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UN SUPPLÉMENT DE LA TERRE DE CHEZ NOUS VOL. 27 N 1 JANVIER 2017 Portrait de ferme La monoculture de maïs sur 870 hectares Étiquetage des OGM Un tour d'horizon Les grains du Québec : la source de toute une agriculture VOL. 27 N 0 1 JANVIER 2017

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UN SUPPLÉMENT DELA TERRE DE CHEZ NOUS

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Portrait de ferme La monoculture de maïs sur 870 hectares

Étiquetage des OGM Un tour d'horizon

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Éditorial4 L’évaluation des risques pour les entreprises

est incontournable

Actualités6 Obligation de transmettre vos rendements dès 2017 La RMAAQ salue les interventions des PGQ

7 Journée provinciale des syndicats affi liés aux PGQ L’eff et Trump Nouveau plan d’action du MAPAQ pour le

développement durable du secteur des grains Rencontre avec les représentants de la FNSEA

9 Rencontre avec les caucus parlementaires à l’Assemblée nationale

ASRA – 1reÊavance pour l’année d’assuranceÊ2016

Dossier – Étiquetage OGM10 État de la situation sur l’étiquetage des aliments

dérivés d’OGM

Portrait de ferme14 La monoculture de maïs sur 870 hectares

Régie de cultures18 L’avantage du blé d’automne, même en Montérégie19 Pourquoi utiliser un herbicide à risque élevé?20 Les engrais enrobés confi rment leur qualité

Dossier – Céréales à paille24 Préparez vos semoirs pour le canola et les céréales

à paille de 2017

ASRA30 Tableaux

Marchés32 Le marché des grains sous la loupe pour 2017

CÉROM37 Le méligèthe des crucifères sous surveillanceÊ:

du fi let-fauchoir à la caméra infrarouge

Supplément de LA TERRE DE CHEZ NOUS

ÉDITEURLa Terre de chez nous / L'Union des producteurs agricoles

555, boul. Roland-Therrien, bureau 100Longueuil (Québec) J4H 3Y9 / Tél. : 450 679-8483

Courriel : [email protected] / Web : laterre.ca

DIRECTEURCharles Couture

RÉDACTEUR EN CHEFSerge Labrosse

CHEF DE PUPITREJulie Desbiens

JOURNALISTEMartin Ménard

RÉVISION-CORRECTIONMartin Benoît / Marielle Bouthyette / Anne Felteau

DIRECTRICE DE PRODUCTIONBrigit Bujnowski

CONCEPTION GRAPHIQUEJudith Boivin-Robert

INFOGRAPHIECéline Dupras / Geneviève Gay

Myriam Guemmache / Nancy Litjens

PUBLICITÉ Courriel : [email protected]

REPRÉSENTANTS AU QUÉBECSylvain Joubert, poste 7272 / Marc Mancini, poste 7262

VENTES NATIONALESDaniel Lamoureux Tél. : 1 877 237-9826

Courriel : [email protected]

DIRECTEUR DES VENTESPierre Leroux, poste 7290

TIRAGE ET ABONNEMENTS1 877 679-7809

IMPRESSIONImprimerie Transcontinental

COLLABORATEURSHubert Brochard / France Brunelle

Geneviève Labrie / Étienne LafranceHugues Larocque / Maire-Hélène Parent

Ninoslav Teinovic / Salah Zoghlami

DÉPÔT LÉGALBibliothèque et archives nationales du Québec

Bibliothèque et archives du Canada / ISSN 1207-8131

PHOTO PAGE COUVERTUREMartin Ménard

PROCHAINE PARUTION8 mars 2017

RÉSERVATION D’ESPACES PUBLICITAIRES7 février 2017

MATÉRIEL PUBLICITAIRE14 février 2017

—POUR NOUS JOINDREÊ:

PRODUCTEURS DE GRAINS DU QUÉBEC555, boul. Ro land-Ther rien, bureau 505

Lon gueuil (Qué bec) J4H 4G4 Tél. : 450 679-0540

Courriel : [email protected] : www.pgq.ca

INFORMATIONS ET COMMENTAIRES SUR LE MAR CHÉ DES GRAINS

Mes sa ge rie vo ca le (gra tuit)1 800 361-1345 • 1 800 361-9736

1 800 361-2095 • 450 646-1345 (Téléphone local)

Ce magazine est publié six fois par année. Dans la présente publication, le générique masculin est employé sans discrimination et uniquement dans le but d’alléger le texte.

SOMMAIRE

Sommaire - Volume 27, numéro 1

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Éditorial

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Au cours des prochaines semaines, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDLCC) doit donner suite à la Stratégie québécoise sur les pesticidesÊ2015-2018 et soumettre des projets de modifi cation de la Loi sur les pesticides et des autres règlements qui encadrent l’utilisation des produits phytosanitaires.

i l’on considère les positions actuelles du ministère sur cet enjeu, il paraît clair que son

approche réglementaire vise avant tout à tenter de rassurer le grand public, le Vérificateur général du Québec et le commissaire au dévelop-pement durable, mais n’a pas pour objectif de contribuer à une meil-leure gestion de la pollution diffuse liée aux pesticides.

En effet, l’approche adoptée par le gouvernement semble être plus orien-tée par les attentes sociétales que fon-dée sur une analyse approfondie des risques environnementaux et écono-miques pour les entreprises agricoles.

À cet égard, il est primordial de rappeler l’importance de se concer-ter pour bien cibler les dé( s de la pollution diffuse et trouver le juste équilibre a( n d’établir des objectifs réalisables. Par ailleurs, l’absence de données scienti( ques probantes, qui aideraient pourtant à bien com-prendre et à gérer ces risques, n’amé-liore en rien la situation.

Le dé( que représente l’évaluation adéquate des impacts de l’utilisation des pesticides est fort complexe et concerne tous les pays du monde. À titre d’exemple, la France, qui visait une réduction de l’emploi des pesticides de 50 % sur 10 ans,

af( che plutôt une hausse de plus de 10 % depuis 5 ans.

Il va sans dire que l’utilisation des pesticides est une préoccupation pour tous les producteurs. Dans la pro-vince, la Stratégie phytosanitaire qué-bécoise en agriculture du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a été constituée a( n de trouver des solutions volontaires et constructives, mais cette initiative manque d’am-pleur et est sous ( nancée.

Depuis plusieurs années déjà, les investissements dans la recherche, l’innovation et le soutien technique ont considérablement diminué et le secteur a été laissé pour compte dans de nombreux dossiers. D’ailleurs, le

rapport du Véri( cateur général du Québec souligne que « les mesures mises en place par le MAPAQ sont insuf( santes pour amener les agri-culteurs à adopter des pratiques agri-coles favorables au développement durable ».

La faiblesse des moyens mis en œuvre par le MAPAQ rend inattei-gnable tout objectif phytosanitaire qui implique un changement signi-( catif dans le modèle de production actuel. Le contexte de production de l’agriculture québécoise, qui est caractérisé par un environnement d’affaires très compétitif et productif, nécessite qu’une attention particu-lière soit accordée par le gouverne-ment en matière de réglementation et de soutien ( nancier.

L’évaluation des risques pour les entreprises est incontournableChristian Overbeek, président, Producteurs de grains du Québec

— © Martin Ménard

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Éditorial - Mot du président

De plus, le manque ! agrant de collaboration entre le MAPAQ et le MDDLCC a" n de trouver des moyens intégrés et ef" caces constitue un pro-blème sérieux pour l’atteinte d’un objectif réaliste. Or, les projets régle-mentaires qui seront présentés pro-chainement n’aideront aucunement à régler cet enjeu complexe et auront pour effet de démotiver les produc-teurs. Les solutions qui proposent que les agronomes prescrivent les pesti-cides ou que des taxes soient ajou-tées sur ceux qui sont plus à risque ne représentent en aucun cas des options crédibles et pertinentes pour faire évoluer les choses. Cela ne fera que nuire aux interventions agrono-miques attendues par les producteurs et alourdira inutilement la charge de travail et la responsabilité des agro-

nomes et des technologues. Il importe de mentionner que des améliorations notables ont été enregistrées grâce aux innovations développées par les compagnies d’intrants agricoles. En effet, des études démontrent que les indices de risque par hectare pour la santé et l’environnement ont été à la baisse de près de 35 % de 1997 à 2008. De surcroît, le taux d’utilisation de l’atrazine a quant à lui diminué de 18 % entre 2006 et 2012. Dans la pro-duction de maïs, la facture totale de pesticides par hectare a diminué de 22 % depuis 1999.

Les Producteurs de grains du Québec (PGQ) contribuent à amélio-rer les choses à la hauteur de leurs moyens par certains investissements dans la recherche et par une partici-

pation active à des tables de travail, et souhaitent s’engager dans les travaux nécessaires. Cependant, dans l’op-tique où l’on doit résoudre la situa-tion de façon durable pour toutes les parties, un appui clair et signi" catif du gouvernement est indispensable.

En somme, il est primordial qu’une concertation sérieuse et constructive soit entamée entre le MAPAQ, le MDDLCC et les PGQ a" n de trouver des solutions adéquates. De plus, il est essentiel que la Stratégie phytosa-nitaire soit élaborée avec les moyens de nos ambitions comme le demande le Véri" cateur général du Québec, et ce, en assurant des investissements substantiels en recherche dans l’éva-luation des risques pour l’environne-ment et les entreprises.

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Actualités

Obligation de transmettre vos rendements dès 2017À compter de l’année de récolte 2017, les producteurs couverts par le Programme d’assurance récolte de La Financière agricole du Québec (FADQ) devront obligatoirement transmettre les résultats de leurs ren-dements à cette organisation chaque année, et ce, même si aucun dom-mage n’est survenu.

En effet, bon nombre de producteurs ne transmettent pas les don-nées concernant leurs rendements annuels. En l’absence de données de champs conformes, le rendement attribué aux super* cies est établi par la FADQ en fonction du rendement probable de l’adhérent. Cette façon de faire, bien qu’elle soit adéquate dans les circonstances, peut vous désavantager par un effet à la baisse des rendements probables qui seront utilisés pour établir votre couverture.

La FADQ travaille actuellement à développer des outils pour rendre cette tâche aussi simple que possible pour les producteurs.

La RMAAQ salue les interventions des Producteurs de grains du Québec (PGQ)Les PGQ sont satisfaits des conclusions du rapport de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) publié le 7Ênovembre dernier dans le cadre de l’évaluation périodique de ses interventions à titre d’offi ce de mise en marché des grains. Amorcée le 21ÊjanvierÊ2015, cette démarche quinquennale, exigée en vertu de l’articleÊ62 de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche, visait à évaluer les performances de l’Offi ce dans l’application du plan conjoint des producteurs de grains de la province.

Comme mentionné dans le rapport de la RMAAQ, les PGQ ont déployé «Êdes eff orts importants pour le Système de recueil et de diff usion de l’information ainsi que pour le Service d’information sur les marchésÊ». Précisons que ces outils d’analyse ont été mis en place pour améliorer la compréhension des marchés et la dynamique commerciale du secteur. En outre, malgré l’opposition de certains groupes au Règlement sur la transmission des renseignements des producteurs de grains du Québec, la Régie soutient les eff orts des PGQ en affi rmant que «Êla fédération a choisi de faire appel à la collaboration des producteurs plutôt que de se montrer directive et rigide dans l’application de celui-ci.Ê»

À la lumière des conclusions du rapport d’évaluation périodique de la RMAAQ, il appert que les activités réalisées par les PGQ servent bel et bien les intérêts de l’ensemble des producteurs et favorisent une mise en marché effi cace des grains. Considérant les cinq recommandations de la Régie comme des opportunités de renforcer les actions de l’organisation auprès de ses membres, celle-ci entend, tel que suggéré, maintenir son engament pour demeurer impliquée dans le Groupe de concertation du secteur des grains du Québec (GCSGQ), accroître l’acceptabilité sociale du secteur et des pratiques, soutenir la relève agricole et poursuivre ses eff orts dans la recherche, le développement et la diversifi cation des marchés. Nous vous invitons à visiter le www.pgq.ca pour en savoir plus.

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Actualités - Xxxxxxx xxxxxxxx xxxxxxxx Actualités - Locales, nationales et internationales

Rencontre avec les représentants de la FNSEALe 3 novembre dernier, les PGQ ont rencontré des représentants de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), lors de leur passage au Québec. Dans le cadre de cette rencontre, les échanges ont été l’occasion de mettre en relief certains aspects des réalités des milieux agricoles d’ici et de la France.

Si l’environnement réglementaire qui encadre la production en France est fréquemment utilisé à titre de compara-teur pour plusieurs initiatives au Québec, les représentants de la FNSEA ne cachent pas que la France préconise les systèmes les plus sévères de l’Union européenne en matière de législation et de normes pour l’environnement. Dans ce contexte, les agriculteurs français se trouvent défavorisés par rapport à ceux des autres pays européens. En effet, leurs revenus sont menacés et la limitation de l’accès à la technologie risque de nuire à leur productivité.

Par ailleurs, contrairement aux attentes du gouvernement à l’égard du plan Écophyto mis en œuvre en 2008, qui vise à réduire l’utilisation des pesticides de 50 % en France pour 2018, une hausse de 11,3 % de l’emploi de ces produits a plutôt été notée de 2009 à 2013.

Nouveau plan d’action du MAPAQ pour le développement durable du secteur des grains

Le 11 novembre dernier, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a publié son nouveau Plan d’action ministériel pour le développement durable du secteur des grains. Ce plan quinquennal, qui couvre la période 2015-2020, présente les principales stratégies et orientations du ministère pour soutenir le secteur. Il est à noter que cette plani4 cation stratégique s’intègre dans le Plan d’action de développement durable 2015-2020 du MAPAQ.

À la suite de la publication de ce plan, les PGQ tenaient à souli-gner leur satisfaction relativement au fait que la productivité et la rentabilité des entreprises 4 gurent parmi les principaux champs d’intervention du ministère pour favoriser le développement de la 4 lière.

Il est à noter que le Plan comporte une trentaine d’actions qui s’articulent autour des trois volets suivants, soit l’amélioration :

1) de la compétitivité des secteurs;2) du bilan environnemental de la production de grains au Québec;3) de l’acceptabilité sociale relativement à la production de grains.

Journée provinciale des syndicats affi liés aux PGQLe 23  novembre dernier, les PGQ ont organisé une journée provinciale visant à réunir les membres des 13  syndicats régionaux et du syndicat spécialisé dans la production de semences. Se voulant un lieu d’échanges, cette rencontre, tenue annuellement, a été l’occasion de discu-ter de plusieurs enjeux d’intérêt, comme ceux de la cohabitation, de la sécurité du revenu et des pesticides. De plus, on a procédé à la diffusion du rapport de mise en marché des grains 2015-2016. Cet outil unique, conçu spéci4 quement pour aider les producteurs dans la commercialisation de leurs grains, est maintenant disponible au www.pgq.ca.

L’eff et TrumpDonald Trump a déjoué tous les pronos-tics et les sondages en étant élu à la pré-sidence des États-Unis. Il semble aussi avoir déjoué les prévisions de tous les économistes et experts 4 nanciers qui anti-cipaient une dégringolade de la bourse et du dollar américain s’il remportait l’élec-tion. En effet, c’est le scénario inverse qui se réalise depuis le 9 novembre 2016, car l’indice boursier Dow Jones a grimpé en < èche et a battu record après record, et le dollar américain s’est apprécié. Le monde des affaires mise sur une relance de l’éco-nomie américaine sous M.  Trump par l’entremise de dépenses d’infrastructures et de réductions d’impôt.

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Actualités - Locales, nationales et internationales

Assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) – 1reÊavance pour l’annéed’assuranceÊ2016Les nouveaux coûts de production, issus de l’enquête réalisée en 2014 sur le sujet, sont appliqués pour la première fois à l’année d’assurance  2016. Les compen-sations prévues pour l’année sont basées sur une prévision des prix de marché et sur l’indexation des coûts de production.

Généralement, la première avance représente 40  % de la compensation nette. C’est le cas pour l’avoine, le blé fourrager, le blé de consommation humaine et l’orge. En ce qui concerne le canola, l’avance permet aux producteurs de payer leur cotisation, mais la marge de manœuvre n’est pas assez grande pour donner à la FADQ la possibilité d’en ver-ser davantage. Il est à noter que le pro-chain paiement aura lieu en février 2017. Il s’agira du paiement ) nal de l’année d’assurance 2015.

Rencontres avec les caucus parlementaires à l’Assemblée nationalePrésents dans la Vieille Capitale les 22 et 23 novembre derniers, des représentants des PGQ ont rencontré les députés des différentes for-mations politiques réunis à l’Assemblée nationale. Appuyés par les démarches que les administrateurs des syndicats af) liés ont entreprises dans chaque région au cours des mois précédents, les représentants se sont entretenus avec des membres de Québec solidaire, du Parti libéral et de la Coalition avenir Québec pour discuter des enjeux fondamen-taux du secteur.

Les rencontres, dont celle du Parti québécois qui a eu lieu le 1er décembre, ont permis de rappeler aux députés l’importance et le rôle de la production de grains dans l’économie québécoise et plus pré-cisément dans l’industrie bioalimentaire. Les représentants de l’organi-sation ont aussi pro) té de l’occasion pour souligner la nécessité que les producteurs béné) cient d’un environnement réglementaire cohérent et fondé sur la science, qui favorise le développement et la bonne gestion des entreprises.

2016($/ha)

Avoine 98,85

Blé fourrager 96,14

Blé de consommation humaine 91,44

Orge 67,94

Canola –

Note : Montants nets

— © Paul VanDerWerf

Les rencontres ont permis de rappeler l'importance de la production de grains dans l'économie québécoise.

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Dossier

État de situation sur l’étiquetage des aliments dérivés d’organismes génétiquement modifi ésFrance Brunelle, conseillère scientifi que experte en biotechnologie, Direction de l’appui à la recherche et à l’innovation (Sous-ministériat aux politiques agroalimentaires), en collaboration avec Ninoslav Teinovic, Direction des stratégies d’inspection et de la réglementation (Sous-ministériat à la santé animale et à l’inspection des aliments), ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec

elon la définition de la Commission de l’éthique en science et en technologie du Québec, un organisme génétique-ment modifié (OGM) est «Êun microorganisme, une plante

ou un animal dont le patrimoine génétique a été modifié par génie génétique pour lui attribuer des caractéristiques qu’il ne possède pas du tout ou qu’il possède déjà, mais à un degré jugé insatisfaisant à son état naturel, ou pour lui enlever ou atténuer certaines caractéristiques jugées indésirables1Ê».

Actuellement, on trouve 13 espèces de plantes génétiquement modi$ ées (GM) approuvées à des $ ns de com-mercialisation au Canada. Même si certains OGM sont approuvés à des fins de commercialisation, ils ne sont pas tous commercialisés2. Pour l’année 2015, 57 % du soya, 84 % du maïs et plus de 85 % du canola cultivés au Québec étaient GM3. Les grandes cultures de soya, de maïs-grain et de canola GM au Canada et au Québec sont principalement des-tinées à l’alimentation animale. Il est toutefois possible de trouver des produits dérivés d’OGM dans notre panier d’épicerie, car les grandes cultures telles que le canola, le maïs et le soya peuvent être utilisées pour la transformation alimentaire.

Comme le gouvernement fédéral considère les OGM approuvés comme équivalents aux produits standards et sans danger pour la santé, il n’existe pas pour l’instant, au Canada, de programme obligatoire de détection

et de traçabilité des OGM et de leurs produits dérivés.

Pour les transformateurs agroali-mentaires et les détaillants, l’étiquette appliquée sur un produit alimentaire constitue un support permettant de communiquer facilement et directe-ment de l’information sur ce produit aux acheteurs. Pour les consomma-teurs, elle est l’un des principaux moyens de distinguer les différents aliments et les diverses marques de commerce, et de faire un choix éclairé à l’achat.

La question de l’étiquetage revêt donc une dimension beaucoup plus étendue qui doit prendre en compte une série d’activités touchant les pro-cessus de production des cultures, la manutention et le transport des grains, ainsi que l’approvisionne-ment en ingrédients qui serviront à la transformation des aliments destinés à la distribution et au commerce de détail.

Mais l’étiquetage doit surtout être véridique et non trompeur pour les consommateurs.

Même si les consommateurs sou-haitent de plus en plus connaître la provenance des aliments, la mise en place d’un cadre législatif concernant l’étiquetage des aliments avec OGM est un travail qui comporte de nom-breuses étapes.

L’étiquetage des aliments conte-nant des ingrédients dérivés d’OGM est un sujet qui a beaucoup retenu

Même si les consommateurs souhaitent de plus en plus connaître la provenance des aliments, la mise en place d’un cadre législatif concernant l’étiquetage des aliments avec OGM est un travail qui comporte de nombreuses étapes.

S

© Istock photos

GCLP_2017-01-25_001-029 10GCLP_2017-01-25_001-029 10 2017-01-16 10:132017-01-16 10:13

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Dossier - Xxxxxxxx xxxxxxxx

l’attention sur la scène internatio-nale, entre autres dans le cadre de la Commission du Codex Alimentarius, l’organisme international chargé de l’établissement des normes pour les aliments, dont le Canada est membre. Depuis 2011, le Codex Alimentarius a des lignes directrices applicables à l’étiquetage des aliments GM4.

L’étiquetage au CanadaSanté Canada et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) sont conjointement responsables de la politique fédérale sur l’étiquetage des aliments, qui est régie par la Loi sur les aliments et drogues et la Loi sur l’emballage et l’étiquetage des produits de consommation.

Santé Canada est chargé de dé% nir les aspects de la politique sur l’éti-quetage des aliments qui concernent la santé et la sécurité, notamment la valeur nutritive et les besoins alimen-taires spéciaux. Il n’exigera l’étique-tage obligatoire d’un produit que si celui-ci est associé à un risque pour la santé, qu’il contienne ou non des ingrédients GM.

L’ACIA est chargée d’élaborer la réglementation et les politiques rela-tives aux autres aspects de l’étique-tage des aliments et de faire respecter les lois sur l’étiquetage de tous les ali-ments. L’ACIA applique la réglemen-tation sur l’étiquetage des aliments au Canada de manière que l’informa-tion fournie soit compréhensible et véridique, et qu’elle n’induise pas les consommateurs en erreur.

Au Canada, il est permis de décla-rer volontairement sur l’étiquette que le produit n’est pas issu du génie génétique, à la condition que l’alléga-tion ne soit pas trompeuse, qu’elle ne prête pas à confusion et qu’elle soit factuelle. Pour favoriser l’étiquetage volontaire, le gouvernement canadien a appuyé l’élaboration d’une norme nationale visant à donner des direc-tives sur l’étiquetage volontaire de produits issus du génie génétique.

Le Conseil canadien des normes a adopté of% ciellement la norme natio-nale sur l’Étiquetage volontaire et la publicité visant les aliments issus ou non du génie génétique (CAN/CGSB-32.315-2004)5 en 2004. Cette norme nationale impose des lignes direc-trices pour les éléments suivants :

› des modèles de déclarations d’étiquetage volontaire qui sont compréhensibles et non trom-peuses pour les consommateurs;

› les allégations, négatives ou positives, sur les étiquettes (ex. : « est un produit de la biotechnologie » ou « n’est pas un produit de la biotechnologie »);

› les aliments à ingrédient simple ou à ingrédients multiples.

Les provinces et les territoires ont le pouvoir de légiférer en matière d’éti-quetage. Par exemple, au Québec, la Loi sur les produits alimentaires (cha-pitre P-29) permet de % xer par règle-ment les conditions d’étiquetage des aliments vendus sur son territoire. Un projet de loi sur l’étiquetage obli-gatoire des aliments issus du génie génétique pour le Québec est en rédaction présentement au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

L’étiquetage aux États-UnisTout comme au Canada, jusqu’en juillet 2016, l’étiquetage des aliments avec OGM aux États-Unis n’était pas obligatoire. La Food and Drug Administration (FDA) ne faisait pas de distinction entre les aliments GM et ceux élaborés par la sélection végé-tale traditionnelle. La FDA exigeait l’étiquetage obligatoire d’un produit GM ou non lorsqu’il présentait un risque pour la santé lié à la présence de substances allergènes ou à un changement important dans la com-position de l’aliment.

Seul l’État du Vermont avait enté-riné, en 2014, un projet de loi sur l’étiquetage obligatoire des aliments

issus du génie génétique (Act 120: An Act Relating to the Labeling of Food Produced with Genetic Engineering). Entrée en vigueur le 1er juillet 2016, la loi du Vermont prévoyait l’étique-tage obligatoire des aliments issus du génie génétique ou produits à partir d’ingrédients issus du génie géné-tique dans une proportion de plus de 0,9 % de leur poids total. Même si cette loi est récente, elle n’a été, pour les aliments vendus au Vermont, que provisoire.

En effet, le 29 juillet 2016, le pré-sident Obama a rati% é un projet de loi sur l’étiquetage des aliments contenant des OGM, connu offi-ciellement sous le nom de National Bioengineered Food Disclosure Standard (S.764)6. Cette loi nationale a immédiatement préséance sur les initiatives d’étiquetage des États, y compris la loi du Vermont. D’ailleurs, le 2 août 2016, le procureur général du Vermont a déclaré qu’à la suite de la signature du projet de loi par le

Dossier - Étiquetage des OGM

L’étiquette a trois fonctions principales :

› fournir des renseignements de base sur le produit tels que le nom usuel, la liste des ingrédients, la quantité nette, la date limite de conservation, le pays d’origine et le nom du fabricant;

› fournir des renseignements sur les aspects sanitaire et nutritionnel du produit tels que les éléments du tableau de la valeur nutritive et la présence d’allergènes;

› servir d’outil pour la commercialisation, la promotion et la publicité visant à accroître les ventes du produit.

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Dossier

président des États-Unis, le Vermont cesserait d’appliquer sa propre loi sur l’étiquetage des OGM7.

La loi fédérale S.764 oblige le secrétaire à l’Agriculture des États-Unis (United States Department of Agriculture – USDA) à élaborer, dans un délai de deux ans, un règle-ment permettant d’appliquer ces exigences. La loi et le règlement s’appliqueront à la fois aux produits fabriqués au pays et à l’étranger.

La loi S.764 crée un système national obligatoire selon lequel les fabricants d’aliments doivent divulguer aux consommateurs les informations relatives aux OGM par divers moyens. Selon ces dispositions, la présence d’in-grédients GM pourrait être communiquée par un symbole créé par l’USDA, le site Web de la compagnie, sa ligne téléphonique ou un code QR pouvant être lu par un lec-teur de code-barres ou un téléphone cellulaire. Les fabri-cants ne seraient donc pas obligés d’indiquer clairement l’une des mentions sur l’emballage des aliments issus du génie génétique, comme le prévoyait la loi qui était en vigueur au Vermont.

Lors de l’élaboration de la réglementation, l’USDA devra, entre autres, indiquer les ingrédients et les tech-niques de reproduction qui seront assujettis à la loi, dé* -nir les « petites » et les « très petites » entreprises, et * xer la quantité limite de matériel biotechnologique que peut contenir un produit avant d’être soumis aux exigences de divulgation (voir les principales caractéristiques de la loi S.764 dans l’encadré).

Dossier - Étiquetage des OGM

1. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Pour une gestion éthique des OGM, [En ligne], 2003. [www.ethique.gouv.qc.ca/fr/assets/documents/OGM/OGM-avis-FR.pdf].

2. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Les OGM approuvés, [En ligne]. [www.ogm.gouv.qc.ca/utilisation_actuelle/cultures_ogm.html].

3. STATISTIQUE CANADA. Tableau 001-0072 – Estimations de la super " cie, du rendement, de la production de maïs-grain et de soya, en utilisant des semences génétiquement modi" ées, Québec et Ontario, en unités métriques et impériales. [En ligne]. [www5.statcan.gc.ca/cansim/a26?lang=fra&retrLang=fra&id=0010072&&pattern=&stByVal=1&p1=1&p2=31&tabMode=dataTable&csid=]. INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUEBEC. Tableau statistique – Super" cie des grandes cultures génétiquement modi" ées, rendement à l’hectare et production, par région administrative, [En ligne]. [www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/agriculture/grandes-cultures/gc_2015gm.htm].

4. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Étiquetage international, [En ligne], 2011. [www.ogm.gouv.qc.ca/reglementation/etiquetage/etiquetage_international.html].

5. GOUVERNEMENT DU CANADA. Étiquetage volontaire et publicité visant les aliments issus ou non du génie génétique, [En ligne]. [www.tpsgc-pwgsc.gc.ca/ongc-cgsb/programme-program/normes-standards/internet/032-0315/index-fra.html].

6. CONGRESS.GOV. All Bill Information (Except Text) for S.764 – A Bill to Reauthorize and Amend the National Sea Grant College Program Act, and for Other Purposes, [En ligne], 2016. [https://www.congress.gov/bill/114th-congress/senate-bill/764/all-info?resultIndex=2].

7. STATE OF VERMONT, OFFICE OF THE ATTORNEY GENERAL. Memorandum, [En ligne], 2016. [www.ago.vermont.gov/assets/* les/Consumer/GE_Food/AGO%20GE%20Food%20Labeling%20Non-Enforcement.pdf].

8. Pour plus de détails sur l’étiquetage en vigueur dans différents pays, consultez le www.ogm.gouv.qc.ca/reglementation/etiquetage/etiquetage.html.

Les principales caractéristiques de la loiÊS.764Êsont les suivantesÊ:

PréséanceÊ : Il est immédiatement interdit aux États et à toute autre entité d’imposer des étiquettes sur les aliments ou les semences GM qui font l’objet d’un commerce entre les États américains.

Norme uniforme à l’échelle nationaleÊ: L’USDA dispose d’un délai de deux ans pour établir une norme uniforme à l’échelle nationale sur la façon d’informer les consommateurs de la présence de matériel GM dans les aliments destinés à la consommation humaine. La réglementation déterminera la date d’entrée en vigueur de la loi pour les petits fabricants.

DivulgationÊ: La divulgation de l’information aux consommateurs sera envisageable par divers moyens, notamment 1)Êle libellé sur l’emballage, 2)Êun symbole ou encore 3)Êun code QR ou une technologie similaire menant vers un site Web. Les petits fabricants d’aliments seront autorisés à utiliser des sites Web ou des numéros de télé-phone pour satisfaire aux exigences de la loi. Les fabricants d’aliments et les restaurants considé-rés comme «Ê très petitsÊ » seront exemptés de cette obligation.

ViandeÊ: Les aliments contenant de la viande, de la volaille ou des produits d’œufs comme princi-pal ingrédient feront l’objet d’une exemption. La loi interdit également au secrétaire à l’Agriculture des États-Unis de considérer les produits alimen-taires dérivés d’un animal comme étant issus des techniques de bio-ingénierie uniquement parce que cet animal aurait pu être nourri avec des aliments mis au point par des techniques de ce type. Par contre, les animaux GM, comme le sau-mon, sont visés par les exigences portant sur la divulgation de l’information aux consommateurs.

Défi nition du terme «ÊOGMÊ»Ê: La défi nition du terme «ÊOGMÊ» dans la loi renvoie aux aliments contenant du matériel génétique qui a été modi-fi é au moyen de techniques d’ADN recombinant in vitro. Des précisions supplémentaires seront fournies dans la réglementation de l’USDA.

Produits biologiquesÊ: Les producteurs d’aliments certifi és en vertu du National Organic Program de l’USDA peuvent présenter leurs produits comme étant exempts d’OGM sans avoir à subir une autre vérifi cation ou à fournir d’autre documentation.

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Les 870 ha (2 150 acres) de la famille Guay à Noyan, au sud de Montréal, sont entièrement consacrés à la culture du maïs. « Nous avons même un champ en maïs sur maïs depuis 1966, qui donne des rendements de près de 11  t/ha de matière sèche. C’est quand même pas mal pour une terre sur le roc, impossible à drai-ner », explique François Guay, copro-priétaire de la ferme avec son frère et son + ls.

Qui plus est, l’entreprise a enregis-tré cette année sa meilleure récolte de maïs à vie avec un rendement moyen de 12 t/ha de maïs sec.

L’amélioration génétiqueLa monoculture de maïs se révèle plus performante aux yeux des proprié-taires, en raison de la quantité élevée de matière organique qui retourne au sol chaque année, mais surtout, grâce à l’amélioration génétique des hybrides de maïs. « On cultive nos plants dans un secteur où le nombre d’unités thermiques est parmi les plus élevés au Québec [3 000]. Les hybrides tardifs de maïs nous per-mettent de maximiser l’utilisation de cette chaleur a+ n d’augmenter les rendements  », dit M.  Guay. Ce dernier n’en démord pas, l’améliora-tion génétique dans le maïs est selon lui supérieure à celle du soya. « En 1982, j’obtenais 9 t/ha de maïs dans mes parcelles, un chiffre qui atteint aujourd’hui 15,3  t/ha. C’est 70  % d’augmentation, contrairement au soya où les rendements stagnent. »

L

Portrait de ferme

La monoculture de maïs sur 870 hectaresMartin Ménard, journaliste à La Terre de chez nous

es Guay connaissent l’existence du bio, du semis direct et des rotations de cultures, mais selon eux, la régie qui génère le plus de profits est assurément la monoculture.

François Guay n’en croyait pas ses yeuxÊ:

la récolte de maïsÊ2016 a été plus abondante

qu’il le prévoyait. L’entreprise a enregistré cette

année sa meilleure récolte à vie.

Les Fermes Guay pratiquent la monoculture

de maïs sur l’ensemble de leurs superfi cies,

notamment en raison de l’amélioration

génétique supérieure dans le maïs,

qui maximise le potentiel de 3Ê000Êunités

thermiques présent dans leur secteur.

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Le producteur sélectionne ses culti-vars de maïs avec minutie et analyse à la loupe ses résultats de parcelles et ceux des compagnies de semences. « Aux dires des vendeurs, tous leurs hybrides sont bons. Mais ce n’est pas vrai. Prendre le temps de bien choisir

ses semences ne coûte rien de plus au producteur, mais ça peut lui rapporter gros », assure-t-il.

François Guay et son fils sont agroéconomistes de formation. Ils estiment que la monoculture leur procure un plus grand pouvoir de

négociation lorsque vient le temps d’acheter leurs semences et l’engrais. Idem pour l’utilisation de la machine-rie. « Quand tu fais du soya et du blé, tu dois acquérir plus d’équipements pour pratiquer ces cultures et chacun d’entre eux sert moins.

Portrait de ferme

« (...) Prendre le temps de bien choisir ses semences ne coûte rien de plus au producteur,

mais ça peut lui rapporter grosÊ».

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Portrait de ferme

« Si je prends, par exemple, mes ins-tallations de séchage, elles ne servent pas durant deux semaines, mais pen-dant deux mois. C’est avec du volume que tu compresses tes coûts de pro-duction », explique M. Guay.

Son $ ls et lui calculent fréquem-ment les rendements de même que les coûts associés aux cultures de maïs et de soya. Ils disent obtenir des marges brutes de 350 à 550 $/ha de plus pour le maïs, comparativement à une rotation maïs-soya. « N’oublions pas que les gens ont souvent l’habi-tude de mettre peu d’intrants dans leur soya. Mais ça fausse les don-nées, car le soya soutire des nutri-ments au sol. S’ils veulent obtenir le vrai coût de production dans le soya, ils doivent y imputer une part de la fertilisation requise ensuite pour le maïs », précise M. Guay.

La ferme emploie 200  unités d’azote pour fertiliser ses terres. Une

dose d’urée est ajoutée lors du semis et le reste est appliqué à la volée avec un épandeur géoréférencé. Aucun herbicide résiduel n’est utilisé. « C’est une perte d’argent. On préfère repas-ser avec l’automotrice dans les zones à problème », indique le producteur.

Des nerfs solidesLe désavantage de la monoculture est que les activités à réaliser sont concentrées sur de courtes périodes. La course contre la montre commence au printemps. Un planteur 16 rangs dirigé par un système GPS et un autre de 8  rangs sont nécessaires pour

compléter les semis le plus tôt pos-sible en mai. Le chantier de récolte s’amorce pour sa part en octobre et se termine en décembre, parfois même après Noël. Une équipe se charge des récoltes tandis qu’une autre s’af-faire au travail du sol, qui consiste à labourer les loams argileux et à utili-ser une déchaumeuse à disques dans les loams graveleux pour enfouir les résidus. « Il faut avoir les nerfs solides quand tu fais 800 ha en monoculture. Autrement, à l’automne, un gars de nature stressée se ramasse vite à la maison de répit de Saint-Hyacinthe! » lance avec humour M. Guay.

Pour réaliser la monoculture

de maïs sur 870Êha,

il faut eff ectuer les récoltes

jour et nuit lorsque

les conditions le permettent.

Pour travailler le sol à l’automne, on utilise une déchaumeuse à disques qui enfouit les résidus

à 15 cm de profondeur dans les loams graveleux sur environ 60 % des super$ cies cultivées.

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Régie de cultures

L’avantage du blé d’automne, même en Montérégie

Martin Ménard, journaliste à La Terre de chez nous

eux producteurs ont donné une excellente conférence aux Journées horticoles et grandes cultures présentées le 6Êdécembre à Saint-Rémi en Montérégie, où ils ont souligné les avantages d’effectuer une troisième rotation dans leurs cultures. En prime, ils ont proposé

des trucs aux participants pour favoriser la culture de blé d’automne en Montérégie.

Au micro, Paul Caplette a impressionné l’auditoire avec sa technique de minihaies brise-vent qui lui permettent d’accroître la rétention de la neige et de protéger ainsi ses cultures de blé d’automne. L’ingéniosité de son sys-tème repose sur des bandes de lin semées à 75 cm (30 po) d’espacement, entre lesquelles il sème son blé d’automne. « Les tiges de lin restent debout tout l’hiver, ce qui garde la neige dans le champ au lieu qu’elle soit balayée. Les racines du lin et la base de la tige agissent aussi comme joint d’extension pour contrecarrer l’effet du gel », a expli-qué M. Caplette. Les premiers véritables essais de sa tech-nique se sont avérés concluants puisque la zone de blé d’automne protégée par le lin a généré près de 7,5 t/ha, soit entre 1 et 1,5 t/ha de plus que le blé d’automne non protégé.

Évidemment, la culture du lin ne garantit pas à 100 % la protection des cultures de blé d’automne contre les gels mortels. Mais jusqu’à présent, elle offre un plus haut taux de survie et la culture est plus uniforme.

Le bléÊ: 2e plus rentablePaul Caplette assure que sa culture de blé s’avère très ren-table puisque ces deux dernières années, les rendements moyens de son blé d’automne sont de 6 t/ha, compara-tivement à 4,75 t/ha pour le blé de printemps. « Depuis qu’on cultive du blé de façon assidue, c’est devenu la deu-xième culture la plus rentable dans notre ferme après les pois de conservation, devant le maïs et le soya », rapporte le producteur de Saint-Robert, près de Sorel. Le succès économique du blé comprend aussi la hausse de rende-ment observée dans le maïs de l’année suivante.

La culture de blé est maintenant un incontournable à la ferme des Caplette, eux qui y consacrent le tiers de leurs super8 cies, soit 120 ha. « Il y a quelques années, on se disait qu’il fallait découvrir le moyen de retrou-ver la vigueur que nos champs avaient il y a 40  ans. Aujourd’hui, mon frère et moi constatons que l’ajout du blé dans la rotation représente une solution. Il n’y a pas de raison de ne pas faire de blé », conclut l’agriculteur.

Plus de paille et de rendementToujours en Montérégie, à Saint-Césaire, Laurent Rochat a lui aussi af8 rmé en conférence que le blé d’automne était très rentable dans sa ferme. Ce producteur laitier

apprécie cette culture qui lui fournit 1  t/ha de paille supplémentaire et 1 t/ha de plus de grain, comparative-ment au blé de printemps. Il considère que les champs de blé d’automne rapportent les mêmes pro8 ts que ceux de maïs. Comme autre avantage, l’érosion de certains de ses champs en pente a également diminué considérablement grâce au blé d’automne.

Laurent Rochat poursuit ses essais qui visent une aug-mentation de rendement. Les semis réalisés à l’aide du semoir après la récolte du soya se sont avérés les plus performants avec un rendement de 5 t/ha, comparative-ment à ceux effectués à la volée dans la culture du soya non défoliée (4,6 t/ha). « Mais c’est aussi une question de météo. Si tu sèmes 8 n août à la volée, il faut de la pluie juste après les semis. Autrement, il vaut mieux attendre de récolter le soya pour ensuite semer au semoir, au maxi-mum à la 8 n d’octobre », commente-t-il.

Le blé d’automne n’a pas toujours été facile à cultiver à la Ferme Bertrand Rochat. Les propriétaires ont perdu leur culture en 2014 à cause du gel. « Je ne suis pas le genre de personne à abandonner. Nous semons chaque année du blé d’automne. Cette fois-ci, je teste différents espace-ments de semis à 12,5 cm (5 po) et à 18 cm (7 1/2 po), car des essais européens ont donné des rendements supé-rieurs avec des semis plus serrés », fait-il remarquer.

La ferme des Caplette

Les frères Caplette ont développé une technique de minihaies brise-vent,

qui gardent la neige en place afi n de protéger le blé d’automne. Ainsi, des

rangées de lin sont semées au début d’août après la récolte des pois,

puis le blé d’automne est semé entre les rangs de lin vers le 20Êseptembre.

D

— © Paul Caplette

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Pourquoi utiliser un herbicide à risque élevé?L’agronome Stéphanie Mathieu est venue dire aux producteurs de maïs qu’ils pouvaient choisir des herbi-cides à moindre risque pour l’envi-ronnement et la santé humaine, sans nuire à la pro$ tabilité de leur ferme.

Le 6 décembre dernier, à Saint-Rémi, dans le cadre des Journées horticoles et grandes cultures, Mme Mathieu a donné une conférence où elle a pré-senté ses résultats de recherche. Elle en est venue à la conclusion que l’ap-plication d’atrazine n’a pas contribué à augmenter les rendements dans les

21  champs éva-lués. De plus, et sauf une excep-tion, l’atrazine n’a pas eu d’ef-fets positifs sur la suppression des mauvaises herbes. « Il y a un seul site où l’atra-zine a diminué le

pourcentage de recouvrement des mauvaises herbes, mais ça n’a pas mené à une hausse de rendement », a-t-elle précisé.

Diminuer le risque et non le rendementL’atrazine est particulièrement pointé du doigt. Les derniers chiffres présen-tés par Stéphanie Mathieu montrent que cet herbicide se trouve au 5e  rang des pesticides les plus ven-dus au Québec, car il est utilisé sur 25 % des super$ cies de maïs, mais qu’il se situe au 2e  rang des pesti-cides les plus à risque pour la santé. L’agronome du ministère québécois de l’Agriculture comprend que plu-sieurs producteurs désirent obtenir un champ « le plus propre possible » lorsqu’ils cultivent le maïs, par exemple pour diminuer la pression des mauvaises herbes en prévision de la culture du soya IP l’année sui-vante. Cependant, elle soutient qu’il est possible de choisir des herbicides à moindre risque pour désherber ef$ cacement le maïs. Aujourd’hui,

les producteurs disposent en effet de plusieurs moyens a$ n de trouver de l’information sur les risques liés aux pesticides, tant pour l’environ-nement que pour la santé humaine. Le site www.sagepesticides.qc.ca en

est un, tout comme le guide intitulé Désherbage à moindre risque dans le maïs : c’est possible, rédigé par Marie-Édith Cuerrier, chercheuse en malher-bologie au Centre de recherche sur les grains (CÉROM). M.M.

Régie de cultures - Atrazine

Stéphanie Mathieu

— © Martin Ménard

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Régie de cultures

Tout comme nos aspirines enro-bées d’une couche protectrice leur permettant d’arriver indemnes à l’intestin, les engrais granulaires béné# cient d’un enrobage.

Distribuer l’azote mieux et plus lentementL’enrobage peut être insoluble dans l’eau, semi-perméable ou imper-méable avec pores. Il contient un ou plusieurs composés  : soufre, polymères tels que polyoléfine, polyuréthane, polyéthylène et résines, ou encore, sels d’acides gras, caoutchouc, gomme de guar, cire, phosphates, argile, tourbe…

L’un des fertilisants enrobés les plus vendus pour les grandes cultures en Amérique du Nord est l’urée recouverte d’un polymère. L’urée non enrobée est déjà un pro-duit azoté largement répandu, mais sa version enrobée a l’avantage d’être une source d’azote à libéra-tion lente, destinée à rendre cet élé-ment accessible toute la saison, en réduisant son élimination.

«  L’urée enrobée d’un polymère est généralement appliquée puis enfouie au cultivateur en prése-mis », explique l’agronome Yannick Méthot, conseiller technique pour le réseau Agrocentre et, à l’occasion, pour le réseau Coop. « L’idée est de ne faire qu’une application d’engrais azoté grâce à ce produit  », ajoute M. Méthot.

É

— © Brigitte Verdière

En plus de fournir aux plants des éléments mineurs, notre enrobage élimine pratiquement

toutes les poussières, explique Julie Bélisle, technicienne agricole et responsable des ventes à Agro-100.

Les engrais enrobés confi rment leurs qualitésHubert Brochard, collaboration spéciale

pandus en surface ou enfouis, seuls ou combinés avec des engrais traditionnels, les fertili-sants enrobés sont effi caces. Ils libèrent l’azote plus graduellement et réduisent les pertes par lessivage. De plus, ils répartissent mieux les oligoéléments et se manipulent sans poussières.

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21

Rappelons qu’une bonne partie de l’azote est souvent perdue par lessivage à cause de l’eau d’in" ltration, sous forme de nitrates (NO3), et par volatilisation, sous forme d’ammoniac (NH3), d’azote gazeux (N2) ou de dioxyde d’azote (N2O), ce dernier étant un gaz à effet de serre.

«  Il est vital de ne pas gaspiller l’azote, insiste Pierre Fournier, agronome-conseil en pro-ductions végétales et spécialiste en fertilisation. En l’appliquant sans tenir compte des analyses de sol, on peut en mettre beaucoup trop. Et un excès d’azote peut contaminer notre eau et causer des empoisonnements. »

Dans le cas d’un engrais à libération lente, l’eau doit d’abord pénétrer la couche d’enrobage et la température doit être assez chaude, car la diffusion est presque nulle par temps froid. Pour certains enrobages, les microorga-nismes et le pH du sol participent aussi au processus, qui peut démarrer seulement quatre semaines après l’épandage.

partie de l’azivage à causeme de nitrates, sous forme

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Régie de cultures - Fertilisation enrobée

Les engrais enrobés ont de réels avantages.

Sur la photo, un engrais de l’entrepriseÊAgro-100

enrobé d’un produit biostimulant qui retient des oligoéléments

à la surface de chaque granule.

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Régie de cultures

Essais sur le terrainNoura Ziadi, chercheuse en science du sol à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), étu-die depuis quelques années l’ef# ca-cité de l’urée enrobée de polymère, notamment dans le maïs-grain.

Dans une étude menée de 2008 à 2010 sur du maïs-grain dans la région de Québec, l’urée enrobée a donné des rendements supérieurs ou équi-valents à ceux obtenus à partir d’urée non enrobée. Au cours de 2008 et de 2009 (deux années humides), à dose équivalente et à un coût 30 % plus élevé pour l’urée enrobée, celle-ci a remplacé avantageusement deux applications d’azote lorsque incor-porée au présemis  : en effet, elle a généré un revenu net comparable à celui d’une application d’urée gra-nulaire à la volée en présemis puis d’une solution azotée à 32  % en bande au stade six feuilles. « Dans des conditions propices au lessivage des nitrates et à la dénitri# cation en début de saison, l’urée enrobée de polymère a plus pro# té au maïs que l’urée non enrobée  », a conclu Mme Ziadi.

Gaétan Parent, lui aussi chercheur au Centre de recherche et développe-ment de Québec d’AAC, a mené des expériences similaires sur le maïs-grain dans la Belle Province et au

Manitoba. Il a notamment comparé, pendant trois ans et sur quatre sites du Québec, l’ef# cacité de l’urée enro-bée de polymère ou de NBPT avec celle d’engrais azotés conventionnels, c’est-à-dire l’urée non enrobée appli-quée en surface avant une pluie ou enfouie en bande et une solution azo-tée de nitrate d’ammonium et d’urée enfouie en bande.

L’épandage en surface en présemis d’un mélange moitié-moitié d’urée enrobée et non enrobée (suivi d’un enfouissement) a amélioré signi# ca-tivement le rendement dans moins de la moitié des sites. «  Toutefois, dans tous les cas, l’urée enrobée du bloqueur d’uréase épandue en post-levée a donné des rendements de maïs-grain parmi les meilleurs », note le chercheur.

D’autres façons de conserver l’azote Divers produits d’enrobage ou d’im-prégnation réduisent les pertes d’azote à d’autres étapes de son cycle de vie.

Par exemple, un inhibiteur de l’uréase, une enzyme naturelle qui décompose l’urée en eau, en gaz carbonique et en ammoniac, ralen-tit cette décomposition. Or, lorsque l’urée n’est pas enfouie ou qu’elle ne reçoit pas une pluie d’au moins

10 à 12 mm, l’ammoniac peut s’en échapper en grande quantité dans l’atmosphère, entraînant avec lui le précieux azote.

Le réseau Agrocentre commercia-lise un inhibiteur d’uréase à base de NBPT. « Quand on manque de temps pour enfouir l’urée après son appli-cation à la volée, le NBPT offre une protection pendant 14 jours contre la volatilisation, ce qui laisse le temps à la pluie d’arriver  », explique le conseiller Yannick Méthot.

On peut aussi ajouter à l’urée un inhibiteur de la nitri# cation. Avec ce produit, l’azote (N) demeure plus longtemps sous la forme ammo-nium (NH4

+), qui adhère bien aux particules de sol et qui nourrit les plantes. En effet, il se transforme par la suite en nitrites (NO2

-), puis en nitrates (NO3

-). Très consommés par les plantes, les nitrates ont cependant une forte tendance à être lessivés par l’eau, « tandis que la charge positive de l’ammonium [NH4

+] le fait adhé-rer aux particules du sol dont la charge est négative », décrit Mercedes Gearhart, directrice des services agro-nomiques à Honeywell International, fabricant d’engrais. «  Au contraire, les nitrates ont une charge négative et sont donc repoussés par les parti-cules de sol, à la merci du lessivage. »

— © Yannick Méthot, réseau Agrocentre

À droite à partir du centre,

plants de maïs fertilisés avec

un inhibiteur d’uréase et

un inhibiteur de nitrifi cation.

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Puis, les nitrates sont retransfor-més en azote pur et gazeux (N2), ce qui réapprovisionne l’air que nous respirons, mais aussi, malheureuse-ment, en dioxyde d’azote (N2O), un gaz à effet de serre. L’inhibiteur de nitri# cation ralentit ce long processus dès le départ.

Enrichir l’engrais… en réduisant les poussièresGrâce à l’enrobage, les fabricants améliorent les propriétés de manipu-lation de leurs engrais. Il existe par exemple un enrobage anti-agglutinant qui empêche le mottage des grains d’engrais par temps chaud et humide.

De son côté, la compagnie québé-coise  Agro-100 a lancé récemment un engrais enrobé d’un mélange de biostimulant et d’oligoéléments. Ces derniers portent aussi le nom d’« élé-ments mineurs ».

« Au départ, nous recherchions un produit qui réduirait les poussières fugitives au cours de la manipula-tion des engrais », explique Stéphane Beaucage, président-directeur général d’Agro-100. « Nous avons fait mieux et créé le ProliFix, ajoute-t-il. Il réduit considérablement les poussières, et

c’est aussi un biostimulant pour les bactéries du sol. On y a ensuite sim-plement incorporé des oligoéléments en poudre. » Chacun des grains à base d’azote, de phosphore et de potas-sium (N, P et K) est ainsi enrobé du biostimulant amalgamé aux oligoélé-ments bore, zinc et manganèse (Bo, Zn et Mn).

« Le biostimulant est fabriqué non pas à base d’eau, mais à partir d’une chaîne de carbones et de glucides, ce qui le rend plus apte à éliminer les poussières fugitives », remarque Julie Bélisle, technicienne agricole et res-ponsable des ventes à Agro-100. « Cet engrais convient très bien à l’appli-cation en bande dans les démarreurs ou en post-levée », souligne Stéphane Beaucage.

La compagnie Synagri incorpore aussi les éléments secondaires et les oligoéléments dans son enrobage. « Ces éléments sont ainsi beaucoup mieux répartis dans le sol  », men-tionne Pierre Pagé, directeur de la

recherche et des services agrono-miques à Synagri.

De plus, cette formule d’enrobage diminue, elle aussi, la présence de poussière. Elle améliore également l’accessibilité des éléments nutritifs déjà dans le sol « en imitant ce que fait la nature à proximité des racines des plantes », dit Pierre Pagé.

Les engrais reformulés de Synagri ont été testés au champ à l’été 2015. «  Dans toutes les parcelles, on a observé une augmentation du rende-ment, note M. Pagé. La hausse était de 12 % en moyenne par rapport à une fertilisation conventionnelle de base sans oligoéléments. Cette améliora-tion pourrait être plus modeste en sol pauvre, trop sec ou trop humide, mais nos résultats con# rment la valeur de ces engrais. Le gain observé provient avant tout de la combinaison des élé-ments nutritifs de nos engrais, mais cette combinaison est optimisée par l’enrobage. »

Régie de cultures - Fertilisation enrobée

Grâce à l’enrobage, les fabricants améliorent les propriétés de manipulation de leurs engrais.

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Dossier

Préparez vos semoirs pour le canola et les céréales à paille de 2017Hubert Brochard, collaboration spéciale

e magazine Grains vous présente les variétés prometteuses de céréales à paille et de canola offertes par vos semenciers pour la saisonÊ2017. La plupart sont des nouveautés. Nous avons également choisi de vous proposer certaines variétés qui ont été lancées il y a quelques

années, mais qui demeurent toujours très prometteuses dans un marché encore à découvrir, soit celui des céréales à paille et du canola.

Bien sûr, on s’informera à l’avance, mais certains de vos semenciers et négociants proposent des contrats intéressants pour 2017.

Pourquoi pratiquer ces cultures l’été prochain? Parce que cela peut être rentable, et même si cette renta-bilité ne saute pas aux yeux, elle est bien réelle.

« On a déjà entendu parler d’aug-mentations de 5 à 15 % du rende-ment du maïs et de 5 à 10 % de celui du soya quand on incluait une céréale à paille dans la rotation », note Yann Hébert, du Centre de criblages Select-Art.

Il y aurait plusieurs raisons à cela. D’abord, les racines ) breuses des céréales à paille améliorent la struc-ture du sol en la rendant plus gru-meleuse. « Il y a aussi la paille que l’on peut laisser au sol pour boni) er la matière organique », ajoute pour sa part Patrick Nadeau, technicien à Agri-Marché. Le canola, avec sa racine pivotante, fait également son petit travail du sol, lentement mais sûrement.

Les producteurs le savent : plus la rotation est diversi) ée, plus on brise le cycle des maladies, des mauvaises herbes et des insectes ravageurs. De plus, cela permet d’alterner les pesticides et de ralentir l’appari-tion de la résistance des insectes, des mauvaises herbes et des micro- organismes pathogènes à l’égard de

ces produits. Attention cependant : ne pas faire suivre de trop près le soya et le canola, car ces deux cultures sont sensibles à la sclérotiniose (moisis-sure blanche).

Il est avantageux d’inclure une troisième, voire une quatrième culture. Le fait que ces cultures nous permettent de récolter plus tôt, par exemple au mois d’août, nous laisse du temps pour niveler le sol. Après leur récolte, on peut aussi semer des engrais verts et des cultures de cou-verture, qui font un bien incroyable au sol. Celles-ci prennent la place des mauvaises herbes, retiennent dans leurs racines les fertilisants appliqués pendant la saison et les restituent au sol au printemps suivant. Les engrais verts accroissent la quantité de bac-téries, de champignons ) lamenteux, de levures et de bactéries nitri) antes. En retour, ces micro-organismes aug-mentent notamment la disponibilité des nutriments, de l’azote, du phos-phore et du carbone.

On peut aussi cultiver les céréales à paille ou le canola en côte à côte avec le maïs et le soya, par exemple en bandes alternées de 18 m de large. Il y a ainsi plus de diversité et donc un meilleur équilibre  : les insectes utiles dévorent davantage ceux qui sont nuisibles.

On pourrait ajouter d’autres argu-ments en faveur de ces cultures. Mais en attendant, bon semis en 2017!

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Dossier - Xxxxxxxx xxxxxxxx Dossier - Céréales à paille

SEMENCIER VARIÉTÉ NOTE QUALITÉS ET CARACTÉRISTIQUES

Agri-Marché

Bangor (blé de provende)

Aussi off ert par Semences Empire

Blé destiné à l’alimentation animale. Champion en rendement, peu sensible à la fusariose, d’une taille moyenne de 107Êcm. Fournit beaucoup de paille et est assez peu sensible à la verse. Le poids de 1Ê000Êgrains est de 38,1Êg.

CDC Ruffi an (avoine vêtue)

Aussi off erte par Semences Empire

Avoine vêtue destinée à l’alimentation animale. Excellent rendement en zonesÊ1 et 3, avec amandes très blanches et grosses, d’un poids spécifi que de 55,5Êkg/hl en zoneÊ3.

Bentley (orge brassicole)

Orge brassicole à 2Êrangs dotée de très gros grains. S’adapte à tous les sols, résiste très bien à la verse et est peu sensible à la rouille des feuilles. Contrats off erts pour 2017.

Champion (orge à 2Êrangs)

Aussi off erte par Semences Empire

Nouvelle orge destinée à l’alimentation animale à 2Êrangs, qui se démarque dans toutes les zones. Gros grains dont le poids spécifi que est élevé. Résistance exceptionnelle à la verse.

Bayer CropScience

L233P (canola)

Nouveau canola hâtif de la série InÊVigor. Rendement amélioré et plus grande souplesse de récolte grâce à la technologie brevetée de réduction de l’égrenage, qui permet de récolter par coupe directe sans sacrifi er le rendement. Caractère technologique : réduction de l’égrenage

L241C (canola)

Le plus récent hybride InÊVigor de Bayer de maturité moyenne, résistant à la hernie des crucifères. Meilleur rendement obtenu aux essais du protocole 2015ÊDST contre la hernie. Excellente tenue et bonne facilité de récolte.

Bramhill Seeds

Marker (blé d’automne)

Blé roux tendre d’hiver, modérément résistant à la fusariose de l’épi. Rendement supérieur, excellente tenue. Paille courte (hauteur de la plante de 86Êcm). Gros grains bien remplis, dont le poids est excellent à l’hectolitre. Teneur en protéines de 11,2Ê%. Résistant à la rouille des feuilles et de la tige; facile à battre.

La Coop fédérée

OAC Flight (blé d’automne)

Blé roux tendre d’automne à très haut potentiel de rendement destiné à l’alimentation animale ou à la pâtisserie et qui survit bien à l’hiver. Très bon poids spécifi que et très bonne tenue. Excellente réponse à la régie intensive; très tolérant à la fusariose.

Dakosta (blé de printemps)

Blé roux de force de printemps panifi able. Très bon rendement en grains, en poids spécifi que et en paille, de maturité intermédiaire. Belle qualité panifi able. Teneur en protéines et indice de chute élevés. Adapté à la régie intensive.

Akina (avoine)

Nouvelle avoine destinée à l’alimentation humaine et animale. Rendement exceptionnel, excellente tenue; poids spécifi que élevé. Avoine blanche très recherchée par les fabricants de gruau; bonne tolérance aux maladies foliaires.

Kara (avoine)

Cette nouvelle avoine blanche off re une tenue exceptionnelle et un rendement élevé. Bon poids spécifi que; robustesse remarquable.

6074ÊRR (canola)

Canola au rendement impressionnant et constant; le meilleur de sa catégorie. Tolérant au glyphosate. Performe dans toutes les zones de maturité. Caractère technologique : RoundupÊReady**

DowÊSeeds

Emmit (blé d’automne)

Blé tendre roux d’automne, dont la performance est éprouvée, qui donne des rendements supérieurs. Maturité de moyenne à pleine saison (zonesÊ1, 2 et 3 en Ontario). Tolère bien la fusariose. Très bonne tenue, de hauteur moyenne; très bon rendement en paille.

Ava (blé d’automne)

Blé tendre blanc d’automne à potentiel de rendement remarquable. Excellente résistance au fusarium, pleine maturité en zonesÊ2 et 3 en Ontario, opportunité pour le marchéÊIP (identité protégée). Recherché par les utilisateurs commerciaux; excellent rendement en paille.

Branson (blé d’automne)

Nouveau blé tendre roux d’automne très prometteur destiné à l’alimentation humaine et animale. Très bonne tenue; potentiel de rendement très élevé. Tolère bien la fusariose. Excellente résistance aux maladies en général; maturité de moyenne à pleine saison. Blé adapté aux zonesÊ1 et 2, assez court et hâtif, permettant de libérer du temps pour les travaux d’après-récolte. Excellente qualité de grains, teneur en protéines supérieure. Opportunité pour le marchéÊIP, recherché par les utilisateurs commerciaux. Caractère technologique : aussi commercialisé par William Houde

TableauÊ1. Quelques nouvelles variétés prometteuses de céréales à paille et de canola*

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Dossier - Céréales à paille

SEMENCIER VARIÉTÉ NOTE QUALITÉS ET CARACTÉRISTIQUES

DuPont Pioneer

25R46 (blé d’automne)

Blé tendre roux d’automne (barbu). Excellent rendement; assez vigoureux et rustique, car il survit bien à l’hiver. Bon système racinaire, poids spécifi que exceptionnel, plante courte qui résiste bien à la verse. Tolère bien la fusariose de l’épi et les virus de la fi losité panachée et de la mosaïque du blé.

45CS40 (canola)

De zone de maturitéÊ5, c’est le canola qui se défend le mieux contre la sclérotiniose tout en garantissant un très bon rendement. Bonne vigueur au printemps. Son gène technologique Protector Plus combine la protection contre la hernie de la crucifère et la sclérotiniose.Caractère technologique : RoundupÊReady**

45M35 (canola)

Canola off ensif de zone de maturitéÊ5, qui affi che un excellent rendement. Son gène technologique Protector HarvestMax permet un battage sur pied grâce à des siliques solides tout en réduisant les pertes de grains. Excellente tenue en fi n de saison et bonne teneur en huile.Caractère technologique : RoundupÊReady**

Grains de l’Est

Leader (orge à 2Êrangs)

Aussi off erte chez William Houde

Orge 2Êrangs d’un très bon rendement (autant qu’une orge 6Êrangs). Très facile à battre, bon poids spécifi que et gros grains. Comme les autres orges 2Êrangs, elle est plus résistante aux maladies que l’orge à 6Êrangs et tolère mieux la fusariose. Peu sensible à l’oïdium blanc. Excellente tenue contre la verse; elle fournit une très belle paille.

Cerveza (orge brassicole)

Aussi off erte par Pédigrain

Orge 2Êrangs convenant au maltage. De taille courte (74Êcm); très bonne tenue. Tolère bien la fusariose. Peu sensible aux taches foliaires et à l’oïdium blanc. Poids spécifi que de 64,1Êkg/hl. Le poids de 1Ê000Êgrains est de 44,1Êg.

Optimum (avoine vêtue)

Avoine de printemps vêtue, haute de 94Êcm, au rendement élevé et stable. Excellente résistance à la rouille couronnée et à la verse. Bon poids spécifi que (54,3Êkg/hl); bon pourcentage de gruau.

Pédigrain

Fiona (avoine vêtue)

Avoine vêtue supérieure pour son potentiel de rendement, son poids spécifi que et son nombre d’amandes. Adaptée aux zonesÊ1, 2 et 3. Maturité à 98Êjours. Mesure 104Êcm; verse à 3,1Ê%. Taux d’écales de 25,2Ê%.

Azimuth (orge 6Êrangs)

Orge nue à 6Êrangs. Supérieure en raison de son potentiel de rendement, de sa résistance aux maladies et à la verse, et de ses qualités alimentaires pour le bétail. Adaptée aux zonesÊ1, 2 et 3. MaturitéÊà 98Êjours. Mesure 87Êcm; résiste bien à la rhynchosporiose et au virus du nanisme jaune. Tolère la fusariose de l’épi.

SeCan AAC Nicolas (avoine vêtue)

Avoine vêtue de très bonne tenue à haut potentiel de rendement et d’une qualité approuvée par Quaker, développée pour les producteurs d’avoine du Québec et des Maritimes. Peu sensible à la rouille couronnée.

Orléans (blé)

Blé d’alimentation humaine avec une cote de rendement élevée, doté d’une bonne résistance à la verse et à la fusariose.

Nass (blé de provende)

Meilleur vendeur au Québec parmi les blés de provende. Très bonne résistance à la fusariose, peu sensible à l’oïdium blanc et bon rendement en paille.

AAC Mirabel (orge) Nouvelle variété 6Êrangs à rendement élevé. Off re une bonne résistance aux maladies.

RDR Grains et semences

CDC Origin (épeautre de printemps)

Épeautre haut de 114Êcm. Le poids de 1Ê000Êgrains est de 35,5Êg et le poids spécifi que, de 79,1Êkg/hl. Assez peu sensible à la verse et à la fusariose de l’épi. Le marché de l’épeautre est encore secondaire, mais en développement.

CDC Zorba (épeautre de printemps)

Épeautre de 114Êcm de haut. Le poids de 1Ê000Êgrains est de 33,1Êg et le poids spécifi que, de 78,9Êkg/hl. Peu sensible à la fusariose de l’épi et aux rouilles brune et jaune.

Select-Art

Pasteur (blé panifi able)

Blé de printemps panifi able montrant un équilibre exceptionnel entre le rendement panifi able (qualité et quantité de farine) et la résistance à la verse et aux maladies. Peu sensible à l’oïdium blanc et aux rouilles brune et jaune. Ce blé répond très bien à la fertilisation.

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Dossier

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SEMENCIER VARIÉTÉ NOTE QUALITÉS ET CARACTÉRISTIQUES

Semences du Québec

Dagon (blé panifi able)

Blé de printemps panifi able à mélange, de maturité équivalente à celle de SSÊBlomidon (95,14Êjours). Pousse bien dans les zonesÊ1 à 3. Très bonne tolérance à la fusariose. Potentiel de rendement supérieur 4Êfois sur 5. Poids spécifi que plus élevé; tenue exceptionnelle (2 fois supérieure à celle du SSÊBlomidon). Santé robuste, blé court, bien adapté à la régie intensive.

Semences Empire

Navaro (avoine nue)

Aussi off ert par Agri-Marché

Avoine nue pour l’alimentation animale. Rendement supérieur en zoneÊ1 (dans la moyenne en zonesÊ2 et 3). Tenue exceptionnelle; santé robuste. Taille moyenne de 92Êcm. Peu sensible à la rouille couronnée, riche en protéines et en énergie (aussi énergétique que le maïs). Cette avoine convient bien là où l’on ne peut semer du maïs-grain.

Pokona (blé d’alimentation humaine)

Aussi off ert par Agri-Marché

Blé panifi able qui performe bien dans toutes les zones. Rendement excellent en zoneÊ3 et très bon en zonesÊ1 et 2. Très gros grains. Excelle pour son poids spécifi que (83Êkg/hl) et son indice de chute. À découvrir.

Bangor (blé de provende)

Aussi off ert par Agri-Marché

Blé pour l’alimentation animale, champion de rendement. Peu sensible à la fusariose. D’une taille moyenne de 107Êcm. Fournit beaucoup de paille et est assez peu sensible à la verse. Le poids de 1Ê000Êgrains est de 38,1Êg.

Champion (orge à 2Êrangs)

Aussi off erte par Agri-Marché

Nouvelle orge à gros grains à 2Êrangs, destinée à l’alimentation animale, qui se démarque dans toutes les zones. Poids spécifi que élevé; résistance exceptionnelle à la verse.

Semences Prograin

AC Brio (blé panifi able)

Blé de force roux de printemps sans barbe, panifi able, de hauteur moyenne, qui a fait ses preuves dans l’est du Canada. Très bonne tenue, bonne tolérance à la fusariose. Épiaison et maturité hâtives, poids spécifi que élevé, très bon indice de chute. Le poids de 1Ê000Êgrains est de 39,7Êg.

Fuzion (blé à pain de mie)

Blé panifi able à haut rendement; blé roux de force, légèrement barbu. Excellente tolérance naturelle au fusarium. Plant de bonne hauteur; épiaison et maturité mi-tardives. Poids spécifi que élevé. Le poids de 1Ê000Êgrains est de 39,4Êg.

Chambly (orge à 6Êrangs)

Orge 6Êrangs reconnue pour sa tolérance à la verse. Excellent rendement, tenue exceptionnelle, maturité mi-tardive. Gros grains, paille de longueur moyenne. Le poids de 1Ê000Êgrains est de 47Êg. Peu sensible à la rouille des feuilles.

Semican

Moka (blé panifi able)

Blé panifi able, provenant du programme d’amélioration génétique Semican. Très bonne tolérance à la fusariose, peu sensible à l’oïdium blanc. Résiste assez bien à la verse. Gros grains; cultivar hâtif.

Rocket (blé de provende)

Blé de printemps destiné à l’alimentation du bétail, développé dans le cadre du programme d’amélioration génétique Semican. Très bon rendement dans toutes les zones, excellent poids spécifi que et hâtif.

AAC Synergy (orge)

Orge 2Êrangs de brasserie. Excellent rendement, spécialement en zonesÊ2 et 3; excellent poids spécifi que. Gros grains.

Casino (avoine nue)

Toute nouvelle céréale. Avoine nue développée dans le cadre du programme d’amélioration génétique Semican. Le choix de prédilection en zoneÊ2. Excellente tenue; hâtive.

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Dossier - Xxxxxxxx xxxxxxxx Dossier - Céréales à paille

SEMENCIER VARIÉTÉ NOTE QUALITÉS ET CARACTÉRISTIQUES

Synagri

RGT Presidio (blé panifi able)

Blé panifi able à rendement supérieur partout au Québec, particulièrement productif en régie intensive. Rendements de 125 à 130Ê% supérieurs à la moyenne des autres variétés. Tenue exceptionnelle. Adapté à la régie haute performance avec fertilisation fractionnée et fongicides.

Bastile (orge 6Êrangs)

Orge nue à 6Êrangs, très bien adaptée aux régions fraîches, développée pour la nutrition animale en remplacement du maïs en zones de céréales à paille pour diminuer la teneur en vomitoxines, étant donné sa grande tolérance à la fusariose. Poids spécifi que très élevé. Plus digestible et plus riche en protéines que l’orge vêtue, plus énergétique que le maïs, à un niveau avoisinant celui du blé fourrager.

William Houde

AACÊBullet(avoine blanche)

Nouvelle génération d’avoine blanche adaptée aux zonesÊ1, 2 et 3, très résistante à la rouille couronnée. Variété assez courte résistant bien à la verse pour faciliter le battage. Gros grains et poids à l’hectolitre supérieur. Potentiel élevé. Plante peu exigeante.

Adèle(avoine blanche)

Avoine blanche sélectionnée au Québec et adaptée aux zonesÊ1, 2 et 3. Adèle vous séduiraÊ: très hâtive, avec des grains d’une qualité exceptionnelle recouverts d’un taux d’écales nettement inférieur à la moyenne. Semence en quantité limitée pour les semisÊ2017.

Branson(blé tendre roux d’automne)

Aussi off ert par Dow Seeds

Nouveau blé d’automne très prometteur destiné à l’alimentation humaine et animale. Très bonne tenue; potentiel de rendement très élevé. Tolère bien la fusariose. Excellente résistance aux maladies en général. Maturité de moyenne à pleine saison. Adapté aux zonesÊ1 et 2; assez court et hâtif. Cette culture permet de libérer du temps pour les travaux d’après-récolte. Grains d’excellente qualité. Teneur en protéines supérieure. Opportunité pour le marchéÊIP. Recherché par les utilisateurs commerciaux.

* Ce tableau est une compilation des données fournies par les semenciers et non pas le résultat de tests comparatifs eff ectués par le Centre de recherche sur les grains (CÉROM), les Producteurs de grains du Québec et La Terre de chez nous. Ces choix ne signifi ent pas que la variété mentionnée est supérieure aux autres, car toutes les variétés comportent leurs propres avantages.** Roundup Ready : caractère technologique de tolérance au glyphosate (RoundupMD), sous l’appellation Canola GenuityMD Roundup ReadyMD.

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ASRA

Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) Compensations, paiements reçus et à recevoir pour l’année d’assurance 2015*Prévisions au 12 décembre 2016

Tableau

2015

Avoine Blé fourrager

Blé de cons. Humaine Maïs-grain Orge Soya Canola Total

PARAMÈTRES

Rendement du modèle t/ha 2,13 3,09 3,10 9,34 2,89 2,60 1,57

Coût de production* $/tm 415 317 371 204 318 427 629

Éléments non stabilisés*1 $/tm 77 41 54 19 54 43 56

Revenu stabilisé* $/tm 338 276 317 185 264 384 572

Récupérations Agri-Investissement et Agri-Québec* $/tm 3 4 4 63 3 143 6

Revenu stabilisé après récupération* $/tm 335 272 312 123 261 242 566

Prix du marché* $/tm 175 235 260 200 190 450 480 M$

Compensation brute* $/ha 341 115 162 - 205 - 135 36,9

Cotisation nette* $/ha 80 3 38 3,83 44 2 18 14,2

Compensation nette* $/ha 261 112 124 (4) 161 (2) 118

Déjà reçu (ou payé) $/ha 161,60 46,46 75,05 (3,83) 106,90 (2,09) 76,30

1re avance (40 %) – décembre 2015 $/ha 88,05 28,77 32,24 (3,74) 69,39 (2,23) 44,09

Ajustement de contribution Février 2016 $/ha (3,85) (0,08) (3,19) (0,09) (1,51) 0,14 0,57

2e avance (70 %) – 25 AVRIL 2016 $/ha 77,40 17,77 46,00 - 39,02 - 31,64

Solde à recevoir* $/ha 99 66 49 - 54 - 41

Paiement fi nal – FÉVRIER 2017* $/ha 99 66 49 - 54 - 41

1. Cinq éléments ne sont pas stabilisés : 1) Contribution ASRA 2) Indemnité et contribution ASREC 3) Rémunération du capital 4) 10 % de la rémunération de l’exploitant 5) Contributions aux autres programmes. Ces éléments sont donc soustraits du coût de production pour établir le revenu stabilisé.

STATISTIQ

UES

Fonds d’assurance*

Nombre d’hectares assurés* ha 84 635 22 867 53 772 326 639 43 622 267 317 11 049 809 901

État du fonds d’assurance Début d’année* M$ (0,5) 1,0 0,0 43,0 (5,6) 10,9 (0,8) 47,9

État du fonds d’assurance Fin d’année* M$ (7,6) (1,5) (3,0) 48,1 (9,6) 13,0 (1,7) 37,7

Détails de la récupération des programmes Agri (Agri-investissement et Agri-Québec)* M$

Agri-investissement de l’année en cours $/ha 6,07 12,44 12,61 24,02 8,65 15,32 9,36 13,9

Agri-Québec de l’année en cours2 $/ha - - - - - - - -

Agri reportés des années précédentes $/ha - - - 562,97 - 355,66 - 279,0

Total des Agri à récupérer$/ha 6,07 12,44 12,61 586,99 8,65 370,98 9,36 292,9

$/t 2,86 4,02 4,07 62,82 2,99 142,68 5,96

2. Agri-Québec est suspendu pour les années d’assurance 2014 et 2015.* Prévisions ou estimations des Producteurs de grains du Québec.

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ASRA - Tableaux

Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) Compensations, paiements reçus et à recevoir pour l’année d’assurance 2016*Prévisions au 12 décembre 2016

Tableau

2016

Avoine Blé fourrager Blé de cons. Humaine Orge Canola Total

PARAMÈTRES

Rendement du modèle t/ha 2,53 3,19 3,28 2,88 1,85

Coût de production* $/tm 342 351 390 304 574

Éléments non stabilisés*1 $/tm 66 53 60 52 53

Revenu stabilisé* $/tm 276 297 330 251 521

Récupération Agri-investissement* $/tm 3 3 4 3 6

Revenu stabilisé après récupération* $/tm 273 294 326 249 515

Prix du marché* $/tm 145 205 235 170 495 M$

Compensation brute* $/ha 324 284 300 226 37 57,4

Cotisation nette* $/ha 77 43 71 57 21 13,4

Compensation nette* $/ha 247 241 229 170 17

Déjà reçu (ou payé) $/ha - - - - -

Solde à recevoir* $/ha 247 241 229 170 17

1re avance (40 %) Décembre 2016* $/ha 98,85 96,14 91,44 67,94 - 17,5

2e avance (70 %) — mai 2017* $/ha 74 72 69 51 -

Paiement fi nal — novembre 2017* $/ha 74 72 69 51 17

1. Cinq éléments ne sont pas stabilisés : 1) Cotisation ASRA 2) Indemnité et contribution ASREC 3) Rémunération du capital 4) 10 % de la rémunération de l’exploitant 5) Contributions aux autres programmes. Ces éléments sont donc soustraits du coût de production pour établir le revenu stabilisé.

STATISTIQ

UES

Fonds d’assurance*

Nombre d’hectares assurés* ha 70 348 20 266 59 375 46 596 12 755 209 340

État du fonds d’assurance Début d’année* M$ (7,6) (1,5) (3,0) (9,6) (1,7) (23,4)

État du fonds d’assurance Fin d’année* M$ (13,5) (4,5) (6,1) (12,5) (0,9) (37,5)

Détails de la récupération des programmes Agri (Agri-investissement et Agri-Québec)* M$

Agri-investissement de l’année en cours $/ha 5,42 9,96 11,79 7,41 11,56 1,8

Agri reportés des années précédentes $/ha - - - - - -

Total des Agri à récupérer$/ha 5,42 9,96 11,79 7,41 11,56 1,8

$/t 2,14 3,12 3,59 2,57 6,25

* Prévisions des Producteurs de grains du Québec.

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Marchés

Le marché des grains sous la loupe pour 2017Étienne Lafrance, agent d’information sur les marchés, Producteurs de grains du Québec

n cette période hivernale, les moissons sont terminées. Les grains sont entreposés, les silos débordent et les dernières estimations des récoltes sont maintenant publiées. Ce moment d’accalmie est opportun pour analyser le marché des grains et pour définir les tendances qui

ont influencé les différentes composantes du prix, afin d’optimiser les revenus.

Marché localLa base, exprimée en dollars améri-cains, se résume à deux éléments  : l’offre et la demande locales. La demande de grains au Québec étant plutôt stable d’année en année, et ce, pour toutes les cultures, l’offre locale est donc le principal élément qui détermine la base.

Cette année, les récoltes ont été abondantes. En effet, les rendements ont atteint des niveaux records ou ont du moins égalé ceux des années précédentes pour la plupart des cultures  : maïs, blé, soya, orge et canola. Les productions de maïs et de soya sont relativement semblables à celles de l’an dernier. Toutefois, cette année, les stocks de maïs ont com-mencé à un niveau plus élevé, selon Statistique Canada. Par conséquent, à l’instar du soya, qui est principale-ment destiné à l’exportation, le maïs devra être exporté.

Comme le soya est habituellement exporté aux mois d’octobre et de novembre, le maïs devra être vendu à l’étranger les mois suivants. Pour ce faire, il faudra l’offrir à un prix compétitif à l’international. Malgré une importante production, les bases en dollars américains sont plus fortes que l’an dernier à pareille date. Les producteurs devront donc les sur-veiller pour pro( ter des occasions de marché, notamment à la réouverture du ) euve Saint-Laurent aux mois d’avril et de mai.

Taux de changeLe taux du dollar canadien a une très grande in) uence sur la valeur des grains, et cet effet peut se mesu-rer par l’évolution de la base expri-mée en dollars d’ici. En 2016, notre dollar a commencé l’année dans un creux, sous la barre des 70 ¢ US, puis il a remonté jusqu’à 80  ¢ en avril. Il a ensuite tranquillement chuté pour atteindre une valeur d’environ 74,50 ¢ US à la mi-décembre. En fait, le dollar canadien a principalement suivi l’évolution du prix du baril de pétrole et a contrebalancé la valeur du dollar américain. Ce rapport s’est établi dans le contexte d’une crois-sance économique canadienne ralen-tie, marquée par le fait que la Banque

du Canada n’a pas augmenté les taux d’intérêt.

Quant aux perspectives pour la devise canadienne en 2017, elles semblent plutôt à la baisse. Des ana-lystes prévoient même que le huard pourrait plonger aussi bas que 65 ¢ US au cours de la prochaine année, en rai-son de la valeur du baril de pétrole et de la politique monétaire américaine.

Bourse de ChicagoLa dernière composante du prix représente les contrats à terme (CAT), dont la valeur re) ète majori-tairement la situation aux États-Unis et sur les marchés mondiaux. Cette année, la récolte américaine de grains

E

* Basé sur les valeurs suivantes selon le SRDI (sauf le taux de change) : • Base US maïs : -0,05 $/bu • CAT moyen maïs : 3,73 $/bu • Base US soya : -0,34 $/bu •ÊCAT moyen soya : 10 $/bu • Taux de change de 75 ¢ US

48 $/t* 118 $/t*

L'eff et du taux de change sur le maïs

et le soya

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Marchés - Local et international

a dépassé tous les records, et les marchés ont réagi conséquemment depuis un certain temps. Ainsi, les contrats à terme devraient demeu-rer relativement stables jusqu’à ce que les récoltes sud-américaines atteignent les marchés internationaux et que le rythme des exportations américaines ralentisse. Par ailleurs, le volume des exportations des États-Unis a été supérieur à ce qu’il était à la même date l’an passé, malgré la valeur élevée de la devise américaine. Les exportations ont été supérieures de 64,71 % pour le maïs et de 9,72 % pour le soya à la mi-décembre. Ces pourcentages devraient se maintenir jusqu’à l’arrivée des Sud-Américains sur l’échiquier mondial.

Au Brésil, la saison est extrême-ment favorable au maïs et au soya, avec des semis qui ont commencé rapidement et des précipitations régu-lières dans la plupart des régions pro-ductrices. Les producteurs brésiliens auraient même commencé à récolter à la * n de décembre, ce qui laisse-rait davantage de place aux semis de maïs safrinha. Cette deuxième culture sera à surveiller, car elle se déversera sur les marchés mondiaux. En effet, les éleveurs ont manqué de maïs l’an-née dernière et ils pourraient entre-poser davantage de maïs de première culture cette année. Concernant le soya, la production est estimée à environ 102 millions de tonnes, ce qui est un record. De plus, étant donné la

dévaluation de la devise brésilienne, le soya du Brésil sera plus compétitif sur les marchés internationaux.

En Argentine, le portrait est quelque peu différent. Les semis ont tardé en raison d’importantes pluies dans le nord du pays. De sur-croît, les sécheresses dans les régions centrales et du sud ont inquiété les marchés, mais des pluies salvatrices sont tombées à la * n de décembre. Néanmoins, si les conditions ne s’améliorent pas davantage, les agri-culteurs argentins n’auront pas une présence dynamique sur les marchés internationaux.

Les éléments à surveillerBref, en ce début d’année, les prix devraient demeurer stables, d’autant plus que les marchés ont tendance à ralentir durant les premiers mois d’hiver. Cependant, certains élé-ments pourraient changer la donne d’ici les prochaines intentions d’en-semencement aux États-Unis, comme le rythme des exportations améri-caines, les récoltes dans l’hémisphère S ud, la demande de biocarburants, la valeur du dollar canadien et la demande chinoise. Plus imprévisible encore, le président Donald Trump modifiera la dynamique écono-mique et politique au cours de l’an-née 2017, ce qui in/ uencera la valeur du huard, et donc, celle des grains au Québec. Le dollar canadien pourrait s’apprécier si le président tente de résoudre les con/ its internationaux avec fracas, notamment au Moyen-Orient, en Chine et en Russie, car cela augmenterait la valeur du baril de pétrole. À l’inverse, la devise du Canada pourrait plonger si Donald Trump renégocie durement l’Accord de libre-échange nord-américain et sanctionne les produits canadiens. La situation est incertaine, au point où l'on pourrait parier sur un jeu de pile ou face… avec une pièce de un dollar canadien.

DÉCEMBREE

-0,03 $ US/bu2015

-0,15 $ US/bu2016

Les bases du maïs en dollars américains

2016-2017Superfi cies

ensemencées(ha)

Rendements(t/ha)

Production(t)

Maïs-grain 360 000 10,6r 3 790 000

Soya 325 000 3,2r 1 040Ê000r

Tout blé 91Ê000r 3,6r 310Ê000r

Avoine 77 000 2,7 200 000

Orge 50 000 3,5r 175 000

Canola 13 000 2,3r 30 000rÊ: record

Données sur les récoltes de grains au Québec

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Le méligèthe des crucifères sous surveillanceÊ: du fi let-fauchoir à la caméra infrarougeGeneviève Labrie, chercheuse en phytoprotection et en entomologieÊ

e méligèthe des crucifères a été observé dans la région de Montréal en 2001. Une enquête entomologique effectuée en 2009 et 2010 par le Centre de recherche sur les grains

(CÉROM) a permis de montrer que ce ravageur était maintenant présent dans toutes les régions agricoles du Québec, sauf le Témiscamingue.

Un projet de recherche de quatre ans a donc débuté en 2012, en collaboration avec MM. Peter Mason (Agriculture et Agroalimentaire Canada – Ottawa), Charles Vincent (AAC – Saint-Jean-sur-Richelieu) et Éric Lucas (UQAM). Les objectifs étaient de mieux com-prendre la dynamique de population de ce ravageur et son contrôle par les ennemis naturels a$ n d’être en mesure d’élaborer une stratégie de lutte intégrée.

Il n’était pas clair si l’insecte était présent en Ontario, s’il se disper-sait vers l’Ouest canadien et si on le trouvait en abondance dans les champs de canola. Du dépistage par

$ let-fauchoir a donc été effectué entre le mois de juin et juillet en bordure de route sur les crucifères adven-tices en Montérégie, en Outaouais et dans l’est de l’Ontario durant quatre ans (de 2012 à 2015). Sur 145 sites d’échantillonnage, aucun méligèthe des crucifères n’a été retrouvé. Dans les champs de canola des deux provinces (128  sites au total), du $ let-fauchoir était effectué chaque semaine entre l’élongation et la $ n de la / oraison. Aucun méligèthe n’a été retrouvé dans le canola en Ontario et au Témiscamingue au cours de ces quatre années. Par contre, une aug-mentation des populations de 38 % et 56 % a été observée dans les champs

du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Bas-Saint-Laurent respectivement. Malgré cette augmentation, aucun de ces sites ne dépassait le seuil économique d’in-tervention. Des pertes de rendement ont pu être observées lorsqu’il y avait présence de trois à quatre adultes par plant au stade bouton accolé, et de sept à huit adultes au stade bou-ton jaune. En effet, à la suite de la ponte des adultes dans les boutons en formation, les larves qui s’y déve-loppent peuvent causer des dom-mages importants. Au Québec, ce ravageur apparaît dans les champs de canola lorsque les / eurs sont déjà ouvertes et ne représente donc

CÉROM Méligèthe des crucifères

L

Meligethes viridescens

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Méligèthe des crucifèresCÉROM

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pas une menace importante pour la culture. Lorsque les ! eurs sont ouvertes, il peut même jouer le rôle de pollinisateur. Des expériences en cage au CÉROM lors de la ! oraison ont d’ailleurs montré une augmenta-tion de rendement du canola dans les cages avec méligèthes comparées aux cages sans insectes, car ils y jouaient le rôle de pollinisateurs. Bien qu’il puisse être inquiétant d’observer tous ces petits points noirs à l’intérieur des ! eurs à la ! oraison du canola, il en faudrait plus de 10 par plant pour causer des pertes importantes de ren-dement.

Le méligèthe des crucifères est bien contrôlé par différents ennemis naturels en Europe, son continent d’origine. Notre étude a donc tenté d’identi) er les principaux ennemis naturels, guêpes parasitoïdes ou prédateurs, qui pourraient aider à son contrôle. Chaque semaine au cours de la ! oraison, 20  tiges avec boutons ! oraux et ! eurs de canola étaient prélevées dans cinq champs en Chaudière-Appalaches ou dans la Capitale-Nationale, rapportées au CÉROM et maintenues en incuba-

tion a) n d’observer l’émergence de guêpes parasitoïdes. En Europe, ces petites guêpes viennent pondre sur les larves de méligèthes, qui se font dévorer de l’intérieur par les larves de guêpes (pensez au ) lm Alien). Au terme du projet, plus de 6 000 tiges de canola ont ainsi été observées, mais malheureusement aucune guêpe n’a émergé.

Du côté des insectes prédateurs, une méthode originale a été testée au cours des étés 2014 et 2015 par une étudiante à la maîtrise à l’UQAM,

Marie-Ève Gagnon, soit l’utilisation de caméras infrarouges posées direc-tement au champ. Huit caméras ont ) lmé des larves vivantes de méli-gèthes installées dans des pétris au sol durant 24  h. Les larves étaient récupérées et dénombrées, les camé-ras changées de place et d’autres larves observées. Après avoir ana-lysé les vidéos pendant des milliers d’heures, il a été ainsi possible de con) rmer qu’entre 16 et 25 % des larves de méligèthes sont consom-mées par des prédateurs de toute sorte : des carabes, des grillons, des limaces, des fourmis ou des oiseaux.

Les prédateurs peuvent donc nous aider à contrôler ce ravageur, mais devront être appuyés par d’autres méthodes de lutte. C’est pourquoi d’autres essais, financés dans le cadre de la grappe agroscienti) que gérée par Eastern Canada Oilseeds Development Alliance (ECODA), sont en cours de réalisation a) n de déterminer l’ef) cacité de différents insecticides ainsi que l’ampleur des pertes de rendement dans le canola occasionnées par ce ravageur.

— © CÉROM

Caméra infrarouge

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