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Plan stratégique du BACoMaB2018-2027

BACoMaB Trust FundFonds Fiduciaire du Banc d’Arguin et de la Biodiversité Côtière et Marine

Plan stratégique du BACoMaB 2018-2027, version approuvée par le CA en Mai 2018

Design et graphisme : Agence ID !

Crédits photographiques : couverture , p.5 , p.6 , p.7 , p.9 , p.10 , p.11 : ©en haut ; p.12 : ©Programme Conservation Phoque Moine ;

p.8 , p.1 5: ©Pierre Failler ; p.13 : ©SAD-AFAG C.O.Kiraç .

Impression : Agence IDNouakchott, Avril 2019

3Plan stratégique du BACoMaB2018-2027

1. Introduction

Le Fonds Fiduciaire du Banc d’Arguin et de la Biodiversité Côtière et Marine est un mécanisme de financement durable mis en place pour préserver l’exceptionnel capital naturel et humain du littoral et de la mer en Mauritanie. Il a été officiellement créé le 23 janvier 2009 sous la désignation de «Banc d’Arguin, and Coastal and Marine Biodiversity » Trust Fund (BACoMaB).

Fondation caritative de droit anglais, le BACoMaB est reconnu d’utilité publique en Mauritanie et a obtenu en 2010 l’accord de siège lui permettant d’y exercer ses activités.

Au 31 décembre 2017, le BACoMaB dispose d’un capital effectif de 23,1 millions d’euros provenant de la Coopération Financière Allemande (KfW), de la Fondation MAVA, de l’Agence Française de Développement (AFD), de l’appui sectoriel des accords de pêche entre l’Etat mauritanien et l’Union Européenne, et du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM).

Ce capital est investi sur les marchés financiers et génère des revenus annuels, qui sont utilisés au bénéfice de la conservation et du développement durable de la zone côtière et marine en Mauritanie. Le BACoMaB accorde, depuis 2014, des subventions aux aires marines et côtières protégées (AMP) et aux organisations de la société civile (OSC) intervenant dans les zones bénéficiaires suivant un cycle annuel d’appels à

proposition. En effet, un montant total de 1.232.000 euros a été octroyé par le BACoMaB aux parcs et aux associations locales, depuis 2014 et jusqu’en 2017.

Le BACoMaB apporte des ressources additionnelles à celles de l’État et des autres bailleurs, garantissant la prise en charge pérenne des coûts récurrents de mise en œuvre des activités prioritaires de conservation des aires marines et côtières protégées, inscrites dans leurs Plan d’Aménagement et de Gestion: la surveillance, la gouvernance, le suivi et la restauration écologiques, le développement des populations résidentes et l’éducation environnementale.

En outre, le BACoMaB joue un rôle important en matière de renforcement de la gouvernance et d’amélioration de la gestion des AMPs à travers la mise en place de procédures et de normes de gestion transparentes.

Les principaux objectifs du BACoMaB inscrits dans ses statuts, sont :

Les organes de gouvernance du BACoMaB (Assemblée Générale, Conseil d’Administration et Groupe de Contact des Donateurs) remplissent leurs fonctions selon les standards d’une Fondation de droit anglais et une Direction Exécutive, basée à Nouakchott, assure toutes les fonctions opérationnelles de gestion administrative et financière du fonds.

Le BACoMaB est opérationnel et dispose des outils clefs pour son fonctionnement : Business Plan, Manuel de Procédures Administratives et Comptables, Manuel des Opérations, et Plans de Travail et Budgets Annuels.

Pour compléter ce dispositif, le BACoMaB a décidé de se doter de son premier Plan Stratégique, pour la période 2018-2027, élaboré suivant une démarche participative incluant ses instances de gouvernance, ses bénéficiaires et ses principaux partenaires.

Ce plan a pour objectif de définir la vision, la mission, les valeurs et les axes prioritaires d’intervention du BACoMaB en conformité avec ses statuts et avec les priorités en termes de conservation de l’environnement marin et côtier en Mauritanie.

� Promouvoir la conservation, la protection et l’amélioration de l’environnement physique et naturel des aires marines et côtières protégées en Mauritanie

� Améliorer les conditions de vie des populations et promouvoir des moyens de développement économique durables dans les aires protégées.

� Promouvoir l’éducation environnementale du public

4 Plan stratégique du BACoMaB2018-2027

Conservation de la biodiversité côtière et marine en Mauritanie

Contexte

De l’embouchure du fleuve Sénégal à la péninsule du Cap Blanc, le littoral Atlantique de la Mauritanie s’étend sur 720 km. La Mauritanie dispose d’une Zone Economique Exclusive (ZEE) dont la superficie est d’environ 200 000 km.

La zone marine et côtière mauritanienne est reconnue comme étant l’une des plus productives au monde. Elle contient des habitats marins et côtiers variés (canyons, récifs coralliens, herbiers marins mangroves, delta et sebkhas), support d’une très grande diversité biologique. De nombreuses espèces de poissons, de cétacés, de tortues marines, et d’oiseaux côtiers et du large, dont certaines menacées d’extinction telles que le phoque moine, peuplent ces espaces.

Cette richesse est favorisée, en particulier, par le phénomène de puissantes remontées en eaux froides (upwelling) qui se produit le long de la côte, et porte à la surface des eaux riches en éléments nutritifs et s’expliquerait également par le rôle de nourricerie que joue la partie littorale des hauts fonds du Banc d’Arguin, où les espèces marines trouveraient des conditions privilégiées de reproduction et de développement dans une zone quasi- vierge de toute pollution.

Environ 5,5 % des zones marines et côtières en Mauritanie disposent actuellement d’un statut de protection; ainsi, la Mauritanie se situe globalement à mi-chemin de l’atteinte de l’Objectif 11 d’Aichi, ciblant à protéger au moins 10% des zones marines et côtières avant 2020.

La Stratégie Nationale de l’Environnement et du Développement Durable 2017-2030 de la Mauritanie (SNEDD), portée par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), a fait de la gestion durable de l’environnement marin et côtier, un des axes stratégiques d’intervention. La Mauritanie est en pleine transition d’une société agro- pastorale, nomade, vers une société urbaine, dominée par le secteur tertiaire, la pêche maritime, l’exploitation pétrolière et gazière offshore, et l’exploitation minière industrielle et artisanale. Cette évolution, concentrée essentiellement sur le littoral et la mer, engendre de nouveaux risques environnementaux: surexploitation des ressources halieutiques, urbanisation anarchique, fragmentation et destruction des habitats par les infrastructures côtières, accroissement des déchets solides et liquides, pollutions diverses par déversements d’hydrocarbures, rejets miniers, et émissions liées, en particulier, au trafic automobile et aux usines de transformation de poisson.

Au niveau côtier et marin, les effets prévisibles des changements climatiques pour la Mauritanie sont inquiétants: forte érosion côtière avec fragilisation du cordon littoral, incursions marines, inondations avec des effets majeurs sur l’habitat urbain et les infrastructures socio-économiques concentrées sur la côte, fluctuation des stocks halieutiques liée à la fluctuation du front thermique, etc.

Aires protégées marines et côtières et Zones d’Interêt pour la Biodiversité (ZIB)

Aires protégées marines et côtières

ZIB marines et côtières dont le classement est en cours d’examen :a. Baie de l’Etoileb. Canyon de Tanoudertc. Canyon de Nouamghar - Inchirid. Zone d’Exclusivité de Chinguetti et Monticules coralliens de Banda- Tamxate. Mont sous-marin Wolof et monticules coralliens de Tiguentf. Monticules coralliens de Chott Boulg. Extension du PND au Chat Boul et à l’Aftout Es Saheli

NOUAKCHOTT

Parc National du Diawling

Parc National du Banc d’Arguin

NOUADHIBOURéserve de la Côte des Phoques

Réserve satellite du Cap Blanc

a.

b.

c.

d.

e.

f.

g.

N


La SNEDD prône la mise en œuvre de la Stratégie Nationale pour la gestion des AMP et des Zones d’Intérêt Biologique, basée sur une gestion efficace des AMP existantes, et sur la mise en place d’un réseau d’aires protégées représentatives des principales zones d’intérêt biologique.

Le Ministère de Pêches et de l’Economie Maritime (MPEM) dispose d’une Stratégie de Gestion et de Développement Durables du Secteur des Pêches et de l’Economie maritime, intégrée dans le code des pêches, qui souligne la nécessité de préserver l’intégrité de l’environnement marin et côtier, en renforçant les aires marines protégées (AMP) existantes et en contribuant à la protection des zones d’intérêt pour la biodiversité, notamment en mer.

Ainsi la question de la conservation de la biodiversité marine et côtière est aujourd’hui bien intégrée et prise en compte dans les principales politiques et stratégies de développement ayant un impact sur celle-ci.

Les multiples enjeux de conservation de la zone côtière et marine exigent du BACoMaB non seulement une augmentation significative de ses capacités de financement mais aussi un rôle actif de plaidoyer pour la mise en œuvre d’un réseau national représentatif d’Aires Marines et côtières Protégées, en lien avec les divers engagements internationaux de la Mauritanie.

Les aires marines et côtières protégées et autres zones marines d’intérêt écologique

Le Parc National du Banc d’Arguin (PNBA), la Réserve Satellite du Cap Blanc (RSCB) et le Parc National du Diawling (PND) disposent déjà d’un statut de protection et de structures et outils de gestion. Leur superficie totale représente actuellement 5,46 % de la zone maritime et côtière.

Des processus de classement de deux nouvelles zones sont par ailleurs envisagés : l’extension du Parc National du Diawling localisé au sein de la Réserve de Biosphère Transfrontalière du Delta du fleuve Sénégal (RBTDS), et la Baie de l’Etoile qui relève de l’Autorité Nationale de la Zone Franche de Nouadhibou.

D’autres Zones d’Intérêt Biologique et écologique en mer ont été identifiées, telles que les habitats des fonds de moins de 20 mètres (zone néritique), les récifs coralliens d’eau froide au large de Nouakchott, la cellule d’upwelling permanente dans la zone Nord et le système du canyon de Timiris.

Parc National du Banc d’Arguin

Créé en 1976, le Parc National du Banc d’Arguin (12.000 Km2, dont 5.400 maritimes) s’étend sur un tiers du littoral mauritanien. Déclaré zone humide d’importance internationale par la Convention Ramsar en 1982, le Parc est un site du Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1989. Il s’agit de la plus grande aire marine protégée d’Afrique de l’Ouest. Les hauts fonds, vasières et herbiers marins du Banc d’Arguin forment une zone à valeur écologique unique, abritant de nombreuses espèces de poissons et crustacés et accueillant pendant l’hiver plus de deux millions d’oiseaux migrateurs.

La réserve côtière et marine abrite 60% des fonds sous-marins les plus productifs de la ZEE de Mauritanie et son importance économique en tant que zone de nurserie et de reproduction pour plusieurs espèces halieutiques clés de la flottille industrielle et artisanale est inégalable dans la sous-région. Sa contribution à la conservation de la biodiversité mondiale et à la fixation de l’azote et du carbone par plus de 1.000 km2 d’herbiers, sont des facteurs lui offrant une portée unique et une valeur ajoutée inestimable.

Au-delà de son importance ornithologique et halieutique, le PNBA a réussi à sauvegarder son patrimoine culturel maritime et à préserver le savoir-faire spécifique des communautés Imraguen, une population qui bénéficie

d’un droit ancestral et exclusif d’accès aux ressources du PNBA dans le cadre de leur pêche traditionnelle à bord de lanches à voile.

Cap Blanc

La Réserve Satellite du Cap Blanc (RSCB – 2,20 Km2 sous administration du PNBA), située sur la pointe Sud de la presqu’île de Nouadhibou, a été créée en 1986 pour protéger

une des dernières populations de Phoques Moines, espèce de mammifère fortement menacée de disparition.

La RSCB est un reposoir d’oiseaux marins très important, surtout pour les sternes et les guifettes et accueille de nombreux passereaux et rapaces en migration, surtout en automne. Les poissons, crustacés et mollusques y sont abondants.


Parc National du Diawling et bas Delta du fleuve Sénégal

Classée par l’UNESCO en 2005, la Réserve de Biosphère Transfrontalière du bas Delta du fleuve Sénégal, d’une superficie totale de 6.400 km2 est à cheval entre le Sénégal et la Mauritanie. Dans sa partie mauritanienne (2.000 km2 dont 790 km2 marins), elle présente une importante richesse biologique et une grande valeur économique pour les populations locales (30.000 habitants). Elle inclut différents sites d’un haut intérêt biologique, couvrant une superficie totale d’environ 800 Km2, dont le Parc National du Diawling (PND – 160 Km2), la Réserve du Chat Boul (lagune classée site Ramsar depuis 2000, haut lieu de concentration de plusieurs espèces d’oiseaux d’eau), et d’autres sites en voie de protection comme l’Aftout, ou les îles de M’Boyo qui comptent de larges espaces de mangroves. Cette mosaïque de milieux naturels diversifiés joue un rôle capital dans la migration des espèces marines et estuariennes de poissons et de crustacés.

Le Parc National du Diawling (PND) a été créé en 1991, en vue de restaurer le milieu naturel, fortement affecté par la construction des barrages de Manantali et Diama sur le fleuve Sénégal. Les infrastructures hydrauliques mises en place ont permis de simuler des crues et décrues afin de recréer le fonctionnement estuarien avant barrage et de permettre le retour de la biodiversité. Le PND est un lieu important de rassemblement et reproduction des oiseaux d’eau (près de 250.000 individus répartis entre 107 espèces en 2017), abritant de grandes colonies d’oiseaux nicheurs tels que le flamant rose, le flamant nain, le cormoran, la spatule ou le pélican blanc. Le Parc abrite aussi des mammifères comme le phacochère ou le serval ainsi que de nombreux reptiles dont le python de seba, le crocodile et le varan des savanes. Il est classé site Ramsar depuis 1994 et constitue le troisième lieu d’importance internationale, après le PNBA et le Djoudj au Sénégal, pour l’accueil des oiseaux migrateurs d’Europe du nord et d’oiseaux afrotropicaux.


Baie de l’Etoile

La Baie de l’Etoile, située sur la presqu’île du Cap Blanc au nord de la ville de Nouadhibou, est dotée de caractéristiques écologiques remarquables qui font l’objet, depuis plusieurs années, d’un projet de classement, sur une superficie de l’ordre de 30 Km2. Elle est formée d’un dispositif hydro-géomorphologique composé de deux parties, reliées par un chenal :

Une lagune peu profonde (deux mètres) aux abords vaseux et marécageux dont le fond est colonisé par un herbier de Zostères ;

Un bas-fond encaissé, formant une rivière qui s’étire sur une distance de trois à quatre kilomètres. Ces vasières sont recouvertes de prairies à Spartines.

L’état de dénuement et d’extrême aridité des terres de la presqu’île contraste fortement avec la richesse halieutique de ses côtes au long desquelles le grand dauphin est fréquemment observé, de même que l’orque. La faune aviaire est aussi remarquable, que ce soient les oiseaux aquatiques, ou les rapaces et limicoles.

Zones marines d’Intérêt Ecologique ou Biologique

Dans le cadre de la 9ème Conférence des Parties de la Convention sur la Diversité Biologique, ratifiée par la Mauritanie, les critères scientifiques pour l’identification des Zones marines d’Importance Ecologique ou Biologique (ZIEB) nécessitant des mesures de protection ou de gestion particulière, ont été définis.

La première ZIEB identifiée et documentée en Mauritanie a été les habitats côtiers de la zone néritique des fonds inférieurs à 20 mètres, non compris la partie maritime du PNBA. Sa partie la plus large se situe dans

le Nord et englobe ainsi le Golfe d’Arguin avec ses hauts fonds et la Baie du Lévrier. Cette zone comprend des habitats fragiles qui soutiennent une biodiversité très riche avec la plus grande partie du gisement de dépôts carbonatés coquilliers, notamment les gisements de Praires souvent associées aux bancs de Maërl (algues calcareuses rouges qui couvrent une grande partie du banc de mollusques). Dans sa partie au sud de Nouakchott, elle couvre les espaces de reproduction des mulets, espèces importantes pour la sécurité alimentaire des populations côtières.

Actuellement, cette zone est réservée exclusivement à la pêche artisanale et fait l’objet d’une protection contre le chalutage de fond et la drague, ce qui en fait d’ores et déjà une aire sous gestion, et une zone tampon pour les espaces côtiers et marins ayant des statuts de conservation confirmés (PNBA, RSCB, PND et Chat Boul) ou en cours (Baie de l’étoile).

D’autres espaces côtiers et marins sont en cours d’identification et de délimitation, dans le but de tisser un maillage cohérent d’Aires protégées et de sauvegarder ainsi les habitats représentatifs et écosystèmes sensibles de la ZEE et du littoral mauritanien:

Les monticules de boue carbonatée et récifs coralliens d’eau froide (bande à environ 80 km au large de la côte mauritanienne) ;

Sites de pépinière et de frayère intenses dans la ZEE, particulièrement la cellule d’upwelling quasi-permanent au large du Cap Blanc et le système du « Canyon de Timiris ».


Plan stratégique

2018-2027

Vision« Le BACoMaB, fondation environnementale de référence en Mauritanie, est un mécanisme financier performant qui mobilise des fonds ayant un impact majeur sur la conservation de la biodiversité marine et côtière dans le pays. »

Missions« Conserver et restaurer la biodiversité et les écosystèmes marins et côtiers en Mauritanie, en garantissant un financement durable des coûts récurrents de gestion des Aires Marines et côtières Protégées. »

« Contribuer à améliorer la gouvernance et l’efficacité de gestion des AMP et renforcer l’éducation environnementale du public. »

Valeurs � Proximité et écoute

Le BACoMaB établit des relations de confiance avec ses bénéficiaires et l’ensemble des acteurs-clés de la conservation marine et côtière, tient compte de leurs attentes et priorités, et réalise un suivi et un accompagnement rapprochés des activités financées.

� Crédibilité et transparence

Le BACoMaB s’appuie sur des principes de transparence et de responsabilité dans la conduite de son action et assure son autonomie de décision, notamment à travers ses organes de gouvernance et le respect de ses statuts.

� Efficacité et redevabilité

Le BACoMaB gère ses fonds selon des procédures garantissant une allocation optimale des ressources et une reddition de comptes répondant aux attentes des donateurs, des bénéficiaires, du gouvernement et des populations locales.


Stratégie et principes d’intervention

� Maitriser les coûts de fonctionnement

Du point de vue de la durabilité du fonds fiduciaire, la maîtrise des coûts de fonctionnement constitue un enjeu stratégique majeur, l’objectif étant de limiter ces frais à un taux conforme aux normes et pratiques des autres fonds fiduciaires et de consacrer la majorité des revenus aux activités de conservation.

� Elaborer et mener une stratégie active et efficace de fundraising

Pour augmenter son impact sur la conservation de la biodiversité côtière et marine, le BACoMaB devra lever des fonds de dotation additionnels ou des fonds d’amortissement ou

de projet, à travers des mécanismes traditionnels ou innovants (carbone bleu, paiement pour services écosystémiques, etc.).

� Créer un lien financier avec la Mauritanie

L’investissement d’une partie du fonds dans l’économie réelle en Mauritanie renforcerait la visibilité du BACoMaB et sa crédibilité auprès des autorités du pays. Les revenus de ces placements financeraient en priorité les coûts de fonctionnement locaux du BACoMaB, en Ouguiyas, pour se prémunir contre les risques de change.

� Constituer un levier majeur de promotion de la bonne gouvernance des institutions gestionnaires des AMP

Les critères d’éligibilité aux financements du BACoMaB constituent une incitation à la bonne gouvernance des gestionnaires des AMP. L’analyse annuelle de l’éligibilité doit permettre d’identifier les faiblesses et les actions d’accompagnement et d’appui-conseil nécessaires en vue de renforcer l’efficacité de gestion des Parcs. Le BACoMaB devrait être impliqué dans les processus de planification et de suivi-évaluation des AMP et assumer un rôle de coordination avec les autres partenaires techniques et financiers des Parcs. En outre, des indicateurs permettant d’évaluer l’efficacité des actions financées par le BACoMaB et leur impact sur la conservation de la biodiversité seront identifiés avec les AMP.

� Appuyer la société civile mauritanienne agissant pour la conservation de la biodiversité marine et côtière

Le BACoMaB veut contribuer au renforcement des capacités de la société civile pour la conservation de la biodiversité marine et côtière en Mauritanie. Les initiatives des organisations de la société civile (OSC) dans le domaine de la conservation et de l’éducation environnementale pour le milieu marin et côtier seront soutenues et des actions de renforcement de capacités au bénéfice des OSC pourront être réalisées.

� Plaider en faveur d’un réseau national représentatif d’AMP

Le BACoMaB aura un rôle actif de plaidoyer pour la création d’un réseau d’aires protégées représentatif des habitats et écosystèmes sensibles de la ZEE et du littoral mauritanien. Des moyens financiers seront affectés à la prise en charge des frais récurrents des nouvelles aires protégées.


Plan d’action 2018-2027Objectif global

� Par son financement régulier et pérenne, le BACoMaB permet de sécuriser le fonctionnement et la gestion efficace d’un réseau d’aires protégées mauritaniennes représentatif des Zones d’Intérêt Biologique Marines et Côtières.

Indicateurs d’impact :

• Une surveillance maritime et côtière et une gestion participative efficaces empêchent l’intrusion des pirogues motorisées dans le PNBA et favorisent le respect des réglementations de pêche par les populations résidentes, permettant le maintien de son niveau de services écosystémiques : oiseaux migrateurs et sédentaires, diminution de la pêche aux sélaciens, superficie d’herbiers marins… (Source: Tableau de Bord du PNBA)

• La mise en œuvre d’une stratégie de gestion durable des équilibres hydrologiques et de conservation des habitats dans le PND permet la restauration de la biodiversité: oiseaux migrateurs et sédentaires, ressources halieutiques, superficie de mangroves, réduction des espèces envahissantes… (Source: Observatoire du PND)

• Un réseau d’aires protégées représentatif des Zones d’Intérêt Biologique marines et côtières est mis en place par le Gouvernement mauritanien (Source: DAPL-MDEDD)


Objectifs stratégiques

Pour réaliser ses missions et atteindre son objectif global, le BACoMaB s’est fixé les trois objectifs stratégiques suivants :

� Lever des fonds supplémentaires de dotation, d’amortissement, de projet et/ou de roulement, selon les besoins.

Indicateurs d’efficacité :

• Les apports des donateurs au fonds de dotation atteignent 30 millions d’euros, avant la fin de l’année 2021.

• A l’horizon 2027, le fonds de dotation du BACoMaB se stabilise autour de 40 millions d’euros.

� Gérer les fonds mobilisés avec soin, compétence et prudence, à l’aide d’un gestionnaire de portefeuille qualifié, sous le contrôle du CA du BACoMaB et selon les règles et procédures définies dans la Politique d’Investissement.


• Les coûts de fonctionnement du BACoMaB se stabilisent autour de 15% des revenus générés avant 2027.

• Les organes de gouvernance remplissent leurs fonctions selon les statuts et la règlementation applicable.

• A partir de 2020, les revenus nets du fonds de dotation atteignent au moins 1 M € par an.

• A partir de 2028, le BACoMaB reçoit environ 1,8 M € de revenus nets annuels.

� Financer les gestionnaires des AMP et renforcer leur gouvernance, en s’assurant que les fonds sont disponibles, que leur gestion est transparente et efficiente, et que des procédures claires sont en place et utilisées par les bénéficiaires.


• A partir de 2022, les subventions annuelles du BACoMaB couvrent au moins 90% des charges récurrentes des plans annuels d’activités des AMP.

• A partir de 2022, les AMP bénéficiaires respectent intégralement les procédures du manuel des opérations, continuent à remplir les conditions d’éligibilité aux financements du BACoMaB, et améliorent leur notation de gouvernance.

• D’ici 2027, le BACoMaB a contribué au financement annuel d’un réseau national structuré et institutionnalisé d’AMP.


CONSERVATIONConserver et restaurer la

biodiversité et les écosystèmes marins et côtiers en Mauritanie

à travers le financement des activités prioritaires des AMP

RENFORCEMENT DE L’EFFICACITE DE GESTION DES AMP

Promouvoir la bonne gouvernance des aires protégées à travers un dispositif

de planification, de suivi-évaluation et de renforcement de capacités

DEVELOPPEMENT ORGANISATIONNELRenforcer les ressources humaines et la gouvernance du BACoMaB

et améliorer les processus de gestion et suivi-évaluation

COMMUNICATION ET EDUCATION

ENVIRONNEMENTALEParticiper à l’émergence d’une culture favorable à la conservation et soutenir

les initiatives de la société civile pour la conservation et l’éducation

environnementale

PLAIDOYERPlaider en faveur d’un réseau

national représentatif d’AMP et favoriser la concertation entre les acteurs de l’environnement marin et côtier en Mauritanie

RESSOURCES FINANCIERES

Lever des fonds supplémentaires et veiller

à leur bonne gestion.

Recherche scientifique

Développement durable des populations

Gouvernance participative

Suivi écologique et socioéconomique

Contrôle et surveillance

Restauration des écosystèmes

Lignes d’action


Suivi-évaluation du Plan stratégique 2018-2027

Etat de référenceUn état de référence sera établi avant la mise en œuvre du Plan Stratégique, afin de pouvoir mesurer l’impact et l’efficacité du BACoMaB. Cet état de référence sera défini à travers une série d’indicateurs d’impact et d’efficacité. Un suivi annuel de ces indicateurs sera réalisé pour apprécier l’évolution de la mise en œuvre du Plan Stratégique.

Suivi de l’impactL’impact des financements du BACoMaB sur la biodiversité côtière et marine en Mauritanie, ne pourra être révélé qu’avec les mesures et les données fournies par les gestionnaires des AMP. Il devra donc établir avec eux une grille de mesures quantitatives de l’évolution de la biodiversité dans les AMP. L’évaluation de l’impact des fonds environnementaux est très complexe, mais s’avère particulièrement nécessaire pour pouvoir gagner en crédibilité auprès des donateurs, et notamment du secteur privé.

Suivi de l’efficacitéL’efficacité se réfère aux objectifs stratégiques 2018-2027, déclinés en indicateurs nettement plus faciles à suivre en continu et en interne, pour déterminer les progrès du BACoMaB vers ses objectifs et guider les décisions relatives à sa gestion.

Suivi des projets financésUne première mesure de l’impact du BACoMaB est l’évaluation du succès des projets/activités financés et réalisés, suivant des objectifs non liés à des mesures quantitatives de la biodiversité et, pour cela, le BACoMaB travaillera en continu pour l’amélioration de son système de suivi-évaluation-planification des subventions.


Fiche de synthèse du Plan stratégique du BACoMaB

Titre du document Plan stratégique du BACoMaB 2018-2027

Organisme Fonds Fiduciaire du Banc d’Arguin et de la biodiversité côtière et marine (BACoMaB) / Mauritanie

Adoption par le CA Mai 2018

Années 2018 – 2027

Coût total de mise en œuvre 18.3 M €, soit en moyenne environ 1,8 M € par an

Levée nécessaire de fonds de dotation additionnels

Fonds de dotation initial au 31/12/2017 : 23.100.000 €2021 : 6.900.000 soit 30.000.000 € de fonds reçus au total2027 : 16.900.000 soit 40.000.000 € de dotation totale

Vision

Le BACoMaB, fondation environnementale de référence en Mauritanie, est un mécanisme financier performant qui mobilise des fonds ayant un impact majeur sur la conservation de la biodiversité marine et côtière dans le pays.

Missions

• Conserver et restaurer la biodiversité et les écosystèmes marins et côtiers en Mauritanie, en garantissant un financement durable des coûts récurrents de gestion des Aires Marines et côtières Protégées.

• Contribuer à améliorer la gouvernance et l’efficacité de gestion des aires protégées et renforcer l’éducation environnementale du public.

Valeurs

• Proximité et écoute• Crédibilité et transparence• Efficacité et redevabilité

Objectif global du BACoMaB

Par son financement régulier et pérenne, le BACoMaB permet de sécuriser le fonctionnement et la gestion efficace d’un réseau d’aires protégées mauritaniennes représentatif des Zones d’Intérêt Biologique marines et côtières.

Indicateurs d’impact :• Une surveillance maritime et côtière et une gestion participative efficaces

empêchent l’intrusion des pirogues motorisées dans le PNBA et favorisent le respect des réglementations de pêche par les populations résidentes, permettant le maintien de son niveau de services écosystémiques: oiseaux migrateurs et sédentaires, diminution de la pêche aux sélaciens, superficie d’herbiers marins…

• La mise en œuvre d’une stratégie de gestion durable des équilibres hydrologiques et de conservation des habitats dans le PND permet la restauration de la biodiversité: oiseaux migrateurs et sédentaires, ressources halieutiques, superficie de mangroves, réduction des espèces envahissantes…

• Un réseau d’aires protégées représentatif des Zones d’Intérêt Biologique marines et côtières est mis en place par le Gouvernement mauritanien.


Objectifs stratégiques 2018-2027

• Lever des fonds supplémentaires de dotation, d’amortissement, de projet, et/ou de roulement, selon les besoins.

• Gérer les fonds mobilisés avec soin, compétence et prudence, à l’aide d’un gestionnaire de portefeuille qualifié, sous le contrôle du CA du BACoMaB, et selon les règles et procédures définies dans la Politique d’Investissement.

• Financer les gestionnaires des AMP et renforcer leur gouvernance, en s’assurant que les fonds sont disponibles, que leur gestion est transparente et efficiente, et que des procédures claires sont en place et utilisées par les bénéficiaires.

Indicateurs d’efficacité

• Les apports des donateurs au fonds de dotation atteignent 30 millions d’euros, avant la fin de l’année 2021.

• A l’horizon 2027, le fonds de dotation du BACoMaB se stabilise autour de 40 millions d’euros.

• Les coûts de fonctionnement du BACoMaB se stabilisent autour de 15% des revenus générés avant 2027

• Les organes de gouvernance remplissent leurs fonctions selon les statuts et la règlementation applicable.

• A partir de 2020, les revenus nets du fonds de dotation atteignent au moins 1 M € par an.

• A partir de 2028, le BACoMaB reçoit environ 1,8 M € de revenus nets annuels.

• A partir de 2022, les subventions annuelles du BACoMaB couvrent au moins 90% des charges récurrentes des plans annuels d’activités des AMP.

• A partir de 2022, les AMP bénéficiaires respectent intégralement les procédures du manuel des opérations, continuent à remplir les conditions d’éligibilité aux financements du BACoMaB, et améliorent leur notation de gouvernance.

• D’ici 2027, le BACoMaB a contribué au financement annuel d’un• réseau national structuré et institutionnalisé d’AMP.

Produits du Plan stratégique 2018-2027

• Gestion administrative et financière de la Direction Exécutive du BACoMaB.

• Renforcement et animation des organes de gouvernance du BACoMaB.• Suivi de la gestion du portefeuille et levée de fonds additionnels.• Financement et suivi des opérations au profit du réseau mauritanien d’AMP.• Renforcement de la gouvernance et de la gestion des AMP.• Amélioration de la visibilité du BACoMaB, plaidoyer, et éducation

environnementale.

BACoMaB Trust Fund

ZRC, lot 406 Bis

Nouakchott, Mauritanie B.P.5223

+222 45 25 60 66

[email protected]

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