politique monetaire et transmission du taux de change …

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Domaine : Sciences de la société Mention : ECONOMIE Grade : Master Parcours : MONNAIE – BANQUE – FINANCE Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de master Recherche ès Sciences Economiques POLITIQUE MONETAIRE ET TRANSMISSION DU TAUX DE CHANGE VERS LES PRIX A LA CONSOMMATION : CAS DE MADAGASCAR Présenté par : HARIVONY Tojo Soutenu publiquement le 31 Mars 2016 Membre du jury PRESIDENT : Monsieur RAMIARISON Herinjatovo Docteur ès Sciences économiques RAPPORTEUR : Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul Professeur Titulaire des Universités EXAMINATEUR : Dr. RANDRIAMANAMPISOA Holimalala Docteur ès Sciences économiques Année-Universitaire :2012 – 2013

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Domaine : Sciences de la société

Mention : ECONOMIE

Grade : Master

Parcours : MONNAIE – BANQUE – FINANCE

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme

de master Recherche ès Sciences Economiques

POLITIQUE MONETAIRE ET TRANSMISSION DU TAUX DE CHANGE VERS LES PRIX A LA CONSOMMATION :

CAS DE MADAGASCAR

Présenté par : HARIVONY Tojo

Soutenu publiquement le 31 Mars 2016

Membre du jury

PRESIDENT : Monsieur RAMIARISON Herinjatovo

Docteur ès Sciences économiques

RAPPORTEUR : Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul

Professeur Titulaire des Universités

EXAMINATEUR : Dr. RANDRIAMANAMPISOA Holimalala

Docteur ès Sciences économiques

Année-Universitaire :2012 – 2013

Résumé

Ce mémoire utilise l’approche du modèle de vecteur à correction d’erreurpour analyser la transmission de la volatilité du taux de change sur les prix àla consommation ainsi que l’effet de la politique monétaire sur ce phénomène.

Les données utilisées telles l’inflation, l’offre de monnaie et le taux dechange sont issu de la période entre 2005 et 2014. L’estimation du modèleen utilisant des données mensuelles a trouvé une relation stable sur le longterme entre les variables étudiées. De plus, le modèle à correction d’erreur amontré qu’une variation du taux de change et de l’offre de monnaie a unerépercussion sur le prix domestique.

L’originalité de ce travail porte sur la méthode d’analyse utilisée en in-corporant et en excluant la politique monétaire dans la modélisation. Lesrésultats suggèrent que la politique monétaire est inefficace pour maintenirl’effet de la variation du taux de change sur le prix.Mots clés : VECM, cointégration, inflation, taux de change, politique moné-taire.

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Remerciements

Je tiens à remercier, en premier lieu, le BON DIEU, qui m’a donné laforce, le courage, le temps pour réaliser ce mémoire.

J’adresse aussi mes remerciements aux personnels administratifs du Dé-partement Economie. Je tiens à remercier particulièrement mon professeuret encadreur Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul de m’avoir acceptéainsi que sa confiance sur la pertinence et la teneur de mon thème sur latransmission du taux de change au prix.

Je tiens à remercier également les entités qui m’ont accueilli et fourni lesdonnées nécessaires à l’élaboration de ce mémoire notamment : la BanqueCentrale de Madagascar et l’INSTAT. Un grand remerciement à mes chersparents qui m’ont toujours soutenu et encouragé durant l’élaboration de cemémoire.

Enfin mes salutations à mes amis que j’aime très fort. Sans vous tous,mes efforts n’auraient servi à rien.

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Sommaire

Introduction vi

I Revue de la littérature 1

1 Inflation et taux de change 31.1 Théorie de l’inflation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31.2 Le taux de change . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

2 Approche théorique du « pass-through » 132.1 Définition du « pass-through »du taux de change . . . . . . . . 132.2 Le modèle de Devereux et Yatman (2003) . . . . . . . . . . . 192.3 Vue d’ensemble des études sur l’inflation à Madagascar . . . . 242.4 Les étapes de la transmission du « pass-through » . . . . . . . 25

II Analyse Empirique du pass-through 28

3 Situation économique de Madagascar 303.1 Bref aperçu de la politique monétaire . . . . . . . . . . . . . . 303.2 L’inflation et les agrégats monétaire . . . . . . . . . . . . . . . 313.3 Politique de change . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

4 Modélisation du « pass-through » 404.1 Méthodologie empirique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 404.2 Analyse empirique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

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SOMMAIRE iv

Conclusions et Discussions 50

Annexes 1 : Les graphiques 57

Annexes 2 : Les tableaux 63

Annexes 3 67

Table des figures

2.1 Canaux de transmission d’une dépréciation . . . . . . . . . . . 27

3.1 Evolution de l’inflation depuis 1990, source : Banque mondiale,selon auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

3.2 Evolution de la masse monétaire de Janvier 2005 à Décembre2013, source : Banque mondiale, selon auteur . . . . . . . . . . 37

3.3 Evolution de l’Ariary et les principales devises, source : Banquemondiale, selon auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

1 Figure des séries en niveau, source Banque Mondiale, Eviews . 582 Figure des séries en différence première, source Banque Mon-

diale, Eviews . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 593 Fonctions de réponses sur le prix des autres variables, source

Banque Mondiale, Eviews . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 604 Fonctions de réponses cumulés sur le prix des autres variables,

source Banque Mondiale, Eviews . . . . . . . . . . . . . . . . 615 Représentation graphique de la décomposition de la variance

de l’IPC, source Banque Mondiale, Eviews . . . . . . . . . . . 62

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Liste des tableaux

4.1 Tableau récapitulatif des sources de données, calcul selon auteur 424.2 Test de stationnarité des variables, calcul selon auteur . . . . . 434.3 Choix du retard optimal, calcul selon auteur . . . . . . . . . . 444.4 Résumé des tests de cointégration, calcul selon auteur . . . . . 454.5 Matrice des coefficients d’ajustements, calcul selon auteur . . . 474.6 Réponse du prix aux chocs du taux de change, calcul selon

auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 484.7 Décomposition de la Variance de l’IPC (%), calcul selon auteur 48

8 Les différentes causes de l’inflation . . . . . . . . . . . . . . . 649 Coefficient d’estimation du modèle à correction d’erreur . . . . 6510 Coefficient Estimates of the Error . . . . . . . . . . . . . . . . 66

vi

Liste des abréviations

– AON : Appel d’Offre Négatif– AOP : Appel d’Offre Positif– BCM : Banque Centrale de Madagascar– CREAM : Centre de Recherches, d’Etudes et d’Appui à l’Analyse Eco-nomique de Madagascar

– ERPT : Exchange Rate Pass-through– IDE : Investissements Directs Etrangers– INSEE : Institut de la Statistique et des Etudes Economiques– INSTAT : Institut National de la Statistique– IPC : Indice des Prix à la Consommation– IPI : Indice des Prix à l’Importation– MID : Marché Interbancaire de Devise– NEER : Nominal Effective Exchange Rate– OCDE : Organisation de Coopération et de développement Econo-miques

– PIB : Produit Interieur Brut– PPA : Parité du Pouvoir d’Achat– SI : Semi-Importé– VAR : Vector AutoRegressive– VECM : Vector Error Correction Model

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Introduction

L’inflation comme le taux de change sont des variables macroéconomiquestrès importants pour assurer la stabilité économique d’un pays. Une bonnemaitrise de l’inflation peut conduire vers une croissance rapide pour un paysdonné et ainsi assuré un meilleur pouvoir d’achat et une bonne condition devie à sa population.

La politique macroéconomique de tout État se regroupe sur ses pilierset objectifs suivants : une croissance forte et stable, un chômage faible, uneinflation faible, éviter d’avoir une balance des paiements et échanges com-merciaux déficitaires et de ne pas subir trop de fortes fluctuations du tauxde change. Le taux de change entre les monnaies se déprécie en défaveur dela monnaie nationale. Le taux de change correspond aux taux auxquels onpeut échanger une monnaie contre une autre. Cette dépréciation est gênantepour un pays, car elle augmente les prix à l’importation et risque d’êtreun déclencheur d’inflation. Un taux de change fluctuant peut aussi freinerles investissements en provenance de l’étranger et ainsi nuire à la croissanceéconomique.

Madagascar qui depuis quelques décennies a connu une perte en chutelibre de la valeur de sa monnaie vis-à-vis de l’extérieur. D’une certaine ma-nière cela apporte une certaine externalité positive, mais mal gérer cela sansdoute emmènera une économie dans une situation terrible comme la montéede l’inflation, une balance commerciale déficitaire, etc.

Depuis l’abandon du change fixe vers le change flottant qui était unetendance dans les années 90, l’ariary a connu une fluctuation très importanteet quasi fatale à l’économie malgache. Cela ajouté aux incessantes crisespolitiques, a précipité vers une dépréciation rapide de l’ariary. Au début des

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INTRODUCTION ix

années 2000 à aujourd’hui, l’ariary a presque perdu le double de sa valeur.Cela a conduit inexorablement à la perte du pouvoir d’achat de toute lapopulation qui nous a poussés à nous retrouver parmi les pays les plus pauvresde la planète. En 2007, selon la Banque mondiale on est placé au 143e rangsur 177 pays avec un taux de pauvreté de 0.663.

Comme tout pays en développement, Madagascar ne peut se défaire del’importante dépendance sur l’importation. Cela peut déjà traduire que latransmission du taux de change aux prix est assez élevé. Si cela se confirme,Madagascar est fortement dépendant du marché mondial et qu’une déprécia-tion de l’ariary mènera à une augmentation des prix extérieurs. Pour contrercela, le gouvernement peut utiliser son politique monétaire pour éliminerl’effet de ce « pass-through » sur les prix. Les études empiriques ont montréqu’une politique monétaire peut contrer (Parsley et Pooper 1998) à l’influencede cette variation du taux de change au prix et réduire ainsi l’effet du « pass-through ». Cela est-il le cas pour Madagascar où la politique monétaire estconduite par la banque centrale, que le change est devenu flottant et qu’il ya cette indépendance dans sa politique ?

Le but de ce travail se divise très exactement en deux. Nous allons analyseret estimer s’il existe une transmission du taux de change vers les prix et devoir aussi si les politiques de l’État permettent de maitriser la hausse des prixen tenant compte de cette transmission. L’étude se portera sur Madagascar.L’analyse mettra donc en évidence les relations entre l’inflation, le taux dechange, et la politique monétaire de la banque centrale. Pour atteindre cetobjectif, nous allons étudier un à un l’évolution des principales variablesmacroéconomiques durant les dernières décennies. Enfin, nous allons faireune analyse économétrique.

L’hypothèse principale de ce travail peut s’énoncer comme suit : le tauxde change par sa forte fluctuation a une influence sur le prix même si lapolitique de la banque centrale de Madagascar préconise une politique demaintien et de stabilisation des prix.Cette hypothèse peut être subdivisée comme suit :

– Dans une économie ouverte, la hausse du taux de change se répercutesur les prix à l’importation c’est-à-dire le prix des biens importés ;

INTRODUCTION x

– Un impact sur les prix des biens importés se répercute sur les prix à laconsommation qui inévitablement conduisent à une inflation ;

– La politique de la banque centrale arrive à assurer la stabilité de l’in-flation qui est parmi ses objectifs pour assurer ainsi un environnementéconomique viable à une croissance.

Les données utilisées dans cette étude sont issues des données publiées parl’Institut National de la Statistique (INSTAT), ceux provenant de la Banquecentrale de Madagascar et enfin par les données publiées par la Banque Mon-diale. L’ensemble de toutes ces bases de données regroupe des informationsportant sur les politiques monétaires, le comportement de la monnaie natio-nale vis-à-vis des principales devises, le niveau des prix national, etc.

La méthodologie utilisée afin d’atteindre les objectifs de ce travail se posesur plusieurs étapes. En premier lieu, une recherche bibliographique qui vanous mener à l’élaboration de la revue de la littérature sur les théories del’inflation, le taux de change et enfin sur le « pass-through » du taux dechange vers le prix qui se traduit par la transmission du taux de change auprix. Nous allons ainsi faire une brève analyse descriptive des variables ma-croéconomiques et nous allons introduire le modèle économétrique des sériestemporelles que nous allons utiliser dans la modélisation. Enfin une analyseéconométrique répondra à la validation ou non des hypothèses proposées.Généralement, l’étude sur les « pass-through » utilise les modèles tels quela représentation VAR ou le modèle VECM . Tout au long de cette étude,nous allons utiliser dans l’analyse des données et la modélisation le logicielEviews.

Cette étude est organisée de la façon suivante, dans une première partienous allons nous concentrer sur les théories de l’inflation, une étude sur cequ’est le taux de change et enfin nous allons parler très profondément du« pass-through » du taux de change sur les prix qui est le principal noyaude cette étude. Tout cela est bien défini dans la revue de la littérature. Endeuxième partie, nous allons parler du contexte économique malgache en évo-quant principalement le principal variable tels le taux de change, l’inflationet l’offre de monnaie. Ensuite, nous parlerons du modèle économétrique quipeut être utilisé dans la modélisation et l’analyse de notre problématique.

INTRODUCTION xi

Enfin dans cette même partie, nous allons parler des résultats de l’analyseéconométrique et essayer d’ouvrir une discussion vis-à-vis des résultats obte-nus.

Première partie

Revue de la littérature

1

2

La première partie de cette étude est consacrée à l’étude théorique du «pass-though » de l’inflation sur le prix. La meilleure façon de bien comprendrece phénomène est de débuter par la compréhension de ce qu’est l’inflation et letaux de change. Une brève étude de ses deux variables macroéconomiques estexplicitée dans cette partie puis le reste est consacré à l’étude de la littératureempirique et théorique du « pass-through » du taux de change vers le prix.

Cette première partie se divise en deux chapitres bien distincts : le pre-mier chapitre est consacré à l’inflation et aux taux de change et le second àcelui du « pass-through ». Dans le premier chapitre nous allons parler de lathéorie de l’inflation et de donner quelques notions autour du taux de change.Enfin, dans le second chapitre, nous allons parler du « pass-through », objetprincipal de ce document.

Chapitre 1

Inflation et taux de change

1.1 Théorie de l’inflation

1.1.1 Définition

L’inflation est un problème majeur de l’économie contemporaine, on peutdire que c’est un dysfonctionnement de l’économie de marché. Nous allons iciutiliser la définition de l’INSEE pour mieux comprendre ce qu’est l’inflation.L’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit parune augmentation générale et durable des prix. Elle doit être distinguée del’augmentation du coût de la vie. La perte de valeur des unités de monnaieest un phénomène qui frappe l’économie nationale dans son ensemble, sansdiscrimination entre les catégories d’agents. Pour évaluer le taux d’inflationon utilise l’indice des prix à la consommation (IPC). Cette mesure n’est pascomplète, le phénomène inflationniste couvrant un champ plus large que celuide la consommation des ménages.

La mesure de l’inflation se base souvent avec le calcul de l’indice des prixà la consommation (IPC). Il existe de multiples théories 1 et explications decauses attribuées à l’inflation. Il existe plusieurs types d’inflation suivant leniveau annuel de son taux, les distinctions 2 étant utilisées par les économistes

1. Voir en annexe les différentes interprétations de l’inflation2. Inflation "rampante" ou "larvée" : des taux de hausse des prix non supérieurs à 4

à 5%. Inflation "ouverte" : de 6 à 30% environ ; on parle aussi, plutôt chez les hommes

3

CHAPITRE 1. INFLATION ET TAUX DE CHANGE 4

d’une manière souvent intuitive :– <0% : déflation– 0% à 2.5% : stabilité des prix– 2.5% à 5% : inflation modérée– 5% à 8% : sérieuse inflation– 8% à 12% : inflation ouverte– 12% à 20% : hyperinflation– 20% et plus : inflation explosive

1.1.2 Inflation par la monnaie

Approche monétaire de l’inflation : la théorie quantitative de lamonnaie

Selon P. Bezbakh (2006), l’inflation est pour les monétaristes un phéno-mène purement monétaire. La théorie part de la théorie quantitative de lamonnaie qui met en relation la masse monétaire et les transactions. Cetterelation se pose comme suit :

MV = PT

– M représente la masse monétaire en circulation ;– V est la vitesse de circulation de la monnaie (une même unité monétairepouvant parcourir plusieurs fois le circuit des paiements durant unepériode donnée) ;

– P est le niveau général des prix ;– T est le volume de transaction.Cette théorie suppose que la vitesse de la circulation de la monnaie est

constante. La production est déterminée par la capacité productrice de l’éco-nomie. Dans cette équation la partie de gauche représente la partie monétairedes échanges, et celui de droite la partie réelle et que les deux parties doivents’égaliser. La valeur nominale de la production PY est déterminée par l’offre

politiques, d’inflation "à deux chiffres" à partir de 10%. Inflation "galopante" au-delà de30%, jusqu’à 1000% ou plus (source : Monnaie et inflation, Jean Magnan de Bornier)

CHAPITRE 1. INFLATION ET TAUX DE CHANGE 5

de monnaie. P est le rapport entre la valeur nominale de la production etle niveau général de la production Y. Ainsi, toute variation du prix est lerésultat de la variation de la masse monétaire.

Approche selon les monétaristes

Le monétarisme fait partie des courants de pensées économiques les plusinfluant et qui reste sur la quantité de monnaie. Les monétaristes affirmentclairement dans des études empiriques et montrent que l’inflation est toujourset partout un phénomène monétaire (Pierre Bezbakh, 2006). Les économistesde cette pensée tiennent leur conviction par la théorie connue sous le nomde théorie quantitativiste de la monnaie. La théorie, simplifiée, montre quel’ensemble des dépenses effectué dans une économie est premièrement déter-miné par l’ensemble de toute la monnaie qui existe dans cette économie. Decette théorie sort la formule suivant :

P = Dc

Sc

Où– P est le niveau général des prix des biens de consommations ;

– Dc représente la demande globale des biens de consommations ;

– Sc représente l’offre globale des biens de consommations.

L’idée derrière cette formule est que le niveau général des prix de l’en-semble des biens de consommations augmentera que si l’offre globale demonnaie en biens de consommation baissera relativement par rapport à lademande globale en biens de consommation, ou si la demande globale aug-mentera relativement par rapport à l’offre globale en biens de consommation.Dans cette même idée que l’ensemble des dépenses dépend principalement del’ensemble des monnaies en circulation, les économistes calculent la demandeglobale des biens de consommation sur l’ensemble de la quantité de monnaie.Cependant, ils ont posés que comme la quantité de monnaie augmente, le

CHAPITRE 1. INFLATION ET TAUX DE CHANGE 6

total des dépenses et l’ensemble de la demande pour les biens de consom-mations augmentent aussi. C’est pour cette raison que les économistes quisoutiennent la théorie quantitativiste de la monnaie pensent aussi que c’estla seule cause de l’augmentation des prix dans une économie en pleine crois-sance (c’est-à-dire que l’offre globale des biens de consommations augmente),et une augmentation de l’ensemble de la quantité en circulation, qui est causépar les politiques monétaires.

1.1.3 Inflation par la demande

Toute théorie keynésienne est une théorie de la demande (Pierre Bez-bakh, 2006). L’inflation par la demande est une explication de la haussedes prix par un excès de la demande globale sur l’offre globale (l’ensembledes biens disponibles, évalués aux prix courants) ; l’égalité entre valeur desventes et valeur des achats est cependant une propriété des échanges (c’estune contrainte). Les quantités de biens et la dépense globale étant données,seules les modifications des prix peuvent assurer la réalisation de la contrainteOffre = Demande. L’ensemble des prix s’élèvera, dans des proportions va-riables. La théorie de l’inflation par la demande reste insuffisante tant qu’onne sait pas comment il est possible que l’excès de demande s’est produit ; eneffet, les conditions de création du revenu impliquent normalement que lesrevenus distribués sont une masse égale à celle des biens produits.

L’inflation pourrait selon cette théorie causée par l’une des cas ci-après :– Diminution de l’épargne : Les biens de consommation seront alors enexcès de demande et leur prix augmenteront, mais en contrepartie lesmarchés des biens de capital (d’investissement) devraient être en excèsd’offre, et voir leurs prix chuter. Il s’agit ici d’une réaffectation d’unemême demande totale et rien n’indique comment cela pourrait provo-quer une inflation (mesurée sur tous les biens).

– Redistribution : L’État a pris aux uns pour donner aux autres ; la de-mande globale (le revenu global) est inchangé ; même si l’on prend auxriches pour donner aux moins riches, la demande totale ne varie pas ;peut-être sera-t-elle distribuée différemment entre les différents mar-

CHAPITRE 1. INFLATION ET TAUX DE CHANGE 7

chés : voir le point précédent pour l’impact inflationniste.– Politique monétaire : si la banque centrale émet plus de monnaie, lademande globale augmente effectivement relativement à l’offre. Nousentrons alors dans les explications monétaires de l’inflation.

1.1.4 Inflation par les couts

Le prix d’un produit peut augmenter parce que son coût de fabricationaugmente ou parce que les produits qui le composent augmentent.

– Augmentation du coût de fabrication : provient généralement d’unehausse des salaires

– Augmentation des matières premières, si ces matières premières sontachetées à l’étranger, on parle d’inflation importée.

Pierre Bezbakh(2006), cette théorie stipule que les prix augmentent parceque les couts de production augmentent eux-mêmes. Quand les augmenta-tions de certains couts de production touchent tous les secteurs, cela pourraitexpliquer l’augmentation de tous les prix en même temps : on peut parlerdans ce cas des augmentations des salaires, du taux d’intérêt ou de certainesmatières premières que tous les secteurs utilisent comme le pétrole. Par contrela théorie de l’inflation par les couts présentent certaines limites : elle expliquel’évolution de certains prix (les prix finals) par celles d’autres prix (couts deproduction) ; mais elle ne comporte par une théorie de l’évolution à la haussede ces pris (les couts de production), qui ont un rôle dynamique.

Elle omet de plus de préciser que les variations de couts ne peuvent setraduire par des variations de prix final que dans certaines conditions : ilfaut que les biens finals puissent être achetés à des prix en hausse : il fautdonc que la demande finale soit en augmentation elle aussi. Tout cela nepeut être réalisé qu’en augmentant le produit MV ; si V est bien un para-mètre (non susceptible de dépendre des couts de production), c’est la massemonétaire qui doit être accrue pour permettre aux prix finals d’augmenter.Les partisans de la théorie de l’inflation par les couts qui acceptent cet argu-ment ont introduit une distinction entre hausse des couts, « cause essentielle» de l’inflation, et la politique monétaire qui ne serait qu’une « condition

CHAPITRE 1. INFLATION ET TAUX DE CHANGE 8

permissive 3, on sait qu’il suffit de la supprimer pour empêcher l’apparitiondu phénomène ». De ce point de vue, l’approche monétaire de l’inflation esttotalement suffisante, même pour un partisan de la théorie de l’inflation parles couts.

1.1.5 Inflation Structurelle

Cette approche de l’inflation 4 montre que la hausse des prix est causéepar les structures du système économique. Elle est alors liée au système et nedépends pas d’autres éléments comme la politique monétaire ou le prix du pé-trole. Dans cette approche on peut parler de certaines mécanismes tels que :les conflits sociaux, éléments structurelles de l’économie capitalisme pour lesmarxistes (sous le nom de lutte de classe), dans lequel chaque groupe chercheà augmenter sa part du revenu national : d’où la hausse du cout de produc-tion et ainsi l’inflation. L’effet de cliquet 5, mécanisme selon laquelle les prixseraient tous rigides à la baisse ; toute variation des prix relatifs ne pourraitainsi se traduire que par des hausses des prix nominaux, puisque les biensdont les prix relatifs diminuent ne pourraient voir leur prix nominal baisser.La structure en cause ici est celle des prix relatifs, des phénomènes réels.La théorie de l’effet de cliquet ne précise pas le mécanisme de diffusion del’inflation, mais elle ne peut pas se passer de conditions permissives commel’augmentation de la demande globale. Les anticipations d’inflation, la na-ture des anticipations des agents constitue une autre structure. Si les agentsestiment que les prix vont augmenter, ils vont tenter d’accélérer leurs achatssous contraintes de leurs ressources disponibles, les fonctions de demande sedéplaceront vers la droite et les prix augmenteront du fait de cette demandeaccrue : les anticipations seront alors réalisées, c’est-à-dire qu’on est devantun cas de prophétie auto-réalisatrice.

3. Connaissant la condition permissive d’un phénomène.4. Selon le cours de Jean Magnan de Bornier sur le chapitre Monnaie et inflation.5. Il faut remarquer que cette théorie, qui a connu une certaine vogue, est tout sim-

plement fausse : les baisses de prix individuels sont fréquentes, en dehors des périodes deforte inflation : c’est l’inflation qui provoque le phénomène de non-baisse de prix, et nonl’inverse. Ceci explique pourquoi l’effet de cliquet (théorie évidemment inductive) a puêtre considéré comme vrai dans les années 70, mais ne peut l’être aujourd’hui.

CHAPITRE 1. INFLATION ET TAUX DE CHANGE 9

1.2 Le taux de change

1.2.1 Définition

Le taux de change effectif est le taux de change d’une zone monétaire,mesuré comme une somme pondérée des taux de change avec les différentspartenaires commerciaux et concurrents. On mesure le taux de change ef-fectif nominal avec les parités nominales (sans prendre donc en compte lesdifférences de pouvoir d’achat entre les deux devises), et le taux de changeeffectif réel, avec la prise en compte pour ce dernier des indices de prix et deleurs évolutions (INSEE). Exemple : Le taux de change effectif nominal del’euro pour la France est une moyenne pondérée (la pondération étant spéci-fique à la France) des taux de change de l’euro par rapport aux monnaies despays concurrents d’une zone donnée (OCDE par exemple). La pondérationdu taux de change par rapport à un pays de la zone tient compte de la partde marché de la France dans ce pays et des parts de marché de ce pays etde la France dans chacun des marchés tiers. Le taux de change effectif réelde l’euro pour la France tient compte, outre le taux de change, du rapportdes prix à l’exportation de la France avec les pays concurrents de la zoneconsidérée. Une hausse du taux de change effectif nominal correspond à unedégradation de la compétitivité change.

1.2.2 Les régimes de change

Soit fixe, autrement dit constant par rapport à une monnaie de référence(en général le dollarUS ou l′euro), par décision de l’Etat qui émet cette mon-naie. Le taux ne peut alors être modifié que par une décision de dévaluation(ou de réévaluation) de cet Etat. Un État ne peut cependant pas déciderd’adopter n’importe quel taux de change de sa monnaie. S’il fixe ce taux dechange à un niveau trop haut ou trop faible, le taux de change pourra être« attaqué » sur le marché des changes. Si les autorités monétaires n’arriventpas à faire face (grâce à leur réserve de change), elles devront modifier leurparité (Nyahoho Emmanuel, 2002).

Soit flottant et déterminé à chaque transaction par l’équilibre entre offre

CHAPITRE 1. INFLATION ET TAUX DE CHANGE 10

et demande sur les marchés des changes. Il s’agit d’un marché mondial inter-bancaire des monnaie, de moins en moins centralisé sur des lieux spécifiquesde cotation et d’échanges, car reposant sur des liaisons informatique entrebanques.

Le taux de changes qui s’obtient sur le marché de change appelé aussitaux de change courant peut être coté de deux façon : le taux de change aucertain et le taux de change à l’incertain. Taux de change au certain qui est lenombre d’unités de monnaie étrangers que l’on peut obtenir avec une unité demonnaie nationale. Exemple : 1Ariary = 0, 05Euro, c’est le prix de l’euro enAriary. Taux de change à l’incertain qui est le nombre d’unités de monnaienationale qu’il faut fournir pour obtenir une unité de monnaie étrangère.Exemple : 1Euro = 3000Ariary, c’est le prix de l’euro en Ariary. Avec lacotation à l’incertain, le fait que la hausse de tout prix déprécie la valeurréelle de la monnaie, la hausse du taux de change coté à l’incertain correspondbien à une dépréciation de la monnaie nationale (Nyahoho Emmanuel, 2002).

La cotation au certain est cohérente avec le fait que le taux de changeévolue dans un sens, la valeur externe de la monnaie évolue dans le mêmesens : par exemple, quand le taux de change au certain augmente, la valeurexterne de la monnaie augmente, c’est-à-dire que la monnaie s’apprécie (C.Biales).

Le taux de change peut être : Soit un cours « spot », c’est-à-dire « aucomptant », pour les achats et ventes immédiats de devises, soit un cours «forward », c’est-à-dire « à terme », pour les opérations de change à échéancefuture.

1.2.3 Rôle économique du taux de change

Les taux de change (et les taux d’intérêt, qui sont étroitement liés) agissentbien entendu sur les prix à l’importation et à l’exportation. Ils ont une in-fluence sur le sens des flux de capitaux entre zones économiques. De ce fait, lespays et zones économiques peuvent être tentés d’agir sur les taux de change,sous prétexte souvent d’éviter la spéculation (en fait ces manipulations ontplutôt tendance à l’encourager), et dans le but d’améliorer (baisse du taux

CHAPITRE 1. INFLATION ET TAUX DE CHANGE 11

de change) :– la compétitivité - prix de leurs biens et services ;– leur attractivité en matière de flux d’IDE.

Cette baisse du taux de change aura également des effets négatifs (renchéris-sement des importations, etc.), elle n’est pas forcément souhaitable.

1.2.4 Les effets d’une variation du taux de change

Les fluctuations de devises sont une conséquence naturelle du systèmede taux de change flottant qui est la norme pour la plupart des grandeséconomies. Le taux de change d’une monnaie par rapport à une autre estinfluencé par de nombreux facteurs techniques et fondamentaux. Il s’agitnotamment de l’offre et de la demande par rapport aux deux monnaies, de laperformance économique, des perspectives pour l’inflation, des différentielsde taux d’intérêt, des flux de capitaux, les niveaux techniques de supportset de résistances. Ces facteurs et la valeur des monnaies sont généralementen perpétuel changement. Le prix d’une monnaie est largement censé êtredéterminé par l’économie sous-jacente, mais les grands mouvements d’unemonnaie sur le forex peuvent dicter le sort de l’économie.

Le prix d’une monnaie a un impact direct sur les aspects suivants del’économie :Le commerce de marchandises : il s’agit du commerce international d’unenation, ou de ses exportations et importations. Une monnaie faible va sti-muler les exportations et rendre les importations plus chères, ce qui diminuele déficit commercial (ou l’excédent croissant) de la nation au fil du temps.Inversement, une monnaie forte peut réduire la compétitivité des exporta-tions et rendre les importations moins chères, ce qui peut provoquer uneaugmentation du déficit commercial et finalement affaiblir la monnaie dansun mécanisme d’auto-ajustement. Mais avant que cela n’arrive, les secteursindustriels qui sont fortement axés sur les exportations pourraient être déci-més par une monnaie trop forte.

Croissance économique : La formule de base pour le PIB est C + I +G+(X −M)

CHAPITRE 1. INFLATION ET TAUX DE CHANGE 12

– C : consommation ou les dépenses de consommation, la composante laplus importante de l’économie.

– I : investissement en immobilisations des entreprises et des ménages.– G : dépenses du gouvernement.– (X − M) = exportations moins les importations ou les exportationsnettes.

De cette équation, il est clair que le PIB d’une nation sera fort si la va-leur des exportations nettes est élevée. Comme indiqué précédemment, lesexportations nettes ont une corrélation inverse avec la force de la monnaienationale.

Flux de capitaux : les capitaux étrangers ont tendance à arriver dans lespays qui ont des gouvernements forts, des économies dynamiques et des de-vises stables. Une nation a besoin d’avoir une monnaie relativement stablepour attirer les capitaux des investisseurs étrangers. Dans le cas contraire,la perspective de pertes de change subies par la dépréciation de la monnaiepeut dissuader les investisseurs étrangers.

Inflation : une monnaie dévaluée peut entraîner une inflation « impor-tée »pour les pays qui sont de grands importateurs. Une baisse soudaine dela monnaie nationale peut entraîner une hausse des produits importés.

Les taux d’intérêt : comme mentionné précédemment, le niveau du tauxde change est un facteur clé pour la plupart des banques centrales.

Chapitre 2

Approche théorique du« pass-through »

2.1 Définition du « pass-through »du taux dechange

La littérature nous montre qu’il existe un lien étroit entre le taux dechange nominal et la stabilité des prix dans toute économie. Cette relationentre ces deux variables macroéconomiques importantes implique aussi l’exis-tence de lien entre politique monétaire et politique de change pour un paysdonné. Ces deux politiques nous éclaireront sur les déterminants de la forma-tion des prix. Le « pass-through »du taux de change ou la transmission desvariations du taux de change désigne la transmission de la variation du tauxde change sur les prix, au début sur les prix à l’importation puis sur les prixà la consommation. Statistiquement, cette relation se présente comme suit :

PTE = cov(p, e)δp× δe

Où– P représente de prix ;– E représente le taux de change nominal à l’incertain ;

13

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 14

– δp et δe représente l’écart type du prix et du taux de change.Une définition simple du pass-through du taux de change est comme la

variation en pourcentage du prix en monnaie nationale d’un bien importéinduite par une variation de un point de pourcentage du taux de changenominale entre le pays exportateur et le pays importateur :

Pt = aet + εt (2.2)

Où– Pt représente le prix à l’importation ;– Et représente le taux de change nominal à l’incertain.Le pass-through peut être complet et incomplet. Il y a pass-through com-

plet si pendant une appréciation (ou une dépréciation) en termes de pour-centage d’un devise étrangère il se produit une augmentation (ou une dimi-nution) d’un pourcentage égale du prix du bien importé (évalué en devise dupays de destination. Dans cette même optique, il y a pass-through partiel ouincomplet quand la réaction du prix est inférieure au pourcentage donné parle taux de change.

Dans l’équation (2.1) le pass-through est complet quand « a »vaut 1 etque le pass-through est incomplet quand « a »est inférieur à 1.

2.1.1 Considération théoriqueGoldberg et Knetter (1997) défini ainsi le pass-through du taux de change

comme étant la variation en pourcentage en monnaie domestique des prix àl’importation du à une variation de 1% en devise extérieur entre exportationet importation. Cependant, les changements des prix à l’importation sontdans une certaine mesure transmis aux prix à la production et aux prix à laconsommation.

On distingue deux canaux ou types de pass-through du taux de changedans la littérature : le canal direct et le canal indirect. Ces deux canaux sonttrès importants dans une économie très ouverte.

Le canal direct du pass-through est dû à des facteurs exogène dans unpays donné c’est-à-dire il passe directement par les prix à la consommation.Explicitons ce canal direct comme suit :

– Si E le taux de change extérieur en monnaie nationale ;– P * le prix des biens étrangers importés ;– P.P * représente le prix en monnaie nationale des biens importés.Si P * reste fixe et E se déprécie (augmente) donc le prix du bien importé

en monnaie nationale augmentera suivant cette proportion. On appelle celala transmission directe du taux de change vers les prix à l’importation : le

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 15

pass through du taux de change est alors complète ou direct. Cependant, lepass-through n’est complète qu’à 100%.

Le canal indirect de l’ERPT se réfère à la compétitivité sur le marchédes biens au niveau mondial. Une dépréciation du taux de change nationalferait abaisser les prix des biens domestiques vis-à-vis de l’étranger (qui estvu comme acheteur), comme conséquence de cela l’exportation et la demandeglobale augmentera et va conduire à une augmentation du prix domestiques(si le salaire nominal reste fixe à court terme, le salaire réel va s’abaisser etla production augmentera). Quand les salaires réels reviennent à leur niveauinitial et que le cout de production augmente, l’ensemble des prix global vaaugmenter et la production va diminuer. En dernier lieu, la dépréciation dutaux de change va laisser une augmentation permanente du niveau des prixavec une augmentation temporaire de la production (Kahn, 1987).

Dans la réalité, l’ERPT n’est pas total ou complète. Goldberg et Knetter(1997) dans leur étude aux Etats unies constate que les prix à l’importationne reflète que 50% de la variation du taux de change (même si la réponsedes prix face au choc varie selon les secteurs économiques). Ce phénomèneest souvent expliqué par le phénomène de la tarification au prix du marché(PTM) par les entreprises exportatrices. Plutôt que d’adopter en permanenceses prix aux variations des taux, l’entreprise exportatrice peut choisir de tenirconstante les prix et simplement réduire ou étendre la majoration sur les prix.Ce comportement est appelé Pricing-to-Market (Krugman 1987 et Dornbush1987).

Cela signifie que des entreprises exportatrices acceptent des pertes tem-porelles afin d’éviter des pertes sur le long terme (en cas d’appréciationde la monnaie domestique) de leur part de marché. De nombreuses étudesconcluent que l’ampleur de la tarification du prix au marché est positivementcorrélée avec la concentration du marché : le Pricing-to-Market tend à êtretrès présent dans les industries en très forte compétition.

2.1.2 Littérature empiriqueMenon (1995) présente un aperçu de 43 études empiriques sur le « pass-

through ». Il conclut que la majorité des études sur l’ERPT voit une trans-mission incomplète de la variation du taux de change vers les prix. Cependantle degré de « pass-through »semble être un peu diffèrent selon les pays et lesproduits. Les facteurs qui influencent le PT dans son étude sont les degrésd’ouverture et la taille du pays. Selon encore Menon (1995), les différentsrésultats pour un seul pays découle principalement de l’utilisation des mé-thodes, des modèles de spécification et des variables utilisés plutôt que desdifférents périodes utilisés. Menon a critiqué la plupart des études empiriques

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 16

surtout celle faite aux Etats Unies, qui utilise la méthode des moindre carréordinaires (MCO) comme méthode d’estimation économétrique qui ne prendpas en compte complètement la propriété des séries temporelles par exemplela non stationnarité des données. Selon lui seul Kim (1991) dans son étudea utilisé la méthode d’analyse VAR, un autre résultat que Menon (1995) atrouvé est que les relations de « pass-through »sont restés largement stableà travers le temps. D’autres études ont aussi montrés que le degré de « pass-through »est aussi différent quand on prend en considération l’appréciationet la dépréciation c’est à dire que le pass-through a des effets asymétriques.

Kim (1998) dans son article a estimé l’ERPT aux Etats-Unis en utilisantle modèle de cointégration économétrique et le modèle VECM (Vector ErrorCorrection Model). Son étude concerne l’inflation des prix des producteursaux Etats-Unis pour le commerce pondéré au taux de change effectif, offrede monnaie, revenu global et les taux d’intérêt. Il a trouvé que le taux dechange contribue significativement aux prix à la production qui de plus estsoutenu par le test de causalité de Granger.

Kenny et McGettigan (1998) ont aussi utilisé le modèle de cointégrationéconométrique et le modèle VECM dans leur étude sur l’ERPT en Irlande.Comparant leurs résultats avec les études antérieurs ils ont trouvé que ledegré de pass-through dans leur étude est élevé. Leur principale critique desétudes antérieurs est la négligence des propriétés des séries temporelles surles données particulièrement la non stationnarité.

Ranki (2000) a étudié l’ERPT de la zone Euro en utilisant la méthode desMCO comme technique d’estimation. Le résultat de cette étude montre que lePass-through de l’Euro par rapport au dollar sur les prix à la consommationest complète et se produit sur un mois. Ces résultats contredisent avec lalittérature existante ainsi qu’avec la récente expérience au niveau de la zoneEuro (25% sur la dépréciation de l’Euro au cours des deux premières annéesde son existence ne se traduise pas par une augmentation similaire des prixà la consommation).

Goldfaln et Werlang (2000) ont étudié les effets du Pass-through sur lesprix à la consommation sur un panel de 71 pays. Ils ont remarqué qu’entre1980 et 1998 ou le PT du taux de change sur les prix à la consommationa augmenté avec le temps et a atteint le maximum après 12 mois. Avecsurévaluation et sous-évaluation du taux de change réel, le taux d’inflationinitial, l’écart entre le PIB sur une tendance estimé et le degré d’ouvertureont une influence sur le pass-through. En général, le pass-through est sou-vent inférieur dans les pays développés que dans les pays en développement.Le pass-through établit un lien entre la variation du taux de change et celledes prix domestiques. Cela remonte à la capacité des entreprises à modifierleur prix à la suite d’une variation du taux de change. Dans cette perspec-

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 17

tive, le degré de pass-through est influencé par des facteurs soient d’ordremicroéconomiques ou d’ordres macroéconomiques.

Parmi les modèles de référence, nous allons prendre celui des études réa-lisés par McCarthy (2007) qui est devenu pour certaine étude la référence. Ila étudié le « pass-through » sur certains pays industrialisés en Europe. Il aestimé un modèle VAR suivant une chaine de distribution particulier : prixdes biens importé, prix de la production et prix de la consommation. Il atrouvé que le coefficient est assez faible excepté dans quelque pays. L’étudea aussi montré que l’importation et la persistance du taux de change sontpositivement corrélées avec la transmission du taux de change au prix et qu’ilest négativement corrélé quand le taux de change est volatile. Beaucoup ontcritiqué cette étude, et parlé de la négligence la propriété des séries chronolo-giques, la stationnarité des séries et celui de la cointégration. Shruder (2002)a montré que les variables sont cointégrés et a utilisé le modèle VECM. Il atrouvé le même résultat affirmant que le « pass-through » est assez faible.Un coefficient de 4% après 12 mois et dans le long terme un coefficient de8% (36 mois).

Dans une étude en Afrique, une étude faite sur la Tunisie par le FMIdevrait nous aidé à appréhender le « pass-through ». Dans cette étude, ilsont utilisés un modèle VAR, et les variables suivant : indice des prix à laconsommation, le taux de change nominal effectif, l’agrégat monétaire M4. Ilest montré que les variables sont statistiquement significatives. Le coefficientsur le long terme vaut 0.065. Une dépréciation de 10% du dinar augmenterale prix de 0.65 point de pourcentage. L’agrégat M4 est corrélé positivementavec l’inflation. Enfin, le profil de réaction généré par le modèle indique quele processus de transmission des variations du taux de change aux prix metenviron 18 mois à achever, qui laisse entrevoir la persistance du processusd’inflation. Kim (1998) a estimé le degré de « pass-through » aux EtatsUnis en utilisant le modèle de cointégration. Il a trouvé que cinq variablesmacroéconomiques : indice de prix à la production, offre monétaire, salaireglobale, échange commerciaux et taux d’intérêt sont cointégrés. Il a trouvéque le « pass-through » est sur le long terme de −0.524% sur une appréciationde 1%. Il n’a par contre pas étudié les fonctions de réponses des variablesentre eux.

Approche microéconomique

– La structure et le degré de la concurrence sur les marchés des biensLa théorie du pouvoir du marché stipule que le pass-through n’est quepartiel. Si la demande locale est très élastique, les entreprises étrangersen cherchant à préserver leur marché sont obligés d’absorber les fluc-

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 18

tuations du taux de change et acceptent ainsi des profits marginauxfaibles.

– Dans une structure non concurrentielle du marché, bien que la dépré-ciation du taux de change fait augmenter les couts des produits inter-médiaires, les firmes non compétitives peuvent choisir d’absorber par-tiellement ou totalement la hausse des couts de production et réduirele degré de pass-through au prix à la consommation.

– Dornbush (1987) suggère que l’ampleur du pass-through est déterminéepar la production des firmes étrangères présentes sur le marché localpar rapport aux entreprises locale.

Approche macroéconomique

– L’environnement inflationnisteTaylor (2000) montre que le degré de pass-through augmente avec leniveau d’inflation. En se basant sur le modèle de comportement de lafirme, Taylor (2000) montre que les entrepreneurs auront d’autant plustendance à répercuter dans leurs prix les variations du taux de changeque l’environnement est traditionnellement marqué par l’inflation. Deplus, si l’inflation est persistante, les entrepreneurs considèreront queles hausses de coûts sont elles-mêmes persistantes. Toutefois, le pass-through est faible en présence d’une politique monétaire crédible. Enfait, la crédibilité et l’efficacité de la politique monétaire à maintenirun taux d’inflation bas doivent amener les firmes à anticiper la nonpersistance de tout choc négatif du taux de change sur l’inflation et parconséquent elles ne répercutent pas directement sur leurs prix l’effet dutaux de change (Gagnon et Ihrig, 2004).

– L’activité économiqueDans les périodes de forte activité, il est plus facile pour les entrepre-neurs de répercuter dans leurs prix une hausse de leurs coûts liés àla dépréciation de la monnaie domestique. Le contraire est aussi vrai.Dans certains cas une forte dépréciation n’implique pas nécessairementune augmentation des prix domestiques car si l’économie est en réces-sion les firmes n’ajustent pas leurs prix proportionnellement à la haussedes coûts.

– Le taux de change réelLa surévaluation de la monnaie domestique est un déterminant impor-tant de la dépréciation future de cette monnaie (Goldfajn and Valdes,1999). Lorsque la dépréciation constitue une correction de cette sur-évaluation initiale du taux de change, et donc celui-ci retrouve son étatd’équilibre, alors la dépréciation ne produit aucun effet inflationniste.

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 19

On doit observer uniquement un changement dans les prix relatifs desbiens échangeables/biens non échangeables, mais pas une hausse géné-ralisée des prix. Par contre, lorsque la dépréciation est excessive, allantau-delà de ce qui est nécessaire pour retrouver la valeur d’équilibre dutaux de change, elle produit certainement des effets inflationnistes.

– Le degré d’ouvertureD’un côté, un degré d’ouverture élevé peut signifier, comme le montreMcKinnon (1963), une forte sensibilité de l’économie aux variations dutaux de change. D’un autre côté, selon la théorie de la crédibilité, ilest possible d’observer une relation négative entre inflation et degréd’ouverture. La recherche de crédibilité en économie ouverte devraitconduire à une plus faible inflation dans les pays les plus ouverts.

– Le régime du taux de changePour un régime du taux de change flexible, un degré faible du pass-through permettrait de maîtriser l’inflation car il offre une meilleureprotection contre les chocs extérieurs tout en conférant une plus grandeindépendance à la politique monétaire. Par contre, dans le cas d’unrégime du taux de change fixe, toute action pour stabiliser l’inflation setraduit par une volatilité au niveau de la production (Devereux, 2001).En fait, les pays à régime de change fixe sont de plus en plus exposésà la volatilité des flux de capitaux.

2.2 Le modèle de Devereux et Yatman (2003)

2.2.1 Etablissement du taux de changeDevereux (2003) tente d’établir une relation une équation entre le taux de

change et le taux d’inflation des biens importés. L’hypothèse qui sous-tend lemodèle est que l’économie est si petite et ouverte sur l’extérieur que le panierde consommation global se compose exclusivement de biens importés 1. Parconséquent, le taux d’inflation des biens importés est le même que le tauxd’accroissement de l’indice des prix à la consommation. Il a postulé que larègle monétaire suivie par la banque centrale revêt la forme suivante 2suiteen annexes 3 :

it = φ+ δπt + ut (2.3)

1. noter qu’il n’y a aucun bien non échangé sur le plan international2. L’équation d’inflation pour les prix des biens importés utilisé durant toute l’étude

πt = βt(u + qt) + βEtπt+1 où πt = pt − pt− 1 représente le taux d’inflation des biensimportés qt = St + pt− pt est le taux de change réel η = (1−βk)(1−k)

k

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 20

Où it est le taux d’intérêt nominal et le paramètre δ traduit l’orientationde la politique monétaire. Dans l’esprit de la règle de Taylor, nous faisonsl’hypothèse que δ ≥ 1, ce qui implique que l’autorité monétaire relève le tauxd’intérêt réel ex post quand le taux d’inflation observé augmente. Une valeurplus faible de δ dénote une politique monétaire plus « souple ». Le para-mètre φ correspond au taux d’intérêt nominal pris pour cible dans la règlemonétaire. Lorsque φ � 0, la banque centrale s’efforce de maintenir systé-matiquement le taux d’intérêt à un bas niveau. Enfin, ut est une variationaléatoire du taux d’intérêt, qui rend compte de l’incertitude caractérisantla règle monétaire (par exemple, l’incertitude entourant le type ou les pré-férences de l’autorité monétaire). Ils posent une deuxième condition, celle,bien connue, de la parité des taux d’intérêt sans couverture :

it = i∗t + EtSt+1 − St (2.4)

Cette condition se vérifie (dans les limites d’une approximation linéaire) dansle cas de toute économie nationale où les détenteurs d’actifs peuvent acquérirdes obligations libellées en monnaie étrangère échangeables à l’échelle inter-nationale. En combinant les équations (2.3) et (2.4), on obtient

φ+ δπt + ut = r∗t + Etqt+1 − qt + Etπt+1 (2.5)

Où r∗t = i∗t − Et(p∗t+1 − pt) est le taux d’intérêt réel à l’étranger, qui estexogène. L’équation (2.4) implique l’égalité du taux d’intérêt nominal visépar l’autorité monétaire et du taux d’intérêt nominal en vigueur au pays(déterminé par la condition de parité des taux sans couverture). Elle établitune relation entre le taux d’inflation et les valeurs contemporaine et futureattendue du taux de change réel. Les équations (2.3) et (2.4) forment unsystème dynamique simple qui peut être résolu en fonction du taux d’infla-tion intérieur et du taux de change réel. Mais pour cela, il faut préciser lesprocessus générateurs de chocs. Pour les besoins de la présente analyse, nousne nous intéressons qu’aux chocs monétaires intérieurs (le taux d’intérêt réelà l’étranger est constant). Supposons que ceux-ci sont générés de la manièresuivante :

ut = put−1 + εt (2.6)

Où 0 ≤ γ ≤ 1 et εt est un choc indépendant et identiquement distribuéde moyenne zéro. Grâce à ces hypothèses, il est facile de montrer que lessolutions pour le taux d’inflation et le taux de change réel sont :

πt = (r∗t − φ)(δ − 1) − aut

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 21

qt = (r∗t − φ)(δ − 1) η(δ − 1)− u− but

Oùa = η

(δ − p)η + (1− p)(1− βp)

b = (1− βp)(δ − p)η + (1− p)(1− βp)

Ces deux conditions s’interprètent de la façon suivante sur le plan intuitif. Sile taux d’intérêt nominal visé par l’autorité monétaire est inférieur au tauxd’intérêt réel observé en régime permanent à l’étranger, c’est-à-dire si r−φ �0, le taux d’inflation est positif en régime permanent. Le taux de change réelen régime permanent est alors déterminé par le taux d’inflation en régimepermanent, ainsi que par la marge ajoutée au coût des biens importés enrégime permanent. Il convient de noter que, plus le coefficient de l’inflation estélevé dans la règle monétaire, plus le taux d’inflation moyen et la dépréciation(en régime permanent) du taux de change réel sont faibles. C’est pourquoiune politique monétaire plus « restrictive » (une valeur supérieure de δ)implique un taux d’inflation moyen plus bas pour un différentiel (r∗t − φ)donné. Le taux de marge en situation de monopole,µ influe sur le taux dechange réel en régime permanent, mais non sur le taux d’inflation moyen.

Un choc monétaire de nature expansionniste (c’est à dire une diminutionde ut) entraîne une montée de l’inflation et une dépréciation du taux dechange réel. Plus le choc est persistant, plus le taux d’inflation et le tauxde change réel y réagissent vivement ; par contre, plus l’élasticité de la règlemonétaire au taux d’intérêt est élevée, moins les réactions sont accusées.

Trois paramètres sont déterminants pour l’analyse. Premièrement, l’orien-tation de la politique monétaire δ a une incidence sur l’ampleur des réactionsrespectives de π et de q, mais pas sur l’ampleur relative de celles-ci. Unerègle monétaire plus restrictive (une valeur plus élevée de δ) a pour effet deréduire la réaction du taux d’inflation et du taux de change réel à un chocmonétaire, mais exactement dans la même proportion.

Leurs recherches sont arrivées à la conclusion que : une accentuation de larigidité des prix (une baisse de η) provoque une réaction plus vive du taux dechange réel mais moins forte du taux d’inflation, étant donné qu’en présencede prix plus rigides, le niveau des prix met plus de temps à s’ajuster. Enfin,une hausse de la persistance du choc p a deux effets distincts. D’abord, le tauxd’inflation et le taux de change réel réagissent tous deux avec plus de vigueuret de persistance. Mais ce n’est pas tout : une persistance plus élevée du choc

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 22

influe également sur la taille relative des variations de qt et de πt. Un chocayant un caractère plus transitoire exerce moins d’effet sur le taux d’inflationintérieur que sur le taux de change réel. Moins le choc est persistant, plusla réaction observée se limite au taux de change réel. Nous verrons plus basque ce phénomène implique une plus faible incidence des variations du tauxde change nominal sur les prix dans le cas de chocs passagers.

2.2.2 Effet de l’évolution du taux de change sur le prixCe paragraphe essai d’expliquer comment les variations du taux de change

nominale influent sur le niveau des prix intérieurs. Dans notre cadre d’ana-lyse, la transmission non immédiate de ces variations peut s’expliquer unique-ment par la lenteur de l’ajustement des prix. Comme nous ne nous intéressonsqu’aux chocs découlant de la politique monétaire intérieure, si les prix s’ajus-taient instantanément, le taux de change réel serait constant et la loi du prixunique se vérifierait continuellement. Notre principal objectif est d’isoler lesfacteurs structurels liés à la lenteur de l’ajustement des prix qui empêchentles mouvements du taux de change de se répercuter sur ces derniers. Le pro-cessus de transmission des variations du taux de change est représenté par larelation entre le taux de change nominal et le niveau des prix intérieurs. Leniveau des prix intérieurs peut s’exprimer de la façon suivante :

πt = (r∗t − φ)(δ − 1) − aut + pt−1

En combinant cette équation et celle relative au taux de change réel, nouspouvons définir ainsi le taux de change nominal :

St = φ

(δ − 1 + (b+ a)ut − but−1 + St−1

Les chocs auxquels sont soumis le taux de change nominal et le niveau des prixsont permanents puisque les deux équations présentent une racine unitaire.Il se peut néanmoins que leur dynamique soit très différente à court terme enprésence d’un lent ajustement des prix. On constate que le taux de changeréagit toujours davantage que le niveau des prix intérieurs en courte période,car de tels chocs entraînent tant une dépréciation immédiate du taux dechange réel qu’une augmentation des prix au pays. Par conséquent, de façongénérale, les variations du taux de change ne se répercutent pas intégralementà court terme dans l’économie nationale. Mais comme le taux de change réeltend à revenir à sa valeur d’équilibre, la hausse subséquente du taux dechange nominal est plus lente que celle du niveau des prix.

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 23

Dans l’étude de Devereux et Yatman(1999), la réaction du taux de changeet du niveau des prix à un choc monétaire est arrivée d’importante conclu-sion. Deux paramètres sont déterminants pour l’ampleur de cette réaction.Lorsque le choc est persistant, le taux de change et le niveau des prix tendenttous deux à s’accroître graduellement au fil du temps à la suite du choc ini-tial. Quand le choc est transitoire, le taux de change tend à « sur-réagir »et à dépasser initialement le niveau qu’il atteindra dans le nouveau régimepermanent. Le degré de rigidité des prix détermine la mesure dans laquelleles mouvements du taux de change excèdent les variations initiales du niveaudes prix. On voit donc bien que le degré de transmission implicite des mou-vements du taux de change au niveau des prix intérieurs est très sensible àla persistance du choc sous-jacent, leur incidence étant beaucoup plus faiblelorsque les chocs ont un caractère passager.

La politique monétaire influe-t-elle sur le degré de transmission des va-riations du taux de change ? La réponse à cette question est non pour desvaleurs de k et une persistance données. Une politique monétaire plus res-trictive (une valeur plus élevée de δ) a pour effet d’atténuer la réaction desprix et du taux de change au choc, mais dans des proportions identiques.L’incidence immédiate des mouvements du taux de change peut être décritepar la fonction suivante :

covt−1(St, Pt)var(St)

Dans le cas de chocs de taux d’intérêt, cette expression est égale à a/a(a+b) =η/(η + (1 − βp) . Sa valeur est donc indépendante de la règle monétairepour une valeur donnée de η. Toutefois, comme nous le verrons, la règlemonétaire peut influer de façon importante sur l’incidence des variations dutaux de change lorsqu’on permet à la fréquence de rajustement des prix d’êtredéterminée de façon endogène. Les résultats de leurs travaux sur l’effet d’unchoc en fonction du temps écoulé, compte tenu du degré de persistance etde la taille de k. Plus le choc est persistant, plus les mouvements du tauxde change ont tendance à se répercuter dans l’immédiat et plus l’inflationaugmente. Mais cette incidence s’atténue beaucoup par la suite. Dans lecas de chocs très passagers, les variations du taux de change se répercutenttrès faiblement sur les prix dans l’immédiat, mais leur degré de transmissionatteint rapidement l’unité, le taux de change diminuant à mesure que s’élèvele niveau des prix.

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 24

2.3 Vue d’ensemble des études sur l’inflationà Madagascar

L’étude du « pass-through » a suscité depuis quelques décennies danspresque tous les pays du monde de grand intérêt économique. Les études sefont à la fois dans les pays développés et les pays en développement. Danscette section, on va se focaliser sur des études empiriques des déterminants del’inflation à Madagascar. Nous allons dans cette section nous concentrer surcertains points lors des études : les données utilisées et les variables de chaquereprésentation. Puis le modèle utilisé ainsi que les techniques pratiquées danschaque étude : fonctions de réponses des chocs, décomposition de la variance,etc. Nous allons surtout parler des réponses des chocs du prix sur le taux dechange (modèle standard 1%).

Les études de Sacedoti et Xiao (2001) sur les déterminants de l’inflationà Madagascar sur les périodes allant de 1971 à 2000 en voulant chercher lesrelations de long terme et de court terme entre les variables ont menés auxrésultats suivants ; le degré de « pass-through » équivaut à 0.08 soit un degréassez faible. Pour trouver ces résultats, ils ont utilisé le modèle VECM dansleurs modélisations. Ils ont conclu aussi à une très forte inertie de l’inflationavec ses valeurs passées. Jean-Paul Azam en 2000 a trouvé presque les mêmesrésultats avec un coefficient de « pass-through » de 0.03 et de 0.08.

Koffie Nassar (2005) en voulant analyser les déterminants de l’inflationà Madagascar a utilisé des données trimestrielles allant de 1981 à 2004. Lesvariables qu’il a utilisées telles que l’inflation, la masse monétaire incluantM3 et les dépôts en devises étrangères, le taux de change, le PIB réel, le tauxd’intérêt étranger et le l’inflation extérieure. Il a utilisé le modèle spécifiquede l’inflation tiré du modèle de déséquilibre monétaire en économie ouverte.Pour la modélisation il a utilisé le modèle VECM et a estimé avec la mé-thode des moindres carrés ordinaires. Les résultats ainsi obtenus concernantle coefficient du « pass-through » sont très faibles, il est de 0.02, soit une dé-préciation de 10% entrainera une hausse de l’inflation de 0.02%. Il confirmedans ces résultats que l’offre de monnaie et le taux de change constitue lesdéterminants de l’inflation comme les résultats de Sacedoti et Xiao (2001).L’étude des fonctions impulsionnelles (entre prix domestiques, monnaie et letaux de change) a montré qu’une dépréciation du taux de change a un impactsur l’inflation et non sur la variation de la monnaie. Ce qui implique qu’unedépréciation cause un déséquilibre sur les balances réelles de la monnaie quipar conséquent contribue à la hausse de l’inflation. L’augmentation de l’infla-tion après trois mois contribue à une dépréciation du taux de change quantà l’offre de monnaie, une augmentation neuf mois après contribue à l’appré-

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 25

ciation du taux de change. Il conclut que le ciblage d’un taux de changecomme objectif complémentaire de la politique monétaire n’est ni désirableni approprier, car le cout de ce politique (perte en réserve de change) est trèscouteux que les gains (stabilité des changes).

Chaque étude sur les déterminants de l’inflation à Madagascar a montréune forte persistance de l’inflation et un faible degré de « pass-through »allant de 0.02 à 0.08.

2.4 Les étapes de la transmission du « pass-through »

Dans une économie ouverte, la variation du taux de change a toujours deseffets sur les prix. Des effets qui se transmettent par des canaux soit direct soitindirect. Selon Laflèche (1997), cette répercussion de la dépréciation du tauxde change se répercute sur les prix à la consommation par l’intermédiaire descouts de production, des produits importés, la demande interne et externe etenfin à partir des salaires.

Une dépréciation de la monnaie nationale a généralement pour effet d’aug-menter les prix des biens importés. Cette répercussion est totale ou complètesi elle est entièrement perçue sur le prix des produits importés. Dans le cascontraire, elle est partielle si on ne perçoit qu’une partie sur les prix desproduits importés. Cependant cette hausse des couts que subissent les pro-ducteurs et les détaillants en raison de la dépréciation est rarement répercutéeentièrement et immédiatement sur les prix à la consommation. La vitesse decette transmission varie selon plusieurs facteurs comme :

– la conjoncture de la demande,– les couts d’ajustements des prix et– la durée prévue de la dépréciation.

Betts et Devreux (1996) ont adopté l’hypothèse d’une certaine rigidité desprix des importations dans la monnaie locale, c’est-à-dire que les prix desimportations ne sont pas entièrement préétablis mais mettent un certaintemps à ajouter. Dans ces conditions, l’ampleur de la transmission dépenddu degré de rigidité des prix des biens importés, autrement dit, plus cesprix sont rigides dans la monnaie des pays importateurs, plus le degré detransmission est faible.

D’un autre côté, la dépréciation de la monnaie modifie aussi la demande,en modifiant tant la demande intérieure que la demande extérieure de pro-duits locaux. D’autre part, le renchérissement des produits importés entraineune augmentation de la demande de produits substitut locaux, qui exerce à

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 26

son tour des pressions à la hausse sur le prix de ces derniers. D’un autre cotéaussi, la dépréciation de la monnaie locale rend plus compétitifs ses produitsd’exportations, car leurs prix en devises étrangers diminuent. La demandes’accroissant, les prix des produits locaux exportables augmenteront aussi àleur tour, ce qui s’ajouterait aux pressions à la hausse déjà exercés sur les prixintérieurs par l’augmentation des prix des biens importés. L’accroissement dela demande de produits locaux entraine aussi l’augmentation du prix de lamain d’ ?uvre et peut être une hausse des salaires qui va à son tour répercutéssur les prix.

On peut ainsi résumer que la sensibilité des produits nationaux aux va-riations du taux de change est fonction de certaines variables tels que :

– la substituabilité de ces produits aux importations ;– les couts d’ajustement des prix intérieurs ;– la rigidité des salaires nominauxLes étapes de la transmission de la variation passent par plusieurs étapes.

Cependant, il faut prendre en compte que l’inflation dépend de la politiquemonétaire et que les variations du taux de change sont-elles mêmes tributairesde l’orientation de la politique monétaire. Laflèche (1996) évoque qu’unepolitique monétaire axée sur la maitrise de l’inflation ne permet pas auxvariations du taux de change de dégénérer en spirale inflationniste.

CHAPITRE 2. APPROCHE THÉORIQUE DU « PASS-THROUGH » 27

Figure 2.1 – Canaux de transmission d’une dépréciation

Deuxième partie

Analyse Empirique dupass-through

28

29

Comme le but de ce mémoire est de chercher l’existence de la transmissiondu taux de change aux prix, cela nécessite une étude empirique approfondie.Mais avant une modélisation et une étude empirique, nous allons donner unaperçu de la situation économique de Madagascar. Après cela, nous allonsessayer de modéliser le « pass-through » avec les données à notre disposition.

De ce fait nous allons commencer par l’étude des séries chronologiques,de leurs caractéristiques comme la stationnarité puis de faire un test de coin-tégration entre les variables pour voir s’il existe un lien entre eux sur le longterme. Après ce test, nous allons modéliser soit par une représentation VARsoit par un modèle VECM grâce au résultat du test. Après la modélisation,nous allons parler et interpréter les résultats des recherches.

Chapitre 3

Situation économique deMadagascar

3.1 Bref aperçu de la politique monétaireL’objectif principal de la politique monétaire de la Banque Centrale de

Madagascar (BCM) est le maintien de la valeur de la valeur de la monnaieet ce par l’intermédiaire de la stabilité de l’inflation . Pour atteindre son ob-jectif la BCM doit maitriser l’expansion des agrégats monétaires à travers larégulation de la liquidité bancaire de façon à ce qu’il n’y ait excédents (sinonsource de tension inflationniste) ou insuffisance (entrave à la croissance). Aucours des années 1990 la BCM a abandonné l’intervention directe et usageprogressive des instruments d’intervention indirecte suite à la réforme de1994. En 1996, les instruments d’intervention indirecte sont :

– Le taux directeur, taux de référence des taux de base des banques.– Le coefficient des réserves obligatoires, taux obligeant les banques àconstituer des dépôts non rémunérés sous forme de réserve à la BCM.

– Opération de refinancement par injection de liquidité par AOP (à l’ini-tiative de la BCM) et par la prise en pension des titres (à la demandedes banques).

Les actions de la BCM pour ponctionner les liquidités sont AON et ventede titres. Depuis la crise de 2009 et surtout à partir de 2012, la politiquemonétaire de la BCM a connu plusieurs changements, voici quelques faitsmarquants depuis le début de la crise : Depuis 2009, une croissance malme-née par la crise : le ralentissement des activités économiques ; ainsi que leralentissement de la croissance des crédits ; le déficit des finances publiquesfinancé essentiellement par les BTA souscrits par le secteur bancaire ; unetendance baissière du taux moyen pondéré de BTA ; l poursuite de l’afflux

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CHAPITRE 3. SITUATION ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR 31

massif d’IDE entrant excepté en 2011 d’où une accumulation des réservesde change ; une hausse de la surliquidité bancaire ; une situation de la Bopsoutenable ; enfin une stabilité de l’ariary.

A partir de 2012,Croissance timide des activités économiques ; Repriseprogressive de la croissance des crédits depuis le troisième trimestre de l’an-née 2012 ; Déficit des finances publiques, financé essentiellement par les BTAsouscrits par le secteur bancaire ; Tendance à la hausse du taux moyen pon-déré de BTA ; observée surtout à partir du mois de septembre 2013 ; Dé-gradation de la situation des paiements extérieurs ; Ralentissement des fluxentrants d’IDE amenuisement des réserves de change ; Tendance à la diminu-tion de la surliquidité bancaire ; Tendance à la dépréciation de l’ariary. Ainsicomme défis, la BCM doit faire face et résoudre à :

– Offrir un environnement monétaire propice à la croissance économique,– Préserver le pouvoir d’achat,– Assurer la bonne tenue de l’ariary et de la compétitivité externe.

3.2 L’inflation et les agrégats monétaire

3.2.1 L’indice des PrixLa définition de l’IPC est un indicateur économique servant à mesurer

l’évolution des prix des biens et des services consommés dans un pays. Ainsi,l’IPC est un instrument de mesures pour fournir une estimation de l’évolutiondes biens et services liés à la consommation des ménages. Le calcul de l’indicedes prix 1 pour Madagascar a commencé en 1987. Dans les calculs, l’indiceaccuse toujours quelques défauts au cours du temps.

Premièrement, le panier de consommation des ménages évolue avec letemps et avec la situation économique. Il constitue des biens et des servicesdont les prix interviennent dans le calcul de l’IPC. Malgré cela jusqu’en 1995,l’année de base de calcul est celle de 1987 et les produits d’enquête sont pon-dérés par rapport à ceux de 1971. Après, deux milieux se distinguent : lemilieu traditionnel et le milieu moderne. Ainsi, un indice des prix est établipour chacun d’eux. Enfin, les biens et services constituant le panier ne sont

1. Les NIPC sont calculés à partir des 8190 relevés auprès de 1213 points de venterepartis dans les villes de : Antananarivo (La Capitale), Fianarantsoa, Toamasina, Maha-janga et Antsiranana. Grâce aux achats des denrées vendues en unité non standard, cesrelevés tiennent compte des possibles marchandages et des variations masquées des prix.Comme il est impossible d’avoir le panier de consommation mensuel des ménages, le calculs’effectue avec un indice de type Laspeyres dont le panier de consommation provient desrésultats de l’Enquête Auprès des Ménages (EPM). La nomenclature retenue dérive de laclassification COICOP.

CHAPITRE 3. SITUATION ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR 32

relevés que dans un seul Grand Centre Urbain (GCU) notamment à Anta-nanarivo. A partir de 1990, l’INSTAT institue une nouvelle base de calculdes techniques et des pondérations, mise à jour en 1998. Il en établit unenouvelle base de référence 100 l’année 2000 pour remédier à ces lacunes. Lenouvel indice des prix ainsi calculé contient donc beaucoup plus de variétésqu’auparavant et constitue 5 couvertures géographiques (Antananarivo, Fia-narantsoa, Toamasina, Mahajanga, Antsiranana). A partir de l’année 2012,les IPC dans la ville d’Antsirabe sont disponibles. Par la suite, la publicationde l’INSTAT sur les IPC concerne les données dans les 7 principales villes deMadagascar à savoir : Antananarivo, Fianarantsoa, Toamasina, Mahajanga,Toliara, Antsiranana et Antsirabe. Pour que les IPC calculés à partir de 2012soient comparables avec ceux publiés de janvier 2001 à décembre 2011 on amultiplié les anciens IPC par des coefficients dits « coefficients de raccorde-ment » (Institut National de la Statistique (Instat-Madagascar) - Directiondes Statistiques des Ménages (DSM). Antananarivo - Madagascar).

3.2.2 Méthode de calcul de l’IPCActuellement, les prix de base sont calculés à partir des moyennes des

prix de l’année 2000. L’indice des prix est mesuré par la formule suivante :

It =∑PitQit∑Pi0Qi0

× 100

Où– i représente un produit appartenant au panier de consommation ;– Pit est le prix d’un produit au temps t appartenant au panier de consom-mation ;

– Pi0 est le prix d’un produit i en 2000 appartenant au panier de consom-mation ;

– Qit et Qi0 sont respectivement la quantité d’un produit consommé i autemps t et celle en 2000.Chaque article (ou série) est la combinaison de la variété à laquelleil appartient et du point de vente où on relève son prix. Il convientde faire plusieurs relevés mensuels et/ou d’avoir plusieurs séries pourpouvoir représenter l’évolution des prix de chaque variété. Toutefois,pour les prix des produits administrés, un relevé mensuel est jugé né-cessaire et souvent la variété est représentée par une seule série. Deplus, comme il existe deux types de variété (homogène et hétérogène),le calcul des indices se fait au niveau des séries (articles) pour les va-riétés hétérogènes et au niveau des variétés pour les séries de variétéhomogène. Pour avoir l’indice au niveau supérieur des appartenant à

CHAPITRE 3. SITUATION ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR 33

la classe d’une variété hétérogène, on calcule la moyenne des indicesdes séries lui appartenant. En effet, les séries appartenant à une variétéhétérogène sont souvent des articles de diverse nature et dont le prixmoyen ne peut rien signifier.Pour les variétés homogènes, il existe des produits issus de ce groupequi sont vendus en unités non conventionnelles. Pour pouvoir calculerles indices, on doit les peser si la mesure n’est pas affichée à l’étiquetteafin de pouvoir les ramener à l’unité conventionnelle prédéfinie. Ensuite,on ramène le prix par unité locale au prix par unité conventionnelle.Au cas où le produit ne serait pas disponible au moment du relevé, onaffecte le prix par l’une des méthodes suivantes :– Le prix du dernier relevé– Le prix moyen de la variété– Un prix calculé à partir de la variation de l’indice de la variété d’ap-partenance

Dans l’introduction d’une nouvelle série, le prix de base et le prix dumois précédent peuvent être assimilés aux prix obtenus à partir de lavariation de la variété d’appartenance.

3.2.3 Evolution de l’inflation à MadagascarEn 1990, le taux d’inflation à Madagascar était à deux chiffres (soit11, 78%). celui-ci est expliqué par la forte hausse des prix à la fin desannées 1980. L’année 1991, une année de crise politique à Madagascarsuivi de ce fait d’une crise d’ordre économique, le taux d’inflation estencore resté à deux chiffres. En 1992, la dépense de consommationdes ménages malgaches a connu une contraction, qui se traduit par ladiminution de la demande globale ainsi le taux d’inflation tourne dansles 14%.De 1990 à 1993, le taux d’inflation national tournait aux alentours des12%. A partir 1994 année d’abondant du change fixe et d’adoptiondu change flottant, le taux d’inflation a connu une forte augmentationsoit en 1994 un taux s’élevant à presque 40% et qu’en 1995 (note dé-préciation du franc malgache, création monétaire et réforme fiscale) ilatteignait le pic de 49%. Il est à noter qu’en 1995, la variation des défla-teurs du PIB était de 45, 12% et celles des IPC s’élevaient à 39%. Ceschiffres montrent la présence d’hyperinflation à Madagascar. L’étudedu CREAM en Juin 2013 avance que c’est « l’application du systèmede change flottant qui, par la suite, entrainant une dépréciation moné-taire de plus de 50% de la monnaie malgache pouvant être sans doute,la cause de cette poussée d’inflation ». De 1996 à 2000, le taux d’infla-

CHAPITRE 3. SITUATION ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR 34

tion est passé de 19, 75%à11, 86% en atteignant un faible taux en 1997avec 4, 48%.Le début des années 2000 est marqué par la crise politique de 2002 oule taux d’inflation en 2001 de 7% est passé en 2002 à une hyperinflationpour les IPC de presque 16% et de 15, 27% pour les déflateurs du PIB.Une inflation de type conjoncturelle dans les débuts des années 2000car en 2003 on a constaté une déflation avec un taux négatif de −1, 2%.Razafimanantena (2003) parle d’un retour à une évolution usuelle del’inflation.De 2005 à 2010 le taux est passé de 18, 15% (conséquence de la dépré-ciation de l’Ariary due à la hausse des prix internationaux du riz et dupétrole) à 9%. On peut par contre dire que de 2001 à 2011, l’inflationétait presque stable tournant autour des 10%. Malgré la crise politiqueet économique de 2009, le taux d’inflation est resté au-dessous de labarre des 10%. L’étude du CREAM évoque que c’est « la baisse de lademande finale des ménages confirmée par les résultats de l’EPM 2010et la rigueur budgétaire au niveau de l’État ont préservé le Pays d’undéséquilibre important entre la demande et l’offre ».Le graphique (3.1) ci-dessous illustre les taux d’inflation depuis les an-nées 1990 à 2013 à Madagascar selon deux méthodes (le déflateur duPIB et la moyenne annuelle de l’IPC). Ainsi, on trouve que de 1990 à2000, l’intervalle est marqué par une hyperinflation avec un taux avoi-sinant les 50%. Par contre depuis les années 2000, on a constaté unedéflation et une hyperinflation cette fois de 18% qui est relativementélevé. L’analyse de l’inflation depuis les années 90 a emmené à dire quel’inflation à Madagascar vient surtout de l’offre. Les autres causes quiviennent par la suite sont les politiques monétaires, la hausse des coutsde production et des pénuries (qui surviennent surtout en période decrise).

3.2.4 Evolution des agrégats monétaireM3 a connu une décélération de 2004 jusqu’en 2005, ce qui marque unecroissance monétaire quasi-nulle entre les deux périodes (une croissanceavoisinant les 0.4% sur l’année 2005. En 2005, l’expansion de la massemonétaire s’explique par l’expansion des crédits à l’économie (Bulletinde la BCM 2005). La variation des composantes de la masse monétairese traduit comme suit : Pour les disponibilités monétaires (M1), unefaible augmentation soit de 0.6%, avec une baisse de la circulation fidu-ciaire soit une baisse de 4% environ qui est surtout due à la diminutiondes valeurs de transactions de la vanille.

CHAPITRE 3. SITUATION ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR 35

Figure 3.1 – Evolution de l’inflation depuis 1990, source : Banque mondiale,selon auteur

En générale, M1 n’a augmenté que de 11.5% en 2005 contre 18.2% en2004 (Bulletin de la BCM 2005). La croissance de la quasi-monnaiea aussi ralenti en 2005, soit une réduction du glissement annuel de8.7% en 2005 contre 27.3% en 2004. Ce ralentissement a touché lesdépôts à terme, les dépôts d’épargne dans les banques et les dépôtsen devises. Les dépôts en devises des résidents ont baissé de 8.4%.Cette diminution a été causée par la stabilité du taux de change etpar le comportement des opérateurs économiques qui ont été enclinsà céder leurs devises face aux besoins de liquidités et de la reprise dela taxation. La position extérieure nette (PEN) a augmenté de 82.6milliards d’Ariary, elle est surtout due à l’accroissement des réservesde la BCM , par les décaissements du projet d’appui pour la réductionde la pauvreté (PARP) et de l’aide budgétaire de la banque mondialed’environ 54.6 millions de DTS. Les avoirs extérieurs brute de la BCMa connu un accroissement de 28.3 millions de DTS en 2005.L’année 2008 est marquée par une accélération des créances sur l’écono-mie. L’afflux des devises venant des investissements directs étrangers aété réduit par l’accélération des règlements d’importations (Bulletin dela BCM 2008). Durant cette même année la BCM est intervenue pourretirer et pour injecter des liquidités (ventes de titres sur l’open marketet les AON ou AOP ). Ainsi, les liquidités s’est resserrées et la base mo-

CHAPITRE 3. SITUATION ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR 36

nétaire contracté. La masse monétaire M3 a vu son taux de croissanceréduite de moitié par rapport à 2007 et que sur un glissement annuelM3 a aussi rencontré une légère baisse. Parmi les composantes de lamasse monétaire, ceux qui ont été marqué par une hausse considérablesont : la quasi-monnaie et les dépôts en devises des résidents. Cetteévolution est expliquée par les recettes extérieures provenant, majori-tairement, des services inhérents aux réalisations des investissementsdirects étrangers et maintenues dans leurs comptes par les opérateursrésidents (bulletin de la BCM 2008). La quasi-monnaie a enregistré laplus forte augmentation 2 de toutes les composantes de la masse mo-nétaire. Pour les disponibilités monétaires M1, elles ont augmenté depresque 40 milliards d’Ariary. La circulation fiduciaire a aussi augmentéde 73 milliards d’Ariary.En 2012 la masse monétaire a diminué de presque 50 milliards d’ariary,cette diminution est principalement vue dans les dépôts en devises desrésidents (DDR) et la circulation fiduciaire (CF) et que les dépôts li-bellés en ariary ont nettement augmenté. Les dépôts en devises desrésidents ont diminué 3 de 114.5 milliards d’ariary. La circulation fi-duciaire a aussi diminué d’environ 90 milliards d’ariary qui est plusimportante que celui de la masse monétaire. Parmi les composantesde la masse monétaire, les dépôts à vue (DAV) ont augmenté de 70milliards d’ariary et la quasi-monnaie de 85 milliards d’ariary.

3.3 Politique de change

3.3.1 La politique de change de la BCMDepuis la création de la BCM, le régime de change à Madagascar aconnu deux grandes périodes. Avant 1994, on peut parler de l’adop-tion d’un système de change fixe et à partir de 1994 on peut parlerde système de changes flottants. En Mai 1994, on a instauré le MID(Marché interbancaire des devises) ou le cours de la monnaie nationale

2. Le mouvement confirme la préférence des agents économiques à rentabiliser leursavoirs, encouragée par l’offensive commerciale des banques à travers la diversification desproduits et services. En outre, la limitation des émissions nettes de BTA, la baisse dissua-sive des taux y afférents et en conséquence, la diminution des encours de BTA détenus parles souscripteurs non bancaires ont aussi contribué à cette évolution (bulletin de la BCM2008).

3. En raison de l’appréciation de l’ariary, les agents économiques ont préféré vendreleurs devises pour détenir de la monnaie locale, en vue de l’utiliser ou de la rentabiliserdans d’épargne.

CHAPITRE 3. SITUATION ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR 37

Figure 3.2 – Evolution de la masse monétaire de Janvier 2005 à Décembre2013, source : Banque mondiale, selon auteur

est déterminé par l’offre et la demande.Depuis 2004, une loi a été mise en vigueur pour l’instauration d’unmarché de changes en continu. Un marché qui se traduit par un élar-gissement de la plage d’intervention de la Banque centrale : le nombred’acteurs intervenant sur le marché étant de 7 y compris la banque cen-trale, le volume d’échanges est restreint et inégalement réparti entre lesparticipants, la forte saisonnalité de l’offre et de la demande de devises.La Banque centrale intervient sur le marché interbancaire au comptanten achetant et en vendant le franc malgache (Ariary) contre devises.Comme, la banque centrale veille à la stabilité monétaire, elle peutintervenir à tout moment pour soutenir la parité de la monnaie natio-nale. D’une manière générale, toute activité de la banque centrale sur leMID doit tenir compte des objectifs retenus en matière de la politiquemonétaire.La banque centrale intervient (la BCM n’intervient que dans ces cas :satisfaction à l’objectif de plancher de réserves de change, exécutiondes ordres de la clientèle de la BCM, correction des écarts des taux dechange observés sur le marché par rapport à des taux repérés) toujourssur ce marché quand le cours de la monnaie nationale tend à s’écarterdu taux repères (le taux de change repère d’une devise est représentépar la moyenne mobile des taux moyens pondérés de cette devise surune période de 30jours ouvrés. Il est ainsi établi une fourchette asy-métrique de fluctuation des cours de part et d’autre du taux repère

CHAPITRE 3. SITUATION ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR 38

(cette fourchette va de 2%à4%). La BCM aussi se permet d’acheter surle marché pour augmenter ses réserves de devises. Le changement enrégime de change flottant à travers le MID a permis à la monnaie natio-nale d’osciller autour du taux de change d’équilibre. Il a aussi réussi àatténuer les déséquilibres extérieurs même si la balance courante restedéficitaire.

3.3.2 Evolution du taux de changeOn sait tous que la force d’un pays réside dans la puissance et la valeurde sa monnaie, qui vient avec, les autres agrégats macroéconomiquesstables. Le taux de change assure lui pour une économie ouverte lacompétitivité d’un pays vis à vis des autres. Nous allons ici analyserl’évolution du taux de change effectif depuis le début des années 90.De janvier 2005 à décembre 2014, le dollar est passé de 1840 Ariary à2587 Ariary c’est à dire qu’entre ses deux période l’Ariary s’est dépréciéd’environ 40% par rapport au dollar américain.En 2005 l’ariary a connu une dépréciation par rapport au dollar envi-ron 10% contre seulement 1% sur l’euro. Cette appréciation du dollarest principalement due au regain de confiance sur la politique écono-mique américain. En 2008, l’ariary s’est apprécié par rapport au dollardurant les trois premiers trimestres de cette année d’environ 8 Le pre-mier semestre de l’année 2009 est marqué par une forte dépréciation del’ariary par rapport aux principales devises extérieures. Durant cettemême année, l’ariary s’est déprécié d’environ 9% par rapport au dollar.L’année 2009 est marquée par une forte appréciation de l’euro au ni-veau mondial d’où une forte dépréciation de l’Ariary a été fortementressentie par rapport à l’euro mais aussi par rapport au dollar. La BCMa aussi durant cette période accusé un déséquilibre sur le marché et adû intervenir en puisant sur ses réserves. Par rapport à l’année précé-dente, l’ariary s’est déprécié d’environ 20% par rapport au dollar. Lamonnaie nationale s’est légèrement déprécié en 2010 soit un peu plusde 2% par rapport aux principales devises comme l’euro et le dollar.L’ariary s’est apprécié de 3% par rapport au dollar durant l’année 2011qui est due principalement à l’évolution des principaux devises sur lemarché international et aussi à une forte prépondérance des opérationslibellés en dollar américain additionné aussi à d’autres facteurs (bulletinde la BCM 2011).En 2012, l’Ariary par rapport aux principales devises s’est un peu ap-précié, cette évolution de l’Ariary s’est manifestée par la situation nettevendeur du MID en début d’année, par la dépréciation de l’euro au ni-

CHAPITRE 3. SITUATION ÉCONOMIQUE DE MADAGASCAR 39

veau mondial et aussi par une hausse des opérations de transactionseffectués en dollar. Une appréciation de l’ariary s’est donc ressentiesoit de 2, 1% sur l’euro et de quelque 1, 9% sur le dollar. Mais en glis-sement annuel l’ariary s’est déprécié d’une valeur nominale de 6% parrapport au dollar et de 4, 7% en indice composite.

Figure 3.3 – Evolution de l’Ariary et les principales devises, source : Banquemondiale, selon auteur

Chapitre 4

Modélisation du« pass-through »

4.1 Méthodologie empiriqueLe taux de change est en partie déterminé par le taux d’intérêt ainsi qued’autres variables macroéconomiques qui relèvent de la politique mo-nétaire. On sait tous qu’il existe cette corrélation entre taux de changeet taux d’intérêt dans la littérature économique. En effet, un taux d’in-térêt élevé par rapport aux pays étrangers entraine une dépréciation ouune baisse de la monnaie locale. Dans un autre sens, un taux d’intérêtfaible provoquera une hausse du taux de change.La littérature empirique a aussi parlé des réactions de firmes étran-gères, des industries locales sur les fluctuations du taux de change quipar conséquent a une influence sur la politique macroéconomique. Ainsisi on va étudier les relations et les interactions entre les variables écono-miques telles le taux de change, le prix, la politique monétaire doiventêtre réalisée dans chaque sens.L’étude des équations de régression simples pour l’estimation du coef-ficient du « pass-through » ignore l’effet que peut exercer les variablesentre eux, la représentation VAR (ou VECM) semble être une meilleureapproche permettant de suivre de telle interaction entre les variablesétudiées qui sont : le prix, le taux de change, la masse monétaire, etc.L’analyse par la représentation VAR (ou VECM) de l’effet d’une varia-tion du taux de change présente certains avantages :– Une approche qui va permettre d’étudier les interactions entre lesautres variables et les valeurs passées de la même variable ;

– Une technique qui permettra aussi d’identifier l’étude des chocs entre

40

CHAPITRE 4. MODÉLISATION DU « PASS-THROUGH » 41

les variables d’après la décomposition de Choleski. Par exemple l’étudedes chocs des variables macroéconomiques sur le prix ;

– Elle permet également de décomposer l’effet des autres chocs struc-turels sur l’inflation pour distinguer les chocs sur les autres variablesmacroéconomiques.

Le modèle utilisé comporte cinq variables, le modèle suppose que l’in-flation (CPI) est fonction du prix à l’importation (IPI), de la massemonétaire (MM), du prix des biens semi-importés (SI) ainsi que dutaux de change (TCNE).

CPIt = F (IMPORTt,MONEYt, SIt, NEERt) (4.1)

Ici,– CPI représente l’indice des prix à la consommation mensuelle utilisépour capter l’inflation ;

– IMPORT représente l’indice des prix à l’importation utilisé pour cap-ter le prix des biens importés ;

– SI représente l’indice des prix à l’importation des biens semi-importés ;– MONEY représente la masse monétaire (M3) ;– NEER représente le taux de change nominal effectif entre le l’ariaryet le dollar (le dollar est coté à l’incertain).

Toutes les données son convertit en logarithme durant toute l’étude desrelations entre ces variables.

4.2 Analyse empirique

4.2.1 Données et sources de donnéesDans cette étude, nous allons utiliser des données mensuelles et an-nuelles. Les données mensuelles utilisées dans la modélisation économé-trique et les données annuelles pour donner un bref aperçu des évolu-tions des variables économiques à Madagascar. Faute d’insuffisance auniveau des données, certaines variables utilisées dans certaines étudesn’ont pas pu être utilisées comme l’indice de prix à la production parexemple, mais cela ne faussera pas la pertinence des résultats obte-nus. Le choix de fréquence mensuel ne modifie pas les résultats obtenusétant donné que la politique économique et monétaire est orientée versun objectif de maintien de la stabilité des prix à moyen terme. Cetteétude qui a pour but d’étudier la transmission de la fluctuation du tauxde change au prix, les variables que nous allons utiliser dans ce cas estlistée dans le tableau suivant.

CHAPITRE 4. MODÉLISATION DU « PASS-THROUGH » 42

Variables Sources DateTaux de change nominal effectif (USD/AR) BCM 2005 à 2014Masse monétaire de Madagascar BCM 2005 à 2014Indice de prix à la consommation (base 100 année 2000) INSTAT 2005 à 2014Indice de prix à l’importation (base 100 année 2000) INSTAT 2005 à 2014Indice de prix des produit semi-importés INSTAT 2005 à 2013

Table 4.1 – Tableau récapitulatif des sources de données, calcul selon auteur

4.2.2 Modélisation économétriquetest de racine unitaire

Dans une économie en croissance ou soumise à l’inflation, la plupartdes séries macroéconomiques possèdent un trend temporel. Elles sontdites « non-stationnaires » car leur moyenne n’est pas constante dansle temps, d’où la nécessité de procéder à leur « stationnarité ». Pourmener une analyse fondée sur la cointégration, il convient tout d’abordde vérifier si les séries étudiées sont intégrées d’ordre 1. Pour ce faire,nous faisons recours aux tests de racine unitaire appliqués sur chaquesérie à étudier (en niveau puis en différence première). Le test de racineunitaire le plus utilisé est celui développé par Dickey et Fuller (1981)et plus précisément le test ADF (Augmented Dickey Fuller) développéplus tard. On va tester l’hypothèse suivante :– H0 : racine Unitaire (non stationnaire)– H1 : non racine unitaire (stationnaire)Le tableau (4.2) ci-dessus montre le test ADF augmenté pour les quatrestatistiques de Student étant inférieur en niveau à toutes les valeurs cri-tiques aux seuils de 1%, 5%, 10%, on rejette donc l’hypothèse H0 de ra-cine unitaire. Ainsi ces cinq variables n’ont donc pas stagné entre 2005et 2014 : elles sont non stationnaires, d’où la nécessité de les rendrestationnaires donc de procéder à une transformation en différence pre-mière (DP). Les quatre séries sont donc stationnaires en différencespremières. Les séries sont donc intégrés d’ordre un I(1), elles sont inté-grés de même ordre. Les test sont significatives en différence premièreau seuil de 1%, 5% et 10% vu que le t-test est supérieur au criticalvalue.

Choix du retard optimal pour le modèle

Pour déterminer le nombre de retards d’un modèle à retards échelon-nés, nous allons le déterminer à partir des critères d’Akaike (AIC), et

CHAPITRE 4. MODÉLISATION DU « PASS-THROUGH » 43

Critical ValueVariable retard Test-Value 1% 5% 10%

P 4 -0.98 -3.48 -2.88 -2.57SI 4 -0.86 -3.48 -2.88 -2.57

IMPORT 4 -1.33 -3.48 -2.88 -2.57NEER 4 -1.18 -3.48 -2.88 -2.57MM 4 -1.96 -3.48 -2.88 -2.57dP 4 -7.25 -3.48 -2.88 -2.57dSI 4 -7.04 -3.48 -2.88 -2.57

dIMPORT 4 -10.60 -3.48 -2.88 -2.57dNEER 4 -7.61 -3.48 -2.88 -2.57dMM 4 -10.96 -3.48 -2.88 -2.57

Table 4.2 – Test de stationnarité des variables, calcul selon auteur

Schwarz (SC) et Hannan-Quinn Criterion (HQ). Dans notre cas, on vales utiliser pour déterminer l’ordre p du modèle. La procédure de sé-lection de l’ordre de la représentation consiste donc à estimer tous lesmodèles VAR par un ordre allant de 0àh (h étant le retard maximumadmissible par la théorie économique ou par les données disponibles).Les fonctions AIC(p) et SC(p) sont calculées de la manière suivante :

AIC(p) = Ln[det|∑

e

|] + 2k2p

n

SP (p) = Ln[det|∑

e

|] + k2pLn(n)n

HQ(p) = Ln[det|∑

e

|] + 2pk2Ln(Lnn)n

Avec k= nombre de variable du système ; n= nombre d’observations ;p nombre de retards ; e=matrice des variances covariances des résidusdu modèle. Le retard p qui minimise les critères AIC ou SC ou HQ estretenu.Selon les informations dans le tableau ci-dessus, les trois critères desélection du retard indique tous que le retard optimal du modèle estégal à 3 (p*=3). Cela est désigné par l’astérix (*) au niveau de la

CHAPITRE 4. MODÉLISATION DU « PASS-THROUGH » 44

retards AIC SC HQ1 -31.04 -30.32 -31.012 -31.55 -30.24 -31.313 -31.56* -29.81 -31.564 -31.62 -29.62* -30.70*

5 -31.79 -28.61 -30.50Sélection 3 4 4

Table 4.3 – Choix du retard optimal, calcul selon auteur

valeur de chaque critère qui minimise le critère en question, mais onva prendre le nombre de retard p=4 durant les analyses. D’un pointde vue économique, chaque variable est affectée par ses propres valeurspassées et celles des autres. En conséquence, les effets d’un choc surl’une ou l’autre des variables du système vont s’étaler dans le temps :ainsi, le niveau d’équilibre est retrouvé après quatre mois aux moins.

Test de Cointégration

La cointégration permet de spécifier les relations stables à long termetout en analysant la dynamique à court terme entre les variables. Il y ade la cointégration lorsque la combinaison linéaire des séries intégréesd’ordre un, I(1), est I(0). Puisque les variables ∆IPCt, ∆IMPORTt,∆SIt, ∆NEERt, ∆MONEYt sont I(1), il existerait possiblement unlien de cointégration entre elles.Dans la littérature, diverses approches sont utilisées afin de déterminerle nombre de relations de cointégration, entre autre, l’approche Engle-Granger (1987) et celle de Johansen (1991). La première se fonde sur lestests de racine unitaire de Dickey-Fuller et le second est basé sur deuxstatistiques : le test de la trace et le test de la valeur propre (eigenvalue).L’approche de Engle-Granger permet d’obtenir qu’une seule relation decointégration alors que celle de Johansen permet de distinguer plusieursvecteurs de cointégration. Dans le cadre de ce travail, nous allons ainsiadopter l’approche de Johanson.L’approche de Johansen consiste en un test de cointégration basée surl’analyse de modèles auxquels font référence des valeurs tabulées parJohansen. Une fois le test de racine unitaire est appliqué à chaquesérie présente dans l’échantillon et que le nombre optimal de retards àincorporer dans le modèle est défini, on passe au test de cointégration.Le test de cointégration le plus connu est celui de Johansen (1991,1995). En effet, le résultat de l’estimation donne le résultat du test de

CHAPITRE 4. MODÉLISATION DU « PASS-THROUGH » 45

cointégration en se basant sur le nombre de vecteurs propres (eigen−values) ordonnés et sur la valeur du rapport de vraisemblance ou leLikelihood Ratio (LR) en calculant la statistique de Johansen suivante :

Qr = −Nk∑

i=r+1Ln(1− γi)

avec– N : le nombre d’observations– k : nombre de variables– γi) : la plus grande valeur propre– Qr : est appelé la « trace statistic »et elle teste les hypothèses suivantes :

. H0 : absence de relations de cointégrations entre les séries.

. H1 : présence d’au moins une relation de cointégration entre les séries.C’est sur la base des valeurs critiques au seuil de 5% et 1% qu’onaccepte ou on rejette H0. En effet, si la statistique LR est supérieureaux valeurs critiques données au seuil de 5% et 1% on rejette H0 et onaccepte H1 et on admet qu’il y a au moins une relation de cointégrationentre les séries étudiées.Les résultats du tableau s’interprètent de la façon suivante : l’analysede la trace et de la valeur propre maximale ne laisse pas apparaître unerelation de cointégration dans l’intervalle de confiance de 5%du test devraisemblance. Les résultats de tests de l’hypothèse nulle d’absence decointégration ont été rejetés à 5%, ce qui explique la présence d’unerelation de cointégration entre les variables étudiés.

Type de modèle Nombres de retard nombres de CESans constante et avec trend dans CE et VAR 4 4Avec constante et sans trend dans CEet sans constante dans VAR 4 5Avec constante et sans trend CE et VAR 4 5Avec constante et avec trend CE 4 3

Table 4.4 – Résumé des tests de cointégration, calcul selon auteur

Estimation des paramètres

Le but de ce mémoire est de chercher le lien entre le taux de changeet l’inflation c’est-à-dire d’estimer le coefficient de « pass-through » dutaux de change sur le prix. Vu les analyses dans les paragraphes précé-dents, on est arrivé à une analyse VECM.

CHAPITRE 4. MODÉLISATION DU « PASS-THROUGH » 46

Dans le modèle VECM, il est à souligner qu’on distingue deux princi-paux effets : une partie dynamique du modèle décrit les effets à courtterme et la relation de cointégration qui décrit la relation de long termeentre les variables.L’estimation économétrique a sorti les parties suivantes : la relationnormalisée de cointégration par rapport au coefficient du prix (IPC)et la partie de court terme représenté ici par la matrice de poids descoefficients d’ajustement. Il est à constater que les coefficients sont si-gnificatives d’après la valeur statistique.

IPC = 0.183−[−4.97901]1.104 IMPORT+

[2.52664]0.308 MONEY−

[−3.94060]0.71 SI+

[2.97671]0.19 NEER

(4.2)R-squared 0.55287 ; Adjusted R-squared 0.447378 ; S.E. of regression0.005323 ; Durbin-Watson stat 1.816901 ; Mean dependent var 0.006945 ;S.D.dependent var 0.007161 ; Sum squared resid 0.002522.

Dans l’équation (4.2), les coefficients se définissent somme l’effet delong terme d’une augmentation ou d’une diminution de facteurs desvariables. A long terme, cet effet est graduel, mais persistant dans letemps. À l’instar d’une dépréciation permanente de 1% de l’ariary faceau dollar impliquerait une hausse du prix local d’environ 0.19%. Les ré-sultats obtenus dans nos analyses confirment les mêmes résultats effec-tués par d’autres auteurs (Koffie Nassar 2005, Jean-Paul Azam 2000),mais avec des coefficients assez faibles que dans notre cas. Cela montrealors qu’il est facile de prévoir qu’une perte permanente de la valeur del’ariary face aux dollars aura un effet négatif et permanent sur le prix.De plus, les résultats confirment qu’une augmentation de la masse mo-nétaire entraine une augmentation significative du prix. Dans notre cas,une hausse de 10% de la masse monétaire entrainera une augmentationd’environ 30% des prix dans le long terme.Un autre objectif de ce mémoire est aussi de déterminer l’effet de lapolitique monétaire sur le « pass-through » du taux de change. Ensuivant certaine modèle empirique comme V.V. Dobrynskaya et D.V.Levando (2005) qui a utilisé le modèle VECM et les hypothèses et ré-sultats de Parsley et Popper (1998) en incluant et excluant la politiquemonétaire dans le modèle d’estimation économétrique, va permettre devoir l’efficacité de la politique monétaire. Ainsi on a obtenu la relationnormalisée de cointégration suivante :

IPC = −0.009− 0.49IMPORT − 0.69SI + 0.117NEER (4.3)

CHAPITRE 4. MODÉLISATION DU « PASS-THROUGH » 47

R-squared 0.478645 ; Mean dependent var 0.006945 ; Adjusted R-squared0.383344 ; S.D. dependent var 0.007161 ; S.E. of regression 0.005623 ;Sum squared resid 0.002941 ; Durbin-Watson stat 1.977785.

L’équation (4.3) montre que l’effet du « pass-trough » du taux dechange est inférieur par rapport à celui ou la politique monétaire est in-clue passant alors de 0.19 à 0.117. On peut don interpréter ce coefficientcomme suit : sans l’intervention de la banque centrale, une dépréciationpermanente de 1% va hausser le prix d’une valeur de 0.117%.

∆IPC ∆IMPORT ∆MONEY ∆SI ∆NEER-0.022 0.185 -0.153 0.06 -0.115

Table 4.5 – Matrice des coefficients d’ajustements, calcul selon auteur

Le tableau (4.5) des coefficients d’ajustements permet d’estimer à quellevitesse les effets de long terme reviendront à leurs niveaux d’équilibre.Prenons celui du taux de change, un coefficient d’ajustement d’environ11.5% s’interprétant comme un pourcentage de rétrécissement de l’écartentre la valeur observée et la valeur d’équilibre du change. En d’autrestermes, le taux de change converge vers la relation de long terme sur àpeu près neuf mois (1/0.115).

4.2.3 Interprétations des résultatsL’objet de ce mémoire s’étale sur certaines parties :– chercher l’existence d’une transmission du taux de change au prixlocal ;

– si cette transmission existe, chercher si la politique monétaire de labanque centrale permet d’éliminer cette influence du taux de changesur le prix.

– Enfin faire l’étude des chocs entre les variables principalement entrele taux de change et le prix ainsi que le taux de change et la politiquemonétaire.

Après l’étude des séries chronologiques, on a obtenu un modèle VECM.La modélisation VECM a permis de voir que le « pass-through » dutaux de change existe, il représente que 0.19 soit environ 19%. Celas’interprète de la façon suivante, une dépréciation de 1% du taux dechange (de l’ariary) n’aura qu’un impact de 0.19% sur le prix. Dans uneautre équation où l’on a retiré la politique monétaire par le biais de lamasse monétaire, le coefficient a diminué, ce qui est impressionnant.

CHAPITRE 4. MODÉLISATION DU « PASS-THROUGH » 48

L’effet de la politique monétaire de la banque centrale n’a pas permisd’éliminer l’influence de la variation du taux de change sur le prix, maisau contraire a fait augmenter le coefficient. Cette fois-ci c’est un peu lamême chose, une dépréciation de 1% du taux de change (de l’ariary) ily a presque la même augmentation de 0.11% sur le prix.

Période 6 12 18 24IPC 0.011185 0.023340 0.043504 0.063858

Table 4.6 – Réponse du prix aux chocs du taux de change, calcul selonauteur

Le tableau (4.6) illustre les réponses de l’indice des prix à la consom-mation face à 1% de chocs du taux de change nominal (une haussereprésente ainsi une dépréciation) après 6, 12, 18, 24 mois. Comme onle voit, le prix augmente face à une dépréciation. Cependant, sa vitesseet sa valeur sont assez différentes allant d’une augmentation de 1% ensix mois à 6% en 24 mois. Cela veut dire qu’à long terme on ne constatequ’une augmentation de 6% du prix sur deux ans face une dépréciationde l’ariary.

Même si la fonction de réponses illustre le choc d’une variable sur uneautre variable dans le VECM, la décomposition de la variance séparela variation de la variable endogène par rapport aux chocs des compo-santes dans le VECM. Ainsi, la décomposition de la variance offre uneinformation sur l’importance relative de chaque innovation qui affecteles variables dans le système. Le tableau (4.7) montre la décomposi-tion de la variance de l’indice des prix à la consommation (prix) faceaux chocs faits par le taux de change, l’importation, le prix des bienssemi-importés, et l’offre de monnaie après 6, 12, 24 mois.

période P IMPORT SI NEER MONEY2 96.63046 0.046358 0.763394 1.524595 1.0351976 76.67524 2.378056 2.132580 6.365110 12.4490112 68.82974 5.828678 1.411101 7.356799 16.5736824 62.11291 3.449049 2.089807 13.16687 19.18136

Table 4.7 – Décomposition de la Variance de l’IPC (%), calcul selon auteur

Pour mieux cerner la transmission des chocs du taux de changes surle prix, on a fait une étude sur la décomposition de la variance. Le ta-bleau en annexe rapportera les résultats obtenus par la décomposition

CHAPITRE 4. MODÉLISATION DU « PASS-THROUGH » 49

de la variance des prix à la consommation, des prix à l’importation, dela masse monétaire dans l’explication des effets sur la variable. L’es-timation est faite sur un horizon de 24 mois pour mieux cerner leschangements. Selon ce tableau, pour un horizon de 24 mois, environ19% de la variation du prix est expliqué par les chocs de l’offre de mon-naie alors que 13% sont expliqués par les chocs de la fluctuation dutaux de change. La part du prix des biens importés et celui des bienssemi-importés est très faible, car il ne représente que 6% à eux deux.

Ce résultat montre que le taux de change et la politique monétairejouent un rôle dans la détermination du prix à Madagascar. On peutaussi voir que l’offre de monnaie contribue le plus que le taux de change.L’offre de monnaie à 6 mois représente déjà 12% de la composition dela variation du prix et le celui du taux de change 6%. Cela montre quele prix réagit plus vite face à un choc monétaire que face à un choc dutaux de change.

Comme bon nombre de pays en développement qui dépend de l’écono-mie mondiale, d’autres facteurs peuvent expliquer ce qui détermine l’in-flation à Madagascar : comme l’accroissement de la demande intérieur,et surtout les saisons difficiles agricole entrainant une augmentationrapide des biens dans ce secteur. L’étude a donc montré le rôle limitédu canal de change et celui de la politique monétaire. On peut justifierce faible coefficient par la baisse récente de l’inflation à Madagascarqui est passé de 9% en 2008 à 5% en 2013 (selon banque Mondiale).Comme dans la littérature l’environnement inflationniste compte beau-coup dans la détermination du prix.

Comme certaines études en Afrique, le marché malgache des biens n’estpas aussi assez concurrentiel, ce qui permet de donner une certaine li-berté aux entreprises locales de répercuter l’augmentation des réper-cussions des couts de production dus à la dépréciation de la monnaielocale. Les entreprises locales étant moins compétitives par rapport auxentreprises étrangères donc absorbent une part de l’augmentation ducout de production pour préserver leur part sur le marché.

Conclusions et Discussions

Ce travail a essayé de donner un cadre nouveau dans l’étude de l’in-flation et celui du taux de change. L’inflation et le taux de changequi depuis quelques années constituent un très grand mal de l’écono-mie Malgache. Les résultats ont montré l’inefficacité de la politique envue d’assurer son rôle dans le cadre du maintien et de la stabilité desprix. De plus, la situation économique sur la scène internationale et lesproblèmes politiques ne sont pas en faveur d’une pérennisation de lapolitique de la banque centrale.

Ce mémoire a pour but de chercher la relation entre le niveau des prixet le taux de change ainsi que l’effet de la politique monétaire. En sebasant sur le modèle VEC, les relations entre les variables nous a permisde répondre a notre problématique de recherche. Le modèle a permis defaire sortir un certain nombre de résultats confirmant certaines théorieséconomiques et études empiriques. Grâce au données mensuelles allantdu début de l’année 2005 jusqu’à la fin de l’année 2014, nous avonspu étudier les chocs entre les variables macroéconomiques. Ainsi, lesrésultats de l’étude économétrique a trouvé les résultats suivants :– L’existence d’un coefficient de « pass-through » ;– l’inexistence de l’effet de la politique monétaire qui n’arrive pas àéliminer l’effet de l’influence de la volatilité du taux de change surles prix ;

Le modèle et résultat empirique de cette étude s’est limité à la re-cherche de l’effet de la politique monétaire sur la volatilité du taux dechange, qui dans certaines études a pu aboutir à l’étude des fonctionsde réponses, de la décomposition de la variance et de la causalité entreles variables dans les modèles économétriques des séries temporelles.

Notre principale hypothèse de recherche a été vérifiée c’est-à-dire que latransmission du taux de change au prix existe et qu’il existe aussi uneinfluence de la politique monétaire sur cette transmission quoique né-

50

CONCLUSIONS ET DISCUSSIONS 51

gative en ce sens. Quelques hypothèses spécifiques n’ont pas par contreété vérifiées comme l’existence d’un fort coefficient du « pass-through» entre le taux de change et le prix. Cette étude a permis d’étudier l’in-fluence de la politique monétaire sur le « pass-though », le lien entre letaux de change et le prix.

L’étude nous a aussi permis de connaitre l’inefficacité de la politique dela banque centrale sur la stabilisation du prix intérieurs. En se basantsur le modele à correction d’erreur vectorielle (VECM), on a concluqu’il existe une relation de long terme entre le prix, l’offre de monnaieet le taux de change. Le modèle nous a permis de dégager un certainnombre de résultat :– Il existe un coefficient de « pass-through » qui n’est pas faible ;– L’offre de monnaie se répercute un peu plus que le taux de changedans le temps ;

– L’existence aussi d’une forte inertie de l’inflation et qui est persistantdans le temps.

Ces degrés de « pass-through » contrairement aux études sur l’inflationest assez élevée, un degré de 0.19 comparé à 0.02 (Koffie Nassar, 2005)et 0.08 (Azam, 2000) qui est très faible. Cette différence peut se refléterpar la différence entre la période de temps utilisé dans chaque étude.On peut aussi supposer que la forte fluctuation ces dernières décen-nies, la perte de puissance du dollar au niveau mondiale, la hausse trèsconsidérable du pétrole ses dernières années et aussi les crises à la foispolitique et catastrophe naturel ont peut-être contribué à la répercus-sion du taux de change aux prix à la consommation.

L’étude que nous avons faites, peut être approfondies, vu que notre re-cherche s’est focalisé les quelques variables macroéconomiques. La nou-velle macroéconomie ouverte et l’avancement de nouvelles méthodeséconométriques, nous permet par exemple d’aller plus loin dans l’étudedes conséquences macroéconomiques de la fluctuation du taux de change.Par cette étude, il est vu que c’est très difficile de manipuler l’inflationpar lui-même à travers l’offre de monnaie quand le taux de change estflexible et a un effet sur les prix à la consommation. Si la politique dugouvernement est de maintenir un taux d’inflation constant, la poli-tique monétaire doit être ajustée par le taux de change surtout que lesprix sont très élastiques pendant les périodes de dépréciation.Les résultats nous emmènent quelques remarques sur certains points :– La faiblesse de la politique de la banque centraleElle se reflète dans le taux directeur qui est de l’ordre de 9.5%, qui

CONCLUSIONS ET DISCUSSIONS 52

n’incite pas les agents économiques à développer leurs activités. Labanque centrale par sa politique n’est pas très active pour relancerles activités économiques Malgaches qui depuis quelques années setrouvent dans une situation très précaire. Notons que ce taux esteffectif depuis septembre 2009, année du début de la crise politiqueà Madagascar.Il est aussi à remarquer vu les résultats obtenus à travers les analyseque la politique de change doit être indépendant de la politique mo-nétaire. Une maitrise de la volatilité des changes, de sa répercussionsur les prix doit donc se faire indépendamment des objectifs de lapolitique monétaire.

– La maitrise de la masse monétaireL’intervention incessante de la banque centrale en vue d’assurer lemaintien et la limitation des liquidités depuis la mise en place de cettepolitique se trouve être inefficace. En plus, elle n’est pas favorable àla croissance économique du pays. Elle ne bénéficie qu’aux banquesprimaires, elle ne permet que de maitriser la masse monétaire et selimite à celui-ci.

– Perspective futurLa banque centrale pour tenir son vrai rôle doit avoir une vraie po-litique afin de permettre d’arriver à ses objectifs et ainsi assurer lastabilité macroéconomique dans le pays. Elle doit intervenir sur lapoursuite d’une règle et non d’un politique discrétionnaire . Elle doitpar exemple suivre une politique de ciblage monétaire ou un politiquede ciblage d’inflation. Car l’objectif de toute politique monétaire estde mettre en place in-fine si possible les points suivants : la stabi-lité des prix, la croissance économiques, l’équilibre extérieur, et lastabilité du système financier.

– La conjoncture internationale actuelleFace à la montée récente de la valeur du dollar sur le plan mondial,qui vient de dépasser l’euro. Les autorités publiques devraient eneffet anticipés ce changement en adoptant des politiques adéquatesen vue d’un maintien et de stabilisation de l’inflation. Cela risque dedéprécié encore plus l’ariary face au dollar qui aura des répercussionssur nos échanges extérieurs. Cela risque de créer des déséquilibres auniveau de notre balance commerciale.

L’étude du pass-though se trouve important dans le cas d’une petiteeconomie comme Madagascar, dans la mesure où on veut passer dansune politique axée sur le ciblage du taux d’inflation. En effet, les étudesempiriques ont montré qu’un faible degré de pass-through est utile dansune politique de ciblage de l’inflation vu que ce dernier donne une

CONCLUSIONS ET DISCUSSIONS 53

certaine liberté à la poursuite d’une politique indépendante (Choudhiet Hakura, 2001).

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[31] Razafimanantena T. E., Rajamarison L., 2013, "L’inflation : précisthéorique, historique, description et explication du cas de Madagas-car" , Juin, Cahier de recherche en Analyse Economique, No. 15,CREAM.

[32] Sacerdoti E., Xiao Y., 2001, "Inflation Dynamics in Madagas-car, 1971 à 2000" , IMF Working Paper No. 01/168 (Washington :International Monetary Fund).

[33] Senhadji A., Tahsin S. S., Kpodar K., 2007, "Prévisions de l’infla-tion et transmission des variations du taux de change aux prix à laconsommation " , October, Rapport du FMI No. 07/319.

[34] Taylor J. B., 2000, "Low inflation, Pass-through, and the PricingPower of Firms" , European Economic Review, Vol 44, p. 1389-1408.

[35] Zouheir A., Sghaier I. M., 2012, "Transmission Des Variations DuTaux De Change Aux Prix : Évidence Empirique Pour La Tunisie EtLe Maroc " , February, Global Journal of Management and BusinessResearch, Volume 12 Issue 2 Version 1.0.

Annexes 1 : Les graphiques

57

ANNEXES 1 : LES GRAPHIQUES 58

Figure 1 – Figure des séries en niveau, source Banque Mondiale, Eviews

ANNEXES 1 : LES GRAPHIQUES 59

Figure 2 – Figure des séries en différence première, source Banque Mondiale,Eviews

ANNEXES 1 : LES GRAPHIQUES 60

Figure 3 – Fonctions de réponses sur le prix des autres variables, sourceBanque Mondiale, Eviews

ANNEXES 1 : LES GRAPHIQUES 61

Figure 4 – Fonctions de réponses cumulés sur le prix des autres variables,source Banque Mondiale, Eviews

ANNEXES 1 : LES GRAPHIQUES 62

Figure 5 – Représentation graphique de la décomposition de la variance del’IPC, source Banque Mondiale, Eviews

Annexes 2 : Les tableaux

63

ANNEXES 2 : LES TABLEAUX 64

Table 8 – Les différentes causes de l’inflation

ANNEXES 2 : LES TABLEAUX 65

Table 9 – Coefficient d’estimation du modèle à correction d’erreur

ANNEXES 2 : LES TABLEAUX 66

Table 10 – Coefficient Estimates of the Error

Annexes 3

67

ANNEXES 2 : LES TABLEAUX

ANNEXES 2 : LES TABLEAUX

ANNEXES 2 : LES TABLEAUX

ANNEXES 2 : LES TABLEAUX

ANNEXES 3

La fonction de l’entreprise importatrice

Dans la présente section, nous déterminons la stratégie optimale d’une entreprise en matière de prix, étant donné

une fréquence exogène de modification des prix. Cette façon de procéder est conforme pour l’essentiel au modèle

de Calvo (1983), à ceci près que l’entreprise importe des biens au lieu d’en produire. Prenons l’exemple d’un

groupe d’entreprises nationales qui importent un bien de consommation de l’étranger pour le vendre aux

consommateurs locaux. Le coût marginal de chacune des entreprises 𝑃𝑡∗ est en monnaie étrangère. Supposons que

chaque entreprise i active sur le marché intérieur se trouve en présence de la demande suivante :

𝐶𝑡 (𝑖) = (𝑃𝑡(𝑖)

𝑃𝑡

)

−𝜆

où P_t(i) est le prix fixé par l’entreprise et P(t) l’indice synthétique des prix des biens importés vendus sur le

marché intérieur (cette fonction de demande est obtenue plus loin en maximisant l’utilité de l’économie nationale).

Le profit de l’entreprise à la période t est donné par :

∏𝑡(𝑖) = 𝑃𝑡(𝑖)𝐶𝑡 (𝑖) − 𝑆𝑡𝑃𝑡∗𝐶𝑡(𝑖)

La variable représente le taux de change. L’entreprise établit par hypothèse son prix dans la monnaie nationale. Si

elle pouvait modifier son prix entièrement à son gré, elle le fixerait au niveau souhaité ��𝑡(𝑖), soit

��𝑡(𝑖) =𝜆

𝜆 − 1𝑆𝑡𝑃𝑡

Supposons cependant que l’entreprise ait à assumer un coût d’étiquetage F chaque fois qu’elle modifie son prix,

correspondant à une proportion des profits de régime permanent. À l’exemple de Calvo (1983), nous faisons

l’hypothèse que la probabilité que l’entreprise révise son prix durant une période quelconque est de 1-k ; la

probabilité que ce prix reste inchangé est donc de k, peu importe à quand remonte sa dernière modification.

Comment pouvons-nous déterminer le prix qui sera établi par l’entreprise ? Comme maintes études (dont Walsh,

1998) l’ont démontré, la condition de maximisation intertemporelle des profits peut être représentée par une

fonction négative du carré de l’écart attendu du prix pratiqué par rapport au prix souhaité (tous deux exprimés en

logarithme) au cours de chaque période. La fonction objectif de l’entreprise peut donc prendre la forme d’une

fonction de perte, donnée par

𝐿𝑡 = 𝐹 + 𝐸𝑡 [∑(𝛽𝑘)𝑗

𝑗=0

(𝑝𝑡(𝑖) − ��𝑡+𝑗(𝑖))2 + (1 − 𝑘)

𝑘∑(𝛽𝑘)𝑗

𝑗=1

𝐿𝑡+𝑗]

où les minuscules désignent les logarithmes des variables correspondantes. 𝐿𝑡 représente la différence

proportionnelle entre, d’une part, les profits que l’entreprise réaliserait si elle pouvait modifier son prix librement

à chaque période et, d’autre part, les profits effectivement obtenus (après déduction du coût d’étiquetage F) quand

elle établit son prix à la période t, conformément aux hypothèses du modèle de Calvo. La perte totale, englobe : a)

la perte immédiate F, à savoir la part des profits moyens consacrée à l’ajustement du prix; b) l’espérance de la

valeur actualisée des pertes découlant de l’écart entre le prix nouvellement fixé, 𝑝𝑓𝑡(𝑖) , et le prix souhaité,

��𝑓𝑡+𝑗(𝑖); c) la valeur attendue de la fonction de perte à chaque période au cours de laquelle l’entreprise pourra de

nouveau réviser son prix, la probabilité d’une telle révision étant de 1-k.

On peut facilement montrer que le prix optimal du point de vue de l’entreprise qui s’apprête à rajuster son prix est

donné par l’équation récursive

𝑝𝑡(𝑖) = (1 − 𝛽𝑘)��𝑡 + 𝛽𝑘𝐸𝑡��𝑡+𝑗(𝑖)

Étant donné la définition de 𝑝𝑓𝑡(𝑖), il s’ensuit que

𝑝𝑡(𝑖) = (1 − 𝛽𝑘)(�� + 𝑆𝑡 + 𝑝𝑡∗) + 𝛽𝑘𝐸𝑡��𝑡+𝑗(𝑖) (1)

Où �� = ln( 𝜆/𝜆 − 1)

Si nous imposons aux entreprises importatrices qui modifient leur prix à la période t une contrainte de symétrie les

obligeant à choisir un prix identique, l’indice des prix des biens importés, au sein de l’économie nationale, peut

être représenté par l’approximation logarithmique suivante :

ANNEXES 3

𝑝𝑡 = (1 − 𝑘)𝑝𝑡 + 𝑘𝑝𝑡−1 (2)

Considérées ensemble, les équations (1) et (2) déterminent l’incidence des variations du taux de change sur les

prix. Cependant, comme l’équation (1) définit le nouveau prix en fonction non seulement du taux de change

contemporain mais aussi de la totalité des taux de change attendus dans l’avenir, il est évident que la relation entre

𝑝𝑡 et 𝑠𝑡 dépend des propriétés temporelles de 𝑠𝑡. Il est à noter que, lorsque 𝑘 → 0, la loi du prix unique se vérifie,

de sorte que, si 𝑝𝑡∗ est maintenu constant, les mouvements du taux de change se répercutent intégralement sur le

niveau des prix intérieurs.

En combinant les équations (1) et (2), nous obtenons l’équation d’inflation suivante pour les prix des biens

importés :

𝜋𝑡 = 𝜂(�� + 𝑞𝑡) + 𝛽𝐸𝑡𝜋𝑡+1 (3)

Où 𝜋𝑡 = 𝑝𝑡 − 𝑝𝑡−1 représente le taux d’inflation des biens importés, 𝑞𝑡 = 𝑠𝑡 + 𝑝𝑡∗ − 𝑝𝑡 est le taux de change réel

et 𝜂 =(1−𝛽𝑘)(1−𝑘)

𝑘> 0.

Cette équation d’inflation prospective a été utilisée par de nombreux auteurs. L’inflation des biens importés est

plus élevée si le taux de change réel dépasse sa valeur d’équilibre en contexte de flexibilité des prix, soit −��

. La mesure dans laquelle le taux de change réel peut s’écarter de ce niveau d’équilibre est fonction du degré de

rigidité des prix. À mesure que 𝑘 → 0, le paramètre 𝜂 augmente, et l’écart du taux de change réel par rapport à sa

valeur d’équilibre en contexte de flexibilité des prix diminue.

Nom et prénom : HARIVONY Tojo

Titre : POLITIQUE MONETAIRE ET TRANSMISSION DU TAUX DE CHANGE VERS LES PRIX A LA

CONSOMMATION : CAS DE MADAGASCAR

Nombre de page : 60 Nombre de tableaux : 7 Nombre de graphique : 4

Résumé

Ce mémoire utilise l’approche du modèle de vecteur à correction d’erreur pour analyser la

transmission de la volatilité du taux de change sur les prix à la consommation ainsi que l’effet

de la politique monétaire sur ce phénomène.

Les données utilisées telles l’inflation, l’offre de monnaie et le taux de change sont issu la

période de 2005 à 2014. L’estimation du modèle en utilisant des données mensuelles a trouvé

une relation stable sur le long terme entre les variables étudiées. De plus, le modèle à

correction d’erreur a montré qu’une variation du taux de change et de l’offre de monnaie a

une répercussion sur le prix domestique. L’originalité de ce travail porte sur la méthode

d’analyse utilisée en incorporant et en excluant la politique monétaire dans la modélisation.

Les résultats suggèrent que la politique monétaire est inefficace pour maintenir l’effet de la

variation du taux de change sur le prix.

Mots clés : VECM, cointégration, inflation, taux de change, politique monétaire.

Abstract

This thesis uses the Vector Error Correction Approach (VECM) to analyze the exchange rate

pass through in domestic price and the effect of the monetary policy to this phenomenon.

The data used are inflation, money supply and exchange rate is during the period 2005 to

2014. The estimation of the model using monthly data found a stable long run relation among

the variables. In addition, the error correction model shows that a change in exchange rate

and money supply have an effect to the domestic price. The originality of this work is from the

methodology using at first the monetary policy and excluding it during the estimation.

The results suggest that the monetary policy is not efficient to maintain the effect of the

changes in exchange rate to the local price.

Keywords: VECM, cointegration, inflation, exchange rate, monetary policy.