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. 11 ORGANE DE LA FÉDÉRATION COMMUNISTE LIBERTAIRE JEUDI 14 JUILLET 1955 Cinquante-septième année. - N" 439 SECTION DE L'INTERNATlONALE COMMUNISTE LIBERTAIRE Fondé en 1895 par Louise MICHEL et Sébastien FAURE ABONNEMENTS FRANCE-COLONIES: 52 n••: 1.000 fr. 26 n••: 500 fr.; 13 n'': 250 fr .• AUTRES PA YS: 52 n .. : 1.250 fr HFBDOMADAIRE. - Le N" 20 Frs LIBÉREZ PI ERRE N OUS expliquions dans notre numéro saisi comment notre camarade Pierre MORAIN avait été écroué à la maison d'arrêt de Loos (Nord) sous l'inculpation de participation à la reconstitution du M.T.L.D. ! Et nous démontrions d'autre part tout ce que cette accusation pouvait avoir d'invrai- semblable. La question qui se pose p o u r nous tous, aujourd'hui, militants et sympathisants communistes liber- taires, c'est de faire LIBERER P. MORAIN et de mettre tout en oeuvre pour vaincre la justice de classe, la justice bourgeoise. NOUS R E P ET 0 N S NOTRE APPEL A LA SOLIDARITE. e Solidarité pécuniaire pour une grande campagne de protestation . (C.C.P. R. Joulin 5561-76 Paris). Andry Marty s'est inscrit en tête AVEC 5,000 FRANCS. . Solidarité active par les inscr•p· tions les collages d'affiches, les dis· ' tributions de tracts, les organisations de meetings. e Solidarité en ADHl:.RANT à la F. C. L., le Parti révolutionnaire. -·------' André Marty se solidarise de P. MORAIN Au Camarade FONTENIS (Secrétaire Général de la F.C.L.) C/1er Camarade, L'arrestation du camarade Pierre MO- RAIN. de Roubaix, sous une inculpatio de toute év idence sans aucune base, ouvrirait la voie à l'arbitraire gouvernemental le plus violent contre la classe ouvrière si elle lai s- sail faire. j'espère encore que les Partis el tions se réclamant de la classe ouvnere ne feront pas le jeu du gouvernement en fais,mt le silence sur l'arrestation de M orain sous pré- texte qu'il appartient à la FEDERATION COMMUNISTE LI BERT AIRE. j'espère qu'ils participeront . l'action à mener pour sa remise en !,berio j'espère enfin que ce sera le point de part d'une grande campagne la t-:rn - ble répression actuelle en A IRene; car s1 on la laisse continuer, elle frappera ensuite le prolétariat français. Immobilisé à nouveau par un nouvel e1•· nui médical, je vous adresse par virement postal au camarade /oulin, 5.000 francs comme participation à la campagne de _pro- teJtation nécessaire en faveur de M orarn. Avec l'assurance de mes sentiments révo- lutionnaires. André MARTY DépUité de Pa ris. Solidarité Révolutionnaire REDACTION-ADMINISTRATION: 145, 111u. de Valmy, Pari•-10' C.C.P. R. JOULIN, PARIS 5561-76 SAUVONS DE LA GUILI.OTINE , , LES ALGE.RIE.NS CONDAMNE.S A MORT UN APPELII A TOIJS LES PARTIS DU M. L. A. A TOUTES LES PERSONNALITÉS L A répression la plus barbare se déchaîne contre les peuples colo- niaux, en particulier contre le peuple algérien. Les condamnations à mort sont déjà trop nombreuses. Le de- voir le plus pressant est de saUIVer les condamnés à mort par les tri- bunaux d'Alger Blida, Pasteur, Constantine ( condanmation récente de Mustapha Boulaïd, Amhed Bouchemal et de huit autres mili- tants) et d'empêcher que les condam- nations à mort se mutiplient. C'est dans ce but que le Mouvement de Lutte Anticolonialiste s'adresse à vous afin que nous rassemblions tou- tes les énergies au moins sur ce seul objectif : SAUVER LES CONDAMNES ALGERIENS DE LA PEINE CAPI- TALE 1 Pour cela nous vous demandons de ' signer et faire signer la lettre ci-jointe au Président de la République. Nous vous demandons de faire circuler la liste .de souscription également jointe. Nous vous demandons surtout de nous donner votre accord, votre patronage et si possible votre participation à un me.otiilg d" dè,nonstrll'tivn dau" le but d'empêcher les exécutions capitales prévues, meeting qui serait consacré uniquement à ce but et en dehors de toute orientation politique. Vous comprendrez que le temps presse, qu'un retard peut être cause de la mort des militants ntionalistes algériens condamnés. Nous vous de- mandons donc de bien vouloir nous donner votre réponse le plus rapide- ment possible, de sorte que n o u s puissions vous convoquer à une réu- nion préparatoire qui envisagerait les modalités de la tenue de cette mani- festation . Recevez nos nialistes. snLJtations anticolo- _ !" · Le Secrétaire provisoire. P. PHILIPPE. Les protestations se multiplient ... Extraits de la lettre adressée le 4 juillet 1955 à M. le Président de la République par le Secrétariat des Comités de Défense Sociale et d'Entraide : Monsieur le Président de la République, Dans son audience du 21 juin dernier, le tribunal militaire de Constantine a con- damné à mort deux militants nationalistes algériens, Mustapha Ben Bowlaïd et Amhed Bouchemal. C'est avec une profonde émo- tion que nous avons pris connaissance de cette sentence que rien, à nos yeux, ne justifie,. et qu'un tribunal civil n'aurait - nous en sommes certains - jamais prononcée ... ... Nous sommes convaincus que la force, les tortures, les parodies de justice ne régle- ront aucunement le problème algérien. La solution du problème algérien réside dans le tègne de la justice, de la démocratie, cie la liberté. est pourquoi nous croyons que les con- damnations à mort prononcées par des tri- bunaux militaires ne font que susciter la haine et qu'elles portent préjudice à l'avenir, en empêchant tout solution pacifique du pro- blèmes algérien. C'est pourquoi, Monsieur le Président de la République, nows vous prions d'user de votre pouvoir constitutionnel . pour empêcher l'exécution de ces peines capitales. En faisant cette démarche, nous avons la certitude de servir une noble cause et d'appor- ter notre modeste contribution à l'amitié entre les peuples de France et d'Algérie. PARTI SOCIALISTE DE GAUCHE La Fédération de la Région Parisienne du Parti Socialiste de Gauche s'élève contre les Recevez, Monsiwr le Président de la République, l'assurance de notre haute con- sidération. Pour le Bureau des Comités de Défense Sociale et d'Entraide : Les Secrétaires, Aimé CAPELLE, Louis HOUDEVILLE SYNDICAT NATIONAL DES ' INSTITUTEURS (Section du Rhône) ORDRE DU JOUR L E Conseil Syndical de la Section du Rhône du S.N.I., réuni à la Bourse du Travail de Lyon, le jeudi 30 juin 1955, a appris avec stu- peur la condamnation par le tribunal militaire de Constantine, le 21 juin 1955, de Ben Boulaïd, de Bouchemal et de leurs compagnons. Il rappelle les ordres du j'our pré- céllents par lesquels il s'est élevé con- tre les méthodes de répression em· ployées en Afrique du Nord par le gouvernement français, a réclamé la libération des détenus politiques et l'ouverture de négociations avec les représentants qualifiés du peuple algé- rien. Semaine du 4 au 9 Juillet de saisies el les poursuites exercées Charbonnière, 30; Folgor, 400; n l'encontre de la presse qui informe de la Le Conseil Syndical unanime de· mande que soit rapporté l'arrêt du tribunal de Constantine et lance, afin que soient sauvés les dix condamnés à mort, un pressant appel à la solidarité ouvrière et démocratique. REUNION INTERDITE 1 Belleville 30; Un g1·oupe Panhard, 1>éritable situation en A trique lu NorJ. 10.000; 2.000; Pannetier, Elle :>rolesle vivement co,,/re l'inculpati on 1.000; Pierre, 500; Joly, 1.000; Fré- d'atteinte à la s<Îreté le l'Etat pc•rlée cor,tre rot 500; Elisabeth, 100; Jean et cina militants de la Fédération Communiste Lerenard (Levallois), 500; Pa- Libertaire à l'occasion d'articles sur la qu,s- ris-19•, 500; Flandre (Amiens), 80; lion algérienne parus dans plusieur3 numéros X (Amiens), 80; Claverna, 100; Ha- du Libertaire. L E Comité pour l.a .Libération de_ non, 500; Folliot, 100; Carbon el, 200; Elle dénonce ces mesures prises à l'insti- Hadj et des v1chmes de la represston Deleuze 1.000; Genaudet, 1.000; Gré- des milieux colonialistes, mesure 3 organisait, le 8 juillet 1955, une réu· vin 250; Ferreil'a, 500; Talavard Jleuvenl s'appliquer demain à tous les mrl•- nion publique au café « Le Petit Marguery » 450; Mazzoni, 250; Alderotti, 500 tanis el à Ioules les organisations qui iélè- 129, rue des Pyrénées, Paris-20". . F t 2 000 X loo Paul 6 000 "eni contre '' la guerre d'Algérie ». · 1 · · · t asso , . ; , ; · · " La police, après avou acere r- T t l d 1 "• t 28 970 Con3cienle du clanaer ainsi couru, la Fé- t 1 ffi h · 0 a e a o IS e · · · · · · · , . • . . d P S C quemen es a c es annonçant cette reumon, Total précédent . . . . . . . . 145.221 dération de la Regron. u 1 . ··b· · a empêché celle-ci de se tenir. N'osant l'in- appelle lous les travarlleurs a eXIger a an- Total général . . . . . . 174.191 don de Ioules les poursuites sans exception. page 2) ················································································- BULLETIN D'ADHESION N ........ 0 •••••••••••••••• 0 •• 0 0 0 •••• om : . . . . . • • • • • • • • • . . ••.••••. Adresse : .......... · . · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · Adhérez à la F. C. L. Adhère à la F.C.L, A . . . . . . . . . . . . le . . . . . . . . . . .. · . · · (Si&nature) 26 n••: 625 fr. Pwur toul U.anrcmenl d'•Jreue jeintlr. 30 franc. al I... Jemièrc bande Ils ont saisi le ((LIB,, LE LIB VIVRA 1() Il? IIJJ w n r n - r r '- w w a wrw w L E mercredi 6, dans la soirée, alors que le « Libertaire » venait de sortir, la Police Judiciaire, sur commission du Juge d'instruc- tion Chapar, saisissait notre journal aux Messageries Leval, sont acheminés les envois à nos abonnés. Aux Messageries Transport- Presse qui desservent les kiosques et libraires, la P. J. arrivait trop tard pour arrêter les expéditions et c'est dans les Postes et chez les dépositaires mêmes qu'elle d i' v ait faire saisir notl·e journal. Le 7, dès l'heure légale, la P.J. se présen- tait au domicile du camarade Fonte- nis qui devait accompagner Je Com- missaire Mathieu et ses inspecteurs au siège du journal étaient saisis les exemplaires destinés à la v<mte à la criée dans la Région Parisieune. Enfin, l'imprimeur devait aussi rece- voir la visite des policiers, mais inu- tilement, puisqu 'il ne lui restait plus aucun exemplaire. Cependant, nou- velle visite le lendemain à l'impri- meur pour vérifier qu'aucun tract n'était tiré à la suite de la saisie. Bien entendu, cela n'a nullement empêché nos militants de diffuser massivement un t1·act dimanclH: ma- ..tül pob:l.ts de vm1te habitt;cb. Les raisons immédiates de la sai- sie '? Les précisions, les nouvelles gê- nantes pour les gouvernants parce qu'ils les savent exactes, que nous clonnio11s sur la guerre d'Algérie, en l>articulier les chiffres des pertes des deux côtés, chiffres soigneusement falsifiés pa1· la presse à gages. Mais aussi, bien que cela ne soit pas avoué officiellement, une des raisons de la saisie fut la protestation que nous élevions, de toutes nos forces, contre la détention de notre camarade P. Morain. Il fallait donc, pour le gou- vernement, réduire au maximum la diffusion de ce no 438 du Libertaire. •• Mais il y a une raison plus p"rofon- de qui explique cette saisie, une rai- son auprès de laquelle celles que nous VE:nons de donner font figure de sim- ples prétextes : il faut que le Liber- taire cesse de pa?'aître, il faut ruiner les finances du Libertaire ! Voilà le fond de l'affaire. Ces messieurs sa- vent que quelques saisies, agrémentées de poursuites, oeamendes, et tout cela préparé par le coup de Jarnac de notre ex-imprimeur, ces messieurs sa- Yent que tout cela suffit largement à arrêter la publication d'un journal qui n'émarge à aucune caisse secrète. Et Le Libertaire, par·ce qu'il exprime - seul - les aspirations et les colè- ?'es du peuple travailleu?·, représente le danger n 1 pour la bourgeoisie. Elle sait que ce ne sont pas les gros bataillons amorphes des partis tradi- tionnels qui sont à craindre, mais que l'avenir révolutionnaire, la future di- rection ouvl'ière est représentée par la F.C.L. et son journal, si faibles soient-ils encore, :parce qu'ils sont dans le vrai, qu'on ne les achète1·a z;as, qu'on ne les pas de l'in- on ne les fet·a z;as ?·eculer. •• Mai s la bourgeoisie et son gouver- nement ne sont pas au bout de leur aainte et de leurs suprises. Ils ne comrrennent pas pourquoi nOWJ n'a- Yons pas disparu déjà (ils y ont mis - le prix!) et leur haine s'exaspère. lls comprelidront encore moins ce phénomène à leurs yeux inexplicable: « Le Liber-tait·e » continuera, « Le Libertaire » pat·aU?·a, « L6 l.Jiber- taire » grandira. C'est qu'ils ne peuvent soupçonner la force du dévouement de tous les communistes libertaires, de tous nos lecteurs et sympathisants. Cama1·ades, vous voulez qu'un jour les exploiteurs et les gouve1·nants touchent le sol des épaules ? Infli- geons-leur une première défaite en renforçant l'instrument de leur dé- faite définitive, la F .C.L. et son jour- nal. Que le Lib vive et que ses ennemis crèvent du dépit de n'avoir pu nous faire taire. Nous donnerons, pour le Lib, sans compter. Nous nous dépenserons, pour sa diffusion, sans compter : vente, abon- nements, affichage. Et c'est notre souscription « Soli- darité Révolutionnaires » qui voit son chiffre augmenter chaque mois, qui permet d'aider notre camarade lVlo- l·ain, d'assurer sa défense, d'assurer aussi la défense de nos autres incul- pés Caron, Fontenis, Joulin, Donnet, Philippe, Richer, et qui permettra aussi de maintenir la parution du Lib et même d'élever son tirage, c'est cette souscription « Solidarité Révo- lutionnaire » qui sera l'instrument de notre première victoire. Le « Lib » vivra ! Signo.M et {-ai6D-n6 6igne'i oette pJUJ.ie6latian adressée au Président de la République Le Mouvement de Lutte Anticolonialiste, reprenant l'appel elu National Algérien (Gjppel publié dans notre précédent numéro saisi) demande à lous de signer et de faire signer la lettre ci-dessous au Président de la République. . Faire retour de cette leth·e accompagnée des signatures, so it au Mouvement de Lutte Anticolonialiste (P. Philippe, 219, rue de Crimée), soit au siège du Libertaire, (145, quai de ValmJi), qui iransmellronl. Avant l'envoi, découper selon le pointillé ci-dessous. Monsieur le Président de la République, Le Tribunal militaire de Constantine a, dans son audience du 21 juin 1955, condamné à mort les patriotes algériens Mustapha Ben Boulaïd et Amhed Bou- chemal, ainsi que huit autres qui n'ont pas assisté à l'audience. Conscient de ce que ces condamnations à la peine capitale peuvent susciter comme haine entre les peuples algérien et français, et de ce qu'elles portent comme préjudice à l'avenir des deux pays, Soucieux de voir conserver toutes les chances possibles au règlement paci- fique du problème algérien, Et désireux de voir partout régner la justice, la démocratie et la liberté, J'ai l'honneur de vous déclarer mon opposition à toute condamnation à mort prononcée à l'égard des Algériens en luttf> pour leur liberté et de vous demander d'user de vos pouvoirs pour empêcher l'exécution de ces peines capitales qui ne feront qu'aggraver la actuelle. Faità ................ ,le . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1955. NOMS SIGNATURES . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . .. ' .... . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..... ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . ' . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . \ . . . . . .. . . . . . . . . .. . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... ....

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Page 1: PIERRE A TOIJS LES PARTIS LE LIB VIVRA L...massivement un t1·act dimanclH: ma ..tül ~ux pob:l.ts de vm1te habitt;cb. Les raisons immédiates de la sai sie '? Les précisions, les

.

11 •

ORGANE DE LA FÉDÉRATION COMMUNISTE LIBERTAIRE

JEUDI 14 JUILLET 1955

Cinquante-septième année. - N " 439

SECTION DE L'INTERNATlONALE COMMUNISTE LIBERTAIRE • Fondé en 1895 par Louise MICHEL et Sébastien FAURE

ABONNEMENTS FRANCE-COLONIES: 52 n••: 1.000 fr.

26 n••: 500 fr.; 13 n'': 250 fr .• AUTRES PA YS: 52 n .. : 1.250 fr

HFBDOMADAIRE. - Le N" 20 Frs

LIBÉREZ PI ERRE

N OUS expliquions dans notre numéro saisi comment notre camarade Pierre MORAIN

avait été écroué à la maison d'arrêt de Loos (Nord) sous l'inculpation de participation à la reconstitution du M.T.L.D. ! Et nous démontrions d'autre part tout ce que cette accusation pouvait avoir d'invrai­semblable.

La question qui se pose p o u r nous tous, aujourd'hui, militants et sympathisants communistes liber­taires, c'est de faire LIBERER P. MORAIN et de mettre tout en œuvre pour vaincre la justice de classe, la justice bourgeoise.

NOUS R E P ET 0 N S NOTRE APPEL A LA SOLIDARITE. e Solidarité pécuniaire pour une grande campagne de protestation . (C.C.P. R. Joulin 5561-76 Paris). Andry Marty s'est inscrit en tête AVEC 5,000 FRANCS. .

Solidarité active par les inscr•p· tions les collages d'affiches, les dis·

' tributions de tracts, les organisations de meetings. e Solidarité en ADHl:.RANT à la F. C. L., le Parti révolutionnaire.

-·------'

André Marty se solidarise de P. MORAIN

Au Camarade FONTENIS (Secrétaire Général de la F.C.L.)

C/1er Camarade, L'arrestation du camarade Pierre MO­

RAIN. de Roubaix, sous une inculpatio de toute év idence sans aucune base, ouvrirait la voie à l'arbitraire gouvernemental le plus violent contre la classe ouvrière si elle lais­sail faire.

j'espère encore que les Partis el or.~anisa­tions se réclamant de la classe ouvnere ne feront pas le jeu du gouvernement en fais,mt le silence sur l'arrestation de M orain sous pré­texte qu'il appartient à la FEDERATION COMMUNISTE LI BERT AIRE.

j'espère qu'ils participeront activem~nl . l'action à mener pour sa remise en !,berio immédiat~.

j'espère enfin que ce sera le point de d~­part d'une grande campagne c.o~lre la t-:rn­ble répression actuelle en A IRene; car s1 on la laisse continuer, elle frappera ensuite le prolétariat français.

Immobilisé à nouveau par un nouvel e1•· nui médical, je vous adresse par virement postal au camarade /oulin, 5.000 francs comme participation à la campagne de _pro­teJtation nécessaire en faveur de M orarn.

Avec l'assurance de mes sentiments révo-lutionnaires. André MARTY

DépUité de Pa ris.

Solidarité Révolutionnaire

REDACTION-ADMINISTRATION: 145, 111u. de Valmy, Pari•-10' C.C.P. R. JOULIN, PARIS 5561-76

SAUVONS DE LA GUILI.OTINE , ,

LES ALGE.RIE.NS CONDAMNE.S A MORT

UN APPELII A TOIJS LES PARTIS DU M. L. A. A TOUTES LES

PERSONNALITÉS

L A répression la plus barbare se déchaîne contre les peuples colo­niaux, en particulier contre le peuple algérien. Les condamnations à mort sont déjà trop nombreuses. Le de­

voir le plus pressant est de saUIVer les condamnés à mort par les tri­bunaux d'Alger Blida, Pasteur, Constantine ( condanmation récente de Mustapha B~n Boulaïd, Amhed Bouchemal et de huit autres mili­tants) et d'empêcher que les condam-nations à mort se mutiplient.

C'est dans ce but que le Mouvement de Lutte Anticolonialiste s'adresse à vous afin que nous rassemblions tou­tes les énergies au moins sur ce seul objectif : SAUVER LES CONDAMNES ALGERIENS DE LA PEINE CAPI­TALE 1

Pour cela nous vous demandons de ' signer et faire signer la lettre ci-jointe

au Président de la République. Nous vous demandons de faire circuler la liste .de souscription également jointe. Nous vous demandons surtout de nous donner votre accord, votre patronage et si possible votre participation à un me.otiilg d" dè,nonstrll'tivn dau" le but d'empêcher les exécutions capitales prévues, meeting qui serait consacré

uniquement à ce but et en dehors de toute orientation politique.

Vous comprendrez que le temps presse, qu'un retard peut être cause de la mort des militants ntionalistes algériens condamnés. Nous vous de­mandons donc de bien vouloir nous donner votre réponse le plus rapide­ment possible, de sorte que n o u s puissions vous convoquer à une réu­nion préparatoire qui envisagerait les modalités de la tenue de cette mani­festation .

Recevez nos nialistes.

snLJtations anticolo-

_ Pou~ !" ~1<;>•w~ment · Le Secrétaire provisoire.

P. PHILIPPE.

Les protestations se multiplient ... Extraits de la lettre adressée le 4 juillet 1955 à M. le Président

de la République par le Secrétariat des Comités de Défense Sociale et d'Entraide :

Monsieur le Président de la République, Dans son audience du 21 juin dernier,

le tribunal militaire de Constantine a con­damné à mort deux militants nationalistes algériens, Mustapha Ben Bowlaïd et Amhed Bouchemal. C'est avec une profonde émo­tion que nous avons pris connaissance de cette sentence que rien, à nos yeux, ne justifie,. et qu'un tribunal civil n'aurait - nous en sommes certains - jamais prononcée ...

... Nous sommes convaincus que la force, les tortures, les parodies de justice ne régle-ront aucunement le problème algérien. La solution du problème algérien réside dans le tègne de la justice, de la démocratie, cie la liberté.

c· est pourquoi nous croyons que les con­damnations à mort prononcées par des tri­bunaux militaires ne font que susciter la haine et qu'elles portent préjudice à l'avenir, en empêchant tout solution pacifique du pro­blèmes algérien.

C'est pourquoi, Monsieur le Président de la République, nows vous prions d'user de votre pouvoir constitutionnel .pour empêcher l'exécution de ces peines capitales.

En faisant cette démarche, nous avons la certitude de servir une noble cause et d'appor­ter notre modeste contribution à l'amitié entre les peuples de France et d'Algérie.

PARTI SOCIALISTE

DE GAUCHE

La Fédération de la Région Parisienne du Parti Socialiste de Gauche s'élève contre les

Recevez, Monsiwr le Président de la République, l'assurance de notre haute con­sidération.

Pour le Bureau des Comités de Défense

Sociale et d'Entraide :

Les Secrétaires,

Aimé CAPELLE, Louis HOUDEVILLE

SYNDICAT NATIONAL

DES 'INSTITUTEURS

(Section du Rhône)

ORDRE DU JOUR

L E Conseil Syndical de la Section

du Rhône du S.N.I., réuni à la Bourse du Travail de Lyon, le

jeudi 30 juin 1955, a appris avec stu­peur la condamnation par le tribunal militaire de Constantine, le 21 juin 1955, de Ben Boulaïd, de Bouchemal et de leurs compagnons.

Il rappelle les ordres du j'our pré­céllents par lesquels il s'est élevé con­tre les méthodes de répression em· ployées en Afrique du Nord par le gouvernement français, a réclamé la libération des détenus politiques et l'ouverture de négociations avec les représentants qualifiés du peuple algé-

• rien.

Semaine du 4 au 9 Juillet me.~ures de saisies el les poursuites exercées Charbonnière, 30; Folgor, 400; n l'encontre de la presse qui informe de la

Le Conseil Syndical unanime de· mande que soit rapporté l'arrêt du tribunal de Constantine et lance, afin que soient sauvés les dix condamnés à mort, un pressant appel à la solidarité ouvrière et démocratique.

REUNION INTERDITE 1

Belleville 30; Un g1·oupe Panhard, 1>éritable situation en A trique lu NorJ. 10.000; J~an-Marie, 2.000; Pannetier, Elle :>rolesle vivement co,,/re l'inculpation 1.000; Pierre, 500; Joly, 1.000; Fré- d'atteinte à la s<Îreté le l'Etat pc•rlée cor,tre rot 500; Elisabeth, 100; Jean et cina militants de la Fédération Communiste Eli~ne Lerenard (Levallois), 500; Pa- Libertaire à l'occasion d'articles sur la qu,s-ris-19•, 500; Flandre (Amiens), 80; lion algérienne parus dans plusieur3 numéros X (Amiens), 80; Claverna, 100; Ha- du Libertaire. L E Comité pour l.a .Libération de_ Mes~ali non, 500; Folliot, 100; Carbon el, 200; Elle dénonce ces mesures prises à l'insti- Hadj et des v1chmes de la represston Deleuze 1.000; Genaudet, 1.000; Gré- ~ation des milieux colonialistes, mesure3 q~i organisait, le 8 juillet 1955, une réu· vin 250; Ferreil'a, 500; Talavard Jleuvenl s'appliquer demain à tous les mrl•- nion publique au café « Le Petit Marguery » 450; Mazzoni, 250; Alderotti, 500 tanis el à Ioules les organisations qui iélè- 129, rue des Pyrénées, Paris-20". . F t 2 000 X loo Paul 6 000 "eni contre '' la guerre d'Algérie ». · 1 · · · t asso , . ; , ; • · · • " La police, après avou acere syste~a r-T t l d 1 "• 1· t 28 970 Con3cienle du clanaer ainsi couru, la Fé- t 1 ffi h ·

0 a e a o IS e · · · · · · · , . • . . d P S C quemen es a c es annonçant cette reumon, Total précédent . . . . . . . . 145.221 dération de la Regron. PariSI~nne. u

1. ··b· · a empêché celle-ci de se tenir. N'osant l'in-

appelle lous les travarlleurs a eXIger a an- • Total général . . . . . . 174.191 don de Ioules les poursuites sans exception. (Su~te page 2)

················································································-BULLETIN D'ADHESION • •

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Adresse : .......... · . · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

Adhérez à la F. C. L. Adhère à la F.C.L, A . . . . . . . . . . . . le . . . . . . . . . . .. · . · ·

(Si&nature)

26 n••: 625 fr. Pwur toul U.anrcmenl d'•Jreue jeintlr.

30 franc. al I... Jemièrc bande

Ils ont saisi le ((LIB,,

LE LIB VIVRA tl31~ 1() Il? tl3l~JJ lt=t()Nlri~N IIJJ

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L E mercredi 6, dans la soirée, alors que le « Libertaire » venait de sortir, la Police Judiciaire, sur commission du Juge d'instruc­tion Chapar, saisissait notre journal aux Messageries Leval, uù

sont acheminés les envois à nos abonnés. Aux Messageries Transport­Presse qui desservent les kiosques et libraires, la P. J. arrivait trop tard pour arrêter les expéditions et c'est dans les Postes et chez les dépositaires mêmes qu'elle d i' v ait faire saisir notl·e journal. Le ~eudi 7, dès l'heure légale, la P.J. se présen­tait au domicile du camarade Fonte­nis qui devait accompagner Je Com­missaire Mathieu et ses inspecteurs au siège du journal où étaient saisis les exemplaires destinés à la v<mte à la criée dans la Région Parisieune. Enfin, l'imprimeur devait aussi rece­voir la visite des policiers, mais inu­tilement, puisqu'il ne lui restait plus aucun exemplaire. Cependant, nou­velle visite le lendemain à l'impri­meur pour vérifier qu'aucun tract n'était tiré à la suite de la saisie. Bien entendu, cela n'a nullement empêché nos militants de diffuser massivement un t1·act dimanclH: ma­

..tül ~ux pob:l.ts de vm1te habitt;cb. Les raisons immédiates de la sai­

sie '? Les précisions, les nouvelles gê­nantes pour les gouvernants parce qu'ils les savent exactes, que nous clonnio11s sur la guerre d'Algérie, en l>articulier les chiffres des pertes des deux côtés, chiffres soigneusement falsifiés pa1· la presse à gages. Mais aussi, bien que cela ne soit pas avoué officiellement, une des raisons de la saisie fut la protestation que nous élevions, de toutes nos forces, contre la détention de notre camarade P. Morain. Il fallait donc, pour le gou­vernement, réduire au maximum la diffusion de ce no 438 du Libertaire.

• •• Mais il y a une raison plus p"rofon­

de qui explique cette saisie, une rai­son auprès de laquelle celles que nous VE:nons de donner font figure de sim­ples prétextes : il faut que le Liber­taire cesse de pa?'aître, il faut ruiner les finances du Libertaire ! Voilà le fond de l'affaire. Ces messieurs sa­vent que quelques saisies, agrémentées de poursuites, œamendes, et tout cela préparé par le coup de Jarnac de notre ex-imprimeur, ces messieurs sa­Yent que tout cela suffit largement à arrêter la publication d'un journal qui n'émarge à aucune caisse secrète. Et Le Libertaire, par·ce qu'il exprime - seul - les aspirations et les colè­?'es du peuple travailleu?·, représente le danger n • 1 pour la bourgeoisie.

Elle sait que ce ne sont pas les gros bataillons amorphes des partis tradi­tionnels qui sont à craindre, mais que l'avenir révolutionnaire, la future di­rection ouvl'ière est représentée par la F.C.L. et son journal, si faibles soient-ils encore, :parce qu'ils sont dans le vrai, qu'on ne les achète1·a z;as, qu'on ne les détn~it·a pas de l'in­tériet~t·, qt~' on ne les fet·a z;as ?·eculer.

• •• Mais la bourgeoisie et son gouver-

nement ne sont pas au bout de leur aainte et de leurs suprises. Ils ne comrrennent pas pourquoi nOWJ n'a­Yons pas disparu déjà (ils y ont mis ­le prix!) et leur haine s'exaspère.

lls comprelidront encore moins ce phénomène à leurs yeux inexplicable: « Le Liber-tait·e » continuera, « Le Libertaire » pat·aU?·a, « L6 l.Jiber­taire » grandira.

C'est qu'ils ne peuvent soupçonner la force du dévouement de tous les communistes libertaires, de tous nos lecteurs et sympathisants.

Cama1·ades, vous voulez qu'un jour les exploiteurs et les gouve1·nants touchent le sol des épaules ? Infli­geons-leur une première défaite en renforçant l'instrument de leur dé­faite définitive, la F .C.L. et son jour­nal.

Que le Lib vive et que ses ennemis crèvent du dépit de n'avoir pu nous faire taire.

Nous donnerons, pour le Lib, sans compter.

Nous nous dépenserons, pour sa diffusion, sans compter : vente, abon­nements, affichage.

Et c'est notre souscription « Soli­darité Révolutionnaires » qui voit son chiffre augmenter chaque mois, qui permet d'aider notre camarade lVlo­l·ain, d'assurer sa défense, d'assurer aussi la défense de nos autres incul­pés Caron, Fontenis, Joulin, Donnet, Philippe, Richer, et qui permettra aussi de maintenir la parution du Lib et même d'élever son tirage, c'est cette souscription « Solidarité Révo­lutionnaire » qui sera l'instrument de notre première victoire.

Le « Lib » vivra !

Signo.M et {-ai6D-n6 6igne'i œtte pJUJ.ie6latian adressée au Président de la République Le Mouvement de Lutte Anticolonialiste, reprenant l'appel elu Mou~ement National

Algérien (Gjppel publié dans notre précédent numéro saisi) demande à lous de signer et de faire signer la lettre ci-dessous au Président de la République .

. Faire retour de cette leth·e accompagnée des signatures, so it au Mouvement de Lutte Anticolonialiste (P. Philippe, 219, rue de Crimée), soit au siège du Libertaire, (145, quai de ValmJi), qui iransmellronl. Avant l'envoi, découper selon le pointillé ci-dessous.

Monsieur le Président de la République, Le Tribunal militaire de Constantine a, dans son audience du 21 juin 1955,

condamné à mort les patriotes algériens Mustapha Ben Boulaïd et Amhed Bou­chemal, ainsi que huit autres qui n'ont pas assisté à l'audience.

Conscient de ce que ces condamnations à la peine capitale peuvent susciter comme haine entre les peuples algérien et français, et de ce qu'elles portent comme préjudice à l'avenir des deux pays,

Soucieux de voir conserver toutes les chances possibles au règlement paci­fique du problème algérien,

Et désireux de voir partout régner la justice, la démocratie et la liberté, J'ai l'honneur de vous déclarer mon opposition à toute condamnation à mort

prononcée à l'égard des Algériens en luttf> pour leur liberté et de vous demander d'user de vos pouvoirs pour empêcher l'exécution de ces peines capitales qui ne feront qu'aggraver la ~ituation actuelle.

Faità ................ ,le . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1955.

NOMS SIGNATURES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ' .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ' . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . \ . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ....

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LA POTION L

ES sentiments des tlavailleurs de St-Etienne se sont manifestés Je 22 juin dans un grand meeting

à la Bourse du Travail de St-Etienne, organisé par toutes les centrales syndicales ensemble.

La salle Sacco-Venzetti était archi­comble et la foule débordait sur les manhes.

A Saint-Etienne

CALMANTE seul al'gument donné aux protesta· tions qui se faisaient jour à la sor­tie était : le mot d'ordre est unité; il ne faut donc rien faire qui la casse puisqn'elle a été réalisée !

Voilà comment, avec l'appui de certa ins dirigeants de.la C.G.'l'., F.O. et la C.F.T.C. font passer le pire compromis au détriment des havail­lc•urs. Patrons et gouvernement sont satisfaits.

Le plus fort est que la majorité des travaillem·s étai t violemment hostile aux propo;;itious et à la mo­tion. Mais . personne n'a osé dire un mot ! Voilà où en est venue la domes­tication du mouveme11t ouvrier.

LE LIBERTAIRE 14-7-1955

Seule une génaralisation ~des grèves peut apporter la victoire totale a u:x: travailleurs I

APRES 18 jours d'une lutte acharnée, les ouvriers de SIDELOR (Homécourt) ont repris le travail a?~ès avoir ob~enu des avantages partiels. Le lui_tdi 4, un cortège de travailleurs, se rendant à 1~ residence du Directeur, fut sauvagement matraque par les C.R.S. A ces méthodes policières les

grévistes ripostèrent en occupant l'usine où ils se barricadèrent, puis en retirant les équipes de séc~ité qui assuraient la marche des fours à coke. Ce sont les ingénieurs qui durent assurer eux-mêmes l'entre­tien d·e ces fours dont l'arrêt signifiait la destruction définitive.

A 1 el•allois, repri<e chez CITROEN lundi m"hn Il juillet. LR direction a accordé une augmentation horaire de 3 frs pour les O.S .. de 4 frs pour les professionnels, pour locles les usines 2>. L<· v?.ilois, Saint-Ouen,

] avel... Soulignons le magnifique mouvement de solidarité des travailleurs de Levallois et environs, qu.i co llectèrent pour les grèves 1 million et demi.

A la SOLLAC (trust de Wendel), la grève continue el s'amplifie, avec 3.000 aré-

. • c v1stes à Seremange et Ebauge. Les 2.000 ouvriers de Seremange ont défilé dans la ville pour se rendre à la directio.n.

C'est un représentant de F.O. qui avait été délégué pou1· pt•endrc la parole au nom de toutes les organi­sations syndicales. Les travailleurs l'éclament une augmentation de salai­res immédiate égale pom· tous, et pour les fonctionnaires, 9.000 frs de suite, au 30 juin, non hiérarchisée. Le délégué de F.O., parlant au nom des 3 organisations syndicales (C.G.T. comprise) se contenta de réclamer un premier acompte et le reste en trois fois ! Et il le fit voter dans une résolution.

Pendant ce temps en Angleterre où la direction des Trade-Unions (des syndicats) est pour une collaboration de cl asse effrenée, les cheminots, les • dockers, les mineurs, partent en grèYe contre leurs exploiteurs et contre les bonzes syndicaux qui les trahissent.

En

UN TRACT DU M.N.A.

Travailleurs Français ... avant pour la Grève Générale 1

A La Courneuve, la grève de la S.G.C.M. continue avec comme objectifs : une aug­ment~tion horaire de 20 frs pour tous, une prime de vacances de 20.000 frs. Un comité local de soutien a été formé avec toutes le~ organisations politiques et syndicales,

A Saint-Nazaire, malgré la reprise du travail, l'agitation reste intense. Le 7 ju,il­let s'est tenu un meeting avec Le Léap, Le lendemain, 12.000 ouvriers débrayaient à 1 1 heures pour participer à un meetina Le mécontentement était énorme

parmi tous les auditeurs, petits fonc­tionnaires et instituteurs comp1·is. Le

Quand en sera-t-il de même en France ?

(C01TeS1JOudant de St-BLiennl'.)

LES GRANDES MANŒUVRES

DE L'IMPÉRIALISME INTERNATIONAL

E FFRAYE par les multiples moUl•ements prolétaires qui naissent dans différents pa]!s du monde, l'impérialisme international prépare aclivemcnl le grand jeu qui doil dans son esprit réduire à néanl lou le oppcsition: il esl né~essaire que nous so]!Oils lous unis

au moment de la lulle qui sera chaude, car si nom al,ons, TlOLJ.S revolulionnaire.s, noire ;déal et noire aciion, l'impérialisme lui possède l'appui occulte du capitalisme.

1" j'ai défini dans le précédent numéro du Libertaire les lignes majeures elu marché des pétroles en Iran où l'impérialisme yankee se réserve la part du hon quand la France fournit un important pour­centage du financement. Voici quelques précisions : la direction de la haute banque française et des agences étran­gères a donné son accord aux entre­prises Léon Ballot représentées en Iran par la Société Firbal concernant les installations militaires pour la protec­tion du pétrole. Cet accord se résume comme suit :

Participation à concurrence de 1.360.000 rials (monnaie nationale de l'Iran), soit 6.800.000 frs environ en une caution de remboursement d'a­compte qui serait délivré pour 1 7 mil­liards de rials après remise par le gou­vernement iranien des premiers enga­gements.

Participation à concurrence de 230.000.000 de francs délivrée pour le financement du génie civil pour 90 o/o des dépenses.

Participation à concurrence de 450,000.000 de francs dans les crédits • • • a moyen terme qu1 seront consentis aux différents industriels pour 90 '/t de leurs fournitures de matériel mili­taire.

2" La Société S.A.E.E.T.P. vient de signer un marché qui lui confie la cons· truction de 6.000 appartements de 5 piècP.s minimum qui sont destinés aux officiers américains et à leurs familles. 3 9 villes françaises accueilleront ainsi les représentants de l'impérialisme de l'Ouest. Le confort moderne préside à ces constructions : chauffage électri­que, réfrigérateurs, télévision, salles de bains. Ainsi nos dirigeants témoi­gneront de leur désir de résoudre la crise du logement décent, d'autant plus qu'il est stipulé que ces appartements reviendront aux familles françaises déshéritées quand les Américains les auront quittés. Si j'avais envie de rail­ler, je dirais que ces paroles sont un chef-d'œuvre d'humour noir.

3• En ce moment, en Espagne. quel­que part vers Saragosse, avec la par­ticipation des finances et de la main­d' œuvre françaises, l'Etat américain fait construire un aérodrome secret dont le coût des premiers travaux est de l'ordre de plusieurs milliards. Ce marché s'ajoute à l'autre, aussi hon­teux, qui consiste à acheter (comme du bétail) les intellectuels espagnols en exil qui résident dans le Sud-O uest de la France.

La dictature franquiste est rep rés en­tée par cinq des plus grands arche­vêques de l'Eglise péninsulaire et par le ministre Las Casas, Antoine Pinay repr-ésentant la France et Eisenhower les Etats-Unis.

Ces différentes tractations menées à travers le monde par tous les impéria­listes fraternellement unis pour la cau­se, annoncent la répression brûlante qui va être menée contre tous les hommes libres.

L'impérialisme international se senl en dang~1·; aussi préfère-t-il attaquer le premier ct consolider ses posilions afin de ne pas être vaincu. Mais .1 tra­' ers le monde les masses populaires prennent de plus en plus conscience de leurs liens et lïmpérialisnte trou­vera devant lui une barnère humaine dont r élan et la foi révolutionnaires sauront bien réduire en poussière les engins modernes de mort sans quoi il n ·existerait pas de puissance in1pena liste. Jean· GRECO.

Mouvement National Algérien Les mercredi 29 et jeudi 30 juin,

trois de nos compatriotes étaient arrêtés à Paris par les inspecteurs de la D.S.T. J'usqu'à l'heure actuelle (6 jours après leur arrestation), ils n'ont pas encore été prése.atés au Juge d'instruction, au mépri> de ln loi qui inte1·dit à la police de rete· nir un prévenu plus de 24 heures dans ses locaux.

Selon certaines indications, ils auraient été dirigés sur Tizi-Ouzou où, comme on le sait, existent tou­jours les tortures de la baignoire • et de l'électricité,

Nous élevons une protestation véhémente contre cette séquestra­tion arbitraire qui a déjà soulevé d'indignation toute le peuple fran· çais il y a à peine quelques mois.

Nous en appelons à l'opinion uni­verselle pour faire cesser ces pra­tiques moyenâgeuses et exiger la libération de ceux qui en sont le~ victimes.

Paris, 4 juillet 1955.

LA FEDERA Tl ON DE FRANCE DU M.N.A.

ASSEMBLEE GENERALE COMMUNIQUE DE LA 2• REGION

• • • •

L'Assemblée Générale de tous les militants de la Région Parisienne (et ouverte aux sympathisants) aura lieu le m"rcredi 20 Juillet 1955, à 21 heu· res précises. 79., rue Saint-Denis. Présence indispt>nsable.

Vous avez d'innombrables revendications ù satisfaire. Vos salaires comme vos conditions de vie sont lom d'atteindre un niveau normal. Vous vous débattez quotidiennement dans des tJ,lfipdtés de plus en plus insurmontables.

Or, le gouvernement, au lieu Je se soucier de votre bien-êt1e, préfère vous frustrer lous les jouis de ,p rès de .j{)() milliOns de francs pour les jeter dans la guerre d'Algérie qui ne 't'ri qu'à défendre les privilèges exorbitants des gros féodaux, ct'ux-là mêmes qui vous exploi­tent it différents tilles.

Généralisez la lutte Depuis quelques jours, de nombreux mouvements de grève ont pris .naissance à travers

tou te la France et tendent à s'amplifier. A Saint-N&zaire, à Homécourt, à Nantes, à La Courneuve et dans beaucoup d'autres villes. dans un magnifique élan de solidarité ouvrière, les travailleurs ont lutté et luttent encore cot:rageusement contre le patronat, le gouverneme:~t el leurs C.R.S. au moment même où l'impérialisme tente d'écra~er par la force les aspirations nationales du peuple algérien et les revendications légitimes des travailleurs français.

C'est une occasion inespérée C'est le moment ou jamais d'irruposer la satisfaction de toutes vos revendications. Toutes

les forces de police, toutes les troupes, les C.R.S. et les gendarmes sont retenus en Algérie par les vaillants patriotes algériens. Le gouvernement est dans l'imposs1bilité de les réquisi­tionner pour saboter votre mouvement. C'est dt'e que l'actio.n unie des peuples algérien et français peut en ce moment être décisive et asséner un coup mortel à 1 'impérialisme exploi­teur de tous les ou,vriers. Que tous les travailleurs (méto.llurgistes, mineurs, chemi:nots, pos­l;ers, employés, fonctionn~ire5, ouvriers des transports, du bâtiment, dockers, etc.) saisissent cette occasion pour déclencher une GREVE GENERALE.

Les travailleurs algériens sont à vos côtés L'émigration algérienne en France, qui a toujours été à vos côtés dans la lutte, ne faillira

pas à son devoir. Pas un seul Algérien ne se dérobera à la grève. Les Algériens ont leurs 1evenclications et leur mot io. dire dans cette bataille. Ils lutteront avec vous pour :

l'augmentativn et l'égalité de.~ salaires JlfL?' 'l'ltJ!JlD?'i nux t'I'(J,Vailleurs français,

le conyé annnel rl'un mois avec paiement du voyage cûlet· et retom· en Jlj1·iqne du NcYrd, le paiement des allocations familiales au tau.x· français, l'indemnité de chôm.age, la formation et la spécialisation de let main-rl'œwvre nord-africaine, les loyements âéNmts et le cont?·ôle médical, le 1ctrrtit de toutes les t1-oll;1es d'occ~apnlwn de l'Algérie, l'arrêt des O]Jérations militaires e-t répressives en Algérie, la lil>érntion de Messnli Hadj et de tous les Algé1·iens entpt"Ïsonnés J>oar !elit' lutte anticolonia.liste, l'unve; tnn> d'un diulvgue fta oco-rtl,qé·rien .>111' la b:1~'>e de la Cvn.sti­luttnfe .li!Jhienne SvwveTaine.

Le peuple algérien n'oubliera pas La grève générale en rrance ne peut être interprétée par les Algériens que comme la

man•festation d'une solidarité agissante des travailleur.; fronçais a l'égard du peuple Algérien en lutte pour sa libe1té. Cela se marque dans l'Histoire et vaut mieux que tous les palabres g< lU vernementa ux.

Travailleurs français ! notre lutte est la même. Nous avons tout à gagner et rien à pet·dre dans la grève générale.

LE MOUVEMENT NATIONAL ALGERIEN.

LISTE DE SOUSCRIPTION C.C.P. P. PHILIPPE 9935-19 Paris

Sauvons de la guillotine les condamnés algériens Le tribunal militaire de Constantine, de la même façon qe s'ous l'ocèupa­

tion nazie, vient de condamner à m01t les militants algériens Mustapha Ben Boulaid et Amhed Bouchcmal, ainsi que huit autres de leurs camarades, et <·dui d'Alger ]('s militants Chikh Mohn.med, Mohamed Ben Mahfoud et Abdi­che Mahmoud.

Le g·ouvernement a violé la Constitution, qui interdit la condamnation à mo1't pour délits politiques.

Le gouvernement français est tn train de rééditer les exploits des g-ou­·vernements des Etats-Unis qui 011t fait condamner Sacc0 et Venœtii, et les Rosenberg à la chaise électrique. Alors, les travameur,; franç_ai;;; ont mani­festé leur indignation. Aujourd'hui, où c'est Je gouvernement français qui est en 'cause, notre p1·otestation doit être encore }llus puissante.

D'cmtre JHt.rt, /eH lliili!urds f-ra.nça.is eu:1:-mhne.~ sont victimes des rnesnr·es !JO~tt'e?'nemen tales. C'est uinsi que Piene Mora in, mil'itant communiste liber­taire, est. en 111 ison il, Lvos (No1·d) pOli?' sa luttr Wificoloniali8te.

POUR AlŒACHER A LA GUILLOTINE LES MILITANTS ALGE­RIENS !

POUR QUE CESSENT LES MESURES FASCISTES DU GOUVER­NEMENT!

NOMS SOMMES NOMS SOMMES

. . . . ·' . . . . . . . . . • • • • • • • • • • • 0 • • • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • • • • • • • • • • • 0 • • • • • • 0 • • • • • • • • • • • . . • • . . • . . • . . • . . . 1 • • • • • • • • • • . . • • • .

F . ~

.O.-C.G.T.-C.F.T.C. : les propositions ,patronales furent repoussées, le refus des heures supplémentaires adopté.

Chez Brissonneau, 80 gars ont envahi. avec Jes délégués syndicaux, les bureaux de la directi01~. Il y a toujours des débrayages au'x Chanlrers de Bretagne, comme à ceux de la Loire. Comme nous l'indique un cor­respondant, « à la Bretagne, pas mal de gars parlent de monter à la direction avec des marteaux et des barres à pince. Les gars discutent sans cesse sur le boulot. Ils recon­naissent qu'il faudrait faire une sortie en bleus devant le Syndicat patronal ».

Les travailleurs de la Sté Entrepose ont obtenu, après 24 heures de grève, une aug­mentation de 28 à 40 frs de l'heure !

A la S.N.E.C.M.A. (Stains), augmentation de 5 % à la su.ite de plusieurs débrayages.

Chez Benclix, à Drancy et Clichy, 4 jours de grève ont permis d'arracher une prime de vacances de 12.000 f rs, un complément de 2.000 frs par enfant sur la prime (qui passe, ainsi de 3.000 à 5.000), et 2 jours supplémentaires de congés, grâce à une prime de 3.400 frs.

L'entreprise Borot (rue de la Chapelle. Pans-18•) est en grève depuis 17 jours.

Les mineurs de La Roche-Sadoule (Gard) continuent la grève depuis jeudi dernier. Ceux de Valleroy (Meurthe-et-Moselle) ont également débrayé lu.udi 4.

Les travailleurs d~ l'entreprise Liard, à Bagneux, poursuivent la lutte.

Ainsi se développent un peu partout, dans la métaflurgic et les usines, de nombreuses grèves qui démontrent une exceptionnelle combativité. Ces mouvements palliels el lo­caux aboutissent quelquefois à des vi<·loires appréciables, mais trop souvent les ouvriers doiveut reprendre après 15 jours ou trois semames avec de maigres avantages. Il man­que une coordination du mouvement, un appel à la généralisation de la lulle, au moins clans la métallurgie.

Les travailleurs doivent combattre le re­tour à la néfaste tactique des grève~ partiel­les et tournantes qui a fait déjà tant de mal à la classe ouvrière : épuisement de la com­bativité, démoralisation, isolement.

Nous savons que la généralisation d'une grève ne se fait pas par un coup de bacruelte « m<Jgique » : il faut une préparation ;t des conditions favorables. Or, ces conditions exis­tent : c'est aux directions syndicales d'appe­ler à la solidarité et à l'extension de la lutte. Appeler tous les métallos à débrayer, c'est la seule façon de ne pas abandonner telle ou telle usine en grève dpuis 15 ou 20 jours. Des entreprises qui ne débrayeront pas iso­lément le feront si elles sont entraînées dans un mouvement général 1

D'autre part, les risques de. répression sont considérablement réduits actuellement par l'envoi de plusieurs milliers de C.R.S., gen­darmes, gardes mobiles en Afrique du Nord. Il faut profiter de cette circonstance, ainsi nous soutiendrons en même temps la lutte du peuple algérien.

Nous devons donc faire pression 'Ur nos responsables syndicaux pour qu'ils dévelop­pent la solidarité et pour qu'ils fassent tout pour généraliser la lutte,

Nous préparerons ainsi de grandes vic· toires ouvrières et l'UNITE de la classe cuvrière se reconstruira da.ls l'action autour de la C.G.T., avec une nouvelle direction révolutionnaire, sur un programme d'Unité : r.ugmentaticn uniforme, retour aux 40 heu­les payées 48, suppression des abattements de zone, un mois de congé, prime de va­cances !

G. SIMON

·~······················· -~---······················-··············---~---·····································-···~---··············-Les protestations

(suite de la 1'0 page)

terdire par les moyens légaux, elle usa de pression su.r le prqpriétaire cie la salle.

Les représentants des organisations sui­vantes : Fédération Communiste Libertaire, Parti Communiste Internationaliste, Groupe du 20" de la Nouvelle Gauche, Mouvement de Lwtte Anticolo.nialiste, qui avaient répondu à l'appel du Comité pour la Libération de Messali Hadj et les victimes de la répres­sion, protestent énergiquement contre l'inter• diction de cette réunion.

C'est là une confirmation du fait que la suppression de toute; libertés démocratiques en Algérie a pour conséquence inéluctable l'atteinte aux libertés démocratiques élémen­taires en France.

Elles regrettent que toutes les organisations invitées p-ar le Comité pou.r la Libération de Messali Hadj 1 ,, les victimes de la répres­sion, n'aient pas cru devoir répondre à cette invitation. Elles appellent toutes les organi­sations ouvrières et démocratiques du 2\!' arrondissement à protester avec elles contre l'interdiction de cette réunion publique.

Le Directeur-Gérant : G . FONTENIS.

SOFRU4 - 17, rue àe CliJpuoeourt, Paria.

Nous continuons celle semaine la publica­tion du texle des lnstiluleurs du Rhône au sujet de la « Réfarme de l'Enseignement ». Nous publierons la semaine prochaine la tin de ce texte. • •

0 N se souvient sans doute du travail éta­bli par la Commission Le Gorgeu chargée de présenter un « plan de réalisation des cons­tructions scolaires, universitaires. scientifiques et artistiques indispensables à l'instruction et à la culture ». Les co.ndusions de celte com­mission, en 1952, chiffraient à 1.412.000 en­fants l'augmentation des effectifs scolaires sou mis à l'obligation (6 à 14 ans) pour la période 1951 à 1956. Elles estimaient néces­saire l'ouverture de plus de 30.000 classes primaires· (avec 40 élèves de moyenne), de ,plus de 4.000 classes maternelles, de plus de 1.300 classes de cours complémentaire, sans parler de classes de Perfectionnement, de cours post-scolaires agricoles, d'Ecoles nor­males. Elle évaluait à 975 milliards de francs les besoins globaux de l'Education Nationale, dont 469 milliards dans un avenir immédiat de 4 ou 5 ans. (Et cela, évidemment, en supplément des crédits normaux nécessaires à son fonctionnement ordinaire.)

A-t-on vu. de tels volumes de crédits attri­bués au ministère de l'Education Nationale ~

La Rélorme de I'Enseiënement (Suite du précédent numéro)

On en est bien loin, hélàs ! Pour quelques belles constructions scolaires bruyamment inaugurées, combien encore de classes ins­tallées provisoirement dam des corridors, sous des préaux ou dans quelque arrière-boutique? Combien de classes vétustes, de taudis sco­laires? Combien de dossiers de constructions scolaires s'attardant sous les prétextes, les plus futiles parfois, dans le's bureaux préfec­toraux ou ministériels? Combien aussi d'éco­les sans cours, sans terrains de jeux, sans même un modeste sautoir?

Et pour si grave qu'il soit, qu'il paraît facile le problème des locaux. si on le com­pare ru. problème des maîtres! Actuellement 17.200 postes vacants sont tenus par des auxiliaires, et au rythme prévu, il y en aura 30.000 en 1959. La capacité des Ecoles Nor­males étant sensiblement la même qu'en 1939, et, - il convient de ne pas l'oublier - le traitement de début des enseignants restant dérisoire, le problème du recrutement des maîtres est une véritable catastrophe natio· nale, à laquelle l'Administration pare avec

des moyens de moins en moins efficaces, tota­lement inopérants avant peu.

Et c'est le moment que l'on choisit pour nous offrir une réforme de l'enseignement, pour nou.s proposer la prolongation jusqu'à 16 ans, de l'obligation scolaire!

Vraiment, on croirait rêver!

Mais un autre aspect du problème ne peut être passé sous silence! En effet, à quoi so.nt dûes les conditions pitoyables dans lesquelles fonctionnent actuellement l'Enseignement pu­blic ? Quelles sont les causes de l'asphyxie? Nous affirmons, sans hésiter, qu'une puissance mystérieu,se et invisible a, volontairement, présidé au sabotage de l'Education N atio· nale ! Que l'état actuel est le résultat d'une préméditation arrêtée d'amenuiser l'Enseigne­ment public ! Et que l'on ne vienne pas faire état de quelques maigres milliards ajoutés à un budget déjà si éloigné de la règle d'or préconisée par jules Ferry !

Car nous avons vu les crédits attribués au compte-goutte, alors que les besoins - prévi­sibles et prévus - s'enliaient démes4rément.

Puis un jour est venu où l'on nous a dit : « Mais l'enseignement public n'est plus en mesure de faire face aux nécessités de l'heure. Heureuoement qu'il existe un enseignement confessionnel... qu'il convient d'aider ... » Et nous avons eu la loi Barangé et ses succé­dannés ! Nous avons vu aussi refuser les crédits nécessaires par l'ouverture de 225 pos­tes de maîtres agricoles. Et, à nouveau, on nous a dit : « Mais l'enseignement agricole public ne répond nullement aux besoins de notre jetLllesse rurale » ... Et voilà le projet ex-Saint-Cyr sur le tapis. Nul doute que les écoles normales ne répondant 1plus aux be­soins actuelles de préparation des maîtres - et ce, grâce à la généreuse incurie mani­festée à leur égard - on ne justifie préci­Eément par leur insuffisance quelque attaque contre ces établissements, cependant les seuls habilités à u,ne formation rationnelle des maî­tres de l'enseignement primaire.

On comprendra facilement, après cela, qu'une réforme de l'enseignement pratiquée à l'heure actuelle. dans la conjoncture politi­que présente, ne nous dise rien qui vaille ! II est permis de tout craindre d'une majorité !parlementaire n'ayant de cohésion que sur un •eul point : porter atteinte à la laïcité d..­I'Etat et de l'Ecole.

(Suile au prochain numéro.)