POTAGER BIO AU SEIN D’UN JARDIN CRÉOLE

Introduction

Voilà maintenant 3 ans que nous publions des fiches techniques « Potager bio », dans un magazine et s’est forts de cette expérience que nous voulons apporter un travail plus approfondi à nos concitoyens en ce qui concerne les multiples questions qui se posent à propos de la contamination de la terre à certains endroits en Guadeloupe.

Ainsi, notre volonté serait d’apporter quelques directions en expliquant de façon simple ce qui est possible de faire, selon les cas, en appliquant des principes cohérents et respectueux de l’environnement, et surtout être plus près de l’expérience de nos aînés dans certaines pratiques culturales et plus près des odeurs et des goûts d’Antan ! Sans oublier le côté salutaire des produits qui naîtront dans un sol exempt de produits chimiques. C’est en fait une invitation à un voyage pour lequel nous sommes motivés à faire partager cette sensation des plaisirs infinis de faire pousser soi-même ses légumes, ses herbes aromatiques… tout en profitant sagement des richesses que la nature nous donne et des vertus de la curiosité du monde végétal et animal. Question de choix Selon où vous voulez allez, soit vers une méthode de culture naturelle ou soit biologique, le départ est le même. Il faut procéder à l’analyse de votre sol pour obtenir une lisibilité totale du support dans lequel vous allez planter(dont pH). Sachez aussi que toutes les utilisations de substances chimiques seront exclues de votre démarche, parce qu’il convient de respecter la biodiversité et donc s’inscrire en harmonie avec la nature. Tout est question d’équilibre. Lorsque le déséquilibre s’insta lle, c’est l’invasion d’insectes

parasites comme les pucerons de rats, d’oiseaux et autres indésirables et maladies. En terme général, un milieu vivant va se diversifié et se développer en fonction de critères suivants : l’ensoleillement, les coins d’ombres, les zones herbacées et boisées, la rocaille, les monticules et les concavités, le bois pourri… et plus il va recevoir une faune et une flore riche. Il s’agit d’observer, selon sa recherche, une juste mesure dans cette complexité fonctionnelle des écosystèmes. L’emplacement de votre jardin se fera en situation plein soleil, sa dimension sera égale au temps que vous pourrez y consacrer ou en fonction de l’espace que vous disposer. Vous pouvez mettre en place une haie végétale qui permettra le passage de la faune sauvage, qui servira de refuge aux carabes, aux coccinelles… qui attirera les insectes pollinisateurs (nos apiculteurs pourront proposer du miel de qualité supérieure car les abeilles trouveront plus de jardins fleuris dans le cadre du développement durable). Cette protection végétalisée améliore sensiblement la qualité du microclimat que vous allez créer et pourra se composer de diverses façons pour garantir de l’excès du climat, de l’érosion du sol, pour éloigner des maladies et des insectes piqueurs… Il faut avant tout tenir compte de différents paramètres : la situation de l’emplacement, le voisinage, l’ aspect du sol, le sens du vent, le climat... Tout ceci pour vous permettre de choisir les plantes, les fleurs, les arbres… qui correspondent le mieux et bien les orienter. Il est utile de savoir qu’une haie protectrice se place du côté des vents dominants et que les arbres doivent être installés en bordure. Il vous faudra apprendre à identifier le climat, les microclimats et savoir observer pour affiner votre sens de l’intuition. Tenir compte des influences lunaires pour les travaux de jardinage, interroger les aînés sur leur savoir -faire. Si vous avez de la place, un abri en bois non traité pourrait recevoir vos préparations biodynamiques et vos outils. La mise en place d’une mare peut être un atout à une

réserve naturelle précieuse. Avec la montée en puissance des considérations environnementales et sanitaires, nous devons plus que jamais nous intéresser à une alimentation la plus saine possible et surtout privilégié nos produits du terroir. Prenons la Patate douce qui comme bien d’autres légumes racine, doit avoir une place importante dans votre jardin et dont sa plante représente un engrais vert non négligeable (améliore la productivité des cultures à venir). Parsemez ici et là, des plantes odorantes comme la menthe, l’aneth, le basilic, le gros thym, la citronnelle, le twa tass… pour protéger vos cultures d’éventuels prédateurs, champignons ou maladies. Exercices, alimentation et santé Le bien-être que procure le jardinage est le partage des connaissances qui est indispensable à une vie sociale équilibré et plus riche. Il contribue à améliorer les capacités physiques et psychologiques. Des études ont montré que plus cette activité est régulière et plus le risque des maladies cardiovasculaires est réduit et peut soulager différents maux tels que la dépression, le manque de sommeil, le stress, la chute de tonus, le cancer… Le jardin est un lieu privilégié où l’on peut passer du temps à l’observation, à humer les diverses senteurs, à ressentir intérieurement la vie et être en admiration devant les changements dûs aux métamorphoses de la Nature. L'accent est mis lorsque sa touche personnelle est investie dans ce résultat. C’est tout de même un bel avantage de savoir d'où proviennent les aliments à la fois,savoureux et naturels, et comment ils sont cultivés ! Si la bonne santé de votre sol est confirmée, suivez les indications que nous vous proposons pour l’y maintenir en plantant des impatiens pour leur pouvoir antiparasitaire, des œillets d’inde près de vos plants de tomates, de la coriandre près de vos carottes, de l’agauman près de vos

aubergines, du romain et de la sauge en bordure, près des choux, la groseille-pays près des piments végétariens… et faire des associations de « bon voisins » dans votre potager. Photo J. S. CANTAL

Œillet d’inde

Selon le degré de contamination de votre terre, certaines choses peuvent être possible, semer ou planter tout ce qui donnera au dessus du sol et parallèlement, tester des plantations d’herbes comme le Miscanthus giganteus (herbe à Éléphant) et du Pangola qui selon des spécialistes pourraient dépolluer certains sols, et après 2, 3 ou 4 ans…, répéter l’analyse de sol. Ce qu’il faut savoir c’est que des recherches scientifiques sont en cours sur ce procédé, que l’on appelle laphytoremédiation. Le Paraquat et le chlordécone ne sont pas oubliés dans une telle démarche.

Photo J. S. CANTAL

Herbe à Éléphant

Avoir de la méthode Le travail du sol se fait en l’aérant et non en le retournant car cela nuit grandement à la vie des micro-organismes. Biner et désherber sont primordiaux dans un potager et de plus avec des outils adéquats qui respectent la structure du sol. Ne planter pas les mêmes légumes d’une année surl’autre des parasites ou maladies peuvent apparaître et votre sol peut s’épuiser. Si vous ne planter pas de légumes à certains endroits, pensez à semer un engrais vert que vous pourrez en l’occurrence consommer comme par exemple des haricots ou semer du trèfle ou du « pwa sab » (Canavalia ensiformis) qui apporteront de l’azote à la terre. Il existe des interactions entre différentes plantes potagères et il est bon de savoir les alterner, les légumes « fruits » avec les racines

et les légumes à feuilles, ne jamais faire succéder les légumes de la même famille. Photo J.S. CANTAL

Pwa Sab

Fabriquez votre compost, un élément absolu de votre jardin qui est à la fois un amendement et un engrais. Soyez vigilant dans la manière de le composer. Partez du bon pied en y introduisant pas de pelures de fruits ou agrumes traités et non bio, car le compost doit être un nid de bactéries, de vers et autres et les traitements des fruits et agrumes s’opposent précisément à leur développement. Attention également aux pelures de pommes de terre traitées « antigermination ». Evitez d’utiliser les déchets végétaux divers que vous aurez ramassé aux bords des routes qui pourraient avoir subit un quelconque traitement ou accident chimique. Assurez-vous donc de la bonne qualité environnementale de vos collectes.

En espérant que ces lignes vous ont donné quelques pistes, toutefois, nous nous tenons à votre entière disposition pour toute information complémentaire ou pour vous diriger vers les divers organismes agréés. IRETRA BIO