plan communal de mobilité de wavre - intervention ecolo - christophe lejeune
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Il était temps, c’est le moins qu’on puisse dire. Le PSR est périmé depuis bien longtemps et voici enfin
l’arrivée du fameux Plan communal de Mobilité. Nous voudrions commencer par dire avant toute
chose, qu’il n’est plus questions d’attendre aussi longtemps avant d’avoir un document de réflexion
sur un sujet aussi essentiel que la mobilité dans notre commune. Ce Plan communal de Mobilité,
maintenant qu’il existe, doit être révisé tous les six ans au moins pour être un outil efficace.
Mais ne boudons pas notre plaisir, à l’instar des grandes classiques cyclistes, il est arrivé avec la
« primavera ». Nous étions donc bien curieux de savoir ce que vous alliez nous proposer pour
franchir les muur et les bergs des difficultés de mobilité à Wavre. Certains sont en effet presque aussi
infranchissables que « La Redoute », il nous est donc apparu tout à fait normal que nous nous
trouvions devant un « pavé » à étudier pour le conseil d’aujourd’hui.
Un peu plus d’un mois de classiques cyclistes et autant d’analyse d’un document qui aura duré deux
ans de travail à la société AGORA et nous les en remercions. Et la tâche ne fut pas simple.
Tout d’abord au niveau des constats, force est de constater que les multiples saisons sans vision et
sans véritables victoires ont mis l’équipe wavrienne à mal. La Plan communal de mobilité relève ainsi
tous les errements du passé et la difficulté que la ville a eu à se remettre en question. Dans l’ordre de
traitement :
- des chemins piétons non entretenus, voire inexistants
- des réseaux cyclables parcellaires, dangereux et inadaptés
- un chemin de fer se mettant en véritable obstacle de la mobilité alors même qu’il est censé être à
son service
- un TEC immobilisé à certains carrefours de la commune
- Une saturation automobile aux heures de pointes renforcées par l’existence de nombreux passages
à niveau.
- Une offre de stationnement qui n’est plus adaptée depuis bien longtemps.
- Des livraisons au centre-ville qui accentuent les problèmes car le nombre d’espace pour se service
est insuffisant.
- Une mobilité scolaire qui est et reste un des gros points noirs de la mobilité sur Wavre.
- Et une évolution toujours grandissante de la population et des projets urbains qui ne font
qu’accroître l’urgence de mesures à grandes échelles.
Seule la sécurité routière semble sortie renforcée de ces quelques 20 années. Le Plan de sécurité
routière ayant montré son efficacité sur les points noirs de la commune. Il faut toutefois mettre un
bémol à ce constat puisque les parents n’ose nt pas envoyer leurs enfants à l’école à pieds ou en vélo
à cause du danger restant fort présent sur certains axes.
Cette étape de constat se termine même par un titre évocateur de l’ampleur même de la situation :
Les 10 travaux d’Hercule. C’est vous dire si notre équipe devra trouver un coach à la hauteur pour
franchir victorieux nos poggio et autres paterberg de l’immobilité.
Une fois le coach trouvé, il faut définir les objectifs de notre équipe. Si globalement les objectifs
énumérés dans le document sont tout à fait louables, nous sommes par contre surpris d’une
contradiction qui va continuer à exister tout au long des fiches actions proposées.
En effet, le Plan Communal de Mobilité insiste bien sur le fait qu’il faille favoriser les modes doux et
inciter un maximum de monde à se retrancher vers des modes de mobilité plus douce. Or, ce même
plan n’imagine jamais à un seul instant la diminution de la pression automobile, bien au contraire,
dans les objectifs de fluidité du trafic, nous retrouvons essentiellement l’idée de construction de
nouvelles voiries et aménagement pour faciliter la circulation de toujours plus de véhicules. Cette
ambivalence nous fait dire que ces objectifs restent trop vagues et trop généralistes que pour se
montrer vraiment efficaces. Ne sachant pas quelle course il doit gagner, notre leader ne pourra pas
briller sur toutes les classiques et il apparaît fort peu probable qu’il y décroche donc un seul bouquet.
Ce pavé tant convoité serait-il donc un pavé de bonnes intentions ?
Les objectifs n’étant pas vraiment bien structurés, notre coach éprouvera donc bien des difficultés à
prévoir un programme d’entrainement adapté : pavé ou côte, sprinter ou baroudeur ? Un peu de
tout ! Et c’est bien ça qu’on retrouvera dans notre PCM, un peu de tout. Avec, pour qui défend une
certaine vision de la mobilité, de très bonnes choses et de très mauvaises choses, et pour qui en
défend une autre, juste l’inverse. Mais n’allons pas par quatre chemins, suivons l’itinéraire proposé
par le concepteur du projet et voyons où en sommes-nous par rapport à notre vision plus verte de la
mobilité :
En ce qui concerne les piétons, nous sommes surpris de voir que la carte proposée au prochain point
du Conseil Communal n’est pas intégré au PCM. Nous apprécions certains projets mais nous trouvons
que la PCM ne va pas assez loin en ce qui concerne « le chemin des écoliers » et le piétonniers (qui
n’en sera pas un partout) du centre-ville.
En ce qui concerne les cyclistes, nous avons été séduits par le projet final mais nous sommes très
inquiets quant aux délais proposés pour sa réalisation. Nous invitons les autorités à aller bien plus
vite que proposé dans le dossier. Nous aimerions également que la ville entrevoit la création de rang
scolaire en vélo.
Au sujet des transports en commun, il manque un projet structurant pour relier le zoning Nord au
reste du Brabant Wallon. Nous ne comprenons pas que la proposition de bus reliant Gembloux au
zoning Nord via la nationale 4 n’ait pas été indiquée dans le projet. Nous voyons d’un bon œil la
fermeture progressive des passages à niveau, nous espérons que ceci permette à terme d’ éviter la
construction d’autres axes routiers et fluidifie et sécurise le trafic tant ferroviaire qu’automobile.
Au niveau automobile, malgré la diminution proposée de places de parkings disponibles par
logement en centre-ville, nous ne voyons pas de mesure visant à limiter l’usage de la voiture. Bien au
contraire, nous sommes atterrés de constater que les seules grandes propositions en terme de
mobilité scolaire soient la construction de Kiss and Ride, favorisant justement l’utilisation de la
voiture pour se rendre à l’école. Nous constatons, en outre que de grands travaux avec de gros
budgets sont prévus pour amener encore plus de voiture et de trafic dans Wavre et ses alentours. Il
s’agit d’un mauvais signal. Par contre la diminution et la concentration de parking en périphérie du
centre nous semble être une bonne idée mais nous notons que le parking des mésanges ne peut être
une priorité tant que la ceinture proposée autour de Wavre ne peut être opérationnelle, c’est-à-dire
que le passage à niveau sur la Chaussée de Bruxelles ne soit pas fermé et/ou que la nouvelle voirie
reliant la sortie de l’E411 à la route provinciale soit sortie de terre. Et comme ce n’est visib lement pas
pour toute suite…
A l’instar des supporters qui attendent Tom dans le vélodrome ou Philippe en haut du Cauberg, il est
temps pour vous de communiquer vos ambitions à la population. Vous avez travaillez dans le plus
grands secrets, ne laissant que trop peu d’intervenants vous aider. Jamais la population n’a été
consultée et lorsque les écoles l’ont été, de votre aveu même, cette participation n’a pas été à la
hauteur de ce que vous espériez.
Nous espérons donc que maintenant vous prendrez la peine de les écouter. Lors de l’enquête
publique, il y aura une présentation officielle faite au public, nous espérons que sa publicité en sera
faite le plus largement possible. Nous espérons également que les remarques des citoyens pourront
permettre d’amender ce travail au regard de ce qu’ils vivent quotidiennement.
En conclusion :
Nous voulons une mobilité verte pour Wavre, nous défendons une vision et nous voulons que cette
vision soit intégralement intégrée dans ce PCM. Une urgence absolue doit être donnée dans les
infrastructures piétonnes et cyclables, l’accessibilité aux écoles et aux commerces doit être étudiées
prioritairement par des parcours sécurisés, encadrés et doux. L’accessibilité aux entreprises et aux
zonings doit passer par les transports en commun, le co-voiturage et en dernier recours des parkings
de délestage avec navette. C’est ainsi que Wavre deviendra une ville où il fait bon vivre et pas
autrement. Plusieurs villes s’y sont déjà mises, si vous diminuer le nombre de bandes routières, vous
augmenter de l’espace pour vivre et se déplacer autrement. Le trafic devient plus fluide et les gens
vivent autrement. Soyez ambitieux ! Parce que vous ne l’êtes apparemment pas, nous
n’approuverons pas ce document mais nous vous invitons à en sélecti onner les bonnes idées pour en
reproposer un à la hauteur de cette vision. Et cette fois-ci en concertation avec les citoyens.
Lorsque vous nous reviendrez avec un Plan chiffré et échelonné dans le temps qui ne retient que les
propositions correspondant à une vision clairement définie, alors nous prendrons peut-être la
responsabilité de vous suivre, si votre vision de Wavre suit la nôtre.