pistes pédagogiques
TRANSCRIPT
D O S S I E R N ° 4 P I S T E S P É D A G O G I Q U E S
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R
Dossiers pédagogiques
Bertrand BELVALETTE
Julia MAASSEN
Nicola RANDALL
É C R I V A I N SD A N S L A G U E R R E
SOMMAIRE
2ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
4 Dossier pédagogique
sur le site de Frise
4 Frise et Blaise Cendrars Séquence en lettres • Niveau lycée
11 Frise Séquence en SVT • Niveau lycée
12 Fiches pratiques
13 Dossier pédagogique
sur le site d’Étinehem
13 Le site d’Étinehem
13 L’intérêt et l’exploitation pédagogique du cimetière sont multiples
14 Extraits de l’ouvrage Civilisation de Georges Duhamel concernant le site d’Étinehem
15 Fiches pratiques
16 Dossier pédagogique sur
les sites britanniques
16 Quelques précisions sur les poètes-combattants, The War Poets
17 Fiches pratiques
18 Proposition de
séquence en anglais
18 Littérature étrangère en Langue étrangère • Classe de Première L ou de Terminale L
18 Angle d’approche et problématique
18 Composition du dossier
18 Initiation de réflexion : le poster Missing of the Somme
19 Textes littéraires centraux
23 Your final tasks
SOMMAIRE
3ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
24 Proposition de
séquence en allemand
24 Rudolf Georg Binding et le cimetière allemand de Veslud
24 Mögliche Fragen
26 Dok 1 - 2 • Gedichte von Rudolf Georg Binding
27 Dok 3 •Auszug aus der Base Merimee, Inventar des Denkmalschutzes in Frankreich
27 Dok 4 - 8 • Illustrationen
29 Dok 9 • Ausschnitt aus der Verlusliste des 39. Infanterieregiments
29 Zur Geschichte des Ersten Weltkriegs
31 Zeitleiste
33 Bibliographie
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
4ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
FRISE ET BLAISE CENDRARS SÉQUENCE EN LET TRES • NIVEAU LYCÉE
Les pistes pédagogiques proposées s’inscrivent dans le cadre d’une séquence sur le person-
nage de roman du XVIIe siècle à nos jours.
La Main coupée : le roman d’un poète en guerre ?
Problématique : en quoi la diversité de l’écriture romanesque permet-elle à Cendrars de trans-
mettre son expérience ?
SÉANCE N°1 : UNE ŒUVRE PERSONNELLE
Objectifs : — Analyser la place du roman dans l’œuvre de Cendrars.
— Travailler le contexte de parution de l’œuvre.
Cela correspond, dans un premier temps, à une réflexion sur le moment de l’écriture et ce qui
pousse Cendrars à écrire.
Pour mener à bien cette réflexion, il est possible de s’appuyer sur une biographie de Cendrars
(contexte de mobilisation), un corpus de documents représentant Cendrars soldat et de courts
extraits du roman tels que :
« Au front, j’étais soldat. J’ai tiré des coups de fusil, je n’ai pas écrit. […] » in Plein-de-soupe.
Dans un second temps, la réflexion peut être menée sur ce que signifie l’écriture personnelle :
— Lecture d’un extrait du Lys rouge (« — Oh, oh, regardez !… quelle horreur ! […] »). Comprendre que le
langage métaphorique dans un univers réaliste permet d’évoquer une souffrance indicible.
— « Légion ou pas Légion. […] Je m’étais engagé et comme plusieurs fois déjà dans ma vie, j’étais prêt à
aller au bout de mon acte. Mais je ne savais pas que la Légion me ferait boire ce calice jusqu’à la lie et
que cette lie me saoulerait [et que] je finirais par m’affranchir de tout pour conquérir ma liberté d’homme.
Être un homme. Et découvrir la solitude. […] », in Plein-de-soupe.
Enfin, on peut utiliser la dédicace de La Main coupée pour étudier l’idée de transmission.
SÉANCE N°2 : LA CONSTRUCTION DU ROMAN
Objectif :Analyser comment le roman permet de construire le réel.
Une analyse qui peut être menée sous deux angles :
I. Une construction en acméDe l’incipit au camp de cantonnement jusqu’au dernier cri de l’homme.
La longueur des chapitres est à comparer (faire un diagramme).
Dossier pédagogiquesur le site de Frise
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
5ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
II. Des chapitres pour des hommesUn monument aux morts (un personnage par chapitre comme l’écriture des monuments aux
morts). C’est un hommage à l’homme.
Le roman est centré sur l’humanité. Le chapitre « Les phénomènes » commence par
« 200 hommes ». Cette approche permet un changement d’échelle : de la masse de soldats à la par-
ticularité des compagnons.
SÉANCE N°3 : LE BOIS DE LA VACHE, UN REGARD DE SOLDAT SUR LE PAYSAGE
Objectif :Analyser la description d’un paysage de guerre.
Lecture analytique de la description du bois de la Vache.
Dans le cadre d’une sortie à Frise, travail préparatoire en amont ou en prolongement consis-
tant à demander aux élèves de faire eux-mêmes une description du bois de la Vache dans un
point de vue interne.
Possibilité d’ajouter des consignes telles que « dans un style poétique » ou au contraire « une
description réaliste ».
SÉANCE N°4 : LA MAIN COUPÉE, UN ROMAN DES PAYSAGES
Objectif :Analyser la diversité des paysages et le rapport de Cendrars à l’espace. Plusieurs angles :
— Entre mouvement et immobilité. Dans le rapport à l’espace : toutes les tentatives pour échap-
per au front et aux tranchées, le rapport entre front et arrière. Manœuvres dans « La
Grenouillère ».
— Paysage de guerre et paysage poétique.
— Les différents espaces de la guerre.
SÉANCE N° 5 : LA DÉNONCIATION DANS LE ROMAN
Objectif :Analyser la dénonciation de l’état-major.
Lecture analytique du portait de Bourbaki.
Discours sur la guerre subversif en 1945 : histoire du fils de la concierge.
SÉANCE N°6 : UNE QUESTION D’HUMANITÉ, ENTRE HOMMES ET ANIMAUX
Objectif :Analyser le rapport entre animaux et hommes.
Rôle du bestiaire et portraits d’hommes :
— le cheval : caricature de Bourbaki et l’utilisation de son cheval dans une dévalorisation ;
— le hérisson : avec une comparaison avec Radiguet ;
— le petit chien : dans « La Grenouillère » ;
— les poux : Black and white dans « La Grenouillère ».
SÉANCE N° 7 : CENDRARS, UN HÉROS ?
Objectif :Analyser la représentation de Cendrars dans le récit d’un fait de camaraderie.
Lecture analytique de l’épisode du gramophone : un exploit de camaraderie.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
6ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
SÉANCE N°8 : « MAMAN ! MAMAN ! » OU LE CRI D’UNE HUMANITÉ
Objectif :Analyser en comparaison avec l’épisode du gramophone la fragilité de l’homme dans le der-
nier chapitre.
Lecture cursive du chapitre pour mettre en évidence la fragilité des hommes.
SÉANCE N°9 : LE CORPS MUTILÉ
Objectif :Comparaison entre des descriptions des corps mutilés et souffrants et les eaux fortes d’Otto
Dix.
SÉANCE N°10 : UN STYLE ENTRE RÉALISME ET POÉSIE
Objectif :Faire le point sur l’extrême diversité du style de Cendrars.
Style fait de précisions géographiques et historiques et poétiques (cf. lexique de la guerre),
entre différents genres (poésie et théâtre) (« La Grenouillère »), entre différents registres (épique,
comique, tragique, etc.), différentes tonalités (tonalité fantastique, l’argot et le vocabulaire sou-
tenu, réminiscences d’Apollinaire).
Établir la spécificité du style de Cendrars par comparaison avec un corpus de documents des
écrivains de la guerre, Duhamel, Dorgelès, Apollinaire.
DOCUMENTS D’ACCOMPAGNEMENT
• Les repères géographiques du site de Frise dans La Main coupée de Blaise Cendrars
Le front dans le secteur de Frise
À Frise, avant de nous installer dans nos cagnas du bord de l’eau qui comme les cavernes des troglodytes, étaient du moins bien orientées, au soleil nous avions occupé des tranchées misérables et peu profondes, derrière la sucrerie1. Dans cet autre coin du secteur, nous occupions un fond boueux à l’abandon ; c’était le bout du monde et nous ne savions pas au juste où finissaient nos lignes et où commençaient les lignes allemandes, les deux tracés se perdant dans une prairie marécageuse plantée de jeunes peupliers jaunissants, maladifs et rabougris qui s’étendaient jusqu’aux marais, où les lignes s’interrompaient forcément pour reprendre de l’autre côté de la vallée inondée et des méandres compliqués de la Somme sur l’autre rive à Curlu haut perché, et au-delà.
Le bois de la Vache
C’est au bois de la Vache que Bikoff reçut une balle dans la tête. Le bois de la Vache nom sinistre, sale coin. Nous y sommes restés 62 jours consécutifs et c’est la seule et l’unique fois de ma vie que je suis resté 30 jours sans me raser. […]
Au bois de la Vache, à la corne du bois nous tenions un petit poste qui n’était séparé du petit poste allemand que par une épaisseur de quelques sacs de terre. On aurait pu s’embrocher à la baïonnette d’une tranchée à l’autre.
1 Il s’agit de la sucrerie de Dompierre, premier village situé sur le plateau sud de la vallée de la Somme dans sa traversée de Frise.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
7ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
La Sablonnière
Cette prairie était toute parsemée des petites taches rouges que faisaient les morts de septembre et dans sa partie la plus éloignée, par devant un fossé de drainage jalonné d’une rangée de saules étêtés, il y en avait un gros tas. Les pauvres types avaient dû être fauchés par les mitrailleuses. À la lunette on voyait qu’ils avaient été pris dans un réseau de barbelés que l’on ne distinguait pas à l’œil nu tellement il courait au ras du sol devant une traînée blanchâtre qui ressemblait de loin à une sablonnière.
La Grenouillère
Comme nous étions au bout du monde, au terminus des tranchées, au seul point du front où elles étaient interrompues sur une largeur d’une quinzaine de kilomètres par les marais et les méandres de la Somme nous étions chargés de faire deux fois par nuit une patrouille pour établir la liaison avec le régiment de la biffe2 qui tenait Curlu sur l’autre rive. […] Et quand nous allâmes nous installer à La Grenouillère et que nous édifiâmes nos propres cagnas avec tout le confort que nous avions pu tirer du village, on nous considéra comme des veinards.
L’église de Frise et le calvaire
À Frise et de sa propre initiative, il avait été s’installer dans le clocher de l’église, et c’est là que j’avais découvert ce tireur émérite alors que j’étais monté un après-midi en haut pour avoir une vue d’ensemble et faire un croquis des positions allemandes qui grimpaient en pente douce des rives du canal de la Somme au fortin du Calvaire j qui nous dominait.
De la ligne de front à l’état-major (arrière-front)
J’en avais ma claque. Il pouvait être 2 heures du matin. On ne s’était pas encore adressé la parole. D’un coup d’épaule le Boche aurait pu me pousser dans le canal. On marchait maintenant côte à côte. Le plus dur était maintenant derrière nous. Nous étions arrivés sur les bords du canal de la Somme et nous suivions le chemin du halage qui débouche à Éclusier où l’état-major siégeait dans la maison du passeur, une assez bonne bâtisse mais terriblement isolée, de l’autre côté du canal où ne passait jamais personne, en bordure même des étangs […].
2 Infanterie.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
8
ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
• Extrait d’une carte de l’état-major français en 1916 (1/2)
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DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
9ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
• Extrait d’une carte de l’état-major français en 1916 (2/2)
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DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
10ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
• Extrait de la carte topographique du secteur aujourd’hui
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DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
11ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
FRISE SÉQUENCE EN SVT • NIVEAU LYCÉE
La piste proposée s’inscrit dans le cadre du programme de SVT en classe de Seconde. Cette
piste a été expérimentée par un professeur de SVT dont la sortie a été co-organisée avec le
Conservatoire d’espaces naturels de Picardie.
REMARQUES
— Dans les nouveaux programmes de SVT du lycée, un des trois thèmes désormais consiste à
aiguiser l’esprit citoyen des élèves à travers les thématiques du développement durable
(Préambule au programme de SVT du BO n°4 du 29 avril 2010). Or, peu de vraies exploitations
de matériel vivant sont possibles en développement durable en salle de TP.
— Le BO n°4 du 29 avril 2010 concernant les programmes de Seconde en SVT préconise dans le
préambule « une approche de situations complexes réelles par le moyen privilégié que représente le tra-
vail de terrain ». Or, si l’approche géologique du terrain est désormais incontournable au lycée
en filière scientifique, peu d’élèves du lycée sont initiés à la découverte de leur environnement
proche.
DOMAINE DES PROGRAMMES CONCERNÉS
• Programme de SVT de seconde
— Thème 1 : La Terre dans l’Univers, la vie et l’évolution du vivant : une planète habitée
— Thème 2 : Enjeux planétaires contemporains : sol
• Notions
La biodiversité est à la fois la diversité des écosystèmes, la diversité des espèces et la diversité
génétique au sein des espèces.
La biodiversité se modifie au cours du temps sous l’effet de nombreux facteurs, dont l’activité
humaine.
(On enrichit la notion de biodiversité, à l’occasion d’une sortie ou d’un travail de laboratoire.)
Un sol résulte d’une longue interaction entre les roches et la biosphère, conditionnée par la
présence d’eau et la température. Le sol est lent à se former, inégalement réparti à la surface de la
planète, facilement dégradé et souvent détourné de sa fonction biologique. Sa gestion est un
enjeu majeur pour l’humanité.
• Capacités / aptitudes
Manipuler, extraire et organiser des informations, si possible sur le terrain, pour :
— repérer les divers aspects de la biodiversité dans une situation donnée ;
— mettre en évidence l’influence de l’Homme sur la biodiversité.
Utiliser des outils simples de détermination d’espèces végétales ou animales (actuelles ou fos-
siles) pour mettre en évidence la biodiversité d’un milieu.
Prendre conscience de la responsabilité humaine face à l’environnement et au monde vivant.
Manipuler, recenser, extraire et organiser des informations, si possible sur le terrain, pour :
— comprendre la formation d’un exemple de sol ;
— relier végétation, climat, nature de la roche mère et nature d’un exemple de sol.
Comprendre la responsabilité humaine en matière d’environnement.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
12ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES
Afin de répondre aux constats établis, les objectifs pédagogiques de cette sortie nature sont :
— Permettre aux élèves de réaliser un vrai travail d’investigation, de l’approche du terrain à l’ex-
ploitation des résultats et des observations en classe.
— Donner aux élèves des outils permettant de réaliser un travail de terrain, faire découvrir les
richesses naturelles méconnues de leur environnement proche (la haute vallée de la Somme).
— Faire découvrir aux élèves les nombreux métiers de l’environnement à partir de l’action des
salariés et des chargés de mission du conservatoire des sites naturels de Picardie.
— Promouvoir les sorties « nature » gratuites organisées par différentes associations de bénévoles,
ainsi que différents organismes nationaux (CPIE, Conservatoire national).
— Réaliser les objectifs notionnels du programme de Seconde hors établissement, à savoir les
notions de gestion des sols (thème 2) et de biodiversité (thème 1) en privilégiant les observa-
tions de terrain.
DÉROULEMENT
2h30 à 3h00 de visite sur le site :
— Observation du panorama depuis le belvédère : orientation du panorama et description des dif-
férents types de milieu. Géologie du territoire observé et historique des lieux (activités
humaines, actions de préservation…).
— Découverte du larris : dialogue le long du sentier.
— Observation du couvert végétal au pied du larris.
— Retour vers le belvédère par la route de Vaux : observation de la roselière et des marais.
— Au belvédère, discussion sur les métiers de l’environnement et l’intervention du Conservatoire.
— Bilan de la sortie et impressions.
FICHES PRATIQUES
Vous pouvez télécharger les fiches pratiques suivantes, à utiliser en classe :
Questions Corrigé
— Le front et le secteur de Frise
— Les traces de la guerre du site de Frise
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
13ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
Dossier pédagogiquesur le site d’Étinehem
LE SITE D’ÉTINEHEM
Il consiste en un cimetière militaire français (tombes françaises et quelques rangées de tombes
britanniques et australiennes). Le cimetière est situé en bordure de la départementale reliant
Corbie à Bray-sur-Somme sur le revers du plateau qui domine la vallée de la Somme à hauteur du
village d’Étinehem. Durant la bataille de la Somme de 1916, l’endroit dit de la « côte 80 » proche de
la ligne de front et de la voie navigable de la Somme fut choisi par la direction du service de santé
rattaché au 20e corps d’armée pour y installer un hôpital de campagne. C’est à cet hôpital que fut
attachée l’ambulance 7/20 de Fouilloy dans laquelle servait l’écrivain Georges Duhamel. L’hôpital
installé le 21 juillet 1916 avait pour principale mission d’accueillir les blessés intransportables lors
de la seconde phase des opérations de la bataille, située à cette date, au nord de la Somme en
direction de Combles.
L’hôpital de campagne et la logistique militaire attenante sont évoqués dans l’ouvrage
Civilisation que Georges Duhamel publie en 1918.
Le cimetière est aujourd’hui la seule trace visible de l’activité de cet hôpital.
L’INTÉRÊT ET L’EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE DU CIMETIÈRE SONT MULTIPLES
— Une étude de l’œuvre de l’écrivain Georges Duhamel en relation avec le site. Voir les « Extraits
de l’ouvrage Civilisation de Georges Duhamel concernant le site d’Étinehem », page 14.
— L’étude de la chronologie des sépultures permet de faire apparaître les trois grandes phases
militaires de la guerre dans la région et leur degré d’intensité. Voir la fiche pratique sur le cimetière
militaire français d’Étinehem et le corrigé.
— La présence de tombes britanniques et australiennes et de combattants d’Afrique du nord
parmi les sépultures françaises permet d’aborder la dimension internationale du conflit. Une
étude comparative peut être l’occasion de faire découvrir les caractéristiques communes dans
le traitement des morts aux combats ainsi que les spécificités culturelles et nationales. Voir la
fiche pratique sur la lecture de tombes et le corrigé.
— L’étude géographique du site permet, quant à elle, de mettre en exergue les activités de la zone
de l’arrière front et des choix qui ont présidé à l’installation d’un groupement d’ambulances à
cet endroit. Voir la fiche pratique sur le site d’Étinehem pendant la bataill de la Somme et le corrigé.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
14ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
EXTRAITS DE L’OUVRAGE CIVILISATION DE GEORGES DUHAMEL CONCERNANT LE SITE D’ÉTINEHEM
• Le site et la logistique de guerre
« Plus on approchait de Bray plus le pays semblait congestionné. Le peuple automobile régnait tyranniquement sur les routes, repoussait à travers champs les humbles convois à chevaux. De petits tacots sur rails montraient de l’indépendance et hululaient avec emphase, bas sur pattes, le dos chargé de millions de cartouches ; entre les caisses, des bonhommes étaient accroupis et somnolaient, attestant qu’il est doux d’être assis sur quelque chose qui marche à votre place. »
« Chaque matin, de pesants tracteurs montaient la côte d’Étinehem et venaient abreuver le camp. Ils remplissaient d’une eau douceâtre quelques tonneaux épars dans les allées, et, sur cette provision, il fallait, tout un jour, désaltérer les hommes, laver toutes les souillures et les déjections de la maladie. »
• Le site et sa situation : la Somme
« En arrivant au-dessus de Chipilly je vis une chose étrange. Un vaste plateau ondulait, couvert de tant d’hommes, d’objets et de bêtes que, sur de larges étendues, la terre cessait d’être visible. Au-dessus de la tour en ruine qui domine Étinehem, s’étendait un pays brun, roux semblable à une bruyère ravagée par l’incendie. Je vis plus tard que cette couleur était due à l’accumulation des chevaux serrés les uns contre les autres. Tous les jours on en menait boire vingt-deux mille à l’abreuvoir vaseux de la Somme. Ils transformaient les pistes en bourbiers et chargeaient l’air d’une puissante odeur de sueur et de fumier. »
« L’eau gluante du canal était chargée de chalands qui portaient des nourritures, des canons, des hôpitaux. »
• Le site et sa situation : la zone de front
« Plus vers la gauche s’élevait une véritable ville formée de tentes écrues, avec des croix rouges écartelées sur leur faîte. Au-delà le terrain se creusait et repartait d’un coup de rein vers le champs de bataille frémissant à l’horizon dans une buée noire. De-ci de-là, montaient, côte à côte, les fumées d’une rafale d’obus, rangées comme les arbres d’une route. Plus de trente ballons formaient cercle en plein ciel, ainsi que des curieux qui s’intéresse à une rixe. L’adjudant me montra les tentes et dit : — La côte 80, c’est là ! Vous y verrez passer plus de blessés que vous n’avez de cheveux sur la tête, et couler plus de sang qu’il n’y a d’eau dans le canal. Tout ce qui tombe entre Combles et Bouchavesnes rapplique là. »
• L’hôpital de campagne et le cimetière
« Il y avait une route, celle d’Albert, usée, creusée, surmenée de besogne. Elle charriait le flot incessant des blessés. Au bord de la route se dressait la ville des tentes avec des rues, des faubourgs, les places publiques. En arrière des tentes, un cimetière. C’était tout.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
15ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
J’étais accoudé à un pieu ; je regardais le cimetière. Il était déjà exubérant, il avait l’air affamé. Un groupe de prisonniers allemands travaillait à y creuser de longues tranchées qui béaient comme autant de gueules. […] En effet, il y avait un grand nombre de cercueils tout prêts. Ils remplissaient une tente où l’on exposait sommairement les cadavres. Installée en plein vent, une copieuse équipe de menuisiers débitait les planches de sapin. Ils sifflaient et chantaient innocemment, comme il est d’usage lorsque l’on occupe ses mains. C’est à ce service que, dès le jour même je fus affecté, sous le prétexte que je m’étais, dans ma jeunesse, occupé d’ameublement d’art. »
• Le service de brancardage
« Dès le premier soir, je reçus l’ordre de participer, pour la nuit au service de brancardage, à l’arrivée des voitures. […] Dès leur descente de voiture, nous les faisions pénétrer dans la grande tente. C’était un immense hall de toile éclairé à l’électricité. […] Les blessés qui pouvaient marcher étaient introduits à la file dans une sorte de couloir, entre deux rampes comme en voit à l’entrée des théâtres où la foule fait queue. Ils avaient l’air ébloui et surmené. On leur retirait leurs armes, leurs coutelas, leurs grenades ; ils se laissaient faire, comme des enfants accablés de sommeil. Puis, on les interrogeait. Le massacre européen veut de l’ordre. Une comptabilité minutieuse règle tous les actes du drame. Au fur et à mesure que ces hommes défilaient, on les comptait, on les couvrait d’étiquettes ; des scribes vérifiaient leur identité avec la froide exactitude d’employés de la douane. Eux répondaient, d’ailleurs, avec la patience de l’éternel public au guichet administratif. »
« De l’autre côté de la tente, le spectacle était tout différent : les blessés étaient tous couchés et grièvement atteints. Rangés côte à côte, sur le sol rugueux, ils formaient une mosaïque de souffrance teinte aux couleurs de la guerre, fange et sang, empuantie des odeurs de la guerre, sueur et pourriture, bruissante des cris, des lamentations, des hoquets qui sont la voix même et la musique de la guerre. »
FICHES PRATIQUES
Vous pouvez télécharger les fiches pratiques suivantes, à utiliser en classe :
Questions Corrigé
— Le cimetière militaire français d’Étinehem
— Lecture de tombes
— Le site d’Étinehem pendant la bataille de la Somme : l’arrière-front
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
16ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
Dossier pédagogique surles sites britanniques
QUELQUES PRÉCISIONS SUR LES POÈTES-COMBAT TANTS, THE WAR POET S
Les poèmes ne sont pas la forme exclusive de la production littéraire. Ceci étant, la poésie de
guerre est particulièrement présente chez les Britanniques. Susceptible de décrire un lieu de
mémoire, elle peut aussi, détachée de toute description ou de tout rapport immédiat avec un site
(c’est le cas avec la sélection proposée), offrir une invitation à la réflexion, la méditation, l’émo-
tion ou le sensible. Certes, la forme poétique appartient au subjectif et n’a pas vocation à traduire
la véracité historique, mais elle permet d’appréhender l’horreur, l’inexprimable, le non-dit de la
guerre, son indicible réalité.
La nature de la poésie de guerre a évolué avec le conflit, sa durée, les conditions de combat.
Dans les premiers mois de guerre, les poèmes sont fortement inspirés du climat d’enthou-
siasme qui caractérise la nation britannique lors de l’entrée en guerre.
À l’instar de leurs compatriotes, les écrivains s’engagent, pour la plupart, volontairement dans
le conflit, répondant ainsi à l’appel de Kitchener (jusqu’en 1916, la conscription n’existe pas au
Royaume-Uni).
Les poètes ont alors emprunté à l’élan patriotique bon nombre de thèmes :
— L’esprit chevaleresque nourri de rêves d’héroïsme, de gloire et développé dans les Public
Schools, ces établissements privés dont sont issus la majorité des poètes de guerre. Combattre
c’est ainsi répondre à l’exigence d’une illustre lignée. Cet enthousiasme relève également de la
mission salvatrice que ces hommes ressentent : celle de sauvegarder la justice et la civilisation.
En cela, ils répondent à ce prêche d’une guerre juste initié par le roi.
— La glorification des morts tombés sur les champs de bataille. Ce n’est pas la tristesse qui trans-
paraît dans leurs écrits, mais la fierté, celle d’une mort sur les champs d’honneur.
— Le pouvoir sanctifiant de la guerre. Une guerre qui leur permet de se grandir, de « réussir » leur
vie, de sortir de la banalité du quotidien, de leur procurer l’occasion d’affirmer leur noblesse
d’âme.
Pour les premiers engagés, religion et guerre ne sont pas incompatibles. Toutes deux exaltent
l’esprit de sacrifice, assimilant les combattants à des croisés livrant une guerre sainte. Mais cet
esprit de croisade est éphémère parce que le clergé reste solidaire des bellicistes alors que les
poètes, sans nourrir leurs œuvres de pacifisme, prendront un recul certain.
Avec l’expérience des tranchées, le prolongement du conflit, l’horreur des combats et l’omni-
présence de la mort, les écrits se modifient.
La réalité de la guerre évidemment différente de celle imaginée (et imagée) affecte les poètes-
combattants. D’une part, parce qu’ils souffrent d’un manque d’isolement (certes, ils ne
dédaignent pas la camaraderie qu’occasionne la promiscuité, mais ils ne la rendent pas propice à
l’écrit ; d’ailleurs, les poèmes sont pratiquement tous rédigés à l’arrière). D’autre part et surtout,
l’inhumanité de la guerre engendre une souffrance qui devient le thème central de leurs écrits.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
17ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
Le paroxysme de la fureur mécanisée, l’amertume de la vie gaspillée alimentent une écriture
teintée de désarroi et de déception.
Par ailleurs, les rapports entre le front et l’arrière ont également influencé les thèmes
poétiques.
Même si le poète n’est pas insensible aux maux de la société civile, il la juge insupportable
lorsqu’elle se veut plus patriote que le combattant lui-même. Ses traumatismes le prédisposent à
s’irriter d’un patriotisme orienté vers la poursuite de la guerre, et non vers la recherche de la paix.
L’altération de la vérité, le genre sermonnaire et l’incitation à la guerre sont condamnés par la
majeure partie des poètes-combattants.
FICHES PRATIQUES
Vous pouvez télécharger les fiches pratiques suivantes, à utiliser en classe :
Questions Corrigé
— Un schéma du parc terre-neuvien
— Une photo aérienne du parc terre-neuvien
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
18ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
Proposition deséquence en anglais
Par Nicola RANDALL
Professeur d’anglais
Lycée Robert de Luzarches, Amiens
LIT TÉRATURE ÉTRANGÈRE EN LANGUE ÉTRANGÈRE • CLASSE DE PREMIÈRE L OU DE TERMINALE L
Thématique générale : voyage, parcours initiatique, exil (journey, initiation, exile).
ANGLE D’APPROCHE ET PROBLÉMATIQUE
How can a writer help the reader to understand the bewilderment and anguish of those who
suffered loss in WW1 ?
COMPOSITION DU DOSSIER
— Un poème de Siegfried Sassoon : Does It Matter ? (1918)
— Un extrait du roman de Sebastian Faulks : Birdsong (1993)
— Des extraits de l’autobiographie de Vera Brittain : Testament of Youth (1933)
INITIATION DE RÉFLEXION : LE POSTER MISSING OF THE SOMME
1. Who does “Missing of the Somme” refer to ?
2. Describe the layout of the poster.
3. Comment on the size of the words.
4. What impression is created by the small photos crammed
in near the bottom of the poster ?
5. How does this impression contrast with that created by
the bigger photos at the top of the poster ?
6. What impression has this poster made on you ?
© D
R
Affiche de l’exposition « Missing of the Somme » (Historial de Péronne,
19 avril–25 novembre 2012)
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
19ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
TEXTES LIT TÉRAIRES CENTRAUX
SIEGFRIED SASSOON, DOES IT MATTER ? (1918)
Does it matter ? — losing your legs ? …For people will always be kind,And you need not show that you mindWhen the others come in after huntingTo gobble their muffins and eggs.
Does it matter ? — losing your sight ? …There’s so much splendid work for the blind ;And people will always be kind,As you sit on the terrace rememberingAnd turning your face to the light.
Do they matter ? — those dreams from the pit ? …You can drink and forget and be glad,And people won’t say that you’re mad ;For they’ll know you’ve fought for your countryAnd no-one will worry a bit.
1. Comment on the overall tone of this poem.
2. What effect do the first lines of each stanza have ?
3. How is this further reinforced by the second line of each stanza ?
4. To what extent is a divide created between the disabled and the fit ?
5. From what you know about Siegfried Sassoon, do you think he was speaking from personal
experience ?
6. Add another verse of your own to the poem. Now read it out loud to the class.
7. Carry out internet research into public attitude at the time. How were these wounded soldiers
often treated by society on their return to civilian life ?
SEBASTIAN FAULKS, BIRDSONG (1993)
Une jeune fille visite pour la première fois le Mémorial de Thiepval — elle est bouleversée par
la découverte du plus grand monument à la mémoire des soldats britanniques disparus pendant
la bataille de la Somme. La culpabilité, la réalisation, la réflexion — un voyage dans l’espace, un
voyage dans le temps, un voyage de découverte.
Look at the two photographs above. Where were they taken ? What impression do they give of
this monument ?
© D
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Siegfried Sassoon
Le Mémorial de Thiepval Le Mémorial de Thiepval
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DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
20ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
Learn more about Sebastain Faulks by visiting this site : http://sebastianfaulks.com
Read this extract from Birdsong by Sebastian Faulks :
’The next day she drove to Bapaume and followed the signs for Albert, a town, Bob had told her, that was close to a number of historic sites, and which, according to the book, had a small museum.
The road from Bapaume was dead straight. Elizabeth sat back in her seat and allowed the car to steer itself, with only her left hand resting on the bottom of the wheel. She had slept well in the seraglio, and the hotel’s strong coffee and icy mineral water had given her a sense of strange well-being.
After ten minutes she began to see small brown signs by the side of the road ; then came a cemetery, like any municipal burial ground, behind a wall, belched on by the fumes of the rumbling container lorries. The signs began to come faster, even though Albert was still some ten kilometers away. Through the fields to her right Elizabeth saw a peculiar, ugly arch that sat among the crops and woods. She took it for a beet refinery at first, but then saw it was too big : it was made of brick or stone on a monumental scale. It was as though the Pantheon or the Arc de Triomphe had been dumped in a meadow.
Intrigued, she turned off the road to Albert on to a smaller road that led through the gently rising fields. The curious arch stayed in view, visible from any angle, as its designers had presumably intended. She came to a cluster of buildings, too few and too scattered to be called a village or even a hamlet. She left the car and walked towards the arch.
In front of it was a lawn, lush, cropped and formal in the English style, with a gravel path between its trimmed edges. From near to, the scale of the arch became apparent : it was supported on four vast columns ; it overpowered the open landscape. The size of it was compounded by its brutal modern design, although clearly a memorial, it reminded her of Albert Speer’s buildings for the Third Reich.
Elizabeth walked up the stone steps that led to it. A man in a blue jacket was sweeping in the large space enclosed by the pillars.
As she came up to the arch Elizabeth saw with a start that it was written on. She went closer. She peered at the stone. There were names on it. Every grain of the surface had been carved with British names ; their chiseled capitals rose from the level of her ankles to the height of the great arch itself ; on every surface of every column as far as the eye could see there were names teeming, reeling, over surfaces of yards, of hundreds of yards, over furlongs of stone.
She moved through the space beneath the arch where the man was sweeping. She found the other pillars identically marked, their faces obliterated on all sides by the names that were carved on them.
“Who are these, these … ?” She gestured with her hand.
“These ?” The man with the brush sounded surprised. “The lost.”
“Men who died in this battle ?”
“No. The lost, the ones they did not find. The others are in the cemeteries.”
“These are just the unfound ?”
She looked at the vault above her head and then around in panic at the endless writing, as though the surface of the sky had been papered in footnotes.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
21ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
When she could speak again, she said, “From the whole war ?”
The man shook his head. “Just these fields”. He gestured with his arm.
Elizabeth went and sat on the steps on the other side of the monument. Beneath her was a formal garden with some rows of white headstones, each with a tended plant or flower at its base, each cleaned and beautiful in the weak winter sunlight.
“Nobody told me.” She ran her fingers with their red-painted nails back through her thick dark hair. “My God, nobody told me.”
1. Where exactly did Elizabeth’s car journey take her to ?
2. Why did she set out on this trip ?
3. What does Elizabeth realize by the end of her journey ?
4. How is a sense of gradual realization created in the text ?
5. Read from “As she came up to the arch” to “hundreds of yards, over furlongs of stone”. How has the
author conveyed a scene of utter bewilderment and initial lack of understanding ?
6. Read from “She ran her fingers with their red-painted nails back through her thick dark hair” to “My
God, nobody told me”. What effect has realization had on Elizabeth ?
7. What effect has this extract had on you ? Do you consider it is important to visit monuments
erected to men who went missing a century ago ?
VERA BRITTAIN, TESTAMENT OF YOUTH (1933)
An extract from the autobiography “Testament of Youth” by Vera Brittain. A young woman, deeply in
love yet touchingly naive, cannot wait to see her fiancé whilst he is on leave in England away from the
fighting on the Somme Battlefields. Her adored fiancé is a gifted poet with a bright future ahead of him. As
she prepares for their romantic encounter she learns he has died in a field hospital from wounds suffered in
battle. She is devastated and her life will never be the same again. She goes on to become a fervent oppo-
nent of war and an accomplished literary writer. Her autobiography bears witness to the horror, wastage,
pity and heroism of war. A passionate record of the agonizing war years and a memorial to a lost
generation.
Un extrait du roman autobiographique “Testament of Youth”
de Vera Brittain. Une jeune femme, profondément amoureuse et
malgré tout d’une naïveté touchante, a hâte de retrouver son
fiancé lors de sa permission, loin des champs de bataille de la
Somme. Son fiancé adoré est un poète talentueux qui a un bel
avenir devant lui. Alors qu’elle se prépare pour leurs roman-
tiques retrouvailles, elle apprend qu’il est décédé dans un hôpi-
tal de campagne, des suites d’une blessure reçue lors d’une
bataille. Elle est anéantie, et sa vie ne sera plus jamais pareille.
Elle devient une fervente opposante à la guerre et un écrivain
littéraire reconnu. Son autobiographie témoigne de l’horreur, du
gâchis, de la pitié et de l’héroïsme de la guerre. Il s’agit d’une
archive passionnante des années de la guerre et d’un mémorial
dressé à une génération perdue.
Compare these two photos of Vera Brittain taken as a
young woman and then as an older, more experienced
public figure. Imagine some of the WW1 experiences she
might write about in her autobiography Testament of Youth.
Vera Brittain en 1965
Vera Brittain en 1914
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DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
22ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
Read this extract from her autobiography. Vera is excitedly waiting to welcome her fiancé home
on leave in England. She has not seen him for many months, although many love letters have
passed between them.
When, by ten o’clock at night, no news had come, I concluded that the complications of telegraph and telephone on a combined Sunday and Christmas Day had made communication impossible. So, unable to fight sleep any longer after a night and a day of wakefulness, I went to bed a little disappointed, but still unperturbed. Roland’s family, at their Keymer cottage, kept an even longer vigil ; they sat up till nearly midnight over their Christmas dinner in the hope that he would join them, and, in their dramatic, impulsive fashion, they drank a toast to the Dead.
The next morning I had just finished dressing, and was putting the final touches to the pastel-blue crêpe-de-Chine blouse, when the expected message came today that I was wanted on the telephone. Believing I was at last to hear the voice for which I had waited for twenty-four hours, I dashed joyously into the corridor. But the message was not from Roland but from Clare ; it was not to say that he had arrived home that morning, but to tell me that he had died of wounds at a Casualty Clearing Station on December 23rd.
Whenever I think of the weeks that followed the news of Roland’s death, a series of pictures, disconnected but crystal clear, unroll themselves like a kaleidoscope through my mind.
A solitary cup of coffee stands there before me on a hotel breakfast-table ; I try to drink it, but fail ignominiously. Outside, in front of the promenade, dismal grey waves tumble angrily over one another on the windy Brighton shore, and, like a slaughtered animal that still twists after life has been extinguished, I go on mechanically worrying because his channel-crossing must have been so rough.
1. How does Vera Brittain create a sense of excited anticipation in the first part of this extract ?
2. What is ironic about Roland’s family drinking “a toast to the Dead” ?
3. How does Vera Brittain show her utter despair ?
Read the poem which appears in Vera Brittain’s autobiographical novel immediately after she
learns of Roland’s death. How does it convey her sense of loss ?
Vera Brittain, Perhaps (1916), in Verses of a VAD
Perhaps some day the sun will shine again,And I shall see that still the skies are blue,And feel once more I do not live in vain,Although bereft of You.
Perhaps the golden meadows at my feetWill make the sunny hours of spring seem gay,And I shall find the white May-blossoms sweet,Though You have passed away.
Perhaps the summer woods will shimmer bright,And crimson roses once again be fair,And autumn harvest field a rich delight,Although You are not there.
But though kind Time may many joys renew,There is one greatest joy I shall not knowAgain, because my heart for loss of YouWas broken long ago.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
23ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
YOUR FINAL TASKS
WRITING
It is 26th August 1916 and you have just learnt that the man you love dearly (brother, husband,
lover, father) has been seriously maimed or killed at the Battle of the Somme. Write a page in your
diary for that day in which you express your bewilderment and anguish at this personal loss.
WRITING AND SPEAKING
You are taking part in a competition organized by your local museum. You are asked to design
a poster that will encourage more young people to visit the museum and learn more about the
young men and women who died or were disabled during WW1. Once you have designed your
poster you should speak about it to members of the jury who will decide on the winner of the
competition.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
24ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
RUDOLF GEORG BINDING ET LE CIMETIÈRE ALLEMAND DE VESLUD
Séquence préparatoire pour la lecture au cimetière et
interprétation du poème.
• Niveau : section ABIBAC et allemand langue maternelle
• Sujet: Deuil, quotidien des soldats, banalisation de la mort
• Composition du dossier :
— Propositions de questions (ci-dessous) ;
— 2 poèmes de Georg Binding : Begräbnis (Dok 1) et Erste
Gräber (Dok 2) ;
— un extrait de la base Mérimée, inventaire des
Monuments historiques (Dok 3) ;
— 5 illustrations (Dok 4 -8) ;
— un extrait de la liste de décès du 39e RI allemand (Dok 9) ;
— un résumé de la Première Guerre mondiale en allemand ainsi qu’une chronologie et une
bibliographie.
MÖGLICHE FRAGEN
1. Lesen Sie das Gedicht. Suchen Sie Worte, die zum Thema „Begräbnis“ passen.
2. Unterstreichen Sie die verschiedenen Alliterationen in der ersten Strophe und erklären sie den
Gegensatz.
3. Notieren Sie die Worte des Verneinens. In der dritten Strophe verwendet Binding einen
Neologismus. Überlegen Sie, warum Binding dieses Wort geschaffen hat.
4. Können Sie die „Träne“ durch ein anderes Wort ersetzen ?
5. In der ersten Strophe befindet sich ein Zeilensprung. Dieser bewirkt, dass zwei Worte direkt
untereinander stehen. Stellen Sie diesen Effekt in Zusammenhang mit dem Sinn der beiden
Verse.
6. Schreiben Sie aus Vers zwei und drei einen vollständigen Satz.
7. Identifizieren Sie die Personalpronomen. Achten Sie darauf, dass „sie“ nicht immer die gleiche
Person darstellt.
8. Wo verwendet Binding den Passivsatzbau und welchen Effekt will er damit erzielen ?
Proposition deséquence en allemand
Par Julia MAASSEN
Historienne, guide conférencière
© D
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Rudolf Georg Binding
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
25ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
9. Finden Sie Stilmittel, die eine Distanz zum Thema der Beerdigung schaffen.
10. Mit welchen Worten schafft Binding die Überleitung von der zweiten zur dritten Strophe ?
11. In der letzten Strophe ist ein zusätzlicher Vers eingebaut. Um welchen handelt es sich, und
warum will der Dichter ihn herausheben ?
12. Interpretieren Sie die parallelen Satzstrukturen in der dritten Strophe.
13. Welche Empfindung hat der Dichter bei der Beerdigung ?
14. Mit welchen Begriffen macht Binding diese Beerdigung zu einer alltäglichen Angelegenheit ?
15. Geben Sie mögliche Antworten auf die Frage, die Binding in der ersten Strophe stellt.
16. Binding verwendet den Begriff „Appell“ (V. 8). Erklären Sie dieses militärische Wort im
Zusammenhang mit dem Begräbnis. Ziehen Sie daraus Schlüsse auf den Kontext des Begräbnis.
17. Binding beschreibt die Toten in der dritten Strophen genauer. Er verwendet dafür parallele
Satzstrukturen. Zitieren Sie.
18. Erläutern Sie den Begriff „zarte“ Hand. Was sagt dieses Wort über den Verstorbenen ?
19. Schauen Sie sich den biografischen Film an und informieren Sie sich über das Leben Bindings.
Inwiefern spricht er aus eigener Erfahrung ?
20. Können Sie nun genauere Aussagen über die Identität der Verstorbenen machen ?
21. Bei welcher Gelegenheit und an welchem Ort könnte dieses Gedicht vorgetragen werden ?
22. Überlegen Sie, wie unterschiedliche Leser (Kamerad, General, Bürgermeister, Ehefrau, Urenkel)
auf dieses Gedicht reagieren. Schreiben Sie als eine dieser Personen einen Brief an den Dichter
und erklären Sie, was Sie beim Hören oder Lesen des Gedichts empfunden haben.
23. Lesen Sie das Gedicht nun laut und betonen Sie einzelne Verse. Begründen Sie ihre Wahl.
Vielleicht möchten Sie auch Gesten verwenden.
24. Vergleichen Sie das Gedicht mit einem anderen Gedicht Bindings (Dok 2). Inwiefern ändert sich
sein Verhältnis zum Begräbnis ? Welches der beiden Gedichte ist Ihrer Meinung nach zuerst
entstanden ? Begründen Sie.
25. Schauen Sie zum Vergleich die entsprechende Stelle im Spielfilm „All quiet on the Western
Front“ von Remarques 1930 (DVD 2004 : Szene 1:35:21-1:36:37). Nennen Sie Gemeinsamkeiten
und versuchen Sie, eine Erklärung für die Einstellung der beiden Frontdichter zu finden.
26. Am Eingang des Friedhofs in Veslud befindet sich ein Register mit den Namen der beerdigten
Soldaten. Finden Sie heraus, wie viele Gräber es hier gibt, wie viele Personen hier bestattet
sind. Inwiefern findet das Register ein Echo im Gedicht Bindings ? Nutzen Sie auch die
Gefallenenliste (Dok 9) für Ihre Argumentation.
27. Überlegen Sie gemeinsam, wie Sie das Grab von Franz Mertens (Dok 8) und Josef Koletzki (Dok 9)
finden können.
28. Vergleichen Sie die aktuelle Friedhofsanlage mit der Ansicht aus den 1920er Jahren (Dok 5).
29. Der Deutsche Militärfriedhof in Veslud ist seit 1999 unter Denkmalschutz gestellt. Lesen Sie die
Begründung (Dok 3) und erklären Sie, warum dieser Friedhof außergewöhnlich ist. Präsentieren
Sie Ihre Argumente vor einer Jury, die aus Ihren Mitschülern gebildet wird. Nutzen Sie dafür
auch die Beschreibung auf der Internetseite des Volksbunds Deutsche Kriegsgräberfürsorge:
http://www.volksbund.de/kriegsgraeberstaette/veslud.html (10.12.2014). Falls Sie keinen anderen
Friedhof besichtigt haben, informieren Sie sich allgemein über die Kriegsgräberstätten auf der
Internetseite des Volksbundes.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
26ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
30. Beschreiben Sie das Denkmal auf dem Friedhof (Dok 4): Ort, Größe, Material, Inschrift,
Darstellung von Personen und Militärgegenständen, Symbole der Trauer, des Nationalstolzes,
des Sieges, Namen… und vergleichen Sie dieses nach Ihrer Rückkehr mit dem Denkmal der
Gefallenen aus Ihrem Wohnort. Dabei kann es sich um eine Erinnerungstafel im Inneren der
Kirche handeln.
31. Die Postkarten (Dok 6 und Dok 7) lassen sich mit dem Gedicht Bindings in Zusammenhang stel-
len. Achten Sie dabei auf die Anordnung und das Material der Kreuze und Grabsteine und auf
die Kleidung der Steinmetze.
DOK 1 - 2 • GEDICHTE VON RUDOLF GEORG BINDING
DOK 1 • RUDOLF GEORG BINDING, BEGRÄBNIS
Keine Träne rührt uns an.Wer kann Tote noch beweinen ?Tote sind Zahlen in einem BuchUnter die Zahlen der gestern Lebenden geschrieben.Wir ziehen die Ziffern voneinander ab.
Grabgeleite sind abgegriffene Dinge :Alle sind gleich.Wie bei einem Appel werden die Toten verlesen.Nur dass sie nicht antworten.Aber es fehlt keiner.
Vielleicht fehlt auch einer :Von diesem begraben sie nur einen Arm Mit einer zarten Hand,von jenem ein Klümpchenunkenntlich und unbenennbar.Von einem begraben sie wohl nur den Namen.
DOK 2 • RUDOLF GEORG BINDING, ERSTE GRÄBER
Zwischen Gras schwarzes Blühnlockerer Erde,
wie ein Lenznie gesehen
in den Feldern:
Tief im Landrinnen leiserste Tränen
tief verhüllttief geheimersten Toten.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
27ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
DOK 3 •AUSZUG AUS DER BASE MERIMEE, INVENTAR DES DENKMALSCHUTZES IN FRANKREICH
« Ce cimetière militaire associe quatre particularités : un environnement remarquable, un aménagement intérieur très original, la présence de stèles originelles et un monument aux morts originel parfaitement conservé et réalisé par l’architecte Scholzen, de Düsseldorf. »
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA02000024
DOK 4 - 8 • ILLUSTRATIONEN
DOK 4 • MONUMENT AUF DEM FRIEDHOF VESLUD
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nsPhoto actuelle du monument allemand sur le cimetière
DOK 5 • ANSICHT DES FRIEDHOFS IN DEN 1920ER JAHREN
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Carte postale d’époque du cimetière
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
28ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
DOK 6 • POSTKARTE STEINBILDHAUER IM FELDE
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Postkarten- und Fotoalben der Krankenschwester Frieda Gruner, item 38
DOK 7 • ANSICHT EINES FRIEDHOFS MIT MASSENGRÄBERN
© E
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191
4-19
18Euvezin, Friedhof - hier liegt auch Hauptmann Bode
DOK 8 • TOTENZETTEL FRANZ MERTENS
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Carte de deuil
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
29ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
DOK 9 • AUSSCHNIT T AUS DER VERLUSLISTE DES 39. INFANTERIEREGIMENTS
DIENSTGRAD NAME VORNAME TODESDATUM & ORT BEMERKUNGEN
Landsturm- Rekrut KOCHEM Peter 18.10.1917 In französischer Gefangenschaft verstorben
Gefreiter der Reserve KÖHN Emil 25.09.1915, Perthes, Champagne
Füsilier KOHNE Georg 14.09.1917, Kriegslazarett 57a
Beerdigt Liesse
Landsturm- Rekrut KOLETZKI Josef 15.08.1917, Sanitäts-Kompanie 50
Beerdigt Veslud
Füsilier KÖLLMANN Max 27.05.1918, Chemin des Dames
Füsilier KOOLEN Hermann 19.05.1917, Krankens.-Stelle Montcornet
Beerdigt Montcornet
Landsturm- Rekrut KRAUSE Willi 06.08.1916, Verdun
Wehrmann KRIATKOWSKI Stefan 26.04.1915, Champagne
Füsilier KRIZEK Hugo 20.08.1917, Chemin des Dames
Beerdigt Veslud
Reservist KRÜGER Wilhelm 02.10.1915 In französischer Gefangenschaft verstorben
Landsturm- Rekrut KRZEMKOWSKI Bernhard 24.06.1917, Reserve-Feldlazarett 47
Beerdigt Liesse
Füsilier KUHLMANN Hermann 24.10.1916, Verdun
Source : http://www.denkmalprojekt.org
ZUR GESCHICHTE DES ERSTEN WELTKRIEGS
Der folgende Text soll keinen alles umfassenden Überblick über den Ersten Weltkrieg geben,
sondern lediglich einige wesentliche Punkte unter besonderer Berücksichtigung der Westfront
ansprechen. Die anschließende Bibliographie ermöglicht, eigene Schwerpunkte zu setzen und
Themen der neueren Geschichtsschreibung aufzugreifen.
HINTERGRÜNDE
Als Ursachen für den Ausbruch des Ersten Weltkriegs werden seit den 1920er Jahren von den
Wissenschaftlern vor allem strukturelle Hintergründe hervorgehoben : der deutsch-französische
Gegensatz, der Wettkampf um den Besitz der Kolonien und ihre wirtschaftliche Ausbeutung, das
System der Allianzen, das Wettrüsten und das „Pulverfass“ Balkan :
Während Russland sich als Schutzmacht der Slawen betrachtet, fühlt Österreich-Ungarn sei-
nen Vielvölkerstaat von den nationalen Bestrebungen auf dem Balkan bedroht. Das Attentat in
Sarajevo auf den österreichischen Thronfolger Franz Ferdinand am 28 Juni 1914 lässt die
Spannungen lediglich explodieren.
Während der Julikrise entgleitet den Verantwortlichen jede Kontrolle und das Bündnissystem
führt ganz Europa in wenigen Wochen in den Krieg. Das Deutsche Kaiserreich geht das Risiko
eines begrenzten Konflikts ein, um seinen einzigen Verbündeten Österreich-Ungarn zu unterstüt-
zen und wird durch die zögerliche Haltung des Vereinigten Königsreichs nur bestärkt. Die
Französische Republik ist ihrerseits bereit, die gefährliche Politik des Bündnispartners Russland
auf dem Balkan zu unterstützen.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
30ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
VERLAUF
Bei Ausbruch des Kriegs rechnen alle Generalstäbe mit einem kurzen Offensivkrieg. Die tech-
nische Entwicklung und die Reichweite der schweren Artillerie ändern jedoch die gesamte
Kriegsführung. Der deutsche Vormarsch wird durch die Schlacht an der Marne im September 1914
aufgehalten und die Front stabilisiert sich. Auf über 700 Kilometern heben die Armeen von der
Nordsee in Belgien bis in den französischen Jura Schützengräben aus. Bei den Versuchen, die
gegnerische Front zu durchstoßen, werden enorme Verluste in Kauf genommen ; Während der
Schlacht von Verdun beziffern sich die Verluste nach 300 Tagen auf über 700 000 Soldaten,
während der Schlacht an der Somme von Juli bis November 1916 übersteigt die Zahl der Verluste
die Millionengrenze.
Die Kriegserklärung der Vereinigten Staaten von Amerika am 6 April 1917 lässt den Konflikt
endgültig zum Weltkrieg werden. Die russischen Revolutionen im Februar-März und im Oktober
haben die Abdankung des Zaren, die Machtübernahme durch die Bolschewiki und das Ende des
Kriegs an der Ostfront zur Folge. Entscheidend in diesem Jahr sind auch die Proteste und
Desertionen an allen Fronten infolge der Materialschlachten und der enormen Verluste. Beim
Damenweg im Departement Aisne meutern die französischen Truppen nach der gescheiterten
Offensive des Generals Nivelle. Über 3000 Soldaten stehen vor dem Kriegsgericht, 49 werden exe-
kutiert. An der Heimatfront breiten sich seit 1915 Pazifismusbewegungen und Arbeiterstreiks aus,
die 1917 bedeutende Ausmaße annehmen.
Am Ende des Jahres haben die autoritären Regierungen wieder die Kontrolle über alle Fronten
erlangt. Die deutschen Militärstäbe sehen im Frühjahr 1918 ihre letzte Siegeschance in der
Zerschlagung der Westfront, bevor die amerikanischen Truppen voll einsatzbereit sind. Die große
Offensive im Frühjahr 1918 zwingt die Alliierten in der Picardie zum Zurückweichen. In den fol-
genden Monaten rücken die deutschen Truppen in Flandern und in der Champagne vor und
nähern sich Paris. Doch der Vormarsch kommt zum Erliegen. Die Alliierten sind aufgrund der
amerikanischen Unterstützung materiell und numerisch überlegen. General Foch hat das
Oberkommando erhalten. Die Gegenoffensiven an allen Fronten zwingen Türken, Österreicher
und Deutsche nach und nach zur Aufgabe. Deutschland unterzeichnet den Waffenstillstand am
11 November 1918.
EIN MODERNER UND TOTALER KRIEG
Während der vier Kriegsjahre werden insgesamt 70 Millionen Soldaten mobilisiert, so viele wie
nie zuvor. Soldaten aus der ganzen Welt kämpfen an den europäischen Fronten. Der Aufbau von
Massenarmeen und die bisher unbekannte Reichweite der modernen Waffen werden zu einem
ökonomischen Faktor von strategischer Bedeutung. Die Soldaten müssen bewaffnet, gekleidet,
ernährt und zugleich in den Werkstätten, Fabriken und auf den Feldern von Frauen oder ausländi-
schen Arbeitskräften ersetzt werden. Aufgrund der steigenden Kosten suchen die Staaten nach
neuen Einnahmequellen : Frankreich und Deutschland vergeben Staatsanleihen, in
Großbritannien werden die Steuern angehoben. Überall entsteht durch das Drucken von Geld
eine starke Inflation.
Der Staat lenkt die Wirtschaft, die steuert die Produktion, verteilt die Rohstoffe und fixiert die
Preise. Der zeitgenössische Ausdruck des „totalen Kriegs“ drückt eine Mobilisierung aller pro-
duktiven Kräfte aus, die ausschließlich auf den Sieg hinarbeiten. Dieser Prozess wird ideologisch
und moralisch von den Regierungen unterstützt, um eine nationale Einheit und ein Fortführen
der Kämpfe zu gewährleisten (Aubau einer Zensur- und Propagandastelle, Entmenschlichung des
Gegners, Aufruf an den Glauben…). Eine „Kriegskultur“ breitet sich in allen Bevölkerungsschichten
aus und banalisiert die Massenzerstörung, steigert die Gleichgültigkeit gegenüber physischer und
psychologischer Gewalt im Krieg, brutalisiert die Gesellschaft. Dies erklärt die anhaltenden
Formen von Gewalt und der Attraktivität totalitärer Systeme in der Nachkriegszeit.
Die Modernität des Kriegs äußert sich in der Art der Kämpfe, die aufgrund des technischen
Fortschritts entmenschlicht sind : Der Gegner ist zu weit entfernt, um sein Gesicht zu erkennen.
Waffen sind effizienter und tödlicher. Hunger, Kälte, Unwetter, Bombardierungen, Läuse, Ratten…
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
31ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
kennzeichnen die schwierigen Lebensbedingungen an der Front. Die Soldaten sind fernab ihrer
Familien, haben selten Heimaturlaub. Die Artillerie zerstört die menschlichen Körper und die
physischen und psychischen Verletzungen der Kriegsversehrten bleiben lebenslänglich sichtbar.
Die Gewalt des Kriegs äußert sich in den besetzten Gebieten in Form von übermäßigen
Geldabgaben, Requisitionisierungen und Einschränkungen. Sie findet sich in den Lagern der
Kriegsgefangenen und Zwangsdeportierten. An der Heimatfront leiden die Menschen unter der
Abwesenheit der Männer und den steigenden Verlustmeldungen.
BILANZ
Fast 10 Millionen der 70 Millionen im Krieg eingesetzten Soldaten sind gefallen, das entspricht
einem Durchschnitt von etwa 1100 Männern pro Tag. Hinzu kommen die etwa 8 Millionen
Kriegsversehrten, Verstümmelten, Erblindeten... ohne die unzähligen seelisch Verwundeten, die
nie mehr ein normales Familien- und Arbeitsleben aufnehmen können. Witwen, Weisen, Familien
haben ihren Ehemann, Verlobten, Vater, Sohn, Bruder, Enkel verloren.
Der Krieg zerstört das Leben über Generationen hinaus. Im Vereinigten Königreich sind die
Verluste in den Städten am stärksten, in Frankreich eher auf dem Land. Überall sind die Eliten
betroffen, denn sie stellten im Krieg die Offiziere, die an vorderster Front kämpften.
Bergbau, Landwirtschaft und Industrie sind besonders in Nordfrankreich betroffen. In den in
die „roten Zone“ eingestuften Gebieten erreichen die Zerstörungen 100 Prozent. In Deutschland
ist das industrielle Potential intakt. Die Währungen sind in allen europäischen Ländern entwertet.
Der Kontinent verliert seine politische und wirtschaftliche Vormachtstellung zugunsten der USA,
die Staatsgrenzen werden verschoben.
Kulturelle und soziale Umwälzungen erschweren die Demobilisierung der Gesellschaft.
Niemand geht unversehrt aus diesem Krieg heraus, Sieger und Besiegte leiden unter den gleichen
Konsequenzen, doch die Unnachgiebigkeit der Sieger und die Bitterkeit der Besiegten führen auf
der Friedenskonferenz zu einem politischen und kulturellen Desaster, das den Zweiten Weltkrieg
zur direkten Folge hat. Der Erste Weltkrieg, der „Große Krieg“, hat im tragischen Sinne das
gesamte 20 Jahrhundert geprägt.
ZEITLEISTE
1914
28 Juni Ermordung des österreichischen Thronfolgers Franz Ferdinand in
Sarajevo durch einen serbischen Nationalisten.
23 Juli Österreich stellt Serbien ein Ultimatum.
28 Juli Österreich-Ungarn erklärt Serbien den Krieg.
30 Juli Generalmobilmachung der russischen Armee.
1 August Deutschland erklärt Russland den Krieg, Italien verkündet seine
Neutralität.
2 August Deutscher Einmarsch in Luxemburg.
3 August Deutschland erklärt Frankreich den Krieg.
4 August Das Vereinigte Königreich erklärt Deutschland den Krieg.
6 August Österreich-Ungarn erklärt Russland den Krieg.
20 August Deutsche Truppen besetzen Brüssel.
22 August Schlacht in Lothringen, die französischen Truppen ziehen sich zurück.
27 August Die Deutschen besetzen Lille.
5-9 September Schlacht an der Marne.
17 Sept. - 17 Nov. Wettlauf ans Meer.
Mitte November Verlustreiche Kämpfe in Flandern. Übergang zum Stellungskrieg.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
32ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
1915
15 Februar - 18 März Französische Offensive in der Champagne.
19 Februar Alliierter Durchbruchsversuch bei den Dardanellen.
22 Februar Beginn des uneingeschränkten U-Bootkriegs.
11 März England verhängt die Seeblockade über Deutschland.
25 April Alliierte Truppen landen in Gallipoli.
26 April Ententemächte und Italien unterzeichnen den Londoner Vertrag.
7 Mai Ein deutsches U-Boot versenkt den britischen Passagierdampfer
Lusitania.
23 Mai Italien erklärt Österreich-Ungarn den Krieg.
6-8 Dezember Planung einer gemeinsamen Offensive der Ententemächte in Chantilly.
20 Dezember Rückzug der alliierten Verbände von Gallipoli.
1916
9 Februar Einführung der Wehrpflicht im Vereinigten Königreich (ohne Irland).
21 Februar Beginn der Schlacht bei Verdun (bis Dezember).
31 Mai Seeschlacht am Skagerrak.
1 Juli Beginn der alliierten Offensive an der Somme (bis November).
20 August Rumänien erklärt Österreich den Krieg.
28 August Italien erklärt Deutschland den Krieg.
29 August Rücktritt Falkenhayns, Hindenburg wird Chef des Generalstabs
6 September Einsetzung eines gemeinsamen Oberkommandos der Mittelmächte.
24 Oktober Französische Truppen gehen in Verdun zur Gegenoffensive über.
21 November Tod des Kaisers Franz-Josephs I. von Österreich-Ungarn.
12 Dezember Friedensangebot der Mittelmächte.
20 Dezember Friedensnote Wilsons an die kriegsführenden Nationen.
1917
Januar Erste Protestwelle in Frankreich und Deutschland
1 Februar Deutschland erklärt den uneingeschränkten U-Bootkrieg.
9 Februar Unternehmen „Alberich“, Rückzug an die Siegfriedstellung.
8-12 März Russische Revolution (23-27 Februar nach altem Kalender)
15 März Abdankung des Zaren Nikolas II (2 März nach altem Kalender).
6 April Die USA erklären Deutschland den Krieg.
16 April Französische Offensive am Damenweg.
29 April Meutereien in der französischen Armee am Damenweg.
3 Juni Die 1. amerikanische Division landet in Frankreich.
6 Juli Matthias Erzberger (Zentrum) fordert im Reichstag einen
Verständigungsfrieden.
1 August Friedensnote des Papstes Benedikt XV.
24 Oktober Beginn der 12. Isonzoschlacht, Durchbruch der Mittelmächte.
6 November Oktoberrevolution in Russland, Machtübernahme der Bolschewiki unter
Lenin (25 Oktober nach altem Kalender).
3 Dezember Waffenstillstandsverhandlungen Russlands mit Deutschland.
1918
8 Januar 14-Punkteprogramm Wilsons.
3 März Russland unterzeichnet den Friedensvertrag von Brest-Litowsk.
21 März Deutsche Frühjahrsoffensive in der Picardie.
27 Mai Deutsche Offensive am Damenweg.
15 Juli Zweite Schlacht an der Marne.
18 Juli Beginn der französischen Gegenoffensive zwischen Soissons und Reims.
8 August Beginn der allliierten Gegenoffensive an der Somme. „Schwarzer Tag“
der deutschen Armee.
DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
33ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
3 Oktober Reichskanzler Max von Baden ersucht Alliierte um Waffenstillstand auf
Basis des 14-Punkteprogramms.
31 Oktober Die Türkei unterzeichnet einen Waffenstillstand.
2 November Abdankung Karls I. Kaiser von Österreich-Ungarn.
3 November Matrosenaufstand in Kiel, Niederlage der österreichisch-ungarischen
Armee, Unterzeichnung des Waffenstillstands.
9 November Abdankung des deutschen Kaisers Wilhelms II., Ausrufung der Republik.
11 November Deutschland unterzeichnet den Waffenstillstand im Wald von
Compiègne.
1919
18 Januar Beginn der Friedenskonferenz
28 Juni Unterzeichnung des Versailler Vertrags
10 Juli Unterzeichnung des Vertrags von Saint-Germain-en-Laye mit Österreich.
1920
11 November Erste Zeremonie am Grab des unbekannten Soldaten am Triumphbogen
in Paris.
BIBLIOGRAPHIE
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— ROTHER Rainer (ed.), Der Weltkrieg 1914-1918. Ereignis und Erinnerung. Catalogue d’exposition,
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DOSSIER N°4 • PISTES PÉDAGOGIQUES
34ÉCRIVAINS DANS LA GUERRE
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
— MÜLLER Hans-Harald, Der Krieg und die Schriftsteller. Der Kriegsroman der Weimarer Republik,
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— MÜLLER Olaf, Der unmögliche Roman. Antikriegsliteratur in Frankreich zwischen den Weltkriegen,
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— Bundeszentrale für politische Bidung, http://www.bpb.de/geschichte/deutsche-geschichte/ersterweltkrieg
— Historisch denken. Geschichte machen, http://historischdenken.hypotheses.org/1840