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L'apprentissage commence dés la naissance ... . . . pour commencer à prêter attention aux besoins éducatifs des enfants. Quand l’enfant est en âge d’aller à l’école, la plupart des connections cérébrales, des aptitudes au langage, des capacités physiques et des fondations cognitives sont déjà en place. et l’éducation de base aussi quand nous donnons aux Les parents sont les premiers enfants les moyens educateurs de s’épanouir pleinement. de l’enfant. Soutenez les Soutenir et éduquer les parents et les futurs parents est une stratégie d’éducation de base Soins et le Développement extrêmement efficace. de la Petite Enfance. Investir dans les soins et le développement du jeune enfant, c’est investir dans toute la vie de l’enfant, et en retirer des bienfaits qui continuent à porter leurs fruits à tous les stades de sa vie. UNESCO Secteur de l’Éducation 1997 Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page.

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L'apprentissagecommencedés la naissance ...

. . . pour commencer à prêter attentionaux besoins éducatifs des enfants.Quand l’enfant est en âge d’aller àl’école, la plupart des connectionscérébrales, des aptitudes au langage,des capacités physiques et desfondations cognitives sont déjà enplace.

et l’éducation debase aussi quandnous donnons aux

Les parentssont les premiers

enfants les moyens educateursde s’épanouirpleinement. de l’enfant.

Soutenez les

Soutenir et éduquer lesparents et les futursparents est une stratégied’éducation de base

Soins et le Développement extrêmement efficace.

de la Petite Enfance.Investir dans les soins et le développement du jeune enfant, c’estinvestir dans toute la vie de l’enfant, et en retirer des bienfaits quicontinuent à porter leurs fruits à tous les stades de sa vie.

UNESCO Secteur de l’Éducation1997

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Soins et développement de la petite enfance :

A huit ans, il est déjà trop tard.

Éléments de base

l Les soins et le développement de la petite enfance : une contribution à1’Education pour Tous

l Les coûts et l’accessibilité financière des programmes de soins etdéveloppement de la petite enfance

l Le financement des programmes de la petite enfance

l Les bienfaits des programmes de la petite enfance

l Les stratégies de programmation complémentaires des programmesde soins et développement de la petite enfance

Points de discussion

1. Améliorer l’acquisition des connaissances

2. Ressources et partenariats pour l’Éducation pour Tous

3. Renforcer les capacités institutionnelles nécessaires pour dispenserl’éducation de base

4. Répondre aux besoins éducatifs fondamentaux de tous

5. Collaborer au développement de l’éducation de base : les gouvernementset les partenaires externes

6. Dispenser l’éducation de base en situation de crise et de transition 26

7. Constituer des partenariats entre l’État et la société civile pourdispenser l’éducation de base

8. Promouvoir l’éducation de base pour les filles et les femmes

9. Développer les capacités d’apprentissage des jeunes enfants

l0. Renforcer le rôle de l’enseignant pour une éducation de base de qualité

11. Utiliser la recherche pédagogique pour améliorer l’apprentissage

12. Pourvoir aux besoins éducatifs fondamentaux des jeunes et des adultes

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ED-97/WS/51

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Ces points de discussion ont été préparés à l‘occasion de la Réunion à la mi-décennie

sur l’Éducation pour Tous qui s’est déroulée à Amman (Jordanie) du 16 au 19 juin

1996. Ils sont présentés par le Groupe consultatif sur les soins et le développement de

la petite enfance - un consortium d’organisations internationales qui investissent dans

les programmes pour les enfants de 0 à 8 ans et leurs familles : la Fondation Aga Khan,

la Fondation Bernard van Leer, le Christian Children Funds (USA), l’Education

Development Center (USA), l’InterAmerican Development Bank, l’international Youth

Foundation (USA), Save the Children USA, l’UNICEF, l’UNESCO, l’USAID et la

Banque mondiale.

Secrétariat : Judith L. Evans, Robert G. Myers, Ellen M. Ilfeld 6 The Lope,

Haydenville, MA 01039, USA. Tél. : 1 (413) 268-7272. Fax : 1 (413) 268-7279.

email : [email protected]. Internet : http://www.ecdgroup.com.

Les auteurs sont responsables du choix et de la présentation des faits contenus dans

cette publication ainsi que des opinions exprimées, qui ne sont pas nécessairement

celles de l‘UNESCO et n‘engagent nullement l‘Organisation.

Des exemplaires supplémentaires de cette publication peuvent être obtenus auprès de1’UNESCO à l’adresse suivante.

Unité « Petite Enfance et Education Familiale »ED/BAS/ECF, UNESCO7 Place de Fontenoy75352 Paris 07 SP, FRANCE

Imprimé en 1997 dans les Ateliers de l’UNESCO.

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A HUIT ANS, I I , EST DEJA TROP TARD

Les soins et le développement de la petite enfance:une contribution à 1’Education pour Tous

“Toute personne - enfant, adolescent ou adulte - doit pouvoir bénéficier d’uneformation conçue pour répondre à ses besoins éducatifs fondamentaux. Cesbesoins concernent aussi bien les outils d’apprentissage essentiels (lecture,écriture, expression orale, calcul, résolution de problèmes) que les contenuséducatifs fondamentaux (connaissances, aptitudes, valeurs, attitudes) dont l’êtrehumain a besoin pour survivre, pour développer toutes ses facultés, pour vivre ettravailler dans la dignité, pour participer pleinement au développement, pouraméliorer la qualité de son existence, pour prendre des décisions éclairées etpour continuer à apprendre.” Extrait de la Déclaration sur l'Education pourTous, 1990

Lorsque nous nous rappelons que nous avons pour tâche de préparer les enfants à devenir descitoyens à part entière qui contribuent activement à la société, nous sommes appelés à nousintéresser à leur développement dans sa globalité : à leur alimentation, à leur santé, à leur cadrede vie, à l’amour et à l’attention qu’ils reçoivent, aux occasions qui leur sont données de jouer,d’explorer, d’apprendre, d’interagir avec les objets, de résoudre des problèmes et de participer àleur communauté. Si l’on se place à l’échelle d’une vie, il est évident qu’une capacité durablerepose sur une bonne assise construite au cours des toutes premières années.

La Déclaration de Jomtien a affirmé que l’apprentissage commence dès la naissance. Ilest donc important de réaliser que l’éducation de base commence au même moment. Qu’y a-t-ilde plus fondamental qu’une assise solide sur laquelle reposera tout l’apprentissage futur ? Bienqu’il soit important de concentrer l’effort sur l’enseignement primaire, à huit ans il est déjàtrop tard pour commencer à prêter attention aux besoins éducatifs des enfants. Quand unenfant est en âge d’aller à l’école, la plupart des connections clefs du cerveau, les aptitudes aulangage, les capacités physiques, et les bases cognitives ont déjà été mises en place. Lesprogrammes de protection et de développement de la petite enfance jouent un rôle crucial dansl’édification de l’éducation pour tous. Il est particulièrement important que les actions de soutienaux très jeunes enfants tiennent compte du fait que les parents sont les premiers éducateurs del’enfant. Le soutien aux parents et futurs parents et leur l’éducation est une stratégie d’éducationde base extrêmement efficace.

Il faut que les gouvernements et la société civile répondent aux besoins des apprenantsdès le départ et qu’ils créent des activités de programmation qui encouragent le développementdes enfants. Des études réalisées pour mesurer à quel degré les élèves étaient préparés à entrer àl’école et à quel point les écoles étaient prêtes à les accueillir, ont montré qu’il reste encorebeaucoup à faire - à la fois en menant des actions de soutien pour préparer les plus jeunesenfants à entrer dans le système scolaire formel et en adaptant les programmes et les rythmesscolaires à des intellects de 6, 7, 8 et 9 ans. Les activités de soutien aux enfants d’âge scolairedoivent prendre en compte les besoins qui sont encore les leurs à cet âge, à savoir :

ti manipuler des objets et de bénéficier d’un apprentissage actif pour pouvoir apprendre àpenser juste, à résoudre les problèmes et

3 être en situation d’interactions sociales qui les incitent à participer activement (et non pasà répondre mécaniquement) pour pouvoir se socialiser, intégrer les valeurs sociales, etapporter une contribution à leur communauté.

Le domaine des soins et du développement de la petite enfance offre un certain nombred’expériences positives à mettre à profit, notamment des stratégies efficaces de soutien audéveloppement des jeunes enfants et d’aide à leurs familles qui présentent un grand intérêt pourde nombreux enseignants du primaire, car elles contribuent à mieux préparer les écoles àrecevoir les élèves et ceux-ci à entrer à l’école.

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ELEMENTS DE BASE SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

+ Une série de programmes associant les premières années de la vie et l’école primaire ontconduit à repenser les programmes des premières classes du primaire. Il est particulièrementimportant d’aider les enfants a faire la transition entre leur langue maternelle et la langue del’enseignement lorsque celles-ci sont différentes. Il est important que le contenu desprogrammes s’inspire de la culture des enfants. Il est important que les enfants interagissententre eux et qu’on les aident à développer des aptitudes a la vie sociale. Les instructionsdoivent être suffisamment souples pour permettre aux enseignants de s’adapter au niveau desenfants, en tenant compte des différences d’aptitudes et du fait qu’ils soient plus ou moinspréparés pour accomplir certaines tâches et recevoir certains types d’enseignement. Desprogrammes d’enseignement qui laissent pour compte les “mauvais” élèves initient unprocessus qui créé des citoyens marginalisés. Tous les enfants sont capables d’apprendre etde se développer à leur manière et méritent d’être encouragés à s’instruire au mieux de leurscapacités.

+ Des programmes de formation s’adressant aux personnels des centres préscolaires et desgarderies ont été élargis pour inclure aussi les enseignants du primaire. La compréhension dudéveloppement de l’enfant et les bienfaits de l’apprentissage actif aident les enseignants duprimaire à augmenter et à améliorer la capacité d’apprentissage de l’enfant. En abordant lesbesoins des enfants dans leur globalité et en permettant de favoriser leur éveil, lesprogrammes de formation de soins et de développement de la petite enfance offrent auxenseignants des premières classes du primaire une chance d’explorer les façons de consoliderles acquis de l’éducation préscolaire.

+ L’importance de la nutrition a été intégrée dans une série de programmes de soins et dedéveloppement de la petite enfance modèles qui intègrent la protection infantile etl’apprentissage au bénéfice des deux. Le besoin holistique de l’enfant d’être élevé, nourri etstimulé mentalement est souvent négligé dès qu’il grandit un peu. Pourtant, la recherchemontre que les enfants apprennent mieux lorsqu’ils sont bien nourris et profitent mieux deleur nourriture lorsque celle-ci leur est donnée dans un environnement affectif positif. Lanourriture constitue en effet un puissant “carburant” de l’intellect. Les éducateurs ne sesoucient trop souvent que du développement intellectuel de l’enfant sans comprendre lesrôles positifs que la nutrition, la santé physique, l’activité physique et les contextes affectif etsocial jouent dans le développement et l’apprentissage des enfants (et des adultes ! ).

+ Le soutien aux parents, au centre de l’action des programmes de soins et de développementde la petite enfance - qui consiste à leur permettre d’acquérir de nouvelles compétences etconnaissances et de constituer des réseaux sociaux - peut offrir un bon modèle auxéducateurs du primaire qui cherchent à répondre aux besoins d’enfants plus âgés. Dans biendes cas, l’échec scolaire d’un enfant est dû au fait qu’il ne reçoit aucun soutien scolaire à lamaison, lieu de trop de tensions et de problèmes. Aucune mesure de rattrapage scolaire neréussira à aider un enfant à résoudre des problèmes scolaires dû aux pressions de la société, àun soutien familial inexistant, à des soins inadaptés ou à des mauvais traitements. L’échecscolaire des enfants s’inscrit souvent dans un contexte d’échec social plus vaste. Ils ont doncbesoin de programmes de soutien qui prennent en compte ce contexte global, en aidant leursfamilles, en soutenant leurs parents dans leur rôle de premiers éducateurs de l’enfant, et enremédiant aux perturbations extra-scolaires dont beaucoup souffrent et qui font obstacle àleur apprentissage et à leur épanouissement.

+ On a procédé à de nombreuses innovations positives dans les programmes d’enseignement.Fondées sur des recherches scientifiques sur les processus d’apprentissage chez l’enfant, ellesont été testées sur des enfants d’âge préscolaire vivant dans des environnements variés etmontrent comment l’enseignement et l’apprentissage peuvent être des processus actifs,dynamiques et participatifs. Ces méthodes d’enseignement ont été appliquées avec succèsjusque dans les premières années du primaire entraînant de bons résultats en ce qui concernel’apprentissage et le développement à long terme.

+ On a constitué des partenariats entre bailleurs de fonds internationaux, ONG internationaleset ONG locales pour promouvoir des programmes communautaires conçus en collaborationavec les parents et les collectivités locales qu’ils servent. Les partenaires externes agissentsouvent davantage comme catalyseurs et pourvoyeurs de ressources plutôt que commecerveaux capables de concevoir des solutions éducatives adaptées aux besoins locaux.

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A HUIT ANS. IL EST DEJA TROP TARD

+ Les programmes de soins et de développement de la petite enfance ont répertorié lesressources humaines et les supports nécessaires au renforcement des capacitésinstitutionnelles pour l’éducation de base - créer un climat de soutien aux enfants et auxadultes, un environnement sûr et sain, responsabiliser davantage les enseignants et leséducateurs en améliorant leur statut social et/ou en augmentant leur salaire, en leur offrantdes possibilités d’évolution professionnelle et personnelle dans leur travail, inciter lacommunauté à soutenir les enfants et les éducateurs autrement que financièrement(notamment par son appréciation, par le travail bénévole et la mise à disposition deressources), délivrer des certificats de référence et autre marque d’accréditation auxéducateurs, aux enseignants et aux parents et inciter les gouvernements, les citoyens locaux,et autres institutions à apporter leur soutien aux institutions de la petite enfance.

Soutenir la protection et le développement de la petite enfance.

Investir dans les soins et le développement de la petite enfance, c’est investir dans l’enfant et enretirer des bénéfices qui porteront leurs fruits à tous les stades de sa vie. Voir plus loin letableau qui récapitule les bénéfices que les enfants: les adultes: les communautés, lesinstitutions et la société toute entière peuvent retirer des programmes pour la petite enfance, etqui présente huit stratégies de programmes complémentaires qui favorisent la mise en oeuvre del’éducation pour tous.

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E L E M E N T S D E B A S E S U R L E S S O I N S E T L E D E V E L O P P E M E N T D E L A P E T I T E E N F A N C E

Les coûts et l’accessibilité financière des programmesde soins et de développement de la petite enfance

Messages :

1. Les programmes de protection et développement de la petite enfance sont financièrementréalisables.

2. Les coûts des soins et du développement de la petite enfance devraient toujours êtreconsidérés en fonction des effets obtenus.

3. Il existe toute une série de stratégies pour maintenir des coûts peu élevés en fonction de leurseffets.

4. En général les financements des soins et du développement de la petite enfance sontinsuffisants.

Les programmes de soins et de développement de la petite enfance sontfinancièrement réalisables vu que :

Les coûts varient considérablement selon la multitude d’options possibles: selon l’ambition desobjectifs: selon l’ampleur du programme envisagé, en fonction du nombre de composantes oude services intégrés au programme, en fonction du modèle choisi, en fonction de l’intensité duprogramme et en fonction du personnel choisi. Il y existe un grand nombre de modèles et dedimensions variées.

Un programme de soins et de développement de la petite enfance peut se construire pointpar point ou phase par phase. Contrairement à la construction d’une digue qui nécessite un grosinvestissement initial, un programme de soins et de développement de la petite enfance peuts’implanter graduellement. certaines composantes venant compléter au fur et à mesure l’édificeen améliorant la qualité et en étendant la couverture du programme à de nouvelles populations.

Il est possible de partager les coûts, Il est normal que les pouvoirs publics, les familles,les collectivités locales bénéficiaires et souvent les secteurs organisés de la société civile, lesecteur privé, de même que les organisations internationales partagent les coûts d’un programmede soins et de développement de la petite enfance. Les gouvernements peuvent par conséquentchercher des moyens d’éviter un lourd investissement initial et d’étaler les dépenses defonctionnement d’un programme.

Les dépenses occasionnées par les soins et le développement de la petite enfance peuventêtre compensées par une réduction de certaines autres dépenses. S’il s’avère qu’un programme desoins et de développement de la petite enfance permet de réduire les coûts d’un autreprogramme (en évitant par exemple le coût des redoublements d’élèves ou des soins de santéque des mesures préventives dès les premières années de la vie auraient pu éviter), le niveau desdépenses globales n’augmentera pas.

Le Kenya nous offre l’exemple d’un programme financièrement réalisable auquel on aconsacré moins d’un dixième d’un pour cent du budget de l’éducation de 1991. Il s’agit d’unprogramme d’éducation préscolaire au niveau communautaire dont bénéficient 900 000 enfants.C’est la façon même dont ce programme a été conçu qui l’a rendu possible. On a en effet prévud’engager des paraprofessionnels, de ne faire participer les enfants qu’une partie de la journée,de découper le programme en plusieurs phases échelonnées dans le temps, les communautésacceptant une grand part de responsabilité dans le partage des coûts. En revanche, le programmea sacrifié la qualité au “sous-investissement” du gouvernement central dans les soins et ledéveloppement de la petite enfance (voir plus loin).

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A HUIT ANS, IL EST DEJA TROP TARD

Les coûts des soins et du développement de la petite enfance devraient toujoursêtre évalués en fonction de leurs effets.

1. Les retombées positives d’un investissement en ECCD peuvent être considérables. Bien quele coût d’un tel programme puisse sembler relativement élevé, si ses effets sont bénéfiquespour la société et les individus concernés, il se justifiera à la fois sur les plans financier ethumain, Les résultats de la recherche donnent à penser que cela est fort probable, car lessoins et le développement de la petite enfance n’entraîne pas seulement une réduction descoûts d’autres programmes, ce qui a été évoqué plus haut, mais peut aussi améliorer laproductivité des travailleurs qui en ont bénéficié enfant, aider les parents et les frères etsoeurs, renforcer la participation sociale et contribuer à réduire les inégalités économiques etsociales (voir le tableau récapitulatif des “bénéfices”). Au Brésil, le programme PROAPE aremboursé son coût en faisant baisser les redoublements de classe et les autres dépensesassociées à l’enseignement primaire. L’étude longitudinale High/Scope Perry Preschool, quicompare des enfants ayant participé à un programme d’éducation préscolaire de qualité avecdes enfants n’y ayant pas participé, a quantifié les incidences de ces programmes : soit 7: 16dollars US pour 1 dollar US investi.

2. Il ne faut pas rechercher à tout prix des coûts faibles. C’est la conclusion importante que l’ondoit tirer du point précédent. Si un investissement de 10 dollars par enfant produit un effetinsuffisant ou nul, ce n’est évidemment pas un bon investissement, même s’il est d’un coûtabordable. Par contre, si un investissement de 150 dollars par enfant a une retombée positiveconsidérable, ce peut être un excellent investissement pour un gouvernement, même si soncoût parait très élevé au premier abord.

3. Le niveau des dépenses n’est pas directement lié à la qualité. Alors qu’il peut y avoir unecorrélation entre le coût et la qualité, le simple fait d’investir une somme importante dans unprogramme n’assure pas d’en obtenir le résultat escompté. D’autre part. si le niveau del’investissement est trop bas, il est fort probable que le programme ait peu de valeur ouquasiment aucune valeur.

Il existe tout un choix de stratégies pour maintenir les coûts bas en fonction deseffets.

Ces stratégies consistent à :

* limiter les programmes à certaines populations défavorisées;

3 concevoir des programmes qui emploient des para professionnels formés ou des membresde la famille pour s’occuper des enfants;

= identifier les ressources non exploitées susceptibles d’être incorporées (par exemple despersonnes de tous âges; des locaux utilisés seulement à temps partiel; du matérielrecyclé);

a utiliser les effets synergiques et les infrastructures existantes en incorporant les actions desoins et de développement de la petite enfance aux programmes déjà en cours dans lesdomaines de la santé, de la nutrition, du développement régional, de l’éducation desadultes, etc.

= utiliser les médias et les canaux de communication populaires.

D’autre part, les gouvernements peuvent chercher des arrangements conjoints pourcouvrir les coûts - avec les communautés, les familles, le secteur privé, et les organisations nongouvernementales. Un tel partage des coûts peut rendre un programme réalisable à conditionque le plan de recouvrement des coûts soit soigneusement établi afin de ne pas pécher par excèsen exigeant des pauvres des contributions trop lourdes et rendre ainsi leur participationimpossible.

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ELEMENTS DE BASE SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

En général, les soins et le développement de la petite enfance bénéficient definancements insuffisants

1. Les retombées positives justifient des investissements importants. Cet argument a étédéveloppé plus haut.

2. La part des budgets consacrée à les soins et le développement de la petite enfance estminime. En Jamaïque par exemple, la part du budget de l’éducation consacrée auxprogrammes pour la petite enfance est d’environ 2% alors que les enfants d’âge préscolairereprésentent presque 20% du nombre total d’enfants bénéficiant de divers programmes sousla responsabilité du secteur de l’éducation.

3. Les gouvernements doivent reconnaître leur rôle et leur responsabilité vis à vis des enfants. Ilen est ainsi parce que les temps ont changé et que la plupart des structures traditionnelles quiprenaient en charge les enfants autrefois ont disparu à l’heure actuelle, ce qui n’est pas sansrépercussions négatives sur la croissance et le développement des jeunes enfants qui sont àl’origine des problèmes que ces enfants rencontrent plus tard à l’école et dans la société. Unedépense sociale pourrait aider à remédier à ces problèmes croissants. Ainsi, l’idée défendue àl’origine en occident selon laquelle la famille seule est responsable des enfants, doit êtrerenversée pour revenir au principe “qu’il ne faut rien moins qu’un village pour élever unenfant” et rien moins que l’État pour aider le village, pourrait-on ajouter. Cela ne peuts’accomplir sans une volonté de donner à les soins et le développement de la petite enfance lapriorité qu’il mérite et d’accepter d’en payer le prix et d’en absorber le coût.

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A HUIT ANS, IL EST DEJA TROP TARD

Le financement des programmes de la petite enfance

Savoir qui finance et supporte les coûts des programmes de soins et de développement de lapetite enfance devient une question extrêmement importante lorsqu’on implante et étend desprogrammes de soins et de développement de la petite enfance et que l’on recherche des sourcesde financement supplémentaires. Dans la plupart de ces programmes ou de ces projets, les coûtsréels sont une responsabilité partagée. Les sources de financement les plus communes desprogrammes de soins et de développement de la petite enfance sont :

*les parents/les familles

*les communautés

=le gouvernement (à différents niveaux)

>le secteur privé (employeurs, philanthropes, personnes privées, entreprises privées)

=le secteur social (ONG, églises, autres)

3les institutions internationales

Les parents/les familles et les communautés

Le soutien des parents et des communautés aux programmes de soins et de développement de lapetite enfance prend des formes multiples. Parfois ils participent en construisant un local, enfabriquant du matériel et/ou des jouets. Parfois en donnant de la nourriture ou en offrant de leurtemps. Actuellement, on insiste énormément sur la nécessité de “recouvrir des coûts” en faisantappel aux bénéficiaires des programmes et sur la “privatisation” des programmes de soins et dedéveloppement de la petite enfance. Il est légitime d’appliquer ce type de stratégie à certainescatégories de la population. Toutefois, bien qu’une partie du coût des programmes de soins et dedéveloppement de la petite enfance puisse être pris en charge par les familles et lescommunautés, il n’est pas réaliste d’espérer que les familles et les communautés à bas revenuspuissent en assumer tous les frais ou financent le programme pendant toute sa durée.

Le financement du gouvernement

Il existe un certain nombre de raisons qui devraient inciter les gouvernements à financer lesprogrammes de soins et de développement de la petite enfance. On devrait d’abord garder àl’esprit que les bénéfices sociaux d’une participation à un programme de soins et dedéveloppement de la petite enfance dépassent largement les bénéfices privés. Deuxièmement, siles gouvernements s’engagent sérieusement à adresser leurs programmes en priorité aux familleset aux enfants “à risque”, c’est à dire à bas revenus, ils doivent bien réaliser que les individuscomme les communautés auront des possibilités limitées pour en couvrir les coûts et que leurssubventions seront alors nécessaires.

Le gouvernement doit aussi reconnaître que les utilisateurs et les communautés apportentdéjà des contributions non prises en compte dans le calcul des coûts (à savoir, fourniture delocaux, participation à la nourriture, au travail). Il est donc important de ne pas surcharger defrais les utilisateurs des programmes si on les met déjà à contribution par ailleurs et si l’on peutescompter de ce programme des résultats positifs au plan social comme au plan privé.

Une récente étude de cas réalisée dans un centre préscolaire rural au Mexique a montréque les membres de la communauté vivant à la limite de la survie avaient retiré leurs enfants ducentre dès l’instant qu’on avaient exigé d’eux qu’ils consacrent une partie importante de leurtemps à l’école comme contribution sociale. C’était là trop leur demander et l’effet produit a étél’inverse de l’effet escompté.

Ces leçons de l’expérience vont à l’encontre des désirs de nombreux gouvernements etbailleurs de fonds qui cherchent à transférer le poids du financement sur les communautés et lesfamilles. Cela laisse penser qu’il faut trouver de nouveaux instruments de financement et choisirune démarche qui privilégie le travail en partenariat.

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ELEMENTS DE BASE SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

Parmi les sources de financement possibles :

Le budget courant des gouvernements

C’est la source de financement la plus courante des programmes de soins et de développementde la petite enfance dans la plupart des pays. La source de financement des actions de soins etde développement de la petite enfance à l’intérieur d’un budget gouvernemental varieconsidérablement selon le type de programme et le principal groupe cible. Les fonds sont leplus couramment prélevés sur le budget de l’éducation. On peut aussi les prélever sur le budgetde la santé, des affaires sociales, des programmes pour les femmes, des programmes pour ledéveloppement rural ou urbain, sur le budget de l’agriculture et autres.

C’est la volonté politique des gouvernements de mobiliser des ressources pourfinancer et couvrir les coûts des programmes sociaux et notamment des programmes desoins et de développement de la petite enfance qui détermine le niveau de l’investissementconsacré à ces programmes plus que leur coût réel. Si ils jugent qu’un programme estvraiment prioritaire (pour des raisons politiques ou de rentabilité), ils réussiront à évaluer etmobiliser les ressources nécessaires - même s’il faut pour cela ponctionner l’allocationbudgétaire d’un autre programme.

En général, la part du budget affectée à la première enfance est peu élevée etdisproportionnée par rapport à la représentation du groupe dans la population globale. LaJamaïque par exemple, consacre environ 2,5% du budget de l’éducation à les soins et ledéveloppement de la petite enfance alors qu’environ 20% du nombre total d’enfants du systèmeéducatif relèvent de l’éducation préscolaire. Au Mexique, le budget des soins et dudéveloppement de la petite enfance atteint 5% du budget global de l’éducation alors que lenombre d’enfants du système préscolaire s’élève à environ 10%. Il arrive donc que la part dubudget courant de l’Etat prélevée pour les soins et le développement de la petite enfancene soit pas aussi importante que le justifieraient les retombées positives sur les dépensessociales, que pourraient laisser attendre ces stratégies.

Dans les pays où les programmes éducatifs et autres programmes sociaux sontdécentralisés, les gouvernements locaux n’ont pas encore le pouvoir de financer leurs projets enlevant des impôts locaux. Dans ce cas, le financement des programmes peut très bien encoredépendre du budget de l’Etat central et de sa base de répartition budgétaire à ses différents Etats.

Impôts spéciaux ou activités spéciales

Dans un certain nombre de pays, on a institué un impôt spécial dont les recettes sont réservéesau financement des programmes de la petite enfance. La Colombie offre l’exemple le plusnotoire de cette méthode de financement des soins et du développement de la petite enfance :une taxe sur les paiements et salaires est prélevée dans toutes les entreprises à partir d’unecertaine taille. La recette de l’impôt est gérée par l’Instituto Colombiano de Bienestar Familiar(ICBF). Ce système de prélèvement s’applique au secteur privé comme au secteur publique.

Fonds de placement

L’Ile Maurice a institué une nouvelle méthode de financement a été établie qui consiste à créerun fonds de placement auquel contribuent à la fois le gouvernement et le secteur privé. Onétudie actuellement l’idée de créer un fonds de placement analogue au Mexique. Le potentiel dusystème des fonds de placement comme méthode de financement des actions de soins et dedéveloppement de la petite enfance n’a pas été réalisé.

Les donations du secteur privé et la philanthropie

Bien que la philanthropie semble croître, elle n’ajusqu’ici contribué que pour une faible part aufinancement des soins et du développement de la petite enfance. Pourtant le secteur privé peutcontribuer bien autrement qu’en donnant de l’argent. Il peut apporter une contribution en nature:assistance technique, fourniture gratuite de matériel (des ordinateurs aux écoles par exemple), etlancer des programmes individuels.

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A HUIT ANS, IL EST DEJA TROP TARD

Les bienfaits des programmes de la petite enfance

POUR LES CHANGEMENTS LA NATURE DES CHANGEMENTS

Les enfants Développementpsychosocial

amélioration du développement cognitif (de la pensée etdu raisonnement); amélioration du développementsocial (relations aux autres); amélioration dudéveloppement affectif (image de soi, sécurité);amélioration des capacités langagières

Santé et nutrition augmentation des chances de survie; réduction de lamorbidité; amélioration de l’hygiène; amélioration dupoids et de la taille des enfants pour leur âge;amélioration de l’équilibre des micro nutriments.

Progrès et résultats àl’école primaire

davantage de chances de scolarisation; moins de risquesde redoublement; niveau d’instruction plus élevé etmeilleurs résultats.

Les adultes Culture générale santé et hygiène; nutrition (en fonction de son proprestatut);

Attitudes et pratiques capacité à diriger; santé et hygiène; pratiques médicalespréventives; traitement à temps; nutrition; améliorationdu régime alimentaire;

Relations plus grande estime de soi; amélioration des relations decouple, des relations parent-enfant, et enfant-enfant;

Emploi les personnes s’occupant des enfants libérées del’obligation de chercher un emploi ou un meilleuremploi; nouvelles perspectives d’emploi

Lescommunautés

Environnement physique assainissement; espaces de jeux; nouveaux locauxpolyvalents;

Participation sociale davantage de solidarité; plus grande participation desfemmes; pro-jets communautaires au bénéfice de tous;

Les institutions Efficacité davantage de mesures préventives (santé) grâce aupratiques groupées ou adoption d’autres pratiques parles utilisateurs; moins de redoublements et d’abandonsscolaires;

Efficacité augmentation de la couverture;

Capacités une plus grande capacité/confïance en soi et/ou deschangements d’organisation; amélioration des méthodeset des contenus des programmes d’enseignement

La société Qualité de vie une population en meilleure santé, diminution des joursde maladie; une population mieux éduquée, moinsd’analphabètes; une plus grande participation sociale;amélioration de la productivité; baisse de ladélinquance; réduction de la fertilité et des maternitésprécoces; réduction des inégalités sociales

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ELEMENTS DE BASE SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

Les stratégies de programmation complémentairesdes programmes de soins et de développement de la petite enfance

DEMARCHE DU

PROGRAMME

1. Fournir un service

PARTICIPANTS/

BENEFICIAIRES

enfant de 0 à 8 ans

O BJECTIFS

surviesanté/alimentationdéveloppement globalsocialisationréadaptationsoins de l’enfantpréparation à l’école

M O D E L E S

santé de la mère et del’enfant

garderiesprogramme dans des

centrescentres complémentairesécoles maternelles

(classiques ou non )programme intégré de

développement del’enfant

écoles confessionnelles

2. Former les parents/membres de la sensibiliserpersonnes qui famille améliorer less’occupent d’enfants personnes qui s’occupent connaissances

d’enfants changer les attitudesenseignants/éducateurs améliorer/changer lesfrères et soeurs habitudesaîné(e)s améliorer les

compétences

visites à domicilecours d’éducation

parentaleformation des personnes

s’occupant d’enfants /enseignants

programmes l’Enfantpour l’Enfant

éducation familiale

3. Favoriser ledéveloppementcommunautaire

membres de lacommunauté

dirigeants/aîné(e)sagents de santé

communautairesorganisateurs de la

communauté

sensibilisermobiliser les gensmodifier les conditionss’approprier le

programme

marketing socialmobilisation socialemobilisation techniqueprogrammes

d’alphabétisationprogrammes scolairesmédias

4. Renforcer lesressources et lescapacitésinstitutionnelles

personnel du programme améliorer les développementresponsables connaissances organisationnelpersonnel administratif renforcer les savoir-faire formationspécialistes changer les formation initiale et enpara professionnels comportements cours d’emploichercheurs renforcer et soutenir les projets pilotes

organisations projets internationaux derenforcer les capacités recherche

locales recherche actionaugmenter les ressources

locales et nationalesdévelopper les

équipements locaux

5. Renforcer la décideursdemande et grand publicsensibiliser spécialistesdavantage médias

sensibiliser marketing socialcréer la volonté politique diffusion par lesaugmenter la demande multimédias de lachanger les attitudes connaissancecréer un environnement action de plaidoyer

favorable

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A HUIT ANS, IL EST DEJA TROP TARD

6. Développer les décideurs sensibiliser relier les effortspolitiques nationales législateurs évaluer les politiques en nationaux etde l’enfant et de la familles ayant de jeunes cours pour les familles internationauxfamille enfants et les enfants (Éducation pour Tous,

enfants déterminer les Convention sur lessociété à long terme insuffisances Droits de l’Enfant)

créer des politiques de développer des stratégiessoutien de participation

7. Créer des cadreslégislatifs etrégulateurs desoutien

décideurs faire prendre conscience créer des allianceslégislateurs de ses droits et de ses (groupes de femmes,familles ayant de jeunes ressources groupes

enfants créer un lieu de travail communautaires, etc.)société à long terme propice collaboration novatrice

assurer la qualité des public/privésoins de santé de avantages fiscaux pourl’enfant ceux qui financent des

établir des normes de programmes de soins etprotection de de développement de lal’environnement petite enfance

instituer le congéparental (pour les mèreset les pères)

8. Renforcer lacollaborationinternationale

bailleurs de fondsagences bilatéralesfondationsONG internationales

partager les expériences Groupe consultatif sur lesdistiller la connaissance soins et leoptimiser les ressources développement de lasensibiliser petite enfanceaugmenter les ressources International Vitamine Aoptimiser l’impact et Consultative Group

l’efficacité Association pour ledéveloppement del’éducation en Afrique(ADEA)

Save the ChildrenAlliance

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POINTS DE DISCUSSION SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

Points de discussion # 1

Améliorer l’acquisition des connaissances

L’acquisition des connaissances commence dès lors qu’un enfant est prêt àapprendre et capable d’apprendre.

C’est avant même son entrée à l’école qu’un enfant rencontre ses principales difficultésd’apprentissage ou acquiert ses principales connaissances. Au cours des toutes premières annéesde sa vie, il apprend à marcher et à parler, à entrer en interaction avec les autres, à penser et àraisonner, à résoudre des problèmes et bien d’autres choses encore. Si ces processus cognitifs nese mettent pas correctement en place (et en temps opportun), l’apprentissage futur à l’école etplus tard dans la vie sera plus difficile. Ainsi la réussite scolaire dépend de la réussite despremiers apprentissages. La recherche a montré que :

*suivre de près l’apprentissage et le développement pendant les années préscolaires, dans lecadre de programmes d’éducation parentale et aussi de programmes intégrés dedéveloppement de l’enfant peut augmenter les chances de réussite scolaire dans leprimaire;

*suivre attentivement les enfants pendant les premières années de leur vie peut contribuer àréduire ou éradiquer les difficultés d’apprentissage, les retards et l’arriération mentale;

*les enfants qui ont eu une petite enfance de qualité ont davantage de chance de continuer àl’école: de se réaliser dans la vie et d’apporter leur contribution à la société;

*les enfants ayant eu une expérience préscolaire risquent moins de redoubler.

Cela n’est pas seulement dû au fait que de tels expériences et programmes permettentd’acquérir les bases cognitives du langage, des mathématiques et du calcul, mais aussi au faitqu’ils renforcent le sentiment de sécurité, d’estime de soi et la possibilité d’interagir avec lesautres et d’apprendre d’eux. Cet investissement initial est donc indispensable si l’on veut qu’unenfant réussisse plus tard. En outre, les investissements dans les programmes de la petiteenfance sont plus rentables que les investissements à tout autre niveau de l’éducation.

Quels sont les résultats de la recherche qui peuvent être appliqués à moindre coût?Qu’a-t-on déjà essayé qui ait réussi ?

Il existe un grand choix de stratégies modèles efficaces pour l’éducation de la petite enfancevisant à améliorer l’acquisition des connaissances. On peut par exemple :

+ Travailler avec les parents. Les parents sont les premiers éducateurs de l’enfant et luiprocurent les expériences dont il a besoin pour développer ses facultés d’apprentissage. Lesprogrammes pour les parents comportent plusieurs volets tels que l’éducation des parents,des groupes de soutien aux parents et des visites à domicile. Il existe par exemple un projetd’éducation des mères en Turquie qui a été mis en place de façon expérimentale, évalué etvalidé au cours d’un processus de recherche longitudinale qui a montré qu’aider les mères àdévelopper leurs aptitudes au parentage a des effets à long terme sur les enfants, notammentsur leur capacité à apprendre et à réussir. Ce programme a aussi démontré l’efficacité d’unréseau d’entraide pour l’éducation des adultes lorsqu’il s’agit d’héberger et de reproduire lastratégie modèle d’éducation des mères sur une vaste échelle à travers tout le pays, en yintégrant des modules d’alphabétisation des mères et en recrutant les éducateurs adultesinoccupés comme prestataires des services.

+ Intégrer une composante de protection et de stimulation des jeunes enfants aux actions dedéveloppement de la santé ou de développement communautaire en cours. ou entreprendredes actions complémentaires de protection et de nutrition de l’enfant sur le lieu de vie del'enfant, en créant ainsi un programme adapté à ses besoins holistiques. La recherchemontre que la protection et la nutrition ont un effet synergique, l’une renforçant les effets del’autre et réciproquement. sur le développement physique, mental et affectif de l’enfant.

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A HUIT ANS, IL EST DEJA TROP TARD

+ S’appuyer sur la culture locale, On peut former les personnes qui s’occupent des jeunesenfants dans les structures locales traditionnelles à des pratiques de soins de qualité. Celaimplique de partir des situations communautaires existantes pour construire, C’est ce qui sepasse par exemple au Mali dans le cadre d’un programme où les femmes âgées de lacommunautés sont mises à contribution avec l’aide des plus jeunes pour s’occuper desenfants. Ces femmes reçoivent une formation complémentaire pour renforcer leur rôle et leurcapacité en vue de répondre encore mieux aux besoins des enfants.

+ Utiliser les médias. La radio, par exemple, pour informer les parents et leurs substituts de lamanière de bien élever leurs enfants et le grand public des besoins des enfants et de leurfamille. Aux Philippines, on utilise effectivement la radio pour informer les familles isoléessur le développement de l’enfant.

+ Fournir l’information aux aîné(e)s des frères et soeurs qui s’occupent très souvent de leurscadets à la maison. Des programmes “l’Enfant pour l’Enfant” engagent les aînés comme lesplus jeunes dans de nouveaux comportements et de nouvelles activités informelles.

+ Travailler avec les ressources ou les réseaux existants comme les programmes d’éducationdes adultes, les programmes pour femmes, les actions de développement communautaire enintégrant à leur contenu des éléments propres à les aider à mieux pourvoir aux besoinséducatifs des jeunes enfants. On peut concevoir d’adjoindre par exemple un module sur ledéveloppement de l’enfant à un programme d’alphabétisation

+ Répondre aux besoins des enfants dans le cadre de programmes pour les femmes. On peutcréer des programmes de protection de l’enfant qui répondent aux besoins des jeunes enfantstout en satisfaisant aussi les besoins des femmes pour que les mères puissent se libérer de lagarde des enfants et s’engager dans des activités génératrices de revenus. Au Vietnam parexemple, on a mis sur pied un programme de crèche familiale à domicile à partir d’un plande crédit pour les femmes.

+ Relier les programmes pour la petite enfance aux écoles primaires pour faciliter l’entrée àl’école primaire. Pour faciliter la réussite scolaire, les écoles et les autres programmeséducatifs doivent être prêts à accueillir les apprenants. On peut former les enseignants duprimaire a procurer aux enfants des expériences éducatives adaptées à leur développement.Les programmes d’enseignement doivent être conçus de telle sorte qu’ils prennent en comptela langue maternelle des enfants, le besoin qu’ils ont de méthodes d’apprentissage actives, etleurs besoins éducatifs culturels et personnels.

Comment mesurer l’acquisition des connaissances de base ?

Il existe de plus en plus de tests fiables et reconnus qui mesurent l’état de développementcognitif: langagier, social et affectif d’un enfant, en fonction de chaque contexte particulier. AuChili, un test a été conçu localement pour évaluer les performances cognitives des enfants. Cesmesures sont des indicateurs de réussite de l’acquisition des connaissances au cours despremières années de la vie. Il y a encore bien des contextes pour lesquels on a pas encoreconvenu de mesures pertinentes et adaptées. Il est indispensable de combler cc manque àl’approche de l’an 2000.

Quelle aide peuvent apporter les partenaires externes ?

Les partenaires externes peuvent faire connaître les types de stratégies qui ont bien réussiailleurs. Ils peuvent faciliter la coopération Sud Sud et le partage d’expériences et de ressources.Ils peuvent aider à faire connaître les réussites et les leçons de l’expérience dont d’autrespourraient tirer profit. Ils peuvent promouvoir des plans de financement qui permettent auxpays de mobiliser leurs propres ressources intérieures et de bâtir leur avenir sur l’équité plutôtque sur l’endettement.

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POINTS DE DISCUSSION SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

Points de discussion # 2

Ressources et partenariats pour l’Éducation pour Tous

Quels sont les investissements visant à améliorer l’éducation de base qui se sontavérés rentables ?

Une stratégie très rentable pour améliorer l’éducation de base est de faire en sorte de bienpréparer les enfants à entrer à l’école. Par conséquent, investir dans les premières années de lavie est en soi une stratégie rentable. La recherche a montré que les enfants ayant bénéficié d’unprogramme pour la petite enfance ont davantage de chances de réussite scolaire dans le primaire(et plus tard dans la vie). En voici des exemples :

+ Une étude longitudinale portant sur des enfants turcs dont les mères avaient participé à unprogramme d’éducation parentale a montré que ceux-ci avaient obtenu de meilleurs résultatsscolaires que des enfants dont les mères n’avaient pas participé au programme;

+ Un rapport sur 19 études longitudinales, réalisées dans des pays en développement et quicompare les enfants ayant participé à des programmes de petite enfance et des enfants n’yayant pas participé, établit que le taux de redoublement était inférieur (et souvent debeaucoup) dans 10 études sur les 14 qui fournissaient des données sur les redoublements.Dans l’une des quatre études qui n’en faisaient pas mention, le passage à la classe supérieureétait automatique.

+ L’étude longitudinale High/Scope Perry Preschool, comparant au même âge 27 enfants ayantparticipé à un programme préscolaire de qualité et des enfants n’y ayant pas participé aquantifié les retombées du programme préscolaire à 7,16 dollars par dollar investi.

La recherche montre donc que de nombreux modèles divers et variés notamment desprogrammes à la maison ou dans un centre se sont avérés rentables. Par ailleurs, si unprogramme associe santé, nutrition et éducation, et fait participer les parents, il a plus dechances d’être efficace que si ce n’est pas le cas.

Quelles sont les mesures qui ont été prises pour accroître l’efficacité (réduire lescoûts unitaires) des programmes d’éducation de base ?

Comme on l’a laissé entendre plus haut, une mesure prise visant à réduire les coûts unitaires àl’école primaire a consisté à investir dans les programmes de protection et de développement dela petite enfance qui font baisser les taux de redoublement et augmente l’efficacité del’enseignement. Dans le cadre des programmes pour la petite enfance, les stratégies visant à laréduction des coûts unitaires consistent à :

+ intégrer des programmes pour la petite enfance à des programmes pour adultes déjà en coursdans les domaines de l’éducation, de la santé, de la nutrition_ du développement régional, etc.en profitant des infrastructures déjà existantes;

+ concevoir des programmes où ce soient des para professionnels formés et des membres de lafamille qui s’occupent principalement des enfants et en soient les principaux éducateurs;

+ destiner les programmes à une population plus limitée et défavorisée;

+ réaffecter les ressources entre secteurs et à l’intérieur d’un même secteur quand on s’aperçoitque cette mesure fera réaliser des économies. Au Brésil, l’investissement dans le programmePROAPE pour la petite enfance a fait baisser les dépenses de l’enseignement primaire enréduisant le nombre des redoublements au point que les économies réalisées à ce niveaudépassent le coût du programme de soins et de développement de la petite enfance.

+ identifier les ressources sous-exploitées qui peuvent être incorporées à moindre coût (parexemple : faire participer des personnes de tous les âges).

+ utiliser davantage les médias et les canaux de communication populaires

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A HUIT ANS, IL EST DEJA TROP TARD

Quelles sont les mesures utilisées visant à l’étalement et aux recouvrements descoûts ?

+ Faireparticiper la communauté. Les communautés ont pris en charge de façon courante unepartie importante des coûts des programmes de protection et de développement de la petiteenfance. Cette stratégie a été appliquée avec succès dans le cadre de programmes à grandeéchelle dans des pays comme le Kenya, le Pérou, la Jamaïque. Les communautés peuventcouvrirent les frais des locaux et de leur entretien, subventionner au moins une partie dusalaire des para professionnels, aider à préparer le matériel et contribuer à nourrir les enfantspendant les heures qu’ils passent au centre. Dans ce cas, le gouvernement est responsable dela formation, de la supervision et de la fourniture de certains matériels et parfois d’un soutienpartiel des salaires.

+ Une participation financière proportionnelle aux ressources des participants. Danscertains programmes, les frais de participation aux programmes destinés à recouvrirpartiellement les coûts ont été établis selon une échelle mobile. Attention : cette stratégie doitêtre poursuivie avec une toute l’attention requise pour vérifier ce que les familles et lesmembres de la communauté ont vraiment les moyens de payer, en tenant compte descontributions qu’ils font déjà en temps et en nature. Demander une participation financièreproportionnelle aux ressources, c’est aussi veiller à ce que les pauvres en soient exonérés.L’introduction de cette mesure de participation aux frais peut également avoir pour effet des’assurer que les pauvres en soit exonérés.

+ Des avantages ont été réservés au secteur privé (à but lucratif), à des institutions nongouvernementales et aux communautés pour les inciter à offrir des programmes destinés auxenfants qui vivent dans des conditions telles qu’elles font d’eux des enfants à risque. On lesencourage à financer pour la moitié, à fournir du matériel, à associer les programmes ausystème de santé et/ou à des plans de crédit.

Quelles sont les mesures adoptées pour réaffecter des fonds publicssupplémentaires à l’éducation de base ?

+ Constituer des fonds publics particuliers. La Colombie par exemple, finance lesprogrammes pour la petite enfance en prélevant une taxe de 3% sur les paiements et salaires.

+ Réaffecter les ressources. Les ressources peuvent être réaffectées d’un secteur à l’autre (parexemple : faire passer une part du budget destiné à la défense aux services sociaux) ou àl’intérieur d’un même secteur. Reconnaissant que les programmes de développement de lapetite enfance avaient des retombées positives considérables, le Chili a réaffecter des fondsdestinés à l’enseignement supérieur au secteur de la petite enfance. Cette mesure n’asensiblement pas affecté l’enseignement supérieur puisque cette ponction ne représentaitqu’une part infime de son budget total. En revanche, les programmes de petite enfance s’ensont considérablement ressentis à cause du niveau très bas des précédents investissements.

+ Créer des programmes spéciaux. Cela se fait parfois avec l’aide des bailleurs de fondsinternationaux. Au bout d’un certain temps, ces programmes doivent être incorporés auxbudgets nationaux. C’est le cas du programme d’éducation des parents au Mexique.

Quels sont les partenariats de l’Éducation pour Tous qui se sont révélés efficaces ?

Les gouvernements ont établi des partenariats efficaces dans le domaine des soins et dudéveloppement de la petite enfance avec les communautés, les ONG, le secteur privé et lesorganisations internationales. (Voir points de discussion # 5). Les partenariats sont complexes.Pour que le partenariat fonctionne, les rôles et les attentes doivent être clairement définis audépart. Il existe pourtant un moyen d’optimaliser les ressources. Les partenariats peuvent seconstituer à plusieurs niveaux et engager plus où moins d’organisations et d’intérêts. Despartenariats efficaces peuvent impliquer des contributions autres que financières. Ils peuventinclure des contributions “en nature” (les communautés fournissent les locaux pour lesprogrammes de soins et de développement de la petite enfance et la nourriture des enfants; lesparents aident à la fabrication des matériels et des jouets; des sociétés privées fournissentgratuitement l’équipement, les vaccins etc.). Les partenaires peuvent également apporter des

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POINTS DE DISCUSSION SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

idées et des conseils techniques, en participant à la conception et à l’évaluation des programmes.Ils peuvent aussi implanter des programmes.

Comment a-t-on utilisé les financements extérieurs pour soutenir ou compléter lesefforts nationaux et avec quels résultats ?

+ Le financement extérieur sert généralement à lancer le programme. Au bout d’un certaintemps c’est le gouvernement, le secteur privé, les communautés et les parents qui prennent lerelais pour financer les coûts.

+ Le soutien extérieur peut servir à financer certaines choses que l’État ne peut pas se permettrede financer (par exemple la formation à l’étranger, la production de matériels, l’équipementauxiliaire des nouvelles technologies, des échanges internationaux ou régionaux). C’est le caspar exemple du programme péruvien PRONOEI (1979-1984). Au commencement de ceprogramme, l’USAID devait fournir 47% du budget, le gouvernement 40% et l’UNICEF 6%,avec une contribution de la communauté de 7%. Au cours du programme le pourcentage desfrais couverts par ces différentes organisations a changé. Au bout de cinq ans l’USAIDcouvrait 18% des coûts, le gouvernement augmentait sa part à 49%, l’UNICEF ne couvraitplus que 2%, et l’on créait un programme de nourriture couvrant 9% des coûts; quant à lacommunauté, elle contribuait pour sa part à 23% des dépenses.

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A HUIT ANS, IL EST DEJA TROP TARD

Points de discussion #3

Renforcer les capacités institutionnelles nécessairespour dispenser l’éducation de base

Pour que des programmes Éducation pour Tous efficaces soient menés à bien, les institutionsresponsables de ces programmes doivent être capables de les soutenir. Pour faire du bon travail,ces institutions ont besoin de personnes compétentes et motivées, d’installations, d’équipementet de matériels adaptés, d’accès aux technologies actuelles, d’une organisation et d’une gestionefficaces. En outre, les institutions ont besoin d’avoir accès à la connaissance et à l’expérience.La dimension la plus importante d’une stratégie de renforcement des capacités est la dimensionhumaine. Par conséquent il est capital d’attirer les personnes compétentes, de les former etd’entretenir leur motivation pour renforcer et maintenir les capacités. Par ailleurs, pour attirer etgarder le personnel, il faut créer des mesures spéciales d’incitation.

Quelles réformes institutionnelles a-t-on introduit pour toucher des catégoriesd’apprenants plus vastes et plus diversifiées ?

Il existe de nombreux facteurs qui font que tous les enfants ne bénéficient pas d’une éducationde base. Parmi ceux-ci, le fait que les apprenants habitent loin les uns des autres, le coût, ladispersion de la population, l’éthnicité, la mobilité pendant l’année, les différences de langues etl’agriculture saisonnière. Dans le domaine des soins et du développement de la petite enfance, ilexiste une réforme institutionnelle générale qui permet d’étendre la couverture et d’inclure uneplus grande diversité de gens : il s’agit de passer d’une approche exclusivement formelle quipose comme principe de regrouper les enfants dans des centres, à une approche qui consiste àfaire parvenir le programme aux enfants là où ils se trouvent par l’intermédiaire des parents quiles éduquent ou en créant des centres plus petits et plus dispersés (par exemple les domiciles)ou en utilisant les médias.

A l’intérieur du système formel, une réforme clef a consisté à se focaliser sur la qualité del’enseignement primaire. Des stratégies ont été mises en place pour aider les enseignants àmieux répondre aux besoins des enfants. Cette stratégie a été très importance par rapport auxprogrammes de soins et de développement de la petite enfance puisque l’un des résultatsescomptés de ces programmes est la réussite scolaire des enfants dans le primaire. Car si l’écolen’est pas préparée à accueillir les enfants, ceux-ci peuvent être amenés à redoubler ou àabandonner.

On est parvenu à améliorer l’école primaire grâce à des projets qui ont construit un lienentre les programmes de petite enfance et l’école primaire. Les actions les plus bénéfiques sontcelles où une formation conjointe est entreprise qui inclue les enseignants, les responsables etles administrateurs des programmes de la petite enfance et ceux des premières classes duprimaire. Il en est ainsi en Afrique du sud où à l’intérieur du système scolaire duBophuthatswana un programme préscolaire a été mis sur pied dans le cadre d’une réformescolaire plus vaste. Un autre exemple est celui du Joint Innovative Project (JIP) lancé parl’UNESCO en Chine. Ces deux projets sont axés sur l’éducation préscolaire, la continuité desprogrammes, la formation des enseignants et la participation communautaire. On y traite doncla question de la préparation à la scolarité en privilégiant tous les éléments essentiels del’environnement de l’enfant - la famille, la communauté et l’école au même titre que l’enfant lui-même.

Voici d’autres exemples de mesures de réforme introduites pour atteindre ceux qui nel’ont pas encore été :

3 établir des liens avec des organisations non gouvernementales qui travaillent avec cespopulations et leur demander de fournir les prestations;

= travailler dans l’interdisciplinarité (par exemple ajouter des composantes d’éducation à desprogrammes de santé déservant des régions isolées où la couverture éducative estminimale);

3 restructurer les organisations pour les rendre plus efficaces;

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POINTS DE DISCUSSION SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

2 redéfinir les rôles et les responsabilités du gouvernement central, provincial et local, pourpermettre une plus grande souplesse d’action des intervenants au niveau local afin qu’ilss’adaptent mieux aux besoins réels de la population;

* dispenser l’enseignement dans la langue maternelle de l’enfant à son entrée à l’école en luidonnant le temps de faire la transition entre celle-ci et la langue de l’enseignement.

Quelles sont les mesures utilisées pour développer les ressources humainesnécessaires à une éducation de hase de qualité à l’intérieur et à l’extérieur del’école pour différents groupes d’âge ?

La stratégie première est la formation du personnel - à tous les niveaux, D’autre part, laformation ne peut se limiter à la formation professionnelle initiale. Pour être efficace il fautprévoir une combinaison de formation initiale et de formation en cours d’emploi et d’expériencepratique pour une bonne acquisition et assimilation des savoir-faire, des connaissances et descompétences. Cette approche pluridimensionnelle de la formation est nécessaire pour tous les“étudiants” sans considération d’âge, que les programmes soient ou non formels. Au Kenya, ilexiste un système de formation pour les enseignants en cours d’emploi qui prévoit uneformation pendant les vacances et des visites aux stagiaires en stage pratique pendant l’annéescolaire. Petit à petit une infrastructure s’est mise en place. Ce système a été renforcé par laformation des formateurs au niveau du district et par l’amélioration de la gestion, de laplanification et des méthodes de formation et d’évaluation au niveau national ainsi que par lafourniture d’installations et d’équipement appropriés.

Un autre exemple de renforcement des capacités par la formation est le Training ofTrainers for Africa (Initiative pour la formation des formateurs pour l’Afrique) financée par desdonateurs externes qui organisent une formation modèle des formateurs dans un pays donné. Ilssont ensuite responsables de la formation d’autres formateurs dans leur pays. Ils acceptent ausside travailler avec les décideurs à l’élaboration des stratégies de soutien de soins et dedéveloppement de la petite enfance pour le pays.

Quelle a été l’aide apportée par les médias à l’éducation de base ?

Les médias ont un rôle important à jouer à la fois pour sensibiliser l’opinion aux questions de1’Education pour Tous et pour diffuser l’information aux parents, aux enseignants/aux personnesqui s’occupent d’enfants et aux enfants. Voici quelques exemples de ce que les médias peuventfaire pour dispenser l’éducation de base :

-diffuser des cours de formation à distance aux enseignants/aux personnes qui s’occupentd’enfants;

adiffuser des émissions de radio destinées aux parents, comme celle qui existe auxPhilippines et qui est associée au Parent Effectiveness Service (PES) un programmed’éducation des parents qui donne des informations importantes aux parents sur ledéveloppement de l’enfant sous forme d’un débat/discussion avec le public;

~diflùser des programmes de radio conçus pour former les enseignants et proposer desactivités scolaires faites pour la classe tel ce projet en place en Bolivie et actuellement enpasse d’âtre adapté pour l’Afrique du sud.

adiffuser des programmes de télévision proposant des activités adaptées au développementdes jeunes enfants ( à la Sésame Street) comme au Nigéria et aux Philippines;

Quels rôles les partenaires externes ont ils joué dans le renforcement descapacités?

Les partenaires externes sont très actifs dans les stratégies de renforcement des capacités. Ilssont très souvent capables de former les personnes dans le pays ou à l’étranger pour qu’ellespuissent acquérir les connaissances et les compétences requises pour faire fonctionner lesinstitutions et les programmes. Ils introduisent de nouvelles technologies et les adaptent auxsituations locales afin de mieux répondre aux besoins particuliers. Ils peuvent financer les coûtsdes installations et de l’équipement que les budgets de l’État ne peuvent prendre en charge.

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A HUIT ANS, IL EST DEJA TROP TARD

Points de discussion #4

Répondre aux besoins éducatifs fondamentaux de tous

Quelles sont les mesures qui se sont avérées efficaces pour étendre l’éducation debase . . .

...aux jeunes enfants d’âge préscolaire ?

Des programmes intégrés de protection et de développement de la petite enfance (ECCD) et desprogrammes structurés d’éducation des parents qui favorisent une bonne stimulation cognitive,des échanges affectifs et une bonne communication, l’amélioration des systèmes de soutien desfamilles et des parents, une bonne santé, une bonne alimentation et une bonne sécurité.fournissent la meilleure assise d’un apprentissage durable.

. . . aux enfants du primaire ?

Les programmes de soins et de développement de la petite enfance préparent les enfants à entrerà l’école; lorsque les apprenants sont bien préparés à apprendre, les enseignants sont plusefficaces. Ces apprenants fréquentent plus longtemps l’école, redoublent moins, et obtiennent demeilleurs résultats scolaires. La possibilité de mettre les plus jeunes frères et soeurs à lagarderie dans la journée permet aux aîné(e)s d’âge scolaire de ne plus avoir à surveiller leurscadets et de pouvoir ainsi se consacrer à leur propre apprentissage et être attentifs à leurspropres besoins en matière de développement. D’autre part, les programmes pour la petiteenfance qui apportent un soutien à la famille et aux parents ont tendance à “infiltrer” toute lafamille : il y a ainsi de fortes chances que les aînés reçoivent eux aussi davantage d’attention dela part de leurs parents et que ceux-ci s’occupent mieux d’eux.

. . . aux adolescents ?

L’enthousiasme et l’énergie des adolescents demandent à être canalisés dans des activitésproductives qui leur donnent un sens de l’accomplissement, qui les encouragent à prendreconfiance en eux, qui les aident à construire l’estime de soi et à intégrer ces acquis dans descontextes sociaux qui les soutiennent. Les actions de soins et de développement de la petiteenfance sont à même d’offrir aux adolescents de tels contextes - en les faisant participer auxactivités de conseils et d’éducation des plus jeunes, en les formant en tant que jeunes parents oufuturs parents avec des programmes axés sur leurs besoins en matière de développement, ainsique sur les besoins des jeunes enfants, en leur donnant des occasions de compléter leurapprentissage de la lecture et de l’écriture, du calcul et de la résolution de problèmes, tout enaidant les plus jeunes et même en les faisant participer aux efforts de construction de lacommunauté : pour déterminer ses priorités, définir des modalités de contribution pour tous lesmembres de la communauté et créer de petites entreprises pour financer les programmes desoins et de développement de la petite enfance et les soutenir.

..aux adultes/parents ?

Les parents sont les premiers éducateurs des enfants et les plus conséquents. Les programmesde soins et de développement de la petite enfance doivent donc les aider à devenir pluscompétents et à prendre mieux conscience de leur rôle - en leur donnant la possibilitéd’améliorer leurs ressources et leurs relations familiales dans les années à venir. Par ailleurs, lesprogrammes de soins et de développement de la petite enfance peuvent être l’occasion pour desenfants et peut être aussi pour des familles de sortir du cycle de la pauvreté et de lamarginalisation. De nombreux programmes de soins et de développement de la petite enfancesont axés sur le renforcement des parents, en aidant les mères à compléter leur formation et leurinstruction, à apprendre à lire et à écrire dans la perspective de pouvoir soutenir les capacitésnaissantes de leurs enfants. En outre, les parents en acquérant de nouvelles compétences, enprenant confiance en leurs possibilités de prendre les bonnes décisions concernant leurs enfants,

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POINTS DE DISCUSSION SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

deviennent davantage conscients de tous les choix possibles que leur offre la vie. Ils résolventmieux les problèmes et prennent davantage part aux décisions de la communauté.

...aux communautés ?

Un projet intégré d’activités de protection et de développement de la petite enfance peut réunirles parents, les dirigeants de la communautés, les agents de santé, les enseignants et leséducateurs, les membres de la famille étendue, les ONG locales, les représentants dugouvernement, les donateurs extérieurs et autres acteurs, dans le but commun d’apporter unsoutien aux jeunes enfants. Les programmes de soins et de développement de la petite enfanceont souvent prouvé qu’ils pouvaient servir de catalyseurs de divers projets de développementcommunautaire. En Malaisie par exemple, on s’est aperçu que les parents qui travaillaientdemandaient aux intervenants chargés du développement de la communauté de créer en prioritéune garderie pour leurs enfants avant même d’exprimer leurs besoins en soins de santé. La miseen place d’une garderie adaptée aux besoins locaux en coopération avec la communauté,impulse aussi d’autres efforts de au sein de la communauté, notamment une amélioration del’information aux familles marginalisées, de meilleurs soins de santé et une meilleur hygiène(dont tous bénéficient) et des projets comme l’alphabétisation des adultes, une éducation nonformelle pour les enfants des rues, des programmes de lutte et de prévention contre la drogue, etbien plus encore.

Quel progrès ont été réalisés concernant l’égalité entre sexes dans les programmesd’éducation de base ? et comment y est-on parvenu ?

Dans de nombreux pays, l’égalité entre les sexes dans les programmes de soins et dedéveloppement de la petite enfance est une réalité, en ce qui concerne l’accès et la participation.Par ailleurs, les filles qui participent à des programmes de soins et de développement de lapetite enfance ont davantage de chances d’entrer à l’école primaire et de ne pas abandonner encours de scolarité. Une stratégie visant l’égalité entre sexes doit commencer par donner auxfilles l’occasion de participer à ces programmes. (voir points de discussion # 8 pour plusd’informations sur la question de l’égalité entre sexes.)

Par quelles mesures a-t-on réussi à atteindre les apprenants mal desservis etdéfavorisés ?

Le domaine des soins et du développement du jeune enfant est riche d’expériences de ce typegrâce aux méthodes novatrices mises en oeuvre pour atteindre les apprenants mal desservis etdéfavorisés. On a conçu toute une série de programmes qui répondent aux besoins desapprenants dans diverses circonstances. Ces programmes prévoient notamment :

-d’intégrer des éléments liés à l’éducation à des projets de santé ou de développementcommunautaire pour favoriser la prise de conscience des besoins éducatifs des enfants;

-d’établir des programmes spécialisés qui répondent aux besoins spécifiques d’unepopulation unique. Par exemple le programme des crèches mobiles en Inde qui suivent lesfamilles de travailleurs migrants de site en site;

-d’étendre la stratégie des visites à domicile dans laquelle les parents les plus expérimentésapportent leur aide aux parents moins expérimentés;

-de créer des programmes d’éducation des parents qui forment des facilitateurs à travailleravec les parents pour les renforcer dans leur rôle de premiers éducateurs de leurs enfants;

*d’organiser des programmes dans des centres situés dans des bidons villes ou autres typesd’habitat précaire qui servent de point de ralliement à plusieurs activités communautairespour l’éducation de base de tous les citoyens:

-de traiter les besoins à la fois des enfants les plus jeunes et des plus âgés dans le cadre deprojet “l’Enfant pour l’Enfant” qui réunissent les enfants pour des échanges éducatifs quiprofitent aux deux catégories d’âge.

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-de reconnaître la valeur de projets intergénération qui soutiennent non seulement les plusjeunes enfants mais aussi les membres de leur famille et celle des systèmes de soutienélargi, qui permettent d’acquérir et de développer de nouvelles aptitudes à résoudre lesnouveaux problèmes auxquels la vie nous confronte;

-d’établir des programmes pluriculturels qui aident les jeunes enfants à intégrerl’enseignement religieux et laïque ou à combler les lacunes dont souffrent souvent lesgroupes ayant des langues et des cultures multiples.

-d’utiliser les programmes d’alphabétisation qui intègrent le développement de l’enfant etl’information des parents comme cela se fait au Honduras et au Népal;

Comment utilise-t-on les nouvelles technologies de l’information et les anciennespour dispenser l’éducation de base dans des environnements pauvres enressources?

Depuis le forum de l’Éducation pour Tous à Jomtien, les éducateurs de la petite enfance ontréuni un matériel riche et abondant sur divers aspects du développement des programmes. Cesressources sont maintenant accessibles dans la presse écrite, sur vidéo, sur CD ROM, dansInternet et diffusées lors d’émissions de radio et de télévision. Elles sont disponibles dans denombreuses langues et il existe du matériel destiné aux personnes travaillant avec les enfants,conçu à la fois pour celles qui sont d’un niveau d’éducation supérieur et celles qui n’ont reçuqu’une éducation plus élémentaire; Plusieurs méthodologies de formation ont été élaborées pouraider les intervenants, les parents, les enseignants et les formateurs à comprendre les problèmeset à communiquer plus efficacement. Il existe par exemple :

-des programmes de radio qui forment les personnes s’occupant de garderies à devenir deséducateurs d’enfants plus efficaces;

-une formation à l’utilisation du matériel dont se servent les formateurs nationaux pour leuraction de plaidoyer en faveur des jeunes enfants, pour former les responsables régionaux,pour promouvoir des programmes de qualité pour les jeunes enfants et pour améliorer lesactions de soins et de développement de la petite enfance dans leur contexte national;

-des programmes de télévision et de vidéos à l’intention des parents et souvent adaptés àdes environnements et des situations culturelles variées;

-des centres de ressources régionaux stockant des matériels de base et formant du personnelqui puisse aider les communautés à améliorer leur programmation pour les jeunes enfantsen l’adaptant tant à la culture locale qu’au niveau de développement.

-des projets de diffusion de l’information utilisant des marionnettes, des pièces de théâtre etdes exercices interactifs pour sensibiliser aux questions de santé de l’enfant et auxquestions de développement.

-le parrainage des programmes et les échanges entre des groupes du Sud qui permettent auxindividus de partager leurs expériences avec d’autres;

Comment les mesures d’encouragement, l’information du public et les activités depromotion stimulent elles la demande d’éducation de base ?

Les éducateurs de la petite enfance ont réussi à plusieurs reprises à organiser des activités desoutien aux jeunes enfants et à leurs familles. Ils y sont parvenus en mobilisant des réseauxd’ONG intéressées au plan local et régional, mais aussi en travaillant directement avec legouvernement et les personnels des ministères. Ils ont à maintes reprises collaboré avec d’autressecteurs pour répondre aux besoins intégrés des jeunes enfants et de leurs familles. Ils onttravaillé avec des ministères et des gouvernements pour étendre certaines actions concluantes àplus grande échelle et couvrir ainsi des populations d’enfants plus larges grâce à des stratégiesde programme diversifiées mais complémentaires. Leurs efforts ont été couronnés de succès.Ainsi la Malaisie, la Namibie, l’Afrique du sud, le Ghana, les Philippines ont adopté desstratégies de soins et de développement de la petite enfance tandis que d’autres pays sont entrain d’élaborer les leurs.

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POINTS DE DISCUSSION SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

Les projets de médias et de formation mentionnés plus haut ont contribué à créer unedemande et une prise de conscience dans de nombreuses cultures de l’importance des premièresannées pour le développement futur de l’enfant. On a surtout fait porter les efforts sur ladiffusion à un plus large public de l’information concernant l’importance des premières années,à la fois pour le sensibiliser au problème et augmenter la demande de soins et de développementde la petite enfance et pour créer un “environnement stimulant” pour les jeunes enfants et leursfamilles.

On a réussi à sensibiliser davantage le public et faire croître la demande de soins et dedéveloppement de la petite enfance grâce au marketing social. Il a fallu aussi créer un consensuset construire un plaidoyer. Enfin, pour sensibiliser encore plus l’opinion, les éducateurs de lapetite enfance se sont efforcés de coordonner les efforts nationaux et internationaux tels quel’initiative de l'Education pour Tous et la Convention sur les Droits de l’Enfant.

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Points de discussion #5

Collaborer au développement de l’éducation de base : lesgouvernements et les partenaires externes

De plus en plus, on réalise que les pays du monde sont interdépendants. Les pays ne sont pascoupés les uns des autres mais font partie d’une communauté mondiale. A l’intérieur de cettecommunauté mondiale, on discute sur les droits de l’homme fondamentaux et parmi ceux-ci surles droits des enfants. Les gouvernements répondent en créant des plans d’action nationaux et enfixant des objectifs. Pourtant tous les pays n’ont pas les moyens financiers et techniques deréaliser ces objectifs. C’est pourquoi, pour financer la mise en oeuvre de certains programmes,les gouvernements devraient chercher des partenariats avec diverses organisationsinternationales.

Comment les organisations non gouvernementales multilatérales, bilatérales etinternationales peuvent elles constituer de véritables partenariats avec lesgouvernements des pays en développement pour promouvoir l’éducation de base ?

Aujourd’hui, les donateurs externes peuvent jouer plusieurs rôles importants en aidant lesgouvernements dans cette tâche. Ils peuvent :

-travailler avec les gouvernements sur des questions qui font l’objet d’un accordinternational (Education pour Tous et la Convention sur les Droits de l’Enfant);

-servir de catalyseurs en participant au financement d’activités que le gouvernement n’a pasles moyens d’entreprendre. Cela peut inciter les gouvernements à prendre des mesures;

-apporter l’expérience des autres pays comme modèle de ce qui pourrait être fait;

-fournir les ressources techniques qui font défaut au pays ;

Dans un véritable partenariat, chaque partenaire est respectueux de l’autre et a un rôle àjouer; ces rôles sont complémentaires. Voici quelques exemples de cette complémentarité quiexiste dans le cadre de programmes de soins et de développement de la petite enfance :

-des organisations externes financent la formation des formateurs et éventuellement laformation initiale, alors que les gouvernements financent la formation en cours d’emploi.

-des organisations externes financent la construction d’installations et les gouvernementsfournissent l’équipement;

-les gouvernements se chargent de concevoir des programmes d’enseignement adaptés et lesdonateurs externes financent la fabrication des matériels qui accompagnent cesprogrammes d’enseignement;

-les gouvernements possèdent les fonds nécessaires pour alimenter les programmes. et ledonateur externe contribue aux ressources (techniques et/ou financières) pour fairefructifier ces apports et accroître leur potentiel;

-des organisations externes financent le lancement du programme et les coûts initiaux alorsque le gouvernement finance son application sur toute sa durée.

Les gouvernements sont différemment ouverts à l’idée d’un partenariat avec des donateursexternes. Parfois ils ne sont pas prêts à accepter toutes les conditions du partenariat que leurproposent les organisations externes et/ou perçoivent les donateurs comme arrogants. D’autresfois, leur réserve peut est dûe à l’absence de volonté politique de traiter une questionparticulière. Sans considération des situations, on encourage les gouvernements à définir leurprogramme d’action avant de rechercher des partenaires et à définir leurs “limites”, c’est à direce qu’ils entendent accepter ou refuser des autres et à quelles conditions.

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POINTS DE DISCUSSION SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

Points de discussion # 6

Dispenser l’éducation de base en situation de crise et de transition

Quand un enfant vit dans une région déchirée par la guerre, dans une région qui souffre de lasécheresse et de la famine, dans un camp de réfugiés, notre premier réflexe est de penser aassurer sa survie, c’est à dire à lui procurer de la nourriture, de l’eau, un abri, des vêtements. Orces situations de crise durent des mois, des années, voire plusieurs générations. Les enfants quivivent dans une période de crise ne peuvent pas attendre. Pour les plus jeunes d’entre euxsurtout, une année, deux ans; quatre ans à attendre signifient des préjudices mentaux physiqueset affectifs irréparables. Des enfants en période de crise et de transition n’ont pas seulementbesoin de secours d’urgence, ils ont besoin d’attention, de soutien pour se développer et d’autantde chances éducatives que possible.

Il faut donc que les éducateurs travaillent avec l’aide humanitaire d’urgence, avec lestravailleurs sociaux et avec les organismes d’entraide qui interviennent dans les situations decrise afin de sensibiliser aux besoins des enfants et de trouver des méthodes adaptées auxconditions dans lesquelles ils vivent, pour les instruire et s’occuper d’eux. Même les activitéslimitées et souvent stressantes qui consistent à distribuer la nourritures s’occuper des problèmesde santé et d’hygiène, reconstruire des abris et interviewer les gens pour comprendre ce qui leurest arrivé, sont autant d’occasions de faire participer les enfants et de leur enseigner quelquechose. Les travailleurs sociaux qui n’ont souvent de leur mission qu’une vision excluant unquelconque engagement vis à vis du développement à long terme des enfants, négligent souventde telles occasions. Des programmes exemplaires à ce titre ont été mis en place en Angola, enCroatie et en Bosnie.

Lors d’une récente rencontre à l’UNICEF, un groupe de personnes qui travaillent avec lesenfants en situation de crise ont rédigé une liste de principes et d’idées forces qui devraientselon eux guider nos interventions dans les situations d’urgence et les conditions de précarité :

1. La Convention sur les Droits de l’Enfant est un instrument puissant deprogrammation et de plaidoyer.

La Convention contient l’affirmation de la communauté internationale que tous les droits desenfants doivent être universellement reconnus et protégés, La Convention est un document depoids que l’on doit utiliser pour la défense des enfants et comme cadre légal pour lesinterventions spécifiques visant à la protection des droits des enfants.

2. L ‘enfant est un facteur d’organisation lorsqu ‘on a à traiter des situationsd’urgence.

Puisque la Convention affirme les droits et la valeur de l’enfant, le cadre conceptuel del’intervention en situation d’urgence devrait se construire autour de la survie, de la protection etdu développement de l’enfant.

3. Il faut des services holistiques et intégrés pour répondre aux besoins des enfants.

Les besoins des enfants sont de nature holistique. Il est par conséquent indispensable d’adhéreraux principes holistiques pour une programmation efficace des actions. L’attention aux besoinsphysiques et aux problèmes de survie doit se compléter d’une attention égale aux besoinspsychosociaux, affectifs et de développement. En reconnaissant que ces besoins relèvent dudomaine d’intervention de plusieurs secteurs à la fois, on doit créer des mécanismes decoordination entre programmes qui permettent la complémentarité des prestations.

4. L ‘éducation est un droit qui peut catalyser et rendre possible la reconstruction.

L’éducation peut aider à organiser les interventions menées dans les situations de crise quevivent les enfants et à rétablir une certaine normalité dans leur vie bouleversée, L’éducationfondamentale définie comme une base solide de compétences est indispensable non seulement

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A HUIT ANS, IL EST DEJA TROP TARD

au bon développement de l’enfant mais à son bien-être psychosocial. Elle peut aussi offrir despossibilités de reconstruction sociale. Des approches créatives, des structures souples, desaménagements novateurs, des programmes d’enseignement renforcés et des matériels deréférence sont des éléments fondamentaux d’une stratégie de l’éducation.

5. Les liens sociaux essentiels des enfants et leurs liens avec les personnes quis ‘occupent directement d’eux doivent être maintenus.

Les services doivent reconnaître et soutenir la famille de même qu’un certain nombre d’unitésfamiliales non traditionnelles. Ils doivent soutenir les divers relations clefs qui assurent auxenfants en situation d’urgence, les soins, le confort et la protection. Ces relations clefs varientselon l’âge des enfants et les circonstances où ils se trouvent.

6. Les approches communautaires participatives sont les plus efficaces.

C’est dans un cadre où l’on requiert d’elles qu’elles participent activement à identifier leursproblèmes et à leur apporter des solutions que les communautés dévastées par la guerre et laviolence peuvent le mieux se reconstruire et renaître. Les programmes doivent valoriser,reconnaître le savoir et les compétences locales en s’appuyant sur eux et prendre en compte lesmodèles que suivent les membres de la communauté. D’autre part, on doit également s’efforcerde faire participer les enfants en fonction de leur âge et de leur maturité à la planification et à laprise de décision.

7. Les interventions devraient avoir pour but de faire changer les choses.

Les crises offrent des occasions d’agir autrement. Les solutions doivent allier une réponse à lacrise immédiate et à court terme avec des mesures préventives à long terme. Les solutionsdevraient aussi inclure des stratégies qui remédient aux conditions sociales et économiquessous-jacentes à l’origine des problèmes. On doit trouver un mode intervention qui responsabiliseles communautés et renforce à plus long terme l’autonomie des familles et des enfants.

8. On peut optimiser les ressources en créant des partenariats.

L’ampleur de la crise et la rareté des ressources rendent nécessaire la constitution de partenariatset l’utilisation des ressources existantes comme levier. Il est essentiel que l’on s’écarte dumodèle de développement dirigé par les donateurs en encourageant la collaboration entre tousles niveaux de la communauté donatrice et des pays d’accueil. Les vieilles alliances doivent êtreconsolidées et de nouvelles alliances forgées, particulièrement celles qui reconnaissent ets’appuient sur les talents et les ressources de la nation plutôt que celles qui les affaiblissent.

9. Un code d’éthique international devrait inspirer toute action.

Il est indispensable de maintenir des normes éthiques élevées et d’évaluer constamment l’impactsouhaité et les effets indésirables des interventions. Sachant que la vulnérabilité particulière desenfants et des familles vivant dans une adversité extrême est souvent exploitée, les donateurs etles planificateurs des programmes doivent adhérer à un code d’éthique international quigarantisse que les programmes destinés aux enfants, aux familles et aux communautés leursoient bénéfiques plutôt que nuisibles

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Points de discussion #7

Constituer des partenariats entre l’État et la société civilepour dispenser l’éducation de base

Dans la plupart des pays. le développement, la gestion et le financement des services pour lapetite enfance sont sous la responsabilité conjointe de l’Etat, des institutions régionales oulocales du secteur privé, de la communauté et des parents. Le rôle de la société civile (dans cesdiverses formes et institutions) est de soutenir et/ou critiquer le gouvernement et/ou collaboreravec lui. De même, le gouvernement devrait être prêt à soutenir - de différentes façons et àdifférents niveaux - les programmes initiés et diriges par les communautés, les ONG ou lesinstitutions religieuses. Les partenariats aident à optimiser à la fois ce que le gouvernement et lasociété civile ont a offrir.

Quelles sont les conditions nécessaires pour que les institutions de la société civiletelles les ONG, les syndicats, les organisations religieuses, les médias, etc.travaillent en partenariat avec les autorités publiques responsables de l’éducationde base ?

Pour réussir une collaboration harmonieuse il faut :

-avoir un objectif commun

-comprendre que chacun aura probablement une stratégie différente et que ces stratégiespeuvent être complémentaires;

-reconnaître et respecter ce que chacun peut apporter;

-avoir des rôles et des responsabilités bien définis;

-disposer de ressources disponibles pour financer les activités séparément;

Chaque groupe à l’intérieur de la société civile a un rôle à jouer et peut travailler enpartenariat avec le gouvernement sur des objectifs différents.

Les ONG

Les ONG entrent généralement en jeu pour répondre à un besoin quand le gouvernement ne lefait pas, soit par manque de volonté politique, soit par manque d’infrastructure et/ou manque deressources. Les ONG travaillent généralement avec les populations que les servicesgouvernementaux ne réussissent pas à toucher - des communautés rurales isolées, des groupesmarginalisés, les plus démunis - et ils peuvent expérimenter de nouveaux modèles, ce que lesgouvernements centraux pourraient avoir du mal à faire. De plus en plus les ONG établissentdes partenariats avec le gouvernement pour concevoir, planifier et évaluer des programmes etfournir des structures de services qui assurent la couverture de l’éducation de base. Ainsi auChili où les ONG ont collaboré avec le gouvernement pour évaluer les programmes pourenfants et pour préparer un rapport sur les progrès accomplis dans le pays pour réaliser lesobjectifs fixés par la Convention sur les droits des enfants.

Les syndicats

Les syndicats s’occupent généralement de défendre les droits des travailleurs. Mais ilss’occupent aussi de créer et de fournir des services sociaux. Dans certains cas. ils s’occupent deprotection de l’enfance. Ainsi à Singapour où un collectif de syndicats, le National Trade UnionCongress (NTUC) a ouvert un centre de ressources et de formation. Si Singapour offre un bonexemple de ce que peuvent réaliser les syndicats. ceux-ci n’ont. à ce jour, pas pleinement jouéleur rôle dans la protection de l’enfance et on n’a pas eu recours à leur ressources pourl’essentiel.

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A HUIT ANS, IL EST DEJA TROP TARD

Les organisations religieuses

A l’instar des ONG, les organisations religieuses sont souvent bien implantées dans lacommunauté. Elles connaissent bien ses besoins et ont souvent élaboré des stratégies pouratteindre les populations laissées pour compte par les systèmes plus formels. En outre, lesorganisations religieuses peuvent aussi offrir des programmes de soins et de développement dela petite enfance (comme au Maroc où les écoles coraniques offrent une éducation préscolaire,et en Indonésie où le système scolaire religieux existe parallèlement à la structuregouvernementale). Les institutions religieuses font communément partie de réseaux - àl’intérieur et à l’extérieur du pays - qui peuvent faire en sorte d’orienter les ressources versl’éducation de base.

Les médias

Les partenariats ont aussi été créés dans le but d’atteindre les familles isolées en utilisantcomme partenaire la radio qui permet de diffuser plus largement les messages en faveur de1’Education pour Tous. Dans un programme en Bolivie, un bailleur de fonds bilatéral, une ONGinternationale et des Boliviens se sont regroupés pour créer une émission de radio qui proposedes activités adaptées aux enfants de 3 à 5 ans qui fréquentent des garderies à domicile. Lesprogrammes de radio sont aussi un bon moyen de former les éducateurs qui, sans eux, auraientpeu de chance d’accès à une formation.

Les organisations de type communautaire

Il existe souvent à l’intérieur de la communauté toute une série d’organisations impliquées dansdiverses activités de développement communautaire. L’une des forces du domaine des soins etdu développement de la petite enfance est d’avoir souligné l’importance de donner auxprogrammes une assise communautaire. Les soins et le développement de la petite enfancemettent l’accent sur la participation communautaire à la mise en oeuvre du programme, depuisla définition des besoins, des buts et des objectifs, en passant par sa conception, sonimplantation et son évaluation. Ce processus a pour ultime conséquence de réduire ladépendance de la communauté vis à vis de l’État.

Le partenariat du gouvernement avec la société civile peut commencer soit à l’initiativedu gouvernement soit à celle de la communauté. En voici quelques exemples :

+ à l‘initiative du gouvernement. Aux Philippines, le programme de soins et de développementde la petite enfance promu par le programme national pour la petite enfance a été conçu parle gouvernement en concertation avec les communautés. Tout en étant essentiellementl’initiative du gouvernement, ce programme a été conçu pour que les communautésdéfinissent leurs besoins et choisissent à partir d’un menu d’options les composantes de soinset de développement de la petite enfance spécifiques qu’elles désirent implanter pourrépondre à ces besoins.

+ à l‘initiative de la communauté. Le Zimbabwe offre un exemple d’action d’éducation de baseà initiative communautaire lancée à l’origine par une coopérative agricole dans le cadre d’unprojet de soins et de développement de la petite enfance qui a reçu ultérieurement le soutiende l’Etat. Le succès de ce programme avait suscité dans la région de l’intérêt pour ce modèleet incité d’autres communautés à demander une formation. Ce qui a donné lieu plus tard à lacréation d’un centre de formation, le Kushanda Training Centre et à celle de centres deformation à l’école rurale préscolaire. Le ministère du développement communautaire et desfemmes apporte son soutien à ces centres et les utilisent pour former son personnel.

Lorsque le gouvernement travaille en partenariat avec la société civile sur desprogrammes fermement implantés dans la communauté, ces programmes ont de fortes chancesd’être poursuivis. Pour que ces programmes ait une solide assise communautaire, il faut :renforcer les capacités institutionnelles locales pour déterminer les besoins et chercher dessolutions; que la communauté s’approprie le programme et qu’elle soit responsabiliséefinancièrement; encourager l’unité et la force au sein de la communauté; veiller davantage à ceque les décisions prises soient effectivement appliquées et que les programmes soientmaintenus une fois le soutien initial retiré; enfin, apprendre aux personnes à prendre desdécisions en rapport avec tous les aspects de leur vie.

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POINTS DE DISCUSSION SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

Points de discussion # 8

Promouvoir l’éducation de base pour les filles et les femmes

“Les conditions préalables de la qualité de l’équité et de l’efficacité del’éducation étant établies au stade de la petite enfance, l’attention portée à laprotection et à l’éveil des jeunes enfants constitue un facteur essentiel de laréalisation des objectifs de l’éducation fondamentale.” (Cadre d’action del‘Education pour Tous, paragraphe 20)

L’éducation de base pour les filles :

Les programmes de soins et de développement de la petite enfance réduisent l’inégalité entresexes :

+ en donnant un bon départ aux filles comme aux garçons. Il n’est pas inhabituel deconstater que les garçons et les filles participent à nombre égal aux programmes de la petiteenfance. Ainsi à leur entrée dans le système scolaire, il semble que les garçons et les fillesfréquentent l’école à part égale.

+ en aidant les parents à mieux percevoir les capacités des petites filles dans laperspective d’une scolarité plus longue. Lorsque les parents constatent que les fillesréussissent aussi bien que les garçons, ils peuvent mieux envisager la valeur de l’éducationpour leur fille. Une expérience positive de la petite enfance aide aussi la fille à réaliser qu’ellepeut s’instruire et trouver un plus grand intérêt à fréquenter l’école primaire. Des recherchessur le programme ICDS en Inde montrent que les filles qui ont bénéficié du programme ontplus de chances à la fois d’entrer à l’école primaire et de ne pas abandonner en cours descolarité que les filles qui n’y ont pas participé.

+ en montrant des modèles de rôles révélateurs de ce que les femmes sont capablesd’accomplir. Le personnel qui travaille dans les programmes de la petite enfance estessentiellement composé de femmes. Elles offrent aux jeunes filles un modèle de rôle quileur montrent ce qu’elles seraient capables de réaliser une fois adultes. Plus le statut social deces travailleuses est élevé et plus leur prestige est grand, plus elles sont efficaces enfournissant aux filles un modèle de rôle positif.

L’éducation de base pour les femmes

Bien qu’il soit vrai que les femmes méritent de recevoir une éducation pour elles-mêmes, il n’enest pas moins vrai que l’éducation des femmes profite à la génération suivante. Chaque annéed’éducation qu’une fille reçoit est en corrélation étroite avec sa capacité de dispenser demeilleurs soins de santé et une meilleure éducation à ses propres enfants. Les programmes desoins et de développement de la petite enfance soutiennent le développement des femmes :

+ en dispensant des soins aux enfants. Lorsqu’une communauté dispose d’une structure deprotection de la petite enfance, celle-ci peut remplir deux fonctions : dispenser des soinsadaptés aux jeunes enfants, mais aussi libérer les femmes (et les jeunes filles) de la garde àplein temps de leurs enfants, afin qu’elles puissent aller gagner de l’argent et s’instruire. Decette manière, les programmes de la petite enfance pourvoient à la fois aux besoins desfemmes et à ceux des enfants.

Comment la volonté politique de dispenser une éducation de base à toutes les filleset à toutes les femmes dans un esprit d’équité peut elle se traduire en stratégies,réformes, programmes, mesures et conduites efficaces ?

Par une meilleure compréhension des différences liées aux sexes pendant les annéesde la petite enfance et de ce qui fait obstacle à l’équité.

De nombreuses études sur les façons d’élever les enfants, susceptibles de fournir unecompréhension des différences liées au sexe - où elles commencent et comment elles se

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manifestent - n’ont pas pris l’appartenance à un sexe comme variable. Une série d’études estactuellement en cours qui ont pour objet spécifique les questions liées au sexe concernant desenfants de moins de 6 ans. Ces études qui ont lieu au Maroc, au Mali, en Bolivie, à laJamaïque, en Inde et en Indonésie sont coordonnées par le groupe consultatif sur la protection etle développement de la petite enfance, et bénéficient d’un financement de l’USAID et d’autresorganismes.

En conduisant une recherche sur ce que vivent les garçons et les filles dans lecontexte d’un programme de la petite enfance, pour savoir si on les traitedifféremment et si ils reçoivent des messages différents.

+ Observer les pratiques en classe, Quelles sont les pratiques et les attitudes des enseignantssusceptibles de renforcer les iniquités dues au sexe ? L’une des études a montré que lesréussites des garçons étaient mieux sanctionnées et qu’on les aidait plus facilement à sortir del’échec.

+ Analyser le discours des programmes d’enseignement et des médias pour voir quels sont lesmessages qu‘ils délivrent. Par exemple, en analysant un ensemble de scripts et d’émissions deradio interactifs (diffusés à un public de tous les âges) on a constaté que les hommesaccomplissaient plutôt certaines actions et les femmes certaines autres. Ainsi,

Les hommes

* résolvaient les problèmes de façon analytique

2 parlaient pour le groupe

G. distribuaient les tâches

ti prenaient la décision finale

3 faisaient preuve d’esprit d’aventure

3 faisaient preuve de curiosité d’esprit

= faisaient preuve d’espièglerie

* ignoraient la peur

Les femmes

- utilisaient souvent leur intuition

- avaient un rôle “d’assistante” dans les activités

- récoltaient les fruits de l’action plutôt que d’en être les instigatrices

- étaient timorées vis à vis de la technologie

- avaient souvent peur

On trouve des références analogues dans les histoires utilisées au cours des programmesde soins et de développement de la petite enfance. Cette information devrait servir de base auxréformes des programmes d’enseignement et de la formation des enseignants pour distribuer desrôles plus diversifiés tant aux filles qu’aux garçons.

En créant des programmes de soins et de développement de la petite enfanceexpérimentaux spécialement conçus pour traiter le problème d’iniquité entre sexes etévaluer les progrès réalisés.

Les données d’une telle d’expérience informeraient les planificateurs et les décideurs desstratégies alternatives susceptibles d’être explorées en vue de réaliser l’équité. Cela mèneraitalors à la création et à l’implantation d’une série de programmes de soins et de développementde la petite enfance visant à instituer l’équité.

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En menant des actions d’information, d’éducation et de communication poursensibiliser aux problèmes liées à l’appartenance à un sexe.

Les pratiques de socialisation sont difficiles à changer. La prise de conscience est le premier pasfart dans ce sens. On y parvient en utilisant certaines stratégies d’information, d’éducation et decommunication dans un premier temps pour aider les gens à repérer et comprendre le problèmeet dans un second temps, pour promouvoir des stratégies pertinentes.

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Points de discussion # 9

Développer les capacités d’apprentissage des jeunes enfants

L’apprentissage commence à la naissance. C’est pendant les six premières années de la vie quese construisent les assises de tout l’apprentissage futur. Dans le meilleur des cas, pendant cestoutes premières années, l’enfant acquiert des connaissances et développe des compétences quisont les bases de son apprentissage futur. L’enfant apprend à parler et à s’exprimer. L’enfantétablit des relations avec l’adulte et les autres enfants et développe des aptitudes à la vie socialequi vont lui permettre de s’adapter à l’école et à la vie en société. L’enfant fait des expériencesqui développent la pré-mathématique, la pré-lecture et la pré-écriture et sa capacité à résoudreles problèmes et à prendre des décisions. L’enfant apprend à penser et à raisonner. Pour acquérirces aptitudes et ces compétences, les enfants ont besoin :

- d’être protégés du danger physique

- d’être bien nourris et en bonne santé

- d’un adulte envers lequel ils puissent concevoir de l’attachement

- d’un adulte qui puisse les comprendre et répondre à leurs signaux

- de choses à toucher, à regarder, à écouter: à sentir, à goûter

- de la possibilité de développer une certaine indépendance

- d’occasions d’apprendre à prendre soin d’eux-mêmes

- d’occasions de jeux quotidiennes avec des objets variés.

- d’occasions de développer des capacités motrices

- d’être encouragés à s’exprimer grâce à des échanges verbaux, des histoires, des chansons

- d’activités qui lui donneront un sentiment positif de maîtrise

- d’occasions d’apprendre à coopérer, à aider, à partager.

- d’explorer sur le tas pour apprendre par l’action

- d’occasions de prendre des responsabilités et de faire des choix.

- d’encouragement pour développer le contrôle de soi, la persévérance pour mener à bien lesprojets

- d’être encouragés à prendre conscience de leur propre valeur et à être fiers de leursréalisations

- d’occasions de laisser libre cours à l’expression de soi et à la créativité

Que peuvent faire les gouvernements et les communautés tout en ayant desmoyens financiers limités pour promouvoir des actions pour le développement dela petite enfance qui stimulent les facultés d’apprentissage des enfants ?

Premièrement, développer des programmes communautaires, à partir de ce qui existedéjà dans la communauté.

Les communautés devraient participer au programme de soins et de développement de la petiteenfance en fonction des besoins qu’elles ont définis elles-mêmes, concevoir son mode defonctionnement, le diriger, le financer (en payant des frais de participation ou des contributionsen nature) et l’évaluer. Plus la communauté participe à toutes les étapes du processus plus elles’approprie le programme et plus celui-ci a de chances d’être poursuivi.

Deuxièmement, apporter un soutien aux parents.

Pendant ses premières années, l’environnement principal de l’enfant est le foyer et ses parentssont ses premiers éducateurs. Il est donc indispensable de soutenir les parents dans leur rôle deparents. Ce sont les parents et les familles qui ont la responsabilité première de pourvoir aux

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besoins des jeunes enfants. Dans un monde qui change rapidement, qui met les parents face à denouvelles exigences et détruit les systèmes traditionnels de soutien, ceux-ci ont besoin d’êtresoutenus. Ils ont besoin de partager avec d’autres leurs idées et les questions qui lespréoccupent; ils ont besoin d’informations sur ce qu’il faut faire pour avoir un enfant en bonnesanté. Les programmes devraient s’appuyer sur les modèles éducatifs couramment suivis par lacommunauté, et introduire des idées nouvelles pour remplacer les pratiques négatives.

Il existe une variété de stratégies faites pour apporter aux parents informations et soutien.On compte parmi celles-ci les programmes d’éducation des parents. Quand ils sont bienfaits. ils construisent la force des familles, accordant une grande importance au rôle des parentsdans le soutien du premier apprentissage et du développement de l’enfant. L’éducation desparents se fait par :

Des groupes de discussion

On organise des réunions de parents afin qu’ils discutent du développement de l’enfant et de leurrôle dans ce processus. Le programme Padres y Hijos au Chili en est un bon exemple : lesparents SC réunissent pour discuter de sujets qu’ils ont eus-mêmes jugés importants.

La formation des parents

L’objectif est ici de fournir aux parents des savoir-faire spécifiques et de leur proposer desactivités qu’ils puissent mettre à profit dans leurs interactions avec l’enfant. Le programmeconsiste en visites à domicile et en groupes de discussion entre parents. C’est le cas duprogramme d’éducation des mères en Turquie. De même au Sri Lanka où dans le cadre d’unprogramme à domicile, on montre aux parents comment les activités quotidiennes stimulent lescapacités d’apprentissage des enfants et on donne aux parents des moyens d’élargir ces activitéspour qu’elles servent encore mieux le développement des connaissances et de l’intelligence desenfants,

Les mass-médias

On peut aussi utiliser le canal de la radio pour faire parvenir l’information aux parents. Ainsi,une série radio a été créée pour le Parent Effectiveness Service (PES), un programme implantéaux Philippines. Cette émission de radio connue sous le nom de ECCD School on the Air crééeen 1992 se compose de pièces de théâtre, de chansons et d’un débat avec le public. En 1994,l’émission a changé pour adopter une présentation plus informelle. Maintenant connue sous lenom de The Flipino Family on the Air, elle consiste en un magazine de 30 minutes. Latélévision est aussi un canal important. Des adaptations de Sesame Street par exemple et desémissions locales telles que “Batibot” aux Philippines proposent des activités aux jeunesenfants et instruisent les adultes.

Troisièmement, inclure les parents dans l’apprentissage à l’école.

La recherche montre que les programmes les plus efficaces sont ceux où le personnel traite lesparents en partenaires et fait avec eux un gros travail d’information en leur rendant visite àdomicile régulièrement pour s’enquérir d’eux et les aider à comprendre le programme scolaire etle développement de leurs enfants. Le programme de l’école primaire doit ménager desoccasions de rencontres entre le personnel enseignant et les parents pour qu’ils parlent ensembledu programme d’enseignement et de l’enfant. L’apprentissage des enfants est renforcé quand lesrelations parents enfants se caractérisent par le respect mutuel et la coopération. On peut citerl’exemple du Salvador qui expérimente la gestion des écoles par les parents.

Quand les parents comprennent le travail qui se fait à l’école- lorsqu’ils ont l’impressionde participer à la vie scolaire de l’enfant, ils sont plus à même de valoriser l’éducation etd’encourager leurs enfants à continuer leurs études. Quand l’école leur reste étrangère. ils ontdavantage tendance à la tenir à l’écart de leurs préoccupations et n’apportent pas à leurs enfantsle soutien nécessaire qui leur donne envie de continuer.

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Points de discussion #10

Renforcer le rôle de l’enseignant pour une éducation de base de qualité

Comment bien préparer le maître d’école et les autres éducateurs à assumer leurimportante fonction dans le processus d’instruction et d’apprentissage et lessoutenir pour qu’ils puissent diagnostiquer les besoins de base de chaque élève et yrépondre ?

Réalisant la nécessité d’améliorer les compétences, de créer des motivations et d’améliorer lestatut social des enseignants/éducateurs de l’enfance, plusieurs stratégies ont été mises en placeà l’intérieur des programmes de la petite enfance pour renforcer le rôle de l’enseignant enproposant des avantages réels ou perçus comme tels et notamment :

- une modalité de recrutement et de sélection qui présente le poste comme indispensablepour les enfants et la communauté;

- une formation initiale approfondie, une formation permanente en cours d’emploi et unfeed-back substantiel de la part des responsables de programmes;

- de la considération envers les personnes qui s’occupent d’enfants et les enseignants enrépondant à leurs besoins personnels et professionnels dans le cadre de leur formation etde leur suivi professionnel ;

- un système d’accréditation qui marque l’entrée dans la carrière et offre un plan de carrièreassocié à la formation et à l’expérience;

- des avantages “en nature” sous forme de nourriture pour la famille:

- du prestige et une certaine position sociale au sein de la communauté (aux Philippines, lesenseignants sont ceux qui comptabilisent les bulletins de vote aux élections. Cela leurconfère un prestige considérable aux yeux de la communauté.)

- une publicité et des honneurs publics répétés pour sanctionner leurs mérites;

- une qualification professionnelle reconnue et cotée sur le marché du travail (mesure quipeut nuire au programme si les personnes qui s’occupent d’enfants cherchent un autreemploi après avoir acquis leur qualification. C’est néanmoins l’un des aspect qui attirera lesgens vers ce métier);

- un métier très gratifiant à cause de la variété des tâches, du degré de liberté desenseignants et des personnes qui s’occupent d’enfants pour organiser leur propre travailcomme ils l’entendent et des bonnes relations avec les membres de la communauté;

- la volonté de l’État, lorsque la sécurité de l’emploi et les avantages annexes commencent àposer problème, d’élever le statut des enseignants en instituant une sélection et uneformation complémentaire; et

- un salaire adapté et des avantages.

Dans tous les pays du monde: les enseignants sont sous-estimés sous-payés et livrés àeux- mêmes (c’est à dire qu’une fois formés on ne s’occupe plus d’eux). Ce sont ceux quiinstruisent les enfants et s’occupent d’eux qui sont les moins bien payés. Les bas salairesreflètent cette tendance de la société à attendre des femmes qu’elles s’occupent gratuitement desenfants simplement parce que cela fait partie de leur rôle de maternage. Les enseignants duprimaire ne sont pas beaucoup mieux lotis. Souvent leur salaire est insuffisant pour faire vivreleur famille et ils doivent chercher un deuxième, voire un troisième emploi.

Dans la plupart des programmes de soins et de développement de la petite enfancecomme dans la plupart des programmes sociaux, les salaires constituent le coût majeur (bienque la nourriture puisse considérablement grever le budget des programmes de soins et dedéveloppement de la petite enfance). C’est pour cette raison que tout est mis en oeuvre pourtrouver des moyens de restreindre ou réduire les coûts des salaires. On peut juger celanécessaire du point de vue budgétaire, mais cela peut s’avérer néfaste du point de vue de larentabilité. La stratégie la plus couramment appliquée pour réduire le coût des salaires du

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POINTS DE DISCUSSION SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

personnel est d’employer des bénévoles. Cela peut se faire au sens strict du terme, c’est a direque ces personnels ne reçoivent aucune rémunération, mais le plus souvent, les prestataires deservices “bénévoles” perçoivent une petite somme d’argent a titre d’honoraires. Cette somme esthabituellement bien inférieure au salaire minimum et travailler pour une somme si modesteimplique habituellement un sacrifice considérable de la part du bénévole. La stratégie duvolontariat va souvent de pair avec une sélection dans la communauté d’un personnel de soinsmanquant de formation formelle et qui reçoit alors une formation para professionnelle.

Ce système de “bénévolat” a bien fonctionné à court terme dans certaines circonstances.Sur le long terme pourtant, il a provoqué le fort mécontentement de certaines organisationssyndicales ou assimilées et une fréquente instabilité du personnel. Ils considèrent en effet ceshonoraires comme un salaire nettement insuffisants et une mesure injuste et le sens duvolontariat se perd habituellement au bout de quelques années. Par ailleurs, il est reproché àcette méthode d’entretenir une certaine forme d’exploitation de la femme, du fait que la plupartdes programmes utilise à près de 100 pour cent un personnel féminin. Certains prétendent quecette stratégie para professionnelle à faible coût mène aussi à une attention de piètre qualitédans les centres.

Pour promouvoir l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes, on pourraitdéfendre l’idée que les enseignants/et les personnes qui s’occupent d’enfants employés dans lecadre d’arrangements “non-formels” devraient recevoir au moins un salaire minimum et pouvoiravoir accès aux avantages sociaux. Les salaires devraient aussi augmenter en fonction de laformation et de l’expérience, comme ce serait le cas dans le système éducatif formel parexemple. De plus en plus de programmes commencent maintenant à envisager cette mesureconcernant les salaires et les avantages, mais elle suscitent encore des résistances vul’augmentation des coûts des programmes dits non formels qui en résulte.

Le niveau des salaires a un prix et la qualité a un impact à l’intérieur des programmesd’éducation de base. Si les travailleurs ne sont pas payés ou insuffisamment payés, il risque fortd’y avoir une forte instabilité du personnel. Les fréquents mouvements de personnel réduisentles résultats positifs de la formation et augmentent ses coûts. Par ailleurs, le tempssupplémentaire consacré par les gestionnaires du projet à recruter et former de nouveauxpersonnels diminue l’éfficacité de leur gestion administrative. Par conséquent, des bas salairespeuvent s’avérer plus coûteux à long terme. Deuxièmement, bien que les évaluations desprogrammes non formels affirment qu’en dépit de leurs salaires insuffisants, les paraprofessionnels prouvent à long terme qu’ils ont la capacité de s’occuper des enfants de manièresatisfaisante pour leur développement, tout en répondant aussi à la demande de garderie, il estfort probable que ces bas salaires feront décroître leur motivation à fournir des prestations dequalité et feront baisser le niveau des futurs candidats à ces fonctions.

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Points de discussion # 11

Utiliser la recherche pédagogique pour améliorer l’apprentissage

Quels sont les résultats de la recherche pédagogique qui peuvent être appliquésmaintenant pour améliorer l’apprentissage de base dans des environnementspauvres en ressources ?

NOUS disposons d’une masse d’informations concernant l’impact des premières armées sur lacroissance et le développement ultérieur qui sont issues des recherches menées dans lesdomaine de l’anthropologie, de la psychologie du développement, de la médecine, de lasociologie et de l’éducation. Elles nous éclairent sur les divers transformations par lesquellespassent les enfants au cours de leurs premières années et sur le soutien que leur environnementdoit leur procurer pour favoriser leur croissance, leur développement et leur apprentissage.

Il est bien établi scientifiquement que les premières années son cruciales dans laformation de l’intelligence, de la personnalité et de la conduite sociale et que les effets d’unenégligence précoce peuvent être cumulatifs. La recherche donnerait à penser qu’il y a despériodes critiques du développement de l’enfant où certaines expériences sont indispensables àsa croissance et à son épanouissement. Le domaine de la biologie moléculaire apporte denouvelles explications sur le fonctionnement du système nerveux, sur le développement ducerveau se développe, et sur l’impact de l’environnement sur ce développement. En voiciquelques exemples :

- le développement du cerveau intervenant avant l’âge d’un an est plus rapide et plusimportant qu’on ne le pensait. Les mois qui suivent la naissance sont cruciaux pour lamaturation du cerveau. Pendant cette période, le nombre de synapses - les connections quipermettent le processus d’apprentissage - est multiplié par vingt.

- le développement du cerveau est beaucoup plus sensible à l’influence de l’environnementqu’on ne le soupçonnait. L’alimentation en est l’exemple le plus évident, mais la qualité del’interaction et l’expérience cumulative de l’enfant (santé, alimentation, soins etstimulation) pendant les premiers 18 mois ont des incidences sur son développement futur,et peuvent se traduire pour les enfants vivant dans des environnements pauvres par desdéficiences irréversibles.

- l’impact du premier environnement sur le développement du cerveau se fait longtempssentir. L’exposition précoce d’un enfant à une bonne alimentation, à des jouets et à desinteractions stimulantes avec les autres a un impact positif sur les fonctions de son cerveauà 15 ans, comparé à celui de ses pairs qui ont manqué de cet atout au départ et les effetssemblent être cumulatifs.

- l’environnement affecte non seulement le nombre des cellules du cerveau et le nombre deses connections mais aussi les processus de connection eux-mêmes. Le cerveau utilise sonexpérience du monde pour perfectionner son fonctionnement. Les expériences précocessont importantes dans la formation des mécanismes qui permettent au cerveau defonctionner.

- n a des preuves de l’impact négatif du stress pendant les premières années de vie ducerveau. Les enfants qui connaissent des conditions de stress extrême dans les toutespremières années de leur vie risquent davantage de rencontrer des difficultésd’apprentissage et des problèmes comportementaux et affectifs.

En somme, la plus grande partie du cerveau est déjà formée à la naissance et c’est aucours des deux premières années de la vie que la plupart des cellules cérébrales se multiplientparallèlement à la structuration des connections neurales. Vers 6 ans, la plupart de cesconnections sont faites (ou non selon les cas). Ainsi, la possibilité de faire des expériencesperceptives et motrices complexes dans les premières années de la vie affecte ultérieurement lesdiverses capacités d’apprentissage. Ces expériences peuvent même compenser du moins enpartie les déficiences liés à la malnutrition précoce.

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POINTS DE DISCUSSION SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

Les résultats des nouvelles recherches ne cessent de nous arriver qui montrent que lespremières années sont cruciales dans le développement de l’intelligence, de la personnalité et ducomportement social. Par exemple :

+ Les enfants naissent avec des capacités physiques, sociales, psychologiques qui leurpermettent de communiquer, d’apprendre et de se développer. A moins d’être reconnues etencouragées, ces capacités s’atrophieront au lieu de progresser.

+ Les enfants qui sont entourés de personnes qui interagissent avec eux de façon conséquenteet attentive seront mieux nourris et seront moins souvent malades que des enfants qui nereçoivent pas cette attention.

+ On a constaté que lorsqu’un enfant a réussi à établir une relation affective satisfaisante dansles premiers mois de sa vie, elle affecte sa capacité à aimer et sa capacité à établir desrelations durables à l’âge adulte.

+ Des études longitudinales démontrent les effets à long terme de plusieurs types deprogrammes d’intervention. Leurs effets dépassent l’acquisition des capacités de base etentraînent aussi : une meilleure fréquentation et de meilleurs résultats scolaires, moins deredoublements, davantage d’emplois, une délinquance réduite pendant les annéesd’adolescence et moins de maternités précoces chez les jeunes filles.

+ L’amélioration de la santé d’un petit enfant et de sa nutrition et le fait de lui donner desoccasions d’interaction stimulante et des chances éducatives précoces peut avoir un impactpositif considérable sur l’économie d’un pays et sur les individus.

+ L’investissement dans le développement de la petite enfance peut aider à réduire lesinégalités économiques et sociales. Le développement des enfants vivant dans des conditionsde pauvreté et/ou de discrimination est retardé sous certains aspects dès leur plus jeune âgecomparé à celui de leurs pairs plus aisés. Les disparités existantes s’en trouvent donc encorerenforcées. Les investissements dans les programmes de protection et de développement dela petite enfance peuvent réduire à court terme (mais rarement éliminer) les inégalitéscroissantes du développement et donc réduire les conséquences différentielles. Il est en effetde plus en plus évident que les programmes pour la petite enfance de qualité profitentdavantage aux enfants issus d’un milieu défavorisé qu’aux enfants issus de milieux plusfavorisés.

+ Les programmes pour la petite enfance peuvent avoir des retombées d’une génération àl’autre. Dans la mesure où les programmes de soins et de développement de la petite enfanceaffectent l’éducation, on peut penser qu’à l’évidence ils affecteront la fertilité et la croissancedémographique.

+ Il faut aussi compter sur les effets à retardement. C’est particulièrement le cas desprogrammes d’éducation parentale qui au delà de l’effet immédiat sur l’enfant influencerontla façon d’élever les suivants.

Comment les chercheurs et les travailleurs de la petite enfance peuvent-ilstravailler ensemble plus efficacement pour améliorer la qualité de l’enseignementet renforcer les facultés d’apprentissage ?

Rapprocher les théoriciens et les hommes du terrain lors d’ateliers, de projets et par un systèmede communication, facilitera une plus grande interaction. On aidera ainsi les chercheurs àdéfinir les points qui méritent d’être étudiés plus avant et on donnera aux hommes du terrain desinformations nécessaires pour améliorer l’efficacité des programmes. On pourrait envisager unautre mode de collaboration entre hommes du terrain et chercheurs : les premiers participeraientdirectement aux projets de recherche et/ou conduiraient eux-mêmes leur propre recherche,faisant de leur pratique quotidienne le sujet de cette recherche.

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A HUIT ANS, IL EST DEJA TROP TARD

Points de discussion #12

Pourvoir aux besoins éducatifs fondamentaux des jeunes et des adultes

Que devrait on faire et que peut on faire tout particulièrement dans lescommunautés pauvres pour développer et soutenir les programmes éducatifs debase pour les adolescents et pour les adultes ?

Dans les communautés pauvres où il n’y a pas assez d’argent pour une programmation del’ensemble du cycle d’apprentissage, les programmes de protection et de développement de lapetite enfance et les programmes de développement peuvent être conçus comme des moyensd’atteindre tous les membres de la famille et d’offrir une formation de base autant auxadolescents et aux adultes qu’aux jeunes enfants. Ainsi :

a Des programmes de soutien aux parents peuvent intégrer des composantesd’alphabétisation des adultes. Ils permettent aux parents de s’auto-motiver dans le cadre dubut visé : devenir de meilleurs éducateurs de leurs enfants.

3 Des programmes de garderie peuvent intégrer des modules de formation professionnellepour les mères. Ils peuvent aussi encourager des entreprises communautaires qui à la foisfinanceront les prestations et aideront les parents en tant qu’individus à acquérir unenouvelle qualification monnayable sur le marché du travail.

3 Les programmes de soins pour enfants peuvent comporter une formation et un soutien auxfrères et soeurs plus âgés qui se sont occupés des cadets sans avoir reçu de conseils oupresque. Ils peuvent aussi décharger les aînés de cette obligation pour qu’ils puissentpoursuivre d’autres buts et entreprendre d’autres activités.

3 Les écoles préscolaires peuvent former les parents à se rendre utiles à certaines tâches cequi leur permet d’acquérir de nouvelles compétences et de participer plus pleinement avecleurs pairs.

3 Les programmes de parents à parents peuvent aider les mères à gagner confiance en elles-mêmes et leur apporter des connaissances pratique : savoir s’organiser, présenter ses idées,travailler avec d’autres, utiliser les ressources communautaires, interagir avec les agencesgouvernementales etc.

De même, les programmes destinés aux enfants plus âgés, aux adolescents et aux adultespeuvent aussi être conçus de manière à favoriser le développement des plus jeunes et renforcertoute la famille ou la communauté.

Les enfants scolarisés et leurs aînés peuvent être impliqués de façon créative dans leprocessus éducatif et de soins des plus jeunes dans le cadre scolaire et grâce aux programmesl’Enfant pour l’Enfant. On peut les mobiliser dans le but d’apporter une aide à leur communauté,en collectant des données et en dressant des bilans sur les questions de santé de l’enfant, santéscolaire et absentéisme des élèves; on peut les guider à concevoir et produire des programmespour les plus jeunes (à la fois des spectacles “artistiques” et des activités de participation quiintègrent les plus jeunes). On peut les engager à faire des lectures aux plus jeunes ou à leurécrire des livres. Ils peuvent faire partie de comités communautaires de “protection del’enfance” pour aider à surveiller la santé et assurer la sécurité des plus jeunes.

Les adolescents (futurs parents) peuvent être informés et instruits tout spécialement ceuxqui vont bientôt se marier et avoir des enfants dans le cadre de l’éducation à la vie de familleliée au bon parentage et au développement de l’enfant. Ils peuvent participer activement auxprogrammes visant à définir les besoins des familles et à leur répondre au profit de toute lacommunauté.

Les femmes enceintes et les nouvelles mères sont généralement très motivées pouracquérir les connaissances et les pratiques concernant la santé prénatale et les soins dunourrisson (nutrition maternelle, allaitement et sevrage, surveillance de la croissance). Lesprogrammes qui s’adressent à cette population améliorent la qualité de la vie à la fois des mèreset des nouveaux nés.

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POINTS DE DISCUSSION SUR LES SOINS ET LE DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE

Les mères, les pères et leurs substituts peuvent acquérir un ensemble de pratiques dans lecontexte de la formation au parentage. Ces programmes peuvent consister non seulement àtransmettre des méthodes de stimulation et de soins des enfants mais aussi à surveiller ledéveloppement physique cognitif et psychosocial des jeunes enfants. Ils peuvent aussi intégrerdes composantes de communication, de planification, de résolution de problèmes, d’utilisationdes ressources locales, de planning familial, de gestion financière, de développement personnelet bien plus. Nombreuses sont les bonnes pratiques de parentage qui peuvent s’appliquer àd’autres domaines si elles sont enseignés avec souplesse.

Le domaine des soins et du développement de la petite enfance relevant de plusieurssecteurs à la fois, notamment ceux de la santé, de l’éducation, du développement et de laplanification communautaire, des affaires urbaines et de l’aide sociale, offre là l’occasion desemer les graines de l’éducation de base pour tous dans de nombreux esprits. Si les personnesqui s’occupent d’enfants, les enseignants, les éducateurs d’adultes, les dirigeants de lacommunauté, de la société civile et du gouvernement, les dirigeants religieux, les associationsde femmes, les ONG et les donateurs apprennent tous à considérer l’enfant comme un individu àpart entière, doué de divers talents et ayant un certain nombre de besoins et comme uninvestissement et une ressource importante, ils seront alors plus enclins à protéger cetinvestissement quand l’enfant grandira pour devenir un adolescent, un adulte puis un citoyenqui participe pleinement à la société.

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