’existent pas vraiment dans les autres formations politiques; par exemple, la relation négative que plusieurs personnes du Parti Vert ont envers l’argent. Ces derniers décriant tous les aspects du néo-libéralisme, alors que certains autres sont tout à fait confortables avec les principes de l’accumulation de biens par les particuliers, mais bien sûr

dans un cadre bien réglé du développement durable, du respect des droits des travailleurs et de justice sociale.

D’ailleurs, c’est un sujet qui est régulièrement soulevé lors des discussions que nous avons lors de nos rencontres nationales, nos congrès, nos commissions. Sommes-nous socialistes, sommes-nous capitalistes, et autres questions de cet acabit. Personnellement, j’aime bien l’approche qui dit que les partis verts sont socialement progressistes et fiscalement responsables. C’est-à-dire que les partis verts défendent une plus grande justice sociale et une meilleure répartition des richesses de nos sociétés modernes, mais aussi qu’il incombe à un parti politique de prendre en compte la responsabilité financière que de telles décisions progressistes et fiscales représentent. Par exemple, un des plus beaux fleurons du Parti Vert du Québec présentement est l’introduction d’un Revenu Minimum Garanti. Par contre, ce régime fiscal nouveau signifie que certains autres supports financiers dont notre pays s’est doté au cours des dernières décennies soient revus et corrigés. J’y reviendrai plus loin dans ce livre.

Malgré un certain angélisme que je comprends et respecte, le nerf de la guerre en politique est tout de même l’argent. C’est un aspect qui n’est pas anodin; on sait combien la publicité est dispendieuse, si un parti politique tente de faire une campagne médiatique de quelque intérêt, il faut y mettre une somme assez importante. Alors si les coffres sont vides ou presque, si aucun permanent n’est là pour assurer le suivi des dossiers et pour faire le travail de base, la tâche est tout à fait impossible. C’est dans les moeurs même du Parti qu’il faut changer les manières de faire de nos membres. Une orgie de dollars investie dans une campagne électorale ne fait pas nécessairement élire un ou une candidate, mais un minimum est tout de même nécessaire afin de faire connaître au moins notre existence. En marketing, il y a un principe qui dit : si les gens n’entendent pas parler de votre produit, c’est qu’il n’existe pas!

Nos positions politiques se font dans un continuum de décisions qui améliorent sans cesse la qualité de la vie de tous les peuples de la terre. Car il est de plus en plus impensable que dans ce découpage d’états nations, alors que l’on ne cesse de parler de village global, chacun dans son coin, les différents gouvernements dirigent sans se soucier de ce que font et décident leurs voisins. Car la pollution, tout comme l’injustice sociale et la pauvreté, n’ont pas de frontières. Le défi du prochain siècle sera sans doute de changer nos approches de la vie, autant de consommation, de choix de vie que d’application financière.

Comme tout le monde le sait, l’environnement est la pierre d’angle de notre programme politique. J’en profite en introduction pour remettre au moins une chose en perspective et en préciser le sens. Très souvent, on entend dire qu’il faut sauver la planète, que la planète est malade, que nous tuons la planète. La vérité est quelque part ailleurs.

Car la terre a passé par pas mal de transformations durant les 4 derniers milliards d’années. Des moments où la vie n’était pas possible. La dure réalité, c’est qu’à cause de la pollution que nous ne cessons de créer autour de nous, ce n’est pas notre planète qui va mourir, c’est notre civilisation! Car nous sommes simplement en train de couper la branche sur laquelle nous sommes assis. Et si l’Homme disparaît, la terre, elle, continuera de tourner.

Toujours dans la même suite d’idée, je pense que nous avons déjà commencé à disparaître. Bien sûr, vous me direz que tous les chiffres montrent le contraire; seulement en Chine, ils sont aussi nombreux que la terre entière avait d’habitants au début du siècle; nous ajoutons

des millions d’êtres humains à la population humaine à tous les ans. Et vous avez raison. Mais dans un avenir plus ou moins lointain, un certain point de bascule sera atteint et à cause de toutes les toxiques que nous respirons, que nous mangeons et que nous absorbons de toutes sortes de manières, l’être humain ne pourra plus se reproduire naturellement. C’est à ce moment-là que la survie de l’espèce sera sérieusement atténuée.

Les démographes et les économistes s’entendent sur le fait que, non seulement la population mondiale augmente à un rythme beaucoup trop élevée pour que la terre l’absorbe, mais on a créé un indice qui montre le degré de consommation de la population mondiale qui consomme comme 300 millions d’américains, ce qui représente le chiffre étalon de 1. Il y a environ 40 ans, cet indice était de 2.5, soit environ 750 millions de personnes à travers le monde vivaient comme des américains, consommaient comme des américains, mangeaient de la viande comme des américains, etc. Ces spécialistes de la question nous prédisent qu’en 2020, cet indice devrait être autour de 9, soit plus de 2.5 milliards de personnes qui consommeront comme des américains. Grâce évidemment à la grande modernisation que vivent présentement la Chine et l’inde en particulier. Soyez sûr qu’à ce moment-là, on sera rendu également à un point de bascule inévitable, qui pourrait plonger le monde dans une famine généralisée et qui pourrait nourrir le terrorisme et pousser les pays pauvres à se révolter. Ne pas regarder cette possibilité, cette éventualité, démontre un aveuglement volontaire pour le moins dangereux !

En terminant cette introduction, le lecteur notera que les idées, points de vue et interprétation de la littérature verte sont le fruit et l’unique responsabilité de l’auteur. Autant le Parti Vert du Canada que le Parti Vert du Québec n’a de responsabilité dans l’émission de ces lignes, l’émission de ces idées. L’unique raison d’être du présent livre est de faire connaître les idées défendues par les différents partis verts en général, mais leurs interprétations n’est que de la responsabilité de l’auteur.

Les différents partis verts à travers le monde et en particulier les partis verts du Canada et du Québec, défendant fortement des idées démocratiques, idées que je défends moi-même avec acharnement, ces partis ont à déterminer eux-mêmes les politiques qu’ils voudront bien défendre en priorité. Mon apport à la politique québécoise et canadienne, bien que très humble, ne se veut qu’un ajout à la compréhension d’une idéologie nouvelle, concentrée dans un parti politique. Car je considère que le temps presse, qu’il est important de prendre un virage définitif vers un plus grand respect de notre environnement. Car malgré l’excellent travail de groupes comme Greenpeace, la World Wildlife Fund ou d’Équiterre, il est également très important d’investir le milieu politique, endroit où d’importantes décisions peuvent être prises et appliquées à notre société en rapide transformation.

Il est important de noter pour le lecteur que cet essai politique s’est d’abord et avant tout basé sur la Charte des verts mondiaux, signée à Canberra en 2001. Ce Congrès de Canberra a réuni plus de 700 délégués venus de 70 pays, et d’aussi loin que l’Afrique, l’Asie l’Amérique, l’Océanie et d’Europe. C’est d’ailleurs dans cette optique que le premier chapitre de cet essai fera une présentation des 6 grandes valeurs des verts mondiaux. Bonne lecture !

CHAPITRE I LES 6 GRANDES VALEURS

Le monde dans lequel nous vivons change à la vitesse grand V. La réalité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui. La technologie transforme notre quotidien de manière incroyable dans un temps de plus en plus court. L’ordinateur il y a 30 ans était un outil dans les mains des grands scientifiques, dans les bases des forces armées des pays les plus riches. Cet ordinateur, que l’on nomme maintenant personnel, (personal computer) était à l’époque davantage une vue de l’esprit des futurologues. Aujourd’hui, les jeunes ne jouent plus au hockey ou au baseball, ils jouent à l’ordinateur.

Dans cette vie où l’on vit toujours de plus en plus vite, que nous reste-t-il pour nous raccrocher ? La famille a explosé, elle est maintenant reconstituée ; le mariage tient davantage du mirage que de l’union d’un homme et d’une femme ; Les gens ne se sont jamais sentis aussi seuls que maintenant dans toute l’histoire humaine. Pour que ce monde tienne encore debout, pour qu’il ait encore un sens, nous avons besoin de nous laisser guider par des principes, des valeurs.

C’est dans cet optique que le Parti vert du Québec harmonise également son programme politique sur les valeurs défendues par tous les partis verts à travers la planète ; la sagesse écologique, la justice sociale, la démocratie participative, la non-violence, le développement durable et le respect de la diversité. Car tous les partis politiques ont des programmes, faits essentiellement d’un certains nombre de politiques qui regardent, qui définissent les nombreux aspects de notre vie moderne. Une politique de la famille, une politique énergétique, une politique sociale, une politique judiciaire, etc. Il est drôlement plus intéressant de s’identifier à des valeurs, des valeurs communes que nous partageons tous comme êtres humains. Comme êtres politiques et politisés.

La sagesse écologique

Cette valeur semble un peu anodine, simplement dite ainsi. Mais c’est une pierre d’angle de la politique selon le parti vert. Essentiellement, c’est de dire que nous devons, en tant que société, en tant que voyageurs dans notre vaisseau spatial qu’est notre terre, nous rendre compte que nous devons sauvegarder le milieu de vie dans lequel nous vivons car c’est celui qui soutient notre survie ici-bas. S’il vient un moment où l’on met de l’asphalte partout, il sera bien difficile de faire pousser des carottes à travers 4 pouces de bitume. Si on respire une trop grande concentration d’oxyde de carbone et de méthane au lieu d’oxygène et d’azote, nous allons étouffer.

Il y a aussi le cas de l’eau. On sait déjà que l’organisme humain est constitué à 90% d’eau. Et que l’eau potable ne représente qu’une petite partie de toute l’eau sur la terre, la majeure partie étant de l’eau salée. Bien sûr, il y a le premier degré, celui qui nous rappelle que nous devons éviter de gaspiller l’eau de toutes les manières possibles. Mais il y a aussi le second degré qui nous rappelle qu’il faut 10 litres d’eau pour extraire un litre de pétrole et 200 litres d’eau pour produire un kilo de viande. Je ne veux pas défendre sans limite le végétarisme ou l’utilisation du vélo 12 mois par année dans un pays comme le nôtre. Mais il faut tout de même en prendre conscience. Il serait irresponsable et inconscient de ne pas regarder sérieusement cette réalité qui ne manquera pas de nous porter à poser des gestes, à prendre des décisions, à un moment donné ou un autre, qui ne seront pas faciles. Et encore une fois, ce sont dans les pays riches que le problème se posera avec le plus d’acuité, le plus d’insistance. Dans un pays comme le Québec, très souvent, nous mangeons des produits de viande trois fois par jour ; des saucisses ou une tranche de jambon avec nos œufs, un macaroni à la viande

au dîner et un bon steak de retour à la maison après une dure journée au bureau et une heure pris dans le trafic à l’heure de pointe ! Ce que nous devrions considérer dès maintenant, c’est de changer lentement nos habitudes alimentaires. Par exemple, ne prendre que 10 repas par semaine de viande, dans un premier temps. Ce serait sûrement un pas dans la bonne direction. Mais le végétarisme et l’industrie alimentaire fabriquent de plus en plus de produits intéressant qui sont sur le marché. Pourquoi ne pas en essayé un aujourd’hui !

Sans oublier que la terre ne pourra pas assouvir un nombre toujours croissant de bouches à nourrir. Présentement, en 2009, nous n’avons pas encore atteint le nombre de 7 milliards d’humains mais d’ici 5 ans, nous devrions y être. La question à « 100 piasses », comme on dit, c’est : combien de personnes la terre peut-elle vraiment nourrir et selon quelle consommation ? Par exemple, si tous les humains consommaient comme les paysans chinois consomment aujourd’hui, et avec une bonne répartition des ressources, on peut dire que probablement que 12 milliards d’humains pourraient être nourris décemment. Mais si tous les humains consommeraient comme les canadiens, nous serions déjà quatre fois trop nombreux!

Et le vrai scandale, le vrai défi qui s’annonce pour les prochaines décennies, c’est de planifier un monde dans lequel nous devrons vivre une déflation sur une longue période de temps. Il faudra que les Occidentaux que nous sommes apprennent à vivre en se serrant la ceinture. Systématiquement. Systémiquement. Car la sagesse nous impose de penser que le produit sur lequel nous avons assis notre société, avec lequel nous fabriquons présentement tout ce qui est autour de nous, fait de plastique et de produits déclinés de pétrole, viendra invariablement à se faire plus rare. Et l’entreprise privée et nos dirigeants ne semblent pas s’en préoccuper. La réflexion semble, « Nous traverserons le pont lorsque nous arriverons à la rivière ». Avec ce genre de réflexion, il va s’en dire que nous nous dirigeons rapidement vers un mur! Le réveil n’en sera pas moins difficile.

La justice sociale

« Nous déclarons qu’il n’y a pas de justice sociale sans justice environnementale et pas de justice environnementale sans justice sociale » Charte des Verts mondiaux, Canberra 2001.

De nos jours, tous comme tous les partis politiques se définissent comme ayant de belles politiques vertes, (green washing) tous les partis se défendent de protéger les pauvres et les démunis par des politiques de justice sociale. Un bel exemple de cela est le Parti Libéral du Canada qui, il y a quelques années, a dit qu’il ferait disparaître la pauvreté pour l’année 2006. Et quelle nouvelle à la date dite : le fossé entre les riches et les pauvres s’est creusé et le pouvoir d’achat de la frange des 20% des plus pauvres de notre société a diminué. Un gros Bravo !

À quand des politiques qui soient vraiment applicables et ayant des résultats probants ? Il ne s’agit pas simplement de faire un signe de croix, de faire une prière, de subventionner quelques organismes communautaires avec quelques millions de dollars et espérer que ça va marcher ! Il faut arrêter de mentir à nos concitoyens. Il faut les faire participer, leur montrer, leur expliquer que les solutions se doivent d’être partagées par tous. La justice sociale doit commencer à l’école. Il faut rendre l’école plus « juste ». Faire en sorte que les différences entre les enfants soient les plus minces possibles. Bien sûr, le milieu familial est très différent d’un étudiant à un autre ; mais pendant les heures de classe, il faudrait intéresser les enfants suffisamment pour qu’ils gardent de l’intérêt pour se lever à tous les jours et aller à l’école. Dernièrement, dans un quotidien de Montréal, on faisait ressortir qu’il y avait des disparités

importantes entre les écoles sur le pourcentage des étudiants qui décrochent avant la fin de leur Secondaire V. Entre 0% et 85%. Quoi ? Entre 0% et 85% ? Ce n’est pas une disparité, c’est un état d’urgence ! C’est un bombardement sur l’éducation ! Mais, au fond, franchement, sommes-nous vraiment surpris ? Depuis quelques années, le magazine L’Actualité fait la nomenclature du palmarès de quelques 400 écoles secondaires du Québec avec leur différents taux de réussites. Ce qu’il faut comprendre de tout ça, c’est que nous ne partons pas tous avec les mêmes chances dans la vie. Il faut comprendre que selon que l’on habite sur telle rue ou telle autre, notre avenir est déjà dessiné. Comment pouvons-nous ensuite parlé de démocratie et de justice sociale ?

Pour continuer sur les constats de notre société, revenons sur le cas de l’éducation et de sa démocratisation. Il est important de dire ici que la démocratisation de l’éducation n’a pas encore 50 ans. Ce n’est que depuis la création du Ministère de l’instruction publique en 1964 que les Québécois sont obligé d’envoyer leurs enfants jusqu’à l’âge de 16 ans. Auparavant, le Québec étant encore une nation rurale, vivant des produits de la terre, l’instruction n’allait rarement plus loin que l’école de rang. Ensuite, les jeunes gens aidaient sur la ferme.

Aujourd’hui, le Québec, et le monde moderne se transforment à la vitesse Grand V. Plus que quelques pourcents de la population vivent de la terre. Les écoles de rang sont disparues, les polyvalentes apparues, les ordinateurs accaparent les heures libres de nos jeunes.

La non-violence

Voici un point que de nombreux partis politiques ne font que très peu état. Ou lorsqu’ils le font, c’est pour vendre l’idée d’augmenter les armements de l’armée et pour l’achat de matériel militaire en général.

Il va de soi que l’armée et la sécurité nationale sont, au Canada, de juridiction fédérale. Mais le concept de non-violence par contre est universel. Et en tant que gouvernement, un gouvernement du Parti vert du Québec ne soutiendrait pas des démarches de renforcements de l’armement militaire canadien.

Dans le contexte nord-américain, soutenir une politique de non-violence et de non interventionnisme est plutôt dissonant. On sait combien les Etats-Unis sont une démocratie qui aime bien se mettre le nez dans la politique intérieure de certains pays. On a qu’à penser au Vietnam et plus près de nous à l’Afghanistan ou l’Irak. Dans cet état de fait, il va de soi que certains gestes seraient à poser afin de lentement changer cet esprit guerrier, ce réflexe d’escalade militaire. Par exemple, le ministre des affaires intergouvernementales québécois aurait une responsabilité accrue dans un tel contexte dans un gouvernement vert.

L’aspect économique de la question est également très important. Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable à ce propos. Le Québec et le Canada sont des territoires qui possèdent une industrie militaire florissante et parmi les plus prolifiques du monde.

La démocratie participative

Cet aspect de notre politique est fort ambitieux, tout le monde est d’accord avec cela ! Mais ambitieux dans le bon sens du terme. C’est en effet par un plan à long terme que le Parti Vert

du Québec, tout comme ses homologues à travers le monde mettront, étape par étape, cette nouvelle manière de voir et de faire de la politique.

Car c’est bien de cela dont il est question. Présentement, dans une démocratie occidentale comme la nôtre, certaines réalités sont assez questionnables. Ainsi, si 20% de la population ne lit que peu ou pas du tout les journaux et informations de tout acabits sur l’actualité politique et sociale, comment ces personnes peuvent-elles prendre une décision éclairée lorsque vient le temps d’élire ses représentants aux différents niveaux de gouvernements ? Tout cela ne devient-il pas simplement une question marketing, une question d’image et de réalité virtuelle ? Faut-il se surprendre qu’entre 20 et 50% des électeurs ne participent pas aux élections ? Sans parler des élections scolaires qui sont probablement le comble de l’anti-démocratie avec un gros 5% des électeurs qui utilisent leur droit de vote !

La démocratie participative appelle pour une réelle révolution des mœurs sociales et politiques de n’importe quelle société qui veut y tendre. Au niveau premier des élections, il faut trouver des incitatifs à ce qu’un maximum d’électeurs se rendent aux urnes lors des différentes élections. Bien sûr, il y a le mode de scrutin proportionnel qui pourrait envoyer le message que chaque vote compte. Une législation pourrait être mise en place, comme c’est déjà le cas dans certains pays, d’obliger les électeurs à se prévaloir de leur droit de vote.

Du côté du Parti Vert du Québec, nous privilégions la mise en place d’un mode de scrutin proportionnel. Tout au moins dans un premier temps. Un des avantages non négligeable de ce système électoral, c’est que chaque vote compte. Ainsi, car c’est souvent la réponse que nos concitoyens qui ne vont pas voter nous donnent, c’est que leur vote ne changera rien à l’issue du vote. Ce ne serait plus le cas avec un scrutin proportionnel. Différents aspects militent pour cette mise sur pied ; au premier chef, c’est l’augmentation du nombre des tiers partis politiques, non seulement au Québec mais aussi dans toutes les provinces canadiennes. Vient ensuite le désabusement dont les électeurs québécois font montre. Au Parti Vert du Québec, nous pensons que plus les électeurs et électrices du Québec iront voter, plus ils et elles se sentiront partie prenante des décisions gouvernementales. Car un des prémisses le plus important dans la mise sur pied d’une meilleure démocratie participative, c’est le rapprochement des électeurs et des élus. Ce n’est que sur cette avenue que le Québec doit résolument se tourner afin de mettre fin à la désaffection des électeurs envers le processus électoral.

Développement durable

Le développement durable est utilisé souvent à toutes les sauces. Il y a quelques temps déjà, Québec a changé le nom du Ministère de l’environnement pour celui du Ministère du développement durable de la faune et des parcs. Changement purement esthétique ou changement de mentalité chez nos gouvernants et nos tout-puissants fonctionnaires ? Certaines mesures sont sur la bonne route, mais le fond de la question est encore loin d’être résolu.

Dans le document de 2001 édicté à Canberra en Australie, où plus de 70 pays avec des partis verts organisés, ont émis un certain nombre de conditions afin que s’accomplissent les prétentions d’une société qui prétend véritablement avoir des visées en développement durable, voici certains points qui ressortent particulièrement ;

- Limiter la consommation des riches afin de permettre aux pauvres de jouir de leur juste part des ressources de la Terre ;

- Redéfinir le concept de richesse afin de mettre l’accent sur la qualité de la vie plutôt que sur la capacité de surconsommation ;

- Créer une économie mondiale dont l’objectif est de subvenir aux besoins de tous et non d’assouvir la cupidité d’une minorité ; une économie susceptible de permettre aux vivants de satisfaire leurs propres besoins sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ;

- Éliminer les causes de la croissance démographique en garantissant la sécurité économique, en donnant accès à l’éducation et à la santé, et en donnant aux femmes et aux hommes un meilleur contrôle de leur fertilité ;

- Mettre en œuvre des mécanismes de taxation et de régulation des flux financiers spéculatifs ;

- Inclure dans le prix des biens et des services le coût environnemental de leur production et de leur consommation ;

- Parvenir à une plus grande efficacité en matière de ressources et d’énergie, mettre en place et utiliser des technologies respectueuses de l’environnement ;

- Encourager l’autonomie locale dans le plus grande mesure afin de créer des communautés satisfaisantes où il fasse bon vivre ;

- Reconnaître le rôle clé de la culture des jeunes et encourager l’éthique de durabilité dans cette culture.

Plusieurs points sont à souligner dans cette énumération de conditions utiles à la mise en place d’une société davantage tournée vers le développement durable : en premier lieu, la création d’une économie mondiale tournée vers les besoins de tous et non pour assouvir la cupidité d’une minorité. Seulement ici, on retrouve une véritable révolution et une vue de l’esprit digne du XXIe siècle.

Mais le vrai problème, où est-il ? Comme toujours, dans la manière d’y accéder, bien sûr ! Et la réponse se doit d’être politique. Car il faut être doté d’une grande force d’imagination et de pensée magique pour penser que le marché se régulera lui-même afin de favoriser les besoins du plus grand nombre au lieu de demeurer sur les marchés les plus lucratifs.

D’abord, disons que ce sera à la fois très simple et très compliqué. Très simple car il ne s’agit, au fond, que de procurer de la richesse à tous les consommateurs des pays dits « en voie de développement », afin que ces derniers se procurent à leur tour les articles nécessaires à une vie décente et respectueuse de l’espèce humaine.

La complication vient dans le « comment y arriver ? » Pour ne pas faire trop compliqué justement, j’appellerai ce phénomène, l’ « Effet Genesis ». Pour paraphraser le phénomène démontrer dans les épisodes de Star Trek, où à partir de l’Entreprise, une espèce de bombe était lancée sur une planète où il n’y avait rien du tout, et de créer une atmosphère et une végétation en l’espace de quelques secondes. Évidemment, c’était arrangé avec le « gars des vues » ! Mais je retiens le principe.

Ainsi, à partir d’un endroit où il n’y a rien, pas d’économie, (ou si peu) pas de filet social, où les infrastructures existantes sont propriétés étrangères, avec des travailleurs étrangers, tout est à construire. Il faut donc investir. Éthiquement. Investir également comme Henry Ford l’a fait au début de son entreprise. S’assurer que ces employés gagnent assez d’argent pour pouvoir s’acheter son produit.

Il faudra donc mettre sur pied des « Joint Venture », Entreprise-gouvernement et investir dans les pays en voie de développement selon un canevas de développement bien précis. Que l’entreprise y trouve son intérêt, c’est normal et nécessaire, mais que le gouvernement ou organisme paragouvernemental dicte la manière de faire. Utopie ou projet de développement pour notre XXIe siècle ? Je pense qu’il faut surtout avoir une volonté politique. Et au (x) Parti(s) Vert(s), nous avons cette volonté !

Respect de la diversité

« Nous respectons la diversité culturelle, linguistique, ethnique, sexuelle, religieuse et spirituelle dans le cadre de la responsabilité individuelle envers tous. «

-Charte des Verts Mondiaux

Depuis toujours, les populations humaines se sont déplacées vers d’autres territoires, souvent pour se nourrir, pour échapper à des catastrophes naturelles ou des infestations de toutes sortes. Ces déplacements provoquant à l’occasion des conflits entre tribus, entre peuples, l’une prenant le territoire de l’autre, les empêchant de subvenir adéquatement à leurs besoins en eau et/ou en nourriture.

L’histoire humaine regorge d’exemples de peuples exterminés, d’exil de groupes ethniques déplacées loin de leurs patries d’origine par un second groupe qui ne voulait pas, à tort ou à raison, partager ses territoires et les ressources qui s’y trouvaient.

De nos jours, avec la grande facilité de se rendre d’un pays à l’autre, avec le développement des moyens de transport, avec une certaine universalité des connaissances, de plus en plus de gens quittent leur patrie pour émigrer dans un autre pays, pour une courte période, (pour des études, par exemple) ou pour des périodes plus longues. (Réunification de familles, etc.) On a pu ainsi constater que dans la seconde partie du vingtième siècle, grâce à la facilité de déplacement par avion, par automobile ou autre, de plus en plus de gens quittent leurs pays d’origine. Ce qui crée une diversification des cultures, des langues et des religions sur un territoire donné. Par exemple, à Montréal le quartier Côte-des-Neiges abrite une centaine de nationalités, de nombreuses langues et dialectes, des confessions religieuses venues de partout à travers la planète.

Le XXI e siècle doit nous apprendre à vivre avec ces nouvelles réalités et trouver le moyen d’éviter les irritants qui ne manquent pas de survenir. À ce niveau-là, dans notre rôle et notre réalité de pays d’opportunités, nous devons montrer la voie et tracer le chemin de ce que devront être les pays occidentaux dans un avenir rapproché. En sachant respecter chacun dans ses us et coutumes, en tissant un filet social propice à une intégration douce et respectueuse de la diversité.

CHAPITRE II ALIMENTATION ET AGRICULTURE

Dans le présent chapitre, on peut dire que le Parti Vert du Québec rejoint assez bien les grandes lignes des ministères concernés, mais encore faudrait-il que les différents ministères se concertent davantage afin d’éviter les glissements trop importants dans le traitement des

différents dossiers concernant l’alimentation, la consommation, l’agriculture et la recherche et développement en matière de fertilisants et de pesticides. En conséquence, nous aborderons de trois aspects différents l’alimentation. D’abord la sécurité alimentaire, ensuite l’industrie alimentaire et finalement proposer certains choix alimentaires, autant au niveau personnel qu’au niveau sociétal.

De nombreuses choses pourraient être dites à propos de l’alimentation ; par exemple, « dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es ». De manière générale, on pourrait également dire que les aliments que nous consommons sont le carburant qui nous permet d’avancer dans la vie. Et que nous ne voulons pas nécessairement utiliser du carburant qui va endommager notre moteur !

A- Sécurité alimentaire

Dans le monde où nous vivons, la sécurité alimentaire devient une préoccupation constante. C’est devenu une véritable légende urbaine de dire que l’on ne sait pas ce que l’on mange, de se poser la question si tel ou tel aliment est bon pour la santé, s’il ne serait pas cancérigène ou rempli de pesticides. Il faut rassurer les gens sur les aliments qu’ils consomment, en minimisant les effets pervers sur l’industrie et les producteurs. Il est de la responsabilité du gouvernement de poser des balises claires dans l’étiquetage des aliments offerts aux consommateurs, et ce, dans les meilleurs délais, assez de temps ayant déjà été perdu.

Abordons d’abord le côté législatif de la chose. L’étiquetage des aliments doit devenir obligatoire et non pas seulement facultatif et au bon vouloir du marchand ou du producteur. Une bonne législation devra établir des codes d’étiquetage soulignant la présence de certains agents, soit de préservation, soit de coloration ou de défense de contamination ou de vermine. Les consommateurs pourraient ainsi facilement faire la relation entre un produit qui soit étiqueté (1A) qui soit le meilleur et sans ajout d’agents de quelque sorte, et un produit (4C) recevant des gènes modifiant sa nature, des pesticides dans sa production et un agent de conservation qui peuvent être dommageables pour la santé du consommateur. Plus les balises seront claires, plus le consommateur pourra faire un choix éclairé. Soulignons tout de go que peu de produits recevront l’appellation (1A) ou (4C) comme dans l’exemple ci-dessus. Les extrêmes ne se retrouvant déjà que très peu sur le marché présentement.

Certains pensent que trop de législations dans ce sens mettront un frein à la production agricole telle que nous la connaissons présentement. Au contraire ! Les producteurs ne demandent souvent pas mieux. Nombreux sont les producteurs aujourd’hui qui sont prêts à changer leurs manières de faire, mais s’ils ne sont plus concurrentiels avec nos différents voisins, la lutte sera effectivement inégale. Mais maintenant que nous avons une nouvelle administration chez nos voisins du Sud, certaines concordances entre les législations, du Québec, du Canada et des Etats-Unis sont maintenant possibles. De toute façon, c’est vers une plus grande ouverture que nous devons aborder les nouveaux défis qui nous attendent collectivement pour les prochaines décennies, autant il est vrai que nous vivons tous dorénavant dans un grand village global.

Les organismes génétiquement modifiés

Dans le dossier particulier des organismes génétiquement modifiés (OGM), il y a au moins une chose qu’il faut bien comprendre ; Ce n’est pas tant la modification des organismes qu’il

faut dénoncer que l’ignorance que l’on a du processus et de ces conséquences. Il y a aussi un certain point de vue éthique, philosophique à la question.

Car dans un premier temps, la première raison pour laquelle les adversaires de la production de produits génétiquement modifiés s’insurgent, c’est que nous ignorons complètement aujourd’hui les conséquences pour la santé de l’absorption de tels produits. Des études poussées sont déjà mises sur pied, mais prendront évidemment des décennies à donner des résultats. Ainsi, doit-on laisser une entière génération d’humains faire les frais d’une expérimentation imposée volontairement par des entreprises en mal de profits ? Une génération d’humains à qui on n’a jamais demandé la permission, l’autorisation de participer à une pareille expérience ! Le principe de précaution doit s’appliquer très sérieusement dans ce cas particulier, il y va d’une question de santé publique.

Les organismes génétiquement modifiés sont décriés de partout à travers le monde. Dans les grandes bananeraies de l’Amérique du Sud, dans les rizières de l’Asie du Sud-est, et bien sûr en Afrique et en Amérique. L’organisme Greenpeace tient, depuis plusieurs années maintenant, une campagne de sensibilisation auprès du public et des gouvernements, pour le bannissement des OGM, ou tout au moins une législation permettant un étiquetage qui permette à chacun de faire un choix éclairé.

B- Fertilisants, herbicides, pesticides, hormones de croissance

Lorsque l’on parle de sécurité alimentaire, il est évident que nous devons aborder le sujet selon l’angle des produits chimiques qui sont utilisés dans la production alimentaire.

La situation est terriblement problématique dans une majorité de régions du monde. Depuis des décennies, les agriculteurs du monde entier utilisent des fertilisants et autres produits chimiques dans la culture de leurs champs et/ou de leurs vergers. Ces ont donc les terrains eux-mêmes et les cours d’eau qui sont hypothéqués, et ce pour des années et des années. Et nous, bien sûr, nous mangeons ces produits sans vraiment penser aux conséquences catastrophiques que ces produits produisent sur notre santé. Il N’est donc pas du tout surprenant que les cancers soient le nouveau tueur ultime à travers le monde. Des personnes de plus en plus jeunes sont atteintes de cancer. Et c’est sans parler de l’asthme qui fait de plus en plus de victimes chez la population de moins de 20 ans.

Encore une fois, nous sommes pris un peu comme des rats de laboratoire lorsque vient le temps de parler de telle chose que les hormones de croissance dans la production ovine et bovines. Il en va de même lorsque l’on parle de fruits et légumes. Bien sûr, des tests sont faits périodiquement afin de s’assurer de la salubrité des aliments. Mais il y a une grande différence entre la salubrité d’un aliment et son absence de danger dans son absorption à long terme. En plus, à ce niveau de test à long terme, rien n’est réellement possible puisque des produits sans fertilisants, sans hormones de croissance sont trop difficilement accessibles pour pouvoir faire une étude approfondie sur une longue période.

Bien sûr, lorsque la chose est possible, il est préférable de consommer des produits certifiés biologiques. Encore qu’à l’occasion, certaines certifications sont un peu discutables. Mais on peut s’y fier règle générale. Mais à long terme, il faut songer à changer la manière de faire de l’industrie et y apporter des alternatives. Car il ne s’agit pas seulement de dire qu’une chose n’est pas bonne, ou parfaite, mais il faut apporter des éléments de remplacement. Ainsi, il existe une forme de gestion de la production de fruits et de légumes qui utilise des agents

naturels pour combattre les éléments nuisibles à la production de ces derniers. Par exemple, faire pousser, en rang alternatif, une plante qui éloigne les éléments nuisibles de la plante voisine. Ou introduire un insecte qui détruira l’autre insecte nuisible à cette pousse. Il va de soi que tout cela est bien beau sur papier, mais dans la réalité, c’est plus difficile à appliquer. Et en plus, du côté de l’industrie alimentaire, il y a les mentalités, les habitudes de faire, ce que l’on croit être les « bonnes vieilles méthodes » qui sont à changer.

De plus en plus, on sent bien que les choses changent ; de plus en plus de gens font la demande pour des produits bios, tentent d’éviter le sur-emballage au supermarché, redirigent leur consommation vers des aliments en vrac, etc. Plus la population fera des demandes dans ce sens, plus le marché calquera ses goûts et ses habitudes. Souhaitons-nous que le tout ne sera pas seulement une mode sans grand lendemain.

Les nanotechnologies

Les changements dans l’agro-alimentaire arrivent aussi rapidement que dans tous les autres domaines de la vie en société en ce début de XXIe siècle. Nous n’avons pas encore débattu sérieusement des Organismes Génétiquement Modifiés que nous voilà à l’aube d’une nouvelle révolution, celle des nanotechnologies, qui vont changer les propriétés des aliments que nous consommons présentement.

Effectivement, on sait déjà que parmi les propriétés de ces nano-aliments, certains ajouts pourront augmenter l’absorption d’une enzyme dans le foie, ou une autre pourra bloquer le passage du mauvais cholestérol. En effet, ces nano-aliments pourront absorber davantage d’eau, augmenter considérablement leur poids, etc. Les journaux et magazines spécialisés sur le sujet rapportent même qu’à ce niveau de l’infiniment petit, les lois physiques habituellement reconnues ne s’appliquent plus. Quant on parle de changements, les nanotechnologies sont un exemple éloquent de l’univers inconnu et mystérieux dans lequel nous avançons un peu plus chaque jour.

De toute évidence, on pourra découvrir les nombreuses propriétés de ces nouvelles technologies dans l’alimentation, mais de nouveau il faudra compter sur le principe de précaution. Dans les recherches que les entreprises spécialisées feront dans le domaine, il faudra que les gouvernements nationaux et supranationaux demandent à ces dernières de comprendre ce que ces nanotechnologies font dans l’organisme humain, bien sûr, mais également ce qu’elles ne font pas ou ne font plus. De tous temps, l’humanité a voulu améliorer son quotidien en inventant de nouvelles technologies, de nouveaux moyens de se rendre la vie plus facile. On n’a qu’à penser au feu ; lorsque l’homme des cavernes a découvert le feu, il s’est aperçu que le feu lui permettait de se chauffer, de faire cuire ses aliments, et d’éloigner les bêtes sauvages et les tribus hostiles. Mais mal utilisé, mal encadré, le feu pouvait également détruire son habitation et le tuer s’il respirait trop sa fumée. Il faut donc considérer les nouvelles technologies de la même manière ; connaître ses bienfaits par l’expérimentation, mais aussi en connaître ses limites et ses faiblesses.

C- Choix alimentaires

Comment ne pas paraphraser l’adage et dire « Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es ».

Dans les années 60 et 70, quiconque aurait tenu un discours près de celui que je vais tenir aujourd’hui se serait vu affubler du titre de granolas, de macrobiotiques ou quelque chose de cet acabit !

Cependant, avec les travaux du Dr. Béliveau en particulier et son livre de recettes, ce chercheur a fait la démonstration que les aliments que l’on mange ont un effet direct sur notre santé, et par extension sur nos maladies, et même que l’absorption de certains aliments au détriment de d’autres peuvent faire en sorte de rendre une maladie réversible. Et il y a là toute une question d’équilibre.

Évidemment, tous ne sont pas d’accord avec cette approche. En science, ce serait nouveau qu’une hypothèse soit acceptée d’emblée par tous. Et probablement à raison. Les travaux de Sigmund Freud ont été contestés, ceux de Charles Darwin le sont toujours, d’autres prétendent que l’homme n’a pas encore été sur la lune, le tout n’étant que des scènes tournées en studios !

Ceci dit, on ne peut fermer la porte à certaines évidences ; le tabagisme tue, les légumineuses sont plus facilement assimilables par l’organisme que la viande rouge. Ensuite, pour le reste, on doit se fier aux expertises et aux questionnements inévitables qu’elles soulèvent. Mais une chose est sûre, malgré que le Guide alimentaire canadien existe depuis de nombreuses années, encore une mince couche de la société réussit à s’alimenter correctement, selon les recommandations de ce guide. La prolifération des restaurants de style fast-food ne peut nous tromper, les québécois ne mangent pas très bien.

Ainsi, de plus en plus, tous les habitants de cette terre devront manger moins de viande et plus de produits de la terre. On sait tous que pour produire un kilo de viande, il faut bien des kilos de céréales et beaucoup d’eau potable. Ces deux denrées auront tendance à être fort précieuse dans un avenir pas très éloigné. D’après les études faites à ce sujet, la production de viande nécessite 60 fois plus d'eau et l'agriculture réclame 13 fois moins de ressources que l'élevage. Dans la perspective où la population mondiale va encore augmentée considérablement, surtout dans les pays émergents, dans les prochaines décennies, ce sont des chiffres qu’il faut absolument prendre en compte dans nos décisions personnelles d’alimentation. Comme dans toutes choses, il ne faut pas faire les choses toute d’un coup, mais plutôt y aller graduellement. Il faudra aussi changer nos manières de s’alimenter dans le futur.

Comme on le voit, encore beaucoup de choses restent à faire concernant l’alimentation en général et l’alimentation des Québécois en particulier. Et il est clair aussi que le Parti Vert du Québec veut se positionner comme le fer de lance de ce chantier énorme qui se profile à l’horizon ; la mise à niveau de l’assiette des Québécois.

AGRICULTURE

L’agriculture a fait un bond fulgurant dans les 50 dernières années! À une certaine époque, tout le monde était habitant. Aujourd’hui, c’est presque devenu folklorique de rencontrer un agriculteur. Et surtout, ce sont des gens qui se font regarder très souvent de haut par les citadins qui eux, vivent dans une société aseptisée, où les légumes poussent dans les comptoirs du supermarché du coin, où le lait vient dans un contenant de carton carré et où les œufs, tous identiques, apparaissent par miracle dans une boîte en carton de 12 alvéoles. Mais

silencieusement, l’agriculture prend un virage qui lui permettra de tous nous nourrir malgré notre ignorance de la réalité de l’agriculteur actuel.

Bien sûr, je veux parler des recherches actuelles en matière d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM). Car s’il y a un endroit où les applications scientifiques des recherches seront d’abord utilisées, c’est bien dans le domaine agro-alimentaire ! C’est d’ailleurs déjà le cas pour ce qui est des OGM.

D’abord, je veux revenir brièvement sur le cas des OGM. Règle générale, un peu partout à travers le monde, les organismes génétiques modifiés sont mis au ban de la société par tous les organismes environnementaux. Mais il est approprié d’apporter certaines précisions à tout cela.

D’abord, regardons quelles sont les demandes traditionnelles des groupes environnementaux. Ces groupes demandent à peu près tous que les OGM soient retirés du marché, et encouragent fortement les consommateurs à acheter des produits biologiques, donc produits avec des méthodes « traditionnelles ». Ce qui est tout à fait raisonnable et respectable, mais c’est une approche un peu simpliste et qui procède un peu de rejet du bébé avec l’eau du bain. Car de toute façon, qu’on le veuille ou non, les OGM font partie de notre monde et ne sont pas près de disparaître.

Regardons maintenant du côté des promoteurs de ces produits génétiquement modifiés. Une de leurs plus importantes prétentions est au niveau du rendement de ces nouvelles cultures. Qu’à l’hectare carré, le producteur y retrouvera une récolte plus abondante et en meilleure santé que selon les méthodes dite traditionnelles. Conséquence, on peut nourrir davantage de gens avec le même lopin de terre et évidemment, plus de revenus pour le producteur. Mais on oublie le plus important dans cette approche ; la méconnaissance des conséquences d’une telle consommation de produits.

Conséquemment, il ne faut pas nécessairement tout bannir, mais il faut y aller avec le principe de précaution. Car toute la question est là ! Il ne faudrait pas bouffer de ces produits car nous ne connaissons pas les conséquences sur la santé, à long terme, de la consommation de produits génétiquement modifiés. La consommation de certains produits pourraient être tout à fait inoffensifs, d’autres pourraient être hautement toxiques. Le réel problème, c’est que nul ne sait vraiment. Nous sommes, en fait, les rats de laboratoire de grandes entreprises comme Monsanto.

Mais le pire, c’est qu’il n’y a finalement aucune étude sur la chose. En effet, comment déterminer qui a mangé des carottes OGM, sur quelle période et en quelle quantité ? Qui a mangé du maïs OGM, sur quelle période et en quelle quantité ? Impossible de le dire. En fait, ce devrait être le mandat du gouvernement de voir à faire ce genre de recherche-là et ne pas attendre que la compagnie elle-même fasse son étude. Malgré que cette étude n’a pas encore été faite, j’en déduis déjà les résultats ! Disons simplement que les résultats risquent fort d’être biaisés.

Il est particulièrement regrettable que Santé Canada ne prend pas les devants afin de faire une étude sur la question. Il est compréhensible que cette étude sera dispendieuse, mais avons-nous vraiment les moyens de nous en passer ?

La protection du territoire

En agriculture, comme en foresterie, la protection du territoire est un enjeu fort important. Puisque je suis des Laurentides, une des choses qui me pose le plus problème, c’est l’étalement urbain et l’utilisation d’excellentes terres arables pour faire des développements domiciliaires. On n’a qu’à penser à la ville de Mirabel. On sait depuis toujours que les terres de Mirabel sont parmi les plus productives et qu’elles sont travaillées par des agriculteurs depuis des générations. (Pour celles qui n’ont pas été expropriées pour faire un aéroport, qu’on n’utilise même pas d’ailleurs!!!) On comprend un peu les municipalités qui veulent avoir davantage de revenus via le développement de leur municipalité par l’avènement de nouveaux citoyens de la ville. Un maire et son conseil municipal, on le sait, sont d’abord et avant tout des « rouleurs d’asphalte » ! Mais un gouvernement qui se respecte et qui défend les vrais intérêts de l’environnement doit voir un peu plus loin et suggérer aux municipalités, sinon obliger les municipalités, à ne pas ouvrir indéfiniment leurs terrains à du développement domiciliaire ou commercial. De toute façon, cet étalement urbain ne fait que compliquer davantage les déplacements entre la banlieue et la métropole.

Etre agriculteur au XXIe siècle au Québec

Il n’est plus aussi simple d’être agriculteur aujourd’hui. Et ce pour différentes raisons. Pour être concurrentiel, l’agriculteur doit se doter d’équipement de pointe, qui valent des centaines de milliers de dollars, et qui sont très dispendieux à louer si ses besoins sont moindres. Et les investissements que ces derniers font dans leur entreprise, ils ne sont rarement que véritablement rentable, puisque lors de la vente de la ferme, il est très difficile de vendre sa ferme à sa juste valeur. Même la succession à ses enfants est compliquée. Simplement parce que les enfants n’ont pas les centaines de milliers, les millions de dollars nécessaire pour faire l’achat de la ferme familiale.

De plus, il est de moins en moins rare d’entendre parler de suicide parmi les agriculteurs. Pour toutes sortes de raisons. La saison a été mauvaise. Bris important sur la machinerie. Solitude des jeunes agriculteurs qui ont des ennuis à se trouver une conjointe prête à partager la vie sur la ferme. Un travail 7 jours sur 7. Sans grande possibilité de vacances.

Dans ces conditions, dans ce contexte, il n’est pas surprenant de voir émerger des groupes comme l’Union Paysanne, qui prône une approche plus humaine à l’agriculture. Une approche plus près de la nature. Plus respectueuse des cycles naturels de la terre. À une agriculture plus naturelle, débarrassée de ses pesticides, de ses herbicides, d’hormones de croissance et d’antibiotiques.

Dans la tête de bien des citadins, on voit l’agriculteur comme un pauvre type, une personne un peu rustre, sans grande éducation. Alors qu’il faut être un moyen homme d’affaire pour faire de l’agriculture et en vivre. Il faut avoir reçu une bonne formation dans un institut comme le CEGEP de St-Hyacinthe, qui se spécialise dans les différentes facettes de la culture et de l’élevage. Ce que l’on oublie surtout trop souvent, c’est que sans eux, sans les éleveurs de porcs, sans les agriculteurs qui sèment le blé, le maïs, le soya, les fruits et les légumes que nous retrouvons si facilement chez notre marchand préféré, sans toutes ces personnes qui travaillent tous les jours pour produire des denrées alimentaires de grande qualité, nous n’aurions rien à manger !

CHAPITRE III L’ENVIRONNEMENT

Comme l’indique assez bien le nom de Parti vert du Québec, le point central de notre politique est effectivement l’environnement. Mais non pas l’environnement en silo, comme tous les gouvernements qui se sont succédés au Québec l’ont fait. L’environnement au centre de chacun des ministères, l’environnement comme point central de chacun des ministères.

Il est inadmissible que lorsqu’une décision est prise dans un ministère, que ce soit en transport, dans les ressources naturelles ou à la justice, qu’il n’y ait pas davantage de concertation parmi les divers intervenants au dossier. Que la main droite ne sache pas ce que la main gauche fait. Et finalement, pourquoi les décisions prises ne respectent pas davantage les principes de plus en plus reconnus de développement durable, afin d’éviter qu’une décision gouvernementale laisse une trop lourde empreinte environnementale sur la nature.

Certains parmi nous pensons même qu’il faudrait abolir le ministère de l’environnement et simplement s’assurer que l’environnement soit dans TOUS les ministères. Mais je crois que c’est mal connaître la nature humaine. Personnellement, je pense que le Ministère de l’environnement doit rester. Mais il faut lui donner davantage de pouvoirs, afin qu’il puisse faire appliquer efficacement les législations qui sont souvent déjà en vigueur. Un ministère de l’environnement « sans dents » est un ministère incapable de faire appliquer ses législations.

Avant d’aller plus loin, j’aimerais donner un exemple de dossier où le Ministère de l’environnement est complètement dépassé. C’est dans le dossier des sites d’enfouissement. Plusieurs sites d’enfouissement dans les dernières années se sont vus reconduire leur permis d’enfouissement, essentiellement à cause de l’absence de Plan B. Les promoteurs, qu’ils soient privés ou publics, ont le beau jeu, lorsqu’ils font la demande d’une prolongation de permis pour leur enfouissement de ne pas préparer la fermeture du site, trouvé de nouveaux sites d’enfouissement et toutes ces démarches. Ces derniers savent très bien qu’en jouant sur l’immobilisme, le gouvernement n’aura d’autre choix que de reconduire le permis d’enfouissement, parce que les promoteurs ne font rien pour trouver une alternative. Ils ne font rien pour remédier au problème de la création des méga-sites d’enfouissement. Ainsi, ils maximisent leurs recettes, et tant pis pour l’environnement ! Si collectivement, via nos gouvernements, nous ne pouvons défendre nos droits, où allons-nous !

A ce point-ci dans ma présentation, je pense qu’il est important de dire que la protection de l’environnement est devenue nécessaire à cause du développement des populations humaines. Inutile de dire que si nous n’étions qu’un million d’êtres humains sur terre, les problématiques d’émissions de CO2, les problématiques d’eaux usées, des sites d’enfouissement et des coupes à blanc et toutes les autres, n’auraient pas la même portée. Mais avec présentement plus de 6 milliards de bouches à nourrir et le perspective que nous soyons 10 milliards d’ici 40 ans, un resserrement des règles de coexistence entre humains et son environnement se doit d’être mis en place.

Mais il faut éviter de tomber dans des solutions trop radicales. De tendre vers un intégrisme environnemental. Par exemple, il y a un organisme qui prône la stérilisation d’une grande partie de la population mondiale. Sinon, le suicide de ses membres. Wo, les moteurs ! On ne va pas sauver l’espèce humaine en la détruisant. Je suis de ceux qui veulent sauver la planète, mais pas en faisant disparaître une espèce importante. La nôtre !

La démographie

Oui, la démographie est un problème important, que l’on oublie souvent de nommer lors de conversations sur l’environnement, mais c’est un problème qu’il faut soulevé si nous voulons le résoudre, mais aussi voir à limiter les dégâts.

Nous savons déjà un certain nombre de choses que les démographes prévoient pour les 40 à 50 prochaines années. D’abord, le nombre d’habitants de la planète devrait se stabiliser et plafonner autour de 9 à 10 milliards d’êtres humains. On peut aussi affirmé, (ce qui est beaucoup plus contesté par contre !) qu’il y aura encore de la nourriture pour tout le monde, mais qu’au rythme où vont les choses, il y aura encore une très grande proportion de cette nourriture qui sera mal distribuée. Certains auront à manger, d’autres n’auront rien, sans voir la possibilité de changer les choses, en plus ! De son côté, l’économie se sera déplacée beaucoup plus en Asie, en diminuant d’autant la force et l’influence des Etats-Unis et des pays de la zone Euro. Mais malheureusement en gardant dans un assouvissement extrême les pays d’Afrique subsaharienne. On n’a qu’à penser aux investissements de la Chine en Zambie ou ceux de la Corée du Sud à Madagascar.

De plus, afin de nourrir leur population respective, des pays comme la Chine et l’Inde investissent en Afrique car la demande en viande augmente rapidement. Ce qui demande évidemment beaucoup de territoire à cultiver, espace qui n’existe déjà plus en Chine et en Inde, particulièrement à cause de l’industrialisation et de l’urbanisation. Et c’est sans parler des problèmes d’alimentation en eau potable destinée à la production agricole. Les problèmes ne font que commencer !

De manière générale, il est questionnant que ce ne soit qu’un petit nombre de pays qui contrôle l’ « harmonie » internationale en fonction de l’intérêt financiers des pays les mieux nantis. C’est tout à fait inacceptable. Chaque personne humaine a droit au bonheur et dans l’état actuel des choses, dans cette Afrique abandonnée par tous, c’est devenu chose impossible. Nous devons remédier à cet état de chose.

Arrivés à ce niveau de développement auquel nous sommes collectivement parvenus, nous ne devons plus accepter que les pays d’Afrique soient seulement des états de deuxième zone, des pays où les Nations Unies ne lèvent pas le petit doigt, malgré des régimes militaires qui briment parfaitement les Droits de l’homme. Et ce, aussi longtemps que ce sont les multinationales américaines, chinoises, canadiennes ou européennes qui pillent les ressources naturelles de ces pays, rien ne sera fait concrètement. C’est comme s’il existait un cartel de pays développés qui font tout en leurs pouvoirs afin d’assujettir, comme aux beaux jours de la colonisation, des pays et des populations aux diktats des métropoles.

Rien ni personne d’autre que les Nations Unies peuvent règlementer les investissements dans les économies émergentes. On a bien vu en 2008 ce que les investisseurs ont réussi à faire à l’économie mondiale avec leurs spéculations, il faudra mettre un frein à ce que ces personnes, ces organisations peuvent faire dans des pays où les dirigeants sont prêts à faire bien des courbettes afin de sortir leurs populations de la famine et de la disette récurrentes.

Idéalement, il faudrait pouvoir convaincre des pays comme la Chine et l’Inde en particulier, de mieux contrôler l’augmentation de leur population. Tout le monde sait que des efforts sont faits présentement et qu’il y a aussi un certain problème éthique à demander à un couple en santé et qui désire avoir des enfants de n’en avoir qu’un seul ou de leur demander de subir un

avortement si l’échographie démontre que l’enfant à naître est une fille. Mais les besoins engendrés par un tel développement non contrôlé ont le potentiel de créer un problème gigantesque. Bien entendu, on ne peut juger le comportement de pays comme la Chine et l’Inde de vouloir nourrir leurs populations respectives. Mais il faudrait aussi travailler avec les dirigeants des pays pauvres qui acceptent de « louer » à long terme des parties importantes de leur territoire en échange d’argent. Eux aussi, à ma connaissance, ont des bouches à nourrir. Si encore ces arrangements créeraient des emplois pour la population locale, mais ce n’est même pas le cas ! Souvent la barrière linguistique étant trop importante dans la communication avec les travailleurs locaux.

Pour être efficace et faire œuvre utile, il faut créer un organisme des Nations Unies, relevant directement du Conseil de sécurité de l’ONU et de ses pays représentés, afin de forcer des élections démocratiques dans les pays d’Afrique qui ont des régimes militaires et s’assurer que ces élections se déroulent dans l’ordre et les principes reconnus de représentation. La « location » ou la vente de ces terres agricoles à des tiers pays étant souvent contractés par des gens peu scrupuleux. Les populations dans le besoin ne reçoivent que rarement leurs parts. Ces sommes restent souvent dans les coffres de l’armée et ne font que soutenir les régimes en place. De plus, il devrait y avoir un moratoire sur la vente d’armes à ces régimes militaires. D’un côté, les diplomates occidentaux disent que nous ne devons pas intervenir dans les politiques intérieures d’un pays, mais par la porte arrière, nous leur vendons des armes, avec l’argent que nous leur fournissons. C’est intellectuellement génocidaire !

La forêt

La forêt québécoise, on le sait, passe un mauvais quart d’heure. Le plus difficile est évidemment la perte d’emploi des travailleurs de ces régions déjà touchées sévèrement par la diminution des emplois et le chômage. L’entreprise privée est également touchée, évidemment, mais j’ai un peu plus de difficultés à m’émouvoir sur leur sort.

Comme vous l’aurez peut-être deviné, je ne suis pas du genre « tree hugger ». Mais l’ère du « coupe le plus possible pis fuck le reste » est terminé. Sans jeu de mots, il faut à tout prix éviter de couper la branche sur laquelle nous sommes assis. Il va de soi que pour construire des maisons, alimenter les moulins à papier, nous devons couper des arbres, mais s’il vous plaît, pourrait-on trouver un petit moyen de le faire décemment. Aussi longtemps que nous couperons davantage d’arbres que nos en replantons, nous allons dans la mauvaise direction. Nous pourrions aussi très bien laisser nos Voisins du sud surexploiter leurs ressources en bois d’œuvre. Nous aurons le beau jeu dans quelques années d’augmenter les prix conséquemment. Le marché du bois d’œuvre et de la foresterie est appelé à changer pas mal dans les prochaines années. Et malheureusement, comme c’est souvent le cas, ce sont les travailleuses et les travailleurs de ce secteur qui paieront les pots cassés. Mais il faut savoir prendre le virage des nouvelles réalités économiques de notre siècle. Soyons proactif et sachons tirer profit de ces changements !

L’effet de serre et Kyoto

À part quelques dinosaures qui ne veulent tout simplement pas écouter les scientifiques et qui sont dans le déni total, personne ne conteste que le climat partout à travers la planète est en train de changer. Le concert des nations s’est mis d’accord pour prendre des dispositions afin

de voir à atténuer les conséquences de la pollution atmosphérique à l’intérieur de leur pays respectifs. Pour se faire, les pays participants mettent sur pied des rencontres internationales et s’entendent sur un certain nombre de choses, entre autres, la diminution de l’émission des gaz à effets de serre.

Dans les quelques 20 dernières années, il y a eu le Sommet de Rio en 1992, le Sommet de Bali, mais le plus connu est le Sommet de Kyoto. À cette rencontre, les pays signataires se sont engagés à réduire, en un certain nombre d’années, à diminuer leur émission de gaz à effet de serre jusqu’au niveau de 1990. Malheureusement, honteusement, le Canada fait figure de cancre ! Au lieu de diminuer l’émission de gaz à effet de serre, le Canada n’a cessé d’en augmenter le niveau. Un gros merci aux politiques du gouvernement fédéral !

Comme c’est un dossier international, c’est évidemment le gouvernement fédéral qui est responsable de ce constat d’échec. Et c’est le Parti Vert du Canada qui se trouve à être l’alternative politique aux Conservateurs dans le dossier de la diminution des gaz à effet de serre. D’autant plus que le Parti Libéral du Canada a laissé tomber son dernier chef, Stéphane Dion justement parce que sa politique environnementale a été rejetée par son parti ! Et malheureusement pour le Bloc Québécois, les Québécoises et les Québécois finiront bien par se tanner d’être éternellement dans l’opposition.

L’eau potable

Voici probablement le sujet qui sera le plus chaud d’ici 30 à 40 ans ; l’eau potable. Il y a un certain aveuglement volontaire lorsqu’il est question de l’eau potable. On considère généralement, particulièrement au Québec et au Canada, que nos réserves d’eau potable sont pratiquement inépuisables ; grave erreur ! La réalité est que malgré que ce soit de l’eau douce dont nos rivières et nos lacs sont remplis, cette eau ne peut plus, depuis belle lurette, être bue sans traitement, sans filtration. Et les hommes auront de plus en plus soif.

Depuis quelques années maintenant, une grande question est posée ; doit-on profiter de l’occasion que nos voisins du sud, par exemple, ont besoin de plus en plus d’eau pour la consommation, pour construire des pipe-lines, ou simplement vendre de l’eau en vrac, afin de renflouer les coffres de l’état québécois ? La réponse est non !

Même si cette réponse peut sembler peu humaniste, ne pas vouloir partager avec son prochain. Mais l’intérêt pour les américains est aussi d’avoir une ressource en eau disponible à proximité. L’idée même de faire voyager de l’eau sur des milliers de kilomètres est contraire aux valeurs écologiques. Puisque les industriels américains aiment tellement forer, qu’ils mettent un peu de côté le forage de puits de pétrole et qu’ils forent des puits d’eau potable. Ce sera bientôt encore plus rentable ! Les résidus domestiques

Sans m’étendre longuement sur le sujet, je tiens à revenir brièvement sur le sujet des résidus domestiques. Un peu sans nous apercevoir, nous nous dirigeons vers un sérieux problème d’enfouissement au Québec. (Sans connaître aussi bien les détails des autres provinces et territoires, je ne doute pas que la problématique soit la même, possiblement à des degrés différents.) Car par exemple, dans la grande région de Montréal, il ne reste plus que quelques sites d’enfouissement disponibles, prêts à recevoir nos résidus, nos poubelles. Lorsque ceux-ci seront parvenus à leurs limites utiles, plus personne ne voudra avoir de sites d’enfouissement

sur leur territoire, la gestion plutôt irresponsable des gestionnaires de sites d’enfouissement ne comprenant pas que les méga-sites d’enfouissement qu’ils gèrent donnent de plus en plus mauvaise presse à cet exercice dont toutes les villes, depuis l’antiquité, se sont chargées de gérer. Car plus un centre d’enfouissement est grand, plus difficilement la nature pourra faire son travail. Lorsqu’il y a l’équivalent de 8 à 10 étages de déchets, la nature n’en finira pas de « digérer » toutes ces matières ! Surtout qu’après la fermeture d’un site, personne ne me fera croire que les risques de dégâts pour l’environnement ne seront pas décuplés.

Ceci dit, malgré que les municipalités ont encore beaucoup à faire afin d’améliorer leur gestion environnementale concernant les déchets domestiques, il est plus que nécessaire de commencer à faire pression sur l’industrie alimentaire. Alors que tout le monde est d’accord pour diminuer le suremballage, l’industrie ne semble pas vouloir changer sa façon de faire. Et encore, je comprends l’aspect marketing de l’emballage. Mais pourquoi attendent-ils que le législateur les contraigne à diminuer leurs emballages ? La clientèle n’en sera que plus rébarbative à prendre de nouvelles habitudes d’achats. Attendre davantage, c’est prolonger la résistance au changement.

CHAPITRE IV SANTÉ

Autant l’éducation est la pierre d’angle afin de relancer l’humanité pour le XXI e siècle, la santé est sans l’ombre d’un doute le sujet la plus chaud partout en Occident. Et c’est aussi le poste budgétaire le plus important du gouvernement québécois. Et comme la population ne cesse d’augmenter et en particulier la population de plus de 60 ans, le budget n’est pas près de se stabiliser ! Mais il n’y a pas seulement des problèmes de budget et de financement, il y a aussi des problématiques de services qui semblent, à ce moment-ci, insolubles, la société québécoise ayant des problèmes à trouver suffisamment d’infirmières, de médecins de famille, de spécialistes, etc.

L’aspect budgétaire

Mais commençons par le problème budgétaire. Comme il est hors de question de diminuer les services rendus à la population, où peut-on couper dans les dépenses ? Tout le monde s’entend pour dire que ce n’est sûrement pas sur le plancher que l’on peut couper, c’est donc dans les administrations et le trop lourd organigramme du gouvernement.

Comme je le souligne ailleurs dans cet ouvrage, il y a deux colonnes dans un bilan financier ; les revenus et les dépenses. Comme nous sommes un des territoires, au Québec, les plus taxés à travers le monde, évitons de parler d’augmentation du fardeau fiscal des québécoises et des québécois. Attardons nous plutôt aux coupures possibles.

En santé, prenant en considération le manque de personnel endémique, l’effort constant des employés qui font régulièrement des heurs supplémentaires obligatoires, il n’y a sûrement pas de coupures possibles de ce côté. Reste l’administratif. C’est donc là qu’il faudra faire des coupes, autant dans le personnel que dans les bonis, d’ailleurs parfois indécents, que les directeurs de services reçoivent.

Il y a bien au moins une chose que je veux relever ici ; à l’occasion, certains politiciens nous disent, pour légitimer l’octroi de bonus aux directeurs de services et autres haut-fonctionnaires du gouvernement, que dans le privé, ces gens recevraient plus d’argent, et c’est pour cela que ces bonus existent. Dites-moi en quoi il est si mal à propos de prendre un emploi à $100,000,

$150,000 ou $200,000 ? À ma connaissance, que ce soit dans le public ou dans le privé, on spécifie les différents tenants et aboutissants de l’emploi, les connaissances requises et les avantages sociaux et financiers. Et lorsqu’une personne accepte cet emploi, lui a-t-on mis un révolver sur la tempe pour l’accepter ? Est-ce que la sécurité d’emploi ne supplée pas à un salaire parfois, (j’insiste sur le parfois !) moindre qu’un travail semblable dans le secteur privé ?

Personnellement, je pense qu’une telle réflexion ne fait montre que d’une certaine malhonnêteté intellectuelle. Lorsqu’une personne accepte un poste, un emploi, c’est que cette dernière veut l’accepter. Sinon, elle chercherait un emploi ailleurs. Pour recevoir un meilleur salaire, si c’est la principale finalité pour elle. Mais ces personnes en décident autrement. Pourquoi ? Parce que ça fait leur affaire, voilà tout !

Et on fait aussi opportunément abstraction que dans le privé il y aussi des emplois semblables payés à moindre salaire. La grosse job n’est pas toujours aussi facile à décrocher que cela ! Il y a un grand nombre de facteurs qui font que ces emplois ne sont pas accessible pour telle ou telle personne ; son expérience au moment de l’affichage de l’emploi, le nombre de personnes aussi intéressées par l’emploi, sa disponibilité pour le début de l’emploi, etc.

Donc, trois choses ; diminution des postes dans l’administration des agences de santé régionales par attrition, coupures dans les bonus accordés au directeurs de services et regroupement de certaines agences régionales de la santé et des services sociaux.

L’aspect de l’offre de services

Pour ce qui est de l’offre de services, nous allons différencier le problème des temps d’attente à l’urgence et le problème des listes d’attente pour les chirurgies.

Lorsque l’on discute avec une infirmière attachée aux urgences, il n’est pas rare d’entendre que 75% des gens qui sont là à attendre pendant des heures ne devraient pas y être. Ils ne devraient pas y être mais s’ils veulent entrer dans le système de santé, c’est presque toujours par là qu’il faut passer. Donnons quelques exemples ;

1- Il est 2 heures du matin, un jeune enfant de 18 mois arrive dans les bras de sa mère en pleurant, en se frottant fortement les oreilles, avec une fièvre évidente. La mère veut voir le médecin afin de faire prendre des antibiotiques à son jeune enfant, qui semble bien avoir une otite. Elle sait qu’il n’y a pas de clinique ouverte la nuit, qu’elle doit avoir une ordonnance pour se procurer un antibiotique, et que si elle veut prendre un rendez-vous avec son médecin de famille, elle devra attendre de 4 à 6 semaines. Que fait-elle ? Elle se rend à l’urgence en sachant qu’elle devra attendre quelques heures, mais qu’à la fin, elle aura ce qu’elle est venue chercher.

2- Il est 3 heures de l’après-midi, un jeune homme de 16 ans arrive en claudiquant, en tentant de ne pas marcher sur sa jambe gauche. Il jouait au basket-ball à la polyvalente locale et sa cheville a tourné. Il sait que dans sa municipalité il n’y a pas de clinique externe avec un médecin, qu’il n’a pas de médecin de famille, qu’il devra subir un rayon X pour savoir s’il y a fracture. Que fait-il ? Il se rend à l’urgence, où il passera plusieurs heures, sa condition ne représentant que peu de danger immédiat, et il passera en radiologie à l’intérieur de 12 heures et qu’il sera fixé sur sa condition.

3- Il est 20 heures, une jeune femme enceinte, âgée de 24 ans, a une bien vilaine toux depuis 3 jours maintenant, n’a pas dormi la nuit dernière à cause justement de cette toux, elle a pris du sirop pour la toux depuis 2 jours et la situation ne fait qu’empirer. Elle sait que sa petite grippe de la semaine dernière devrait être passée déjà, que sa condition est assez préoccupante puisqu’elle est enceinte et donc que sa condition est dangereuse aussi pour son bébé, et que sa grippe a pu se transformer en pneumonie ou en bronchite. Ne sachant quoi faire, ne voulant pas attendre plus longtemps pour se faire soigner, ayant peur aussi pour son petit, elle se rend à l’urgence.

Dans les 3 cas présentés précédemment, plusieurs choses ressortent avec beaucoup d’acuité ; la première est sans doute que les alternatives pour voir un médecin ne sont pas là. Ou bien le temps pour avoir un rendez-vous avec son médecin de famille est trop long ou bien la personne n’a pas de médecin de famille du tout ! Ensuite, l’urgence est l’endroit le plus efficace pour entrer dans le système hospitalier. On est sûr des heures d’ouverture et d’y retrouver un médecin sur place. On pourra aussi y retrouver les outils pour faire les tests, tel que la radiologie. Ensuite, et c’est ici que mon exposé prend tout son sens, on se rend compte que ce n’est seulement que via les services, via les recommandations d’un médecin que l’on peut obtenir une ordonnance, un diagnostic, une prescription pour une radio. Quel goulot d’étranglement incroyable ! Pourquoi un pharmacien ne pourrait pas poser un diagnostic sur l’otite du jeune enfant et proposer un antibiotique ou un produit alternatif pour remédier à cette otite, pourquoi une infirmière ne pourrait pas faire la demande elle-même pour une radiographie du pied du jeune homme et finalement pourquoi une infirmière bachelière ne pourrait pas déceler aussi une bronchite dans le cas de la jeune future mère ?

Pourquoi ne pas revenir au principe qui avait créé les CLSC il y a une trentaine d’années et donner des services aux utilisateurs sans qu’ils aient à se rendre dans une urgence ? Parce que le Collège des médecins ne veut pas partager son POUVOIR ! Un pouvoir qui n’est jamais remis en cause et qui n’est jamais discuter. Et ce n’est sûrement pas en ayant un médecin comme Ministre de la santé et des services sociaux que cela va changer.

Les médecins ont en effet un monopole, le monopole de la guérison qui est tout à fait outrageant dans la réalité terrain d’aujourd’hui. Sans vouloir diminuer, minimiser le travail et les études de ces personnes, dans bien des cas, l’utilisateur a déjà une petite idée de son mal. Que ce soit par expérience personnelle, que ce soit par l’expérience de l’entourage, la pose d’un diagnostic est assez simple, et il ne doit souvent qu’être confirmer par un test ou un examen. Le service d’Info-santé est bon mais la nature humaine étant ce qu’elle est, les gens veulent se faire dire par une personne en chair et en os ce qui ne va pas. Pas par une infirmière au bout du fil.

Il est certain que le Collège des médecins a toujours défendu sa position en invoquant la sécurité du public, la plus longue formation académique des médecins, etc. Mais des gens d’expérience et des personnes qui ont à cœur la santé d’autrui, les médecins n’ont pas ce monopole-là non plus. Une infirmière bien formée et un pharmacien qui ne pensera pas seulement à vendre des médicaments, ça existe, et ces personnes devraient avoir aussi le droit de donner des services à la population, services que le public a le droit de recevoir.

Il va de soi que certaines balises devraient quand même être instituées afin d’éviter les dérapages. Il faut éviter que le système de santé devienne un « bar open », où tout le monde peut s’improviser professionnel de la santé. Restons éloigné du domaine privé et redonnons

au Centre Local de Services Communautaires (CLSC) leurs prérogatives de services, et nous ne nous en porterons que mieux !

Pour ce qui est des listes d’attentes, c’est plus difficile et plus complexe. Car, voici, en quelques mots, comment se posent le problème des listes d’attente pour les chirurgies. Dans toutes les chirurgies, il y a un code de fonctionnement, un « modus operandi » qui dicte les instruments à avoir sous la main, un code de procédure en cas de complications et le nombre de personnes requises pour cette opération.

En conséquence, on doit pouvoir compter sur un ou une anesthésiste, sur le chirurgien ou la chirurgienne et suffisamment d’infirmières ou d’infirmiers nécessaires au bon déroulement de l’opération. Sinon, retard, remise de l’opération et encore plus d’attente pour le patient. Ultimement, prolongement de la liste d’attente.

Il y a aussi le fait que les hôpitaux fonctionnent avec des budgets qu’ils doivent respectés. Un Centre de santé et de services sociaux (CSSS) ne peut faire de déficit. Alors, si le budget alloué aux opérations est atteint, on arrête de faire des opérations. Par contre, sachant que la demande pour des opérations de toutes sortes ne fera qu’augmenter au cours des prochaines années en fonction du vieillissement de la clientèle en particulier, les listes d’attente ne feront que s’allonger. Mais les risques auxquels s’exposent le système de santé en agissant de la sorte, c’est de dépasser les périodes d’attente raisonnables pour telle ou telle opération, donc provoquer l’aggravation de la situation du patient, potentiellement sa mort, développer une médecine de guerre, une médecine de brousse, où les chirurgiens et leurs équipes devront être constamment en urgence d’intervention, et immanquablement, un développement du privé en santé et une émigration des patients vers des pays, tel les Etats-Unis en particulier, où ils pourront recevoir les soins appropriés à leur condition.

En planification financière, il y a deux façons de régler une dépense inattendue et onéreuse ; dans le cas d’un particulier, ce pourrait être la réfection d’une toiture ou l’isolation de la maison en entier. Dans le cas des listes d’attente, on devrait songer à faire la même chose. Ou bien on attend pour faire cette dépense, avec la conviction que les choses ne feront que se dégrader, ou on prolonge dans le temps la dépense. Soit via un prêt, soit en ayant une entente, avec l’entrepreneur, avec les personnes qui font les réparations, qui règlent le problème des listes d’attente, pour les payer en paiements différés.

En en venant à une entente sur du surtemps de la sorte avec les employés des hôpitaux, le Ministère de la santé pourrait remettre les compteurs à zéro, éliminer les listes d’attente indues, et éviter l’arrivée du privé, qui de toute façon, viendrait chercher les mêmes équipes médicales pour performer ces opérations. Donc, le laisser-aller n’est pas une alternative !

CHAPITRE V TRANSPORT

Dans le domaine du transport, de nombreuses choses sont à faire. Surtout des manières de faire sont à changer. Autant dans le transport commercial que dans le transport de personnes. Nous ne pouvons plus voir l’avenir d’un point de vue écologique sans revoir nos habitudes de

vies, nos déplacements, nos manières de consommer des denrées alimentaires et des produits venus des quatre coins du monde. Il va de soi que certains choix de société seront difficiles à prendre, mais le succès d’une démarche de respect de l’environnement ne peut s’articuler autrement.

Le transport commercial

Dans le domaine du transport commercial, il est tout à fait utopique que nous puissions transformer sur un horizon de moins de 20 ans les habitudes des transporteurs, et nos habitudes de consommations qui les régentent, qui les transcendent. Mais c’est probablement une raison de plus de débuter à changer les mentalités dès maintenant. Ici aussi, il y a urgence en la demeure.

Un des principes qu’il faut instaurer à court et à moyen terme est le « cocktail de transport », ou « transport intermodal ». Présentement, les camions « 53 pieds » comme on les appelle, prennent leur marchandise directement du manufacturier jusqu’au distributeur. Et ce, que ce soit à 50 kilomètres ou à 5000 kilomètres. Il y a là matière à changement. Sur une courte distance de 50 kilomètres, le camionnage est probablement encore le meilleur moyen de locomotion pour faire la distribution de denrées alimentaires ou de marchandise. À terme, c’est sur le système de motorisation qu’il faudra travailler. Encore faudra-t-il que les constructeurs de camions offrent ces modèles éventuellement. Car tout comme pour les voitures individuelles, et ce probablement encore moins, aucune offre de locomotion alternative n’est offerte aux camionneurs et aux compagnies de camionnage.

Par contre, sur les longues distances, des manières de faire se doivent changer. L’utilisation du train en particulier se doit d’être privilégiée. Quand on pense au coût réel du déplacement de marchandise par camion sur une distance de 5000 kilomètres, (la détérioration des routes, utilisation plus grande de carburant fossile, danger sur la route par la conduite sans suffisamment de repos des camionneurs, etc.), le fret ferroviaire offre justement l’alternative qui répondrait aux défauts, aux faiblesses du camionnage ; utilisation des chemins de fer, utilisation proportionnelle moindre de carburant fossile découlant du grand nombre de wagons utilisés dans un seul train, meilleur gestion du personnel. Sans parler qu’il serait sage de voir à alimenter les motrices à une autre source d’énergie que le mazout ; l’électricité par exemple ! Changement assurément plus facile que pour le camionnage.

Et sans vouloir être trop redondant, nos denrées alimentaires doivent arrêter de faire des milliers de kilomètres pour arriver dans nos assiettes. Malgré le fait que nous vivions dans une ère extraordinaire pour cela, qu’il soit tout à fait facile de faire parvenir en quelques jours, parfois moins, des fruits et des légumes du sud des Etats-Unis ou d’Amérique du Sud, d’Europe ou d’Afrique, la trace écologique laissée par le transport nécessaire pour que ces légumes et ces fruits nous arrivent est scandaleuse. Au XVIIe siècle et jusqu’au XIXe siècle, où le transport se faisait essentiellement à voile, où le concept même de la pollution n’existait pas, faire venir en Europe des denrées alimentaires exotiques ne posaient pas vraiment de problème. À moins qu’il n’y ait pas de vent ! Mais après l’avènement des bateaux à vapeur, par la suite des « super-tankers », l’arrivée de l’automobile et le camionnage, la donne a changé. Considérablement !

Les premiers changements doivent être faits par les différents niveaux de gouvernements. Afin d’ouvrir le marché. Les déplacements pour les voitures et petits camions des voiries

municipales pourront être facilement changés pour des véhicules munis de moteurs électriques. Il en est de même pour la livraison de courrier du ministère des postes.

Le transport individuel

Depuis que l’homme a domestiqué le cheval, le transport individuel est devenu une chose normale, une chose qui va de soi. En fait, c’était un prolongement de ses propres jambes qu’ils utilisaient pour aller chercher ses denrées alimentaires, l’eau pour sa consommation et pour son confort. Et pour la guerre aussi, bien sûr ! C’est pour toutes ces raisons que les gens, comme moi et d’autres, qui veulent vendre l’idée aux hommes modernes de se déplacer à plusieurs dans ce qu’on appelle le transport en commun frappe un mur. Un mur d’autonomie. Un mur d’indépendance. Un mur de liberté.

D’autant plus que dans ce dernier siècle, siècle fantastique où on peut traverser un pays en moins d’une journée avec son automobile, où on peut traverser un océan en quelques heures avec son avion personnel, le transport individuel n’est pas près de disparaître. En fait, il ne disparaîtra jamais ! Et surtout, nous pouvons faire des voyages auxquels nos ancêtres n’auraient même pas songé ! Il vaut mieux, dans ce contexte, songer l’avenir du transport individuel pour le rendre le plus efficace d’un point de vue de consommation, et le plus écologique du point de vue de son impact sur l’environnement.

Devant un tel contrat à remplir, devant un tel projet de transformation de notre société axée sur la consommation, par où devons-nous commencé ? Établissons d’abord les faits;

a) Dans une vaste majorité des cas, nous sommes seuls dans notre voiture.b) Tous nos véhicules fonctionnent à l’essence ou au diesel.c) Toutes les entreprises fabricant des véhicules automobiles les construisent toutes

semblables.d) Nous nous déplaçons beaucoup.e) Nous avons presque tous notre véhicule personnel.

Établissons maintenant des pistes de solutions pour chacun des faits énoncés ;

aa) C’est bien ici que l’on frappe d’abord notre mur d’indépendance et d’autonomie ! Car nos déplacements pour se rendre au travail, par exemple, se font essentiellement toujours à la même heure, sur des horaires assez fixes. Et si nous habitons la banlieue, les travailleuses et travailleurs avec qui nous travaillons sont aussi nos voisins. Et nous avons cet entêtement à vouloir prendre seul notre voiture pour nous rendre au travail. Souvent sous des prétextes fallacieux ; « J’ai mes petites habitudes », « j’aime arriver plus tôt au travail pour prendre mon petit café», « j’aime prendre mon temps le matin! », « j’arrête au gymnase en revenant du travail ». Bref, tout concourt pour ne pas faire de covoiturage. Dans un cas comme celui-ci, c’est d’abord entre les deux oreilles que ça se passe. Ce n’est pourtant pas la peur de l’étranger, vous connaissez cette personne. C’est évidemment le refus de toute concession avec autrui. On dit de l’être humain qu’il est avant tout un être social. Je pense, moi, qu’au XXIe siècle, c’est devenu beaucoup moins vrai. Cet être pensant accepte beaucoup plus, choisit beaucoup plus de vivre seul et de se tenir à l’écart de ses semblables. Voila une conclusion plutôt triste sur nos semblables. Nous devrions au contraire venir à bout de ses barrières que nous nous posons nous-mêmes et d’aller au devant de notre voisin,

de notre compagnon de travail afin de partager du bon temps, des idées et des états d’âme avec celui-ci. Ça pourrait nous permettre de mieux nous comprendre !

bb) Constatation édifiante ! Malgré le fait que la voiture la plus rapide en 1899 ait été une voiture électrique, malgré que nous ayons des fusées à l’hydrogène liquide, malgré que nous ayons harnaché le pouvoir de l’atome, malgré que nous ayons découvert le pouvoir énergétique du soleil, toutes nos voitures personnelles fonctionnent au même carburant : le pétrole. Étrange état de fait ; aucune compagnie, aucun industriel dans le dernier siècle n’a voulu remettre en question le monopole de la voiture à moteur à explosion et/ou à combustion interne. Bien sûr, d’un point de vue général, ça s’explique bien. Les grands voituriers se sont toujours accoquiner avec les pouvoirs du pétrole afin de bien asseoir leurs pouvoirs. Mais surtout, pourquoi prendre des chances avec de nouveaux produits alors que ceux que nous commercialisons déjà font parfaitement l’affaire ? Mais tout cela fait en sorte qu’un siècle plus tard, nous avons toujours essentiellement la même pile que celle qu’Alessandro Volta a découvert en 1800 ! En fait, c’est l’arrivée des téléphones cellulaires qui aura le plus transformé les piles dans le 10-15 dernières années que durant les deux siècles précédents. Étrange retournement de situation ! Mais la réalité est là ; il faut développer l’automobile électrique, et surtout son accumulateur. La voiture électrique EST l’alternative !

cc) Ça ne prend pas un grand graphiste ou un grand industriel pour remarquer que les automobiles de tous les constructeurs se ressemblent toujours beaucoup d’une année à l’autre. Un véritable cartel industriel. Très rarement un constructeur sera original, aventureux, pour construire une voiture vraiment différente. Nous l’aurons cette voiture d’une nouvelle génération ; mais 20 ans plus tard que prévue. On dirait presque tous les constructeurs utilisent les données recueillies auprès du même « focus group ». Tel gadget est sorti la même année, le GPS par exemple. À quand un « focus group » qui acceptera de payer leur énergie quelques sous pour couvrir 100 kilomètres ? Ah oui, probablement que le dit « focus group » devrait au moins recevoir cette question !

dd) C’est un secret de polichinelle que nous nous déplaçons beaucoup en Occident. Ce n’est pas un hasard que les garanties des manufacturiers automobiles calculent 20,000 kilomètres par années comme un déplacement moyen. Moyenne qui est souvent dépassée, d’ailleurs. C’est donc entre 400 et 500 kilomètres par semaine que nous effectuons pour nos déplacements personnels. Le dépanneur est-il si loin de chez soi ? Travaillons-nous si loin de notre maison ? Il semble surtout que nous n’en manquons pas une pour prendre notre automobile ! Idéalement, il faudrait penser « multimodale ». C'est-à-dire prendre un moyen de transport adapté davantage au déplacement que nous avons à faire. Marcher quand c’est à 100-200 mètres, ou plus, prendre un vélo quand c’est à 1, 2 ou 3 kilomètres, et finalement l’automobile lorsque les distances sont plus grandes. Évidemment, dans notre beau pays, il y a au moins 4 mois dans l’année où l’automobile est pas mal obligatoire pour tous les déplacements. (Je suis moi-même assez frileux l’hiver !) Mais pendant les 8 autres mois, un léger effort ne peut vous faire que du bien. Et vous sera surpris du nombre de kilomètres que vous ferez en moins.

ee) Notre parc automobile est immense ! En 2007, on dénombrait pas moins de 5 millions de véhicules automobiles au Québec. En calculant qu’il y a les moins de 16 ans qui ne peuvent avoir d’auto et une certaine partie de la population incapable de

conduire, ça fait sûrement une moyenne très près d’un véhicule par personne ! Encore une fois, il est question ici de notre liberté personnelle, de notre autonomie, de notre envie de notre besoin d’avoir tout, tout de suite. Notre société nous vend des valeurs un peu discutables. Encore que je comprends bien que nos gouvernements n’investissent pas beaucoup dans les transports en commun, et on peut comprendre aussi pourquoi. Mais où est la solution ? L’œuf ou la poule ? Une personne seule, individuelle, va-t-elle abandonner son automobile pour prendre un transport en commun 1- qui n’existe pas et 2- quel moyen de pression cette dernière pourra-t-elle exercer pour que l’on fournisse à son quartier, à sa ville, à sa région un service de transport collectif ? NIL ! Et le gouvernement instituera-t-il des services d’autobus où personne ne l’utilisera ? Bien sûr que non. La solution ! Créer un incitatif ! Il faut offrir des services gratuits de transports collectifs pour une période de deux ans, afin de créer une clientèle, un achalandage, des habitudes, et voir ensuite à une certaine forme d’autofinancement.

CHAPITRE VI LES ÉNERGIES

Les ressources naturelles sont nombreuses sur terre. On peut les définir en deux catégories; 1- les ressources naturelles renouvelables et 2-les ressources naturelles fossiles. On se rend compte rapidement de la grande différence qui les distinguent : les premières sont et/ou peuvent être réutilisées à l’infini afin de combler nos besoins en énergies et en confort, et les seconds ne durent qu’un temps.

Brossons d’abord ensemble un état des lieux avec quelques faits historiques. On sait par exemple que le pétrole est utilisé depuis la nuit des temps. Les phéniciens et les anciens égyptiens l’utilisaient pour s’éclairer, et dans une moindre mesure pour la cuisson. (Les aliments ont dû prendre un drôle de goût, à l’époque !) Du côté du charbon, plus spécifiquement appeler la houille, c’est surtout dans les pays nordiques que son utilisation s’est répandue. Il pouvait être extrait et utiliser sur le champ. D’où son intérêt par ses utilisateurs.

On peut dire sans se tromper que le 19ième siècle aura été le siècle du charbon, le 20 ième siècle celui du pétrole; et de quoi sera fait le 21ième siècle? Il va sans dire que de nombreuses avenues s’offrent au monde. Bien sûr, déjà, l’hydrogène a été considéré depuis l’avènement de la bombe atomique. L’hydrogène et la fusion de l’atome ont semblé être la réponse à tous nos besoins. D’une grosseur minimum ayant la possibilité d’aller chercher un maximum de potentiel calorifique, énergétique. L’hydrogène semblait vraiment un matériau idéal pour le futur. Cependant, on a pu se rendre compte que cela ne faisait pas vraiment partie des énergies renouvelables. Car des résidus de la fission nucléaire, malgré le fait qu’il n’en reste que peu, il demeure que ces résidus peuvent rester dangereux pour l’être humain et son environnement pendant des milliers d’années. Il est donc de moins en moins populaire, chez les scientifiques et chez les gens qui recherchent des applications quotidiennes avec cette forme d’énergie, de considérer l’hydrogène et l’atome comme une source d’énergie propre, verte et sécuritaire.

Une des choses qu’il faudrait changer bientôt, sinon très bientôt, c’est l’implication que les différents gouvernements à travers le monde, la manière dont ils se comportent avec le développement des ressources énergétiques. Depuis toujours, les différents gouvernements se sont lavés les mains du développement des nouvelles énergies. Par exemple, au début du

20ième siècle, autour de 1900-1910-1920, alors qu’Henry Ford développait ses différents modèles qui ont transformé l’industrie automobile. Absolument aucun gouvernement n’a tenté quoi que ce soit pour que Ford travaille sur une forme d’énergie ou une autre. Bien sur à l’époque, les considérations n’étaient pas les mêmes. Aujourd’hui, comme l’indique certains sondages, plus que 80% des gens sont attentifs à la chose environnementale. Dès lors, il faut que les différents gouvernements soutiennent un développement énergétique qui fasse écho à l’inquiétude des citoyens. Dans l’état actuel de notre écosystème, il devient de plus en plus évident qu’on ne peut laisser le choix à l’entreprise privée et au marché en général, le choix de ce que les consommateurs pourront acheter dans l’avenir. Les gouvernements au nom des contribuables, des électeurs à travers le monde, devront davantage dicter à ceux qui construisent les technologies, ceux qui les développent, les modes d’énergie qui devront être utilisés. Il va sans dire que l’automobile est un exemple frappant des choix qui devront être faits dans l’avenir. Nous n’avons qu’à considérer les changements démographiques exponentiels qui transforment aujourd’hui notre monde pour comprendre que l’on ne peut émettre davantage de gaz à effet de serre émis directement par les automobiles personnelles qui, hélas, grandit sans cesse. Nous n’avons qu’à regarder les statistiques du Parc automobile Nord-Américain pour se rendre compte du degré important de remise en question de notre système de déplacement personnel pour qu’il soit changé. Et on ne parle même pas du parc automobile chinois et indien qui, sans l’ombre d’un doute, explosera d’ici quelques années à peine. Parlant de l’automobile à titre de mode de locomotion et de mode de transport personnel, il est important de souligner qu’au moment où l’on se parle, un large pan de notre économie mondiale est basé sur l’automobile et ses sous-produits. D’ailleurs, largement tributaire du pétrole et des matières plastiques. Ces changements d’économie doivent se faire dans une perspective à court et à moyen terme, mais il faut absolument que ces changements s’opèrent. Il y va de la survie de la race humaine sur cette terre. Et de plus, la présente crise économique rend plus facile l’acceptation par le grand public d’une remise en question de la forme d’économie selon laquelle la planification automobile et autres, se sont faites dans le dernier siècle.

Dans cet exposé, loin de moi de vouloir prendre position pour une énergie au profit d’une autre. De toute façon, je crois que ce serait une erreur. Car dans un avenir prévisible et rapproché, ce sera sans doute un cocktail d’énergies qui nous sera offert; l’éolien, l’énergie du soleil, l’hydrogène sous sa forme liquide, l’hydro-électricité et certaines énergies fossiles. En tant que législateur, en tant qu’administrateur du Québec, le Parti Vert du Québec et les politiciens actuels devront mettre en place des facilitateurs dans le développement d’énergies nouvelles et durables. Mais aussi des règles quant à l’utilisation accrue de ces nouvelles ressources énergétiques dans la vie quotidiennes des citoyens québécois. Dans les déplacements de tous les jours et dans le chauffage et la climatisation de nos habitations.

Le charbon

On peut dire sans ses tromper que le charbon est « l’homme à abattre ». Toutes le statistiques montrent effectivement que le charbon est de loin le matériau qui pollue le plus lorsqu’utilisé, mais sa consommation mondiale augmente d’années en années d’environ 2%. Comme on dit communément, « ça s’en va pas du bon bord ! ».

Et le charbon est utilisé exactement là où on ne le voudrait pas, c’est-à-dire pour produire de l’électricité. A fin de se déculpabiliser, on pourrait dire, on pourrait se faire croire que ce sont surtout les pays émergents qui utilisent le charbon ; malheureusement ce n’est pas le cas ! Les pays émergents comme la Chine et l’Inde, en particulier, ont augmenté leur consommation de

charbon dans les 15 dernières années de façon considérable, de 108% dans le cas de la Chine et de 105% dans le cas de l’Inde. Mais des pays comme les Etats-Unis, le Japon et l’Australie ont augmenté aussi substantiellement leur consommation de charbon entre 1990 et 2005, respectivement de 25%, 55% et 52% ! Il est tout à fait inadmissible que des pays industrialisés tel que ces derniers ne fassent pas plus pour changer leur approvisionnement en électricité de manière différente. Il y a même des gens pour considérer le charbon comme l’énergie du futur. Je me surprends encore à entendre des gens intelligents faire de telles déclarations. Au point de l’histoire où nous sommes collectivement rendus, il est irresponsable d’appliquer une simple politique de prix de revient et de maximisation des profits.

Le pétrole Le pétrole, comme l’électricité, n’est plus seulement une source d’énergie, c’est un service essentiel, c’est un mode de vie, c’est une politique en lui-même !

Tout est fait, en tout ou en partie, de pétrole. Car bien sûr, il y a celui que l’on met dans nos voitures, avec lequel on fait une certaine psychose collective d’ailleurs, recherchant à sauver un cent le litre lorsque son prix augmente, sans lequel nous ne pourrions plus aller travailler le matin, aller faire les courses la fin de semaine, avoir une vie telle qu’on la connaît aujourd’hui. Nous ne sommes plus que les sujets du Roi Pétrole. Il y a aussi tous les articles de tous les jours qui sont construits à partir du pétrole, tel les plastiques, les succédanés du caoutchouc et j’en passe.

Mais il y a le combo aussi ; l’électricité que l’on fait avec le pétrole. Encore une large partie de l’électricité produite aux Etats-Unis, pour ne nommer que ce pays, essentiellement parce qu’il est notre voisin du Sud, est produite par l’utilisation du pétrole. Et on continue allégrement à construire des centrales thermiques fonctionnant au pétrole et au charbon. Pourquoi changer les manières de faire quand ça va bien, quand c’est simple et économique ? Pas de recherche et développement à faire ?

Notre dépendance au pétrole est tellement importante que certaines sources soulignent qu’une baisse trop prononcée de la production de pétrole pourrait vouloir dire une chute de la population mondiale pour cause de famines, de récession et de guerre !

C’est donc dire que notre dépendance est lourde et profonde. Et comme toute dépendance, il faudra s’en débarrasser, d’une manière ou d’une autre. Puisque nous n’en avons que pour une quarantaine, une cinquantaine d’années de réserves de toute façon. Mais ça ne peut se faire du jour au lendemain, malgré que nous aimerions bien avoir une baguette magique. Tout comme le charbon, nous en sommes tellement dépendants en tant que société que dans le meilleur des cas, dans le contexte le plus optimiste qui soit, ça prendra une vingtaine d’années pour inverser la tendance de notre consommation et probablement 100 ans pour éliminer le pétrole et le charbon de notre consommation !

Le gaz naturel

Le gaz naturel est la troisième énergie fossile à être consommée à travers la planète, mais se rapprochant beaucoup du charbon. C’est le produit qui émet le moins de gaz à effet de serre, et les réserves mondiales sont plus importantes que le pétrole mais moins que le charbon. Une des raisons la plus importante qui fait que le gaz naturel ne prend pas davantage de place sur

le marché mondial, c’est son transport. Car pour ce faire, il doit être liquéfié dans un premier temps, et qu’il est par le fait même fort dangereux à manipuler.

On sait toute la controverse que la construction du port méthanier de Rabaska à Beaumont il y a quelques années et finalement le fait que les entrepreneurs ont mis de côté le projet, pas tant à cause du refus de la population par voie de référendum, mais bien parce que le marché du gaz naturel, au Québec et surtout dans les États de la Côte Est des Etats-Unis, semble vouloir fléchir, rendant l’exploitation d’un port méthanier moins intéressant d’un point de vue financier.

Tout comme les autres énergies fossiles, le gaz naturel est appelé à être remplacé d’ici quelques décennies; pourquoi ne pas commencer à investir ailleurs dès maintenant ?

Le solaire

Voici la vraie ressource de l’avenir ! Le très puissant, l’omniprésent soleil !

Cher lecteur, pardonnez-moi de m’emporter de la sorte, mais lorsqu’il est question de la ressource « soleil », je ne me sens plus de joie. Voilà une ressource inépuisable, complètement gratuite, sans résidus, complètement propre.

Bon, une fois cet emportement passé, regardons-y de plus près. Puisque rien n’est simple ici-bas, la transformation de notre approvisionnement en énergie électrique n’est pas encore pour demain. Essentiellement parce que la technologie est encore jeune, donc onéreuse, donc peu intéressante pour les investisseurs. Mais la recherche et développement devraient remédier à tous ça dans les prochaines années.

Car déjà en Californie, des centrales solaires importantes fournissent en électricité près de 300,000 habitants de Los Angeles. Mais il est plus facile d’avoir un excellent ensoleillement à proximité d’un désert qu’à Sept-Îles ! Mais il ne reste que des problèmes techniques à solutionner. Il ne s’agit plus que d’améliorer les cellules photovoltaïques et les réflecteurs solaires pour qu’ils fonctionnent aussi bien par beau temps que par temps peu ensoleillé.

Le gros avantage de l’énergie solaire, c’est qu’il fait jour à tous les jours. Alors qu’il ne vente pas à tous les jours nécessairement ! Et surtout, une fois l’infrastructure construite, il n’y a plus de dépense pour l’achat de combustible ; que pour le gardiennage et l’entretien. De plus, pas de résidus radioactifs, pas de fumée toxiques, pas de gaz à effet de serre.

Mais la recherche n’est pas gratuite. Peu d’industriels crient tellement au principe pour y investir de fortes sommes encore aujourd’hui. Heureusement, ça viendra sûrement. Et pour un bon coup de main opportun, il y a les gouvernements ; un gouvernement clairvoyant verra tout l’intérêt de soutenir la recherche et développement. Car c’est aussi une question de sécurité publique. Un gouvernement est aussi là pour prévoir l’imprévisible. Pour s’assurer que ses contribuables, ses payeurs de taxes, ses citoyens puissent compter sur un approvisionnement sûr en électricité. La création même d’Hydro-Québec est là pour en prouver la pertinence. Puisqu’au-delà des reproches que l’on peut faire à Hydro-Québec, (car il y en a et qui sont tout à fait pertinents !) Hydro-Québec est un organisme public qui existe pour nous assurer que l’on ne manquera d’électricité à aucun moment. Le Parti Vert du Québec verra à soutenir toutes les décisions qui seront prise par le gouvernement du Québec,

qu’il soit vert ou autre, afin d’encourager et de développer l’expertise du Québec en matière d’énergie solaire.

L’éolien

Voici la seconde meilleure source d’approvisionnement en énergie pour les générations futures. Sans avoir le potentiel de l’énergie solaire, l’éolien est une source fort importante d’énergie qui ne demande qu’à se développer. Encore une fois, tout comme le solaire, on parle ici d’une énergie propre, où une fois les infrastructures en place, il n’y a pas de dépenses pour la matière première. Son principal défaut étant dans la ressource « vent ».

Mais c’est également pour cette raison, par exemple au Québec, qu’il faut bien choisir l’emplacement des champs d’éoliennes que l’on installera. Bien sûr, il faudra installer ces éoliennes là où il y a du vent sur une base des plus régulière, mais éviter aussi à les installées dans des endroits de villégiatures et où les paysages naturels ne doivent pas être altéré par la vue de ces grands moulins à vent. C’est ainsi que l’on devrait interdire Hydro-Québec ou des entrepreneurs privés d’installer des éoliennes en Gaspésie le long du littoral et privilégier l’intérieur des terres. Toujours pour cette raison, le grand Nord québécois devrait être une terre de prédilection pour l’installation d’éoliennes. Essentiellement parce que le vent est très présent dans le nord québécois, à la fin de la forêt boréale, où les arbres sont très courts ou ne sont plus que des arbustes, où les lignes de transport d’électricité d’Hydro-Québec sont déjà en place et où le tourisme est à peu près inexistant aussi.

Mais tout comme le solaire, l’éolien devra être développé, autant du point de vue technologique que du point de vue financier. Mais il est important de soutenir son développement car l’énergie éolienne sera un moteur important de notre indépendance énergétique dans les années à venir.

L’hydro-électricité

Voici la pièce maîtresse d’Hydro-Québec depuis bientôt 50 ans, qui a même fait d’Hydro-Québec le détenteur d’une expertise mondiale dans le domaine. On n’a qu’à penser au complexe de la Manic, de la Baie-James ou de la rivière La Grande. Plus de 650 barrages hydroélectriques au Québec. Une puissance qui nous met à l’abri de bien des catastrophes et/ou des fluctuations des prix ou de la disponibilité des énergies fossiles.

Tout comme le soleil et le vent, l’eau est gratuite une fois la rivière harnachée. Par contre, ce qui n’est pas si écologique, ce sont les territoires qui sont inondés par les bassins nécessaires à la production de l’électricité dans les barrages. Sans parler des rivières qui peuvent être détournées et qui transforment littéralement la nature dans les régions touchées. Évidemment, de nombreuses études ont montrées différentes répercussions sur les milieux naturels ; la diminution ou la disparition de certains types de poissons, la production de produits toxiques comme le mercure et le méthylmercure, la migration des espèces animales, et plus importants encore l’apparition de maladies chez les autochtones exposés à des concentrations de métaux lourds nocifs pour la santé. Ce n’est sûrement pas un hasard si les États-Unis ne reconnaissent pas d’emblée l’hydroélectricité comme une énergie verte, ce qui freine la vente d’électricité d’Hydro-Québec à nos voisins du Sud. Par contre, comparé à leurs centrales au charbon ou au pétrole, ils font montre d’une évidente malhonnêteté intellectuelle.

Le nucléaire

Cette forme d’énergie est à mettre à part de toutes les autres. Parce que dans une catégorie à part. En effet, nous ne pouvons décemment pas la classer dans les énergies fossiles, même si la matière première est présente, car en petite quantités, et elle ne crée pas de gaz à effet de serre ou de pollution dans son sillage. Mais jetons-y un coup d’un peu plus près.

C’est effectivement grâce à de bien petites quantités de matières radioactives qu’une centrale nucléaire peut fonctionner. Mais le problème, c’est que ses résidus restent radioactifs durant des périodes très prolongés, plusieurs dizaines, plusieurs centaines de milliers d’années. Et surtout, ces résidus restent donc dangereux pour toute cette période. Leur entreposage pose de plus de plus de problèmes, personne ne voulant les avoir sur son territoire, et leur enfouissement n’étant pas une solution satisfaisante.

Dans son livre de 1978, La folie nucléaire1, Helen Caldicott fait déjà un constat catastrophique du dossier nucléaire à travers le monde, mais en particulier aux Etats-Unis. Malheureusement, la construction de centrale nucléaire a continué, la surveillance des sites d’entreposage coûte des fortunes, l’entretien des centrales et leur réfection sont astronomiques, mais on s’entête à en construire. Par ailleurs, le coût de revient d’un kilowatt-heure sera bientôt trop élevé par rapport avec la production d’un kilowatt-heure par l’éolien ou le solaire. Quand mettrons-nous un frein définitif à cette folie nucléaire ?

Et depuis le 11 septembre 2001, une centrale nucléaire peut devenir une cible de choix pour des terroristes internationaux. Tout simplement parce qu’avec un minimum de préparation, de préparatif, un ou deux kamikazes peuvent faire exploser une centrale nucléaire et faire de très nombreuses victimes dans les environs de la centrale. Ou cette centrale peut devenir la cible de vol afin de fabriquer ce que l’on appelle une « bombe sale ». 2 Pour ces raisons, le nucléaire n’est pas l’énergie que l’humanité recherche pour satisfaire ses besoins futurs.

Comprenons nous bien ; le système de production d’énergie que nous connaissons ne peut se transformer en un tour de main ! D’autant qu’une grande partie des producteurs d’électricité sont du domaine du privé. Les investisseurs dans le domaine ne vont pas arrêter de vouloir avoir de bons rendements seulement pour le bon plaisir de certains !(Dont je suis évidemment !) Nous en sommes toujours à faire fonctionner le tout selon le principe du meilleur investissement ! Et comme les rendements financiers du solaire et de l’éolien ne sont pas encore assez grands pour qu’une pléthore d’investisseurs y mettent des sommes importantes, on fait présentement du surplace avec nos principes de baisse de la production mondiale des gaz à effet de serre.

C’est donc une raison additionnelle pour laquelle les gouvernements des différents pays sur la terre soient sensibilisés, soient changés pour des gouvernements qui prennent réellement les choses en main. Sinon, on en sortira jamais. Surtout sachant qu’il reste environ pour 40-50 ans de ressources pétrolifères, pour 60 ans de gaz naturel, et pour…….150 ans de charbon ! Si les gens veulent être conséquents avec leurs convictions sur l’environnement, ils doivent commencer à voter pour le Parti Vert du Québec.

CHAPITRE VII JUSTICE SOCIALE

1 La folie nucléaire, une question de vie ou de mort, Helen Caldicott, Bantam Books, NY, 1978, 1980.2 http://fr.wikipedia.org/wiki/Bombe_radiologique

Malgré le fait que le sujet de la justice sociale ait été abordé dans notre premier chapitre sur les 6 grandes valeurs du Parti vert, il est important d’y revenir. La justice sociale est au cœur de la préoccupation de bien des gens et elle est aussi souvent galvaudée.

L’assurance-santé

Depuis plusieurs années, les tenants de l’introduction du privé dans le domaine de la santé ont de plus en plus une oreille attentive du côté du gouvernement québécois. Et surtout avec succès. On a pu s’en rendre compte en particulier dans le dossier du CHUM où le gouvernement ne veut pas démordre de construire ce méga-hôpital en ppp (Partenariat public-privé) Alors que l’on conseille de toutes parts, sinon à une certaine résistance, à une féroce opposition. Même le vérificateur général, Renaud Lachance, a insisté à trois reprises auprès du gouvernement pour l’avertir de tout le mal qu’il pensait d’une telle collaboration avec le privé dans la construction du CHUM. Mais bien plus grave, bien sûr, est cette possibilité de plus en plus réelle, d’avoir une médecine à deux vitesses, c'est-à-dire une pour les riches et une pour les pauvres.

Regardons un peu ce qui se passe ; notre population est vieillissante, donc elle a de plus en plus besoin de soins, de soins récurrents, ça coûte évidemment plus cher ; il y a un manque de main d’œuvre, aussi bien pour ce qui est des infirmières que des médecins de famille, ce qui crée un surcharge de travail et une fatigue chronique chez ces travailleurs et parfois même un abandon de la profession ; les urgences sont en crise régulièrement en crise, dépassant régulièrement le 100% du taux d’occupation, ce qui provoque le placement de patients dans les corridors, sur des civières, dans les couloirs ; les chirurgies ont une liste d’attente qui dépassent les normes de sécurité prescrites par la loi ; et surtout, le ministre ne parvient pas à faire quoi que ce soit pour améliorer les choses et ce, depuis la première élection du gouvernement Charest et conformément à sa promesse électorale en 2003 !

Mais les solutions semblent aussi, pourtant, être assez simples ! S’il manque d’infirmières, il faut en former davantage ; faire des campagnes de recrutement musclées qui font l’apologie d’une carrière dans le milieu de la santé auprès de la jeunesse québécoise. Faciliter l’arrivée de professionnels de la santé, venus de pays de l’OCDE, et les supporter dans l’acquisition de leurs papiers de citoyenneté et leurs permis de travail, si là est leurs volontés.

Les urgences sont débordées ; il faut les désengorgées ! Il y a principalement deux méthodes bien simples afin de désengorger les urgences ; ouvrir plus de lits de courte durée, et pour se faire en ouvrir qui sont de longue durée pour faire de la place pour les premiers, et s’assurer d’ouvrir des cliniques externes où on peut consulter un médecin rapidement, puisque présentement l’urgence est le seul endroit, en dehors des heures normales de bureau, pour voir un médecin. Ce qui crée un point d’étranglement dans le système, qui provoque de longues heures d’attente. Ce qui est d’ailleurs absolument incroyable, sachant très bien qu’une majorité de cas n’a pas un caractère d’urgence, d’urgence dans le sens des cas de traumatismes accidentels, de plaies ouvertes, d’arrêt cardiaque. D’où l’intérêt, rapide, important, primordial, de former des super infirmières et surtout, de leur donner de l’emploi ! D’ouvrir des cliniques externes, de redonner aux CLSC leur mission première. Donner l’opportunité aux gens de voir un médecin sans rendez-vous, rapidement, sans passer nécessairement par une urgence.

Pour les listes d’attente, ce n’est souvent que par manque de personnel que les chirurgies sont repoussées. Les chirurgiens n’opèrent souvent d’un ou deux jours par semaine, non par manque de disponibilité des salles d’opération, mais par manque d’infirmières pour encadrer l’opération elle-même ! Conséquemment, les chirurgiens en manque de travail, en manque de possibilités d’opérer des patients, bref la raison pour laquelle ils ont été formé, se tournent vers le privé !

Quant au vieillissement de la population, les solutions sont malheureusement peu nombreuses. Notre société québécoise a à faire face à cette pression fiscale importante pour les 40-50 prochaines années, avant que les nombreux boomers sortent du système. Par la suite, un meilleur équilibre devrait être possible. Mais d’ici là, si l’on veut garder le système dans l’état où il est, à garder les services aussi efficaces que possible, il faudra renflouer les goussets du gouvernement, et ce ne pourra être que via des augmentation de taxes et d’impôt. À un moment donné, il faut être réaliste, si on veut des services, il faut payer pour !

Tout ceci étant dit, il doit bien y avoir des raisons pour lesquelles rien n’est fait, que toute tentative de réformer le système n’arrive à rien. Croyez-le ou non, j’ai une petite idée là-dessus ! Il y a bien sûr le poids de la fonction publique au ministère de la santé qui est fort lourde. Et omnipotente ! Ces régies de la santé qui contrôlent plus de chose que l’on voudrait. Et finalement, le Collège des médecins. Par pur corporatisme, le Collège des médecins ne veut pas partager son pouvoir avec des infirmières à qui on donnerait les capacités de poser de gestes médicaux qui sont la prérogative exclusive des médecins depuis très longtemps.

Une chose reste tout de même claire. Les québécois ne doivent pas accepter de vivre avec un système de santé à deux vitesses. Le droit à la vie, le droit d’être soigné convenablement, dans le respect, se doit de demeurer le leitmotiv du gouvernement québécois. Et de s’assurer de ne pas créer deux classes de patients.

S’il y a des économies à faire dans le système de santé, il faudrait aussi penser à l’assurance-médicament. Des sommes énormes sont englouties dans ce système, système qui a aussi provoqué des dépassements de coût astronomiques depuis son instauration. Peut-être faudrait-il le revoir.

Le logement social

On en parle peu, le sujet semble être moins à la mode, mais la réalité des taudis et des loyers trop chers pour certaines personnes est encore une réalité avec laquelle beaucoup de gens doivent composés.

Bien sûr, et heureusement, les choses se sont améliorées au courant des 30 à 40 dernières années. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Par exemple, le FRAPRU1 continue de demander au gouvernement Charest 50,000 logements en 5 ans sous la forme de HLM, de coopératives d’habitation et de logements sans but lucratif. Malgré que l’on puisse comprendre que ces chiffres peuvent être matières à négociation, il reste tout de même beaucoup de gens qui, une fois leur loyer payé, ces derniers doivent parfois couper dans la nourriture pour arriver à la fin du mois.

L’éducation

1 Front d’action populaire en réaménagement urbain.

Ayant déjà abordé abondamment la question de l’éducation dans un autre chapitre, je ne m’étendrai pas indûment sur le sujet ici. Par contre, il y a aussi en éducation une question importante d’équité et de justice sociale.

Ainsi, le droit a l’éducation se doit d’être garder intact au Québec. Mais si le gouvernement québécois change les règles du jeu au niveau des frais de scolarité à l’Université, c’est « Mozart que l’on assassine » ! Bien sûr, les universités souffrent de sous-financement depuis plusieurs années. La qualité des cours en souffrent également. Mais est-ce en restreignant l’accession au cours universitaires que l’on va aider à former nos jeunes cerveaux ? J’en doute très fortement !

Lorsque l’on a 18 ou 20 ans, on a plein de choses en tête ; l’amour, l’argent, les voitures, la liberté, les amis, changer le monde ! C’est donc dire que dans beaucoup de cas, il faut aussi une certaine pression extérieure, venant de l’entourage, des amis, des parents, afin de se décider à poursuivre des études supérieures. Bientôt, selon le cours choisi, il faudra aussi accepter de s’endetter jusqu’à $100,000 dollars ! Disons que je ne parlerai que pour moi, mais à 20 ans, c’eut été un sérieux frein à poursuivre mes études que d’être confronté à l’éventualité de m’endetter d’une telle somme. Je veux bien qu’une personne recevant un cours valant $100,000 dollars fera sans doute un métier fort rémunérateur. Mais encore faudra-t-il qu’il ou elle décroche l’emploi recherché.

On dit depuis toujours que « qui s’éduque s’enrichit ». Je crois que c’est moins vrai qu’auparavant. On va plutôt décourager dans l’œuf la volonté d’un jeune de choisir une profession avec des dépenses d’études trop importantes, la possibilité d’échouer étant toujours présente et l’extrême difficulté de rembourser de tels prêts étudiants avec un salaire normal étant une épée de Damoclès fort lourde à supporter au-dessus de sa tête.

En acceptant d’augmenter aussi sensiblement le prix de certains cours spécialisés, le gouvernement Charest acceptera d’emblée que seulement les parents les plus en moyen puissent envoyer leurs enfants suivre ces cours. Et parce que, contrairement aux États-Unis par exemple, les entreprises ne supportent pas directement les étudiants, via des bourses d’études, dans certains secteurs.

Encore des cerveaux gaspillés !

L’UPA vs Union Paysanne

Lorsqu’on parle de justice sociale, on a l’habitude de considérer le droit d’association comme un des principaux droits dans une démocratie. J’ai donc voulu ici dénoncer l’injustice qui est faite aux agriculteurs québécois et à l’Union Paysanne.

Depuis bientôt 40 ans, l’UPA1 a le monopole dans le domaine de la syndication agricole. Et surtout, l’UPA est le seul interlocuteur lorsque le gouvernement du Québec veut s’adresser aux agriculteurs et c’est le seul groupe dont le point de vue est retenu. Ce qui est plutôt incroyable et contre-productif. C’est un peu comme si le gouvernement disait qu’il n’y avait qu’une seule façon de faire de l’agriculture au Québec, la bonne, celle défendue par les membres de l’UPA.

1 Union des Producteurs Agricoles

Un producteur agricole ne payant pas sa cotisation à l’UPA ne recevra pas son remboursement de taxes agricoles, situation décriée par le Barreau comme étant abusive et discriminatoire.1

Ce seul point de vue est extrêmement contraignant, car on vise directement le portefeuille des agriculteurs afin qu’ils rentrent dans le rang et assurer que l’UPA garde son monopole intact. Il est déjà difficile d’être agriculteur par les temps qui courent, si on coupe les rares avantages financiers et fiscaux de ces derniers, on ne laisse aucun choix à ceux qui voudraient faire les choses autrement. Et la chose est grave.

Ce qui le plus malheureux dans tout ce dossier, c’est que le gouvernement à créer à grands frais une commission qui a étudié l’agriculture au Québec, la Commission Pronovost, et qui s’est dépêcher à la tabletter.

De son côté, l’Union Paysanne prône des valeurs plus dignes et plus représentatives d’un mode de vie et d’agriculture alternatifs. Depuis presque 10 ans, l’Union Paysanne revendique le droit de faire dans la culture de denrées alimentaires sans OGM, une culture qui respecte davantage le cycle de la terre elle-même et finalement une agriculture à grandeur plus humaine. Et il en va de même pour l’élevage des animaux de consommation, bien entendu. L’Union Paysanne veut supporter les entrepreneurs qui décident de nourrir et d’élever leurs animaux selon des règles plus vertes, plus près de règles éthiques en fait de nourriture biologique, sans antibiotique et sans vaccin.

L’Union Paysanne ne demande au fond que peu de choses ; une reconnaissance d’existence et le droit d’association. Afin de pouvoir avoir les mêmes droits financiers et fiscaux que les membres de l’UPA. Afin de produire des denrées alimentaires qui sont en demande, mais qui doivent souvent venir de l’extérieur du Québec, parfois même du Canada afin de correspondre à la demande des consommateurs québécois. Est-ce trop demander de la part du gouvernement québécois ?

Il est clair que le Parti Vert du Québec va continuer de soutenir les groupes comme l’Union Paysanne et leurs revendications. Pour le droit de faire autrement !

L’éthique en politique

Depuis environ 25 ans maintenant, les sociétés québécoise et occidentale se donnent des règles en matière d’éthique de plus en plus importantes. Au niveau sociétal, on peut penser à l’installation et à l’obligation de porter sa ceinture de sécurité en voiture, les campagnes de prévention et la criminalisation de la conduite avec facultés affaiblies et les restrictions pour ce qui est de l’usage du tabac. Tout en reconnaissant le bienfait de ces politiques sociales au Québec, je vais me concentrer sur les changements au niveau politique.

Ainsi, en 1977, le premier gouvernement Lévesque mettait en force une nouvelle loi sur le financement des partis politiques, qui a fait révolution au Québec et au Canada, et qui fut suivi, beaucoup plus tard, par d’autres gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral. En gros, cette loi apportait des changements importants dans les mœurs électoraux au Québec ; la disparition des caisses obscures, l’instauration d’un plafond de contributions par année, par parti politique, et un financement populaire, c’est-à-dire, que les entreprises et les

1 www.unionpaysanne.com

groupes de pression, tel que les syndicats et les associations de toutes sortes ne pouvaient plus financer un parti politique. Venait avec cela l’enregistrement obligatoire des donateurs de plus de $100.

Cette loi amena tout un vent de changement sur le Québec. Une nouvelle ère venait de commencer. Mais qui ne dura qu’un temps, soit jusqu’à ce que l’on trouve les moyens de contourner la loi. C’est d’ailleurs ce qui ressort avec à tous les jours plus d’acuité dans les médias. Financement illégal, dépassement de financement, au fédéral, le Parti Conservateur du Canada qui s’est fait tiré l’oreille par le directeur des élections sur le principe du « in and out », etc. On se rend compte que la question est maintenant; qui transgressera la loi sans se faire prendre !

Depuis bien des années maintenant, on sait que le meilleur moyen pour qu’une entreprise fournisse des fonds à un parti politique sans se faire prendre, c’est de faire participer un plus grand nombre de personnes. Par exemple, un certain nombre de haut dirigeants d’une entreprises reçoivent une somme d’argent de la compagnie, qu’ils versent à un parti politique identifié, et reçoivent, pour leurs bons services, un reçu d’impôt en guise de dédommagement. Pas de danger de fuite, les personnes étant bien payées (par l’état et les contribuables), par ce reçu d’impôt, pour leur geste, et étant eux-mêmes complices, ne veulent pas retrouver leur nom et leur photo dans le journal, avec contraventions et accusations à la clé. Mais malheureusement, il n’y a pas beaucoup de manière de régler ce problème.

Car il est important que la population puisse continuer à participer financièrement à leur parti politique préféré. Que chaque personne ait la chance de soutenir ses convictions politiques, c’est tout à fait sain dans notre système démocratique. Ça démontre même une bonne santé, un support de la population sur les politiques d’un parti.

Certains proposent que l’état paie pour tout ; les élections, l’argent des dépenses électorales, (même si l’état en paie déjà 50%) les sommes d’argent que les partis politiques reçoivent mensuellement via le système de ristournes au prorata du nombre de votes obtenus aux dernières élections générales, TOUT ! Et on oblige tous les électeurs à aller voter, sous peine de recevoir une contravention, disons du prix d’un stationnement interdit, de $40 dollars. Pour 2 millions de québécois qui ne vont pas voter, ça fait 80 millions de dollars, ce qui couvre largement le manque à gagner des dépenses additionnelles engendrées. Mais ça ne règle pas le fait qu’une personne puisse supporter le parti politique de son choix. Devrait-on interdire le support populaire ? Je pense que non. Mais un cap de financement, un maximum de financement pourrait être institué.

Ou on diminue de manière draconienne le montant d’argent pouvant être versé annuellement à un parti politique, le faisant passer de $3,000 à $100 dollars, par exemple. Il serait du même coup beaucoup plus complexe de tricher. Tout aussi facile, mais pas dans les mêmes proportions. Car si une entreprise ou association veut verser illégalement $90,000 dollars à un parti politique, ça ne prendra plus seulement (sic) 30 personnes, mais bien 900 personnes. Plus du tout la même job !

Je pense dons que c’est vers cette tendance qu’il faut aller ; ne pas enlever la possibilité à un parti politique de lever lui-même des fonds, mais rendre la falsification plus complexe et moins intéressante ; Financer les partis politiques sur la base de leur réussites électorales et s’assurer qu’un maximum de personnes utilisent leurs droits de vote.

CHAPITRE VIII ÉCONOMIE ET CONSOMMATION

Économie : Du grec, oikonomia, administration de la maison.

ÉCONOMIE

L’économie est sans contredit le second sujet qui distingue les politiques du Parti Vert d’entre les autres partis traditionnels, le premier étant évidemment l’écologie, l’environnement.

C’est important surtout à cause du fait que l’on classe habituellement les partis politiques sur une ligne horizontale et entre droite et gauche pour connaître leur position sur l’économie et l’implication de l’état. Et c’est justement là que les Partis Verts se distinguent car nous ne sommes ni de droite ni de gauche. Pour le lecteur averti, ceci n’a rien de nouveau, c’est vraiment partout dans la littérature des partis verts à travers le monde. Mais pour le lecteur non initié, ça peut sembler fort questionnant.

Donnons d’abord une certaine définition de la droite et de la gauche, une définition économique.1 Il est de bon aloi de dire de la droite économique qu’elle est pour une gouvernance qui influence le plus faiblement la chose économique en laissant le plus de place possible à l’économie de marché. Le marché règle la chose économique et les gouvernements ne sont là que pour la chose sociale et une certaine réglementation. C’est aussi une approche que l’on appelle à l’occasion « libertaire ». Et a contrario, la gauche économique revendique le droit au gouvernement de régler l’économie, à la limite, à se substituer complètement au marché. On appelle aussi cette approche « le marché planifié » ou socialisme.

Malgré la simplicité de la présentation, cela me suffira pour faire la démonstration que je veux faire. En effet, tous les partis verts , comme le Parti Vert du Québec, s’inspire des deux régimes, toujours en s’adaptant aux différents besoins et aux différentes nécessités dans la prise de décision. Si, par exemple, on parle de la possibilité de forcer les géants de l’entreprise automobile de ne construire que des véhicules utilisant des ressources renouvelables comme carburant, on parlera d’économie planifiée. Si par contre, on parle de participer au capital-actions d’une compagnie, on parle de capitalisme. Il faut savoir bien doser les deux et rechercher un équilibre.

LA LUTTE AU DÉFICIT

Depuis quelques années déjà, on surnomme lucides ceux qui veulent faire la lutte au déficit et faire prendre au Québec un virage économique qui tiendra davantage compte des nouvelles réalités économiques et mondialisantes dans lesquelles nous vivons. A contrario, on surnomme les solidaires ceux qui veulent continuer à gérer un état déficitaire et ne pas remettre en question aucun des acquis du passé.

1Car il y a aussi la droite et la gauche sociale.

A mon avis, nous n’avons d’autre choix que de nous ranger du côté des lucides et voir à ce que l’économie du Québec devienne plus saine. Car il est tout à fait utopiste et dangereux de continuer à s’endetter, en tant que société, et à ne pas regarder comment les choses pourraient être changées, sans jeter le bébé avec l’eau du bain, bien entendu.

L’exemple parfait est le domaine de la santé. Les québécoises et québécois tiennent beaucoup à leur système de santé et c’est bien compréhensible, et c’est surtout bien ainsi. Par contre, les coûts, qui sont déjà pharaoniques, ne feront qu’augmenter dans les prochaines années. L’accroissement du nombre de personnes âgées de plus de 80 ans augmentant rapidement. Et très, trop rapidement ! En conséquence, il faut trouver, et bientôt, des manières facultatives de faire les choses. Et je tiens à rassurer le lecteur, je ne crois absolument pas que le secteur privé soit la solution à tout ceci !

Comme je l’ai souligné dans un autre chapitre, parce que les partis verts se positionnent comme des partis socialement progressistes et fiscalement responsables, la lutte au déficit se doit d’être, sinon une priorité, une sérieuse question de repositionnement. Comment, à titre d’administrateurs responsables, pouvons-nous sans sourciller, enfoncer le Québec, (et le Canada aussi, en passant !) dans une dette qui ne fait qu’enfler. Il faut au contraire déjà penser à ce que nous laissons à nos enfants, à ceux qui vont nous suivre, et qui devront, eux, faire face à ces difficultés. Le service de la dette au Québec gruge, bon an, mal an, près de 10% du budget total de la province. Ne pourrions-nous pas faire bien d’autres choses avec ces milliards qui nous fuient entre les doigts ?

Inutile de dire que des choix difficiles vont nous interpelés bientôt. Et malgré que je ne sois pas un crac de l’économie, je sais très bien qu’en comptabilité, il n’y a que deux colonnes ; les entrées d’argent et les sorties d’argent. Présentement bien sûr, tous les gouvernements à travers la planète investissent et investiront encore quelques années dans leur système économique respectif afin de soutenir l’économie. Ce qui est très bien. Mais au sortir de cette crise, tout comme le Comité Consultatif sur l’économie et les finances publiques le conseille, il faudra à la fois augmenter les revenus et baisser les dépenses des gouvernements. Car le pire est à venir, malheureusement.

Quoi que nous fassions, la seule façon de gérer les finances publiques est de faire en sorte que les dépenses augmentent au même rythme que les revenus qui les financent….1

Mais il est aussi vrai que dans une période de récession économique, il faut savoir couper les dépenses. Non pas au point de ne pas soutenir une relance économique (encore qu’il n’est pas prouvé hors de tout doute qu’un investissement gouvernemental massif dans l’économie soit une panacée pour répondre à une récession économique !) mais enfoncer toujours davantage notre société dans des déficits récurrents n’est absolument pas la meilleure des choses à faire, sachant les problèmes importants qui ne manqueront pas d’arriver dans les changements démographiques des prochaines décennies.

Une des choses à faire est de revoir le rôle de chacun dans le système de santé. Quand on regarde l’organigramme du ministère de la santé, on ne peut que se poser la question à savoir si nos impôts sont bien distribués.

1 Comité Consultatif sur l’économie et les finances publiques, Troisième fascicule, Mot du coprésident du comité consultatif sur l’économie et les finances publiques, Robert Gagné, février 2010, page IV.

Ceci dit, les grands principes étant énoncés, la vraie question se pose en termes clairs : Là où il faudra couper et là où il ne faudra pas couper. Au-delà des commentaires désobligeants sur les vaches sacrées, il faut sauvegarder l’éducation et la santé. Mais il faudra faire différemment. Oublier dans l’éducation l’acquisition des compétences et revenir à l’acquisition de connaissances. L’éducation, il faut plutôt y investir davantage ! Et trouver le moyen de ne plus laisser 20% de notre population sans aucun diplôme. Et revaloriser de nouveau les métiers professionnels, tel que l’électricité, la plomberie, la foresterie, la menuiserie et la soudure.

Et la santé, malgré le fait que ce soit le ministère qui va continuer à tirer la plus grande partie du budget provincial, c’est la première marche de la justice sociale.

Là où il faudra couper, entre autres, c’est dans la fonction publique, simplement par attrition, et/ou faire disparaître certaines instances gouvernementales. Ce pourrait être certaines régies dont nous pourrions nous passer ou peut-être même des commissions scolaires! Il faudra assurément couper dans les salaires des grands mandarins de la fonction publique. (On entend déjà certaines personnes criées que dans le privé, ces hauts fonctionnaires gagneraient beaucoup plus, je les invite donc à aller travailler dans le privé. Je ne crois pas que l’on force qui que ce soit à prendre ces postes au sein de notre fonction publique québécoise !) Sans parler des bonus qui sont versés à nos haut-dirigeants sans qu’il y ait nécessairement des rendements, des balises, d’objectifs qui y soient rattachées. Ici, par ailleurs, il est important de souligner que le principe de rendement ne doit pas être compris selon le rendement des placements financiers de la Caisse de dépôt et placements. Car on sait que c’est une des raisons qui a fait en sorte que nous avons eu autant de pertes en 2008-2009 dans le bas de laine des québécois. Mais bien dans le sens d’objectifs en matière de développement durable, d’environnement, d’achat local ou d’économie d’énergie, par exemple.

Consommation

Dans la consommation, nous retrouvons un des maux les plus importants du XXe siècle, et probablement du XXIe siècle aussi. Avec le fameux syndrome du « voisin gonflable », la facilité de se procurer du crédit via les compagnies émettrices de cartes de crédit et l’affluence de plus en plus grande de produits jetables après usage, la consommation a fait des ravages incroyables dans nos sociétés modernes, et ce, de différentes façons.

D’abord, notre société a créé des gens toujours plus dépendants de l’IMAGE qu’ils donnent dans leur communauté via les biens de consommation qu’ils se procurent; tenue vestimentaire griffée, automobile représentant son statut social, habitation dans un quartier représentant son compte en banque, etc. Et évidemment, dans cette logique, il est hors de question que le voisin ait une piscine plus grande que la nôtre, un barbecue plus gros, un écran de télévision de plus grande dimension. Nulle part et en aucun temps il est question du BESOIN réel ou légitime de posséder un article ou un produit. La vaste majorité des gens ont des réflexions très juvéniles; mon père ne pourrait plus se passer de sa télé plasma 60 pouces, ma mère est la meilleure quand vient le temps de magasiner des souliers et notre antenne satellite reçoit 500 canaux.

Évidemment, une fois ce constat fait, la chose la plus difficile et la plus importante reste à faire; faire prendre conscience au plus grand nombre de l’erreur qui est faite, et changer cette vision du monde. Encore une fois, l’éducation et le prise de conscience sont la clé afin d’atteindre ce but.

Et que dire et penser de l’asservissement que les compagnies émettrices de cartes de crédit créent chez les consommateurs. Le message qu’elles nous envoient est simple : « Si vous voulez quelque chose, achetez le maintenant avec notre carte de crédit; nous nous entendrons sur un mode de paiement qui sera le plus léger possible pour vous par la suite ». Dès lors, on nous fait miroiter toutes sortes de possibilités; aller passer une belle vacance avec votre famille au Mexique cet hiver; changer votre vieille voiture pour une neuve; faites l’envie de vos voisins avec une magnifique nouvelle piscine, devenez la coqueluche du voisinage grâce à votre futur complet de chez Moore, etc. Et elles ne mettent même pas dans le bas de la page de leur réclame si vous devez vous demander si vous avez les moyens d’y aller au Mexique, si vous avez vraiment besoin de changer de voiture parce que la vôtre n’a pas démarré ce matin par 30 degrés sous zéro, si vous avez envie de passer une bonne partie de vos temps libres durant l’été à nettoyer votre piscine ou si vous n’êtes pas plus confortable dans votre paire de jeans et votre t-shirt.

Nouvelles perspectives

Dans l’actuel sujet, les perspectives qui seront présentées ne sont pas si nouvelles que cela. Mais il s’agit simplement d’arrêter d’en parler et de passer à l’acte. Ces sont deux sujets qui sont tout de même encore un peu controversé, mais qu’il est important, en ce XXI e siècle, de ne plus considérer comme tabou : la prostitution et la marijuana.

Dans premier temps, tout le monde sera d’accord, il y a déjà bien longtemps que le gouvernement règlemente l’alcool et les jeux de hasard. Nous avons d’ailleurs au Québec un organisme qui s’appelle exactement comme ça : le Régie des alcools, des courses et des jeux. (RACJ)Et étrangement et par une ironie de l’histoire, après avoir combattu aussi férocement les mœurs à Montréal dans les années 50, contre les barbottes, le jeu et la prostitution, c’est le maire de Montréal Jean Drapeau qui a sorti sa loterie afin de financer l’Expo ’67 ! Mais évidemment aujourd’hui, c’est Loto-Québec qui possède le monopole des jeux de hasard au Québec. Du bingo au gratteux, des course de chevaux jusqu’à avoir une émission de télévision faisant l’apologie d’une poule aux œufs d’or ! C’est même devenu une des plus « grasses » vaches à lait du gouvernement du Québec.

Et l’alcool maintenant. Que dire de l’alcool. Les Américains en ont fait la prohibition, qui n’a réussi qu’à faire des millionnaires, légaux et illégaux, les premiers canadiens, les seconds américains ! Mais l’avantage, incontestable, c’est la qualité des produits. On ne devient plus aveugle en buvant du brandy ou du bourbon frelaté. Et les Québécois sont les plus grands consommateurs de vin en Amérique du Nord ! Pas nécessairement une lettre de noblesse, mais quand même !

L’alcool est un bon exemple du sujet que je veux présenter ensuite. Car depuis très longtemps, en particulier depuis la colonisation en Amérique française, nombre de catholiques, de journalistes et politiciens ont dénoncé l’ivrognerie de leurs concitoyens, des ravages que l’alcool faisait dans les couples, dans les familles, au travail. Et aujourd’hui, c’est la Société des Alcool du Québec (SAQ) qui supervise tout ce qu’il y a d’alcool sur le territoire québécois. La Société des Alcools du Québec applique les lois qui sont votées par le Législateur, qui lui légifère en lieu et place des citoyens. Le consensus total n’existe pas, mais grâce aux règles édictées par le Législateurs, il y a un fonctionnement fort acceptable.

Maintenant, parlons du cœur de notre sujet ; la prostitution et la marijuana. Commençons par la marijuana.

D’abord, ne jouons pas sur les mots ; la marijuana est une drogue. Et tout comme nombre de produits psychotropes, il change l’état de conscience du consommateur. Tout comme l’alcool, la cocaïne ou la morphine. À l’occasion, on l’a définit par les termes de drogue douce. Probablement et simplement parce que l’on la fume en cigarette, tout comme le tabac. Mais aujourd’hui, force est de constater que le niveau de toxicité de la marijuana a beaucoup augmenté, car les producteurs ont bien compris que le degré d’accoutumance est important pour augmenté et « fidéliser » la clientèle.

Mais présentement, nous agissons collectivement comme l’autruche qui se cache la tête dans le sable afin de ne pas voir le danger qui s’approche. La réalité, c’est qu’autant au Québec qu’au Canada, une forte proportion de la population consomme régulièrement du cannabis. Bien sûr, ce n’est pas parce qu’une importante partie de la population fait une chose qu’elle est nécessairement bonne, mais de ne pas le constater souligne un déni de la réalité. Ainsi, la légalisation de la marijuana aurait au moins deux points importants en sa faveur : s’assurer de la qualité et de la provenance du produit et surtout, à mon avis, un revenu important en taxes pour le gouvernement. Il est à ce moment-ci difficile de chiffrer les revenus potentiels, mais il est vraisemblable de penser qu’il est ici question de quelques centaines de millions de dollars, sinon d’une couple de milliards ! Pourquoi laisser tout cet argent au crime organisé, après tout…

Il va de soi qu’il y aura d’importantes levées de boucliers. Des groupes comme MADD, (Mothers Against Drunk Driving) et plus près de nous la très puriste Table québécoise pour la sécurité routière, vont y mettre de la pression. Essentiellement avec les mêmes discours avec lesquels ces groupes ont fait avancer leurs causes, soit la tempérance et la répression des gens qui causent des problèmes à cause de leurs consommations.

Bien sûr, certaines complications peuvent et viendront sans doute de notre voisin du Sud. En effet, les Américains font une lutte à la drogue depuis de nombreuses années et sont assez sévères sur les peines de prison imposées en cas d’être reconnu coupable de possession et/ou de trafic de drogues.

À l’instar de Benjamin Franklin

Comme on le sait tous, l’économie a des ramifications un peu partout dans nos vies. Et parfois à des endroits où on les attend le moins. Ainsi, j’aimerais partager avec vous le fruit d’une de mes réflexions qui pourrait donner un petit coup de fouet à nos économies, sans investissement et sans grands problèmes.

À la fin du dix-huitième siècle, Benjamin Franklin avait émis l’idée que l’on pourrait utiliser un consensus social, appelé de nos jours l’heure avancée, afin de maximiser les travaux de la ferme et le nombre d’heures d’ensoleillement quotidien sur une journée normale de travail. On sait par contre, que son idée ne sera appliquée que beaucoup plus tard, lors de la seconde guerre mondiale, et essentiellement dans le but de faire des économies d’éclairage et de chauffage. Cette idée est restée intéressante car elle existe toujours de nos jours.

C’est avec cette prémisse en tête que j’ai pensé que nous pourrions, entre états consentants, durant la période estivale et de grand tourisme à travers le monde, probablement entre le 24

juin et le premier septembre de chaque année, de s’entendre sur une avance de 2 heures au lieu d‘une, afin de stimuler l’économie, de gagner une heure additionnelles d’économie d’éclairage, et autres.

En quoi, me direz-vous, ce changement d’heure pourrait-il améliorer l’économie ? Voici des parties de réponse ; on sait, par exemple, que plusieurs personnes qui vont dans les parcs d’attraction, comme le Ronde à Montréal, quitte relativement tôt, pour éviter de conduire à la noirceur, parce que les enfants à l’approche de la nuit vont naturellement se sentir plus fatiguer. Ces personnes resteront possiblement, à un certain pourcentage, plus longtemps sur le site. Pour les personnes qui habitent le quartier, ou pas très loin, les visiteurs de proximité, en prenant une marche, ces personnes s’arrêteront pour prendre un repas ou une consommation. S’il fait jour jusqu’à 22h00-22h30, les chances sont excellentes pour que les gens apprécient plus longtemps leurs visites chez leur restaurateur préféré !

Chapitre IX Les relations internationales

Comme le Parti Vert est présent dans de très nombreux pays, il est donc normal que ce parti ait une approche un peu différente des relations internationales. En effet, à première vue, il semble difficile de concilier les intérêts du Canada et du Burundi, de la Chine et de la Colombie. Par contre, avec l’ouverture des marchés, l’instantanéité des communications, le fait que le monde est vraiment devenu un village global, les Partis Verts à travers le monde ont une sensibilité accrue à cet état de fait. Malgré que cela puisse sembler contradictoire, il faut tendre vers une plus grande confrérie entre les pays, en reconnaissant davantage les spécificités de chaque peuple, de chaque nation.

Aujourd’hui, on comprend aussi que si les Chinois se mettent à consommer comme les Occidentaux que nous sommes ont consommé dans les dernières décennies, toute la planète sera dans le trouble avant longtemps. Si d’ici dix ans, un chinois sur deux possède une automobile, il faudra comprendre qu’il y aura 600 millions de voitures. Et les habitants du continent indien ? Ai-je besoin de continuer ?

Au moment où j’écris ces lignes, la Conférence de Bali bat son plein. Le gouvernement canadien joue à un jeu dangereux. Il dit au pays présents à cette conférence ; si les plus gros émetteurs ne font pas d’effort, nous n’en ferons pas. Quelle idiotie ! La seule logique derrière tout cela, c’est l’immobilisme. Comment, du même coup, mettre de la pression sur ces plus grands émetteurs si personne ne fait rien ?

En tant que Canadiens, que Québécois, nous aimerions voir notre pays prendre les devants dans cette course vers un monde meilleur. Nous aimerions qu’il représente l’espoir de l’avenir. Que le Canada soit un précurseur dans la recherche de solutions pour atténuer l’émission de gaz à effet de serre. Nous sommes plutôt en train d’être mis au ban de la société. Plus personne ne peut vivre en vase clos. Mais comment se fait-il que les grands capitaux aient fait en sorte de garder l’Afrique, et de nombreux autres pays, dans une grande pauvreté. Sans être un crac de la finance, si les habitants d’un pays, d’un territoire ont davantage d’argent à dépenser, n’est-ce pas plus rentable ? N’est-il pas normal de créer de la richesse également dans ces pays en voie de développement ? Dans le même sens où au lendemain de la chute des tours jumelles, le président américain demandait à ses compatriotes de continuer

de consommer, il faut dans le futur faire en sorte que les habitants des pays pauvres, en voie de développement, de pouvoir consommer également. Du même coup, il faudrait faire en sorte qu’ils ne surconsomment pas comme les nord-américains le font, mais il serait normal qu’ils puissent, dans un avenir prévisible, se procurer les articles qui rendent la vie plus facile. Ça voudrait dire également que les grandes compagnies arrêtent d’utiliser les habitants de ces pays comme du « cheap labor ». Encore que paradoxalement, la délocalisation d’entreprises que nous vivons présentement en Occident vers des pays en voie de développement est peut-être la clé, à terme, de l’enrichissement de ses pays. Comme on dit, il faudra que ça aille plus mal avant d’aller mieux !

Pour le prochain siècle, un des plus grands défis que le Monde devra relever est la mise à niveau des pays en voie de développement.

Le règlement de conflits

En ce début de siècle, nous nous devons de voir les conflits entre peuples de façon différente que nous l’avons fait dans les derniers millénaires, et comme malheureusement nous l’avons fait encore une fois en Afghanistan et en Iraq dans les dernières années.

À ce chapitre, je pense que le président nouvellement élu Barack Obama est en train de nous montrer le chemin à suivre. Nous devons tendre la main à ces peuples qui, par la force, l’intimidation et les attentats suicides, font valoir leur mécontentement vers l’Occident qui refuse d’entendre leurs doléances. Car de toute évidence, et ça fait un moment que les spécialistes de la question le soulignent, l’OTAN ressortira de l’Afghanistan avec un problème plus grand sur les bras qu’en 2001. Il est maintenant venu le temps de négocier plutôt que de vouloir éliminer « physiquement » les talibans. Car aussi longtemps que l’Occident s’entêtera à vouloir éliminer les Talibans par la force, rien n’y fera. Ce n’est pas en tuant des pères, des frères que des fils et d’autres frères vont de taire. Au contraire, ils voudront se venger, entrainant le conflit dans une spirale sans fin. Je pense qu’il est tout à fait illusoire de penser que qui que ce soit puisse éliminer une partie d’un peuple, une idéologie par les armes. Il faut plutôt leur « vendre » d’autres idées. Leur montrer que la religion ne peut être un système de gouvernement stable et efficace. Et si l’Occident veut que l’Afghanistan se transforme, se réalise dans le concert des nations, il est impératif de voir à l’éducation de son peuple. Quand on pense que l’on demande à nos jeunes ici, d’aller plus loin que les 12 années d’enseignement obligatoire, ou presque, au Québec, dans notre société du savoir, comment peut-on accepter qu’une majorité de personnes, dans un pays donné, ne sache ni lire, ni écrire ?

Mais que doit-on négocier, au juste ? Évidemment, je n’apprendrai rien à personne, le problème est complexe. Une large proportion de la population est toujours analphabète, la religion y est encore omniprésente et très intégriste. L’Afghanistan représente le cinquième pays le plus pauvre de la planète. C’est assez difficile, dans ces conditions, de faire des avancées spectaculaires. Lorsque l’on parle de l’Autodétermination des peuples, on voudrait bien remettre les rênes de l’administration publique aux pouvoirs locaux, mais qui dit administration publique, dit fonctionnaires et bureaucratie, donc un minimum de formation. En plus, la corruption est extrêmement répandue, pour des raisons évidentes de pauvreté extrême.

A mon avis, l’ONU doit jouer un rôle beaucoup plus grand en Afghanistan. Une des premières choses à négocier est une meilleure répartition des millions de dollars que l’état

afghan reçoit annuellement. Il n’est pas normal que 80% de la ville de Kaboul n’ait toujours pas l’électricité et que presque tout le reste du pays soit en pénurie d’eau ! En effet, c’est littéralement des millions de dollars, pour ne pas dire des milliards, qui disparaissent sans laisser de trace. Pour donner une meilleure idée de la problématique, le Japon, à lui seul, versera en Afghanistan près de deux milliards de dollars dans les prochaines années. Ceci sans compter les sommes versées par d’autres pays contributeurs. Là-bas, la corruption n’est pas un problème, c’est une industrie !

Ensuite, la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, doit superviser la re-transformation de l’Afghanistan en grenier de l’Asie Centrale, au lieu de demeurer un narco-état ! Alors que l’Afghanistan a longtemps été exportateur de fruits et de légumes pour les pays limitrophes, depuis la guerre avec les Soviétiques, l’Afghanistan importe ses fruits et légumes !

Sujet plus sensible, la construction d’école et de programme d’éducation. Je souligne que c’est plus sensible parce que la religion y est très intégrée, et qui dit éducation là-bas, dit éducation religieuse. Il faudrait pouvoir enseigner aux jeunes afghans autre chose que le Coran. Un peu de mathématiques, de sciences pures et de sciences sociales, peut-être ! Encore que je n’aie rien contre le Coran lui-même. Au contraire, pour en avoir lu certains extraits, c’est un livre remplis de bons enseignements. Mais c’est ce qui n’y est pas écrit que je soupçonne d’être plus dangereux. C’est contre la façon dont on l’enseigne que j’en aie.

Je pense que si nous pouvions négocier ces points de vue en priorité, l’Afghanistan pourrait quitter, pour de bon, à l’intérieur d’une période de 20 ans, les bas fonds de l’économie mondiale !

L’Afghanistan

Pour quelles raison déjà, sommes-nous intervenus en Afghanistan ?

Bien sûr, on se souvient de l’attaque des Tours jumelles du World Trade Center. Et que l’on disait que ceux qui en sont responsable sont affiliés à un groupe extrémiste, Al-Qaida, et que des camps d’entrainement de ce groupe se trouvent en Afghanistan. En conséquence, les Etats-Unis d’Amérique ont décidé de s’en prendre à l’autorité des Talibans, au pouvoir à cette époque depuis 1992. Et conséquemment, dans la conscience collective des Américains, lorsqu’il y a faute, il faut qu’il y ait un coupable. Alors si on peut identifier un adversaire militairement faible, politiquement controversé avec un potentiel énorme en ressources naturelles, il n’y avait qu’un pas à faire que le président américain de l’époque n’a pas hésiter longtemps à faire.

Il est probablement approprié de souligner ici que l’Afghanistan est également reconnu pour avoir un énorme potentiel pour l’exploitation du gaz naturel et du pétrole. Raison pour laquelle les Etats-Unis supportaient auparavant les Talibans, dans la période pré-attaque du 11 septembre. Car à partir des années 1970, les Soviétiques avaient déjà fait un certain nombre de recherche sur le potentiel gazier et pétrolier du Nord de l’Afghanistan. Eux non plus n’y sont pas allés par hasard !

Les forces armées

Pour n’importe quel partisan du pacifisme comme je le suis, il est toujours ennuyeux de discuter des forces armées, des forces d’interventions, de militarisation des conflits. Par contre, on ne peut se fermer les yeux devant des situations où seule une intervention armée peut dénouer l’impasse.

Loin de moi l’idée de défendre le thème, « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Cette approche n’a fait que créer des conflits à travers les âges. Au mieux, ça crée des guerres froides et une escalade dans la production d’armements de toutes sortes qui ne mets qu’un peu plus en danger l’avenir et la sécurité même de toute l’humanité. L’après-guerre et les relations USA-URSS en sont le meilleur exemple.

Cependant, force est de constater qu’il y a encore de nos jours de états belliqueux. Des dirigeants de pays à qui on ne peut faire confiance. Des états dirigés par des régimes de terreur dont il faut pouvoir se défendre en cas d’attaque ou d’intimidation. Et c’est sans parler du terrorisme qui crée un état d’esprit malsain auprès de la population en général.

Il est donc important de garder une force armée bien équipée, prête à intervenir en cas de conflit et/ou de catastrophe naturelle. Mais il faut toujours songer à l’utiliser dans un esprit de conciliation, de protection et de paix.

Vers un gouvernement mondial

Au risque de me répéter, le monde change très rapidement. Depuis quelques années, l’accélération des ouvertures des marchés s’accentue. Bien sûr, il y a le Marché commun européen, mais nous avons vécu ici aussi le libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada. Le Canada, et en particulier le Québec, tente de négocier une entente de libre-échange avec l’Union Européenne. Et ce genre d’accord commercial se répète aussi du côté de l’Asie.

Bien sûr, le risque que les multinationales deviennent plus puissantes que les nations même, il y a un pas que je ne franchirai pas. De toute façon, ce n’est pas d’hier que les multinationales prennent une place considérable dans l’agenda des gouvernements de nos pays. Aussi bien les compagnies de pétrole que celle des fruits et légumes tiennent dans un certain asservissement certains gouvernements, qui ne veulent pas perdre leur « commanditaires », leur « patronage », leurs investissements ! Il est simplement plus à la mode de parler d’altermondialisation, de voir le monde de manière différente. Mais malheureusement, il y a un peu de pensée magique là-dedans. Ces multinationales ne voudront certainement pas soudainement prendre des décisions qui vont aller à l’encontre de leur rendement économique et de leur rentabilité. Ils ont leur Conseil d’administration, leurs investisseurs. Mais il faut probablement regarder à un autre niveau afin de pouvoir réglementer plus efficacement ces multinationales, leur imposer des modalités de fonctionnement basées sur le respect de l’être humain, de sa dignité et de son pouvoir d’achat. Un seul gouvernement pourrait accomplir ce travail digne d’Hercule ; un gouvernement mondial !

Bien sûr, nous en sommes encore loin. Mais en sommes-nous vraiment si loin ? Car n’oublions pas que dans chaque entente commerciale entre deux ou plusieurs pays, il y a toujours un certain bureau de la concurrence, tribunal commercial, peu importe le nom qu’on lui donne. Ce « niveau de gouvernance » est doté de pouvoirs spécifiques qui lui permettent de réprimander un pays qui dévie des règles identifiées dans la dite-entente commerciale, et de conseiller des rectificatifs. En conséquence, chaque partie a un ou des représentants qui

défendent le point de vue de son pays, de son administration. Il ne restera plus qu’à faire participer la population pour élire ces représentants et on est en voiture !!!

Bon, bon, ne nous emballons pas ! Nous sommes déjà à même de voir que l’Organisation des Nations Unies ne parvient pas souvent à soumettre un état récalcitrant, dans ses prises de position militaire ou de politique intérieure, comme les droits de l’homme.

Altermondialisation

Le Parti Vert du Québec rejoint beaucoup d’autres groupes qui prennent position contre la mondialisation comme on la connaît en ce début de vingt-et-unième siècle. Faisons d’abord une visite des lieux, afin de bien cerner la problématique, et d’y répondre correctement avec une vue d’ensemble.

Commençons d’abord par le mot « altermondialisation » lui-même. Ce mot est formé par deux mots, d’abord mondialisation, qui sera explicité un peu plus bas, et alter qui est un préfixe latin qui signifie autre, ou autrement. Donc, l’altermondialisation est un principe par lequel on voit la mondialisation d’une autre manière que celle plus communément répandue.

Mais au fond, qu’est-ce que la mondialisation ? Comme toujours, je vais « garder ça simple ! » Il y a plusieurs facettes à la mondialisation. On peut dire de la mondialisation qu’elle est la nouvelle façon de recevoir des nouvelles, de travailler, de voir et de faire l’économie, de faire des affaires. Et l’Organisation Mondiale du Commerce en est probablement le principal porte étendard.

Voici, officiellement, le rôle de l’OMC : « L'Organisation mondiale du commerce (OMC) est la seule organisation internationale qui s'occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Au cœur de l'Organisation se trouvent les Accords de l'OMC, négociés et signés par la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs parlements. Le but est d'aider les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs et les importateurs à mener leurs activités. » (www.wto.org/indexfr.htm)

Malheureusement, cette explication cache plusieurs controverses sur les résultats réels de cette organisation. D’abord, un des effets pervers de cette organisation et de ces traités est la délocalisation des emplois. C’est là où les travailleurs occidentaux perdent le plus d’emplois, et où on exploite d’autant plus les travailleurs des pays pauvres. Rapidement présenté, la délocalisation des entreprises, c’est le fait de prendre un produit X, ne plus le fabriqué dans les pays riches, où la main d’œuvre est plus chère, fermé l’usine ou le département, le déménagé dans un pays où les salaires sont plus bas, et faire un bénéfice beaucoup plus grand sur le même produit ou service. Et dans tout cela, les administrations, les gouvernements nationaux n’ont plus droit au chapitre. Il n’est plus de leur prérogative, de leur possibilité, d leur capacité, d’interdire cette délocalisation, d’interdire la vente de ce produit ou service sur son territoire pour des raisons de protection de ses emplois nationaux, ou de demander de meilleurs salaires pour ses emplois délocalisés. L’entreprise a tous les droits. Sans les devoirs.

Au fond, l’OMC est une organisation qui travaille à la libéralisation des marchés et à la disparition du protectionnisme, autant gouvernemental que syndical. Je trouve que, pour le moins, c’est un oubli important ! Bien sûr, ce sont les gouvernements de chaque pays membre qui votent sur des législations, sur les textes de l’OMC qui ouvrent les marchés entre les pays. Mais à partir du moment qu’il y a négociations entre pays, il y a de facto affaiblissement de la

souveraineté des pays membres. Et même dans ma vision mondialisante, dans notre vision mondialisante de gouvernement, il faut, au contraire, augmenter la souveraineté des états. Car présentement, seulement l’industrie laitière et l’élevage bovin ne font partie de négociation. Et ça ne peut pas être considéré comme un tare de défendre les intérêts de ces producteurs locaux, de ces industries locales. Par exemple, au Québec, un des fleurons de notre production de petits fruits, les bleuets, est lentement en train de disparaître. Pour des produits venus du Mexique ou d’Amérique centrale. Toute cette vision va à contre-courant des politiques vertes d’acheter des produits chez nos producteurs locaux afin de ne pas que ces mêmes produits traversent des continents complets pour atterrir sur notre table.

On peut également soulever le problème du bois d’œuvre. (Communément appelé le 2X4) On sait que les Etats-Unis ont mis un moratoire sur le bois d’œuvre québécois. Ce qui va à l’encontre des ententes de l’OMC. Alors, pour paraphraser Yvon Deschamps, « des ententes de même, quossa donne » ? Si un pays comme les Etats-Unis peuvent se permettre unilatéralement, sur certaines ententes de se retirer ou de ne pas respecter sa signature selon ses humeurs, la réalité démontre bien que tous les membres ne sont pas égaux et que l’application des ententes est assez aléatoire !

CHAPITRE X ÉDUCATION

L’éducation est au centre des préoccupations du Parti Vert. Dans l’organigramme du Parti Vert, outre le fait que nous soulignons l’interdépendance de toutes les sphères de la société, l’éducation est la pierre angulaire de l’évolution de notre civilisation. Et ce, autant dans les pays en voie de développement que dans nos sociétés occidentales, où le décrochage est de plus en plus un problème qui nous semble insoluble présentement, et où la main d’œuvre spécialisée est de plus en plus rare.

La politique de l’éducation

Il ne se trouve pas une semaine sans que l’on lise dans nos quotidiens que le secteur de l’éducation est en crise ; problème de discipline dans cette école-ci, enquête sur la drogue et la violence dans cette école-là, abandon de la profession par les enseignants, conditions de travail et salariales plus difficiles, les dossiers chauds s’empilent. Comment en sommes-nous arrivés là ?

D’abord, mettons une chose au point ; l’enseignement n’a jamais été un milieu de tout repos. Enseigner à des jeunes adolescents qui sont toujours sur le bord d’une révolution contre leurs parents, contre l’autorité et contre le monde entier à l’occasion, ça ne pourra jamais être très facile. J’ai justement une charmante citation que je veux absolument partagé avec vous :

"Notre jeunesse (...) est mal élevée. Elle se moque de l'autorité et n'a aucune espèce de respect pour les anciens. Nos enfants d'aujourd'hui (...) ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans une pièce. Ils répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler. Ils sont tout simplement mauvais."

Socrate (470-399 avant J.C.)

Le moins que l’on puisse dire c’est que « plus ça change, plus c’est pareil » ! C’est donc dire que les médias ont une certaine responsabilité dans le fait que l’on parle autant sur le ton du scandale de certains comportements dans les écoles. Je ne dis pas ici d’excuser ces

comportements ou de les ignorer, mais qu’il ne faut s’en surprendre qu’à moitié. Par contre, c’est dans ce siècle-ci que nous avons de plus en plus de difficultés à garder en poste nos enseignantes et nos enseignants.

Commençons d’abord par faire des constats simples ;

a) Il est plus facile à enseigner à un petit groupe qu’à un grand groupe, l’enseignement pouvant se faire plus facilement à l’individuel.

b) Il est plus facile d’enseigner à un groupe enrichi qu’à un groupe avec des troubles de comportements.

c) Plus un salaire sera élevé, plus la tâche sera plaisante à remplir. d) Plus une tâche sera valorisée, plus elle sera légère à remplir.

Après avoir énoncé ces « vérités de La Palice », il s’agit d’équilibrer le tout.

a) Au primaire, un groupe ne doit pas être trop grand, car l’enseignement se doit d’être le plus individualisé que possible. La limite des classes doit se situer à 24 élèves par classe.

b) Au secondaire, par contre, comme on y retrouve davantage de disparité de comportements, il faut pouvoir être plus flexible. Mais lorsque le nombre le permet, il serait bon d’avoir une deuxième personne adulte, soir enseignante ou simplement accompagnatrice, afin de mieux canaliser l’énergie des jeunes.

c) Pour ce qui des salaires, la coupe des salaires de 1982 du gouvernement Lévesque avait fait très mal aux enseignants. Il n’y a pas si longtemps que les salaires en dollars constants sont revenus au niveau d’avant 1982. Bien sûr qu’avec l’ancienneté, les gens qui étaient là à l’époque ont maintenant un salaire supérieur à leur salaire qu’ils avaient, mais les nouveaux professeurs sont encore à un niveau peu au-dessus de ceux qui étaient nouveaux en 1982 !

d) Au-delà du fait que les enseignants soient des professionnels, il est tout de même normal de se faire donner une tape dans le dos à l’occasion et la chose est d’une rareté inquiétante ! Là comme ailleurs, il est important de se sentir partie prenante d’une famille, d’une équipe, d’un groupe plus ou moins homogène de personnes qui se tiennent et qui conjuguent leur travail afin de faire réussir le plus grand nombre d’élèves possible.

Les connaissances

L’éducation, l’enseignement, l’acquisition de connaissance sont maintenant des incontournables dans ce monde où les techniques et la science n’arrêtent de faire des progrès à des vitesses folles et ce, dans toutes les sphères d’activités humaines. Nul ne peut encore vivre complètement coupé de connaissances minimales afin de fonctionner en société.

Une personne qui se présente pour ouvrir son premier compte de banque aura bien des difficultés à savoir quel genre de compte elle a besoin, de comprendre facilement les différences qui lui seront expliquées par l’employé de l’institution financière si cette personne ne sait pas ce qu’est un chèque, une carte de guichet automatique, un compte à intérêt quotidien, en plus de pouvoir définir combien de transactions mensuelles cette personne fera afin de fixer le taux mensuel de son compte !

L’éducation est la réponse aux changements qui surviennent jour après jour dans le domaine de l’emploi. Le marché du travail actuel est déjà rempli de travailleurs autonomes, qui travaillent souvent de chez eux, mais surtout qui ont des emplois où leurs connaissances sont particulièrement importantes dans l’accomplissement leurs tâches. Que ce soit pour la vente de publicités dans un journal ou dans un magazine, que ce soit pour la tenue de livres de petites ou moyennes entreprises ou la traduction d’articles ou de livre d’instructions, tous ces emplois, souvent assez rémunérateurs, sont remplis grâce à des connaissances importantes en marketing, en secrétariat, en comptabilité ou en connaissances des langues étrangères.

Les emplois purement manuels ayant tendance à disparaître, les gens qui ne se seront pas éduquer, qui ne se seront pas former à certains travaux, certaines techniques, certaines professions ne pourront tout simplement pas suivre la parade. Le bûcheron n’utilise plus seulement la hache pour couper des arbres mais bien une lourde débusqueuse qui coupe les arbres d’une manière dont nos ancêtres n’auraient jamais rêvé, mais dont l’utilisation demande une connaissance des systèmes hydrauliques et de l’utilisation de la machinerie elle-même.

De même, les ordinateurs et la robotique prenant de plus en plus de place dans nos usines, il est impératif que la personne qui travaille sur une telle machine connaisse le fonctionnement de son instrument de travail afin de régler lui-même et le plus efficacement possible sa machine.

Bien sûr, et heureusement, il y aura toujours de la place en plomberie et en électricité. Mais leur travail sera appelé à changer aussi. Il y aura de plus en plus de nouveau produits en plomberie, ceux qui feront l’économie d’eau pour la chasse d’eau, de nouveaux produits de robinetterie pour avoir plus ou moins de pression d’eau et différents jets d’eau, l’installation de bains tourbillons et autres spas. Pour ce qui est de l’électricité, il va de soi que nos électroménagers seront de plus en plus sophistiqués et demanderont possiblement des intensités de courant différentes, et comme nous sommes à l’aube d’une révolution de la domotique et de la robotique, il sera loin le temps ou les électriciens ne faisaient que changer des fils et poser des interrupteurs !

Je suis d’ailleurs de ceux qui pensent que l’on devrait davantage valoriser les emplois dit traditionnels, comme la menuiserie, la plomberie, la maçonnerie et l’électricité. Car ce sont des emplois où les orienteurs et spécialistes de l’éducation n’envoient plus beaucoup les jeunes alors qu’il y a pénurie dans ces différents emplois. Et les salaires sont pourtant très bons. Mais on préfère souvent s’entêter à vouloir leur faire terminer leur secondaire 5 général avant de les envoyer faire un « métier », comme on dit communément. Comme s’il était dégradant d’être maçon ou menuisier. Il faut au contraire rendre fier ces jeunes qui épousent ces métiers de la construction et qui assument la responsabilité de bâtir, au sens propre du terme, notre pays !

Le décrochage

Ayant côtoyé de près le monde de l’éducation dans les derniers mois, et ayant eu de nombreuses et intéressantes conversations avec des collègues professeurs au secondaire, le décrochage chez les jeunes est un problème important qui est particulièrement complexe et un

cas d’espèce pour chacun des étudiants qui arrête tôt ses études. Car on ne peut pas tirer un portrait précis du décrocheur-type. Certains décrochent à cause du climat familial particulièrement difficile, d’autres se désintéresseront de l’éducation parce qu’ils s’y emmerdent parce qu’ils ont l’impression qu’ils n’y apprennent rien, ou que ça ne va pas assez vite (ce qui défait le mythe que le décrocheur est forcément un cancre !) d’autres encore ne veulent tout simplement pas y mettre l’effort. Cette dernière raison étant fort répandue.

D’autres raisons pourraient facilement être ajoutées, comme les difficultés économiques ou des problèmes de comportements, mais le but ici n’est pas de faire une étude sociologique sur l’éducation mais de montrer l’importance de l’éducation dans notre société moderne et les pistes de solutions que nous devrions mettre en place.

L’éducation est la première priorité où le gouvernement du Québec devrait investir. Car rien ne coûte plus cher, au sens proche et au sens figuré, qu’un étudiant ou une étudiante qui ne termine aucun cours que ce soit et qui se retrouve sur le marché du travail, à 16, 17 ou 18 ans, sans avoir quoi que ce soit comme formation à offrir à un éventuel employeur. Les chances sont excellentes pour que cette personne se retrouve à court ou moyen terme sur le chômage ou l’aide sociale, ne trouvant que des emplois précaires et/ou sous-payés. Sans parler du sentiment profond d’échec récurrent qui contribue rapidement à ce que ces personnes ne se battent pas pour se tailler une place sur le marché du travail, et finalement à se retrouver, à long terme, sur l’aide sociale.

Il est certain que l’éducation aux adultes a fait de petits miracles dans les dernières années, ramenant de nombreux jeunes étudiants dans le giron des établissements d’enseignement. Mais il serait illusoire de penser qu’une fois qu’une personne a décroché, ce sera facile de les réintégrer dans une classe. Parfois, après avoir passé un test de classement, certains se retrouveront avec leur cours secondaire complet à faire ou à refaire, en français ou en mathématiques, par exemple. C’est suffisant pour que ces derniers laissent tomber, avant même de commencer.

D’un point de vue général, on dit depuis longtemps que le 21ième siècle sera celui du savoir. Il est donc inadmissible de laisser un nombre important de citoyens derrière, de les laisser dans l’ignorance et la précarité ad vitam aeternam. Ainsi, c’est en ayant à l’esprit que chaque personne a son histoire en éducation et que c’est le système d’éducation qui doit se plier davantage à sa clientèle, que des changements en éducation doivent être apportés. Par exemple, certains cours de formation professionnelle devraient pouvoir être suivis par des candidats et des candidates qui n’ont pas complété la formation habituelle. Et plutôt être accepté sur la base de l’âge, disons 21 ans, comme c’est le cas à l’université pour certains programme. Dussions-nous adapter le programme en y ajoutant des cours d’appoint et de mise à niveau.

LES PÉRIODES D’ÉTUDES

Dans la foulée de la réforme scolaire que nous vivons présentement, où nous demandons moins de travaux à la maison pour les étudiantes et étudiants, il est nécessaire de trouver un palliatif, une autre manière de faire, afin que ces derniers avancent dans leur apprentissage. Et il faut faire un certain retour à l’acquisition de connaissances. Il est impératif de proposer des périodes d’études pour nos enfants. Tout comme en alimentation, on s’intéresse au visible, soit au moment où l’on mange, mais très peu à la digestion. Ainsi, nous nous attardons aux

cours magistraux, à la présentation de la matière, mais trop peu à l’assimilation de cette matière. Et nous avons bien tort !

Il est très clair qu’un des principes premier en pédagogique est la répétition. Ainsi, si les professeurs, les enseignants apprennent des choses à nos enfants durant le jour et qu’ils n’ont pas l’occasion d’y travailler dans un autre cadre que le cours dit magistral, nous manquons une belle occasion de réellement donné la chance à nos enfants d’assimiler les connaissances qui leur sont données. Bie sûr, il y a toujours une période d’apprentissage durant les cours, mais il faut davantage de travail afin que les étudiantes et étudiants parviennent à avoir de meilleurs succès académiques, ce qui ne peut qu’améliorer leur intérêt envers le cours, et la matière elle-même.

LES ACTIVITÉS PARASCOLAIRES

Toujours sur le thème du décrochage, s’il y a bien une chose qui est à développer, c’est les activités parascolaires. Car revenons à la base quelques secondes ; si on pose la question à notre « clientèle », aux élèves, comment ils trouvent l’école, un grand nombre vous diront sans sourciller : « C’est plate » ! Ainsi, comment faire pour rendre la chose plus agréable pour les élèves ? Simplement créer de l’intérêt pour une meilleure participation à la vie étudiante.

Évidemment, cette assertion semble un peu simpliste. Mais la réalité est là ! Il faut créer un sentiment d’attachement à son école, créer des activités qui vont intéresser les étudiantes et étudiants afin que les cours deviennent un incontournable, un passage obligé pour accéder aux activités qui peuvent les intéresser davantage. Mais encore faut-il pouvoir créer ces activités ! Certaines activités peuvent être dispendieuses, d’autres sont très économiques. Mais une dépense sera toujours incontournable : la planification et l’organisation des activités.

Pour quelques instants, transportons-nous dans un avenir prévisible dans un établissement secondaire (car c’est quand même au secondaire que les étudiants décrochent !) pour voir comment pourrait se dérouler l’inscription des élèves aux différentes activités et sports offerts par l’institution.

Ainsi, au premier jour d’école au début du mois de septembre ou à la fin du mis d’août, la direction de la Polyvalente accueille les nouveaux et anciens élèves dans l’amphithéâtre de l’endroit. La direction explique aux jeunes la raison de leur présence dans l’Auditorium et passe un petit montage télévisuel qui fait la présentation exhaustive de toutes les activités disponibles et offertes. Puis vient le moment de l’inscription dans ces dernières. Il y a d’abord le Club d’échec, le Club d’astronomie, le Journal étudiant, la radio étudiante, le Club de tir à l’Arc, le groupe d’horticulture, le club canin, ensuite les différents sports scolaires, le basketball masculin et féminin, le handball masculin et féminin, le football, le soccer, le hockey, le baseball, l’haltérophilie, la gymnastique, etc.

Et tous ces sports et activités regroupés sous un même vocable, sous une même appellation, par exemple les Géants de St-André, ou les Titans de Pierre-Laporte. Afin que lorsque les jeunes parlent du Club d’astronomie ou du Club de baseball des Géants, ceux qui reçoivent l’information sachent de quelle institution il est question, et surtout que le jeune s’identifie vraiment à son école, à son institution d’enseignement. Ensuite, il ne s’agit que d’appliquer le principe que si l’étudiant ou l’étudiante veut continuer ses activités parascolaires, il faut que ce dernier, que cette dernière performe minimalement dans ses cours académiques.

Reproduire, en fin de compte, ce qui se passe un peu dans les programmes de sports-études au collégial ou à l’Université.

Incitatifs additionnels

Depuis quelques années maintenant, j’étudie différentes possibilités afin d’encourager les étudiants vers certaines professions ou certains métiers.

Car on sait déjà, via les études faites par Emploi-Québec, par exemple, que certaines professions et emplois sont disponibles et en demande à travers la province. Et au-delà de se que fait déjà le gouvernement en formation, il serait aussi important de faire participer les communautés et les entreprises dans des projets de formation de la main d’œuvre et du soutien aux études adaptés à chaque région, ou sous-région.

Afin d’illustrer davantage mon propos, je prendrai l’exemple de ma ville natale, Lachute.

Lachute étant la ville-centre de la Municipalité Régionale de Comté d’Argenteuil, on y retrouve un certain nombre d’emplois qui pourraient être visés par une intervention comme celle que je veux défendre. Par exemple, Lachute a un Centre hospitalier. Et qui dit Centre hospitalier dit pénurie d’infirmière et/ou de médecin de famille. Ce serait fort pertinent qu’une fondation ou un organisme qui œuvre dans le secteur de la santé mette sur pied un fonds qui soutiendrais, sous forme de bourses annuelles, la formation d’infirmières et/ou de médecins, ayant préalablement signés un contrat avec la fondation ou l’organisme concerné, afin que cet étudiant, cette étudiante revienne travailler dans la région à la fin de ses études. Une communauté le moindrement solidaire pourrait ainsi soutenir, avec l’aide d’organismes sociaux, tel les Optimistes ou les Richelieus, cet effort quinquennal afin de former des étudiants, identifiés dès le secondaire, pour combler les besoins en main d’œuvre de notre localité.

Dans le même esprit, une compagnie comme Cascades devrait être en position de mettre sur pied un programme de soutien financier pour de la formation collégiale, ou universitaire, selon les besoins de l’entreprise en techniciens ou en ingénieurs, pour que localement, ces étudiants ou ces étudiantes puissent avoir un débouché à la fin de leur études mais aussi que l’entreprise puisse former adéquatement ses futurs travailleurs selon un certain nombre de spécifications inhérentes à son entreprise.

Ces bourses d’études devraient pouvoir se multiplier un peu partout au Québec. Ce devrait être beaucoup plus évident pour les entreprises d’une région, mais ce devrait l’être tout autant pour une communauté qui veut combler des postes jugés prioritaires et veut diminuer le taux de décrochage pour ses étudiantes et étudiants.

L’éducation ne doit plus seulement être une obligation, un droit, elle doit devenir un outil d’expansion économique, un moyen d’émancipation personnelle et communautaire, d’innovations technologiques et de richesse collective.

CHAPITRE XI LA QUESTION NATIONALE

On naît de son pays comme de sa mère.

Au Québec, depuis quelques décennies déjà, on divise les Québécois en deux camps; souverainistes et fédéralistes. Mais il faut bien considérer une chose dans cette histoire, ce ne sont que deux nationalistes identitaires qui s’affrontent, l’un québécois, l’autre canadien. Il y a déjà des partis politiques qui défendent âprement ces deux positions. Le Parti Vert du Québec entend se distancer de cette dichotomie quelque peu stérile. Non pas que les partisans actuels et futurs de notre parti politique n’aient pas de positions sur la question, mais que nous considérons que c’est une question secondaire. Pas secondaire dans le sens de « moins importante » mais secondaire dans le sens où la souveraineté du Québec soulève de moins en moins d’enthousiasme dans la population. Tellement secondaire, en fait, que le parti politique au Québec qui fait la promotion de la souveraineté ne fait toujours que d’en parler, comme d’un rêve inaccessible, comme d’une question stratégique basée sur un « référendum gagnant », mais qui dans les gestes reste fort discret.

Depuis les quelques années que le Parti vert du Québec est réapparu dans le décor politique québécois, (le PVQ a disparu quelques années lors de la défection de Jean Ouimet, ancien chef du parti, qui a décidé de se joindre au Parti québécois en 1994, et a été remis sur pied avec Richard Savignac à sa tête en novembre 2001.) le mot d’ordre a été de dire que les membres du Parti Vert du Québec et ses sympathisants pourront voter selon leur conscience lors d’un éventuel, d’un possible référendum sur la question de la souveraineté du Québec. Dans le même esprit, je crois personnellement que les dirigeants de notre parti ne devraient pas prendre officiellement position dans le débat, durant une telle campagne référendaire, et voter seulement selon sa conscience, discrètement. Car dans tous les cas, la pollution, et les décisions pour en amoindrir les conséquences, ne connaissent pas de frontière. Que le Québec reste ou non dans la confédération canadienne, des ententes devront être faites entre les différents voisins que comptent le Québec, aussi bien à l’est, à l’ouest qu’au sud. (Probablement même au Nord !) Si une centrale nucléaire est endommagée en Ontario, les chances sont excellentes que le Québec soit touché, étant sous le vent de l’Ontario. La même chose lorsque nos voisins du sud produisent encore de l’électricité avec des énergies fossiles comme le charbon et le pétrole.

De toute façon, on sait que les Partis Verts à travers la planète militent pour une forme ou une autre de représentation supranationale de gouvernement. Non pas une représentation au sein d’un groupe ressemblant à l’Organisation Mondiale du Commerce, mais bien plus à une forme d’Union Européenne qui baliserait davantage les échanges commerciaux, donc qui laisserait un mot à dire aux gouvernements nationaux, mais aussi une meilleure répartition des richesses et des revenus, une forme de gouvernement assimilé à une Confédération. 1

À mon avis, une chose est particulièrement décevante, c’est la propension de certains à penser que la souveraineté du Québec règlera tous les problèmes du Québec. Que la souveraineté du Québec est une panacée qui mettra fin aux attentes interminables dans les urgences, aux périodes d’attentes pour une chirurgie, à la baisse de la natalité, et même à une crise économique ! Je n’ai jamais caché mes tendances souverainistes, car je crois que pour la protection de notre langue et de notre culture, en particulier, cette souveraineté serait un outil fort utile pour en assurer la pérennité. Mais ce n’est pas une baguette magique !

J’aimerais revenir brièvement sur la stratégie du référendum décidé en 1974 par le Parti Québécois et suggéré par Jacques Morin. Du moment où l’obligation de tenir un référendum

sur la souveraineté a été promulgué, deux choses sont survenues ; d’abord, l’élection d’un gouvernement souverainiste n’est plus suffisant pour faire la souveraineté du Québec et ; on fait la demande à une majorité de Québécois de prendre le parti de la souveraineté, sachant au départ qu’un bloc de 20% de la population dira non, et dira toujours non, s’identifiant avant tout comme canadien ! En conséquence, 62.5% des francophones doivent voté oui à un référendum, en acceptant le 50% plus 1 comme une majorité, ce que le gouvernement fédéral ne reconnaît même plus au Québec dans l’éventualité d’un référendum ! En passant, un gros merci à monsieur Stéphane Dion.

De l’accession à la souveraineté

Que l’on veuille ou non, vous pourrez en parler à vos représentants d’un quelconque parti souverainiste, que ce soit le Parti Québécois, Québec Solidaire ou le Parti de la république du Québec, il n’y a pas 50 moyens pour accéder à la souveraineté du Québec. Il y en a exactement 3 ; il y a bien sûr le recours aux armes, mais l’on sait ce qui est advenu du FLQ et je ne crois pas que les québécois accepteraient une telle prise de pouvoir de nos jours. Ni aujourd’hui, ni jamais de toute façon ! Il y a l’élection référendaire, soit une élection générale « ordinaire », avec à la clé la souveraineté du Québec si une majorité de candidat du Parti Québécois est élue. Et finalement, l’option privilégiée depuis 1980, le référendum.

Mais voilà le questionnement central qui vient ensuite ; il y a déjà eu deux référendums perdants, combien de référendums faudra-t-il tenir pour avoir une réponse affirmative ? Et advenant un troisième référendum perdant, est-ce que la voie du Parti Québécois serait encore crédible ? Et ne vaudrait-il pas mieux, en attendant que ce soit les canadiens qui nous mettent à la porte du Canada, de s’occuper des vraies affaires, tel que la santé, l’éducation et l’environnement ?

Je pense qu’en tant que peuple, on ne peut pas s’accrocher à des chimères, à un rêve éveillé d’un pays qu’une majorité de québécois refusent de se donner ? Il faut plutôt se relever les manches, bâtir une société francophone au nord de l’Amérique, qui nous ressemble et qui réponde à nos aspirations propres, et que l’on s’occupe des choses de l’administration publique et de ses problèmes urgents.

LE RAPATRIMENT DE NOS IMPÔTS

Dans le discours souverainiste, il est souvent question de rapatrier notre impôt afin que nous puissions décider nous-mêmes de l’endroit où nous voulons privilégier nos dépenses, nos investissements. Je suis d’accord avec cette approche, mais je tiens à rappeler aussi de la limite de cette assertion. Un gouvernement, quel qu’il soit, doit toujours manœuvrer avec son enveloppe budgétaire, à moins de naviguer toujours en déficit. (Ce qui est particulièrement dangereux d’ailleurs, contrairement à certains penseurs utopistes rassemblés dans un parti politique de gauche au Québec, qui pensent qu’un gouvernement n’a pas besoin de faire des surplus de temps à autre !) Par conséquent, si un gouvernement est plus serré au niveau de ses dépenses publiques, qu’il soit souverain ou non, il ne peut se payer que ce qu’il peut se payer.

Dans un ordre d’idée général, les gouvernements du Québec qui se sont succédés à la tête du gouvernement ont toujours défendu ce que l’on appelle communément « les demandes traditionnelles du Québec ». Même Jean Charest, depuis son élection à la tête du Parti Libéral du Québec, a changé sensiblement son approche de la politique. Il est beaucoup plus « nationaliste », beaucoup plus défenseur de la langue française, car il sait bien qu’il doit aussi

courtiser la clientèle « souverainiste molle » qui veulent protéger notre langue et notre culture mais qui ne se reconnaisse pas nécessairement chez les dirigeants péquistes, pour une raison ou pour une autre.

Mais que sont les demandes traditionnelles du Québec ? Pourquoi sont-elles traditionnelles ? Je pense qu’il est important d’en discuter ici car les partis politiques se drapent souvent dans ces « demandes traditionnelles du Québec » lorsqu’il est temps de tenir un discours racoleurs auprès de la clientèle nationaliste.

Dans le même esprit des choix financiers et fiscaux qu’un pays indépendant fait, ce gouvernement a le loisir de prioriser certains aspects des dépenses du gouvernement, ce qui pourrait ne pas être le cas d’un gouvernement supérieur faisant face à des priorités différentes. Mais un état indépendant se doit également d’avoir une représentation internationale, une diplomatie, et ce n’est pas gratuit non plus ! Car une chose est bien clair également, s’il y avait économie d’un côté, il y aurait aussi davantage de dépenses de l’autre et le taux d’imposition des Québécoises et Québécois ne baisserait pas pour autant.

ET SI LA CANADA FONCTIONNAIT…

Il y a de cela à peine quelques années, le Canada était identifié comme le meilleur pays au monde ! Bien sûr, plusieurs ont raillé Jean Chrétien quand il l’a lui-même exprimé (le plus meilleur pays au monde !) mais il faut bien se rendre compte tout de même que le Canada est déjà un endroit du monde où il fait très bon vivre. Nous n’avons pas de conflit armé sur notre territoire, les droits de l’Homme sont respectés, le filet social est particulièrement intéressant, considérant les avantages du système d’assurance emploi et d’assurance maladie. Bien sûr, il y a la taxation qui est plus élevé, par exemple, qu’aux États-Unis. Mais quand collectivement on veut avoir des services, tout a un prix. Oui, bien sûr, on ne paie pas lorsque l’on se rend à l’urgence, mais il est incontournable que cette visite a un prix, que nous acceptons tous ensemble de payer la facture.

La Canada est également un pays très inclusif, où nous recevons des centaines de nouveaux immigrants chaque année. Les instances gouvernementales, aussi bien municipales, provinciales que fédérales, ouvrent leurs portes aux différentes ethnies au sein de leur fonction publique. Les hommes et les femmes tendent à avoir des droits et des salaires égaux dans toutes les sphères de la société.

D’un point de vue plus global, il est évident que la tangente que prennent présentement les nations du monde est au regroupement. Il y a l’Union Européenne, l’ALÉNA, et depuis 1994 l’Organisation Mondiale du Commerce qui veulent uniformiser les échanges entre les pays, entre les nations, entre les différents marchés. Mais ces regroupements sont également surtout économiques. Pour avoir une meilleure emprise sur sa langue et sa culture , une nation peut sentir le besoin de faire sa souveraineté. Ce sera au peuple québécois de décider. Mais il ne semble pas que ce soit demain la veille !

Finalement, la conclusion qu’il faut tirer de tout cela, c’est que « ventre plein n’a pas d’oreille ». Les Québécoises et Québécois n’iront pas vers une souveraineté si les droits qu’ils ont soutirés du fédéral au cours des dernières décennies continuent à être respectés et/ou s’ils ne sont pas davantage mis au banc de la société canadienne, pour quelque raison que ce soit.

Le Parti Québécois s’est attaché un boulet aux pieds qui s’appelle un « référendum gagnant ». Avec une telle formule, les Canadiens peuvent dormir en paix. Il n’y aura pas de référendum sur la souveraineté au Québec avant belle lurette !

1 : Confédération, selon le dictionnaire Le Petit Larousse illustré 2007: Association d’états souverains qui ont délégué certaines compétences à des organes communs.

CHAPITRE XII Small is beautiful1

Cette petite expression contient toute une philosophie, tout un plan de match, tout un projet de société !

Depuis un siècle ou deux, les lois du marché ont essentiellement contrôlé l’offre et la demande, ainsi que la consommation. Tous autant que nous sommes avons voulu avoir un meilleur emploi, surtout plus rémunérateur, afin de se payer toujours plus de choses. Cette affirmation en soi n’a rien de très répréhensible à prime abord. Qui, en effet, une fois les besoins de base comblés, ne désire pas se payer un plus grand confort, des objets souvent utiles, parfois un peu moins, mais qui nous font toujours très plaisir de posséder ? Peu de gens, bien sûr! Mais regardons-y de plus près.

Si l’on aborde, pendant quelques minutes, le problème de l’autre bout de la lorgnette. On dit par exemple que les besoins fondamentaux sont un abri, (soit un logement, soit une maison) avoir de quoi se nourrir, se vêtir et se meubler (les besoins mobiliers) et finalement la sécurité. (soit notre sécurité en tant que société avec une force policière et militaire, et notre sécurité personnelle, qui consiste au maintien de notre santé corporelle). Une première chose nous saute d’abord aux yeux ; la société moderne, tout au moins dans les pays occidentaux mais surtout au Québec, voit à plusieurs de ces besoins fondamentaux.

On pense d’abord à la sécurité, où nous avons une force policière bien organisée et impartiale, où notre force militaire nous protège contre des catastrophes naturelles et ultimement contre des adversaires mal intentionnés. Vient ensuite notre sécurité corporelle, où le Québec possède, tout au moins pour l’instant, un régime de santé uniforme pour tous ses citoyens. On peut même dire qu’avec les Habitations à Loyer Modique (HLM), l’assistance sociale, l’assurance médicaments et l’assurance dentaire, les citoyens québécois ont non seulement un filet de sécurité intéressant, (même si certains trouvent que c’est trop et d’autres pas assez !) mais que les besoins fondamentaux sont couverts. Bien sûr, nous ne sommes pas tous prêts à vivre dans un HLM et à recevoir un minuscule chèque de BS à chaque mois, sans parler des immenses talents qui se gaspilleraient à payer les gens à ne rien faire, mais la question suivante s’impose par la suite : Que faisons-nous de l’argent supplémentaire que nous apportent notre emploi, notre métier, notre profession ?

Dans notre vie moderne, certaines normes de société se sont imposées, à différents niveaux et à différentes intensités ; chaque enfant doit avoir sa propre chambre ; on doit changer de

1 Ersnt Friedrich Schumacher, Small is beautiful: A Study of Economics As If People Mattered,1973.

voiture à tous les trois à cinq ans ; il est normal d’avoir une piscine dans la cour de son bungalow ; la dernière télé à plasma est le truc « in » à acheter ; bref, on court toujours plus vers une consommation débridée, sans parler que l’on s’endette souvent pour subvenir à nos aspirations de consommateurs.

« Voici le temps du monde fini »

C’est en paraphrasant le titre d’un livre d’Albert Jacquard que je commence cette partie de chapitre. Parce que cette phrase contient beaucoup de choses qui, à défaut d’être évidentes, n’en sont pas moins réelles et qui représentent un avertissement, sinon une menace à la pérennité de la race humaine si nous n’en prenons pas conscience.

Nous devons effectivement prendre conscience que nous vivons dans un univers fini, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de contrées lointaines à découvrir, où nous pourrons aller chercher des minerais pour répondre à nos besoins de toutes sortes, nous ne pourrons plus commencer à exploiter des ressources inconnues dans des pays où nous ne sommes jamais allés pour en faire une exploration. Bien sûr, certains coins pourront encore dévoiler à nos yeux leurs richesses, mais le gros des découvertes ont été faite. C’est donc un peu comme si nous avions devant nous tous les jetons dont nous disposons, et qu’il nous reste à jouer notre partie avec ces jetons. Et qu’à chaque tour de cartes, un peu de nos jetons se doivent de disparaître de toute façon ! Et que nos piles de jetons descendent tout doucement, mais inexorablement. Il en va de même pour nos ressources naturelles fossiles.

Suivant cette logique, à un moment donné ou à un autre, il faudra remplacer nos ressources tirées actuellement de la terre, de nos sous-sols, par des matières alternatives, post-consommation comme on les appelle. Et tirer notre énergie d’ailleurs aussi. D’ailleurs, mais pas de n’importe où ! On sait par exemple que ce n’est pas l’idée du siècle que de faire de l’éthanol avec du maïs. Non pas que ce n’est pas un bon produit, mais il continue le cercle vicieux de l’outre-consommation occidentale ; et au lieu de nourrir des êtres humains avec ce maïs, on alimente des voitures.

Ce que tout cela dit, c’est qu’il faut faire autrement. Chercher à diminuer nos déplacements ; chercher à réduire la distance de ces déplacements ; utiliser des ressources renouvelables et propres pour nos besoins quotidiens ; utiliser l’eau potable avec plus de parcimonie ; construire nos éléments de consommation en fonction d’un recyclage facile ; (En exemple, les milliards de batteries, d’accumulateurs que l’on va construire dans les prochaines années se devront d’être fabriquer afin que 100% de leurs éléments soient recyclables !) .

Ce que prône Albert Jacquard est exactement ce que je reprends ici, c’est le virage vers une déflation contrôlée ou décroissance supportable. Ces deux concepts synonymes font peur souvent aux gens qui croient toujours en un monde où la croissance éternelle est possible, alors que les ressources sont épuisables. Et le nombre de consommateurs dans le monde va arrêter de croître également d’ici quelques décennies. En toute simplicité, il est clair que la décroissance va s’installer ; aussi bien commencer à s’y préparer !

La simplicité volontaire

Ce n’est pas demain la veille qu’une majorité de gens se tourneront vers la simplicité volontaire. Moi-même, humble produit des années 1960, aura bien de la difficulté à changer des habitudes de vie bien ancrées en moi ; l’utilisation de ma voiture à tous moments, l’achat

de journaux papier, mon goût immodéré pour la viande, mon utilisation pas toujours réfléchie de l’eau potable. C’est donc surtout vers les générations futures qu’il faut se tourner pour changer ses attitudes, ses habitudes, ses comportements qui ne peuvent que laisser une empreinte écologique importante sur notre écosystème.

Ce sont nos jeunes, et leurs enfants qui seront, eux, conscientisés à cette réalité incontournable que nous avons aujourd’hui de la difficulté à voir. Mais notre rôle commence aujourd’hui à changer les choses. Nous sommes la solution à notre problème. Assumons notre responsabilité d’habitants de la terre. Mieux vaut intégrer immédiatement ce concept à notre réalité qu’attendre et se le voir imposé dans le futur. Ça va faire moins mal !

Vers une économie qui prend en considération l’être humain

Dans son livre-phare de 1973, Ernst Friedrich Schumacher, économiste britannique que je paraphrase en début de chapitre, nous présente une façon nouvelle de voir l’économie, une économie plus respectueuse de l’être humain. Je ne reprendrais pas sa théorie complète ici, il va de soi, mais je tiens à ramener sur le terrain des discussions que nos sociétés occidentales devront finir par se poser afin de sortir de ses problèmes systémiques de partage de la richesse, certains éléments centraux qui pourraient bien amener un vent de fraîcheur dans nos économies.

Commençons par le début ; Le Président Roosevelt a entrepris, après 1932 et son élection à la présidence des Etats-Unis, à la suggestion de John Kenneth Galbraith et inspiré par John Maynard Kaynes, une série de règlementations qui devaient mettre un frein à la spéculation sur le marché financier, qui devaient posée des balises aux banques dans les services, produits et manière de faire dans leur domaine d’activité. L’histoire nous dit que malgré certains succès, le problème ne fut finalement résolu que par l’avènement de la seconde guerre mondiale et cet effort de guerre gigantesque des Etats-Unis qui enrayera le chômage et la pauvreté de la population affectée par la crise économique. Bien plus tard, on a vu l’administration Reagan dérèglementé les finances et la fiscalité, suivi par l’administration de Georges W. Bush. C’est donc avec peu de surprises, après coup, que l’on voit comment est survenue la crise économique de 2008, avec les entourloupettes à la Enron et le scandale des « subprimes ». Subséquemment, c’est au président Obama que revient la tâche de ramener un peu de sens commun dans cet appareil capitaliste en dérangement.

Pour en revenir à Schumacher, ce qu’il dit au fond, c’est que le problème se situe surtout dans les grandes entreprises, où l’entreprise est tout à fait déshumanisée, où on ne rencontre jamais le « boss », où les décisions et les directives de fonctionnement sont complètement hors de portée du travailleur, pourtant la pierre d’angle du fonctionnement de l’entreprise. Et où, ultimement, les dirigeants d’une telle entreprise vivent dans une bulle sans contact avec la réalité, où il leur est permis de croire comme normal de recevoir annuellement des centaines de fois, voire des milliers de fois le salaire du journalier de l’entreprise. Pour ces entreprises, l’auteur propose une participation de l’état aux revenus de l’entreprise, au lieu d’avoir comme maintenant, un impôt sur le revenu. Une participation qui se traduirait par l’émission d’une part d’action étatique pour chaque part d’action vendu au privé.

Et pour appuyer sa pensée, sa théorie, il démontre que c’est les institutions publiques qui forment les travailleurs de leur entreprise, que c’est l’État qui fournit des participations financières pour soutenir l’emploi dans cette entreprise, et qu’au fond il est inutile de laisser d’abord l’entreprise payer ses frais, ses salaires mal adaptés, ses dépenses somptueuses, ses

bonus honteux avant d’imposer son revenu. Aussi bien avoir une participation aux revenus, un droit de regard sur les décisions administratives prises et sur les orientations corporatives de l’entreprise. Et ultimement, voir à garder l’entreprise à un format plus humain, dussent ils créer des filiales plus petites qui produiraient une partie du produit fini. Ça permettrait aussi au travailleur une plus grande participation à l’élaboration du produit, à l’amélioration de sa fabrication, etc.

Cette théorie gagnerait à être étudier et surtout tenter auprès de certaines entreprises qui sont dans des situations précaires, dans le domaine automobile en particulier.

CONCLUSION

Comme je le soulignais au tout début de ce livre, l’écriture de ce dernier est devenue nécessaire afin de partager avec le plus grand nombre possible les politiques qui se cachent derrière les partis verts en général et le Parti vert du Québec en particulier.

Il va de soi que de telles politiques se démarquent avec le genre de gouvernance auquel on nous a habitué. En effet, la vaste majorité des partis politiques et des gouvernements qui se sont succédés en Occident au cours du XXe siècle, était toujours en réaction aux événements du quotidien qui surviennent jour après jour. La prétention du Parti vert du Québec est justement de faire une planification à plus long terme. On prend souvent comme exemple l’adage autochtone qui dit que l’on doit planifier l’avenir pour les 7 prochaines générations. Je pense que c’est une bonne base de réflexion.

Évidemment, il faut être pragmatique et avouer que nul ne peut prétendre objectivement « prédire » l’avenir. Mais on peut sûrement donner de grandes orientations à des politiques de gouvernance et s’arranger pour qu’elles soient suivies par les gouvernements qui se succèderont.

Comme une grande majorité d’entre nous sommes nés après 1945 et son développement économique, son explosion de consommation tel que nous la connaissons encore aujourd’hui, il va sans dire que l’un des plus grands défis de ce livre sera de convaincre les consommateurs que nous sommes, de diminuer notre consommation, en nous demandant si nous avons besoin de tant de choses autour de nous pour être heureux. De nous convaincre que le développement à l’infini est tout simplement impossible. Que sur une planète où les ressources fossiles sont forcément limitées, nous ne pouvons vivre comme si ces dernières étaient éternelles et illimitées.

Malgré le fait que je ne veux surtout pas tomber dans le « pathos », dans le mélodramatique, que recherchons nous tous ici-bas ? L’amour et le bonheur. Et la santé pour profiter des deux autres. L’argent et son pouvoir ne devraient être que des outils pour accéder à ces buts dans la vie. Aujourd’hui, on calcule encore trop souvent la réussite au nombre de zéros que compte le relevé de banque d’un individu. On pense trop peu souvent à sa réussite familiale, à sa réussite conjugale, au niveau de bonheur que sa seule présence, sa seule participation à son noyau communautaire peut transcender. Tout comme l’honneur d’une personne et sa parole donnée, l’amour et le bonheur n’est pas quantifiable, mais bien qualifiable.

Un parti rassembleur

Le Parti Vert du Québec se veut un parti politique rassembleur ; il n’est ni de droite, ni de gauche, il ne prône pas le néo-libéralisme et ne sert pas les seuls intérêts des syndicats, il prend le meilleur de chaque théorie politique et utilise ensuite le gros bon sens pour les appliquer. Le Parti Vert du Québec est socialement progressiste et fiscalement responsable.

Sur la question nationale, aussitôt que l’on prend position, on divise la population en deux. Le Parti Vert du Québec ne prendra pas position et laissera, dans l’éventualité d’un référendum sur la souveraineté du Québec, ses supporters voter selon leurs consciences.

Le Parti Vert du Québec ne sera pas ni masculiniste, ni féministe. Il y a déjà des groupes de pression qui défendent les intérêts des uns et des autres. En prenant une position stricte, on divise de nouveau l’électorat. Le Parti Vert du Québec recherchera plutôt des terrains d’entente et le consensus entre les sexes.

De par sa nature mondialiste et internationaliste, cherchant à rapprocher les nations et leurs habitants, le Parti Vert du Québec cherche à abaisser les différences entre les peuples et leurs différences et cherche plutôt à travailler sur ce qui rapproche les peuples autour de consensus comme les droits de l’homme et le respect de la diversité. Toutes les régions du monde sont appelées à devenir de plus en plus cosmopolites. Les québécois doivent apprendre à vivre avec cette nouvelle réalité et faire de celle-ci une force nouvelle.

Le mot de la fin

Bien entendu, ce livre aura également révélé ma vision personnelle de ce qu’est un Parti vert. Tous n’adhèreront pas nécessairement à ma vision et ils n’ont pas à le faire. Mais si ce livre peut avoir la prétention de lancer un débat sur ce que devrait être un parti vert au Québec, un de mes objectifs aura été atteint.

De plus, comme cet essai politique a été écrit à partir de la Charte des Vets mondiaux rassemblés à Canberra, Australie, en 2001, ces grands principes que je défends et que j’applique à la réalité québécoise ne sont pas tombés des nues. Ce sont des principes qui sont aussi défendus par des centaines de milliers, des millions de personnes à travers le monde.

Finalement, un parti politique, comme un pays ou une langue, est appelé à se métamorphoser au fil des ans, au fil de ses dirigeants, au fil de ses scripteurs. Le Parti Vert du Québec ne sera pas différent. Dans ce livre, je donne une certaine direction à mon parti, une certaine réflexion, une certaine âme…. Libre à ceux qui me suivront d’en faire autant et d’apporter leur propre réflexion à un parti politique qui veut amener ses concitoyens à vivre dans un meilleur pays, dans une meilleure province, dans un monde meilleur !